0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
46 vues45 pages

Сучасні орфоепічні норми фр мови 2 ч

Transféré par

Sima Odakova
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
46 vues45 pages

Сучасні орфоепічні норми фр мови 2 ч

Transféré par

Sima Odakova
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 45

Les sons français dans la chaîne parlée

Durée des voyelles


Dans la chaîne parlée du français les voyelles peuvent être brèves et
longues. On distingue deux types de longueur: la longueur historique et la
longueur rythmique.
La longueur historique s’explique par l’évolution phonétique du mot.
Elle peut être le résultat de la soudure des diphtongues de l’ancien français
ou bien de la réduction des groupes de consonnes prononcées autrefois.
Comparez: fête – festival [fε:t] - [fεstival]
bête – bestial [bε:t] - [bεstjal]
Dans les exemples cités, l’accent circonflexe remplace le son [s] disparu.
Les procédés de la soudure des diphtongues ont amené un allongement
considérable des voyelles françaises:
eau > [o:] – beau [bo:]
eu > [ø] – feutre [fø:tr]
ai > [ε:] – maître [mε:tr]
ei >[ε:] – veine [vε:n]
La durée historique est propre aux sons [o][ø][α]
P.EX. la faute [fo:t]
le feutre[ fø:tr]
il passe [il-pa:s]
Toutes les voyelles nasales possèdent la longueur dite historique :
pente [p:t], conte [k:t]
N.B. Les voyelles nasales sont longues en position accentuée devant une
consonne prononcée: longue [l:g]

Elles deviennent demi-longues à l’intérieur d’un mot en position


inaccentuée: France [fr:s] – français [fr-sε]
longue [l:g] – allonger [al. ʒe] - longitude [l- ʒi-tyd]
A la finale absolu ces voyelles sont brèves: long [l], fin [f]

La longueur rythmique se réalise à la fin du dernier groupe rythmique


(accentuel) du syntagme.
La longueur rythmique est une durée phonétique qui se réalise dans une
position déterminée, notamment en syllabe accentuée fermée devant une
des quatre consonnes dites allongeantes [r, v, ʒ, z] et devant un groupe
consonantique [vr], se trouvant à la fin absolu du mot en fin du syntagme.
frère [frε:r], cave [ka:v], loge [lɔ:ʒ], douze [du:z], livre [li:vr]
L’allongement d’un mot dépend de son accentuation. La dernière
syllabe peut être allongée ou non suivant sa position dans la chaîne parlée.
Seule la dernière syllabe accentuée d’un groupe rythmique est plus longue.
Il est à noter que dans la position inaccentuée la longueur disparaît:
fort – il est fort – il est fort beau
[΄fɔ:r] [i-lε-΄fɔ·r] [i-lε-fɔ r-΄bo]
Ce mur est haut. Ce mur-là est haut
[sə -΄my:r/ε-o] [sə -΄myr-΄la-ε-΄o]
Avoir après avoir lu
[a-΄vwa:r] [a-prε-za-vwar-΄ly]
L’allongement des voyelles, l’alternance des syllabes longues (accentuées)
et des syllabes brèves (inaccentuées) sont caractéristiques pour le rythme
français.

Le [ə] instable (muet, caduc)


Le [ə] instable peut être maintenu ( prononcé) ou supprimé .Cela
dépend de sa position dans le mot, du style, de la vitesse de la parole. Par
exemple, dans les poésies et dans les chansons le [ə] instable se prononce
presque toujours.
Le [ə] ne se prononce pas:
1) à la fin absolue du mot: une petite fille, une vie;
2) à l’intérieur du mot après une voyelle: il étudiera [etydira], le
dévouement [devum];
3) à la limite de deux mots: quatre année [ka-tra-ne], notre ami [nɔ-tra-
mi];
4) dans le style parlé entre 2 consonnes entourées de voyelles: acheter
[a∫-te], les cheveux [le ∫ vø], tout le monde [tul-md], samedi [ sam-di].
5) dans les groupes figés: je m(e), je n(e), je l(e) le premier est
prononcé, le deuxième est supprimé: je ne lis pas [јən-li-pa].
Les groupes figés les plus répandus sont:
Je ne [ʒən]- je n(e) sais pas , je n(e) dis pas non.
Je m(e) [ʒəm] - je m(e) rappelle cette histoire
J(e) te [ʒtə] - j(e) te dis cela.
Je l(e)[ ʒəl] - je l(e) vois.
C(e) que [skə ] - prenez tout c(e) que vous voulez.
De n(e) [dən] - il m’a promis de n(e) pas pleurer.
Que j(e) [kəʒ] - il faut que j(e) parle.
Ne l(e) [ nəl ] - vous ne l(e) verrez plus.

Le [ə] se prononce
1) Dans les groupes de 3 consonnes si les 2 consonnes prononcées le
précèdent et 1 consonne le suit: appartenir [ a-par-tə-ni:r] , vendredi [ vã-
drə-di ] , votre livre [vɔtrə-livr] , il ne lit pas [ il nə-li-pa] , une petite fille
[yn-pətit fij ], mais: la petite fille [la-ptit-fij] , je ferai [ʒə-frε ], mais ils
ferons [ il-fə-r].
N.B. Au Future simple et Conditionnel les verbes du 1 groupe suppriment
le [ə] sauf la 1 et 2 personne du pluriel: ils resteraient [rεs-trε], mais: nous
manquerons [nu-mã-kə-r], vous garderez [vu-gar-də-re].
2) Dans la position devant les groupes [ rj, lj, nj ]: vous seriez [vu-sə-rje],
atelier [a-tə-lje].
3) Il se prononce d’habitude à la syllabe initiale du groupe rythmique .
Comparez: demain [də-m] – à demain [a-dm];
cependant [sə-pã-dã ] – et cependant [es-pã-dã];
je pars [ʒə-pa:r] - et je pars [eʒ-pa:r];
4) Dans le pronom personnel ‘’le’’ employé avec le verbe à l’Impératif:
faites-le, mais à la forme négative le [ə] peut être supprimé: ne le faites
pas [nəl-fεt-pa].
5) Devant ‘’h’’ aspiré: le hamac [lə-amak].

La prononciation facultative
A l’intérieur du mot le [ə] ne se prononce pas en règle générale, mais il
peut être conservé dans la prononciation nette: le chemin [∫ə-mε̃],
appeler [apəle].
Remarque. Retenez les mots où le [ə] caduc est toujours prononcé:
Bedaine degré menuet
Bedeau dehors mesure
Bedon dessus monsieur
Belette dessous pesage
Ceci je faisais pesant
Celui menu peser
Chevet guenille querelle
Chenu faisant quereller
Exercices d’entraînement
1) Observez le maintien et la chute possible de «e»
a) à l’initiale après 2 consonnes chute possible
fenêtre une fenêtre la fenêtre
chemise une chemise la chemise
demande une demande ma demande
neveu cinq neveux un neveu
repas trois repas son repas
demain pour demain à demain
revue cette revue la revue

b) geler surgeler dégeler


peler interpeller s’appeler
celer morceler
mener surmener amener
jeter rejeter
lever enlever

propreté naïveté
fermeté souveraineté
âpreté légèreté
pauvreté saleté

2) Lisez les phrases ci-dessous. Faites attention au maintien ou à la


chute de «e»
Je veux bien
Tout le temps
Rarement
A demain
Tout de suite
Tu le prends?
Je le prends
Qu’est-ce qui se passe?
Il me le demande
- Je te dérange? – Pas de problème.
- On se revoit quand? – La semaine prochaine.
- On passera demain. Je serai chez moi.
- Un petit café? – Non, je n’ai pas de temps.
- Il voyage tout le temps. – C’est ce qu’il aime le plus.
- Qu’est-ce que tu vas faire? – Je ne sais pas encore.
- Je t’en prie, fais-le! – Non, je ne veux pas le faire.
3) Barrez les «e» non prononcés et lisez les phrases ci-dessous:
Exemple: ça me plaît. Je peux partir? On ne peut pas ouvrir.
a) – Ça te plaira, ça te fera rire.
- On le voit quand? On le voit maintenant.
- Ça se passe bien, ça se déroule normalement.
b) Je peux parler?
Je peux commencer?
Je peux répondre demain?
c) Tu ne peux pas comprendre, tu ne sais pas tout.
On ne prend pas de café, on ne dormirait pas.
Il n’y a plus de place.
Il y a beaucoup de monde.
Ne faites pas de bruit!

Donne-moi ce couteau!
Va chercher le fromage!
Passe-moi le sel!

Je sais que c’est bien.


Je sais que tu as raison.
On dit que tu vas partir.
On dit que c’est fini.
Je sens que ça l’énerve.

Tu ne me dis rien, tu ne me pose pas de questions.


On ne se connaît pas bien, on ne se rencontre que rarement.

4) Observez deux prononciations possibles


Je te garde une place? Je te garde une place?
Je te rappelle? Je te rappelle?
Je le connais? Je le connais?
Je te le jure Je te le jure
Je te le donne Je te le donne
Je te le promets Je te le promets
5) Expliquez les cas de la prononciation ou l’omission de «e»
a) Appartement gouvernement
Fortement probablement
Seulement certainement
Naturellement immédiatement
b) Je me fâche
Je me lave
Je ne travaille pas
Je le vois
Je le tiens
Je ne lis pas
c) Dites-le! Ne le dites pas!
d) Faites-le! Ne le faites pas!
f) Je peux partir sans lui
Je sais pourquoi tu es là
Ce n’est pas permis
6) Lisez les phrases ci-dessous. Expliquez le maintien ou la chute
possible de «e» instable
a) A l’intérieur et à la fin du syntagme
1. Un appartement à trois fenêtres sur la rue
2. La littérature chevaleresque
3. Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre
4. Demandez votre chemin
5. Ce billet n’est pas valable
b) Au début du syntagme
1. Que faites-vous ici?
2. Ne faites pas de bruit!
3. Que c’est beau!
4. Ne dis pas ça!
5. Tenez-vous tout droit!

Durée des consonnes.


Consonnes géminées.
La longueur d’une consonne se manifeste dans sa tenue plus ou
moins prolongée.
En français c’est le cas des consonnes frappées de l’accent emphatique
qu’on emploie pour exprimer nos sentiments (la joie, la colère, le
dégoût...etc) Formidable! Misérable!
Il importe de ne pas confondre une consonne simple mais à tenue
prolongée (une consonne longue) avec une consonne double ou géminée.
Une consonne simple fait partie de la même syllabe que la voyelle
précédente: verre [vεr] ou la voyelle suivante partie [par-ti].
La consonne est dite géminée et dans ce cas on la transcrit à l’aide
d’un double signe lorsque l’un de ses éléments appartient à une syllabe et
l’autre à la syllabe suivante villa [vil-la], immigration [im-mi-gra-sj]
Souvent la consonne géminée est l’unique moyen pour distinguer la valeur
sémantique du mot:pour rire [pur-rir], pourir [pu-ri:r]
La gémination est obligatoire
a) dans les formes grammaticales au Futur Simple et au Conditionnel
présent des verbes mourir, serrer, courir: je courrai [ʒə-kur-re], il serrait
[il-sεr-rε]
b) dans les mots qui ont perdu [ə] inaccentué (le cas de la chute de [ə]
muet): netteté [nεt-te],verreri [vεr-ri]
c) à la rencontre de deux mots dans la chaîne parlée mer Rouge [mεr-
ru:ʒ], robe bleue [rɔb-blø], une grande dette [yn-grãd-dεt].
Remarque: à l’intérieur des mots la gémination n’est acceptable que dans
les mots spéciaux et rares: colloque [kɔl-lɔk], commémorer [kɔm-me-mɔ-
re].
En règle générale les consonnes doubles ne se prononcent pas à
l’intérieur des mots qui ont pénétré à l’usage courant: année [a-ne],
nommer [nɔ-me].

Exercices d’entraînement
1. Lisez les séries ci-dessous. Faites attention à la prononciation et la
transcription des consonnes géminées.
Une robe bleu Une fillette timide
Un club belge
Ne coupe pas Comme moi
Ça ne se développe pas Comme maman
J’aime mieux ça
Il chante toujours Nous sommes mardi
Ce sera vite terminé Une femme moderne
Une bête terrible
Bonne nuit Un oeuf frais
Bonne nouvelle
Une bonne note Douze zèbres
La lune nouvelle Seize zéros
Une gamine nerveuse Une douche chaude
On marche chaque jour
Une olive verte Il se cache chez nous
Une cave voûtée
Un veuf fidèle Un âge joyeux
Un chef furieux La neige gèle
Un objectif facile Elle ne voyage jamais

Syllabe
La syllabe est une unité phonétique. C’est le plus petit segment de la
chaîne parlée. Elle comprend un son ou un groupe de sons qui se
prononcent d’une seule émission de voix.
La syllabe française est une syllabe vocalique: en français moderne
seules les voyelles peuvent former les syllabes. Autant de voyelles
prononcées, autant de syllabes – telle est la règle qui régit la répartition du
mot en syllabes dans la langue française: porter [pɔr-te], dater [da-te].
Remarque. Les mots, par exemple, «vue, boue» n’ont qu’une syllabe
parce que «е» final sans signe orthographique ne se prononce pas.
Les syllabes peuvent être fermées ou ouvertes. La syllabe est ouverte
lorsqu’elle se termine par une voyelle prononcée.: beaucoup[bo-ku].
La syllabe est fermée lorsqu’elle se termine par une ou plusieurs
consonnes prononcées: sortir [sɔr-ti:r].
La syllabe-type du français est une syllabe ouverte.
Dans la phrase française la syllabation ne s’arrête pas à la jointure
des mots comme dans une phrase ukrainienne. Grâce à l’enchaînement elle
a lieu à l’intérieur d’un groupe rythmique, d’un syntagme: Elle est ma
grande amie [ε-lε-ma-grα̃-da-mi].

Règles de syllabation.
Pour diviser les mots en syllabes on applique les règles suivantes:
1. Une consonne intervocalique, c’est-à-dire placée entre deux voyelles, se
lie à la syllabe suivante: préparer [pre-pa-re].
2. De deux consonnes bruits, placées entre les voyelles, la première
appartient à la syllabe précédente, la seconde à la syllabe suivante:
facteur [fak-tœ:r], observer [ɔb-sεr-ve].
3. Dans un groupe de deux consonnes dont la première est une sonante et
la seconde est un bruit, il y a deux syllabes: ardeur [ar-dœ:r], partie
[par-ti].
4. Dans un groupe de deux consonnes dont la première est un bruit et la
seconde est une sonante, toutes les deux se rattachent à la voyelle qui
suit. C’est un groupe indivisible: tableau [ta-blo], patrie [pa-tri].
5. Si dans un groupe de deux consonnes toutes les deux sont sonantes on
les répartit en deux syllabes: normal [nɔr-mal], parler [par-le].
Remarque. Un groupe de deux consonnes sonantes dont la deuxième est
une des trois sonantes constrictives [j, ɥ, w], constitue une seule syllabe
avec la voyelle qui le suit: premier [prə -mje], atelier [a-tə -lje].
6. Dans un groupe de 3 consonnes avec «s» à l’intérieur, la coupe
syllabique se fait après «s»: expliquer [εks-pli-ke], obstacle [ɔbs-takl].
On applique les mêmes règles pour la division syllabique des syntagmes.
Dans un syntagme il y a autant de syllabes que de voyelles prononcées.

Exercices d’entraînement:
1. Lisez les mots et les séquences cités ci-dessous. Transcrivez-les et
classez-les selon le nombre de syllabes qu’ils contiennent (2, 3, 4, 5
syllabes):
Merci; tout va bien; j’ai entendu; c’est vraiment joli; bonjour; j’aime le
café noir; entrez vite; le spectacle commence; elles sont heureuses; c’est
très sympatique; c’est moi; c’était nécessaire; pensons ensemble; c’est
urgent; excusez-moi; tout de suite. P.ex.: merci [mεr-si] – 2 syllabes
2. Lisez les mots proposés et écrivez-les dans la colonne qui
correspond à leur prononciation:
Céder, sécher, espérer, Seine, cède,et, est, thé, sec, jouet, lait, nez, été,
complet, chez, beige, prêt, fée, mais, il partait, parlez, marchez, succès,
faire, poulet, ballet, belle, laide, tête, fer, mer, chair, fête, ils viennent
P.ex.:
Syllabe ouverte syllabe fermée
[ε] [ε]
est [ε] sec [sεk]
ballet [ba-lε] plaire [plε:r]

3. Lisez les mots cités ci-dessous. Faites la transcription


phonétique:
2 syllabes 3 syllabes 4 syllabes 5 syllabes 6 syllabes
Mission emission population administration identification
Fonction conviction indication interrogation automatisation
Pression impression imitation réalisation disqualification
Union position augmentation interprétation expérimentation
4. Divisez les mots cités ci-dessous en syllabes. Expliquez les règles
de syllabation
Appartenir victoire ameublement
Appartement question république
Liberté respecter redresser
Quartier disparition entreprise
Importance indispensable rythmique
Confortablement direction établissement
Excursion terminer
Obstacle parler
Exposition normalement
Exploitation terminaison

Accentuation française
L’accent sert à mettre en relief une des syllabes de la chaîne parlée.
L‘accentuation française est très complexe car il existe en français une
grande variété d’accents, dont les plus essentiels sont:
- accent final ou accent de groupe
- accent supplémentaire
- accent syntagmique
- accent secondaire

L’accent final ou l’accent rythmique frappe toujours la dernière syllabe du


mot. Mais dans la chaîne parlée du français c’est généralement un groupe
de mots qui porte l’accent. Cette unité phonique s’appelle groupe
rythmique: C’est une belle mai΄son.
Il est ΄beau.
Ce qui caractérise le groupe accentuel (rythmique) c’est l’accent qui
frappe sa dernière syllabe. La syllabe qui reçoit l’accent est appelée
accentuée et se prononce avec plus de force que les autres syllabes.
En français les syllabes accentuées et inaccentuées se succèdent dans la
chaîne parlée.
Grâce à cette alternance il apparaît l’accent secondaire. C’est une syllabe
impaire à partir de la syllabe qui porte l’accent final:΄΄voulez-΄vous du
΄΄café ΄noir ?
Cette syllabe est légèrement mise en relief par le ton, par la force ou par la
durée.
Sous l’influence de l’alternance rythmique le mot français qui contient
plus de 2 syllabes reçoit un accent supplémentaire qui tombe sur la
première syllabe du mot:΄gouverne΄ment
Les groupes rythmiques forment des syntagmes et c’est l’accent
syntagmique qui joue son rôle dans ce groupe sémantique.
Outre ces accents principaux un autre accent peut apparaître dans la
chaîne parlée du français. C’est un accent d’insistance affective
emphatique. On l’emploie dans les phrases émotives pour exprimer nos
sentiments (la joie, la colère, l’admiration, la pitié etc) pour mettre en
relief un mot, pour rendre la phrase plus expressive. Cet accent est exprimé
généralement par l’allongement de la première consonne du mot:
F:ormidable! P:itoyable!
Toutes ces variétés d’accents contribuent à la création d’un rythme
particulier de la langue française.

Exercices d’entraînement
1. Lisez les phrases ci-dessous. Respectez l’accentuation:
J’aime le vent
J’aime le vent et la brune
J’aime le vent, la brise et la brune
J’aime le vent
J’aime le vent et les voiles
J’aimes le vent, les voiles et les bateaux
J’aime le vent, les voiles, les bateaux et les voyages.
2. Soulignez la syllabe accentuée :
Ja marche – je marche vite – je marche vite au stade
Il dort – il dort mal – il dort mal la nuit
J’aime le café – j’aime le café au lait – j’aime le café au lait sucré
Groupes rythmiques
Dans la chaîne parlée du français les mots forment des groupes qu’on
appelle les groupes rythmiques (accentuels). Le groupe rythmique c’est un
groupe de mots qui représente une idée et qui forme une unité de sens,
logique et syntaxique Voulez vous me donner un gros dictionnaire qui est
sur la table (trois idées – trois groupes rythmiques).
Pendant les vacances de Noël j’irai faire du ski (deux idées – deux
groupes rythmiques).
Le groupe peut être très court ou très long, selon le nombre de
syllabe Je l’ai. Il fait exceptionnellement beau. Un ou plusieurs groupes
rythmiques sont terminés par une pause. La délimitation dépend du niveau
de sens. En générale les pauses sont marquées par les symboles (/)(//)
selon l’importance de la pause Une dame en robe noire / a sonné à la
porte//.
Ce qui caractérise le groupe rythmique c’est l’accent qui frappe sa
dernière syllabe. Il est à noter que le mot peut perdre son accent quand il
entre dans un groupe rythmique. Et c’est toujours la dernière syllabe du
groupe rythmique qui reçoit un accent:
C’est une 'table. C’est une table 'ronde.
Le minimum grammatical d’un groupe rythmique (groupe accentuel ) est
déterminé par les règles suivantes:
I.Tous les mots outils forment un seul groupe avec les mots
significatifs:
1. Le nom et ses déterminatifs (articles, adjectifs possessifs,
démonstratifs, indéfinis, numéraux): les livres, mon cahier, ce
tableau, trois amis, chaque personne.
2.La préposition et le nom: avec son ami, à l’usine.
3. Les verbes être, sembler, paraître et leurs attributs: il est gai, ils
paraissent fatigués, ils sont ingénieurs .
4. Le verbe et les pronoms personnels conjoints: je, tu, il, leur, nous,
vous, me, te, se, on:il parle. Il me le dit . On les voit. Lui écriras – tu?
5. Les verbes auxiliaires ou semi-auxiliaires et les participes passés ,
les infinitifs des verbes dans les formes verbales composées: Elle est
entrée. Ils ont chanté. Je vais faire du ski. Il vient d’arriver. Il faut le
faire. Vous pouvez répondre .
II. Deux mots significatifs ( indépendants) dont l’un détermine l’autre.
1. Le nom et l’adjectif qualificatif qui le précède: un petit morceau, une
belle fille.
2. Le nom et l’adjectif qualificatif monosyllabique qui le suit: un
cahier bleu, un chapitre court.
3. L’adjectif ou le participe et l’adverbe qui le précède:très riche ,
parfaitement décoré.
4. Le verbe et l’adverbe qui le précède: Elle a bien prononcé ce son.
5. Le verbe et l’adverbe monosyllabique qui le suit: Parlez plus haut. Il
dessine bien .
III. Des expressions stables ou figées: une salle de séjour, prendre part,
faire ses études, avoir soif.

Exercices d’entraînement
1. Prononcez bien les mots et les séquences ci-dessous (un seul
groupe rythmique) et marquez bien l’accent de la dernière syllabe:
Merci. Merci bien. A bientôt. Vraiment. C’est parfait. Je vous en prie. Je
ne sais pas. Je marche. D’accord. Sans doute. Encore. On s’en va. A tout
de suite. Bon appétit. Tout est fermé. De temps en temps. Encore une fois.
Bien entendu.
2. Lisez les phrases à un seul groupe rythmique. Faites attention à la
prononciation de la dernière syllabe:
Je vais revenir Si tu peux
Tu as raison C’est trop difficile
On t’attend Ça me fait plaisir
3. Lisez les phrases suivantes. Marquez bien les 2 groupes
rythmiques:
C’est joli, ce village!
C’est dommage, ce changement!
C’est choquant, cette façon d’agir!
C’est charmant, ce paysage!
4. Prononcez bien les phrases à deux et à plusieurs groupes
rythmiques en marqant nettement les pauses entre les groupes
rythmiques:
Il va à la bibliothèque
J’ai peur de rester seul
Je passe demain chez mes parents
Il pleut beaucoup au mois de mars
Je ne sais pas quoi faire dans cette situation
On part probablement demain
J’ai oublié de le prévenir
L’été dernier au mois de juin j’ai visité Japon pendant mes vacances
5. Prononcez les séquences en respectant le rythme et l’accent:
De temps en temps
Tout est fermé
Ce n’est pas normal
Vous êtes gentil
J’ai tout compris
Encore une fois
6. Marquez nettement les pauses entre les groupes rythmiques:
Non, vraiment, je ne peux pas
Oui, je sais , on me l’a dit
Tiens, prends ça, c’est à toi
Demain, pas maintenant, il est trop tard
Bravo, c’est très bien, on a gagné
7. Observez l’emploi de l’accent dans les groupes rythmiques:
a) C’est un ΄livre. C’est un bon ΄livre
C’est un livre ΄français
C’est un bon livre ΄français
b) C’est une ΄danse
C’est une jolie ΄danse
C’est une danse ΄lente
C’est une ancienne danse ΄lente
c) Je visite les ΄musées. Je ne les visite ΄pas
Je leur ΄téléphone. Je ne leur téléphone ΄pas
Il fume. Il ne fume ΄plus

Liaison consonantique
Lorsque dans la chaîne parlée deux mots se suivent et le premier mot
se termine par une consonne non-prononcée et le second commence par
une voyelle ou ‘’h’’ muet, la consonne finale du premier mot se lie à la
voyelle initiale du mot qui suit et se prononce.
Ce phénomène phonétique s’appelle liaison. Grâce à la liaison il
apparaît dans la chaîne parlée un élément nouveau, une consonne qui
n’existait pas dans le mot isolé: trois [trwα], trois amis [trwα -za-mi]
N.B. 1.La liaison n’a lieu qu’à l’intérieur du groupe rythmique.
2. La liaison se fait d’un mot inaccentué à un autre mot accentué ou non
accentué.
La règle classique de la liaison consonantique en français c’est que le
premier mot soit inaccentué.
La prononciation des consonnes en liaison
Certaines consonnes changent de prononciation en liaison.
a) Les lettres ‘’s’’ et ‘’x’’ se prononcent comme [z]: six élèves [si-ze-
lε:v]
b) La lettre ‘’d’’ se prononce comme [t]: un grand arbre [oe-gr-
tarbr]
c) La lettre ‘’f’’ se prononce comme [v] dans les mots neuf devant les
mots ans et heures: neuf heures [noe-voe:r]. Dans d’autres cas on
prononce [f]: neuf enfants [noe-f-f]
d) La lettre ‘’g’’ se prononce comme [k] dans l’expression ‘’sang
impure’’ [s-k-py:r]
Remarque:
1. Après les adjecvtifs qualificatifs en [], placés devant le nom, la
liaison produit une dénasalisation de la voyelle nasale: moyen âge
[mwα-jε-nα:ʒ].
2. [] se dénasalise toujours dans la liaison du mot bon: bon ami [b -
na-mi]
3. Les adjectifs possesifs mon, ton, son peuvent se prononcer en liaison
de 2 façons: mon ami [m -na-mi] ou [mɔ -na-mi]
Il existe trois types essentiels de liaisons:
1. Liaison obligatoire qu’on fait toujours indépendamment du style
employé.
2. Liaison facultative qui dépend du style employé. On peut la faire ou
non.
3. Liaison interdite. On ne la fait jamais.

Les cas les plus répandus de la liaison obligatoire.


1. Entre l’article ou l’adjectif (possesif, démonstratif, indéfini,
qualificatif, numéral) et le nom ou l’adjectif:
les élèves, des arbres, ces amis, mon oncle, de beaux enfants, aucun
ami, trois heures
2. Entre le pronom personnel ou on et le verbe qui suit:
Nous allons, on entre.
3. Entre le verbe et le pronom personnel ou on, en, y:
Viennent-ils? Prend-t-on? Prenez-en! Allons-y!
4. Entre les verbes auxiliaires à la troisième personne et le participe
passé:
Elle est entrée, ils ont appris
5. Еntre quand, dont et le mot qui le suit:
Quand elle entre. Dont elle parle
6. Entre les adverbes très, bien et le mot suivant:
très aimable, bien instruit.
7. Entre le verbe ‘’être’’ et le nom ou l’adjectif attribut:
il est artiste
8. Entre les prépositions et le mot suivant:
dans une heure, chez eux
9. Dans la plupart des expressions toutes faites et dans les mots
composés:
quant à moi [k-ta-mwα], de temps en temps [də-t-z-t], mot à mot
[mo-ta-mo], de plus en plus [də ply-z-ply], tout à l’heure [tu-ta-
loer], vis à vis [vi-za-vi], Les Etats-Unis [le-ze-ta-zy-ni], les
Champs-Elysées [le-∫-ze-li-ze]
Remarque: on ne fait pas la liaison dans les expressions: nez à nez
[ne-a-ne], de long en large [də-l-larʒ].

Exercices d’entraînement
1. Lisez les phrases et les séries ci-dessous, observez les cas de la
liaison obligatoire.
a) Le déterminant + le nom
Vos amis ont des idées
Ses études durent plusieurs années
Certains objets sont aux enfants
b) Adjectif+le nom
Le second étage – les seconds étages
Un ancien élève – des anciens élèves
Le premier act – les premiers actes
Un léger incident – de légers incidents
Un long hiver – de longs hivers
c) Pronom sujet + verbe; verbe +pronom sujet
Nous arrivons et nous entrons
Si vous écoutiez, vous entendriez
Elles insistent trop, elles exagèrent
Comprend-il ?
Que fait-on?
Où dorment-ils?
d) Impératif + verbe + pronoms y, en
Allez-y! Prenez-en!
Il vous y conduit
On les y emmène!
Souvenez-vous en!
k) Préposition + nom
en écoutant
en hiver
en Italie
dans un moment
dans une voiture
dans une heure
chez eux
chez elle
sans eux, sans argent, sans appeler, sous un arbre
N.B. Liaison est obligatoire après en, dans, chez, sous, sans
Avec les autres prépositions la liaison n’est pas toujours réalisée
m) Adverbe + adjectif
c’est plus important, plus utile
c’est plus agréable, c’est très énervant
c’est moins original, moins amusant
n) Quand/dont
on le fera quand on pourra
quand on veut, on peut
une chose dont on souvient
2. Lisez les séries ci-dessous. Faites attention à la liaison obligatoire:
ton ami ou ton ennemi
un enseignant ou un étudiant
en automne ou en hiver
en entrant ou en sortant
en or ou en argent
en Allemagne ou en Italie
aucun appel téléphonique?
3. Marquez les liaisons obligatoires dans les phrases suivantes:
nous attendons
vous attendez
nous vous attendons
ils nous ont attendu
que faire en les attendant?
vous en attendez encore, des invités?
vous les attendez à quelle heure?

Liaison interdite
Dans le langage soigné comme dans le langage familier il y a un certain
nombre de liaisons qu’on doit éviter. Cette absence de liaison entraîne
souvent un enchaînement vocalique ou un enchaînement consonantique.
En règle générale la liaison ne se fait pas entre deux groupes rythmiques
Les cas de la liaison interdite:
1. Nom (pronom non personnel) + verbe
Ce garçon≠ arrive à point
Paris≠est magnifique
Le train≠est en retard
Chacun≠à son tour
2. Quand, comment, combien de temps + groupe verbal à la
forme interrogative.
Quand ≠ est-elle partie?
Depuis quand ≠ êtes-vous là?
Comment≠aller à Grenoble?
combien≠en voulez vous?
Combien de temps≠est-il absent?
Attention! Comment allez-vous? [kɔ-m-ta-le-vu]
3. Interrogation avec inversion du sujet «on», «ils,elles»
Sont-elles≠arrivées?
Vous a-t-on≠expliqué?
Qui ont-ils≠invité?
Attention! La liaison est facultative:
Qui avez-vous invité?
Qui avons nous≠invité?
4. La liaison est interdite avec la conjonction «et» et le mot qui
suit
Moi et≠elle
En haut et≠en bas
Il entre et≠il sort
Moi et eux, toi et elles, il va et vient, elle cherche et elle
trouve
N.B. Liaison interdite:
Nez à nez, chaud et froid, selon eux, du nord au sud, corps à corps, de part
en part

5. La liaison est interdite avec les mots commençant par un «h» aspiré
a) Des ≠ hamacs, des ≠ hanches, des ≠ haltes, des ≠
hublots, ces ≠ huttes, les ≠ héros, des ≠ haies, les ≠
hors-d’oeuvre, les ≠ homards, les ≠ haut-parleurs
6. Devant le «h» aspiré il n’y a ni liaison (les ≠ héros), ni élision (le ≠
hêtre)
N.B. le≠héros mais l’héroïne, les héroïnes
Exercices d’entraînement
1. Justifiez les liaisons obligatoires et les liaisons interdites dans les
séries et les phrases qui suivent:
Les hirondelles, de grands hêtres, les anciens habitants, les héros et les
héroïnes, tous les onze ans, elle est très harmonieuse, ils étaient en haut,
selon elle, ils hésitent, sonnez et entrez! Y êtes-vous allés, détester et
aimer. Les avez-vous aimés?
Voulez-vous écouter attentivement mes explications?
Quand on parle du soleil on en voit les rayons.
Les anciens élèves entraient en groupe
Ces chaussures sont très élégantes. Voulez-vous les essayer?
Liaison facultative
Une liaison facultative se réalise toujours au niveau de discours plus
soutenu, plus littéraire. Elle est très rare dans la conversation familière
Liaison est facultative :
1. Après tous les averbes :
̑
vraiment/ semblable
̑
mais/ il fait beau
̑
assez/ intéressant
̑
pas/ instruit
N.B. après "très" et "quand" la liaison est obligatoire : très important
[trε-zε̃-pɔr-t α̃]. Quand on travaille [kα̃-t-tra-vaj].
2. Après quelques prépositions : après, avant, depuis, durant, pendant :
̑ ̑
depuis/ un mois, après/ un jour de repos.
̑ ̑
3. Entre le verbe et son complément : j’écris/une dictée, elle allait/au
̑
cinéma, après/ une heure d’attente.
4. Entre le nom et l’ajectif au pluriel: des prix/élévés, les̑
̑
livres/intéressants

Exercices d’entraînement
1. Prononcez les phrases suivantes en réalisant ou non la liaison.
Exemple: j’y suis allé ou j’y suis≠allé
Tu es invité
Nous sommes inquiets
Vous êtes occupé?
Ils sont heureux
Je vais essayer
Il faut y croire
Vous voulez intervenir
Elle n’est pas à l’heure
Elle n’est pas encore là

Enchaînement consonantique
Dans la langue française les mots qui forment un groupe rythmique
ou un syntagme s’enchaînent pendant la prononciation.
Lorsque un mot se termine par une consonne prononcée et le mot
suivant commence par une voyelle, la consonne finale du premier mot se
lie avec la voyelle initiale du mot qui suit. Ce phénomène est appelé
‘’enchaînement consonantique’’: Elle est belle [ε-lε-bεl].
L’enchaînement a pour base les lois de la syllabation qui ne s’arrête pas à
la fin du mot en français.
N.B. Une consonne d’enchaînement ne change pas de nature. Seule la
nature des syllabes peut changer.
Nicole admire un beau tableau [ni-kɔ-lad-mi-r-bo-ta-blo]
En résultat de l’enchaînement les syllabes fermées deviennent ouvertes.
L’enchaînement se fait à l’intérieur d’un groupe rythmique et d’un groupe
à un autre dans le cadre d’un même syntagme.
Exercices d’entraînement
1. Ecoutez et répétez les phrases ci-dessous:
Il a faim
Il a peur
Elle a sommeil
Cet hiver
Cet été
Cet enfant
Cette année
Avec elle
Avec attention
Avec une amie
Toujours ensemble
Toujours avec elle
2. Lisez les phrases qui suivent. Faites attention à l’enchaînement
consonantique:
Elle est toujours aimable avec eux.
C’est une femme aimable et très élégante.
Il faut prendre une voiture et partir immédiatement.
Il est seul avec un enfant.
3. Ecrivez la transcription phonétique des phrases ci-dessus.
4. Faites passer le [s] et le [z] dans la syllabe suivante:
Une chose intéressante
Il pose une question
On se repose un peu
Une promesse incroyable
Il commence à lire
5. Faites passer le [∫] et le [ʒ] dans la syllabe suivante :
Ça me touche énormement
On cherche encore
Elle se penche en avant
Ça vous dérange ou non?
On mange ensemble?
Un ouvrage important
6. Faites passer le «l» final dans la syllabe suivante
Un bal en plein air
Un ciel étoilé
Une foule immense
Un pull en laine
Quel accueil!
Quelle histoire!
Qu’elle entre!
7. Faites passer le «r» final dans la syllabe suivante
Par hasard
Par habitude
Par exemple
Par ici
Il dort encore
Il a un fort accent
On part ensemble

8. Marquez l’enchaînement en faisant passer le [v] et [f] dans la


syllabe suivante
Une rêve étrange
Une brève histoire
Un élève intélligent
Un brave homme
Un bref extrait
Le massif alpin
Un tarif étudiant

Remarque. Neuf + voyelle [f] neuf enfants [noe-fα̃-fα̃]


Exeption : Neuf heures [v] [noe-voe :r]
neuf ans [noe-vα̃]
9. Faites la transcription phonétique en observant les règles de
l’enchaînement:
Une date à retenir
Une cravate en soi
Une minute interminable
Une étude intéressante
Une période électorale
Une façade illuminée
Un stade olympique

10. Faites attention à l’enchaînement consonantique. Faites passer la


consonne finale dans la syllabe suivante. Exemple: sur une île [sy-
ry-nil]
Entre elle et moi
Il est là
Elle arrive
Quelle histoire
Le même homme
Aucune idée
Cet enfant
Encore une fois
Contre un mur
A notre avis
A quatre heures
11. Respecter bien le découpage syllabique dû à l’enchaînement.
Noter cet enchaînement par le signe  Exemple: ce type est
bizarre [sə -ti-pε-bi-zα:r]
Un sac à main
Une grande amie
Une bague en or
Une fausse adresse
La bouche ouverte
Une chose à faire
Une page entière
Une bonne idée
Le bel âge
Une vieille armoire
Ta robe est prête
Son fils a téléphoné
Il arrive en train
Il neige à gros flocons
J’ai un conseil à vous donner

Enchaînement vocalique
Il existe un autre moyen d’enchaîner les mots appelé enchaînement
vocalique ou liaison vocalique. Lorsqu’un mot se termine par une voyelle
prononcée et le mot suivant commence aussi par une voyelle il n’y a pas
d’arrêt de voix entre les deux voelles; ces deux voyelles s’enchaînent. On
enchaîne deux voyelles soit à l’intérieur du mot:alinéa [a-li-ne-a] soit à la
limite de deux mots:Il a eu un livre [i-la-y--li:vr]. L’enchaînement
vocalique se fait à l’intérieur du groupe rythmique et dans un syntagme.
N.B. L’enchaînement vocalique n’introduit aucun élément nouveau. Il ne
fait qu’enchaîner l’un à l’autre les éléments vocaliques.
Exercices d’entraînement:
1. Articulez bien les voyelles qui s’enchaînent:
[a]+voyelle
Cacao, baobab, chaos, pharaon, aéroport,
Ça avance, ça augmente, ça heurte tout le monde
A eux, à elle, il a eu, il à été, elle a accepté
Déjà à table, déjà au lit
[ɔ]+ voyelle
Coexister, cohésion, bohémien, coopérer, coordonner
Un bistrot à la mode, bientôt à l’affiche, un mot util, un
impôt impopulaire
[oe] + voyelle
a) Peu à peu, eux et moi, peu après, peu aimable, peu
utilisé
b) Les mots commençant par « h » aspiré : le homard,
le hussard, le hublot, le huit, le hongrois, le hanger,
le handicap, le hand-ball, le hareng
[y] + voyelle
On l’a aperçu ici
On l’a attendu une heure
Je l’ai vu une seule fois
J’ai eu envie d’y aller
Elle a vecu en France
Elle a obtenu un prix

[e] + voyelle
créer, théâtre, séance, océan, géant, lycéen, européen
2. Répétez les phrases ci-dessous après le speaker :
J’ai demandé un café
J’ai eu un billet
Il a eu un livre
J’ai eu un visiteur
Elle va au théâtre
Elle va au marché
3. Lisez les phrases qui suivent. Faites attention à la prononciation de
l’enchaînement vocalique :
- Où est-il allé à huit heures?
- On a une idée erronée sur cette question.
- Elle n’a pas hésité à y aller aussitôt.
- J’ai oublié mon imperméable en haut.
4. Faites la transcription phonétique des phrases ci-dessus.
5. Lisez les phrases, faites attention à l’enchaînement vocalique :
Oui ou non?
Eux ou elles?
A eux ou à elles?
Un homard ou un hareng
A l’huile? ou au beurre?
Hier ou aujourd’hui?
A Hamburg ou à Anvers?

Nasales + voyelle
Ne faites pas de liaison: une maison en bois, un garçon aimable, un
garçon en colère, un jardin en fleurs, un bonbon au lait, un volcan en
éruption

Intonation (la mélodie)


L’intonation c’est l’ensemble des moyens prosodiques ou
intonatoires tels que l’accent, la pause, la mélodie, le rythme, le timbre.
Grâce à l’intonation un mot ou un groupement de mots devient une unité
de communication ( une phrase).
Salut! A bientôt! D’accord?
La mélodie ( le mouvement musical) est une des caractéristiques
essentielles de la phrase. Elle joue le rôle principale dans l’organisation de
la phrase et varie suivant le type de discours. Suivant le but de l’énoncée
on distingue les phrases énonciatives, interrogatives, impératives et
exclamatives.
Phrase énonciative
Les phrases énonciatives énoncent un fait, une constatation, un
jugement. L’ordre des mots dans ces phrases est directe.
Elles peuvent avoir un, deux ou plusieurs groupes rythmiques. Il est à
noter: La phrase énonciative utilise généralement les niveaux 2-3-1. (Dans
les diagrammes les chiffres correspondent aux 4 niveaux de hauteur du ton
musical).
I. Dans une phrase à un groupe rythmique le mouvement du ton est
descendant à la fin de l’énoncée.
4__________
3__________ Il est entré.
2 I lε-t_____
1 tre
II. Dans une phrase à 2 groupes rythmiques la mélodie suivit la ligne
générale "montante - descendante", c’est à dire le ton monte jusqu’à la fin
du premier groupe rythmique puis descend jusqu’à la dernière syllabe qui
se prononce d’un ton très bas.
4_______________________
3 riv_________
2 lə - tr - a lə______ Le train arrive le soir.
1___________________swar

III. Les phrases à plusieurs groupes rythmiques se divisent, le plus


souvent, en deux parties mélodiques qui s’opposent à l’aide de la mélodie,
la première partie est montante, la seconde – la partie descendante. Le
sommet de hauteur mélodique (la note musicale la plus haute) est toujours
à la fin de la partie montante, puis le ton descend jusqu’à la dernière
syllabe de la partie descendante.
4_______________________
3 mi
2 le pa r də m  na a bit mar Les parents de mon ami habitent Marseille
1 sɛj

M. Grammont a dit: "La partie montante est celle qui annonce quelque
chose et suscite une attente, la partie descendante est celle qui satisfait
l’attente et conclut la phrase".
Phrase interrogative
L’interrogation peut porter sur le prédicat ou sur l’ensemble de la phrase
(question générale ou totale) ou bien sur un des éléments de la proposition:
le sujet, l’objet(question spéciale ou partielle). Les phrases interrogatives
utilisent les niveaux 3-4.
1. Question générale
La question générale peut être exprimée par l’intonation seule (l’ordre des
mots est direct), par l’inversion et avec la formule interrogative est-ce que
a) L’interrogation à l’aide de la mélodie. L’ordre des mots est direct, mais
ces phrases se prononcent d’un ton montant. La phrase commence au
niveau 3 et la dernière syllabe est dite sur la note la plus haute (niveau 4).
Comparez:
La phrase énonciative La phrase interrogative
4 to?
3 ɛl sə lɛv
2 ɛl sə lɛv
1 to

Elles se lèvent tôt. Elles se lèvent tôt?

b) La question générale avec l’inversion a le sommet de hauteur (la note la


plus haute) à la fin de l’inversion. Ensuite le ton descend et remonte
légèrement à la dernière syllabe de la phrase (niveaux 3-4-2)

4 vu
3 k ɔ nɛ se ma zin ?
2 ku
1
Connaissez-vous ma cousine?
c) La question générale avec la locution interrogative est-ce que a le
sommet de hauteur sur le "que", ensuite le ton descend et remonte
légèrement à la dernière syllabe.
4 kə
3 ɛs vu par sbl ?
2 te 
1
Est-ce que vous partez ensemble?
N.B. On peut prononcer la dernière syllabe d’un ton descendant
2. Question spéciale
Quand l’interrogation porte sur un terme de la proposition, la question
s’exprime à l’aide d’un mot interrogatif placé au début: Quand partez-
vous? Où vont-ils? Dans ces phrases le sommet de hauteur est toujours à la
dernière syllabe du mot interrogatif, ensuite le ton descend en escalier et
remonte un peu à la dernière syllаbe de la phrase.
4 m
3 kɔ vu pɔr
2 te vu ?
1

Comment vous portez-vous ?


N.B. Il est possible de prononcer la fin de la phrase d’un ton descendant ce
qui lui donne un caractère plus neutre.
Phrase impérative
La phrase impérative sert à exprimer un ordre: Donnez-moi ce livre!
On commence au niveau 4, puis le ton descend jusqu’à la dernière syllabe
de la phrase qui se prononce d’un ton très bas (niveau 1)
4 m
3 tre mwa
2 se fo
1 to!
Montrez-moi ces photos!
Le sommet de hauteur se trouve sur le premier mot, c’est toujours le verbe
qui contient l’ordre. Parfois le verbe est sous-entendu, mais l’intonation
reste le même:
4 yn
3 tas də
2 lɛ sil vu
1 plɛ!
Une tasse de lait s’il vous plaît!
Phrase exclamative
La phrase exclamative se termine orthographiquement par le point
d’exclamation et sert à exprimer diverses émotions. L’intonation de la
phrase exclamative peut avoir deux contours mélodiques tout à fait
opposés.
a) Quand les phrases commencent par des mots exclamatifs (comme, que,
combien, quel) on commence très haut (au niveau 4) et puis le ton descend
en escalier jusqu’à la dernière syllabe. Et ce sont les mots exclamatifs qui
portent le sommet de hauteur.
4 kə kə
3 vu vu
2 zɛt ʒɔ mə s-ble
1 li! bo!
Que vous êtes joli! Que vous me semblez beau!
b) Les phrases qui expriment les sentiments (admiration, indignation)
reçoivent une autre intonation: la voix monte considérablement vers la
syllabe finale. Le plus souvent c’est une phrase sans un mot exclamatif.
4 fik!
3 ni
2 sɛ ma
1 mɛ
Mais c’est magnifique!
Exercices d’entraînement
I. Prononcez bien les phrases énonciatives, en respectant le schéma
intonatif
a) à un groupe rythmique (le ton descendant)
C’est facile
Il ne travaille plus
Il est parti
C’est nécessaire
Elle n’est pas descendue
b) à deux groupes rythmiques (le ton montant-descendant)
J’ai attendu....pendant dix minutes
Il ne veut pas....les laisser seuls
Mon ami...a été malade
Ma voiture...ne démarre pas
J’accepte volontier ....votre proposition
c) à plusieurs groupes rythmiques (ligne générale "montante -
descendante")
Elle va au cinéma...tous les soirs
Mon cousin est venu m’aider...à déménager
Il a attendu pendant 5 minutes...et il est parti
Mes frères et mes soeurs...ont été aussi invités
J’étais à la maison...quand on m’a téléphoné

II. Répétez les phrases interrogatives, faites attention à l’intonation.


Faites le schéma mélodiques des phrases suivantes:
a) Vous voulez du café ?
Vous aimez le cinéma ?
Vous avez envie de revenir une autre fois ?
On va se promener ?
Tu t’es bien reposé ?
b) Avez-vous vu ce spectacle ?
Sont-ils venus tard ce soir ?
Aimez-vous voyager ?
Avez-vous acheté les billets au théâtre ?
As-tu pris les livres à la bibliothèque?
c) Est-ce que vous restez seul à la maison ?
Est-ce qu’il s’intéresse à la phonétique ?
Est-ce qu’elle aime le sport ?
Est-ce qu’ils parlent bien français ?
Est-ce que tu as écrit bien la dictée ?
d) Où préférez-vous passer les vacances ?
Comment ont-ils passé leur examen ?
Pourquoi sont-ils partis sans nous prévenir?
Quand t’es-tu couché hier?
III. Faites attention à la prononciation des phrases impératives (le ton
descendant)
a) Excusez-moi de vous déranger !
Faites comme chez vous !
Laissez-moi tranquille !
Donnez-moi votre manteau !
Revenez me voir jeudi !
b)Un café, s’il vous plaît !
Viens à huit heures, si tu peux !
Retrouvez-moi en bas, dans dix minutes !
Passe-moi le pain, s’il te plaît !
Une bouteille d’eau minérale, s’il vous plaît !
IV. Lisez les phrases exclamatives, en respectant le schéma intonatif
a) Que tu es bête!
Que vous êtes gentil!
Quelle belle vue!
Que vous êtes joli !
b) C’est insupportable !
C’est parfait !
C’est magnifique !
C’est formidable !
V. Lisez le dialogue, en respectant le schéma intonatif. Faites le
schéma mélodique.
Dialogue 1
- Ouvrez-nous ! Ouvrez-nous !
- D’où venez-vous?
- Nous ne voulons pas vous le dire!
- Tant pis pour vous! Nous ne vous ouvrirons pas.
- Vous êtes fous!
- Fous ou pas fous, nous ne vous ouvrirons que si vous nous dites d’où
vous venez!
- Ça vous amuse ce dialogue de sourds?
Dialogue 2
- Vous prendrez du café pour votre déjeuner?
- Avec plaisir, s’il n’est pas très fort.
- Il est assez léger, vous savez...
- Merci, j’en prendrais volontiers avec un peu de lait.
- Et pour le repas de midi, qu’est-ce que vous boirez?
- J’aimerais prendre de la bière.
- Cette bière légère que Pierre a acheté?
- Oui, celle que Pierre a acheté hier, près du café de la Seine.
- C’est celle que je préfère!
Textes à transcrire
Monsieur Grandet
Monsieur Grandet n'achetait jamais ni viande, ni pain. Ses fermiers lui
apportaient par semaine une provision suffisante de poulets, d'oeufs, de
beurre. Nanon, son unique servante, boulangeait elle-même tous les
samedis le pain de la maison. Quant aux fruits, il en récoltait une telle
quantité qu'il en faisait vendre une grande partie au marché. Ses seules
dépenses connues étaient le pain bénit, la toilette de la femme, celle de sa
fille et le payement de leurs chaises à l'église. Les manières de cet homme
étaient fort simples. Je parlait peu. Généralement il exprimaient ses idées
par de petites phrases, dites d'une voix douce. Quatre phrases exactes
autant que des formules algébriques lui servaient habituellement à
résoudre toutes les difficultés de la vie et du commerce: "Je ne sais pas, je
ne puis pas, je ne veux pas. Nous verrons cela." Il ne disait jamais ni "oui"
ni "non" et n'écrivait point.il n'allait jamais chez personne, ne voulait ni
recevoir ni donner à dîner; il ne faisait jamais de bruit, et semblait
économiser tout, même le mouvement.
H. de Balzac.

Les souliers usés au bal


II y avait une fois un roi qui était père de douze filles, toutes plus belles les
unes que les autres. Elles dormaient ensemble dans un grand dortoir où
leurs lits étaient rangés côte à côte, et chaque soir c'était le roi en personne
qui fermait la porte et tournait la clef, qu'il gardait sur lui. Mais le matin,
lorsqu'il venait ouvrir, il constatait invariablement que leurs souliers
étaient éculés par la danse, alors que personne ne pouvait expliquer
comment cela se faisait. On chercha, on surveilla on enquêta, mais ce fut
en vain. Alors le roi fit publier et crier partout que celui qui saurait
découvrir où ses filles allaient danser pendant la nuit épouserait celle qu'il
voudrait choisir et deviendrait roi après lui; mais il y avait une condition:
si le candidat n'avait rien découvert au bout de trois jours et trois nuits
après s'être présenté, il lui en coûterait la vie.
J. et W.Grimm
Il faisait froid, il faisait sombre; la pluie tombait fine et serrée; deux
enfants dormaient au bord d'une grande route, sous un vieux chêne touffu:
un petit garçon de trois ans était étendu sur un amas de feuilles; un autre
petit garçon, de six ans, couché à ses pieds, les lui réchauffant de son
corps; le petit avait des vêtements de laine, communs, mais chauds; ses
épaules et sa poitrine étaient couvertes de la veste du garçon de six ans, qui
grelottait en dormant; de temps en temps un frisson faisait trembler son
corps: il n'avait pour tout vêtement qu'une chemise et un pantalon à moitié
usés; sa figure exprimait la souffrance, des larmes à demi séchées se
voyaient encore sur ses petites joues amaigries. Et pourtant il dormait d'un
sommeil profond; sa petite main tenait une médaille suspendue à son cou
par un cordon noir; l'autre main tenait celle du plus jeune enfant; il s'était
sans doute endormi en la lui réchauffant. Les deux enfants se
ressemblaient, ils devaient être frères;
L’auberge de l’Ange-Gardien

LE VENT A FAIT LE TOUR DU MONDE


Le vent a fait le tour du monde, a cueilli toutes les fleurs de Chine, des
roses, des mauves des blondes des grises. Le jour, la nuit, voici le vent
pour tout le monde.
Le vent a fait le tour du monde, a cueilli toutes les feuilles en France , des
brunes, des vertes
des bleues, des blanches . La nuit, le jour, voici le vent pour tout le
monde.
Le vent a fait le tour du monde, a cueilli tous les fruits d'ici, des jaunes, des
rouges, des noirs aussi . Ni jour, ni nuit, et c'est l'orage pour ceux d'ici.
Paul Fort
Poesies
Le Temps Du Muguet
Il est revenu Le Temps Du Muguet
comme un vieil ami retrouvé
il est revenu flâner le long des quais
jusqu'au banc où je t'attendais
et j'ai vu refleurir
l'éclat de ton sourire
aujourd'hui plus beau que jamais.

Le Temps Du Muguet ne dure jamais


plus longtemps que le mois de mai.
Quand tous ses bouquets déjà seront fanés,
pour nous deux, rien n'aura changé
Aussi belle qu'avant,
notre chanson d'amour
chantera comme au premier jour.

Il s'en est allé, Le Temps Du Muguet


comme un vieil ami fatigué,
Pour toute une année, pour se faire oublier
en partant, il nous a laissé
un peu de son printemps
un peu de ses vingt ans
pour s'aimer, pour s'aimer longtemps.

Liberté
Sur mes ca'hiers d’éco'lier
Sur mon pu'pitre et le's arbres
Sur le 'sable sur la' neige
J’é'cris ton 'nom
Sur ''toutes les 'pages 'lues
Sur ''toutes les 'pages 'blanches
'Pierre 'sang pa'pier ou 'cendre
J’écris ton 'nom
Sur les ''mer'veilles des 'nuits
Sur le pain 'blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard

"Déjeuner du matin"
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder

Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder

Et moi j'ai pris


Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.
Jacques Prévert
Le maître et l’écolier
«Qu’il fait sombre dans cette classe!
Rien qu’un mur gris,un tableau noir,
Et puis toujours la même place,
Et toujours le même devoir!
Toujours, toujours ce même livre,
Et toujours ce même cahier!
Peut-on appeler cela vivre?
Moi, je l’appelle s’ennuyer!»
Ainsi parlait, dans son école,
Un petit écolier mutin.
Le maître alors prit la parole,
Et lui dit: «Quoi! chaque matin,
Toujours de cette même cahier,
Répéter la même leçon,
Enseigner la même grammaire
A ce même petit garçon,
Qui reste toujours quoi qu’on fasse ,
Ignorant, distrait, paresseux!
Lequel devrait, dans cette classe
S’ennuyer le plus de nous deux?»
Tournier
Au revoir, Paris
Au revoir, Paris,
partir c’est mourir un peu,
cela fait mal
de quitter un ami,
de quitter une femme,
de quitter Paris,
Montmartre,
Montparnasse,
Belleville,
la Seine.
Le Bois de Boulogne
et la rue Mouffetard,
les Champs-Elysees
et la rue Lepic.
Le soleil du Luxembourg.
La chambre d’hotel
avec les toits de Paris
devant la croisee.
Paris:
Au revoir !

Jean Brusse.

Salut
Salut, c'est encore moi!
Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru très long
Loin de la maison j'ai pensé à toi.
J'ai un peu trop navigué
Et je me sens fatigué
Fais-moi un bon café
J'ai une histoire à te raconter.
Il était une fois quelqu'un
Quelqu'un que tu connais bien
Il est parti très loin
Il s'est perdu, il est revenu.

Salut, c'est encore moi!


Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru très long
Loin de la maison j'ai pensé à toi.

Tu sais, j'ai beaucoup changé


Je m'étais fait des idées
Sur toi, sur moi, sur nous,
Des idées folles, mais j'étais fou.

Tu n'as plus rien à me dire


Je ne suis qu'un souvenir
Peut-etre pas trop mauvais
Jamais plus je ne te dirai:

Salut, c'est encore moi!


Salut, comment tu vas?
Le temps m'a paru tres long
Loin de la maison j'ai pensé a toi.

Pierre Delanoë

Champs Elysees
Je me baladais sur l'avenue le coeur ouvert à l'inconnu
J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui
N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi
Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées


Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Tu m'as dit "J'ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous


Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin"
Alors je t'ai accompagnée, on a chanté, on a dansé
Et l'on n'a même pas pensé à s'embrasser
Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Hier soir deux inconnus et ce matin sur l'avenue


Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit
Et de l'Étoile à la Concorde, un orchestre à mille cordes
Tous les oiseaux du point du jour chantent l'amour

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées


Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées


Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées
Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées

Pierre Delanoë

Le pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure


Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face


Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure


Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure


Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines


Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire

Chanson de la Seine
La Seine a de la chance,
Elle n'a pas de soucis,
Elle se la coule douce,
Le jour comme la nuit,
Et elle sort de sa source
Tout doucement sans bruit,
Et sans se faire de mousse,
Sans sortir de son lit,
Elle s'en va vers la mer
En passant par Paris.

La Seine a de la chance,
Elle n'a pas de soucis,
Et quand elle se promene,
Tout le long de ses quais
Avec sa belle robe verte,
Et ses lumieres dorees,
Notre-Dame jalouse,
Immobile et severe
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers.
Mais la Seine s'en balance,
Elle n'a pas de soucis,
Elle se la coule douce,
Le jour comme la nuit,
Et s'en va vers le Havre,
Et s'en va vers la mer
En passant comme un reve
Au milieu des mysteres,
Des miseres de Paris.

Jacques Prévert

La cigale et la fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
Jean de la Fontaine
Le corbeau et le renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Jean de la Fontaine

Déjeuner du matin
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder

Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder

Et moi j'ai pris


Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.
Jacques Prévert

Conte de fées
Il était un grand nombre de fois
Un homme qui aimait une femme
Il était un grand nombre de fois
Une femme qui aimait un homme
Il était un grand nombre de fois
Une femme et un homme
Qui n'aimaient pas celui et
celle qui les aimaient

Il était une fois


Une seule fois peut-être
Une femme et un homme
qui s'aimaient
Desnos

Le printemps
Voici vient le doux printemps,
Reveil de la nature,
Qui nous ramene tous les ans
Les fleurs et la verdure.
Le fleuve n'a plus de glacons,
Qui heurte le rivage;
L'herbe grandit, les buissons
Se couvrent de feuillage.
Un soleil pur et radieux
Brille aux cieux sans nuages,
Et des forets l'hote joyeux
A repris son ramage.
Saison du plaisir, du bonheur,
Tableau de notre enfance,
Que j'aime ta verte couleur,
Symbole d'esperance!
Cesar Malan

Noël
Le ciel est noir, la terre est blanche ;
- Cloches, carillonnez gaîment ! -
Jésus est né ; - la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées


Pour préserver l'enfant du froid ;
Rien que les toiles d'araignées
Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,


Ce cher petit enfant Jésus,
Et pour l'échauffer dans sa crèche
L'âne et le boeuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,


Mais sur le toit s'ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le choeur des anges
Chante aux bergers : " Noël ! Noël ! "
Théophile Gautier
Il pleut dans ma chambre
Il pleut dans ma chambre
J'écoute la pluie
Douce pluie de septembre
Qui tombe dans mon lit
Le jardin frissonne toutes les fleurs ont pleuré
Pour la venue de l'automne
Et pour la fin de l'été
Mais la pluie fredonne
Sur un rythme joyeux
Tip et tap et tip top et tip
Et tip tip et tip
Et tip top et tap
Voilà ce qu'on entend la nuit
C'est la chanson de la pluie
Сharles Trenet

L’automne
Vers les mers lointaines et bleues
Les oiseaux frileux sont partis
Faisant des centaines de lieues
Vers les mers lointains et bleues

Déjà plus d’une feuille sèche


Parsème les gazons jaunis
Soir et matin la brise est fraîche
Hélas! Les beaux jours sont finis
Théophile Gautier

L’hiver
Bonjour, l’hiver. Je t’aime l’hiver§
L’aire pue, l’air frais, l’air froid
La neige qui brille, la lumière
Le vent soufflant dans les bois

Les forêts spacieuses et claires


Aveuglent par leur beauté
Elles vont dormir pendant l’hiver
Alexandre Aristov

Chute de neige
La neige tombe monotone
Monotonement, par les cieux
Dans le silence qui chantonne
La neige tombe monotone
Et file, tisse, ourle et festonne
Un suaire silencieux
La neige tombe monotone
Monotonement par les cieux
Jean Réchepin

L’automne
L’automne ce sont les feulles qui tombent
Les jours plus courts et les nuits plus longues
L’automne c’est la pluie
Et la récolte de beaux fruits
L’automne ce sont les bois dorés
Et la rentrée des écoliers.
A. de Lamartine

Vous aimerez peut-être aussi