Retour D'expérience - 5 Ans D'enseignement TEDS Dans l'ESR
Retour D'expérience - 5 Ans D'enseignement TEDS Dans l'ESR
Contenu du REX
Préambule .................................................................................................................................. 3
Remerciements .......................................................................................................................... 3
+ concrètement .......................................................................................................................... 6
1ère phase .............................................................................................................................. 7
2ème phase ............................................................................................................................ 9
Compléments ........................................................................................................................... 10
Quelques ouvrages que j’ai lus et qui peuvent vous intéresser .............................................. 12
Merci ........................................................................................................................................ 18
Préambule
Il m’a semblé important de me présenter sur cette 1ère page afin que toute lectrice ou tout lecteur qui
parcourrait ce document sache qui l’a écrit, avec quelles « culture » et expériences. La seule ambition de
ce document est de partager 5 ans de pratiques, sans prétendre que « ce serait ce qu’il faut faire ». S’il peut
servir d’inspiration, j’en serai évidemment ravi. S’il peut inciter à me partager également d’autres retours
d’expérience et de pratiques, je suis preneur.
Remerciements
Depuis un peu plus de 7 ans que je creuse ces sujets, j’ai pu mesurer combien, malgré un diplôme
d’ingénieur doublé d’un MBA de Sciences Po, mon ignorance était grande. J’irai même plus loin : j’ai
découvert à 49 ans que, malgré ces 2 diplômes « prestigieux », j’étais, en fait et de fait, « obsolète » pour
le monde qui vient. Alors que j’aime la « nature », je ne savais pas, par exemple, qu’un sol pouvait être
vivant et que, pour reprendre le sous-titre d’un ouvrage (« Éloge du ver de terre » - Christophe Gatineau,
agronome), « Notre avenir dépend de son futur » (« son » faisant référence au ver de terre).
Je voudrais donc remercier collectivement toutes celles et tous ceux qui ont contribué et contribuent à
développer de la connaissance robuste sur tous ces sujets.
Un merci spécifique à Jean-Marc Jancovici qui m’a permis, sans qu’il ne le sache, d’enfin trouver le lien qui
me manquait entre les 2 formations évoquées ci-dessus (et pourtant si évidente), le lien Energie-PIB. À
partir de là, j’ai commencé mon questionnement, qui a largement dépassé le classique « 5 pourquoi »
menant normalement aux causes racines d’un problème.
Contact : Jacques-Olivier Garda
06 65 72 67 28
@ : [email protected]
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Un merci spécial à Pascal Morel et Jacques Treiner pour m’avoir accompagné dans la toute première note
de synthèse (très orientée énergie – climat) que j’ai écrite pour une association d’entreprises et qui m’a
permis de commencer à structurer ma pensée et mes connaissances, qui ne cessent de s’enrichir encore
aujourd’hui.
Merci à Cécile Renouard pour m’avoir invité à écrire un premier
article pour les Annales des Mines dans la revue Responsabilité &
Environnement.
Un grand merci également à Pierre-Jean Cottalorda et Clémence
Vorreux pour des mises en relation avec des établissements
d’enseignement supérieur pour lesquels j’ai pu commencer les
sessions dont je vais vous présenter une synthèse ci-après.
<= Un grand merci à toutes celles et ceux que j’ai croisés et qui
m’accompagnent sans le savoir .
+ concrètement
Un parti pris : adopter une logique de pédagogie inversée. Ce sont les étudiants, par groupe de 2 (3
ou +, suivant la taille des classes) qui vont traiter chaque sujet et les présenter aux autres.
Mon rôle consiste donc à structurer la dynamique des heures que je passe avec eux en organisant
l’alternance des temps d’apport (de ma part – rarement plus de 20 minutes), les temps d’activité
(notamment en cas de cours en début d’après-midi), les temps de restitution de leurs travaux.
Généralement, je commence par les interpeller dès mes premiers mots, et avant même de me
présenter, autour de 3 messages clés qui me semble majeurs :
1) Nous avons toutes et tous, spontanément, de par ce que nous sommes, une façon de voir le
monde, de le comprendre, de l’analyser et de lui donner du sens (j’utilise pour cela la vidéo
d’une sculpture 3D qui passe d’une girafe à un éléphant). Et j’insiste sur le fait que, dans
certaines situations, notre certitude d’avoir raison nous conduit dans ce qui peut ressembler
à une impasse alors que si on fait un pas de côté, on peut découvrir que la réalité est toute
autre et/ou qu’elle présente des possibilités qu’on imaginait ne même pas exister.
2) Suivant notre niveau d’information, nous voyons et interprétons les choses différemment.
Pour cela, j’utilise une série d’images pour lesquelles je les invite à me dire, spontanément,
« si vous deviez écrire un livre à partir de cette image, quel en serait le titre ». Voilà par
exemple une série de 3 images utilisées très récemment :
3) De plus, nous ne voyons pas spontanément la même chose, même lorsqu’on regarde en
même temps et ensemble quelque chose. Pour cela, j’utiliser là encore des illusions d’optique,
bien connus. Par exemple :
Ensuite, j’assois (en tout cas, c’est ce que je vise à faire) la légitimité des sujets que l’on va traiter
ensemble en m’appuyant désormais sur la CSRD* (voir page suivante) et le rapport de durabilité
qu’elle engendre concrètement (= je me décharge de la preuve pour essayer d’éviter la confusion entre
le « messager » et le « message » : ce dont on va parler est au cœur de la législation des entreprises).
Ceci étant fait, quand j’ai assez d’heures, je leur propose une première prise de recul avec la
conférence d’Hubert Reeves sur la vie, justement pour revisiter notre histoire « matérielle » (si ça vous
intéresse : https://youtu.be/X1yJsJxB82Y?si=DkWBYR1CqdaPwYwb – je leur présente une version
retravaillée pour limiter la durée à 30-35 minutes).
• Afin de maintenir leur concentration, je leur fais remplir, individuellement et en temps réel,
un questionnaire qui suit les sujets abordés dans la conférence = cela les oblige à rester un
minimum attentifs et concentrés.
• L’idée de cette activité, c’est de nous ré-inscrire dans la profondeur du temps avec aussi pour
objectif de se (ré)émerveiller de ce que nous sommes et de la vie.
J’enchaîne ensuite avec une séquence pour les faire travailler sur la démarche systémique avec une
présentation, par groupe, des Frontières Planétaires (Stockholm Resilience Center), cet ensemble de
processus qui contribuent à nos conditions de vie (air, eau, alimentation, …).
Cet exercice, basé sur les fiches synthétiques réalisées dans le cadre d’un projet pour
l’agglomération lyonnaise par Aurélien Boutaud (docteur en sciences de la Terre et de
l'environnement), et Natacha Gondran (professeur à Mines Saint-Étienne), vise à :
• Travailler leur capacité de synthèse
• Présenter, en langage courant (= effort de « vulgarisation »), les enjeux, pour les
humains (notamment), du processus en question, son état, les causes et les solutions
• Représenter, dans un tableau, les interactions et interdépendances entre les processus
Ce qui me permet des premiers messages clés :
• Les processus sont liés entre eux
• La situation des différents processus n’est pas très
bonne, du fait des activités humaines. Dans la vision
« Girafe », ça semble mal embarqué (ce qui est vrai).
• Dans la vision « éléphant » : on connaît les causes et les
solutions. La question tient donc dans notre capacité à
mettre en œuvre collectivement. C’est également une
invitation à rentrer dans une logique de possible
régénération, et pas de simple adaptation au monde qui
vient, car la vie est capable de régénération (je prends
l’exemple, peut-être simpliste, de la peau qui se répare quand on se coupe).
• Avec une mise en avant des co-bénéfices des actions entreprises = au-delà de l’effet
immédiat souvent recherché, identifier les bienfaits sur d’autres domaines. Ce qui
peut aussi être une invitation à repenser l’action pour qu’elle puisse augmenter ses
bienfaits (ex : si je passe de la voiture thermique pour prendre le vélo pour aller au
travail : activité physique : c’est bon pour la santé, amélioration de la qualité de l’air,
réduction des dépenses de déplacement : c’est bon pour mon budget, réduction
d’émissions de GES : c’est bon pour le climat).
Tous les travaux et activités ci-dessus se font en présentiel. Ils constituent la 1ère phase de la
session.
2ème phase
Je passe ensuite à l’approfondissement de différents sujets sur lesquels ils vont travailler pour les
cours suivants. Je leur explique qu’il s’agit d’approfondir l’activité « Jeu du système » à travers
plusieurs thèmes :
• Découvrir que les entreprises s’emparent du sujet (notion d’entreprises Full-RSE)
• Approfondir directement 2 frontières planétaires : Biodiversité, climat
• Creuser des activités humaines : système alimentaire, mobilité, numérique
• L’énergie
• La géopolitique, à travers l’exemple de la Chine
• Passer à la vision « éléphant » avec 1) les nouveaux modèles
économiques et 2) les enjeux humains du changement
Pour chaque sujet, je leur fournis des sources fiables et les attendus du rendu., avec l’objectif
rappelé précédemment : les simples constats ne m’intéressent pas. Ils doivent être capables :
• D’expliquer de façon synthétique et accessible le sujet, comme s’ils devaient le faire
devant leur comité de direction qui attend leurs informations pour prendre des
décisions
• D’identifier les questions que soulève le sujet
• Ce qui se fait déjà et aux différentes échelles, et donc ce qui reste à faire
• Intégrer, dans leur présentation orale, des interactions avec leur auditoire (pour éviter
un monologue) ainsi que des QCM autour des messages clés qu’ils veulent faire
passer.
Je profite également de cette remise en perspective pour mettre en avant les bénéfices individuels que
l’on peut tirer d’une modification de nos comportements sans attendre que tout change. En précisant
bien qu’il ne s’agit pas de dire que c’est la somme des changements individuels qui fera le changement
de système mais plutôt, pourquoi se priver de mieux être, mieux vivre parce que la « société » ne le
ferait pas encore.
Compléments
• Au fur et à mesure des années, pour les travaux faisant l’objet d’une restitution, j’ai été amené
à préciser les grands points à aborder, ainsi qu’une liste de sources (fiables). Cela est dû,
d’une part, au constat d’une grande hétérogénéité dans leur capacité à savoir travailler :
définir le sujet, rechercher, synthétiser, … et d’autre part, la nécessite d’assurer une qualité
d’informations à celles et ceux qui n’ont pas travaillé le sujet qui leur est présenté.
• En complément, et j’ai vu un bénéfice immédiat, lors de cette 5ème année, je leur ai fait
travailler 1h-1h30 sur ce qu’était une prise de parole réussie. J’étais très surpris, surtout dans
une école de management, qu’il n’y ait pas de sessions spécifiques pour travailler cet aspect
fondamental de la vie professionnelle (et personnelle) : savoir argumenter, savoir captiver son
audience, savoir passer ses messages-clés, … Oui, ça s’apprend, dans la théorie et la pratique,
et pas simplement en leur donnant des travaux faisant l’objet d’une présentation orale.
• Après avoir mis en place des activités où le numérique tenait une certaine place, je suis
clairement revenu en arrière pour favoriser des approches + « humaines » = faire la même
chose mais avec les « moyens du bord » (ex : tableau blanc, paperboard, …). A titre personnel,
je n’en ai tiré que des bénéfices : moins de dépendances au bon fonctionnement du
numérique, à la stabilité de l’accès internet, + d’interactions avec les étudiants, …
• Dans les activités proposées, si le nombre d’heures prévu le permet (et la météo), je leur fais
faire un « Deep Time Walk » ou « Longue marche profonde ». Je l’ai fait en ville sur un circuit
de 2,3 km. Globalement, ils ont beaucoup aimé sortir du cadre habituel de la salle de cours.
• Sur l’approche « Tête – corps – cœur »
Précision : cette dénomination (« Tête – corps – cœur ») est la transformation, par le Campus
de la Transition, de la pédagogie tête-mains-cœur de Pestalozzi, utilisée au Schumacher
College. Vous trouverez une liste de références spécifiques du Campus de la Transition dans les
lectures proposées)
Pour rappel :
o Tête : notre cerveau
o Corps : notre capacité d’action
o Cœur : notre ressenti intérieur, nos émotions
Evidemment, nous sommes des êtres multidimensionnels et il est bon de chercher à mobiliser
les différents « couches » qui nous composent pour favoriser / faciliter les apprentissages.
Je suis néanmoins très prudent pour les amener sur la dimension du « cœur ». Pour 2 raisons
principales :
o on rentre dans quelque chose qui touche l’intime et que nous n’avons pas
classiquement l’habitude de traiter (y compris socialement). De plus, s’ils ont choisi de
faire des études, ils n’ont pas forcément choisi de s’« exposer » (ou d’être exposés)
devant d’autres. D’autant que, pour ma part, étant intervenant extérieur, je n’ai
malheureusement quasiment pas de relation avec les autres intervenants pour assurer
une cohérence de ce que je fais = pour avoir eu des retours d’étudiants à qui cela avait
été « imposé », ils l’ont parfois mal vécu, voire ils n’ont pas compris le sens et ni
l’intérêt. Alors que si, structurellement, c’est une dimension que l’établissement
intègre dans ses axes stratégiques (= former l’humain dans vraiment toutes ses
dimensions), il est plus aisé de rentrer dans ce registre.
o D’autre part, d’un point de vue pratico-pratique, c’est compliqué de le faire avec des
groupes de plusieurs dizaines d’élèves.
Dans l’analyse des résultats, je suis allé + loin, ce qui m’a permis de formaliser quelque chose que
j’avais ressenti.
Pour des questions de pertinence et d’homogénéité des données de cet approfondissement, j’ai
« réduit » celui-ci à l’établissement dans lequel j’interviens le plus et les mêmes formations que je
délivre depuis 5 ans, soit environ 400 réponses.
Il y a en effet un paramètre qui fait varier le niveau de satisfaction de façon assez spectaculaire :
l’évaluation, à laquelle je dois procéder. Est-elle continue (donc pendant les sessions) ou fait-elle
uniquement l’objet d’un partiel ? Et voici les résultats :
De l'incohérence Philosophie politique de la robustesse Hamant Olivier Odile Jacob mars 2024
Antidote au culte de la performance. La robustesse du
Hamant Olivier Gallimard sept. 2023
vivant
Coédition Les Petits
L'économie face à la nature - De la prédation à la Missemer
Levrel Harold Matins/Institut fév 2023
coévolution Antoine
Veblen
Nature et préjugés Convier l'humanité dans l'histoire naturelle Selosse Marc-André Actes Sud Mars 2024
Energie - climat
Chauvin septembre
Pétrole, le déclin est proche Auzanneau Matthieu Seuil
Hortense 2021
Réchauffement climatique Bréon François-Marie Humensciences sept. 2020
Transition énergétique ces vérités qui dérangent Cassoret Bertrand Foos Jacques De Boeck supérieur mars-18
Énergie et domination dans l'histoire des
L'emballement du monde Court Victor Ecosociété nov. 2022
sociétés humaines
Carbone fossile, carbone vivant Vers une nouvelle économie du climat de Perthuis Christian Gallimard oct. 2023
Le tic-tac de l'horloge climatique Une course contre la montre pour le climat de Perthuis Christian Jouzel Jean De Boeck supérieur 2019
Climat : 30 mots pour comprendre et agir de Perthuis Christian De Boeck supérieur Mai 2022
Chroniques énergétiques : Clefs pour comprendre février
De Temmerman Greg Editions la butineuse
l'importance de l'énergie 2022
Géomimétisme. Réguler le changement climatique Septembre
Gilbert Pierre Les petits matins
grâce à la nature 2020
Dormez tranquilles jusqu'en 2100 et autres
Jancovici Jean-Marc Odile Jacob mars-17
malentendus sur le climat et l'énergie
Le changement climatique expliqué à ma fille Jancovici Jean-Marc Editions du Seuil mai-17
Transition énergétique pour tous Ce que les politiques n'osent pas vous dire Jancovici Jean-Marc Odile Jacob avr.-13
Masson-Delmotte Cassou Documentation
Parlons climat en 30 questions juin 2023
Valérie Christophe française
Géopolitique
Pour une approche subjective des relations
Badie Bertrand Odile Jacob oct. 2023
internationales
Les nœuds géostratégiques d'un monde
L'accélération de l'histoire Gomart Thomas Tallandier janv. 2024
hors de contrôle
janvier
Guerres invisibles Gomart Thomas Editions Tallandier
2021
Les ambitions inavouées Ce que préparent les grandes puissances Gomart Thomas Tallandier janv. 2023
Économie pour le XXIe siècle Manuel des transitions justes Laurent Éloi
Anticiper, décider et agir dans l'incertitude Gauthier Thomas Hanifa Vanessa EPFL Press sept. 2020
Pérennité, innovation et résilience des entreprises : Institut européen de
Hillen
panorama mondial des entreprises historiques Giget Marc stratégies créatives et mai 2021
Véronique
innovantes d'innovation
Splendeurs et misères de la RSE Igalens Jacques EMS sept. 2023
Gouvernement, participation et mission de Vernac Senard Jean-
Segrestin Blanche Baudoin Roger Hermann 2018
l'entreprise Stéphane Dominique
L'entreprise post-RSE, à la recherche de nouveaux L'institut de
Une enquête de l'Institut de l'Entreprise Torres Felix Hart Olivier Zingales Luigi nov.-18
équilibres l'Entreprise
Merci
Si vous avez tout lu, merci de votre attention et pensez à me partager quelque chose si cela vous semble utile
Cadeau final
Revivez l’histoire de ce cliché en
moins de 3 minutes chrono
Et si vous voulez vivre cette même
expérience presque que comme si
vous y étiez, c’est ici