Introduction - Définitions :
o Infertilité incapacité pour un couple d'obtenir une grossesse après 24
mois de rapports normaux et non protégés
o Problème de COUPLE (donc prise en charge et exploration du couple)
o Interrogatoire + examen clinique + examens complémentaires :
recherche d’une cause masculine
Données épidémiologiques
o Problème de santé publique
o 14% des couples consultent au moins une fois pour infertilité
o Cause masculine dans 21% des cas
• Une démarche rigoureuse permet souvent de faire le
bilan masculin avant toute indication de PMA
• La stratégie diagnostique est avant tout clinique, les
examens paracliniques sont de seconde intention
• Ce n’est qu’au terme du bilan diagnostic que les
investigations thérapeutiques seront posées
Bilan d’une infertilité masculine :
Interrogatoire
Très rigoureux et dresse une liste exhaustive des antécédents:
o L’âge : associé à une baisse de la fertilité mais à un degré bien
moindre que chez la femme
o Obésité
o Tabac
o Toxicomanie
o Alcool
o Certaines conditions de l’environnement (chaleur, solvants,
pesticides...) peuvent entraîner une diminution de la fécondité
o Intoxication professionnelle
o Antécédents
Génital : épisodes infectieux épididymo-déférentiels (orchite ourlienne.. )
Médical : diabète, HTA, cryptorchidie...
o Chirurgical :
Hernie inguinale (lésion des canaux déférents)
Ectopie testiculaire, torsion testiculaire
Col vésical
Prostate (obstruction des canaux éjaculateurs ou éjaculation rétrograde)
o Vie sexuelle :
Fréquence des rapports et programmation adéquate des rapports sexuels
en phase pré-ovulatoire
o Une anomalie de la puberté
Infertilité masculine
Obstructive Troubles de
l’éjaculation
Troubles de la
Ejaculation
spermatogenèse
rétrograde
Azoospermie
Oligospermie
Bilan d’une infertilité masculine
Examen clinique
Spermogramme + Test post coïtal
Bilan hormonal
Caryotype
Examen Clinique
• Caractères sexuels secondaires, gynécomastie..
• Taille, consistance, sensibilité et volume testiculaire
• Recherche de nodule testiculaire, varicocèle
• Voies excrétrices génitales: épididyme, canal déférent: ? agénésie,
solution de continuité..
• Canaux déférents( kyste du cordon)
• Hydrocèle
• Cicatrices scrotales, inguinales ou abdominales.
• Toucher rectal recherche une anomalie des vésicules séminales
et examine la prostate (consistance et sensibilité de la prostate .
Les examens complémentaires
• Spermogramme
• Test de sélection des spz mobiles
• Spermoculture
• Biochimie séminale (carnitine, alpha 1-4 glucosidase, fructose)
• FSH, LH, prolactine, testostérone
• Caryotype, micro délétion chromosome Y
• Échographie bourses / carrefour UG / reins
Les examens complémentaires
• Examens d’imagerie :
– Échographie :
» Volume testiculaire
» Anomalies du parenchyme
» Dilatation de la voie séminale intra ou extra testiculaire
» Dilatation et reflux veineux spermatique
» Carrefour urogénital : VS, ampoules déférentielles, canaux
éjaculateurs
» Reins
– IRM :
» Carrefour uro-génital
Etude du sperme
• Un spermogramme et un spermocytogramme
• Une spermoculture complète l'examen, à la recherche
de germes banals.
Spermogramme avec spermocytogramme
• Etude de 3 paramètres essentiels : le nombre, la mobilité, et la
morphologie des spermatozoïdes
• Période d’abstinence de 2 ou 3 jours
• le prélevement total du sperme doit être fait dans un récipient
non spermatoxique, au laboratoire.
Résultats du spermogramme
• Normal
• Azoospermie (absence complète de spermatozoïdes)
• Anomalies multiples concernant le nombre, la mobilité et la
morphologie des spermatozoïdes réalisant le tableau
d'oligoasthénotératospermie (OATS)
• Anomalies touchant 1 seul des paramètres.
Exploration hormonale
• Chez l'homme, l'exploration hormonale comporte des
dosages de testostérone, de LH de FSH et si possible
d'inhibine B plasmatique
• Ces dosages simples permettent de dépister un déficit
gonadotrope ou une insuffisance testiculaire primitive
Pour les patients à spermogramme normal
• si la partenaire n'a pas d'anomalies et si une grossesse ne
survient pas :
un test de Hühner
et un test de migration dans la glaire in vitro seront
effectués,
Ainsi que la recherche d'un éventuel facteur féminin négligé
Biopsie testiculaire
• Réalisée à titre diagnostique dans les azoospermies
• Réalisée à titre pronostique dans les infertilités
sécrétoires (mais maintenant il y a les dosages de
FSH...)
• Elle est souvent chirurgicale au cours d’une
exploration testiculaire.
ETIOLOGIES
Causes des troubles de la spermatogenèse
Hypogonadisme
Anomalies chromosomiques
Ectopie testiculaire
Cancer testiculaire
Absence de cellules germinales
Médicaments et facteurs environnementaux
Varicocèle
Diabète
Bilan hormonal devant une infertilité
d’origine masculine
• Testostérone: (3- 6 ng/ml)
• FSH: 3- 10 mUI/l
• LH: 2-12 mUI/l
• Discuter test LHRH selon le taux de FSH
Autres dosages:
• prolactine: 15-20 ng/ml
• TSH, FT4
• Inhibine B
Hypogonadisme hypogonadotrope
• Testostérone < 3 ng/ml
• FSH normale ou basse
• LH normale ou basse
• Prolactinémie ++
Hypogonadisme hypogonadotrope
Hypogonadisme hypogonadotrope congénital
Syndrome de Kallman De Morsier :
Retard pubertaire, petits testicules, cryptorchidie,
micropénis, anosmie, parfois anomalies rénales,
osseuses…
Hypogonadisme hypogonadotrope
Hypogonadisme hypogonadotrope acquis
• Macroadénome hypophysaire (prolactinome,
acromégalie)
• Craniopharyngiome
• Radiothérapie
Hypogonadisme hypogonadotrope
Insuffisance gonadotrope fonctionnelle
Inhibition sécrétion gonadotrophine par:
• Hyperprolactinémie
• Hyperplasie congénitale surrénales
• Apport exogène androgènes
• Dysthyroïdie
Hypogonadisme hypergonadotrope
Circonstances de diagnostic
• Retard pubertaire
• Signes d’hypogonadisme
• Infertilité
Hypogonadisme hypergonadotrope
• Testostérone < 3 ng/ml
• FSH>10 mUI/l
• LH>10 mUI/l
• Inhibine B indétectable
Hypogonadisme hypergonadotrope
Causes génétiques:
• Syndrome de Klinefelter (1/500)
Macroskélie, gynécomastie, testicules infantiles
Caryotype 47XXY
• Les hommes XX (1/20 000 naissances) phénotype
masculin avec petits testicules et azoospermie, la taille
est normale ou petite.
La perte de la région SRY est responsable du
phénotype.
Hypogonadisme hypergonadotrope
• Iatrogène: chimiothérapie, radiothérapie
• Infectieuse: orchite ourlienne
• Autoimmune
Déficit en 5 α réductase de type 2
• Phénotype variable allant d’un simple hypospadias à
ambiguïté sexuelle
• Virilisation à la puberté
• Bilan hormonal: testo/DHT
• Bio mol: mutation du gène de la 5α réductase 2
Syndrome d’insensibilité aux androgènes
• Caryotype XY
• Forme complète : phénotype féminin avec vagin
borgne, pas d’utérus et deux testicules cryptorchides
• Forme partielle : phénotype variable allant de femelle à
male infertile
Troubles de l’éjaculation
Éjaculation rétrograde :
L’éjaculat passe dans la vessie et se mélange aux urines.
chirurgie de l’adénome de prostate, neuropathie diabétique,
médicaments
Infertilité Masculine
Causes sécrétoires hypothalamo-hypophysaires
Causes hypothalamiques
• Déficit en GnRH (Sd de Kallman)
• Insuffisance hypogonadotrope congénitale
Causes hypophysaires
• Déficit en FSH
• Déficit en LH
• Insuffisance pituitaire (tumeur, rayons, etc)
• Hyperprolactinémie, hémochromatose
• Hormones (endo ou exogènes)
Infertilité Masculine
Syndrome sécrétoire
• ATCD : cryptorchidie, orchite, chimiothérapie, …
• Hypotrophie testiculaire
• Voie séminale normale
• Volume normal de l’éjaculat
• Cellules germinales
• Biochimie séminale normale
• FSH élevée
Infertilité Masculine
Causes sécrétoires testiculaires
• Anomalies chromosomiques (XXY, XO, XX, XYY)
• Anorchidie bilatérale, dystrophie myotonique
• Aplasie germinale, blocage maturation
• Infection, iatrogène (Rx, chimio), traumatismes
• Maladie générale (I. rénale, hépatique, etc)
• Insuffisance androgénique
• Cryptorchidie, tumeurs testiculaires
• Varicocèle
Infertilité Masculine
Syndrome excrétoire (obstructif)
• ATCD : épididymite, cure de hernie, mucoviscidose, …
• Volume testiculaire normal
• Voie séminale anormale : dilatation, agénésie, …
• Volume diminué de l’éjaculat
• Biochimie séminale anormale
• FSH normale
Infertilité Masculine
causes excrétoires
• Obstacle épididymaire ou déférentiel (infection,
traumatisme)
• Agénésie déférentielle
• Sténose des canaux éjaculateurs
Infertilité Masculine
cas particuliers
• Azoospermie obstructive
• Azoospermie non obstructive
• Varicocèle
• Infection de la voie séminale
• Troubles de l’éjaculation
Azoospermie
Absence de
spermatozoïdes Culot après
dans l’éjaculât vérifier centrifugation
sur 2 examens à
3 mois
d’intervalle Conditions de
recueil
Pathologies
intercurrentes
5% des couples infertiles, 20% des infertilités
masculines
Azoospermie
Origine ?
Examens paracliniques de 1ère intention
• Dosage FSH, testostérone totale
• Biochimie séminale
Déterminer le mécanisme sécrétoire ou excrétoire de
l’azoospermie
Examens paracliniques de 2ème intention
• Dosage inhibine B, hormone antimüllérienne
• Echo scrotale et prostatique endorectale
• Bilan génétique: caryotype, microdélétionY, mutation
CFTR…
• Biopsie testiculaire +/- cryopréservation
Azoospermie
Mécanisme ?
Pré testiculaire Testiculaire Post testiculaire
Azoospermie non obstructive Azoospermie
Azoospermies obstructives
◌ Testicule: volume normal
◌ FSH normale
◌ Localisation de l’obstacle: biochimie du
sperme
Infertilité Masculine :
Azoospermie Obstructive
• Causes
– obstacle épididymo-déférentiel post infectieux
– agénésie déférentielle
– vasectomie, herniorraphie, …
• Éléments du diagnostic :
– antécédents : infectieux, chirurgicaux, …
– volume testiculaire normal, épididymes rete testis
dilatés (clinique et écho), déférents et prostate
indurés
– diminution carnitine et 1-4 glucosidase, FSH
normale
Infertilité Masculine :
agénésie des canaux déférents
• Diagnostic clinique : agénésie uni ou
bilatérale
Recherche mutation gène CFTR (couple)
Conseil génétique
Explorations pneumologiques mucovicidose
(test à la sueur, ddp nasal, TDM thorax)
Échographie uro-génitale
Azoospermies non obstructives
◌ Testicules hypotrophiques
◌ FSH , testostérone
Hypogonadisme hypogonadotrope
congénital
◌ Différentes mutations
◌ La forme la plus fréquente: Syndrome de Kallman
développement pubertaire minime ou absent petits testicules,
cryptorchidie, micropénis, anosmie, anomalies rénales,
osseuses
Caryotype, recherche génétique
Conseil génétique
Biopsie testiculaire +/- cryoconservation
infertilité masculine :
azoospermie non-obstructive
Causes testiculaire:
Klinfelter/ microdelition y
– syndrome de cellules de Sertoli seules
– blocage de maturation
– hypo spermatogenèse
• Éléments du diagnostic :
– antécédents (cryptorchidie, orchite, …)
– hypotrophie testiculaire, voie séminale normale
– azoospermie, présence de cellules germinales
– taux de FSH élevé
– biochimie normale
Infertilité Masculine :
Varicocèle
rôle du reflux dans la veine spermatique :
hyperthermie, hypoxie, reflux toxique rein
et surrénale
hypo spermatogenèse, formes
immatures, sclérose de la lamina propria,
perte de l’actine
oligo-asthéno-teratospermie
Infertilité Masculine :
Varicocèle
atteinte progressive du testicule exocrine
et endocrine
– vieillissement prématuré du testicule
– réversibilité des troubles :
» avant 30 ans
» si > 10 M/ml spermatozoïdes
Infertilité Masculine :
Varicocèle
• Diagnostic :
– diagnostic clinique Valsalva en position debout
– confirmation en écho-doppler avec reflux
• Traitement ?
– pas de preuve de bénéfice après traitement des
varicocèles infra-cliniques
– amélioration proportionnelle à l’importance de la
varicocèle et à l’importance du reflux
Infertilité Masculine :
Varicocèle
• Traitements
– ligatures - section de la veine spermatique
– embolisation - sclérose de la veine
spermatique
• Résultats :
– 30 % de grossesses
Infertilité Masculine :
Varicocèle
• indications :
– adolescent : hypotrophie testicule sous-jacent
– adulte < 30 ans : selon spermogramme, facteurs
féminins et projets
– > 30 ans : selon facteurs féminins et possibilités de
PMA
Infertilité Masculine :
infection chronique
→ rôle toxique sur le spermatozoïde
– leucospermie, diminution des marqueurs
prostatiques
– spermoculture (germes banals, chlamydiae,
mycoplasme, BK)
– échographie (foyers prostatiques, épididymaires)
→ intérêt d’un traitement antibiotique et anti-
inflammatoire au long cours ?
Infertilité Masculine :
troubles éjaculation
• éjaculation rétrograde :
recherche spermatozoïdes dans les urines
• anéjaculation
• dans tous les cas si besoin :
prélèvement vésicules séminales, déférents,
épididyme et testicule
Traitement étiologique
- Traitement d’un trouble endocrinien
- Cure d’une varicocèle
- Antibiothérapie en cas d’infection
- En cas d’azoospermie obstructive : chirurgie
canalaire : surtout l’anastomose
épididymodéferentielle en cas d’obstacle
épididymaire
Infertilité Masculine :
assistance médicale à la procréation
• si échec ou en l'absence de traitement urologique
spécifique : AMP
– test de sélection spz mobiles > 106
insémination (IAC) sauf si pb féminins
– pb féminins + test de sélect spz mob > 106
FIV classique
– oligospermie extrême --> FIV avec ICSI
– azoospermie obstructive --> ICSI avec prélèvement
chirurgical de spz (congélation)
– azoospermie non obstructive --> ICSI avec
prélèvement testiculaire si biopsie positive
Injection intracytoplasmique de sperme :
Intra Cytoplasmic Sperm Injection (ICSI) :
• Un spermatozoïde est directement injecté dans
l’ovule sous contrôle microscopique
• Cette technique permet de dépasser toutes les
barrières mécaniques à la fécondation et d’obtenir
un embryon à partir d’un seul spermatozoïde
• Spermatozoïdes= éjaculat ou in situ (ponction
percutanée de l’épididyme/testicule, prélèvement
chirurgical).
intracytoplasmic sperm injection (ICSI)
Infertilité Masculine :
prévention
• Autoconservation du sperme :
– cancer du testicule
– avant radiothérapie ou chimiothérapie (Hodgkin, ...)
– avant chirurgie de la prostate
• Traitement prolongé des épididymites ou prostatites
• Traitement précoce des cryptorchidies
• Traitement précoce des varicocèles
• Abstention de toxiques (tabac, …)
Conclusion
• L’ infertilité masculine: multitude de facteurs étiologiques
• Un interrogatoire et un examen clinique minutieux
associés à un spermogramme et un dosage de FSH
permettent une orientation étiologique
• Resituer l’infertilité masculine dans une prise en charge
globale du couple
• Réseau et concertation pluridisciplinaire
• Traitement étiologique instauré lorsqu’il est possible, si
non on aura recours aux techniques de procréation
médicalement assistée