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Thèse Complète K.mellOUK

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Université de Constantine 3, Salah Boubnider.

Institut de Gestion des Techniques Urbaines (IGTU).

DYNAMIQUE URBAINE

ET DURABILITE DES HYDROSYSTEMES.

CAS DE LA VILLE DE ANNABA ET SA PERIPHERIE.

THESE

Présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat en


Urbanisme et dynamique territoriale.

Par
Karima MELLOUK

Année universitaire
2020-2021.
Université de Constantine 3, Salah Boubnider.
Institut de Gestion des Techniques Urbaines (IGTU).

N° de série:
N° d'ordre:

DYNAMIQUE URBAINE
ET DURABILITE DES HYDROSYSTEMES.
CAS DE LA VILLE DE ANNABA ET SA PERIPHERIE.

THESE
Présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat en
Urbanisme et dynamique territoriale.
Par
Karima MELLOUK
Devant le jury composé de :

Djamel DEKOUMI Président Professeur UNIV Constantine 3.


Hamza AMIRECHE Directeur Professeur UNIV Jijel.
Mahdi KALLA Examinateur Professeur UNIV Batna 2.
Khaled BRAHMIA Examinateur Professeur UNIV Annaba.
Mohamed CHADI Examinateur MCA UNIV Constantine 3.
Azzedine GHACHI Examinateur MCA UNIV Constantine 3.

Soutenue le :20/05/2021.
Année universitaire
2020-2021.

i
REMERCIEMENTS.

Au terme de ce travail de recherche, je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements à mon directeur
de thèse, Monsieur le Professeur AMIRECHE Hamza, pour ses inestimables conseils, pour ses
enrichissants entretiens, pour la liberté d'initiative et pour la confiance dont j'ai bénéficié pour accomplir
ce travail. Qu'il veuille bien trouver ici l'expression de ma très grande admiration et de ma profonde
reconnaissance.

Mes plus vifs remerciements vont à Madame Dr. AROUA Najet, d'avoir été à mes côtés depuis mes
premiers pas dans le monde de la recherche scientifique. Ses précieux conseils, ses entretiens si
constructifs, et tout simplement sa présence, ont constitué pour moi un socle immuable qui m'a porté tout
le long de ces années.

Merci, Madame, Monsieur, pour votre patience et tout ce temps accordé à encadrer mon travail et à
m'encourager à toujours donner le meilleur pour progresser et avancer dans la recherche, merci du fond
du cœur !

J'exprime ma gratitude envers tous les membres de jury, pour avoir accepté de juger ce travail.

Je tiens à remercier mon frère, mon époux et les membres de ma famille, qui par leurs encouragements
inconditionnels et leurs affections m'ont aidée à mener à bien cette merveilleuse aventure.

A mes neveux Aissa, Zakaria et à mon ange Malak, merci pour votre grain de douceur de tous les jours !

Je remercie mes camardes de promos, à qui je souhaite beaucoup de réussites et encore plus de succès.

Et enfin, merci à tous ceux qui, par un conseil, une idée, un coup de main ou tout simplement par leur
amitié m’ont aidée à réaliser ce travail.

ii
A mon papa,

Je me souviens encore du jour du concours de doctorat, où toutes les circonstances se sont réunies pour
que je rebrousse chemin... Mais il m'a pris la main et il m'a accompagnée jusqu'à la porte de la salle
d'examen, en me disant : "Courage ma fille, tu peux le faire..."

La volonté du bon Dieu a fait que papa parte de ce monde avant que je n'achève ce travail, mais cette main
m'est restée toujours tendue et j'ai continué à la tenir tout au long de ce parcours.

Il aurait été en cette occasion des plus heureux ! Même plus que je ne le suis.

iii
A maman,

Pour tes sacrifices sans fin, pour toutes les fois où tu as dû me relever et me remettre sur les rails du savoir
et de la réussite, pour ton soutien incommensurable, pour le bonheur que tu me procures au quotidien,
pour tes conseils en or, je te dois cette réussite et le meilleur de mon existence,

Te rendre fière reste mon seul et unique objectif.

iv
TABLE DES MATIERES.
LISTE DES FIGURES .................................................................................................. viii
LISTE DES TABLEAUX ET CARTES ..........................................................................xi
LISTE DES ABREVIATIONS ...................................................................................... xii
RESUME ....................................................................................................................... xiii
CHAPITRE I.
INTRODUCTION GENERALE.
1.1. Problématique de recherche........................................................................................ 1
1.2. Hypothèse et objectifs de recherche .........................................................................11
1.3. Stratégie de recherche ............................................................................................... 12
CHAPITRE II.
ANALYSE CONCEPTUELLE, METHODES ET OUTILS.
Introduction ...................................................................................................................15
2.1. Champ théorique ....................................................................................................16
2.1.1. La dynamique urbaine dans le cadre du développement urbain durable. Qu'est-ce que
la dynamique urbaine ? Enjeux environnementaux en lien avec la dynamique urbaine.16
2.1.2. Qu'est-ce que l’hydrosystème ? Critères de durabilité d’un hydrosystème urbain.
L'hydrosystème au cœur de la gouvernance ....................................................................23
2.2 Dynamique urbaine versus dynamique hydrique .................................................33
2.2.1. Les inondations, comme manifestations du dysfonctionnement d'un hydrosystème
.........................................................................................................................................34
2.2.2. Stratégies actuelles de lutte contre les inondations en milieu urbain ....................36
2.3 Méthodes d’analyse .................................................................................................49
2.3.1. Présentation de la méthode de recherche investiguée ...........................................50
2.3.2. AMC, SIG et FRAGSTAT, outils d’évaluation quantitative qualitative spatio-
temporelle ........................................................................................................................ 55
Conclusion ...................................................................................................................... 68

CHAPITRE III.
ANNABA, LE CAS D’ETUDE.
Introduction ...................................................................................................................69
3.1. Le contexte naturel .................................................................................................70
3.1.1. Physiographie du territoire Annabi........................................................................71
3.1.2. Etage bioclimatique et régime pluviométrique ...................................................... 76

v
3.1.3. Hydrographie et bassins versants ..........................................................................79
3.2. Le contexte urbain ..................................................................................................84
3.2.1. Dynamique urbaine à Annaba, perspective historique
(La périurbanisation) .......................................................................................................85
3.2.2. Urbanisation de la zone humide du Lac Fetzara....................................................88
3.2.3. Etat des lieux et prévisions du PDAU 2020 .......................................................... 92
3.3. Le contexte hydraulique....................................................................................... 107
3.3.1. Le domaine public hydraulique ...........................................................................108
3.3.2. Les inondations à Annaba.................................................................................... 114
3.3.3. Stratégie actuelle de prévention et protection contre le risque d’inondation ......115
Conclusion .................................................................................................................... 123
CHAPITRE IV.
EVALUATION QUANTITATIVE SPATIOTEMPORELLE
RESULTATS, INTERPRETATION ET DISCUSSION.
Introduction .................................................................................................................124
4.1. Le périmètre d'étude ............................................................................................ 125
4.1.1. Choix des bassins versants par Analyse Multicritères (AMC) ............................ 127
4.1.2. Acquisition et traitement des données satellitaires ..............................................132
4.1.3. Délimitation de la zone d'étude et profil hydrographique ...................................136
4.2. Analyse quantitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur
la durabilité des hydrosystèmes .................................................................................138
4.2.1. Analyse diachronique de la dynamique urbaine
par images satellitaires...................................................................................................138
4.2.2. Evaluation de l'impact de la dynamique urbaine sur les indices hydrologiques (débit
de pointe et temps de concentration) .............................................................................147
4.2.3. Synthèse de l'analyse quantitative .......................................................................163
Conclusion………………………………………………………………….…...…….164

vi
CHAPITRE V.
EVALUATION QUALITATIVE SPATIOTEMPORELLE
RESULTATS, INTERPRETATION ET DISCUSSION.

Introduction………………………………………………………………………….165
5.1. Analyse qualitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur la
durabilité des hydrosystèmes ...................................................................................... 166
5.1.1. Classification supervisée des bassins versants .................................................... 166
5.1.2. Analyse de la fragmentation spatiale urbaine par l'outil de FRAGSTAT ...........184
5.1.3. Synthèse de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative de la zone d'étude
.......................................................................................................................................196
Conclusion. ..................................................................................................................200

CHAPITRES VI.
CONCLUSION GENERALE.
6.1. Synthèse de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative et des principaux
résultats .......................................................................................................................... 202
6.2. Une perspective d'aménagements urbains favorables à l'eau à Annaba .................205

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................229


ANNEXES .................................................................................................................... 254

vii
LISTE DES FIGURES.

Fig1.1 L'urbanisation dans le monde, projection 2030. 1


Fig1.2 La zone la plus touchée par l'inondation de 2005 de la nouvelle Orléans. 4
Fig1.3 La Ville de Venise. 5
Fig1.4 Le système urbain Algérien. 9
Fig2.1 Exemple de forces motrices d’une dynamique urbaine. 22
Fig2.2 Le bassin versant. 23
Fig2.3 Echanges multidirectionnels au sein d'un hydrosystème. 24
Fig2.4 Végétations des milieux humides et aquatiques. 29
Fig2.5 Organisation et interaction entre l'hydrosystème et son milieu 32
anthropique.
Fig2.6 Exemples d'aménagements d'axes de circulation libres avec des 38
matériaux filtrants.
Fig2.7 Infrastructures vertes en milieu urbain. 40
Fig2.8 Bassin de rétention. 42
Fig2.9 Puits drainant. 42
Fig2.10 Parc développé dans le cadre du projet de ville éponge à Jinhua, en 44
Chine.
Fig2.11 Localisation des villes pilotes en Chine. 46
Fig2.12 Confrontation des systèmes dynamiques urbain/hydrique. 48
Fig2.13 Illustration des approches comparatives existantes pour analyser 50
l’impact de l’urbanisation sur la réponse hydrologique de bassins
versants.
Fig2.14 Structure d'un système d'information géographique. 59
Fig2.15 Représentation d'une couche. 60
Fig2.16 Représentation des points, lignes et polygones en modes Raster et 61
Vecteur.
Fig3.1 Situation géographique de Annaba. 71
Fig3.2 Profil Schématique topographique N-S à travers le massif de l'Edough. 72
Fig3.3 L’ensemble collinaire ou Reliefs piémontais (Piémont nord des monts de 75
Guelma).
Fig3.4 La plaine de Annaba. 75
Fig3.5 Le réseau hydrographique drainant la ville de Annaba. 80
Fig3.6 Les bassins versants qui drainent la ville de Annaba. 82
Fig3.7 La dynamique urbaine de la ville de Annaba. 86
Fig.3.8 Situation géographique du projet de nouvelle ville Draa Errich (wilaya 89
d’Annaba).
Fig.3.9 Schéma de principe de l'aménagement de la nouvelle ville de Draa 89
Errich.
Fig3.10 Taille des agglomérations à Annaba. 95
Fig3.11 Les ensembles urbains à Annaba. 98
Fig3.12 Les ensembles urbains de l'armature urbaine de Annaba. 99
Fig3.13 La maille routière de l'armature urbaine intercommunale de Annaba. 102
Fig3.14 Synthèse de l'occupation et tendances d'évolution du territoire Annabi. 105
Fig3.15 Réseau hydrographique de la commune de Annaba. 107
Fig3.16 Réseau hydrographique initial précédant le développement urbanistique 109
du centre de la ville de Annaba.
Fig3.17 Situation générale du réseau d'assainissement, la zone 1. 111
Fig3.18 Les servitudes relatives aux risques d'inondation. 116
Fig3.19 Carte de vulnérabilité de Annaba face au risque d'inondation. 118

viii
Fig4.1 Le bassin versant en milieu urbain. 126
Fig4.2 Photographies aériennes, avant assemblage, qui couvrent la zone d'étude 135
(BVs de l'Oued Kouba, de l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb).
Fig4.3 Endiguement des cours d'eau principaux des trois bassins versants de la 143
zone d'étude.
Fig.4.4 Arrêt sur image, Inondations de Janvier 2019 (cité Mars, Sortie de 144
Annaba vers Guelma et S/Ahras).
Fig4.5 Effets de l'artificialisation des cours d'eau sur le temps de concentration 144
et le débit de pointe.
Fig4.6 Etats du cours d'eau de l'Oued Kouba. 146
Fig4.7 Etats du cours d'eau de l'Oued Forcha. 146
Fig4.8 Etats du cours d'eau de l'Oued Sidi Harb. 147
Fig4.9 Débit de pointe et temps de concentration. 149
Fig5.1 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 169
l'Oued Kouba, année 2002.
Fig5.2 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 170
l'Oued Forcha, année 2002.
Fig5.3 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 171
l'Oued Sidi Harb, année 2002.
Fig5.4 Dynamique urbaine et temps de concentration, année 2002. 172
Fig5.5 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 174
l'Oued Kouba, année 2010.
Fig5.6 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 175
l'Oued Forcha, année 2010.
Fig5.7 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 176
l'Oued Sidi Harb, année 2010.
Fig5.8 Dynamique urbaine et temps de concentration, année 2010. 177
Fig5.9 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 179
l'Oued Kouba, 2019.
Fig5.10 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 180
l'Oued Forcha, année 2019.
Fig5.11 Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de 181
l'Oued Sidi Harb, année 2019.
Fig5.12 Dynamique urbaine et temps de concentration, en 2019. 182
Fig5.13 Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2002. 186
Fig5.14 L’indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2002. 187
Fig5.15 L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2002. 187
Fig5.16 La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par 188
bassins versants, année 2002.
Fig5.17 Le temps de concentration par bassins versants, année 2002. 189
Fig5.18 Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2010. 190
Fig5.19 L’indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2010. 190
Fig5.20 L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2010. 191
Fig5.21 La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par 191
bassins versants, année 2010.
Fig5.22 Le temps de concentration par bassins versants, année 2010. 192
Fig5.23 Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2019. 193
Fig5.24 L’indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2019. 193
Fig5.25 L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2019. 194

ix
Fig5.26 La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par 194
bassins versants, année 2019.
Fig5.27 Le temps de concentration par bassins versants, année 2019. 195
Fig6.1 Les séquences urbaines bordant la Savoureuse. 208
Fig6.2 Crépy en Valois et son potentiel écologique. 210
Fig6.3 Principe du système dual d'assainissement. 211
Fig6.4 Tranchée drainante le long d’un espace piétonnier. 213
Fig6.5 Avaloir conduisant les eaux pluviales de voirie vers le puits 214
d’infiltration.
Fig6.6 Chaussée à structure réservoir, Craponne. 216
Fig6.7 Exemple de chaussée à structure réservoir avec enrobé drainant et 217
évacuation par infiltration.
Fig6.8 Exemple de chaussée à structure réservoir avec enrobé dense (étanche) 217
sans infiltration.
Fig6.9 Bassins de rétention à ciel ouvert. 218
Fig6.10 Toit végétal, Chicago, Etats Unis. 220
Fig6.11 Aménagement urbain d’un parking en pavés drainants. 222
Fig6.12 Réservoir d’eau dans un pars à Melbourne, Australie. 223
Fig6.13 Occupation du sol et zones inondables dans l'agglomération de Nantes. 227

x
LISTES DES TABLEAUX ET CARTES.

Tab1.1 Quelques inondations survenues en Algérie. 7


Tab1.2 Stratégie et étapes de recherche. 13
Tab3.1 Dépouillement des pluviogrammes à Annaba de 2007/2008 à 77
2012/2013, stations de Pont Bouchet et des salines, Annaba.
Tab3.2 températures moyennes sur Annaba. 78
Tab3.3 Moyennes mensuelles et moyenne annuelle de l'humidité relative de l'air 78
à la station des Salines en %.
Tab3.4 Vitesses du vent moy et du vent max à Annaba. 79
Tab3.5 Composantes et indicateurs descriptifs de l’hydrosystème du site de 90
Draa Errich (W.Annaba).
Tab3.6 Déclinaisons et indicateurs descriptifs du projet d’aménagement urbain 90
de la nouvelle ville de Draa Errich (W. de Annaba).
Tab3.7 Evaluation de l’impact du projet d’aménagement urbain de la nouvelle 91
ville de Draa Errich (w de Annaba) sur l’hydrosystème local.
Tab3.8 Maladies à potentiel épidémique (2015-2016-2017-2018). 120
Tab3.9 Les espaces verts à Annaba. 121
Tab4.1 Critères de sélection et pondération. 128
Tab4.2 Tableau matriciel illustrant la sélection des bassins versants. 130
Tab4.3 Evaluation du temps de concentration des bassins versants de O-Kouba, 151
O-Forcha et O-Sidi Harb à une intensité (i).
Tab4.4 Calcul des débits à l'exutoire des bassins versants de O-Kouba, O- 154
Forcha et O-Sidi Harb suivant la formule de Caquot.
Tab4.5 Evolution de la superficie des espaces urbains des bassins versants de O- 157
Kouba, O-Forcha et O-Sidi Harb suivant les années (2002,2010 et
2019).
Tab4.6 Tableau comparatif spatio-temporel de l'évolution de la dynamique 160
urbaine et les indices hydrographique dans les BVs de l'Oued Kouba,
l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb.
Tab5.1 Niveau (1) et niveau (2) de la classification supervisée des bassins 166
versants de O-Kouba, O-Forcha et O-Sidi Harb.
Tab5.2 Classification supervisée, les classes thématiques. 166
Tab5.3 Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, année 172
2002.
Tab5.4 Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, année 173
2010.
Tab5.5 Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, en 2019. 178
Tab5.6 Les métriques paysagères utilisées dans la présente recherche. 184

Carte 4.1 Localisation des bassins versants avec les réseaux hydrographiques 137
respectifs à l’état naturel.
Carte 4.2 La délimitation des zones urbaines par bassins versants, année 2002. 139
Carte 4.3 La délimitation des zones urbaines par bassins versants, année 2010. 140
Carte 4.4 La délimitation des zones urbaines par bassins versants, année 2019. 141

xi
LISTE DES SIGLES.

ABH: Agence des Bassins Hydrographique.


DGPC: Direction Générale De la Protection Civile.
DHW: Direction Hydraulique de la Wilaya.
DSA: Direction des Services Agricoles de wilaya.
DSP: Direction de la Santé Publique.
GIRE: Gestion Intégrée de la Ressource en Eau.
MNA: Modèle Numérique d'Altitude.
MNT: Modèle Numérique du Terrain.
ODD: Objectif de Développement Durable.
OECD: Organisation de coopération et de développement économiques.
OGEBC: Office de Gestion et d'Exploitation des Biens Culturels.
ONU: Organisation des Nations Unis.
ONS: Office National des Statistiques.
OPGI: Office de Promotion et de Gestion Immobilière.
PAM: Plan d’Action pour la Méditerranée
PATW: Plan d'Aménagement Territorial de Wilaya
PAW: Plan d'Aménagement de la Wilaya.
PDAU: Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme.
PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement.
PNUE: Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

POS: Plan d'Occupation du Sol.


SIG: Système d'Informations Géographiques.
URBAN: Centre d'Etudes et de Réalisations en Urbanisme de Annaba.
USGS: United States Geological Survey.
ZHUN: Zone d'habitat urbain nouvelle.

xii
Résumé.
L’objectif principal de la présente recherche est d'évaluer qualitativement et
quantitativement l'impact de la dynamique urbaine de Annaba sur le fonctionnement des
hydrosystèmes qu’elle implique à l’échelle de leurs bassins versants. En effet,
l’urbanisation, qui a pour corollaire l’imperméabilisation des aires d’infiltration des eaux
de ruissellement, entrave la réalimentation des nappes et modifie sensiblement leur débit
en aval aggravant ainsi le risque d’inondation. Or, l’urbanisme durable, plus
particulièrement l’urbanisme hydrophile ou water sensitive urbanism, a pour mission de
contribuer à conserver et/ou rétablir cet équilibre vital à travers des aménagements urbains
respectueux de la géographie et la dynamique de l’eau.
La méthode d’évaluation utilisée ici consiste en une analyse spatiotemporelle quantitative
et qualitative comparant la dynamique urbaine avec la dynamique des hydrosystèmes
locaux durant un intervalle de temps de vingt ans environ. Elle s’appuie sur des produits
satellitaires, des cartes SIG et des indices paysagers urbains définis par Fragstat à trois
dates distinctes 2002, 2010 et 2019. Elle permet ainsi d’apprécier la variation des effets des
changements d'occupation du sol sur la dynamique des hydrosystèmes des bassins versants
étudiés.
Les résultats montrent que la dynamique urbaine est dommageable au bon fonctionnement
des hydrosystèmes moins de son propre fait que par sa distribution spatiale interférant avec
la géographie de l’eau à l’échelle des bassins versants. Afin d’y parer, quelques
recommandations pratiques sont préconisées en lien avec la planification, l’aménagement
urbain et la gouvernance dans le cas d’étude. Ces mesures, généralisables à d’autres cas
similaires, orientent également la prise de décision dans le cadre des études prospectives
d'établissements humains durables et résilients.

Mots clés : Annaba, dynamique urbaine, USGS, SIG, FRAGSTAT, hydrosystème,


inondation.

xiii
Abstract.
The present research main objective is to assess qualitatively and quantitatively the Annaba
urban dynamic impacts on the local hydrosystems functionality at the watershed level.
Indeed, the urbanization is at the origin of soil sealing, aquifer recharge disruption and
changes downstream resulting in the aggravation of the flood risk. For instance, the
sustainable urban planning, more particularly the hydrophilic urbanism or the water
sensitive urbanism, can help preserve and/or restore that vital balance taking into
consideration the water specific geography and dynamic.
The method used here consists of a quantitative and qualitative spatiotemporal analysis
comparing the urban dynamic against the local hydrosystems dynamic over twenty years
period approximately. The analysis is based on some satellite products, GIS maps and
urban landscape indices defined by Fragstat dating from 2002, 2010 and 2019. Thus,
variable land use changes effects on the hydrosystems dynamic are identified across the
studied watersheds.
Results show that the Annaba urban dynamic does disturb significantly the hydrosystems
dynamic less upon its own action than upon its spatial distribution over the watershed as
interfering with the water geography. In order to mitigate such effects in the case study,
some practical recommendations are suggested regarding the urban planning and design
practices as well as the governance strategy. These measures, which could be used for
similar cases, can also support the decision making process and prospective studies for
sustainable and resilient human settlements.

Keywords: Annaba, urban dynamics, USGS, GIS, FRAGSTAT, hydrosystem, flood.

xiv
‫الملخص‪.‬‬
‫يهدف هذا البحث أساسا إلى تقييم نوعي وكمي ألثر الديناميكية الحضرية لمدينة عنابة على النظم المائية عبر األحواض‬
‫المائية التي تأويها‪ .‬المعروف أن للعمران أثر على السيول السطحية كما أنه يعيق تسربها نحو طبقة المياه الجوفية‬
‫ويضخم تدفقها باتجاه مجاريها السفلى مما قد يزيد من خطر الفيضانات‪ .‬لذلك‪ ،‬فإن التخطيط الحضري المستدام ‪ ،‬ول‬
‫سيما العمران المراعي لنظام الماء‪ ،‬يهدف إلى الحفاظ أو استعادة هذا التوازن الحيوي من خالل تدابير عمرانية تتوافق‬
‫مع جغرافيا وديناميكية الماء‪.‬‬
‫يعتمد هذا البحث على منهج تحليلي كمي ونوعي زماني‪ -‬مكاني ‪ ،‬يسمح بمقارنة الديناميكية العمرانية مع ديناميكية‬
‫النظام المائي المحلي على مدى عشرين عا ًما تقريبًا‪ .‬لهذا الغرض تم استخدام صور األقمار الصناعية وخرائط نظم‬
‫المعلومات الجغرافية ومؤشرات المناظر الطبيعية الحضرية من نوع ‪ Fragstat‬مؤرخة في ‪ 2002‬و ‪ 2010‬و ‪.2019‬‬
‫و قد سمحت بتوضيح تنوع في استخدام األراضي و تأثيرها على ديناميكية األنظمة المائية على مستوى كامل‬
‫األحواض‪.‬‬
‫تبين نتائج البحث أن للعمران أثر متباين على األنظمة المائية حسب توزيعه الجغرافي عبر الحوض المائي‪ .‬تم تقديم‬
‫جملة من التوصيات العملية للتخفيف من هذه األضرار تتعلق بالتخطيط التنموي و التسيير و التهيئة العمرانية في مدينة‬
‫عنابة‪ .‬يمكن تعميم هذه التوصيات و الستناد إليها في إطار دراسات مستقبلية تخص المدينة المستدامة اآلمنة‪.‬‬

‫المفاتيح‪ :‬عنابة ‪ ،‬الديناميكية الحضرية ‪ ، FRAGSTAT ،SIG ،USGS ،‬النظام المائي ‪ ،‬الفيضان‪.‬‬

‫‪xv‬‬
CHAPITRE I

INTRODUCTION GENERALE.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

CHAPITRE I

INTRODUCTION GENERALE.

1.1. Problématique de recherche.

L’ONU, a déclaré que 95% de la croissance de la population urbaine dans le monde sera le
fait des pays en développement, au cours des prochaines décennies. En particulier, la
population urbaine d’Afrique devrait passer de 414 millions à plus de 1,2 milliard
d’habitants d’ici 2050 (Nations Unis, 2019), (Fig1.1).

C'est ainsi que les villes vont continuer à s’étendre verticalement et/ou horizontalement, au
rythme de la croissance démographique. Les aménagements urbains qui se créent, ou
encore, les opérations de restauration, de rénovation, et/ou d'extension spatiale qui en
résultent, créent une dynamique urbaine.

Fig1.1. L'urbanisation dans le monde, projection 2030 (ONU, 2014).

1
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Les villes, de ce fait, intègrent progressivement les territoires environnants suivant trois
niveaux d'agencement : Une zone périphérique, généralement en croissance continue, une
zone de communes suburbaines et enfin la zone du centre de l’agglomération.

La dynamique urbaine à rythme accéléré entraine de nombreuses conséquences de


plusieurs ordres (sociétal, économique politique...). Cependant, les impacts sur
l’environnement et la qualité de vie priment de nos jours car portant atteinte à la survie et à
l’avenir de l’humanité.

En effet, par la création de structures artificielles permanentes, le processus d'urbanisation


provoque de profonds changements paysagers et des modifications des occupations du sol,
parfois irréversibles (McKinney, 2006). L'anthropisation continue de l'environnement
naturel, de plus en plus rapide que connait le monde aujourd’hui est à l’origine des
altérations des sols, de l’air, des eaux souterraines et de surface, et de productions en masse
considérable de déchets et de pertes de ressources naturelles. A titre d’exemple, la structure
type d'une voirie conventionnelle composée d'une couche de fondation, d'un corps de
chaussées et d'une couche enrobé de béton bitumineux, a un impact considérable sur
l’équilibre et le fonctionnement des hydrosystèmes. En imperméabilisant les surfaces du
sol et en diminuant le couvert végétal, la structure classique de voiries réduit l’infiltration
des eaux de pluies, ce qui engendre un appauvrissement de la réalimentation des nappes et
l’accentuation du taux de ruissellement et occasionne pour corollaire une aggravation du
risque des inondations.

La faune, la flore, l’eau, l’air, le sol et les ressources naturelles indispensables à notre
survie, exigent le maintien d’un équilibre écologique permanent sans lequel d’importants
dysfonctionnements ont lieu avec des effets imprévisibles sur la santé et sur le bon
fonctionnement de l'environnement naturel autant que sur les villes et le confort de ses
résidants.

La démarche recommandée aujourd’hui en urbanisme consiste à intégrer l’environnement


dans toutes les actions de planification et d’aménagement durable, concevoir des projets
urbains plus respectueux de l’homme, des paysages naturels, plus soucieux de préserver la
faune et la flore, d'économiser l'occupation des espaces et de limiter la consommation de
l’eau et des sols.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

En particulier, les liens entre l’eau, l’homme et l’urbanisme sont indissociables, historiques
et constants. C’est la recherche de points d’eau en surface ou souterrains qui a conditionné
le développement urbain à travers le temps. De fait, les objectifs de développement durable
(ODD), ou les objectifs mondiaux de développement durable, constituent un appel mondial
à agir pour éliminer la pauvreté, protéger la planète et ses ressources naturelles (Nations
Unis, 2020).
Dix-sept objectifs sont intégrés dans l'Agenda 2030 dont le sixième objectif qui vise
justement un libre accès, équitable et universel à l’eau potable, à l’assainissement et à
l'hygiène sanitaire d’ici 2030, notamment pour les populations vulnérables, le sixième
ODD préconise également une gestion durable de cette ressource, et la réduction du
nombre de personnes souffrant de la rareté de l’eau.
L'eau, qui est une ressource vitale pour l’Homme, est également définie aujourd'hui à
travers la notion d’hydrosystème prenant compte de la complexité et la multiplicité des
interconnexions entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Les hydrosystèmes sont
situés au cœur de la dynamique urbaine. Ce sont les écosystèmes les plus importants de
l'environnement en général, et de l’environnement urbain en particulier. Or, l'eau présente
un risque potentiel majeur pour toute urbanisation ne tenant pas compte la préservation du
fonctionnement naturel de l’hydrosystème à l'amont de sa planification. La pollution
hydrique, en exemple, a un effet dévastateur sur la qualité et la quantité de l'eau, d'ou un
risque non négligeable sur la santé de la population et de l'environnement. Outre le risque
de la pollution hydrique, les inondations représentent également une des formes de
dysfonctionnement des hydrosystèmes sous l'effet de l'urbanisation. En effet, les
conséquences des inondations menacent un grand nombre de personnes et provoquent des
dommages matériels et/ou humains.
A titre d’exemple, les inondations spectaculaires, du 29 août 2005, qui ont englouti la
Nouvelle Orléans sous plusieurs mètres d’eau (Goeury, Maret, 2008). A la Nouvelle-
Orléans, et dans une période qui a duré moins de trois siècles, l’urbanisation a converti une
plaine alluviale de nature marécageuse en une métropole moderne (Colten, 2005). La
Nouvelle Orléans a effectué d'importants changements sur son environnement primitif,
naturel pour le rendre hospitalier, et ce, par la création de mesures notamment structurelles
qui permettent de garder les zones occupées par les habitants hors d’eau en cas d’ouragan
et de maitriser l’intrusion d’eau salée dans les systèmes d’eau douce.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Paradoxalement, ces efforts pour pallier à l'instabilité de son territoire n’ont fait
qu’amplifier sa vulnérabilité face aux aléas naturels (Fig1.2). En effet, les dégâts engendrés
ont révélé que ces aménagements structurels, aussi importants soient-ils, ne font que
ralentir la dégradation du milieu naturel, sans pour autant réduire durablement l’exposition
aux risques.

Fig1.2: La zone la plus touchée par l'inondation de 2005 de la nouvelle Orléans, (humanité.fr, 2020).

En 2010, le documentaire The Big Uneasy a justement démontré que la dynamique urbaine
de la Nouvelle Orléans est en grande partie responsable des dégâts de l’ouragan Katrina sur
la Nouvelle Orléans en 2005. En effet, l’enquête menée a révélé qu'un ouragan
précédemment survenu (ouragan Besty) en 1965, n'avait inondé que 20% de la ville alors
que celui de Katrina a inondé 80% de la ville. Pourtant, les deux ouragans sont d'une
intensité relativement semblable.

Par ailleurs, l'histoire de Venise et de ses habitants est un autre exemple de ville axée sur
l'eau (Fig1.3). Son histoire est intimement liée à sa relation avec la Mer Méditerranée. En
effet, c'est à partir de sa trame bleue que la ville s'est configurée et a déterminé sa
morphologie et son modèle de développement urbain (Rodriguez, 2015).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Fig1.3 : La Ville de Venise, (Google-earth.com).

S’ajoutent aux impacts de l’urbanisme sur les hydrosystèmes, les risques associés aux
changements climatiques. Le cycle de l’eau est étroitement lié aux modifications de la
température atmosphérique. Les interrelations entre le cycle de l’eau et le système
climatique restent multiples et d’une grande complexité. Les différentes composantes des
systèmes hydrologiques peuvent être significativement affectées par la montée des
températures. On en cite, la fonte de la neige et des glaces, la quantité des précipitations,
leurs intensités et leurs fréquences, la variation de la quantité de vapeur d’eau dans
l’atmosphère, l’évapotranspiration, le taux et la vitesse des ruissellements des eaux de
surface, le débit des cours d’eau, etc.

Le réchauffement de la température des lacs et des rivières pourrait occasionner leur


destruction sur le plan qualitatif mais aussi en termes biologiques et chimiques (Petit jean,
2008). En effet, l’intensité accrue des précipitations pourrait aggraver la pollution de l’eau.
Car une quantité plus importante de polluants, qui contaminent les aquifères souterrains,
peuvent être introduits dans le sol par effet de l'intensité des précipitations.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Effectivement, dans le cas où les précipitations sont trop importantes, et donc si elles
entraînent des inondations, les systèmes d'assainissement, de récupération et de traitement
des eaux usées, peuvent être saturés engendrant de fait des débordements, avec pour
corollaire, un risque accru de contaminations des aquifères et de décharges intempestives.
Si à l’inverse l'intensité des précipitations est trop faible, la quantité d’eau disponible ne
suffira pas à éliminer de manière satisfaisante les polluants. Le cycle de l'eau est de fait très
sensible aux variations climatiques.

Par ailleurs, l’Algérie, a connu des phénomènes de crues et d’inondations catastrophiques.


A ce titre, le risque des inondations en Algérie est listé par l’ONU parmi l'un des dix
risques majeurs présents sur le territoire. Le risque des inondations est cité par la loi 04-20
du 25 Décembre 2004 relative à la préservation des risques majeurs et la gestion des
catastrophes dans le cadre du développement durable. Le risque des inondations est classé
en deuxième position après les risques liés aux séismes et les risques géologiques, et ce,
tenant compte de l’ampleur des dégâts matériels et humains engendrés (Nourri et Ozera,
2016). Ces évènements sont, pour la plupart, intensifiés par des facteurs autres que les
situations météorologiques exceptionnelles, l’urbanisation anarchique reste l’un des
facteurs les plus importants (Cheikh, 2020). En général, les inondations survenues en
Algérie peuvent être classées selon leurs causes :

- Les inondations liées à des situations météorologiques remarquables (Orages et


pluies violents).
- Les inondations provoquées par des facteurs liés à l'action anthropiques, comme la
saturation des cours d'eau par des décombres et des débris ou encore la carence des
réseaux d'assainissement.
- La dernière catégorie concerne les inondations dues à un cadre topographique de
ville exceptionnel que peuvent présenter certaines régions. C'est le cas des villes
traversées par les oueds à l'exemple de la wilaya de Sidi Bel Abbés (Algérie) ou le
cas des villes situées au pied de montagne comme la wilaya de Batna (Algérie).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Les inondations représentent un des signes pathologiques d'un fonctionnement


déséquilibré de l'hydrosystème. En milieu urbain, les inondations témoignent d'un
hydrosystème contraint sur les plans spatial/géographique et fonctionnel.

Les épisodes successifs d'intempéries qui ont touché l'Algérie font d'elle un pays sujet au
risque d'inondations (Tab1.1).

Tab1.1 : Quelques inondations survenues en Algérie, (synthétisé par l’auteur sur la base de plusieurs
documents).

Villes Années Volume des dégâts


El Eulma 1980 44 Morts, 50 blessés et un bon nombre de familles
sinistrées.
Annaba 1982, 1996, 2002, Plusieurs pertes humaines et d'importants dégâts
2010, 2019 matériels.
L’Oued 1993 Morts, blessées, Plusieurs disparus ainsi que
R’hiou d'importants dégâts matériels.
Bordj Bou 1994 27 morts, 84 blessés et 941 familles sinistrées.
Arreridj
Bâb El Oued 2001 Plus de 712 morts, 311 blessés et 126 disparus et
(Alger) plus de 30 millions de dinars de pertes matérielles.
Ghardaïa 2008 43 morts, 86 blessés et 2,5 milliards de dinars pour
les infrastructures publiques.

Parmi les événements récents, ceux de Bâb El Oued (Alger) et Ghardaïa sont les plus
marquants. Le 9 et 10 Novembre 2001 à Bâb El Oued (bassin versant de l’Oued Koriche,
Alger) les inondations, qui ont survenu à Bâb El Oued, à Alger restent un des exemples les
plus significatifs des impacts que peut avoir une urbanisation ne tenant pas en compte, la
préservation de fonctionnement de l'hydrosystème et de ses composantes, dans sa
dynamique.

Dans le cas de ces inondations dévastatrices, c'est l'urbanisation anarchique de tout le lit de
l'Oued qui avait une grande part dans l'engendrement des dégâts et des pertes humaines, et
ce, en plus des effets météorologiques ; la quantité des pluies précipitées, exceptionnelles

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

et violentes. En effet, les statistiques ont déclaré plus de 712 morts, 311 blessés et 126
disparus et plus de 30 millions de dinars de pertes matérielles, en plus de la détérioration
des routes, et l'endommagement du réseau d'assainissement (Benouar et Zerzour, 2006).

Également, le 1er et 2 Octobre 2008 dans la région de Ghardaïa, les inondations ont
entraîné 43 morts, 86 blessés et 2,5 milliards de dinars pour les infrastructures publiques,
(Lahlah, 2004). Toutefois, la gestion urbaine de l'eau dans cette région était parmi les
domaines où se distinguaient les habitants du M'Zab. En effet, " le cours d'eau était l'outil
fondamental de la structuration de territoire du M'Zab. Il ramasse toutes les cités de
la vallée et articule également celle-ci avec le monde extérieur" (Krami, F et Krami, D,
2017, 56p).
Le M'Zab est une région rocheuse, le ruissellement est ainsi, très important. Antan, les
mozabites tiraient profit des crues pour l'irrigation tout en maitrisant leurs puissances par
un système hydraulique1 élaboré. Mais, " le M'Zab a connu au XXe siècle une évolution
urbaine puissante. D'une vallée rurale à une vallée urbaine, de la pentapole à une
métropole" (Cote, 2002, 26p).

Cette forte urbanisation s'est traduite par l’introduction de nouveaux types d’habitation,
dont la conception est similaire à celle du nord de l’Algérie. L'introduction de cette
architecture nouvelle, non conforme aux conditions environnementales du contexte
Mozabite, a généré des impacts non négligeables sur le plan environnemental, comme la
remontée d’eau et la contamination des nappes à cause de la non maîtrise de
l’assainissement, et de la diminution du couvert végétal, d'où le problème d'ensablement
(Bensalah et al, 2018).

Annaba, à l'Est du pays, est l'une des villes qui illustre parfaitement les problématiques
liées aux inondations récurrentes et à la nécessité de la préservation des hydrosystèmes
face à la dynamique urbaine. Parmi les inondations à Annaba, celles du, 11 novembre
1972, 5 avril 1973, 10 novembre 1982, 3 avril 1983, 27 septembre 1995, 2 juin 1997, 4
janvier 1999, 26 août 2002, 6 septembre 2002, 25 novembre 2002, 26 novembre 2002, 1
février 2003, 4 avril 2003, 5 septembre 2003, 12 décembre 2005, 13 décembre 2005, 03

1
Le fondateur du système s’appelle : HAMOU OULD El Hadj.

8
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

janvier 2006, 22 mars 2007, 12 janvier 2009, 21 septembre 2009, 24 septembre 2009, 22
février 2012, (URBAN,2020). La plus récente est celle du 25 au 26 Janvier 2019.
Annaba fait partie des trois grandes villes à l’échelle nationale qui, par leurs positions
géographiques, leurs tailles et leurs rôles économiques assument la fonction de métropole
régionale qui équilibre l’armature urbaine du pays (PDAU, 2008) (fig1.4). La ville se
caractérise par sa zone portuaire et par sa zone aéroportuaire qui favorisent son ouverture
stratégique qui rayonne sur les wilayas voisines d’EI-Taraf, Guelma, Souk Ahras, Oum el
Bouaghi, Tébessa et Khenchela.
Les problèmes des inondations, de pénuries, de pollution hydrique ou encore les maladies à
transmissions hydriques s'y intensifient dans le contexte Annabi au rythme de l'évolution
de la dynamique urbaine. L'hydrodynamique est ainsi fortement impactée par la dynamique
urbaine.
Ainsi, il devient nécessaire d’examiner de façon globale la problématique de l’eau en
repositionnant l'enjeu de la durabilité du fonctionnement équilibré de l'hydrosystème
au cœur de la dynamique urbaine de la ville de Annaba.

Fig1.4 : Le système urbain Algérien, (SNAT 2025, in KADRI, 2017).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Une vision durable consiste à rechercher des solutions pour répondre aux besoins du
développement urbain des villes sans pour autant compromettre le fonctionnement de
l'hydrosystème.

En plus des techniques alternatives, qui appellent à maximiser la quantité infiltrée des eaux
superficielles, à la mise en place de noues paysagères, à la mise en place des chaussées
drainantes, des bassins de rétention ou encore à la réutilisation des eaux grises pour
l'irrigation des espaces verts, la préservation de l'hydrosystème doit être valorisée et
intégrée comme un axe d'aménagement urbain, un élément de qualité du cadre de vie et
de bien-être. L'intégration de l'hydrosystème dans le milieu urbain ne peut se limiter à sa
vision utilisatrice.

La stratégie de réintroduction de l'hydrosystème doit passer tout d'abord par


l'appréciation des impacts de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de
l'hydrosystème pour projeter, par la suite, une dynamique urbaine axée sur la
préservation de l'hydrosystème. C'est dans ce contexte que s'inscrit la problématique
générale de la présente recherche, qui s'articule autour d'une évaluation quantitative et
qualitative de l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de
l'hydrosystème dans la ville de Annaba et sa périphérie.

La problématique de la présente recherche est en ligne avec l’approche intégrée de


l’écologie politique urbaine qui examine la question de l’eau à travers sa dimension socio-
économique et territoriale (Renou, 2013). Elle fait également référence à la pratique du
WSUD qui privilégie les mesures non structurelles pour faire face aux risques urbains liés
à l’eau tels que pénurie, pollution et inondation généralement traités avec des solutions
techniques (Sharma et al, 2018). Le présent travail de recherche cible une des
conséquences de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème : L'inondation en milieu
urbain qui prend aujourd'hui l'allure d'un véritable danger pour les villes et leurs
populations, vu le nombre de victimes recensées à l'échelle nationale et/ou internationale.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

1.2. Hypothèse et objectifs de recherche.

Le contexte démographique, l'urbanisation croissante et le réchauffement climatique


augurent un niveau de risque élevé par aggravation de la vulnérabilité urbaine à terme.
Bien que procédant du même phénomène atmosphérique (fortes précipitations) et ses effets
en cascade (augmentation du débit et élévation de la hauteur de l’eau conduisant au
débordement des cours d’eau au-delà du lit mineur), les inondations semblent avoir des
impacts variables selon le profil urbain de leur lieu d'occurrence. De surcroit, en Algérie, la
dynamique urbaine tente de satisfaire les besoins d’une population jeune en forte
croissance dont la concentration au Nord génère une forte pression sur les bassins
hydriques septentrionaux où se trouvent les principales ressources renouvelables du pays.
La forte pression de la dynamique urbaine le long du littoral est préjudiciable au
fonctionnement des hydrosystèmes qui les drainent. En effet, ce déséquilibre urbain
territorial menace d'avantage l'hydrosystème car la pression sur les ressources naturelles
s'accroit à mesure que la pression urbaine s'intensifie. Le dysfonctionnement des
hydrosystèmes drainants qui en résulte aggrave le risque d’inondation en aval.

Par conséquent, il est stipulé en hypothèse que la dynamique urbaine serait


dommageable à la durabilité des hydrosystèmes moins de son propre fait en tant que
phénomène anthropique à portée spatio-temporelle appliqué au territoire (mode,
rythme), que par la distribution des zones artificialisées qu’elle génère interférant
avec la géographie et la dynamique de l’eau au sein des bassins versants et par
conséquent impactant le fonctionnement et l’équilibre écologique des hydrosystèmes
qu’ils drainent. Partant, le principal objectif de la présente recherche est d'évaluer cet
impact sur les plans qualitatif et quantitatif dans un cas d’étude probant.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Les objectifs spécifiques se déclinent comme suit :

 Objectif spécifique 1 : La reconstitution des trajectoires de la dynamique urbaine


à trois dates successives facilitant l'identification des changements d'usage des sols
et mettant en évidence les transformations subies par les composantes des
hydrosystèmes locaux. Cette tâche requiert l'acquisition de données générales,
spatiales (plusieurs générations de cartes urbaines) et statistiques (taux des zones
résidentielles, industrielles, taux démographique...).

 Objectif spécifique 2 : Caractériser les hydrosystèmes impliqués dans les


inondations à travers des indicateurs permettant d’évaluer l’impact quantitatif de la
dynamique urbaine sur leur équilibre fonctionnel. Cette tâche nécessite le recours
aux outils et méthodes spécifiques au domaine de l'hydrologie.

Objectif spécifique 3 : L'évaluation de l’impact qualitatif de la dynamique urbaine


sur l’équilibre fonctionnel des hydrosystèmes locaux. La tâche consiste confronter
les critères de dynamique urbaine avec ceux de durabilité des hydrosystèmes.

1.3. Stratégie de recherche est résumée dans le Tableau 1.2:

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

Tab1.2 : Stratégie et étapes de recherche, (Mellouk, 2020).


Etape Contenu Méthode Résultat attendu
Documenter et -Revue de littérature à partir des mots clés -Identifier les enjeux environnementaux notamment
1 préciser la suivants : hydriques en lien avec la dynamique urbaine dans le monde
problématique de Dynamique urbaine, durabilité d’un et en Algérie.
recherche. hydrosystème, inondation urbaine, -Identifier les besoins de la recherche en termes de données
méthodes et outils d’évaluation qualitative et requises, méthodes appropriées et stratégie d’investigation.
quantitative des impacts urbains sur l’eau,
Annaba, Algérie.
Etablir une synthèse -Revue de littérature ciblée portant sur : -Définir scientifiquement la dynamique urbaine
2 de l’état de l’art. La dynamique urbaine (Urbanisation, (mécanismes et processus en œuvre, facteurs) et
artificialisation des sols, accroissement de la l'hydrosystème (fonctionnement naturel, équilibre de
population urbaine, mobilité, etc.). l'écosystème, indicateurs hydrologiques, bassin versant,
L'hydrosystème (milieux d'eau, écosystème durabilité et anthropisation des hydrosystèmes).
aquatique, système fluvial, cycle hydrologique, - Arrêter les méthodes appropriées à l'évaluation qualitative
etc.). et quantitative de l'impact de la dynamique urbaine sur les
Méthodes d'évaluation (collecte et analyse hydrosystèmes.
des données, analyse quantitative, analyse - Adapter une méthode de mesure et de suivi des
qualitative, évaluation d'impacts, etc.). trajectoires de la dynamique urbaine à partir de données
Modélisation (Système d'information multi spatiales multi temporelles dans le contexte local.
géographique, produits satellitaires, images -Suivre l'état de fonctionnement de l'hydrosystème à travers
aériennes, classification, Fragstat, etc.) la définition d'indicateurs représentatifs : le débit de pointe
et le temps de concentration.
Caractériser la -Collecter les données à partir de sources -Présenter le contexte urbain et hydrologique dans le cas
3 dynamique urbaine et variées : web sites, établissements d'étude.
l'hydrosystème dans le administratifs, bibliographie scientifique, -Caractériser la dynamique urbaine en termes d’étalement
cas d'étude. visites de terrains, etc. et de distribution spatiale à travers les bassins versants.
-Caractériser l'hydrosystème en termes de fonctionnement

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Introduction générale.

-Réunir les données spécifiques au cas d’étude et d’équilibre écologique de ses composantes superficielles
sur la dynamique urbaine et l’état des et souterraines.
hydrosystèmes durant l’intervalle de temps - Relever et décrire les interrelations entre dynamique
d’étude. urbaine et dynamique hydrique en référence aux critères de
durabilité.
Evaluation qualitative Analyse des données, élaboration de cartes, -Décrire la dynamique urbaine sur la base d’images
4 et quantitative de modélisation. satellitaires prises à différentes dates.
l'impact de la Interprétation et discussion des résultats - Confronter les indicateurs de changements territoriaux
dynamique urbaine sur conséquents à la dynamique urbaine avec les indicateurs
la durabilité des hydrologiques déclinant la durabilité de l'hydrosystème.
hydrosystèmes. -Emettre des recommandations quant à i) l’orientation
spatiale de la dynamique urbaine à moindre impact sur les
hydrosystèmes locaux, ii) la restauration des hydrosystèmes
endommagés et iii) la prise de décision dans le cadre
d’études prospectives d'établissements humains privilégiant
la durabilité des hydrosystèmes.

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CHAPITRE II,
ANALYSE CONCEPTUELLE, METHODES ET OUTILS.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

CHAPITRE II,

ANALYSE CONCEPTUELLE, METHODES ET OUTILS

Introduction.

Les relations entre villes et fleuves et les fronts d’eau urbains constituent aujourd’hui un
champ d’investigation scientifique en soi. Nombre de travaux récents ont été publiés sur la
question, chacun privilégiant un angle particulier, e.g. le discours des élus, les risques
d’inondations, le paysage. Par-delà la multiplicité perceptible des approches, tous ces
travaux ont pour objectif majeur ; la réintroduction des cours d'eau en ville et du
réaménagement des fronts d’eau urbains (Sylvain, 2017). En Algérie, la question de l'eau
en milieu urbain semble avoir été peu abordée par les urbanistes par le passé. Le travail de
recherche de Aroua (2005) portant sur la prise en compte de l’eau dans le processus de
planification urbaine durable serait l’un des premiers à être développé du point de vue de
l’urbanisme contemporain. Un deuxième travail de recherche de Aroua (2012), a porté sur
les facteurs de vulnérabilité et la capacité de résilience du milieu urbain face aux risques
hydro climatiques. Il a permis d'élaborer une méthode d'évaluation du couple vulnérabilité-
résilience et de proposer des mesures de régulation pour la réduction de la vulnérabilité,
l'amélioration de la résilience locale, l'orientation des cahiers des charges de POS et enfin
l'ébauche d'une charte urbaine des risques hydro climatiques. Enfin, le travail de recherche
de Mellouk en urbanisme (2014), a porté sur l'évaluation des impacts des projets urbains
sur l'équilibre des hydrosystèmes en Algérie à travers le cas de la nouvelle ville de Draa
Errich dans la wilaya de Annaba. Cette recherche a confirmé la nécessité de considérer
l’eau en tant que système naturel majeur dans le cadre de la planification et de
l’aménagement urbains. La présente recherche, qui s'inscrit à la suite des recherches
citées, investit par conséquent un champ scientifique relativement récent et peu investigué
en urbanisme. Sa pertinence tient à l’actualité du sujet qui traite de l’interférence spatiale et
fonctionnelle entre deux systèmes dynamiques, complexes et évolutifs : la ville, comme
système socio-écologique urbain et l’oued comme hydrosystème. Le chapitre I consiste à i)
définir l'outillage théorique utilisé dans le cadre de la présente thèse à savoir
« l’hydrosystème » et « la dynamique urbaine » ; ii) décliner la méthodologie de
recherche élaborée, les outils et méthodes empruntés.

15
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

2.1. Champ théorique.


2.1.1. La dynamique urbaine dans le cadre du développement urbain durable. Qu'est-
ce que la dynamique urbaine ? Enjeux environnementaux en lien avec la dynamique
urbaine.
L'accroissement démographique requiert naturellement un accompagnement urbain
nécessaire à la satisfaction des besoins humains, physiologiques, sécuritaires, identitaires et
d’épanouissement (Maslow, 1954). Cela dit, le processus d’urbanisation doit se faire dans
le respect de l'environnement naturel et du fonctionnement de ses écosystèmes, notamment
celui de l'hydrosystème. L'objectif de développement durable (ODD 6) de l'Agenda 2030,
vise, justement, un accès universel et équitable à l'eau potable, en protégeant et en
restaurant les écosystèmes liés à l'eau pour limiter sa raréfaction. En outre, un accord
mondial visant la réduction et la prévention des risques de catastrophes à l'échelle
mondiale, a été établi dans le cadre d'action de Sendai 2015-2030. Cet accord est créé
essentiellement dans le but de renforcer la résilience sociale et économique pour la maitrise
et l'atténuation des effets négatifs du changement climatique et des risques d'origine
anthropique.
Le problème des inondations, de pénuries, de contamination, de pollution hydrique, de
glissement de terrain ou encore de maladies à transmissions hydriques, accentués par le
contexte actuel de changement climatique, sont des manifestations du dysfonctionnement
des hydrosystèmes sous l'effet de l'urbanisation. La présente recherche cible une de ces
conséquences qui est l'inondation en milieu urbain, qui prend aujourd'hui l'allure d'un
véritable danger pour les villes et leurs populations, vu le nombre de victimes recensées à
l'échelle nationale et/ou internationale. Les solutions techniques montrent de fait leurs
limites dans la maitrise de ces phénomènes. A contrario, l’urbanisme durable, plus
particulièrement l’urbanisme hydrophile ou water sensitive urbanism, a pour mission
de contribuer à rétablir et à conserver cet équilibre vital à travers des aménagements
respectueux de la géographie et la dynamique de l’eau.

Une stratégie de réconciliation entre la dynamique urbaine et l'hydrosystème doit


cependant être contextualisée, opérationnalisée et faire l’objet d’un suivi permanent. Par
conséquent, dans le cadre de la présente recherche, il est fait référence principalement à
deux outils conceptuels, à savoir, la dynamique urbaine spatiale, ses facteurs et ses

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

enjeux environnementaux, et l’hydrosystème, et les critères de sa durabilité à l'échelle du


bassin versant.

Qu'est-ce que la dynamique urbaine ?

La dynamique est définie comme la somme de forces (endogènes/exogènes) qui poussent à


l'action, qui font bouger et changer les choses initiales vers des situations différentes, des
forces qui engendrent un aspect de mobilité à un espace donné (Bouzahzah, 2015).

En géographie humaine, le terme dynamique implique une idée de changement, et non


d'un simple déplacement de société (circulation-mobilité) (Denise, 1997). Une dynamique
positive peut avoir comme exemple l'évolution du mode de transport qui favorise la
mobilité intra urbaine et renforce, de fait, les liens entre le centre d'une agglomération et sa
périphérie. Aussi, l'installation d'un nouveau pôle attractif dans une ville, qu'il soit
administratif, commercial ou encore de loisirs, créerait une dynamique positive. Cela dit, le
concept de dynamique ne signifie pas uniquement un changement vers une croissance
positive. Une dynamique négative, en effet, désigne une décroissance, à l'exemple des
espaces urbains répulsifs sous l'effet de la décadence de l'emploi et de l'affaiblissement
économique d'où le départ de la population vers d'autres territoires.

La dynamique urbaine, quant à elle, dépend essentiellement de deux facteurs importants


qui sont : La croissance démographique et l’extension spatiale des villes, l’une résultant en
partie de l’autre (Reux, 2017). L’exode rural, en est un des moteurs de la dynamique
démographique, car il est synonyme de recherche de terrains et de logements, au centre ou
en marges de la ville. La dynamique urbaine peut être définie, également, comme étant des
mouvements incessants de rénovation ou de dégradations des tissus urbains. C’est
également le fonctionnement des multiples activités urbaines qui génère des flux intra-
urbains, périurbains et extra-urbains, tels ceux dus à la mobilité résidentielle.

Les dynamiques urbaines peuvent aussi désigner les liens entre les organismes urbains et
leur environnement dans une perspective éco systémique et de développement durable
(Jegou, 2011). Les frontières entre la ville et son environnement naturel sont en
permanente dynamique.

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En effet, l'environnement est une échelle qui peut aller de la proximité la plus immédiates
au globe dans sa totalité, elle est donc à dimensions changeantes. La ville sous l'effet de sa
dynamique change continuellement ses limites.

Les frontières d'une ville sont géométriquement instables, et ce, aussi bien sur le plan
physique que sur le plan statistique (Damon, 2011). Les villes ont besoin d’apports
extérieurs pour vivre quotidiennement : Eau, énergie et nourriture, mais elles ont aussi
besoin d’évacuer leurs productions et leurs déchets. Le lien entre la ville et ses
écosystèmes naturels est, ainsi, continu et systémique. De fait, le fonctionnement correct et
durable de la ville dépend fortement de la bonne santé de ses écosystèmes naturels,
notamment de son écosystème aquatique. Le métabolisme urbain est, de fait, une
expression qui désigne un rapprochement entre la ville et l'environnement vivant, c'est un
concept qui apparait vers les années 1980, dans un contexte de prise de conscience des
effets de l'urbanisation sur l'environnement (Di Nardo, 2016). " Le métabolisme urbain est
un ensemble de transformations et de flux de matière et d'énergie intervenant dans le cycle
de vie d'une zone urbaine. La ville est alors représentée comme un système qui gère ses
entrants et ses sortants par la régulation." (Bochet et Cunha, 2003, 54p). Enfin, le
métabolisme urbain est la somme des interrelations qui régissent les cycles naturels, tels
que le cycle de l'eau, et les sociétés anthropiques qui modifient et transforment ces cycles
au sein desquels elles s'insèrent. De fait, le métabolisme urbain permet de mesurer la
pression urbaine sur l'environnement.

La dynamique urbaine peut être également synonyme d'attractivité d'un espace.


L'attractivité représente, en effet, la capacité d'un territoire donné à attirer et/ou à retenir
différents types d'acteurs et de secteurs, donc, des personnes physiques ou des entreprises
(Poirot et Gerardin, 2010). L'attractivité d'un espace peut générer sa dynamique urbaine.
Par exemple, l'installation de commerces dans une zone délaissée, peu fréquentée, créé une
dynamique urbaine de par l'attrait que pourraient ces commerces exercer sur la population
des zones environnantes.

En général, afin de définir la dynamique urbaine, deux éléments clés sont avancés. Le
premier élément concerne les processus de croissance de la ville en termes de politique
urbaine et en termes des statistiques, comme les besoins démographiques et économiques.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Le deuxième élément, identifie par ailleurs, les rythmes de croissance d'une ville donnée,
ils sont identifiés généralement à travers des dates de références où d’une période à l’autre,
au fait, ils permettent d'illustrer la direction vers laquelle s'oriente l’extension de la ville
(Véro, 2006). Dans le cadre de cette thèse, c'est l'augmentation en termes de bâtis, et de
surfaces artificielles imperméables qui permettraient d'évaluer l'avancée du front de la
dynamique urbaine dans l'environnement naturel.

En outre, la dynamique urbaine dépend des caractéristiques naturelles et/ou économiques


de chaque ville (Nassori, 2017). En effet, des approches confirment que la dynamique
urbaine est déterminée par les conditions naturelles qui peuvent être considérées comme
avantageuses (présence de ressources minières, fertilité des sols), ou désavantageuses telles
que les conditions climatiques difficiles (Fujita et al, 1999). D'autres approches
considèrent que la dynamique urbaine est plutôt déterminée par les conditions
économiques et l'existence d'interactions entre agents et secteurs économiques (Schaffar,
2009).

In fine, dans le cadre de la présente recherche, la dynamique urbaine est comprise au


sens des transformations spatiales qui s'opèrent au niveau du territoire en termes de
bâtis, en référence au concept de l'étalement urbain et par conséquent d'extension de
l'emprise territoriale des villes.

Etat de l'art sur la dynamique urbaine.

En référence à la bibliographie française, la dynamique urbaine a fait l’objet de plusieurs


études dont celle de Claude Challine (1983) qui a analysé la dynamique urbaine en étudiant
alternativement "ses forces motrices, ses mécanismes et la différenciation géographique
que l’on observe entre le centre, les quartiers péricentraux et les couronnes suburbaines".
On cite également les travaux de Jacques Veron (2006) dans son ouvrage "l'urbanisation du
monde" où il aborde la dynamique urbaine à travers une analyse systémique. Des relations
entre une ville et son environnement ou entre les différentes villes d'un même ensemble. La
dynamique urbaine est abordée également dans l'ouvrage de Marc Côte (1998), dans son
ouvrage "dynamique urbaine au Sahara" où il établit une "analyse approfondie des modes
d'urbanisation au Sahara, qui correspondent, finalement, à un nouveau mode de
territorialité". C'est une étude qui a conclu au fait qu'une "micro urbanisation, appuyée sur

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

une structure solide de réseaux villageois, permet d'établir une économie semblable à celle
des grandes villes". L'auteur relève ainsi l'importance d'une dynamique urbaine appuyée
sur une structure de base solide pour l'aménagement du territoire. La dynamique urbaine a
fait l'objet, également, de plusieurs travaux de thèses de doctorat.

On cite également en exemple, la thèse de Kasdallah (2013) présentée et soutenue à Cergy-


Pontoise sous le titre " Dynamiques d'urbanisation des villes intermédiaires au Maghreb
(Algérie, Maroc et Tunisie)", Effet chef-lieu et perspectives de développement. Une
recherche qui propose d'établir "une analyse comparative sur l'évolution des systèmes
urbains Maghrébins, notamment, les villes de la strate intermédiaire". Ce travail vise à
approfondir la connaissance de l'organisation spatiale et la structure urbaine de ces villes
ainsi que l'impact des politiques publiques sur leurs dynamiques urbaines à l'échelle
régionales et locales.

La dynamique urbaine a également été traitée dans le travail de thèse de Antoni (2003),
soutenue à l'université Louis Pasteur Strasbourg 1, sous le titre de "Modélisation de la
dynamique de l'étalement urbain, Aspects conceptuels et gestionnaires." Dans ce contexte,
l'auteur traite la dynamique de l'étalement urbain, à travers, un travail de modélisation.
Cette dernière permet de "mieux comprendre le processus de l'étalement urbain et la
manière avec laquelle les changements s'effectuent sur un site donné 1 pour, ensuite,
illustrer les conséquences du processus de l'étalement urbain sur l'environnement naturel.
Enfin, l'auteur présente la modélisation comme outil d'aide à la décision".

En Algérie, la question de la dynamique urbaine a été abordée par quelques auteurs, citons,
un ouvrage, apparu en 2016, s'intitulant " Dynamiques urbaines à Alger, la (Re) fabrication
de la ville en question" sous la direction de SRIR, une étude qui décrypte la dynamique du
développement urbain Algérois. "Un regard critique, théorique, méthodologique et
empirique y est posé sur les situations urbaines actuelles, et ce, tout en présentant une
vision prospective sur les enjeux des dynamiques urbaines pour les années à venir".

1
Dans le cas de ce travail de thèse, Belfort, France, a été choisi comme cas d'étude, on a analysé le processus
de l'étalement urbain depuis l'année de 1950.

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Enjeux environnementaux en lien avec la dynamique urbaine.

La dynamique urbaine accélérée constitue l’un des plus grands problèmes des sociétés
urbaines contemporaines. Effectivement, c'est en tenant compte de ses conséquences que
l'on peut évaluer l'ampleur de la dégradation qu'elle génère sur l'environnement naturel.
Finalement, l'urbanisation est toujours et encore à la conquête de nouveaux espaces à
urbaniser. L'artificialisation des sols par l’urbanisation a pour principale conséquence leur
imperméabilisation qui conduit à deux problèmes majeurs :

- Le premier est la diminution de la quantité de carbone stocké dans les sols issus
essentiellement de l'usage de la voiture individuelle et la consommation en
combustible pour le chauffage.
- Le second est la réduction de la quantité des eaux infiltrées, ce qui provoque une
augmentation, en volume et en vitesse, du ruissellement des eaux de surface d'où
les problèmes des inondations et la réalimentation incorrecte des composantes
souterraines des hydrosystèmes spécialement les nappes phréatiques.
Le phénomène est encore plus grave dans les pays en développement. Depuis 2008, qui est
considérée comme une année charnière parce que pour la première fois un être humain sur
deux vit dans un territoire urbain, l'urbanisation ne cesse de s'intensifier, particulièrement,
dans les villes des pays émergeants et en développement, car subissant l'effet conjoint de
l'exode rural et de la croissance démographique continue.

Les villes se concentrent, alors, s'étalent et se fragmentent tout à la fois, sans que pour
autant ces territoires soient prêts à de telles modifications. En effet, la croissance
considérable des villes en termes d'extension urbaine ne serait pas, dans la majorité des cas,
accompagnée d'infrastructures et d'aménagements adéquats, qui assurent des conditions de
vie décentes aux populations (Guillaume, 2016, Maurin, Schmidt et Schneider, 2016). Ces
conditions de vie concernent les services de base tels que l'accès à l'eau potable, à
l'alimentation, à la santé, à l'éducation, au logement ou aux nouvelles technologies.

Il en va de même pour les questions environnementales. Effectivement, la perte de


biodiversité, la pollution atmosphérique, le stress hydrique, les inondations ne sont que des
témoins d'un cadre environnemental détérioré.

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Rappelons que les changements que connait une ville, en général, sont dictés par les
courants migratoires et une dynamique interne engendrée essentiellement par la mobilité
résidentielle et le changement progressif de l’occupation social de l’espace intra-urbain.
Les habitants d'une ville sont sans cesse confrontés à l'espace dans lequel ils s'inscrivent,
ils doivent se déplacer, se repérer, localiser des lieux (Cauvin, 1999) (fig2.1).

Fig2.1 : Exemple de forces motrices d’une dynamique urbaine (MARTINEAU, 2012).

Cependant, la ville ne dépend pas seulement de ces mécanismes mais aussi de la volonté de
l’Etat ou quelques organismes comme les promotions immobilières à projeter des
structures sociales dans des espaces encore plus loin du centre.

En somme, la dynamique urbaine est un fait inévitable, la ville ne cesse de se transformer


sous l'effet de plusieurs facteurs, qu'ils soient sociologiques, économiques, politiques ou
encore naturels. A la différence de la croissance urbaine qui traduit l'augmentation de
la population urbaine en nombre sans pour autant désigner une hausse dans le taux
d'urbanisation (généralement mesuré en pourcentage), la dynamique urbaine désigne
les changements urbains qui s'opèrent au sein d'une ville en vue de répondre aux
besoins d’une population urbaine en accroissement (Nassori, 2017).

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

L’estimation de la dynamique urbaine requiert de fait une rétrospective de l’évolution du


milieu urbain afin de mettre en exergue les changements spatiaux apparus. L'extension
urbaine est une des conséquences de la dynamique urbaine. Dans le cadre de la présente
recherche, c'est principalement son effet sur l'équilibre des hydrosystème qui est
examiné et évalué.

2.1.2. Qu'est-ce que l'hydrosystème ? Critères de durabilité d’un hydrosystème


urbain. L'hydrosystème au cœur de la gouvernance.

Le bassin versant, comme le montre la Fig.2.2, au sens large, est une unité territoriale
drainée vers un exutoire, grâce à un système de pentes.

Fig2.2 : Le bassin versant, (Office international de l'eau, 2020).

C'est la ligne de partage des eaux qui délimite et construit le périmètre du bassin versant.
Le bassin versant est de petite taille et donc élémentaire alors qu’un ensemble de bassins
versants donne naissance à un bassin d'alimentation, le bassin versant est généralement
définit comme étant un receptacle des eaux de précipitations (Touchart, 2014). En effet,
grace à son système de pentes, le bassin versant draine les eaux de pluies jusqu'à l'exutoire,
et ce, aprés des opérations de mises en reserves, de déstockages et de décalages.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

L'occupation de sol a, de fait, un rôle primordial dans le drainage de ces eaux, en effet, son
rôle est essentiel dans l'interception des précipitations, dans l'infiltration des eaux de
ruissellement, et dans la vitesse des écoulements (Cosanday et al, 2000). Le bassin
versant est le cadre géographique dans lequel l'hydrosystème s'intègre.

Qu'est-ce qu’un hydrosystème ?

Les eaux de surface et les eaux souterraines ont longtemps fait l’objet d’études séparées
(Brunke et Gonser, 1997, Dawson, 2008, Kalbus 2006). L’émergence d’une vision
systémique du cycle de l’eau a fait émerger le concept d’hydrosystème qui décline sa
phase continentale (Dacharry 1993, Dooge 1968, Kurtulus, Flipo 2012). Il constitue un
continuum hydrique dans lequel sont regroupés des unités de stockage appelées
communément, les aquifères, où les eaux s’écoulent lentement et les eaux de surfaces, qui
sont des composantes superficielles, conductrices où les quantités des eaux s’écoulent plus
rapidement de l'amont à l'aval sur la surface terrestre (Fig2.3).

Fig2.3 : Echanges multidirectionnels au sein d'un hydrosystème, (Oudot-Canaff, 2014).

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

L’hydrosystème, peut être considéré aussi comme une « portion de l'espace où, dans les
trois dimensions, sont superposés les milieux de l'atmosphère, de la surface du sol et du
sous-sol, à travers lesquels les flux hydriques sont soumis à des modes particuliers de
circulation. L'hydrosystème est le siège, sous l'effet de l'eau, de transformations car, en
toutes ses phases, le cycle de l'eau a d'étroits rapports avec d'autres cycles physiques,
géochimiques et biologiques de l'environnement terrestre ». (Dacharry, 1993, 23 p).

Une telle définition met l’accent sur l’échange et les flux entre les différents
compartiments qui le composent (surfaciques et/ou souterrains), elle accorde également
une grande importance à l’espace et au temps (Bernard, 1998). Un hydrosystème fait
référence, donc, à un système constitué d'un cours d'eau et de son environnement
naturel aquatique relié, le bassin versant représente l'échelle dans laquelle s'insère cet
ensemble.

Les unités de l’hydrosystème sont, ainsi, reliées entre elles. Les échanges entre le cours
d’eau, son lit majeur et sa nappe d’accompagnement sont essentiels pour l’état écologique
du cours d’eau et le maintien qualitatif et quantitatif de la ressource en eau. Cependant, "les
fleuves et les rivières sont souvent perçus à travers leur fonction d’écoulement des eaux,
vision réductrice au vu de la complexité des hydro systèmes et les facteurs influant sur leur
fonctionnement" (Malavoi et al, 2010, 2 p).

Trois différentes zonations composent les hydrosystème,

La zonation longitudinale : Suivant la loi de la gravité, les eaux de surface s'écoulent du


haut vers le bas. Ainsi, un cours d'eau prend naissance au niveau d'une source en altitude,
aborde ensuite la pente sous forme de ruissellement surfacique pour arriver à une zone de
transition s'appelant piémont avant de s'étaler dans des plaines pour finir dans les mers et
océans. Il faut savoir que le rythme des écoulements des eaux suit la forme du relief au fur
et à mesure que la pente diminue, les écoulements deviennent plus longs, la température
des eaux augmente et de fait la biocénose2 évolue. L'imperméabilisation des pentes par
l'urbanisation pourrait accentuer le coefficient de ruissellement et diminuer le temps de
concentration des bassins versants d'où le risque des inondations en aval.

2
La biocénose est l'ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

La zonation transversale : Cette zone concerne le lit mineur et le lit majeur du thalweg,
communément appelé "cours d'eau". Le lit est l'espace compris entre la ligne de crête des
deux berges. Lors des grandes crues, l'espace du lit majeur peut être occupé par les eaux de
débordement des fleuves. C'est ce grand lit qui peut contenir ce que l'on appelle "annexes
hydrauliques". Ces derniers sont des milieux en eau tout au long de l'année ou en partie de
cette dernière.

Ces annexes peuvent être des prairies inondables, des bras morts, ou encore des zones
humides. Notons, par ailleurs, que le rythme des écoulements des eaux du lit majeur est
plus lent que celui au niveau du lit mineur, la biocénose y est, de fait, différente.
L'urbanisation tend à artificialiser ces espaces essentiels au fonctionnement de
l'hydrosystème. Or, l'imperméabilisation de cette zone induirait l'augmentation du volume
dans les cours d'eau et l'accentuation du débit d'écoulement, un facteur aggravant le risque
des inondations.

La zonation verticale : Cette zone se résume à l'échange permanant entre les eaux de
surface et les eaux souterraines et donc à l'interdépendance qui existe entre un cours d'eau
et sa nappe d'accompagnement, qui entretiennent des relations en termes d'échanges d'eau
et de communication biologique. La nappe d'accompagnement peut être présente jusque
sous le lit majeur d'un cours d'eau. Les zones humides ne sont, en fait, que la manifestation
physique d'engorgement des sols.

L'imperméabilisation de la zone d'échange entre le cours d'eau et sa nappe


d'accompagnement conduirait à l'appauvrissement de la recharge de la nappe, qui mène
naturellement à limiter sa réalimentation et à la perturbation de l'hydrosystème.

Etat de l'art sur l'hydrosystème.

L'eau serait l'objet transversal d'études conduites dans de très nombreuses disciplines, en
exemple : La géographie, l'hydrologie, l'histoire, l'aménagement du territoire, le droit,
l'économie, ou encore l'urbanisme.

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Depuis les années 1990, des travaux scientifiques ont été consacrés à différents aspects de
l’urbanisme et à son impact sur l’environnement en général et sur l'eau plus
particulièrement. A titre d'exemple, la thèse de Dournel, s’intitulant : "L'eau, miroir de la
ville, une contribution à l'étude de la requalification urbaine des milieux fluviaux et
humides, le cas du bassin Parisien, Amiens, Orléans". Une étude qui a révélé "les fonctions
urbaines, politiques et économiques des milieux fluviaux et humides et l'intérêt de la
requalification de ces milieux dans la fabrique de la ville durable".

En Algérie, on cite en exemples les travaux de Aroua (2012), en Urbanisme, sur "les
facteurs de vulnérabilité et capacité de résilience face aux risques hydro climatiques dans
la commune Algéroise", une recherche qui a abouti à "l'élaboration d'une méthode
d'évaluation du couple vulnérabilité-résilience", ainsi qu'un autre travail de recherche sur
"les ressources en eau dans le processus de planification urbaine durable, cas de
l’agglomération Algéroise", mémoire de Magister soutenu en 2005. Dans un autre contexte
scientifique, plus technique, des réflexions ont porté sur la réponse des sociétés face aux
problèmes de qualité de l’eau et sur l’évolution des systèmes d’assainissement,
principalement pour les deux derniers siècles, car finalement, les conséquences d'une eau
de mauvaise qualité ou d'un système d'assainissement dégradé touchent les habitants sur un
court terme.

On cite en exemple les travaux de Awou (2011) sur "la contribution à l’amélioration de la
gestion des excrétas et eaux usées dans la ville" ou les travaux de Denis (2012) sur
"l’assainissement dans les pays en développement". D'autres travaux scientifiques qui ont
traité de l’impact des activités anthropiques sur les milieux aquatiques, ont majoritairement
concerné les questions d’irrigations, de drainage et d’usage de la ressource hydraulique
bien souvent en lien avec l’histoire économique.

A titre d’exemple les travaux de Baudot sur "l’impact de l’homme sur les milieux
naturels", ou ceux de Beaucire sur "les grandes vallées, des sites attractifs à préserver". A
ce niveau, s'ajoute le travail de thèse de Hagui, sous le titre de "l'évolution de l'opération
d'aménagement du lac Nord de Tunis, l'inadéquation entre le prévu et le réalisé qui a
présenté une étude de planification urbaine du lac de Tunis, Tunisie".

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Un projet qui a pour rôle" d'atténuer l'hyper concentration des activités et des personnes en
ville et promouvoir le territoire de la capitale pour qu'il reflète l'image de la ville en plein
mutation, ouverte sur le monde extérieur". L'auteur a mesuré l'efficacité de ce projet en
s'interrogeant sur le degré d'adéquation entre le "prévu" et le "réalisé" de cette opération
d'aménagement.

Cependant, dans le cadre de ce présent travail de thèse, il est question de définir le


rapport de l'eau à la ville, d'un point de vue urbanistique, au-delà de l'aspect
technique ou sanitaire, à savoir, les problèmes liés à l'approvisionnement en eau potable
et à l'assainissement. C'est une recherche qui s'inscrit dans un champ scientifique qui
combine trois différentes disciplines, à savoir, l'urbanisme, l'hydraulique urbaine,
l'aménagement paysager et l'écologie appliquée dans un contexte de développement
durable.

Critères de durabilité d’un hydrosystème urbain.

Le concept d'hydrosystème intègre la notion de système et ainsi que celle de


fonctionnement continue et complexe de ses composantes hydrauliques et ses
composantes biologiques, susceptibles d'être impactées par l'urbanisation à l'échelle
du bassin versant.

Le fonctionnement de l'hydrosystème requiert une eau de qualité pour assurer la pérennité


de son fonctionnement et de la diversification de sa faune et de sa flore.

Une eau de qualité est une eau qui a été soumise à des processus naturels de
décontamination, de filtrage ou de biodégradation car l'eau est en contact avec des
substances qu'elle entraine et transporte, sa qualité est donc variable suivant l'influence des
facteurs naturels et anthropiques. Une eau de mauvaise qualité dans un hydrosystème peut
polluer les aquifères et contaminer les lacs et les mers (Valverde, 2008).

Dans ce cadre, la ripisylve, qui se définit comme étant l'ensemble de strates herbacées,
arbustives et arborescentes qui se situent sur les bords des cours d'eau, joue un rôle
extrêmement important dans le maintien de l'équilibre d'un cours d'eau (Niemann, 2008)
(Fig2.4). Effectivement, elle joue un triple rôle : physique dans la stabilisation des berges,
physico-chimique dans l'épuration des eaux et enfin écologique dans le fait que la ripisylve

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est un corridor et un habitat important pour l'aquifère. Elle ralentit également l'intensité des
crues. Cependant, au cours de l’histoire, l'urbanisation a contraint les cours d’eau limitant
de plus en plus leur mobilité dans le lit majeur tandis que le blocage de cette mobilité
latérale entraîne une dégradation des processus de régénération des habitats et de recharge
sédimentaire et plus généralement du fonctionnement de l’hydrosystème (Fédération des
Conservatoires d’espaces naturels et l’agence de l’eau, 2010).

Fig2.4 : Végétations des milieux humides et aquatiques, (TAKACS et al, 2016).

On peut reconnaitre que le fonctionnement d'un hydrosystème est sain à travers ces
processus perceptibles dans le cours d'eau, composante superficielle de l’hydrosystème :

• La capacité du cours d’eau à maintenir des débits adéquats toute l’année.


• La capacité du cours d'eau à dissiper l’énergie sans causer une érosion excessive.

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• La présence d'une végétation riveraine adéquate qui ombrage le cours d’eau, filtre
les sédiments, transpire l’eau et stabilise les berges. Elle joue, au fait, un rôle
primordial dans la lutte contre la pollution hydrique.
• La disponibilité de diverses caractéristiques du canal pour obtenir la profondeur, la
durée et la température de l’eau nécessaires à la production de poissons et la
reproduction de la sauvagine et à d’autres besoins liés à l’habitat (Lang-Delus,
2011).
Dans le cadre de la présente recherche, c'est essentiellement les processus du débit des
cours d'eau, et la présence d'une végétation riveraine qui sont traités et pris en
considération à travers des calculs empiriques et des constats sur site.

En somme, lorsqu’un cours d’eau possède toutes ces caractéristiques, on parle d’un
hydrosystème sain, résilient qui peut s’adapter à des événements extrêmes,
notamment pluvieux, sans subir de dommages importants. De surcroit, un
hydrosystème sain et fonctionnel peut offrir des biens et des services aux individus, en
exemple l’eau potable en abondance, des espaces verts attrayants, l’air propre, et des
populations de poissons et espèces sauvages en santé, il offre, ainsi, une plus-value
esthétique à l'espace urbain, essentielle au confort quotidien de la population. Un
hydrosystème sain atténue, en outre, les débits de crue.

L'hydrosystème, au cœur de la gouvernance urbaine.

L’hydrosystème est tenu aujourd’hui pour être un objet naturel au cœur de la gouvernance
urbaine (Bouguerra, 2002). Certainement, et dans un contexte de croissance
démographique exceptionnelle, d'une urbanisation galopante, d'un réchauffement
climatique qui accentue l'intensité des phénomènes météorologiques, et surtout avec
l'avènement des sociétés de consommation de masse qui perturbe le fonctionnement
naturel de l'hydrosystème, en plus des risques imminents des inondations, la gouvernance
reste une des alternatives pour la préservation de l'hydrosystème au sein d'une dynamique
urbaine en pleine croissance.

La gestion intégrée des ressources en eau est un concept empirique dont la dimension
pratique est entrée en vigueur à partir de l'Agenda 21 et du Sommet mondial pour le
développement durable en 1992 à Rio de Janeiro.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

C'est la définition de la gestion intégrée des ressources en eau identifiée par le Partenariat
mondial pour l'eau qui fait désormais autorité. Elle stipule que, la gestion intégrée de la
ressource en eau, GIRE, est un processus qui encourage la mise en valeur et la gestion
coordonnées de l'eau, des terres et des ressources associées, en vue de maximiser le bien-
être économique et social qui en résulte d'une manière équitable, sans compromettre la
pérennité des écosystèmes vitaux. (Nations Unies, 2015).

La gouvernance de l'eau nécessite que l'Etat, les élus locaux, les citoyens et les acteurs
privés prennent des décisions communes (Laurent, 2011). Ainsi, le but de la gestion
intégrée reste de s'assurer que l'eau et les ressources qui lui sont liées soient gérées de
façon durable, en ligne directe avec les ODDs de l'Agenda 2030, notamment l'ODD 12
dont l'une des cibles vise à parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle,
économique des ressources naturelles. Par ailleurs, le droit à l'eau n'était pas inscrit de
manière explicite dans le cadre juridique du droit international des droits de l'homme, ce
n'est qu'en 2002 que les experts des Nations Unies ont déclaré une première reconnaissance
du droit de l'eau (Veber, 2014).

En effet, le comité des droits économiques, sociaux et culturels émet l'observation générale
n°15 intitulée le droit à l'eau (art 11 et 12 du pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels). Ainsi, le droit à l'eau consiste en un approvisionnement
suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d'une eau salubre et de qualité
acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun (Nations Unis, 2002).
L'urbanisation galopante, ne tenant pas en compte les critères de durabilité des
hydrosystèmes reste une cause des plus importantes de la dégradation tant qualitative que
quantitative, de la ressource en eau, des générations, par conséquent, peuvent être privées
de ce droit si vital (Fig2.5).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Fig2.5 : Organisation et interaction entre l'hydrosystème et son milieu anthropique, (Erostate, 2020).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

2.2. Dynamique urbaine versus dynamique hydrique.

L'urbanisation est l'un des principaux moteurs des transformations du 21 e siècle.


Cependant, la dynamique urbaine rapide des villes exerce une importante pression sur le
plan environnemental, notamment hydrique. L'objectif 11 du programme de
développement durable à l'horizon 2030, stipule que "la ville est un bien collectif et que sa
durabilité repose sur la protection des biens communs dont les ressources naturelles". La
ville concentre les populations, leurs activités économiques, culturelles, les interactions
sociales et ainsi que les retombées environnementales, l'ODD 11 consiste ainsi à faire en
sorte que les villes soient ouvertes à tous, sûres, résilientes et durables. Une ville durable
est une ville qui protège, préserve, restaure et promut les écosystèmes, la ressource en eau,
les habitats naturels et la biodiversité, une ville qui réduit considérablement son impact
environnemental et passe à des modes de production et de consommation durables (UN-
Habitat, 2020). Ainsi, une ville autonome et respectueuse de l’environnement est une ville
qui intègre les critères de durabilité de ses systèmes naturels dans sa structure urbaine.

La dynamique urbaine est, en effet, un système complexe, ouvert et dynamique qui se


caractérise par ses propres logiques d'existence et de croissance. Elle s'accroit en
consommant inéluctablement son environnement naturel. Les notions de distance,
d'éloignement et de proximité sont des notions spatiales et géographiques qui permettent
de caractériser la dynamique urbaine. Elle, se traduirait, ainsi, par : "Une consommation de
foncier non bâti, la transformation d’espaces naturels et/ou agricoles en espaces
artificialisés, une fragmentation voire une destruction d’espaces naturels, un étalement
urbain et une expansion massive des surfaces imperméabilisées dédiées à l’automobile
dans les agglomérations (voieries, parkings), une inflation foncière conduisant les ménages
à construire des logements toujours plus éloignés de leurs lieux de travail." (Colsaet, 2017,
p 37).

Une dynamique urbaine non maîtrisée conduit à une utilisation des sols non économe et
non équilibrée d'où la génération d'un dysfonctionnement des hydrosystèmes locaux. Or,
l'eau est une ressource vitale menacée par les activités humaines dans sa qualité et dans sa
quantité.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

La dynamique urbaine accélérée reste une des causes de la dégradation de cette ressource.
La pérennité de cette ressource naturelle est liée à la préservation du fonctionnement de
l'hydrosystème.

2.2.1. Les inondations, comme manifestations du dysfonctionnement d'un


hydrosystème.

L’urbanisation pourrait être à l’origine d’impacts importants et parfois irréversibles,


notamment, sur l’eau et les milieux aquatiques. Une forte pression foncière sur les zones
inondables ou les espaces de mobilité des cours d’eau et de ses annexes, notamment les
zones humides peuvent générer une perte de biodiversité (espèces faunistiques et essences
floristiques liées à l’eau). La forte pression urbaine sur les zones inondables peut aussi
aggraver les risques des inondations. Par ailleurs, l’intensification des prélèvements sur les
cours d’eau ou sur les nappes phréatiques pour les besoins en eau potable influe
significativement sur la quantité de l'eau disponible, sa qualité dépend, cepedant, de la
présence des polluants. L'effet des polluants sur l'hydrosystème sont d'origine très
différente et ont un impact important sur son équilibre bien que l'activité humaine reste à
l'origine d'une grande variété de polluants. Durant les deux dernières décennies, près de
36% des revenus du prix de l'eau potable, dans le monde, sont utilisés pour financer le coût
de la dépollution des eaux après usage (Niemann, 2008).

Les polluants dus à l'activité anthropique se classent en quatre origines, à savoir :

• Physiques : matières en suspension, eau chaude, éléments radioactifs.


• Organiques : organismes et déchets en décomposition.
• Biologiques : bactéries, virus et champignons.
• Chimiques : engrais, fertilisants et hydrocarbures (Perrodin, 2013).

De surcroit, l'équilibre de l'hydrosystème, en milieu urbain, peut aussi être affecté par les
modifications du milieu physique comme l'érosion du sol, les barrages, l'extraction de
graviers ... ou du milieu chimique, comme les rejets organiques ou les apports des
fertilisants. Ces modifications engendrent un développement excessif (algues, végétaux) ou
un appauvrissement tout aussi excessif des invertébrés ou des poissons, compromettent,

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

ainsi, l'existence de certaines populations avec des conséquences sur l'aspect de


l'hydrosystème (proliférations végétales), la qualité de l'eau potable.

Cependant, dans un contexte d'une dynamique urbaine de plus en plus demandeuse


d'espace naturel et d'un changement climatique qui influe sur l'intensité des phénomènes
météorologiques, les inondations restent la conséquence la plus redoutée en milieu
urbain. Les inondations qui ont longtemps été considérées comme des événements
imprévisibles, des catastrophes naturelles qu'on ne peut éviter, sont des aléas
d'origine naturelle et/ou artificielle qui représentent un réel danger pour les
personnes et leurs biens.

En outre, c'est dans le bassin méditerranéen que les inondations sont le plus violentes et
meurtrières (Boyer, 2019). La Méditerranée reste le témoin des inondations les plus
dévastatrices, un facteur naturel pourrait expliquer en partie cette intensité. En effet, c'est à
l’automne que les phénomènes orageux d'origine se produisent généralement, où
l'atmosphère est refroidie tandis que la mer est encore chaude. Cependant, la part de la
dynamique urbaine dans l'augmentation du risque d'inondation dans le bassin
Méditerranéen est tout aussi importante. Effectivement, l'anthropisation des territoires
mène à la transformation des espaces naturels d'écoulement des eaux de surface, et entrave
le fonctionnement correct de l'hydrosystème.

La première conséquence, la plus évidente, de l'urbanisation sur les inondations reste


l'imperméabilisation des sols qui limite considérablement les possibilités d'infiltration des
eaux d'où le problème de ruissellement et la non recharge des nappes phréatiques. Or, à
l'état naturel, le débit fluvial se déverse avec un rythme lent, dans la plaine d'inondation. La
dynamique urbaine a mené, à travers les années, à l'occupation de ces terrains,
généralement fertiles et plats. En effet, l'urbanisation des plaines inondables est un
phénomène ancien mais qui s'est fortement accentué à la fin du 20e siècle dans les pays
développés tout comme dans les pays en développement ayant conduit à des inondations
tragiques (Gralepois et Guevara, 2015).

La présente recherche concerne essentiellement les inondations par crue de rivière.


Ce type d'inondation débute avec une élévation du niveau de l'eau dans le lit mineur qui

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

conduit à un débordement dans le lit majeur. Ce débordement est souvent le résultat d'une
saturation importante des sols conjuguée à des précipitations abondantes.

Résulte de ce débordement une circulation des eaux de précipitations par ruissellement


rapide dans le cas de sols imperméables. La perméabilité du sol et la densité du couvert
végétal déterminent le ruissellement, ils sont, cependant, sensibles à l'action de l'homme.

Le rapport du volume des inondations au volume de pluie est, de fait, conditionné


essentiellement par la capacité d'infiltration des pluies dans le sol, qui dépend grandement
de son degré de perméabilité. Le ruissellement accumule, à son tour, dans les zones de
plaines (les points bas de la ville) une pollution due aux divers rejets urbains, notamment
du fait du ruissellement sur les voiries, qui entraine des pollutions toxiques, qui peuvent
avoir un impact sur la qualité des cours d’eau ou des eaux souterraines.

La deuxième conséquence directe de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème est


l'accroissement des vitesses d'écoulement qui entraine une augmentation du débit de pointe
et la diminution du temps de concentration qui favorisent les phénomènes d'inondation.
Cette vitesse d'écoulement est due à la mise en place du réseau d'assainissement
permanent, pentu, rigide et rectiligne différent du réseau hydrographique naturel qui utilise
plutôt des cheminements sinueux, encombrés, peu pentus et parfois non permanent
(Chocat, 1997). Le réseau artificiel mis en place, est, de surcroit, accompagné par des
travaux de reprofilages des cours d'eau (bétonnage des berges, enrochement...), des
modifications qui favorisent d'avantage la vitesse d'écoulement. Les inondations sont, de
fait, une manifestation du fonctionnement de l'hydrosystème et de l'effet de la dynamique
urbaine sur son équilibre.

2.2.2. Stratégies actuelles de lutte contre les inondations en milieu urbain.

Un développement soutenable de la dynamique urbaine, qui intègre l'équilibre de


l'hydrosystème dans sa mouvance, s'impose, alors, par le fait de ces inondations urbaines
qui exhortent les villes. Ce développement soutenable ne peut supprimer les effets de
la dynamique urbaine sur l'équilibre naturel de l'hydrosystème catégoriquement
mais limite l'ampleur de ces impacts et renforce la résilience du milieu urbaine face

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

au risque des inondations en minimisant sa vulnérabilité. L'urbanisme durable a pour


but de contribuer à la préservation de l'environnement et de ses ressources.

L'eau, source de toute vie, étant la composante la plus importante, son intégration dans la
conception urbaine requiert ainsi une mise en œuvre d'un certain nombre de principes.
L’intégration du cycle de l’eau dans l’aménagement urbain exige, tout d’abord, une
analyse approfondie, détaillée du contexte spatial, sa géographie, sa géologie, son
hydrogéologie ainsi que son histoire doivent être connus et étudiés, et ce pour exploiter au
mieux ses qualités et ses capacités. Par ailleurs, l'appréhension du contexte spatial permet
de faciliter le recyclage des eaux, les eaux sont ainsi séparées selon leurs qualités ce qui
améliore leurs traitements (Veiga, 2010).

En fait, la morphologie de la ville et ses potentialités d'extensions spatiales urbaines


dépendent fortement des unités topographiques et hydrologiques qui composent les bassins
versants où elles évoluent (Renaud-Hellier, 2006). Ainsi, l'intégration des milieux d'eau
dans la dynamique urbaine exige une analyse de site qui sera suivie d'une analyse du
contexte urbain. La structure urbaine d’un quartier ou d’une ville doit être modelée
harmonieusement avec le réseau hydrographique existant, ce travail se fait à travers
l’intégration de plusieurs paramètres et à plusieurs niveaux :

- La topographie : Son intégration se fait en favorisant le ruissellement des eaux à


ciel ouvert, de même qu’il en est en milieu naturel. Les axes de circulation doivent
être libres de tout aménagement et ils doivent aussi s’organiser en fonction des
pentes, ce qui permet de faciliter l’écoulement gravitaire des eaux de l'amont à
l'aval, et emmagasiner les eaux excédentaires dans les points bas (Piel, 2010).
Ainsi, le cheminement naturel des eaux est respecté, de même que ses zones
d’expansion naturelles. De cette manière, quelle que soit la puissance des
précipitations, ses éventuels débordements sont maitrisés ce qui épargne les risques
des inondations (Fig2.6). Conséquemment, l’intégration de la topographie consiste
en l’inscription de la structure urbaine sur la trame naturelle.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Fig2.6 : Exemples d'aménagements d'axes de circulation libres avec des matériaux filtrants (VARCIN
CALIX, 2007).

- La géologie : Il faut noter que le sol et ses qualités, ses propriétés ont un impact
direct sur la gestion de l’eau. Effectivement, la capacité d’absorption du sol
détermine le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Effectivement, le réseau
d'évacuation des précipitations peut être dimensionné suivant la capacité
d'infiltration du sol à infiltrer les eaux. Plus la capacité d'infiltration est importante,
moins le réseau d'évacuation est important en termes de dimensionnement. Ainsi,
l’infiltration naturelle du sol reste une alternative pour éviter les réseaux

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

surdimensionnés et les stockages consommateurs d’espaces. Elle assure, également,


la réalimentation des nappes phréatiques.
- L’hydrogéologie : Son étude permet de localiser les nappes phréatiques, les
sources et les résurgences. En les valorisant, ces entités peuvent générer des sources
d’alimentation, des plans d’eau de loisir ou encore des ressources diverses, ce qui
enrichie le territoire urbain sans pour autant déstabiliser le fonctionnement de ses
constituants naturels.
- L’hydrographie : Les allées d’écoulements des eaux qui drainent le périmètre
d’étude doivent être abordées non seulement comme des atouts hydrauliques du fait
qu’ils permettent un meilleur drainage des sols et une régulation équilibrée des
nappes, mais aussi comme des atouts urbains, car ces espaces, libres de
construction, constituent des réservoirs d’accueil des crues, ils contribuent
également à embellir le paysage urbain.

Le cycle de l’eau a été marginalisé en milieu urbain, ainsi qu’en témoigne le nombre de
villes à travers le monde qui ont connu des problèmes d'inondations remarquables.
Cependant, l'eau fait aujourd’hui sa réintégration en ville, et ce dans plusieurs pays du
monde. On cite en exemple l'Australie, un pays qui a connu une consommation excessive
du foncier, et fortement urbanisé (Smadja, 2017). En effet, suivant le modèle américain, le
nombre des maisons unifamiliales à quatre façades généralement entourées d'un jardin
privé ou, dans des cas particuliers, d'un parc de verdure s'est accru considérablement
(Leeson, 2018).

De ce fait, et suivant le nombre de ménages qui s'est multiplié, la consommation de l'eau a


augmenté significativement, en plus des problèmes d'inondations récursives. C'est ainsi,
que l'Australie a proposé une planification urbaine axée sur la gestion de l'eau, d'où le
concept de "ville sensible à l'eau" ou "water sensitive city", "une ville sensible à l'eau ou
"une ville qui a la capacité de se protéger face aux risques hydriques comme la pollution et
les inondations, et qui peut s'adapter aux changements du milieu naturel dus à
l'urbanisation et au changement climatique, qui intègre l'aspiration des habitants et leurs
participations dans la gestion de la ressource en eau dans le milieu urbain. Le facteur

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

humain est très important, il s'agit de voir comment l'humain est partie prenante dans le
cycle de l'eau" (Dobre, 2016, 14p).

Par ailleurs, quelques décennies auparavant, plus précisément les années 1990 ont vu
émerger l'approche (LID) ou le développement à faible impact ; une approche qui propose
l'intégration des eaux pluviales aux plans de développement pour ainsi atténuer l'impact du
développement urbain sur le sol, l'air et l'eau.

Cette approche de gestion écologique des eaux de pluies vise à restituer artificiellement le
cheminement naturel des eaux pluviales là où elles tombent, ces cheminements, appelées
communément " Infrastructures vertes", favorisent, la rétention des eaux, l'évaporation,
l'infiltration, et ainsi que la filtration (Godmaire, 2010), (Fig2.7).

Fig2.7 : Infrastructures vertes en milieu urbain (Bedard, 2010).

A la différence des approches classiques de drainage qui proposent une évacuation rapide
des eaux de pluies vers des exécutoires, l'approche LID, ou le développement à faible
impact, avantage des bassins de rétention et des aménagements tels que: les parcs, les

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

jardins publics, les cours des écoles, les espaces de parking... pour entraver la vitesse de
l'écoulement des eaux de surfaces tout en favorisant leur infiltration.

C'est finalement une approche qui permet une croissance urbaine de moindre impact sur
l'équilibre et le fonctionnement des composantes des hydrosystèmes, un équilibre qui doit
être maintenu pour la protection des écosystèmes, la santé des citoyens, leur confort et la
qualité de vie.

Elle prend appuie sur deux points importants : l’infiltration naturelle et les techniques de
rétention pour gérer les eaux de ruissellement. Parmi les avantages de cette approche :

• La réduction de la quantité d’eau de ruissellement.


• La contribution à la réalimentation de la nappe phréatique par l’accroissement de la
quantité des eaux infiltrées dans le sol.
• La diminution de la quantité des polluants dans les eaux et contrôler l’écoulement
des eaux de ruissellement dans les cours d’eau.

En outre, l’approche LID, ou le développement à faible impact, présente également des


avantages sur le plan économique, effectivement, elle permet de limiter les coûts de
construction des infrastructures (bordures, tuyaux, collecteurs, caniveaux …). Elle
contribue également à la minimisation de la taille des bassins de rétention (Boucher,2007).
De fait, la superficie de terrains disponibles pour lotissement sera augmentée, les eaux de
ruissellement permettent cependant un embellissement de l'environnement urbain paysager
des sites, une gestion écologique de ces eaux est ainsi créée.

L’approche LID propose, aussi, un ensemble de mesures de gestion écologique des eaux de
ruissellement. Une bonne infiltration des eaux de surfaces permettent la réalimentation des
composantes souterraines de l'hydrosystème ce qui favorise un fonctionnement correct de
ce dernier. Par ailleurs, le risque des inondations est diminué.

Cependant, l’emploi d’une ou de l’autre requiert la prise en compte du volume


d’emmagasinement du site, calculé selon les volumes d’eau de ruissellement, les débits
maximums, la récurrence et l’intensité des événements pluviaux ainsi que la qualité d’eau.
Parmi ces mesures, on cite :

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

• Les aires de bio-rétention qui permettent la gestion et le traitement des eaux de


ruissellement par l’utilisation des sols particuliers et de végétation (Fig2.8).

Fig2.8 : Bassin de rétention, (Juteau, Lalibelle, 2013).

• Les puits drainants, ils permettent, quant à eux, de collecter les eaux des toitures
des habitations et de les acheminer vers les couches profondes du sol. Ils sont
généralement constitués de graviers (Fig2.9).

Fig2.9: Puits drainant, (eausaineetmarne.fr, 2020).

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

• Les bandes de filtration, elles ont pour rôle de filtrer les eaux de ruissellement avant
qu’elles ne soient dirigées vers le réseau d'assainissement.
• Les collecteurs d’eau de pluie, situés en surface ou implanté en souterrain, ils
permettent une réutilisation des eaux de pluie pour des fins paysagères.
• Les tranchées d’infiltration, qui sont constituées de matériaux à forte granulométrie
(cailloux), ce qui permet d’entrainer les eaux récoltées vers les couches profondes
du sol. Elles sont généralement aménagées en aval des surfaces à drainer.
• Les bassins en eau ou les mares, collecteurs des eaux de ruissellement, ils sont
construits de façon à ce qu’une profondeur correspondant à un mètre d’eau soit en
tout temps conservée.
La ville éponge est une approche qui s'inspire essentiellement du modèle Américain
précédemment cité, The Low impact developpement, LID. Comme son nom l'indique, une
ville éponge est une ville dotée d'un système, à l'image d'une éponge, absorbe, stocke,
infiltre et purifie l'eau de pluie pour la libérer ensuite à des fins de réutilisation (MHURD,
2016). Parmi les pays qui ont traité les problématiques liées aux inondations par des
mesures urbanistiques, on en cite la Chine. En effet, dans un contexte où l'artificialisation
des sols perturbe extrêmement le fonctionnement naturel de l'hydrosystème. Le programme
de la ville éponge "Sponge city" a été lancé dans un double objectif d'améliorer la
résilience des villes face aux inondations et de sécuriser leurs approvisionnements en eau
potable. Le stockage des eaux de pluies permet également de refroidir l'environnement
urbain, la ville éponge répond ainsi à deux principales problématiques, celles de la
surchauffe et des inondations dans le milieu urbain (Fig2.10). Elle intègre des mesures
naturelles et semi-naturelles dans la gestion des eaux pluviales et des eaux usées.

La ville éponge renferme plusieurs objectifs; Stocker de 70 à 90 % de l'eau de pluie


annuelle, remédier à l'accumulation des eaux de ruissellement en minimisant ainsi le risque
des inondations urbaines, améliorer la qualité des eaux, atténuer les impacts sur les
écosystèmes naturels, réduire les impacts des îlots de chaleur urbains, en plus de son apport
économique dans les offres de possibilités d'investissement dans la modernisation des
infrastructures et des nouvelles technologies vertes (GOSC, 2015).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Fig2.10: Parc développé dans le cadre du projet de ville éponge à Jinhua, en Chine, (Pott, 2018).

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

La cité éponge a été lancée en 2015, en Chine, en vue d'atténuer les problèmes liés à la
qualité de l'eau et les inondations en milieu urbain. La Chine a connu une urbanisation
rapide vers les années de 1980. Sa dynamique urbaine a continué à s'accélérer sous l'effet
de l'augmentation de sa population urbaine qui est passée de 36,22 % en 2000 à 54,77% en
2014 (Le bureau national des statistiques en Chine, 2015, in Hui et al, 2017). Face à cette
dynamique, de plus en plus de villes en Chine sont confrontées à d'importants problèmes
liés à l'eau, tels que, les débordements des égouts unitaires, la vétusté des infrastructures
d'approvisionnement en eau, le débordement des égouts unitaires, la détérioration de la
qualité de l'eau, les pénuries, en plus de la fréquence élevée des phénomènes
météorologiques extrêmes (Chen et al, 2016). 62% des villes chinoises ont subi des
inondations dont les pertes économiques se sont élevées à 100 milliards de dollars entre
2001 et 2014 (Le bureau national des statistiques en Chine, 2015, in Hui et al, 2017).

Les inondations représentent, de fait, l'un des aléas les plus dangereux du milieu urbain en
Chine, d'où le lancement du programme de construction de villes éponges. En 2015, il a été
sélectionné, à cet effet, un groupe de 16 villes éponges pilotes.

En 2016, 14 autres villes ont intégré le programme des villes pilotes. Les précipitations
annuelles et la température sont les deux facteurs régionaux pris en considération pour la
sélection de ces villes pilotes, car les deux paramètres ont des conséquences directes sur la
planification écologique et les mesure LID (Hui et al, 2017). Les précipitations sont
inégalement réparties en Chine. Cela est dû à la grande variabilité climatique du pays. Sur
le plan temporel les précipitations se concentrent dans les mois les plus chauds de l'année,
tandis que sur le plan spatial la moyenne des précipitations va de 20 mm dans les régions
du Nord-Ouest à plus de 2000 mm sur le côté Sud du pays (Rousset, 2010). La majorité
des villes pilotes est située, de fait, dans les régions du centre et du Sud-est, des régions où
les précipitations varient de 410 à 1830 mm et où la température moyenne varie de 4.6 à
25.5°c (Fig2.11). En outre, ces villes pilotes ont la particularité d'avoir intégré les
premières étapes des infrastructures vertes et les pratiques liées à LID, en avance
relativement aux autres villes en Chine.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Ces villes disposent également d'une gouvernance et d'un soutien tant que technique que
financier pour l'acquisition du matériels requis pour l'intégration de nouvelles approches
écologiques. Ces villes pilotes présentent ainsi un contexte très favorable pour la mise en
place de la nouvelle approche de ville éponge.

Fig2.11: Localisation des villes pilotes en Chine, (Hui et al, 2017).

Cependant, une enquête auprès des 30 villes pilotes concernées par la mise en place de
l'approche de ville éponge, menée par Ding et al, 2017 dans le cadre d'une recherche
scientifique, a identifié des défis qui sont susceptibles d'entraver la progression de la mise
en œuvre de cette approche. En référence aux résultats de cette étude, l'objectif de la
construction de la ville éponge a été défini, initialement, comme un LID centré uniquement
sur le volume des eaux de ruissellement. Ce n'est qu'un an après le lancement du
programme des villes éponges, que l'objectif a été étendu aux objectifs de durabilité
urbaine, à savoir, la restauration des écosystèmes, l'amélioration des plans d'eau urbaine, la
réduction des impacts des îlots de chaleur urbains et la restauration du cycle de l'eau.

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Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Aussi, un seul modèle d'investigation a été proposé pour l'ensemble des villes sans tenir en
compte les caractéristiques propres à chacune d'elles. En exemple de la ville de Shenzhen,
où il a été programmé des espaces verts, des trottoirs perméables et des toits verts, or, c'est
une ville côtière, plaine, caractérisée par une nappe phréatique élevée, un sol mal drainé.
C'est une ville qui connait également un problème d'intrusion de l'eau de mer, de
salinisation des terres et de fortes tempêtes saisonnières. La standardisation de la démarche
de la ville éponge pose, de fait, des inconvénients. La stratégie doit être appliquée selon le
potentiel local de chaque région.

De surcroit, le manque de formations techniques et le manque de connaissances et


d'expérience en matière de planification de villes éponges a limité la culture industrielle
relative à la fabrication des matériaux et techniques axés sur l'écologie. Les résultats de
l'enquête ont identifié également une mauvaise mise en œuvre de certaines mesures liées à
l'approche de ville éponge. En exemple de la limitation de la capacité de collecte des eaux
de ruissellement d'un fossé de drainage longeant le pied d'une colline par la mise en place
de jardins pluviaux et de grilles en béton en alternance. De petites ouvertures sont créées
sur la grille en béton afin de filtrer la boue et les débris de la colline, seulement la nature
soudaine de la coulée de colline n'a pas été prise en considération, ce qui a engendré des
dommages à la circulation routière et voies de contournement.

L'enquête a révélé, également, une utilisation abusive de mesures vertes, même à des
endroits inappropriés, qui ne demandent pas l'utilisation de ces mesures. En exemple, des
zones naturelles non développées sur le plan urbain, le cas de parcs couverts à 75%
d'arbres et de verdures avec plus de10 % d'eau libre. Ces mêmes parcs sont équipés de
mesures d'écologie, comme le pavage perméable, jardin pluviaux, espaces verts en
dépression, rigoles d'infiltration et des réservoirs de rétention souterrains. Tandis que dans
quelques centres urbains et les dans les vieilles villes, ces interventions sont limitées.
Également, des mesures de protection contre les infiltrations des eaux ont été mises en
place sur les flancs de montagnes sans tenir en compte des glissements de terrain et des
eaux souterraines. Des toits verts ont été mis en place dans des zones arides sans se soucier
des problèmes de pénuries d'eau. Différents enjeux, d’ordre techniques et physiques,
juridiques et réglementaires, financiers, ainsi que communautaires et institutionnels, ont été
identifiés par cette enquête.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Ils présentent un véritable obstacle à la bonne conduite du projet de ville éponge. Les
auteurs de l'enquête insistent, de fait, sur le rôle des formations professionnelles et de
l'éducation publiques pour surmonter les différents défis.

Finalement, à la confrontation des deux systèmes urbain/hydrique, résulte un système


hybride et interactif entre deux ensembles Co-évolutifs qui s'inscrit dans une échelle
temporelle : Passé, présent et futur (Fig2.12). De fait, l'urbanisme dans sa dynamique ne
peut plus se limiter à la vision utilisatrice des différentes composantes superficielles et
souterraines de l'hydrosystème. Ces derniers doivent modeler la dynamique urbaine et
ses orientations dans les territoires.

Fig2.12 : Confrontation des systèmes dynamiques urbain/hydrique, (Mellouk, 2020).

48
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

2.3 Méthodes d’analyse.

La revue de la littérature dénombre différentes études qui ont porté sur l'évaluation de
l'impact urbain sur le fonctionnement de l'hydrosystème. Comme les études relatives à "la
diminution de la recharge des nappes par l'effet de l'urbanisation" (Rose et Peters, 2001,
Meyer et Wilson, 2002, Kauffman et al, 2009, Rozell, 2010). Ces études ont conclu à
l'identification de l'effet de l'augmentation de la surface des espaces imperméabilisés sur la
diminution du débit.

Les travaux de (Konrad et Booth, 2002, Meyer et Wilson, 2002, Konrad et Booth, 2005)
ont concerné "l'augmentation des débits de base des rivières des bassins urbanisés".
Konrad et Booth (2002), ont identifié "une corrélation entre la densité du réseau viaire et le
débit de pointe, en effet, quand la densité du réseau viaire augmente dans un milieu urbain
à 6 à 10%, le débit de pointe s'accroit".

(Dournel, 2014) a présenté, également, une thèse en Géographie - Aménagement et


Environnement, sur "la requalification urbaine des milieux d'eau". La recherche présente
"une approche géo historique dans l'analyse des liens entre la ville et ses milieux d'eau
dans l'objectif de définir une requalification des milieux d'eau". Il s'agit également
d'identifier "la place des lieux d'eau dans les stratégies politiques urbaines à travers l'étude
des modes de gouvernance dans la gestion urbaine de l'eau dans le Bassin Parisien Amiens,
Orléans".

La thèse, en hydrologie urbaine, de (Salavati, 2015) étudie "l'impact de l'urbanisation sur la


réponse hydrologique des bassins versants". Le travail de thèse s'appuie sur "une approche
par modélisation hydrologique pour quantifier l'impact du changement de l'occupation du
sol". La thèse conclut au fait que "l'impact de l'urbanisation sur le fonctionnement
hydrologique des bassins versants ne peut être généralisé, du fait que tous les bassins
versants ne présentent pas les mêmes tendances de changements de leurs caractéristiques
hydrologiques lorsqu'ils sont soumis à une urbanisation". Elle conclut également à la
nécessité d'intégrer l'analyse de la fragmentation du paysage dans l'étude de l'impact.

Par ailleurs, une étude en urbanisme sur le cycle urbain de l'eau de (Mouhous-Voyneau,
2015) a présenté "les effets quantitatifs et qualitatifs de l'urbain sur le cycle de l'eau".

49
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Le but étant d'analyser les impacts de la ville et de ses activités anthropiques sur le cycle
naturel de l'eau pour présenter une meilleure gestion des eaux superficielles dans le cadre
d'une protection contre les inondations et du développement urbain durable.

2.3.1. Présentation de la méthode de recherche investiguée.

Afin de quantifier et d'évaluer l'impact de l'urbanisation sur les paramètres


hydrographiques d'un bassin versant, deux approches sont souvent utilisées : L'approche
comparative temporelle et l'approche comparative spatiale (Salavati, 2015) (Fig2.13).

Fig2.13 : Illustration des approches comparatives existantes pour analyser l’impact de l’urbanisation
sur la réponse hydrologique de bassins versants (exemple du débit de pointe) (Salavati, 2015).

50
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

L'approche comparative temporelle consiste en une analyse comparative de deux contextes


urbains temporellement différents. Ainsi, l'évaluation des changements qui se sont opérés
sur des paramètres hydrologiques se fait par l'utilisation de chroniques de débits observés,
sur cet intervalle de temps. Cela dit, cette approche présente des limites comme par
exemple la négligence de l'impact de la variabilité climatique, ainsi la distinction entre
l'impact de l'urbanisme et celui du climat devient difficile (Lorup et al, 1998).

L'approche comparative spatiale, par ailleurs, réside en la comparaison spatiale de


plusieurs bassins versants en termes d'urbanisation, elle permet, à son tour, d'étudier et
d'analyser le fonctionnement hydrologique de plusieurs bassins versants urbains, situés
dans une même région, afin de limiter les effets des autres facteurs, comme en exemple, les
caractéristiques géomorphologiques ou climatiques, et de tenir en compte que celui de
l'urbanisation (Rozell, 2010). Cette approche exige l'existence de bassins versants
géographiquement voisins, avec un degré d'urbanisation nettement différencié.

Ainsi, pour une identification et une évaluation plus correcte et plus générale, des impacts
de l'urbanisation sur le fonctionnement hydrologique des bassins versants, ces deux
approches, à savoir, temporelle et spatiale, doivent être complémentaires.

Par ailleurs, classiquement, les études scientifiques, qui ont porté sur les impacts de
l'urbanisation sur le fonctionnement des hydrosystèmes, ont utilisé des paramètres
quantitatifs qui relèvent de la statistique, à savoir, la densité de la population, le taux des
surfaces imperméables, ou pourcentage de la voirie (Salavati, 2015). Effectivement,
l'utilisation de la densité de la population a été longuement utilisée comme indicateur de
l'urbanisation (Devalle et al, 2000). Mais, l'utilisation de ce paramètre dans une recherche
scientifique sur l'impact hydrologique de l'urbanisme connait ses limites dans le sens où la
densité de la population urbaine n'illustre pas l'agencement des surfaces perméables et
imperméables, une information qui reste indispensable pour l'étude des écoulements des
eaux surfaciques (Pomeroy, 2007).

51
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Le taux des surfaces imperméables, est un indicateur directement lié au pourcentage des
zones urbaines, (Homer et al, 2007) décrivent respectivement quatre catégories de zones
imperméables suivant leurs saturations ; "0-20%, 20-40%, 40-60%, et supérieur à 60%".
En outre, pour évaluer l'impact de l'urbanisation sur l'écoulement des eaux, des valeurs
minimales de surfaces imperméables ont été proposées, On en cite, et un seuil de 3 à 5%
(Yang et al, 2010), 10% (Schuler, 1994), 20% (Brun et Band, 2000), 25% (Departement of
Natural ressources, 2005). La diversification des propositions de ces seuils rend ainsi
l'utilisation du paramètre quantitatif du taux des surfaces imperméables difficile dans
l'étude de l'impact urbain hydrologique d'un bassin versant.

Plus récemment, des travaux de recherches scientifiques, s'articulant autour de l'évaluation


des impacts de l'urbanisme sur l'hydrosystème, introduisent des paramètres plutôt
qualitatifs (Mac-Mahon et al, 2003, Weng 2007, Buyantuyevet et al 2010). Parmi ces
mesures qualitatives, on en cite, le type d'activité urbaine (industrielle, commerciale,
résidentielle...), la fragmentation des zones urbaines, ou encore, l'emplacement et/ou la
distance des zones urbaines par rapport au réseau hydrique. On cite le travail scientifique
de (Alberti et al, 2007), dans lequel une étude empirique de l'impact de la distribution
spatiale de l'imperméabilité sur les conditions écologiques de 42 sous bassins versant a été
développée. La prise en considération de la fragmentation des zones urbaines permet
d'apprécier plus efficacement les écoulements des eaux surfaciques dans un bassin versant
(Jcobson, 2011).

Dans un bassin versant, les surfaces imperméables se superposent aux différentes autres
surfaces, les territoires sont, ainsi, découpés, fragmentés, composés de mailles ou de patchs
(polygones) non homogènes (Dale et al, 2000). Ces patchs composent finalement les
éléments constitutifs d'un paysage, "qui est une portion de territoire hétérogène composée
d'ensembles d'écosystèmes en interaction dont l'agencement se répète de manière similaire
dans l'espace" (Forman et Gordon, 1986, p 86). L'analyse de l'agencement de ces surfaces
imperméables par rapport au réseau hydrographique existant, permet de comprendre et de
maitriser le mode d'organisation urbaine d'un bassin versant donné et d'évaluer
qualitativement l'impact de l'urbanisation sur ses paramètres hydrographique. Le nombre et
la superficie des patchs, composant un paysage donné, permettent de décrire sa structure
(Weng, 2007).

52
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Une évaluation complète de l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement des


hydrosystèmes requiert de fait l'utilisation des deux approches ; quantitative et qualitative.

C'est en cherchant à trouver des mécanismes qui offrent la possibilité de répondre


aux exigences du développement urbain sans compromettre le fonctionnement
durable des hydrosystèmes que la présente recherche s'est focalisée sur l'évaluation
qualitative et quantitative spatio-temporelle de la dynamique urbaine sur le
fonctionnement de l'hydrosystème. Posant, de fait, une hypothèse qui stipule que :

- La dynamique urbaine aurait un impact variable sur la durabilité des


hydrosystèmes.
- La dynamique urbaine continue et maintenue serait moins dommageable par son
propre fait, que par sa répartition sur le territoire notamment celui de l’eau qui
constitue l’espace de mobilité des composantes superficielles et souterraines des
hydrosystèmes.
- La répartition spatiale de la dynamique urbaine est source du déséquilibre du
fonctionnement de l’hydrosystème, du fait de l'imperméabilisation de l'espace de
mobilité des eaux qui circulent entre les composantes superficielles et souterraines
des hydrosystèmes.
Des orientations d'aménagement urbain favorables à l'eau, pour le contexte du cas d'étude,
seront proposées à la suite du travail de l'évaluation quantitative, qualitative spatio-
temporelle de l'impact urbain, et ce sur la base des résultats obtenus. Ces résultats
constituent une aide à la décision pour des futurs aménagements urbains axés sur la
préservation de l'hydrosystème.

La présente recherche est, ainsi, structurée en 06 chapitres.

Le premier chapitre est le chapitre introductif, il présente la problématique générale de la


thèse, l'hypothèse et les objectifs de recherche, ainsi que la stratégie de recherche adoptée.

Le deuxième chapitre de la thèse présente le champ théorique, méthode et outils d'analyse


utilisés. Il se compose essentiellement en trois sous chapitres. Le premier définit la
dynamique urbaine, son processus et ses enjeux environnementaux, il définit également les
critères de durabilité de l'hydrosystème. Le deuxième présente le risque des inondations

53
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

urbaines comme une pathologie générée par le dysfonctionnement du système urbain-


hydrique. Les approches urbaines favorables à l'eau, ainsi que le développement à faible
impact (LID) ont été présentés comme une alternative urbaine pour remédier à la
vulnérabilité des villes face au risque des inondations. Le but étant de définir des stratégies
urbaines à adapter pour une dynamique urbaine axée sur la préservation du fonctionnement
de l'hydrosystème. Le troisième sous chapitre concerne la méthodologie de la présente
recherche déclinée, en définissant son positionnement dans la littérature et les matériels et
outils méthodologiques utilisés, ainsi que les étapes suivies dans l'analyse qualitative,
quantitative spatio-temporelles des bassins versants.

Le troisième chapitre présente le cas d'étude concerné par le présent travail de recherche.
Il se compose également de trois sous chapitres. Le premier décrit le contexte
environnemental et hydrique régional de Annaba, à savoir, la physiographie et le climat,
l'hydrographie et les différents bassins versants existants, pluviométrie et étages
bioclimatiques. Le deuxième décrit, par ailleurs, le contexte urbain du cas d'étude. Il
présente, en effet, l'historique du développement urbain de Annaba, l'état actuel et
tendances d'extension urbaine, ainsi, qu'une prospective urbaine, établie selon les
orientations du plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU), le projet urbain de
Draa Erich bordant la zone humide du Lac Fetzara est également présenté. Dans le
troisième sous chapitre, sont définies les servitudes spatiales liées aux aménagements
hydrauliques, à savoir, les infrastructures de production, d'adduction, de stockage et de
distribution, liés au domaine public hydraulique. Cette dernière section présente également
les périmètres de protection et les servitudes relatives au risque des inondations.

Le quatrième et le cinquième chapitres présentent le travail expérimental, l'évaluation


quantitative qualitative spatiotemporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur
l'hydrosystème, ses résultats et leurs interprétations et la discussion des résultats. Ils
englobent trois sous chapitres. Le premier délimite le périmètre d'étude et la zone
d'urbanisation, comme une préparation des données de l'analyse. Le deuxième sous
chapitre présente l'analyse quantitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique
urbaine sur la durabilité des hydrosystèmes, à travers une analyse diachronique des cartes
satellitaires et une analyse de l'impact de la dynamique urbaine sur des indices
hydrologique, à savoir, le débit de pointe et le temps de concentration. L'évaluation

54
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

quantitative de l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement des trois


hydrosystèmes s'appuie sur une méthode qui consiste à i) l’analyse diachronique de trois
générations d’images satellitaires à l’aide du logiciel Arcmap (ArcGIS) ; ii) calcul et
comparaison des indices hydrologiques (débits de pointe et temps de concentration). Le
résultat attendu est d’apprécier la répartition de cet impact en termes de surface et de
densité urbaine à travers les trois bassins versants d’étude. Quant au troisième sous
chapitre, il présente l'analyse qualitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique
urbaine sur la durabilité de l'hydrosystème, à travers une classification supervisée des
bassins versants et une analyse de la fragmentation spatiale urbaine. L'évaluation
qualitative des effets de la fragmentation spatiale engendrée par la dynamique urbaine de
Annaba à l’échelle des bassins versants s'appuie sur une méthode qui consiste à i) la
classification supervisée des bassins versants à l'aide du logiciel Arcmap; ii) calcul des
métriques paysagères (i.e. le nombre de fragments, l'indice de forme du paysage, l'indice
d'agrégation, la distance euclidienne moyenne au plus proche voisin) à l’aide du logiciel
FRAGSTAT. Le résultat attendu est d’apprécier l’impact de la dynamique urbaine sur le
temps de concentration des bassins versants.

Le sixième chapitre présente cependant la conclusion générale de la thèse, une synthèse


de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative et des principaux résultats est
présentée en plus d'une perspective d'aménagements urbains favorables à l'eau à Annaba.

A la suite des différents chapitres, sont mentionnées les références bibliographiques


consultées lors de l'élaboration du présent travail de recherche scientifique.

2.3.2. AMC, SIG et FRAGSTAT, outils d’évaluation quantitative qualitative spatio-


temporelle.

Le présent travail de recherche s'appuie sur une analyse comparative quantitative


qualitative spatio-temporelle de la dynamique urbaine appliquée au cas d’étude.
Cependant, et afin de répondre à l'objectif principal du présent travail de recherche qui
consiste en l'analyse des effets de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de
l'hydrosystème, la maitrise et l'utilisation de trois différents approches et outils ; L'Analyse
Multicritères (AMC), le logiciel ArcGIS, Arcmap 10.3, et enfin le logiciel FRAGSTAT,
reste essentiel pour le bon déroulement du travail expérimental.

55
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Des définitions relatives aux outils utilisés sont présentées dans les passages qui suivent en
plus de l'identification des métriques spatiales employées.

L'Analyse Multicritère, AMC.

En général, l'objectif de l'analyse multicritère est de proposer aux décideurs, aux


gestionnaires ou aux chercheurs des outils pour la résolution de problèmes décisionnels de
sélection ou de choix (Agrebi, 2018).

En effet, les méthodes d'aide multicritères à la décision sont des procédures en plein
développement, elles permettent de s'orienter vers un judicieux compromis. L'AMC
nécessite le suivi de quelques étapes ;

 La première étape consiste en la définition de l'objet de la décision et des


différentes décisions ou solutions potentielles.
 Dresser la liste des actions potentielles, une action potentielle est "une action réelle
ou fictive provisoirement jugée réaliste par un acteur au moins ou présumée comme
telle par l'homme d'étude en vue de l'aide à la décision ; "L'ensemble des actions
potentielles sur lequel l'aide à la décision prend appui au cours d'une phase d'étude"
(Roy, 1985, 29p).
 Dresser la liste des critères à prendre en considération. Un critère d'évaluation se
définit comme une "expression qualitative ou quantitative de points de vue,
objectifs, aptitudes ou contraintes relatives au contexte réel, permettant de juger des
personnes, des objets ou des évènements" (Maystre et al, 1994, 57p). La liste des
critères est établie sur la base de l'ensemble des conséquences qu'émane chaque
action. En d'autres termes : "Tout effet ou attribut de l'action susceptible d'interférer
avec les objectifs ou avec le système de valeurs d'un acteur du processus de
décisions, en tant qu'élément primaire à partir duquel, il élabore, justifie, ou
transforme ses préférences" (Benmena, 2000, 54p).
 La pondération des critères est une étape très importante dans le processus de
l'analyse multicritères, elle se fait par le gestionnaire, le chercheur en monôme ou
en groupe. Elle s'établit, au fait, suivant la capacité du chercheur à effectuer une
perspective sur le résultat probable si le critère x est mis en exécution. C'est, en
d'autres termes, une comparaison prospective sur les conséquences des mises en

56
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

exécution de chacun des critères dans une situation donnée (Laforest et al, 2013).
Cependant, avant d'attribuer un poids sur chaque critère, des notions de base
doivent acquis, leurs définitions et compréhensions ont été nécessaires dans le
cadre de la présente recherche. L'indifférence, est un jugement d'équivalence entre
deux actions, ce jugement est pris suite à l'existence de raisons claires et
significations, la préférence stricte, ou une préférence totale portée sur une action
par rapport à une autre suivant l'existence de raisons claires et positives, la
préférence faible est quand deux actions présentent des raisons claires et positives
qui ne permettent pas d'isoler l'une d'elles comme la seule appropriée,
l'incomparabilité est, par ailleurs, une notion qui exprime l'absence totale de
terrains de mesures entre deux actions permettant la comparaison de situation entre
elles.

Une fois les critères définis et pondérés, le tableau matriciel est ainsi dressé. Le tableau
matriciel est un tableau permettant la comparaison de plusieurs propositions (Al Amraoui
et al, 2017). La dernière étape de l'analyse AMC consiste en l'agrégation des résultats.
Trois différentes approches opérationnelles le permettent ; La méthode de l'agrégation
complète, l'agrégation partielle ainsi que d'autres méthodes dites locales. La diversité des
méthodes s'explique par le fait qu'aucune méthode ne pourrait répondre à toutes les
exigences posées par tous les décideurs.

L'agrégation complète est la somme ou la moyenne pondérée des notes, l'agrégation


partielle, est, cependant, le fait d'appréhender partiellement les conséquences des divers
jugements (Maurin, 1999). Cette technique consiste à comparer les actions deux à deux et
établir une hiérarchie de classes, c'est à dire un classement allant de la classe la plus
importante à la classe la moins importante. Enfin, la méthode d'agrégation locale s'applique
dans le cas où le nombre des actions possibles est important, cette technique consiste de
proposer la potentielle meilleure solution et de voir ensuite autour s'il y 'a une meilleure
solution (Caillet et al, 2003).

Le choix d'une de ces techniques dépend des moyens dont on dispose, de la quantité
d'information recueillie et du type de résultat souhaité. En récapitulatif, l'objectif de l'AMC
est d'aider à prendre une décision. Elle consiste, grossièrement, à mentionner les critères à

57
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

considérer dans l'analyse, leur attribuer une note suivant leurs importances, noter chaque
action relativement à tous les critères pour enfin agréger les résultats.

La méthode de l'analyse multicritères a été utilisée dans le cadre d'une recherche


précédente en urbanisme, concernant "les impacts des projets urbains sur l'équilibre des
hydrosystèmes en Algérie, cas de la nouvelle ville de Draa Errich" (Wilaya de Annaba),
(Mellouk, 2014). L'AMC a permis d'identifier les impacts urbains selon leur type et
d'attester, de fait, de l'importance de la prise en compte des hydrosystèmes par la
planification urbaine dans le cadre du développement durable pour un cadre de vie en
équilibre sain avec l’environnement naturel qui l’abrite.
En général, dans un travail de recherche, l'Analyse Multicritères peut être associée à
d'autres méthodes. C'est le cas de l'étude de (El Idrissi et al, 2017), s’intitulant :
"Intégration du SIG et de l'analyse hiérarchique multicritère pour l'aide dans la
planification urbaine : étude de cas de la province de Khemisset, Maroc". Ce travail de
recherche s'inscrit, en effet, dans une démarche de réflexion sur "la création d'un modèle de
planification urbaine qui favorise la compréhension du processus de programmation des
ressources foncières pour les besoins de l'urbanisation qui s'appuie sur l'utilisation
combinée de l'analyse multicritères (AMC) et des systèmes d'information géographiques
(SIG)". Le processus méthodologique adopté a montré sa pertinence pour interpréter les
problèmes spatiaux complexes et a conclu à "l'élaboration d'un Atlas qui définit l'utilisation
du sol propice pour l’urbanisation ; Zones à ouvrir pour l'urbanisation, à préserver ou à
sauvegarder". L'AMC a également été utilisée dans "l'évaluation de la vulnérabilité de
l'espace urbain face au risque des inondations par l'élaboration d'une liste d'indicateurs
d'enjeux en zone inondables" (Moulin et al, 2017).
Cependant, dans le cadre de la présente recherche, l'analyse multicritère est utilisée dans la
sélection des bassins versants les plus représentatifs pour effectuer l'évaluation
comparative quantitative qualitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine
sur l'équilibre de l'hydrosystème. A cette fin, trois critères de sélection ont été choisis, le
critère n°01 : La localisation du bassin versant par rapport à la ville de Annaba, le critère
n°02 : L'état du réseau hydrographique du bassin versant, et le dernier critère n°03 :
Disponibilité de l'information relative aux inondations (2002-2019).

58
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Le système d'information géographique (SIG) et photos satellites.

SIG, diminutif des systèmes d'informations géographiques, représente une série


d'approches munie d'outils informatiques qui a pour principal objectif le prétraitement, la
structuration et le traitement de l'information géographique.

"Dans une définition étroite, le SIG est un système informatique pour la saisie, la
manipulation, le stockage et la visualisation des données spatiales numériques. Dans une
définition plus large, il est un système numérique d'acquisition, de gestion, d'analyse, de
modélisation et de visualisation de données spatiales aux fins de la planification,
l'administration et le contrôle de l'environnement naturel et aux applications socio-
économiques" (Konecny, 2014, p102). Un SIG, en général, peut traiter l'information selon
trois niveaux :

 Le niveau géométrique : A ce niveau, l'objet est représenté par une forme


géométrique, comme un point pour les bâtis, ligne ou arc pour les réseaux routiers
ou encore surfaces et polygones pour représenter les espaces verts ou les ensembles
d'habitation. Ces différents objets sont munis d'un géo référencement qui peut être
établi par des coordonnées géographiques (la longitude et l'altitude) ou par des
coordonnées planes.
 Le niveau topologique : La topologie, d'un point de vue mathématique, étudie la
notion de voisinage et ses propriétés. Le niveau topologique dans les SIG
représente, ainsi, les relations de voisinage constituées entre les objets.
 Le niveau attributaire, thématique ou sémantique : Ce niveau est, par ailleurs,
relatif aux informations et attributs des objets de la carte. Le type de ces
informations est alphanumérique, on y retrouve en exemple, le type de bâtiments, le
nom de la commune ou des voies, le nom des routes... (Alboody, 2011).

Le SIG peut être décomposé en plusieurs sous-systèmes, l'entrée des données et leurs
sorties, le stockage et la gestion des données, la manipulation des données et leur analyse
et enfin, le dialogue avec l'usager (Fig2.14).

59
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Fig2.14 : Structure d'un système d'information géographique, (Malczewski, 1999).

Les SIG sont finalement des outils de gestion des données à références spatiales qui se
distinguent des logiciels graphiques (CAD et CAM) et des logiciels à références spatiales
(SIRS) par leur capacité à effectuer des analyses spatiales et de cartographier
automatiquement (Laaribi, 2000). En effet, les SIG ont la particularité de gérer des données
à références spatiales.

Contrairement aux autres logiciels, les bases de données dans les SIG sont gérées par un
géo référencement, en effet, les bases de données dans les autres logiciels se résument
uniquement à de simples informations de localisation, comme les codes postaux ou les
adresses de rue.

Également, les SIG ont la capacité d'assurer des fonctionnalités qui, classiquement, étaient
fractionnées sur plusieurs technologies différentes. Effectivement, les SIG peuvent créer
des cartes, préparer des modèles statistiques, analyser des images satellitaires et photos
aériennes ; des capacités offertes ensembles au sein d'un SIG complet. Les SIG peuvent,
également, jouer un rôle important dans le processus de prise de décision de par la façon
dont les données sont saisies, stockées et analysées qui reflète la position que peut tenir
l'information dans une tache particulière (Le Berre et Brosset, 2020). Les données sont
introduites dans les SIG sous forme de couches (Fig2.15).

60
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Une même couche contient un ensemble d'objets géographiques qui partagent le même
territoire ayant, de fait, la même couverture spatiale. Ces couches peuvent être analysées,
suivant les besoins, séparément à des échelles variées ou associées dans un même écran.

Fig2.15 : Représentation d'une couche, (Chakhar, 2006).

Quant aux représentations spatiales, elles peuvent être schématisées, dans les SIG, par
deux différents modes ; Le mode Raster et le mode vecteur (Fig2.16) (Chakhar, 2006).
Pour comprendre l'utilité des SIG aujourd'hui et assimiler leurs importances, il est utile de
connaitre leurs champs d'application.

En effet, la cartographie, l'occupation du sol, l'environnement, la gestion du risque, la


gestion des ressources en eau ou encore la planification urbaine et la gestion des territoires
sont autant de branches scientifiques qui utilisent les SIG dans leurs différents travaux
d'analyse et de recherche.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Fig2.16: Représentation des points, lignes et polygones en modes Raster et Vecteur, (Chakhar, 2006).

Les photos satellitaires.

Les produits satellitaires représentent, désormais, une source de données incontournable et


de plus en plus nécessaires pour le fonctionnement des systèmes d'information
géographique (Alboody, 2011). Une image satellitaire, un produit spatial, ou une donnée
de télédétection sont autant de termes qui désignent les données d'observation de la terre
acquis et potentiellement traitées par le principe de télédétection.

Les produits satellitaires sont fournis depuis plusieurs serveurs dont Earth Explorer du site
de l'USGS3, qui est considéré comme une banque de données d'images Landsat gratuites.
L'information est exprimée dans une image par des groupes de pixels illustrant, à
l'utilisateur, des formes et des couleurs. Plus le nombre de pixels est important plus les
objets dans l'image sont clairement définis, c'est la résolution spatiale. Il existe deux
catégories d'images satellitaires ; Image de type Raster et image de type Vecteur. Les
images de type Raster sont composées de pixels, à la différence, des images de type
Vecteur qui sont plutôt composées de géométries comme des points, des lignes ou des
polygones et surfaces. Dans les systèmes d'information géographique, c'est les images de

3
USGS, United States Geological Survey ou l'institut d'étude géologique des Etats est un organisme sous le
gouvernement Américain, spécialisé dans les sciences de la terre notamment dans la surveillance de l'activité
sismique en Amérique et à travers le monde, (USGS, 2016).

62
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

type Vecteur qui sont utilisées car elles permettent une représentation simplifiée et
maniable du territoire. Les images de type Raster sont également utilisées dans le cas des
images aériennes, ou dans le cas des MNT, les modèles numériques de terrain (Colin,
2011). Dans une image satellitaire, l'analyse des transformations des dynamiques
spatiales se fait, à travers, l'étude de la progression ou la régression des axes routiers,
le changement de l'occupation du sol, la dégradation du couvert végétal, l'évolution
des espaces vides et des espaces bâtis dans un espace donné. En effet, l'observation de la
croissance et son évolution dans un produit satellitaire reste un outil important dans
l'analyse de la dynamique urbaine et celle de l'environnement.

La classification et les métriques paysagères.

La classification est considérée comme une des méthodes les plus souvent utilisées pour
l'analyse des cartes et l'extraction des informations, la classification dans les SIG est une
méthode, en effet, qui consiste à identifier les pixels ou des groupes de pixels ayant les
mêmes références spatiales et à les regrouper, par la suite, de sorte à constituer des
classes spectrales homogènes (Ducrot et al, 2015).

Il existe deux types de classifications ; Une classification supervisée et une classification


non supervisée.

Dans le cas de la classification non supervisée, les classes ne sont pas prédéfinies, le
fractionnement de l'image en classes spectrales se base uniquement sur l'information
numérique des données. L'intervention de l'opérateur dans ce type de classification se fait à
travers l'application d'un algorithme pour la modification de certains paramètres relatifs à
la distance entre les classes, à leurs combinaisons, ou à leurs séparations selon les besoins
(Arbia, 2019). Par ailleurs, lors de la classification supervisée, et c'est le cas de la
classification utilisée dans le cadre de ce travail de recherche, l'opérateur précise
préalablement les classes thématiques selon ses connaissances du terrain et sa familiarité
avec la région géographique de la zone à analyser, ainsi qu'en fonction des besoins de sa
recherche. L'analyse identifie, par la suite, sur la carte des échantillons homogènes
représentants les différents types de surfaces selon le type de classes prédéfini, c'est les
classes d'information. Chaque ensemble de pixels, défini par l'opérateur, contient des
informations numériques qu'utilise le logiciel (mis en fonction) pour définir

63
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

automatiquement les régions aux propriétés similaires à chaque échantillon. Chaque classe,
contient, de fait, sa propre signature numérique (Bolon et al, 2017). Le travail de la
classification s'avère être un outil incontournable dans le suivi et l'observation des
changements du paysage naturel et du paysage urbain, notamment dans le suivi de la
dynamique urbaine. Effectivement, la classification d'images satellitaires en dates
différentes permet de détecter les changements qui se sont opérés sur un territoire
donné à travers les années.

Cependant, les résultats d'une classification se basent essentiellement sur le calcul du


nombre de tâches présentes dans l'image de télédétection. La classification n'est pas
insensible à la variation de la résolution spatiale des images à traiter. En effet, différentes
classifications d'une même région peuvent présenter différentes conclusions, la qualité
thématique dépend, finalement, de la différence de contraste entre les classes, et de la
qualité de résolution du capteur. La faible séparabilité spectrale des objets implique une
bonne précision de la cartographie de l'occupation du sol (Brown et al 2005 in Aguejdad et
al, 2016).

Cependant, les images satellitaires de haute résolution ne couvrent pas la totalité d'une
agglomération moyenne d'où le choix, dans ce présent travail de thèse, d'une échelle
urbaine plus réduite, celle des bassins versants. La classification supervisée a d'ores et
déjà montré sa capacité et son utilité dans les études urbaines, notamment à partir d'images
satellitaires à haute résolution spatiale (Puissant, 2003).

La télédétection permet l'obtention d'images multi dates, l'obtention d'une série d'images
d'une zone particulière offre la possibilité de retracer l'évolution des trajectoires des axes
de la dynamique urbaine à travers les années, et de suivre également l'évolution spatio-
temporelle des espaces et ainsi que leurs fragmentations urbaines spatiales. La détection du
changement peut se réaliser soit ; par comparaison d'images en images, par comparaison
post-classification, par la soustraction d'images, par la régression entre deux images, par
l'étude des modifications de la morphologie urbaine, par la comparaison d'indices de
végétation, par l'analyse des vecteurs de changement, par la classification par réseaux
neuronaux ou encore par la classification orientée objet (Laroche et al, 2006, Xiao et al
2005, Yang et al, 2002).

64
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

La comparaison post-classification est une parmi les nombrables méthodes utilisées pour la
quantification des dynamiques urbaines (Skupinski, 2009). La démarche suivie consiste en
l'acquisition d'images satellitaires à des dates espacées dans le temps, elles couvrent dans le
présent travail de recherche, deux décennies. Afin de minimiser les erreurs qui sont
généralement issues des variations saisonnières et de l'angle solaire, les images satellitaires
sont obtenues d'un même capteur et donc avec une même géométrie d'observation.

L'utilisation de la télédétection et des SIG permet la quantification et le suivi des foyers de


la dynamique urbaine. Cependant, le type de la fragmentation urbaine ou la façon dont la
dynamique urbaine procède est définie, dans le cadre du présent travail de recherche, par le
calcul d'indicateurs métriques empruntés de l'écologie du paysage. “L’écologie du
paysage vise à comprendre comment la structure de l'espace qui nous entoure interfère
avec les processus qui animent la dynamique des populations, des communautés et des
écosystèmes". (Forman et Gordon, 1986, Young et al, 1993 in AGUEJDAD, 2011).
L'écologie du paysage a vu ses techniques d'analyse évoluer dans le temps notamment en
géomatique et en télédétection (Bourget,2012).

Les relations entre les composantes du paysage urbain sont définies à travers des
indicateurs spatiaux dits, "metrics", "spatial metrics" ou encore "landscape metrics" sous
leur nom anglophone. Les metrics ont été développées, vers les années 1980, dans le but de
décrire l'organisation spatiale du paysage (Iverson, 1988, Forman et Godron, 1986, Turner
et al, 1988, O Neill et al, 1988). Ces mesures sont également utilisées dans la
quantification et la description de la forme du paysage et le type de la répartition spatiale
(Mc Garigal et al, 2002, Hargis et al, 1998, O'Neill et al, 1988). Le degré du changement
de l'hétérogénéité d'une zone donnée peut être détecté à travers l'application des métriques
paysagères sur des données multi temporelles, multi spatiales (Dunn et al, 1991, Wu et al,
2000). Cette hétérogénéité spatiale dépend, cependant, de la résolution spatiale de l'image,
de l'étendue spatiale de la zone d'étude, et du nombre de classes thématiques enregistrées.
Ainsi, avant d'effectuer ou de projeter une analyse par métriques paysagères, la
classification des images de télédétection doit tenir compte de la résolution spatiale du
capteur, et du nombre de classes qu'il faut pour générer les métriques paysagères spatiales.
Quand la qualité spatiale est d'ordre décamétrique il est recommandé, dans la littérature,
d'effectuer une classification en deux types d'occupation de sol ; On parle de zone

65
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

anthropique urbaine et de zone naturelle non artificielle. Cependant, dans ce type de


classification certaines structures ne peuvent pas être détectées. La diversité de la
fragmentation paysagère est alors sous-estimée, le paysage obtenu est homogène (Janin,
2011).

Dans le cas où la résolution spatiale des données est augmentée la classification est plus
détaillée, le résultat donne, alors, un paysage très hétérogène avec une fragmentation
prononcée où les structures spatiales majeures, la forme du bâtis et l'agencement de ces
derniers ne sont plus visibles (Herold et 2005). Les indicateurs métriques sont calculés au
niveau de trois échelles différentes, les tâches, les classes ou le paysage dans sa totalité en
moyennant de logiciels dont le plus utilisé reste FRAGSTAT (Mc Garigal et al, 2002).
FRAGSTAT est, en effet, un logiciel libre accès qui permet de mesurer des indices, ou
communément appelés métriques, qui décrivent la structure, la fragmentation ou la
connectivité d'un paysage (Cushman, 2012).

Les cartes introduites dans FRAGSTAT doivent être sous format Raster, elles peuvent
provenir depuis plusieurs sources, dont les SIG où il est indispensable d'effectuer une
rastérisation de la couche paysagère, le passage donc du mode Vecteur au mode Raster tout
en illustrant le champ attributaire qui est la base de calcul des valeurs de pixels, support de
l'analyse paysagère (Zennir et al, 2020).

Le calcul des indices est, alors, élaboré sur la base de mesures basiques effectuées, en
exemple, sur la tâche, le type de la tâche, sa surface, son périmètre ... Les indicateurs
metrics paysagers se déclinent en trois différentes catégories, les indices de forme, les
indices de composition et les indices de configuration (Forman, 1995). Les indices de
forme donnent une description de la forme du paysage avec l'hétérogénéité de ses tâches et
sa complexité. Les indices de composition donnent, par ailleurs, des informations sur la
composition de la mosaïque paysagère comme le nombre de tâches, leurs densités, leur
taille, les types d'occupation du sol et leurs proportions (Dumas, 2005).

Quant aux indices de configuration, comme leur nom indique, ils décrivent la configuration
du paysage. En d'autres termes, ils rendent compte du degré d'isolement et de connectivité
entre les tâches du paysage, ils illustrent, de fait, la fragmentation du paysage. Parmi ces
indices, on en cite, les indices de proximité, de cohésion, de connectivité, de la distance

66
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

moyenne entre les tâches voisines, les indices d'agrégation... En somme, les indices de
configuration sont répartis en deux classes ; Les indices basés sur la distance entre les
tâches et les indices de texture.

Les indicateurs métriques, empruntés de l'écologie, ont été repris par d'autres disciplines
notamment en écologie urbaine, en géographie, ou en encore en urbanisme. Dans le milieu
urbain, les indicateurs métriques sont utilisés dans la description des "patrons" du paysage
urbain et de la dynamique urbaine et aussi dans l'illustration de la distribution spatiale du
paysage urbain (Aguejdad, 2011, Parker et al, 2001). Les indices métriques déterminent
la forme de la dynamique urbaine à travers la description des caractéristiques et
l'évolution des surfaces artificielles (Sudhira et al, 2004). Effectivement, les metrics sont
utilisés dans la dynamique urbaine à travers le suivi des changements de l'occupation des
sols sur une période donnée, aussi, elles servent à la caractérisation des villes selon leurs
organisations spatiales ou selon leurs morphologies, une caractérisation qui peut servir, par
la suite, à effectuer des comparaisons entre ces villes (Aguejdad et Hubert, 2017, Aguilera
et al, 2011, Schwarz, 2010, Skupinski et al, 2009, Huang et al, 2007, Herold et al, 2005,
Mc Gaigal et al, 2002). L'utilisation des indices métriques en milieu urbain a montré
également son intérêt dans l'évaluation des impacts anthropiques sur l'environnement
naturel (Alberti et Waddell 2000).

La télédétection offre les données nécessaires pour le calcul des indicateurs metrics
(Herold et al, 2005). De fait, la précision du calcul dépend de l'échelle et de la qualité des
produits de la télédétection ainsi que de la qualité sémantique de la classification (Lausch,
2002). En conséquence, une classification en deux catégories principales de l'occupation
du sol, à savoir, la surface naturelle et tout ce qu'elle englobe comme ressources ; Eau, sol
nu, végétation, sol agricole... et la surface artificielle avec ses bâtis, ses axes routiers, ses
aires de jeux...semble être la mieux adaptées pour le calcul des mesures paysagères. Enfin,
les métriques paysagères appliquées en milieu urbain permettent la caractérisation des
espaces urbains avec leurs irrégularités, fragmentations, compacités et diversités.

67
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystème, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Analyse conceptuelle, méthodes et outils.

Conclusion.

Le deuxième chapitre de ce manuscrit de thèse a présenté, tout d'abord, l'outillage


théorique auquel se réfère le présent travail de recherche. La dynamique urbaine est
retenue, dans ce cadre, au sens des transformations spatiales qui s'opèrent au niveau du
territoire en termes de bâtis, suivant le principe que la ville grandit, s'étend et s'étale et en
référence au concept de l'étalement urbain. L'hydrosystème représente, par ailleurs, la
somme d'un ensemble d'écosystèmes aquatiques qui concourent au fonctionnement d'un
cours d'eau donné et qui évoluent avec le temps. Dans le même contexte, une vision
systémique des deux concepts clés a été présentée, les inondations ont été identifiées
comme une manifestation de dysfonctionnement du couple urbain-hydrique. La nécessité
d'intégrer les principes de l'urbanisme hydrophile dans la gestion du risque des inondations
a été illustrée par l'exemple de la ville éponge. Le deuxième chapitre de thèse a présenté la
méthodologie de la recherche. La thématique de la présente thèse s'articule autour de la
dynamique urbaine et de la durabilité des hydrosystèmes. L'objectif principal étant
d'évaluer l'impact de la dynamique urbaine sur l'équilibre de l'hydrosystème, un travail qui
nécessite, de fait, la mise en relation de deux systèmes dynamiques différents. De fait, il est
proposé dans ce travail de recherche d'effectuer une analyse comparative quantitative
qualitative spatiotemporelle de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème. L'analyse
comparative spatiotemporelle permet d'apprécier les conséquences des changements
d'occupation du sol dans trois zones différentes à travers trois dates distinctes. On a
procédé, en premier lieu, à une analyse quantitative de l'impact de la dynamique urbaine
prise dans toutes ses dimensions sur l'hydrosystème local, par la suite, c'est l'analyse
qualitative qui est mise en place afin d'évaluer l'impact d'un des paramètres qualitatifs de la
dynamique urbaine qui est la répartition spatiale sur le fonctionnement de l'hydrosystème
pour répondre, au final, à l'hypothèse de recherche qui stipule que la dynamique urbaine ne
serait pas dommageable, par son fait, mais ça serait plutôt sa répartition spatiale qui serait
source de déséquilibre des hydrosystèmes. La pertinence des résultats tiendra en leur
opérationnalité immédiate dans la planification urbaine en vue d’aménagements urbains à
moindre impact sur les hydrosystèmes qui drainent les villes. Les résultats constitueront
également une aide pour la prise de décision dans le cadre des études prospectives
d'établissements humains respectueux du cycle de l’eau.

68
CHAPITRE III,
ANNABA, LE CAS D'ETUDE.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

CHAPITRE III,

ANNABA, LE CAS D'ETUDE.

Introduction.
Annaba, située au Nord-est du pays faisant face à la mer sur une bande littorale de plus de
80 km, fait partie des quatre grandes villes à l’échelle nationale qui, par leur position
géographique, leur taille et leur rôle économique, assument la fonction de métropole
régionale qui équilibre l’armature urbaine du pays, elle se place au quatrième rang après
Constantine, Oran et Alger (PATW, 2014). Le territoire est situé à environ 600 Km
d’Alger et à 100 Km de la frontière tunisienne. Il s’étend sur une superficie de 1393,20
Km² et s’étale sur environ 50kms de long du nord au sud et sur 40kms de large d’Est en
ouest. Sa population totale était estimée à 609 499 habitants selon RGPH, 2008, elle s'élève
à 640 050 habitants en 2019 (Atlas, 2020). Administrativement, la wilaya de Annaba est
organisée en 12 Communes et 06 Daïras (Annaba, El Bouni, El Hadjar, Berrahal, Ain
Berda, Chetaibi). Le Chef-lieu de la wilaya d’Annaba, la commune d’Annaba est dominée
au nord-ouest par le massif de l’Edough (1.008 m d’altitude). L'accès à la wilaya de
Annaba se fait du côté Est et Sud, le côté Nord est cependant dominé par le massif de
l'Edough qui forme une véritable barrière face à la mer. Les contreforts de l'Edough
continuent au-delà de la wilaya en allant vers la wilaya de Skikda rendant ainsi l'accès
difficile du côté Ouest. Nombrables sont les routes nationales et wilayales qui traversent la
wilaya de Annaba ; la RN.44 relie Annaba à Constantine, la RN.16 relie Annaba à Souk
Ahras, la RN.21 reliant Annaba à Guelma. Tandis que la route wilaya, qui traverse la
plaine de Annaba du Nord-Ouest au Sud Est, relie la RN.44 à la RN.21.
L'originalité du territoire Annabi réside en le fait qu'il présente des milieux très contrastés
allant des forêts littorales des piémonts du massif de l'Edough aux différents lacs dont celui
de Fetzara qui est répertorié sur la liste Ramsar des zones humides d’importance
internationale depuis 2002, aux paysages collinaires. Toutefois, c'est un environnement
fortement menacé par l'anthropisation de plus en plus croissante. Effectivement, la
dynamique urbaine de Annaba est en perpétuelle évolution et s'accompagne par des
perturbations remarquables des hydrosystèmes locaux. Des perturbations qui se
manifestent par des inondations remarquables, on en cite, 11 novembre 1972, 5 avril 1973,
10 novembre 1982, 3 avril 1983, 27 septembre 1995, 2 juin 1997, 4 janvier 1999, 26 août

69
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

2002, 6 septembre 2002, 25 novembre 2002, 26 novembre 2002, 1 février 2003, 4 avril
2003, 5 septembre 2003, 12 décembre 2005, 13 décembre 2005, 03 janvier 2006, 22 mars
2007, 12 janvier 2009, 21 septembre 2009, 24 septembre 2009, 22 février 2012,
(URBAN,2020). La plus récente est celle du 25 au 26 Janvier 2019 (DGPC, Annaba,
2020).
3.1. Le contexte naturel.
Deux grandes entités morphologiques composent le territoire de la wilaya de Annaba, le
massif de l'Edough au Nord, et la plaine au Sud développée autour du Lac Fetzara. C'est un
territoire extrêmement riche en paysages, à la fois de plaines, de montagnes, de collines et
de littoraux. Annaba, se distingue par un littoral qui s'étend de Kef N'za Hossein dans la
commune de Chetaibi (limite de la wilaya de Skikda) jusqu'à la limite de la wilaya d'El
Taref, avec une façade maritime de 122.5 Km sur laquelle se succèdent 27 plages. De
surcroît, elle dispose d'un réseau hydrographique dense et ramifié, détaillé dans la partie
qui suit.
Au sud de la Méditerranée, les milieux semi arides et arides sont dominants. Mais souvent,
les vallées des cours d’eau méditerranéens permanents font partie des zones humides où les
potentialités économiques, de loisirs et de production de la biomasse sont relativement
importantes. Le lac Fetzara, en exemple, est un véritable réceptacle de biodiversité. Il est
situé au Sud-est de la ville de Annaba, est une dépression de 20680 ha de superficie, de
forme dissymétrique constitue un exutoire d'un bassin versant endoréique de 515 Km² de
superficie (Habes et al, 2011).
Le lac Fetzara est officiellement classé comme une zone "Ramsar1", il abrite un pour cent
de la population mondiale de canards siffleurs et plus de 30 000 oiseaux hivernants
(Mellouk, 2014).
Aussi, le site de l'Edough, qui longe le côté Nord du territoire Annabi, présente des
caractéristiques écologiques et biologiques remarquables. Effectivement, ce site constitue
un véritable sanctuaire de la nature, "les beaux peuplements de zeen, de pins maritimes, de
châtaignier, constituent des spécimens uniques avec leur port majestueux donnant une
esthétique paysagères extraordinaire pour la région" (TAD Consult, 2011).

1
La convention Ramsar est une convention relative aux zones humides d'importance internationale, est
un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides,
qui vise à les protéger de toutes dégradations ou disparitions, aujourd'hui et demain, en reconnaissant leurs
fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.

70
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Annaba Possède, ainsi, un potentiel naturel diversifié ; Plan d'eau, site de montagnes, relief
côtiers et forestiers qui doit être valorisé car une telle richesse pourrait être un levier
important pour le développement futur de la région.
3.1.1. Physiographie du territoire Annabi.
Le territoire Annabi situé au Nord Est de l'Algérie, à environ 100 Kms de la frontière
Tunisienne, est limité au Nord par la mer Méditerranée, au Sud par la Wilaya de Guelma, à
l'Est par la wilaya d'El Taref et enfin à l'Ouest par la wilaya de Skikda (Fig3.1).

Fig3.1 : Situation géographique de Annaba (Aroua, Mellouk, 2015).

71
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

La wilaya de Annaba est formée sur deux grandes entités morphologiques essentielles ;
l'Edough au Nord et la plaine au Sud. Le territoire de plaine est développé autour du lac
Fetzara, une large partie de la wilaya est développée sur cette plaine, le territoire de
montagne est, par ailleurs, formé dans la partie Nord par les reliefs autour de Dj. Edough.
Une autre partie de la wilaya est développée sur des reliefs collinaires rencontrés au
piémont Sud du massif de l'Edough et sur le piémont Nord des reliefs de Guelma au Sud de
Annaba. Quant aux limites Nord et Est de Annaba, elles sont matérialisées par la double
marge méditerranéenne avec un linéaire de côtes d'environ 80 Kms ; La première, au Nord,
est d'orientation WNN-ESE qui définit le massif du Dj. Edough du côté Nord et la seconde
est celle de l'Est, développée entre Cap de Garde au Nord et l'embouchure de la Seybouse
au Sud. Le profil ci-après relie le massif de l'Edough au Nord au relief piémontais au Sud
en passant par la plaine de Annaba au centre (Fig3.2).

Fig3.2 : Profil Schématique topographique N-S à travers le massif de l'Edough (PATW Annaba, 2014).

L'organisation des reliefs est décrite à travers l'analyse topographique qui suit ;
Les pentes les plus fortes sont situées dans le massif de l'Edough, elles atteignent les 25%,
un pourcentage qui illustre le caractère accidenté du domaine montagneux, marqué par les
dénivellations entre le haut des reliefs et le lit des oueds existants. Cette classe de pente
constitue 40% de la superficie totale de la wilaya.
En suivant la ligne de crête, longue et rectiligne d'orientation Sud-ouest/ Nord-est, du mont
de l'Edough, l'altitude s'élève à plus de 600m à Koudiet El Rohna, atteint, par la suite, les
1008m de Kef Sbaa et s'abaisse à partir de ce point culminant pour s'achever par la
presqu'île du cap de garde (PDAU, 2008). La deuxième classe des pentes concerne les
bordures immédiates de la zone de plaine et celles des zones de montagnes accidentées.

72
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

La pente moyenne de cette classe varie de 3 à 14 %. Les terrains munis de cette pente
représentent 15 % de la superficie totale de la wilaya, leur altitude est de 100 à 300 m.
Enfin, la troisième classe de pentes concerne la plaine de Annaba, la moyennes des pentes
est très insignifiante, elle est inférieure à 3%. Les terrains concernés par cette classe de
pente se distinguent par un relief subhorizontal avec une altitude inférieure à 30m. Ils
représentent l'équivalent d'environ 40% de la superficie totale de la wilaya de Annaba, c'est
les terrains de la plaine et ceux développés autour du lac Fetzara (PATW, 2014).
Succinctement, trois entités à savoir, le massif de l'Edough, les reliefs piémontais et enfin
la plaine de Annaba constituent la morphologie de la wilaya de Annaba, elles sont décrites
comme suit ;
Le massif de l’Edough : Ce massif a fait l'objet de plusieurs études géologiques (Hilly
1968, Vila 1970, Gleizestal1988, Marignac et Zimmerman 1983, Marignac 1985, Monie et
al 1992, Hammor 1992, Aissa et al 1995, Hammor et Lancelot 1998, Laouar et al 2002,
Oularbi et al 2009). Ce massif appartient, administrativement, dans sa quasi-totalité à la
wilaya de Annaba (Beloulou, 2008).
Il se distingue dans le territoire Annabi par son imposante masse dont la localisation lui
confère le caractère de presqu'île. En effet, le massif de l'Edough est isolé à l'Est, à l'Ouest
et au Nord par la mer Méditerranée, tandis que le Sud est cerné par le lac Fetzara.
L'Edough se manifeste également par son littoral sinueux engendrant un bon nombre de
criques ou "Caps" allant de cap de garde à l'Est situé au Nord de Annaba au cap de Fer à
l'Ouest orienté vers la wilaya de Skikda. Aussi, sur le plan topographique, ce dôme est
témoin d'événements géologiques et tectoniques (PDAU, 2008). Effectivement, le massif
de l'Edough est, à son tour, subdivisé, sur le plan topographique et morphologique, en
plusieurs entités ou "sous-ensembles" (PATW, 2014).
Le premier sous ensemble est appelé l'Oriental, il est regroupé autour du point culminant
de Kef S'baâ 1008 m. Ce sous ensemble est limité au Nord et à l'Est par la méditerranée, à
l'Ouest par l'Oued El Aneb et au Sud par la plaine de Annaba et le lac Fetzara. Le second
ensemble est l'ensemble central, il est regroupé autour du Dj.Chaîba qui culmine à 827 m.
Et, enfin, le troisième sous ensemble, il est appelé l’Occidental, développé autour du Kef
N'Sour, il s'étend du Nord-Ouest de la wilaya de Annaba à la limite de la wilaya de Skikda.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Ce dernier sous ensemble se caractérise par des altitudes relativement moyennes entre 550
m de Dj.N'Sour et 364 m de Kef-Sosta. Il se distingue, aussi, par le tracé sinueux de son
littoral. Le Sud de cet ensemble se termine au contact de l'Oued El Kebir (TAD. Consult,
2011).
Les reliefs piémontais : Les reliefs piémontais du territoire Annabi constituent le
deuxième ensemble. Ils sont formés, comme leur nom indique, de petits reliefs qui vont du
piémont Sud de l'Edough au piémont Nord des monts de Guelma (la bordure Sud de la
wilaya de Annaba).

Le piémont Sud de l'Edough est formé par une série de collines disséminées le long du
contact plaine-montagne depuis le relief de Bouhamra de 152 m d'altitude qui rejoint la
colline de Belelieta de 282 m pour former un croissant qui débouche directement dans la
ville de Annaba. A l'Ouest, par ailleurs, c'est les collines qui séparent le lac Fetzara de la
vallée de l'Oued El Kebir qui viennent se greffer avec des altitudes de 80 à 226 m (PATW,
2014). La particularité du piémont Sud de l'Edough réside en sa nature géologique qui lui
confère un réseau hydrographique riche et bien dense.

Effectivement, sa nature géologique se distingue par une série d'alternances de roches


cristallophylliennes (Gneiss, micaschistes, etc.) (Chafai et al, 2005). C'est une série
tectonisée qui se caractérise par une fissuration le long des failles ce qui engendre un
réseau hydrographique dense donnant naissance, ainsi, à des sources et des cours d'eau
(Beloulou, 2008). C'est les oueds de Kouba, de Forcha et de Sidi Harb qui représentent les
cours d'eau les plus développés du piémont. Ils drainent un territoire qui appartient,
administrativement, à la commune de Annaba et une partie de la commune de Séraidi. Par
ailleurs, l'altitude des reliefs collinaires qui forment la bordure du piémont Nord des
Monts de Guelma est aux alentours de 300m (TAD. Consult, 2011).

Effectivement, autour d'Ain Berda, à l'Est, les collines de Hadjar Nahal (de 203 m) sont
développées sur la rive droite. Sur la rive gauche, c'est plutôt, les collines d'autour de Si
Goulea qui sont développés avec une altitude allant de 310 à 412 m. Aussi, aux environs
du lac Fetzara, à l'Ouest, c'est un paysage identique, de collines dont l'altitude est entre 200
m et 350 m, qui se répète. Cet ensemble collinaire s'achève au Sud pour donner lieu à un
ensemble différent à caractère montagneux, c'est les Monts de Guelma (Fig3.3).

74
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.3: L’ensemble collinaire ou Reliefs piémontais (Piémont nord des monts de Guelma), (tiré de la
carte d'Etat major, 1/200 000e).

Enfin, la plaine centre ou la plaine de Annaba, se distingue, quant à elle, facilement à la


lecture de la carte d'état-major de la wilaya de Annaba (Fig3.4). Sa tâche s'individualise
dans le paysage et constitue le tiers de la wilaya de Annaba, c'est l'unité qui représente les
altitudes les plus basses des reliefs de la wilaya (PATW, 2014). La plaine de Annaba est
développée au Nord-est de l'Oued la Seybouse, les altitudes, à ce niveau, vont de 0 m à 5
m. La morphologie du terrain est, cependant, ornée de plages, de rivages, de cordons
dunaires et de marécages. Les plus fortes altitudes de la plaine sont aperçues, à l'Est, le
long de la RN.21, qui relie la wilaya de Annaba à celle de Guelma, elles vont de 12 m à 30
m. En suivant, cette ligne d'Est à l'Ouest, ces altitudes décroissent pour atteindre les 10 m à
15 m jusqu'aux environs du lac Fetzara, et s'accroissent encore une fois à l'Ouest dudit lac à
20 m, à 30 m jusqu'aux reliefs de Skikda (TAD. Consult, 2011).

Fig3.4 : La plaine de Annaba, (tiré de la carte d'Etat major, 1/200 000e).

75
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

3.1.2. Etage bioclimatique et régime pluviométrique.

Les formations géographiques des sols sont influencées fortement par les conditions
climatiques régionales (Oularbi et al, 2009). La région de Annaba est soumise à un climat
méditerranéen. On y distingue deux saisons dont les durées ne sont pas similaires ; La
saison d'été, chaude et sèche qui va de mois de Juin au mois d'Aout et la saison d'hiver,
douce et humide, qui est relativement longue, en effet, elle s'étend du mois de Septembre
au mois de Mai (PDAU, 2008). Les précipitations représentent l'élément climatique le
plus important, en effet, elles conditionnent l'écoulement saisonnier, le régime des cours
d'eau de même que celui des nappes, elles reflètent, ainsi, la circulation des eaux
superficielles et souterraines (Sadoune, 2012).

Le territoire Annabi fait partie des territoires les plus arrosées du pays, la moyenne des
précipitations est de 700 mm par an, la plus importante quantité de pluies tombe entre les
mois d'Octobre et de Février avec une moyenne de 12 jours de pluie sur chaque mois
(ABH, 2019) (Tab3.1). Le noyau de précipitations est situé, selon la répartition
géographique de la pluviométrie de Annaba, sur la zone du mont de l'Edough avec 800 mm
par an, tandis que, la pluviométrie dans les localités des plaines d'El Hadjar à Ain Berda et
autour du Lac Fetzara se situe aux environs de 600 mm par an, cela est dû, essentiellement,
à leurs situations géographiques, à l'arrière du mont de l'Edough, car finalement, la
pluviométrie, dans la région de Annaba, est ramenée par les perturbations importantes du
Nord-Ouest (PATW, 2014). Par ailleurs, "la reconstitution de la réserve du sol s'effectue, à
partir du mois d'Octobre ou de Novembre, le sol atteint la saturation dès les mois de
Novembre et de Décembre. Elle commence à s'épuiser à partir du mois de Mai pour se
vider complètement en Juin" (Beloulou, 2008, 95p).

Ainsi, la période de saturation des sols favorise la genèse des inondations. Les écoulements
de surface et les eaux d'infiltration représente respectivement 57 et 31% des pluies totales
annuelles. En outre, l'apport moyen en eau de surface est irrégulièrement réparti dans la
région, il s'élève à 135Mm (Abbaci, 2013).

76
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Tab3.1: Dépouillement des pluviogrammes à Annaba de 2007/2008 à 2012/2013, stations de Pont


Bouchet et des salines, Annaba (ABH Annaba, 2019).

Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Juil Aout
Annaba,
les salines 31,2 117,7 92,1 142,2 17,6 5,4 148,9 16,8 24,3 0
Pont
2007/2008 Bouchet 40,9 119,4 89,5 123,6 15,0 10,4 127 19 31,9 2,9 7,4 0
Annaba,
les salines 79,8 54,8 38,3 134,5 211,2 105 73,4 108,2 99,6 0 0 2,1
Pont
2008/2009 Bouchet 69,9 44,6 49,2 91,2 228,8 89,6 75,4 120,5 79,5 0 1 21,4
Annaba,
les salines 199,5 95,6 73,3 124,6 94,3 58 56 10,4 32,7 16,1 0 0,5
Pont
2009/2010 Bouchet 157,5 61 68,7 85,2 108,1 65,6 54,2 32,4 42,9 20,5 0 1,5
Annaba,
les salines 19,9 154 95,3 41,2 57,6 122,9 89,9 61 51,9 2,9 15 0
Pont
2010/2011 Bouchet 29,4 118,6 173,5 50,1 52,3 107,3 99,9 69,6 62,2 6,3 6 1,2
Annaba,
les salines 22,3 140 48,1 114,4 8,9 234,8 48,6 46,3 0 0 9,2
Pont
2011/2012 Bouchet 11,2 169,5 84,8 96,4 37,9 219,4 58,9 60,9 3,3 0,4 0,3 16,8
Annaba,
les salines 9,5 65,9 36,7 106,2
Pont
2012/2013 Bouchet 31,9 75,4 34,1 79,6 134,2 132,7 58,3 48,8 15,2 0 0 38,6

Tout comme les précipitations, les températures représentent un facteur climatique


important, elles agissent sur la vie des végétaux de par leurs impacts sur
l'évapotranspiration, de fait, le déficit, des écoulements annuels et saisonniers sont
influencés (Djellouli et Djabailli, 1984 in Alitatar, 2010). Allant du mois de Décembre au
mois de Mars, en saison hivernale, les températures vont de 2° dans les montagnes
constantinoises et des Aurès-Nementchas à 8° au bord de la mer de Annaba, par ailleurs,
du mois de Juin au mois de Septembre les températures croissent du bord de la mer
jusqu'aux montagnes des Aurès-Nementchas, elles vont jusqu'à 40°.

Ce changement est dû à l'effet d'altitude sur les reliefs à l'intérieur du pays et l'influence
maritime au Nord (PATW, 2014). Le mois d'Août reste le mois le plus chaud avec 31.9°,
tandis que, le mois de Janvier enregistre les températures les plus basses avec 6.9°
(Tab3.2). De fait, l'évapotranspiration maximale mensuelle est observée le mois d'Août,
elle est de l'ordre de 150 mm, le minimum de l'évapotranspiration est de l'ordre de 16 à 24

77
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

mm, ce minimum est, par ailleurs enregistré au mois de Janvier en plein saison hivernale
(DAPE, 2014).

Tab3.2 : Températures moyennes sur Annaba (ONM-Période : 1990 – 2005), (ABH, 2019).

Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Décbre Annuel

Moy des
T° Moy 11,5 11,8 13,2 15 18,1 21,7 24,4 25,4 23,6 20 15,7 12,5 17,8

Moy des
T° Mini 6,9 6,9 8 9,9 12,8 16,4 18,8 19,9 18,2 14,7 10,8 8 12,7

Moy des
T° Maxi 16 16,6 18,3 20,2 23,3 27 30 30,9 28,9 25,2 20,7 17 22,9

La température a, en outre, un effet important sur l'humidité relative à l'air. La région de


Annaba appartient à l'étage subhumide inférieur sur ses plaines intérieures, et à l'étage
subhumide supérieur sur ses plaines côtières, les monts de l'Edough se rattachent,
cependant, à l'étage humide (ONM, 2005) (Tab3.3).

Tab3.3 : Moyennes mensuelles et moyenne annuelle de l'humidité relative de l'air à la station des
Salines en % (1980/2010) (SADOUNE, 2012).

Mois Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aou Annuel

H % 72.3 74.5 76.5 77.15 78.43 74.28 75.48 74.60 74.97 72.92 70.07 71.39 74.47%

Les vents constituent, à leurs tours, un facteur climatique tout aussi important, ils
impactent les régimes pluvieux et l'évapotranspiration de la région. A Annaba, on y
distingue des vents dominants propres à chaque saison ; hivernale et sèche. Durant la
saison humide qui va du mois de Novembre jusqu'au mois de Mars, les vents du secteur
Sud-Ouest à Ouest soufflent dans la région de Annaba. Quant à la vitesse des vents, elle est
relativement stable tout au long de l'année (3 m/s). La plus forte vitesse maximale

78
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

moyenne est, par ailleurs, enregistrée entre le mois de Janvier et le mois d'Avril avec (9
m/s) lors des perturbations d'origine atlantique, et sous les orages d'été entre Juillet et Aout
(ANRH, 2019) (Tab3.4).
Tab3.4 : Vitesses du vent moy et du vent max à Annaba (ABH, 2019).

Mois Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aou An

V moyenne 3.5 3.2 3.2 3.2 3.0 3.3 3.3 3.5 3.2 2.9 3.1 3.4 3.2
(m/s)

V maximale 9.7 9.6 9.8 9.5 9.2 9.6 10.1 10.5 9.8 8.9 8.9 9.1 9.6
(m/s)

3.1.3. Hydrographie et bassins versants.


Dans le massif de l'Edough, la direction principale des Oueds est le NE-SW. Par ailleurs,
une dissymétrie existe, sur le plan hydrographique, entre le versant Nord et le versant Sud
de l'Edough. La façade Sud draine la majorité des Oueds de l'Edough vers le lac Fetzara et
la plaine de Annaba.
L'Oued El Kebir est considéré comme étant l'Oued principal de la façade Sud, il reçoit les
eaux des Oueds de l'Oued El Aneb, l’Oued Maiser, l'Oued Boudjenane et l'Oued
Prinkouche, pour les déverser à l'Ouest, en mer en dehors de la wilaya de Annaba. La
façade Nord ne draine, cependant, qu'une petite partie du réseau hydrographique de
l'Edough directement vers la mer Méditerranée. Ce réseau est composé essentiellement de
grands ravins à forte pente. L'Oued le plus important est l'Oued Ouider qui débouche en
mer à Ain Barbar (PATW, 2014).
Cependant, les oueds qui concernent la plaine de Annaba et le lac Fetzara suivent la
direction N-S, ils prennent source de l'Edough au Nord et des Monts de Guelma au Sud,
c'est des oueds de drainage, on y distingue deux types ; endoréiques, clos comme les Oueds
d'El Hout, Boumessous et Bou Ksaiba et exoréique, comme l'Oued Seybouse qui déverse
dans la Méditerranée (PDAU, 2008).

79
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Cette zone de plaine se particularise par la présence des lacs et marécages et, également, la
prédominance de sols hydro morphes. Lors des crues et des inondations, la plaine de
Annaba est sujette aux débordements des Oueds (Affoun, 2006).
De la description hydrographique de la région de Annaba, il en sort que les parties du Nord
du territoire, et celles de l'Ouest, sont des zones de stagnation des eaux et d'accumulation
des sédiments en périodes de crues, notamment lors des pluies torrentielles (Fig3.5).

Fig3.5: Le réseau hydrographique drainant la ville de Annaba (Projet PNUD, 2008, in ALITATAR,
2010).
Les bassins versants surplombant la ville de Annaba.
L'analyse hydro morphologique de Annaba élaborée dans le plan Directeur d'aménagement
et d'urbanisme (PDAU, 2008), détermine trois grands bassins versants ; le bassin versant
Nord de l'Oued Seybouse, le bassin versant de l'oued Boudjemâa, et les bassins versants
dominant la ville de Annaba.

80
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Le bassin versant Nord de l'Oued Seybouse : Il englobe les parties Sud et Sud-Ouest de
la région de Annaba, il est limité au Sud par les hautes plaines de Ain Berda. C'est la
confluence des Oueds Cherf et Bouhamadanne qui donne naissance à la Seybouse. C'est un
bassin versant qui draine une superficie importante qui est de l'ordre de 6471 Km².
Cependant, l'Oued Seybouse connait une baisse des débites et de sérieux problèmes de
pollution (Reggam, Bouchelaghem et Houhamdi, 2015). Ce sont, en effet, des
conséquences directes des travaux de Barrage du Hammam Debagh, entamés par les
responsables du secteur hydraulique au début des années quatre-vingt (Bechiri, 2011).

Le bassin versant de l'Oued Boudjemâa: Quant à ce bassin, il est situé à la terminaison


Est du Massif de l'Edough. Il est limité par les lignes de crêtes de Bouaziz, Séraidi, Col des
chacals, au Nord et au Nord-Ouest de Bellileita, au Sud et au Sud-Ouest et de Bouhamra et
des Caroubiers à l'Est (Tatar Braham, 2010). Le collecteur principal dudit bassin versant,
l'Oued Boudjemâa reçoit les eaux de Kef N'Sour et débouche dans la mer.

Quant aux bassins versants qui drainent la ville de Annaba, ils s'organisent en deux
ensembles, le premier ensemble des bassins versants se situe au Nord-est (Fig3.6). On en
cite :

a) Le bassin versant de chaabet Mérsébu : L'écoulement temporaire de cette chaabet draine


un bassin de 125ha. Ce dernier est caractérisé par un sol à texture fine en aval et un sol
grossier en amont.

b) Le bassin versant de Kef- Lemette : La chaabet de Kef- Lemette draine un bassin


versant de l'ordre de 62.5 ha. Elle débouche sur la mer à l'extrémité Nord de la plage Rizi
Amor.

c) Le bassin versant de l'Oued Kouba : Ce bassin, quant à lui, couvre une superficie
d'environ 614 ha, il est caractérisé par un sol à texture grossière, perméable.

d) Le bassin versant de l'Oued Zaafrania: C'est un bassin versant qui couvre 78 ha.

81
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Le second ensemble des bassins versants surplombent la ville de Annaba, il se situe au


Sud-ouest ;

e) Le bassin versant de l'Oued Forcha: Ce bassin couvrent une totalité de 728 ha. Les
versants Est et Nord-est de ce bassin versant sont caractérisés par des pentes relativement
faibles par rapport au reste du bassin, C'est ce qui a permis une extension de la ville, une
extension matérialisée le lotissement d’Oued Forcha.

f) Le bassin versant de l'Oued Sidi Harb : Ce bassin versant est essentiellement marqué par
ses pentes fortes, il couvre une superficie de 790 ha.

g) Le bassin versant de l'Oued Bouhdid: C'est un bassin versant qui couvre une superficie
de 2182 ha, son réseau hydrographique est dense et ramifié (PDAU, 2008).

Fig3.6: Les bassins versants qui drainent la ville de Annaba (Projet PNUD, 2008, in ALITATAR, 2010).

82
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Par ailleurs, concernant le couvert végétal de la zone de l'étude, "l’interaction des différents
facteurs climatiques, géologiques et orographiques caractérisant Annaba et sa région, fait
que le versant Sud de l’Edough se distingue par un couvert végétal forestier (forêts,
maquis, reboisements, broussailles)" (Beloulou, 2008, 60p).

Autrefois, ces formations étaient très denses dans les vallées des oueds. A présent, la
couverture végétale se trouve en grande partie dégradée au point que la roche mère est
mise à nue. L'urbanisation, les incendies, le surpâturage et le défrichement en sont les
principales causes (Toubal et al, 2014, Tatar Braham, 2010).

Au niveau des Plaines Ouest et Nord ; les bassins versants de l’Oued Kouba, de Sidi Harb
et de l’Oued Forcha, la couverture végétale se résume aux différents « espaces verts »
définis par les programmes d’urbanisme et à la végétation développée dans certains
secteurs du lit des cours d’eau (Belkhiri, 2019). Cette dernière, bien alimentée par les eaux
d’égout, constitue un frein à l’écoulement et peut avoir, par conséquence, un effet local de
rehaussement considérable de la ligne d’eau lors des crues (Beloulou, 2008).

83
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

3.2. Le contexte urbain.


"L'urbanisation en Algérie est un phénomène fort ancien : Les périodes romaines puis
arabe en particulier, furent citadines. Mais, c'est en même temps un phénomène très récent
par son ampleur. Durant les quarante dernières années, il a pris cette allure d'explosion
urbaine qui a bousculé les paysages, les mentalités et la société elle-même." (Cote, 1996, p
36). Ce dynamisme urbain est dû essentiellement à l'explosion démographique et aux
choix stratégiques en termes de développement économique et industriel. Par ailleurs, la
relation entre la croissance urbaine et l'environnement a, dans la majorité des cas, été
perturbée ce qui a engendré d'importants impacts négatifs, et parfois irréversibles sur
l'environnement naturel, notamment sur les hydrosystèmes et sur la durabilité de leurs
fonctionnements.
Effectivement, "la crise que connait l'Algérie, à l'instar des pays du continent Africain est
due, dans une large mesure, à l'accroissement de la pression démographique sur les
ressources naturelles limitées dans un contexte de faible niveau technologique...L'une des
dimensions de cette crise de développement est la dégradation de l'environnement."
(Stein,2004, p 54). Selon l'office National des Statistique (ONS, 2018), l'espace urbain
abrite, sept Algériens sur dix. De surcroit, et comme indiqué dans la partie introductive de
la thèse, la dynamique urbaine Algérienne ne se fait pas de manière homogène sur tout le
territoire. La structure urbaine du pays se distingue par une forte polarisation sur le Nord et
plus particulièrement sur la bande côtière.
Les agglomérations de la frange Nord se distinguent des autres agglomérations par un
rythme d'urbanisation accéléré. Annaba, Alger, Oran et Constantine regroupent le quart de
la population totale (Sefouhi, 2013). Annaba, qui est une agglomération portuaire à
vocation industrielle, est le deuxième pôle industriel du pays après celui d'Alger.En outre,
Annaba se distingue par sa zone portuaire et par sa zone aéroportuaire, qui favorisent
son ouverture vers l’extérieur, à l'échelle national et/ou à l'échelle international, et donc ses
échanges commerciaux et lui confère également une situation géographique stratégique
qui rayonne sur les wilayas voisines d’EI-Taraf, Oum el Bouaghi, Tébessa, Khenchela
Guelma, et Souk Ahras.
Le territoire Annabi connait, ainsi, une dynamique territoriale rapide alimentée
essentiellement par la puissance de son industrie sidérurgique et les différentes

84
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

infrastructures qui en découlent. Depuis l'indépendance, Annaba a connu une expansion


urbaine des plus importantes du pays (PDAU, 2008).
3.2.1. Dynamique urbaine à Annaba, perspective historique (la périurbanisation).

Dans l'histoire de la croissance de la population de Annaba, c'est à partir de l'année de 1950


que la dynamique démographique s'est accélérée avec un essor sans précédent. Une
dynamique favorisée par les politiques mises en œuvre à cette période qui favorisent la
littoralisation de l'urbanisation et la concentration de la population dans le Nord du pays
(Kateb, 2003). Effectivement, le nombre des habitants est passé de 86000 en 1936 à
145000 en 1958 (RGPH, 2008). Cet accroissement a marqué l'espace urbain,
effectivement, des programmes de logements ont été lancés pour la prise en charge de la
nouvelle population, le nombre de ces logements était à l'ordre de 22000 en 1958, et
augmente à 46000 en 1975 (PDAU, 2008). Cette croissance a orienté, de fait, la dynamique
urbaine du centre de Bône vers d'autres territoires périphériques.

C'est le plan de Constantine de 1958 qui était élaboré pour cadrer la dynamique urbaine et
prendre en charge les besoins grandissants de la population. Le plan de Constantine a vêtu
Bône d'un nouveau caractère industriel, une zone d'urbanisation prioritaire (ZUP) est
prévue dans ce plan (l'actuelle ZHUN d'El Bouni), une zone considérée comme une ville
ouvrière pour l'usine d'El Hadjar qui était également prévue dans le plan de Constantine
(Fig3.7). Des modifications ont été, également, prescrites pour le centre de Bône, en
injectant des promotions immobilières. Cependant, le cachet de ville Européenne a été
maintenu, en effet, l'ossature urbaine de Bône obéissait toujours aux normes de ville
moderne européenne, on y distinguait aisément les radiales des rocades (Mayer,2010).

A l’indépendance, la politique d'urbanisation suivra le principe du plan de Constantine qui


avait pour principe d'industrialiser la ville de Annaba par le renforcement de l'axe (RN16)
qui relie les deux pôles, celui de Annaba et celui d'El Hadjar par l'injection de ZHUN.
Cependant, la différence s'est effectuée au niveau de l'intégration des ZHUN.

Effectivement, le mode d'intégration de ces ZHUN n'a pas suivi une logique axiale mais
plutôt une logique de zoning, un éclatement urbain s'en est suivi (PDAU, 2008). La
dynamique urbaine s’oriente, alors, vers l'Ouest malgré un réseau hydrographique

85
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

contraignant. Les ZHUN crées à ce niveau connaissent jusqu'à ce jour des problèmes
d'inondations et d'assainissement jusqu'à ce jour (DHW, 2019).

Fig3.7. La dynamique urbaine de la ville de Annaba, (Laouar et al, 2019).

Le rythme de la dynamique urbaine a continué, dans les années de 1970 tout en ayant
comme principal objectif de répondre aux besoins grandissants de la population, et de
régulariser l'habitat précaire qui continuait à se greffer en périphérie du centre de Annaba
du fait de l'attractivité qu'exerçait son pôle industriel (Kerdoud, 2005). Effectivement, en
1975, un PUD a été lancé pour planifier l'extension de la ville de Annaba et l'inscription

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

des nouvelles ZHUN, l'extension de la ville a été prévue vers la plaine Ouest avec un
élargissement de la RN44 et la création de la rocade Ouest (PDAU, 2008).

Ce choix d'orientation Ouest de l'extension de la ville de Annaba, s'est effectué, encore,


sans tenir en considération la densité du réseau hydrographique existant.
Vers les années 1980, la dynamique urbaine s'oriente vers l'axe Annaba- Berrahal pour
transférer l'habitat précaire vers des sites urbains (TAD Consult, 2011). Cependant,
l'urgence de la délocalisation de l'habitat vers ces sites a engendré une certaine anarchie
dans l'implantation et l'extension des constructions qui échappent, jusqu'à une période
récente, au contrôle techniques et habilités, notamment ceux de l'approvisionnement en eau
potable (APW, 2019). La crise économique de 1986 et la crise sécuritaire des années de
1990 ont engendré, sur le plan urbain, la politique de la promotion immobilière, des sites
attractifs ont été sélectionnés pour recevoir ces programmes. La ville de Annaba s'est
retrouvée, ainsi, fragmentée entre l'habitat social peu soucieux de l'esthétique urbain de la
ville et des logements promotionnels qui participent, quant à eux, au rehaussement de
l'image de la ville, c'est, ainsi, qu'une ségrégation sociale s'est créée (PDAU, 2008, PATW,
2014).
La stratégie urbaine s'oriente, par la suite, à la prise en charge des différentes couches
sociales, des plates formes sont, ainsi, créées, on en cite en exemple, les formules de
location-vente, ou celle de LSP, logement social participatif. L'espace intercommunal
Annabi continu, alors, sa dynamique urbaine en confrontant toutes ces conjonctures, de
natures bien différentes, menant à une division de l'espace urbain, entre des territoires
attractifs, et des territoires répulsifs, sur le plan de l'offre des commodités urbaines
(URBAN, 2019). Le PAW de 1995 a présenté dans son étude une logique de zonage basée
sur un principe d'articulation autour de l'espace dynamique central constitué du centre de
Annaba, d'El Bouni, de Sidi Amar et d'El Hadjar. Ceci dit, les principes de ce PAW n'ont
pas été concrétisés. En effet, le nouveau système urbain qui s'est installé a présenté,
finalement, plusieurs pôles urbains hiérarchiques. Ce qui a favorisé la fragmentation
spatiale urbaine de la région et l'artificialisation de nombreux sites naturels. L'attractivité
qu'exerçait l'espace central sur l'espace régional a également été minimisée.
Le pôle urbain de première importance est composé de la conurbation de la ville de
Annaba, d' El Bouni, et de Sidi Salem avec une taille de 450000 habitants.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Deux pôles urbains d'une importance secondaires se sont également créés ; Le premier
d'une taille de 100000 habitants, composé d'El Hadjar et de Sid Amar, et le deuxième avec
une taille d'habitants presque identique (110000 habitants).
Cependant, il s'est organisé autour de noyaux urbains déjà existants, Hadjar Eddis, El
Gantra, Berka zerga et Oued Zied. Par ailleurs, d'autres agglomérations, de tailles moins
importantes (vers les 10000 habitants), étaient considérées comme des agglomérations
d'appui (PDAU, 2008).
Dans le cadre de l'opération de régularisation de la situation de l'habitat illicite qui
continuaient à se greffer en périphérie, notamment du côté Ouest de la ville de Annaba
(Sidi Harb), des réformes ont vu le jour, il s'agit des instruments de l'urbanisme PDAU et
POS.
3.2.2. Urbanisation de la zone humide du Lac Fetzara.
La rareté du foncier urbanisable a constitué un problème d'extension majeur pour la
dynamique urbaine de Annaba. La dynamique urbaine s'opérait alors par densification et
par extension (PATW, 2014). L'extension horizontale s'est réalisée en dépit des terrains de
plaines, ce qui a mené à une occupation déséquilibrée du territoire et une tendance à la
périurbanisation (DSA, 2019).
Cependant, les équipements supérieurs tels que les grandes entreprises industrielles, sont
concentrés au niveau central, cette dynamique urbaine mono centralisée a créé un groupe
urbain aggloméré qui monopolise la wilaya de Annaba, le GUA, qui s'étend à Annaba, El
Bouni, Sidi Amar et El Hadjar. En effet, c'est un groupe urbain qui concentre l'essentiel des
activités économique et de services, comme les équipements de santé, de l'éducation, de
sport, et même de tourisme, de même 65 % de la population totale de la wilaya réside au
niveau de ce pôle (ONS, 2019).
Cependant, les autres communes comme celles de Berrahal ou de Ain Berda se retrouvent
marginalisées sur le plan urbanistique, c'est dans ce sens, qu'une volonté de redéploiement
de l'urbanisation a été concrétisée par le projet de ville nouvelle à Draa Errich avec un
programme de logements et des équipements structurants comme le CHU, l'extension du
pôle universitaire, un stade et une salle omnisports (Fig3.8, 3.9).

88
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig.3.8: Situation géographique du projet de nouvelle ville Draa Errich (wilaya d’Annaba),
(MELLOUK, Aroua, 2015).

Fig.3.9: Schéma de principe de l'aménagement de la nouvelle ville de Draa Errich, (URBAN 2013, in
MELLOUK, 2015).

89
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Le projet d'aménagement urbain de Draa Errich répond, certes, à quelques exigences


d'ordre urbain, mais au dépend de la durabilité du fonctionnement de l'hydrosystème in
situ. En effet, dans une étude antérieure (Mellouk et Aroua, 2015), les résultats d'une
analyse multicritère effectuée pour mesurer l'impact du projet urbain de Draa Errich sur la
durabilité de l'hydrosystème, il a été conclu que ledit projet aurait des impacts non
négligeables sur l'équilibre de l'hydrosystème local. "L’analyse multicritère utilisée dans le
cadre de cette recherche a porté sur l’interaction entre le projet d’aménagement urbain et
l’hydrosystème local afin de pouvoir se prononcer sur l’acceptabilité du projet ou la
nécessité de le modifier. Deux listes d’indicateurs sont dressées puis organisées en tableau
de type matriciel permettant leur croisement" (Mellouk, Aroua, p137) (Tab3.5, 3.6).

Tab3.5: Composantes et indicateurs descriptifs de l’hydrosystème du site de Draa Errich (W.


Annaba), (Mellouk,2014).

Tab3.6: Déclinaisons et indicateurs descriptifs du projet d’aménagement urbain de la nouvelle


ville de Draa Errich (W. de Annaba),(Mellouk,2014).

L'AMC s’est appuyée, par ailleurs, "sur un barème de notation préétabli qui conserve,
certes, une part inévitable de subjectivité susceptible d’être discutée et levée par jugement
d’experts dans le cadre d’une étude exhaustive" (Mellouk,Aroua, 2015, p139).
A l’issue de cette analyse, il s'est avéré que le système viaire et la voirie, en particulier,
semblent être les déclinaisons les plus perturbatrices de l’équilibre de l’hydrosystème local
et les plus polluantes (Tab3.7). Tandis que la nappe phréatique est la composante la plus
menacée de l’hydrosystème local.

90
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

"Le site d’implantation de la nouvelle ville de Draa Errich (W. de Annaba) semble
fortement être concerné par quatre risques : l’imperméabilisation des sols, l’accélération
des écoulements, la construction obstacles à l’écoulement et la pollution des milieux
récepteurs. Les effets de l’urbanisation sur l’hydrosystème seraient de fait nombreux."
(Mellouk, Aroua, 2015, p136).
Les résultats de la recherche ont permis, donc, de se prononcer sur la nécessité de modifier
le projet d’aménagement urbain de façon à minimiser ses impacts sur l’ensemble des
composantes de l’hydrosystème local (Mellouk, 2014).
Tab3.7 : Evaluation de l’impact du projet d’aménagement urbain de la nouvelle ville de Draa Errich
(w de Annaba) sur l’hydrosystème local, (Mellouk, 2014).

Le long processus d'urbanisation qu'a connu la ville de Annaba, depuis la création de son
pôle industriel, a donné lieu, sur le plan organisationnel et le plan morphologique, à deux
entités ; une partie Est qui fait face à la mer et une partie Ouest qui se situe sur la plaine,
séparées par une brèche ornée d'espaces publics aménagés essentiellement en jardins et
espaces verts (PDAU, 2008). Un choix qui ne semble pas judicieux à l'égard de la
préservation du fonctionnement de l'hydrosystème local.
En effet, l'urbanisation à Annaba a favorisé la plaine, zone de convergence du réseau
hydrographique en provenance de l'Edough. L'imperméabilisation de cette zone favorise
les inondations en diminuant considérablement la quantité des eaux infiltrées et en
augmentant le taux de ruissellement des eaux de surface.

91
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

3.2.3. Etat des lieux et prévisions du PDAU 2020.


Annaba, une agglomération qui atteindra une taille de population totale de 742 000
habitants, à l'horizon de 2030, garde, aujourd'hui sa position de quatrième grande ville
(ONS, 2019). Sachant, par ailleurs, que "l'instigateur principal à la croissance urbaine, à
Annaba, est la croissance démographique" (Hacini et al, 2009, 28p). C'est, ainsi, une ville
qui connait une dynamique urbaine continue sous l'effet de la croissance démographique et
de l'attractivité économique créée essentiellement par son pôle industriel. En plus d'être
une région à vocation industrielle et agricole, qui fait d'elle une grande utilisatrice d'eau,
Annaba se caractérise par zone portuaire et par sa zone aéroportuaire, qui favorisent son
ouverture vers l'extérieur, à l'échelle nationale, comme à l'échelle internationale, et
multiplient donc ses échanges commerciaux. la zone portuaire et la zone aéroportuaire
deAnnaba lui confèrent également une situation géographique stratégiques qui rayonne sur
les wilayas voisines d'El Taref, Guelma, Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Tébessa et
Khenchela.
La dynamique urbaine à Annaba s'exprime d'abord par un étalement urbain et une
multiplicité de nouveaux centres urbains posant, de fait, la problématique de son
rapport à son environnement naturel qui est devenu très complexe, difficile à gérer et
encore plus à maitriser (PATW, 2014).
Se référant à l'histoire, c'est au cours de la période post coloniale qu'Annaba s'est engagée
dans sa croissance urbaine. En effet, le complexe industriel installé a généré un complexe
résidentiel pour héberger les travailleurs. Annaba est finalement une unité qui s'est
structurée à partir de fonctions industrielles et urbaines (Fenet-Rieutord, 2013).
L'essor démographique remarquable, qu'a connu Annaba, est dû aux effets du
développement économique de la ville suite à l’implantation des unités industrielles, lancée
à la fin 1960. On cite en exemple, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, aujourd’hui
Mittal Steel Annaba (ex-ISPAT) et celui d’engrais phosphates et azotes d’Asmidal, autour
desquels gravitent 174 entreprises. En effet, la base industrielle de Annaba, doté par l'Etat
Algérien, a généré cet accroissement de la population (Benlakhlef, 2009).
Cela n’a pas été sans conséquences puisque la ville déborde sur des zones périphériques
comme : El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar engendrant une multiplicité de nouveaux
centres et posant de fait la problématique de son rapport à l'environnement naturel qui est
devenu difficile à gérer.

92
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

L'interaction de la croissance économique avec la dynamique urbaine a donné les premiers


fragments d'extension de la ville (Spiga, 2012). Dans les faits, un port minier, dont le
programme d'aménagement fut déclaré d'utilité publique en 1885, a été réalisé pour but
d'exporter les produits industriels et agricoles vers la France (Tomas, 1970). L'installation
du port a suscité, par la suite, la mise en place de banques et sociétés métallurgiques
Européennes, qui à leurs tours, investirent dans la création d'un chemin de fer local et
interrégional pour relier le port aux mines, et à la zone industrielle. Cette ligne ferroviaire a
été créée dans un seul objectif d'exporter les produits industriels et agricoles sans se
soucier de son impact sur le fonctionnement de l'hydrosystème local. En effet, le chemin
de fer traverse les plaines agricoles de Annaba ce qui a engendré une destruction et une
coupure du parcellaire par l'emprise agricole, en plus des plates formes ferroviaires créées
en perpendiculaire au cheminement naturel des eaux de surface, représentant ainsi un
véritable obstacle à leurs écoulements.
L'aspect commercial du port a attiré, par la suite, d'autres investisseurs, de nature bien
différente, c'est l'union agricole de l'Est Algérien, elle instaure, à Annaba, une économie de
marché où l'offre d'emploi se diversifie (Tomas, 1977). Cette coopérative a permis, donc,
que les fonctions urbaines priment aux fonctions économiques, de nouveaux symboles
urbains voient, alors, le jour comme le théâtre, palais de justice...De nouveaux symboles
qui ont participé à créer l'image de Annaba d'aujourd'hui, une image urbaine que reflète les
villes maghrébines coloniales. En effet, Annaba ville s'identifie par son style très variée
passant de la médina historique, aux bâtiments modernes, aux maisons contemporaines et
même à l'informel, qui constitue la partie récente de l'extension urbaine (Laouar et al,
2019).
Cependant, Annaba s'est retrouvée entre deux dualités, des secteurs installés à l'Est
surplombant la mer, de la classe bourgeoise et une extension Ouest réalisée pour abriter la
classe ouvrière, c'est les faubourgs ouvriers constitués de constructions basses, maisons et
immeubles. En outre, des extensions précaires se sont greffées sur les noyaux ruraux déjà
existants. " Les acteurs de la ville de Annaba, qu'ils soient gestionnaires, professionnels ou
sociétés, s'accordent à considérer sa morphologie comme éclatée et hétérogène car
composée d'éléments très hétéroclites formant une mosaïque ou un puzzle" (Laouar et al,
2019, 63p).

93
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

C'est une ville fragmentée, caractérisée par une mono-centralité, chapotée par le noyau
colonial et les premières extensions de la dynamique urbaine, tandis que le centre
historique, marqué par son caractère labyrinthique, se retrouve aujourd'hui désintégré du
noyau de commandement (Mazouz et al, 2019).
La fragmentation urbaine de Annaba favorise l'imperméabilisation de l'environnement
naturel, ce facteur perturbe d'avantage le fonctionnement naturel de l'hydrosystème en
limitant la recharge des eaux souterraines et l'augmentation de la vitesse et du volume du
taux de ruissellement des eaux de surface.
Quant à l'expansion urbaine du territoire Annabi, elle progresse par sauts, et non pas de
façon continue du centre à la périphérie, c'est autour des pôles secondaires que les
nouveaux noyaux urbains tendent à se structurer (Benlakhlef, 2009). C'est finalement une
forme de dynamique urbaine héritée d'une politique de zoning que l'Algérie a adopté
jusqu'au début des années 1990, c'est les plans quinquennaux des années de 1980 qui ont
notamment mis à niveau la structure du territoire et son urbanisation (Spiga, 2012). En
effet, la forme urbaine s'identifie et s'apparente à celles des villes industrielles, et ce, à
travers la création du campus universitaire, la création des ZHUN, d'El Bouni, de Sidi
Amar, à caractères de cités dortoirs qui font face au tissu urbain, ainsi que la création plus
tard de quelques fragments dans des sites éloignés, comme Hdjar- Diss, Draa Errich.
La RN 21 et la RN 44 sont les principaux axes porteurs de l'urbanisation à Annaba, la RN
44 est l'un des axes les plus importants de la wilaya, avec ses 50.7 Km, il relie l'Est de
l'Algérie à son Ouest, tout en passant par le Chef-lieu de Annaba et traversant les
communes de Berrahal, Oued El Aneb et El Bouni. En outre, la RN 21 est à son tour un
axe structurant de l'espace régional. En effet, la pénétrante Nord-Sud, traverse le territoire
de la wilaya en lui permettant la liaison avec la wilaya de Guelma au Sud tout en passant
par les communes d'El Hadjar et de Ain Berda. Sur ses 27.68 Km, cet axe bidirectionnel,
de sinuosité moyenne, dessert le pôle industriel d'El Hadjar et fait intersection avec d'autres
axes aussi importants ; La RN 84, la RN 16, le CW 106, et le CW120.
Le GUA, par ailleurs, domine le réseau urbain à Annaba de fait qu'il concentre l'essentiel
des activités sociales et économiques (TAD Consult, 2011) (Fig3.10).

94
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Aujourd'hui, c'est finalement une configuration spatiale de type macrocéphale. Le reste du


territoire est occupé par quelques villes de petites tailles comme Berrahal, Ain Berda,
Séraidi, Chetaibi, Treat.
Suite au problème de congestionnement généré, des opérations de régularisation et de
rééquilibrage du territoire ont suivi, et ont donné lieu à l'aménagement du grand pôle
urbain à Draa Errich. Un pôle qui se présente comme une alternative à la réduction des
effets de la polarité et la réduction de l'occupation de la plaine.

Fig3.10: Taille des agglomérations à Annaba, (PATW, 2014).

In fine, le système urbain de Annaba s'organise en trois entités principales ; Annaba, la


ville centre, la première extension ayant comme foyer la RN 21, et la RN 44. Elle est étalée
sur une dizaine de Km en direction Sud/ Sud-Ouest, on y retrouve ; Le complexe
sidérurgique, les zones industrielles, l'université, et les petites agglomérations limitrophes.

95
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Une deuxième extension s'adresse autour du pôle urbain de Draa Errich. On y distingue
alors une extension intercommunale et une autre à l'échelle de la wilaya, C'est deux
extensions accueillent la croissance urbaine de la ville de Annaba (Spiga, 2012).
Cependant, la situation urbaine actuelle de Annaba présente une tendance d'extension
urbaine sur les terres agricoles et sur les zones inondables de la plaine de Annaba avec une
macrocéphalie de tâche urbaine (PATW, 2014).
Prévisions du PDAU.
En référence au PDAU 2008, l’horizon du plan d'aménagement intercommunal présenté
dans ce document est étalé sur 22 années, et l'élaboration du nouveau PDAU n'a pas eu
encore lieu (URBAN, 2020).
Le PDAU prévoit que l'agglomération Annabie atteigne le million d'habitants à l'horizon
de 2025. Il accorde à Annaba le statut de métropole régionale à l'échelle Méditerranéenne,
la démarche stratégique, présentée dans le document du PDAU, se base sur cette
perspective, et a pour but de maitriser et d'assurer une croissance graduelle et évolutive
avec une cohérence et une durabilité territoriale pour éviter toutes formes de congestion ou
de marginalisation.
Classiquement, et dans la littérature, l'armature de l'agglomération de Annaba est
composée de trois formations hiérarchiques ; la première formation englobe la ville centre
de Annaba, un espace urbain compact et assez structuré, la deuxième formation, par
ailleurs, est représentée par un conglomérat de quatre localités : El Bouni, Sidi Amar, El
Hadjar et enfin Hadjar Eddis, la position de ce complexe par rapport à la ville centre est
définie est confuse entre complémentarité et concurrence.
Enfin, la troisième formation englobe les localités de Kherraza, d’Oued Ennil et de
Chabbia, ces localités sont relativement moins structurées, leur développement est fragilisé
par leur positionnement par rapport aux grandes artères de communication. Cependant, le
PDAU présente une autre description de la structuration urbaine sur laquelle il se base pour
analyser le contexte urbain et propose des prospectives d'aménagement urbain.
La présentation de la structure urbaine exposée par le PDAU se base sur la mise en
équation des ensembles urbaines, "ces ensembles se définissent comme étant toute
formation urbaine ou urbanisation qui n'est pas reconnue comme ville, les ZHUN, les
lotissements ou leurs juxtapositions sont des ensembles" (PDAU, 2008).
Les ensembles urbains, à Annaba, se présentent comme suit :

96
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

▪ L'ensemble de la ville centre de Annaba : Son centre historique concentre


l'essentiel des équipements structurants. Ce secteur connait des problèmes de
congestionnement et la dégradation de l'habitat au niveau des quartiers historiques.
Le PDAU préconise, de fait, des opérations de renouvellement urbain.
▪ L'ensemble d'El Bouni: il se constitue en trois entités; Bouzaâroura, Boukhadra et
El Bouni centre. Par son positionnement par rapport aux radiales et aux rocades
(CW22, CVO), cette agglomération a gagné, d'après l'analyse du PDAU, en termes
de centralité et d'urbanité malgré la morphologie physique contraignante de son
site.
▪ L'ensemble d'el Hadjar- Sidi Amar : C'est un tissu industriel constitué par l'usine
d'El Hadjar et la zone industriel de Meboudja qui s'y positionne. Cependant, la
dynamique des relations entre les infrastructures techniques, le port et l'aéroport
n'est pas favorisé, ce qui hypothèque le développement économique.
▪ L'ensemble Hadjar Eddis-El Gantra: Cet ensemble est constitué de trois localités,
Berka Zerga, Hadjar Eddis et El Gantra, c'est un secteur qui présente de réelles
potentialités de développement. Il se trouve à proximité du passage du chemin de
fer, la traversée du CW129 et la RN 44 Ouest. Cependant, ce secteur se trouve en
manque en matière d'équipements et d'activités.
▪ L'ensemble Port- Aéroport : Cet ensemble se particularise par l'existence
d’importantes infrastructures de transport et d'un tissu industriel important. Ceci
dit, le tissu urbain existant dépend de la ville de Annaba en matière d'équipements
et de services.
▪ Le couloir Kherraza, quant à lui constitue un ensemble plutôt éclaté de localités
situées en forme d'anneau autour du bassin de Kherraza. C'est un secteur qui
dépend toujours de la ville de Annaba malgré sa proximité de la RN 44 (Fig3.11).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.11: Les ensembles urbains à Annaba, (Kebir, 2016).

Ce sont, ainsi, les ensembles urbains qui constituent l'armature urbaine. Ils sont mis en
relation par les axes structurants existants (Fig3.12). C'est à partir de ce système descriptif
que le PDAU appréhende la structure urbaine de Annaba.
Suite à son étude, le PDAU souligne les problématiques de fonctionnement urbains et de
déséquilibre territorial qu'endurent ces ensembles urbains. Le PDAU met l'accent
effectivement, dans son document, sur l'insuffisance des itinéraires de contournement par

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

le trafic routier, les liaisons sont mal assurées du côté Est-Ouest, l'extension urbaine en
périphérie est aussi non maitrisée en périphérie, en exemple de l'habitat non desservi des
équipements d'accompagnement ou encore de transport en plus des déséquilibres sociaux
et urbains. En effet, l'état actuel de l'espace intercommunal se dessine comme un ensemble
d'agrégats hétéroclites et déstructurés, se greffant autour d'une ville centre concentrant la
majorité des biens et des services.

Fig3.12 : Les ensembles urbains de l'armature urbaine de Annaba, (URBAN, 2014).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

D’après le PDAU, en viabilisant ces petites localités périphériques, de grands espaces


publics auront lieu, ce qui participe à la modernisation du territoire Annabi. Le PDAU met,
effectivement, en place une politique de réajustement structurel et de redéploiement pour
atteindre une certaine cohérence territoriale.

Sa politique repose sur un nombre de principes comme assurer un développement


géographique urbaine équitable tout en mettant en valeur les particularités de chaque site,
offrir une certaine cohésion sociale à travers la maitrise des mécanismes d'éradication des
bidons villes et de leurs conséquences, et aussi protéger l'environnement par le
déplacement des localités des usines polluantes au effets néfastes vers d'autres sites plus
éloignés. Dans sa prospective, le PDAU pose comme objectif d'assurer la cohérence
territoriale urbaine de Annaba, ainsi qu'une dynamique urbaine équitable.

Pour ce faire, il introduit le thème de centralité avec deux différents niveaux ; Un premier
au niveau des localités et un deuxième au niveau des ensembles précités. Le thème de
centralité est entrepris dans le document du PDAU dans une perspective de moderniser le
centre actuel de Annaba, qui a besoin d'être allégé, et de réaliser des centres spécialisés au
niveau des ensembles de sortes à renforcer les embryons des centres qui se forment au
niveau des localités. Il introduit le thème de centralité jusqu'aux travaux routiers et
ferroviaires pour assurer la cohérence de ces centralités dans leurs développements, on y
propose, pour ce faire, des réajustements et des contournements qui renforcent la hiérarchie
du réseau au niveau des infrastructures routières et le raccordement du réseau ferroviaire
de la partie Est, car ce dernier s'est développé uniquement dans la partie centrale et dans la
partie Ouest (Fig3.13).

La liaison entre les différentes localités et leurs développements équilibrés et harmonieux


reste, ainsi, un objectif principal du PDAU. De fait, on y définit différents niveaux
d'articulations qui se déclinent comme suit :

▪ Annaba- le port : Le renforcement de ce lien permet le développement de


nombreuses activités dont celle de l'activité portuaire. L'articulation est
matérialisée dans le PDAU par le transport de quelques activités du port vers la
ville et inversement. Le glissement du port vers le Sud est également recommandé
afin de récupérer une importante réserve foncière.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

▪ Annaba- El Bouni- Entrée Ouest : Cette articulation concerne l'entrée Ouest de


Annaba le long de la RN 44. C'est un site qui se situe entre Annaba et Boukhadra,
il se particularise par la présence de marécages, une opportunité pour le
développement des activités économiques liées, en exemple, au tourisme
aquatique.

▪ El Bouni-Sidi Amar : Un couloir non urbanisé traversé par le chemin de fer qui
dessert l'université. Il est accessible que par le CW0. Le PDAU y prévoit la prise
en charge des friches de pauvreté par le développement d'opérations économiques.

▪ Sidi Amar-El Hadjar: Cette articulation se trouve au niveau de l'axe Annaba-El


Hadjar, et desservi par la RN16 et le CN56, le PDAU préconise pour cette
articulation des activités de type technopolitain.

▪ Hadjar Eddis- El Gantra- Oued Zied : Le développement des activités économiques


ainsi que d'autres activités de nature différente, en exemple du tourisme des lacs ou
des activités de type agro-industrielles.

▪ Kherraza-Chabbia-1er Mai 56 : Le PDAU propose pour cette articulation des


opérations mais à différentes échéances, il donne la priorité à l'injection d'activités
industrielles pour rejoindre la RN44. En deuxième lieu, on y propose d'étendre
l'urbanisation autour du bassin de Kherraza, prévu le centre de la nouvelle ville.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.13 : La maille routière de l'armature urbaine intercommunale de Annaba (URBAN, 2014).

Les actions préconisées, par le PDAU, pour le développement économique et social, elles
se déclinent en deux catégories ; Spatiales et a spatiales ou sectorielles.
A/ Spatiales :
 La purification des fonctions tertiaires et le remplacement des friches urbaines
par des fonctions d'excellence.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

 Le développement des zones d'activités, des sites et des activités économiques


des grands équipements ainsi que le développement des axes et des nœuds de
circulation.
 La prise en charge des sites contenants de l'habitat illicite, ainsi que la prise en
charge des espaces naturels en remédiant à leurs dévalorisations.
 L'amélioration du réseau viaire et du réseau ferroviaire compte tenu de leurs
importances dans l'articulation des différentes composantes de la structure
urbaine de l'agglomération de Annaba.
B/ Sectorielles :
L’Habitat :
La première action du PDAU consiste à chercher un équilibre entre les terrains où se
concentrent le promotionnel et la périphérie où est repoussé le logement social.
Le tertiaire et les services :
On y prévoit de régulariser le commerce informel à travers l'aménagement d'espaces
spécifiques. Egalement, le développement des petites opérations commerciales est prévu au
sein du secteur de l'habitat afin d'assurer un commerce de proximité tout en offrant de
l'emploi.
L’industrie :
Maitriser la mise en vente des friches industrielles afin d'étudier leurs futures utilisations
qui se basent sur le renforcement des liens entre l'université et les industries.
Le tourisme :
Le PDAU recommande de lier le tourisme au territoire et à l'environnement, il pose des
propositions comme l'établissement d'un parc aquatique aux alentours de zones humides de
l'entrée Ouest. On y prévoit également la mise en valeur des entrées Ouest, centrale, et Est
(celle de l'aéroport) de l'agglomération de Annaba. Le traitement et la restauration des
cours et des places publiques y sont également prévus, le PDAU entrevoit, également, la
multiplication du nombre des hôtels balnéaires, les jardins publics ainsi que l'introduction
des plans d'eau dans la ville comme les fontaines ou les bassins d'eau.
Le secteur universitaire :
Pour ce secteur, le PDAU pose un constat par rapport à l'évolution de l'occupation du
territoire des équipements universitaire en la qualifiant d’anarchique. On prévoit également

103
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

l'élaboration de stratégies de formation orientée vers les besoins locaux, en d'autres termes
une stratégie d'ouverture de l'université sur l'entreprise locale.
Transport et déplacement :
Le PDAU propose la modernisation et la diversification des modes de transport ainsi que la
saisie des opportunités qu'offre le réseau ferroviaire.
Les infrastructures techniques et réseaux :
Les réseaux sont présentés dans le document du PDAU comme sous dimensionnés qui ne
peuvent prendre en charge la nouvelle échelle urbaine de l'agglomération. On y prévoit,
alors, la réalisation de galeries, au niveau des grands ensemble, qui permettent l'entretien et
le redimensionnement du réseau. Le PDAU pose également le diagnostic que les terrains
inondés ont pour cause principale le sous dimensionnement des réseaux.
C'est cet ensemble d'actions, que propose le PDAU, sur le plan social et sur le plan
économique, ces actions constituent les principes du projet d'agglomération (Fig3.14).
En synthèse, le PDAU pose le fait que le territoire de l'agglomération de Annaba offre de
nombreuses potentialités pour un développement urbain accéléré. Il propose, de fait,
d'orienter cette dynamique vers les terrains relativement vulnérables face au risque
d'inondation et au dépend de leur valeur agricole. En effet, on peut lire dans le texte des
perspectives de développement urbain de Annaba (PDAU, 2008) : " S'opposer à cette
dynamique urbaine sous prétexte de préservation des terres agricoles, des broussailles, des
forêts...risque de se traduire par des assauts illicites sur ces territoires qui gagneraient à être
urbanisés de façon réfléchie que de les subir dans le cadre d'opérations de régularisation".
C'est finalement une vision réductrice du point de vue de la protection des écosystèmes
naturels et notamment hydriques. Car, le concept de développement durable appelle à des
changements dans les pratiques urbaines de façon à préserver la durabilité de
l'environnement naturel. En effet, une dynamique urbaine axée sur la préservation du
fonctionnement de l'hydrosystème suppose de nouvelles pratiques de conception.

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.14: Synthèse de l'occupation et tendances d'évolution du territoire Annabi, (PDAU, 2008).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Des solutions techniques favorisant le rapprochement du fonctionnement de


l'hydrosystème en milieu urbain au fonctionnement de l’hydrosystème en milieu naturel
peuvent être mises en œuvre notamment l'utilisation des surfaces perméables. En effet,
l'imperméabilisation des sols constitue l'un des facteurs menaçants pour le fonctionnement
de l'hydrosystème, car l’absence de surfaces capables d’absorber l’eau fait en sorte qu’elle
se retrouve en grande quantité dans les réseaux d’évacuation des eaux pluviales.
Ainsi, lors d’une précipitation, seulement 32% de l’eau est absorbée par les sols urbains, le
reste est soit évaporé (25%), soit évacué par les réseaux d’évacuation (43%). C’est donc
pratiquement la moitié des précipitations qui ruisselle en surface dans les milieux urbains.
Il faut souligner que ces proportions varient selon la densité du care bâti (Mellouk,2014).
Ainsi, Différentes alternatives axées sur la préservation de l'hydrosystème peuvent être
intégrées dans une étude prospective d'un aménagement urbain à Annaba afin de se
rapprocher le plus possible du cycle naturel de l’eau. Cependant, un développement urbain
durable requiert l'intégration de l'hydrosystème comme un élément pleinement territorial
qui peut être un vecteur d’aménagement urbain.
En somme, la question des problématiques de l'eau et celle de sa durabilité n'a finalement
pas fait l'objet d'étude dans le document du PDAU, uniquement des solutions techniques
classiques ont été proposées pour remédier aux problèmes d'inondations que connait
Annaba.

106
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

3.3. Le contexte hydraulique.

Le centre de l'agglomération de Annaba, la commune de Annaba, est considéré comme un


des foyers principaux de la wilaya avec un haut risque d'inondation (DAPE, 2014, DRE,
2019). La ville s'inscrit au fond d'une baie ouverte à l'Est sur le golf de Annaba. Elle est
baignée par la Méditerranée au Nord et à l'Est, au Sud et à l'Ouest se trouve la Seybouse
dont l'embouchure donne sur la mer au Sud-est de la ville et le lac de Fetzara. Son réseau
hydrographique se particularise par l'intensité de sa pluviométrie et par sa densité
(Fig3.15).

Oued Forcha

Oued Sidi Harb

Oued Bouhdid

Oued Boudjemaa

Fig3.15 : Réseau hydrographique de la commune de Annaba, (Lorenzo, 2014).

En effet, Annaba se caractérise par un relief très accidenté et relativement arrosé, avec 700
à 1200 mm/an (ABH, 2019). En saison des pluies, la ville de Annaba est envahie
sévèrement par les crues, la situation géographique particulière de Annaba l'expose au
risque naturel des inondations. Elle est située au piémont de l'Edough et englobe des zones
basses dont le niveau est inférieur à celui de la mer. De surcroit, des parties de la ville sont
d'un niveau inférieur à celui de la mer (-1 à -2 m).

107
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

De par leurs caractéristiques hydrodynamiques, hydro climatiques, géomorphologiques et


géologiques, les quartiers bas de la ville essentiellement situés dans les parties Nord et
Ouest de la ville, sont considérés comme des zones de stagnation des eaux et
d'accumulation des sédiments en période de pluie (DRE, 2018).

En plus de sa nature physique qui la soumet aux eaux pluviales et l'expose aux crues et à
leurs effets dévastateurs, le contexte urbain de Annaba favorise, à son tour, l'intensité des
inondations. En effet, la ville renferme des constructions datant de l'époque coloniale dont
la précarité du réseau d'assainissement a contribué à l'augmentation de la vulnérabilité de la
ville au risque de l'inondation. Les rues y sont également étroites, imperméables, avec une
population urbaine très dense. C'est des zones favorables à la stagnation des eaux et
d'accumulation des sédiments en période de crues car ils constituent des terrains plats.

De fait, “l'urbanisation anarchique sur ces terrains marécageux ne va pas sans difficultés
(engorgements lors de chaque forte pluie, inondations graves de 1982). Le creusement d'un
canal de ceinture, et plus récemment une vaste opération de débidonvillisation (Bou
Hamara), ont tenté d'y mettre un peu d'ordre" (Cote et Camps, 1988, p 12).

3.3.1. Le domaine public hydraulique.

Vers les années 1850, avant le développement urbanistique de Annaba, l'actuelle zone
portuaire était le déversoir des Oueds qui composent la plaine Ouest. Des terrains
marécageux occupaient par ailleurs, la zone basse où les embouchures des fleuves de
Boudjemâa et de la Seybouse arrivaient à la mer d'une manière diffuse (Fig3.16).

108
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.16: Réseau hydrographique initial précédant le développement urbanistique du centre de la ville


de Annaba, (Lorenzo, 2014).

A partir du 19e siècle, où Annaba a entrepris son développement urbain et a été reconnue
comme un pôle industriel, des travaux de canalisation des Oueds furent engagés. Les
terrains bien irrigués étaient destinés à la production agricole tandis que les terrains secs
étaient au profit des activités d'expansion économique, et au développement urbain.

Suivant le schéma directeur d'assainissement,

Annaba, est traversée par un réseau hydrographique dense d'environ 14 Km. Ce réseau
compte deux Oueds principaux, à savoir, l'Oued Zaafrania et l'Oued Bouhdid qui se
distinguent par des débits élevés. L'Oued Zaafrania est considéré comme étant un
collecteur urbain et l'Oued Bouhdid couvre, à son tour, un bassin versant de taille très
importante (DRE, 2019).

109
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Le schéma directeur d'assainissement, SDA2, décrit, dans son texte, la situation actuelle du
réseau d'assainissement de l'agglomération urbaine de la wilaya de Annaba. Il divise le
territoire de la wilaya en trois zones distinctes :

- La zone 1 englobe la zone côtière Nord, le centre de Annaba, la plaine Ouest 1, la


plaine Ouest 2, et Annaba, cité Rhym.
- La zone 2 correspond au pôle de Sidi Amar, d'El Hadjar, et de la station d'épuration
des salines.
- La zone 3 représente, cependant, les zones de Hadjar Eddis, Berka Zerga, El
Gantra Bergouga, Deradji Redjem, El Horeïcha, Chaïbi Larbi, El Kerma, et Station
d'épuration d'El Gantra.

Le cas d'étude de la présente recherche s'inscrit, de fait, dans la zone 1 du schéma directeur
d'assainissement (fig3.17).

..

2
Le schéma directeur d'assainissement est le résultat d'une démarche qui a nécessité le regroupement des
services de la DHW, de l'ONA et de l'URBAN. Il a pour but de discuter les problèmes situés au niveau des
réseaux d'assainissement de Annaba et d'en proposer des solutions et aménagements pour y remédier, comme
des opérations relatives à l'épuration des effluents, la mise en place des stations de pompage... Ce SDA est
établi avec une perspective allant aux horizons de 2025. L'étude de ce schéma a été lancée en 2006.

110
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.17. Situation générale du réseau d'assainissement, la zone 1, Annaba, (DHW, 2018).

111
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Annaba, zone côtière Nord.

Les réseaux d'assainissement qui déversaient, initialement, directement à la mer, ont connu
par la suite des travaux d'aménagement afin d'équiper les canalisations, dont le rejet donne
sur la mer. Quand ces dernières sont fermées, les effluents atteignent plutôt les stations de
pompage de Rizi Amor et d'En Nasr pour déverser, par la suite, dans le réseau
d'assainissement du centre-ville. Ces opérations ont eu lieu suite à la croissance
démographique de Annaba d'où l'augmentation du taux de polluants particulièrement
durant la période estivale avec la venue des touristes. La fermeture de ces vannes se passe,
justement, pendant cette période, entre les mois de Juillet et Aout (DHW, 2018).

Ce dispositif présente, ainsi, un réel danger d'inondation des quartiers du front de mer en
cas d'orage durant la période estivale car le dimensionnement du réseau d'assainissement
du centre-ville ne peut supporter la charge ajoutée des rejets qui se déversent,
habituellement, vers la mer. En outre, les réseaux d'assainissement existants ont connu des
travaux d'extension suivant la dynamique urbaine vers les collines environnantes avec des
surfaces de plus en plus imperméables. Les parties aval du réseau se trouvent, alors,
saturées avec des débordements assez fréquents et importants. On cite en exemple, l'avenue
de Benboulaid qui longe la façade maritime et qui se situe dans la zone basse des bassins
versant qui drainent la ville de Annaba. Le quartier de l'avant-port se trouve, à son tour,
submergé des eaux de pluies à chaque phénomène d'inondation. Le SDA remet en cause sa
topographie plane et le manque d'exutoire.

Annaba centre.

Cette partie de la zone 1 est limitée, dans le document du SDA, à l'Est, par la ligne de crête
de la zone côtiére Nord, à l'Ouest, elle est limitée par l'Oued Forcha et le canal Kef N'sour,
au Sud, par l'Oued Boudjemâa et enfin au Nord par la limite d'urbanisation des premiers
contreforts du massif de l'Edough. Une assiette parfaitement plane, avec une altitude
proche de la mer exepté sa périphérie Nord et Est. Ses terres sont marécageuses, elle se
sont formées à travers les années, par comblement naturel des alluvions charriés par les
affluents. Ainsi, de par sa nature, cette partie emmagasine l'eau, son rôle est défini dans le
SDA comme "stockeur d'eau".

112
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Cependant, la quête de terrains par la dynamique urbaine continue incessablement sous


l'effet de la pression démographique, a fait que ces terrains ont été convoités et drainés.

Or, la pente naturelle ne permet pas d'évacuer les débits de crues d'où les inondationstrés
fréquentes des quartiers, on en cite celui de la colonne, Oued Dheb... (DHW, 2019). Pour y
remedier, des stations de refoulement des eaux issues du réseau d'assainissement mis en
place ont été installées. Ces eaux ne peuvent atteindre la mer naturellement. Un système
qualifié de "stratégique" par le SDA car il a tenu et a pu faire face, avec l'avancement de
l'extension urbaine, à l'augmentation des flux engendrés par la croissance un nombre
d'années. Cependant, à partir des années de 2000 une grande partie de ce système, composé
de collecteurs structurants et de stations de pompage s'est retrouvé saturé avec un tracé
initial non accessible (DHW, 2019). Une nouvelle arborescence de collecteurs est définie
alors par le schéma directeur d'assainissement .

Annaba, la plaine Ouest1.

Cette partie constitue l'extension Ouest à partir du canal de ceinture de la précédente partie;
Annaba-centre. L'assiette topographique qui compose cette partie est composée de deux
formations d'aspect différent. A l'Est et au Sud, on retrouve la même nature topographique
qu'Annaba centre, à savoir, une plaine marécageuse. Cependant, la partie Nord-Ouest est
ornée de petites vallées, elle se situe, effectivement, sur les contreforts de l'Edough, les
collines de Sidi Harb et de Belaid Belkacem. Elle est décrite, d'un point hydraulique,
comme étant une surface quasi horizontale située à l'aval d'importantes pentes d'où la
nécessité d'un traitement hydraulique spécifique pour évacuer les eaux de stagnation et
remédier, de fait, au risque imminent d'inondation. Le réseau d'assainissement établi est de
type séparatif avec des collecteurs des eaux usées qui deversent dans la station de
pompage et des collecteurs des eaux pluviales qui attaignent la station de pompage. Dans
le cas de fortes crues, le canal de ceinture se trouve saturé; La hauteur des eaux atteingne le
réseau d'assainissement par les exutoires provocant, ainsi, des problémes d'inondation des
zones basses.

113
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

3.3.2. Les inondations à Annaba.

La ville de Annaba et sa périphérie, qui reposent, sur un réseau hydrographique dense,


représente un des foyers d'inondation principaux de la wilaya (DHW, 2019). Les
inondations récursives qui touchent de grands secteurs de Annaba représente l'un des
problèmes aigus pour la ville. De surcroit, les pentes raides caractérisent les versants
surplombants la basse plaine de Annaba, où il y a accumulation des sédiments et stagnation
des eaux, favorisent l'accélération des eaux de ruissellement, les crues y sont, alors,
violentes et rapides.

Les sections d'écoulement sont également insuffisantes pour évacuer les débits des crues
moyennes et fortes. C'est une région qui se caractérise, de surcroit, par de fortes intensités
pluviométriques. En exemple des inondations de 1982, où des pluies orageuses se sont
localisées aux Monts de l'Edough, elles étaient enregistrées du 10/11 au 11/11/1982 avec
35 mm en l'espace de 40 minutes engendrant de fortes crues des oueds notamment celui de
Forcha et El Aneb causant, de fait, des pertes humaines et des dégâts matériels. En somme,
les risques d'inondation à Annaba sont le résultat d'interaction de plusieurs facteurs ;
Topographiques, géologiques, hydrologiques, anthropiques et météorologiques (PNUD,
2009). Cependant, le PATW expose dans son document que le risque des inondations est
lié, exclusivement, aux débordements des Oueds et aux écoulements pluvieux, ainsi que
l'état du canal de ceinture situé au Sud de la ville qui récolte toutes les eaux pour les
évacuer vers la mer et qui ne permet plus d'assurer tous les écoulements et déborde
fréquemment. Parmi les causes anthropiques, il faut citer :

- Le manque d’entretien du réseau d'évacuation causant sa défaillance.

- Les gonflements des oueds par les décombres et les détritus.

- Des constructions qui sont réalisées sur les berges des oueds.

- L'accumulation des déchets dans les canaux et les lits des Oueds provoquent la réduction
de la capacité d'écoulement des Oueds.

114
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

En outre, la dynamique urbaine maintenue de Annaba a accentué la vulnérabilité de la ville


face aux inondations. De surcroit, cette dynamique s'est orientée vers l'Ouest et vers le Sud
de la ville occupant, de fait, une plaine de basse altitude caractérisée par la densité de son
réseau hydrographique. L'extension urbaine est conjuguée, en outre, à la disparition
graduelle du couvert végétal, le risque des inondations est, de fait, aggravé.

Le nombre d'inondation dans la wilaya de Annaba, à travers les années, témoigne de la


protection de la ville contre les inondations qui s'avère insuffisante.

Les différents ouvrages hydrauliques minimisent, en effet, le risque de débordement au


niveau des plaines Nord et Ouest, ceci dit, l'effet de ces aménagements sur la partie
inférieure du réseau hydrographique reste très limité (ABH, 2019).

Réellement, un goulet d'étranglement, un bouchon hydraulique est constitué au niveau de


la confluence du canal de ceinture avec l'Oued Boudjemâa à cause de sa capacité
d'évacuation réduite (40 m3/s), or, le débit de transit est de 220 à 300 m3/s (ONA, 2019).

3.3.3. Stratégie actuelle de prévention et protection contre le risque d’inondation.

Une série de mesures, purement techniques, ont été mises en place par les autorités de la
wilaya (APW, 2019). Parmi lesquelles, le lancement d'une étude en 2006 qui a porté sur
l'établissement d'un schéma d'assainissement et de protection contre les crues de Annaba,
des travaux en secteurs différents comme des stations de relevage, création de bassins (Zet
et Zaafrania), ainsi que des opérations de curage et de bétonnage de certains tronçons
comme celui de Kef N'Sour.

Egalement, des études ont été réalisées sur l'Oued Boudjemâa et la faisabilité de mise en
place d'un barrage excréteur sur un de ses affluents ; Qu'est l'Oued Bouhdid. Dans un
diagnostic du risque d'inondation de la ville de Annaba dressé par la DHW suite aux
inondations dévastatrices qui se sont succédées, des mesures structurelles et non
structurelles contre les inondations qui ont été entreprises par les autorités de wilaya y sont
présentées. Ce diagnostic est une partie prenante d'une étude objectivant l'élaboration d'une
stratégie nationale de lutte contre les inondations, lancée par la direction de
l'assainissement et de la protection de l'environnement, en 2014, dans le cadre d'un
programme d'appui au service de l'eau et de l'assainissement (Fig3.18).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.18: Les servitudes relatives aux risques d'inondation, (DRE, 2019).

116
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Suite aux nombreuses inondations qui ont touché l'espace urbain Annabi, des mesures
structurelles et non structurelles ont été envisagées par la DHW :

Les mesures structurelles :

▪ Le traitement des bassins versants par des opérations de déforestation et une


rectification des torrents.
▪ Le curage permanent du réseau hydrographique pour entretenir les capacités
d'écoulement des cours d'eau.
▪ Les Oueds Kouba, Sidi Harb, Bouhdid ainsi que le canal de ceinture ont connu des
travaux de recalibrage et de bétonnage.
▪ Accélérer l'écoulement des eaux émanant des bassins versants par la réhabilitation
des bassins de rétention et des retenues d'eau sur les Oueds de Kouba, Forcha et
certains affluents de l'Oued Boudjemâa.
▪ Parachèvement du réseau hydrographique dans les zones urbaines en s'appuyant sur
l'ossature du réseau des eaux pluviales.

En outre, et sur le plan institutionnel et gouvernemental, la wilaya établit des opérations de


curage des Oueds en zone à risque avant la période pluvieuse, pendant la saison hivernale
et après des phénomènes de crue. Quant au réseau d'assainissement et aux avaloirs, leurs
entretiens sont sous la charge de la société de l'eau et de l'assainissement Annaba et Taref,
(SEATA).

Les mesures non structurelles.

Les seules compagnes de sensibilisation qui se sont passées à Annaba sont établies par la
protection civile, ces mesures n'ont pas été véritablement prioritaires dans la gestion de
lutte contre les inondations (DPC, 2019). Par ailleurs, le PNUD a élaboré une étude comme
un "appui au renforcement des capacités nationales pour l'analyse des facteurs de
vulnérabilité liés aux risques et catastrophes naturelles en Algérie". Le fruit de cette étude
s'est concrétisé en la réalisation d'une carte des zones vulnérables aux inondations de la
commune de Annaba (Fig3.19). Cette carte est une préparation pour l'élaboration du plan
d'exposition aux risques (PER), et une base ultérieure pour le plan de prévention aux
risques d'inondations (PPRI).

117
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Fig3.19: Carte de vulnérabilité de Annaba face au risque d'inondation, (PNUD, 2009).

En outre, depuis Janvier 2014, un plan d'organisation et de coordination des secours lors
des catastrophes a été disposé par la wilaya de Annaba qui expose des mesures
organisationnelles, matérielles et techniques qui doivent être mises en place en cas
d'inondation. Le PDAU, à son tour, a traité la problématique des inondations dans son
étude en délimitant les secteurs non urbanisables, les terrains marécageux à faible portance,
les terrains qui sont fréquemment inondés, les bassins d'épandage des eaux usées, les
retenues collinaires, les zones des décharges publiques, les zones industrielles, les terrains
érodés et inondés par les Oueds ou chaabet (PDAU, 2006, PDAU, 2008). Cependant, c'est
l'habitat informel qui a occupé ces zones à fort risque potentiel.

118
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

In fine, la majorité des terrains qui composent le territoire Annabi doit, aujourd'hui être
diagnostiquée car ces terrains sont exposés en permanence à de nouveaux aléas climatiques
(DAPE, 2014). Cependant, le problème des inondations demeure l'un des plus importants.
En effet, Les inondations récursives qui touchent Annaba représentent l'un des problèmes
aigus pour le développement urbain de la ville (APW, 2019).

Annaba, est traversée du Sud au Nord par l’Oued Seybouse qui représente un affluent
majeur, "le Bassin que draine la Seybouse compte deux barrages de stockage, le barrage du
Cherf sur l'Oued Cherf d’une capacité de 152,7 millions de m3 et le barrage Hammam
Debbagh sur l’Oued Bou Hamdane d’une capacité de 184,3 millions de m3 qui sont utilisés
pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable" (Arif et Doumani, 2018, 35p) . D’autres
Oueds (Kouba, Meboudja, Badjimeh, Forcha…) d’importance secondaire et d’apport en
eaux moyen constituent des ressources hydriques superficielles. S’ajoutent à ces
composantes superficielles des composantes souterraines, telles que la nappe Gerbez et la
nappe d’El Hadjar. De fait, Annaba repose sur un hydrosystème très important sur le plan
des potentialités hydriques de la wilaya. Toutefois, elle compte parmi les wilayas les plus
concernées par les problèmes de l’eau, les pénuries épisodiques, les pollutions hydriques et
les inondations qui ne sont que des témoins de la détérioration du cadre de vie du citadin et
de son inconfort. Effectivement, la mémoire des Annabis retient plusieurs aléas liés à l’eau,
on cite en exemples : les inondations de 1907, 1958, 1967, 1973, 1982, 1996, 2002, 2005,
2010, 2019. Quelques inondations ont fait l'objet de modélisation dans le cadre de travaux
de recherches :
- "Modélisation des inondations du segment de l’Oued Seybouse par HEC-RAS"
(Kouidri et Labed, 2019),
- "Analyse de l’aléa pluviométrique dans la ville de Annaba" (Skhakhfa, 2009). La
plus récente des inondations à Annaba est celle de Janvier 2019 qui a causé trois
morts et des dégâts matériels considérables.
Une fréquence accrue des inondations serait l'une des causes des maladies hydriques. En
effet, les fortes inondations sont susceptibles d’entraîner, dans les cours d’eau et les
aquifères, des matières organiques et des substances chimiques. A Annaba, des maladies à
potentiel épidémique sont déclarées au niveau de la Direction de la santé et de la
population de la wilaya (Tab3.8).

119
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Effectivement, dans un rapport établi dans le cadre de la préparation de la saison estivale


2019 d'un dispositif de lutte contre les maladies à transmission hydrique MTH et les
épidémies, on peut lire une augmentation du nombre des cas atteints de ces maladies à
travers les années (2015/2016/2017 et 2018).

Tab3.8: Maladies à potentiel épidémique (2015-2016-2017-2018) (Direction de la santé et de la


population de la wilaya de Annaba, 2019).

Maladies à MDO MTH TIAC ZOONOSES


potentiel Nbre Taux Nbre Taux Nbre Taux Nbre Taux
épidémique de cas d'incidence de cas d'incidence de cas d'incidence de cas d'incidence
2015 777 119.33 09 1.38 36 5.52 13 1.99
2016 581 88.38 16 2.43 27 4.11 06 0.91
2017 860 129.58 11 1.65 28 4.21 23 3.46
2018 1062 158.58 32 4.77 21 3.13 42 6.26

Il est à noter, que ces maladies sont transmissibles, pour la plupart des cas, par l'eau. Ainsi,
l'accroissement du nombre des cas de personnes atteintes n'est que synonyme d'une
présence d'une eau polluée. Cette eau traduit, la présence d'un système d'assainissement
mal entretenu. En effet, une forte urbanisation, non maitrisée notamment sur le plan
hydraulique, entraine une augmentation de la production des déchets solides et liquides.

Plusieurs facteurs favorisent les inondations à Annaba. La plaine de Annaba est


surplombée par des versants à pentes fortes et raides favorisant le développement d’un
réseau hydrographique dense et ramifié à écoulement torrentiel temporaire sur les versants.
En effet, le cadre physique de Annaba se caractérise par des dépressions dont les pentes
sont faibles à très faibles. En effet, la moyenne est inférieure à 3% (PATW, 2014). De
surcroit, l'artificialisation des espaces naturels, à Annaba, prend un essor remarquable, les
espaces verts existants se résume à quelques espaces verts définis par le Plan Directeur
d'Aménagement et d'Urbanisme (PDAU) (Tab3.9).
Un autre type de végétation est développé dans les lits de quelques cours d'eau. Ce type de
végétation peut cependant avoir un effet de rehaussement important de la ligne des cours
d'eau lors des inondations (Beloulou, 2008).

120
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Tab3.9: Les espaces verts à Annaba, (Mebirouk, 2008).

Secteurs Types Superficie m² Epoques

I Cour de la 11707,38 Coloniale


révolution
I Jardin Boukhtouta 8030,68 Post-
Coloniale
II Axe Sidi Brahim 2679,69 Post- Coloniale
« rond point »

II Oued Edheb El 11100 Post-


Djadid Coloniale

III Placette Georges 3525, 84 Coloniale


Isaak

III Jardin Chabou Nord 32375 Coloniale

III Jardin Chabou 118853 Coloniale


Sud

IV Jardin ELHouriya 18505,77 Coloniale

V Jardin 08 mai 1945 15377,73 Post-


Coloniale
V Jardin El 116160 Post-
Moukawama Coloniale

V Axe SAFSAF 600 Post-


Coloniale
V Axe 05 Juillet 2234,42 Post-
Coloniale
V Bacs à plantes 1428, 29 Post-
SAF-SAF Coloniale

VI Jardin zeghouane 4756,44 Post-


Coloniale

Aussi, les chenaux sont aujourd'hui encombrés et obstrués par des déchets principalement
urbain et toute forme d'embâcles. Quant au réseau d'assainissement, sa majorité est en état
défaillant comme les avaloirs et les grilles qui sont colmatés. A l'Ouest et au Sud-ouest de
la ville de Annaba, la fréquence des débordements des Oueds est importante (ABH, 2019).

121
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Les diagnostics établis par la direction de l'hydraulique de Annaba posent comme cause
principale les pentes d'inclinaison fortes à l'aval de la ville centre et l'état du système
d'assainissement actuel qui est sous dimensionné et n'assure pas l'évacuation des eaux qui
proviennent de l'amont.

Des vies humaines sont menacées ainsi que leurs biens et leurs conforts. Sur le plan
architectural et culturel, il est important de signaler que l'établissement premier de la
basilique de Saint Augustin est menacé par le problème d'inondation (Lorenzo, 2014).
Effectivement, la partie inférieure du site archéologique est située dans une zone
potentiellement à risque d'inondation par l'Oued Boudjemâa. Pendant les inondations de
2012 et celles de 2019, des aires de surfaces bien importante ont connu des problèmes de
stagnation d'eau, or, des travaux de fouilles sont toujours en cours de réalisation par
l'OGEBC, l'office général de l'exploitation des biens culturels.

Ainsi, il devient nécessaire de revoir de façon globale la problématique de l’eau en


repositionnant l'enjeu de la durabilité du fonctionnement équilibré de l'hydrosystème au
cœur de la dynamique urbaine de la ville de Annaba. Les problèmes d'inondations, de
pénuries, de pollution hydrique ou encore les maladies à transmissions hydriques
s'intensifient au rythme de l'évolution de la dynamique urbaine.

En dépit de toutes les opérations et mesures de les préventions entrepris contre les
inondations, le potentiel du risque persiste. C'est un risque des inondations qui doit être
pris en charge par des mesures plutôt urbaines qui, aujourd'hui dans le cadre du
développement durable, ont montré leurs efficacités en termes d'augmentation de la
capacité de résilience des villes contre le risque des inondations tout en valorisant l'élément
eau dans la ville en le réintroduisant comme un axe majeur d'aménagement urbain. En
effet, ses composantes sont considérées non plus d’un point de vue utilitaire et comme un
seul segment de la ville, mais au contraire comme éléments structurants du milieu urbain.

122
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Annaba, le cas d'étude.

Conclusion.

Annaba fut bâtie à l'origine autour d'un promontoire de la Casbah. Puis, la ville a entamé
son extension vers l'intérieur, vers la plaine environnante qui va jusqu'aux contreforts du
massif de l'Edough. Cette extension a vu son rythme accroitre au lendemain de
l'indépendance sous l'effet de la croissance démographique, et s'est orientée vers le Sud et
l'Ouest. L'urbanisation a recouvert, de fait, l'ensemble de la plaine qui s'ouvre sur la mer,
une plaine de très faible altitude considérée comme le réceptacle des Oueds dévalant du
massif de l'Edough, on en cite ; Chaabet Zaafrania, Oued Bouhdid, oued Forcha. Une
topographie qui provoque des insuffisances pour l'évacuation des eaux pluviales.
L'urbanisation de cette partie a suscité à travers les années des crues l'une plus dévastatrice
que l'autre occasionnant, outre des dégâts matériels important, des pertes humaines. C'est
une partie de ville qui vit constamment sous la menace de se voir très souvent recouverte
par les eaux. Les inondations in situ sont une des manifestations du déséquilibre des
hydrosystèmes.

En effet, l'hydrodynamique est fortement impactée par la dynamique urbaine. Cela dit, ce
mouvement urbain est un fait inévitable dans un contexte d'accroissement démographique
remarquable qui nécessite un accompagnement urbain qui répond à ses besoins.
Cependant, la dynamique urbaine doit se faire dans le respect de l'environnement naturel et
du fonctionnement de ses écosystèmes, notamment l'hydrosystème. Une vision durable
consiste à rechercher des solutions pour répondre aux besoins du développement urbain
des villes sans pour autant compromettre le fonctionnement de l'hydrosystème.

En plus des techniques alternatives qui consistent à favoriser l'infiltration des eaux
superficielles, la mise en place de noues paysagères, les chaussées drainantes, les bassins
de rétention ou encore la réutilisation des eaux grises pour l'irrigation des espaces verts, la
préservation de l'hydrosystème doit être valorisée et intégrée comme un axe
d'aménagement urbain, un élément de qualité du cadre de vie et de bienêtre. L'intégration
de l'hydrosystème dans le milieu urbain ne peut se limiter à sa vision utilisatrice. La
stratégie de réintroduction de l'hydrosystème doit passer tout d'abord par l'évaluation des
impacts de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de l'hydrosystème pour projeter,
par la suite, une dynamique urbaine axée sur la préservation de l'hydrosystème.

123
CHAPITRE IV,
EVALUATION QUANTITATIVE SPATIOTEMPORELLE
RESULTATS, INTERPRETATION ET DISCUSSION.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

CHAPITRE IV,

EVALUATION QUANTITATIVE SPATIOTEMPORELLE, RESULTATS,


INTERPRETATION ET DISCUSSION.

Introduction.

L’outillage théorique auquel se réfère la présente recherche associe la dynamique urbaine,


comme phénomène artificiel caractérisant le processus d’urbanisation, avec l'hydrosystème
comme siège d’interférence du cycle de l’eau avec l’environnement terrestre. La
dynamique urbaine est assimilée ici à la résultante des forces (e.g. mobilité de la
population, périurbanisation, développement socio-économique, mondialisation) qui
poussent à l'action urbaine. L'hydrosystème désigne, par ailleurs, les cours d'eau et les
milieux aquatiques associés ainsi que la dynamique des flux superficiels et souterrains à
l’échelle du bassin hydrographique. Le constat aujourd’hui est que son équilibre s’épuise.
L’espace de mobilité des cours d’eau en effet est de plus en plus envahi par l’étalement
urbain avec pour corolaire l’aggravation des risques et dommages liés aux inondations, la
perte de biodiversité, la pollution hydrique et la destruction de paysages aquatiques
singuliers.
La dynamique urbaine, à Annaba, continue depuis l'Indépendance (en 1962), elle est due
essentiellement à l’industrie sidérurgique et aux besoins croissants d’une population en
augmentation rapide. Cependant, Annaba, compte, parmi les villes d’Algérie les plus
concernées par les problèmes de l’eau tels que la pénurie d’eau, la pollution hydrique et les
inondations telles celles de 2002, 2010 et 2019 qui ont eu des effets humains et matériels
dévastateurs (ANBH, Annaba, 2019). Au regard de ce contexte de croissance
démographique continue, d'une urbanisation galopante et d'un risque d’inondation aggravé
par le réchauffement climatique, la présente recherche se propose de procéder à
l’évaluation quantitative et qualitative de l'impact de la dynamique urbaine de Annaba sur
le fonctionnement des trois hydrosystèmes qui la drainent, à savoir, l’Oued Kouba, l’Oued
Forcha et l’Oued Sidi Harb. L'association de l'évaluation qualitative et l'évaluation
quantitative dans l'analyse permettrait une identification, plus correcte et plus générale, des
impacts de l'urbanisation sur le fonctionnement hydrologique des bassins versants.

124
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Le résultat attendu est de conclure à des recommandations opérationnelles en vue de la


double sécurisation de la précieuse ressource et de la population urbaine face aux risques
liés à l’eau, les inondations en particulier.

4.1. Le périmètre d'étude.

Dictée par la problématique de thèse, s'articulant autour de l'évaluation quantitative et


qualitative de l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de l’hydrosystème,
l’approche méthodologique suivie incite à travailler à l'échelle des Bassins Versants.
L'échelle spatiale est justifiée par le fait que dans sa définition, le bassin versant comprend
les activités naturelles et anthropiques qui s'y passent. Le champ spatial d'analyse est, ainsi,
plus vaste que l'agglomération. C'est une approche qui permet d'associer les territoires, les
paysages, les ambiances et leurs dynamiques.

En outre, la compréhension des interrelations qui régissent deux systèmes dynamiques de


nature bien différente, à savoir, naturelle et artificielle, et l'analyse de leurs évolutions
nécessite la mise en place d'une démarche comparative spatiotemporelle qui rend compte
des spécificités de leurs dynamiques. Cependant, la rapidité avec laquelle la dynamique
urbaine s'opère aujourd'hui et le degré d'hétérogénéité qu’elle présente, hypothèquent,
aujourd'hui, les approches classiques de cartographie et mettent l'outil de la télédétection
en avant dans la recherche urbaine (Aguejdad, 2011, Herold et al, 2005, Clarke et al, 2002,
Donnay et Unwin, 2001). En effet, Assimiler le sens des dynamiques urbaines et évaluer
leurs impacts sur l'environnement naturel en général nécessitent le recours à des procédures
de modélisation et de simulation avec une mise en exécution de méthodologie innovante et
des techniques robustes (Yang et al, 2002).

Le travail d'analyse basé sur la télédétection nécessite des images satellitaires de hautes
résolutions, l'échelle des bassins versant réduite relativement à celle de l'agglomération,
permettrait d'acquérir des images spot à haute résolution. Par ailleurs, dans le milieu
urbain, les surfaces sont rythmiquement imperméables suivant le plan de l'aménagement
urbain mis en place. De fait, les eaux de ruissellement sont plus ou moins immédiatement
drainées vers un réseau de canalisation. Ainsi, le bassin versant présente de multiples
composantes, à savoir, urbanistiques, naturelles, socio-économiques et physiques, dans le
milieu urbain.

125
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Ces composantes s'hiérarchisent et s'interconnectent à travers des corrélations complexes.


Il s'agit, donc, d'un système muni de son propre fonctionnement (Fig4.1). Les composantes
du bassin versant urbain peuvent être classées en deux catégories. Effectivement, "la
première catégorie concerne les composantes de type structurel, on en cite: La topographie
naturelle, la géomorphologie ne s'exprime que par la pente et le réseau hydraulique et
hydrographique qui communiquent généralement dans le sens amont-aval, la deuxième
catégorie concerne les composantes de type dynamiques telles que: La pluie qui est
considérée comme une composante dynamique naturelle et les aménagements urbains mis
en place qui expriment la dynamique socio-économique" (Respaud-Medous, 1999, 38p).

Fig4.1: Le bassin versant en milieu urbain (Respaud-Medous, 1999).

De ce schéma, on en synthétise que dans le fonctionnement du système du bassin versant


urbain, c'est de la composante naturelle "la pluie" que déponde la dynamique du système.
Effectivement, la logique naturelle est prépondérante à l'amont du système : La
composante essentielle dans le fonctionnement de ce système demeure la composante
naturelle, aléatoire, qu'est la pluie, c'est d'elle que dépondent la dynamique du système, la

126
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

saturation des sols, la saturation des divers ouvrages construits et donc la nature des
écoulements engendrés. De fait, les inondations sont une des manifestations du
déséquilibre du fonctionnement de l'hydrosystème.

4.1.1. Choix des bassins versants par Analyse Multicritères (AMC).

Dans le cadre du présent travail de recherche, trois bassins versants de l'ensemble des
bassins versants définis par l'analyse morphologique de Annaba, ont été sélectionnés. Ce
choix s'est établi suivant une analyse multicritère (AMC). L'objectif, à cette étape-là, est de
définir les trois bassins versants les plus représentatifs, qui servent, de fait, de socles pour
l'application de notre méthodologie de recherche qui vise, essentiellement, à vérifier si la
répartition spatiale de la dynamique urbaine que connait Annaba serait la cause du
déséquilibre du fonctionnement de l'hydrosystème.

La réalisation d’une matrice multicritère permet de comparer différentes solutions en


fonction de critères de section objectifs. En règle générale, l’objectif de l’AMC est d’aider
à prendre une décision (ou à choisir entre plusieurs solutions) dans les situations de choix
où aucune possibilité n’est parfaite et où différents critères entrent en conflit. L’idée de
base est de considérer tous les critères entrant en compte, leur attribuer une note liée à leur
importance relative, noter chaque action par rapport à tous les critères et finalement
d’agréger ces résultats (Caillet, 2003).

Par conséquent, il est nécessaire de procéder, en premier, à la détermination des critères de


sélection :

127
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Le critère n°01 : La localisation du bassin versant par rapport à la ville de Annaba.


Les bassins versants qui drainent la ville de Annaba ont un impact sur les inondations qu'a
connu le milieu urbain Annabi. Effectivement, le débordement des oueds situés au sein des
bassins versants qui surplombent la ville de Annaba a une influence directe sur les
inondations de la ville de Annaba (Tatar Braham, 2010). Nous considérons les inondations
comme indicateurs du déséquilibre des hydrosystèmes.

Le critère n°02 : L'état du réseau hydrographique du bassin versant.


Il s'agit de distinguer les bassins versants ayant un réseau hydrographique dense et ramifié
des bassins versants ayant un réseau hydrographique léger ou délayé.

Le critère n°03 : La disponibilité de l'information sur les inondations (2002-2019).


L'accès à l'information auprès des administrations n'a pas été une tâche aisée. Notons ici,
que le nombre d'informations relatif au cas d'étude diffère d'un bassin versant à un autre.

En récapitulatif, nous allons sélectionner trois bassins versants parmi les neufs présentés
par l'analyse morphologique de la wilaya de Annaba, et ce, suivant une Analyse
Multicritères (AMC). Les bassins versants sont notés sur 10 et les critères sont pondérés.
Soit, la localisation du bassin versant par rapport à la ville compte pour 5/10, l'état du
réseau hydrographique du bassin versant compte pour 3/10 et enfin, la disponibilité de
l'information compte pour 2/10 (Tab4.1).

Tab4.1 : Critères de sélection et pondération, (Mellouk, 2019).

Note du critère /10


Pondération des critères

La localisation du BV par 5
rapport à la ville de Annaba

L'état du réseau 3
hydrographique du BV

La disponibilité de 2
l'information relative au BV

128
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Le critère relatif à la localisation du bassin versant par rapport à la ville de Annaba obtient
la pondération la plus forte 5, c'est un paramètre important dans l'illustration de l'état de
l'hydrosystème. Effectivement, nous avons pris comme point de départ les inondations à
Annaba, qui sont une des manifestations du déséquilibre du fonctionnement d'un
hydrosystème. Ainsi, les bassins versants qui surplombent et drainent la ville de Annaba
sont les plus concernés. Par ailleurs, la pondération de 3 est attribuée au critère relatif à
l'état du réseau hydrographique du bassin versant, ce critère est, également, important dans
la mesure où plus le bassin versant a un réseau hydrographique dense et ramifié plus il est
plus illustratif.

Et enfin, le critère relatif à la disponibilité de l'information relative au bassin versant


obtient la pondération de 2 car plus l'information est facile d'accès plus le travail est
enrichi. Ainsi, chaque Bassin versant sera noté suivant les critères présentés. Chaque note
sera, par la suite, pondérée suivant les notes de pondération affecté à chaque critère. Il
s'agira, ensuite, de déduire les trois bassins versants qui obtiendront les trois plus fortes
notes (Tab4.2).

129
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Tableau 4.2: Tableau matriciel illustrant la sélection des bassins versants, (Mellouk, 2019).

La localisation du BV par La disponibilité de


L'état du réseau
rapport à la ville de l'information relative au Note /100 Rang /9
hydrographique du BV
Annaba BV
Le BV de l'Oued Seybouse 7 7 8 72 7
Le BV de l'Oued Boudjemâa 5 5 3 46 8
Le BV de Kef Lemette 6 8 2 58 6
Le BV de l'Oued Kouba 8 9 8 83 3

Le BV de l'Oued Zaafrania 8 6 4 66 4
Le BV de l'Oued Forcha 8 9 6 79 1
Le BV de l'Oued Sidi Harb 8 9 5 77 2
Le BV de l'Oued Bouhdid 7 9 2 66 5

6 5 1 47
Le BV de chaabet Mérsébu 9

130
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

La lecture verticale du tableau matriciel (Tab4.2) permet la lecture des notes attribuées à
chaque bassin versant suivant les critères de sélection.

Ces notes sont accordées respectivement aux bassins versants suite à un travail
bibliographique et un travail sur terrain.

- Les notes relatives au critère "La localisation du bassin versant par rapport à la
ville" ont été attribuées suivant l'influence de chaque bassin versant sur les
inondations de la ville de Annaba, notons ici que chaque bassin versant qui
draine la ville de Annaba impacte sur ses inondations. C'est les bassins versants
de l'Oued Kouba, de l'Oued Zaafrania, de l'Oued Forcha et enfin celui de l'Oued
Sidi Harb qui obtiendront la note la plus forte (8/10) car ces quatre bassins
versants qui bordent la ville de Annaba.

- En ce qui concerne les notes affectées aux différents bassins versants et suivant
le critère " l'état du réseau hydrographique du bassin versant" c'est les bassins
versants de l'Oued Kouba, de l'Oued Forcha, de l'Oued de Sidi Harb et de l'Oued
Bouhdid qui obtiendront la plus forte note (9/10). Cela peut être justifié par leurs
caractéristiques géomorphologiques. C'est les bassins versants qui se
caractérisent par des pentes faibles à très faibles à l'aval et des versants à pentes
très fortes et raides à l'amont, le réseau hydrographique est ainsi bien dense et
ramifié.

- Quant aux notes attribuées aux bassins versants relatives à la disponibilité de


l'information, elles sont justifiées par le travail de récolte d'information sur
terrain, nous avons, donc, attribué les plus fortes notes aux bassins versants dont
l'accès à l'information est le plus aisé. Ainsi, c'est les bassins versants de l'Oued
Seybouse, de l'Oued Kouba et de l'Oued Forcha qui acquièrent respectivement
les notes de (8, 8 et 6).

La note globale qu'a obtenue chaque bassin versant a été calculée suivant la formule
suivante :

131
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Note G = (La note relative au critère "localisation"* 5) + (la note relative au critère "état
du réseau hydrographique"*3) + (la note relative au critère "disponibilité de
l'information"*2).

Partant, les notes globales ont été agencées suivant un ordre progressif, les trois
premières notes renseignent sur les trois bassins versants :

▪ Qui drainent la ville de Annaba ayant de fait un impact sur les inondations à son
niveau.

▪ Ayant un réseau hydrographique dense et ramifié.


▪ Les informations relatives à ces derniers sont disponibles.
En conséquent, les bassins versants de l'Oued Kouba, de l'Oued Forcha et enfin de
l'Oued Sidi Harb ont été choisis comme cas d'étude.

Les trois bassins versants appartiennent au versant Sud de l'Edough. Ils surplombent la
ville de Annaba et se particularisent par une grande dépression constituée par une série
de koudiats et de collines. On y distingue, ainsi, la plaine Nord drainée par l'Oued
Kouba, et la plaine Ouest drainée par l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb. C'est une zone
qui se distingue par la série des alternances des roches cristallophylliennes (gneiss,
micaschistes, etc.), une série, très tectonisée, se caractérise par une fissuration bien
marquée le long des failles donnant naissance à un réseau hydrographique dense et à
l’émergence de quelques sources (PDAU, 2008).

4.1.2. Acquisition et traitement des données satellitaires.

Classiquement, le suivi et l'analyse des dynamiques urbaines des territoires sont réalisés
sur la base de données sur les recensements de la population ou sur la base de données
sur l'occupation du sol existantes (Castel, 2004). Cependant, avec le développement des
capteurs satellitaires qui a mené à la production des images satellitaires à très hautes
résolutions spatiales, la télédétection devient un outil incontournable et très sollicité
dans le suivi des changements de l'occupation du sol et des dynamiques urbaines
(Skupinski et al, 2009).

132
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Les images satellitaires qui concernent les bassins versants de l'Oued Kouba, de l'Oued
Forcha et celui de l'Oued Sidi Harb sont obtenues par un même capteur (Landsat 7
ETM+), et ainsi, une même géométrie d'observation. L'utilisation d'un même capteur
épargne, de fait, quelques corrections géométriques.

En effet, les prises de vue ne se font pas dans des coordonnées calées, avec exactitude,
sur les systèmes de projection cartographique standards. De surcroit, des facteurs
influent sur la géométrie d'observation de chaque capteur satellitaire, comme les effets
de rotondité de la terre, les déformations dans les périphéries de l'image dues
essentiellement aux variations d'inclinaison du capteur. Les images satellitaires
obtenues sont dépourvues de couvert nuageux (période d'acquisition entre le mois de
Mai et le mois de Juillet). De ce fait, les ombres portées sont négligeables, un point
important pour le travail des classifications supervisées qui suit.

En effet, la classification dépend de la qualité et des propriétés des images satellitaires.


Par exemple, dans un paysage de zone urbaine, on devra définir une classe zone urbaine
au soleil et une classe de zone urbaine ombragée, cette séparation en sous classes rend
le procédé plus complexe. Le choix d'une période d'acquisition dépourvue de couvert
nuageux évitera cette séparation et le recours au prétraitement topographique.

Dans l'étude des changements de l'occupation du sol à travers des données satellitaires
la période d'acquisition des images est très importante. C'est effectivement, les images
prises pendant les mois les plus ensoleillés de l'année que le contraste est le plus
significatif entre les objets urbains et les objets non urbains. Aussi, l'acquisition
d'images satellitaires dans la même période de l'année est recommandée pour l'étude
diachronique. Cela réduit les erreurs liées aux variations saisonnières, au changement
phrénologique de la végétation, aux différences d'angles solaires et aussi à la différence
d'humidité des sols.

Cependant, les images satellitaires disponibles sur l'USGS et sur Google-earth de la


zone d'étude pour l'année 2002 sont d'une résolution très faible, et donc inutilisables
dans le cadre de la présente recherche.

133
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Par conséquent, une demande a été adressée à l'INCT (Institut national de cartographie
et de télédétection) qui a fourni une série d'images aériennes, datant de 2002, couvrant
l'ensemble des trois bassins versants de la zone d'étude (Fig4.2).

Un travail d'assemblage de ces images a été réalisé par la suite avec l'outil ArcGIS
(Arcmap 10.3). La phase suivante de prétraitement des images satellitaires et
l'assemblage des photographies aériennes a consisté au géoréférencement des cartes.
C'est une procédure qui consiste à indiquer les coordonnées géographiques connues d'un
nombre suffisant de points sur l'image que l'on traite (Audelan et al, 2016).

Une fois la carte rattachée à un système de coordonnées connu, elle est prête pour être
utilisée dans l'analyse spatiale. Le géo référencement est un principe fondamental et de
base de tout travail avec les systèmes d'informations géographiques (SIG). Il permet la
superposition de plusieurs couches de données SIG sur la surface de la terre.

134
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig4.2 : Photographies aériennes, avant assemblage, qui couvrent la zone d'étude (BVs de l'Oued
Kouba, de l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb), (INCT, 2018).

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Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

4.1.3. Délimitation de la zone d'étude et profil hydrographique.

La carte IV.1 a été réalisée avec Arcmap 10.3 (ArcGIS) dans l'objectif de délimiter la
zone d'étude et les réseaux hydrographiques associés. La zone d'étude est constituée de
trois bassins versants, à savoir, le bassin versant de l'Oued Kouba, le bassin versant de
l'Oued Forcha, et enfin celui de l'Oued Sidi Harb. La carte montre le réseau
hydrographique dépourvus de toutes modifications anthropiques (travaux de
canalisation, de calibrages...). La délimitation des bassins versants ainsi que leurs
réseaux hydrographiques respectifs est réalisée à partir du Modèle Numérique d'Altitude
(MNA) disponible pour la région d'étude. Les MNA contiennent toute l'information
géométrique et radiométrique pertinente requise pour partitionner les bassins versants et
délimiter le réseau hydrographique. Le modèle numérique d'altitude est créé à partir
d'une série de points qui recueillent des données d'un altimètre ou d'un GPS. Des
hauteurs sont interpolées entre les points. Le fond satellitaire a été par la suite ajouté
pour intégrer la zone d'étude délimitée dans son environnement urbain et paysager.
L'image satellitaire est téléchargée depuis Google-earth. Les bassins versants sont
spatialement limitrophes, situés dans le versant Sud du mont Edough dont la
particularité réside en sa nature géologique (alternances de roches cristallophylliennes,
Gneiss, micaschistes, etc.) qui lui confère un réseau hydrographique riche et dense
(Chafai et al, 2005). Les différents bassins versants possèdent des caractéristiques
géomorphologiques et climatiques quasi identiques. La similarité de leurs
caractéristiques facilite la comparaison de l’impact de l'urbanisation sur le processus
d’écoulement dans chacun d’eux. L’évaluation quantitative et qualitative de la
dynamique urbaine de la zone d'étude se réfère à une série de neuf images satellitaires à
haute résolution spatiale espacées d'une période de (± 8.5 années) qui montrent
l'évolution de l'occupation des sols, l’intervalle de temps d’étude est 2002 - 2019.Les
images satellitaires de 2010 et de 2019 sont téléchargées depuis le site de l'USGS 1
(United States Geological Survey), une plateforme qui fournit, depuis son Data Set,
une large gamme d'images satellitaires.

1
https://earthexplorer.usgs.gov/

136
137
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation quantitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

4.2. Analyse quantitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur


la durabilité des hydrosystèmes.

Dans le cadre de la présente recherche, il est fait référence à deux systèmes dynamiques,
évolutifs et de nature différente : la dynamique urbaine d’une part et l’hydrodynamique ou
dynamique d’un hydrosystème d’autre part. La dynamique urbaine est assimilée à la
résultante des forces (e.g. mobilité de la population, périurbanisation, développement
socio-économique, mondialisation) qui poussent à l'action urbaine (Bouzahzah, 2015).
L'hydrosystème désigne, les cours d'eau et milieux aquatiques associés ainsi que la
dynamique des flux superficiels et souterrains à l’échelle du bassin hydrographique. Le
constat aujourd’hui est que le fonctionnement de l’hydrosystème est contraint par la
dynamique urbaine. Cela génère des inondations, la perte de biodiversité, la pollution
hydrique et la destruction de paysages aquatiques singuliers. Pour rappel, ce travail de
thèse stipule que la dynamique urbaine serait dommageable au bon fonctionnement des
hydrosystèmes moins de son propre fait, que par sa distribution spatiale interférant avec la
géographie et la dynamique de l’eau au sein des bassins versants. Le travail d'analyse qui
suit confronte la dynamique urbaine, comme phénomène artificiel caractérisant le
processus d’urbanisation, avec l'hydrosystème comme siège d’interférence du cycle de
l’eau avec l’environnement terrestre.

L'objectif principal consiste en l'évaluation quantitative et qualitative de l'impact de la


dynamique urbaine sur l'équilibre du fonctionnement de l'hydrosystème. La première étape
de l'évaluation est détaillée dans le présent chapitre, à savoir, l'évaluation quantitative de
l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement des trois hydrosystèmes, a comme
principal objectif d’apprécier la répartition de cet impact en termes de surface et de densité
urbaine à travers les trois bassins versants d’étude. La méthode consiste à i) l’analyse
diachronique de trois générations d’images satellitaires à l’aide du logiciel Arcmap
(ArcGIS) ; ii) calcul et comparaison des indices hydrologiques (débits de pointe et temps
de concentration).

4.2.1. Analyse diachronique de la dynamique urbaine par images satellitaires.

L’analyse spatiale diachronique consiste à comparer des images entre elles (cartes : 4.2-
4.3- 4.4).

138
139
140
141
De prime abord, les premières observations permettent de diagnostiquer une dynamique
urbaine continue durant l’intervalle de temps d’étude (2002-2019). Le taux d'urbanisation,
cependant, et le mode d'expansion diffèrent d'un bassin versant à un autre.

Aussi, il peut être aisément constaté que la dynamique urbaine de la zone d'étude s'est faite,
dans l'ensemble des trois bassins versants, par extension de ses limites plus ou moins
continue. L'analyse des orientations de l’évolution de l'occupation de sol entre 2002 et
2019 montre que les directions des axes des trois différentes dynamiques urbaines sont
orientées Sud-Ouest, vers les versants Sud de l'Edough.

C'est une dynamique urbaine qui peut être assimilée, à un feu de forêt comme l’exprime
Enault : « la ville consume les surfaces les plus proches tout en envoyant des mèches
enflammées sur de longues distances, ces dernières sont à l’origine de nouveaux feux
secondaires agissant comme le foyer principal. Tout comme un processus de diffusion
classique, l’étalement urbain procède donc par contagion » (Enault, 2003, 54p).

Les trajectoires de la dynamique urbaine prennent siège, d'après l'analyse des différentes
cartes, essentiellement dans les parties plates des bassins versants, dans les lits majeurs des
cours d'eau principaux et secondaires. La dynamique urbaine se produit, en grande partie
au détriment de la végétation et des espaces naturels.

De surcroit, on remarque, à travers ces images satellitaires, qu'au fur et à mesure


qu'avance le front de la dynamique urbaine, le réseau hydrographique apparent s'estompe.
La visite de terrain a, effectivement, permis de confirmer que les cours d'eau principaux, à
savoir, l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb ont connu des travaux
d'endiguement et de rectification. Ils sont acheminés dans des canalisations visibles
(Fig4.3). Tandis que, les rivières les plus modestes, de second ordre, ont été enterrées.

142
(1) (2)

(3)

Fig4.3: Endiguement des cours d'eau principaux des trois bassins versants de la zone d'étude,
(Mellouk, 2019).

L'artificialisation des rivières principales des trois bassins versants qui drainent la ville de
Annaba représente un réel danger et a favorisé, en partie, la vulnérabilité de la ville aux
inondations en cas de fortes crues. Effectivement, les cours d'eau principaux des bassins
versants de l'Oued Kouba, de l'Oued Forcha, et de l'Oued Sidi Harb ont perdu, toutes
possibilités d'épanchement de leurs trop-pleins en cas de crues.

Finalement, la ville est protégée tant que la hauteur du ruissellement des eaux au sein de
l'endiguement ne dépasse pas la hauteur des digues. Une protection qui connait très vite ses
limites car à l'accroissement de l'intensité des précipitations, la ville se retrouve submergée
d'eau créant ainsi des paysages de véhicules et de marchandises flottants, c'est le cas des
inondations de Janvier 2019 (fig4.4).

143
Fig.4.4: Arrêt sur image, Inondations de Janvier 2019 (cité Mars, Sortie de Annaba vers Guelma et
S/Ahras), (Mellouk, 2019).

En outre, par la création de chemins artificiels d'écoulement, l'urbanisation tend à réduire le


temps de concentration2, qui a un impact direct sur le risque des crues par l'augmentation
des débits à l'exutoire des bassins versants (Fig.45).

Fig4.5: Effets de l'artificialisation des cours d'eau sur le temps de concentration et le débit de pointe
(Wasson et al, 1998).

2
Le temps de concentration est le temps nécessaire pour permettre à l'eau de ruisseler du point le plus haut
d'un bassin versant jusqu'au point le plus bas de ce dernier (STAMPFLI, 2007).

144
Effectivement, ces chemins artificiels ont la particularité d'être des chemins directs avec
moins de rugosité et moins élevés que les surfaces naturelles. L'impact majeur de
l'artificialisation des collecteurs naturels des eaux de surfaces, ou la "chenalisation"
(recalibrage, réalignement, endiguement, rectification, curage) est l'homogénéité des
conditions d'écoulement.

L'impact de l'artificialisation des cours d'eau combiné à d'autres facteurs, comme le non-
respect de l'entretien et du nettoyage régulier des ouvrages hydrauliques expliquent en
partie, la récurrence des inondations que connait la ville de Annaba. De surcroît, sur le plan
écologique, l'artificialisation des cours d'eau menace la durabilité du fonctionnement de
l’hydrosystème. Effectivement, le cours d'eau est un milieu vivant et doit être considérée
dans sa dynamique fluviale et ne peut être cloisonné, séparé de son environnement, du
bassin versant qui l'alimente et en particulier de son lit majeur et de sa nappe phréatique
avec lesquels il entretient des échanges indispensables à son fonctionnel. Effectivement,
l'urbanisation tend à créer une uniformisation des milieux d'eau, alors que la diversité est
nécessaire à l’accomplissement des principales phases du cycle biologique de nombreuses
espèces (Oertli et al, 2019).

L'alternance des crues et des étiages, le transport solide et la diversité des habitats
aquatiques sont indispensables à la durabilité du fonctionnement du cours d'eau, en leurs
absences, la pollution de ces espaces augmente et c'est le cas des cours d'eau principaux de
la zone d'étude (Fig4.6, Fig4.7 et Fig4.8).

145
Photo prise en 2019, source Mellouk. Photo prise en 2009, source Beloulou.

Fig4.6: Etats du cours d'eau de l'Oued Kouba.

Photo prise en 2019, source Mellouk. Photo prise en 2009, source Beloulou.

Fig4.7: Etats du cours d'eau de l'Oued Forcha.

146
Photo prise en 2019, source Mellouk. Photo prise en 2009, source Beloulou.

Fig4.8: Etats du cours d'eau de l'Oued Sidi Harb.

Par ailleurs, et à travers l'analyse des différentes images satellitaires de 2002,2010 et de


2019, on constate que le réseau viaire se densifie et se développe suivant deux axes, un
premier perpendiculaire à la pente du talweg et un deuxième parallèle à cette dernière. En
suivant l'axe perpendiculaire à la pente, le réseau viaire a constitué un véritable obstacle à
l'écoulement des eaux qui sont, par le fait, acheminées vers des passages artificiels.

La voirie se développant parallèlement à la pente n'est pas dépourvue de conséquences sur


l'équilibre de l'hydrosystème. Effectivement, le réseau routier, marqué par son
imperméabilité, achemine les eaux de ruissellement vers les points exutoires en aval avec
des vitesses importantes. Pouvant ainsi engendrer des effets dévastateurs pour le milieu
naturel et pour le milieu urbain.

4.2.2. Evaluation de l'impact de la dynamique urbaine sur les indices hydrologiques


(débit de pointe et temps de concentration).

Dans le but de quantifier l'impact de la dynamique urbaine sur la dynamique de


l'hydrosystème, l'évolution de l'urbanisation est rapportée à la réponse hydrologique des
bassins versants urbains par le calcul du temps de concentration (Tc) et du volume des
débits à l'exutoire (Q).

147
Les effets les plus fréquents de l'urbanisation sur l'hydrologie en général sont la diminution
des temps de concentration et l'augmentation du débit à l'exutoire. Cela dit, l'intensité de
l'impact de l'urbanisation peut varier selon le contexte. En effet, les caractéristiques
géographiques, morphologique, climatologique ou encore l'historique urbain de chaque
contexte peut influencer sur l'intensité de l'impact de l'urbanisation (Salavati, 2015).

Pour rappel, le temps de concentration est le temps nécessaire à l'eau pour ruisseler du
point le plus haut d'un bassin versant jusqu'au point le plus bas de ce dernier. Le temps de
concentration (Tc) peut être déduit de mesures sur le terrain ou estimé par des formules
empiriques (Stampfli, 2007). En règle générale, le temps de concentration est utilisé pour
mesurer la réponse d'un bassin versant à un événement pluvieux. La réponse hydrologique
décrit la réaction d'un bassin versant sollicité par un événement pluvieux, elle peut être
nulle, ce qui traduit une absence de crues, et une absence de modifications de l'écoulement
ou dans le cas contraire, positive.

Le temps de concentration résume les processus suivants :

 (Th), le temps d’humectation ; qui est le temps nécessaire à l'imbibition par le sol
de l'eau précipitée avant qu'elle ne ruisselle.
 (Tr), le temps de ruissellement ou d’écoulement ; qui est le temps qui correspond à
la durée d'écoulement de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons du sol
jusqu'à un système collecteur, qu'il soit naturel comme un cours d'eau ou artificiel.
 (Ta), le temps d’acheminement ; ou le temps mis par l'eau pour se déplacer dans le
système de collecte jusqu'à l'exutoire (Frossard et Oertli, 2013).
Les surfaces urbanisées, caractérisées par des zones imperméables à l'eau, augmentent le
volume de l'eau écoulé à l'exutoire d'un bassin versant, réduisent les infiltrations des eaux
et diminuent, de fait, le temps de concentration (Tc). Effectivement, l'évaluation de l'effet
de l'urbanisation sur le temps de concentration montre que l'urbanisation a un impact
considérable sur le temps de concentration, la conversion de la surface terrestre de
rugueuse (état naturel) à lisse ou de perméable à imperméable fait que le temps de
concentration soit plus court (Laterrasse, 2018).

148
Il existe, par ailleurs, une corrélation négative entre le temps de concentration (Tc) et le
débit à l'exutoire des bassins versants, ce dernier défini comme étant le débit maximal d'un
bassin versant pour une précipitation donnée (Jourget, 2014). Effectivement, avec la
diminution du (Tc) le débit de pointe croit remarquablement, " La réduction des temps de
concentration a pour conséquence d'élever considérablement les débits de pointe. Elle
augmente la sensibilité des bassins versants aux pluies. Selon certaines études, la réduction
des temps de réponse peut conduire à une multiplication du débit de pointe par un facteur
allant de 5 à 50" (Beseme, 1995, 40p) (Fig4.9).

Fig4.9: Débit de pointe et temps de concentration, (Astee, et al, 2013).

Ces indices hydrographiques, à savoir le temps de concentration (Tc) et le débit de pointe


(Q), dépendent de plusieurs paramètres comme la topographie, la géologie, la pente et
notamment l'occupation du sol (Nestor-Raul, 2014).

149
Dans le cas d'étude c'est l'impact de l'occupation du sol sur, le temps de concentration et le
débit de pointe, qui est mis en avant vu que les trois bassins versants concernés par ce
présent travail de recherche, l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb sont très
proches spatialement et en termes de caractéristiques géomorphologiques et
climatologiques. Cela a permis de diminuer l'effet de ces caractéristiques et de ne retenir
que celui de la dynamique urbaine.
De prime abord, il est essentiel de préciser que les bassins versants étudiés ne disposent
pas de moyens de mesure de la majorité des paramètres hydrologiques (la hauteur des
eaux lors des inondations, les débits de pointes...) (Beloulou, 2008, ABH de Annaba,
2019). Le recours, ainsi, aux méthodes empiriques (calcul se basant sur des formules) de
transposition de la donnée a été indispensable.

Le calcul du temps de concentration (Tc) est réalisé pour les trois bassins versants
étudiés à trois dates, 2002, 2010 et 2019. L'analyse des valeurs du (Tc) rapportées à la
dynamique urbaine permet d'apprécier, quantitativement l'impact de cette dernière sur le
temps de concentration (Tc) des trois bassins versants.

Le temps de concentration (Tc) de chaque bassin versant est calculé pour chaque année
considérant une moyenne de précipitations (i), de (45 mm/h), calculée pour une période de
retour de 10 ans, par Beloulou, dans son travail de thèse3 de doctorat en hydrologie.

Cette donnée est indispensable pour le calcul du temps de concentration, détaillée dans le
paragraphe qui suit. La même valeur (i= 45mm/h) a été adoptée pour le calcul des
différents temps de concentration afin de mieux apprécier les résultats de l'impact urbain
sur la variation du temps de concentration et d'analyser, l'impact de la dynamique urbaine
sur le fonctionnement des hydrosystèmes des bassins versants étudiés.

Le changement de la réaction des bassins versants face aux précipitations d'une même
intensité (i) est, ainsi, analysé à travers les résultats des calculs. Il existe dans la littérature
plusieurs méthodes de calcul du temps de concentrations d'un bassin versant, les équations
de Passini, 1998, Papadakis et Kazan, 1986, Mocks, 1972, Kirpich, 1940.

3
Thèse soutenue en Décembre 2008, à l'Université Badji Moukhtar, Annaba, département de l'hydraulique,
par Laroussi BELOULOU.

150
Le choix s'est porté sur la formule la plus récente de Wolfe, 2006, qui fait intervenir le
pourcentage de la partie imperméable dans le calcul.

La formule utilisée dans le travail d'évaluation qui suit se présente comme suit :

"Tc = 0.31×L0.483/(Cd×it)0.519×I0.135

Cd = (0.9 × IMP) + (1.0 − IMP) × Cu

Tc : Temps de concentration (min).

L : Longueur du plus long parcours (ft).

Cd : Coefficient de ruissellement de la partie développé du bassin.

it : Intensité de pluie à l’instant t (in/h).

I : Pente du plus long thalweg (ft/ft).

IMP : Pourcentage de la partie imperméable exprimé en décimal (de 0.0 à 1.0).

Cu : Coefficient de ruissellement de la partie non développé du bassin. " (Wolfe, 2006,


Beloulou 2008).

Les résultats de calcul sont dressés dans le Tableau 4.3 ci-après.

Tab4.3 : Evaluation du temps de concentration des bassins versants de O-Kouba, O-Forcha et O-Sidi
Harb à une intensité (i), (Mellouk, 2019).

Temps de concentration 2002 2010 2019 Variation de la


(Tc), en (min) valeur de (Tc)
en (%).
BV de l'Oued Kouba 55,5 53,5 48 -13.5

BV de l'Oued Forcha 58.5 56 52 -11

BV de l'Oued Sidi Harb 62 52 56 -9.7

151
La lecture verticale des valeurs des temps de concentration dressées dans le tableau 4.3
permet de comparer les résultats de calcul du Tc entre les trois bassins versants suivant
l'année d’étude. Effectivement, chaque bassin versant de la zone d'étude se distingue par un
temps de concentration (Tc) spécifique.

En 2002, le temps de concentration du bassin versant de l'Oued Sidi Harb 62 min


est le plus lent relativement aux temps de concentration des bassins versants de l'Oued
Forcha et de l'Oued Kouba, ce dernier connait, par ailleurs, le temps de concentration le
plus rapide.

En 2010, les valeurs changent, les temps de concentration de l'ensemble des


bassins versants ont diminué, le bassin versant de l'Oued Forcha a, cependant, le temps de
concentration le plus lent 56 min, et le bassin versant de l'Oued Sidi Harb a, en cette même
année, le temps de concentration le plus court.

En 2019, le temps de concentration le plus court correspond au bassin versant de


l'Oued Kouba 48 min, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb connait, cependant, le temps
de concentration le plus lent 56 min.

La lecture verticale de la variation du temps de concentration admet que tous les trois
bassins versants ont connu une diminution de leurs temps de concentration entre 2002,
2010 et 2019. Le bassin versant de l'Oued Kouba connait la diminution la plus rapide de
son temps de concentration, comparé aux deux autres bassins versants. La diminution du
temps de concentration du bassin versant de l'Oued Sidi Harb est, cependant, la plus lente.

Par ailleurs, la lecture horizontale du Tab4.3 illustre l'évolution du (Tc) de chaque bassin
versant en 2002, 2010 et 2019. Les bassins versants de l'Oued Kouba et de l'Oued Forcha
connaissent une diminution continue du Tc. Le bassin versant de l'Oued Kouba enregistre
une diminution de -13.5%, et l'Oued Forcha de -11%. Le bassin versant de Sidi Harb a
connu également une diminution du Tc de -9.7% entre 2002 et 2019. Cependant le rythme
de régression n'est pas continu, puisque la valeur de (Tc) qui était de 62min en 2002, est de
52 min en 2010 puis de 56 min en 2019.

152
La diminution du temps de concentration s'est effectuée dans les trois bassins
versants aux dates étudiées. Cela est dû à l'évolution de la dynamique urbaine.
Cependant, la variation de temps de concentration est spécifique à chaque bassin
versant.

Le calcul du volume des débits à l'exutoire des différents bassins versants.

Ces calculs sont réalisés, suivant la formule de Caquot qui relève d’une méthode
empirique fréquemment utilisée par les hydrologues pour la détermination des débits à
l'exutoire des bassins versants, Elle est appelée également la méthode superficielle (Bennis
et al, 2005). C'est une formule qui fait intervenir tous les mécanismes de l'écoulement,
comme le coefficient de ruissellement, dans le calcul (Bizudi Bazola, 2011). La formule
empirique de Caquot pour le calcul du débit de pointe est donnée comme suit ;

"Q (F) = K 1/u. I v/w. C 1/u. A w/u

Où :

Q – Débit brut en m 3/s


F – la fréquence de dépassement (année-1).
I –la pente moyenne du bassin versant (m/m).
C – le coefficient de ruissellement (surface imperméable/ surface perméable).
A – la superficie du bassin versant (ha).
K,u,v,w – coefficients dépendant de la loi de Montana a(F) şi b(F)
K= 0.5b (f).a (f)
6.6

u= 1+ 0.287.b (f)

v= -0.41.b (f)

w= 0.95+0.507.b(f)" (Badea et al, 2002, Ourahou 2009, Outfarouin, 2013).

153
Le tableau 4.4 présente les résultats de calcul suivant la formule de Caquot du volume des
débits à l'exutoire des différents bassins versants en 2002, 2010 et 2019.

Tab4.4: Calcul des débits à l'exutoire des bassins versants de O-Kouba, O-Forcha et O-Sidi Harb
suivant la formule de Caquot, (Mellouk,2019).

Débit de pointe (Q) en 2002 2010 2019 Variation de


(m3/s) la valeur de
(Q) en (%).
BV de l'Oued Kouba 86.93 116.24 227.68 161.91

BV de l'Oued Forcha 208.52 217.86 326.96 56.8

BV de l'Oued Sidi Harb 81.00 267.92 199.46 146.25

La lecture verticale du Tab4.4 permet de comparer les valeurs du débit à l'exutoire des
différents bassins versants suivant en 2002, 2010 et 2019.

En 2002, c'est le bassin versant de l'Oued Forcha qui présente une forte valeur du
débit 208.52 m3/s relativement aux deux bassins versants de l'Oued Kouba et de l'Oued
Sidi Harb.

En 2010, les valeurs des débits à l'exutoire des bassins versants de l'Oued Kouba et
de l'Oued Sidi Harb ont significativement augmenté et particulièrement celle de Sidi Harb
qui est passée de 81 m3/s à 267.92 m3/s. Le bassin versant de l'Oued Forcha a, cependant,
vu la valeur de son débit très faiblement augmenter.

En 2019, le débit à l'exutoire du bassin versant de l'Oued Forcha a atteint 326.96


m3/s, et celui de l'Oued Kouba 227.68 m3/s. Cependant, le débit à l'exutoire du bassin
versant de l'Oued Sidi Harb a diminué jusqu’à atteindre 199.46 m3/s.

En comparant l’évolution des débits à l'exutoire des différents bassins versants


entre 2002, 2010 et 2019, il apparait que ce débit connait une augmentation maintenue et
assez rapide dans le bassin versant de l'Oued Kouba relativement aux deux autres bassins
versants.

154
Par ailleurs, le débit à l’exutoire du bassin versant de l'Oued Forcha connait, le
rythme d'évolution le moins rapide.

La lecture horizontale du Tab4.4, permet d’apprécier l'évolution du volume du débit à


l'exutoire de chacun des bassins versants séparément.

- Le volume du débit à l'exutoire du bassin versant de l'Oued Kouba continue à


augmenter d'une progressivement entre 2002, 2010 et 2019.

- Le bassin versant de l'Oued Forcha connait une évolution continue mais


cependant relativement lente.

- Le rythme d'évolution du volume du débit à l'exutoire du bassin versant de l'Oued


de Sidi Harb semble irrégulier. Entre 2002 et 2010, la valeur du débit a plus que triplée, le
volume du débit est passé de 81m3/s à 267.92 m3/s, tandis qu'entre 2010 et 2019, il a
connu une évolution négative de -25.55%.

En règle générale, la diminution du temps de concentration fait augmenter l'amplitude du


débit de pointe et le rend hâtif, son augmentation produit l'effet inverse (Bounab, 2010).
Ces propriétés sont utilisées pour vérifier les résultats de calcul du temps de concentration
et du débit de pointe, précédemment détaillés. Dans le cas correct, la diminution du temps
de concentration dans un bassin versant correspond à l'augmentation du volume du débit à
son exutoire.

La comparaison des tableaux (4.3) et (4.4) montre ce qui suit ;

Le bassin versant de l'Oued Kouba, enregistre en 2002 un débit de 86.93 m3/s avec
un temps de concentration de 55.5 min. En 2010, le débit a augmenté à 116.24 m3/s
cependant le temps de concentration a diminué à 53.5 min, tandis qu’en 2019 le volume du
débit à l'exutoire a nettement progressé atteignant 227.68 m3/s tandis que le temps de
concentration a diminué à 48 min.

Le volume du débit à l'exutoire du bassin versant de l'Oued Forcha est de 208.52


m3/s, en 2002, avec un temps de concentration de 58.5 min. En 2010, la valeur du débit a
augmenté à 217.86 m3/s tandis que le temps de concentration a diminué à 56 min. En 2019,
le débit est de 326.96 m3/s tandis que le temps de concentration est de 52 min.

155
Ces résultats sont valables pour le bassin versant de l'Oued Sidi Harb qui, en 2002, a
un débit de 81 m3/s et un temps de concentration de 62 min. En 2010, le débit a augmenté
remarquablement et a atteint la valeur de 267.92 m3/s tandis que le temps de concentration
a diminué à 52 min. Par ailleurs, en 2019, le volume du débit à l'exutoire a diminué à
199.46 m3/s et le temps de concentration a augmenté à 56 min.

Les calculs sont, ainsi, vérifiés par la confirmation d'une corrélation négative entre la
diminution du temps de concentration (Tc) et l'augmentation du volume du débit à
l'exutoire des bassins versants.

In fine,

Le calcul des indices hydrologiques des trois bassins versants concernés par le présent
travail de recherche, à savoir, le bassin versant de l'Oued Kouba, le bassin versant de
l'Oued Forcha et le bassin versant de l'Oued Sidi Harb, a permis de conclure au fait que
face à une même intensité de précipitations chacun des trois bassins versants se distingue
par son propre temps de concentration et son propre débit de pointe.

Cela dit, à travers les années de 2002, de 2010 et de 2019, les bassins versant ont vu
augmenter le volume des débits à leurs exutoires et diminuer leurs temps de concentration.
Cependant, le rythme de régression des temps de concentrations et celui de l'augmentation
des débits de pointe sont spécifiques à chaque bassin versant.

Ces rythmes ne sont pas continus dans les trois bassins versants. En effet, le bassin versant
de l'Oued Sidi Harb a vu son temps de concentration diminuer entre 2002 et 2010 et
s'accroitre entre 2010 et 2019. De même, le calcul de son débit de pointe a permis de
constater que le volume du débit de pointe à l'exutoire du bassin versant de Sidi Harb s'est
accentué entre 2002 et 2010, et il a diminué entre 2010 et 2019.

La réponse hydrologique des bassins versants, présentée par le calcul du Tc et Q est ainsi
rapportée, dans l'analyse qui suit, à la dynamique urbaine des bassins versant, et ce afin de
rechercher des éléments de réponses à l'irrégularité des rythmes d'évolution de ces
paramètres dans les bassins versants concernés par le présent travail de thèse.

156
Dynamique urbaine et indices hydrologiques.

La confrontation des indices hydrographiques avec la dynamique urbaine se fait en deux


étapes.

Etape 1 : l'appréciation de l'évolution de l'emprise de la dynamique urbaine dans les trois


bassins versant.

Etape 2 : la détermination du type de corrélation qui existe entre la dynamique urbaine de


chaque bassin versant, le volume du débit à son exutoire et son temps de concentration
(Tc).

Etape 1 : Dans un premier temps, on a procédé à l'appréciation de l'évolution de l'emprise


de la dynamique urbaine dans les trois bassins versant. Le tableau 4.5, présente, de fait,
l'évolution de l'urbanisation dans les bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et
l'Oued Sidi Harb sur l'intervalle de temps considéré dans le cas d'étude.

Ces différentes surfaces sont calculées à partir des cartes de délimitation des zones
urbaines à partir d’Arcmap présentées plus haut (p : 139-140-141). Ces surfaces englobent
les zones résidentielles, les zones industrielles, les voiries, enfin toute artificialisation
urbaine de l'espace.

Tab4.5: Evolution de la superficie des espaces urbains des bassins versants de O-Kouba, O-Forcha et
O-Sidi Harb suivant les années (2002,2010 et 2019), (Mellouk,2019).

Superficie des espaces 2002 2010 2019 Evolution de


urbains (S), en (ha) la (S) en (%)
BV de l'Oued Kouba 55 76 164 198

BV de l'Oued Forcha 145 154 238 64

BV de l'Oued Sidi Harb 53 194 143 170

157
Le Tab4.5 permet d'apprécier spatialement (dans les trois bassins versants) et
temporellement (pendant l'intervalle de temps considéré) la dynamique urbaine dans la
zone d'étude.

La quantification de la progression de la dynamique urbaine est élaborée, dans le cadre de


ce travail, par l'estimation des surfaces des zones urbaines dans chaque bassin versant, en
2002, 2010 et 2019. La zone urbaine comprend les zones résidentielles, industrielles et
commerciales, ainsi que par le réseau routier et ferré.

La lecture verticale du Tab4.5, montre que la superficie de la zone urbaine diffère d'un
bassin versant à un autre.

En 2002, c'est le bassin versant de l'Oued Forcha qui est le plus urbanisé avec une
superficie urbaine de 145 ha. Les zones urbaines dans les bassins versants de l'Oued Kouba
et de l'Oued Sidi Harb sont presque identiques 55 ha et 53 ha.

En 2010, c'est le bassin versant de l'Oued Sidi Harb qui a presque quadruplé sa zone
urbaine 194 ha entre les années de 2002 et 2010, les bassins versants de l'Oued Forcha et
de l'Oued Kouba ont, par ailleurs, connu une extension urbaine plus faible relativement au
bassin versant de l'Oued Sidi Harb.

En 2019, la dynamique urbaine est maintenue dans les trois bassins versants, les
bassins versants de l'Oued Kouba et de l'Oued Forcha ont connu une extension de leurs
zones urbaines, par contre, la superficie de la zone urbaine du bassin versant de l'Oued Sidi
Harb a régressé à 143 ha. La dynamique urbaine des bassins versants diffère également
d'un bassin versant à un autre. Le bassin versant de l'Oued Kouba représente l'évolution
urbaine la plus forte 198%, en doublant presque l'emprise de sa surface urbaine sur
l'intervalle du temps considéré par l'étude, le bassin versant de l'Oued Forcha représente,
l'évolution urbaine la plus basse 64%.

La lecture horizontale, permet d’apprécier plus en détail l'évolution de la dynamique


urbaine dans chaque bassin versant. Le bassin versant de l'Oued Kouba a connu un rythme
d'urbanisation continu, qui s'est accéléré considérablement entre 2010 et 2019.

158
Le bassin versant de l'Oued Forcha a connu également un rythme d'urbanisation continu,
mais à un rythme relativement plus faible.

Cependant, le bassin versant de Sidi Harb a connu une dynamique urbaine accélérée entre
2002 et 2010, l'emprise urbaine a presque quadruplé, tandis qu'entre 2010 et 2019 le bassin
versant de l'Oued Sidi Harb a connu une régression de l'emprise urbaine d’environ 30%.
Cela s’explique partiellement par le programme global de résorption de l'habitat précaire
(RHP). En effet, le site de Sidi Harb s'est inscrit dans une dynamique d'inclusion en
bénéficiant d'un RHP, avec un projet de 500 logements. Le programme a été lancé en 1994
par l’Office de promotion et de gestion immobilière de Annaba (OPGI) (Mebirouk, 2018).

La dynamique urbaine s'est accélérée entre 2002 et 2010, sous l'effet de la réalisation des
logements, et de la réhabilitation des infrastructures. L'évolution de la dynamique urbaine a
régressé par la suite, entre 2010 et 2019 suites aux opérations d'éradication de l'habitat
précaire établies suite aux opérations de relogement de leurs occupants.

Etape 2 : Dans un deuxième temps, on a procédé à la détermination du type de corrélation


qui existe entre la dynamique urbaine de chaque bassin versant, le volume du débit à son
exutoire et son temps de concentration (Tc). La quantification de l'impact urbain sur le
fonctionnement de l'hydrosystème, se fait, sur la base d’une comparaison spatio-
temporelle de la dynamique urbaine du bassin versant, le volume du débit à son
exutoire et son temps de concentration.

Les résultats sont dressés dans le Tableau 4.6.

159
Tab4.6: Tableau comparatif spatio-temporel de l'évolution de la dynamique urbaine et les indices
hydrographique dans les BVs de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb, (Mellouk, 2019).

2002 2010 2019

Bassins versants S Du Q (m3/s) Tc S Du Q (m3/s) Tc S Du Q (m3/s) Tc


(ha) (min) (ha) (min) (ha) (min)
Indices

Oued Kouba 55 86.93 55.5 76 116.24 53.5 164 227.68 48

Oued Forcha 145 208.52 58.5 154 217.86 56 238 326.96 52

Oued Sidi Harb 53 81 62 194 267.92 52 143 199.46 56

La lecture horizontale du Tab4.6, permet d'apprécier la dynamique urbaine, le débit


maximal et le temps de concentration de chaque bassin versant pendant les années de 2002,
2010 et 2019.

Dans le bassin versant de l'Oued Kouba, la surface urbaine s'accroit, le débit maximal
s'accentue simultanément, et le temps de concentration diminue. Le constat est le même
pour les bassins versants de l'Oued Forcha et de l'Oued Sidi Harb.

La lecture verticale, permet de comparer la dynamique urbaine, le débit maximal et le


temps de concentration dans les différents bassins versants.

En 2002, c'est le bassin versant de l'Oued Forcha qui est le plus urbanisé 145 ha, c'est
également le bassin versant qui a le débit maximal le plus important 208.52 m 3/s. Par
ailleurs, le temps de concentration le plus court correspond au bassin versant de l'Oued
Kouba. A cette même année, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb est le moins urbanisé 53
ha, le débit maximal est le plus faible 81 m3/s et le temps de concentration dudit bassin est
relativement le plus long 62 min.

En 2010, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb est le plus fortement urbanisé 194 ha,
son débit maximal est également le plus accentué 267.92 m3/s, et son temps de
concentration est le plus court 52 min. Le bassin versant le moins urbanisé est celui de

160
l'Oued Kouba 76 ha, son débit maximal est également le plus faible 116.24 m3/s. Par
ailleurs, le temps de concentration le plus long correspond à celui du bassin versant de
l'Oued Forcha 56 min.

En 2019, la plus forte urbanisation est enregistrée dans le bassin versant de l'Oued
Forcha 238 ha où le débit maximal est augmenté 326.96 m3/s. C'est le bassin versant de
l'Oued Kouba qui enregistre cependant le temps de concentration le plus court 48 min. Le
bassin versant de l'Oued Sidi Harb, le moins urbanisé 143 ha, enregistre un débit maximal
faible 199.46 m3/s et le temps de concentration le plus long 56 min.

D’après ces résultats, il semble que parallèlement à l'évolution de la dynamique urbaine, et


donc l'augmentation des zones imperméables, le débit de pointe des bassins versants
s'accroit. Partant, une corrélation positive existe entre l'évolution de la dynamique urbaine
et l'accroissement du volume du débit à l'exutoire des bassins versants. En effet,
l'accélération des eaux de ruissellement est une conséquence directe de l'urbanisation et de
l'imperméabilisation des sols.

La vitesse d'écoulement impacte sur le volume du débit à l'exutoire du bassin versant.


Effectivement, l’urbanisation rapide impacte négativement les processus de ruissellement,
une augmentation du ruissellement peut entrainer un risque accru des inondations par effet
de l'augmentation des volumes des débits à l'exutoire des bassins versants (Zongxue et al,
2016). L'analyse spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur le débit
maximal permet d'affirmer que l'augmentation des surfaces urbaines imperméables
engendre la hausse du volume du débit à l'exutoire des bassins versants. Ainsi, il est
confirmé, que dans la zone d'étude qui comprend les bassins versants de l'Oued Kouba,
l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb, il existe une corrélation positive entre la dynamique
urbaine et le volume du débit maximal.

Cependant, l'impact de la dynamique urbaine sur le temps de concentration est


variable. D'après l'analyse spatio-temporelle du Tab4.6, il semble que dans un même
bassin versant, la diminution du temps de concentration est liée proportionnellement à
l'augmentation de sa surface urbanisée en 2002, 2010 et 2019.

161
La comparaison des surfaces urbaines avec les temps de concentration, entre les différents
bassins versants, montre toutefois que cette relation n’est pas systématique puisqu'un
bassin versant plus urbanisé n’enregistre pas nécessairement un temps de concentration
moins long.

A titre d’exemple, en 2002, le bassin versant de l'Oued Kouba qui est le moins urbanisé
(55 ha de surfaces urbaines) enregistre le temps de concentration le plus long (62 min). En
2010, le temps de concentration du bassin versant de l'Oued Forcha est le plus long (56
min) mais c'est le bassin versant de l'Oued Kouba qui est le moins urbanisé. Malgré la
similitude des caractéristiques géomorphologiques des trois bassins versants, la relation
entre la diminution du temps de concentration et l'augmentation des surfaces imperméables
n'est pas systématique.

Se basant sur le changement des valeurs du temps de concentration suivant l'évolution de


la dynamique urbaine, l'imperméabilisation du sol a, effectivement, un impact non
négligeable sur le temps de concentration (Tc). L'imperméabilisation des sols se manifeste
hydrologiquement par une suppression complète de l'infiltration des eaux dans le sol
provoquant un ruissellement de surface immédiat à la chute des premières gouttes de pluies
(Jourget, 2014). Les surfaces imperméables diminuent, alors, le temps de concentration des
bassins versants en supprimant la temporisation que produit l'infiltration des premières
pluies (Jourget, 2014).

En ce sens, à l'état naturel, le sol du bassin versant se présente comme des couches
d'éponge de porosités différentes, lors des précipitations ; une partie des eaux est absorbée
par le sol et une partie ruisselle sur la surface terrestre. Cependant, dans un environnement
anthropique, une grande partie du sol d'un bassin versant est imperméable (bâtiments,
espaces de circulations, réseau routier...), l'infiltration est donc très minime, les eaux de
pluie s'écoulent directement dans le cours d'eau. Les inondations urbaines rapides se
présentent, dès lors, comme première conséquence de cet état (USGS, 2020).

162
4.2.3. Synthèse de l'analyse quantitative.

L'analyse quantitative de l'impact de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de


l'hydrosystème s'est réalisée en deux étapes.

La première étape a consisté en une analyse diachronique des images satellitaires des
bassins versants d’étude. Cette analyse a illustré l'effet de l'avancée du front de la
dynamique urbaine sur le réseau hydrographique par la mise en place des travaux
d'endiguement et de canalisation.

Une artificialisation complète des cours d'eau principaux des bassins versants de l'Oued
Kouba, de l'Oued Forcha et de l'Oued Sidi Harb. Ces cours d'eau ont perdu, de fait, toutes
possibilités d'épanchement de leur trop plein en cas de crues, en plus de la perturbation de
leurs fonctionnements écologiques en les cloisonnant et en minimisant les échanges
indispensables à la pérennité de leurs systèmes biologiques.

La deuxième étape de l'analyse quantitative a nécessité le calcul de paramètres


hydrographiques, à savoir, le débit de pointe et le temps de concentration, qui caractérisent
la réponse hydrologique des bassins versants. Les résultats ont conclu à l'identification
d'une corrélation négative entre la diminution du temps de concentration et l'augmentation
du volume du débit à l'exutoire des différents bassins versants, et une deuxième corrélation
positive entre l'évolution de la dynamique urbaine et l'accroissement du débit à l'exutoire
des bassins versants. Cependant, ces premiers résultats n'ont pas défini le type corrélation
entre la dynamique urbaine et le temps de concentration. Elle est variable, le temps de
concentration diminue avec l'augmentation des surfaces imperméables en générale,
cependant, cette relation n'est pas systématique. Le bassin versant le plus urbanisé
n'enregistre pas systématiquement le temps de concentration le moins long.

L'évaluation qualitative de la dynamique urbaine de la zone d'étude présentée dans le


chapitre qui suit a pour objectif d'expliquer la variation de l'impact de la dynamique
urbaine sur l'indice hydrologique (temps de concentration) par la méthode d'analyse de la
fragmentation spatiale. Cette évaluation permettrait de déduire les mécanismes urbains
influant sur le changement du temps de concentration d'un bassin versant.

163
Conclusion.

La quantification de l'impact de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème qui s'est


établie, à travers une comparaison spatio-temporelle de l'emprise urbaine du bassin
versant, le volume du débit à son exutoire et son temps de concentration a permis
d'identifier deux types de corrélation :

✓ Une corrélation positive entre l'évolution de l'emprise de la dynamique urbaine


des bassins versants et l'accroissement du volume de leurs débits de pointe.

✓ Une corrélation négative qui existe entre la dynamique urbaine et le temps de


concentration. Cependant, cette corrélation ne semble pas être absolue. Les
résultats de calculs dressés dans le Tab4.6, montrent en effet que la diminution du
temps de concentration n'est pas forcément liée à l'accroissement des surfaces
urbaines.

164
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

CHAPITRE V,
EVALUATION QUALITATIVE SPATIOTEMPORELLE
RESULTATS, INTERPRETATION ET DISCUSSION.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

CHAPITRE V,

EVALUATION QUALITATIVE SPATIOTEMPORELLE, RESULTATS,


INTERPRETATION ET DISCUSSION.

Introduction.

Cette deuxième étape analyse, qualitativement, les impacts de la distribution spatiale urbaine
sur la variation du temps de concentration (Tc) des bassins versants d’étude ; L'Oued Kouba,
l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb. Cette analyse utilise le logiciel FRAGSTAT qui présente
et calcule des indices métriques paysagers sur la base de la lecture de cartes préalablement
traitées par une classification. Le travail préalable de classification est effectué dans le but
de distinguer la zone de l'espace urbain de la zone de l'espace hors urbain (Long et Leveiller,
2016).

 Dans un premier temps, il est nécessaire de procéder à la classification des


trois bassins versants, puis à leur analyse chronologique en 2002, 2010 et
2019. La classification des bassins versants, permettra par la suite de
comparer les modes d'expansion urbaine par rapport à l'espace environnant.

 Dans un deuxième temps, les cartes traitées par la classification supervisée


sont introduites dans le logiciel de FRAGSTAT afin d’extraire les différents
indices de distribution spatiale urbaine dans la zone d'étude.

La classification supervisée des images satellitaires de la zone d'étude, en 2002,2010 et 2019


a été réalisé avec l’aide du logiciel ArcGIS (Arcmap 10.3).

Les produits satellitaires de base ont été préalablement traités avec un géo référencement
ainsi que par des corrections radiométriques et atmosphériques. La classification, orientée
selon un maximum de vraisemblance, a été réalisée suivant deux niveaux, un premier niveau
qui illustre les trajectoires principales de la dynamique urbaine dans le paysage naturel et un
deuxième niveau dont les résultats présentent des données d'entrée du logiciel FRAGSTAT
pour le calcul des indices métriques.

165
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

5.1. Analyse qualitative spatio-temporelle de l'impact de la dynamique urbaine sur la


durabilité des hydrosystèmes.
5.1.1. Classification supervisée des bassins versants.

Le Tableau 5.1 montre les classes thématiques des deux niveaux (01) et (02) sur lesquelles
s'est basée la classification supervisée.

Tab 5.1: Niveau (1) et niveau (2) de la classification supervisée des bassins versants de O-Kouba, O-
Forcha et O-Sidi Harb, (Mellouk, 2019).

Classification Les classes thématiques


supervisée

Le niveau (1) Zone urbaine.


Zone végétale et espace
arboré.
Zone des terrains nus.
Le niveau (2) Zone urbaine.
Hors zone urbaine.

Le choix d'une nomenclature en trois classes, pour le niveau (1), s'explique par le niveau de
détail recherché, qui permet la mise en évidence des principales dynamiques d'expansion
urbaine dans le paysage naturel. Cependant, les résultats de la classification supervisée du
niveau (2) ont été utilisés comme données d'entrée dans le logiciel FRAGSTAT pour
l'identification des métriques paysagères urbaine nécessaires à l'analyse de la fragmentation
urbaine. Les classes thématiques de la classification supervisée du premier niveau sont
détaillées comme suit (Tab5.2).

166
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Tab5.2 : Classification supervisée, les classes thématiques, (Mellouk, 2019).

Classes Descriptions
thématiques

Cette classe englobe les espaces dominés par des


bâtiments résidentiels, les voiries, les zones
La zone urbaine
industrielles et commerciales, les zones recouvertes
artificiellement (zones cimentées, goudronnées,
imperméables).

Cette zone inclue les formations végétales constituées


par des arbres, arbustes, la végétation herbacées, les
La zone végétale et
petits végétaux ligneux sous arbustifs, les cultures ainsi
espace arboré
que les espaces verts situés au sein de la zone urbaine.

La zone des terrains Cette zone est composée des espaces ouverts non bâtis
nus et sans végétations.

Les différentes classifications ont été réalisées pour les trois bassins versants d’étude, le BV
de l'Oued Kouba, le BV de l'Oued Forcha et enfin le BV de l'Oued Sidi Harb. Les
classifications supervisées de chaque bassin versant sont présentées par ordre chronologique
en 2002, 2010 et 2019. La comparaison des cartes permet d'apprécier le changement de
l'occupation du sol de chaque classe (urbaine, végétale et terrains nus) susceptible de
fortement influencer le fonctionnement de l'hydrosystème.

▪ La zone urbaine imperméable a des effets sur le ruissellement des eaux de surfaces
et provoque les pollutions des cours d'eau.
▪ Le couvert végétal influe sur la stabilisation du sol et atténue la vitesse des
ruissellements de surface par l'interception des précipitations.
▪ Les sols mis à nu peuvent créer ou occasionner de l'érosion.

167
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Résultats de la classification supervisée des bassins versants.

En 2002, le bassin versant de l'Oued Kouba était urbanisé à 9%, le pourcentage de la


végétation existante était de 8.35%. Par ailleurs, le pourcentage des terrains nus était de
82.65% (Fig5.1). Le faible taux de végétation pourrait être expliquée par les feux de forêt
(URBAN, 2019). En effet, Annaba fait partie des wilayas très sensibles aux incendies. Entre
1990 et 2000, trois wilayas de l'extrême Nord Est Algérien, dont la wilaya de Annaba, ont
été régulièrement touchées par les incendies (Buisset, Meddour, 2013).

En 2002, la zone urbanisée du bassin versant de l'Oued Forcha occupe 20% de la superficie
totale. La surface végétale occupe, quant à elle, 35% et celle des terrains nus 45% de la
superficie totale du bassin versant (Fig5.2). Le pourcentage de la zone végétale du bassin
versant de l'Oued Forcha est supérieur à celui de l'Oued Kouba (8.35%). Ceci contribue à
expliquer la valeur du temps de concentration du bassin versant de l'Oued Forcha qui reste
supérieure à celle de l'Oued Kouba pourtant le moins urbanisé. De fait, la végétation a un
rôle régulateur sur le fonctionnement de l'hydrosystème au sein d'un bassin versant sollicité
par des précipitations, "le premier effet du couvert végétal, est l'augmentation du seuil
minimal de pluie nécessaire à l'apparition d'un écoulement : les crues du bassin boisé sont
moins fréquentes" (Cosandey et al, 2008). Le temps de concentration est, de ce fait, ralenti.

En 2002, au sein du bassin versant de l'Oued Sidi Harb, l'urbanisation a atteint un


pourcentage de 6.80% de la superficie totale. La végétation représente 40% et les terrains
nus 53.20% de la superficie totale du bassin versant (Fig5.3).

168
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig 5.1: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Kouba, année
2002, (Mellouk, 2019).

169
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.2: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Forcha, année
2002, (Mellouk, 2019).

170
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.3: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Sidi Harb, année
2002, (Mellouk, 2019).

171
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Le bassin versant de l'Oued Sidi Harb enregistre en 2002, le pourcentage le moins fort en
termes de surface urbaine relativement à ceux de l'Oued Forcha et l'Oued Kouba. C'est
comparativement le bassin versant le moins urbanisé. Le Tableau 5.3 indique le pourcentage
des zones urbaines dans les bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi
Harb et leurs temps de concentration respectif en 2002.

Tab 5.3: Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, année 2002, (Mellouk, 2019).

Bassins versants O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Pourcentage Z. Urb 9% 20% 6.80%

Temps de 55.5 min 58.5 min 62 min


concentration (Tc)

La lecture du Tab 5.3, montre que le taux d'urbanisation (année 2002) du bassin versant de
l'Oued Kouba (9%), est inférieur à celui du bassin versant de l'Oued Forcha (20%).
Cependant, la valeur du temps de concentration de l'Oued Kouba reste inférieure à celle de
l'Oued Forcha. Le bassin versant de l'Oued Sidi Harb présente le pourcentage le moins fort
en zone urbaine et la valeur la plus importante du temps de concentration (Tc) (Fig5.4).
Rappelons, par ailleurs, que les bassins versants de l'Oued Kouba et l'Oued Forcha et l'Oued
Sidi Harb présentent les mêmes caractéristiques géomorphologiques.

% 70

60

50

40 Pourcentage Z. Urb
30
Temps de concentration
20 (Tc)

10

0
O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Fig 5.4: Dynamique urbaine et temps de concentration, année 2002 (Mellouk, 2019).

172
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

En 2010, l'urbanisation du bassin versant de l'Oued Kouba est passée à (12.5%), la surface
des terrains nus a, quant à elle, diminué. Le pourcentage de terrains nus est passé de 82.65%
en 2002 à 50% en 2010. La végétation, par ailleurs, a connu une augmentation importante,
elle est passée de 8.35% en 2002 à 37.5 en 2010 (Fig 5.5).

En 2010, Le taux d'urbanisation du bassin versant de l'Oued Forcha est passé de 20% en
2002 à 31.38% en 2010, c'est une évolution relativement assez lente. La surface des terrains
nus a diminué de 45% en 2002 à 27.5% en 2010. Cependant, le taux des surfaces végétales
est passé de 35% en 2002 à 52.12% en 2010 (Fig 5.6).

En 2010, au sein du bassin versant de l'Oued Sidi Harb, le taux des surfaces urbaines est
passé de 6.8% en 2002 à 24.55% en 2010. Une évolution assez importante. Les surfaces
végétales sont passées de 40% en 2002 à 65.82% en 2010. Et comme dans les deux
précédents bassins versants, les terrains nus ont vu une régression qui est passé de 53.02%
en 2002 à 9.62% en 2010 (Fig 5.7).

Le tableau 5.4 présente le pourcentage des zones urbaines dans les trois bassins versants
d’étude, ainsi que leurs temps de concentrations respectifs, en 2010.

Tab 5.4: Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, année 2010, (Mellouk, 2019).

Année 2010

Bassins versants O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Pourcentage Z. Urb 12.5% 31.38% 24.55%

Temps de 53.5 min 56 min 52 min


concentration (Tc)

173
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.5 : Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Kouba, année
2010, (Mellouk, 2019).

174
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.6: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Forcha, année
2010, (Mellouk, 2019).

175
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.7: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Sidi Harb, année
2010, (Mellouk, 2019).

176
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

En 2010, le bassin versant de l'Oued Forcha a le taux d'urbanisation le plus important


(31.38%), tandis que l'Oued Sidi Harb affiche un taux d'urbanisation de (24.55%) et enfin le
bassin versant de l'Oued Kouba urbanisé est à 12.5% (Tab5.4). Cependant, le temps de
concentration (Tc) le plus rapide ne correspond pas au taux d'urbanisation le plus élevé.
Effectivement, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb a le temps de concentration (Tc) le plus
rapide (52 min) et c'est le bassin versant de l'Oued Forcha qui a le taux d'urbanisation le plus
élevé (31.38%). Le bassin versant de l'Oued Kouba est le bassin versant le moins urbanisé
en 2010, son temps de concentration (Tc) (53.5 min) supérieur à celui de Sidi Harb et
inférieur à celui de l'Oued Kouba.

De même, en 2010, le temps de concentration (Tc) le plus rapide ne correspond pas au bassin
versant le plus urbanisé. La dynamique urbaine des bassins versants a, certes, un impact sur
la diminution du temps de concentration, cependant, il semble que l'accroissement de
l'emprise urbaine dans sa totalité n’en soit pas la seule cause (Fig5.8).

% 60

50

40
Pourcentage Z. Urb
30

Temps de concentration
20
(Tc)
10

0
O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Fig5.8: Dynamique urbaine et temps de concentration, année 2010 (Mellouk, 2019).

L'évolution du temps de concentration (Tc) des différents bassins versants ne coïncide pas
avec celui de leur dynamique urbaine. Il semble que, l'évolution de l'emprise urbaine dans
chacun des bassins versants est accompagnée par un changement du temps de concentration
(Tc), cependant, un fort accroissement dans l'emprise urbaine d'un bassin versant ne
s'accompagne pas forcément d'une importante diminution du temps de concentration.

177
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

En 2019, l'urbanisation du bassin versant de l'Oued Kouba a atteint 26.66% tandis que la
végétation occupait 37.9% de la superficie totale (Fig5.9). Cependant la superficie des
terrains nus, a continué à diminuer de 50% (2010) à 35.44% en 2019.

En 2019, le bassin versant de l'Oued Forcha a également connu des changements dans
l’occupation du sol (Fig5.10). L'urbanisation occupe 33% de la superficie totale. La
végétation occupe un taux de 50.40% de la superficie totale. Les terrains nus continuent à
régresser au profit de la végétation et de l'urbanisation. Ils occupent 16.6% de la superficie
totale du bassin versant.

En 2019, le taux d'urbanisation du bassin versant de l'Oued Sidi Harb a régressé à 18.10%
de la superficie totale (Fig5.11). La végétation occupe, la plus grande part de la superficie
du bassin versant atteignant 58%. La surface qu’occupent les terrains nus continue à
régresser, comme c'est le cas des deux précédents bassins versants. Les terrains nus
représentent 24.30%.

Le Tableau 5.5 présente le pourcentage des zones urbaines dans les trois bassins versants
concernés par le travail de recherche, ainsi que leurs temps de concentrations respectifs, à
l'année de 2010.

Tab 5.5: Zones urbaines et temps de concentration des bassins versants, en 2019, (Mellouk, 2019).

Bassins versants O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Pourcentage Z. Urb 26.66% 33% 18.10%

Temps de 48 min 52 min 56 min


concentration (Tc)

178
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.9: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Kouba, année 2019,
(Mellouk, 2019).

179
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.10: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Forcha, année
2019, (Mellouk, 2019).

180
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Fig5.11: Classification supervisée de l'occupation du sol du bassin versant de l'Oued Sidi Harb, année
2019, (Mellouk, 2019).

181
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

L'analyse du Tab5.5 révèle qu'en 2019, le taux d'urbanisation le plus important correspond
au bassin versant de l'Oued Forcha (33%), suivi du bassin versant de l'Oued Kouba (26.66%)
puis celui de l'Oued de Sidi Harb (18.10%). Le temps de concentration, a également changé.

Le bassin versant de l'Oued Kouba a le temps de concentration le plus rapide (48 min), suivi
du bassin versant de l'Oued Forcha avec un (Tc) de (52 min) et enfin le bassin versant de
l'Oued Sidi Harb qui a un temps de concentration de (56 min) (Fig5.12).

% 60

50

40
Pourcentage Z. Urb
30
Temps de
20 concentration (Tc)

10

0
O-Kouba O-Forcha O-Sidi Harb

Fig5.12 : Dynamique urbaine et temps de concentration, en 2019, (Mellouk, 2019).

Discussion des résultats de la classification supervisée des bassins versants.

La comparaison des résultats de la classification supervisée des images satellitaires relatives


aux trois bassins versants à travers l'intervalle de temps considéré (2002-2019) a permis
l'appréciation le changement de l'occupation du sol de chaque classe ; Urbaine, végétale et
la classe des terrains nus.

A ce stade d'analyse, il peut être admis que, l'évolution de la dynamique urbaine a eu un


impact sur le temps de concentration des bassins versants. Cependant, le changement de ces
valeurs ne semble pas coïncider avec le taux d'urbanisation. Le taux d'urbanisation le plus
fort n'enregistre pas le temps de concentration le plus rapide.

C'est le cas en 2002 et en 2010. En effet, il semble que le bassin versant qui a le temps de
concentration le plus rapide en 2002 ne soit pas celui qui a le temps de concentration le plus

182
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

rapide en 2010 et 2019 malgré une évolution continue de l’emprise urbaine durant ces
années. En 2002, c'est le bassin versant de l'Oued Kouba qui présente le temps de
concentration le plus rapide (55min). En 2010, c'est le bassin versant de l'Oued Sidi Harb
qui présente le temps de concentration le plus rapide (52 min). En 2019, c'est le bassin
versant de l'Oued Kouba qui présente le temps de concentration le plus rapide (48 min).

Les résultats de la classification supervisée ont conclu également à une évolution continue
de la dynamique urbaine dans les trois bassins versants. Aussi, l’analyse a confirmé l'impact
variable de la dynamique urbaine sur le temps de concentration des bassins versants. En
effet, les résultats de cette classification supervisée ont permis de confirmer les résultats de
la quantification de l'impact de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème par indices
hydrologiques (p: 160), qui ont conclu à l'existence d'une corrélation de type variable et non
systématique entre l'évolution de la dynamique urbaine et celle du temps de concentration.

De fait, il semble que l'accroissement de l'emprise urbaine n'en soit pas la seule cause. Il est
probable que la répartition spatiale de la dynamique urbaine dans les différents bassins
versants ait un impact sur la variation du temps de concentration C'est ce qui va être vérifié
à travers l'évaluation qualitative de l'impact de la dynamique urbaine sur l'hydrosystème à
travers l'analyse de la fragmentation spatiale urbaine par métrique paysagère dans la section
qui suit.

183
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

5.1.2. Analyse de la fragmentation spatiale urbaine par l'outil de FRAGSTAT.

Choix des métriques utilisées.

L'analyse de la fragmentation spatiale de la zone urbaine dans les trois bassins versants est
réalisée avec l’aide du logiciel FRAGSTAT sur la base du calcul de 04 métriques paysagères :

 NP (le nombre de fragments).


 LSI (l’indice de forme du paysage).
 ENN-MN (la distance euclidienne moyenne au plus proche voisin).
 AI (l'indice d'agrégation), (Tab5.6).

L’échelle d’analyse est celle de la zone urbaine. La classification supervisée du niveau 02 (zone
urbaine, hors zone urbaine) est utilisée comme donnée d'entrée dans le logiciel pour
l'identification des métriques paysagères urbaine nécessaires à l'analyse de la fragmentation
urbaine. Il est supposé, par ailleurs, que l’image satellitaire prise en 2002, en 2010 ou en 2019
est une description du terrain pendant toute l’année.

Tab5.6 : Les métriques paysagères utilisées dans la présente recherche (d’après Mc Garigal, 2015).

Nom de la Formule Echelle Description


métrique d'analyse

Nombre de NP= n Class Indique le nombre de


tâches/ de metrics composants individuels et
où n est le nombre de composants
fragments (NP) fournit une vision de la
présents dans le paysage.
croissance de certains
éléments paysagers. Il nous
permet de savoir s’il y a des
créations de nouveaux pôles
entre les diverses périodes
temporelles considérées.

L’indice de forme LSI=ei/min ei Class Permet de mesurer la régularité


du paysage (LSI) metrics des fragments. Les fortes
où ei est la longueur totale de
valeurs de cet indice indiquent
bordure.
que les fragments présentent

184
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

des formes irrégulières et


complexes.

L'indice Class Permet de décrire le niveau


d'agrégation (AI) metrics d'agrégation ou d'isolement
des fragments urbains.
Où gii est le nombre d'arêtes
adjacentes, jointures communes, des AI forte valeur: forme
fragments de classe i et max-gii est le compacte
nombre maximum d'arêtes adjacentes
AI faible valeur: forme
des fragments de classe i.
dispersée

La distance Class Illustre la manière dont les


euclidienne metrics fragments urbains sont
moyenne au plus dispersés à l'échelle du
proche voisin Où n, ni est le nombre de fragments paysage.
(ENN-MN) ayant des voisins proches, hij est la
ENN-MN>1
distance séparant un fragment ij au
plus proche fragment voisin (m).

185
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Résultats et discussions de l'analyse de la fragmentation spatiale.

L'analyse, par métriques paysagers des bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha
et celui de l'Oued Sidi Harb, en 2002, conduit aux résultats suivants :

En 2002, le graphe représentant le nombre de fragments (NP) par bassin versant (Fig5.13)
révèle que le bassin versant de l'Oued Kouba présente le nombre de fragments urbains le plus
important, le bassin versant de l'Oued Forcha présente un nombre de fragments légèrement
moins important que celui de l'Oued Kouba et bien plus important que le nombre d'ilots urbains
qui composent le bassin versant de l'Oued Sidi Harb. Cet indice avance une première
description de la fragmentation urbaine des différents bassins versants. Effectivement, c'est le
paysage urbain le plus morcelé qui présente le nombre le plus important de fragments. Le bassin
versant de l'Oued Kouba présente ainsi la disposition spatiale urbaine la plus fragmentée.

NP
250

200

150
NP
100

50

0
Kouba 2002 Forcha 2002 S Harb 2002

Fig5.13: Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2002.

Le deuxième graphe (Fig5.14) représente les indices de forme du paysage (LSI), une métrique
paysagère qui illustre la complexité des formes des ilots urbains. L'Oued Kouba présente la plus
forte valeur tandis que le bassin versant de l'Oued Sidi Harb présente la plus faible valeur. La
forte valeur de cet indice indique que la dynamique urbaine favorise la production d'ilots urbains
de formes irrégulières et complexes, c'est le cas du bassin versant de l'Oued Kouba. Le bassin
versant de l'Oued Sidi Harb est, de fait, de formes simples et régulières. Ainsi, le bassin versant
de l'Oued Kouba présente la disposition spatiale urbaine la plus fragmentée avec des ilots de
formes irrégulières et complexes.

186
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

LSI
25

20

15
LSI
10

0
Kouba 2002 Forcha 2002 S Harb 2002

Fig5.14: l'indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2002.

Le graphe de la métrique paysagère (Ai) ou l'indice d'agrégation illustre, l'organisation spatiale


des fragments urbains au sein des trois bassins versants (Fig5.15). La faible valeur de cet indice
indique que l'espace urbain présente une morphologie urbaine fragmentée ou dispersée. Le
bassin versant de l'Oued Kouba, en 2002, présente la morphologie urbaine la plus dispersée,
tandis que le bassin versant de l'Oued Forcha présente la morphologie urbaine la plus compacte.

AI
98,6
98,4
98,2
98
97,8
AI
97,6
97,4
97,2
97
Kouba 2002 Forcha 2002 S Harb 2002

Fig5.15: L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2002 .

L'analyse du graphe (Fig5.16) qui représente la variation de la distance euclidienne moyenne


au plus proche voisin (ENN-MN) vient confirmer les résultats de l'analyse de la métrique
paysagère (Ai). Un espace présentant une faible valeur de (Ai) est, par conséquent, un espace
fragmenté qui s'associe, une distance importante entre les ilots urbains. Cette distance est

187
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

exprimée par l'indice paysager (ENN-MN). Parmi les bassins versants étudiés c'est le bassin
versant de l'Oued Kouba qui présente la valeur la plus forte de la distance moyenne entre les
fragments urbains de même type. Le bassin versant de l'Oued Sidi Harb présente, par ailleurs,
la valeur la plus faible, les ilots urbains qui le composent étant proches spatialement.

ENN_MN
40
35
30
25
20
ENN_MN
15
10
5
0
Kouba 2002 Forcha 2002 S Harb 2002

Fig5.16 : La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par bassins versants, année
2002.

En 2002, le bassin versant de l'Oued Kouba présente un temps de concentration (Tc) rapide
relativement aux temps de concentration des deux autres bassins versants (Fig5.17). L'analyse
de la fragmentation urbaine par métrique paysagère révèle que les fragments urbains qui le
composant présente des formes irrégulières et complexes. Ces fragments, dispersés dans
l'environnement naturel d'une manière diffuse, présentent une morphologie spatiale fragmentée
avec, par conséquent, une distance importante entre les ilots urbains. Le bassin versant de
l'Oued Sidi Harb a le temps de concentration le plus long.

D'après l'analyse par métriques paysagers, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb présente une
morphologie spatiale compacte car la distance moyenne entre les fragments urbains qui le
composent est courte. Ils sont par ailleurs de forme plutôt régulière.

188
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Tc
min 64
62
60 Tc

58
56
54
52
Kouba 2002 Forcha 2002 S Harb 2002

Fig5.17: Le temps de concentration par bassins versants, année 2002.

L'analyse, par métriques paysagers des bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha
et celui de l'Oued Sidi Harb, en 2010, conduit aux résultats suivants :

En 2010, Le nombre de fragments (NP) au sein du bassin versant de l'Oued Kouba reste
supérieur à celui du bassin versant de l'Oued Forcha (Fig5.18). Le nombre de fragments de
l'oued Sidi Harb est légèrement inférieur à celui de l'Oued Kouba. Ces résultats viennent
confirmer les résultats de la dynamique urbaine des bassins versants.

En se référant aux résultats du taux d'urbanisation, entre 2002 et 2010, le bassin versant de
l'Oued Forcha a présenté une évolution urbaine de 6.20 % d'où le maintien de la forme compacte
de sa morphologie urbaine. Le bassin versant de l'Oued Kouba a présenté, un pourcentage
d'évolution urbaine de 38.18%. Les nouveaux fragments créés entre 2002 et 2010 présentent
une morphologie morcelée. Le bassin versant de Sidi Harb a présenté, quant à lui, une évolution
urbaine de 266.03%. Les nouveaux fragments sont créés, d’une manière fragmentée dans
l'espace.

189
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

NP
7000

6000

5000

4000

3000 NP

2000

1000

0
Kouba 2010 Forcha 2010 S Harb 2010

Fig5.18: Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2010.

Se référant à l'analyse du graphe présentant la courbe de variation de la métrique paysagère de


la forme du paysage (LSI), les fragments urbains du bassin versant de l'Oued Sidi Harb en 2010
présentent les formes les plus régulières relativement aux formes des composants urbains des
deux bassins versants de l'Oued Forcha et de l'Oued Kouba (Fig5.19).

LSI
94

92

90

88

86
LSI
84

82

80

78
Kouba 2010 Forcha 2010 S Harb 2010

Fig5.19: l'indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2010.

En analysant l'organisation spatiale des fragments urbains illustrée dans le graphe de l'indice
d'agrégation (Ai) (Fig.5.20), il apparait que les ilots urbains qui composent le bassin versant de
l'Oued Forcha s'organisent dans l'espace d'une manière compacte relativement aux composants

190
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

urbains de l'Oued Kouba et de l'Oued Sidi Harb qui présentent une morphologie spatiale
fragmentée.

AI
93
92,5
92
91,5
91
90,5 AI
90
89,5
89
88,5
Kouba 2010 Forcha 2010 S Harb 2010

Fig5.20: L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2010.

Le graphe (Fig5.21) illustrant la distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-
MN) révèle que les fragments urbains composant le bassin versant de l'Oued Sidi Harb
s'agencent dans l'espace avec une importante distance entre chacun d'eux.

ENN_MN
7
6,8
6,6
6,4
6,2
ENN_MN
6
5,8
5,6
5,4
Kouba 2010 Forcha 2010 S Harb 2010

Fig5.21: La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par bassins versants, année
2010.

191
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

En 2010, le bassin versant de l'Oued Sidi Harb présente le temps de concentration (Tc) le plus
rapide relativement aux deux bassins versants de l'Oued Kouba et de l'Oued Forcha (Fig5.22).
L'analyse par métrique paysagère du bassin versant de l'Oued Sidi Harb indique que les
fragments urbains qui le composent donnent lieu à une morphologie spatiale urbaine fragmentée
car la distance qui sépare les ilots urbains est importante. Ces fragments urbains sont par ailleurs
de formes régulières. L’analyse par métrique paysagère, révèle que le bassin versant de l'Oued
Forcha qui a le temps de concentration (Tc) le plus long se composent de fragments urbains de
formes irrégulières et complexes, organisés dans l'espace d'une manière dispersée avec une
importante distance entre eux.

Tc
min 57

56

55

54

53 Tc

52

51

50
Kouba 2010 Forcha 2010 S Harb 2010

Fig5.22 : Le temps de concentration par bassins versants, année 2010.

L'analyse, par métriques paysagers des bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha
et celui de l'Oued Sidi Harb, en 2019, a donné les résultats suivants :

Le nombre de fragments (NP) présents dans le bassin versant de l'Oued Kouba est supérieur à
celui des bassins versants de l'Oued Forcha et celui de Sidi Harb (Fig5.23). Le taux de
l'urbanisation qu'a connu le bassin versant de l'Oued Kouba entre 2002 et 2010 de 116%
l’explique partiellement. Le bassin versant de l'Oued de Sidi Harb présente un nombre de
fragments largement supérieur à celui de l'Oued Forcha où il tend à se stabiliser.

192
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

NP
9000
8000
7000
6000
5000
4000 NP

3000
2000
1000
0
Kouba 2019 Forcha 2019 S Harb 2019

Fig5.23: Le nombre des fragments (NP) par bassins versants, année 2019.

L'Oued Kouba présente la valeur de l'indice de forme de paysage (LSI) la plus importante, et
par conséquent, les formes les plus irrégulières et complexes relativement aux bassins versants
de l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb (Fig5.24). Les formes des fragments urbains de l'Oued
Forcha et de l'Oued Sidi Harb sont relativement régulières.

LSI
120

100

80

60
LSI
40

20

0
Kouba 2019 Forcha 2019 S Harb 2019

Fig5.24: l'indice de forme de paysage (LSI) par bassins versants, année 2019.

Le bassin versant de l'Oued Kouba présente le niveau d'agrégation (Ai) de la morphologie


urbaine le plus important, suivi du bassin versant de l'Oued Sidi Harb (Fig5.25). Le bassin

193
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

versant de l'Oued Forcha présente, par ailleurs, une morphologie spatiale urbaine plus
compacte.

AI
94,5
94
93,5
93
92,5
92
91,5 AI
91
90,5
90
Kouba 2019 Forcha 2019 S Harb 2019

Fig5.25: L'indice d'agrégation (Ai) par bassins versants, année 2019.

Le graphe illustré dans la Fig5.26, illustre la distance euclidienne moyenne au plus proche
voisin (ENN-MN) par bassin versant, permet de déduire que les bassins versants de l'Oued
Kouba et celui de Sidi Harb présentent les valeurs les plus importantes en termes de distances
entre les fragments urbains, ce qui confirme les résultats de l'analyse de l'indice d'agrégation.
Les bassins versants qui présentent des morphologies spatiales fragmentées s'accompagnent en
effet de distances inter-ilots importantes.

ENN_MN
0,515
0,51
0,505
0,5
0,495
0,49
0,485
0,48 ENN_MN
0,475
0,47
0,465
Kouba 2019 Forcha 2019 S Harb 2019

Fig 5.26: La distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN-MN) par bassins versants, année
2019.

194
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

En 2019, le bassin versant de l'Oued Kouba présente le temps de concentration (Tc) le plus
rapide (Fig5.27). L'analyse de fragmentation urbaine par métriques paysagères, montre par
ailleurs qu’il présente le nombre de fragments le plus important. Ces fragments sont de formes
irrégulières et s'agencent dans l'espace avec des distances inter-ilots importantes, créant ainsi
une morphologie spatiale urbaine très fragmentée.

Tc
min 58
56
54
52
50 Tc

48
46
44
kouba 2019 forcha 2019 s harb 2019

Fig5.27: Le temps de concentration par bassins versants, année 2019.

In fine, L’analyse qualitative par métriques paysagères révèle une corrélation négative entre
la répartition spatiale de la dynamique urbaine et le temps de concentration des bassins
versants.
Au terme de l'analyse qualitative, il s'avère que ;

L'évaluation qualitative de l'impact de la distribution spatiale urbaine sur la variation des valeurs
des temps de concentrations, au sein des trois bassins versant, de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha
et l'Oued Sidi Harb, et ce à travers un intervalle de temps (2002-2010 et 2019), a été réalisée à
travers une classification supervisée des images satellitaires. Elle a permis de comparer les
modes d'expansion urbaine par rapport à l'espace environnant d’une part et à travers le calcul
d'indices paysagers qui ont permis de caractériser la distribution spatiale urbaine dans la zone
d'étude d’autre part.

195
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Les résultats de l'évaluation qualitative ont conclu que dans les trois bassins versants à travers
l'intervalle de temps (2002, 2010, et 2019) le temps de concentration diminue avec
l'augmentation de la distance entre les fragments urbains. En d'autres termes, l'évolution de la
dynamique urbaine par fractionnement des entités spatiales dans l'environnement favorise
l'accélération du temps de concentration, d'où son impact sur l'équilibre de fonctionnement de
l'hydrosystème.

5.1.3. Synthèse de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative de la zone


d'étude.

L'analyse de l'évolution de la dynamique urbaine et la mesure de son impact sur le


fonctionnement de l'hydrosystème a nécessité une analyse comparative quantitative et une
analyse comparative qualitative urbaines spatiotemporelles des bassins versants concernés par
l'étude. Ceci dit, l'analyse quantitative s'est établie en deux étapes, la première étant d'analyser
diachroniquement des images satellitaires et la deuxième étant d’analyser l’impact de la
dynamique urbaine sur des indices hydrologiques qui sont le débit de pointe et le temps de
concentration.

L'analyse diachronique des différentes images satellitaires consiste en un travail de


comparaison des informations urbaines que fournissent ces images à travers les années
concernées par le travail de recherche, les années de 2002, 2010 et 2019, des dates qui ont
marqué le territoire Annabi par des phénomène d'inondation remarquables, de par le nombre de
victimes et dégâts matériels engendrés. Le phénomène des inondations étant considéré comme
un signe pathologique de l'atteinte au fonctionnement sain et équilibré de l'hydrosystème local.
Les informations urbaines incluent les taux de l'urbanisation, l'évolution des axes routiers, des
surfaces urbaines des espaces verts...La deuxième étape de l'analyse quantitative a consisté en
l'analyse de l'impact de la dynamique urbaine sur des indices hydrologiques ; Le débit de pointe
et le temps de concentration. Ces deux paramètres hydrologiques sont considérés, dans le
présent travail de recherche, comme des indicateurs significatifs qui caractérisent l'état du
fonctionnement de l'hydrosystème dans un contexte de dynamique urbaine maintenue.

En effet, les effets les plus apparents de l'urbanisation sur l'hydrosystème dans, un bassin
versant donné, restent la diminution de son temps de concentration (Tc) et l'augmentation de
son débit de pointe (Q) (Salavati, 2015). Ainsi, c'est dans l'objectif de quantifier l'impact de la
dynamique urbaine sur le fonctionnement de l'hydrosystème qu'on a relié l'évolution des

196
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

paramètres urbains (taux d'urbanisation, pourcentage des surfaces imperméables...) à


l'évolution des paramètres hydriques afin de définir le type de corrélation existant entre les
dynamiques urbaines, hydriques. Cependant, les valeurs des temps de concentration et celles
des débits des différents bassins versants ne sont pas disponibles tant au niveau des agences des
bassins hydrographiques locales qu'au niveau des documents issus de la littérature et de la
recherche bibliographique. Le recours au calcul manuel de ces valeurs s'est nécessaire. On s'est
référé, alors, à la littérature portant sur l'hydrologie en général, plusieurs formules existent, le
choix s'est porté, par ailleurs, sur des formules dont les variables à mettre en fonction peuvent
être connues dans le cadre de ce travail de thèse.

Quant à l'analyse qualitative spatiotemporelle, elle vise à analyser qualitativement les effets
d'un paramètre qualitatif de la dynamique urbaine qui est sa répartition spatiale sur la durabilité
du fonctionnement équilibre de l'hydrosystème local représenté par ses indices
hydrographiques. Cette analyse s'est effectuée, essentiellement, en moyennant du logiciel
FRAGSTAT, qui permet l'analyse de la fragmentation urbaine à travers le calcul des indices
paysagers. Cependant, les images satellitaires destinées à cette analyse subissent un
prétraitement qui consiste en une classification supervisée en moyennant de l'Arcmap 10.3. Le
but de la classification étant, finalement, double, de fait, la classification des bassins versants
s'est effectuée suivant deux différents niveaux. Le premier niveau de la classification comprend
trois classes thématiques ; La zone urbaine, la zone végétales et espace arboré et enfin la zone
des terrains nus. L'objectif de cette première classification chronologique des trois bassins
versants est d'illustrer le mode d'expansion urbaine par rapport à l'espace environnant. Le
deuxième niveau de classification comprend, par ailleurs, deux classes thématiques ; Zone
urbaine et hors zone urbaine, les résultats de ce niveau de classification servent uniquement de
données d'entrée dans le logiciel FRAGSTAT. En effet, les différentes cartes prétraitées sont
introduites, succinctement, dans le logiciel, les différents indices sont, par la suite, extraits.

L'outil de FRAGSTAT présente un nombre important d'indices1. Ces indices peuvent être
calculés au niveau de la tâche ou du pixel, Patch metrics, au niveau de la classe qui est
constituée d'un groupe de pixels présentant les mêmes caractéristiques, Class metrics, ou encore
au niveau du paysage, Landscape metrics. Se référant aux définitions données dans le document
d'aide (actualisé en 2015) qui accompagne le logiciel FRAGSTAT, édité par l'auteur Mc

1
La liste des différents indices paysagers que propose FRAGSTAT sur trouve en annexe.

197
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Garigal, quatre métriques paysagères sont utilisées dans le présent travail de recherche. Ces
metrics combinés donnent une illustration exacte de la répartition spatiale urbaine.

 Le nombre de tâches ou de fragments (Np): Cet indice indique le nombre de fragments


et permet de savoir si, à travers, les années de l'étude, il y a eu des créations de nouveaux
pôles urbains.
 L'indice de forme du paysage (Lsi): Il illustre, à son tour, la forme des fragments urbains
(forme régulière, forme complexe, forme simple, forme irrégulière...).
 L'indice d'agrégation (Ai): Cet indice permet, par ailleurs, de décrire le niveau
d'agrégation ou d'isolement des fragments urbains pour déduire si la forme de la tâche
urbaine est compacte ou plutôt dispersée.
 Et enfin, la distance euclidienne moyenne au plus proche voisin (ENN_MN): C'est un
indice qui sert à décrire la manière dont les fragments urbains sont dispersés à l'échelle
du paysage.

Le but étant d'analyser l'évolution de la répartition spatiale de la dynamique urbaine dans le


paysage naturel, ces différents indicateurs sont calculés dans le logiciel FRAGSTAT à l'échelle
Class metrics.

Les résultats de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative de la zone urbaine d'étude


dans les bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb à travers
l'intervalle de temps considéré (2002-2010 et 2019) se déclinent comme suit ;

 Le pourcentage des surfaces imperméables varie d'un bassin versant à un autre entre
2002, 2010 et 2019. Par conséquent, la variation du pourcentage de surfaces
imperméabilisées a plutôt une tendance à la hausse dans les trois bassins versants.
 La dynamique urbaine à l'intérieur des bassins versants de l'étude est marquée par
l'extension des limites de la tâche urbaine plutôt que par une densification des centres
urbains.

 L'artificialisation des cours d'eau se fait au fur et à mesure que l'urbanisation avance.
Des conséquences perceptibles hydrologiques et écologiques peuvent être
appréhendées.

198
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

 Le développement du réseau viaire impacte le réseau hydrographique par l'accélération


du coefficient de ruissellement.

 L'accentuation du volume du débit à l'exutoire du bassin versant dépend de


l'augmentation des surfaces imperméables. La corrélation positive entre les surfaces
imperméables et le volume du débit à l'exutoire du bassin versant a été déduite par
l'analyse quantitative des bassins versants.

 La classification supervisée a confirmé une progression continue de la dynamique


urbaine entre 2002, 2010 et 2019.

 La classification supervisée a également illustré la dynamique des surfaces des espaces


végétaux et des espaces nus entre augmentation et réduction, et ce en 2002, 2010 et
2019.
L'analyse qualitative spatio-temporelle de la dynamique urbaine des bassins versants a confirmé
une deuxième corrélation négative entre la fragmentation urbaine spatiale d'un bassin versant
et son temps de concentration.

La morphologie spatiale urbaine a un impact direct sur cet indice hydrologique, de fait, il peut
être affirmé que la dynamique urbaine est dommageable au bon fonctionnement des
hydrosystèmes moins de son propre fait (augmentation de la surface urbanisée), que par
sa distribution spatiale interférant avec la géographie et la dynamique de l’eau au sein des
bassins versants. L’hypothèse de recherche est ainsi vérifiée.

199
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

Conclusion.

La démarche de l'évaluation qualitative et quantitative de l'impact de la dynamique urbaine sur


le fonctionnement équilibré de l'hydrosystème, appliquée dans le présent cas d'étude a compris
quatre grandes étapes :

 La reconstitution de l'historique des trajectoires de la dynamique urbaine à partir


d'images satellitaires et de photos aériennes.
 Le calcul d'indices hydrologiques qui caractérisent le fonctionnement de
l'hydrosystème.
 La classification supervisée des différentes images satellitaires couvrant les différents
bassins versants pendant un intervalle de deux décennies.
 La production d'indicateurs écologiques, appliqués en milieu urbain, permettant la mise
en correspondance de ces données avec les données hydrologiques.

Les résultats de l'analyse ont révélé une progression continue de la dynamique urbaine dans les
bassins versants pendant l’intervalle de temps d'étude. La dynamique urbaine est inégalement
répartie, en effet, le pourcentage des surfaces imperméables varie d'un bassin versant à un autre.
L'accentuation du volume du débit à l'exutoire du bassin versant et la diminution de leurs temps
de concentration dépendent du pourcentage des surfaces imperméables. Il est déduit une double
corrélation : Positive entre l'augmentation du volume du débit de pointe et l'augmentation du
pourcentage des surfaces imperméables et négative entre la diminution du temps de
concentration et l'augmentation du taux des surfaces urbanisées. Une troisième corrélation
négative, définie par l'analyse qualitative par métriques paysagères, existe entre la répartition
spatiale et le temps de concentration des bassins versants. En effet, un agencement spatial
compact a un impact minime sur le fonctionnement de l'hydrosystème relativement à un
agencement fragmenté.

Les résultats de l'analyse ont présenté, également, l’intérêt de l'utilisation de la télédétection et


des SIG et des métriques paysagères pour la modélisation, le suivi et la mesure quantitative et
qualitative de la dynamique urbaine et de son impact sur le fonctionnement de l'hydrosystème.
Aussi, il a été prouvé que des images, dont la résolution spatiale est relativement faible, peuvent
être adaptées à l'étude des milieux urbains et leurs impacts sur le fonctionnement de
l'hydrosystème. L'utilité de leurs utilisations dans des domaines de recherche a été démontrée à

200
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Evaluation qualitative spatiotemporelle, Résultats, Interprétation et Discussion.

travers la présente étude. Cela remonte à plusieurs années que des travaux de recherche ont été
réalisés avec l'outil de la télédétection (Aguejdad, 2011). Cependant, le présent travail de
recherche s’est en plus appuyé sur l'utilisation conjointe d'images spot multi dates, multi
spatiales avec l'utilisation de métriques spatiales dans l'évaluation de l'impact de la dynamique
urbaine sur le fonctionnement de l'hydrosystème. Cette approche a permis de retracer les formes
principales de l'évolution de la dynamique urbaine et de mesurer quantitativement et
qualitativement l'impact qu'entraine l'avancée de son front sur le fonctionnement de
l'hydrosystème.

Les projections de la wilaya en termes de démographie et d'activités sont réunies pour indiquer
que la dynamique urbaine dans la wilaya de Annaba soit continue et maintenue dans les années
à venir. Ainsi, dans un contexte actuel de changement climatique, de dégradation des
hydrosystèmes et d'une dynamique urbaine, la définition d'un agencement spatial permettant
une dynamique urbaine avec de moindres impacts sur le fonctionnement hydrologique présente
un intérêt majeur pour les urbanistes en particulier et pour la communauté scientifique en
général. La pertinence de ces résultats tient à leur opérationnalité immédiate dans la
planification urbaine en vue d’aménagements à moindre impact sur les hydrosystèmes qui
drainent les villes. Ils peuvent également faciliter la prise de décision dans le cadre des études
prospectives d'établissements humains respectueux du cycle de l’eau. L'originalité de cette
recherche tient, i) au choix du sujet qui traite de l’interférence de deux systèmes
dynamiques, complexes et évolutifs : la ville comme système socio-écologique (artificiel)
et la rivière comme système hydro-écologique (naturel); ii) l’approche spatio-temporelle
par bassin versant durant un intervalle de temps de plusieurs années; iii) l'utilisation
conjointe d'images satellitaires et de métriques spatiales pour caractériser la dynamique
urbaine en termes quantitatif et qualitatif ; iv) le choix du cas d'étude n’ayant pas été
traité sous cet angle auparavant ; v) enfin la reproductibilité de la démarche adoptée et
son apport aux études prospectives portant sur la réduction du risque d’inondation et la
préservation des hydrosystèmes urbains.

201
CHAPITRE VI,
CONCLUSION GENERALE.
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

CHAPITRE VI,

CONCLUSION GENERALE.

6.1. Synthèse de l'analyse spatio-temporelle qualitative et quantitative et des


principaux résultats.

L'anthropisation des territoires engendre des conséquences non négligeables sur


l'environnement naturel en général. Cependant, ses composantes ; La faune, la flore, l'air,
le sol et les ressources naturelles indispensables à notre survie exigent le maintien d'un
équilibre permanent. Le cycle de l’eau compte parmi les plus grands équilibres écologiques
vulnérables à l'action de l'homme. Les actions anthropiques mettent, en effet, en place des
surfaces imperméables sur des espaces initialement végétales avec un degré de
perméabilité important, le taux de ruissellement est, de fait, augmenté et la réalimentation
des nappes est appauvrie à cause de la diminution de l'infiltration des eaux, le
fonctionnement de l'hydrosystème est, ainsi, amplement contraint. Les précipitations, les
écoulements, les infiltrations, ou encore l'évapotranspiration sont des composants du cycle
hydrologique. Leurs fonctionnements assurent les phénomènes de mouvement et de
renouvellement des eaux superficielles et souterraines, la moindre faille dans le maintien
de cet équilibre peut engendrer d'importants dysfonctionnements.

La présente recherche se positionne dans le champ scientifique de l'urbanisme et de


développement durable. Elle se propose d'évaluer l'impact de la dynamique urbaine sur le
fonctionnement de l'hydrosystème dans l'objectif de répondre à l'hypothèse émise et qui
stipule que la dynamique urbaine serait dommageable au bon fonctionnement des
hydrosystèmes moins de son propre fait, que par sa distribution spatiale interférant
avec la géographie et la dynamique de l’eau au sein des bassins versants.
Le présent travail de recherche fait référence à i) la dynamique urbaine comme étant un
phénomène artificiel (anthropique) résultant d’une combinaison de plusieurs forces à
l’origine de l’action urbaine (e.g. mobilité de la population, périurbanisation,
développement socio-économique, mondialisation) (Bouzahzah, 2015). Elle est analysée
ici à travers deux critères : l’emprise urbaine (surface imperméabilisée) et le mode
d’étalement (compacte ou fragmenté) ; ii) la dynamique de l’hydrosystème est rapportée
aux flux superficiels et souterrains à l’échelle du bassin hydrographique.

202
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Au regard du type d’inondations enregistrées dans le cas d’étude, la dynamique de


l’hydrosystème est analysée ici à travers celle des oueds, rapportée à deux critères : le débit
à l’exutoire et le temps de concentration. La méthodologie suivie s'est appuyée sur une
évaluation quantitative et qualitative de l'impact de la dynamique urbaine sur le
fonctionnement de l'hydrosystème à travers une approche comparative spatio-temporelle.
L'approche méthodologique suivie a incité à travailler à l'échelle des bassins versants.
L'échelle spatiale est justifiée par le fait que dans sa définition, le bassin versant comprend
les activités naturelles et anthropiques qui s'y passent.
Le champ spatial d'analyse est, ainsi, plus vaste que l'agglomération. C'est une approche
qui permet d'associer les territoires, les paysages, les ambiances et leurs dynamiques.
L'analyse, s'est appuyée, essentiellement, sur des données de télédétection multi spatiales,
multi temporelles. Les années concernées par le travail de recherche sont celles de 2002,
2010 et 2019. Ces années sont marquées par des phénomènes d'inondations remarquables
sur le territoire Annabi. Les différentes images spot ont permis de retracer dans le temps
l'évolution des trajectoires d'occupation des sols et de suivre l'évolution spatio-temporelle
de la fragmentation spatiale de la dynamique urbaine. L'analyse a nécessité, également, le
calcul d'indices hydrologiques qui présentent l'évolution du fonctionnement de
l'hydrosystème. Des indicateurs écologiques, appliqués au milieu urbain, ont été également
définis.
L'évaluation quantitative de l'impact de la dynamique urbaine s'est établie en deux étapes,
la première a analysé diachroniquement des images satellitaires, elle a consisté en un
travail de comparaison des informations urbaines (l'étendue de l'occupation urbaine du sol,
l'état du couvert végétal, l'évolution du réseau routier, la canalisation des cours d'eau...). La
détermination de l'évolution de la dynamique urbaine s'est basée sur le suivi du
changement de la couverture végétale, et le changement de l'emprise des surfaces
artificialisées. Ces dernières sont représentées par les zones industrielles, commerciales,
résidentielles ainsi que par le réseau routier et ferré. Ces surfaces représentent un élément
clé pour quantifier les trajectoires de la dynamique urbaine. Leurs progressions sont
identifiées, à cette étape, par observation. L'ensemble de ces informations sont fournies à
travers des images spot multi spatiale, multi temporelle.

203
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

La deuxième étape est d’analyser l’impact de la dynamique urbaine sur des indices
hydrologiques qui sont le débit de pointe et le temps de concentration, des indicateurs
significatifs de l'état du fonctionnement de l'hydrosystème.

L'évaluation qualitative a visé, par ailleurs, à mesurer les effets de la fragmentation urbaine
spatiale de la dynamique urbaine sur le fonctionnement de l'hydrosystème local représenté
par ses indices hydrologiques, l'analyse qualitative est établie sur la base d'un travail de
classification. Beaucoup de techniques sont utilisées pour détecter, sur le produit
satellitaire, l'évolution de la dynamique urbaine, comme la technique de la photo-
interprétation ou celle de l'échantillonnage de points. Cependant, l'outil de la classification
reste la technique la plus utilisée pour quantifier les surfaces artificialisées. Cela dit,
l'exactitude des résultats de la classification dépendent de la résolution des données
satellitaires, du chevauchement spectral, des algorithmes et des procédures exécutées (Lu
et Weng, 2005, Smith et al, 2002). Les différents paysages urbains qui ont résulté de la
classification supervisée, ont été, par la suite, caractérisés avec une série d'indicateurs,
empruntés de l'écologie, appliqués en milieu urbain.

Il s'agit des métriques paysagères suivantes ; Le nombre de tâches ou de fragments (Np),


l'indice de forme du paysage (Lsi), l'indice d'agrégation (Ai), la distance euclidienne
moyenne au plus proche voisin (ENN_MN). Le calcul s'est effectué en moyennant du
logiciel FRAGSTAT. L'analyse comparative de l'évolution de ces métriques paysagères,
appliquées en milieu urbain, et l'évolution des paramètres hydrologiques aboutit à une
évaluation de l'impact de la répartition spatiale urbaine sur le fonctionnement de
l'hydrosystème. Les résultats de l'évaluation quantitative et qualitative spatio-temporelle de
la zone d'étude ont permis finalement d'affirmer l'hypothèse de recherche qui stipule que la
dynamique urbaine est dommageable au bon fonctionnement des hydrosystèmes moins de
son propre fait, que par sa distribution spatiale interférant avec la géographie et la
dynamique de l’eau au sein des bassins versants.

Les projections de la wilaya en termes de démographie et d'activités sont réunies pour


indiquer que la dynamique urbaine dans la wilaya de Annaba soit continue et maintenue
dans les années à venir.

204
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Ainsi, dans un contexte actuel de changement climatique, de dégradation des


hydrosystèmes et d'une dynamique urbaine, la définition d'un agencement spatial
permettant une dynamique urbaine avec de moindres impacts sur le fonctionnement
hydrologique présente un intérêt majeur pour les urbanistes en particulier et pour la
communauté scientifique en général. En effet, modéliser la dynamique urbaine en
identifiant les changements d'usage des sols, peut servir, dans une étude ultérieure à
l'élaboration de scénarios prospectifs de dynamiques urbaines axées sur la préservation de
l'hydrosystème.

6.2. Une perspective d'aménagements urbains favorables à l'eau à Annaba.

Autant l'eau est une ressource stratégique en urbanisme. Trop d'eau peut contraindre les
fonctions urbaines. Ainsi, une meilleure compréhension des synergies qui régissent le
système urbain et le système de l'eau s'impose afin de parvenir à des compromis qui
assurent l’équilibre et la pérennité des deux systèmes.

Le cas d'étude de la présente recherche est fortement concerné par les inondations comme
le prouvent les événements récents. En effet, la ville de Annaba a connu des inondations en
2002, 2010, 2019 qui ont suscité des pertes économiques et humaines non négligeables.

Les résultats de la présente recherche ont mis en exergue les facteurs anthropiques qui
aggravent la vulnérabilité de Annaba face aux inondations. L'évaluation qualitative et
quantitative de l'impact de la dynamique urbaine sur l'équilibre de l'hydrosystème dans
trois bassins versants affichant différents taux d’urbanisation a permis de relever les
pratiques urbaines qui perturbent le fonctionnement de leurs hydrosystèmes et par
conséquent aggravent l’effet des inondations.

Dans les trois bassins versants de l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb, la
dynamique urbaine est continue. Elle procède par extension des limites urbaines vers les
versants Sud du mont de l'Edough, marqués par la richesse de leurs réseaux
hydrographiques. La dynamique urbaine à Annaba prend siège essentiellement dans les
terrains plats des bassins versants, au niveau des lits majeurs des cours d'eau principaux et
secondaires, au détriment de la végétation et des espaces naturels.

205
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Les cours d'eau principaux ont connu des travaux d'endiguements et de rectifications,
tandis que les cours d'eau secondaires ont connu des travaux de canalisations puis
d'enterrement. En outre, le réseau viaire s'est densifié entre 2002 et 2019 suivant deux
axes. Le premier axe, perpendiculaire à la pente du talweg, constitue un obstacle à
l'écoulement des eaux d'où leurs cheminements vers des passages artificiels, les réseaux
d'assainissement. Le deuxième axe, parallèle à la pente, achemine les eaux vers leurs
exutoires avec des vitesses, parfois trop importantes dues à l’imperméabilisation du sol, ce
qui augmente le risque des inondations.

En effet, lorsque les lignes de la voirie sont perpendiculaires aux lignes d'écoulement
naturelles de l'eau, elles constituent de véritables digues, qui obligent l'écoulement des
eaux accumulées à s'orienter vers des passages artificiels. Cependant, lorsque les lignes de
la voirie sont dans le sens de la pente, elles peuvent se transformer en de véritables canaux,
rigides, rectilignes, parfois munies d'une forte pente, et toujours de faible rugosité à la
différence d'un relief naturel, les écoulements peuvent alors atteindre des vitesses très
grandes provoquant ainsi des effets dévastateurs.

Afin d’assurer une dynamique urbaine favorable au bon fonctionnement de ces


hydrosystèmes tout en augmentant sa résilience face au risque des inondations, quelques
mesures peuvent être prises à comme suit :

Recommandations concernant l'aménagement urbain (moyen et long terme).


L’eau doit être perçue comme un élément de valorisation dans la dynamique urbaine de la
ville et prendre peu à peu la forme d’un objet pleinement territorial pour devenir un vecteur
de qualité de vie et de bien-être. Plusieurs initiatives peuvent être avancées dans ce sens :
- L'utilisation de l'eau comme élément d'aménagement urbain.
- La mise en valeur du patrimoine lié à l'eau : patrimoine historique, architectural, comme
les ponts, aqueducs...ou industriel, tels que les quais ou les moulins.
- L'utilisation de l'eau comme élément de sociabilité : développement des lieux de
rencontre ou d'activité (pêche, baignade, jeux d'eau, etc.).

206
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

En effet, les Oueds principaux des bassins versants concernés par le cas d'étude, à savoir,
l'Oued Kouba, l'Oued Forcha et l'Oued Sidi Harb peuvent réintégrer le milieu urbain dans
le cadre d'opérations de requalifications urbaines, qui peuvent faire de ces milieux
actuellement répulsifs, des atouts d'aménagement urbain et des leviers pour une attractivité
renouvelée à Annaba. C'est l’exemple du projet de requalification de la rivière la
Savoureuse dans la ville de Belfort en France. Ce projet conçoit la rivière comme un parc
urbain écologique, des valeurs patrimoniales, historiques et écologiques lui ont été
attribuées (Wodli, 2017).
La rivière est devenue, de fait, un lien privilégié entre les quartiers. Globalement, le projet
de la requalification de la Savoureuse s'est constitué essentiellement à partir de trois grands
principes : La mise en place d'un parc écologique sur les rives de la Savoureuse, la
sensibilisation des habitants à la réintégration urbaine de la rivière, et l'amélioration de la
mobilité urbaine.
La renaturation de la rivière a également été programmée dans le projet. Effectivement, le
caractère artificiel de la rivière a été rattrapé par l'élimination des seuils, le profil des quais
a été également modifié de sorte à intégrer des voies d’accès au lit mineur, l'élimination de
l'homogénéité architecturale des quais et enfin, par la suppression des arbres en alignement
au profit de plantations au caractère plus aléatoires.

Ces opérations participent non seulement à l'embellissement des berges mais aussi au
rééquilibrage de fonctionnement de l'hydrosystème dans lequel s'intègre la rivière de la
Savoureuse (Fig6.1).

207
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Fig6.1: Les séquences urbaines bordant la Savoureuse, (Moro, 2017).

208
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Recommandations concernant l’aménagement urbain (court terme).


Les aménagements urbains à court terme ont pour principal objectif de réduire la
vulnérabilité du milieu urbain face au risque des inondations en rétablissant le parcours des
eaux de ruissellement, en assurant l'infiltration de la quantité d'eau nécessaire à la
réalimentation des nappes, et en luttant contre la pollution des milieux récepteurs.

Ces aménagements apportent également une valorisation esthétique et fonctionnelle des


espaces urbains.

a. La prévention des risques majeurs.

En matière d’inondation, il est bien difficile de se protéger contre tous les risques majeurs
parce qu'ils sont des phénomènes exceptionnels se produisent lorsque la période de retour
est supérieure à celle retenue pour le dimensionnement des ouvrages. La protection contre
ces événements peut se faire à travers la réglementation en interdisant par exemple
l’urbanisation dans les zones potentiellement inondables ou encore en optant pour les
solutions techniques (les systèmes majeurs et mineurs d’assainissement).

Les mesures réglementaires :


Les résultats de l'évaluation qualitative et quantitative des impacts de la dynamique urbaine
sur l'hydrosystème ont conclu au fait que la dynamique urbaine à Annaba est maintenue et
procède par extension des limites urbaines, notamment vers les piémonts Sud de l'Edough.
Annaba fait face alors à une double problématique, celle d'augmenter sa résilience face au
risque des inondations, en désimperméabilisant certaines surfaces associées à la dynamique
de l’eau d’une part et celle de répondre aux exigences de développement de la dynamique
urbaine d’autre part.

Des outils réglementaires peuvent être introduits dans ce sens. En exemple, la ville de
Crépy en Valois (France) reconnue par sa richesse environnementale et la présence de
réseaux denses d'écoulement des eaux de surface, a répondu à des objectifs similaires
(Fig6.2).

209
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

La ville de Crépy en Valois développe sa dynamique urbaine en tête de bassin versant et


connait des points noirs d'inondations en sein de ses communes situées dans la partie avale.
De fait, la problématique principale de la ville s'est articulée autour de la gestion des eaux
pluviales sur son territoire en maitrisant l'imperméabilisation de ses surfaces urbaines et en
continuant sa dynamique urbaine en accueillant de nouvelles habitations sans pour autant
redimensionner les ouvrages classiques de collecte des eaux pluviales, en répondant ainsi à
un double objectif économique et écologique. A cette fin, il a été mis en place un outil
réglementaire qui trace un zonage pluvial qui encadre toute création d'imperméabilisation
et toute modification de l'existant (Blanchard, 2019). Les modifications de bordures de
trottoir et des noues se sont multipliées dans l'espace urbain alors que des lotissements
entiers se sont créés sans réseau pluvial. Ils contiennent, par ailleurs, des mares de
récupération agissant pour la biodiversité. Un plan zéro phyto a été, également, intégré
pour minimiser la pollution des eaux pluviales qui ruissellent sur les espaces urbains. Ce
plan a permis de mettre en œuvre des solutions d'infiltration des eaux de pluies sans risques
de dégradation de la qualité des eaux souterraines.

Fig6.2: Crépy en Valois et son potentiel écologique, (Association Crépy environnement et qualité de la
vie, 2016).

210
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Le résultat de ces opérations a été très favorable. En effet, en l'espace de cinq ans la ville
de Crépy en Valois a accueilli plus de 1000 habitants sans réalisation de travaux de
redimensionnement du réseau de collecte pluviale et sans aggravation du risque des
inondations.

De surcroit, une valeur esthétique a été ajoutée par les espaces libres qui sont devenus plus
verts, sans arrosage. Le fonctionnement de l'hydrosystème est également respecté du fait
que la goutte d'eau précipitée est rapidement infiltrée et au plus près de son point de chute,
le volume et la vitesse des eaux de ruissellement sont de fait minimisées, le débit des cours
d'eau est maitrisable et la réalimentation des nappes souterraines est assurée.

Les mesures urbaines.

Le concept de systèmes mineur et majeur d'assainissement, déjà utilisé en Australie sous le


nom de système dual, est à ce titre exemplaire pour la gestion des risques majeurs en
milieu urbain. Le principe majeur de cette mesure est le traitement séparatif de
l'assainissement normal des eaux de pluies de celui des écoulements exceptionnels
(Fig6.3).

Fig6.3 : Principe du système dual d'assainissement, (AUDA, 2005).

211
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Les surfaces urbaines sont intégrées à ce système d’assainissement. Les voiries sont par
exemple considérées comme des canaux périodiques d'évacuation des eaux de
ruissellement, "L'eau recueillie est transportée sur des distances aussi courtes que
possibles, pour être ensuite détournée, soit vers un talweg naturel non construit mais
aménagé pour réduire les vitesses, soit vers un champ d'inondation temporaire" (Chocat,
2007, 15p). Ce dernier peut être un parc urbain, une aire de sport, etc. C'est une alternative
qui pourrait être introduite à Annaba, plus précisément dans le réseau viaire qui se
développent dans les bassins versants concernés par le présent travail de recherche.
L'introduction de l'alternative de système d'assainissement dual pourrait minimiser les
effets dévastateurs engendrés pour le milieu naturel et pour le milieu urbain.

b. Intégrer les techniques alternatives dans les aménagements urbains.


L'assainissement par réseau a montré ses limites, qui se manifestent aujourd'hui par le
nombre de dégâts matériels et humains lors des inondations, par les pénuries d'eau ou
encore par les pollutions hydriques. Depuis une vingtaine d'années de nombreuses
techniques, dites alternatives ou compensatoires, qui ont pour principal objectif de
compléter, voire de remplacer radicalement le système par réseau ont été imaginées. Elles
reposent sur une stratégie : Essayer de se rapprocher le plus possible du cycle naturel de
l'eau et continuer à utiliser au mieux les cheminements naturels que prenait l'eau avant
l’occupation du sol, dans le but de retarder le transfert de l'eau vers les exutoires de surface
et accélérer son évacuation vers les exutoires souterrains. Les techniques alternatives
d'aménagement urbains ont été mises en place et testées dans différents pays (Australie,
France, Chine...) depuis plusieurs dizaines d’années : chaussées à structure réservoir avec
ou sans revêtements poreux, bassins de retenue, puits d'infiltration, tranchées drainantes,
stockage en toiture, etc.

Cela peut réduire de manière significative le débit de pointe et la quantité de polluants


rejetés. Elles ont montré que l'utilisation de technologies alternatives d'assainissement
pluvial peut également avoir un rôle économique favorable et ce en minimisant les coûts de
viabilisation à l'échelle de la zone équipée.

212
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Ces techniques innovantes représentent donc une alternative efficace et pertinente à


l'assainissement traditionnel par réseau. Elles peuvent être appliquées dans la ville de
Annaba afin de remédier à la perturbation des hydrosystèmes locaux et à la récurrence des
inondations. En outre, elles peuvent constituer l'occasion ou le moyen de développer de
nouveaux espaces naturels en ville, autour des cours d'eau permanents comme l'Oued
Seybouse, l'Oued el Aneb ou autour de la zone humide de Fetzara.

La ville de Annaba pourrait envisager ce genre d'alternative aussi bien dans son centre-
ville situé essentiellement dans des zones de plaines d'inondations que dans les zones
d’urbanisation future. Plusieurs exemples de bonnes pratiques d'aménagement favorables à
l'eau qui sont adaptables à notre cas d'étude, Tels que :

Les tranchées de rétention et/ou infiltration. Ce type de technique est adapté à la gestion
des eaux pluviales d’une maison ou d’un lotissement par traitement des espaces
imperméabilisés, le long de bâtiments ou de la voirie sous forme de tranchée drainante
(Fig6.4).

Fig6.4: Tranchée drainante le long d’un espace piétonnier, (economie.grandlyon.com).

213
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Cette mesure pourrait être introduite à Annaba, d’autant plus que les matériaux nécessaires
à ce type de revêtement sont disponibles. En effet, les tranchées d'infiltration peuvent être
intégrées dans les parties aval de la ville qui se trouvent saturées avec des débordements
assez fréquents et importants. On cite en exemple, l'avenue de Benboulaid qui longe la
façade maritime et qui se situe dans la zone basse des bassins versant qui drainent la ville
de Annaba, l'avenue connait des problèmes d'inondations à chaque événement pluvieux.

- Les puits d’infiltration.


Le rôle principal des puits d'infiltration est d'emmagasiner temporairement les eaux
pluviales avant de les drainer par infiltration vers les couches perméables du sol (Fig6.5).

Fig6.5 : Avaloir conduisant les eaux pluviales de voirie vers le puits d’infiltration, (Chassieu, non
Daté).

Il existe une expérience de ce type en Algérie, dans la wilaya de Tipaza où les lâchers
d’eau par la vanne de fond du barrage de Boukourdane permettent de réalimenter la nappe
et par conséquent réduire le coefficient de ruissellement de surface. Cependant, le principe
de ces systèmes a été utilisé en Algérie depuis plus de cinq siècles dans la vallée de M’Zab.
Le long de l’oued M’Zab il y avait dix-sept digues appelées « Ahbess » ; le dernier barrage
se trouve à El Atteuf. Les ouvrages ralentissent les crues en rechargeant la nappe
phréatique. Des milliers de puits (Hassi) alimentaient les oasis de la vallée.

214
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Malheureusement, aujourd’hui, il ne reste que deux « Ahbess » qui se trouvent dans un état
très dégradé. Il s’agit de : Ahbess Ajdid et Ahbess El Atteuf (Mellouk, 2014).
Ce même principe pourrait être reproduit à Annaba, plus précisément dans la vallée de
l'Oued Seybouse qui a connu une forte crue en 2019 qui a participé à l'aggravation des
inondations urbaines de 2019.
Le creusement de digues dans la vallée de l'Oued Seybouse permettrait de réalimenter sa
nappe d'accompagnement (nappe des sables argileux et limons), d'augmenter la résilience
de la ville face aux inondations, de réutiliser l'eau des pluies, par exemple, à des fins
d'entretien des espaces verts urbains.
La mise en œuvre de cette alternative dans l'Oued Seybouse présenterait une occasion pour
effectuer des travaux de requalification urbaine des espaces urbains situés à proximité en
apportant des éléments de confort (hygiène, air, lumière) à travers la mise en place
d'espaces de loisirs, de restauration... surtout que ces espaces souffrent actuellement de
sérieux problèmes de pollutions hydriques et atmosphériques.

Les chaussées à structures réservoirs. Les structures réservoir peuvent être confectionnées
sous des surfaces destinées à supporter la circulation routière ou des surfaces de
stationnement (Fig6.6).

215
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Fig6.6 : Chaussée à structure réservoir, Craponne, (guidebatimentdurable, 2019).

Les chaussées à structure réservoir ont pour but d’écrêter les débits de pointe de
ruissellement en stockant temporairement la pluie dans le corps de la structure. Si le
revêtement de surface est poreux (enrobés drainants, béton poreux ou pavés poreux), les
eaux s'infiltrent directement dans la structure (Fig6.7). Par contre, si le revêtement est
étanche, les eaux sont injectées dans la structure par l'intermédiaire d’avaloirs. Les eaux
emmagasinées sont par la suite évacuées selon deux modes ; Soit par restitution vers un
exutoire, par exemple vers le réseau d’assainissement ou vers le milieu naturel, soit par
infiltration directe dans le sol support (Fig6.8).

216
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Fig6.7: Exemple de chaussée à structure réservoir avec enrobé drainant et évacuation par
Infiltration (CETE Nord-Picardie, 2012).

Fig6.8:Exemple de chaussée à structure réservoir avec enrobé dense (étanche) sans infiltration
(CETE Nord-Picardie, 2012).

Cette alternative pourrait faire usage au niveau du quartier de l'avant-port qui se trouve
submergé des eaux de pluies à chaque phénomène d'inondation.

217
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Les bassins de rétention.


Le principe du bassin de rétention est simple : intercepter les eaux pluviales de façon à
étaler dans le temps les volumes d’eau s’engouffrant dans le réseau sanitaire lors d’averses.
Ils servent aussi à prévenir les inondations en aval d’espaces imperméabilisés par
l’urbanisation. Ils peuvent être classés selon l’apparence (à ciel ouvert ou enterrés) ou
selon l’usage (contrôle du ruissellement pluvial, dépollution, etc.) (Fig6.9).

Fig6.9: Bassins de rétention à ciel ouvert, (Outrequin, 2009).

Les bassins de rétention servent à stocker temporairement les eaux des ruissellements. En
période de fortes pluies, ils permettent de protéger les habitations et les infrastructures
notamment situés en aval du bassin. Il doit s’intégrer au maximum dans le paysage et
occuper le moins de surface foncière possible, tout en restant à ciel ouvert. Concrètement,
on décaisse le terrain, les déblais permettent la construction d’une digue (2 à 3m) au-dessus
du terrain naturel. Il est le plus souvent directement raccordé au réseau d’assainissement.
Il est à noter que la wilaya de Annaba dispose d’un bassin de rétention, s’étendant du parc
d’attraction de Sidi Achour jusqu’au stade du 19 mai 1956, situé à 23Km de l’implantation
de la nouvelle ville de Draa Errich.

218
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Cet aménagement tampon est inaliénable et a pour principale fonction de gérer les
fluctuations dans l’apport des eaux de pluies issues de ces surfaces et de les restituer
uniformément dans l'environnement naturel. Cependant, cette zone inconstructible a été
convertie en lotissements. L’on constate également sur les lieux des tonnes de remblais et
de tout-venant sont jetés quotidiennement dans cette zone.
La croissance urbaine incontrôlée et la construction des zones de rétention ont fait que les
inondations dans la wilaya de Annaba sont devenues une réalité omniprésente ce qui peut
engendrer un important déséquilibre dans le fonctionnement de l’hydrosystème et menacer
la sécurité des habitants et leurs biens.
Le toit végétal.
Les matériaux disponibles pour la réalisation de toits verts ont permis de systématiser son
emploi. Le toit végétal utilisé à grande échelle favoriserait la rétention d’une grande
quantité d’eau, ce qui permettrait aux villes de résoudre une partie du problème de
ruissellement des eaux pluviales. La rétention des eaux pluviales sur les toits rendrait ces
eaux disponibles à l’évaporation et donc permettrait de réduire la température du milieu
urbain. En somme, la végétalisation des toits réduirait le besoin d’implanter des bassins de
retenue pour contrôler le ruissellement urbain tout en favorisant le refroidissement du
climat urbain par évaporation. Cela permettrait par le fait même, d’humidifier l’air asséché
des villes. Considérant la surface que représentent les toits en ville, l’alternative des toits
verts peut s’envisager. Certaines données générales indiquent que les toits reçoivent 13%
des eaux d’une précipitation (Fig6.10).

219
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Fig6.10: Toit végétal, Chicago, Etats Unis, (Larue, 2013).

Les avantages du toit végétal sont les suivants :


• Diminution des dimensions des réseaux à l’aval (diminution des encombrements,
travaux).
• Gain économique à l’aval.
• Maitrise du risque d’inondation.
• Ne nécessite pas une importante emprise foncière.
• Bonne intégration dans le tissu urbain, il constitue une plus-value esthétique.
• Pas de technicité particulière par rapport aux toitures traditionnelles.
• Permet la maitrise du débit des eaux récoltées en sortie. Une technique avec laquelle on
peut associer un dispositif d’infiltration à l'exemple d'un puits.
Les toitures vertes connaissent ces dernières années un regain d’intérêt croissant à travers
le monde ; du fait qu’elles font partie de l’expression d’une nouvelle appréhension du rôle
et de la place de la nature dans le paysage urbain.

220
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

La pose d’une toiture végétalisée ne doit être faite que sur un revêtement parfaitement
étanche, or en Algérie, les problèmes d’étanchéité semblent fréquents.
En effet, le toit végétal tient compte de l’élément porteur du bâtiment ; la réglementation
algérienne tolère les toitures terrasses jardins sur des éléments porteurs en maçonnerie sur
dalle flottante ou sous forme adhérente en béton. Le toit végétal nécessite également une
structure suffisamment forte du toit et une pente relativement faible.

Les pavés poreux et l’inter bloc ajouré.


Les pavés poreux possèdent une porosité qui peut atteindre 20%. S’ils permettent
l’infiltration sur place des eaux pluviales, ils présentent la contrainte de ne pas protéger les
nappes phréatiques et de se colmater avec le temps. Ce type d’aménagement pourrait très
bien convenir pour les trottoirs et pour les entrées de garages résidentiels. L’inter bloc
ajouré, pour les entrées résidentielles, présente des perspectives intéressantes.
D’une part il offre pour les voitures, le support nécessaire pour le stationnement et d’autre
part, il permet une infiltration optimale de l’eau tout en permettant à des herbacées de
pousser entre les blocs.

Les entrées d’autos en gravier offrent elles aussi une bonne capacité d’intercepter l’eau de
pluie. Même si elles ne peuvent traiter ou intercepter les polluants.
Cette mesure, appliquée à grande échelle, pourrait avoir des effets non négligeables sur les
quantités d’eau de ruissellement urbain (Centre d’Information sur l’Environnement de
Longueuil, Québec, 2011). La perméabilité naturelle des sols est préservée grâce aux
espaces entre chaque module (Fig6.11).

221
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Fig6.11: Aménagement urbain d’un parking en pavés drainants, (guidebatimentdurable.com, 2019).

Ce type de mesure favorise l’infiltration d’eau dans le sol au lieu de la diriger vers les
canalisations d’égout ou les cours d’eau, comme c’est le cas depuis l’avènement de
l’urbanisation. En fait, l’eau s’infiltre entre les pavés, une partie de cette eau est filtrée par
une membrane géotextile, en retenant la plupart des matières polluantes accumulées à la
surface du pavage, avant d’être absorbée dans le sol, cependant, la partie excédentaire est
collectée par des drains installés sous le pavage, puis dirigée vers l’égout pluvial municipal
(Garon, 2013).
Cela a donc pour conséquence un double avantage, en effet, ce système permet d’améliorer
la gestion écologique durable des eaux pluviales dans le milieu urbain, et de remédier aux
problèmes de surcharges des réseaux d'infrastructures existants, spécialement lors de forts
épisodes pluvieux. Ce type d'alternative pourrait être une solution pour remédier à la
stagnation des eaux dans la partie basse, la plaine de Annaba, lors des événements
pluvieux.

222
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

La construction de réservoirs de collecte d’eau de pluie.


La collecte de l’eau de pluie figure parmi les solutions préconisées pour améliorer la
gestion de l’eau. Les surfaces pavées des villes ne permettant pas à la pluie de s’infiltrer
dans le sol, une quantité impressionnante d’eau ruisselle jusqu’aux égouts, fleuves et
rivières. La collecte d’eau de pluie, qui peut être réutilisée ensuite à différentes fins, permet
donc non seulement de réduire la consommation d’eau potable, mais aussi de réduire les
risques d’inondations (Fig6.12).

Fig6.12 Réservoir d’eau dans un pars à Melbourne, Australie, (onedrop.org).

Par exemple, le volume d’eau de pluie qui ruisselle chaque année à Brisbane, Melbourne et
Sydney s’élève à 1 285 giga litres, soit presque l’équivalent du volume total d’eau
consommé par les ménages de ces villes.
La plus importante usine de recyclage d’eaux usées domestiques de Sydney, Rouse Hill,
alimente en eau recyclée 20 000 foyers. 1,7 milliard de litres d’eau recyclée sont ainsi
utilisés chaque année par les citoyens pour alimenter leurs toilettes, arroser leur jardin,
laver leur voiture, etc.

223
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Ces alternatives sont exploitées dans le cadre du water sensitive urbain design, qui est une
approche de l’aménagement du territoire et la conception d’ingénierie qui intègre le cycle
urbain de l'eau, y compris la gestion des eaux pluviales, des eaux souterraines et des eaux
usées et l'approvisionnement en eau (Piel, 2010). Ce design urbain permet de minimiser la
dégradation de l'environnement, notamment aquatique, et d'améliorer l'esthétique du cadre
de vie urbaine. Cependant la conception de ces mesures en elle-même ne suffit pas à
préserver l’hydrosystème, l’entretien permanant en est indispensable.
Annaba, à l'instar de plusieurs villes dans le monde, subit les effets du changement
climatique, les pluies y deviennent de plus en plus intenses. Cependant, la ville continue sa
dynamique urbaine en créant des zones imperméables, minimisant ainsi sa résilience face
aux risques des inondations et impactant également sur la qualité et la quantité de l'eau
disponible. La ville se doit d'intégrer l'élément aquatique au sein de sa planification urbaine
présente et future, tout en introduisant des solutions urbaines pour remédier, de façon
durable, aux problèmes actuels relatifs à l'eau, car les solutions techniques ont montré leurs
limites.
En somme, la gestion durable de l'hydrosystème dans la ville consiste à copier la gestion
naturelle et donc à infiltrer la goutte d'eau au plus près de son point de chute. Plusieurs
grands principes urbains se déclinent dont la maitrise du taux d'imperméabilisation et des
eaux de ruissellement. Plusieurs alternatives existent pour infiltrer et stagner l'eau tel
qu'illustré dans les exemples d'aménagement présentés (les noues, les chaussées à
structures réservoirs, jardin de pluie, tranchée drainante...). La mise en œuvre de ces
alternatives est fonction des contraintes et capacité de chaque zone urbaine. Des avantages
qualitatifs et quantitatifs se déclinent de l'introduction de ces alternatives, et ce sur le plan
de la gestion urbaine tout comme sur le plan de la gestion écologique de la ville.
On en cite, limiter la pollution des milieux récepteurs, assurer la recharge des nappes
phréatiques, augmenter la résilience face au risque des inondations, embellissement de la
ville, participer à l'amélioration de l'attractivité de la ville en créant des espaces de loisirs et
de divertissement autour des cours d'eau, introduire la nature dans la ville en protégeant les
zones humides par la création, en exemple de parc naturel qui valorise leurs richesses
biologiques, renforcer les liens entre les citoyens en faisant des milieux d'eau en ville des
lieux de rencontre et de réciprocité, sensibiliser les acteurs de la ville dont les citoyens à
protéger la ville et ses écosystèmes.

224
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Recommandations concernant la gouvernance urbaine (acteurs et secteurs impliqués)


et la participation citoyenne.
Les principaux freins à l'utilisation de ces nouvelles approches ne seraient pas seulement
techniques comme le montrent les résultats de l’analyse. La réussite du développement de
ces nouvelles solutions nécessite surtout à ce que plusieurs secteurs, notamment celui de
l'urbanisme, changent d'attitude par rapport à l'eau. La vision utilisatrice de l'eau devrait
s'estomper au profit de son intégration dans toutes les réflexions urbaines.
Les découpages territoriaux de nature administrative pourraient s'estomper devant des
découpages pour une meilleure gestion de la ressource en eau. Des interrelations entre
politique, technique, économie et urbanisme pourraient émerger un autre découpage
territorial. A titre d'exemple, l'échelle du bassin versant pourrait être une solution
raisonnable dans la gestion des hydrosystèmes du point de vue écologique. Le bassin
versant délimité par sa ligne de partage des eaux représente une organisation naturelle
hiérarchique de l'espace. D'ailleurs, vers le 19e siècle, des géographes ont proposé un
découpage régional, en France, selon les bassins versants.
En Algérie, la création des agences de bassins versants a débuté vers les années de 1996.
Ce découpage permettrait une meilleure gestion de l’hydrosystème du fait qu'il se base sur
l'ordre des écoulements des eaux dans l'organisation territoriale et dans la gestion de
l'hydrosystème au sein du bassin versant.
Cependant, la mise en place de cette échelle n'est pas facilement adaptable à tous les
contextes surtout en la présence d'une nappe phréatique.
En effet, la trajectoire d'une nappe phréatique peut traverser plusieurs bassins versants, la
délimitation serait, de fait, difficile, un bassin versant pourrait intégrer des parties d'un
bassin versant avoisinant.
Dans ce sens, une structure pourrait être mise en place pour la gestion des découpages.
Comme dans le cas de la région de Valence en Espagne qui a mis en place une structure
d’arbitrage, appelée les tribunaux de l'eau il y a plus de 1000 ans.

225
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

Une structure qui est considérée comme un héritage du passé islamique et continue à
œuvrer au sein des communes. Cette institution repose sur des fonctions, à savoir, le
contrôle de l’accès aux ressources en eau, la gestion et l’usage de ces ressources, la
centralisation du mécanisme de transfert des ressources, la régulation des systèmes de
comportement et d’interactions sociales (Bordet, 2009). C'est une pratique qui représente
un exemple de bonne gestion des ressources naturelles notamment la ressource d'eau.
En outre, la gestion fragmentée ou sectorielle des ressources naturelles et notamment de la
ressource en eau, entrave la mise en place d'alternatives visant à protéger les
hydrosystèmes au sein des dynamiques urbaines. De fait, la segmentation qui existe entre
les différents services techniques doit s'estomper au profit d'une bonne coordination entre
les secteurs. Par exemple, l'utilisation de chaussées à structure réservoir interdit de
raisonner "voirie" puis "assainissement". Les deux domaines devraient être étudiés
simultanément.
La mise en place de telles solutions présente les limites de certaines pratiques actuelles et
favorise de fait un système multi-technique comme point de départ à une organisation
nouvelle des services techniques des collectivités. Dans le contexte Bônois marqué par la
récurrence des inondations et l'insécurité de l'espace urbain face à ce risque, les domaines
de l'urbanisme et de l'hydraulique pourraient activer conjointement pour la mise en
application des mesures visant à augmenter la résilience des villes face au risque des
inondations par un aménagement urbain adéquat, tout en protégeant durablement le
fonctionnement de l'hydrosystème.
L’exemple de Nantes (France), qui comme la ville de Annaba, attire continuellement de
nouveaux habitants, et qui connait une dynamique urbaine continue qui favorise
l'imperméabilisation, d'où le problème des inondations en milieu urbain. Afin d'y faire
face, Nantes s'est dotée d'outils basés sur une modélisation des écoulements des eaux de
surface en intégrant le bâti, la modélisation s'est basée sur les dégâts engendrés par l'orage
de Juillet 2017.

226
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

De fait, une cartographie des zones inondables a été élaborée et transcrite dans le plan local
d'urbanisme métropolitain pour assurer une dynamique urbaine compatible avec les risques
liés aux inondations d'aujourd'hui et de demain tout en protégeant l'existant.
Connaitre le risque est essentiel pour savoir y faire face et construire pour en réduire les
impacts (Fig6.13).

Fig6.13: Occupation du sol et zones inondables dans l'agglomération de Nantes, (Dournel et al, 2015).

En somme, l'atteinte des objectifs de développements durables inscrits dans l'Agenda 2030,
requiert la transversalité des actions publiques et la participation active des citoyens. En
effet, chaque citoyen a une part de responsabilité dans le maintien de l'équilibre fonctionnel
des villes.

227
Dynamique urbaine et durabilité des hydrosystèmes, cas de la ville de Annaba et sa périphérie.
Conclusion générale.

La participation des citoyens dans la protection de l'hydrosystème en ville peut, en


exemple, se faire à travers l'introduction de quelques alternatives d'aménagements
favorables à l'eau à l'échelle architecturale comme la création de jardin de pluie,
l'utilisation de toitures végétales ou en la mise en place de réservoirs d'eau de pluies.

L'encadrement de ces opérations peut être intégré dans les programmes d'associations
relatives à l'eau, tel que l'association des amis de l'eau, créée par l’Agence de Bassin
Hydrographique Constantinois–Seybouse-Mellegue, pour permettre aux citoyens de
s’informer, de débattre et de discuter des questions liées à l’eau en Algérie.

La sensibilisation des citoyens à la protection et à la réappropriation de leurs milieux d'eau


pourrait, dans une autre dimension, avoir un impact favorable sur le déroulement de la vie
quotidienne en général, et ce en créant des occupations productives et en chargeant chaque
citoyen de responsabilités, ce qui favoriserait l'union, l'équité sociale et un cadre de vie
harmonieux et durable.

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du territoire.
Loi n° 03-10 du 19/07/2003 relative à la protection de l’environnement dans le
cadre du développement durable.
Loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en
valeur du littoral.
Loi n° 04-20 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 decembre 2004
relative a la prévention des risques majeurs et a la gestion des catastrophes dans le
cadre du developpement durable.
la loi n° 05-12 du 28 Joumada Ethania 1426 correspondant au 4 aout 2005,
modifiée et complétée, relative a l’eau.
la loi n° 07-06 du 25 Rabie Ethani 1428 correspondant au 13 mai 2007 relative a la
gestion, a la protection et au developpement des espaces verts.
Décret exécutif n° 06-198 du 4 Joumada El Oula 1427
correspondant au 31 mai 2006 définissant la réglementation applicable aux
établissements classes pour la protection de l'environnement.
Décret exécutif n° 09-78 du 27/02/1990 relatif aux études d’impact sur
l’environnement.

253
ANNEXES
revue semestrielle - n° 125-2015 - Revue soutenue par l’université d’Aix-Marseille, le conseil régional PACA, l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du Cnrs,
125
les UMR 7303 (TELEMME), 7330 (CEREGE), 5281 (ART-Dev – Montpellier 3) et 5140 Lattes (Labex Archimède)

Mediterranean coastal wetlands:

N. Maughan, A. Oueslati, N. Aroua, J.-M. Miossec, dir.


et enjeux de gestion

dynamics and management issues


Dynamiques des zones

en Méditerranée
humides littorales
Journal of Mediterranean Geography
133
no 125 - 2015

Le lac Fetzara, une zone humide fragile, menacée


par l’extension urbaine de la ville d’Annaba (littoral
Est algérien)
The Fetzara lake, a fragile wetland threatened by the urban growth of Annaba city (western Algeria)
Karima MELLOUK Najet AROUA
Université de Constantine 3, Institut de gestion des techniques urbaines École polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger
Algérie Algérie
[email protected] [email protected]

Résumé – À l’instar des villes côtières méditerranéennes, Annaba (Est Abstract – The Mediterranean coastal city of Annaba (Eastern
algérien), connaît une forte croissance urbaine. Entre la mer à l’est et le Algeria) faces a strong urban growth for several decades. Limited east
massif de l’Edough à l’ouest, la seule possibilité d’extension de la ville by the shoreline and west by the Edough Massif, the only development
et du port semble être le sud. De fait, les plaines alluviales sont de plus opportunity for the city and its harbor is the south part of the plain.
en plus envahies par l’étalement urbain. Ce qui engendre des impacts Nowadays, alluvial plains are increasingly invaded by urban sprawl
négatifs sur le milieu naturel et notamment les zones humides dont with negative impacts on natural environment, including wetlands
l’équilibre écologique est aujourd’hui menacé. C’est le cas du lac Fetzara, whose ecological integrity is seriously threatened. This is the case of the
situé à une vingtaine de km au sud‑ouest d’Annaba. Bien que répertorié Fetzara lake, located twenty kilometers south‑west of Annaba. Although
comme zone humide d’intérêt international, il est aujourd’hui cerné par included in the Ramsar list (since 2002), it is now surrounded by a new
le projet d’aménagement d’un nouveau pôle urbain dans la localité de urban project within the Draa Errich locality.
Draa Errich. The main goal of the present paper is to assess the impact of the urban
L’objectif de cet article est d’évaluer par analyse multicritère les project on the local hydrosystem, wich includes the wetland and the
impacts de ce projet d’aménagement sur l’hydrosystème local dont lake through a multi-criteria analysis. The final results showed their
font partie la zone humide et le lac. Les résultats obtenus témoignent continual ecological degradation and stress the need to implement
de l’ampleur de sa dégradation et soulignent la nécessité d’engager des urgent conservation measures in the framework of a sustainable
mesures de protection urgentes dans le cadre d’une stratégie durable development strategy for this territory.
d’aménagement du territoire.
Mots‑clés : Annaba, lac Fetzara, AMC, aménagement urbain, impacts Keywords: Annaba, Fetzara lake, wetland, multicriteria analysis,
environnementaux, zone humide environmental impacts, urban design

L’eau est un facteur fondamental d’implantation urbaine. l’objet d’une vision stratégique mais aurait été dicté par la
La plupart des villes se développent à proximité ou sur les disponibilité foncière à accueillir un programme de cette
rives des lacs et des rivières où elles puisent la ressource envergure. De plus, le plan prévoit une artificialisation
nécessaire à leur développement. En conséquence, elles quasi totale du site et le déboisement de plus de 1 340 ha
affectent le fonctionnement et la dynamique naturelle de domaine forestier et agricole, tandis que la trame
des hydrosystèmes en présence. Au cycle de l’eau est orthogonale et le système d’îlotage très rigide seraientt
alors associé un facteur risque non négligeable auquel inadaptés à sa nature curviligne. À cet égard, le présent
il est nécessaire de parer dès l’amont du processus de article se propose d’évaluer les impacts du projet de
planification urbaine. Le projet de ville nouvelle dans la nouvelle ville Draa Erich sur l’équilibre des composantes
localité de Draa Errich (wilaya d’Annaba à l’est d’Alger) de l’hydrosystème local grâce à une analyse multicritère
illustre ce propos. Le site, qui offre une assiette foncière des indicateurs qui les caractérisent.
riche en potentialités hydriques, est sur le point de
recevoir un grand nombre de logements, d’équipements
d ’accompagnement et d ’infrastructures supposés I - Cas d’étude
contribuer à lever la pression sur la ville d’Annaba. Or, les
impacts potentiels de ce projet d’aménagement urbain I.1 - Le projet de nouvelle ville Draa Errich (wilaya
sur les composantes de l’hydrosystème local, auquel de Annaba) vs l’environnement naturel
appartiennent le lac Fetzara, l’oued Anneb et la nappe Le projet de ville nouvelle Draa Errich a pour vocation
Guerbez, pourraient être irréversibles ce qui soulève d’aider à décongestionner la ville d’Annaba. La localité
d’ores et déjà quelques questionnements. Par exemple, qui l’héberge, distante de 20 km à l’ouest (soit 15 minutes
le site choisi est-il propice à un aménagement de cette de trajet), est rattachée à la commune de oued El-Aneb,
envergure ? A-t-on tenu compte de l’équilibre et de la (Daïra de Berrahel, wilaya d’Annaba). Son périmètre
dynamique de l’hydrosystème local ? Ainsi conçu, le projet d’implantation est délimité au nord par le chemin de
urbain représente-t-il un risque pour ses composantes ? Si wilaya no 20, à l’est par le mont Eddough, à l’ouest par le
tel est le cas, quels seraient les effets néfastes prévisibles ? chemin de wilaya no 12, au sud par la route nationale no 44
Quelles mesures pourraient contribuer à les minimiser ? et le lac Fetzara. Il est accessible par la RN 44 et CW 12 et
occupe une superficie de 1 344 ha (fig. 1).
Les informations recueillies auprès des professionnels
de l’urbanisme prêtent à croire à une « catastrophe Le climat local est de type méditerranéen, doux et humide
urbanistique annoncée ». Il semblerait en effet que le choix en été en raison de la proximité de la mer, humide et frais
du site d’implantation de la nouvelle ville n’ait pas fait en hiver. Les températures sont supérieures à 19 °C de mai
134

Fig. 1 – Situation géographique du projet de nouvelle ville Draa Errich (wilaya d’Annaba) – Conception P. Pentsch.

à octobre. Les moyennes annuelles varient de 13 °C à 19 °C par conséquent une réduction de fertilité. La disparition
environ sur le littoral (température mensuelle moyenne du couvert végétal et par voie de conséquence des plantes
= 12,42 °C.). La période pluviale s’étend d’octobre à avril et fixatrices, rendront les sols vulnérables aux phénomènes
atteint une moyenne mensuelle de 162,42 mm (moyenne d’érosion hydrique.
annuelle = 1 000 mm) (URBAN, 2013). Janvier reste le mois
le plus pluvieux (en moyenne 297,87 mm) et le plus froid Le sol est constitué à 76 % de Gneiss (composée de
(en moyenne 7 °C). L’humidité atteint 70 % en moyenne lits sombres et de lits clairs), 3 % d’argile et 19 % de
annuelle à cause de l’effet régulateur de la mer. micaschistes. Il est peu perméable, ce qui implique un
coefficient de ruissellement naturellement élevé et un
Le site présente quatre types de pentes : pentes douces taux d’infiltration bas. La réalimentation de la nappe est
(15 % du terrain), pentes moyennement raides (35 % du par conséquent faible et pourrait être davantage ralentie,
terrain), pentes raides (30 % du terrain) et pentes très vu l’étendue des surfaces qui seront imperméabilisées
raides (20 % du terrain) (URBAN, 2013). Les pentes douces dans le cadre du projet. Cette opération réduira
se concentrent à l’ouest et les pentes fortes à l’est. Ce qui considérablement la quantité d’eau infiltrée et accroîtra
prête à croire que la partie est serait plus exposée au risque le ruissellement de surface en milieu urbain.
d’inondation par ruissellement et la partie ouest celui
d’un débordement de réseau. La superposition de la carte Dans le cadre de l’aménagement des berges de l’oued
des pentes avec celle du master plan de la ville nouvelle El Aneb – avec le double objectif d’embellissement et de
de Draa Errich montre que l’aménagement prévu dans protection contre les inondations –, deux alternatives de
la première phase se situe dans la partie à faible pente, passage des eaux usées sont prévues : soit par recalibrage
tandis que la partie pentue est réservée à des programmes de l’oued avec installation de collecteurs d’assainissement
d’équipement. En aval, le rythme de ruissellement décroit de part et d’autre, soit à travers une galerie de collecte des
en raison de la morphologie du terrain (pente douce à eaux usées et pluviales. La modification des paramètres
faible). L’artificialisation de cette zone laisse supposer une physiques du cours d’eau aura des répercussions sur le
réduction considérable du taux de renouvellement de la fonctionnement de l’hydrosystème.
nappe ainsi qu’un risque accru d’inondation.
La structure de trame viaire projetée lui semble
La couverture végétale est composée de 83 % de maquis également défavorable dans la mesure où elle privilégie la
(1 110 ha), 4 % de chêne dense et clair (52 ha) et 5 % technique traditionnelle de chaussées et trottoirs et par
d’oléastre (65 ha). Les terres cultivées occupent 8 % de la conséquent l’imperméabilisation des sols par le recours
surface (2 % de terres agricoles et parcours 117 ha et 6 % à des revêtements étanches. La pollution due au trafic
de terres agricoles et vergers). Le projet d’aménagement automobile étant chronique, un pourcentage important
urbain prévoit un déboisement général qui perturbera de ces micropolluants évacué vers le milieu naturel
considérablement la structure hydrologique existante. peut être d’ores et déjà appréhendée. Le master plan de
D’un autre côté, la déforestation réduira la capacité du sol la nouvelle ville de Draa Errich prévoit une distribution
à retenir l’eau de pluie. Celle-ci, s’écoulant rapidement, des différentes activités telle que : zone d’habitat, zone
pourra entraîner une accélération de l’érosion du sol et de centralité urbaine et équipements structurants
135

Fig. 2 – Situation géographique du lac Fetzara en Algérie – Conception P. Pentsch.

se trouveront à proximité de l’oued El Aneb, non loin la commune de Berrahal (dont le site de Draa Errich), au
du Lac Fetzara. Ces activités peuvent être source de sud les communes d’El Eulma (traversée par l’oued El Hout)
dysfonctionnement d’ordre qualitatif et quantitatif. et de Cheurfa, à l’est les petits villages d’El Gantra et de
l’oued Zied. Le lac Fetzara est répertorié sur la liste Ramsar
I.2 - Le lac Fetzara, composante superficielle des zones humides d’importance internationale depuis
de l’hydrosystème local 2002. Sa grande étendue et son caractère relativement
Le site d’implantation de la nouvelle ville Draa Errich est temporaire en font une zone humide représentative de la
remarquable par la densité de son hydrosystème dont région méditerranéenne (BOUMEZBEUR, 2003). La fonction
on distingue le lac Fetzara, l’oued Aneb et l’oued Ziad hydrologique du lac contribue à la maîtrise des crues, à la
(composantes superficielles) ainsi que la nappe Guerbez rétention des sédiments et des nutriments ainsi qu’à la
(composante souterraine). Le relief en cuvette de la recharge de la nappe phréatique (fig. 2).
partie centrale du site constitue un important réceptacle
d’eaux pluviales alimentant l’oued. Le site est traversé Le lac Fetzara, situé à l’est de la ville de Annaba, s’étend
par plusieurs cours d’eau pour la plupart saisonniers à sur 17 km de long et 13 km de large. Le plan d’eau libre,
l’exception de l’oued El Aneb (écoulement permanent) qui qui dépend presque exclusivement de l’intensité de la
a donné son nom à la commune. saison des pluies, occupe une étendue de plus de 5 800 ha
(photo 1).
Le lac Fetzara se trouve à 18 km au sud-ouest de la wilaya
d’Annaba (Daïra et commune de Berrahal). Plusieurs
petites agglomérations le bordent : au nord, le chef lieu de
136

Date à laquelle la fiche a été remplie : 15 avril 2002


Pays : Algérie
Nom de la zone humide : Lac de Fetzara
Coordonnées géographiques :
Latitude 36°43’ et 36°50’ N Longitude 7°24’ et 7°39’ E
Altitude : mini : 10,25 m maxi : 40 m moyenne : 25,35 m
Superficie : 20 680 ha

Fig. 3 – Fiche descriptive de la zone humide du lac Fetzara – Source : Direction


Photo 1 – Vue aérienne du lac Fetzara en 2015 (source: Sandervalya, en générale des Forêts, 2003.
ligne : [https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Fetzara].

Les eaux du lac Fetzara dérivent des oueds El Hout,


El Mellah, Zied et Al Aneb, ainsi que celles qui se
S’ajoutent à cela plusieurs milliers d’hectares de terres déversent le long des pentes périphériques. Durant la
inondables formant de vastes prairies humides. Au début saison pluvieuse, l’eau remonte jusqu’à la côte 12 m du
du xxe siècle, cette zone humide était le site de nidification niveau du centre du lac. La superficie submergée en
et d’hivernage le plus important de l’est algérien (photos 2 hiver est de l’ordre de 5 800 ha, ce qui peut atteindre le
et 3). site d’implantation du projet de Draa Errich (la distance
séparant le site du lac étant de 5 km). La période d’étiage
2
intervient durant la saison sèche (précipitations quasi
nulles). Le drainage du site a lieu tout au long de l’année
par l’intermédiaire du canal principal dont les eaux
d’évacuation se déversent dans l’oued Seybouse qui
débouche sur la mer. La détérioration de l’écluse située à
El Gantra, à l’est du lac, provoque son assèchement total
durant l’été ( BOUDJEMAA, 2010).

Plusieurs milieux caractérisent le Lac Fetzara. Parmi


eux, (de l’extérieur vers l’intérieur), un groupement
naturel constitué de chêne liège et d’olivier et un
groupement artificiel de plantations de pin maritime et
d’eucalyptus. Puis une strate arbustive composée de genêts
et d’oléastres, une strate herbacée et enfin une végétation
palustre diversifiée, constituée principalement de roseaux,
3 de massettes et une végétation aquatique assez importante
(BOUMEZBEUR, 2003)

À l’issue de cette présentation, il apparaît que le site de


Draa Errich dispose d’un hydrosystème assez complexe.
Les impacts du projet d’aménagement urbain en cours
de réalisation risquent de troubler considérablement
son équilibre écologique et son hydrodynamique. Les
oueds peuvent devenir l’exutoire de tous types de rejets
(industriels et domestiques) et véhiculer ainsi une charge
polluante importante affectant en conséquence les
eaux et inhibant leur capacité d’auto‑épuration. Cette
pollution pourrait contaminer par la suite l’ensemble
des composantes de l’hydrosystème existant. Dans le
Photos 2 et 3 – Faune ornithologique du lac Fetzara. 2. Ibis falcinelle (Plegadis périmètre d’étude, l’imperméabilisation de surfaces
falcinellus) et un groupe d’échasses blanches (Himantopus himantopus), importantes va nécessiter l’installation d’un réseau
3. Héron cendré (Ardea cinerea).(source: Boudjéma Samraoui, université
d’Annaba, Algérie). d’assainissement surdimensionné dans ses parties amont,
avec un tracé direct pour en limiter la longueur et une
pente confortable pour diminuer son diamètre (et son
coût) et limiter son ensablement. Ce réseau ne permettra
en aucun cas de remplacer le réseau hydrographique
Après des travaux d’assèchement effectués durant naturel.
l’époque coloniale, le lac a perdu cette qualité notamment
pour la nidification de douze espèces d’Anatidés dont l’oie L’évaluation qualitative de ces différents impacts
cendrée (BOUMEZBEUR, 2003). démontre l’ampleur des effets nuisibles qu’aura le projet
137

d’aménagement urbain de la nouvelle ville de Draa Errich Parallèlement, le projet de nouvelle ville de Draa Errich est
sur l’hydrosystème local. marqué par le système viaire, les aménagements urbains
et les activités à héberger (tableau 2).
Tableau 2 – Composantes et indicateurs descriptifs du projet de ville nouvelle
2 - Méthode et outils Draa Errich
Aménagements
Activités Systèmes viaires
2.1 - Concepts et méthode d’analyse urbains
IU1 IU2 IA1 IA2 IV1 IV2
Il est fait référence ici à la vision systémique du cycle de
l’eau à l’origine du concept d’hydrosystème continental Trame Trame
Logements Équipements Voiries
AEP/
verte bleue Assainissement
décliné en composantes souterraines (les aquifères,
Conception : Mellouk et Aroua.
écoulement lent) et superficielles (lac, rivière, cours
d’eau, écoulement rapide) (DACHARY, 1993 ; DOOGE,
1968 ; KURTULUS et al., 2011; FLIPO 2013). L’objectif de Les critères et les indicateurs ainsi identifiés sont notés
cette recherche étant d’évaluer les impacts potentiels du selon le type d’impact (restauratoire, compensatoire
projet d’aménagement urbain de la nouvelle ville de Draa ou conservatoire) 4 et un barème préétabli (tableau 3) 5 .
Errich 1 sur l’équilibre de l’hydrosystème local, l’analyse La lecture par colonne donne la note par déclinaison du
multicritère (AMC) semble constituer une méthode projet d’aménagement urbain. La lecture par ligne permet
appropriée afin de pouvoir se prononcer sur l’acceptabilité d’obtenir la note d’impact par indicateur descriptif et
du projet ou la nécessité de le modifier 2 . Dans ce but, composante de l’hydrosystème local.
deux listes d’indicateurs sont dressées puis organisées
en tableau de type matriciel permettant leur croisement.
L’hydrosystème local est décliné selon ses deux principales
composantes superficielles, l’oued El Aneb et le lac Fetzara,
et sa composante souterraine, (la nappe Guerbez) (tableau
1) 3.
Tableau 1 – Composantes et indicateurs descriptifs de l’hydrosystème local
4 L’étude d’impacts distingue trois types d’impacts potentiels : les
Oued El Aneb Lac Fetzara Nappe Guerbez impacts compensatoires, qui sont les impacts maîtrisables, les impacts
restauratoires, qui sont les impacts négligeables, les impacts
IO1 IO2 IL1 IL2 IN1 IN2
conservatoires, qui sont les impacts non maîtrisables, qu’on ne peut
Qualité Hydro- Qualité Maintien Qualité Processus pas atténuer (BRACH, 1997).
de l’eau dynamique de l’eau de la biodiversité de l’eau de recharge 5 La note 0 est attribuée aux impacts de types restauratoire, ce qui
Conception : Mellouk et Aroua. signifie qu’un impact a eu lieu, mais qu’il s’atténuera sans intervention
ou correction (le facteur temps pourra à lui seul réduire l’ampleur de
l’impact).
1 Le projet d’aménagement urbain de la nouvelle ville de Draa Errich La note 1 est attribuée aux impacts de type compensatoire qui
étant en cours de réalisation, l’objectif de la présente contribution est nécessitent une intervention pour les réduire (on cite en exemple
d’évaluer ses impacts et de proposer des mesures d’atténuation. l’installation d’une STEP pour réduire la pollution hydrique des cours
2 À notre connaissance, ce projet n’aurait pas fait l’objet d’une étude d’eau).
d’impact sur l’environnement à ce jour. La note 2 est affectée aux impacts de type conservatoire, ceux qu’on
3 Un deuxième oued traverse la localité de Oued Zied. Cependant, la ne peut ni corriger, ni réduire, ni supprimer avec des mesures ou des
distance qui le sépare du site d’implantation de la ville nouvelle ne interventions (par exemple, si la nappe est polluée il devient très
justifie pas sa prise en compte dans le cadre de cette évaluation. difficile d’y remédier).

Tableau 3 – Barème de notation des impacts du projet d’aménagement urbain sur l’hydrosystème local
Note Type d’impact Arguments
0 Restauratoire Les impacts restauratoires sont ceux qui ne demandent pas d’intervention ou dont les effets sont négligeables.
1 Compensatoire Les impacts compensatoires sont ceux que l’on peut maîtriser à travers l’installation de dispositifs adéquats.
2 Conservatoire Les impacts conservatoires sont les impacts non maîtrisables.
Conception : Mellouk et Aroua.
Tableau 4 – AMC des impacts du projet de ville nouvelle Draa Errich sur l’hydrosystème local
Déclinaisons du projet d’aménagement urbain
Note Note
Aménagements urbains Activités Système viaire de l’indicateur descriptif de la composante
/12 /24
AU1 AU2 AC1 AC2 SV1 SV2
IO1 0 0 1 2 1 1 5
Oued 10
IO2 0 0 1 1 2 1 5
Composantes
de l’hydrosystème IL1 0 0 1 1 1 1 4
Lac 8
IL2 0 0 0 1 2 1 4
IN1 0 0 2 2 2 2 8
Nappe 16
IN2 0 0 2 2 2 2 8
Note de l’indicateur descriptif/12 0 0 7 9 10 8
Note de la déclinaison /24 0 16 18
Conception : Mellouk et Aroua.
138

2.2 - Interprétation des résultats de l’analyse en eau potable et assainissement » (SV2) obtient 8/12 car
multicritère elle a un impact sur l’hydrologie naturelle des cours d’eau.
L’assainissement accélère les écoulements qui peuvent
L’AMC permet de déduire ce qui suit : alors atteindre des vitesses très grandes, provoquant des
• Concernant la déclinaison « Aménagements urbains » : effets dévastateurs et perturbateurs de l’hydrodynamique
la composante « trame verte » (AU1) facilite l’infiltration du cours d’eau. De plus, l’assainissement par réseau retenu
de l’eau de pluie vers la nappe phréatique, contribue dans le cadre de ce projet d’aménagement urbain affecte
au maintien de la biodiversité du lac et permet le chaque déclinaison et chaque indicateur de l’hydrosystème
ralentissement de l’onde de ruissellement vers l’oued dans le sens où l’on oblige l’eau à emprunter des
(empêche son débordement). Par conséquent, elle obtient cheminements autres que ceux qu’elle suit naturellement.
la note 0. La composante « trame bleue » (AU2) ayant un Par conséquent, la déclinaison « système viaire » (SV),
rôle esthétique uniquement, ne pourra pas perturber les obtient une note totale de 18/24 qui traduit l’existence
composantes de l’hydrosystème. Elle obtient également la d’impacts conservatoires sur les différentes composantes
note 0. de l’hydrosystème.
• Concernant la déclinaison « Activités » : croisée avec • Concernant la composante « oued » : l’indicateur « Qualité
l’ensemble des composantes de l’hydrosystème, la de l’eau » de la composante « oued » obtient la note 5/10
déclinaison « logements » (AC1) obtient 7/12. Une car il est exposé à une pollution hydrique due aux déchets
note qui dépasse de peu la moyenne car elle aurait issus des infrastructures urbaines. La proximité de l’oued
effectivement un impact non négligeable sur chacune par rapport au projet d’aménagement urbain accentuera
d’elles. Les zones consacrées à l’habitat se traduisent ce risque. Cependant, une station d’épuration est prévue.
par des surfaces non perméables. Par temps de pluie, les L’indicateur « hydrodynamique » de la composante « oued »
précipitations qui ruissellent sur ces surfaces se chargent obtient la note 5/10 car les surfaces environnantes de l’oued
d’éléments du sol (sédiments, engrais, pesticides…), ce seront imperméabilisées, ce qui accroîtra le coefficient de
qui provoque un phénomène de lessivage, source de ruissellement, qui à son tour perturbera l’hydrodynamique.
pollution hydrique au niveau de l’oued et du lac. De plus, S’ajoute à cela le recalibrage prévu pour l’oued dans le cadre
les surfaces imperméables empêchent l’infiltration des du projet d’aménagement urbain.
eaux, ce qui ralentit le processus de renouvellement de la • Concernant la composante « Lac » : l’indicateur « qualité
nappe phréatique. La déclinaison « équipements » (AC2), de l’eau » de la composante « lac » obtient la note 4/12 car
obtient 9/12, car les surfaces imperméables accélèrent le ce dernier peut également être contaminé par les eaux
ruissellement et empêchent l’infiltration des eaux. Lors polluées issues des infrastructures urbaines. Néanmoins,
des précipitations, ces dernières sont transportées par un la distance qui sépare le lac du projet pourrait ralentir ce
système d’assainissement entraînant un débordement du phénomène. Cependant, cela ne signifie pas que le lac sera
cours d’eau, ce qui érode les berges ou encore perturbe épargné car l’hydrosystème est un circuit fermé où l’eau
la qualité de la vie aquatique. Notons également que la circule entre les différentes composantes. L’indicateur
quantité de polluants issus des différents équipements « entretien de la biodiversité » obtient la note 4/12 car
est plus importante que la quantité de polluants issus la biodiversité dépend du milieu dans lequel elle évolue,
des zones de résidence. La composante « activités » milieu qui risque d’être perturbé par les rejets d’eaux usées
(AC) pourrait avoir des impacts compensatoires sur les urbaines. La composante « lac » obtient un total de 8/12. Le
différentes composantes de l’hydrosystème. Deux stations lac subit les impacts des différentes composantes du projet
d’épuration ont été prévues, l’une à proximité du lac d’aménagement urbain. Cependant, ces impacts sont pour
et l’autre à proximité de l’oued afin de traiter les eaux la plupart compensatoires puisque des mesures de contrôle
polluées issues des infrastructures urbaines avant de les sont prévues dans le cadre du projet.
rejeter dans le milieu naturel. Cependant, rien n’a été prévu • Concernant la composante « Nappe » : l’indicateur « qualité
pour réduire les surfaces imperméabilisées, l’accélération de l’eau » de la composante « nappe » obtient la note de
des ruissellements et la non‑infiltration des eaux, d’où un 8/12, car il subit les impacts conservatoires des différentes
total de 16/24. déclinaisons du projet en dehors des aménagements urbains
• Concernant la déclinaison « Système viaire » : la déclinaison (trame verte et bleue). Ces impacts sont non maîtrisables
« voiries » (SV1), obtient 10/12, la note la plus élevée en car on ne prévoit aucune correction. L’indicateur
comparaison avec les autres indicateurs. Cela est justifié « processus de renouvellement » est fortement perturbé
par le fait qu’elle aura des impacts conservatoires sur par les déclinaisons du projet d’aménagement urbain. Ce
chaque composante de l’hydrosystème. En effet, les dernier prévoit une imperméabilisation d’importantes
surfaces bâties ou revêtues accélèrent davantage le surfaces, d’où un total de 8/12.La composante « nappe »
ruissellement. De surcroît, les divers usages de la voirie obtient un total de 16/24. Cette composante est la plus
et de l’environnement urbain sont à l’origine de dépôts menacée par le projet d’aménagement urbain. Pour les
fortement pollués sur la chaussée. Lors des ruissellements, deux autres composantes de l’hydrosystème (l’oued et le
40 % de ces micro‑polluants sont évacués vers le milieu lac) on prévoit des stations d’épuration afin d’atténuer
naturel (FLIPO, 2013). Son impact est par conséquent direct le risque de pollution hydrique. Cependant, les eaux
et non maîtrisable sur la qualité de l’eau, son hydrologie, polluées s’infiltrent dans le sol et atteignent la nappe sans
l’entretien de la biodiversité et le renouvellement de la aucun traitement préalable. S’ajoute à cela la diminution
nappe phréatique. La déclinaison « approvisionnement des surfaces perméables (les espaces verts représentent
139

seulement 13 % de la surface totale dédiée au projet les impacts seraient différents (et par ricochet les notes
d’aménagement urbain). qui leurs sont affectées). Par conséquent, ce projet
risquerait d’engendrer de nombreux dysfonctionnements,
À son issue, cette analyse montre que dans le périmètre car les composantes de l’hydrosystème n’ont pas été
d’étude, le système viaire et la voirie en particulier suffisamment prises en compte lors du processus de la
constituent les déclinaisons les plus perturbatrices de planification urbaine.
l’équilibre de l’hydrosystème local et les plus polluantes.
Tandis que la nappe phréatique est la composante la
plus menacée de l’hydrosystème. Par ailleurs, le site Conclusion
d’implantation de la nouvelle ville de Draa Errich
semble fortement concerné par quatre risques liés à L’analyse multicritère utilisée dans le cadre de cette
l’eau : l’imperméabilisation des sols, l’accélération des recherche a porté sur l’interaction entre le projet
écoulements, la construction d’obstacles à l’écoulement d’aménagement urbain et l’hydrosystème local. Elle s’est
et la pollution des milieux récepteurs. Bien que les effets appuyée sur un barème de notation préétabli qui conserve,
de l’urbanisation sur la zone humide soient nombreux, certes, une part inévitable de subjectivité susceptible
les rejets urbains seront la principale cause de sa d’être discutée et levée par jugement d’experts dans
dégradation. Certes, le projet d’aménagement urbain le cadre d’une étude exhaustive. Les résultats obtenus
de Draa Errich prévoit deux stations d’épuration : l’une permettent néanmoins de se prononcer sur la nécessité
à proximité de l’oued et l’autre à proximité du lac 6 . de modifier le projet d’aménagement urbain de façon à
Cependant, en cas de problème technique, les eaux ne minimiser ses impacts sur l’ensemble des composantes de
subiront pas de traitement d’épuration avant d’atteindre l’hydrosystème local. Une des pistes de recherche future
le cours d’eau. Le recalibrage de l’oued en prévention consisterait à l’adaptation des outils réglementaires et
des inondations causera de même une artificialisation opérationnels de l’urbanisme à l’objectif de valorisation
du cours d’eau. Or, la modification de ses paramètres des zones humides par l’urbanisme. L’objectif de ces
physiques (pentes, profondeur…) induit une diminution de mesures ou pratiques est d’intervenir le moins possible
la diversité naturelle des habitats et des espèces présentes, sur le cycle naturel de l’eau. Il est aujourd’hui admis que
ainsi qu’un abaissement du niveau de la nappe phréatique. la dégradation des hydrosystèmes prend l’allure d’une
L’aménagement de ses berges et leur bétonnage l’enserrera véritable catastrophe écologique aux conséquences
dans un chenal étroit qui lui fera perdre toute possibilité désastreuses sur la qualité de vie de la population locale
naturelle d’épanchement en cas de crue. ainsi que la santé et l’équilibre des écosystèmes naturels.
Cette situation serait due à la non-application d’actions
Au terme de cette analyse, l’impact du projet correctives préventives. Cependant, la problématique de
d’aménagement urbain de la nouvelle ville Draa Errich l’équilibre hydrosystème – projet d’aménagement urbain
sur l’hydrosystème local semble confirmé. S’il obtient ne peut se limiter à quelques actions techniques. L’approche
la somme totale de 34/72 en termes d’impact sur du Water sensitive urban design dans le cadre d’un urbanisme
l’hydrosystème local, ce dernier obtient une note globale écologique constitue à cet égard une intéressante pratique
d’endommagement de 34/72, principalement due à la d’aménagement du territoire et de conception d’ingénierie
menace qui pèse sur la nappe phréatique qui traverse intégrant le cycle urbain de l’eau - y compris la gestion des
son site d’implantation. La note (34/72) en apparence eaux pluviales, des eaux souterraines et des eaux usées et
rassurante qu’obtient le projet de la nouvelle ville est l’approvisionnement en eau (BROWN et al., 2008). Ce faisant,
justifiée par les études lancées ou les mesures prévues il permet de minimiser la dégradation de l’environnement
et non encore réalisées. Si celles-ci venaient à manquer, et d’améliorer l’esthétique du cadre de vie urbain.

6 L’information recueillie au cours de cette recherche (2012) prête


à croire que les études techniques n’auraient pas encore été lancées.

Bibliographie

BOUDJEMAA S., (2010), Cartographie des relations sol-eau-végétation dans un milieu salé (lac Fetzara), mémoire de magister, université Badji
Mokhtar Annaba, faculté des sciences, département de biologie, 123 p.
BOUMEZBEUR A., (2003), Fiche descriptive sur les zones humides Ramsar, chott Zaherz chergui (Algérie), Direction générale des forêts, 10 p.
BRACH M., (1997), Étude hydrogéochimique du champ géothermique de Bouillant (Guadeloupe), Rap. BRGMR 39880, 84 p.
BROWN R. et al., (2008), Transitioning to water sensitive cities: Historical, current and future transition states, 11th International conference
on urban drainage, UK.
DACHARRY M., (1993), Encyclopédie AXIS.
DOOGE J., (1968), The hydrologic cycle as a closed system. Bulletin of the International Association of Scientific Hydrology, 13, 1, p. 58‑68.
FLIPO N., (2013), Modélisation des hydrosystèmes continentaux pour une gestion durable de la ressource en eau, université Pierre‑et‑Marie‑Curie
Paris 6, Spécialité science de la terre et de l’univers, 128 p.
140

KHERICI N., (1993), Vulnérabilité à la pollution chimique des eaux souterraines d’un système de nappes superposées en milieu industriel et agricole
(Annaba-la Mafragh) Nord-Est algérien, Thèse de doctorat, Université Badji Mokhtar, Annaba, 143 p.
KURTULUS B., FLIPO N., GOBLET P. et al., (2011). Hydraulic head interpolation in an aquifer unit using ANFIS and ordinary kriging. In:
Studies in computational intelligence. Vol. 343, Springer, p. 265–273.
MICHEL P., (2006), L’étude d’impact sur l’environnement, BCEOM, 156 p.
ZERROUGUI A., (2013), Lac Fetzara : une grave atteinte à l’écologie, en ligne : [abdelhakz.wordpress.com].
125

Journal of Mediterranean Geography

Dynamiques des zones humides littorales


et enjeux de gestion en Méditerranée

Mediterranean coastal wetlands: dynamics and management issues


In memoriam............................................................................................................................................................... 3
Nicolas Maughan Introduction................................................................................................................................................................ 7
Foreword.................................................................................................................................................................. 17

Rôle des milieux humides dans la reconstitution


des paléopaysages
Sanda Balescu, Hajer Mejri, Datation IRSL des dépôts lagunaires pléistocènes de la côte orientale de la Tunisie.............................. 27
Ameur Oueslati et al. IRSL dating of Pleistocene lagoonal deposits along the eastern Tunisian coast:
or a better reconstruction of coastal paleoenvironments and palaeolandscapes

Sahbi Jaouadi, Vincent Lebreton, Apport de l’analyse pollinique des sédiments de la sebkha Boujmel (Sud-Est tunisien)
Beya Mannai-Tayech et al. à la reconstitution des paléopaysages et paléoclimats holocènes en milieu aride................................... 39
The contribution of pollen analysis of sediment from the sebkha boujmel (Southeastern Tunisia)

in reconstructing holocene paleoenvironments and palaeolandscapes in arid land

Fawzi Brahim Évolution de la paléolagune-sebkha d’Ennjila et de ses environs (Sahel tunisien – Tunisie orientale).. 51
The evolution of Ennjila paleolagoon-sebkha and its surrounding lands (Tunisian Sahel, Eastern coast of Tunisia)

Fonctionnement hydrosédimentaire
et impacts anthropiques
Ameur Oueslati, Ouadii El Aroui, Sur la grande vulnérabilité du lido du complexe lagunaire de Ghar El Melh et de ses terres humides
Naziha Sahtout (Tunisie septentrionale)......................................................................................................................................... 65
Vulnerability of the barrier island and wetlands of the Ghar El Melh lagoon (Northren Tunisia): erosion hazards,
increasing risk of marine ingression and threats on the Ramli culture

Walid Chouari Apport de la cartographie au suivi de l’anthropisation des milieux humides littoraux.......................... 75
The contribution of cartography in reconstructing past human impacts on coastal wetlands:
the case the Tunis Lagoon in the 20 th century

Amal Boyauzan et Zoulikha Irzi Effets des aménagements sur les dynamiques morphosédimentaires de l’île barrière
de la lagune Nador (Nord-Est du Maroc, région de l’Oriental).................................................................... 85

Impacts of man-made structures on sediment fluxes and water circulation around the barrier island of the Nador lagoon
(North-East of Morocco, Oriental region)


Dynamiques spatiales contemporaines et enjeux de gestion
Coralie Beltrame, Christian Perennou Évolution de l’occupation du sol dans les zones humides littorales du bassin méditerranéen
Anis Guelmami de 1975 à 2005........................................................................................................................................................ 97
Trends in land cover change in coastal wetlands around the mediterranean basin: survey findings from 1975 to 2005

Nicolas Maughan Dynamiques spatio-temporelles et évolution des modes de gestion des milieux humides
de l’est de l’Étang de Berre (Sud-est de la France, xviiie‑xxie siècle) ......................................................113

Spatio-temporal dynamics of wetlands and changes in management practices on the eastern shore of the Berre lagoon
(Southeastern France, 18 th-21st century)

Karima Mellouk, Najet Aroua Le lac Fetzara, une zone humide fragile, menacée par l’extension urbaine de la ville d’Annaba
dans le littoral Est algérien.................................................................................................................................. 133

The Fetzara lake, a fragile wetland threatened by urban growth of Annaba city in western Algeria

Mohamed Larid L’apport du retour d’expérience au processus de gestion intégrée des zones côtières......................141
Feedback contribution to an integrated coastal management plan: application to the Reghaia’s coastal Wetland
(Algiers province)

Tarik Ghodbani, Adam Milewski Un écosystème littoral fragile menacé sur la rive sud de la Méditerranée..............................................153
Sid Ahmed Bellal The wetlands of the Terga area, a vulnerable coastal ecosystem in the southern Mediterranean (western Algeria)
Anila Shallari, Nicolas Maughan Les zones humides littorales de la plaine albanaise, reflet des évolutions socio-économiques
en Albanie (1945 - 2015)..................................................................................................................................... 165

Albanian coastal wetlands, as an accurate picture of the country’s recent socio-economic transformations (1945 - 2015)

26 €

9 791032 000182
Nom et Prénom: MELLOUK Karima.

Titre: DYNAMIQUE URBAINE ET DURABILITE DES HYDROSYSTEMES, CAS DE


cv
LA VILLE DE ANNABA ET SA PERIPHERIE.

Thèse présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat

en Urbanisme et Dynamique Territoriale.

Résumé.

L’objectif principal de la présente recherche est d'évaluer qualitativement et quantitativement l'impact de la


dynamique urbaine de Annaba sur le fonctionnement des hydrosystèmes qu’elle implique à l’échelle de leurs
bassins versants. En effet, l’urbanisation, qui a pour corollaire l’imperméabilisation des aires d’infiltration des
eaux de ruissellement, entrave la réalimentation des nappes et modifie sensiblement leur débit en aval
aggravant ainsi le risque d’inondation. Or, l’urbanisme durable, plus particulièrement l’urbanisme hydrophile
ou water sensitive urbanism, a pour mission de contribuer à conserver et/ou rétablir cet équilibre vital à
travers des aménagements urbains respectueux de la géographie et la dynamique de l’eau.

La méthode d’évaluation utilisée ici consiste en une analyse spatiotemporelle quantitative et qualitative
comparant la dynamique urbaine avec la dynamique des hydrosystèmes locaux durant un intervalle de temps
de vingt ans environ. Elle s’appuie sur des produits satellitaires, des cartes SIG et des indices paysagers
urbains définis par Fragstat à trois dates distinctes 2002, 2010 et 2019. Elle permet ainsi d’apprécier la
variation des effets des changements d'occupation du sol sur la dynamique des hydrosystèmes des bassins
versants étudiés.

Les résultats montrent que la dynamique urbaine est dommageable au bon fonctionnement des hydrosystèmes
moins de son propre fait que par sa distribution spatiale interférant avec la géographie de l’eau à l’échelle des
bassins versants. Afin d’y parer, quelques recommandations pratiques sont préconisées en lien avec la
planification, l’aménagement urbain et la gouvernance dans le cas d’étude. Ces mesures, généralisables à
d’autres cas similaires, orientent également la prise de décision dans le cadre des études prospectives
d'établissements humains durables et résilients.

Mots clés: Annaba, dynamique urbaine, USGS, SIG, FRAGSTAT, hydrosystème, inondation.

Directeur de thèse : Pr Hamza AMIRECHE, Université Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel.

Année universitaire: 2020-2021.

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