Au fond du cachot, seule l'obscurité y régnait, étouffant toute lueur d'espoir
et la mort de ceux qui attendaient patiemment. John Carter, un homme de
vingt-neuf ans, assis sur son lit, fixait le plafond, perdu dans ses pensées. Il
savait que l’aube apporterait avec elle son dernier jour. Malheureusement, il
avait été condamné à mort pour un crime qu'il n'avait pas commis. En effet,
il s’avérait que John se trouvait à quelques mètres du lieu du crime ce jour-
là. Hélas, les discriminations raciales de l'époque avaient conduit les
autorités à assumer directement qu'un homme noir était le seul coupable
possible.
Un des gardiens ouvrit la porte de sa cellule. "Debout, c’est l’heure," dit-il
d’une voix grave. John se leva lentement, ses chaînes traînant sur le vieux
béton. Accompagné de deux gardiens, il traversa le couloir. Ses pensées le
ramenaient à sa vie passée, sa famille, ses amis et les moments de bonheur
qui s'apprêtaient à s'éteindre, tels une bougie dans la nuit obscure.
Dans la salle d'exécution, la chaise électrique s'y trouvait, fraîchement
dépoussiérée et nettoyée, imposante et effrayante. John sentit un frisson
parcourir sa colonne vertébrale en la voyant. C’était une machine froide et
impitoyable, destinée à mettre fin à sa vie de la manière la plus brutale
possible. Les témoins étaient déjà présents, leurs visages reflétant un
mélange de curiosité morbide et de résignation.
John fut attaché à la chaise, des sangles de cuir enserrant fermement ses
bras et ses jambes. Le bourreau s'approcha pour fixer les électrodes sur son
crâne rasé et sur sa jambe droite. À côté de lui, le prêtre murmurait des
prières, offrant à John une dernière chance de demander pardon à Dieu.
"John Carter, avez-vous une dernière déclaration ?" demanda le directeur de
la prison.
John leva les yeux, cherchant à capturer l’attention de tous ceux qui étaient
présents. "Je suis innocent," dit-il d'une voix claire. "Je n'ai pas commis ce
crime. Un jour, la vérité éclatera. Que Dieu vous pardonne tous." Ses paroles
résonnèrent dans la salle, un écho de désespoir et de défiance.
Le directeur fit un signe de la tête, et le bourreau actionna l'interrupteur. Un
bourdonnement électrique emplit l’air, suivi par le cri déchirant de John alors
que son corps se convulsait sous le choc. L’odeur de chair brûlée se diffusa
dans la pièce. Les spectateurs détournèrent le regard, incapables de
supporter la scène.
Après quelques instants, le médecin examina le corps. "Il est mort," déclara-
t-il calmement. Les sangles furent desserrées, et le corps de John fut
transporté hors de la salle.
Quelques années plus tard, de nouvelles preuves ADN révélèrent la véritable
identité du coupable, innocentant ainsi John Carter. La nouvelle fit grand
bruit, et la question de l’abolition de la peine de mort fut relancée avec
ferveur. Le nom de John devint un symbole de la lutte contre les erreurs
judiciaires, et son histoire continua de hanter les consciences bien après sa
mort, rappelant à tous les dangers de la justice imparfaite.