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Document sur la turbine FRANCIS

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Réf.

: BM4405 V1

Turbines hydrauliques -
Date de publication :
10 octobre 2008 Description et
fonctionnement

Cet article est issu de : Mécanique | Machines hydrauliques, aérodynamiques et


thermiques

par Lucien MEGNINT, Georges VERDURAND,


Robert REY

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Turbines hydrauliques
Description et fonctionnement
par Lucien MEGNINT
Ingénieur des Arts et Manufactures
Ancien Adjoint au Directeur Technique de la Société Neyrpic
Georges VERDURAND
Ingénieur des Arts et Manufactures
Ancien Directeur Technique des Ateliers Bouvier (actuellement Bouvier Hydro-Grenoble)
et Robert REY
Ingénieur des Arts et Métiers
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers – CER Paris
Cet article a été revu et augmenté par le dernier auteur.

1. Classification des turbines .................................................................... BM 4 405 - 2


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2. Turbines Pelton ......................................................................................... — 6


3. Turbines Francis ....................................................................................... — 11
4. Turbines Kaplan et hélice ...................................................................... — 16
5. Turbines à écoulement axial ou groupes bulbes ............................. — 20
6. Turbines-pompes ...................................................................................... — 21
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BM 4 405

auf cas particulier, une turbine hydraulique comporte les trois organes
S caractéristiques des turbomachines, à savoir : un distributeur, le rotor et
éventuellement un diffuseur.
Signalons cependant que si les turbines à action ne comportent pas de diffu-
seur, pour les turbines à réaction, par contre, le diffuseur existe toujours. Il sert
à récupérer une fraction de l’énergie cinétique à la sortie de la roue et la
hauteur géométrique existant entre cette sortie et le niveau aval de l’aména-
gement. De par sa fonction, il crée ainsi une dépression à la sortie de la roue
et, pour cette raison, il est souvent appelé aspirateur ou tuyau d’aspiration.
Les différents types de turbines hydrauliques répondent à des fonctions rela-
tivement précises qui peuvent servir de base à une classification sommaire.
Dinstinguons ainsi :
– les turbines Pelton adaptées aux chutes supérieures à 100 m et de puis-
10 - 2008

sance maximale possible de 350 MW ;


– les turbines Francis adaptées aux chutes moyennes comprises entre 20 et
900 m et de puissance maximale possible de 1 000 MW ;
– les turbines Kaplan et hélice fonctionnant sous des basses chutes, norma-
lement inférieures à 80 m, et de puissance maximale possible de 400 MW ;
– les groupes bulbes, de type entièrement immergé, adaptés aux basses
BM 4 405

chutes également mais en moyenne plus basses que pour les turbines Kaplan
(environ 20 m maximum) ;
– les groupes turbines-pompes, machines réversibles, qui équipent les
centrales d’accumulation par pompage.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

Notations et symboles 1. Classification des turbines


b1 largeur de passage du diffuseur
Pour une turbine hydraulique, la hauteur disponible ou hauteur
nette H, est égale à la hauteur de chute brute H0 diminuée des per-
 couple externe
tes de charge ∆h dans les conduites extérieures à la machine
C vitesse absolue (figure 1) :

Cm vitesse absolue débitante moyenne H = H 0 − ∆h (1)

Cu vitesse absolue tangentielle moyenne Comme pour toutes les turbomachines, les problèmes à traiter
concernant les turbines hydrauliques se présentent sous deux
D diamètre de rotor d’une turbine hydraulique formes :
g accélération due à la pesanteur – dimensionnement de la machine la mieux adaptée répondant à
un cahier des charges donné ;
H hauteur nette – évaluation des performances d’une machine existante en fonc-
tion des données de fonctionnement.
H0 hauteur géométrique (brute)
Examinons plus en détail ces deux démarches.
Hth hauteur théorique
N vitesse de rotation
1.1 Dimensionnement d’une machine
Nsq vitesse spécifique
L’objectif de cette première démarche consiste à réaliser le
Nsp nombre de tours spéficique d’une turbine dimensionnement de la machine la mieux adaptée répondant aux
hydraulique données du site à équiper : hauteur nette H, débit-volume dispo-
nible qv . La machine la mieux adaptée signifie le plus souvent celle
p pression statique qui présentera le meilleur rendement pour une vitesse de rotation N
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P puissance mécanique en bout d’arbre mécaniquement acceptable et qui, en second lieu, présentera la
meilleure adaptabilité au site. La puissance hydraulique disponible
Phy puissance hydraulique disponible est d’ores et déjà calculable par la formulation classique :
qv débit-volume
Phy = ρ gq v H (2)
r rayon
Au même titre que les pompes, les turbines hydrauliques sont
R, Re rayon de la roue caractérisées par leur vitesse spécifique Nsq (et plus anciennement
Nsp), dont les valeurs numériques permettent de préciser le type
Rs rayon spécifique
de turbine correspondant. Lorsque la vitesse de rotation est fixée,
S section dans l’équation de continuité on peut calculer la vitesse spécifique à partir des données du
cahier des charges :
U vitesse d’entraînement
N sq = Nq v1/ 2 /H 3 / 4 (3)
W vitesse relative
avec N en tr/min, qv en m3/s et H en m.
Wm vitesse relative débitante moyenne
Vitesse angulaire spécifique Ω : la vitesse spécifique calculée à
Wu vitesse relative tangentielle moyenne partir d’unités pratiques n’est pas un nombre adimensionnel. La
vitesse angulaire spécifique est de même nature, elle est par
x degré d’ouverture d’une turbine
contre sans dimension :
z altitude
Ω = ω q 1v/ 2 / (gH ) 3 / 4 (4)
Z nombre d’aubages ou de canaux
Zr nombre de pales du rotor avec ω en rad/s, qv en m3/s, g en m/s2 et H en m.

Zs nombre de pales du stator


α angle du flux sur un aubage fixe A
β angle du flux sur un aubage mobile

δ coefficient de débit
∆h perte de charge
Turbine H0
µ coefficient de pression
ηg rendement global
1 2
ηh rendement hydraulique
B
ρ masse volumique
ω vitesse angulaire de rotation
Ω vitesse angulaire spécifique
Figure 1 – Schéma d’installation d’une turbine hydraulique

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

0,05 0,1 0,2 0,5 1 2 5 10 20


Turbines Pelton Turbines Francis kaplan
(simple jet)
Lentes Rapides

Turbines Pelton
(multi jet)
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Figure 2 – Liaison entre vitesse angulaire spécifique  et type de roue


(doc. Voith-Siemens, gymnase-yverdon.vd, esbrno.com, pugetsoundtidalpower.com)

La relation entre vitesse angulaire spécifique et type de roue est On pourra remarquer la liaison entre vitesse spécifique et vitesse
donnée sur la figure 2. angulaire spécifique :
N sq = 52, 9 Ω
Héritage du passé, on rencontre également le nombre de tours
Application numérique : on envisage l’équipement d’un site dont spécifique Nsp construit dans l’esprit du Nsq mais faisant apparaître la
les données sont les suivantes : puissance mécanique en bout d’arbre P en lieu et place du débit.
Cette puisance P peut être calculée à partir de la puissance hydrauli-
H = 50 m et q v = 1 m3 /s que disponible et du rendement global de la machine :

D’après (2), la puissance hydraulique disponible est égale à P = ηg Phy = ηg ρ gq v H


490,5 kW. En retenant une vitesse de rotation de 400 tr/min, la
vitesse angulaire spécifique Ω est de l’ordre de 0,40. En se reportant On peut extraire le débit de cette équation et l’introduire dans
sur la figure 2, on observe que la machine représentative de cette l’équation (3) définissant le Nsq , on aura alors :
valeur est une turbine Francis lente (machine 1). En réduisant la
vitesse de rotation à 300 tr/min, Ω devient égal à 0,30, valeur corres- N sq = cte × NP 1/ 2 /H 5 / 4
pondant à une turbine Pelton multijet (machine 2). Enfin, en retenant Le Nsp est en fait le groupement suivant :
une vitesse de rotation de 800 tr/min, la vitesse angulaire spécifique
vaudra 0,8 et correspondra à une Francis milieu de gamme (machine N sp = NP 1/ 2 /H 5 / 4
3) plus favorable en rendement et en encombrement. avec, ici, N en tr/min, P en cv (cheval-vapeur) et H en m.
Le choix définitif de la vitesse de rotation sera fait ultérieurement
Tous calculs faits, on aura comme relation entre le nombre de tours
après mise en place des charges statiques et dynamiques de toute spécifique et la vitesse angulaire spécifique (pour ηg = 0,9) :
nature agissant sur l’ensemble des éléments constituant la pivoterie :
paliers, butées, ligne d’arbre, dispositif d’étanchéité..., ainsi qu’après
N sp = 183,2 Ω
la prise en compte de la limitation imposée par la tenue en cavitation.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

10
10 000

Hauteur nette H (m)


Turbines Kaplan Turbine Pelton
Turbines Francis 1 000
1 Turbine
Pompes Francis
100

0,1 10
Turbine Kaplan
0,1 1 10
Rayon spécifique Rs 1
0,1 1 10 100 1 000 10 000
Puissance mécanique P (MW)
Figure 3 – Relation entre vitesse angulaire spécifique 
et rayon spécifique Rs
Figure 4 – Plages d’utilisation des différentes turbines hydrauliques

Rayon spécifique Rs : la similitude des turbomachines montre


qu’en éliminant la vitesse de rotation dans une combinaison des
paramètres de Rateau µ et δ, on peut construire le rayon spécifique
Mécanisme de réglage du distributeur
Rs qui sera lui-même un paramètre adimensionnel caractéristique
d’un type de turbine. Le rayon spécifique aura comme expression :
Volute
R s = R e (gH )1/ 4 /q v1/ 2

expression dans laquelle Re est le rayon extérieur de la roue.


Au même titre que la vitesse angulaire spécifique Ω, le rayon
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spécifique est un nombre caractéristique du point nominal d’un


type de roue. Il existe donc une relation statistique liant le rayon
spécifique et la vitesse angulaire spécifique (pour les pompes, il
s’agit du diagramme de Cordier issu de résultats expérimentaux,
figure 3). Les turbines présentent généralement des tailles spéci- Distributeur
fiques plus réduites en raison d’angles d’aubages très différents.
Voir pour cela les relations suivantes (18) et (33).
Roue
Si l’on reprend l’application numérique précédente, à partir du dia-
gramme de la figure 3, on obtiendra pour la machine 1 un rayon spécifi-
que de 2,6 et par application directe, une turbine Francis de rayon Figure 5 – Volute, distributeur et roue d’une turbine Kaplan
extérieur de roue de 0,552 m ; pour la machine 3 un rayon spécifique (doc. tfd.chalmers.se)
de 1,3 et un rayon de roue de 0,276 m, taille très satisfaisante mais pro-
bablement trop réduite et rapide concernant la tenue en cavitation. Les
turbines Pelton ne sont pas représentées dans ce diagramme. Partant des trois variables hauteur nette (fixe pour un site
donné), vitesse de rotation et degré d’ouverture, l’évaluation des
performances d’une machine donnée revient à déterminer les
Les différents types de turbines, compte tenu de leur taille et des
deux variables liées correspondantes : le débit qv traversant la
caractéristiques du site, offrent de grandes plages d’utilisation et
machine et la puissance mécanique P disponible en bout d’arbre
de puissance (figure 4). Les machines de faible puissance sont trai-
ou le couple moteur  . À partir de ces termes, on pourra déduire
tées spécialement dans l’article [BM 4 166] – Petites centrales
le rendement global.
hydrauliques.
L’évaluation des performances d’une machine de géométrie
donnée peut s’effectuer aujourd’hui des deux façons suivantes :
1.2 Performances – par la numérisation de la géométrie complète de la machine,
suivie d’une simulation numérique tridimensionnelle des écoule-
ments internes sur un code de CFD (Computational Fluid
L’évaluation des performances d’une machine existante s’effec-
Dynamics ) tel que ANSYS (Fluent, CFX), FineTurbo, CFDesign,
tue en fonction de trois variables indépendantes : la hauteur dispo-
StarCD, etc. Quelques exemples assez sommaires sont donnés
nible H, la vitesse de rotation N et le degré d’ouverture x du
figure 6 qui montrent l’écoulement liquide à l’intérieur des augets
distributeur. Pour les turbines de tout type, la hauteur reste en
d’une turbine Pelton à trois jets, d’une turbine Kaplan et de la roue
général invariable. Il en est de même pour la vitesse de rotation
d’une turbine Francis ;
puisque celle-ci impose la fréquence du réseau électrique aval. Le
distributeur se trouve présent sur les turbines Francis et Kaplan – par les essais de la machine en échelle réelle si la taille le per-
(figure 5). Pour les turbines Pelton, le degré d’ouverture x est met. Mais le plus souvent, les essais seront menés sur une
obtenu par déplacement du pointeau de la tuyère d’injection, fer- maquette d’échelle réduite. Les grands principes d’une telle opéra-
meture ou ouverture de divers jets dans le cas d’une turbine à jets tion sont décrits dans les articles [BM 4 406] – Turbines hydrau-
multiples ; ces organes de réglage sont manœuvrables même en liques – Essais, Cavitation et [BM 4 285] – Similitude des
marche. En général, l’augmentation du degré d’ouverture d’une turbomachines hydrauliques.
machine se traduit par une augmentation de la puissance méca- Le nombre de paramètres libres étant très important, une repré-
nique sur l’arbre par accroissement du débit traversant la turbine. sentation compréhensible des performances passe par une réduc-
Pour permettre encore un meilleur degré d’adaptation aux besoins tion du nombre de paramètres à faire varier pendant un essai. On
du réseau, la turbine Kaplan est également à calage variable en ce peut effectuer les essais avec H constante (par exemple H = 50 m)
qui concerne les pales de la roue. et représenter les performances comme celles obtenues figure 7

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

a écoulement dans les augets d’une b résultats partiels de la simulation c champ de pression à la surface
turbine Pelton à trois jets numérique de l’écoulement dans des pales d’une turbine Francis
(doc. Cscs.ch) le distributeur et la roue d’une de grande vitesse spécifique
turbine Kaplan (doc. faniel.com)
(doc. ilona.uni-mb.si)

Figure 6 – Exemples de simulation numérique tridimensionnelle des écoulements internes


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H = 50 m
P (W) P (W)
87 85 83 81
x = 22,5

93

92
17,5
88 90
86 16
80 84 i = 20˚
82 10
12,5 i = 10˚
5
3
91 89 87 85 83 81
7,5
N (tr/min)
100 200 300 400 500 600 700 800
N (tr/min) i inclinaison des aubages du rotor

Rendement Degré d’ouverture x


Figure 9 – Performances d’une turbine Kaplan pour deux calages
Figure 7 – Performances d’une turbine Francis des aubes de la roue
pour diverses ouvertures x du distributeur

pour une turbine Francis pour diverses ouvertures du distributeur.


On représentera ainsi l’évolution de la puissance et du rendement
en fonction de la vitesse de rotation. Pour synthétiser encore, on
100 présente souvent les résultats en bloquant deux paramètres : la
hauteur et la vitesse de rotation, par exemple H = 50 m et
80 H = 50 m N = 400 tr/min. On obtient alors l’évolution du rendement ou de la
N = 400 tr/min
puissance avec le débit-volume qv (figure 8). Le point nominal
60 correspond au rendement maximal de 93 % tandis que la pleine
charge correspond à la puissance maximale obtenue pour le débit
40 maximal de l’ordre de 150 % du débit nominal. Le rendement des
turbines hydrauliques est très élevé sur des plages d’utilisation
20 très étendues. Cette particularité est liée au réglage du distributeur
ou des injecteurs situés à l’amont de la roue.
0 Cette démarche se place dans le cadre d’une turbine dont la
0 25 50 75 100 géométrie du rotor est fixe (pales à calage fixe). Dans le cas
contraire, c’est-à-dire pour les turbines Kaplan à pales orientables,
Figure 8 – Allure du rendement d’une turbine Francis en fonction il y a autant de caractéristiques qu’il y a d’angles de calage des
du débit-volume pales rotoriques (figure 9).

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

Injecteur auxiliaire
Roue de démarrage

Cylindre
d’équilibrage Pointeau Injecteur
auxiliaire
de freinage

Injecteur
Bouclier
Déflecteur avec
Tuyère
son levier de
commande
Bouche d’aération

Blindage Grille de visite supportant


de la fosse les poutrelles

Arête
médiane

d0/2
Chute H = 1 125 m x y 1/2 jet
Vitesse N = 1 000 tr/min
Puissance P = 9 400 kW
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Figure 10 – Turbine Pelton à jet unique : centrale de Los Molles


(Chili) J´ d0 J

1,15 d0 Coupe xy

2. Turbines Pelton J jet de diamètre d0


J´ partie du jet qui rejoint l’auget précédent
La turbine Pelton, dont un exemple est donné par la figure 10, Figure 11 – Augets de turbine Pelton (doc. Mecaflux.com)
est une turbine à injection partielle et à veine libre ; sa roue tourne
dans l’air. La détente de l’eau jusqu’à la pression atmosphérique
est donc effectuée entièrement dans le distributeur de la machine, nombre d’augets sont déterminés de telle sorte que la totalité du
l’énergie étant disponible à l’entrée de la roue uniquement sous débit travaille dans les augets sans perte par faufilement. La
forme d’énergie cinétique, ce qui correspond à la définition d’une figure 11 montre un auget attaqué de plein fouet et le jet se parta-
machine à action. Cette turbine ne comporte pas de diffuseur ; à la geant entre deux augets successifs ; elle met ainsi en évidence
sortie de la roue, l’eau s’écoule librement. l’arête centrale et le rôle de l’échancrure.
Les roues à augets sont généralement coulées d’une seule pièce
en acier inoxydable de nuance 13 % Cr et 4 % Ni ; elles sont équili-
2.1 Distributeur brées statiquement en atelier.
Selon le cas, le distributeur d’une turbine Pelton est formé d’un Les augets sont usinés, meulés très soigneusement, polis dans
ou de plusieurs injecteurs ; on distingue ainsi les turbines à jet les zones les plus sollicitées. De nombreux contrôles en cours de
unique et les turbines à jets multiples (§ 2.3 et § 2.5). fabrication sont effectués, tant métallurgiques que dimensionnels.
L’injecteur (figure 10) est constitué d’une tuyère appelée buse La roue est accouplée au plateau de l’arbre turbine par des bou-
dont la section de passage est réglable par le déplacement d’un lons précontraints au moyen de vérins hydrauliques, assurant ainsi
pointeau ou aiguille d’injection. Un déflecteur coiffe l’extrémité de la transmission du couple par adhérence.
la buse d’un nez demi-cylindrique qui enveloppe et affleure le jet
sortant de l’injecteur ; ce déflecteur a pour mission de dévier brus-
quement le jet de la roue en cas de décharge accidentelle de la 2.3 Turbines à jet unique
machine et d’éviter ainsi l’emballement de celle-ci.
Les turbines Pelton à jet unique sont construites surtout à axe
horizontal.
2.2 Roue La machine est couverte par un manteau ou capote en acier
coulé ou construction mécanosoudée, comportant des tampons de
La roue d’une turbine Pelton est formée d’un disque portant des regard et des anneaux de levage. L’échappement vers le canal de
augets en forme de double cuiller avec arête médiane et échan- fuite s’effectue par une fosse blindée (figure 10).
crure (figure 11). Autrefois, la tubulure de l’injecteur comportait toujours un
L’axe du jet sortant d’un injecteur est tangent à la circonférence coude (figure 10) afin que le mécanisme de commande de
primitive (ou cercle Pelton) de la roue dont le diamètre D est, par l’aiguille d’injection puisse être placé à l’extérieur de l’écoulement.
définition, le diamètre nominal de la machine. L’eau frappe les Le coude plus ou moins accentué a pour conséquence une distor-
demi-augets symétriquement par rapport à l’arête qui les sépare ; sion de l’écoulement qui se propage jusqu’à la tuyère ; ainsi, les
elle sort de l’injecteur à une vitesse à peu près double de la vitesse jets obtenus n’ont pas, avec cette solution, toute la perfection
tangentielle moyenne des augets : la forme de l’échancrure et le hydraulique souhaitable.

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

Turbine Pelton

W2 C2
Injecteur

U2
T

C1

Figure 12 – Turbine Pelton à jet unique U1 W1

Dans les unités actuelles de grande puissance à axe horizontal,


l’injecteur est rectiligne et d’une construction symétrique par rap-
port à l’axe du jet, ailettes de guidage exceptées. Il est à remarquer
que cette conception ne conduit pas à une diminution des pertes
dans l’injecteur lui-même, puisque le diamètre hydraulique de ce
dernier est diminué par rapport à la solution ancienne de la tubu-
lure coudée ; le gain vient de l’uniformité de structure du jet qui
entraîne une meilleure utilisation de celui-ci dans la roue. Afin de
diminuer le plus possible le diamètre du corps central de l’injec-
teur, on commande l’aiguille (le pointeau) par un ou des pistons Figure 13 – Conditions cinématiques optimales
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fonctionnant sous une pression d’huile élevée pouvant atteindre


60 bar. Un ressort d’équilibrage permet une meilleure adaptation
du servomoteur à la courbe d’effort. En remarquant que la quantité ω R est égale à la vitesse périphé-
rique U de la roue (ou vitesse d’entraînement), on peut écrire la
puissance sous la forme :
2.4 Éléments dimensionnants Pmax = ρ q v C U (7)
L’injecteur est constitué d’une tuyère dont la section de passage Lorsque l’on examine la cinématique de l’écoulement entre
est adaptée à la forme de l’aiguille d’injection afin de former un jet l’entrée et la sortie des augets (figure 13), on admet que les
de section circulaire de vitesse supposée uniforme C. Le diamètre conditions optimales citées plus haut sont obtenues pour :
du jet est noté d0 , l’axe du jet sortant de l’injecteur est tangent à la
circonférence de la roue dont le diamètre D est, par définition, le U =C / 2 (8)
diamètre nominal de la machine (figure 12).
Condition correspondant aussi au rendement global maximal.
Les paramètres libres initiaux proviennent directement du site à En remplaçant U et C par leurs valeurs issues de (8) et (5), on
équiper : la hauteur nette H et le débit-volume « turbinable » qv . retrouvera bien la puissance hydraulique maximale récupérable
La vitesse du jet C est déterminée à partir de l’équation de par la turbine donnée par la relation (2) :
Bernoulli appliquée entre la surface libre amont et la sortie du jet à Phy = ρ gq v H
la pression atmosphérique. On démontre aisément, en tenant
compte des pertes de charge totales, que celle-ci prend la valeur :
Application numérique : on envisage l’équipement d’un site dont
C = 2gH (5) les données caractéristiques sont :

La puissance hydraulique maximale récupérable par la turbine H = 500 m et q v = 1 m3 /s


est donnée par la relation (2) :
On calcule successivement la vitesse du jet C par (5), le diamètre
Phy = ρ gq v H du jet d0 (6), la puissance hydraulique disponible (2) et la vitesse
d’entraînement U (8) :
Par ailleurs, le débit-volume qv , la vitesse du jet C et son
diamètre d0 sont reliés par : C = 99 m/s ; d 0 = 113 mm ; P hy = 4,9 MW ; U = 49,5 m/s

q v = C π d 02 / 4 (6) À partir de U, il existe en principe une infinité de couples (ω, R )


acceptables ; on peut lever partiellement cette indétermination à par-
L’énergie se transmet à la roue par variation de la quantité de tir de la figure 2 qui indique que la vitesse angulaire spécifique Ω des
mouvement axiale du jet qui est globalement égale, pour la roue, à turbines Pelton est de l’ordre de 0,11 (valeur réputée pour son
l’effort tangentiel T (figure 12). Dans les meilleures conditions excellent rendement). On aura alors la vitesse angulaire de la roue (4),
(figure 13), à savoir, lorsque la quantité de mouvement en sortie la vitesse de rotation et le diamètre nominal D = 2 R de la roue :
de roue est nulle suivant l’axe du jet (l’écoulement en sortie est
sensiblement perpendiculaire à la roue), l’effort tangentiel maxi- ω = 64, 5 rad/s ; N = 616 tr /min ; D = 1 534 mm
mal est donné par : Ces résultats correspondent au facteur de forme D/d0 = 13,5 dont
Tmax = ρ q v C les valeurs doivent être comprises entre 9 et 30 pour garantir un bon
S’appliquant au rayon R et la roue tournant à la vitesse angu- rendement hydraulique.
laire ω, la puissance hydraulique correspondante sera donnée par : Cette combinaison est l’une des possibilités offertes, ce sont des
considérations mécaniques et économiques qui fixeront la solution
Pmax = ρ q v C ω R définitive.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

H = 625 m
N = 428 tr/min
P = 60 MW
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Figure 14 – Turbine Pelton à deux jets et à axe horizontal : centrale de Montpezat (France)

2.5 Turbines à jets multiples Cette dernière conception conduit à une réduction sensible de la
longueur de la ligne d’arbre et, de ce fait, permet la réalisation
■ Augmentation de la puissance des turbines Pelton d’un groupe à deux paliers (au lieu de trois dans la première solu-
tion).
Pour une hauteur de chute donnée, l’augmentation de la puis-
sance d’une turbine nécessite un accroissement correspondant du Le palier de roue est du type à barbotage ou à patins ; il est bou-
débit d’eau. Pour une machine Pelton, cela peut se faire soit en lonné sur le fond central du bâti de turbine et reprend les poussées
accroissant le diamètre du jet, et donc aussi les dimensions de la radiales engendrées par les jets, même si ceux-ci fonctionnent
machine puisque le rayon de la roue doit être proportionné au dia- individuellement. Il est fait de deux ou plusieurs éléments inter-
mètre du jet, soit en augmentant le nombre de jets. À puissance et changeables dont la surface en contact avec l’arbre est constituée
chute égales, la seconde solution offre l’avantage de conduire à par un revêtement en alliage « antifriction » usiné avec précision et
des augets plus petits, des roues de diamètre moindre et donc des très soigneusement poli.
vitesses de rotation plus élevées ; le poids de la machine est ainsi
diminué, y compris celui de l’alternateur ; les frais de génie civil en
sont réduits d’autant. Il faut cependant veiller à ce que les retom- 2.6 Fonctionnement à contre-pression
bées d’eau après sortie de la roue ne viennent pas interférer avec
un des jets d’alimentation ; cette condition de non-interférence Normalement, le plan d’eau aval d’une turbine Pelton est sous le
limite à six le nombre de jets réalisable en pratique. niveau de la roue puisque celle-ci doit rester constamment aérée.
Cette disposition implique que la roue soit installée au-dessus du
■ Turbines à axe horizontal niveau aval le plus haut. Or, dans certains cas, ce niveau peut fluc-
Dans ce cas, pour limiter l’encombrement de l’amenée, le tuer d’une hauteur atteignant une dizaine de mètres. Il en résulte,
nombre de jets est pratiquement limité à deux, l’angle entre ces lorsque le niveau aval est normal, une perte de chute suffisante
deux jets variant entre 75 et 90o. Sur la figure 14, les deux jets font pour qu’on tente de la récupérer. Pour effectuer cette récupération,
entre eux un angle de 75o. on place la turbine sous le niveau aval et on abaisse artificielle-
ment le plan d’eau sous la roue de la turbine en comprimant l’air
Le bâti doit résister à la pression de deux jets (partie inférieure contenu dans la bâche de la machine.
renforcée par des nervures, partie supérieure à double fond, partie
arrière protégée par un bouclier). Souvent, on place deux turbines
de ce type de part et d’autre d’un alternateur unique, soit donc un
groupe comportant deux roues et quatre jets.
2.7 Régulation du débit
■ Turbines à axe vertical ■ Deux organes de réglage sont à prévoir : celui de l’aiguille de
l’injecteur et celui du déflecteur. Ces deux organes, dont les fonc-
Dans ce cas, le nombre de jets peut être plus élevé (figure 15). tions sont différentes, sont couplés de telle façon que, en régime
On construit des machines comportant jusqu’à six injecteurs. C’est d’équilibre, à chaque position du pointeau corresponde une posi-
la solution retenue pour les grosses machines. tion précise du déflecteur qui place l’arête d’attaque de ce dernier
En solution verticale, deux types de bâti peuvent être utilisés : à une faible distance du jet, prête à y pénétrer et à le dévier sans
– soit une structure ne servant que de blindage de la fosse retard en cas de nécessité.
d’évacuation et de support du palier de guidage ; Il est important que le déflecteur ne pénètre dans le jet que si
– soit un bâti capable de supporter, en outre, le stator de l’alter- une réduction de puissance ne peut être obtenue assez rapidement
nateur (figure 15). par la fermeture du pointeau. En effet, une intervention trop

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

Par contre, en cas de gros écarts de survitesse (par exemple, à la


1 collecteur spiral suite d’une baisse soudaine de la puissance demandée à l’alterna-
2 robinet sphérique teur ou après un déclenchement provoqué par l’action d’une sécu-
de garde rité), le déflecteur s’abaisse très rapidement pour dévier le jet et
3 déflecteur limiter cette survitesse tandis que les aiguilles ferment lentement.
4 injecteur
5 contre-jet de freinage
■ La régulation remplit plusieurs fonctions :
6 roue Pelton
7 station de régulation – la régulation de vitesse en réseau isolé, ou en réseau intercon-
8 servomoteur de
commande necté, suivant le cas ;
des déflecteurs – le démarrage rapide du groupe et la stabilité de la vitesse en
marche à vide, grâce à un algorithme spécifique utilisant des para-
H = 625 m mètres de réglage indépendants de ceux de la marche couplée ;
N = 428 tr/min – la synchronisation automatique du groupe sur le réseau ;
P = 60 MW – la régulation du débit ou de la puissance dans le cas d’un
réseau interconnecté ;
a vue en plan
– l’optimisation du rendement de la turbine grâce aux lois de
commutation qui permettent de changer automatiquement, et
sans perturbations, le nombre d’injecteurs en marche ;
– la répartition de la charge entre plusieurs groupes fonctionnant
en parallèle et placés alors sous la dépendance d’un joint control.

■ Le régulateur numérique autorise plusieurs modes de


fonctionnement :
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– tout automatique : il contrôle seul la turbine, régulant la


vitesse en fonction des variations de charge du réseau. Il s’auto-
teste en permanence et décide des actions à prendre en cas de
problème ;
– par commande à distance : il reçoit les diverses consignes de
fonctionnement et leurs limitations ;
1 collecteur
2 bâti turbine, support – en liaison avec un opérateur : le clavier afficheur de la face
alternateur avant ou bien une liaison avec un ordinateur permettent à un opé-
3 injecteur rateur de modifier les consignes d’exploitation, de changer les
4 pivot palier combiné paramètres de réglage, ou de dérouler des programmes de tests et
5 alternateur d’aide à la maintenance.
6 arbre turbine
7 roue Pelton Ce régulateur peut être complété par des systèmes d’automa-
8 déflecteur tismes (contrôle et sécurité du groupe) ou par des systèmes de
9 palier turbine surveillance du bon fonctionnement de la turbine (gestion des
10 platelage de visite températures, des vibrations, enregistrement des incidents, etc.). Il
peut également être relié à un réseau informatique par liaison
b implantation type et coupe dans l’axe du groupe
série, pour limiter les liaisons fil à fil entre les différents équipe-
ments de la centrale et pour échanger des données et des informa-
Figure 15 – Turbine Pelton à cinq jets et à axe vertical : centrale de tions avec les autres équipements (ordinateurs de gestion
Grand’Maison avec quatre turbines Pelton (France)
centralisée, système de surveillance et d’alarme, etc.).

■ L’énergie nécessaire à la manœuvre des divers organes de


contrôle est fournie par une station d’huile, associée à un accumu-
fréquente du déflecteur dans le jet provoque une perte inutile lateur pour une plus grande sécurité (figure 16).
d’énergie et une usure rapide tant de la roue que du déflecteur lui-
Grâce à un dispositif hydraulique, les pompes refoulent soit
même.
sous pression nominale dans l’accumulateur, soit sous pression
Le réglage du débit par deux systèmes indépendants (figure 16) réduite dans le bac à huile, ce qui apporte une importante écono-
permet de résoudre le problème des surpressions et des mie d’énergie.
survitesses. Sur déclenchement, les déflecteurs ferment très
À l’arrêt du groupe, l’accumulateur est isolé par un obturateur
rapidement pour limiter les survitesses ; de leur côté, les aiguilles
hydraulique, son autonomie est ainsi préservée et on peut effec-
(ou pointeaux) ferment lentement pour limiter les surpressions.
tuer un redémarrage immédiat.
Dans les modèles actuels, le régulateur électronique commande
en parallèle : ■ Dans le domaine de la sécurité, on prend en compte tous les
besoins particuliers de l’exploitant, par exemple :
– les servomoteurs de déflecteurs par action directe ;
– une protection hydromécanique contre la survitesse ;
– les servomoteurs d’aiguilles à travers une loi de conjugaison
réglable. – des détections d’arrêt et de redémarrage ;

Cette loi assure, en marche normale, une position du bec de – la commande hydraulique des organes de garde de la turbine ;
déflecteur légèrement au-dessus du jet, quel que soit le diamètre – des détections de niveaux vibratoires dans les cas d’usines
du jet. sans personnel.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

Consigne
Limiteur Tachymètre
ouv. ou P.

1 PID

Commandes Commandes
déflecteurs Loi conjugaison injecteurs
Bloc de commande n˚ 1

4 8 1 régulateur électronique
Vers les blocs de commande n˚ 2 à 5

Vers les blocs de commande n˚ 2 à 5

2 accumulateur d’huile
3 pompe régulation
4 actionneur commande déflecteur
5 électro-distributeur, fermeture déflecteur
6 distributeur commande déflecteur
7 variomètre d’asservissement déflecteur
8 actionneur commande injecteur
9 distributeur commande injecteur
5
10 variomètre d’asservissement injecteur
11 compresseur d’air
F 12 électro-distributeur commande by-pass
13 électro-distributeur commande vanne de garde
14 distributeur relais commande vanne de garde
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6 9
2
3
12 13

14

11

Bloc de
commande 10
n˚ 2
7

Bloc de
commande
n˚ 5

Bloc de
commande
n˚ 4
Bloc de
commande
n˚ 3

Figure 16 – Régulation d’une turbine Pelton

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

2.8 Organes de garde D’autre part, la conception mécanique (alliée à une grande maî-
trise dans les calculs de structure) et la connaissance du
Dans la gamme de chutes sous lesquelles elles fonctionnent, les comportement dynamique des groupes – vibrations – (complétée
turbines Pelton sont alimentées, en général, par des conduites par une qualité de construction très poussée) garantissent une
forcées dont la longueur est importante et la pression intérieure grande fiabilité de fonctionnement.
élevée. Dans le domaine des puissances plus modestes, on trouve les
Il faut donc, plus encore qu’ailleurs, garantir la sécurité des ins- turbines Francis horizontales simples et doubles, de grande vitesse
tallations. Aussi, des organes de garde sont disposés au pied des de rotation. En particulier, les turbines doubles permettent de réa-
conduites à l’amont des collecteurs, afin d’assurer : liser des installations très économiques et compétitives (de bon
– la coupure du débit en cas de défaillance du système de rendement aux charges partielles).
commande des aiguilles ;
– l’isolement à chaque arrêt ou pour effectuer des travaux
d’entretien sur les groupes. 3.1 Conception et études hydrauliques
Ils sont essentiellement du type sphérique en raison des très
L’étude hydraulique des turbines Francis doit être poussée
fortes pressions de service. Afin d’améliorer les conditions de
d’autant plus loin que la taille des unités devient gigantesque.
sécurité, leur système de commande peut comporter, dans les
C’est pourquoi on a consenti un effort sans précédent dans l’élabo-
petites tailles, un contrepoids assurant la fermeture.
ration du tracé de leurs roues (figure 18), tant en matière de cal-
Nota : il y a lieu de signaler le peu de sensibilité des turbines Pelton à l’abrasion par
les eaux chargées.
culs théoriques qu’au plan des études expérimentale.
■ Calculs théoriques
Un programme de conception assistée par ordinateur permet de
3. Turbines Francis générer sans difficulté les formes géométriquement complexes
des aubes des turbines Francis. Il est associé avec des méthodes
La turbine Francis est celle dont le domaine d’utilisation est le de calcul très sophistiquées :
plus vaste. Elle peut fonctionner dans des conditions de hauteur – calcul quasi-tridimensionnel permettant un couplage entre la
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de chute très étendues : de quelques dizaines de mètres jusqu’à détermination de l’écoulement méridien et celle de l’écoulement
800 m. La puissance unitaire peut atteindre des valeurs établi d’aube à aube ;
considérables, et rien n’interdit d’envisager des groupes de – calcul tridimensionnel direct par éléments finis.
1 000 MW ou même davantage.
On peut ainsi effectuer une analyse hydraulique très fine et pré-
Un exemple de turbine Francis à axe horizontal est donné sur la voir le champ de pression sur la surface des aubes. Le caractère
(figure 17). conversationnel des programmes facilite l’optimisation des
D’une part, des études hydrauliques très poussées ont permis formes, assurant ainsi le bon comportement en cavitation, des per-
l’augmentation des puissances et débits spécifiques, l’amélioration formances élevées et la parfaite tenue mécanique des aubages.
des rendements et de la tenue à la cavitation des roues et une
■ Études expérimentales
connaissance approfondie des phénomènes transitoires.
Les études sur modèle réduit en similitude non seulement per-
mettent de vérifier les performances prévues par le calcul, mais
H = 287 m
encore, seules, elles autorisent l’analyse fine des phénomènes
complexes liés au fonctionnement hors adaptation. Grâce à des
N = 428 tr/min systèmes informatisés de traitement des signaux de mesure, on
P = 105 MW peut accéder rapidement à la mesure des paramètres de fonction-
nement. On peut aussi pousser plus avant :
– l’étude des champs de vitesse ;
– l’étude des forces radiales et axiales d’origine hydraulique ;
– la mesure des efforts statiques et dynamiques sur les
Palier de butée directrices ;
– l’étude des phénomènes transitoires et de stabilité ;
– l’étude hydraulique de l’ensemble vanne-fourreau/turbine
(§ 3.4) lors de la fermeture.

a vue côté entrée b vue côté sortie

Figure 17 – Turbine Francis à axe horizontal : centrale de Vianden


(Luxembourg) Figure 18 – Roues de turbines Francis (doc. Alstom, zollern.de)

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

U1
Cu1
Volute

Cr1 W1
C1
b1 W2

β1

Roue (entrée) C2 R2
Distibuteur orientable U2

R1

Figure 21 – Angle d’aubage 1 à l’entrée de l’aubage de la roue


R1

Figure 19 – Turbine Francis (doc. Voith-Siemens) Pour le point nominal de la machine, les pales de la roue sont
tracées pour obtenir en sortie une composante giratoire nulle
(Cu2 = 0), comme indiqué sur la figure 21. En principe, cette pro-
priété est à respecter pour toutes les lignes de courant utilisées
C0 pour modéliser l’écoulement dans la roue. Ce genre de tracé tridi-
mensionnel fait partie des problèmes les plus difficiles à traiter
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dans le domaine des écoulements internes mais il ne fait pas


l’objet de notre démarche.
On retiendra finalement l’expression suivante pour le travail
moteur :
gH = U1Cu1 = ω R1Cu1 (10)
α1 C1
R1
R0 La puissance hydraulique maximale récupérable par la turbine
Distributeur
est donnée par la relation (2) :
Phy = ρ gq v H
Par ailleurs, le débit-volume qv , les composantes méridiennes
Roue des vitesses absolues de l’écoulement Cr et Cm ainsi que les sec-
tions de passage sont liées par :
q v = Cr1S1 = Cm2 S 2 (11)
où :
S1 = 2 πR1b1 et S2 = 2 πR2 b2
avec b1 largeur de passage du diffuseur que l’on retrouve à
Figure 20 – Turbine Francis : schéma de l’écoulement moyen
l’entrée de la roue (figure 19),
dans le distributeur à pales orientables et la roue R1 rayon moyen d’entrée (figures 19 et 20).
L’indice 2 correspond à la sortie de la roue qui ne sera pas trai-
tée ici.
3.2 Éléments dimensionnants
Les triangles de vitesses permettent d’identifier les angles
Le distributeur est constitué d’une grille d’aubes annulaire constructifs suivants (figures 20 et 21) :
d’orientation réglable. En fonction de l’angle de réglage, la vitesse • Angle d’injection du distributeur :
absolue du fluide peut être orientée différemment à l’entrée de la
roue (figures 19 et 20). tan α 1 =Cr1/Cu1 (12)
Les paramètres libres initiaux proviennent directement du site à • Angle d’entrée d’aubage de roue :
équiper : la hauteur nette H et le débit-volume « turbinable » qv .
tan β1 = (U1 − Cu1) /Cr 1 = (U1 − Cu1) /Cu1 tan α 1 (13)
La direction de la vitesse absolue C0 à l’entrée du distributeur
est préconditionnée par l’évolution de section de la volute d’ali- Les paramètres de Rateau, coefficients de pression µ et de débit
mentation. Compte tenu de la cambrure et de l’orientation de ces δ, peuvent également s’écrire en fonction des différents para-
pales, la vitesse absolue de sortie est égale à C1 (figure 20). Les mètres géométriques constructifs : angles α1 et β1, rapport
proportions entre pressions statiques et dynamiques sont régies d’aspect de la roue b1/R1 :
par l’équation de Bernoulli tenant compte des pertes de charge
totales entre l’entrée et la sortie du distributeur. µ = gH /U12 = Cu1/U1 = 1/ (1 + tan α 1 tan β1) (14)
D’après l’équation d’Euler des turbomachines, la hauteur récu-
pérée par la roue sous forme de travail moteur est calculable par : δ = qv /ωR13 = 2 π (b1 /R1) Cr1 /U1
(15)
gH = U1Cu1 − U 2Cu 2 (9) = 2 π (b1 /R1) [tan α1 /(1 + tan α1 tan β1)]

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

Dans la pratique, on retient les valeurs suivantes : α1 compris


entre 20 et 30o et β1 compris entre 10 et 20o.
On démontre les relations suivantes entre les paramètres
adimensionnels :

Ω =δ 1/ 2 /µ 3 / 4 (16)
À partir de (15), on peut déduire la valeur du rapport d’aspect en
fonction de Ω :

b1/R1 = Ω 2 / [2 π tan α 1 (1 + tan α 1 tan β1)1/ 2 ] (17)


Enfin, à partir de la définition du rayon spécifique Rs , on peut
également exprimer celui-ci en fonction de Ω :

R s = µ 1/ 4 /δ 1/ 2 = (1 + tan α 1 tan β1)1/ 2 /Ω (18)


Cette relation permet de tracer sur la figure 3 l’allure de la
liaison vitesse angulaire spécifique – rayon spécifique (tracé effec-
tué avec α1 = 25o et β1 = 15o.

Application numérique : on envisage l’équipement d’un site dont


1 pivot à membrane sur le fond H = 68 m
les données caractéristiques sont :
2 servomoteur individuel N = 81 tr/min
H = 50 m et q v = 1 m3 /s 3 roue en construction mécanosoudée P = 369 MW
4 palier à patins
La turbine à installer sera une turbine Francis de puissance hydrau- 5 coussinets autolubrifiants
lique égale à 490 kW [équation (2)].
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6 éléments de bâche spirale assemblés sur le site par soudure


On peut noter sur la figure 2 que la vitesse angulaire spécifique 7 flasque supérieure
des turbines Francis est centrée sur 1, valeur donnant accès,
d’après (4), à la vitesse angulaire ω = 104,2 rad/s soit N = 995 tr/min.
Figure 22 – Turbine Francis à axe vertical : centrale de Tucurui (Brésil)
Choisir une valeur supérieure de Ω reviendrait à tourner plus vite avec
une roue de taille inférieure et donc moins onéreuse ; mais comme
on l’a vu, la limite inférieure de taille est constituée principalement par ■ Dispositions générales des parties tournantes
la tenue en cavitation.
En retenant des valeurs classiques pour α1 et β1 : ● Pivot sur fond turbine
La conception d’ensemble d’un groupe comporte en général un
α1 = 20o et β1 = 10o palier situé au-dessus de l’alternateur, un palier turbine et un pivot
reposant sur le fond turbine. Cette disposition est très écono-
On peut calculer µ = Cu1/U1 = 0,939 et en déduire d’après (10) les mique. En effet, le rotor alternateur s’appuie directement sur le
valeurs de U1 puis de R1 et Cu1 : grain mobile du pivot. Les efforts axiaux sont reportés sur le béton
par l’intermédiaire du flasque et de l’avant-distributeur, sans aug-
U 1 = 22, 84 m/s, R1 = U 1/ω = 219 mm et Cu1 = 21, 44 m/s mentation notable de leur coût. De plus, il est fait l’économie du
coût du croisillon support de pivot. Avec pivot sur le fond, la roue
On calculera ensuite la valeur de Cr1 : turbine peut être reliée au moyeu alternateur par un arbre unique,
d’où une réduction du nombre des accouplements, ce qui améliore
Cr1 = Cu1 tan α 1 = 7, 80 m/s le comportement dynamique de la ligne d’arbre.

soit, d’après (11), b1 = 93,17 mm. Associé à la disposition pivot sur le fond, le démontage par-des-
sous apporte une solution élégante et rationnelle à tous les pro-
On observera enfin que les proportions entre b1 et R1 sont blèmes d’entretien des groupes. Toutes les parties vitales sont en
comparables avec celles de la figure 19. effet très facilement accessibles, en particulier la roue et les direc-
trices. Cependant, si les études montrent la nécessité d’une ligne
d’arbre sur trois paliers, le palier intermédiaire peut être combiné
3.3 Conception mécanique au pivot (sans accroissement de la longueur de la ligne d’arbre) ou
bien être disposé entre le pivot et l’alternateur.
■ Recherche et développement
● Organes porteurs (paliers et pivot)
L’accroissement de la puissance unitaire des groupes conduit au
gigantisme dans les dimensions et le poids des roues de grosses • Paliers :
turbines Francis qui sont pratiquement toutes verticales – pour des diamètres allant jusqu’à 1 500-1 600 mm, il est
(figure 22). encore possible d’utiliser des paliers à coussinet lisse ;
La conception assistée par ordinateur permet la détermination – au-delà, on fait appel à des paliers à patins (figure 22) qui
des contraintes et des déformations statiques et dynamiques dans offrent la possibilité de réduire les jeux relatifs et, par
les différents cas de fonctionnement de la machine. Un effort parti- conséquent, de limiter les déplacements de l’arbre par rap-
culier de développement porte sur l’adaptation de la pivoterie aux port aux pièces fixes.
charges de plus en plus considérables que constituent les roues • Pivot : cet organe peut supporter des charges axiales pouvant
géantes. Des programmes de calcul tridimensionnel servent à dépasser 5 000 t grâce à un film d’huile de quelques
déterminer les déformations thermoélastiques des patins. Pour de centièmes de millimètre d’épaisseur s’interposant entre des
très fortes charges, ils ont permis de diminuer les déformations patins fixes et une glace mobile. L’équirépartition des
d’origine thermique et d’augmenter les pressions spécifiques charges entre les patins est assurée par différents dispositifs
appliquées au film d’huile. selon l’expérience des constructeurs.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

Un dispositif d’injection d’huile sous haute pression au centre La vanne-fourreau présente deux avantages considérables en
des patins favorise les démarrages et arrêts ainsi que la rotation matière de coût :
lente du groupe lors des réglages. – une réduction importante du génie civil, notamment pour les
centrales souterraines, par la suppression de la galerie des
■ Distributeur robinets ;
L’utilisation de coussinets autolubrifiants (figure 22) pour les – une diminution du coût de l’organe de garde proprement dit,
guidages des directrices et des articulations de la commande du car le prix de la vanne-fourreau est bien inférieur à celui d’un robi-
vannage supprime la sujétion du graissage centralisé. net classique.
Le distributeur peut être manœuvré par un cercle de vannage
entraîné par deux ou plusieurs servomoteurs fixés dans le puits
turbine ou sur le flasque supérieur. On préfère souvent utiliser des 3.5 Technologie de réalisation
servomoteurs individuels qui ont l’avantage d’assurer la sécurité
de fermeture du distributeur même en cas de grippage d’un servo- ■ Développement des méthodes de fabrication
moteur, grâce à un dispositif de synchronisation mécanique de L’introduction des méthodes de fabrication assistée par ordina-
l’ensemble des directrices. De plus, chaque directrice reste tou- teur, l’utilisation de machines-outils à commande numérique,
jours liée au servomoteur, même en cas de coincement, et les l’adaptation des plus récentes méthodes d’assemblage par sou-
efforts de manœuvre sont directement retransmis. dage permettent d’innover dans la fabrication des turbines.
■ Flasque supérieur • Roues
Le flasque supérieur classique avec ou sans support de pivot est Jusqu’à un poids que l’on peut fixer à 100 t environ, l’élabo-
de construction mécanosoudée. Compte tenu des dimensions et ration des roues en fonderie, assortie de tous les contrôles néces-
du poids d’une pièce en plusieurs parties assemblées par brides, la saires, constitue la meilleure solution et assure toute sécurité. Au-
fabrication doit prendre en compte les problèmes de déformation delà de ce tonnage, il vaut mieux procéder à l’assemblage par sou-
et de bridage en cours de soudage. dure d’éléments séparés :
Certains flasques sont à structure ouverte permettant de loger la – plafond moulé ;
– aubes moulées ou matricées ;
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commande des directrices par servomoteurs individuels.


– ceintures moulées ou réalisées à partir de tôles.
La mise au point de structures de cette importance utilise sou-
vent la méthode des éléments finis. L’ensemble de la structure La construction mécanosoudée à partir d’éléments séparés pré-
ayant été maillé en éléments de coques chargés tridimensionnelle- sente en effet de nombreux avantages :
ment, on vérifie l’ensemble du dimensionnement tant au niveau – les pièces moulées étant plus petites et de forme plus simple,
des contraintes que des déformations. les contrôles sur la qualité du métal sont plus aisés et de ce fait
plus sévères ;
■ Aspirateur – tous les éléments étant usinés séparément, la qualité de la
La sortie d’une roue Francis est mise en communication avec le construction est améliorée. Pour la même raison, la précision dans
canal de fuite de la machine par l’intermédiaire d’un aspirateur-dif- le respect de la forme des aubes est bien meilleure, ce qui garantit
fuseur. Le rôle de diffusion, c’est-à-dire, rappelons-le, de transfor- le respect de la similitude hydraulique ;
mation d’énergie cinétique en énergie de pression, est d’autant – on peut utiliser des aciers de nuances différentes pour les
plus important que le débit turbiné est élevé. Construit en tôle diverses parties de la roue, s’adaptant ainsi aux conditions de tra-
d’acier ou en béton, l’aspirateur-diffuseur est constitué selon le cas vail particulières à chaque élément ;
soit par un divergent à axe rectiligne, soit par un divergent – si les conditions de transport l’imposent, il est possible de réa-
comportant une déviation de 90o. Cette seconde solution a l’avan- liser la roue sur le chantier, par soudage puis usinage.
tage de diminuer l’encombrement en hauteur de la machine et de
permettre ainsi une implantation basse de celle-ci tout en limitant • Arbres
en profondeur les travaux de génie civil. Selon les puissances et les dimensions des machines, on trouve :
Nota : lorsque des coups de bélier trop forts sont à craindre dans l’alimentation en – des arbres forgés monoblocs forés ;
cas de fermeture rapide du cercle de vannage, la turbine est complétée par un déchar-
geur, obturateur coulissant qui s’ouvre lors de la fermeture rapide du vannage et se
– des arbres creux monoblocs avec leurs plateaux d’accouple-
ferme ensuite lentement. Suivant les constructeurs, la liaison entre le vannage et l’obtu- ment ou réalisés à partir d’éléments forgés assemblés par soudure ;
rateur est hydraulique. – des arbres creux de grand diamètre réalisés en tôles assem-
blées par soudure.

3.4 Organes de garde ■ Disposition d’ensemble


On construit des turbines Francis à axe horizontal (figure 17) et
Les organes de garde de turbines sont destinés à assurer la à axe vertical (figure 22). La disposition à axe horizontal présente
sécurité de la coupure du débit de la conduite et la protection de la un certain nombres d’avantages qui la font préférer lorsque ni la
machine lors d’un arrêt. Ils sont situés à l’amont de la bâche. puissance ni la chute ne sont trop élevées ; en particulier, turbine,
Les deux types les plus courants sont : alternateur et mécanismes de réglage se trouvent au même
niveau, ce qui facilite l’entretien. Cette disposition permet aussi la
– le robinet sphérique réservé pour les hautes chutes ; réalisation des turbines à roue double dont la structure est analo-
– le robinet papillon avec lentille pleine ou lentille à treillis pour gue aux pompes à double ouïe ; ces machines comportent alors
les moyennes et basses chutes. une seule bâche spirale et deux échappements raccordés chacun à
On a aussi développé un nouveau type de vanne de garde : la un aspirateur, les deux aspirateurs étant en outre reliés par un
vanne-fourreau. Elle se présente sous la forme d’un cylindre tuyau d’équilibrage (figure 23).
concentrique à l’axe de la roue et situé généralement entre les direc- La disposition à axe horizontal convient moins aux unités de
trices et les avant-directrices. La coupure du débit est réalisée par puissance élevée, notamment en raison du développement de la
une translation verticale de ce cylindre. Cette vanne-fourreau est bâche spirale, et aux unités fonctionnant sous des chutes impor-
commandée par des servomoteurs à huile synchronisés mécani- tantes, notamment en raison des poussées axiales élevées qui leur
quement. correspondent et qui exigent des paliers de butée de grandes

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dimensions, peu compatibles avec l’horizontalité de l’axe. Aussi


les turbines Francis récentes de grande puissance sont-elles en
H = 177 m
général à axe vertical.
N = 750 tr/min
P = 7 360 kW
3.6 Régulation
Les fonctions de la régulation sont plus simples que celles des
turbines Pelton (§ 2.7) du fait qu’il y a une seule chaîne de réglage
concernant le distributeur (figure 24). Dans ce cas, surpressions et
survitesses sont liées comme dans toute turbine à réaction.

3.7 Fonctionnement
■ Station d’air comprimé
Certains cas de fonctionnement nécessitent la rotation dans l’air
afin de réduire le couple résistant de la machine hydraulique :
marche en compensateur synchrone.
Il est alors prévu une station d’air comprimé haute pression avec
Figure 23 – Turbine Francis double : centrale de Martigny-Bourg accumulateur assurant initialement le dénoyage rapide de la roue
(Suisse) puis son maintien dans l’air.
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4 2

11
5
F

Limiteur
3
Consigne 1 8 9
ouv. ou P
6
Commande
Tachy PID
1 régulateur électronique vannage

2 accumulateur d’huile régulation 10


3 pompe régulation
4 actionneur commande vannage
5 électro-distributeur sécurité
6 distributeur commande vannage
7
7 variomètre
8 électro-distributeur commande by-pass
9 électro-distributeur commande organe de garde
10 distributeur relais pour commande organe de garde
11 compresseur d’air

Figure 24 – Régulation d’une turbine Francis

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■ Variations de charge
Une machine dont la puissance est importante par rapport à
celle qu’appelle le réseau devra faire face à des variations de
charge pouvant être relativement importantes tout en maintenant
la constance de la fréquence. Celle-ci devra, malgré les variations
H = 18 m
de la consommation, être ramenée systématiquement à sa valeur
de consigne de façon optimale. N = 75 tr/min
Il est donc indispensable de faire des études de stabilité prenant P = 103 MW
en compte les paramètres de l’adduction d’eau, de la turbine, de
ses caractéristiques et organes de réglage, de son régulateur de
vitesse et de l’installation électrique (alternateur, régulateur de ten-
sion, lignes du réseau, etc.).
De grandes variations de charge induisent des variations impor-
tantes de vitesse qu’il faut limiter en modifiant rapidement la posi-
tion de l’organe de contrôle du débit. Mais si cette modification est
trop rapide, il en résulte un coup de bélier qui peut être dangereux
pour l’installation.
Des programmes de calcul sur ordinateur prenant en compte les
caractéristiques de la turbine, de l’alternateur et de l’adduction
d’eau permettent d’aboutir à un compromis entre surpression et
survitesse en définissant une loi de vitesse maximale de manœuvre
des organes de réglage du débit.
■ Emballement
Les groupes hydrauliques sont calculés pour résister à l’emballe-
ment (fonctionnement à couple résistant nul) sous la chute
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maximale : cela constitue une clause contractuelle de dimension-


nement de la turbine et de l’alternateur.
Or, cet emballement dépend de l’ouverture du distributeur, de
celle des pales si elles sont mobiles et de la cavitation.
Donc, hors influence de la cavitation, il faut connaître la courbe
d’emballement pour les machines à un seul organe de réglage et
la colline d’emballement pour les machines à double réglage.
Le coefficient d’emballement (rapport de la vitesse d’emballe-
ment à la vitesse de synchronisme) traduit aussi l’aptitude au
marnage de la machine à réaction. Ce coefficient, à peine supé-
rieur à 1 pour la turbine Francis de très haute chute et la turbine-
pompe, peut dépasser 3 pour la turbine bulbe.

1 bâche frontospirale en béton


4. Turbines Kaplan et hélice 2
3
pivot à membranes
fond support de pivot démontable
4 flasque supérieur scellé (externe)
Les turbines Kaplan et hélice sont des machines à réaction et à 5 palier à cuve tournante
injection totale adaptées aux faibles chutes et aux débits élevés (la 6 palier intermédiaire avec croisillon support, type coque
turbine Kaplan est à pales réglables en marche, la turbine hélice 7 pale
est à pales fixes). Leur structure générale (figure 25) est la même 8 flasque interne
que celle des turbines Francis à axe vertical. L’écoulement dans le
rotor est néanmoins purement axial. Figure 25 – Turbine Kaplan : centrale de Porto Primavera (Brésil)
La turbine Kaplan est utilisée dans une gamme de chute
comprise environ entre 12 et 60 m. Ses performances sont élevées
sur une large variation de chute et de charge, grâce à son double Enfin, la turbine Kaplan est mieux adaptée que la turbine Francis
réglage conjuguant les positionnements des pales et du vannage. aux variations de charge et de chute, au prix – il est vrai – d’un
coefficient d’emballement (rapport de la vitesse d’emballement à
L’état actuel de la technologie permet de concevoir des machines la vitesse de synchronisme) plus élevé.
de grandes dimensions réalisées en sous-ensembles transpor-
tables, jusqu’à des diamètres de roue de l’ordre de 10 m et des Seules les particularités des turbines Kaplan ou hélice par
puissances pouvant aller jusqu’à 250 MW unitaires. rapport aux turbines Francis seront détaillées ci-après.
Ainsi, dans le cas d’équipements de grands cours d’eau, ces
conceptions et réalisations permettent de réduire notablement le
coût de l’investissement. 4.1 Conception mécanique
La turbine Kaplan présente des avantages remarquables par rap-
port aux autres types de machines qui pourraient lui être substi- ■ Parties fixes
tués pour certaines applications précises ; ainsi, dans la gamme
• Flasques
inférieure des chutes, et lorsque l’aménagement participe à la
tenue en fréquence du réseau, la turbine Kaplan offre une plus Pour les turbines de grande dimension, on a développé un
grande stabilité de fonctionnement que le bulbe, du fait de l’inertie flasque supérieur réalisé en deux parties concentriques. Le premier,
importante de ses parties tournantes. appelé flasque externe, peut être combiné avec l’avant-distributeur

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et permet une simplification mécanique et une diminution du coût ; vannage est assez rapide pour provoquer en aval des aubes direc-
le second, appelé flasque interne, est démontable et permet de sor- trices une dépression suffisante (l’air introduit joue le rôle de mate-
tir la roue sans avoir à démonter le distributeur. las élastique vis-à-vis du coup de bélier en retour et protège ainsi
Dans ce cas, le démontage des directrices se fait par le bas, la machine) ;
après dégagement du flasque inférieur. – soit à utiliser une loi de manœuvre d'urgence du vannage rela-
• Distributeur tivement lente pour diminuer les surpressions et les dépressions.
Du fait des faibles chutes, la bâche d’alimentation d’une turbine
Kaplan est le plus souvent du type frontospirale en béton
(figure 25). Cette construction conduit notamment à des entraxes 4.2 Éléments dimensionnants
de machines plus faibles dans le cas des centrales comportant
plusieurs groupes en parallèle ; elle est aussi plus favorable du
Le distributeur d’une turbine Kaplan (figure 26) est sensiblement
point de vue hydraulique, d’une part, parce que les pertes par frot-
le même que celui d’une turbine Francis et joue le même rôle :
tement y sont réduites, d’autre part, parce que le moment
créer en sortie de distributeur une composante giratoire Cu1 de
cinétique qu’elle induit est plus faible.
valeur contrôlée (figure 21). Le parcours, depuis la sortie du diffu-
■ Parties tournantes seur jusqu’à l’entrée de la roue, est ici plus long et plus complexe
car les lignes de courant changent de direction pour passer de la
Lorsque les pales sont fixées sur le moyeu, ces turbines sont direction radiale à la direction axiale. D’autre part, suivant leur
appelées hélice : leur courbe de rendement est très pointue, ce qui position verticale de bas en haut du diffuseur, les lignes de courant
limite leur utilisation aux cas rares où le débit varie peu. alimentent respectivement la périphérie (ligne de courant 1) ou le
La très grande majorité est équipée de roues à pales réglables pied des pales de la roue (ligne de courant 2). Ce parcours libre
en marche (roue Kaplan). Une loi de conjugaison est obtenue au des lignes de courant est régi par les règles de l’écoulement tridi-
moyen d’un automate qui, en exploitation, asservit l’angle d’inci- mensionnel qui indiquent que la composante circonférentielle évo-
dence des pales à l’ouverture du distributeur de façon à obtenir le luera vers un vortex libre de la sortie du diffuseur à l’entrée de la
rendement optimum en fonction des variations du débit à absor- roue, champ de vitesse qui à son tour induira éventuellement une
ber (et des variations de la hauteur de chute). distribution non uniforme de la vitesse axiale ; l’objectif étant de
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La roue, du type axial, a la forme d’une hélice constituée d’un connaître avec précision les composantes axiales et circonféren-
nombre restreint de pales. Ces pales, généralement construites en tielles de la vitesse absolue à l’entrée de la roue. Au stade de
acier inoxydable et parfaitement polies, ne sont pas réunies par l’avant-projet, on pourra retenir une distribution de vitesse axiale
une couronne extérieure. constante à l’entrée de la roue.
Pour les turbines de grandes dimensions, on utilise la technique Concernant la roue, le rôle de celle-ci est de redresser l’écoule-
des pales avec tourillons rapportés au moyeu. Cette conception per- ment pour le rendre idéalement axial à la sortie : Cu2 = 0 (voir
met le montage complet du moyeu en usine. Les pales envoyées figure 27). Au point nominal de fonctionnement, cette propriété
séparément sur le site sont ensuite fixées aux tourillons par goujons est à respecter pour toutes les lignes de courant utilisées pour
sous tension. Cette méthode résout donc les problèmes de trans- modéliser l’écoulement dans la roue.
port des roues de grandes turbines tout en évitant les difficultés
d’un montage mécanique du moyeu sur le chantier.
Cette conception peut être également envisagée pour les
machines de dimensions plus modestes mais, dans ce cas, lorsque
les gabarits de transport permettent un montage complet de la
roue en usine, on peut lui préférer des pales avec tourillons mono-
blocs.
■ Aspirateur
Dans une turbine Kaplan, l’aspirateur joue toujours un rôle
important ; en effet, en raison des conditions de fonctionnement
de ce type de machine (faible chute et vitesse d’écoulement éle-
vée), l’énergie cinétique à la sortie du rotor peut représenter
jusqu'à 40 % de l'énergie massique disponible. Il importe donc de
récupérer cette énergie dans les meilleures conditions possibles.
Il faut remarquer que, du fait même de la récupération de l’éner-
gie cinétique résiduelle, la dépression à la sortie du rotor est
importante. Pour en diminuer l’effet (cavitation), on est amené à
placer la roue sous le niveau de restitution aval et à réaliser des b1
aspirateurs-diffuseurs coudés. Re

Cette solution implique des précautions particulières à prendre


en cas d’annulation brusque du débit pour cause de rupture de
charge. En effet, dans ce cas, le vannage de la machine se ferme
rapidement mais la masse d’eau importante qui chemine dans
l’aspirateur n’est que progressivement freinée et la dépression à la
sortie de la roue augmente ; au bout de quelques secondes, cette
masse d’eau s’arrête et revient en arrière, sollicitée à la fois par le
1 2
vide qui s’est créé à partir du distributeur et par la contre-pression Ri
du niveau aval de restitution. Il en résulte un coup de bélier en
retour qui peut endommager gravement le rotor de la machine. Le Distributeur à pales Roue à pales
remède consiste : orientables orientables
– soit à placer sur le couvercle de la turbine des soupapes auto-
matiques d’admission d’air qui s’ouvrent lorsque la fermeture du Figure 26 – Turbine Kaplan (doc. Voith-Siemens)

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

En désignant par T le rapport de moyeu de la roue : T = Ri/Re ,


l’égalité (22) sera obtenue pour :

b1 = R e (1 − T 2 )/ 2 (23)

Pour la roue, le triangle de vitesses à l’entrée prend plusieurs


formes en fonction du rayon r (figure 27). La vitesse d’entraîne-
ment varie du pied de pale (i) à la périphérie (e) suivant :
W2
Ue U1 = ω r (24)

Soit :

Ui = ω Ri et U e = ω R e (25)

La composante giratoire Cu de la vitesse absolue prend égale-


Ca ment une forme variable en fonction de r (vortex libre) :
C2
Cu = cte/r = R eCu1/r (26)
C1
Dans tout l’espace fluide allant de la sortie du diffuseur à
l’entrée de la roue, l’énergie des filets fluides est identique, la
Cu1
constante est donc la même dans tout cet espace fluide, on peut
donc la calculer en sortie de diffuseur, on aura ainsi comme distri-
bution de vitesse giratoire à l’entrée de la roue :
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Cui = R eCu1/Ri et Cue = Cu1 (27)


Ue
Compte tenu des hypothèses faites, l’équation d’Euler des turbo-
W1 machines donne la hauteur récupérée par la roue sous forme de
travail moteur. En principe, celle-ci évolue avec le rayon mais,
compte tenu des formes de U1 (24) et de Cu (26), elle prend pour
valeur une constante :

Figure 27 – Triangles de vitesses à la périphérie de la roue gH = ω R eCu1 (28)

La puissance hydraulique maximale récupérable par la turbine


Les paramètres libres initiaux proviennent directement du site à est donnée par la relation (2) :
équiper : la hauteur nette H et le débit-volume « turbinable » qv .
Compte tenu de la cambrure et de l’orientation des pales du dif- Phy = ρ gq v H
fuseur, la vitesse absolue de sortie est égale à C1 de composantes
Cu1 et Cr1 (figure 21). À la sortie du diffuseur, la largeur de pas- Les triangles de vitesses permettent d’identifier les angles
sage est notée b1 , le rayon est sensiblement égal au diamètre constructifs et de reprendre l’ensemble des propriétés décrites ci-
extérieur de la roue Re , l’angle d’injection est égal à α1 , avec : dessus. La figure 27 définit les proportions de toutes ces gran-
deurs à la périphérie de la roue.
tan α 1 =Cr1/Cu1 (19) On peut déduire de cette figure l’angle d’injection du diffuseur
α1 et l’angle d’entrée d’aubage β1e :
où Cr1 est calculable à partir du débit :
• Angle d’injection du distributeur :
q v = Cr1 2 πR e b1 (20)
tan α 1 = Cr1/Cu1 = Ca /Cu1 (29)
À partir du débit, on peut également calculer la composante
axiale Ca de la vitesse absolue à l’entrée de la roue, elle est suppo- • Angle d’entrée d’aubage de roue :
sée uniforme sur toutes les sections de passage à l’entrée et à la
sortie de la roue : tan β1e = (U1 − Cu1) /C a = (U1 − Cu1) /Cu1 tan α1 (30)

Ca = q v /π (R e2 − Ri2 ) (21) Les paramètres de Rateau, coefficients de pression µ et de débit


δ, peuvent également s’écrire en fonction des différents paramètres
Pour faciliter les calculs et comme le suggère la figure 26, on géométriques constructifs : angles α1 et β1e , rapport de moyeu de
retiendra l’hypothèse d’égalité entre la vitesse débitante sortant du la roue T = Ri/Re .
distributeur et de celle traversant la roue :
µ = gH /Ue2 = Cu1 /Ue = 1/ (1 + tan α1 tan β1e) (31)
Ca = Cr1 (22)

Soit l’égalité des surfaces débitantes : δ = q v /ω Re3 = C a /Ue = π(1 − T 2 ) [tan α1 / (1 + tan α1 tan β1e)] (32)

Dans la pratique, on retient les valeurs suivantes : α1 et β1e sont


2 πRe b1 = π (Re2 − Ri2 ) compris entre 60 et 75o.

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

À partir de la définition du rayon spécifique Rs et de la vitesse des turbines Kaplan (ou bulbe). Ce fonctionnement est obtenu en
angulaire spécifique, on peut exprimer celui-là en fonction de Ω : déconjuguant les commandes du cercle de vannage et des pales
du rotor, le distributeur étant partiellement ouvert et le rotor étant
Rs = µ1/ 4 /δ1/ 2 = (1 + tan α1 tan β1)1/ 2 /Ω (33) au contraire totalement ouvert. On arrive ainsi à dissiper suffisam-
ment de puissance dans la turbine tout en évitant l’emballement
Cette relation permet de tracer sur la figure 3 l’allure de la de celle-ci.
liaison vitesse angulaire spécifique – rayon spécifique (tracé effec-
tué avec α1 = 65o et β1e = 70o). ■ Fonctionnement avec vanne aval
Un développement identique peut être mené pour le pied de Pour des fonctionnements en déchargeur à fort débit (70 % du
pale en observant un angle d’entrée d’aubage de l’ordre de 40 à débit nominal), on incorpore à l’extrémité de l’aspirateur une
50o. vanne qui, partiellement fermée, réduit l’énergie disponible à la
turbine et dissipe elle-même une certaine puissance ; dans ce cas,
Application numérique : on envisage l’équipement d’un site dont le vannage et les pales sont complètement ouverts.
les données caractéristiques sont :
La vanne aval, partiellement baissée, engendre une perte de
H = 10 m et q v = 9 m3 /s charge locale dans le conduit d’évacuation, d’où une forte remon-
tée de la pression dans l’aspirateur.
La turbine à installer sera une turbine Francis de puissance hydrau-
lique égale à 882 kW (2). En fait, la turbine fonctionne alors à l’emballement mais sous
une hauteur de chute très réduite qui correspond à une vitesse de
On peut noter sur la figure 2 que la vitesse angulaire spécifique rotation inférieure au synchronisme et avec une pression élevée
des turbines Kaplan est centrée sur Ω = 4, valeur donnant accès, dans l’aspirateur, ce qui diminue notablement le risque de cavita-
d’après (4), à la vitesse angulaire ω = 41,56 rad/s soit N = 397 tr/min. tion.
Choisir une valeur supérieure de Ω reviendrait à tourner plus vite avec
une roue de taille inférieure et donc moins onéreuse ; mais, comme La vanne, de son côté, travaille sous une chute relativement
on l’a vu, la limite inférieure de taille est constituée principalement par proche de la chute totale et l’énergie de l’eau se dissipe à son aval
la tenue en cavitation. sous forme de remous dans le canal de fuite, donc en dehors de la
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En retenant des valeurs classiques pour α1 et β1e : centrale.


Ce fonctionnement en déchargeur avec vanne aval est celui qui
α 1 = 60o et β 1e = 70o
permet le plus grand débit (figure 28), aussi s’est-il généralisé sur
la plupart des turbines Kaplan et pratiquement tous les groupes
On peut calculer µ = Cu1/Ue = 0,173 et on déduit de l’équation (28)
bulbes.
les valeurs de U1 puis de Re et Cu1 :

U e = 23, 8 m/s, R e = U e /ω = 573 mm et Cu1 = 4,12 m/s

On calculera ensuite la valeur de Ca :


Vannage
(distributeur)
Ca = Cu1 tan α1 = 7,14 m/s 10/10

soit, d’après (23), b1 = 215 mm pour T = 0,5. Pales

5/10
Vanne aval
4.3 Organe de garde
L’organe de garde est généralement constitué par une ou plu- 0
sieurs vannes plates placées, selon la spécificité de l’installation, à 60 Temps (s)
l’amont ou à l’aval de la turbine. 80
Hz

60
4.4 Régulation Vitesse

Elle est identique à celle d’un turbine Francis (figure 24) à 40


laquelle est ajouté un circuit d’asservissement conjuguant la posi-
tion des pales à celle du vannage.
60 Temps (s)
Déclenchement et Régime stabilisé Recouplage
ordre de passage de marche en
4.5 Fonctionnement en déchargeur en déchargeur déchargeur
Ordre de
recouplage
■ Fonctionnement sans vanne aval
Les aménagements de basse chute doivent être protégés en cas Marche Passage en Marche en Retour en marche
d’annulation brusque du débit turbiné résultant d’un déclenche- normale déchargeur déchargeur normale
ment des groupes. Il faut en effet éviter qu’une onde, positive dans (durée quelconque)
le bief amont ou négative dans le bief aval, se propage, cela pour
ne pas gêner la navigation ou encore pour prévenir des déborde- Les ordonnées représentent l’ouverture de la vanne aval, du vannage
ments. L’équipement classique de protection comporte des déver- et des pales : 10/10 est l’ouverture maximale correspondant à la
soirs de décharge évacuant les débits déviés des turbines. Cet course nominale du servomoteur (en générale, un vérin hydraulique)
équipement est coûteux. Une solution de remplacement avanta-
geuse est l’utilisation des turbines elles-mêmes pour l’évacuation Figure 28 – Diagramme type de déclenchement d’un groupe axial
du débit ; c’est le fonctionnement en déchargeur réalisable avec avec passage en déchargeur puis recouplage

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

5. Turbines à écoulement
axial ou groupes bulbes
5.1 Structure générale
Un groupe bulbe est constitué essentiellement d’une turbine
axiale (l’écoulement étant axial) depuis la section d’entrée jusqu’à la
section de sortie entraînant directement un alternateur fonctionnant
à l’intérieur d’un carter étanche profilé en forme de bulbe. L’ensem-
ble, dont l’axe est horizontal ou faiblement incliné, est immergé
dans une galerie reliant les biefs amont et aval de l’aménagement
hydroélectrique au travers du barrage de retenue (figure 29).
Cette disposition est particulièrement bien adaptée aux très
basses chutes (2 à 15 m), aux grands marnages et aux gros débits H = 12,1 m
(jusqu’à 400 m3/s). Le bulbe a pratiquement supplanté, dans ce N = 85,7 tr/min
domaine, la turbine Kaplan. En effet, le tracé sensiblement recti-
P = 53 MW
ligne du conduit améliore les performances hydrauliques de
l’écoulement, ce qui permet de diminuer les dimensions à puis-
sance égale, avec la possibilité supplémentaire de fonctionner en
pompe (machine réversible).

À partir de 1960, on a réalisé de nombreuses installations remar-


quables tant par leur taille que par leur originalité de conception ou
de fonctionnement :
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– la Rance (France) : première usine marémotrice au monde,


24 bulbes réversibles de 10 MW ;
– le Rhône et le Rhin (France) : 50 groupes de 18 à 46 MW de puis-
sance unitaire ;
– WT Love (États-Unis) : groupes originaux par leur conception
adaptée à une centrale préfabriquée sur barge amenée par flottage
sur le site.

L’écoulement dans un groupe bulbe est sensiblement amélioré


par rapport à celui régnant dans une turbine Kaplan du fait de la
suppression de la bâche spirale, du coude terminant le distributeur
ainsi que du coude de l’aspirateur. Il résulte aussi de ces suppres-
sions une notable réduction des dimensions de la machine. 1 ogive amont
De plus, du fait de l’installation de l’alternateur dans le circuit 2 bras d’accès au compartiment amont
3 couvercle amovible de démontage alternateur
hydraulique, le bâtiment d’usine peut être supprimé ; on arrive
4 alvéoles de distribution d’huile au moyeu
alors à une construction ramassée, souvent monobloc, d’un mon-
5 alternateur
tage aisé et rapide. 6 avant-directrice supérieure et accès au compartiment aval
Enfin, les groupes bulbes peuvent être rendus symétriques : ils 7 ensemble palier amont butée - contre-butée
ont alors une aptitude remarquable à fonctionner indifféremment 8 avant-directrice inférieure
dans les deux sens de circulation et cela non seulement en turbine, 9 palier aval (turbine)
mais également en pompe ou en déchargeur. C’est d’ailleurs 10 distributeur mobile
essentiellement en raison de cette aptitude que les groupes bulbes 11 pale
ont été choisis pour équiper les usines marémotrices. 12 fosse turbine
L’accessibilité aux parties actives de la machine, toujours satis-
Figure 29 – Turbine-bulbe : centrale de Rock Island (États-Unis)
faisante du côté hydraulique, a été grandement améliorée du côté
alternateur.
Le groupe bulbe peut être conçu : groupes) constitue une solution économique qui permet l’utilisa-
– avec double réglage : distributeur et pales réglables ; tion d’un alternateur conventionnel tournant à grande vitesse. Si le
– avec simple réglage : distributeur fixe et pales mobiles (parfois bras d’accès vertical à l’alternateur est grossi pour faciliter le
l’inverse) ; démontage de celui-ci ou du multiplicateur, on a affaire à un
– sans réglage : distributeur et pales non réglables ; dans ce cas, groupe puits.
la conduite du groupe est assurée par une vanne située à l’aval. Les axes de directrices peuvent être soit dans un plan perpendi-
Le choix entre ces variantes est orienté cas par cas par l’intérêt culaire à l’axe de groupe (distributeur de forme plane), soit sur un
économique de l’exploitant, lequel recherche le meilleur cône de même axe que le groupe (distributeur conique). La roue,
compromis entre les caractéristiques de conception et de fonction- axiale, est constituée par une hélice tantôt à pales fixes, tantôt à
nement de la centrale. pales mobiles comme dans une turbine Kaplan. L’aspirateur-diffu-
seur est rectiligne ou faiblement incurvé.
Le bulbe équipé d’une vanne aval est particulièrement apte au
fonctionnement en déchargeur lorsque la continuité du débit doit L’alternateur, de dimensions réduites, est disposé en amont de
être assurée à travers la turbine et en particulier si le groupe est la roue. Suivant la puissance du groupe, l’alternateur tourne dans
brutalement déconnecté du réseau. l’air atmosphérique ou pressurisé.
Enfin, pour l’équipement des très basses chutes, le bulbe équipé Seules les particularités des groupes bulbes par rapport aux
d’un multiplicateur à engrenages (ou à courroie pour les petits turbines Francis ou Kaplan seront détaillées ci-après.

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

5.2 Conception mécanique 5.3 Régulation


■ Avant-distributeur La régulation d'un groupe bulbe est semblable à celle de la tur-
Le comportement mécanique d’un groupe bulbe dépend princi- bine Kaplan (figure 24) avec en plus, très souvent, l’automatisation
palement de la rigidité de sa structure porteuse. du passage et du fonctionnement en déchargeur.
Lors de la réalisation d’un groupe bulbe, une attention toute par- La station de fourniture d’huile est commune à la régulation et à
ticulière est portée à cette structure qui est constituée essentielle- la lubrification de la machine. Cette disposition limite le nombre
ment par l’avant-distributeur (ensemble d’avant-directrices). Son des auxiliaires, simplifie les automatismes et réduit la
dimensionnement mécanique, ainsi que les caractéristiques de ses consommation d’énergie.
ancrages dans le génie civil font l’objet d’études très poussées.
Le choix de l’avant-distributeur comme structure porteuse
unique du groupe procure de multiples avantages : 5.4 Vanne aval de protection
– une excellente répartition des masses et donc des efforts verti-
caux de part et d’autre de la zone d’ancrage dans le génie civil ; Le système de protection le plus sûr pour les groupes bulbes
– les efforts axiaux au niveau des ancrages sont ainsi limités aux comprend une vanne logée dans l’aspirateur à une distance suffi-
seuls efforts d’origine hydraulique ; sante de la roue. Cette disposition n’altère que très peu le tracé du
– le génie civil est simplifié car tous les efforts sur la structure diffuseur, seul le radier à l’aval immédiat de la vanne est légère-
sont localisés dans l’unique tranche de l’ouvrage se trouvant au ment modifié pour éviter les dépôts de matériaux solides à la par-
droit de l’avant-distributeur. tie basse des rainures latérales.
Deux des bras de l’avant-distributeur disposés verticalement sont La vanne aval a pour fonctions :
creux. Ils sont utilisés pour la sortie des barres de puissance de
l’alternateur et le passage des tuyauteries. L’accès au compartiment – la protection contre l’emballement ;
aval du groupe est très aisé et permet l’extraction des coussinets de – l’isolement aval lors de la mise à sec du groupe ;
palier et des patins de butée lors d’une opération d’entretien. – la marche en déchargeur.
■ Distributeur Pour les groupes ne comportant pas d’organes de réglage, elle
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Il s’agit d’un distributeur conique comportant de 16 à 24 direc- assure également le démarrage, le couplage, la prise de charge
trices mobiles manœuvrées par un cercle de vannage attelé à deux progressive et l’arrêt.
servomoteurs ou par un servomoteur avec contrepoids. Il doit Le tablier est composé d’éléments assemblés par tirants, ce qui
assurer une très bonne étanchéité lors de l’arrêt du groupe. L’usi- facilite considérablement les opérations de montage et démon-
nage précis des parties sphériques des deux flasques, des tranches tage. Chaque élément est muni de roues montées soit sur roule-
d’extrémité des directrices et de leurs zones de contact en position ments à rouleaux, soit sur bagues autolubrifiantes. La garniture en
fermée confère à l’ensemble du distributeur une réalisation d’une caoutchouc assurant l’étanchéité dans le sens aval vers amont et
géométrie rigoureuse avec des jeux de fonctionnement minimaux. amont vers aval est située côté amont du tablier.
Les exigences d’un entretien très réduit ont amené à prévoir un
La vanne est manœuvrée par vérin à huile simple effet. La fer-
revêtement inoxydable des tourillons des directrices au niveau des
meture se fait par gravité sans apport d’énergie en suivant, grâce à
portées des paliers et des joints d’étanchéité. De même, la mise en
un système de valves, une loi de manœuvre à plusieurs vitesses
œuvre de matériaux autolubrifiants pour les paliers, les guidages
afin d’obtenir les meilleures conditions de fonctionnement du
et les articulations réduit considérablement l’usure.
groupe pendant la coupure.
■ Paliers, butée et contre-butée
Ils sont à coussinets ou à patins régulés lorsque la charge qu’ils
supportent est importante. Cas particulier de la turbine Straflo
La poussée et la contre-poussée hydrauliques sur la roue de la
turbine sont reprises par un ensemble butée/contre-butée fixé sur Il s’agit d’une turbine axiale à axe horizontal avec alterna-
l’avant-distributeur au droit des avant-directrices de façon que les teur disposé en ceinture de roue. Des joints d’étanchéité de
efforts soient transmis le plus directement possible aux ancrages grand diamètre relient les parties fixes du conduit à la ceinture
et au béton d’infrastructure de la centrale. La butée est équipée tournante solidaire du rotor de l’alternateur et entraînée par
d’un dispositif d’équirépartition de la charge. les pales de la roue. Concurrente du groupe bulbe, la turbine
La lubrification des paliers et butées s’effectue par gravité à par- Straflo s’est peu développée.
tir d’un bac à huile placé au-dessus du groupe, ce qui constitue
une solution particulièrement simple et fiable.
■ Montage
Le montage d’un groupe bulbe est particulièrement court, donc
6. Turbines-pompes
économique.
L’aspirateur étant déjà intégré dans le béton en première phase, Dans les grands réseaux d’électricité modernes, la production
on commence par sceller l’avant-distributeur dans le génie civil. thermique (d’origine classique ou nucléaire) prend une place de
On fixe ensuite le distributeur déjà partiellement monté en usine. plus en plus importante au regard de la production hydraulique ;
Dans l’ensemble ainsi constitué, on rentre l’arbre autour duquel par contre, elle ne permet pas d’assurer facilement la modulation
paliers, butée et contre-butée ont été préalablement assemblés. nécessaire pour suivre les variations importantes et brutales de la
consommation (figure 30). Il en résulte que l’on doit disposer
Enfin, on peut effectuer en parallèle : d’une réserve d’énergie pouvant être libérée très rapidement au
– le montage du rotor, du stator et de l’ogive dans la fosse moment voulu ; d’où l’idée d’utiliser l’électricité excédentaire des
amont ; heures creuses pour accumuler de l’énergie potentielle par pom-
– le montage du moyeu de roue, des pales, du cône turbine et page d’eau dans des réservoirs d’altitude et la restituer ensuite aux
de la ceinture dans la fosse aval ; heures de pointe. C’est la fonction des turbines-pompes qui
– le montage des accessoires. acceptent aisément les variations rapides de charge.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

MW Pompe double Turbine Pelton Turbine


42 000 ouïe multicellulaire de démarrage Francis

40 000
38 000
36 000
34 000
32 000
30 000 Accouplement Alternateur-
0 4 8 12 16 20 24 débrayable moteur
H = 280 m
Temps (h)
N = 428,6 tr/min
Pturbine = 105 MW
Figure 30 – Exemple de courbe journalière de charge du réseau EDF
Ppompe = 69 MW

On peut classer ces machines en : a axe horizontal

– groupes ternaires, dans lesquels les fonctions de pompage et


de turbinage sont assurées par des machines distinctes ;
– groupes réversibles constitués d’un seul rotor fonctionnant
tantôt en pompe, tantôt en turbine ;
– groupe isogyre, synthèse des deux précédents, dans lequel le
rotor, unique, est divisé en deux parties, chacune de celles-ci étant Alternateur-
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spécialisée, l’une pour le pompage, l’autre pour le turbinage. moteur

Quel qu’en soit le type, les groupes turbines-pompes sont rac-


cordés au réseau électrique par une machine synchrone unique
qui joue le rôle de moteur pour la fonction pompe et le rôle d’alter- Turbine
nateur pour la fonction turbine. Pelton

6.1 Groupes ternaires


Coupleur
hydraulique
6.1.1 Conception d’ensemble

Les groupes ternaires sont constitués d’une turbine, d’un alter-


nateur-moteur et d’une pompe montés sur un même arbre. Leur
disposition peut être horizontale (figure 31a ) ou verticale
(figure 31b ). L’accouplement entre la pompe et l’alternateur-
moteur est débrayable ; la liaison entre l’alternateur-moteur et la
turbine, par contre, est en général permanente. Pompe
d’accumulation
La pompe et la turbine sont toutes deux optimisées pour les multicellulaire
conditions de fonctionnement choisies. En particulier, les (5 étages)
H = 930 m
puissances en pompage et en turbinage peuvent être différentes.
Les groupes ternaires fonctionnant toujours sous des hauteurs de N = 750 tr/min
chute supérieures à 200 ou 300 m, la turbine sera du type Francis P = 33 MW
(figure 31a ) ou Pelton (figure 31b ) et la pompe sera le plus sou-
vent multicellulaire. b axe vertical

Figure 31 – Turbines-pompes : groupes ternaires à axe horizontal


6.1.2 Conditions de fonctionnement et à axe vertical

En service de turbinage, les groupes ternaires fonctionnent tou-


jours avec la pompe désaccouplée ; on évite ainsi les pertes par 6.1.3 Auxiliaires
ventilation de la pompe qui, même si celle-ci est dénoyée, ne sont
pas négligeables ; cette solution permet également, si on le sou- L’accouplement débrayable de la pompe peut être mécanique
haite, de ne pas dénoyer la pompe, ce qui constitue un gain de (figure 31a ) ou hydraulique (figure 31b ) ; dans ce dernier cas, ce
temps pour la mise en fonctionnement. sera un coupleur hydraulique à remplissage variable.

En service de pompage, on se contente en général de dénoyer la Le démarrage du groupe en turbine ne pose pas de problème
turbine dont les pertes par ventilation sont plus faibles. Le groupe particulier ; pour le démarrage en pompe, on trouve diverses
peut encore fonctionner en compensateur synchrone, la pompe variantes qui ne sont pas indifférentes vis-à-vis des appels de cou-
étant alors désaccouplée et la turbine dénoyée. Le dénoyage des rant à effectuer sur le réseau. Lorsque l’accouplement de la pompe
machines est effectué à l’air comprimé. est mécanique, il peut par exemple être avantageux d’utiliser une

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

turbine auxiliaire de lancement dimensionnée pour porter la


pompe dénoyée à sa pleine vitesse en un temps très court, soit en N (tr/min) qv 1/2 (m3/s)
une dizaine de secondes environ ; une fois la vitesse de synchro- Vitesse spécifique
nisme atteinte, l’accouplement est embrayé et l’entraînement de la H 3/4 (m)
pompe est repris par l’alternateur-moteur ; dans le cas de la
500 Hélicocentrifuge
figure 31a, la turbine de lancement, du type Pelton, est conjuguée
avec l’accouplement. Avec un coupleur hydraulique (figure 31b ),
la turbine auxiliaire n’est plus nécessaire ; c’est l’alternateur- Multiétage
200
moteur ou même parfois la turbine qui sont utilisés comme Monoétage centrifuge
moteur de lancement de la pompe. centrifuge
100
Axial
6.1.4 Changement de régime 50

Le démarrage et le changement de régime de fonctionnement


d’un groupe ternaire s’effectuent assez rapidement, les temps 20
étant de l’ordre de la centaine de secondes avec le groupe sché-
matisé à la figure 31b . 10
0 5 10 20 50 100 200 500 1 000
Citons à titre d’exemple la séquence du démarrage en pompe de Chute (m)
ce groupe, les temps indiqués entre parenthèses précisant la durée
de cette séquence : Figure 32 – Classement des turbines-pompes réversibles
– mise en service de la turbine ;
– mise en parallèle de l’alternateur sur le réseau ;
– dénoyage de la turbine et de la pompe (t = 0) ;
– démarrage de la pompe par la turbine de lancement (t = 4 s) ;
– accouplement de la pompe à la vitesse normale (t = 16 s) ; Avant-distributeur
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– désaération et remplissage de la pompe (t = 36 à 40 s) ; (directrice fixe)


– ouverture de la vanne de refoulement et prise de charge (t = 90 à
95 s).

6.1.5 Inconvénients et avantages


Les groupes ternaires sont coûteux et encombrants, surtout en
raison de la multiplication des conduits et des vannes. Ils sont Distributeur
cependant les seuls indiqués pour le cas où l'on désire une Roue à pales
puissance de turbinage réellement plus grande que la puissance fixes
de pompage. Leur rendement est en outre excellent car chaque
composant peut être optimisé séparément. Enfin, ces groupes pos-
sèdent une grande souplesse de fonctionnement et permettent
d’éviter facilement les pointes de courant plus ou moins impor-
tantes qui se présentent lors du démarrage par voie électrique. La Figure 33 – Turbine-pompe réversible, type semi-axial
ou hélicocentrifuge à distributeur conique et pales fixes
tendance est néanmoins de les remplacer par des groupes réver-
sibles, et ce, pour des hauteurs de chute de plus en plus élevées,
atteignant 1 200 m. – chutes comprises entre 15 et 50 m : machines hélicocentri-
fuges avec distributeur conique et pales fixes (figure 33) ou orien-
tables (type Deriaz).
6.2 Groupes réversibles
Dans les turbines Deriaz à pales orientables, l’axe des pales n’est
plus perpendiculaire à l’arbre de la machine comme c’est le cas
6.2.1 Conception d’ensemble pour les roues Kaplan. Ces machines sont à la turbine Francis ce
que la turbine Kaplan est à l’hélice, c’est-à-dire des machines à
Les groupes réversibles se composent d’un alternateur-moteur double réglage s’adaptant très bien aux variations de chute et de
et d’une turbomachine unique fonctionnant en pompe dans un charge lorsqu’elles fonctionnent en turbine. En pompe, ces
sens de rotation et en turbine dans l’autre. machines ont une grande facilité de réglage du débit, ce qui peut
La turbine-pompe a des caractéristiques « pompe » qui, en fonc- être très intéressant. À signaler la faible valeur du couple de
tion de l’ouverture du distributeur, sont assez voisines les unes des démarrage pales fermées ;
autres. Par contre, en fonctionnement « turbine », on dispose
– chutes comprises entre 400 et 600 m : machines radiales déri-
d’une colline de rendement semblable à celle d’une turbine Francis
vées des turbines Francis simples (figure 34 type monoétage) ;
de haute chute mais avec des coefficients d’emballement encore
plus réduits. D’autre part, les courbes à ouverture constante – chutes supérieures à 600 m : machines radiales multicellulaires
peuvent, en s’approchant de l’emballement, présenter des anoma- (figure 35) ou machines radiales monocellulaires mises en série.
lies qui se traduisent par des coups de bélier lors des phénomènes
transitoires. Le plus souvent, toutes ces machines comportent un distribu-
teur-diffuseur à aubes directrices orientables. Ce réglage est essen-
On rencontre divers types de groupes réversibles (figure 32), tiel pour moduler la puissance du groupe en régime de turbinage ;
chaque type étant plus particulièrement adapté à une certaine en pompage par contre, sauf pour les machines semi-axiales, il est
gamme de hauteurs de chute. Ces gammes se répartissent pratiquement sans effet utile. On trouve cependant aussi des
approximativement de la manière suivante : groupes réversibles ne comportant aucun réglage interne ; ces
– chutes inférieures à 15 m : groupes bulbes utilisés surtout groupes fourniront donc, en turbine, toute la puissance correspon-
dans les usines marémotrices ; dant à la hauteur de chute disponible.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

1 synchronisation mécanique

2 galerie de démontage flasque


inférieur, roue, directrices

3 roue

4 palier immergé autolubrifié

5 cône amovible

6 pivot à membranes sur le fond

7 servomoteur individuel

8 bâche spirale ancrée dans le béton


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H = 420 m
N = 428 tr/min
P = 230 MW

Figure 34 – Turbine-pompe, type monoétage centrifuge : centrale de Montézic (France)

taient pas de refouler l’eau à ces grandes hauteurs. Dans un premier


temps, le développement a porté sur le type à diffuseurs fixes.

Citons en exemple les douze turbines-pompes du même type dans


les centrales de l’Eau d’Olle et de Super Bissorte près de Grenoble.
D’une puissance unitaire de 152 MW, elles comportent respective-
ment quatre étages à l’Eau d’Olle sous une hauteur de refoulement
de 971 m et cinq étages à Super Bissorte sous une hauteur de refou-
lement de 1 217 m.

Comme ces machines à diffuseurs fixes ne permettent pas de


régler la puissance en turbine, on peut les associer à des turbines
classiques qui assurent globalement, pour l’installation la flexibilité
partielle de la puissance et l’autonomie de démarrage en « dos-à-
dos » des turbines-pompes en pompes par les turbines Pelton.
Une seconde étape, visant des turbines-pompes modulables de
grandes puissances, a consisté à développer un nouveau type de
machine, la turbine-pompe biétage à distributeurs réglables.
Première réalisation de moyenne puissance (37,7 MW sous une
hauteur de chute de 438 m), le groupe situé à l’usine du Truel
(France) a été mis en service en décembre 1983.
Les recherches sont poursuivies activement dans deux direc-
tions en vue de proposer à la clientèle des turbines-pompes modu-
Figure 35 – Parties tournantes de machines radiales multicellulaires lables et de grandes puissances :
– extension du domaine d’utilisation des machines mono-étages
6.2.2 Développement des groupes multiétages à des chutes plus élevées ;
– développement des machines bi-étages pour des hauteurs de
La création des machines multiétages a répondu au souci de refoulement encore plus importantes.
réduire le coût des investissements pour une puissance donnée en Les conceptions et études hydrauliques sont identiques à celles
cherchant à utiliser des sites de grande hauteur de chute avec des des turbines Francis avec des compléments d’essais en pompes
débits modestes, alors que les turbines monoétages ne permet- (4 cadrans).

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___________________________________________________________________________________________________________ TURBINES HYDRAULIQUES

Turbine Francis
1

0,9 Pompe d’une


turbine-pompe Turbine d’une
turbine-pompe

0,8
0,25 0,5 0,75 1 1,25
a turbine Francis b turbine-pompe Coeficient de pression µ

a comparaison des rendements optimaux d’une turbine-pompe


Figure 36 – Comparaison d’une roue de turbine Francis modèle avec celui d’un modèle de turbine Francis
et d’une roue de turbine-pompe dérivée d’une roue de pompe

6.2.3 Difficultés de réalisation

Nous nous bornerons ici à examiner le cas des machines Een turbine
radiales dérivées des turbines Francis, actuellement les plus répan-
dues. Si l’on compare une roue de turbine Francis et une roue de
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pompe hélicocentrifuge (figure 36), on constate des différences


sensibles de conception ; en particulier la roue Francis a des Een pompe
canaux plus courts et des angles d’entrée plus élevés qui la
rendent incompatible avec un bon fonctionnement en pompe ;
pour ce dernier en effet, l’écoulement étant ralenti, les couches
limites seraient trop exposées au décollement.

Si l’on veut réaliser une roue réversible, elle doit en principe être
conçue comme une roue de pompe qui, en marche inversée, fonc-
tionnera en turbine. Ce compromis de tracé fait qu’une roue réver-
sible a un rendement moindre en turbine qu’une roue Francis
normale pour les mêmes conditions ; ce fait est illustré par la Débit
figure 37a où les rendements en pompe et en turbine d’une roue b caractéristiques énergétiques et de rendement d’une roue
réversible sont comparés à celui d’une turbine Francis. réversible à vitesse constante
On remarquera également que si les rendements optimaux en
pompe et en turbine d’une roue réversible ont une valeur voisine, Figure 37 – Difficultés de réalisation des groupes réversibles
les points de fonctionnement optimaux ne coïncident pas. Ce fait
peut encore être constaté sur la figure 37b où les caractéristiques
énergétiques et de rendement d’une roue réversible, tournant à Le défaut principal de la machine réversible est l’exigence de
une vitesse constante et égale pour les deux sens de rotation, ont l’inversion du sens de rotation pour passer du fonctionnement tur-
été portées en graphique. En particulier, on remarquera que l’éner- bine au fonctionnement pompe ou vice versa, ce qui allonge le
gie massique utile (c’est-à-dire transférée au fluide) optimale en temps nécessaire à ces opérations. En outre, le démarrage en
pompe est inférieure à l’énergie massique disponible (c’est-à-dire pompe est moins aisé que pour un groupe ternaire. Il doit être
communiquée à l’arbre) optimale en turbine. Cette propriété des assuré par des moyens externes à turbine-pompe tels que moteur
roues réversibles va à l’encontre de ce qui est souhaitable puisque poney (moteur asynchrone monté en bout d’arbre), turbine auxi-
l’énergie massique disponible de la turbine est égale à l’énergie liaire, convertisseur statique de fréquence, dos-à-dos avec d’autres
massique brute (correspondant à la différence d’altitude entre bief groupes, démarrage asynchrone de l’alternateur-moteur, la pompe
amont et bief aval) diminuée des pertes de charge de l’aménage- étant éventuellement dénoyée pour diminuer le couple résistant.
ment hydroélectrique tandis que l’énergie massique utile de la
pompe doit être égale à l’énergie massique brute augmentée de Un autre inconvénient de la machine réversible est qu’elle ne
ces pertes de charge. permet plus de choisir une puissance de turbinage supérieure à
celle de pompage ; du fait de la conception même de ces
machines, si les vitesses de rotation sont égales pour les deux
6.2.4 Avantages et inconvénients régimes, ces puissances sont en effet tout au plus sensiblement
égales. La solution consistant à faire tourner le groupe à des
vitesses différentes en pompe et en turbine est pratiquement aban-
Comparés aux groupes ternaires, les groupes réversibles pré- donnée en raison des complications au niveau de l’alternateur-
sentent les avantages essentiels d’une plus grande simplicité moteur qu’elle entraîne.
d’installation et d’un moindre encombrement. Les machines réver-
sibles sont aussi moins coûteuses et leur choix s’impose, a priori, Enfin, le distributeur-diffuseur, nécessaire au réglage du fonc-
lorsque la part du coût de l’équipement électromécanique s’accroît tionnement en turbine, crée des difficultés en fonctionnement en
par rapport au coût global de l’installation, et ce, même si, du fait pompe ; cet élément est alors fortement sollicité par les fluctua-
du compromis de tracé de la roue réversible, le rendement énergé- tions de pression existant à la sortie de la roue, et des précautions
tique est moindre. doivent être prises pour éviter de trop fortes vibrations.

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TURBINES HYDRAULIQUES ___________________________________________________________________________________________________________

6.2.5 Conception mécanique Enfin, les groupes multi-étages (à distributeur fixe) comportent à
l’amont, en série avec l’organe de garde, un second robinet spécial
Une turbine-pompe est soumise à des sollicitations dynamiques dit « de service » qui assure :
plus sévères qu’une turbine classique de même type du fait : – le réglage automatique de la vitesse jusqu’au couplage pour le
– de la dualité du fonctionnement : turbinage et pompage avec démarrage hydraulique en turbine ;
double sens de rotation et double sens d’écoulement ; – les prises de charge (en turbine et en pompe) ;
– des phénomènes transitoires plus variés et plus accentués. – la coupure du débit à chaque arrêt.
Les contraintes, les déformations statiques et dynamiques dans
tous les cas de fonctionnement doivent donc être calculées avec 6.2.6 Régulation
précision et sûreté.
Les principales particularités de la conception mécanique La régulation est semblable à celle des turbines Francis. Les tur-
concernent : bines Deriaz ont une commande des pales semblable à celle des
turbines Kaplan.
• la ligne d’arbre : elle est très rigide et nécessite en général
3 paliers dont 2 pour l’alternateur-moteur. Le palier turbine
est placé juste au-dessus de la roue dont le porte-à-faux se
trouve réduit au minimum. Les efforts dynamiques impor-
6.3 Groupe isogyre
tants qui sollicitent cette dernière lors des transitoires sont
ainsi très bien repris ; Le groupe isogyre a été conçu selon un principe original déve-
loppé par les Ateliers des Charmilles (Genève) ; comme les
• le pivot : il est d’un type garantissant une équi-répartition groupes réversibles, il est composé d’un alternateur-moteur et
parfaite de la charge sur les patins et assure les deux sens de d’une turbomachine unique. Cette dernière (figure 38) groupe en
rotation ; un même ensemble tournant une roue de turbine et une roue de
pompe, adossées l’une à l’autre, calées sur le même arbre et des-
• la bâche spirale (volute et avant-distributeur) : elle ne servies par une même bâche spirale qui présente deux ensembles
comporte plus de brides et boulons. L’assemblage sur le site
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distincts d’entretoises, l’un formant diffuseur pour la pompe,


est réalisé en utilisant les méthodes les plus récentes de sou- l’autre formant avant-distributeur pour la turbine. Cet avant-distri-
dage en forte épaisseur. Outre son rôle hydraulique d’alimen- buteur conduit l’écoulement vers des aubes directrices
tation de la machine, la bâche assure la fonction d’ancrage orientables ; son rôle est essentiel ; c’est en effet lui qui crée la
de la turbine-pompe. L’étude de l’ancrage avec bétonnage déviation permettant d’avoir le même sens de rotation pour les
sous pression partielle permet d’assurer une liaison plus sûre fonctionnements en pompe et en turbine.
au béton d’enrobage ;
Deux vannes-fourreaux indépendantes sont disposées l’une à
• les directrices : elles sont identiques à celles des turbines l’entrée de la roue-turbine, l’autre à la sortie de la roue-pompe. Ces
Francis mais les distributeurs doivent être beaucoup plus vannes permettent d’isoler une roue lorsque l’autre travaille, une
rigides ; injection d’air sous pression permettant en outre de dénoyer la
• la roue : elle est généralement en acier moulé inoxydable à roue non utilisée. Chacune d’elles est combinée avec un piston de
haute caractéristique, à 13 ou 17 % de chrome et 4 % de nic- manière à constituer avec le cylindre correspondant une chambre
kel. Associée à la disposition pivot sur le fond, le démontage annulaire où l’on met en jeu de l’huile ou de l’eau filtrée sous pres-
de la roue par dessous apporte une solution élégante et sion en vue de déplacer longitudinalement le fourreau ; des tiroirs
rationnelle à tous les problèmes d’entretien. Toutes les par- de distribution séparés permettent de commander à volonté
ties vitales sont, en effet, alors directement accessibles, en chaque vanne. L’étanchéité obtenue est excellente ; de plus, la
particulier : roues, directrices, labyrinthes, etc. coupure du débit s’opère pratiquement sans vibration.

• les organes de garde : comme pour les turbines classiques, Actuellement, la quasi-totalité des turbines-pompes est du type
des organes de garde sont, dans la grande majorité des cas, réversible. Le groupe ternaire n’est utilisé que dans des cas très
installés entre la bâche spirale et la conduite forcée amont spéciaux et l’isogyre ne s’est pas développé.
pour assurer la coupure du débit, en cas de défaillance de la
commande du distributeur, et l’isolement afin de permettre
les opérations d’entretien et le fonctionnement avec la bâche
à pression réduite. Selon la pression de service, on utilise soit Partie pompe Partie turbine
des robinets sphériques, soit des vannes papillon à lentille
Avant-distributeur
treillis ou à lentille pleine.
Distributeur Distributeur réglable
Bien entendu, la conception générale d’un groupe peut être
adaptée cas par cas aux souhaits du client, notamment pour ce qui Vanne-fourreau
concerne : Vanne-fourreau
Roue Roue
– le démontage de la turbine à l’étage intermédiaire,
– le pivot sur croisillon supérieur alternateur, surtout pour les Arbre
petites machines rapides de très hautes chutes, le démontage au
travers du stator d’alternateur pour les grosses machines de
basses chutes.
Les turbines-pompes sont souvent implantées dans des
centrales souterraines, car la roue doit être à un niveau assez bas
pour éviter la cavitation en fonctionnement en pompe. C’est pour-
quoi, en général, des organes de garde sont également prévus, à
la sortie de l’aspirateur pour assurer la sécurité, côté conduite aval. Figure 38 – Turbine-pompe isogyre : coupe schématique
Ce sont des vannes wagon ou des vannes papillon à lentille treillis. (doc. Ateliers des Charmilles)

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P
O
U
Turbines hydrauliques R

Description et fonctionnement E
par Lucien MEGNINT
N
Ingénieur des Arts et Manufactures
Ancien Adjoint au Directeur Technique de la Société Neyrpic
Georges VERDURAND
Ingénieur des Arts et Manufactures
S
Ancien Directeur Technique des Ateliers Bouvier
(actuellement Bouvier Hydro-Grenoble) A
et Robert REY
Ingénieur des Arts et Métiers V
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers – CER Paris
O
I
À lire également dans nos bases
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R
Base Génie mécanique (Machines hydrauli- PLUVIOSE (M.) et PERILHON (C.). – Turboma- PERRIN (S.). – Petites centrales hydrauliques.
ques et thermiques) chines. Thermodynamique de la conversion [BM 4 166] (2003).
d’énergie. [BM 4 282] (2003).
PLUVIOSE (M.) et PERILHON (C.). – Turbomachi- Base Génie électrique (Réseaux électriques
PLUVIOSE (M.) et PERILHON (C.). – Turbomachi-
nes. Description. Principes de base. [BM 4 280]
nes. Bilan énergétique et applications.
[BM 4 283] (2003).
et applications) P
(2002).

PLUVIOSE (M.) et PERILHON (C.). – Turboma-


PLUVIOSE (M.). – Similitude des turbomachines
hydrauliques. [BM 4 285] (2004).
LAVY (P.). – Production d’électricité par aménage-
ments hydrauliques. [D 4 008] (2004). L
chines. Mécanismes de la conversion d’énergie. EREMEEF (L.R.) et REY (R.). – Turbines hydrau- LAVY (P.). – Production d’électricité par petites
[BM 4 281] (2002). liques. Essais. Cavitation. [BM 4 406] (2009). centrales hydrauélectriques. [D 4 009] (2004).
U
S
10 - 2008
Doc. BM 4 405

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