These UTC Kevin Lepetit
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Kevin Lepetit
Université de Technologie de Compiègne
10 PUBLICATIONS 57 CITATIONS
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All content following this page was uploaded by Kevin Lepetit on 03 September 2019.
Thèse présentée
pour l’obtention du grade
de Docteur de l’UTC
THÈSE
pour obtenir le grade de docteur délivré par
Kevin Lepetit
Remerciements xix
I Introduction générale 1
II État de l’art 7
1 Cadre générale de la thèse 9
1.1 Le vieillissement de la population . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 La santé des seniors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Les tests d’évaluation clinique des capacités physiques . . . . 13
1.3.1 Le test timed up and go . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Le test du lever de chaise . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.3 Quantification des résultats . . . . . . . . . . . . . . 14
iii
2.2.1 Modèle ponctuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.2.2 Modèle par chaine de solides articulés . . . . . . . . . 32
2.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
iv
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du
tronc à l’aide de la centrale inertielle . . . . . . . . . . . . . 75
5.4.1 Accélération de la centrale inertielle . . . . . . . . . . 77
5.4.2 Détection du début et de la fin de la transition assis
/ debout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.4.3 Vitesse angulaire du tronc . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.4.4 Angle d’inclinaison du tronc . . . . . . . . . . . . . . 79
5.4.5 Vitesse du centre de masse du buste . . . . . . . . . 80
5.4.6 Énergie cinétique du tronc . . . . . . . . . . . . . . . 83
5.5 Traitement des données optoélectroniques . . . . . . . . . . . 84
5.5.1 Accélération de la centrale . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.5.2 Détection du début et de la fin de la transition assis
/ debout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.5.3 Vitesse angulaire du tronc . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.5.4 Angle d’inclinaison du tronc . . . . . . . . . . . . . . 87
5.5.5 Vitesse du centre de masse du buste . . . . . . . . . 87
5.5.6 Énergie cinétique du tronc . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.6 Analyses statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.6.1 Détermination des constantes de l’algorithme de dé-
tection de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.6.2 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . 88
v
6.6.1 Comparaisons des courbes . . . . . . . . . . . . . . . 113
6.6.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales . . 114
Conclusions 119
vi
8.4.3 Calculs pratiques des scores . . . . . . . . . . . . . . 151
8.4.4 Analyse de la stratégie de lever . . . . . . . . . . . . 153
8.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Conclusions 157
vii
viii
Liste des figures
ix
TM
3.3 Caméra de profondeur Microsoft Kinect pour la capture et
l’analyse du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.4 Définition du repère local Rl d’une centrale inertielle . . . . 46
3.5 Algorithme de Kalman indirect permettant d’estimer l’orien-
tation d’une centrale inertielle . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.6 Outils de calibration adaptés pour identifier les axes anato-
miques (a et b). Calibration centrale à segment de la cuisse
(c et d) [4] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.7 Schéma de principe de l’estimation de la position d’une cen-
trale inertielle par double intégration (méthode de navigation
à l’estime ou dead-reckoning) . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
x
6.2 Bland-Altman comparant les durées du lever de chaise (Tlever )
mesurées à l’aide de la centrale inertielle et du système Vicon
de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
6.3 Résultats représentatifs obtenus pour la mesure de l’accélé-
ration de la centrale inertielle pour un essai à chaque rythme 96
6.4 Bland-Altman comparant les moyennes de l’accélération de
la centrale inertielle (āC∈c/0 ) mesurée à l’aide de la centrale
inertielle et du système Vicon de référence . . . . . . . . . . 97
6.5 Bland-Altman comparant les maximums de l’accélération de
la centrale inertielle (M (aC∈c/0 )) mesurée à l’aide de la cen-
trale inertielle et du système Vicon de référence . . . . . . . 99
6.6 Résultats représentatifs obtenus pour la mesure de la vitesse
de rotation du buste pour un essai à chaque rythme . . . . . 100
6.7 Bland-Altman comparant les moyennes de la vitesse de rota-
tion du buste (ω̄b/0 ) mesurée à l’aide de la centrale inertielle
et du système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . 102
6.8 Bland-Altman comparant les maximums de la vitesse de ro-
tation du buste (M (ωb/0 )) mesurée à l’aide de la centrale
inertielle et du système Vicon de référence . . . . . . . . . . 103
6.9 Résultats représentatifs obtenus pour la mesure de l’inclinai-
son du buste pour un essai à chaque rythme . . . . . . . . . 104
6.10 Bland-Altman comparant les moyennes de l’inclinaison du
buste (θ̄b ) mesurée à l’aide de la centrale inertielle et du sys-
tème Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
6.11 Bland-Altman comparant les maximums de l’inclinaison du
buste (M (θb )) mesurée à l’aide de la centrale inertielle et du
système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
6.12 Résultats représentatifs obtenus pour la mesure de la vitesse
du centre de masse du buste pour un essai à chaque rythme 109
6.13 Résultats typiques obtenus pour la mesure de la vitesse du
centre de masse du buste pour un essai à rythme normal. La
courbe bleue correspond au résultat obtenu avec la méthode
décrite dans l’étude alors que la courbe verte correspond à
une intégration de l’accélération sur la fenêtre d’enregistre-
ment sans correction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
6.14 Bland-Altman comparant les moyennes de la vitesse du CoM
du buste (v̄Gb ∈b/0 ) mesurée à l’aide de la centrale inertielle et
du système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
xi
6.15 Bland-Altman comparant les maximums de la vitesse du CoM
du buste (M (vGb ∈b/0 )) mesurée à l’aide de la centrale inertielle
et du système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.16 Résultats représentatifs obtenus pour la mesure de l’énergie
cinétique du buste pour un essai à chaque rythme . . . . . . 113
6.17 Bland-Altman comparant les moyennes de l’énergie cinétique
du buste (Ēc ) mesurée à l’aide de la centrale inertielle et du
système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
6.18 Bland-Altman comparant les maximums de l’énergie ciné-
tique du buste (M(Ec )) mesurée à l’aide de la centrale iner-
tielle et du système Vicon de référence . . . . . . . . . . . . 116
xii
8.9 Médianes (lignes foncées), 1er et 3ème quartiles (limites infé-
rieure et supérieure des zones ombrées) des paramètres rete-
nus pour chaque groupe représentés dans une figure radar.
Les données sont normalisées par les valeurs médianes du
groupe de jeunes sains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
8.10 Rapports de circularité pour chaque groupe présentés dans
des diagrammes boites. Les évolutions entre groupes ont été
analysées à l’aide du test de Mann-Whitney. « * » repré-
sente une différence significative entre deux groupes alors que
« NS » spécifie que la différence est non significative . . . . . 155
8.11 Objectif à terme : exemple fictif de suivi d’un individu au
cours de sa vie via le AgingScore puis le F railtyScore à
partir de 65 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
xiii
xiv
Liste des tableaux
xv
6.4 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la comparai-
son de Bland-Altman entre les moyennes de l’accélération de
la centrale estimée à l’aide de la centrale et du système Vicon
de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . . . . 98
6.5 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la comparai-
son de Bland-Altman entre les maximums de l’accélération
de la centrale estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 99
6.6 Moyenne et écart-type des coefficients de corrélation (r) et des
erreurs quadratiques moyennes normalisées (nRMSE) entre
les courbes de la vitesse de rotation du buste mesurée par la
centrale et le système Vicon de référence pour chaque rythme 101
6.7 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la compa-
raison de Bland-Altman entre les moyennes de la vitesse de
rotation du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 102
6.8 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la compa-
raison de Bland-Altman entre les maximums de la vitesse de
rotation du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 103
6.9 Moyenne et écart-type des coefficients de corrélation (r) et des
erreurs quadratiques moyennes normalisées (nRMSE) entre
les courbes de l’inclinaison du buste mesurée par la centrale
et le système Vicon de référence pour chaque rythme . . . . 105
6.10 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la comparai-
son de Bland-Altman entre les moyennes de l’inclinaison du
buste estimée à l’aide de la centrale et du système Vicon de
référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
6.11 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la comparai-
son de Bland-Altman entre le maximums de l’inclinaison du
buste estimée à l’aide de la centrale et du système Vicon de
référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
xvi
6.12 Moyenne et écart-type des coefficients de corrélation (r) et des
erreurs quadratiques moyennes normalisées (nRMSE) entre
les courbes de la vitesse du CoM du buste mesurée par la
centrale et le système Vicon de référence pour chaque rythme 109
6.13 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la compa-
raison de Bland-Altman entre les moyennes de la vitesse du
CoM du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 111
6.14 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la compa-
raison de Bland-Altman entre les maximums de la vitesse du
CoM du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 112
6.15 Moyenne et écart-type des coefficients de corrélation (r) et des
erreurs quadratiques moyennes normalisées (nRMSE) entre
les courbes de l’énergie cinétique du buste mesurée par la
centrale et le système Vicon de référence pour chaque rythme 114
6.16 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la compa-
raison de Bland-Altman entre les moyennes de l’énergie ciné-
tique du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 115
6.17 Biais, limites d’acceptation (LOA), erreur quadratique moyenne
(RMSE) et coefficient de corrélation (r) issus de la comparai-
son de Bland-Altman entre les maximums de l’énergie ciné-
tique du buste estimée à l’aide de la centrale et du système
Vicon de référence pour chaque rythme . . . . . . . . . . . . 116
xvii
8.2 Performance de chaque paramètre d’après l’aire sous la courbe
ROC (AUC) pour classifier âgés sains / âgés fragiles (triés par
ordre décroissant) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
8.3 Poids de chaque paramètre pour le calcul du AgingScore
d’un nouveau sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
8.4 Poids de chaque paramètre pour le calcul du F railtyScore
d’un nouveau sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
xviii
Remerciements
xix
vous tous.
Je remercie aussi ma compagne, Yi qui est toujours là pour me soutenir.
Merci à toi d’être là dans les bons et les mauvais moments, d’apporter la
joie au quotidien. Enfin, merci à mes parents et ma sœur pour votre soutien,
votre aide et l’équilibre que vous apportez à ma vie.
xx
Notations mathématiques
Notations Significations
x Variable scalaire
Rk Repère géométrique constitué d’une origine et d’une base
Bk Base orthonormée directe associée au repère Rk
v Vecteur colonne
|v| Norme du vecteur v
.
Dérivée temporelle d’une variable quelconque
uAB Vecteur euclidien allant du point A au point B
pA Position du point A par rapport au repère globale R0
w(k) Vecteur w exprimé dans la base Bk
A Matrice
Rk/l Matrice d’orientation (ou de rotation) de la base Bl par
rapport à la base Bk
qk/l Quaternion d’orientation de la base Bl par rapport à la base
Bk
xxi
xxii
Première partie
Introduction générale
1
Deux des problématiques de santé majeures que l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) et l’Union Européenne (UE) ont identifiées dans le cadre
de l’allongement de l’espérance de vie, notamment à travers le programme
« More Years, Better Lives », sont le bien-être et le bien-vieillir. L’activité
physique et sportive est un élément de réponse clef, particulièrement en ce
qui concerne l’homéostasie et le maintien des capacités physiques et cogni-
tives. Une activité régulière au cours de la vie permet de réduire les risques
d’affections et prolonge la durée de vie en bonne santé. D’autre part, l’ac-
tivité physique doit être suivie, notamment pour les personnes à risque.
Ainsi, dans une problématique de santé publique, il est nécessaire de mesu-
rer quantitativement les capacités physiques des individus aux cours de leur
vie pour proposer et monitorer une activité physique adaptée.
Les solutions pour quantifier les capacités physiques sur la base de l’ana-
lyse du mouvement des individus sont bien établies en biomécanique, avec
des applications aussi bien dans le domaine clinique que le domaine spor-
tif. Cependant, les techniques utilisées actuellement restent bien souvent
« lourdes » et relativement invasives en situation réelle pour l’individu. C’est
pour cela que les tests cliniques ne sont pas ou peu quantifiés actuellement et
que les évaluations se font dans des laboratoires dédiés. Par conséquent, ces
dernières sont réservées à des utilisations spécifiques (suivi d’élites sportives
par exemple).
En parallèle, les capteurs magnétiques et inertiels offrant la possibilité
de mesurer certains paramètres cinématiques se sont largement démocrati-
sés du fait principalement de leur miniaturisation aussi bien au niveau des
instruments de mesure, du stockage de l’énergie ou de la transmission de l’in-
formation. Ces modules permettent de mesurer des variations de mouvement
comme la vitesse angulaire ou l’accélération mais ne permettent pas d’ac-
céder facilement à la position. Classiquement, les analyses du mouvement
en laboratoire sont faites à l’aide de caméras travaillant en collaboration
3
dont le traitement par ordinateur permet de recréer un environnement tri-
dimensionnel. Cette technologie, dite par stéréophotogrammétrie peut être
mise en analogie avec le principe de la vision humaine. Chaque œil peut
s’apparenter à une caméra qui enregistre des images planes que le cerveau
(l’ordinateur) va interpréter pour reconstruire la dimension de profondeur.
Les capteurs magnéto-inertiels ont une technologie de mesure du mouvement
très différente. Ces capteurs se rapprochent plus du sens de d’équilibriocep-
tion. En effet, l’oreille interne est constituée de canaux semi-circulaire et
d’organes otolithiques capables de mesurer des variations de mouvements
angulaires et linéaires comme le feraient des capteurs magnéto-inertiels mais
incapables d’informer sur la position dans l’espace [13].
Depuis le début des années 2010, les capteurs magnéto-inertiels sont
à la base des objets dit « connectés » et se retrouvent au quotidien dans
les smartphones, tablettes ou voitures. Leurs fonctions sont longtemps res-
tées assez basiques : déclenchement d’airbag, rotation d’écran, détection
de mouvement, comptage de pas etc. Cependant, depuis quelques temps,
notamment grâce à la fusion de données multi-capteurs qui permet d’ob-
tenir l’orientation dans l’espace, les opportunités de mesure augmentent.
Dans des versions dédiées à l’analyse du mouvement ambulatoire, ces cap-
teurs sont intégrés dans un boitier commun appelé centrale inertielle capable
d’enregistrer des données pendant plusieurs heures. La miniaturisation, le
développement des communications à distance, du stockage de l’énergie et
de l’information ont permis une utilisation de plus en plus fréquente de ces
centrales dans les études biomécaniques. En effet, elles offrent la possibi-
lités de faire des mesures non-invasives, en situation écologique et à faible
coût. Les concepteurs proposent de plus en plus des outils clefs en mains
permettant par exemple d’étudier la marche ou même de reconstruire les
mouvements des segments corporels via des modèles cinématiques articulés.
Les centrales inertielles autorisent donc de nouveaux usages et de nou-
velles pratiques, mais leurs utilisations pour la santé, la gérontechnologie
ou le coaching sportif virtuel restent mal maı̂trisées et encore brouillonnes
et nécessitent une validation rigoureuse. D’autre part, bien que très perfor-
mantes du point de vue de la mesure, ces centrales inertielles ont un usage
très limité pour la détermination des capacités physiques car il n’y a pas de
formalisme rigoureux et solide.
Ce manuscrit de thèse se compose de trois parties principales. Dans la
première partie, un travail d’état de l’art a été mené. L’objectif de cette
partie est de présenter les méthodes actuelles pour quantifier les capacités
physiques, en particuliers en gériatrie. Une section sera dédiée aux méthodes
4
actuelles de quantification ambulatoire de ces tests. Ensuite, la théorie ma-
thématique pour décrire le mouvement humain et les outils disponibles ac-
tuellement seront présentés afin de mettre en avant les opportunités des
centrales inertielles pour les mesures cliniques ambulatoires.
Dans la seconde partie, l’analyse du mouvement lors de la transition assis
/ debout à l’aide d’une centrale inertielle sera validée. Ce mouvement a été
choisi car il est fréquemment réalisé et s’avère compliqué à réaliser pour des
personnes dont les capacités physiques diminues. De plus, l’objectif de cette
partie est de proposer un maximum de descripteurs en gardant un protocole
de mesure le plus simple possible afin de le rendre utilisable en routine.
Enfin, dans une troisième partie, trois populations différentes seront com-
parées via l’analyse du mouvement lors de la transition assis / debout. Le
premier groupe est constitué d’individus jeunes et en bonne santé, le second
d’individus âgés et déclarés en bonne santé physique après visite médicale
et enfin, le troisième est constitué d’un panel de sujets âgés classés comme
fragiles. Outre la comparaison, l’objectif de cette dernière partie est aussi
de proposer une méthode d’analyse et de scoring simple afin de quantifier
les capacités physiques rapidement.
5
6
Deuxième partie
État de l’art
7
Chapitre 1
Cadre générale de la thèse
Sommaire
1.1 Le vieillissement de la population . . . . . . . . . 9
1.2 La santé des seniors . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Les tests d’évaluation clinique des capacités phy-
siques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Le test timed up and go . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Le test du lever de chaise . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.3 Quantification des résultats . . . . . . . . . . . . 14
9
Chapitre 1. Cadre générale de la thèse
10
1.2 La santé des seniors
11
Chapitre 1. Cadre générale de la thèse
Trajectoire optimale
Trajectoire interrompue
Trajectoire déclinante
Âge
12
1.3 Les tests d’évaluation clinique des capacités physiques
13
Chapitre 1. Cadre générale de la thèse
14
1.3 Les tests d’évaluation clinique des capacités physiques
cation du test de timed-up and go, la plupart des études s’intéresse surtout
à la détection des différentes phases du test et à l’analyse des risques de
chutes ou de détection de la maladie de Parkinson via les signaux issus des
capteurs. Peu d’approches tentent de déterminer les données cinématiques
du patient. En 2010, Greene et al. ont utilisé des centrales inertielles sur
le tronc et les jambes pour déterminer des paramètres lors de la phase de
marche tels que la cadence de pas, la durée du double appui, etc. [31]. Ce-
pendant, ils ne s’intéressent pas aux phases de transition assis/debout puis
debout/assis. Salarian et al. s’y intéressent mais ne prennent en compte que
le maximum et la moyenne de la vitesse angulaire lors de ces phases [32].
Pour le test du lever de chaise, de nombreux paramètres issus de centrales
inertielles semblent être significatifs pour évaluer les performances fonction-
nelles [26]. Ces paramètres peuvent être de différentes natures : temporel,
accélération linéaire, vitesse angulaire, fréquentiel, etc. Ils sont souvent di-
rectement issus du capteur utilisé et ne décrivent donc que partiellement la
cinématique du mouvement du patient. De plus, il n’y a aucun consensus
concernant l’évaluation des paramètres. Les auteurs développent souvent
leur propre méthode, ce qui rend les études difficilement comparables [26].
En effet, il existe peu de validation des données mesurées par les capteurs
ambulatoires à l’aide d’un système de référence. De plus, les études se sont
principalement intéressées à évaluer des caractéristiques cinématiques ou
dynamiques. Or, la quantification de l’énergie mécanique a été suggérée
comme une alternative pour l’investigation de la stratégie de mouvement et
donc des capacités physiques [33]. Il n’existe pas non plus de score associé
au test de lever. L’emplacement et le type de capteur sont aussi sujets à
discussion [26].
Par ailleurs, le lien entre les risques de chutes et les résultats des tests a
été remis en question [34] [35]. Par conséquent, il est nécessaire de développer
de nouveaux outils pour quantifier les déficits physiques chez les séniors. De
plus, le suivi des capacités physiques tout au long de l’existence apparait
comme essentiel pour optimiser la courbe individuelle de la figure 1.2. Or, la
mesure des capacités physiques peut se faire par l’analyse de la cinématique
et de l’énergétique du corps lors de tests. Dans la suite, un formalisme de
la théorie du mouvement sera développée pour présenter la cinématique et
l’énergie mécanique du corps humain afin de définir les besoins en terme de
mesure ambulatoire.
15
Chapitre 1. Cadre générale de la thèse
16
Chapitre 2
Modélisation mathématique du
mouvement humain
Sommaire
2.1 Cinématique des segments humains . . . . . . . 17
2.1.1 Référentiel et repère . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.2 Définition d’un solide indéformable . . . . . . . . 18
2.1.3 Repérage d’un segment corporel dans l’espace . . 18
2.1.4 Vitesse de rotation d’un segment . . . . . . . . . 26
2.1.5 Vitesse d’un point appartenant à un solide . . . 28
2.1.6 Accélération d’un point appartenant à un solide 29
2.2 Énergie mécanique du corps humain . . . . . . . 30
2.2.1 Modèle ponctuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.2.2 Modèle par chaine de solides articulés . . . . . . 32
2.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Les capacités physiques peuvent être quantifiées par l’analyse de la stra-
tégie de mouvement. L’analyse du mouvement humain est une thématique
vaste de la biomécanique. Ce chapitre développera la théorie mathématique
des solides indéformables permettant de calculer la cinématique et l’énergé-
tique des segments corporels.
17
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
18
2.1 Cinématique des segments humains
19
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
𝐤𝟏
ℛ1
𝐤𝟎
ℛ0
𝐢𝟏
A
𝐩𝐴
s1
𝐣𝟎 𝐣𝟏
𝐢𝟎
xA0
(0)
pA = yA0 (2.3)
zA0 0
20
2.1 Cinématique des segments humains
O
0 0
Angles d’Euler
Les angles d’Euler sont certainement l’approche la plus concrète. En effet,
il est possible de « ramener » la base B0 sur la base B1 à l’aide de trois
rotations successives.
Soit i0 un vecteur unitaire dirigé suivant l’axe formé par l’intersection
des plans (O, i0 , j0 ) et (O, i1 , j1 ) (voir figure 2.4). Les rotations successives
sont :
– rotation d’angle ψ et d’axe k0 pour superposer i0 sur i0 ;
– rotation d’angle θ et d’axe i0 pour superposer k0 sur k1 ;
– rotation d’angle φ et d’axe k1 pour superposer i0 sur i1 .
Les angles φ, θ et ψ sont appelés, respectivement, angle de précession,
de nutation et de rotation propre. Il existe plusieurs séquences de rotations
21
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
𝐤𝟎
𝐤𝟏
𝐣𝟏
𝐣𝟎
𝜓
𝐢𝟎
𝜙 𝐢′
𝐢𝟏
Matrice de rotation
La matrice de rotation (ou matrice de passage) est souvent utilisée pour
définir une orientation entre deux bases. L’objectif est de construire une
22
2.1 Cinématique des segments humains
matrice carrée de dimension trois dont les colonnes sont formées par les
vecteurs de la base B1 exprimés dans la base B0 . Soit rxx , ryx et rzx les
composantes de i1 dans B0 :
rxx
(0)
i1 = rxx .i0 + ryx .j0 + rzx .k0 = ryx
(2.4)
rzx 0
De manière analogue pour j1 et k1 , on définie :
rxy
(0)
j1 = ryy
(2.5)
rzy 0
rxz
(0)
k1 = ryz
(2.6)
rzz 0
À partir des relations (2.4), (2.5) et (2.6), il est possible d’écrire la ma-
trice de rotation de B0 à B1 :
rxx rxy rxz
R0/1 = ryx ryy ryz (2.7)
rzx rzy rzz
La matrice de rotation est une matrice orthogonale donc son inverse
est égale à sa transposé et son déterminant est égal à 1. La matrice de
rotation est particulièrement adaptée aux calculs numériques. Cependant,
elle est moins facilement interprétable que les angles d’Euler. Il est toutefois
possible d’extraire un triplet d’angles à partir de la matrice de rotation. Par
exemple, pour une séquence de rotation d’Euler zxz, la matrice de rotation
est :
cosψ. cos φ − cos θ. sin ψ. sin φ − cos ψ. sin φ − cos θ. cos φ. sin ψ sin ψ. sin θ
R0/1 = cos φ. sin ψ + cos ψ. cos θ. sin φ cos ψ. cos θ. cos φ − sin ψ. sin φ − cos ψ. sin θ
sin θ. sin φ cos φ. sin θ cos θ
(2.8)
Quaternions unitaires
Les quaternions, proposés par Hamilton, peuvent être vus comme une ex-
tension des nombres complexes en dimension 4. Un quaternion se compose
23
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
d’une partie réelle et d’une partie imaginaire suivant les nombres complexes
i, j et k.
D’après le théorème d’Euler, l’orientation de B1 par rapport à B0 peut
toujours s’exprimer comme la rotation d’un certain angle α autour d’un axe
unitaire n appelé axe de rotation. Soit nx , ny et nz les composantes de n
dans B0 . Alors, il est possible d’exprimer l’orientation entre B0 et B1 par le
quaternion :
α α
q0/1 = cos + (nx .i + ny .j + nz .k). sin (2.9)
2 2
Il est souvent plus commode pour le calcul d’écrire le quaternion comme
un vecteur dont la première composante est la partie réelle et les trois sui-
vantes la partie imaginaire :
q0 1
q1 i
q2 . j
q0/1 = (2.10)
q3 k
Les composantes du quaternion écrit sous forme de vecteur (2.10) s’ex-
priment en fonction des paramètres de la rotation α et n :
q = cos α2
T0 (2.11)
q1 q2 q3 = sin α2 .n
2
q0 + q12 − q22 − q32 2.q1 .q2 + 2.q0 .q3 2.q1 .q3 − 2.q0 .q2
R0/1 = 2.q1 .q2 − 2.q0 .q3 q02 − q12 + q22 − q32 2.q2 .q3 + 2.q0 .q1 (2.12)
2.q1 .q3 + 2.q0 .q2 2.q2 .q3 − 2.q0 .q1 q02 − q12 − q22 + q32
Il est à noter que seul les quaternions unitaires peuvent représenter une
orientation relative entre deux bases. Un quaternion
p est unitaire si et seule-
ment si la norme du quaternion, définie par q0 + q12 + q22 + q32 est égale à
2
1.
Changement de base
Soit B un point dont la position par rapport au repère R0 est exprimée dans
la base B1 comme suit :
24
2.1 Cinématique des segments humains
xB1
(1)
pB = yB1 (2.13)
zB1 1
Le quaternion associé à la position de B est :
1
(1)
0 i
Q pB = (1) . j
(2.14)
pB
k
Il est alors possible, connaissant la matrice de rotation R0/1 ou le qua-
ternion q0/1 , d’exprimer la position du point B dans la base B0 :
(0) (1)
pB = R0/1 .pB (2.15)
(0) (1)
Q pB = q0/1 ⊗ Q pB ⊗ q0/1 (2.16)
(1) (0)
pB = R0/1 T .pB (2.17)
(1) (0)
Q pB = q0/1 ⊗ Q pB ⊗ q0/1 (2.18)
25
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
Angles articulaires
Pour déterminer les angles articulaires, il est nécessaire de s’intéresser à
l’orientation relative des deux segments intervenants dans l’articulation. Soit
B1 et B2 les bases associées à ces deux segments. L’orientation relative peut
être obtenue via la relation (2.22) :
dα .
ω 1/0 = .n = α.n (2.23)
dt
26
2.1 Cinématique des segments humains
𝐤𝟏
ℛ1
𝐤𝟎
𝐧
ℛ0 𝛚1/0
𝐢𝟏
A
A
s1
s1
𝐣𝟎 𝐣𝟏
𝐢𝟎
27
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
dpB
vB∈1/0 = (2.28)
dt 0
(1)
dpB (1) (1)
vB∈1/0 = + ω 1/0 × pB (2.30)
dt
1
(1) (1)
= ω 1/0 × pB (2.31)
28
2.1 Cinématique des segments humains
dvB∈1/0 d2 pB
aB∈1/0 = = (2.36)
dt 0 dt2 0
dω i/k
aC∈i/k = aB∈i/k + uBC × + ω i/k × uBC × ω i/k (2.37)
dt 0
29
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
30
2.2 Énergie mécanique du corps humain
1
Ec = .M.vG/0 2 (2.41)
2
Dans la relation (2.40), g = 9,806 m .s−2 est l’accélération de la pesan-
teur.
31
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
Plusieurs études ont modélisé le corps comme une masse ponctuelle [38]
[39]. Cependant, cette modélisation ne prend en compte que les mouvements
du centre de masse global et reste donc limitée. En effet, ce modèle ne
tient pas compte des énergies des segments corporels qui, dans de nombreux
cas, ne peuvent pas être négligées [37]. Par exemple, la marche n’est pas
un simple mouvement de translation de G, elle se compose également de
mouvements des différents membres corporels relativement à G. Il apparait
incorrect de les négliger. De plus, l’énergie mécanique est liée à l’énergie du
métabolisme permettant la contraction des muscles et donc l’activation des
segments [37]. En ce sens, il apparait pertinent de considérer les énergies de
chaque segment.
𝐤𝟏
ℛ1
𝐺1 𝐣𝟏
𝐣𝐒
𝐤𝟎
𝐣𝟐
ℛ0
𝐤𝟐
𝐢𝟏
ℛ2
𝐺2
... 𝐤𝐒 ℛ𝑆 𝐺𝑆
O
𝐣𝟎
𝐢𝐒
𝐢𝟎 𝐢𝟐
32
2.2 Énergie mécanique du corps humain
xGi
(0)
pGi = yGi
(2.42)
zGi 0
.
xGi
(0) .
vGi ∈i/0 = yGi (2.43)
.
zGi 0
La masse du segment est mi et sa matrice d’inertie exprimée au centre
de masse est Ii,Gi .
L’énergie potentielle de pesanteur du segment est :
S
X
Epp = Epp,i (2.48)
i=1
XS
= mi .g.zGi (2.49)
i=1
S
!
X
=g mi .zGi (2.50)
i=1
33
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
S
X
M.pG = mi .pGi (2.51)
i=1
S
X
M.zG = mi .zGi (2.52)
i=1
S
X
Ect = Ect,i (2.54)
i=1
S
X 1
= .mi .vGi ∈i/0 2 (2.55)
i=1
2
dpG duGGi
vGi ∈i/0 = + (2.57)
dt 0 dt 0
= vG/0 + vGi ∈i/b (2.58)
34
2.2 Énergie mécanique du corps humain
S
X 1 2
Ect = .mi . vG/0 + vGi ∈i/b (2.59)
i=1
2
S
X1
.mi . vG/0 2 + vGi ∈i/b 2 + 2.vG/0 .vGi ∈i/b
= (2.60)
i=1
2
S
! S S
!
1 X X 1 X
= . mi .vG/0 2 + .mi .vGi ∈i/b 2 + mi .vGi ∈i/b .vG/0
2 i=1 i=1
2 i=1
(2.61)
D’autre part, la relation (2.51) peut également s’écrire :
S
X
mi .uGGi = 0 (2.62)
i=1
En dérivant cette égalité barycentrique, on obtient :
S
X
mi .vGi ∈i/b = 0 (2.63)
i=1
De ce fait, la relation (2.61) peut se simplifier de la manière suivante :
S
! S
1 X 2
X 1
Ect = . mi .vG/0 + .mi .vGi ∈i/b 2 (2.64)
2 i=1 i=1
2
S
1 X 1
= .M.vG/0 2 + .mi .vGi ∈i/b 2 (2.65)
2 i=1
2
À partir des équations (2.44) à (2.47) d’une part et des équations (2.46),
(2.47), (2.53) et (2.65) d’autre part, il est possible d’écrire l’énergie méca-
nique totale de l’individu modélisé par une chaine de S solides indéformables
sous deux formes équivalentes exprimées via les équations (2.66) et (2.67).
S
X 1 2 1
Em = mi .g.zGi + .mi .vGi ∈i/0 + .ω i/0 .Ii,Gi .ω i/0 (2.66)
i=1
2 2
S
1 X 1 1
Em = M.g.zG + M.vG/0 2 + .mi vGi ∈i/b 2 + .ω i/0 .Ii,Gi ω i/0 (2.67)
2 i=1
2 2
35
Chapitre 2. Modélisation mathématique du mouvement humain
L’équation (2.67) met en avant les limites du modèle ponctuel qui ne re-
tenait que l’énergie du centre de masse global du corps (M.g.zG + 21 M.vG/0 2 ),
sans tenir compte de l’énergie cinétique de « gesticulation » issue du mouve-
ment des segments (ou énergie cinétique interne). L’énergie cinétique externe
quant à elle correspond à l’énergie cinétique du centre de masse global du
corps ( 12 M.vG/0 2 ). Il est important de rappeler que ce modèle se base sur la
théorie des solides rigides indéformables et ne prend donc pas en compte,
entre autres, l’énergie potentielle élastique liée à la déformation des segments
corporels [37].
Il existe d’autres méthodes d’estimation de l’énergie mécanique. Le choix
fait ici est consensuel. De plus, il permet se rapprocher de la réalité physico-
chimique de la production des mouvements humains.
2.3 Bilan
L’évaluation des capacités physiques par la quantification de données
cinématiques et énergétiques du corps passe par une analyse quantifiée du
mouvement et l’identification des propriétés inertielles des segments.
La connaissance des données cinématiques du sujet nécessite la mise en
place d’un protocole de capture et d’analyse du mouvement des segments
corporels. Il existe plusieurs technologies disponibles pour réaliser ce type
de mesure. Celles-ci seront présentées dans le chapitre 3. L’objectif sera
d’identifier les avantages et les inconvénients de chacune afin de déterminer
la technique la plus adaptée à la mesure des capacités physiques dans un
cadre de routine clinique.
Les paramètres inertiels des segments corporels doivent également être
estimés pour le calcul de l’énergie mécanique. Là encore, il existe diverses so-
lutions pratiques qui seront présentées dans le chapitre 4 afin de déterminer
l’outil le plus adapté au cadre de cette étude.
36
Chapitre 3
Outils d’évaluation quantifiée de la
cinématique des segments corporels
Sommaire
3.1 Classification des différentes technologies . . . . 38
3.1.1 La stéréophotogrammétrie : technologie optoélec-
tronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.2 Les systèmes vidéo sans marqueurs . . . . . . . . 41
3.1.3 Les technologies magnéto-inertielles . . . . . . . 42
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouve-
ment ambulatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.2.1 Calcul de l’orientation par fusion de données . . 45
3.2.2 Calibration centrale à segment . . . . . . . . . . 50
3.2.3 Estimation de la position et limites techniques
actuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
37
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
3.1 Classification des différentes technologies
Les outils actuels d’analyse du mouvement peuvent être classifiés en
différentes catégories. Il est classique de séparer les techniques non-invasives
des techniques invasives. Ces dernières ne sont envisageables pour des études
biomécaniques que dans un environnement très spécifique et contrôlé.
Systèmes
Systèmes
Systèmes assistés
non-
visuels par
visuels
robots
38
3.1 Classification des différentes technologies
39
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
40
3.1 Classification des différentes technologies
TM
Figure 3.3 – Caméra de profondeur Microsoft Kinect pour la capture et
l’analyse du mouvement
41
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
3.1.3 Les technologies magnéto-inertielles
Depuis quelques années, les capteurs portables se sont largement démo-
cratisés et miniaturisés et font leur apparition dans la capture du mouve-
ment. La miniaturisation a permis de développer des capteurs inertiels (ac-
céléromètres et gyromètres) et magnétiques (magnétomètre) à faible coût.
Les capteurs utilisés dans les études biomécaniques sont des systèmes micro-
électro-mécaniques (MEMS). Leur taille réduite et leur prix attractif font
des capteurs inertiels et magnétiques des technologies transportables et donc
facilement exploitables en situation écologique. Ces systèmes sont particuliè-
rement présents dans les smartphones et les technologies dites « connectés ».
L’accéléromètre
L’objectif des accéléromètres MEMS est de mesurer une accélération. La
mesure faite par un accéléromètre, appelée accélération non gravitationnelle,
est la superposition de l’accélération du centre du capteur par rapport au
repère terrestre et de l’accélération de pesanteur.
Les premières utilisations de ce type d’unités ont servi dans le domaine
automobile pour le déclenchement des airbags. Les applications se sont di-
versifiées et, à présent, des accéléromètres sont présents dans les systèmes
d’aide à la navigation, de détection vibratoire, etc. Plus récemment, des ac-
céléromètres sont apparus dans le domaine de la santé, notamment en tant
que podomètre dans les smartphones ou les objets connectés.
Pour l’analyse des mouvements humains de la vie courante, l’accéléro-
mètre doit être capable de mesurer des accélérations de ±2g à une fréquence
de 100 Hz environ.
La calibration des accéléromètres nécessite une rotation du boitier du
capteur dans le champ de pesanteur uniforme en régime quasi-statique.
L’offset et la sensibilité sont ainsi déterminés. Il existe diverses méthodes de
calibration comparées dans la littérature [47]. Outre les offsets et les facteurs
d’échelles, la calibration permet également de corriger les sensibilités trans-
verses, les défauts d’orthogonalités et d’alignements des trois axes sensibles
(dépendances inter-voies) [47].
Les paramètres de calibration varient peu au cours du temps, il n’est
donc pas nécessaire de re-calibrer l’accéléromètre au cours de son utilisa-
tion. Cependant, les corps d’épreuve peuvent être sensibles à la température
(selon les technologies), ce qui entraine une dérive thermique et donc une
modification de la sensibilité en fonction de la température d’utilisation.
Pour corriger cette dérive, il est possible d’utiliser un capteur de tempéra-
42
3.1 Classification des différentes technologies
Le gyromètre
Le gyromètre permet de mesurer une vitesse de rotation (ou vitesse
angulaire) par rapport à un référentiel galiléen [49].
Il existe deux catégories de gyromètres : les gyromètres optiques et les
gyromètres mécaniques. Les premiers, très volumineux et d’une grande pré-
cision, sont principalement utilisés dans l’aéronautique et n’existent pas en
technologie MEMS. Actuellement, presque toutes les technologies MEMS
de gyromètres sont réalisées à partir d’éléments vibrants. Il existe cepen-
dant une très grande variété de solutions de réalisation possible que ce soit
pour le gyromètre en lui-même mais également en ce qui concerne le moyen
d’excitation [50].
Il n’est pas possible de calibrer manuellement la sensibilité et les dépen-
dances inter-voies du gyromètre car il est impossible manuellement de le
maintenir dans un champ de mesure uniforme (contrairement à l’accéléro-
mètre et au magnétomètre). Cette étape de calibration se fait donc en usine
sur des bancs d’essais dédiés. Cependant, il est possible de laisser immo-
bile le gyromètre pour mesurer et corriger directement l’erreur d’offset. Cet
offset évolue dans le temps, ce qui entraine un biais de mesure, principale
source d’erreur des gyromètres MEMS actuels. En effet, même dans des
conditions de température stable, l’offset évolue au cours du temps de telle
sorte qu’il est indispensable de re-calibrer très régulièrement le gyromètre.
Cependant, les améliorations techniques ont permis de largement diminuer
son influence. En 2004, le biais pouvait atteindre plus de 5˚/h contre seule-
ment 0, 01˚/h à 0, 2˚/h en moyenne, selon les technologies, à l’heure actuelle
[50]. Dans tous les cas, il est nécessaire de re-calibrer les gyromètres avant
chaque expérimentation, ce qui contraint son utilisation.
Le magnétomètre
Un magnétomètre est un capteur capable de mesurer soit la norme de
la valeur de champ magnétique, soit les composantes du vecteur champ
43
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
magnétique dans lequel il est plongé. Il existe des magnétomètres pour toutes
les gammes de mesure [51]. Les capteurs magnétiques dédiés à l’analyse
du mouvement ont pour but d’évaluer les composantes du vecteur champ
magnétique terrestre (pour rappel, sa norme est de 5,10 × 10−5 T à Paris).
La calibration du magnétomètre consiste à lui faire effectuer des rota-
tions aléatoires dans le champ magnétique terrestre supposé constant. La
calibration permet de corriger l’erreur d’offset, de connaitre la sensibilité et
les dépendances inter-voies qui peuvent être relativement élevées si les axes
sensibles ne sont pas complètement orthogonaux. Les perturbations locales
du champ magnétiques peuvent venir parasiter la mesure après calibration.
De plus, si le magnétomètre est soumis, même brièvement, à un champ
magnétique ou une température élevée, la sensibilité des axes peut être mo-
difiée. Il est donc nécessaire de re-calibrer régulièrement le magnétomètre.
Cette calibration peut être faite manuellement.
Le magnétomètre seul permet de déterminer l’orientation d’un objet
sur lequel il est fixé par rapport au nord magnétique. Cependant, cette
estimation peut rapidement être perturbée par des champs magnétiques
externes à priori inconnus.
Conclusion
44
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouvement ambulatoire
45
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
𝐣𝒍
𝐤𝒍
𝐢𝒍
Approche déterministe
1 X 2
J(R0/l ) = . ωk . vk (0) − R0/l .vk (l) (3.1)
2 k
où :
– vk (0) sont les vecteurs exacts exprimés dans B0 (pesanteur et champ
magnétique terrestre dans le cadre d’une centrale inertielle) ;
– vk (l) sont les mêmes vecteurs dans Bl , connus de manière imprécises
ou bruités grâce aux capteurs (accéléromètre et magnétomètre dans
le cadre d’une centrale inertielle) ;
– ωk exprime la confiance accordée à la mesure faite par le capteur du
vecteur vk (l) .
46
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouvement ambulatoire
Approche stochastique
Il est possible d’envisager de calculer l’orientation en intégrant la mesure
de la vitesse angulaire faite par le gyromètre. En effet, le quaternion q0/l
représentant l’orientation de Bl par rapport à B0 est solution de l’équation
différentielle suivante [60] :
. 1
q0/l = .Ω.q0/l (3.2)
2
avec :
0 ωz −ωy ωx
−ωz 0 ωx ωy
Ω= ωy −ωx
(3.3)
0 ωz
−ωx −ωy −ωz 0
(l) T
ω l/0 = ωx ωy ωz est le vecteur vitesse de rotation du repère local
par rapport au repère global, exprimé dans Bl .
La résolution de cette équation différentielle à partir des données du
gyromètre amène à une estimation médiocre de l’orientation. En effet, les
études montrent une forte dérive au cours du temps. L’erreur angulaire peut
atteindre 10˚en 20 s, et 150˚après 6 min [13]. L’estimation de l’orientation
à l’aide du gyromètre ne peut donc pas dépasser quelques secondes. Cepen-
dant, contrairement aux méthodes déterministes, celle-ci peut se faire en
condition dynamique.
47
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
Les algorithmes déterministes permettent d’obtenir une estimation de
l’orientation sans contrainte de durée mais sont perturbés par les accélé-
rations et les champs magnétiques parasites. À contrario, l’intégration des
données gyrométriques n’est pas impactée par ces perturbations mais ne
permet une estimation fiable que sur un temps d’acquisition très court. Les
algorithmes stochastiques ont pour objectif de combiner ces deux approches
afin d’améliorer la précision de l’orientation estimée.
Le filtre complémentaire a été développé en ce sens par Anderson et
Fritze [61]. Le principe du filtre complémentaire est d’exploiter les mesures
de l’accéléromètre et du magnétomètre lorsque les perturbations sont faibles
(mouvements lents et champ magnétique non perturbé) et d’intégrer les me-
sures du gyromètre lors des mouvements fortement accélérés et en cas de
perturbations magnétiques. Le filtre complémentaire autorise donc une es-
timation de l’orientation de la centrale soumise à de fortes accélérations.
Cependant, la centrale doit globalement subir de faibles accélérations car
l’intégration du gyromètre n’est précise que sur de très courtes durées. Au-
trement dit, le filtre complémentaire est adapté dans le cas où la centrale
est soumise à un mouvement régulier entrecoupé de chocs brefs [13]. De ce
fait, il est assez peu utilisé en biomécanique et est largement supplanté par
les filtres de Kalman découlant d’une réflexion bayésienne.
Le filtre de Kalman simple permet de résoudre des problèmes linéaires
de fusion de données de capteurs. Le système est modélisé par une équation
d’état et une équation de mesure récursive :
yt = H.xt + wt (3.5)
où :
– xt est le vecteur d’état du système à l’instant t ;
– yt le vecteur de mesure à l’instant t ;
– vt le bruit blanc gaussien de process ;
– wt le bruit blanc gaussien de mesure ;
– F la matrice de transition d’état d’un instant t à l’instant t + 1 ;
– H la matrice d’observation reliant le vecteur d’état au vecteur de me-
sure.
La filtre de Kalman s’appuie sur une approche probabiliste bayésienne.
Les hypothèses sont faites que les variables suivent une densité de probabilité
gaussienne. Ainsi, xt est décrit par sa loi de probabilité qui se caractérise
par une valeur moyenne x̂t et une matrice de covariance Pt . De manière
48
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouvement ambulatoire
49
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
L’algorithme de Kalman présenté ici est dit « simple » car il permet
de résoudre un problème linéaire. Dans la pratique, il est aussi possible de
traiter des modèles non-linéaires du type :
50
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouvement ambulatoire
Données accéléromètre
Algorithme
déterministe
FQA
Données magnétomètre
Filtre de
Données gyromètre Orientation estimée
Kalman
La calibration technique
51
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
La calibration statique
Cette méthode consiste à demander au sujet de prendre différentes pos-
tures statiques permettant de calculer la matrice d’orientation.
La calibration statique comporte au moins deux étapes qui vont per-
mettre de déterminer l’orientation relative entre les bases locales de la cen-
trale et du segment. L’idée est de demander au sujet de prendre des poses
dans lesquelles la direction d’un des axes de la base du segment est connue
afin de la comparer avec l’accélération de pesanteur mesurée par l’accélé-
romètre. Par exemple, Palermo et al. [65] propose une première posture où
le sujet doit se tenir debout, les bras le long du corps. Ainsi, pour chaque
segment étudié, il existe un axe colinéaire au vecteur pesanteur. La seconde
posture proposée est allongé sur une table, les bras le long du corps et les
pieds droits. Dans cette nouvelle position, un second axe de chaque segment
est colinéaire au vecteur pesanteur.
Cette approche peut être associée à une calibration technique partielle
[66]. De plus, une seule étape de calibration statique peut être envisagée
dans le cas où seuls les mouvements dans le plan sagittal sont étudiés [67].
La calibration fonctionnelle
Cette méthode consiste à demander au sujet d’effectuer des mouvements
fonctionnels dont on fera l’hypothèse qu’ils peuvent être assimilés à une ro-
tation autour d’un des axes de la base du segment à calibrer. En comparant
deux mouvements fonctionnels du segment à calibrer avec les données du
gyromètre fixé sur ce segment, il est possible de déterminer la matrice de
calibration [68][69][70].
La calibration anatomique
Avec cette approche, l’objectif est de déterminer l’orientation relative
entre la base du segment et la base local de la centrale à l’aide d’outils de
calibration (figure 3.6). Ces outils sont composés de pointeurs permettant
de se positionner sur les points anatomiques. Ils embarquent également une
centrale inertielle dont l’un des axes de mesure est parfaitement aligné avec
l’axe formé par les deux pointeurs.
Cette méthode a pour avantage de définir une base anatomique et non
technico-fonctionnelle pour chaque segment mais nécessite cependant des
outils de calibration dédiés.
D’après la littérature, aucune méthode ne semble mener à une calibration
plus précise pour les membres du haut du corps [64]. L’erreur d’orientation
52
3.2 La centrale inertielle pour l’analyse du mouvement ambulatoire
Figure 3.6 – Outils de calibration adaptés pour identifier les axes anato-
miques (a et b). Calibration centrale à segment de la cuisse (c et d) [4]
53
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
Orientation de ℬ𝑙
par rapport à ℬ0 Accélération non
gravitationnelle Accélération Vitesse
Accélération non
exprimée dans ℬ0 exprimée dans ℬ0 exprimée dans ℬ0 Position
gravitationnelle Changement de
−𝐠
base exprimée dans ℬ0
exprimée dans ℬ𝑙
54
3.3 Bilan
3.3 Bilan
Les technologies d’analyse et de capture du mouvement se sont largement
diversifiées au cours des dernières années. Les systèmes optoélectroniques
offrent encore les résultats les plus précis et restent donc la méthode de
référence. Cependant, les inconvénients inhérents à ce type de systèmes
tendent à ce qu’ils soient remplacés, au moins pour les études en situation
de routine clinique, par des systèmes offrant une meilleure polyvalence. En
ce sens, la centrale inertielle apparait comme une technologie prometteuse
pour estimer les données cinématiques lors du mouvement mais nécessite le
développement de méthodes pour améliorer leur fiabilité.
Cependant, la centrale inertielle n’offre pas une précision suffisante pour
le calcul de la vitesse et de la position. Les limites de la technologie actuelle
induisent une dérive importante lors de l’intégration des données accéléro-
métriques.
55
Chapitre 3. Outils d’évaluation quantifiée de la cinématique des segments
corporels
56
Chapitre 4
Identification des paramètres inertiels
des segments corporels
Sommaire
4.1 Les méthodes par imagerie médicale . . . . . . . 58
4.2 Les méthodes d’identification par dynamique
inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.3 Les méthodes volumétriques . . . . . . . . . . . . 59
4.3.1 Les scanners tri-dimensionnels . . . . . . . . . . 60
4.3.2 La stéréo-photographie et les caméras de profon-
deur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.4 Les tables anthropométriques et équations de
régression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.5 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
57
Chapitre 4. Identification des paramètres inertiels des segments corporels
58
4.2 Les méthodes d’identification par dynamique inverse
59
Chapitre 4. Identification des paramètres inertiels des segments corporels
60
4.3 Les méthodes volumétriques
Projecteurs
Appareils photos connectés (RPis)
61
Chapitre 4. Identification des paramètres inertiels des segments corporels
Caméra 4 Caméra 3
Caméra 1 Caméra 2
TM
Figure 4.4 – Schéma de positionnement des caméras Microsoft Kinect
proposé par Clarkson et al. (2012) [7] pour effectuer un scan tri-dimensionnel
du corps humain complet
62
4.5 Bilan
4.5 Bilan
Comme vu au chapitre 2, l’estimation de l’énergie mécanique des seg-
ments corporels pendant une activité physique nécessite la connaissance de
données inertielles propres aux segments. Ce chapitre propose une revue des
différentes technologies disponibles actuellement pour obtenir ces informa-
tions.
Les données inertielles des segments corporels sont souvent déterminées
grâce à des tables anthropométriques. Cette solution est notamment prisée
pour sa simplicité. Cependant, une estimation spécifique pour chaque indi-
vidu serait plus appropriée. Des technologies peu onéreuses apparaissent
et permettent d’envisager des évolutions en ce sens. Les scanners tri-
dimensionnels et les caméras de profondeur offrent notamment la possibilité
de déterminer le volume des segments. Le nombre d’études reste réduit
concernant l’estimation spécifique des paramètres inertiels.
63
Chapitre 4. Identification des paramètres inertiels des segments corporels
64
Synthèse générale et objectifs de
travail
65
lement estimables à l’aide d’une centrale inertielle. Le calcul de l’énergie
nécessite également l’estimation des paramètres inertiels des segments hu-
mains. Comme décrit au chapitre 4, celle-ci peut se faire à l’aide de tables
anthropométriques, sans outil dédié. Les scanners 3D à main et les camé-
ras de profondeur offrent l’opportunité de mesures en situation de routine
clinique mais leur utilisation reste mal maitrisée pour la mesure des PISs.
Dans le cadre de cette thèse, nous avons fait le choix de nous concentrer
sur le mouvement transitoire du lever de chaise qui est le mouvement le
plus difficile pour le patient lors du test de timed-up and go [24]. En effet,
il nécessite une bonne coordination, un équilibre lors du balancement vers
l’avant et suffisamment de force dans les membres inférieurs.
L’objectif de la thèse est alors double.
– Dans un premier temps, le but sera de valider les paramètres, mesurés
à l’aide d’une centrale inertielle, qui semblent significativement évoluer
pour des populations à risques d’après la littérature. De plus, il sera
nécessaire de développer un algorithme capable d’estimer l’énergie dé-
veloppée lors du mouvement afin de proposer de nouveaux paramètres
pertinents. Ce travail sera détaillé dans la prochaine partie du manus-
crit.
– Dans un second temps, il conviendra de mettre en place un protocole
de mesure et un outil de quantification permettant de rendre compte
des capacités physiques de l’individu au cours de sa vie. Cet outil
devra donc rendre compte de l’effet de l’âge mais également de l’aug-
mentation de la fragilité. Idéalement, pour un individu donné, cet outil
devra être en mesure de retracer l’évolution des capacités physiques
au cours de la vie.
66
Troisième partie
67
Chapitre 5
Matériels et méthodes
Sommaire
5.1 Description du lever de chaise et choix du po-
sitionnement de la centrale inertielle . . . . . . . 70
5.2 Participants à l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.3 Protocole expérimental . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et éner-
gétiques du tronc à l’aide de la centrale inertielle 75
5.4.1 Accélération de la centrale inertielle . . . . . . . 77
5.4.2 Détection du début et de la fin de la transition
assis / debout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.4.3 Vitesse angulaire du tronc . . . . . . . . . . . . . 78
5.4.4 Angle d’inclinaison du tronc . . . . . . . . . . . . 79
5.4.5 Vitesse du centre de masse du buste . . . . . . . 80
5.4.6 Énergie cinétique du tronc . . . . . . . . . . . . . 83
5.5 Traitement des données optoélectroniques . . . 84
5.5.1 Accélération de la centrale . . . . . . . . . . . . . 84
5.5.2 Détection du début et de la fin de la transition
assis / debout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.5.3 Vitesse angulaire du tronc . . . . . . . . . . . . . 85
5.5.4 Angle d’inclinaison du tronc . . . . . . . . . . . . 87
5.5.5 Vitesse du centre de masse du buste . . . . . . . 87
5.5.6 Énergie cinétique du tronc . . . . . . . . . . . . . 87
5.6 Analyses statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.6.1 Détermination des constantes de l’algorithme de
détection de mouvement . . . . . . . . . . . . . . 88
69
Chapitre 5. Matériels et méthodes
70
5.1 Description du lever de chaise et choix du positionnement de la
centrale inertielle
La deuxième phase démarre au décollage des fesses et se termine lorsque
la flexion plantaire est maximale. Elle se caractérise par un tronc maintenu
en position fléchi et par une accélération verticale du tronc.
La troisième phase débute lors de l’extension des membres inférieurs et
se termine lors de l’extension finale des hanches. Cette phase demande une
grande force des muscles des membres inférieurs et permet la verticalisation
du tronc. Il est possible de distinguer une sous-phase d’accélération et une
sous-phase de décélération.
La quatrième et dernière phase, à la fin de l’extension, consiste en une
période de stabilisation en position debout.
71
Chapitre 5. Matériels et méthodes
Tous les participants ont donné leur consentement avisé et éclairé pour
cette étude et ont déclaré ne pas avoir de problème de santé pouvant in-
fluencer leurs mouvements lors de la transition assis / debout.
72
5.3 Protocole expérimental
Dix-sept marqueurs réflectifs ont également été fixés sur des points ana-
tomiques (figure 5.3). La définition des différents points anatomiques utilisés
est donnée dans le tableau 5.2. Trente six caméras d’un système optoélectro-
nique Vicon (Oxford, Royaume-Uni) ont été positionnées autour du sujet
pour traquer la position de chaque marqueur. La chaise utilisée est sans
dossier (tabouret) d’une hauteur standard de 45 cm (figure 5.4). Le tabou-
ret permet d’éviter les différences entre sujets qui s’appuieraient ou non sur
le dossier. La centrale inertielle communique avec un PC d’acquisition par
ondes radio via une antenne réceptrice branchée en USB. Les signaux sont
réceptionnés à 80 Hz. Les données des caméras Vicon sont réceptionnées via
un second PC et enregistrées à 100 Hz.
73
Chapitre 5. Matériels et méthodes
74
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du tronc à
l’aide de la centrale inertielle
acquis avec les deux systèmes de mesure.
Une fois les sessions de lever de chaise réalisées, la masse et la taille sont
mesurées à l’aide d’un pèse-personne et d’une toise.
Acronymes Définitions
C7 7ème cervicale
MPSIS Point milieu entre les crêtes iliaques postéro-
supérieures
RA et LA Acromions droit et gauche
SUP Suprasternal
STRN Extrémité du sternum
RASIS et LASIS Crêtes iliaques antéro-supérieures droite et gauche
RGT et LGT Grands trochanters droit et gauche
MIMU Ensemble de trois marqueurs positionnés sur la cen-
trale
Tableau 5.2 – Points anatomiques utilisés pour l’emplacement des mar-
queurs passifs du système optoélectronique Vicon
75
Chapitre 5. Matériels et méthodes
𝐤𝐛
𝐢𝐜
ℛb
CJC
𝐢𝐛 ℛc
𝐣𝐛
𝐶
𝐣𝐜
𝐤𝐜
𝐤𝟎
𝐠
ℛ0
𝑂 𝐣𝟎
𝐢𝟎
76
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du tronc à
l’aide de la centrale inertielle
solidaire du buste. Sous cette hypothèse, Rc et Rb n’ont aucun mouvement
relatif. Ainsi, l’analyse de l’accélération du buste peut s’envisager à travers
l’accélération du centre de la centrale.
D’autre part, le temps mis pour réaliser la transition est un paramètre
clef qui doit être mesuré à l’aide de la centrale.
La description de Schenkmann et al. [8] montre également que la flexion
vers l’avant du buste est une phase importante du mouvement qui condi-
tionne la stratégie pour les phases suivantes. De ce fait, il apparait indis-
pensable de calculer l’angle et la vitesse de flexion.
Enfin, l’énergie créée joue un rôle. Elle sera plus importante chez un in-
dividu maitrisant son équilibre. L’estimation de l’énergie cinétique du tronc
nécessite le calcul de la vitesse du centre de masse du tronc via les données
de la centrale.
Dans la suite de cette section, les algorithmes pour calculer ces infor-
mations à l’aide des données mesurées au court du lever de chaise par la
centrale seront présentées.
(0) (c)
anC∈c/0 = R0/c .anC∈c/0 (5.2)
(0) (0)
aC∈c/0 = anC∈c/0 + g(0) (5.3)
77
Chapitre 5. Matériels et méthodes
Dans les systèmes d’équations (5.4) et (5.5), les constantes thq et tha
sont des seuils qui seront déterminés empiriquement par la suite.
(c) (c)
∀t ∈ [tb , tf ] , ω b/0 = ω c/0 (5.6)
La norme de la vitesse de rotation du buste s’obtient par :
(c)
∀t ∈ [tb , tf ] , ωb/0 = |ω b/0 | (5.7)
78
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du tronc à
l’aide de la centrale inertielle
5.4.4 Angle d’inclinaison du tronc
L’angle d’inclinaison θb représente l’angle entre l’axe principal du tronc
kb à un instant t quelconque du mouvement et l’axe du tronc avant l’instant
de début du mouvement tb (voir figure 5.5). Soit θb0 l’angle entre kb et
stat
l’axe vertical k0 à l’instant t ∈ [tb , tf ] et θb0 ce même angle pour t ≤
tb . Sous l’hypothèse que le mouvement a lieu dans le plan sagittal, l’angle
d’inclinaison est alors :
stat
θb = θb0 − θb0 (5.8)
L’angle θb0 peut s’écrire en fonction de l’angle θc0 entre l’axe kc de la
centrale et k0 . En effet, en introduisant l’angle θbc , constant, entre kc projeté
dans le plan sagittal et kb , on obtient :
stat stat
θb0 = θc0 − θbc (5.10)
De ce fait, l’angle d’inclinaison peut se calculer seulement à l’aide de
l’orientation de la centrale par :
stat
θb = θc0 − θc0 (5.11)
Pour le calcul de θc0 , il est nécessaire d’exprimer k0 et kc dans la même
base, ici la base B0 . k0 est connu dans cette base mais kc est connu dans Bc .
Le changement de base d’expression peut se faire facilement car la matrice
d’orientation entre B0 et Bc , notée R0/c est calculée par la fusion de données
des capteurs de la centrale. Ainsi, on obtient :
79
Chapitre 5. Matériels et méthodes
stat
Il est possible de mener un raisonnement analogue pour calculer θc0 .
stat
Soit R0/c la matrice d’orientation entre B0 et Bc en position statique (c’est-
à-dire avant tb ). On a alors :
0
(0),stat stat
kc = R0/c . 0 (5.16)
1
stat
Il est donc possible de calculer θc0 :
h i
stat −1 (0),stat (0)
θc0 = cos kc .k0 (5.17)
0 0
−1 stat
= cos R0/c . 0 . 0 (5.18)
1 1
stat
∀t ∈ [tb , tf ] , θb = θc0 − θc0 (5.19)
0 0 0 0
= cos−1 R0/c . 0 . 0 − cos−1 Rstat
0/c . 0 . 0
1 1 1 1
(5.20)
80
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du tronc à
l’aide de la centrale inertielle
Cette intégration donne une première estimation de la vitesse de translation
(0)
de la centrale notée, ṽC∈c/0 .
En pratique, cette intégration mène à une accumulation d’erreurs impor-
tante même pour un mouvement de courte durée comme le lever de chaise.
Celles-ci sont dues au bruit mesuré par l’accéléromètre [71][106]. Pour amé-
liorer l’estimation, deux hypothèses basées sur la nature du mouvement de
lever de chaise ont été faites :
– La vitesse de la centrale à l’instant de fin de la transition tf est sup-
posée nulle ;
(0)
– La dérive temporelle de ṽC∈c/0 est supposée linéaire.
Par conséquent, l’estimation de la vitesse peut être corrigée, à chaque
instant t pour t ∈ [tb , tf ] à l’aide de l’équation suivante :
(0)
(0) (0)
ṽC∈c/0 (tb )
∀t ∈ [tb , tf ] , vC∈c/0 = ṽC∈c/0 − .t (5.21)
tb
La centrale inertielle étant fixée sur le buste, il n’y a pas de mouvement
relatif entre Rc et Rb . Ainsi, vC∈c/0 = vC∈b/0 .
Par la suite, la norme euclidienne est appliquée pour obtenir la vitesse
scalaire de la centrale à chaque instant :
81
Chapitre 5. Matériels et méthodes
p
vGb ∈b/0 = ω b/0 . yGb 2 + zGb 2 (5.24)
p
vGb ∈b/0 yG 2 + zGb 2
= p b (5.25)
vC∈b/0 yC 2 + zC 2
vb ∈b/0
D’après ces données anthropométriques, le rapport vGC∈b/0 est de 0, 91
quelque soit le genre. Il est dont possible d’estimer la vitesse du centre de
masse du buste lors de la transition assis / debout par la relation :
82
5.4 Estimation des paramètres cinématiques et énergétiques du tronc à
l’aide de la centrale inertielle
𝐶
𝐺𝑏
𝐮𝐻 𝐺 𝑏
𝐮𝐻𝐶
𝛚𝑏/0
𝐻
1
Ec = .mb .vGb ∈b/0 2 (5.27)
2
83
Chapitre 5. Matériels et méthodes
Genre mb
Homme 0, 333.M
Femme 0, 304.M
Tableau 5.4 – Masse du buste en fonction de masse totale du corps d’après
Dumas et al. [11]
84
5.5 Traitement des données optoélectroniques
(v) (v)
(v) p (t + 2.∆T ) − pC (t − 2.∆T )
vC∈c/0 (t) = C (5.29)
4.∆T
(v) (v)
(v)
vC∈c/0 (t + 2.∆T ) − vC∈c/0 (t − 2.∆T )
aC∈c/0 (t) = (5.30)
4.∆T
La norme euclidienne de l’accélération est ensuite calculée :
(v)
aC∈c/0 = aC∈c/0 (5.31)
𝐢𝐜
C1
𝐣𝐜
𝐶
C2 C3
85
Chapitre 5. Matériels et méthodes
(v) (v)
(v) p + pSUP
pCJC = C7 (5.33)
2
Ainsi, il est possible d’obtenir les vecteurs de la base Bb :
(v) (v)
pCJC − pLJC
kb (v) = (5.34)
(v) (v)
pCJC − pLJC
(v) (v)
pSUP − pCJC × kb (v)
jb (v) = (5.35)
(v) (v)
pSUP − pCJC × kb (v)
(v) .
S(ω b/v ) = Rv/b .Rv/b T (5.38)
86
5.5 Traitement des données optoélectroniques
∀t ∈ [tb , tf ] , θb = cos−1 kb (v) .kv (v) − cos−1 kb (v),stat .kv (v) (5.39)
Genre ib jb kb
Homme −0, 002.lb −0, 036.lb −0, 420.lb
Femme −0, 006.lb −0, 016.lb −0, 436.lb
Tableau 5.5 – Données anthropométriques de la position du centre de
masse du buste dans Rb issues de Dumas et al. [11]
87
Chapitre 5. Matériels et méthodes
1 2 1
Ec = .mb .vG b ∈b/0
+ .ωb/0 (b) .Ib,Gb .ωb/0 (b) (5.42)
2 2
La masse du buste mb est donnée en fonction du genre du sujet via le
tableau 5.4. La matrice d’inertie est obtenue à l’aide du modèle anthropo-
métrique de Dumas et al [11].
88
5.6 Analyses statistiques
89
Chapitre 5. Matériels et méthodes
90
Chapitre 6
Validation de la mesure des données
par centrale inertielle
Sommaire
6.1 Durée du lever de chaise . . . . . . . . . . . . . . 92
6.1.1 Algorithme de détection . . . . . . . . . . . . . . 92
6.1.2 Comparaison avec le système Vicon . . . . . . . 93
6.2 Accélération de la centrale inertielle . . . . . . . 95
6.2.1 Comparaison des courbes . . . . . . . . . . . . . 95
6.2.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales 96
6.3 Vitesse angulaire du buste . . . . . . . . . . . . . 99
6.3.1 Comparaison des courbes . . . . . . . . . . . . . 100
6.3.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales 101
6.4 Angle d’inclinaison du buste . . . . . . . . . . . . 103
6.4.1 Comparaison des courbes . . . . . . . . . . . . . 104
6.4.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales 105
6.5 Vitesse du centre de masse du buste . . . . . . . 107
6.5.1 Comparaison des courbes . . . . . . . . . . . . . 108
6.5.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales 110
6.6 Énergie cinétique du buste . . . . . . . . . . . . . 113
6.6.1 Comparaisons des courbes . . . . . . . . . . . . . 113
6.6.2 Comparaison des valeurs moyennes et maximales 114
91
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
92
6.1 Durée du lever de chaise
93
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
entre −0,03 s et 0,08 s selon le rythme demandé. Malgré une bonne corréla-
tion avec le système Vicon, le biais augmente avec la durée. Ces résultats
sont en accord avec les conclusions de Janssen et al. [110] qui constatent la
présence d’un biais proportionnel. Cependant, dans cette étude, les auteurs
n’exploitaient que l’accéléromètre pour estimer tb et tf . L’intégration de
l’information d’orientation via les quaternions permet de diminuer le biais
pour des durées élevées.
Bien que la mesure de la durée du lever de chaise se fasse avec une in-
certitude assez importante, notamment à rythme lent, la figure 6.2 laisse
supposer une bonne capacité à distinguer les différents rythmes à l’aide de
la centrale inertielle. Pour autant, l’analyse des capacités physiques lors du
lever de chaise par la seule mesure du temps de lever avec une centrale
inertielle ne semble pas suffisamment précise du fait des erreurs de mesure
qui peuvent atteindre environ 50 % de la durée du lever. Ce constat ren-
force l’idée de s’appuyer sur l’association du temps de lever avec d’autres
paramètres pertinents.
94
6.2 Accélération de la centrale inertielle
95
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
Rythme élevé
aC∈c/0
Moyenne (écart-type) r nRMSE (%)
Rythme lent 0,94 (0,06) 6,78 (3,46)
Rythme normal 0,98 (0,03) 4,53 (2,55)
Rythme élevé 0,98 (0,03) 3,47 (1,93)
96
6.2 Accélération de la centrale inertielle
97
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
Pour finir, bien que les résultats montrent des écarts entre les systèmes,
la centrale inertielle semble adaptée pour mesurer l’accélération lors de la
transition assis / debout. Par la suite, il pourra être intéressant de distinguer
l’accélération dans le plan horizontal, majoritaire lors de la phase de flexion
et l’accélération verticale, majoritaire lors de la phase de verticalisation.
98
6.3 Vitesse angulaire du buste
99
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
Rythme élevé
100
6.3 Vitesse angulaire du buste
ωb/0
Moyenne (écart-type) r nRMSE (%)
Rythme lent 0,93 (0,09) 9,93 (6,36)
Rythme normal 0,96 (0,07) 8,29 (3,91)
Rythme élevé 0,88 (0,10) 9,64 (3,97)
101
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
102
6.4 Angle d’inclinaison du buste
103
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
Rythme élevé
104
6.4 Angle d’inclinaison du buste
θb
Moyenne (écart-type) r nRMSE (%)
Rythme lent 0,98 (0,04) 12,22 (9,42)
Rythme normal 0,98 (0,02) 13,58 (8,89)
Rythme élevé 0,96 (0,04) 18,50 (9,75)
105
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
106
6.5 Vitesse du centre de masse du buste
107
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
108
6.5 Vitesse du centre de masse du buste
Rythme élevé
vGb ∈b/0
Moyenne (écart-type) r nRMSE (%)
Rythme lent 0,98 (0,03) 7,94 (4,15)
Rythme normal 0,99 (0,02) 4,97 (2,25)
Rythme élevé 0,99 (0,01) 3,75 (1,46)
109
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
110
6.5 Vitesse du centre de masse du buste
111
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
112
6.6 Énergie cinétique du buste
Rythme élevé
113
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
d’énergie du torse peuvent être estimées avec une centrale inertielle. Les
corrélations sont supérieures à 0,97 et les nRMSE inférieures à 9 % quel que
soit le rythme demandé.
D’autre part, la composante rotationnelle de l’énergie cinétique lors du
lever de chaise peut être raisonnablement négligée. En effet, pour l’ensemble
des sujets à rythme lent, l’énergie cinétique de translation du buste repré-
sente 92, 1 ± 2, 1 % de l’énergie cinétique totale du buste. Ce ratio monte à
94, 4 ± 1, 6 % à rythme normal et à 96, 7 ± 1, 7 % à rythme élevé.
Ec
Moyenne (écart-type) r nRMSE (%)
Rythme lent 0,97 (0,04) 8,45 (5,36)
Rythme normal 0,98 (0,03) 4,94 (2,71)
Rythme élevé 0,99 (0,01) 3,78 (1,79)
114
6.6 Énergie cinétique du buste
115
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
116
6.6 Énergie cinétique du buste
117
Chapitre 6. Validation de la mesure des données par centrale inertielle
118
Bilan
119
lors du lever de chaise ont été validées par comparaison avec une techno-
logie de capture du mouvement de référence, il convient d’analyser leurs
évolutions avec l’âge et la diminution des capacités physiques. Pour cela,
dans la prochaine partie, plusieurs populations seront étudiées du point de
vue de leur capacités motrices lors du lever de chaise par quantification des
paramètres cinématiques et énergétiques extraits de la centrale.
120
Quatrième partie
121
Chapitre 7
Comparaison des paramètres
cinématiques et énergétiques mesurés
lors du lever de chaise pour des
populations jeunes, âgés et fragiles
Sommaire
7.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
7.2 Matériels et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . 125
7.2.1 Participants à l’étude . . . . . . . . . . . . . . . 125
7.2.2 Protocole expérimental . . . . . . . . . . . . . . . 126
7.2.3 Traitement des données : paramètres considérés
et analyses statistiques . . . . . . . . . . . . . . . 127
7.3 Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . 130
7.3.1 Durée de la transition assis / debout . . . . . . . 132
7.3.2 Angle d’inclinaison du buste . . . . . . . . . . . . 134
7.3.3 Accélérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
7.3.4 Vitesse de rotation du buste . . . . . . . . . . . . 135
7.3.5 Vitesse de translation du centre de masse du buste136
7.3.6 Énergie cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
7.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
123
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
7.1 Contexte
La transition assis / debout est l’une des tâches courantes les plus fré-
quament réalisées [113]. Le passage d’une posture assise à une posture droite
requiert une coordination optimale, un bon équilibre et suffisamment de
force et de puissance musculaire [26]. Ces capacités physiques diminuent
avec l’âge [114]. En effet, la mobilité se réduit à cause d’affections, de trau-
matismes ou de déconditionnements progressifs (sarcopénie, ostéoporose no-
tamment). La transition assis / debout est souvent utilisée pour suivre les
séniors et évaluer leurs performances physiques [115]. En pratique, l’évalua-
tion clinique du lever de chaise se base sur la description qualitative des
modifications de la stratégie motrice [116]. La durée de la tâche est égale-
ment utilisée comme descripteur de la performance [22][26].
Le développement récent des capteurs magnéto-inertiels a permis de
nouvelles opportunités pour la mesure clinique des performances de lever
de chaise [117][118][26][119]. Par exemple, des quantifications du lever de
chaise issues de données de centrales inertielles ont déjà été investiguées
pour diagnostiquer la fragilité [120] ou les risques de chutes [117][119]. Ce-
pendant, ces études se focalisent sur des populations dont les pathologies
sont déjà diagnostiquées. D’autre part, dans le cadre de populations vieillis-
santes, les effets de la perte de tonus musculaire ou encore de la sédentarité
doivent être monitorés pour identifier les premiers signes afin de prévenir la
pathologie. Ces spécifications nécessitent un outil et un protocole simple et
précis.
L’utilisation de centrales inertielles durant le lever de chaise a été démon-
trée comme étant pertinente [26]. Les résultats montrent une augmentation
de la durée de la transition et une diminution de la vitesse de flexion du
buste et du coefficient de variation [121]. Cependant, peu de paramètres
rendent compte de la morphologie du sujet dans la performance [122][123].
Le but de ce chapitre est d’analyser la cinématique et l’énergétique à travers
un maximum de paramètres extraits d’une centrale inertielle positionnée sur
le buste et ainsi déterminer les paramètres influencés par l’âge et la fragilité.
124
7.2 Matériels et méthodes
Soixante-quatorze volontaires ont participé à cette étude. Ils ont été divi-
sés en trois groupes : jeunes sains (JS), âgés sains (AS) et âgés fragiles (AF).
Pour être éligible, les sujets jeunes sains devaient avoir moins de trente ans et
déclarer ne pas avoir de pathologies qui pourraient affecter les performances
fonctionnelles. Les sujets âgés sains devaient avoir plus de soixante-cinq ans
et être déclarés asymptomatiques après examen par un médecin. Cette étude
inclue également onze sujets âgés fragiles de l’hôpital gériatrique de Charles
Foix localisé à Ivry-sur-Seine. La fragilité est un syndrome physiologique
caractérisé par une réduction des réserves et de la résistance aux facteurs
stressants, qui résulte d’un déclin cumulatif de multiples systèmes physio-
logiques et qui cause une vulnérabilité aux effets nocifs [19]. À ce titre, la
fragilité permet de définir une population à haut risque de chute, de déclin
fonctionnel, d’entrée en institution spécialisée et de décès [19]. Les sujets
fragiles devaient être âgés de plus de soixante-cinq ans et avoir un degré de
fragilité supérieur à cinq d’après l’index Rockwood [12]. L’échelle de fragi-
lité de Rockwood est donnée dans le tableau 7.2. L’âge, la taille, le poids et
l’indice de masse corporelle (IMC) moyens pour les différents groupes sont
présentés dans le tableau 7.1.
125
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
Niveau État de santé
1 En forme : actif, énergique, motivé. Ces personnes ont une acti-
vité régulière et sont en meilleur forme que les autres individus
de leur âge
2 En santé : sans maladie active mais en moins bonne forme que
la catégorie 1
3 Traité pour une maladie chronique. Les symptômes sont bien
contrôlés
4 En apparence vulnérable : indépendant mais ces personnes ont
les symptômes d’une maladie active
5 Légèrement fragile : avec une dépendance limitée pour les ac-
tivités instrumentales
6 Modérément fragile : ces personnes ont besoin d’aide à la fois
pour les activités instrumentales et pour les gestes de la vie
quotidienne
7 Sévèrement fragile : complètement dépendant pour les activités
de vie quotidienne ou en fin de vie
Tous les volontaires ont donné leur consentement avisé et éclairé pour
les expérimentations. Le protocole a été approuvé par le comité éthique de
protection des personnes de Nord-Ouest II (numéro 2016-A00534-47) et par
le comité éthique d’ı̂le de France VI en 2016.
126
7.2 Matériels et méthodes
𝐤𝐛
𝐢𝐜
ℛb
CJC
𝐢𝐛 ℛc
𝐣𝐛
𝐶
𝐣𝐜
𝐤𝐜
𝐤𝟎
𝐠
ℛ0
𝑂 𝐣𝟎
𝐢𝟎
127
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
à chaque instant t, les informations suivantes :
– tb et tf : instants de début et de fin de la transition assis / debout,
respectivement ;
– θb : angle d’inclinaison du buste ;
(0)
– aC∈c/0 : vecteur de l’accélération du centre de la centrale appartenant
à la centrale par rapport à R0 , exprimé dans B0 ;
– aC∈c/0 : norme de l’accélération du centre de la centrale appartenant
à la centrale par rapport à R0 ;
(0)
– ω b/0 : vecteur de la vitesse angulaire du buste par rapport à R0 , ex-
primé dans B0 ;
– ωb/0 : norme de la vitesse angulaire du buste par rapport à R0 ;
– vGb ∈b/0 : norme de la vitesse de translation du centre de masse du
buste par rapport à R0 ;
– Ec : énergie cinétique du buste assimilée à sa partie translationnelle.
À partir de ces données, il est possible d’extraire des paramètres repré-
sentatifs de la cinématique et de l’énergétique de la personne. Ainsi, pour
chaque sujet, quinze paramètres ont été calculés. Ces paramètres sont :
– T : durée de la transition assis / debout définie par :
T = tf − tb (7.1)
(0)
maxAz = max |aC∈c/0 .k0 | (7.6)
tb ≤t≤tf
128
7.2 Matériels et méthodes
r !
2 2
(0) (0)
maxAxy = max aC∈c/0 .i0 + aC∈c/0 .j0 (7.8)
tb ≤t≤tf
129
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
7.3 Résultats et discussion
Les résultats pour chaque paramètre sont représentés dans les diagrammes
boites de la figure 7.2. Sur chaque diagramme, une « * » représente une dif-
férence significative entre deux populations alors que « NS » signifie que
l’évolution est non significative.
Les moyennes et les écart-types (entre parenthèses) des résultats pour
les 15 paramètres pour chaque groupe sont détaillés dans le tableau 7.3. Les
valeurs p des tests de Mann-Whitney sont également données.
130
7.3 Résultats et discussion
131
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
132
7.3 Résultats et discussion
133
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
7.3.2 Angle d’inclinaison du buste
Les résultats montrent que l’angle d’inclinaison (Incl) n’évolue pas si-
gnificativement avec l’âge mais augmente significativement avec la fragilité.
Cependant, la gamme de valeurs est large chez les sujets fragiles (écart-type
de 20, 70˚).
L’étude par caméras optoélectroniques de Hurley montre également que
l’âge n’influence pas l’angle d’inclinaison [29]. Cependant, elle met en avant
la forte influence de la hauteur d’assise. De ce fait, il ressort l’importance
de choisir une hauteur de chaise fixe pour l’ensemble des sujets participants
(dans le cas de cette étude, la hauteur est de 45 cm).
Pour les sujets fragiles, la stratégie de lever implique d’amener le centre
de gravité au dessus du futur polygone de sustentation avant le décolle-
ment des fesses. Cela entraine ainsi une flexion importante du tronc [10]. Ce
raisonnement est en accord avec les résultats obtenus. Cependant, les patho-
logies gériatriques pouvant s’ajouter à la fragilité peuvent avoir un impact
sur l’angle de flexion. Par exemple, un sujet parkinsonien aurait un angle
de flexion probablement plus faible car un des symptômes de la maladie
est un raidissement des membres qui diminue les amplitudes de mouvement
réalisables.
7.3.3 Accélérations
L’accélération a été analysée dans cette étude suivant quatre compo-
santes : l’accélération globale, l’accélération verticale, l’accélération dans le
plan horizontal et l’aire sous l’accélération médio-latérale. Bien que ces der-
nières soient fortement liées entre elles, elles offrent la possibilité de distin-
guer les performances en terme d’accélération suivant les différentes phases
du mouvement. En effet, l’accélération globale tient compte de tout le mou-
vement mais l’accélération dans le plan horizontal rendra compte principa-
lement de la phase de flexion (étapes 1 et 2 du processus de Schenkmann et
al. [8]) alors que l’accélération verticale rendra compte essentiellement de la
phase de verticalisation (étapes 3 et 4). L’aire sous la courbe de l’accélération
médio-latérale donne une information sur la quantité de mouvement hors
plan dans la direction médio-latérale et donc quantifie la stabilité spatiale
lors du mouvement.
Les résultats montrent que la moyenne de la norme de l’accélération di-
minue significativement chez les sujets fragiles par rapport aux sujets âgés
sains. Cependant, cette moyenne diminue mais de manière non-significative
pour les sujets âgés sains par rapport aux sujets jeunes sains. (valeur-p =
134
7.3 Résultats et discussion
135
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
Les résultats montrent que la valeur moyenne diminue significativement
entre âgés sains et âgés fragiles alors que la valeur maximale diminue signi-
ficativement entre jeunes sains et âgés fragiles. Les résultats sur la vitesse
angulaire maximale sont tout de même à tempérer car le test ne montre
pas d’évolution significative entre les groupes jeunes sains et âgé sains. Ces
résultats sont en accord avec l’étude de Van Lummel et al. qui ont montré
une diminution de la vitesse angulaire de flexion lors du test de levers de
chaise répétés cinq fois chez les sujets âgés [121].
136
7.4 Conclusion
Cependant, Cameron et al. ont montré que l’énergie cinétique moyenne di-
minue significativement chez les sujets atteints d’un AVC et ayant eu une
hémiparésie [111].
7.4 Conclusion
Dans cette étude, on remarque que les paramètres utilisés pour quantifier
la transition assis / debout d’un point de vue cinématique et énergétique
montrent des hétérogénéités concernant l’influence de l’âge et de la fragilité.
Par exemple, la valeur maximale de la vitesse du centre de masse du buste
(maxV G) est le seul paramètre qui est significativement influencé par l’âge
et la fragilité. Cependant, les paramètres basés sur des valeurs maximales
ont une forte tendance à diminuer pour les sujets âgés (influence de l’âge)
alors que les paramètres basés sur des valeurs moyennes lors du mouvement
ont une forte tendance à diminuer pour les sujets fragiles (influence de la
fragilité).
Cette étude a aussi des limitations. Le calcul des paramètres requière
la détermination de tb et tf . Dans la littérature, de nombreuses méthodes
sont proposées pour détecter le mouvement avec une centrale inertielle sans
consensus [126] [130]. Dans cette étude, l’algorithme de détection se base
sur un seuillage des quaternions d’orientation et de l’accélération verticale.
De plus, les paramètres basés sur des valeurs maximales sont souvent plus
dispersés (écart-type important) que ceux basés sur des valeurs moyennes.
En effet, ceux-ci sont focalisés sur un instant spécifique et par conséquent,
ils sont plus sujets aux erreurs des capteurs. Pour finir, la force musculaire
et l’activation ne sont pas évaluées. Or, elles pourraient constituer des in-
formations utiles dans un objectif de quantification des capacités motrices.
Finalement, l’influence de l’âge et de la fragilité sur le mouvement à
travers différents paramètres cinématiques et cinétiques a été démontrée.
Malheureusement, l’analyse de chaque paramètre pris individuellement ne
semble pas rendre compte à lui seul de la bonne capacité physique de l’in-
dividu (voir figure 7.2). De plus, une interprétation multi-factorielle peut
s’avérer longue et complexe. Par conséquent, il semble pertinent de propo-
ser la mise en place d’un paramètre composite (sous la forme d’un score)
capable de rendre compte de la capacité physique de la personne.
137
Chapitre 7. Comparaison des paramètres cinématiques et énergétiques
mesurés lors du lever de chaise pour des populations jeunes, âgés et fragiles
138
Chapitre 8
Développement d’un score optimisé
pour quantifier les capacités physiques
lors du lever de chaise
Sommaire
8.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
8.2 Méthode de calcul des scores et optimisation . . 140
8.2.1 Score de vieillissement : AgingScore . . . . . . . 140
8.2.2 Score de fragilité : F railtyScore . . . . . . . . . 146
8.3 Stratégie du lever de chaise . . . . . . . . . . . . 146
8.4 Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . 147
8.4.1 Performances de classification des paramètres . . 147
8.4.2 Sélection des paramètres optimisant les perfor-
mances des scores . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
8.4.3 Calculs pratiques des scores . . . . . . . . . . . . 151
8.4.4 Analyse de la stratégie de lever . . . . . . . . . . 153
8.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
8.1 Contexte
Dans le chapitre précédent, il a été montré que la cinématique et l’éner-
gétique évoluent en fonction de l’âge et de la fragilité lors du lever de chaise.
Les mesures, réalisées à l’aide d’une centrale inertielle fixée sur le buste ont
également montré les limites d’un analyse mono-paramètre et la complexité
139
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
d’une lecture multi-paramètrique. C’est pourquoi la mise en place d’un score
composite basé sur les paramètres cinématiques et énergétiques les plus per-
formants semble justifiée.
Dans ce chapitre, l’objectif est de mettre en place deux scores optimisés
capable de décrire l’influence de l’âge et de la fragilité sur les capacités
physiques. Par la suite, l’ensemble des paramètres utiles aux calculs des
scores seront retenus de sorte à mettre en place un outil de visualisation
simple et rapide de la stratégie motrice de l’individu lors de la transition
assis / debout.
140
8.2 Méthode de calcul des scores et optimisation
Sensitivité
1-spécificité 1-spécificité
141
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
x1,s
x2,s
x0s =
..
(8.2)
.
xa−1,s
xa,s
Ensuite, les sujets âgés et jeunes sains (JS et AS) sont répartis aléatoire-
ment en sous-groupes d’entrainement (e) et de test (t) de taille égale : JSe ,
ASe , JSt , ASt . Les matrices regroupant l’ensemble des résultats des sujets
d’entrainements et de tests sont notées Me et Mt , respectivement. Me est
composée de a lignes et b N2 c colonnes et Mt est composée de a lignes et
b N2−1 c + 1 colonnes. b·c représente la fonction partie entière. Les matrices
de données Me et Mt sont ensuite normalisées :
m1,b N c −m̄b N c
m1,1 −m̄1
σ(m1 )
··· 2 2
σ mb N c
2
Me = ...
st ... .. (8.3)
.
ma,1 −m̄1 ma,b N c −m̄b N c
··· 2 2
σ(m1 )
σ mb N c
2
−n̄
n
−1 c+1
1,b N 2 −1 c+1
b N2
n1,1 −n̄1
σ(n1 ) ···
σ n −1 c+1
b N2
. .. ..
Mst
t = ..
. .
(8.4)
na,1 −n̄1 n N −1 −n̄ N −1
a,b 2 c+1 b 2 c+1
σ(n1 )
···
σ n −1 c+1
b N2
142
8.2 Méthode de calcul des scores et optimisation
M̃e = Mst
e .We (8.5)
We est une matrice carrée de dimension a dont le coefficient de la ligne
i et de la colonne j est noté wi,j .
La première colonne de M̃e , notée m̃1 , est la première composante prin-
cipale :
m̃1,1
m̃2,1
..
m̃1 = . (8.6)
m̃b N2 c−1,1
m̃b N c,1
2
m̃k,1 = mst st
k,1 .w1,1 + · · · + mk,a .wa,1 (8.7)
Xa
= mst k,i .wi,1 (8.8)
i=1
où mst
i,j représente la composante de ligne i et de colonne j de la matrice
normalisée des données d’entrainement Mst e .
Les coefficients (w1,1 , w2,1 , · · · , wa−1,1 , wa,1 ) peuvent être vus comme les
poids qui vont permettre de pondérer chaque paramètre pour le calcul du
score chez les sujets du groupe de test. Ainsi, il est possible de calculer un
score temporaire pour un sujet quelconque l du groupe de test (1 ≤ l ≤
b N2−1 + 1c). Ce score temporaire est noté AgingScoret,a,l et se calcule par :
a
X
AgingScoret,a,l = nst
l,i .wi,1 (8.9)
i=1
143
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
où nst
i,j représente la composante de ligne i et de colonne j de la matrice
normalisée des données de test Mst
t .
AgingScoret,a = AgingScoret,a,1 , · · · , AgingScoret,a,b N −1 +1c (8.10)
2
AgingScoret,a est utilisé pour classifier les sujets jeunes des sujets âgés
sains du groupe test. La performance de cette classification est mesurée à
l’aide de l’aire sous la courbe ROC, notée AU Ct,a .
Le processus de randomisation aléatoire en sous-groupes de test et d’en-
trainement est réalisé 1000 fois (t ∈ [1; 1000]). Pour chaque itération, une
nouvelle analyse en composante principale est calculée et par conséquent,
un nouveau vecteur de scores de vieillissement temporaires est calculé dont
la performance en terme de classification jeunes / âgés sains est AU Ct,a . La
valeur moyenne des performances AU Ct,a est prise en compte et est notée
AU Ca :
144
8.2 Méthode de calcul des scores et optimisation
Randomisation en groupes
d entrainement et de test
Pour t=1:1000
Analyse en composante
principale
AgingScoret,a
AUCt,a
AUCa=moy(AUCt,a)
t
A=argmax(AUCa)
a
145
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
8.2.2 Score de fragilité : F railtyScore
P2
r= (8.14)
4.π.A
avec :
– P : périmètre du polygone formé par la figure radar associée au sujet ;
– A : aire du polygone formé par la figure radar associée au sujet.
La significativité de l’évolution du rapport de circularité entre groupes
a été quantifiée avec un test de Mann-Whitney. Le niveau de significativité
est fixé à 0,01.
146
8.4 Résultats et discussion
Ces résultats sont en accord avec les analyses du chapitre 7 : les para-
mètres basés sur des valeurs maximales sont plus performants que les autres
pour différencier les personnes jeunes des personnes âgés saines. À contrario,
les paramètres basés sur des valeurs moyennes sont plus performants (avec
la durée du lever T ) pour classifier les individus fragiles des individus âgés
147
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
sains. Ce résultat peut s’expliquer par une réduction des capacités muscu-
laires et tendineuses des membres inférieurs. En effet, le lien entre la force
musculaire et la performance lors du lever de chaise est déjà démontré [136].
Le déficit de force musculaire chez les sujets âgés sains peut entrainer une
sollicitation musculaire plus importante [137].
148
8.4 Résultats et discussion
AgingScore
0.85
0.8
AUCa
0.75
0.7
0.65
0.6
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
FrailtyScore
1
0.95
0.9
AUCaf
0.85
0.8
0.75
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
af
149
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
sains, la valeur moyenne de l’aire sous la courbe est de 0,776 avec un écart-
type de 0,0639. En ce qui concerne la classification des sujets fragiles par
rapport aux sujets âgés sains, l’air sous la courbe moyenne est de 0,973 avec
un écart-type de 0,0259.
Le score composite proposé pour catégoriser le vieillissement est plus
performant que le meilleur paramètre pris individuellement. Cette amélio-
ration est significative d’après un test de Mann-Whitney non paramétrique
(valeur-p ≤ 10−5 ). De manière analogue, le score proposé pour catégori-
ser les sujets fragiles est significativement plus performant que le meilleur
paramètre pris seul (valeur-p ≤ 10−5 ).
Van Lummel propose également un score pour quantifier le lever de
chaise répété cinq fois [138]. Sa méthode est basée sur une analyse factorielle
exploratoire de 24 paramètres de trois types différents : durées, cinématiques
et coefficients de variation. Cependant, la puissance de discrimination entre
jeunes et âgés sains n’a pas été analysée. L’étude proposée ici confirme
et démontre la pertinence de cette approche. En effet, l’âge influence la
performance de la transition assis / debout.
AgingScore
150
8.4 Résultats et discussion
FrailtyScore
151
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
F railtyScore
Paramètres
AgingScore
(F = 7) Poids
Paramètres
mVG 0,414
(A = 5) Poids
mEc 0,403
maxAcc 0,487
mAz 0,416
maxAz 0,471
T -0,316
maxAxy 0,424
maxEc 0,385
maxVG 0,442
mAcc 0,412
maxOmega 0,408
AUCml -0,275
Tableau 8.3 – Poids de chaque
Tableau 8.4 – Poids de chaque
paramètre pour le calcul du
paramètre pour le calcul du
AgingScore d’un nouveau sujet
F railtyScore d’un nouveau su-
jet
Dans les tableaux précédents, lorsqu’un poids est positif, cela signifie
que le paramètre impact positivement le score et inversement pour un poids
négatif. Ainsi, le AgingScore est impacté positivement lorsque n’importe
lequel des paramètres augmente. Ce résultat est cohérent car plus l’individu
à une dynamique de mouvement élevé, plus les accélérations mesurées se-
ront importantes. Pour la fragilité, les paramètres T et AU Cml impactent
négativement le F railtyScore. La durée de lever T est logiquement plus
grande pour des sujets dont la santé se dégrade. AU Cml est lié à la quan-
tité de mouvement dans la direction médiolatérale. Là aussi, ce paramètre
augmente pour des sujets dont les capacités de stabilité diminuent. D’autre
part, plus la valeur absolue du poids est importante, plus le paramètre im-
pacte le score correspondant.
Après un calcul par somme pondérée des paramètres, les scores sont
normalisés entre 0 et 100 par rapport à la base de données existante. Un
nouveau sujet aura potentiellement un score en dehors de cette échelle.
Cependant, l’idée est de pouvoir enrichir la base de données et donc le
calcul du score grâce à chaque nouveau sujet.
Les sujets inclus dans cette étude peuvent être classés sur une échelle en
fonction de leurs scores (figures 8.7 et 8.8).
152
8.4 Résultats et discussion
Figure 8.7 – Positionnement des AgingScore des sujets jeunes et âgés sains
inclus dans l’étude sur une échelle allant de 0 à 100
Sur la figure 8.7, les sujets jeunes (croix rouges) sont regroupés principa-
lement à droite de l’échelle (AgingScore supérieur à 50) alors que les sujets
âgés sont principalement regroupés sur la gauche. Sur la figure suivante 8.8,
la démarcation entre sujets sains à droite et fragiles à gauche est plus évi-
dente (F railtyScore d’environ 40). Ce résultat graphique est cohérent avec
les résultats des aires sous les courbes ROC qui montrent une plus grande
performance du F railtyScore que du AgingScore.
153
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
jeunes et âgés sains [29]. Au contraire, la fragilité influence significativement
la stratégie de mouvement (valeur-p ≤ 0, 01).
La stratégie n’est pas modifiée pour un individu vieillissant mais les pa-
ramètres basés sur des valeurs maximales tendent à diminuer comme vu au
chapitre précédent. Ces diminutions pourraient traduire la perte de dyna-
misme de la personne du fait d’une diminution du nombre de fibres mus-
culaires ou encore de l’augmentation de la raideur tendineuse. Cependant,
ces sujets ne présentant pas de troubles de la mobilité particuliers, ils n’ont
pas eu à adapter leur mouvement pour se lever. À contrario, les sujets fra-
giles présentent des troubles plus ou moins forts de la mobilité et ont donc
dû adapter leur façon de se mouvoir jusqu’à une posture verticale, ce qui
explique une modification significative de la stratégie de lever.
Figure 8.9 – Médianes (lignes foncées), 1er et 3ème quartiles (limites infé-
rieure et supérieure des zones ombrées) des paramètres retenus pour chaque
groupe représentés dans une figure radar. Les données sont normalisées par
les valeurs médianes du groupe de jeunes sains
154
8.5 Conclusion
8.5 Conclusion
Cette étude propose deux scores quantitatifs (AgingScore et
F railtyScore) pour évaluer les déficits fonctionnels prématurés à l’aide
d’une centrale inertielle durant la transition assis / debout. Le protocole
est approprié pour les routines en clinique et pourrait aider les praticiens à
détecter des sujets avec des capacités physiques anormales et ainsi proposer
un suivi plus efficace.
Les deux scores sont calculés en utilisant la 1ère composante d’une ana-
lyse en composantes principales qui permet de regrouper plus de 74 % de
l’information utile. Les performances en terme de classification de ces scores
ont été quantifiées à l’aide d’une analyse ROC. Dans les deux cas, l’aire
sous la courbe ROC qui représente la performance de classification est plus
élevée avec les scores proposés qu’avec n’importe quel paramètre pris in-
dépendamment. L’augmentation du nombre de sujets (notamment fragiles)
pourra permettre d’augmenter la taille de la base de données et ainsi amélio-
rer la performance des scores. De plus, il pourrait être envisagé d’ajouter à
l’étude, l’information d’activité musculaire pour améliorer les performances
155
Chapitre 8. Développement d’un score optimisé pour quantifier les
capacités physiques lors du lever de chaise
de classification. Cette information complémentaire aurait tout de même
pour effet d’alourdir le protocole.
La quantification de la transition posturale assis / debout avec une cen-
trale inertielle fixée sur le buste permet de classifier les sujets selon deux
scores différents. Les analyses basées sur les douze paramètres les plus perti-
nents pour le calcul des scores permettent également de quantifier la straté-
gie de mouvement de lever. Les résultats indiquent que la stratégie de lever
est significativement modifiée par l’apparition des symptômes de la fragiltié
mais n’est pas impactée par l’âge.
156
Bilan
Dans cette partie, l’objectif était d’abord de montrer que les paramètres
cinématiques et énergétiques évalués lors du test de lever de chaise évo-
luent en fonction de l’âge et de la fragilité. Les résultats ont montré que les
paramètres influencés par l’âge sont essentiellement basés sur des valeurs
maximales alors que ceux influencés par la fragilité sont plutôt associés à
des valeurs moyennes. D’autre part, du fait de la précision de mesure et de
la complexité du mouvement étudié, il apparait plus pertinent de ne pas
se baser sur un seul paramètre pour quantifier la performance de la per-
sonne. En effet, aucun paramètre ne peut rendre compte totalement de la
performance tandis qu’une approche multi-dimensionnelle permet d’avoir
une vision plus complète.
Le second objectif a donc été de combiner les paramètres les plus perfor-
mants afin de construire deux scores : un score de vieillissement (AgingScore)
et un score de fragilité (F railtyScore). Le calcul de chaque score s’est fait
en se basant sur une analyse en composantes principales des paramètres. Le
nombre de paramètres choisi dans l’ACP a été optimisé de sorte à maxi-
miser la performance de classification ROC. Pour le AgingScore, les para-
mètres sélectionnés sont l’accélération globale maximale, l’accélération ver-
ticale maximale, l’accélération dans le plan horizontal maximale, la vitesse
du centre de masse du buste maximale et la vitesse de rotation du buste
maximale. Pour le F railtyScore, les paramètres retenus sont la vitesse du
centre de masse du buste moyenne, l’énergie cinétique du buste moyenne,
l’accélération verticale moyenne, la durée du lever, l’énergie cinétique du
buste maximale, l’accélération globale moyenne et l’aire sous la courbe de
l’accélération médio-latérale.
Les résultats montrent que l’utilisation des scores s’avère plus perfor-
mante en terme de classification que n’importe quel paramètre pris indivi-
157
duellement. Ainsi, à présent, le clinicien a la possibilité d’obtenir un score
objectif de vieillissement et de fragilité.
En outre, les paramètres utiles aux calculs des scores ont été regroupés
sur une figure radar dans le but de traduire la stratégie de la personne pour
se lever. Une analyse de circularité sur cette figure indique notamment que
l’âge ne semble pas influencer la stratégie mais diminue surtout le dyna-
misme alors que la fragilité modifie grandement l’approche pour se lever.
En effet, les personnes fragiles ont souvent des difficultés motrices qui les
obligent à adapter leur stratégie de mouvement.
Pour finir, le protocole proposé dans cette étude est simple à mettre
en œuvre car il nécessite environ cinq minutes. Celles-ci incluent les temps
d’explication à la personne, de positionnement de la centrale et de réalisation
de trois à cinq levers de chaise enregistrés. Cependant, les scores ne rendent
compte que du mouvement et il pourrait être intéressant de compléter le
protocole pour inclure l’activité musculaire, par exemple. D’autre part, il
semble pertinent d’enrichir la base de données existante afin d’améliorer les
calculs des scores.
158
Cinquième partie
159
Les capacités musculo-squelettiques sont directement liées au vieillisse-
ment en bonne santé. Ainsi, il est indispensable d’être capable de les estimer
rapidement et simplement dans le cadre d’une routine clinique. Cependant,
à l’heure actuelle il n’existe pas de protocole simple donnant un résultat
quantifié. Dans cette thèse, nous nous sommes concentrés sur la transition
posturale assis / debout qui est déjà utilisée en gériatrie et qui constitue un
mouvement de la vie courante qui devient de plus en plus difficile pour les
personnes dont les capacités physiques diminuent. La quantification de ce
mouvement a été proposée à l’aide d’une centrale inertielle fixée sur le buste.
Ce type de boitier est petit et bon marché, ce qui en fait un excellent candi-
dat pour les mesures ambulatoires non intrusives et en situation écologique.
Dans ce contexte, l’objectif de cette thèse était double.
Dans un premier temps, il a été nécessaire de valider les mesures de la
cinématique et de l’énergétique du mouvement à l’aide de la centrale lors
du lever de chaise. Cette validation s’est faite sur un panel de sujets jeunes
et sains en comparaison avec un système de capture du mouvement par
caméras Vicon. Les études décrivant le lever de chaise ont permis de définir
les paramètres à mesurer en priorité. Le temps pour réaliser le mouvement
est un élément clef qui est intrinsèquement lié à un geste optimisé donc à de
bonnes capacités physiques. L’accélération de la centrale permet de traduire
à la fois le dynamisme général du mouvement, le dynamisme lors des phases
1 et 2 lorsque la personne se penche en avant, et le dynamisme vertical
lors des phases 3 et 4 de verticalisation. La vitesse angulaire du buste et
l’angle d’inclinaison permettent de traduire la cinématique et la position
angulaire lors de l’étape de flexion. La vitesse du centre de masse du buste
traduit la cinématique de mouvement d’un point important lors du lever
puisque le buste est le segment le plus massif et le plus mobile lors du lever
de chaise. Enfin, l’énergie cinétique, qui tient compte de la morphologie du
sujet, montre la capacité de l’individu à produire un travail vertical mais
161
également sa capacité à garder l’équilibre.
L’accélération, la vitesse de rotation, la durée du mouvement ou encore
l’angle d’inclinaison sont souvent utilisés dans des études visant à quantifier
des tests gériatriques comme le lever de chaise ou le test timed-up and go.
Cependant, les mesures faites ne sont pas validées en amont à l’aide d’un sys-
tème de mesure de référence. Les résultats obtenus dans cette étude valident
cette possibilité. D’autre part, la vitesse du centre de masse et l’énergie ci-
nétique ne sont jamais prises en compte car complexe à obtenir. La méthode
d’estimation de la vitesse de la centrale est basée sur l’intégration de l’accé-
lération entre les instants de début et de fin du mouvement. Sans correction,
cette dernière présente une forte dérive très rapidement et est inexploitable.
Pour corriger cette dérive, nous avons fait deux hypothèses : la vitesse est
nulle après la fin du mouvement et la dérive est linéaire. Il est ainsi possible
de corriger l’intégration. Un modèle cinématique permet ensuite d’estimer
la vitesse du centre de masse du buste à partir de la vitesse de la centrale.
L’énergie cinétique est calculée via sa composante translationnelle à l’aide de
données anthropométriques de référence. Les résultats montrent la capacité
de la centrale pour mesurer ces deux paramètres. De plus, les résultats ont
montré que la composante translationnelle de l’énergie cinétique du buste
représente plus de 90 % de l’énergie cinétique totale du buste lors du lever
de chaise. Il est cependant à noter que les données anthropométriques utili-
sées sont valables pour une population jeune et non-pathologique. Ainsi, il
pourrait être intéressant d’adapter aux seniors le modèle proposé dans cette
thèse en s’appuyant, par exemple, sur les données anthropométriques de Ho
Hoang et al. [101]. Pour les sujets pathologiques, l’introduction d’un modèle
spécifique pour être intéressant via, par exemple, l’utilisation d’un scanner
3D à main.
Une fois les paramètres mesurés par la centrale validés, le second objec-
tif était de comparer différentes populations à travers la quantification du
lever de chaise. Outre un groupe de sujets jeunes sains, un groupe de sujets
âgés sains a été intégré à l’étude pour étudier l’effet de l’âge. Un groupe de
sujets âgés fragiles a également pris part à l’étude pour investiguer l’effet
de la fragilité. Les résultats ont montré que les paramètres basés sur des va-
leurs maximales (accélérations maximales, vitesses maximales, etc.) avaient
tendance à diminuer avec l’âge alors que les valeurs moyennes (accélérations
moyennes, vitesses moyennes, énergie cinétique moyenne, etc.) avaient ten-
dance à diminuer avec la fragilité. Les résultats ont aussi confirmé que la
durée du lever diminue avec la fragilité mais pas avec l’âge. Cependant, une
analyse multi-factorielle du lever de chaise quantifié reste complexe.
162
C’est pourquoi, nous avons proposé par la suite la mise en place de deux
scores composites. Le premier est un score de vieillissement (AgingScore) et
le second, un score de fragilité (F railtyScore). Chaque score a été construit
à l’aide d’une analyse en composantes principales. L’ACP est réalisée sur
un groupe d’entrainement et sa performance est mesurée sur un groupe
test. Le nombre de paramètres choisis pour participer à l’ACP est opti-
misé de sorte à maximiser la performance (aire sous la courbe ROC) du
score. Par cette approche, cinq paramètres ont été retenus pour le calcul
du AgingScore : l’accélération maximale (maxAcc), l’accélération verti-
cale maximale (maxAz), l’accélération dans le plan horizontal maximale
(maxAxy), la vitesse du centre de masse du buste maximale (maxV G) et
la vitesse de rotation du buste maximale (maxOmega). Sept paramètres ont
été retenus pour le F railtyScore : la vitesse du centre de masse moyenne
(mV G), l’énergie cinétique du buste moyenne (mEc), l’accélération verti-
cale moyenne (mAz), la durée de la transition (T ), l’énergie cinétique du
buste maximale (maxEc), l’accélération moyenne (mAcc) et l’aire sous la
courbe de l’accélération médio-latérale (AU Cml). Les résultats montrent
que, avec le processus d’optimisation, la performance de chaque score est
meilleure que celle de n’importe quel paramètre considéré indépendamment.
Le AgingScore a une AUC moyenne de 0,776 alors celle du F railtyScore
monte à 0,973.
La stratégie du lever a également été investiguée à travers une figure
radar. les résultats montrent une évolution significative de la stratégie pour
les sujets fragiles qui doivent adapter leur mouvement mais une modifica-
tion non-significative suivant l’âge. Les individus âgés sains n’ont pas eu à
modifier leur mouvement car n’ont pas de difficultés motrices spécifiques
alors que les individus fragiles présentent des troubles ambulatoires qui les
forcent à adapter leur stratégie de mouvement.
Cette étude montre la possibilité de proposer un protocole simple, ap-
plicable en routine clinique capable de rendre compte des paramètres de
mouvement lors de la transition assis / debout. Ce protocole est capable de
proposer un score et une analyse de la stratégie pour permettre de suivre l’in-
dividu. Cependant, l’étude ici propose deux score différents. Il pourrait être
intéressant de construire d’autres scores associés par exemple aux risques
de chute. Ensuite, seuls les mouvements de l’individu sont quantifiés. De ce
fait, l’activité musculaire n’est pas directement mesurée et pourrait consti-
tuer une aide à la mise en place de scores plus performants. L’augmentation
du nombre de sujets pourrait également permettre une amélioration des
performances des scores.
163
Pour finir, ici, il s’agit d’une étude rétrospective. Par la suite, il serait
intéressant de proposer une étude prospective de ce protocole pour, par
exemple, évaluer la possibilité de suivre l’individu au cours de sa vie. L’ob-
jectif, pour une personne donnée, est de pouvoir tracer l’évolution des capa-
cités physiques en fonction de l’âge afin d’anticiper efficacement les risques.
À terme, l’objectif serait d’obtenir un suivi personnalisé des capacités phy-
siques présenté par exemple comme sur la figure 8.11. L’idée est de tracer
l’évolution du score de vieillissement puis du score de fragilité à partir de
l’âge de 65 ans afin d’être en mesure d’anticiper les risques éventuels, pro-
poser des solutions adaptées et ainsi améliorer le bien-être et le bien-vieillir
des individus.
AgingScore 81 82 83
79
75 77 78
x x x
x x
x x
70
x
61
x 55
x
FrailtyScore 82
80 79
x 78
x x
x
164
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