P e Meunier
P e Meunier
houlomotrices
Paul-Emile Meunier
Par
Paul-Emile MEUNIER
« Contrôle collaboratif d’une ferme de génératrices houlomotrices »
Composition du Jury :
Présidente
Sandrine Aubrun-Sanches Professeur des universités, École Centrale de Nantes
Directeur de thèse
Alain H. Clément Ingénieur de recherche HDR, École Centrale de Nantes
Co-encadrant de thèse
Jean-Christophe Gilloteaux Ingénieur de recherche, École Centrale de Nantes
Contrôle collaboratif d’une ferme de
génératrices houlomotrices
Paul-Emile Meunier
Laboratoire de recherche en Hydrodynamique, Énergétique et
Environnement Atmosphérique
1 Introduction 1
1.1 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Production énergétique mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 La place de l’énergie houlomotrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Défis technologiques et scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Les concepts de machine houlomotrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Contrôle des point absorbers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.1 Power take-off et conversion d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.2 Nécessité des méthodes de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.3 Méthodes de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.3.1 Formes de contrôle résistif . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.5.3.2 Formes de contrôle réactif . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5.3.3 Contrôle adaptatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.5.3.4 Contrôle de ferme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.6 Les modèles d’interaction vague structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.6.1 Présentation des modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.6.2 Application au contrôle de ferme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.7 Méthodes de prévisions de la force d’excitation . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.8 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Bibliographie 175
2.1 Schéma représentatif d’un corps flottant dans un volume fluide pour la
démonstration de la théorie des écoulements potentiels. . . . . . . . . . . 34
2.2 Maillage du cylindre vertical utilisé pour illustrer la méthode de contrôle
collaboratif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.3 Étude de convergence des coefficients hydrodynamiques issus de la mé-
thode analytique pour un cylindre isolé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4 Comparaison des coefficients hydrodynamiques issus du code NEMOH et
de la méthode analytique pour une géométrie cylindrique. . . . . . . . . . 41
2.5 Identification du noyau de radiation pour 3 cylindres proches et de tailles
différentes en utilisant « Vectfit3 » avec 30 pôles. . . . . . . . . . . . . . . 46
viii Table des figures
4.1 Réponses impulsionnelles des efforts de radiation hrad (t) d’un groupe de
deux cylindres pilonnant séparés d’une distance d = 200m, en utilisant
des coefficients hydrodynamiques ayant pour discrétisation fréquentielle
dω = [0, 05; 0, 025; 0, 0125] rad/s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.2 Agrandissement des réponses impulsionnelles hradI,I (t) présentées dans la
figure 4.1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.3 Étude de convergence en discrétisation fréquentielle dω des coefficients
hydrodynamiques, pour un groupe de deux cylindres sans PTO, séparés
d’une distance d = 200m, en résonance dans une houle monochromatique
a = 1m et T = 7, 19s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
4.4 Étude de convergence en discrétisation fréquentielle dω des coefficients
hydrodynamiques, pour un groupe de deux cylindres sans PTO, séparés
d’une distance d = 200m, en résonance dans une houle polychromatique
Hs = 2m et Tp = 7, 19s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
4.5 Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, dans une houle monochromatique
a = 1m et T = 6s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.6 Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, en résonance dans une houle
monochromatique a = 1m et T = 7, 19s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.7 Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, dans une houle polychromatique
Hs = 2m et Tp = 7, 19s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
xii Table des figures
C.1 Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité pour un groupe de
deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle collaboratif. . . . . . . 193
C.2 Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité de corps proches
pour un groupe de deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle
collaboratif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
Liste des symboles
Acronymes
Symboles généraux
.̄ Moyenne
⃗n Vecteur normal
⃗
X Vecteur déplacement
dr Distance de dérive
g Constante gravitationnelle
h Hauteur du cylindre
xx Liste des symboles
j Nombre imaginaire
M Masse du corps
N Nombre de machines
p Pression
R Rayon du cylindre
Vϕ Vitesse de phase
z Profondeur
H Profondeur d’eau
Domaine temporel
Domaine fréquentiel
.∗ Conjuguée
F Transformée de Fourier
.̃ Optimal
BP T O Amortissement du PTO
k Nombre d’onde
Ks Raideur hydrostatique
xxii Liste des symboles
w Pulsation
Sommaire
1.1 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Production énergétique mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 La place de l’énergie houlomotrice . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Défis technologiques et scientifiques . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Les concepts de machine houlomotrice . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Contrôle des point absorbers . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.1 Power take-off et conversion d’énergie . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.2 Nécessité des méthodes de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.3 Méthodes de contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6 Les modèles d’interaction vague structure . . . . . . . . . . 26
1.6.1 Présentation des modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.6.2 Application au contrôle de ferme . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.7 Méthodes de prévisions de la force d’excitation . . . . . . . 29
1.8 Objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2 Introduction
1.1 Avant-propos
Au XIX° siècle, les travaux sur l’électricité permettent la création des machines élec-
triques et de son transport. Parallèlement, la construction du premier puits de pétrole
a lieu en 1859, et les progrès de la chimie permettent le raffinage du pétrole. Avec les
deux guerres mondiales vient la création de nouvelles techniques augmentant au passage
le facteur d’échelle de la production industrielle et donc de l’énergie nécessaire. Le XX°
siècle sera aussi la scène du développement de l’énergie nucléaire, avec la mise en service
de la première centrale en 1954. À la fin du XX° siècle, la consommation de masse se
généralise dans de nombreux pays et impose une demande en production et en énergie
toujours croissante.
1.1 Avant-propos 3
La diminution des réserves des énergies fossiles, les catastrophes naturelles liées à leurs
exploitations, et l’accélération des changements climatiques imposent de métamorpho-
ser le rapport de l’homme à l’énergie. Si le XIX° et le XX° siècle ont pu être le théâtre
d’une production intensive, et irresponsable face aux enjeux environnementaux, la prise
de conscience de la population et des gouvernements face à l’urgence de cette problé-
matique est de plus en plus marquée. Les efforts en ce sens tendent à être d’ampleur
internationale, avec la mise en place d’objectifs communs lors des conférences des par-
ties (COP). Cependant, l’urgence pourtant palpable de la situation environnementale
ne semble pas toujours faire face aux pressions économiques établies.
À ma fille, Emma.
4 Introduction
1.2 Contexte
Pour comprendre la place de l’énergie houlomotrice dans le contexte actuel, il est
tout d’abord nécessaire de rappeler l’évolution de la production énergétique mondiale et
du coût des différentes technologies de production d’énergie renouvelable au cours des
dernières années. Ensuite, après un bref historique de la technologie houlomotrice, le
potentiel énergétique de cette ressource est mis en avant et l’état actuel de la production
d’énergie houlomotrice est présenté.
28 000
24 000
20 000
16 000
12 000
8 000
4 000
0
1971 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Thermique fossile Nucléaire Hydro Renouvelable non-hydro
que la majorité d’entre elles est devenue plus rentable que la production d’énergie fossile.
On notera par exemple le coût de l’énergie photovoltaïque divisé par un facteur 3, 6 en
seulement 7 ans, ou encore la diminution de 20% du coût de l’éolien terrestre sur la
même période. De plus, si le coût des énergies renouvelables tend à baisser, celui des
énergies fossiles lui est à la hausse. Cette hausse est en partie due à l’accroissement de
la complexité de l’exploitation de ces ressources, elle même causée par la raréfaction des
sources d’énergie fossile.
Figure 1.2 – Coût actualisé de l’énergie (LCOE) par technologie de production d’énergie
renouvelable, pour l’année 2010 et 2017. Le diamètre de chaque cercle représente la taille
de chaque projet et son centre le coût du projet. Les lignes épaisses représentent le LCOE
moyen et pondéré des centrales misent en service pour chaque année (International
Renewable Energy Agency [78]).
d’extraire l’énergie d’un corps flottant en pilonnement animé par la houle (figure 1.3)
[70]. Il y est déjà fait état du grand potentiel énergétique de la houle, et de la prédictibilité
de cette ressource. De plus, les auteurs présentent déjà l’intérêt du dimensionnement du
corps flottant et de la contrainte appliquée au système sur le rendement de la machine.
Figure 1.3 – Extrait de la planche accompagnant le brevet de 1799 publié par Girard
père et fils [70].
Il faut ensuite attendre 1876 pour voir brevetée et construite la première machine uti-
lisant cette ressource. Il s’agit alors d’une bouée sifflante utilisée pour la signalisation
maritime, inventée par J.M. Courtenay (figure 1.4). Le système exploite le mouvement
d’une colonne d’eau oscillante permettant de mettre en pression un volume d’air, qui à
son tour actionne un sifflet de locomotive. Cette bouée est considérée comme l’ancêtre
des systèmes houlomoteur à colonne d’eau oscillante (OWC). En 1885, 34 de ces bouées
sont à flot [56].
Peu après le choc pétrolier de 1973, Salter publie un article dans Nature nommé « Wave
Power » [80], qui marque le début de l’ère moderne de l’énergie houlomotrice. Cet article
fondateur quantifie l’énergie récupérable dans cette ressource, met en évidence certaines
considérations à prendre en compte lors de l’élaboration de récupérateurs d’énergie des
vagues, et propose un design innovant qui gardera le nom de Salter’s Duck (figure 1.5).
À partir de cette période, les projets de recherche et industriels relatifs à l’énergie hou-
lomotrice se multiplient, et en 1980 plus de 1000 brevets avaient déjà été déposés [32].
Aujourd’hui, le nombre de brevets de machine houlomotrice est estimé à plus 3000 [84].
1.2 Contexte 7
Si l’énergie houlomotrice suscite tant d’intérêt, c’est que l’océan représente une immense
ressource énergétique. La puissance totale des vagues incidentes sur les côtes mondiales
est estimée à 2, 11 ± 0, 05 T W [49]. Cette valeur a été calculée à partir des données obte-
nues avec le code de calcul NOAA WaveWatch III [83], et en intégrant le flux d’énergie
de la houle le long d’une ligne située à 30 miles nautiques des côtes sur une période de 6
ans. Bien qu’il ne soit pas possible d’extraire la totalité de cette énergie, l’auteur de cette
évaluation de ressource présente une estimation de l’énergie récupérable en supposant
l’utilisation du système houlomoteur Pelamis sur l’ensemble des côtes. Il est alors estimé
8 Introduction
que dans cette configuration 4, 6% de la ressource houlomotrice peut être extraite, soit
une puissance moyenne de 96, 6 ± 1, 3 GW .
Au cours des dernières décennies, plusieurs sites d’essais ont vu le jour. On peut citer
notamment le site d’essai d’Aguçadoura au Portugal où le Pelamis a été testé totalisant
une puissance de 2, 25 M W , ou encore celui de Limpet (0, 5 M W ) et d’Orkney (0, 8M W )
en Écosse. Les machines houlomotrices testées sur ces sites ne sont à ce jour plus en ser-
vice, mais elles ont permis d’acquérir de précieuses données pour le développement de la
technologie houlomotrice. Par ailleurs, d’autres projets comme la centrale de Mutribuki
(0, 3 M W ) en Espagne sont encore en service. La liste des projets présentée ici est loin
d’être exhaustive. En effet, de nombreux autres projets d’envergures variées ont été mis
en place, ou sont prévus dans un futur proche. Aujourd’hui, aucune centrale de produc-
tion de grande échelle n’est en service, mais les annonces de plusieurs projets, comme
celui de Seabased au Ghana avec une centrale de 100 M W , sont encourageantes pour
l’avenir de la filière.
Les récupérateurs d’énergie des vagues sont conçus pour extraire au mieux l’énergie dans
des conditions de houle données. Ainsi, lorsque ces machines sont correctement dimen-
sionnées, elles présentent une forte réponse dynamique à la houle incidente. Ces systèmes
sont dimensionnés pour récupérer l’énergie dans des valeurs moyennes d’état de mer, or
1.3 Défis technologiques et scientifiques 9
Lors de la conception des ancrages d’un système houlomoteur, il convient d’évaluer fi-
nement la fatigue subie par les lignes d’ancrages et les câbles de raccordement au réseau
pour assurer leur résistance sur toute la durée d’exploitation de la ferme. Les phénomènes
de bio-encrassement peuvent avoir un impact sur les forces générées par les vagues et les
courants sur les éléments d’ancrages, ce qui rend cette analyse délicate. De plus, au-delà
de l’augmentation de la fatigue des éléments d’ancrage, le bio-encrassement peut aussi
impacter les performances des machines houloumotrices [87].
Une des approches permettant de réduire le coût de production de l’énergie des vagues
est d’augmenter le rendement des génératrices houlomotrices. Avec l’application de stra-
tégies de contrôle des machines houlomotrices, il est possible d’augmenter significati-
vement leur rendement. Ce point correspond à une des deux grandes motivations de
ce travail de thèse, à savoir le développement d’une stratégie de contrôle de systèmes
houlomoteurs. D’autre part, l’amélioration de la rentabilité des sites houlomoteurs vient
avec l’augmentation de la puissance globale des sites de productions. Les récupérateurs
d’énergie des vagues possèdent des dimensions optimisées pour les états de mer dans
lesquels ils évoluent. Pour augmenter la puissance de la ferme, il n’est donc pas toujours
possible d’augmenter la puissance de chaque unité. Il est alors nécessaire de concevoir
des fermes constituées de nombreuses machines [32]. Cette considération constitue la
deuxième motivation de ce travail de thèse : la prise en compte des différentes interac-
tions hydrodynamique entre les corps flottants dans la stratégie de contrôle, maximisant
ainsi la récupération d’énergie globale de la ferme.
Les systèmes à colonne d’eau oscillante (OWC) sont constitués d’une structure creuse
partiellement immergée contenant un volume d’air au-dessus de la surface libre. La
structure présente une ouverture sous-marine permettant à la pression induite par les
vagues incidentes de faire varier le niveau de la surface libre à l’intérieur de la colonne.
Les déplacements de la surface libre entrainent la compression du volume d’air qui est
alors turbiné pour convertir l’énergie mécanique en électricité.
12 Introduction
Les « point absorbers » sont des systèmes oscillants de dimension inférieure à celle de
la longueur d’onde dominante de la houle. Flottants ou immergés, ces systèmes peuvent
être déployés au large en eaux profondes et récupèrent l’énergie de la houle proche de la
surface libre dans toutes les directions. Dans le cas des « point absorbers », les systèmes
de conversion d’énergie sont variés et peuvent reposer sur des technologies hydrauliques,
pneumatiques, ou encore de conversion directe (direct-drive).
1.5 Contrôle des point absorbers 13
Le power take-off (PTO) est l’organe d’un point absorber permettant de convertir
l’énergie mécanique captée par le corps flottant en énergie électrique. En appliquant
une force au système houlomoteur, le mouvement relatif du corps par rapport à une
référence fixe ou mobile est converti en électricité (figure 1.11). L’énergie mécanique est
convertie à l’aide de différents systèmes comme les turbines hydrauliques, pneumatiques,
ou encore les génératrices électriques directement liées au mouvement du corps. Outre
la récupération d’énergie, le PTO permet aussi de modifier la dynamique du corps. De
cette façon, il est possible d’ajuster la fréquence de résonance du corps flottant pour
la faire correspondre à celle de la vague incidente et ainsi maximiser le rendement du
système houlomoteur. C’est donc au travers du PTO que la stratégie de contrôle est
appliquée à la machine houlomotrice.
PTO
Figure 1.11 – Schéma représentatif d’un power take-off sur un point absorber pilonnant.
r = 0, 262T 2
De plus, sur un site donné l’état de mer varie rapidement et il est alors nécessaire d’adap-
ter les machines à ces changements pour optimiser la récupération d’énergie [20]. Il est
possible de modifier la masse de la machine par exemple par l’ajout de ballasts, ou mo-
difier la raideur du PTO pour adapter la fréquence de résonance du corps à celle de la
période de pic de la houle Hs . Par ailleurs, les spectres de houles étant composés de
vagues de fréquences et de phases différentes, il est aussi possible de faire varier la force
du PTO pour adapter la dynamique du corps vague par vague. Le système houlomoteur
est alors en phase avec la pression induite par la houle sur le corps, ce qui permet d’at-
teindre l’optimum de récupération.
Par ailleurs, les fermes de génératrices houlomotrices qui seront déployées dans les années
qui viennent devront être composées d’un grand nombre de machines. Aujourd’hui, ces
machines sont conçues et optimisées individuellement sans tenir compte des interactions
qui apparaissent dans ce type de configuration. Les interactions hydrodynamiques entre
les différents corps flottants modifient le comportement optimal individuel de chaque
machine. L’impact des effets de groupe sur la récupération d’énergie et la dynamique
des corps a déjà fait l’objet de recherches dans différents laboratoires de recherche, dont le
LHEEA [6, 17, 60]. Pour maximiser la récupération des systèmes houlomoteurs dans une
configuration de ferme, il est nécessaire d’adapter leur comportement en tenant compte
des effets de groupe [19]. Lors de l’application d’un contrôle collectif dans une ferme
composée de corps proches, les travaux de Bacelli [11] ont montré une augmentation de
20% de la récupération d’énergie par rapport à un contrôle individuel.
Plus spécifiquement, les méthodes de contrôle ont pour objectif d’augmenter le rende-
ment de récupération des machines en modifiant la dynamique du corps, de telle sorte
que la vitesse du corps se trouve en phase avec la force d’excitation subie par celui-ci. La
récupération nette d’énergie est le plus souvent effectuée à l’aide d’une force résistive,
qui multipliée par la vitesse implique une puissance positive.
16 Introduction
Contrôle résistif
Quelle que soit la stratégie de contrôle utilisée, la récupération nette d’énergie passe
par un effort résistif. Ainsi, le contrôle purement résistif et invariant temporellement
constitue la forme la plus simple de stratégie de commande du PTO. La force du PTO
est obtenue par la multiplication de la vitesse et d’un amortissement défini pour maxi-
miser la récupération d’énergie :
Ce type de contrôle est une forme de commande rétroactive pure qui permet de contrôler
l’amplitude du corps, mais pas la phase de la vitesse. Dans une houle monochromatique,
la récupération maximale a lieu quand l’amortissement du PTO est égal à l’amortis-
sement du système, i.e. l’amortissement hydrodynamique. De plus, pour s’adapter aux
variations d’état de mer, l’amortissement du PTO peut être modifié au cours du temps
et est alors noté BP T O (t).
1.5 Contrôle des point absorbers 17
Latching
Le latching est une forme de contrôle résistif non linéaire. Un effort résistif est ap-
pliqué au PTO et le corps est retenu immobile lorsque sa vitesse est nulle. Il s’agit alors
de relâcher le corps à un instant donné de manière à mettre en phase la vitesse du corps
avec la force d’excitation subie par ce dernier. Lorsque le corps est relâché, la force tu
PTO s’exprime de façon similaire au contrôle résistif présenté précédemment :
L’une des difficultés de la mise en pratique d’un contrôle par latching réside dans la dé-
termination du temps auquel le corps doit être relâché et de la valeur de l’amortissement
du PTO pour maximiser la récupération d’énergie. Pour déterminer ces valeurs, il est
nécessaire de bénéficier d’une prévision de la force d’excitation, ce qui correspond alors
à une commande prédictive et implique donc la non-causalité de la stratégie de contrôle
[8].
Declutching
Résumé
Complexe-conjugué
du corps. La théorie du contrôle optimal est détaillée dans la section 3.1.2, et est choi-
sie comme point de départ de la stratégie de contrôle collaboratif développée dans ces
travaux de thèse.
MPC
La commande MPC (Model Predictive Control) est une stratégie de contrôle réac-
tive, prédictive et rétroactive basée sur l’optimisation d’une fonction coût ayant pour
but de maximiser la récupération d’énergie. Ce type de contrôle permet d’ajouter des
contraintes dans le problème d’optimisation pour obtenir la commande de la force du
PTO maximisant la récupération sans dépasser les limites d’amplitude, de vitesse, ou
de force définies à l’initialisation.
Pseudo spectral
Bang bang
Dans sa forme classique, cette forme de contrôle est prédictive. Cependant, comme
pour le contrôle phase amplitude, il est possible de simplifier les termes des efforts de
radiation pour obtenir une forme causale du contrôleur, ce qui entraine nécessairement
une diminution du rendement. D’autre part, une extension de cette stratégie de contrôle
consiste à utiliser la commande optimale durant les phases où le PTO est non saturé
pour augmenter le rendement de récupération [90].
Le contrôle phase amplitude est une forme rétroactive, donc causale, du contrôle
complexe-conjugué s’approchant de la résonance vague par vague. Les efforts de radiation
1.5 Contrôle des point absorbers 21
Commande LQ
La commande linéaire quadratique (LQ) est une forme de contrôle rétroactive pour
laquelle les paramètres du contrôleur sont obtenus par une optimisation hors ligne, et
permet de contrôler l’amplitude et la phase de la vitesse du corps. Le modèle du système
contrôlé est linéaire et la fonction coût optimisée est quadratique. Cette méthode utilise
un estimateur d’état hors ligne, et la commande en temps réel est obtenue en multipliant
les états estimés par la matrice de gain optimisée en amont. La commande LQ peut être
vue comme une approche rétroactive de la MPC, car la méthode d’optimisation de la
fonction coût est similaire pour les deux commandes.
Ce type de commande est causal, mais nécessite tout de même la connaissance du spectre
de houle. La matrice de gain de la commande est dépendante de l’état de mer et doit être
actualisée régulièrement pour maximiser le rendement. Par ailleurs, les faibles coûts de
calculs associés à cette méthode la rendent particulièrement adaptée au contrôle temps
réel [81].
Dans sa forme la plus simple, la commande LQ n’impose aucune contrainte sur la dyna-
mique du corps, mais il est possible d’en ajouter au prix de temps de calculs supérieurs.
De plus, il est possible d’ajouter les non-linéarités du modèle hydrodynamique et du
contrôleur pour améliorer les performances de cette stratégie de contrôle [73].
22 Introduction
Résumé
La commande réactive est plus versatile que la commande passive, car elle permet
d’augmenter ou diminuer la fréquence de résonance du corps pour maintenir le sys-
tème mécanique en résonance. L’optimum de récupération ne peut être atteint que par
une commande prédictive, mais les approximations rétroactives de ces commandes per-
mettent aussi d’excellents rendements. La réelle difficulté de ce type de contrôle reste la
mise en contrainte de la dynamique des corps pour respecter les hypothèses des modèles
utilisés et les contraintes technologiques.
Les modèles utilisés dans les méthodes de contrôle sont souvent simplifiés pour obte-
nir des temps de calcul compatibles avec l’application en temps réel. Outre la nécessité
de conserver un modèle linéaire pour conserver des temps de calcul réduits, il peut être
avantageux de capter le comportement non linéaire de l’hydrodynamique dans le but
améliorer les performances des contrôleurs.
Effets de ferme
Lors de la mise en place d’une ferme de génératrices houlomotrices, les effets de ferme
modifient la dynamique des corps et par conséquent la récupération d’énergie. Les phé-
nomènes de diffraction modifient le champ de vague incident lorsqu’il entre en contact
des machines du parc, et les mouvements des corps génèrent un champ de vague radié.
Contrairement aux éoliennes pour lesquelles les effets de parc ont un impact destructif
sur la récupération d’énergie, les effets de ferme d’une ferme de génératrice peuvent avoir
un impact constructif et ainsi augmenter le rendement global de la ferme. De façon à
quantifier l’impact de ces effets sur la récupération d’énergie, Budal [19] a introduit le
concept de facteur d’interaction. Le facteur d’interaction est défini comme le ratio de
l’énergie pouvant être récupérée par une ferme de WEC identiques à l’énergie pouvant
être récupérée par un nombre identique de machines isolées, i.e. n’étant pas affectées par
les effets de ferme.
À partir de cette définition, de nombreuses études ont été menées pour caractériser l’im-
pact de la configuration de la ferme ou des caractéristiques d’état de mer sur le facteur
d’interaction. McIver [67] présente une étude paramétrique d’une ferme de 5 corps alignés
sous l’effet du contrôle optimal dans une houle monochromatique. Il est alors montré
que le facteur d’interaction peut subir de fortes variations avec l’angle d’incidence de la
houle, mais que ces effets sont plus marqués dans le cas du pilonnement que dans celui
du cavalement. De plus, lors de l’ajout de contraintes sur la dynamique des corps, une
réduction des valeurs maximales et des variations du facteur d’interaction est observée.
Suite aux études centrées sur les houles régulières, Folley [39] analyse l’impact d’un
spectre de houle directionnel sur le facteur d’interaction. Il est alors montré que le fac-
teur d’interaction obtenu en utilisant un spectre de houle moyenné sur une année est
significativement réduit comparé à celui obtenu pour une houle monochromatique. De
plus, il est souligné que l’augmentation de la récupération de l’énergie par le contrôleur
24 Introduction
optimal n’est obtenue que grâce à l’augmentation de l’amplitude de chacun des WECs.
En outre, le facteur d’interaction est très sensible au contrôle et l’utilisation d’un contrôle
suboptimal en réduit fortement les valeurs. Cette sensibilité est liée à l’amplitude des
corps et la relation de phase entre les différents corps de la ferme permettant de générer
un motif de radiation assurant la maximisation de la récupération d’énergie.
En complément des études ciblant les fermes soumises au contrôleur optimal, Borgarino
[17] s’intéresse à l’impact de l’utilisation d’un PTO passif sur le facteur d’interaction
en utilisant un spectre directionnel de houle moyenné sur une année. Il apparait alors
que sur une année les effets constructifs et destructifs tendent à se compenser, et par
conséquent l’optimisation du positionnement des corps en vue de maximiser le facteur
d’interaction ne doit pas être une priorité lors de l’implantation de la ferme. De plus, la
valeur du PTO passif doit être choisie en utilisant le spectre annuel afin de maximiser
la récupération.
Enfin, les travaux de Wolgamot [85] ont ajouté la notion de fraction de puissance totale
pour évaluer l’impact des effets de ferme sur chacun des corps et pas uniquement sur
la puissance totale de la ferme. L’étude conduite pour des groupes de corps soumis au
contrôle optimal dans une mer régulière a montré que de fortes variations de puissance
entre chacun des corps de la ferme peuvent être observées. Dans certaines situations, la
fraction de puissance d’un corps du groupe peut même être négative. Le corps concerné
donne alors de l’énergie au champ de vague de façon à optimiser la récupération globale
de la ferme.
Méthodes de contrôle
effectuées dans le domaine fréquentiel. Pour une application temps réel, les méthodes de
contrôle doivent être appliquée en domaine temporel.
Dans le cadre des méthodes de contrôle de ferme basées sur un PTO passif, Justino
et Clément [60] ont montré que le contrôleur passif optimal peut être obtenu de façon
analytique en faisant correspondre l’amortissement du PTO au module de l’impédance
intrinsèque du système. La matrice d’amortissement optimale définie par Justino et Clé-
ment est par ailleurs diagonale, et donc ne tient pas compte des efforts de radiation
entre les corps de la ferme. Avec une approche similaire, Antonutti et Hearn [3] ont
utilisé une méthode numérique pour optimiser la matrice d’amortissement du PTO. De
manière générale, les méthodes de contrôle passif de ferme peuvent être regroupées en
deux groupes : les méthodes centrées sur l’optimisation individuelle des corps dans la
ferme, et celles considérant un PTO spécifique à chaque machine visant l’optimisation
de la récupération globale de la ferme [63].
Concernant les méthodes de contrôle réactif, les travaux de Bacelli [11] ont montré que
l’utilisation d’un contrôle tenant compte des interactions hydrodynamiques dans le cas
d’une stratégie de contrôle réactive et prédictive permet d’augmenter le rendement glo-
bal de ferme. Les interactions entre les différents corps de la ferme peuvent avoir un effet
constructif ou destructif. Les effets de ferme sont en partie dus aux efforts de radiation
entre les corps de la ferme. Or ces efforts étant liés à la vitesse des corps, le contrôle des
machines influe directement sur les effets de ferme. Il apparait donc possible de maximi-
ser le rendement global de la ferme en coordonnant le mouvement de chacun des corps.
Cependant, les résultats présentés dans cette étude n’ont été vérifiés que pour un groupe
de 3 machines.
La majorité des études traitant du contrôle de ferme n’ont été réalisées que sur un petit
nombre de corps (≤ 5). Les études ayant évalué des fermes de plus grandes ampleurs
n’ont traité que de l’application d’un contrôle causal résistif. Parmi ces études, Borgarino
[17] a évalué la production annuelle d’une ferme de 9 barges en cavalement et d’une autre
de 9 cylindres pilonnant, et Frabregas Flavia [38] s’est intéressé à l’optimisation d’un
WaveStar composé de 60 demi-sphères. Les travaux présentés dans ce manuscrit visent
à appliquer une stratégie de contrôle prédictif et réactif sur une ferme composée de
nombreux corps.
26 Introduction
Afin de limiter les erreurs liées à la linéarisation du modèle potentiel linéaire, diverses
extensions de la méthode ont été imaginées. Dans un premier temps, il est possible d’éva-
luer les efforts de Froude-Krylov non-linéaires à chaque pas de temps en intégrant les
pressions sur la surface mouillée instantanée du corps au lieu de considérer ces forces pour
un corps fixe. Cette extension non-linéaire, bien que non consistante avec la modélisation
linéaire des autres composantes de forces hydrodynamiques, apporte une amélioration
considérable du résultat avec une diminution significative des résultats d’amplitude et
1.6 Les modèles d’interaction vague structure 27
vitesse du corps. Dans un second temps, il est possible d’affiner l’évaluation des efforts de
radiation en effectuant le calcul des convolutions sur l’ensemble des points de la surface
mouillée du corps. Cette extension apporte par ailleurs une amélioration moins signifi-
cative [69].
Dans le cadre du modèle potentiel, le fluide est considéré comme non visqueux. Lors
de la mise en résonance des point-absorbers les efforts liés à la viscosité deviennent
non négligeables et il est possible de les ajouter à l’équation du mouvement. L’ajout de
la viscosité améliore significativement la qualité des résultats en domaine temporel, en
particulier pour les mouvements de grande amplitude [13]. Cette extension n’implique
pas de coûts de calculs important lors de la résolution du problème sauf pour le calcul
des coefficients d’efforts liés à la viscosité qui doit dans la plupart des cas être effectué
en amont à l’aide d’outils de simulations CFD (Computational Fluid Dynamic). Les
modèles de termes visqueux les plus couramment utilisés sont non linéaires mais il est
toutefois possible d’utiliser des termes linéarisés [11].
Pour modéliser les effets plus complexes tels que le déferlement ou la turbulence, il est
nécessaire d’utiliser des méthodes basées sur les équations de Navier-Stokes. On pourra
alors citer les méthodes RANS, LES, et DNS. Néanmoins ces méthodes présentent un
coût de calcul très important, voire prohibitif pour la simulation de ferme de génératrices
houlomotrices [65, 74], et en particulier pour l’évaluation de la production énergétique
annuelle pour différents états de mer ou l’incorporation du modèle dans un contrôleur
[40].
Les différents modèles présentés dans cette section ne constituent pas une liste exhaustive
des approches de modélisation de l’interaction vague structure mais vise à présenter les
différents niveaux d’approximation possibles mis en relation avec le temps de calcul
associé. Ces informations sont présentées de manière synthétique dans la figure 1.12.
28 Introduction
Précision DNS
LES
RANS
Weak-Scatterer
Extensions
nonlinéaires
Ajout de la
viscosité
Analytique
BEM
Temps CPU
Ecoulements Ecoulements Navier-Stokes
potentiels linéarisés potentiels
La méthode BEM (section 2.2.1) est la plus utilisée pour la modélisation des systèmes
houlomoteurs car elle permet d’obtenir la dynamique d’un système houlomoteur pour
un temps de calcul réduit. Néanmoins, cette méthode n’est utilisable que pour un faible
nombre de machines dans une ferme, car le temps de calcul évolue au carré du nombre
de machines. De plus, une fois les coefficients hydrodynamiques calculés à partir de la
méthode BEM, lors de simulation en domaine temporel les efforts de radiation impliquent
des temps de calculs importants qui évoluent eux aussi au carré du nombre de machines.
Toutefois, le calcul des efforts de radiation peut être identifié sous forme de matrice
d’état (section 2.5) pour diminuer le temps de calcul, mais la précision est alors réduite,
et la réduction du temps de calcul n’est pas toujours significative.
1.7 Méthodes de prévisions de la force d’excitation 29
En utilisant l’extension de la méthode BEM développée par Frabregas Flavia pour l’ob-
tention des coefficients hydrodynamiques, les travaux présentés dans ce manuscrit ont
pour but de développer et d’évaluer une stratégie de contrôle collaboratif réactive et
prédictive tenant compte des interactions hydrodynamiques dans une ferme composée
d’un grand nombre de machines.
tion et de propagation de houle sont souvent complexes. Par ailleurs, ce type de prévision
est robuste et permet d’obtenir des horizons de prédiction lointains (60 − 120 s) [14]. La
longueur des horizons de prédiction ainsi obtenus est rendue possible par l’utilisation de
modèles de propagation non linéaire conservant une précision de la prédiction y compris
dans le cas de houles fortement non linéaires [15]. Néanmoins, les temps de calcul asso-
ciés à ce type de méthode peuvent devenir limitants, surtout lorsqu’ils sont associés à
des stratégies de contrôle impliquant des temps de calcul non négligeables. De plus, la
qualité de la prévision est très impactée par la qualité de la mesure, or les instruments
de mesure peuvent être dégradés au cours du temps (corrosion, bio-encrassement, ...).
En outre, dans le cas d’une ferme de génératrices houlomotrices, la dissociation des dif-
férents champs de vagues (incident, diffracté, radié) complexifie la réalisation de ce type
de méthode [41].
La prévision par mesure des états du système s’affranchit de l’ajout de capteurs de houle
en ne mesurant que les états du système comme la position, la vitesse ou l’accélération
du corps. Par ailleurs, ce type de méthode ne permet d’obtenir une prévision précise
que jusqu’à deux périodes de houle, et présente une sensibilité à l’étalement spectral
avec une augmentation de l’erreur liée à l’augmentation de l’étalement [44]. De nom-
breuses approches ont été développées comme l’utilisation de modèles cycliques [43], ou
de réseaux de neurones, mais l’approche la plus efficace s’est révélée être l’utilisation
de simples modèles autorégressifs actualisés par rétroaction. L’utilisation des modèles
autorégressifs présente une erreur de moins de 10% à deux périodes [42], et est moins
sensible à l’étalement spectral que les autres méthodes. Par ailleurs, dans le cas d’états
de mer fortement non linéaires, comme les mers de vent, les réseaux de neurones peuvent
être plus performants que les méthodes autorégressives. La précision des méthodes de
prévision par mesure d’état peut être améliorée par l’utilisation de filtre passe-bas. La
majeure partie de l’énergie contenue dans les vagues étant située dans les basses fré-
quences, la récupération d’énergie n’en est que faiblement impactée.
Sommaire
2.1 Théorie linéarisée des écoulements à potentiel . . . . . . . 34
2.1.1 Problème aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.1.2 Expression des efforts linéaires à partir du potentiel . . . . . 36
2.2 Résolution du problème aux limites . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.1 Méthode BEM - Code NEMOH . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.2.2 Méthode semi-analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.2.3 Comparaison des coefficients hydrodynamiques . . . . . . . . 40
2.3 Résolution dans le domaine temporel : équation de Cummins 42
2.4 Représentation d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.5 Identification de la radiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.5.1 Identification en système SISO . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.5.2 Identification en système MIMO . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.5.3 Passivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.6 Caractéristiques du simulateur . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.6.1 Calcul et mise en forme des coefficients hydrodynamiques . . 52
2.6.2 Pré-processeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.6.3 Intégration numérique et contrôle . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.6.4 Dynamique transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.6.5 Vérifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
34 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
Ssurface libre
Smouillée
Volume
Fluide
Sfond
Figure 2.1 – Schéma représentatif d’un corps flottant dans un volume fluide pour la
démonstration de la théorie des écoulements potentiels.
rot( ⃗
⃗ V⃗f ) = 0 ⇐⇒ V⃗f = grad(Φ) (2.1)
2.1 Théorie linéarisée des écoulements à potentiel 35
En ajoutant l’hypothèse de fluide incompressible, le potentiel des vitesses est alors solu-
tion de l’équation de Laplace :
⃗
div(V⃗f ) = div(grad(Φ)) = ∆(Φ) = 0 (2.2)
∂Φ 1 ⃗ 2
ρ + ρ(grad(Φ)) + ρgz + p = Cte (2.4)
∂t 2
Afin de déterminer les valeurs de la pression sur la surface mouillée du corps il est alors
essentiel de définir des conditions aux frontières pour résoudre l’équation de Laplace. Ces
conditions aux frontières du domaine fluide seront alors linéarisées autour de la position
d’équilibre du domaine.
La condition d’imperméabilité sur le corps pour un fluide non visqueux implique que
la vitesse du fluide doit être égale à la vitesse normale du corps. Elle est définie par la
relation suivante :
∂Φ
(M, t) = V⃗f .⃗n ∀M ∈ Smouillée (2.5)
∂n
De la même manière une condition de glissement est imposée au fond et à l’infini. De plus,
de par la linéarisation du problème, le fond est considéré comme plat. Cette condition
de glissement est définie par la condition aux frontières :
∂Φ
(M, t) = 0 ∀M ∈ Sf ond (2.6)
∂n
Les conditions de surface libre sont la condition cinématique qui représente l’imper-
méabilité de la surface libre et la condition dynamique qui représente sa déformée. Les
conditions cinématique et dynamique linéarisées s’écrivent respectivement :
∂η ∂Φ 1 ∂Φ
= η=− (2.7)
∂t ∂z z=0
g ∂t z=0
36 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
La condition de surface libre linéarisée est alors obtenue en dérivant la condition dyna-
mique et en y injectant la condition cinématique :
∂ 2Φ ∂Φ
+ g =0 (2.8)
∂t2 ∂z z=0
La résolution du problème aux limites (2.2, 2.5, 2.6, 2.8) donne accès au potentiel Φ(M, t)
et permet d’en déduire les pressions associées à partir de l’équation de Bernoulli (2.4).
L’intégration des pressions permet de déterminer les efforts hydrodynamiques sur les
corps et donc d’en déduire les mouvements.
L’intégration des pressions déduites du potentiel Φ(M, t) permet d’obtenir les efforts
hydrodynamiques : de force d’excitation Fex , de force de radiation Frad , et de force hy-
drostatique Fks .
La force d’excitation Fex représente les efforts générés par la houle sur le corps. Elle est
composée de la somme des efforts de Froude-Krylov FF K et des efforts de diffraction
FD :
Z Z Z Z
∂Φincident
F⃗F K (t) = Pincident (t)⃗ndS = − (t)⃗ndS (2.12)
Smouillé Smouillé ∂t
La houle incidente interagit avec le corps immobile pour former une onde diffractée.
L’intégration des pressions induites par l’onde diffractée sur la surface mouillée du corps
correspond à la force de diffraction.
Z Z Z Z
∂Φdif f ractée
F⃗D (t) = Pdif f ractée (t)⃗ndS = − (t)⃗ndS (2.13)
Smouillé Smouillé ∂t
Z Z Z Z
∂Φradiation
F⃗rad (t) = Pradiation (t)⃗ndS = − (t)⃗ndS (2.14)
Smouillé Smouillé ∂t
Dans le domaine fréquentiel, lorsque les efforts de radiation sont exprimés en fonction des
mouvements du corps, il apparait un terme en phase avec l’accélération, caractérisé par le
coefficient de masse d’eau ajouté Ma (ω), et un terme en phase avec la vitesse, caractérisé
par le coefficient d’amortissement hydrodynamique B(ω). Les efforts de radiation sont
alors notés :
Ks
B(ω) + jω[M + Ma (ω) − 2 ] V(ω) = Fex (ω) + Fu (ω) (2.16)
ω
38 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
Les coefficients hydrodynamiques d’une ferme de N corps pour 6 degrés de liberté s’ex-
priment sous la forme de matrices de dimensions [6N, 6N ] et de vecteurs de dimensions
[6N ]. Dans le cas présenté ici avec un seul degré de liberté, les coefficients hydrodyna-
miques ont pour dimensions respectivement [N, N ] et [N ]. Les coefficients B(ω) [N, N ]
et Ma (ω) [N, N ] expriment respectivement le coefficient d’amortissement hydrodyna-
mique et la masse d’eau ajoutée. Les termes diagonaux de ces matrices correspondent
aux termes directs i.e. la force du corps sur lui-même, et les termes extra-diagonaux
correspondent aux termes croisés i.e. les forces appliquées par un corps sur un autre.
M [N, N ] et Ks [N, N ] représentent respectivement la masse et le coefficient de raideur
hydrostatique. Ces deux coefficients ne comportant pas de termes croisés, sont exprimés
sous forme de matrices diagonales. Les termes V(ω) [N ], Fex (ω) [N ], et Fu (ω) [N ] ex-
priment respectivement la vitesse, la force d’excitation due aux vagues, et la force du
PTO.
Dans ce travail de thèse, deux méthodes de résolution des équations de la théorie poten-
tielle linéaire ont été utilisées pour obtenir les coefficients hydrodynamiques : la méthode
BEM NEMOH permettant d’obtenir les coefficients B(ω), Ma (ω), Fex (ω), Ks pour des
géométries de corps quelconques et une méthode semi-analytique permettant d’obtenir
des résultats précis pour des géométries cylindriques. La méthode générale, pour des
corps de forme quelconque nécessite d’utiliser un logiciel de résolution du problème hy-
drodynamique et c’est pour cela qu’elle est exposée ici. Dans le cas du corps simple, il
existe des solutions semi-analytique. Ces deux méthodes sont présentées ici à titre de
comparaison.
-1
-2
-3
-4
z [m]
-5
-6
-7
-8
-9
-10
5
5
0
y [m] 0
-5 -5 x [m]
Figure 2.2 – Maillage du cylindre vertical utilisé pour illustrer la méthode de contrôle
collaboratif.
2.2 Résolution du problème aux limites 39
σ 1 Z Z ∂G(M, M ′ ) ′
(M, t) − σ(M ′ ) dS = f (M ) (2.17)
2 4π ∂Smouillé ∂n
où σ(M ) représente la distribution de sources, f (M ) une fonction scalaire liée à la
condition d’imperméabilité sur le corps, et G(M, M ′ ) la fonction de Green, solution
ponctuelle du problème aux limites avec surface libre. Les points M correspondent aux
centres de gravité des panneaux et M ′ les points du maillage. Le potentiel des vitesses
s’exprime alors en fonction de la distribution de sources et des fonctions de Green :
Φ 1 Z Z
(M, t) = − σ(M ′ )G(M, M ′ )dS ′ (2.18)
2 4π ∂Smouillé
potentiel des vitesses ainsi obtenu est exprimé sous forme de séries infinies qu’il est alors
nécessaire de tronquer. L’étude de convergence pour le cylindre standard utilisé pour les
démonstrations (chapitre 3) permet de définir un nombre de troncatures N T = 20 pour
assurer la convergence des résultats avec une erreur relative de 10−4 par rapport à la
valeur convergée sur le domaine d’étude utile (figure 2.3). La résolution est tout d’abord
effectuée pour un corps unique et est étendue à plusieurs corps en appliquant la théorie
d’interaction développée par [61].
4 5
3.0 ×10 3.1 ×10
NT10 NT10
NT15 3.0 NT15
2.5 NT20 NT20
2.9
2.0 2.8
Ma [N.s2/m]
B [N.s/m]
2.7
1.5
2.6
1.0 2.5
2.4
0.5
2.3
0.0 2.2
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
masse d’eau ajoutée Ma (ω). Par ailleurs pour le calcul de la phase de la force d’excita-
tion, les résultats ne correspondent pas pour des fréquences élevées. Les résultats issus de
la méthode analytique sont plus précis et permettent une étude plus fine dans les hautes
fréquences, là où l’amplitude de Hex (ω) tend à s’annuler. Cette caractéristique est utile
pour étudier le fonctionnement de la méthode de contrôle collaboratif lors de l’établis-
sement de fonction de transferts basées sur les coefficients hydrodynamiques (chapitre
3). La phase du coefficient de force d’excitation Hex (ω) est obtenue en calculant le ratio
de la partie imaginaire sur la partie réelle, or ces deux quantités sont infinitésimales
pour les hautes fréquences. Par conséquent, les erreurs numériques du code BEM s’en
trouvent considérablement amplifiées et les résultats de phase deviennent incohérents.
Il est alors plus compréhensible d’utiliser les résultats obtenus avec le calcul analytique
pour analyser les résultats de la méthode de contrôle.
4 5
3.0 ×10 3.5 ×10
NEMOH 3.0
2.5
Analytique
Ma [N.s2 /m]
2.5
B [N.s/m]
2.0
2.0
1.5
1.5
1.0 1.0 NEMOH
0.5 0.5 Analytique
0.0 0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
5
8 ×10 4
Amplitude de Hex [N/m]
7 NEMOH 3
Phase de Hex [rad]
6 Analytique 2
5 1
4 0
3 −1
2 −2 NEMOH
1 −3 Analytique
0 −4
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
Les résultats analytiques sont utilisés pour démontrer les résultats de cette étude, et ana-
lyser le comportement de la stratégie de contrôle en minimisant les erreurs numériques.
Par ailleurs, les résultats de la méthode BEM pourront aussi être utilisés pour étudier
des géométries plus complexes pour lesquelles il n’existe pas de solution analytique. En
effet, un corps flottant se comporte comme un filtre passe bas et ne réagit donc pas aux
fréquences supérieures à sa fréquence de coupure. Or, les résultats de phase erronés de
la méthode BEM sont généralement situés hors de la bande passante de la physique du
système et par conséquent n’influent pas ou peu sur la dynamique du corps.
Il faut ensuite retrancher la masse d’eau ajoutée à l’infini Ma∞ au terme de radiation
pour que la partie réelle et la partie imaginaire du terme de radiation tendent vers 0
lorsque la pulsation ω tend vers l’infini. Ainsi la transformée de Fourier inverse existe.
(M + Ma∞ )A(ω) + [B(ω) + jω(Ma (ω) − Ma∞ )] V(ω) + Ks X(ω) = Fex (ω) + Fu (ω)
(2.20)
La transformée de Fourier inverse de l’équation (2.20) permet alors d’obtenir l’équation
de Cummins [26] :
Z t
(M + Ma∞ )v̇(t) + h(t − τ )v(τ )dτ + Ks x(t) = fex (t) + fu (t) (2.21)
0
Le vecteur u(t) représente l’entrée du système, ici la force d’excitation, et le vecteur Y(t)
représente les différents états du système, i.e. la position et la vitesse de chaque corps.
Les efforts de radiation peuvent être calculés indépendamment et ajoutés sous la forme
d’un vecteur Frad (t) (comme ici) ou identifiés sous la forme pôles résidus et incorporés
à la matrice SA comme présenté dans la section 2.5.
0 1 0 0
z1
Ks,I
0 0 0
Γ1
ż1
SA = Y(t) = (2.26)
0 0 0 1
z2
Ks,II
0 0 Γ2
0 ż2
44 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
0 0
1
0 fex1 (t) + fu (t)
− Γ1
SB (t) =
u(t) = (2.27)
0 0 fex2 (t) + fu (t)
0 − Γ12
1 1
Γ1 = − Γ2 = − (2.28)
MI + MI∞ MII + MII∞
Le noyau de convolution qui est ici la réponse impulsionnelle de la radiation est identifiée
sous sa forme fréquentielle (2.22) et les différents sous systèmes correspondants aux
contributions des différents corps sont injectés dans le système d’état global (2.33) :
h i
Y′ (t) = z1 ż1 z2 ż2 [ Rad11 ] [ Rad12 ] [ Rad22 ] [ Rad21 ] (2.32)
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
SCp1 SCp2
K
0 0 0 [ ] [ ] 0 0 0 0 0 0
s,I
Γ1 Γ1 Γ1
0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 Ks,II SCp3 SCp4
0 0 0 0 0 0 0 0 [ ] [ ]
Γ2 Γ2 Γ2
0 0 0 0 0 0 0 0 0
pq p q ··· ··· ···
.. ... .. .. ... .. .. ... ..
0 SBp1 0 0 SAp1 . . . . . .
0 0 0 y 0 ··· 0 0 0 0 0
xy x ··· ···
0 0 0 0 0 p q 0 0 0 0
pq ··· ··· ···
SA = .. .. .. .. .. ..
.. .. ..
0
0 0 SBp2 . . . SAp2 . . . . . .
0 0 0 xy 0 ··· 0 x y 0 ··· 0 0 ··· 0
0 0 0 pq 0 ··· 0 0 ··· 0 p q 0 ··· 0
. .. .. .. . . .. .. .. ..
SBp3 ..
0 0 0 . . . . . SAp3 . . .
0 0 0 xy 0 ··· 0 0 ··· 0 x y 0 ··· 0
0 pq 0 0 0 ··· 0 0 ··· 0 0 ··· 0 p q
.. ... .. .. .. .. .. . . ..
0 0 0 . . . . . . . .
SBp4 SAp4
0 xy 0 0 0 ··· 0 0 ··· 0 0 ··· 0 x y
(2.33)
y r=5m 1000
Analytical
500 Fit
B11
0
-500
r=10m 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
d=50m w [rad/s]
500
r=2.5m
3 0
1
Ma11
-500 Analytical
Fit
-1000
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
d=50m x w [rad/s]
2000 10000
Analytical Analytical
1000 Fit Fit
5000
B12
B13
0
0
-1000
-2000 -5000
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
w [rad/s] w [rad/s]
2000 5000
0 0
Ma12
Ma13
d = 50m d = 200m
Nombre de pôles ℜ(B11 ) ℑ(B11 ) ℜ(B12 ) ℑ(B12 ) Nombre de pôles ℜ(B11 ) ℑ(B11 ) ℜ(B12 ) ℑ(B12 )
10 1.91 3.68 1.22 3.47 10 4.84 14.7 6.20 6.59
20 0.45 1.24 0.07 0.28 20 2.56 5.16 0.46 0.51
30 0.07 0.21 0.01 0.03 30 1.63 4.35 0.11 0.12
d = 1000m
Nombre de pôles ℜ(B11 ) ℑ(B11 ) ℜ(B12 ) ℑ(B12 )
10 2.12 5.01 26.94 26.99
20 2.09 4.98 20.32 20.35
30 2.09 4.99 13.54 13.52
40 2.07 4.97 7.45 7.13
50 2.02 4.93 3.82 3.65
×104 d = 50 m
2 Terme diagonal
Terme croisé
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
×104 d = 200 m
2 Terme diagonal
Terme croisé
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
×104 d = 1000 m
2 Terme diagonal
Terme croisé
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
ne sera pas nécessairement significatif. De plus, il est à noter qu’en identifiant les efforts
de radiation sous un seul système MIMO on s’éloigne de la représentation physique du
problème. L’identification se fait sur une nouvelle base qui ne représente pas la physique
du problème. Cela peut engendrer des problèmes de convergence numérique et il est plus
délicat de s’assurer de la robustesse du modèle.
2.5.3 Passivité
L’utilisation de l’outil « Vectfit3 » nous permet d’assurer la stabilité des pôles mais
cela n’est pas suffisant pour assurer la stabilité du problème. Selon une propriété clas-
sique de l’hydrodynamique des corps flottants, une condition supplémentaire mais pas
suffisante est que les composantes de l’amortissement hydrodynamique des termes dia-
gonaux de la matrice de radiation doivent être strictement positives. Cela s’explique
simplement par le fait que l’amortissement ne peut apporter de l’énergie au système.
Pour assurer pleinement la passivité du système il a été démontré [66] que la matrice
d’amortissement doit être définie positive, i.e. les valeurs propres de cette matrice doivent
être strictement positives à chaque fréquence.
×10 4
3
Analytique 300 Analytique
Fit Fit
2.5
250
2
200
1.5 150
BI,I
BI,I
1 100
50
0.5
0
0
-50
-0.5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 1.9 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
le domaine fréquentiel Vth . Il est toutefois envisageable de forcer la passivité dans l’iden-
tification mais cela entraine une erreur importante de l’approximation. La solution de
forçage de la passivité n’est pas retenue ici, de façon à favoriser la qualité de l’identifi-
cation de la radiation et par conséquent la précision des résultats obtenus en domaine
temporel.
×10−5 Corps I
Vsim
0.5 Vth
V [m/s]
0.0
−0.5
×10−5 Corps II
Vsim
0.5 Vth
V [m/s]
0.0
−0.5
L’architecture du simulateur tend à tirer profit des fonctionnalités objet du code python.
Ainsi, l’ensemble des fonctionnalités du code sont regroupées sous forme de classes. De
cette manière, il est possible d’instancier un objet ferme de machine houlomotrice re-
groupant tous les attributs (ou variables) et méthodes (ou fonctions) lui étant associé
et d’instancier plusieurs simulations prenant un objet ferme comme attribut. Pour une
même ferme, les objets simulations peuvent avoir des valeurs d’attribut différentes. De
plus, il est aussi possible d’instancier différents objets fermes simultanément, ce qui rend
aisée la comparaison des résultats pour différentes configurations de ferme ou de straté-
gies de contrôle. L’utilisateur peut ainsi générer un fichier principal utilisant ces classes
et procéder aux simulations en quelques lignes de code. Les différents paramètres du
simulateur sont présentés dans l’annexe B.
Les différents fichiers contenant les coefficients hydrodynamiques de la ferme, les matrices
identifiées de radiation, les résultats intermédiaires, et les résultats de simulations sont
enregistrés dans le format Matlab (.mat). L’utilisation de ce format ne nécessite pas de
licence Matlab mais permet de stocker efficacement les données dans un fichier binaire
(hdf5), réduisant ainsi la taille des fichiers, et les temps de lecture/écriture. De plus, un
utilisateur de Matlab ne pratiquant pas le langage Python peut aisément avoir accès aux
différentes données, ce qui facilite la diffusion des résultats.
52 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
Quelle que soit la méthode utilisée, une fois les coefficients hydrodynamiques obtenus, les
résultats sont enregistrés dans un fichier « .mat » ayant une structure identique pour les
deux méthodes. De cette façon, il est possible d’intervertir facilement dans le simulateur
2.6 Caractéristiques du simulateur 53
les coefficients provenant des deux méthodes. De plus, il est aussi possible d’utiliser
ces résultats pour effectuer l’identification de la radiation. Les paramètres identifiés
de la radiation (section 2.5) sont injectés dans une matrice d’état globale du système
contenant l’information de l’équation du mouvement. L’utilisation de l’identification de
la radiation dans les simulations n’étant pas systématique, elle est enregistrée dans un
fichier indépendant.
2.6.2 Pré-processeur
Une fois l’objet ferme initialisé, et les calculs associés à la ferme effectués, il est alors
possible d’instancier un ou plusieurs objets simulation. Pour chaque objet simulation,
l’utilisateur choisi la valeur des attributs suivants : pas de temps dt, temps de simulation
tsim , type de houle (mono ou polychromatique), les valeurs de l’état de mer Hs et Tp
(section 3.1.5.1), la longueur des réponses impulsionnelles, les valeurs de PTO passif
BP T O pour chaque corps, et les valeurs de fenêtrage ωLc et ωHc du contrôleur optimal
pour chaque corps (section 3.1.5).
54 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
Figure 2.10 – Diagramme représentatif du chargement des données et des calculs pré-
processeur du simulateur.
2.6 Caractéristiques du simulateur 55
Les efforts de la houle sur chaque corps, et les réponses impulsionnelles de la radiation et
du contrôleur sont ensuite calculés. Dans le cas où ces données auraient été calculées lors
de simulations précédentes, elles peuvent être chargées pour réduire le temps de calcul.
Les efforts de la houle fex (t) sur chaque corps pour toute la durée de la simulation
tsim sont calculées à partir de la transformée inverse de Fourier, en utilisant les valeurs
d’amplitude du spectre de houle de Bretschneider et un jeu de phase prédéfini. Le jeu
de phase est chargé sous la forme d’un fichier « .mat », ce qui permet de comparer les
simulations en utilisant le même jeu de phase.
Les réponses impulsionnelles de radiation hrad,m,n sont calculées pour chacun des corps
et interactions croisées. Les réponses impulsionnelles correspondant aux efforts du corps
n sur le corps m sont obtenues à partir de l’équation suivante :
Z +∞
hrad,m,n = 2Bm,n (ω)e+iωt dω (2.36)
−∞
Ensuite, et pour chaque pas de temps, les calculs intermédiaires liés aux efforts de ra-
diation et à la stratégie de contrôle sont effectués. Si la méthode de contrôle collaboratif
a été activée par l’utilisateur, un premier produit de convolution est évalué pour chaque
corps contrôlé afin d’obtenir les prévisions de vitesse de ces corps (section 3.1.7). Le
produit de convolution permettant d’obtenir la force du PTO pour chaque corps est en-
suite calculé (section 3.1.8). De plus, si le système d’état identifié des efforts de radiation
n’a pas été fourni, les efforts de radiation sont évalués par convolution. Finalement, les
efforts du PTO SSZu(t) et de la radiation SSRADconv(t) prennent alors la forme d’un
vecteur d’état, de façon à les inclure aisément dans le système d’état global.
2.6 Caractéristiques du simulateur 57
Par ailleurs, dans le but d’optimiser le temps CPU, les calculs de convolution et le calcul
de la dérivée sont compilés en utilisant la librairie Numba. La compilation « Just In
Time » proposée par Numba permet de conserver le langage Python pour l’écriture de
ces fonctions, tout en minimisant le temps de calcul.
Corps I
Th.
2
Sim.
VI [m/s]
−2
Corps II
2 Th.
Sim.
VII [m/s]
−2
Figure 2.12 – Dynamique transitoire pour un groupe de deux cylindres libres, séparés
d’une distance d = 200m, dans une houle polychromatique Hs = 2m et Tp = 6s.
Corps I
2
VI [m/s]
−2 Th.
Sim.
Corps II
2
VII [m/s]
−2 Th.
Sim.
Figure 2.13 – Dynamique transitoire pour un groupe de deux cylindres libres, séparés
d’une distance d = 200m, dans une houle polychromatique Hs = 2m et Tp = 9s.
2.6 Caractéristiques du simulateur 59
Dans le cas où les efforts de radiation sont calculés par convolution, les valeurs passées
de vitesse des corps ne sont pas disponibles au début de la simulation. Il est donc impos-
sible de convoluer le signal de vitesse sur toute la longueur de la réponse impulsionnelle
correspondante. Pour les premiers pas de temps, jusqu’à atteindre un temps de simu-
lation égal à la longueur de la réponse impulsionnelle, la convolution s’effectue avec les
valeurs de vitesse disponibles, selon l’équation 2.37.
ti
frad (ti ) = hrad (n)v(ti − n)dt (2.37)
X
n=0
tif,imp
frad (ti ) = hrad (n)v(ti − n)dt (2.38)
X
n=0
Tant que la convolution des efforts de radiation n’est pas effectuée avec toutes les valeurs
de réponse impulsionnelle, le calcul des efforts présente une erreur et le régime transitoire
persiste. Comparé à l’attente d’un vecteur de vitesse suffisamment long pour démarrer
le calcul des efforts de radiation, le calcul progressif de la radiation permet une dimi-
nution de la durée de dynamique transitoire. Dans le cas de l’identification des efforts
de radiation en matrice d’état, le calcul des efforts peut s’effectuer normalement dès le
premier pas de temps. Cependant, les variables d’état de radiation[Radm,n ] responsables
de l’effet mémoire de la radiation (section 2.5) sont initialisées à 0. Un certain temps est
donc nécessaire pour que les variables contiennent l’information des valeurs passées et
que le calcul des efforts soit exempt d’erreur.
Comme présenté dans les figures 2.12 et 2.13, la durée de dynamique transitoire dans
une houle polychromatique, pour le groupe de deux cylindres étudié ici, varie entre 150s
et 250s. Au niveau du contenu spectral, l’augmentation de la période de pic Tp semble
induire une légère augmentation de la durée des transitoires, cependant cette durée est
aussi dépendante des jeux de phases utilisés pour la génération de la houle. De plus, le
nombre de valeurs passées nécessaires aux calculs de radiation retarde l’établissement de
la dynamique, par conséquent la durée du transitoire est considérée comme supérieure ou
égale à la longueur de la réponse impulsionnelle de radiation la plus longue du système
considéré. De manière générale pour les résultats présentés de ce manuscrit, la durée
60 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
du régime transitoire est prise égale à 600s, de façon à assurer un régime établi lors de
l’analyse des résultats.
Par ailleurs, lorsque la stratégie de contrôle collaboratif est activée, les valeurs passées
de vitesses des corps ne pas disponibles au début de la simulation pour effectuer la
convolution de la prévision de vitesse (section 3.1.7). Comme pour le calcul des efforts
de radiation par convolution, le calcul de prévision est effectué progressivement en tirant
profit de l’information disponible. Les efforts imposés par le contrôleur étant prédominant
dans la dynamique du corps, le temps de transitoire est faible, mais il reste supérieur ou
égal à la longueur de la plus grande réponse impulsionnelle de fonction de transfert de
vitesse.
2.6.5 Vérifications
Dans le but de vérifier les résultats temporels issus du simulateur, un groupe de 4
cylindres rapprochés est évalué. La configuration multicorps proches permet de mettre
en avant les effets de ferme, et d’en vérifier le calcul. Le groupe est composé de 4 cylindres
identiques d’un rayon r = 5m et d’un tirant d’eau h = 10m dans une profondeur d’eau
H = 50m. Le positionnement des corps dans le groupe est présenté dans la figure 2.14.
La distance centre à centre est de 50m entre un corps et son voisin, ne laissant donc que
4 diamètres de séparation entre chaque voisin. De façon à accentuer les effets de ferme,
les corps sont laissés libres (BP T O = 0). De plus, les corps ne possèdent qu’un seul degré
de liberté, le pilonnement, et l’orientation de la houle β est choisie égale à 45°.
Y
r=5m
I II
d=50m X
III IV
β
d=50m
Figure 2.14 – Schéma du groupe de 4 cylindres utilisé pour la vérification du simulateur.
2.6 Caractéristiques du simulateur 61
Les résultats de vitesse des quatre corps sont comparés aux résultats théoriques pour
deux états de mer Hs = 2m Tp = 6s (figure 2.15), et Hs = 2m Tp = 9s (figure 2.16),
en utilisant un spectre de Bretschneider (section 3.1.5.1). Les simulations sont effectuées
avec un pas de temps dt = 0, 05s et une discrétisation fréquentielle dω = 7.7 · 10−4 rad/s.
De plus, le même jeu de phase est utilisé pour la simulation des deux états de mer.
Les résultats théoriques sont obtenus à partir de la résolution des équations du mouve-
ment dans le domaine fréquentiel (équations 2.39, 2.40), et en utilisant la transformée
inverse de Fourier pour générer le signal temporel en tenant compte de la phase ϕ de
chaque fréquence (équation 2.41).
ZI,I (ω) ZI,II (ω) ZI,III (ω) ZI,IV (ω) VI (ω) Hex,I (ω)
ZII,I (ω) ZII,II (ω) ZII,III (ω) ZII,IV (ω) VII (ω) Hex,II (ω)
= a(ω) (2.39)
ZIII,I (ω) ZIII,I (ω) ZIII,III (ω) ZIII,IV (ω) VIII (ω) Hex,III (ω)
ZIV,I (ω) ZIV,II (ω) ZIV,III (ω) ZIV,IV (ω) VIV (ω) Hex,IV (ω)
Z +∞
+i(ωt−ϕ)
vth (t) = ℜ V(ω)e dω (2.41)
−∞
Tp [s] 6 9
Erreur RMS VI [%] 0.76 0.76
Erreur RMS VII [%] 0.49 0.49
Erreur RMS VIII [%] 0.51 0.56
Erreur RMS VIV [%] 0.76 0.76
Table 2.2 – Erreur RMS de la vitesse des corps du groupe de 4 cylindres libres pilonnant
présenté dans la figure 2.14.
62 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
VI [m/s]
2.5
Sim.
0.0 Th.
−2.5
1550 1560 1570 1580 1590 1600
VII [m/s]
2.5
Sim.
0.0 Th.
−2.5
1550 1560 1570 1580 1590 1600
VIII [m/s]
2.5
Sim.
0.0 Th.
−2.5
1550 1560 1570 1580 1590 1600
VIV [m/s]
2.5
Sim.
0.0 Th.
−2.5
1550 1560 1570 1580 1590 1600
Temps [s]
Figure 2.15 – Comparaison avec les résultats théoriques de la vitesse des corps du
groupe de 4 cylindres libres pilonnant présenté dans la figure 2.14, dans une houle poly-
chromatique avec un état de mer Hs = 2m Tp = 6s.
VI [m/s]
2.5 Sim.
0.0 Th.
−2.5
2.5 Sim.
0.0 Th.
−2.5
2.5 Sim.
0.0 Th.
−2.5
2.5 Sim.
0.0 Th.
−2.5
Figure 2.16 – Comparaison avec les résultats théoriques de la vitesse des corps du
groupe de 4 cylindres libres pilonnant présenté dans la figure 2.14, dans une houle poly-
chromatique avec un état de mer Hs = 2m Tp = 9s.
2.6 Caractéristiques du simulateur 63
Les résultats obtenus montrent un calcul précis de la réponse en amplitude sur toute la
bande utile de fréquence. En outre, les fortes variations d’amplitudes liées à la résonance
des corps et aux effets de ferme sont correctement calculées en domaine temporel, ce
qui valide l’utilisation du simulateur pour la caractérisation de la stratégie de contrôle
collaboratif développée dans ces travaux.
64 Mise en place du simulateur de ferme houlomotrice
RAO I, IV
10 Th.
Sim.
5
0
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00 1.25 1.50 1.75 2.00
10
Th.
RAO II
Sim.
5
0
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00 1.25 1.50 1.75 2.00
Th.
RAO III
Sim.
5
0
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00 1.25 1.50 1.75 2.00
ω [rad/s]
Sommaire
3.1 Méthode de contrôle collaboratif . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.1.1 Géométrie utilisée au cours de l’étude . . . . . . . . . . . . . 67
3.1.2 Théorie du contrôle optimal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.1.3 Contrôleur optimal en domaine temporel . . . . . . . . . . . 73
3.1.4 Non causalité du contrôleur optimal . . . . . . . . . . . . . . 76
3.1.5 Fenêtrage du contrôleur optimal . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.1.6 Fonction de transfert des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.1.7 Prévision de la vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.1.8 Forme pseudo causale du contrôleur . . . . . . . . . . . . . . 100
3.1.9 Premières vérifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.1.10 Remarques sur la discrétisation des coefficients hydrodynamiques104
3.2 Étude de sensibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.2.1 Plan d’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.2.2 Coefficient d’optimalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.2.3 Analyse de la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.2.4 Raffinement de l’étude pour les corps proches . . . . . . . . . 111
3.2.5 Identification et analyse des paramètres optimaux . . . . . . 112
3.2.6 Points de fonctionnement réalistes . . . . . . . . . . . . . . . 115
3.2.7 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
66 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
Le contrôle d’une machine houlomotrice, tel que considéré ici, consiste à maximiser
la production d’énergie sur des temps longs par une adaptation en temps réel de la force
du PTO appliquée sur l’ensemble ou un sous-ensemble de machines d’une ferme. Le
contrôleur regroupe le bloc algorithmique ayant pour entrée le vecteur d’état du groupe
de machines houlomotrices, et en sortie le vecteur des consignes permettant de piloter
les PTOs des machines contrôlées.
Pour ce premier développement à deux corps, la houle est considérée comme monodirec-
tionelle et orientée dans le sens du corps I vers le corps II. Par ailleurs, comme présenté
dans la section 4.6, l’orientation de la houle peut varier, et ne doit pas nécessairement
être en alignement avec les deux machines houlomotrices.
Dans un but didactique, l’expression du contrôle optimal est dans un premier temps
rappelée pour un corps isolé. L’extension à une ferme de machines houlomotrice est pré-
sentée dans la section 3.1.2.2.
Ks
B(ω) + jω M + Ma (ω) − V (ω) = Fex (ω) + Fu (ω) (3.1)
ω2
Les termes d’amortissement hydrodynamique B(ω), de masse d’eau ajoutée Ma (ω), de
masse M , et de raideur hydrostatique Ks dépendent de la géométrie du corps flottant et
gouvernent sa dynamique. Ces termes peuvent être regroupés en un terme Zi (ω) appelé
impédance intrinsèque du système.
1ZT
Pu = − fu (t)v(t)dt (3.4)
T 0
Ce qui revient, dans le domaine fréquentiel, à maximiser l’équation suivante [34] :
1
P¯u (ω) = [Fu (ω)V ∗ (ω) + Fu∗ (ω)V (ω)] (3.5)
4
En substituant la force Fu par l’expression de la loi de commande (3.3) dans l’équation
du mouvement (3.1), il est possible de définir la vitesse du corps et la charge du PTO
en fonction de la force d’excitation et de l’impédance du corps et du contrôleur :
1
V (ω) = Fex (3.6)
Zi (ω) + Zu (ω)
Zu (ω)
Fu (ω) = − Fex (3.7)
Zi (ω) + Zu (ω)
Il est alors nécessaire de calculer la dérivée de la fonction à variable complexe P̄u (ω).
Pour ce faire, l’expression de l’impédance intrinsèque et de l’impédance du contrôleur
sont décomposés en partie réelle et imaginaire :
∂Pu ∂Pu
=0 =0 (3.10)
∂a1 ∂b1
La première équation possède deux racines :
q q
a1 = − b22 + 2b1 b2 + b21 + a22 ; b22 + 2b1 b2 + b21 + a22 (3.11)
b1 = {−b2 } (3.12)
Z˜u = a1 + jb1 =
q
b22 − 2b2 b2 + (−b2 )2 + a22 − jb2 = a2 − jb2 = Zi∗ (3.13)
Afin de vérifier que Z˜u = Zi∗ est bien un maxima et non un point selle, la matrice
hessienne est calculée en injectant les racines choisies :
|Fex |2 |Fex |2
0
∂2Pu ∂2Pu
4a32 4ℜ(Zi )3
0
∂a21
∂2Pu
∂a1 ∂b1
∂2Pu
= |Fex |2
= |Fex |2
(3.14)
∂b1 ∂a1 ∂2b21 0 4a32
0 4ℜ(Zi )3
Comme la partie réelle de l’impédance du système ℜ(Zi ) est toujours positive, car elle
représente l’amortissement hydrodynamique du système, alors la matrice hessienne est
définie positive et non dégénérée au point Z˜u = Zi∗ . Par conséquent, le point Z˜u = Zi∗
est bien un extrémum local.
La valeur de l’impédance du contrôleur optimal Z˜u (ω) est donc égale au conjugué de
l’impédance intrinsèque Zi du corps flottant. En utilisant l’expression du contrôleur
optimal dans l’expression de la vitesse, la partie réactive de l’impédance s’annule et
l’équation de la vitesse sous l’effet du contrôleur optimal devient :
1
Ṽ (ω) = Fex (ω) (3.16)
2B(ω)
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 71
Dans le cas du contrôle d’une ferme de génératrice houlomotrice, il est donc nécessaire
de considérer les efforts liés aux effets de groupe. La démonstration du contrôle optimal à
N corps est similaire à celle du corps isolé. L’impédance intrinsèque du système contient
les termes croisés de la radiation qui relient la vitesse d’un corps aux efforts de radiation
générés par ce corps sur les autres corps du groupe. L’équation du mouvement d’un
groupe de machines houlomotrices s’exprime alors tel que :
Avec une matrice d’impédance Zi (ω) de dimension (N, N ), un vecteur de vitesses V(ω)
de dimension (N, 1), un vecteur de force d’excitation Fex (ω) de dimension (N, 1), et
un vecteur de force de PTO Fu (ω) de dimension (N, 1). Le vecteur de puissance Pu (ω)
s’exprime alors :
1
Pu (ω) = [Fu V∗ + F∗u V] (3.18)
4
Afin d’exprimer la puissance uniquement en fonction de l’impédance du système, de
l’impédance de PTO, et de la force d’excitation, les vecteurs de vitesse V et de force de
72 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
En substituant les vecteurs de vitesse de force du PTO dans l’équation 3.18, l’expression
de la puissance devient :
1 nh ih i∗ h i∗ h io
Pu = −Zu (Zi + Zu )−1 Fex (Zi + Zu )−1 Fex + −Zu (Zi + Zu )−1 Fex (Zi + Zu )−1 Fex
4
(3.21)
Le produit matriciel étant distributif, il est possible d’écrire :
1 nh i∗ h i∗
−Zu (Zi + Zu )−1 (Zi + Zu )−1 + −Zu (Zi + Zu )−1 (Zi + Zu )−1 |Fex |2
h i o
Pu =
4
(3.22)
Le produit matriciel d’une matrice par sa conjuguée est commutatif ce qui permet d’ob-
tenir :
1 nh i∗ i∗ i
−Zu (Zi + Zu )−1 (Zi + Zu )−1 − Z∗u (Zi + Zu )−1 (Zi + Zu )−1 |Fex |2
h h o
Pu =
4
(3.23)
Finalement, l’expression de la puissance devient :
1 i∗
Pu = − (Zu + Z∗u ) (Zi + Zu )−1 (Zi + Zu )−1 |Fex |2
h
(3.24)
4
Par analogie avec l’équation 3.8, on retrouve l’expression du contrôle optimal pour un
groupe de génératrices houlomotrices :
Il est à noter que comme pour l’impédance intrinsèque, la matrice d’impédance du contrô-
leur optimal comporte ici des termes non diagonaux. En effet, les efforts de radiation
des corps sur les autres corps de la ferme sont à prendre en compte dans la stratégie de
contrôle optimal. Le PTO optimal s’exprime donc :
Dans l’exemple d’un groupe de deux houlomoteur n’oscillant qu’en pilonnement, l’ex-
pression de la force du PTO optimal s’écrit :
∗ ∗
F̃
u,I = −
Zi,I,I Zi,I,II V
I
∗ ∗
(3.27)
F̃u,II Zi,II,I Zi,II,II VII
1 Z +∞ ∗
Z (ω)e+iωt dω
n o
h̃u (t) = F −1
Z̄i = (3.28)
2π −∞ i
Figure 3.2 – Réponse impulsionnelle du contrôleur optimal h̃u (t) pour un cylindre
pilonnant isolé.
74 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
Z +∞
f˜u (t) = − h̃u (t − τ )vn (τ )dτ (3.29)
−∞
Sous sa forme complète Z̃u (ω) = Zi∗ , l’impédance du contrôleur contient un terme déri-
vateur ZuA (ω), un terme proportionnel ZuV , et un terme intégrateur ZuX (ω) (équation
3.30). Ces composantes correspondent respectivement aux termes proportionnels à l’ac-
célération, la vitesse, et la position du corps flottant .
Ks
Z̃u (ω) = Zi∗ (ω) = B(ω) − jω M + Ma (ω) − = ZuA (ω) + ZuV (ω) + ZX (ω) (3.30)
ω2
avec :
ZuA (ω) = −(M + Ma∞ )jω
ZuV (ω) = B(ω) − jω(Ma − Ma∞ ) (3.31)
Z (ω) = − Ks
uX jω
Les réponses impulsionnelles des composantes de Z̃u (ω) sont présentées dans la figure
3.3. La composante ZuA (ω) étant un scalaire proportionnel à la fonction jω, sa réponse
impulsionnelle huA (t) est de la forme d’une dérivée de Dirac. De même, la transformée
de Fourier inverse de la fonction 2/jω est égale à la fonction signe et la composante
ZuX (ω) étant un scalaire proportionnel à la fonction 2/jω, sa réponse impulsionnelle
huX (t) est de la forme de la fonction signe [34]. Le dernier terme huV (t) correspond au
terme conjugué de la radiation.
F̃u (ω) = −Z̃u (ω)V ω = [M + Ma∞ ] A(ω)−[B(ω) − jω(Ma (ω) − Ma∞ )] V (ω)+[Ks ] X(ω)
(3.32)
Z +∞
f˜u (t) = [M + Ma∞ ] a(t) − huV (t − τ )vn (τ )dτ + [Ks ] x(t) (3.33)
−∞
Bien que cette formulation puisse être utilisée pour le contrôle de WEC, la forme com-
plète Z̃u = Zi∗ (3.28) est privilégiée dans le développement de la méthode de contrôle
collaboratif présentée dans ce manuscrit.
×108
huA (t) [N ]
−1
−15 −10 −5 0 5 10 15
×104
1
huV (t) [N ]
−1
−15 −10 −5 0 5 10 15
×106
1
huX (t) [N ]
−1
−15 −10 −5 0 5 10 15
T emps [s]
×106
109
108
1.0
Z̃u (ω)
107
106
0.5
105
huf (t) [N ]
0 1 2 3 0.0
1.0
0.8
−0.5
Fenêtre
0.6
0.4
−1.0
0.2
0.0
0 1 2 3 −10 0 10
ω [rad/s] T emps [s]
Figure 3.4 – Impédance du contrôleur optimal Z̃u (ω) (en haut à gauche), fenêtre appli-
quée à l’impédance (en bas à gauche), et réponse impulsionnelle huf (t) de l’impédance
du contrôleur fenêtrée Zuf (ω) pour un cylindre isolé.
réponse impulsionnelle de l’impédance du contrôleur optimal est non nulle pour les temps
négatifs (figure 3.2), ce qui correspond à dire que l’effet du contrôleur a lieu avant sa
cause. La durée pendant laquelle la réponse impulsionnelle est non nulle dans les temps
négatifs est appelée l’horizon non causal, ici notée tnc (figure 3.5). La non-causalité du
contrôleur optimal est due au terme de radiation ZuV (ω) du contrôleur. La conjuguée
d’une fonction de transfert correspond à une inversion temporelle (3.34), donc la réponse
impulsionnelle de la radiation d’un corps flottant étant causale, le terme conjugué de la
radiation du contrôleur devient alors non causal.
Z +∞ Z +∞
h(t) = Zi∗ (ω)e+iωt dω = Zi (ω)eiω(−t) dω (3.34)
−∞ −∞
R +∞
fu,I (t) =− huf,I,n (t − τ )vn (τ )dτ
PN
n=1 −∞
..
.
(3.35)
R +∞
u,N (t) =− huf,N,n (t − τ )vn (τ )dτ
PN
f
n=1 −∞
avec :
Z +∞
hu,m,n (t) = Zuf,m,n (ω)e+iωt dω (3.36)
−∞
L’horizon non causal tnc diffère considérablement entre le terme direct et les termes
croisés du contrôleur. Dans le cas du terme direct, i.e. du contrôle du corps par rapport
à sa propre vitesse, l’horizon non causal ne varie pas en fonction de la distance d entre les
corps, car la non-causalité est liée à la radiation propre du corps. En revanche, dans le cas
des termes croisés, i.e du contrôle des corps par rapport à la radiation des autres corps
du groupe, l’horizon non causal augmente avec la distance entre les corps (figure 3.5). Ce
comportement est lié à l’augmentation du temps de propagation de la radiation entre
les corps concernés. L’augmentation de l’étalement de la réponse impulsionnelle avec
l’augmentation de la distance est due à la variation de vitesse de propagation de la houle
en fonction de sa longueur d’onde. Dans le cadre de la stratégie de contrôle collaboratif
développée ici, la valeur de tnc est déterminée à l’aide d’une étude de sensibilité (section
3.2).
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 79
Dans ces conditions, les hypothèses du modèle potentiel linéaire (présentées dans la sec-
tion 2.1) sont très loin d’être respectées, et l’implémentation d’un tel contrôleur ne peut
correspondre aux contraintes technologiques d’une implémentation in situ. Il est alors
nécessaire de contraindre le contrôleur optimal pour limiter la dynamique des corps
contrôlés, tout en maximisant leurs rendements. La stratégie de contrôle collaboratif
présentée dans la section 3.1, repose sur l’utilisation d’un contrôleur linéaire afin de
pouvoir inverser les composantes de l’équation du mouvement et ainsi obtenir les fonc-
tions de transfert de vitesses reliant les machines de la ferme. La méthode de contrainte
du contrôleur se doit donc de conserver la linéarité du contrôleur.
Pour réaliser la mise en contrainte du contrôleur optimal, il est alors proposé de mettre
80 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
107
106
105
RAO [m/m]
104
103
102
101
Figure 3.6 – RAO en pilonnement d’un cylindre isolé équipé d’un contrôleur optimal
sans fenêtrage.
La fenêtre utilisée ici présente une asymétrie permettant de couper de façon plus nette les
basses fréquences et plus progressive les hautes fréquences, ce qui correspond à l’aspect
du spectre de houle. Il est d’ailleurs possible d’augmenter l’ordre de la fenêtre de But-
terworth pour en augmenter les pentes. D’autres formes de fenêtre peuvent être utilisées
pour modifier l’impédance du contrôleur comme la fenêtre de Blackman, de Hamming,
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 81
ou de Hann. Par ailleurs, ces fenêtres sont symétriques, et ont présenté des performances
plus faibles dans les études préliminaires.
Comme le montre [62], les ondes présentes dans l’océan recouvrent un spectre très
large. Ces ondes comprennent par exemple les ondes de marée à des fréquences basses
ou encore les ondes de capillarité sur un spectre étalé dans les hautes fréquences (table
3.1, figure 3.7). Cependant, une seule partie de ce spectre vise à être récupérée par les
génératrices houlomotrices ; les ondes gravitaires.
Dans la bande de fréquence des ondes gravitaires, il est possible de caractériser la densité
spectrale de la houle de différentes façons. Ces représentations ont été établies afin de
généraliser les observations d’états de mer réels. Il existe trois représentations majeures
de la densité spectrale : les spectres de Bretschneider et Pierson-Moskowitz permettant
de représenter des états de mer bien établis [18, 75], et le spectre de JONSWAP étant
une extension du spectre de Pierson-Moskowitz qui permet de représenter des états de
mer ayant des fetchs plus réduit [55]. Dans le cadre de ce travail, l’usage du spectre de
Bretschneider est privilégié et s’exprime comme suit, avec Hs la hauteur significative et
fp la fréquence de pic :
5 2 4 5 (− 5 (f /fp )4 )
S(f ) = H f f e 4 (3.37)
16 S p
82 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
La largeur du spectre de houle permet alors d’établir un premier critère pour la définition
de la bande passante du fenêtrage de l’impédance du contrôleur optimal. Dans la figure
3.8 sont présentées les pulsations de coupure du spectre de houle d’un cylindre isolé. En
dessous d’une certaine pulsation, l’amplitude du spectre de houle est nulle et n’excite
donc pas les corps flottants. Il est donc possible de réduire l’amplitude du contrôleur en
dessous de cette pulsation sans perte de rendement. Par conséquent, la valeur de cette
pulsation est choisie comme valeur de pulsation de coupure basse du fenêtrage ωLc .
Figure 3.7 – Schéma représentatif de la densité spectrale des différentes ondes de surface
(Wind waves : their generation and propagation on the ocean surface [62]).
X
RAO = = (Znet iω)−1 Fex (3.38)
Ξ
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 83
Comme présenté dans la figure 3.8, au-dessus d’une certaine pulsation le corps ne réagit
plus à l’excitation de la houle. Le premier corps en amont, utilisé comme capteur, ne
peut donc pas capter l’information des vagues présentant des pulsations supérieures. Il
est alors possible de définir la pulsation de coupure haute ωHc du fenêtrage comme étant
celle où la RAO s’annule.
3.1.5.3 Intersection
Les deux critères de coupure présentés dans les sections précédentes ont permis de
lier le spectre de houle à un filtre passe-bande et la RAO du corps capteur à un filtre
passe-bas. L’objectif de la stratégie de contrôle est de récupérer l’énergie contenue dans la
bande fréquentielle du spectre de houle, hors il n’est possible d’optimiser la récupération
que lorsque le corps capteur réagit à cette houle dans la limite de son filtre passe-bas.
L’intersection de ces deux filtres donne alors la fenêtre passe-bande d’énergie récupérable
par le système et donc celle où le contrôleur optimal peut fonctionner efficacement (figure
3.8).
Spectre de houle
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
1
×10
RAO en z
1.0
0.5
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
1.0
Fenêtre
0.5
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
Dans les paragraphes précédents, il a été possible d’établir les limites du fenêtrage de
l’impédance du contrôleur afin de maximiser la récupération d’énergie tout en limitant
la dynamique des machines. La perte en puissance due à l’application du fenêtrage sur
l’impédance du contrôleur est présentée dans la figure 3.9 dans le cadre d’un cylindre
isolé. La valeur de la puissance absorbée PA (ω) tenant compte du spectre de houle est
évaluée à partir de l’équation 3.41.
1
PA (ω) = − ℜ {FV∗ } (3.41)
2
De par le centrage de la fenêtre sur le spectre de houle et la RAO du corps, l’application
du fenêtrage n’engendre dans cet exemple qu’une perte de 6% par rapport au maximum
théorique récupérable. Il est d’ailleurs à noter que la majeure partie de cette énergie est
perdue dans les hautes fréquences. En effet, le spectre de houle étant plus étalé dans les
hautes fréquences, il est plus délicat de pouvoir décaler la fréquence de coupure haute
jusqu’à l’extinction du spectre. De plus, les vagues de haute fréquence véhiculent moins
d’énergie que celles de basse fréquence, et de par l’étalement du spectre leur amplitude
est faible. Il est donc préférable de favoriser la récupération dans la partie basse du
spectre.
De manière générale, le fenêtrage doit être centré sur le spectre de houle pour maximiser
la récupération d’énergie. Cependant, il est aussi important que la fréquence de réso-
nance du corps soit elle aussi centrée sur le spectre de houle pour limiter les efforts du
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 85
×103
2.0
Puissance théorique
1.0
0.5
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
10
Différence [%]
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω[rad/s]
Figure 3.9 – Impact sur la puissance théorique de la mise en place du fenêtrage sur
l’impédance du contrôleur optimal dans le cas d’un cylindre isolé.
Afin d’obtenir les fonctions de transfert des vitesses pour N corps, il est tout d’abord
nécessaire de rappeler l’équation du mouvement dans le domaine fréquentiel, où Hex
correspond au vecteur des coefficients de force d’excitation pour chaque corps et Ξ à
l’élévation de surface libre au point de référence du domaine. Les machines houlomotrices
sont ici considérées sans PTO, la force Fu (ω) est donc nulle pour chacun des corps (3.42).
Zi V = Hex Ξ (3.42)
Pour faire apparaitre la fonction de transfert des vitesses Hv (ω), il est ensuite nécessaire
d’écrire l’équation du mouvement sous sa forme matricielle développée (3.43).
Z ··· Zi,I,N V Hex,I
i,I,I I
.. ... .. ..
..
. . . = . Ξ (3.43)
Zi,N,I · · · Zi,N,N VN Hex,N
Le signal d’entrée de la fonction de transfert des vitesses est défini comme la vitesse du
corps le plus en amont du sens de propagation de la houle, et sa sortie est définie comme
la vitesse des corps en aval. Dans l’équation du mouvement (3.43), l’entrée du système
est définie comme l’élévation de surface libre Ξ(ω) au point de référence du domaine. La
méthode présentée ici, propose d’intervertir la vitesse du corps en aval (ici le corps I)
avec l’élévation de surface libre. Il est alors requis d’intervertir la colonne de la matrice
Zi correspondant à la vitesse du corps en aval (ici la première colonne) avec la colonne
des coefficients de force d’excitation. L’élévation de surface libre apparait alors comme
une variable intermédiaire et plus comme entrée du système (3.44). La matrice modifiée
comprenant les coefficients de force d’excitation et les impédances des corps en aval est
notée ZM , le vecteur modifié contenant l’élévation de surface libre et la vitesse des corps
en aval est noté VM , et le vecteur contenant les impédances du corps en amont est ici
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 87
noté Zi,I .
−Hex,I Zi,I,II ··· Zi,I,N Ξ Z
i,I,I
.. .. ... .. ..
. . . VII .
=
.. VI
. (3.44)
−Hex,N Zi,N,II · · · Zi,N,N VN Zi,N,I
| {z } | {z } | {z }
ZM VM = Zi,I VI
coefficients Hex (ω) des deux corps sont égaux correspondent aux pulsations où Hv (ω) =
1. La fonction Hv (ω) peut être obtenue pour des pulsations élevées, mais il est important
de noter que lorsque la RAO des corps tend vers 0, la fonction de transfert devient le
rapport de deux quantités infinitésimales. Dans ces conditions, les erreurs numériques
liées au calcul des coefficients hydrodynamiques peuvent avoir un impact important sur
le résultat. Toutefois, cela n’impacte pas la qualité du contrôle, car le corps capteur ne
peut être excité dans cette bande de fréquence, et ne fournit donc pas d’information.
1.2
|H v | [m.s/(m.s)]
1.0
0.8
0.6
0.0 0.5 ω0 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
0
−25
arg (Hv) [rad]
−50
−75
−100
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
Figure 3.10 – Amplitude (en haut) et phase (en bas) de la fonction de transfert Hv (ω),
dans le cas de la géométrie à deux corps (section 3.1.1) avec une distance de séparation
d = 100m.
D’autre part, une singularité est présente dans l’amplitude de Hv (ω) au niveau de la
fréquence de résonance des corps (3.46). Lorsque la pulsation ω atteint la fréquence de
résonance intrinsèque ω0 des corps, l’amplitude des machines est maximale. Les deux
cylindres étant identiques, ils résonnent à la même pulsation lorsqu’ils sont isolés. Ce-
pendant, les effets de groupe sur les machines décalent légèrement leurs fréquences de
résonance au sein du groupe. Le second corps présente une amplitude maximale pour ω0−
et le premier corps pour ω0+ . C’est pour cette raison que l’amplitude de Hv (ω) possède
une forte variation à la pulsation ω0 .
s
k
ω0 = ≈ 0.87rad/s (3.46)
M + Ma (ω0 )
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 89
×105 ×105
8 Corps isolé 8 Corps I
Corps II
7 7
6 6
|Hex (ω)| [N/m]
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
Figure 3.11 – Comparaison des coefficients de force d’excitation dans le cas d’un cy-
lindre isolé, et d’un groupe de deux cylindres espacés d’une distance d = 100m.
L’évolution de la phase de la fonction de transfert des vitesses Hv (ω) est liée au temps
de propagation de la houle du premier corps jusqu’au second. Les vagues de grande
longueur d’onde λ se propagent plus vite que celles de petite longueur d’onde. Le temps
de propagation est défini par la vitesse de phase Vϕ de la houle (3.48), elle-même liée à
la relation de dispersion (3.47). Lorsque la pulsation ω tend vers 0, la longueur d’onde λ
tend vers l’infini et la vitesse de phase atteint son maximum. Par conséquent, la phase
de la fonction de transfert Hv (ω) tend alors vers 0. Quand la pulsation ω augmente, la
vitesse de phase diminue et entraine l’augmentation du retard de phase (figure 3.10).
q
ω(k) = gk tanh(kh) (3.47)
ω(k) g
r
Vϕ (ω) = = tanh(kh) (3.48)
k k
90 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
22.5 Vitesse de Hv
Vitesse de phase Vϕ
20.0
17.5
15.0
V [m/s]
12.5
10.0
7.5
5.0
2.5
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
|Hv |(ω)
1.5
d = 100m
1.0
0.5
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
1.5
d = 200m
1.0
0.5
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
1.5
d = 400m
1.0
0.5
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
×102
0.0 d = 100m
d = 200m
d = 400m
−0.5
−1.0
arg[Hv (ω)] [rad]
−1.5
−2.0
−2.5
−3.0
−3.5
−4.0
Figure 3.13 – Évolution de l’amplitude (en haut) et de la phase (en bas) de la fonction
de transfert Hv (ω) en fonction de la distance de séparation d entre les corps.
92 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
Avec la prise en compte du PTO passif, le terme d’impédance du premier corps est
alors égal au terme constant d’amortissement BP T O . De plus, comme présentée dans la
section (3.1.4), les termes croisés du contrôleur optimal présentent un horizon de non-
causalité tnc très long et leur impact sur le contrôleur est minime car ils sont inférieurs de
plusieurs ordres de grandeur au terme principal, si bien qu’il est possible de les négliger.
Dans un premier temps, le contrôleur optimal sans fenêtrage Z̃u (ω) = Z̄i (ω) est utilisé
pour la démonstration. La nouvelle matrice d’impédance du contrôleur dans le cadre
de la stratégie de contrôle collaboratif est alors notée Zuc (ω) et prend alors la forme de
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 93
l’équation 3.50.
0 0
BP T O ···
.. ..
0 ∗
Zi,II,II . .
Zuc (ω) = (3.50)
.. ... ...
. 0
0 ··· 0 ∗
Zi,N,N
Z ··· Znet,I,N V Hex,I
net,I,I I
.. ... .. ..
..
. . . = . Ξ (3.51)
Znet,N,I · · · Znet,N,N VN Hex,N
0 0
Zi,I,I · · · · · · Zi,I,N BP T O ···
.. .. ..
... ..
. . .
0 ∗
Zi,II,II .
Znet = + (3.52)
.. .. .. .. .. ..
. . . . . . 0
Zi,N,I · · · · · · Zi,N,N 0 ··· 0 ∗
Zi,N,N
−Hex,I Znet,I,II ··· Znet,I,N Ξ Z
i,I,I
.. .. ... .. ..
. . . VII .
=
.. VI
. (3.53)
−Hex,N Znet,N,II · · · Znet,N,N VN Zi,N,I
| {z } | {z } | {z }
ZM VM = Zi,I VI
94 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
Ξ/VI
VII /VI
Hv (ω) = Z−1
M (ω)ZI (ω) = (3.54)
..
.
VN/VI
107
106
105
104
|H v |(ω)
103
102
101
100
Figure 3.14 – Amplitude de la fonction de transfert des vitesses Hv (ω) avec contrôleur
optimal, pour un groupe de deux cylindres avec une distance de séparation d = 200m.
L’amplitude de la fonction de transfert Hv (ω) ainsi obtenue, est présentée dans la figure
(3.14). Dans cette configuration, le premier corps possède un PTO passif et le second
possède un contrôleur optimal. L’amplitude présente un minimum à la pulsation de réso-
nance intrinsèque du corps ω0 . À cette fréquence, l’amplitude du premier corps (capteur)
présente son amplitude maximale et le second corps (contrôlé) est proche de son am-
plitude minimale (figure 3.6). Autour de la fréquence de résonance, l’amplitude de la
fonction de transfert croit très rapidement et atteint des valeurs déraisonnables y com-
pris pour les fréquences comprises dans la bande passante de la RAO du corps capteur.
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 95
Ce phénomène est lié à la dynamique extrême d’un corps équipé d’un contrôleur optimal
(figure 3.6). Comme présenté dans la section 3.1.5, la stratégie de contrôle collaboratif
développée ici propose d’appliquer un filtre sur l’impédance du contrôleur Zu (ω) dans
le but de contraindre la dynamique du corps contrôlé.
BP T O 0 ··· 0
.. ..
0 Zuf,II,II . .
Zuc (ω) =
.. .. ..
(3.55)
. . . 0
0 ··· 0 Zi,N,N
Zu
30
Zu f
|H v |(ω)
20
10
0
0.0 0.5 ω0 1.0 1.5 2.0 2.5
0
Zu
arg[H v (ω)] [rad]
Zu f
−50
−100
−150
−200
0.0 0.5 ω0 1.0 1.5 2.0 2.5
ω [rad/s]
De la même façon, la phase des deux fonctions de transfert coïncide parfaitement autour
de la pulsation de résonance, puis lorsque l’on s’en écarte, un déphasage apparait dans
la fonction de transfert avec fenêtrage. La dégradation du contrôleur avec l’ajout du
fenêtrage ne permet plus d’atteindre les amplitudes et vitesses suffisantes pour respecter
la condition de phase du contrôleur optimal. Toutefois, comme présenté dans la section
3.1.5, le fenêtrage étant centré notamment sur le spectre de houle qui défini la fenêtre
utile de l’étude, la diminution de la performance globale du contrôleur est faible.
Les réponses impulsionnelles des fonctions de transfert, sans force de PTO, sont pré-
sentées dans la figure 3.16. Dans cette configuration, les deux corps ont une dynamique
similaire. La vitesse du corps II est caractérisée par de longues périodes en début de
réponse, puis une diminution de la longueur des périodes, jusqu’à la quasi-extinction de
la réponse impulsionnelle. En effet, les vagues de plus longue longueur d’onde atteignent
le second corps en premier, puis les vagues les plus courtes arrivent successivement.
Lorsque les fréquences sont supérieures à la fréquence de coupure de la RAO des cy-
lindres, les corps ne sont plus excités par la houle incidente et il n’y a donc plus de
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 97
h v (t)
0.1
d = 200m
0.0
−0.1
0 25 50 75 100 125 150 175 200
0.1
d = 400m
0.0
−0.1
0 tr 25 50 75 100 125 150 175 200
0.1
d = 600m
0.0
−0.1
0 tr 25 50 75 100 125 150 175 200
Temps [s]
La méthode de contrôle collaboratif développée ici propose d’utiliser une prévision des
vitesses des corps contrôlés. En exploitant le retard de la réponse impulsionnelle tr , il
est alors possible d’introduire un changement de variable et ainsi de décaler la réponse
impulsionnelle vers les temps négatifs. Le décalage temporel de la réponse impulsionnelle
permet alors de calculer la valeur de vitesse des corps en aval à un temps t différent de
celui de la mesure de la vitesse du premier corps, et ainsi de produire une prévision de
la vitesse du corps aval (3.57). Le décalage de la réponse impulsionnelle est décrit dans
la figure (3.17).
Z +∞
vn (t + tprev ) = hv,n (t + tprev − τ )vI (τ )dτ (3.57)
−∞
tprev
×10−2
2
h v (t)
−2
−4
0 10 20 30 40 50 60
Temps [s]
Figure 3.17 – Décalage vers la gauche, de la réponse impulsionnelle hv (t) d’un temps
de prévision tprev , pour un groupe de deux cylindres sans force de PTO, séparés d’une
distance d = 600m.
Le temps de prévision est noté tprev , et est choisi en première approximation égal au
retard tr . Ce choix permet de conserver la causalité de la réponse impulsionnelle hv (t),
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 99
hv (t)
d = 200m
−1
−1
−1
Lorsque le contrôleur optimal fenêtré est ajouté à la fonction de transfert des vitesses,
la réponse impulsionnelle est elle aussi impactée (figure 3.18). La réponse impulsionnelle
présente un comportement similaire concernant l’évolution de la période des oscillations,
cependant deux paquets d’ondes se distinguent dans la réponse et l’amplitude de la ré-
ponse augmente avec l’ajout du contrôleur.
à eux, correspondent aux deux lobes de l’impédance du contrôleur optimal fenêtré Zuf
(3.15). Le premier paquet est caractérisé par de longues périodes et correspond à l’adap-
tation de la vitesse du corps par le contrôleur pour les pulsations inférieures à la pulsation
de résonance intrinsèque ω0 des corps. Le deuxième paquet est caractérisé par des pé-
riodes plus courtes et correspond à l’adaptation pour les pulsations supérieures à la
pulsation de résonance.
De manière générale, la réponse impulsionnelle hv (t) est plus courte sur ces deux bords
avec l’ajout du contrôleur fenêtré. Cet effet permet une augmentation du retard tr de
la réponse impulsionnelle, et est dû à l’ajout du fenêtrage de type passe-bande, qui
permet de réduire la dynamique des basses et des hautes fréquences. Finalement, comme
présentée dans la section 3.2, la fréquence de coupure basse du fenêtrage peut être ajustée
pour permettre l’application de la méthode de contrôle collaboratif à un groupe de corps
proches. En complément d’information, le lecteur peut se référer aux travaux de thèse
d’Elise Blondel [14], sur la détermination du domaine de prévision accessible.
Pour obtenir une forme pseudo causale du contrôleur, il est alors nécessaire d’effectuer
un décalage temporel vers la droite de la réponse impulsionnelle huc (t) de l’impédance
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 101
du contrôleur (3.59). Ce qui est rendu possible par la prévision de vitesse obtenue précé-
demment. Le décalage de la réponse impulsionnelle est présenté dans la figure 3.19. Le
calcul de la force de PTO fu (t) avec le contrôleur collaboratif pseudo causal s’écrit alors
tel que :
R +∞
fu,II (t) =− −∞ huc,II,II (t − tprev − τ )vII (τ + tprev )dτ
..
(3.59)
.
R +∞
u,N (t) =− huc,N,N (t − tprev − τ )vN (τ + tprev )dτ
f
−∞
tprev
6
×10
1.0
0.5
h uf (t) [N ]
0.0
−0.5
−1.0
−15 −10 −5 0 5 10 15 20 25
Temps [s]
Figure 3.19 – Décalage vers la droite, de la réponse impulsionnelle hv (t) d’un temps de
prévision tprev , pour un groupe de deux cylindres avec contrôleur collaboratif Zuc (ω).
Une première étape de vérification est présentée ici pour apprécier les apports de la
stratégie de contrôle sur la récupération d’énergie et la dynamique des corps contrôlés.
La dynamique et la récupération d’énergie d’un groupe de deux cylindres pilonnants
équipés d’un PTO passif sont comparées à celles du même groupe de cylindre soumis à
la stratégie de contrôle collaboratif. La géométrie de ferme utilisée est identique à celle
présentée dans la section 3.1.1 avec une distance de séparation d = 600 m. Dans le cas
de l’utilisation de PTO passif les deux corps sont soumis à un PTO d’amortissement
BP T O = 1, 5 · 105 N.s/m, et dans le cas du contrôle collaboratif le premier corps est
soumis à un PTO passif de même amortissement et le second est soumis à la stratégie
de contrôle.
Les résultats de vitesse du premier corps VI et du second VII sont présentés dans la
figure 3.20 pour les deux configurations de contrôle. Dans la configuration où les deux
corps sont équipés d’un PTO passif, la vitesse des deux corps présente une dynamique
similaire avec des vitesses maximales de l’ordre de 1 m/s. Avec l’ajout de la stratégie de
contrôle collaboratif, la vitesse du second corps est considérablement accrue et présente
des valeurs maximales autour de 10 m/s. De plus, la phase du signal de vitesse est
modifiée pour suivre à chaque instant celle de la force d’excitation. Sous l’effet de la
stratégie de contrôle, le premier corps utilisé comme capteur présente une dynamique
quasi identique à celle de la configuration sans contrôle. Les légères variations du signal
de vitesse sont dues aux effets de la radiation du second corps sur le premier.
3.1 Méthode de contrôle collaboratif 103
Passif
1 Contrôle collaboratif
VI [m/s]
0
−1
10 Passif
Contrôle collaboratif
5
VII [m/s]
−5
−10
×108
Passif
1.00 Contrôle collaboratif
0.75
EI [J]
0.50
0.25
0.00
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
×109
1.0
Passif
0.8 Contrôle collaboratif
0.6
EII [J]
0.4
0.2
0.0
Les résultats de récupération d’énergie, notée E, sont présentés sur la figure 3.21. Dans
le cas de la configuration sans contrôleur, la récupération d’énergie est similaire pour les
deux corps, et est environ égale à 1, 2 · 108 J en une heure. Avec l’ajout de la stratégie
de contrôle collaboratif, la récupération d’énergie du corps capteur (corps I) est inchan-
gée, mais celle du corps contrôlé est nettement plus importante avec 9, 7 · 108 J en une
heure. De plus, l’aspect réactif de ce type de contrôleur est notable avec la présence de
variations positives et négatives dans le signal de puissance.
Les premiers résultats de vérification présentés ici montrent une nette augmentation de
la récupération d’énergie lors de l’application de la stratégie de contrôle, et la possibilité
d’utiliser le corps capteur comme récupérateur d’énergie. Dans la section 3.2, le com-
portement du contrôleur est évalué dans différentes configurations de ferme et d’état de
mer, afin de fournir les paramètres permettant de maximiser la récupération. À partir
de ces résultats, une analyse des résultats numériques permettant une vérification plus
fine de la stratégie de contrôle est présentée dans le chapitre 4.
π π
dt = tL = (3.60)
ωL dω
Les coefficients hydrodynamiques utilisés ici sont calculés jusqu’à la pulsation ωL =
3.14 rad/s. Au-delà de cette pulsation, la dynamique du corps flottant est considérée
comme nulle, ce qui est conforme à la physique de l’interaction vagues/flotteurs dans
l’Océan. Il n’est donc pas nécessaire de prendre en compte les pulsations supérieures,
toutefois, il est possible d’extrapoler les résultats fréquentiels afin de lisser les réponses
impulsionnelles obtenues à partir de ces résultats. Pour obtenir les coefficients hydrody-
namiques à des fréquences supérieures à ωL = 3.14 rad/s, il est souvent délicat d’utiliser
les méthodes de calculs conventionnelles (BEM, semi-analytique) car les erreurs numé-
riques peuvent devenir non négligeables. Les coefficients hydrodynamiques peuvent être
3.2 Étude de sensibilité 105
extrapolés pour des pulsations plus élevées, ce qui permet l’obtention de réponses im-
pulsionnelles lisses et donc plus compréhensibles pour l’analyse des résultats. Comme les
coefficients hydrodynamiques ont déjà convergé à ωL = 3.14 rad/s et que la RAO du sys-
tème est nulle à partir de cette pulsation, on ne rajoute pas d’information physique lors
de l’extrapolation des coefficients hydrodynamiques. L’extrapolation n’influence donc
pas la qualité du contrôle, mais uniquement la qualité des réponses impulsionnelles. Une
étude de convergence en fonction de l’extrapolation des résultats fréquentiels est présen-
tée dans la section 4.1.
Lors du calcul des fonctions de transfert de vitesse (section 3.1.6), les fonctions de trans-
fert obtenues présentent des variations fortes et rapides. Dans le domaine temporel, cela
se traduit par une réponse impulsionnelle longue. Il est alors nécessaire de choisir une
discrétisation fréquentielle fine pour capturer le comportement physique de la fonction
de transfert de vitesse. La discrétisation doit être d’autant plus fine que la distance
entre les corps augmente, car le temps de propagation des vagues du corps capteur au
corps contrôlé augmente. Cette augmentation du temps de propagation est aussi percep-
tible dans l’augmentation de la longueur de la réponse impulsionnelle de la fonction de
transfert des vitesses. Afin de s’assurer d’une discrétisation fréquentielle suffisante pour
l’ensemble des cas d’étude, il est choisi de pouvoir calculer des réponses impulsionnelles
de tL = 500s soit une discrétisation fréquentielle de dω = 6.28 · 10−3 rad/s. Une étude de
convergence en fonction de la discrétisation fréquentielle est présentée dans la section 4.1.
Par ailleurs pour les simulations longues en houle polychromatique, il convient de s’assu-
rer que le signal de houle calculé n’est pas redondant. Il est alors nécessaire d’utiliser une
discrétisation suffisamment fine du spectre de houle satisfaisant l’équation dω = π/tsim ,
où tsim représente la durée totale de simulation.
Il est ensuite important d’établir les différents niveaux de chacun de ces facteurs, de façon
à caractériser la méthode sur un domaine suffisamment large et précis. Par ailleurs le
nombre de facteurs correspond au nombre de dimensions de la matrice d’essai et il est
donc crucial de limiter le nombre de niveaux au strict nécessaire pour conserver un
nombre de simulations acceptable. De plus, chaque simulation sera évaluée sur 10 jeux
de phases différents pour lisser les résultats. Dans la configuration de niveaux présentée
dans la table 3.2, le nombre de simulations à effectuer est égal à 21600.
Facteurs Niveaux
Distance [m] 100, 200, 400, 600
Temps de prévision [s] 8, 10, 12, 15, 20, 30
Période de pic [s] 6, 9, 12
Fréquence de coupure basse [rad/s] 0.2, 0.35, 0.5, 0.65, 0.8
Fréquence de coupure haute [rad/s] 1.0, 1.5, 2.0, 2.5, 3.0, 3.5
Table 3.2 – Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité pour un groupe de
deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle collaboratif.
3.2 Étude de sensibilité 107
La distance entre les corps est échelonnée de 100m à 600m de façon à couvrir la position
de tous les corps d’une ferme composée de nombreuses machines, comme présenté dans
la section 4.7. Les niveaux du temps de prévision sont choisis pour correspondre aux
niveaux des distances de séparation. Finalement, le choix des périodes de pic s’étale de
6s à 12s et les niveaux des fréquences de coupure de fenêtrage sont choisis pour corres-
pondre à ces valeurs d’état de mer.
Chacune des simulations est effectuée dans le domaine temporel avec un temps de si-
mulation tsim = 30 min et une discrétisation temporelle dt = 0.05s. Le calcul de la
radiation est effectué par convolution pour ne pas impacter les résultats d’éventuelles
erreurs liées à l’identification de la radiation (section 2.5), et un intégrateur numérique
de type Runge-Kutta 4 est utilisé. Enfin, un spectre de Bretschneider (3.37) est choisi
pour générer la houle et la hauteur significative Hs est fixée à 2m. Lors de la génération
de la houle, une discrétisation fine dω = 7.7 · 10−4 rad/s des coefficients de force d’exci-
tation est choisie pour éviter la redondance du signal (section 3.1.10). Les configurations
de ferme évaluées dans cette étude correspondent à la configuration présentée dans la
section (3.1.1), i.e. deux cylindres pilonnant alignés avec le sens de propagation de la
houle.
de la puissance par l’énergie contenue dans la vague n’est alors plus suffisante pour
caractériser le rendement.
P̄(t)
Copt = 100 (3.63)
Pth
En utilisant cette normalisation de la puissance, les effets de ferme obtenus pour un état
de mer donné sont pris en compte, et il est alors aisé de caractériser le rendement propre
de chaque machine. En outre, la puissance théorique et le coefficient d’optimalité tenant
compte du fenêtrage, respectivement Pthf et Coptf sont obtenus de façon similaire en
remplaçant l’impédance du contrôleur Zu par sa forme fenêtrée Zuf dans le calcul de
Pthf .
t p r e v = 8s t p r e v = 8s t p r e v = 8s t p r e v = 8s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
C o p t [%]
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
t p r e v = 10s t p r e v = 10s t p r e v = 10s t p r e v = 10s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
C o p t [%]
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
t p r e v = 12s t p r e v = 12s t p r e v = 12s t p r e v = 12s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
C o p t [%]
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
t p r e v = 15s t p r e v = 15s t p r e v = 15s t p r e v = 15s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
C o p t [%]
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
t p r e v = 20s t p r e v = 20s t p r e v = 20s t p r e v = 20s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
C o p t [%]
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
t p r e v = 30s t p r e v = 30s t p r e v = 30s t p r e v = 30s
100
0.8
80
ωL c [Rad/s]
0.65
60 C o p t [%]
0.5
40
0.35
20
0.2
0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
ωH c [Rad/s] ωH c [Rad/s] ωH c [Rad/s] ωH c [Rad/s]
Figure 3.22 – Synthèse des résultats des matrices de coefficient d’optimalité pour un
groupe de deux cylindres et une période de pic Tp = 9s.
Dans la figure 3.22 est présentée la synthèse des résultats de coefficient d’optimalité pour
une période de pic Tp = 9s. Le premier constat issu de cette synthèse est la variation des
plages de stabilité en fonction de la distance de séparation entre les corps. Avec l’augmen-
tation de la distance entre les corps vient une augmentation de la taille du domaine de
stabilité. Pour une distance de séparation d = 100m, seuls quelques points permettent la
stabilité. Or, pour une distance d = 600m, le contrôleur est stable dans presque toutes les
configurations. Ces variations proviennent de l’augmentation du temps de propagation
110 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
des vagues entre les corps. Pour permettre un rendement maximal en utilisant la stra-
tégie de contrôle collaboratif, la distance entre les corps doit être suffisamment grande
afin de fournir une prévision de vitesse dans un horizon de prévision tprev permettant
de rendre causale la réponse impulsionnelle du contrôleur optimal. Avec l’analyse de
l’ensemble des résultats (annexe C), il apparait que la distance nécessaire pour atteindre
ces conditions est aussi liée à la période de pic du spectre de houle. Lorsque la période
de pic Tp augmente, l’énergie du spectre de houle est concentrée dans des vagues de
plus longue longueur d’onde λ se propageant plus rapidement. La distance de séparation
d nécessaire pour atteindre les conditions optimales doit alors nécessairement augmenter.
De plus, le point de fonctionnement optimal présente une pulsation de coupure basse re-
lativement faible. Ce positionnement du fenêtrage implique la prise en compte de vague
de grandes longueurs d’onde, ce qui positionne le contrôleur en limite de causalité. En
d’autres termes, un temps de prévision trop court ne permet pas de rendre causal le
contrôleur. De la même façon, lorsque le temps de prévision est trop long, dans cet
exemple tprev = 30s, des phénomènes identiques apparaissent. En effet, lorsque le temps
de prévision est trop grand, les phénomènes d’instabilité sont dus à un décalage trop
important de la réponse impulsionnelle des vitesses impliquant la non-causalité de cette
dernière. En outre, la plage de valeurs acceptables de temps de prévision augmente avec
la distance et la diminution de la période de pic de la houle. Avec l’augmentation du
temps de propagation vient l’augmentation de la plage de valeurs permettant de rendre
causal le contrôleur, tout en préservant la forme causale de la prévision de vitesses.
Pour une période de pic Tp = 6s, les cylindres sont encore suffisamment proches pour
atteindre de hautes valeurs de coefficient d’optimalité, cependant le plus grand domaine
de stabilité apparait pour un temps de prévision tprev = 8s ce qui est nettement plus
court que la valeur optimale pour les configurations plus espacées. Dès lors que la période
de pic augmente i.e. Tp = {9s, 12s}, les valeurs maximales du coefficient d’optimalité
diminuent, mais la taille du domaine de stabilité reste satisfaisante et maximale pour
un temps de prévision situé autour de tprev = 8s.
Facteurs Niveaux
Distance [m] 100
Temps de prévision [s] 4, 6, 8, 10, 12
Période de pic [s] 6, 9, 12
Fréquence de coupure basse [rad/s] 0.2, 0.35, 0.5, 0.65, 0.8
Fréquence de coupure haute [rad/s] 1.0, 1.5, 2.0, 2.5, 3.0, 3.5
Table 3.3 – Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité de corps proches
pour un groupe de deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle collaboratif.
les corps proches rend possible l’application de la stratégie de contrôle collaboratif pour
des configurations de ferme où l’horizon de prédiction devrait être insuffisant.
tprev = 4s tprev = 6s tprev = 8s tprev = 10s tprev = 12s
100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
0.8
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
tprev = 4s tprev = 6s tprev = 8s tprev = 10s tprev = 12s
100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
0.8
0.65
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
tprev = 4s tprev = 6s tprev = 8s tprev = 10s tprev = 12s
100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
0.8
0.65
60
0.5
40
0.35
20
0.2
0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
Période de pic Tp = 6s
Distance d [m] 100 200 400 600
Temps de prévision tprev [s] 10 12 15 20
Pulsation de coupure basse ωLc [rad/s] 0.65 0.5 0.5 0.5
Pulsation de coupure haute ωHc [rad/s] 2.5 3.0 3.5 3.5
Période de pic Tp = 9s
Distance d [m] 100 200 400 600
Temps de prévision tprev [s] 8 12 15 20
Pulsation de coupure basse ωLc [rad/s] 0.65 0.5 0.35 0.2
Pulsation de coupure haute ωHc [rad/s] 2.0 1.5 1.5 3.0
Dans toutes les configurations d’état de mer, le temps de prévision tprev optimal aug-
mente avec la distance d. Comme expliqué précédemment, l’augmentation de la distance
implique un allongement du temps de propagation de la vague la plus rapide entre les
corps et donc une augmentation de l’horizon de prévision disponible. En outre, le temps
de prévision optimal est aussi lié à la variation de la période de pic Tp de l’état de mer.
Lorsque la période de pic augmente, la longueur d’onde de la vague la plus longue consi-
dérée augmente, ce qui implique une diminution du temps de propagation et donc une
diminution de l’horizon de prévision.
×106
ωLc = 0.2 ωH c = 3.5
tprev = 12s ωLc = 0.35 ωH c = 1.0
100 2
|Z uf (ω)|
0.8
80 1
0.65
60 0
ωLc [Rad/s]
0.5 ω [rad/s]
40
4
0.35
Spectre de houle
3
20
2
0.2
0 1
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
ωH c [Rad/s]
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
correspond à une fenêtre très ouverte permettant la récupération d’énergie sur l’ensemble
du spectre. À l’inverse, dans le deuxième maximum local (ωLc = 0.35rad/s, ωHc =
1.0rad/s) correspond à un fenêtrage concentrant le contrôle sur les fréquences situées en
dessous de la pulsation propre du corps.
Z T Z T
Ereact = |P (t)|dt − P (t)dt (3.64)
0 0
Z T
Epass = P (t)dt (3.65)
0
Ereact
Rrp = (3.66)
Epass
Dans cette section, les points de fonctionnement permettant de maximiser le rendement
des machines tout en minimisant le ratio réactif/passif sont identifiés. Il s’agit d’étudier
l’effet du fenêtrage du contrôleur optimal de la stratégie de contrôle collaboratif sur
le ratio réactif/passif. Dans la figure 3.25, sont superposés les résultats de coefficient
d’optimalité (matrice de couleurs) et les ratios Rrp correspondant (valeurs numériques)
pour un groupe de deux cylindres dans la configuration d = 400m et Tp = 9s.
116 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
ωLc [Rad/s]
60 0.74 7 6 6 5 5 4 4 3 3 3
Copt [%]
Copt [%]
0.5 14 13 11 10 10 11 0.73 6 6 5 5 5 4 4 4 3 3 30
40 0.71 6 6 5 5 5 5 4 4 4 3
25
0.35 15 14 14 14 14 15 0.7 6 6 6 5 5 5 4 4 4 4
0.68 6 6 6 5 5 5 5 5 4 4 20
20
0.66 6 6 6 6 5 5 5 5 5 5 15
0.2 20 20 19 19 20 25
0.65 6 6 6 6 6 6 5 5 5 5
0 10
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 1.45 1.4 1.35 1.3 1.25 1.2 1.15 1.1 1.05 1.0
ωH c [Rad/s] ωH c [Rad/s]
100
80
4 34.2
40
5 40.1
11 73.1
20
14 93.0
0
0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0
Ratio Réactif/Passif
La valeur de Copt atteint son maximum aux valeurs de pulsations de coupures ωLc =
0.35rad/s et ωHc = 1.5rad/s. Dans ces conditions, le ratio réactif passif atteint une
3.2 Étude de sensibilité 117
valeur élevée Rrp = 15. Les variations de Rrp semblent correspondre à deux directions
principales. Dans le sens de la diagonale du coin inférieur gauche jusqu’au coin supé-
rieur droit, les valeurs de Rrp augmentent dans le sens de l’élargissement de la bande
passante du fenêtrage. En effet, lorsque le fenêtrage s’élargit, le contrôleur cherche à
atteindre les conditions d’optimalité sur un spectre plus large où la RAO du système
atteint des valeurs élevées (figure 3.6). La deuxième direction de variation est perpendi-
culaire à la première et correspond au décentrage du fenêtrage par rapport au spectre
de houle. Lorsque le fenêtrage se décentre, le contrôleur impose des forces importantes
sur le contrôleur sur un domaine spectral de houle ne comportant que peu d’énergie, ce
qui explique un fort ratio Rrp pour des valeurs de Copt faibles.
La valeur de Rrp étant très élevée pour la valeur de Copt maximale, des points de fonc-
tionnement minimisants la valeur de Rrp sont alors recherchés. La matrice de droite de
la figure 3.6, présente un raffinement du domaine présentant les valeurs minimales du
ratio Rrp (correspondant à l’encadré noir de la matrice de gauche). Pour chaque valeur
de Rrp , la valeur de coefficient d’optimalité maximale est relevée et les résultats sont
présentés dans la figure 3.26.
3.2.7 Synthèse
Dans les sections précédentes, le principe du fenêtrage de l’impédance du contrôleur
a été présenté. Il a été montré qu’il est possible d’appliquer le fenêtrage en n’affectant
que peu la récupération d’énergie si la fenêtre est centrée sur le spectre de houle et la ré-
ponse en amplitude du corps. Les avantages apportés par la mise en place de ce fenêtrage
sont multiples : la réduction de l’horizon de non-causalité du contrôleur quasi optimal
fenêtré, la réduction de l’amplitude et de la vitesse des corps contrôlés, l’amélioration
de la stabilité du contrôleur, et la diminution du ratio réactif passif. Par ailleurs, il a
été observé que lorsque la contrainte imposée par la fenêtre devient trop conséquente, la
récupération d’énergie baisse sensiblement.
118 Théorie et analyse du contrôle collaboratif
À titre d’exemple, les paramètres optimaux pour la configuration a deux corps utilisée
pour l’étude sensibilité avec une distance de séparation de 200 m sont recherchés pour
un site donné. Le site d’essai AMETS situé à 6 km de la côte ouest de l’Irlande dans une
profondeur d’eau de 50 m est choisi pour illustrer la méthode (figure 3.27).
Hs [m]
[%]
Tp [s]
Tp [s] 2 − 4 4 − 6 6−8 8 − 10 10 − 12 12 − 14 14 − 16 16 − 18
[%] 0, 18 5, 96 28.66 36.026 21.65 6.61 1, 11 0, 05
Figure 3.27 – Matrice de probabilité d’état de mer du site d’essai « Atlantic Marine
Energy Test Site » (A detailed assessment of the wave energy resource at the atlantic
marine energy test Site [5]).
Le contrôleur étant linéaire, les paramètres du fenêtrage ne sont pas affectés par la
hauteur significative Hs . Ainsi, les densités de probabilité peuvent être intégrées sur
3.2 Étude de sensibilité 119
Table 3.5 – Paramètres optimaux du contrôleur pour le groupe de deux cylindres séparés
d’une distance d = 200 m sur le site AMETS.
Dans le chapitre suivant, une analyse des résultats numériques est conduite pour vérifier
les conditions d’optimalité du contrôleur en utilisant les paramètres obtenus à partir de
l’étude de sensibilité. Ces paramètres, déterminés pour un groupe de deux corps, sont
ensuite utilisés pour une ferme de 10 corps. Il est alors montré que les résultats issus
de l’étude de sensibilité à deux corps peuvent être utilisé pour une ferme composée de
nombreux corps.
Chapitre 4
Analyse des résultats numériques
Sommaire
4.1 Discrétisation fréquentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
4.1.1 Corps libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
4.1.2 Corps contrôlés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
4.2 Discrétisation temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.2.1 Corps libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.2.2 Stratégie de contrôle collaboratif . . . . . . . . . . . . . . . . 131
4.3 Validation de la stratégie de contrôle pour un groupe de
deux corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
4.3.1 Prévision de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
4.3.2 Conditions d’optimalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
4.4 Validation de la stratégie de contrôle avec les coefficients
hydrodynamiques issus de méthode BEM . . . . . . . . . . . 139
4.5 Impact du déplacement moyen en cavalement sur la méthode143
4.6 Orientation et étalement directionnel de la houle . . . . . . 147
4.6.1 Erreur de mesure de l’orientation de la houle . . . . . . . . . 147
4.6.2 Étalement spectral directionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
4.7 Application à une ferme complexe . . . . . . . . . . . . . . . 154
4.7.1 Impact du contrôleur sur le facteur d’interaction . . . . . . . 154
4.7.2 Simulation d’une ferme de 10 machines . . . . . . . . . . . . 159
122 Analyse des résultats numériques
De plus, l’étude vise aussi à quantifier la sensibilité de la méthode face aux changements
extérieurs et erreurs de mesure. L’impact sur la récupération d’énergie de l’erreur de po-
sition des corps dans le groupe (section 4.5), de l’erreur d’estimation de la direction de
la houle ou encore de l’étalement directionnel du spectre de houle (section 4.6) est évalué.
π
tL = (4.1)
dω
Les réponses impulsionnelles de radiation hrad (t) d’un groupe de deux cylindres pilon-
nant séparés d’une distance d = 200m, sont présentées dans la figure 4.1. La longueur
maximale sans répétition des réponses impulsionnelles pouvant être obtenue à partir des
différentes discrétisations fréquentielles, est déterminée à partir de l’équation 4.1, et les
résultats sont présentés dans la table 4.1.
Les réponses impulsionnelles, pour les 3 niveaux de discrétisation utilisés ici, sont cal-
culées jusqu’à t = 250s. Ce temps étant supérieur à la limite fixée par la dualité temps
fréquence pour les deux niveaux de discrétisation les moins raffinés, il apparait alors une
redondance de la réponse impulsionnelle pour ces deux signaux. Ce phénomène souligne
alors l’importance de respecter la taille limite des réponses impulsionnelles en relation
avec la discrétisation fréquentielle, sous peine d’obtenir des efforts de radiation erronés.
Dans la figure 4.1, les réponses impulsionnelles semblent identiques jusqu’à l’extinction
du paquet d’ondes à t = 15s pour le terme diagonal de la radiation et t = 60s pour le
terme croisé. Cependant, dans la figure 4.2 présentant un agrandissement de ces résul-
tats, un deuxième paquet d’ondes apparait pour le terme diagonal. Ce deuxième paquet
correspond au retour de la radiation du second corps jusqu’au premier. L’onde radiée
générée par le premier corps met en mouvement le second corps qui génère une nou-
velle onde radiée qui excite à nouveau le premier corps. Ce phénomène implique alors la
124 Analyse des résultats numériques
×104
dω =5.00e-02 rad/s
1.0 dω =2.50e-02 rad/s
hrad,I,I [N ]
dω =1.25e-02 rad/s
0.5
0.0
−0.5
500
hrad,I,II [N ]
dω =5.00e-02 rad/s
−500 dω =2.50e-02 rad/s
dω =1.25e-02 rad/s
−1000
0 50 100 150 200 250
Temps [s]
Figure 4.1 – Réponses impulsionnelles des efforts de radiation hrad (t) d’un
groupe de deux cylindres pilonnant séparés d’une distance d = 200m, en utili-
sant des coefficients hydrodynamiques ayant pour discrétisation fréquentielle dω =
[0, 05; 0, 025; 0, 0125] rad/s.
100
50
hrad,I,I [N ]
0
dω =5.00e-02 rad/s
−50 dω =2.50e-02 rad/s
dω =1.25e-02 rad/s
−100
0 50 100 150 200 250
Temps [s]
Figure 4.2 – Agrandissement des réponses impulsionnelles hradI,I (t) présentées dans la
figure 4.1.
4.1 Discrétisation fréquentielle 125
Corps I Corps I
8.8
5
VI [m/s]
8.7
0
Corps II Corps II
10
9.3
5
VII [m/s]
0 9.2
dω =5.0e-02 rad/s dω =5.0e-02 rad/s
−5
dω =2.5e-02 rad/s dω =2.5e-02 rad/s
dω =1.3e-02 rad/s 9.1 dω =1.3e-02 rad/s
−10
1000 1005 1010 1015 1020 1003.8 1004.0 1004.2 1004.4
Temps [s] Temps [s]
Corps I Corps I
2.18
2
VI [m/s]
0 2.16
Corps II Corps II
2 2.28
VII [m/s]
0
2.26
dω =5.0e-02 rad/s dω =5.0e-02 rad/s
−2 dω =2.5e-02 rad/s dω =2.5e-02 rad/s
dω =1.3e-02 rad/s dω =1.3e-02 rad/s
−4 2.24
910 915 920 925 930 925.3 925.4 925.5 925.6 925.7
Temps [s] Temps [s]
propagation du paquet d’ondes sur le double de la distance de séparation des corps, ici
125s. Dans le cas de la discrétisation dω = 0.05 rad/s, la discrétisation fréquentielle ne
permet pas de capter ce phénomène, car la réponse impulsionnelle ne peut atteindre que
63s. Dans le cas de la discrétisation dω = 0.025 rad/s, la discrétisation est à la limite
permettant de capter le phénomène, et une légère erreur apparait sur la fin du deuxième
paquet d’ondes. Finalement, avec la discrétisation dω = 0.0125 rad/s le phénomène est
entièrement capté et la réponse impulsionnelle s’annule sur les temps suivants. Il appa-
rait donc nécessaire d’affiner suffisamment la discrétisation fréquentielle des coefficients
hydrodynamiques lors de simulations de ferme de houlomoteur, de façon à capter l’inté-
gralité des effets de ferme.
De manière générale, lorsque la distance entre les corps augmente, il est nécessaire d’affi-
ner la discrétisation fréquentielle pour capter l’intégralité des effets de ferme. Cependant
lorsque les corps sont suffisamment éloignés, ces effets deviennent négligeables, et il est
alors possible de ne pas en tenir compte. Par ailleurs, dans le cas de configurations de
ferme composées de nombreux corps rapprochés, les aller-retours de la radiation peuvent
devenir nombreux, et il est alors aussi nécessaire d’affiner la discrétisation fréquentielle
afin de capter l’intégralité de la dynamique. De façon à assurer une discrétisation fré-
quentielle suffisante, une discrétisation inférieure ou égale à dω = 6.28 · 10−3 rad/s est
utilisée pour la majeure partie des études présentées dans ce manuscrit. De plus, pour
les simulations longues, une discrétisation encore plus fine peut être utilisée pour la
génération du signal de houle, ce qui permet d’éviter la redondance de ce dernier.
les corps contrôlés sont en phase avec la force d’excitation, ce qui implique une forte
dynamique du système. Les considérations concernant le raffinement de la discrétisation
fréquentielle, de manière à capter l’ensemble des effets de ferme, deviennent alors indis-
pensables car les efforts de radiation sont proportionnels à la vitesse. De plus, la stratégie
de contrôle collaboratif implique le calcul des réponses impulsionnelles des fonctions de
transfert des vitesses hv (t) (section 3.1.7) et de l’impédance du contrôleur hZuf (t) (sec-
tion 3.1.8). La discrétisation fréquentielle doit alors être suffisamment fine pour obtenir
ces réponses impulsionnelles jusqu’à leur extinction. La taille des réponses impulsion-
nelles utilisées pour cette étude de convergence correspond à la valeur maximale due à
la dualité temps fréquence ou la valeur d’extinction de la réponse (table 4.2).
Discrétisation fréquentielle dω [rad/s] 5.0 · 10−2 2.0 · 10−2 1.25 · 10−2 6.25 · 10−3 3.125 · 10−3
Longueur des réponses impulsionnelles timp [s] 62 125 250 300 300
Coefficient d’optimalité Copt [%] 74.0 89.7 89.9 89.7 89.7
Table 4.2 – Coefficient d’optimalité pour un groupe de deux corps séparés d’une distance
d = 200m en fonction de la discrétisation fréquentielle des coefficients hydrodynamiques,
dans une houle polychromatique Hs = 2m et Tp = 9s.
Comme présenté dans la section 3.1.10, il est possible d’extrapoler les coefficients hy-
drodynamiques de façon à affiner les réponses impulsionnelles. L’intérêt majeur d’une
telle démarche est de faciliter l’analyse de ces réponses. Par ailleurs, comme le montrent
les résultats de la table 4.3, l’extrapolation des résultats n’améliore pas la récupéra-
tion d’énergie. En effet, l’extrapolation des coefficients hydrodynamiques permet une
interpolation des réponses impulsionnelles, mais n’ajoute pas d’information physique au
système.
Table 4.3 – Coefficient d’optimalité pour un groupe de deux corps séparés d’une distance
d = 200m en fonction de l’extrapolation des coefficients hydrodynamiques, dans une
houle polychromatique Hs = 2m et Tp = 9s.
Corps I
0.50 dt=0.5s
dt=0.2s
0.25
VI [m/s]
dt=0.1s
0.00
−0.25
−0.50
Corps II
0.50
0.25
VII [m/s]
0.00
dt=0.5s
−0.25
dt=0.2s
−0.50 dt=0.1s
Figure 4.5 – Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, dans une houle monochromatique a = 1m et
T = 6s.
Corps I
10
5
VI [m/s]
0 dt=0.5s
dt=0.2s
−5 dt=0.1s
dt=0.05s
−10
1192 1193 1194 1195 1196 1197 1198
Corps II
10
dt=0.5s
5 dt=0.2s
VII [m/s]
dt=0.1s
0 dt=0.05s
−5
−10
1192 1193 1194 1195 1196 1197 1198
Temps [s]
Figure 4.6 – Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, en résonance dans une houle monochromatique
a = 1m et T = 7, 19s.
130 Analyse des résultats numériques
Dans le cas où le groupe de corps est excité par une houle monochromatique hors de
la fréquence de résonance des corps (figure 4.5), la dynamique des corps est faible et la
convergence en pas de temps est atteinte pour des valeurs dt élevées. Ici, les résultats
sont considérés convergés pour dt = 0.2s. Au contraire, lorsque l’onde monochroma-
tique incidente correspond à la fréquence intrinsèque de résonance des corps (figure 4.6),
l’amplitude et la vitesse des corps augmentent significativement et il est alors nécessaire
de raffiner le pas de temps. Ici, la valeur convergée du pas de temps est alors égale à
dt = 0.05s.
Pour une houle polychromatique, la dynamique des corps est en moyenne plus faible que
pour une houle monochromatique à la fréquence de résonance, y compris pour un spectre
de houle centré sur la fréquence de résonance des corps (figure 4.7). Par conséquent,
le pas de temps convergé pour une houle polychromatique est inférieur ou égal à la
valeur obtenue pour la houle monochromatique à la fréquence de résonance. Ici, la valeur
convergée du pas de temps est égale à dt = 0.1s.
Corps I
2
dt=0.5s
1 dt=0.2s
VI [m/s]
dt=0.1s
0
−1
−2
1155 1160 1165 1170 1175
Corps II
2
1
VII [m/s]
0
dt=0.5s
−1 dt=0.2s
dt=0.1s
−2
1155 1160 1165 1170 1175
Temps [s]
Figure 4.7 – Étude de convergence en pas de temps dt pour un groupe de deux cylindres
libres, séparés d’une distance d = 200m, dans une houle polychromatique Hs = 2m et
Tp = 7, 19s.
4.2 Discrétisation temporelle 131
dt = 0.2s
dt = 0.1s
4 dt = 0.05s
dt = 0.02s
dt = 0.01s
2
VII [m/s]
−2
−4
−6
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Temps [s]
d = 200m
10
VII [m/s] 0
−5 Vsim
Vprev
−10
d = 600m
10
5
VII [m/s]
−5 Vsim
Vprev
−10
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Figure 4.9 – Comparaison de la prévision de vitesse du corps contrôlé avec la vitesse obtenue
par les simulation pour un groupe de deux cylindres pilonnant avec une distance de séparation
d = 200m en haut, et une distance de séparation d = 600m, dans une houle polychromatique
Hs = 2m Tp = 9s. Le premier corps (capteur) est laissé libre et le second est soumis à la
stratégie de contrôle collaboratif.
d = 200m
10
5
VII [m/s]
−5 Vsim
Vprev
−10
d = 600m
10
5
VII [m/s]
−5 Vsim
Vprev
−10
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Figure 4.10 – Comparaison de la prévision de vitesse du corps contrôlé avec la vitesse obtenue
par les simulation dans des configurations identiques à la figure 4.9, mais pour lesquelles le
premier corps (capteur) est équipé d’un PTO passif d’une valeur BP T O = 1.5 · 105 N.s/m et le
second est soumis à la stratégie de contrôle collaboratif.
134 Analyse des résultats numériques
L’impact de la mise en place d’un PTO passif sur le corps capteur n’affecte que faiblement
la qualité de la prévision. Il est tout de même à noter que l’amortissement supplémentaire
induit par l’ajout du PTO tend à améliorer la prévision de vitesse. La dynamique du
corps capteur est alors réduite, ce qui permet de lisser le signal de vitesse et affiner la
prévision. Ces résultats permettent donc de valider l’utilisation de PTO passif sur le
corps capteur et par conséquent d’augmenter le rendement global de la ferme.
Une fois la prévision de vitesse validée, il est ensuite possible de vérifier la condition
de phase du contrôleur optimal (section 3.1.2), i.e. la mise en phase de la vitesse du
corps contrôlé avec la force d’excitation générée par la houle incidente sur ce dernier.
De façon à simplifier la visualisation de ces signaux de grandeurs très différentes, il est
choisi de les normaliser. Les signaux de vitesse et de force d’excitation du corps contrôlé
dans des configurations identiques à celles de la section précédente sont présentés dans
les figures 4.11, et 4.12.
d = 200m
1.0
Valeur normalisée
Vsim
0.5 fex
0.0
−0.5
−1.0
2100 2120 2140 2160 2180 2200
d = 600m
1.0
Valeur normalisée
0.5
0.0
−0.5 Vsim
fex
−1.0
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Figure 4.11 – Force d’excitation fex (t) et vitesse v(t) normalisées du corps contrôlé d’un
groupe de deux cylindres pilonnant séparés d’une distance d = 200m (en haut) et d = 600m en
bas, dans une houle polychromatique Hs = 2m Tp = 9s, où le corps (capteur) est laissé libre
et le second soumis à la stratégie de contrôle collaboratif.
d = 200m
1.0
Valeur normalisée
Vsim
0.5 fex
0.0
−0.5
−1.0
2100 2120 2140 2160 2180 2200
d = 600m
1.0
Valeur normalisée
0.5
0.0
−0.5 Vsim
fex
−1.0
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Figure 4.12 – Force d’excitation fex (t) et vitesse v(t) normalisées du corps contrôlé dans
des configurations identiques à la figure 4.11, mais pour lesquelles le premier corps (capteur)
est équipé d’un PTO passif d’une valeur BP T O = 1.5 · 105 N.s/m et le second est soumis à la
stratégie de contrôle collaboratif.
136 Analyse des résultats numériques
L’angle du portrait de phase de la vitesse ϕv (t) est défini comme l’angle formé par la
vitesse et la position du corps (équation 4.2), et l’angle du portrait de phase de la force
d’excitation ϕf ex (t) est défini comme l’angle formé par la force d’excitation et sa pri-
mitive (équation 4.3). Les résultats d’angle de portrait de phases obtenus à partir des
simulations précédentes sont présentés dans les figures 4.14 et 4.15.
v(t)
ϕv (t) = arctan( ) (4.2)
x(t)
fex (t)
ϕf ex (t) = arctan( R ) (4.3)
fex (t)
V fex
φV X φfex ∫fex
Les résultats d’angle du portrait de phase montrent que la vitesse et la force d’excitation
sont en phase sur la majeure partie de la durée de simulation, cependant pour les temps
où la prévision de vitesse est erronée, les deux signaux se déphasent légèrement. Comme
la qualité de la prévision augmente avec la distance de séparation, plus cette dernière
augmente plus les deux signaux se trouvent en phase. Les périodes pour lesquelles l’erreur
de prévision induit un déphasage des signaux ne satisfont pas à la condition de phase du
contrôleur optimal. Par ailleurs, les erreurs de prévision de vitesse étant principalement
centrées sur les vagues de courtes périodes, la perte énergétique associée est faible.
4.3 Validation de la stratégie de contrôle pour un groupe de deux corps 137
d = 200m
ϕv
Angle de phase
2 ϕf ex
−2
d = 600m
ϕv
Angle de phase
2 ϕf ex
−2
d = 200m
ϕv
Angle de phase
2 ϕf ex
−2
d = 600m
ϕv
Angle de phase
2 ϕf ex
−2
D’autre part, les faibles différences sur la prévision de vitesse dues à la mise en place
d’un PTO passif sur le corps capteur n’apparaissent pas significativement dans ces ré-
sultats. De manière à faire apparaitre l’impact de l’application d’un PTO passif, il est
alors nécessaire d’observer les résultats de puissances.
Les résultats de puissance obtenus pour les simulations de cette étude sont synthéti-
sés dans le tableau 4.5. La puissance théorique Pth correspond à la puissance maximale
théorique obtenue à partir du contrôle optimal, et la puissance théorique fenêtrée Pth
correspond à la puissance théorique maximale après application du fenêtrage sur l’im-
pédance du contrôleur optimal. Les coefficients d’optimalité Copt et Coptf correspondent
respectivement au rapport de la puissance moyenne mesurée à partir des simulations
sur la puissance théorique Pth et la puissance théorique fenêtrée Pthf (section 3.2.2). La
puissance calculée correspond uniquement à celle du corps contrôlé mais tient compte
de l’impact de l’hydrodynamique du corps capteur (effets de ferme).
Les variations de puissance théoriques Pth entre les différentes configurations sont dues
aux effets de ferme. La modification de la distance entre les corps ou de la dynamique
d’un des corps par l’ajout d’un PTO passif fait varier la puissance théorique récupérable
du corps contrôlé. De plus, de par l’ajout du fenêtrage sur l’impédance du contrôleur, la
puissance théorique fenêtrée Pthf est nécessairement inférieure. Cependant, la différence
entre Pth et Pthf varie en fonction de la configuration de ferme. Pour le cas où les corps
sont séparés de d = 200m, une différence de 7% est observée contre 1% pour le cas à
d = 600m. La diminution de cette différence s’explique par l’élongation du temps de
propagation permettant d’obtenir une meilleure prévision de vitesse et ainsi réduire les
approximations sur le contrôleur.
-2
-4
z
-6
-8
-10
6
5
4
2 0
y 0
x
-5
Figure 4.16 – Demi-maillage du cylindre utilisé pour le calcul des coefficients hydrody-
namiques avec le code BEM NEMOH.
Semi-analytique
3.0 NEMOH
NEMOH C.F.I.
2.8
2.6
2.4
Les résultats de prévision de vitesse (figure 4.18) et d’angle de portrait de phase (fi-
gure 4.19) pour les 3 jeux de coefficients hydrodynamiques sont quasi identiques. Les
différences de valeurs notées sur les coefficients hydrodynamiques n’impactent donc pas
sensiblement les résultats de prévision de vitesse, ni la mise en phase de la vitesse et de
la force d’excitation.
Semi-analytique
10
VII [m/s]
Vsim
0 Vf orecast
−10
2100 2120 2140 2160 2180 2200
NEMOH
10
VII [m/s]
Vsim
Vf orecast
0
−10
2100 2120 2140 2160 2180 2200
NEMOH C.F.I.
10
VII [m/s]
Vsim
Vf orecast
0
−10
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Figure 4.18 – Comparaison de la prévision de vitesse du corps contrôlé avec la vitesse obtenue
par les simulation pour un groupe de deux cylindres pilonnant avec une distance de séparation
d = 400m dans une houle polychromatique Hs = 2m Tp = 9s, où le premier corps (capteur)
est laissé libre et le second est soumis à la stratégie de contrôle collaboratif.
Semi-analytique
Angle de phase Angle de phase Angle de phase
2.5 ϕv
ϕf ex
0.0
−2.5
2100 2120 2140 2160 2180 2200
NEMOH
2.5 ϕv
ϕf ex
0.0
−2.5
2100 2120 2140 2160 2180 2200
NEMOH C.F.I.
2.5 ϕv
ϕf ex
0.0
−2.5
2100 2120 2140 2160 2180 2200
Temps [s]
Les mouvements de dérive d’un corps contrôlé sont schématisés dans la figure 4.20. La
distance de dérive du corps est notée dr et représente la position relative du corps par
rapport à sa position initiale. Les résultats de puissance obtenus pour différentes posi-
tions de dérives sont présentés dans la table 4.7, et la figure 4.21. Bien que la dérive
du corps puisse s’effectuer dans les deux dimensions du plan horizontal, les variations
de position ne sont ici étudiées que pour une seule dimension. La position du corps
peut être projetée sur l’axe de propagation de la houle, car la propagation est supposée
identique sur toutes les directions parallèles. Les variations de position sur l’axe perpen-
diculaire à la propagation entrainent cependant un effet analogue à l’erreur de mesure
de l’orientation de la houle (section 4.6), car il se forme alors un angle entre l’aligne-
ment des corps et la propagation de la houle. De façon à différencier l’impact de la
variation de position et de l’erreur d’orientation, ces deux phénomènes sont étudiés in-
dépendamment, ce qui explique l’étude de l’impact de l’ancrage sur une seule dimension.
dr dr
Corps I Corps II
Ancrage
L’impact de la dérive sur la qualité du contrôle est évaluée pour un groupe de deux
cylindres pilonnant séparés d’une distance d = 400m, dans deux états de mer : Hs = 2m
Tp = 6s et Hs = 2m Tp = 9s. Le premier corps (capteur) est laissé libre, car comme pré-
senté dans la section 4.3 l’impact d’un PTO passif sur le corps capteur est négligeable.
La position du corps capteur est fixe, et seul le corps contrôlé subit la dérive dr .
4.5 Impact du déplacement moyen en cavalement sur la méthode 145
Tp = 6 s
100
Copt
80
Coptf
[%] 60
40
20
0
−20 −15 −10 −5 0 5 10 15 20
dr [m]
Tp = 9 s
100
Copt
80
Coptf
60
[%]
40
20
0
−20 −15 −10 −5 0 5 10 15 20
dr [m]
Pour les deux états de mer, le coefficient d’optimalité Copt atteint sont optimum lorsque
le corps est à l’emplacement initialement prévu, i.e. pour dr = 0m. Autour de cette
valeur, le coefficient d’optimalité est strictement décroissant lorsque le corps s’écarte de
sa position. De plus, la décroissance de Copt n’est pas symétrique lorsque le corps se
rapproche ou s’éloigne. Pour une distance de dérive en valeur absolue donnée |dr |, la
récupération d’énergie est meilleure lorsque le corps s’éloigne (dr > 0) que lorsque le
corps se rapproche (dr < 0).
Cependant, dans les situations où les valeurs de dérive des corps pourraient être su-
périeures, comme dans le cas d’ancrages profonds, les rendements de la ferme seraient
considérablement réduits. Pour améliorer la stratégie de contrôle face à ces changements,
les positions des corps de la ferme pourraient être prises en compte. Dans le cas de dé-
placements lents liés au courant ou un régime de vent établi, il est possible de mesurer
la position des corps en utilisant par exemple leurs positions GPS et ainsi adapter la
stratégie de contrôle en fournissant un nouveau jeu de coefficients hydrodynamiques de
la ferme. Par ailleurs, dans le cas de mouvements de dérives rapides (de l’ordre de gran-
deur d’une période de houle), il n’est pas possible d’adapter dynamiquement la stratégie
de contrôle.
dp = d cos(β) (4.4)
148 Analyse des résultats numériques
dp
d β
β
10
0 β = 0.0 degrés
β = 10.0 degrés
5 β = 20.0 degrés
−2
0
−4
dr [m]
dr [m]
−5
−6
d = 200 m −10
−8 d = 400 m
d = 600 m
−15
−10 −5 0 5 10 −10 −5 0 5 10
βerr [degrés] βerr [degrés]
D’après les résultats de la section précédente, dans une houle de période de pic Tp = 9s,
la valeur de dérive négative permettant de conserver un coefficient d’optimalité égal à
80% est égale à −5m. Dans le cas d’une houle alignée avec les corps (figure 4.23 gauche),
pour une distance de séparation de d = 400m, cela correspond à une erreur de mesure
d’angle de houle de βerr ± 9°, et pour une distance de séparation d = 600m une er-
reur βerr ± 7, 5°. De façon à améliorer la robustesse du contrôleur à l’erreur de mesure
de l’orientation de la houle, il est alors possible de minimiser la distance de séparation
entre le corps capteur et le corps contrôlé en utilisant l’information de vitesse d’un voisin
proche du corps contrôlé.
×105
2.89
2.88
2.87
Pth [W ]
2.86
2.85
2.84
Figure 4.24 – Puissance théorique maximale récupérable Pth du corps contrôlé en fonc-
tion de l’orientation de la houle incidente β pour un groupe de deux cylindres pilonnant
séparés d’une distance d = 400m.
D’autre part, comme présenté dans la figure 4.24, le changement d’orientation de houle
implique une variation de la puissance maximale théorique récupérable Pth . En effet,
la modification de l’orientation de la houle modifie les effets de diffraction de la houle
150 Analyse des résultats numériques
incidente avec les corps de la ferme. Ces effets de ferme impliquent alors une modification
de la dynamique des corps et donc de l’énergie récupérable. La dérive du corps présentée
dans la section 4.5 entraine une faible variation de la puissance théorique Pth (0.01% dans
cette configuration), cependant la modification de l’angle d’incidence de la houle a un
impact plus important (environ 2% dans la même configuration). De façon à obtenir une
analyse fine du comportement du contrôleur face à une erreur de mesure de l’orientation
de la houle, il est donc nécessaire de tenir compte de ces effets.
Tp = 9 s
100
Copt
Coptf
95
90
[%]
85
80
75
−10.0 −7.5 −5.0 −2.5 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0
β [degrés]
Tp = 9s
βerr [Degrés] Pth [W ] Copt [%] Pthf [W ] Coptf [%]
0 2, 8945 · 105 91,8 2, 7289 · 105 97,4
1 2, 8942 · 105 91,8 2, 7287 · 105 97,4
2 2, 8931 · 105 91,7 2, 7278 · 105 97,2
3 2, 8914 · 105 91,4 2, 7264 · 105 96,9
4 2, 8890 · 105 90,9 2, 7244 · 105 96,4
5 2, 8860 · 105 90,1 2, 7218 · 105 95,6
6 2, 8824 · 105 89,0 2, 7187 · 105 94,3
7 2, 8784 · 105 87,2 2, 7151 · 105 92,5
8 2, 8739 · 105 84,8 2, 7111 · 105 89,9
9 2, 8692 · 105 81,6 2, 7065 · 105 86,5
10 2, 8643 · 105 77,2 2, 7017 · 105 81,9
Dans les sections précédentes, les simulations effectuées ne tiennent compte que d’une
seule direction de propagation de houle. Un état de mer réaliste est dans les faits consti-
tué de plusieurs directions de propagations qui constituent un étalement spectral direc-
tionnel. L’étalement du spectre de houle est dépendant des conditions météorologiques
et bathymétriques de la zone concernée, et il peut être composé de plusieurs pics. Ces
différents pics proviennent de différents phénomènes comme la propagation de la houle
provenant d’une source lointaine ou de la mer de vent générée localement [55]. Cette
partie de l’étude vise à quantifier la dégradation de la qualité du contrôle en fonction
de l’étalement spectral directionnel. Par ailleurs, pour simplifier l’analyse un unique pic
directionnel est pris en compte.
Les simulations sont effectuées pour un groupe de deux cylindres pilonnant séparés d’une
distance d = 400m où le corps amont est laissé libre et le second est soumis à la stratégie
de contrôle collaboratif. Le spectre directionnel est centré sur l’alignement des deux corps
(β0 ) et les résultats de puissances sont évalués pour différentes valeurs d’étalement. Plu-
sieurs types de distributions directionnelles spectrales peuvent être utilisés pour décrire
ce phénomène comme la distribution « cosinus carré » ou encore « cosinus 2s » présentées
dans [57]. Pour des raisons didactiques liées à sa simplicité d’expression, la distribution
« cosinus carré » est choisie pour représenter l’étalement spectral directionnel dans les
simulations. De plus, la méthode est étendue pour une valeur d’exposant n de façon à
152 Analyse des résultats numériques
n=500
8
n=350
n=250
6
n=190
n=140
D(β )
n=100
4
n=70
n=50
n=40
n=30
Figure 4.26 – Fonctions D(β) d’étalement spectral pour les différentes valeurs d’expo-
sant n utilisées dans l’étude.
Comme pour les changements d’orientation de la houle incidente présentés dans la sec-
tion précédente, lors de l’agrandissement de l’étalement spectral les efforts de diffraction
sur les corps de la ferme sont modifiés, ce qui engendre une modification de la puissance
théorique maximale récupérable (table 4.9). La valeur de puissance théorique Pth varie
d’environ 1% entre un spectre de houle monodirectionnel (n = ∞) et le spectre de houle
le plus étalé évalué ici (n = 30).
Tp = 9s
n Pth [W ] Copt [%] Pthf [W ] Coptf [%]
30 2, 8752 · 105 66.3 2, 7105 · 105 70.3
40 2, 8762 · 105 74.2 2, 7118 · 105 78.7
50 2, 8781 · 105 79.0 2, 7138 · 105 83.8
70 2, 8814 · 105 84.1 2, 7171 · 105 89.2
100 2, 8846 · 105 87.4 2, 7202 · 105 92.7
140 2, 8871 · 105 89.2 2, 7225 · 105 94.6
190 2, 8889 · 105 90.2 2, 7241 · 105 95.7
250 2, 8901 · 105 90.8 2, 7253 · 105 96.3
350 2, 8913 · 105 91.2 2, 7263 · 105 96.7
500 2, 8923 · 105 91.4 2, 7271 · 105 97.0
∞ 2, 8945 · 105 91,8 2, 7289 · 105 97,4
Tp = 9 s
100
Co p t
n=∞
Co p t f
95
n=∞
90
85
[%]
80
75
70
65
60
100 200 300 400 500
n
Les résultats présentés ici sont donnés pour une distance de séparation d = 400m entre les
corps. Cependant, comme pour l’étude de l’erreur de mesure de l’orientation de la houle,
les résultats de puissance obtenus ici sont aussi fonction de la distance de séparation d.
Pour un angle d’incidence de houle donnée, lorsque la distance diminue l’erreur de phase
de la prévision de vitesse diminue elle aussi. Par conséquent, il est possible de réduire la
distance entre le corps capteur et le corps contrôlé de façon à augmenter la robustesse
de la méthode à l’étalement spectral directionnel du spectre de houle.
1
PA (ω) = − ℜ {Fu V∗ } (4.8)
2
Le vecteur Pth contient la puissance moyenne absorbée de chacun des corps de la ferme.
Dans le cas d’une ferme équipée de PTO passifs, la valeur de l’impédance du contrôleur
est choisie constante et égale à Zu = BP T O . Dans cette étude, la valeur de BP T O est
choisie de façon à maximiser la récupération d’énergie, avec BP T O = 2, 1 · 105 N.s/m
pour l’état de mer utilisé ici. Dans le cas où le contrôleur optimal est utilisé, la valeur de
l’impédance du contrôleur est égale à Z∗i . La puissance moyenne absorbée par la ferme
correspond à la moyenne de la puissance absorbée par chacun des corps, soit :
Pth,f erme peut alors aussi être obtenue à partir de l’équation suivante [34] :
1 ∗
Pth,f erme = P̄th = F (ω)B−1 (ω)Fe (ω) (4.11)
X
8 e
À partir des valeurs de puissance tenant compte du PTO, le facteur d’interaction (ou
« q factor ») de la ferme qf est défini comme le ratio de la puissance moyenne de la ferme
Pth,f erme et de la puissance d’un corps isolé Pth,isolé multipliée par le nombre de corps
dans le groupe :
Pth,f erme
qf = (4.12)
N Pth,isolé
De même, la fraction de puissance qind correspondant au facteur d’interaction individuel
de chacun des corps est définie comme le ratio de la puissance d’un corps dans le groupe
Pth et de la puissance d’un corps isolé Pth,isolé :
Pth
qind = (4.13)
Pth,isolé
Dans un premier temps, l’analyse des résultats se concentre sur le facteur d’interaction
de la ferme qf . Avec l’application d’un PTO passif, les variations de qf sont comprises
entre qf = 0, 97 et qf = 1, 01 dans les configurations étudiées ici. De manière générale,
pour une géométrie de ferme donnée, lorsque la distance entre les corps augmente, le
facteur d’interaction tend vers 1. En effet, plus les corps d’un groupe sont éloignés, plus
les effets de ferme s’estompent. De plus, dans la géométrie b, il apparait que si le facteur
d’interaction tend vers 1 lorsque la distance entre les corps augmente, il n’est pas néces-
sairement strictement croissant ou strictement décroissant (qf = 0, 99 pour d = 100m,
qf = 1, 01 pour d = 200m,qf = 1, 00 pour d = 400m).
Les faibles variations du facteur d’interaction sous l’effet d’un PTO passif s’expliquent
par la dynamique des corps avec ce type de PTO. Le PTO passif réduit l’amplitude et
la vitesse des corps, ce qui implique une diminution des forces de radiation et donc des
effets de ferme. Par ailleurs, les efforts de diffractions étant identiques avec l’application
du contrôleur optimal ou du PTO passif, il est possible d’en déduire que les effets de
fermes prédominant dans les fortes variations de qf observées avec le contrôleur optimal
sont dues aux efforts de radiations.
4.7 Application à une ferme complexe 157
1,00
1,38 d=400m
1,00 d=200m
2,77 1,00
1,20
d=100m 1,01
0,97 1,42
-3,04
1,02 1,01 0,99 1,00 0,93 1,01 1,01 1,00 1,01 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 0,99
2,63 4,41 4,66 0,44 0,60 1,05 1,19 0,70 1,07 0,48 1,03 0,96 0,95 0,81 0,89
1,00
1,38
1,00
1,14
Concernant la fraction de puissance qind , dans le cas du PTO passif les valeurs entre les
corps diffèrent peu, y compris pour les configurations rapprochées. De plus, comme pour
le facteur d’interaction, les valeurs de qind tendent vers 1 lorsque la distance entre les
corps augmente.
Plus la densité des corps dans une zone est élevée, plus les effets de ferme par interférence
dans cette zone deviennent complexes. L’amplitude des corps nécessaire pour obtenir le
4.7 Application à une ferme complexe 159
motif de radiation optimal peut alors devenir très importante. Les variations observées
dans le cas a.1 sont nettement supérieures à celle du cas b.1, alors que les distances
de séparation sont identiques. Ces deux cas diffèrent par la géométrie utilisée pour le
positionnement des corps, le cas a.1 considère une géométrie carrée et le cas b.1 une
géométrie en croix. De par la différence de géométrie, la densité spatiale des corps dans
cette configuration est supérieure et explique les différences de variation.
Toujours sous l’effet du contrôleur optimal, de fortes variations de qind sont observées
avec la modification de l’orientation de la houle incidente. Un corps peut présenter une
fraction de puissance qind bien inférieure à 1 pour un angle d’incidence de houle donné,
et présenter une valeur nettement supérieure à 1 pour un angle d’incidence β légèrement
différent. Dans le cas c.2, le corps central de la ferme montre une fraction de puissance
qind = 0.08 et dans le cas c.3 avec un angle d’incidence β supérieur de 15° la fraction de
puissance du même corps s’élève à qind = 2.48.
Par ailleurs, les fortes valeurs et variations de la fraction de puissance sont liées à la
dynamique extrême du contrôleur optimal. Avec l’application du fenêtrage développé
au sein de la stratégie de contrôle collaboratif, la dynamique des corps est réduite et
il en va de même pour les valeurs maximales de la fraction de puissance et du facteur
d’interaction (section 4.7.2.1).
II V VIII
CC CC CC
I III VI IX
β=0°
BPTO CC CC CC
IV VII X d=200m
CC CC CC
d=200m
Table 4.10 – Paramètres du fenêtrage des corps contrôlés pour la ferme de 10 corps.
Un des objectifs de cette étude est de montrer que l’étude à deux corps peut fournir
une approximation suffisante des paramètres du contrôleur d’une ferme composée de
nombreux corps, car les paramètres du contrôleur ne sont fonction que de la distance de
propagation entre les corps et de la période de pic de la houle. L’impact de la position
relative des corps de la ferme sur l’hydrodynamique est pris en compte lors du calcul des
coefficients hydrodynamiques, et apparait donc aussi dans les fonctions de transfert de
vitesse et dans les impédances du contrôleur. Dans un premier temps, une étude dans le
domaine fréquentiel est menée pour déterminer les valeurs maximales de récupération,
et l’impact du fenêtrage sur la récupération (section 4.7.2.1). Ensuite, la stratégie de
contrôle est appliquée dans le domaine temporel pour évaluer sa performance (section
4.7.2.2).
4.7 Application à une ferme complexe 161
Avec l’application du fenêtrage sur l’impédance du contrôleur optimal vient une di-
minution de la puissance récupérable par les corps contrôlés. Les puissances théoriques
récupérables des corps de la ferme de 10 corps avec et sans fenêtrage sont présentées
dans la figure 4.30. Le premier constat est la diminution de la puissance récupérée par
la ferme, ici une baisse de 14, 4% entre Pth et Pthf . Par ailleurs, la perte d’énergie liée
à l’application du fenêtrage sur le contrôleur ne suffit pas à expliquer une telle baisse.
Comme présenté dans la table 4.11, la perte d’énergie liée au fenêtrage pour un corps
isolé avec les paramètres de fenêtrage utilisé est bien plus faible (entre 0, 6% et 6, 9%).
La différence d’énergie récupérée avec ou sans fenêtrage est en fait due à la variation des
effets de ferme avec l’application du fenêtrage.
II V VIII II V VIII
348 470 194 277 266 229
I III VI IX I III VI IX
36,5 334 106 339 35,9 281 306 261
d=200m d=200m
β=0° β=0°
Figure 4.30 – Puissance théorique Pth (à gauche) et puissance théorique avec fenêtrage
Pthf (à droite) de la ferme de 10 corps utilisée dans la simulation.
PTO Passif Optimal Fenêtré rangée I Fenêtré rangée II Fenêtré rangée III
Puissance [kW ] 33,4 287,5 267,7 271,0 285,9
Ratio avec l’optimal [%] 11,6 100,0 93,1 94,3 99,4
Table 4.11 – Puissance d’un corps isolé en fonction du contrôleur avec les paramètres
utilisés pour les corps de la ferme.
Les travaux de McIver [67] et Folley [39] ont montré que l’utilisation d’un contrôleur
suboptimal diminuait les valeurs extrêmes du facteur d’interaction. Dans la configu-
ration de ferme utilisée dans cette étude, il apparait que l’utilisation d’un contrôleur
162 Analyse des résultats numériques
Le facteur d’interaction de la ferme est ici calculé en tenant compte des différents para-
mètres de fenêtrage du contrôleur appliqués à chacun des corps. Ainsi, il est possible de
quantifier les variations de puissance dues à la modification des effets de ferme et celles
dues directement au fenêtrage de l’impédance du contrôleur. Le facteur d’interaction de
la ferme sans fenêtrage qf est obtenu à partir de l’équation 4.15, et celui de la ferme avec
fenêtrage qf f à partir de l’équation 4.16.
Pth,f erme
qf = (4.15)
Pth,isolé,passif + 9 · Pth,isolé,optimal
Pth,f erme
qf f =
Pth,isolé,passif + 3 · Pthf,isolé,rangée I + 3 · Pthf,isolé,rangée II + 3 · Pthf,isolé,rangée III
(4.16)
La valeur du facteur d’interaction pour le cas sans fenêtrage est égale à qf = 1, 08 contre
qf f = 0, 97 pour le cas avec fenêtrage. Il apparait alors que pour l’angle d’incidence
de houle β = 0° utilisé ici, les interactions entre les corps ont un effet constructif pour
le cas sans fenêtrage et un effet destructif pour le cas avec fenêtrage. L’application
d’un contrôleur suboptimal fait tendre les valeurs du facteur d’interaction vers 1 mais
peut aussi modifier considérablement les valeurs du facteur d’interaction pour un angle
d’incidence donné différent de zéro. Par ailleurs, pour une configuration de ferme et de
contrôleur donné l’intégrale du facteur d’intégration sur l’ensemble des angles d’incidence
de houle est égale à 1. Par analogie avec les travaux de Borgarino [17], en tenant compte
des différents angles d’incidence de houle sur le long terme, il est attendu que l’écart entre
qf et qf f se resserre et qu’il ne représente finalement que la différence de puissance liée
à l’application du fenêtrage sur les corps isolés. De même, dans le cas de l’application
du contrôleur optimal, pour les angles d’incidence où les interactions entre les corps
génèrent des effets destructifs, il est possible que l’application du fenêtrage implique au
contraire des effets constructifs. Dans cette situation, la valeur de qf f peut alors être
supérieure à qf .
4.7 Application à une ferme complexe 163
hrad,I,V III (t) = hrad,V III,I (t) = hrad,I,X (t) = hrad,X,I (t) (4.17)
Ces réponses impulsionnelles sont présentées dans la figure 4.31. Les fortes interactions
entre les corps dues à l’application du contrôleur n’impactent pas la taille de la réponse
impulsionnelle de la radiation , car son expression est indépendante du contrôleur. Il est
toutefois nécessaire de calculer la réponse impulsionnelle de radiation jusqu’au temps
timp = 300s pour capter l’ensemble des interactions, y compris celles des corps les plus
éloignés.
Par ailleurs, les impédances des contrôleurs des différents corps sont prises en compte
dans l’expression de la fonction de transfert des vitesses. Sous l’effet du contrôleur quasi
optimal de la stratégie de contrôle collaboratif, les interactions entre les corps de la ferme
deviennent prépondérantes, ce qui implique une très longue réponse impulsionnelle du
transfert des vitesses hv (t). Pour la simulation présentée ici, les réponses impulsionnelles
hv (t) sont calculées jusqu’au temps timp = 1000s. La longueur des réponses impul-
sionnelles du transfert des vitesses dans cette configuration souligne l’importance de la
connaissance des temps passés pour contrôler efficacement une ferme de houlomoteur
soumise à un contrôleur quasi optimal. En effet, les interactions entre chacun des corps
sont telles que les états des WECs au temps t ont une influence sur le temps t + 1000s.
164 Analyse des résultats numériques
De plus, une discrétisation fréquentielle très fine des coefficients hydrodynamiques doit
être respectée de façon à pouvoir calculer les réponses impulsionnelles sur des temps
aussi longs, et ainsi capter les phénomènes hydrodynamiques mis en jeux.
5.0
2.5
hv,X (t)
0.0
−2.5
−5.0
200
hrad,I,X (t)
−200
Les résultats de prévision de vitesse sont présentés dans la figure 4.32, et les angles de
portrait de phase de la vitesse et de la force d’excitation dans la figure 4.33. En raison
de la géométrie de la ferme et de l’angle d’incidence de la houle, des symétries sont
identifiées et par conséquent les résultats des corps II et IV , V et V II, V III et X sont
respectivement regroupés.
De manière générale, les résultats de prévision de vitesse coïncident avec la vitesse ob-
tenue par simulation pour tous les corps contrôlés de la ferme. Il est tout de même à
noter que la prévision de vitesse est plus précise pour la rangée centrale (V,V I, V II) que
pour la première et la troisième rangée. La troisième rangée, située en aval de la ferme
présente les erreurs les plus importantes, mais la qualité de la prévision est suffisante
pour assurer le bon fonctionnement de la stratégie de contrôle.
4.7 Application à une ferme complexe 165
Concernant la mise en phase de la vitesse des corps contrôlés avec la force d’excitation,
les erreurs de mise en phase correspondent aux erreurs de prévision de la vitesse. Ainsi,
pour les corps de la deuxième rangée la condition de mise en phase est mieux respectée
que pour les corps de la première et la troisième rangée.
Les résultats de coefficient d’optimalité Coptf sont similaires pour les corps d’une même
rangée, et les résultats concordent avec l’analyse de la prévision de vitesse et de condition
de mise en phase (table 4.12). Les corps de la deuxième rangée présentent les plus hautes
valeurs de coefficient d’optimalité avec Coptf = 98, 9% et Coptf = 99, 8%. Viennent en-
suite les corps de la première rangée avec Coptf = 98, 9%, et finalement les corps de la
troisième rangée avec Coptf = 96, 4% et Coptf = 96, 7%. Ces valeurs élevées de coefficient
d’optimalité pour chacun des corps de la ferme permettent de valider le bon fonctionne-
ment de la stratégie de contrôle collaboratif pour une ferme complexe pour laquelle les
interactions hydrodynamiques entre les corps de la ferme impactent considérablement la
dynamique des corps.
Le coefficient d’optimalité de l’ensemble de la ferme est égal à Coptf = 98, 1%. Ainsi la
ferme assure une production de 2, 38M W ce qui correspond à 83% de la valeur théorique
maximale obtenue avec un contrôleur optimal. Par ailleurs, une grande partie de l’éner-
gie non récupérée provient de la modification des effets de ferme liée à l’application du
fenêtrage ayant fait baisser la valeur du facteur d’interaction pour l’angle d’incidence de
houle utilisée ici (section 4.7.2.1).
Il est toutefois important de noter qu’ici les paramètres du contrôleur ont été choisis
pour maximiser la récupération d’énergie. Ainsi, la contrainte exercée sur la dynamique
des corps contrôlés est faible, ce qui conduit à des amplitudes et vitesses élevées. Dans
le chapitre suivant, les paramètres du corps sont réévalués pour limiter la dynamique
des corps contrôlés, et la baisse de récupération d’énergie est mise en relation avec la
contrainte appliquée au contrôleur.
4.7 Application à une ferme complexe 167
10 Vsim
VIII [m/s]
Vf orecast
0
−10
10 Vsim
Vf orecast
0
−10
10 Vsim
VV I [m/s]
Vf orecast
0
−10
10 Vsim
Vf orecast
0
−10
10 Vsim
VIX [m/s]
Vf orecast
0
−10
10 Vsim
Vf orecast
0
−10
Figure 4.32 – Comparaison de la prévision de vitesse des corps contrôlés avec la vitesse
obtenue par simulation pour la ferme de 10 corps soumise à la stratégie de contrôle
collaboratif, dans une houle polychromatique Hs = 2m Tp = 9s.
168 Analyse des résultats numériques
ϕIII [rad/s]
ϕv
2
ϕf ex
0
−2
ϕv
2
ϕf ex
0
−2
ϕv
ϕV I [rad/s]
2
ϕf ex
0
−2
ϕv
2
ϕf ex
0
−2
ϕv
ϕIX [rad/s]
2
ϕf ex
0
−2
ϕv
2
ϕf ex
0
−2
5.1 Conclusions
Les travaux présentés dans ce manuscrit de thèse ont visé à exploiter les interactions
hydrodynamiques entre les corps d’une même ferme de façon à obtenir une prévision
déterministe des états des machines contrôlées pour appliquer une commande prédictive
et réactive à une ferme de génératrices houlomotrices permettant d’atteindre des rende-
ments quasi optimaux.
Dans le second chapitre, le modèle hydrodynamique utilisé pour la mise en place et l’éva-
luation de la commande a été exposé. Le modèle des écoulements potentiels linéarisés a
été choisi pour son faible cout de calcul, nécessaire pour l’évaluation de la méthode de
contrôle sur des fermes composées de nombreux corps et pour le calcul en temps réel
de la loi de commande. À partir de ce modèle, un simulateur multicorps en domaine
temporel a été développé et vérifié afin d’évaluer la stratégie de commande.
d’abord d’obtenir une prévision déterministe des états des corps contrôlés. En établissant
les fonctions de transfert reliant la vitesse d’un corps en amont de la ferme à celles de
tous les autres en aval, la prévision de la vitesse a pu être exprimée en tenant compte des
interactions hydrodynamiques des corps. Les efforts de radiation croisés observés dans
le cas de l’application d’un contrôle optimal sont alors pris en compte, ce qui permet
d’obtenir une prévision précise de la vitesse de chaque machine en aval du corps cap-
teur. L’ensemble des interactions hydrodynamiques sont donc prises en compte lors de
la prévision de vitesse, cependant seuls les termes diagonaux de la commande optimale
sont utilisés. En effet, les termes non diagonaux de l’impédance du contrôleur présentent
des temps de non-causalité très longs et peuvent être négligés par rapport à l’apport
des termes diagonaux. Lors de l’évaluation de la stratégie de contrôle collaborative, il a
été vérifié que cette approche ne diminue que très peu les performances du contrôleur,
dès lors que la vitesse du corps peut être prédite avec précision en tenant compte des
interactions hydrodynamiques.
5.2 Perspectives
La stratégie de contrôle collaboratif développée dans ce manuscrit s’est focalisée sur
la mesure et la propagation d’une houle mono directionnelle. L’évaluation de la robus-
tesse de la méthode face à l’étalement spectral a montré qu’il était possible d’appliquer
172 Conclusions et perspectives
la méthode sur des étalements faibles à moyens, mais lorsque l’étalement devient trop
important les performances du contrôleur chutent. De même, dans le cas d’une houle
directionnelle, la méthode actuelle ne permet pas d’obtenir une prévision de la vitesse
des corps. Pour correspondre à une application in situ de la stratégie de contrôle, il est
alors nécessaire de développer une extension de la méthode permettant de traiter ces
configurations de houle. Telle que proposée dans le manuscrit, la stratégie de contrôle
s’est attachée à obtenir la prévision d’un seul corps de la ferme, en utilisant la mesure
simultanée de différents corps, il est attendu qu’une prise en compte de différentes orien-
tations de houle soit réalisable.
D’autre part, les performances et la robustesse de la stratégie de contrôle ont été éva-
luées dans un simulateur linéaire. Compte tenu des fortes hypothèses liées à la théorie
potentielle linéarisée concernant la limitation de l’amplitude des corps au regard de la dy-
namique obtenue lors de la mise en place d’un contrôleur optimal, il apparaît nécessaire
d’évaluer la loi de commande dans un simulateur d’ordre supérieur, et tenant compte
de la dissipation liée à la viscosité. Pour les mêmes raisons, une campagne d’essais en
bassin permettrait de valider la stratégie de commande et de redéfinir les paramètres
optimaux du contrôleur. Il est attendu que la dynamique des corps soit alors fortement
non linéaire et qu’il soit indispensable d’accroître les contraintes du fenêtrage pour as-
surer la stabilité du contrôleur. Par ailleurs, l’ajout des efforts de viscosité impliquera
un amortissement supplémentaire et donc une diminution des amplitudes autour de la
fréquence de résonance des corps. Par l’approche numérique et expérimentale, il sera
de plus possible de quantifier l’erreur de prévision de vitesse induite par la propagation
linéaire de la houle.
Dans les études présentées dans le manuscrit, l’orientation de la houle et les valeurs
d’état de mer (Hs , Tp ) étaient supposées connues du contrôleur. Pour une application
5.2 Perspectives 173
réelle, le spectre de houle directionnel doit pouvoir être mesuré et réévalué régulièrement
afin d’appliquer la stratégie de contrôle. Pour éviter l’ajout d’une bouée de mesure située
à proximité de la ferme, il pourrait être avantageux d’effectuer cette mesure à partir des
vecteurs d’états des machines du parc.
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Annexe A
Correction des fréquences irrégulières
de NEMOH
∂Φ
= 0 ∀M ∈ Ssurf ace libre intérieure (A.1)
∂z z=0
La surface libre à l’intérieur du corps est alors maillée afin d’y appliquer la nouvelle
condition aux frontières. Cette condition aux frontières (A.1) est appliquée aux panneaux
de la surface libre en imposant des vitesses normales nulles pour la résolution du système
des intensités de source (2.17). Le second membre de l’équation doit alors être nul, i.e.
f (M ) = 0, pour les facettes de la surface libre.
σ 1 Z Z ′ ∂G(M, M )
′
(M, t) − σ(M ) dS ′ = 0 ∀M ∈ Ssurf ace libre intérieure
2 4π ∂Smouillé ∂n
Il ne faut cependant par tenir compte des potentiels des panneaux de la surface
libre pour l’intégration des pressions car ces panneaux sont fictifs et ne servent qu’à
contraindre la solution du système or l’intégration de la pression sur les panneaux per-
met de définir les efforts de Froude-Krylov (2.12). Une pression nulle est donc imposée
186 Correction des fréquences irrégulières de NEMOH
De plus, le calcul des coefficients d’influence présente un cas particulier pour le cas
où la source est incluse dans le panneau. Le coefficient d’influence s’écrit alors :
1 ′ ′ ′
Kii = − [pi (Vs0x + Vs1x + Vs2x + Vs3x ) + qi (Vs0y + Vs1y + Vs2y + Vs3y ) + ri (Vs0z + Vs1z + Vs2z + Vs3z )] (A.2)
4π
Vs0x = Vs0x − 2πpi
′
Vsy0′
= Vs0y − 2πqi (A.3)
V 0′ = Vs0z − 2πri
sz
Finalement, le potentiel des facettes de la surface libre ne doit pas être pris en compte
dans la suite du calcul des potentiels des vitesses (2.18). On impose alors que le potentiel
de ces facettes soit nul.
φ (M, t) 1
= − 4π σ(M ′ )G(M, M ′ )dS ′ ∀M ∈ Smouillé
RR
2 ∂ΩB
(A.5)
φ (M, t)
=0 ∀M ∈ Ssurf ace libre intérieure
2
Les résultats présentés dans la figure A.1 sont obtenus pour une demi sphère de rayon
r = 10m dans une profondeur d’eau H = 50m. Dans le cas du code NEMOH standard,
des fréquences irrégulières apparaissent à plusieurs fréquences distinctes. Ces fréquences
irrégulières disparaissent avec l’application de la méthode de correction. Il est toutefois
important de noter que l’erreur numérique provoquée par les fréquences irrégulières est
spécifiquement importante pour cette géométrie et est nettement plus faible pour une
géométrie cylindrique. Il est montré dans le chapitre 4, que leur impact est faible sur le
contrôle de génératrices houlomotrices.
187
5 6
6 ×10 3.5 ×10
NEMOH NEMOH
Correction Correction
3.0
5
Amplitude de Hex [N/m]
2.5
4
B [N.s/m]
2.0
3
1.5
2
1.0
1
0.5
0 0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
ω [rad/s] ω [rad/s]
Dans cette section sont présentés les principaux paramètres du simulateur, les re-
commandations liées au choix des valeurs de ces paramètres, et les valeurs fixées pour
les simulations présentées dans ce manuscrit. Les paramètres peuvent être classés en
deux catégories, les paramètres liés à la ferme et les paramètres liés à la simulation et
la stratégie de contrôle.
Les paramètres de la classe simulation peuvent être distingués en deux groupes, ceux
liés à la simulation, et ceux liés à la stratégie de contrôle collaboratif. Les principaux
paramètres de la simulation sont les suivants :
— Le paramètre sim.tsh contient le vecteur des temps de prévision tprev pour chacun
des corps contrôlés de la ferme (section 3.1.7).
Dans cette section sont rassemblés les résultats de l’étude de sensibilité de la section
3.2.3. Les paramètres de l’étude sont rappelés dans le tableau C.1. La réponse étudiée
ici est le coefficient d’optimalité dont la formulation est proposée dans la section 3.2.2.
Facteurs Niveaux
Distance [m] 100, 200, 400, 600
Temps de prévision [s] 8, 10, 12, 15, 20, 30
Période de pic [s] 6, 9, 12
Fréquence de coupure basse [rad/s] 0.2, 0.35, 0.5, 0.65, 0.8
Fréquence de coupure haute [rad/s] 1.0, 1.5, 2.0, 2.5, 3.0, 3.5
Table C.1 – Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité pour un groupe de
deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle collaboratif.
194 Résultats de l’étude de sensibilité
tprev = 8s Copt,max = 91% tprev = 10s Copt,max = 93% tprev = 12s Copt,max = 95%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 92% tprev = 10s Copt,max = 93% tprev = 12s Copt,max = 94%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 90% tprev = 10s Copt,max = 92% tprev = 12s Copt,max = 93%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 95% tprev = 10s Copt,max = 96% tprev = 12s Copt,max = 96%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 54% tprev = 10s Copt,max = 55% tprev = 12s Copt,max = 44%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 88% tprev = 10s Copt,max = 89% tprev = 12s Copt,max = 84%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 90% tprev = 10s Copt,max = 90% tprev = 12s Copt,max = 90%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 90% tprev = 10s Copt,max = 91% tprev = 12s Copt,max = 91%
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 15s Copt,max = 97% tprev = 20s Copt,max = 98% tprev = 30s Copt,max = 96%
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 37% tprev = 10s Copt,max = 18% tprev = 12s Copt,max = 11%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 67% tprev = 10s Copt,max = 65% tprev = 12s Copt,max = 65%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 74% tprev = 10s Copt,max = 86% tprev = 12s Copt,max = 89%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
tprev = 8s Copt,max = 76% tprev = 10s Copt,max = 88% tprev = 12s Copt,max = 94%
100 100 100
Pulsation coupure basse [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
Dans cette section sont rassemblés les résultats de l’étude de sensibilité de corps
rapprochés présentée dans la section 3.2.4. Les paramètres de l’étude sont rappelés dans
le tableau C.2.
Facteurs Niveaux
Distance [m] 100
Temps de prévision [s] 4, 6, 8, 10, 12
Période de pic [s] 6, 9, 12
Fréquence de coupure basse [rad/s] 0.2, 0.35, 0.5, 0.65, 0.8
Fréquence de coupure haute [rad/s] 1.0, 1.5, 2.0, 2.5, 3.0, 3.5
Table C.2 – Niveaux des facteurs choisis pour l’étude de sensibilité de corps proches
pour un groupe de deux cylindres en utilisant la stratégie de contrôle collaboratif.
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
80 80 80
0.65 0.65 0.65
60 60 60
0.5 0.5 0.5
40 40 40
0.35 0.35 0.35
20 20 20
0.2 0.2 0.2
0 0 0
3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0
Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s] Pulsation coupure haute [Rad/s]
Une étude de convergence en maillage a été réalisée dans le cadre des calculs des
coefficients hydrodynamiques du cylindre pilonnant à partir du code NEMOH. La géo-
métrie du cylindre est celle utilisée dans l’ensemble des simulations du manuscrit, et est
présentée dans la section 3.1.1.
Le maillage utilisé présente un raffinement plus important sur son fond, l’arête déli-
mitant la paroi verticale et le fond, et sur la paroi verticale aux abords de la surface
libre. Pour l’étude de convergence, trois densités de maillage sont comparées : N = 340,
N = 806, et N = 1470 (figure D.1). Les coefficients hydrodynamiques obtenus à partir
de ces maillage sont présentés dans les figures D.2 et D.3.
0 0 0
-2 -2 -2
-4 -4 -4
z
-6 -6 -6
-8 -8 -8
2 0 2 0 2 0
y 0 -5 x y 0 -5 x y 0 -5 x
×104
2.5 N panneaux = 340
B(ω) [N.s/m]
N panneaux = 806
2.0
N panneaux = 1470
1.5
1.0
0.5
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
×105
3.50
Ma (ω) [N.s2 /m]
3.25
3.00
2.75
2.50
2.25
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
ω [rad/s]
×106
0.8
N panneaux = 340
0.6 N panneaux = 806
N panneaux = 1470
0.4
0.2
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
−2
Figure D.3 – Amplitude et phase du coefficient de force d’excitation Hex (ω) pilonnement
obtenu avec le code NEMOH pour les 3 maillages comparés.
Annexe E
Spectre directionnel de houle
Le spectre directionnel de houle utilisé dans l’étude de la section 4.6.2 repose sur la
distribution « cosinus carré » [57]. Dans le cadre de l’étude, la méthode est étendue pour
une valeur d’exposant n de façon à analyser l’impact de la largeur de l’étalement, et le
spectre est défini tel que :
Z ∞ Z +π Z ∞
Sd (β, ω) = S(ω)D(β, ω)dβdω = S(ω)dω (E.1)
0 −π 0
Mots clés : énergie des vagues, contrôle optimal, ferme de houlomoteurs, causalité, prévision, rendement
Résumé : Les fermes houlomotrices de seconde Dans un premier temps, les équations reliant les
génération qui seront déployées dans les années qui différents états des machines de la ferme ont été
viennent seront composées d’un grand nombre de établies puis ont été utilisées afin d'effectuer une
modules identiques mouillés en mer et rapportant au prévision des états sur les corps contrôlés permettant
rivage l’électricité produite par câbles sous-marins. Il a ainsi d’appliquer un contrôle réactif pseudo causal.
été montré que le contrôle des machines Afin de contraindre la dynamique des corps et
houlomotrices permet d’augmenter significativement maitriser l’horizon de non causal du contrôleur, une
leur rendement. Cependant, le contrôle optimal d’un méthode de fenêtrage a été appliquée à l’impédance
système houlomoteur est non causal, i.e. son du contrôleur. À l’aide d’un simulateur temporel
application nécessite la prévision de la force développé spécifiquement, une étude de sensibilité a
d’excitation soumise par le champ de vague sur été conduite pour définir les paramètres optimaux et
chacun des éléments de la ferme. le comportement de la stratégie de contrôle et de son
Les travaux présentés dans ce manuscrit ont consisté fenêtrage. La robustesse et la performance du
à mettre en place une stratégie de contrôle permettant contrôleur ont ensuite été évaluées pour différents
une récupération d’énergie proche de l’optimum changements extérieurs comme la dérive des corps,
théorique en tenant compte des interactions les variations d’orientation de houle, et l’étalement
hydrodynamiques liées à la configuration de ferme et spectral directionnel.
permettant de résoudre la non-causalité d’un tel L’application de la stratégie de contrôle à une ferme
contrôleur en utilisant uniquement l’information de 10 corps a montré une récupération d’énergie
contenue dans les vecteurs d’états des machines de la supérieure à 83% de la limite théorique maximale.
ferme.
Keywords : wave energy, optimal control, WEC array, causality, forecast, efficiency
Abstract : The next generation of wave farms will be First, the equations linking the devices’ states within
composed of a large number of identical devices the array have been established and used to perform
deployed offshore, which will transfer the retrieved a deterministic forecast of the states of the controlled
energy to the shore using submarine cables. It has bodies, which allowed to apply a pseudo-causal
been proven that the control of Wave Energy reactive control. Moreover, a window function has
Converters can improve their efficiency. However, one been applied to the controller impedance in order to
of the main challenges of WEC control is the non- constrain the dynamic of the controlled bodies, and
causality of the optimal controller. Indeed, the time also to regulate the non-causal horizon of the
domain application of this kind of control requires the controller. Then, using a time domain simulator
forecast of the excitation force applied by the wave developed specifically, a sensibility analysis has been
field on each device of the farm. performed to define the optimal parameters and the
The work presented in this thesis aimed at developing behavior of the controller with the window function.
and assessing a control strategy with an energy The robustness and the performances of the
efficiency close to the theoretical optimum, taking into controller have also been assessed when affected by
account the hydrodynamic interactions between the exterior changes such as device drift, wave
farm devices, and solving the non-causality issue orientation modification, and directional spreading of
using the measurements of the states of the device of the wave spectrum.
the array. The collaborative controlled strategy applied to a farm
of 10 devices has shown an energy efficiency over
83% of the theoretical bound.