ANNEE ACADEMIQUE : 2023-2024
59e PROMOTION
FILIERE CAP/CAFOP HISTOIRE – GEOGRAPHIE
UE 2 : DE L’HISTOIRE UNIVERSITAIRE A L’HISTOIRE SCOLAIRE
ECUE 2 : ETUDE DES PREMIERS CONTACTS A LA DECOLONISATION DE LA COTE
D’IVOIRE
SOUS GROUPE 5 – TD 7
Sujet :
Brouille entre HOUPHOUET
BOIGNY et SEKOU TOURE
MEMBRES
1. YAPO Atsé Crépin
2. YAPO Judicael Abé ENCADREUR
3. Yaya Franck KONE
4. Yaya TRAORE Docteur Adoni
5. YEO Yafolo SORO
SOMMAIRE
Sommaire ………………………………….………………………………….. 1
Introduction ………………………………….……………………………….. 2
I. La personnalité des deux chefs d’État ……..………………………… 3
II. Les complots : moteur des divergences et l’aspect privé du conflit .... 6
Conclusion ………………………………………………………………….... 10
Bibliographie ………………………………………………………………… 11
Table des matières ……………………………………………….………….. 12
1
INTRODUCTION
La Côte d’Ivoire et la Guinée sont deux pays voisins que l’histoire et la
géographie ont étroitement liés.
En effet, ce sont deux Etats nés de l’éclatement de l’ancienne Afrique
Occidentale Française (AOF) et qui ont une frontière, une langue et des ethnies
communes. Pourtant les relations politiques, pour ne pas dire internationales
entre la Côte d’Ivoire et la Guinée ont toujours été tendues de 1958 à 1978 et ont
même failli virer à l’affrontement. Elles revêtent parfois d’une dimension
d’orgueil personnel, qui reste très déterminant pour comprendre les relations
politiques entre les deux hommes. L’objectif de notre étude est d’analyser les
raisons essentielles de la mésentente Félix Houphouët BOIGNY et Sékou Touré;
autrement dit durant la période des débats sur le projet de la communauté
Franco-Africaine à la rupture diplomatique entre les deux Etats. Qu’est-ce qui
explique cette longue période de mésentente entre Sékou Touré et Felix
Houphouët BOIGNY de 1958 à 1978 ? Pour mieux cerner ce différend, notre
étude s’articulera autour de deux centres d’intérêts ou axes : la personnalité des
deux chefs d’Etat et la question des complots qui cristallisent les relations.
2
I. LA PERSONNALITE DES DEUX CHEFS D’ETAT
1. Felix Houphouët BOIGNY et Sékou TOURE deux personnalités
opposées
Sékou Touré et Felix Houphouët BOIGNY ont évolué dans un climat
familial et des trajectoires scolaires différents. Si le leader guinéen était un
révolutionnaire, Houphouët BOIGNY, lui était plutôt issu de l’aristocratie avec
un esprit pondéré.
a. Felix Houphouët BOIGNY, l’aristocrate
Félix Houphouët-Boigny est un homme politique français puis homme
d'État ivoirien, né Dia Houphouët le 18 octobre 1905 à N'Gokro (village ayant
précédé Yamoussoukro) selon la biographie officielle et mort le 7 décembre
1993 à Yamoussoukro. Chef traditionnel, médecin, planteur et dirigeant
syndical, il est notamment Député français (1945-1959), membre de
gouvernements français (1956-1961), président de l'Assemblée Nationale
ivoirienne (1953-1959), Maire d'Abidjan (1956-1960), Premier ministre ivoirien
(1959-1960) et premier président de la République de Côte d'Ivoire (1960-
1993). « Père » de l’indépendance de son pays, fréquemment surnommé « le
Sage » ou « le Vieux » (au sens africain du terme), il domine jusqu’à la fin de sa
vie la politique de la Côte d'Ivoire et tient un rôle de premier ordre dans le
processus de décolonisation de l'Afrique.
b. Sékou Touré, le révolutionnaire
Le président guinéen était présenté comme un révolutionnaire au caractère
très dur. Une étude rétrospective de quelques aspects de son enfance permet d’y
trouver quelques raisons de ce qualificatif. Sékou Touré est malinké et de
confession musulmane. Il est né le 09 janvier 1922 à Faranah en Guinée. Elevé
au sein d’une famille polygame, il bénéficie de l’affection maternelle même si sa
mère fut victime de maltraitance. Sékou Touré a été profondément affecté de la
perte de celle-ci lorsqu’il avait neuf (09). Sa tante Yimi Saran Touré qui le
recueille, à contribuer à forger sa personnalité par son caractère très exigeant et
son ton imposant qu’il a fini par emprunter.
Outre l’aspect familial, la personnalité de Sékou Touré a également été
façonnée au contact de la société. Ainsi, à l’école, cet esprit révolutionnaire
apparait très tôt ; il était le défenseur des plus faibles et des plus petits. Cette
attitude à l’égard des autres, provient de son origine familiale modeste qui lui
permit de comprendre la souffrance des autres.
3
2. Des politiques antagonistes
Au sein du RDA, le député-maire de Conakry, Hamed Sékou Touré, a été
durant plusieurs années, le lieutenant et le protégé de Félix Houphouët-Boigny.
En septembre 1957, lors du IIIe congrès interterritorial du RDA de Bamako, il
va prendre ses distances avec Houphouët en s’engageant aux côtés de ceux qui
refusent l’oppression colonisatrice. En appelant à voter contre le referendum du
28 septembre 1958 qui permettaient aux territoires d'outre-mer, de se prononcer
pour l'entrée dans la Communauté ou l'indépendance, le leader guinéen défiait
non seulement la France, mais aussi toute l’Afrique francophone, Houphouët-
Boigny en tête.
a. La vision de Houphouët BOIGNY
Jusqu’au milieu des années 1950, les colonies françaises d’Afrique
subsaharienne étaient regroupées administrativement au sein de deux grands
ensembles : l’Afrique-Équatoriale française (AEF) et l’Afrique-Occidentale
française (AOF).
Rattachée à l’AOF, la Côte d’Ivoire finance, à elle seule, les deux tiers de
son budget. Souhaitant libérer la Côte d’Ivoire de la « pesante » tutelle de
l’AOF, Houphouët-Boigny prône une Afrique des patries qui préfèrerait créer
des richesses plutôt que de partager la misère avec les autres territoires. Il
participe ainsi activement à la rédaction et à l’adoption de la loi-cadre Defferre
qui, en plus de donner l'autonomie aux colonies africaines, relâche les liens
unissant les différents territoires et accorde de très larges compétences aux
Assemblées locales. Pour Houphouët-Boigny, le choix est simple : « Quoi qu’il
advienne, la Côte d’Ivoire adhérera directement à la communauté franco-
africaine. Pour les autres territoires, libre à eux de se grouper entre eux avant de
donner leur propre adhésion ».
La Côte d’Ivoire accède à la souveraineté nationale. Houphouët-Boigny
remporte, ainsi, une première victoire face aux tenants du fédéralisme ; victoire
qui, d’ailleurs, est le terreau du futur « miracle ivoirien » puisque, entre 1957 et
1959, les recettes du budget ivoirien progressent de 158 %, atteignant 21 723
000 000 francs CFA.
À l’instar de Charles de Gaulle qui refusa toujours une Europe intégrée,
Houphouët-Boigny s’oppose à l’idée d’États-Unis d'Afrique proposée par
Kwame Nkrumah qui remet en cause les souverainetés nationales récemment
acquises. Toutefois, le dirigeant n'est pas contre l'unité africaine qu'il conçoit
sous la forme d'une coopération au cas par cas.
Le 29 mai 1959, il crée en coopération avec Hamani Diori (Niger),
Maurice Yaméogo (Haute-Volta- actuel Burkina Faso) et Hubert Maga
4
(Dahomey - actuel Bénin), le conseil de l’Entente. Cette organisation régionale,
fondée dans le but d’entraver la fédération malienne, est très souple et assure
trois fonctions majeures :
- elle permet la gestion commune de certains services publics tels que le port
d’Abidjan institué en établissement public ou la ligne de chemin de fer Abidjan-
Niger ;
- elle garantit un fonds de solidarité entre les pays membres, alimenté à plus de
90 % par la Côte d’Ivoire ;
- elle assure le financement de divers projets de développement au moyen de
prêts consentis aux États membres à des faibles taux d’intérêts, prêts alimentés à
70 % par la Côte d’Ivoire.
Houphouët-Boigny prévoit même, en 1966, d’accorder la double
nationalité aux ressortissants des pays du Conseil de l’Entente, mais le projet est
abandonné sous la pression de la rue. Le président ivoirien s'engage donc à
soutenir financièrement ses alliés, en échange de leurs allégeances respectives à
la Côte d’Ivoire.
b. La vision de Sékou Touré
Sekou Touré fut un acteur majeur du groupe qui soutient l’unité africaine,
car pour lui, c’est un gage pour amorcer le développement de l’Afrique. Au
fond, il refuse l’idée de communauté francophone, qui prend naissance dans les
années 60. Des années plus tard sa position n’aura pas varié ; il déclare le 28
janvier 1971 : « ainsi, nos positions à l’égard de la francophonie sont toutes
conformes au sens vrai de l’histoire africaine, celle qui veut que l’Afrique
devienne africaine et non anglaise, portugaise, française, belge. Que l’on ne
nous parle pas de francophonie, nous ne sommes pas français. J’adhérerais
volontiers à un mouvement dit de wolofophonie1 ou de ahaoussaphonie2 mais
pas à la francophonie. Je suis prêt à apprendre le wolophe, à l’écrire et à le
propager en Guinée cela fera ma fierté. Mais pourquoi s’accrocher au char des
autres ? Pourquoi vouloir porter le manteau fait par les autres et pour eux ?
pourquoi abandonner son boubou, ses babouches et son bonnet qui incarnent
l’originalité, l’authenticité de l’Afrique ? Tant que des africains renieront
l’Afrique, nous les attaquerons par ce que nous ne voulons pas l’amitié de ceux
qui veulent conduire l’Afrique dans le néocolonialisme. Nous les combattrons
partout nous les reconnaitrons. Cela doit être clair et net ».
« Nous ne renoncerons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime
et naturel à l’indépendance ». Et surtout, en réponse au chantage à l’aide
française dont croyait pouvoir user de Gaulle : « Nous préférons la pauvreté
1 - wolophonie 2 -Ahoussaphonie, néologismes désignant l’ensemble des pays qui auraient partagé les langues 5
Wolophe (Sénégal) et Ahoussa (Nigéria, Niger, Tchad, Cameroun…).
dans la liberté à la richesse dans l’esclavage » Il demande que le droit à
l’indépendance soit explicitement reconnu, ainsi que la formation de la
Communauté sur des bases égalitaires. Il ne va cependant pas jusqu’à
revendiquer l’indépendance immédiate.
Le 14 septembre, le PDG3 donne formellement l’indication de voter de
manière négative au référendum. Toutefois, le leader guinéen tient à manifester
sa disponibilité à constituer avec la France une confédération d’États
indépendants et égaux ; d’autant plus que l’article 88 de la nouvelle Constitution
semble ouvrir cette possibilité. Un facteur qui a certainement pesé dans la
décision du leader guinéen de voter non au référendum du 28 septembre 1958 a
été la conviction que la menace du général de suspendre les aides économiques
était un bluff.
Le 20 septembre, une semaine avant le référendum, Sékou Touré se
présente à la Chambre de Commerce de Conakry pour rassurer les entreprises
étrangères présentes en Guinée : « Notre volonté d’indépendance ne doit pas être
interprétée comme une volonté de rupture avec la France. Mes réponses se
ressentiront donc forcément de notre intention ferme de rester dans le système
français. Il est permis en effet d’espérer que la Guinée aura sa place à côté de la
République de Tunisie et du Maroc, dans l’association des États Libres que la
nouvelle Constitution prévoit en son article 88 » Sékou Touré n’est donc pas
encore le leader révolutionnaire qui conteste l’influence française en Afrique
sub-saharienne. Il est plutôt un jeune leader radical désireux de s’affirmer
comme l’homme qui a réussi à forcer la main aux Français.
II. LES COMPLOTS : MOTEUR DES DIVERGENCES ET L’ASPECT
PRIVE DU CONFLIT
1. Les complots
a. Le complot pro-français 1960
A la même époque, certains leaders de l’opposition progressiste ivoirienne
s’installent à Conakry, où ils reçoivent encouragements et soutien dans leur
violente campagne contre le Parti Démocratique de Côte-d’Ivoire (PDCI).
Le 23 octobre 1959, Louis Akin et Bernard Yayo, deux leaders du Comité
national de libération de la Côte-d’Ivoire, installés depuis peu à Conakry, y ont
publié une déclaration qui est un véritable appel à l’insurrection contre le
gouvernement d’Houphouët-Boigny. Celui-ci s’en inquiète au point de faire
distribuer au début de l’année 1960 des armes et des munitions aux anciens
combattants de la région de Man, à la frontière entre les deux pays.
3 - PDG : Parti Démocratique de Guinée, le parti politique créé par Sékou TOURE en 1947 dont il fut le
6
président jusqu’à sa mort en 1984
D’autres exilés ivoiriens rejoignent la Guinée : le syndicaliste Yao N’go
Blaise quitte Tunis puis Accra et s’installe début 1960 à Conakry, où il est reçu
le 23 mars 1960 par Sékou Touré ; Maître Camille Adam, animateur du Comité
de libération de la Côte-d’Ivoire, affirme bénéficier de l’appui moral et de
l’assistance matérielle de la Guinée et quitte lui aussi Accra pour s’installer à
Conakry, de manière à ne pas cautionner les visées du Ghana sur des portions du
territoire ivoirien.
Pourtant, fin mai, le Front annonce qu’il va cesser ses activités. Le 19
avril 1960, Sékou implique pour la première fois dans un complot des Guinéens
réfugiés en Côte-d’Ivoire et au Sénégal ; ceci dans le cadre de ce qui deviendra
très vite le “complot pro-français”.
b. Le complot François Kamano 1965
Monsieur Houphouët-Boigny est accusé de participer à la préparation de
complots contre le régime. En 1965, l’ivoirien François Kamano directeur de la
caisse de compensation et des prestations familiales, marié à une femme
guinéenne (Hélène Kamano), est arrêté à Conakry alors qu'officiellement il
séjourne sur le sol guinéen pour une visite à sa belle-famille. François Kamano
fut révélé sur la scène politico-diplomatique nationale et internationale suite à
son arrestation et son emprisonnement de 1965 à 1967 en Guinée par l'ex-
président Ahmed Sékou Touré qui l'accusait de complicité de Coup d'État dans
ce pays frère. Le Président guinéen le considérait comme l'《agent de connexion
》entre le Président Houphouët et l'opposition guinéenne conduite par M.
Mamadou Touré, par ailleurs Président du Parti de l'Unité Nationale de la
Guinée (PUNG).
Les dirigeants Guinéens l’accusent d’avoir reçu 30 millions de francs
CFA destinés à recruter des mercenaires pour faire un coup d’État contre Sékou
Touré.
Il est vraisemblable que son arrestation avait ravivé la tension entre les
deux Etats, la Côte d'Ivoire et la Guinée et deux hommes politiques
idéologiquement opposés, les Présidents Félix Houphouët Boigny et Ahmed
Sékou TOURE. Et cette question mit en relief l'un des caractères des deux
personnages qui ne reculaient devant rien pour atteindre leurs objectifs. Elle
envenima la suite des événements.
Face à la situation de blocage, certains chefs d’Etat de la sous-région,
notamment ceux du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie, s’employèrent, sans
succès, à faire revenir le calme et la libération de Kamano Kata François.
L’''affaire Kamano'' resta ainsi sans solution et l’ivoirien demeura détenu au
7
camp militaire Boiro4 de Conakry. Il y restera pendant deux années. Le
règlement définitif de ce différend fut lié à l’action d’éclat posé par les autorités
ivoiriennes.
c. Le complot ker isper 1967
En 1966, suite au renversement du Président Ghanéen, M. Kwame
N’krumah, le ton monte encore entre les deux pays. M. Sékou Touré menace
d’envoyer ses troupes à Accra, en passant par la Côte d'Ivoire, pour rétablir au
pouvoir, l’ancien chef d’État Ghanéen, un autre ennemi du régime ivoirien.
C’est dans ce climat très agité que survient un évènement propre à
accélérer le processus de dégradation des rapports entre Conakry et Abidjan. En
effet, le 19 février 1967, le chalutier ivoirien Ker Isper, commandé par des
Français, avec un équipage de vingt hommes, (10 Ivoiriens et 10 Ghanéens),
ayant été déporté par la tempête dans les deux territoriales de la guinée fut
arraisonné et saisi. L’équipage fut emprisonné sous l’accusation de complot
visant à assassiner M. Kwame N’krumah, devenu entre-temps coprésident de la
Guinée. Les Ivoiriens répliquèrent en faisant arrêter sur l’aéroport d’Abidjan,
une délégation guinéenne composée du ministre des affaires étrangères de
Guinée et du représentant guinéen à l’Onu, dont l’avion avait fait une escale
imprévue en Côte d’Ivoire. Finalement, les deux pays accepteront de libérer
leurs otages respectifs en septembre 1967.
2. L’aspect privé du conflit
Le 25 août 1963, Houphouët fait une nouvelle brève escale à Conakry.
Une partie de la délégation qui l’accompagne se rend à Fria. Il est bien possible
que ce soit pendant ce bref séjour en Guinée qu’Houphouët ait fait la
connaissance de la séduisante Rallou Miloyannis, une jeune métisse helleno-
guinéenne originaire de Dinguiraye (certains disent : de Kankan), qu’il fera
ensuite venir à Paris et y installera somptueusement.
Le ministre Alassane Diop, chargé de l’accueillir pendant son séjour, a en
effet chargé cette nouvelle collaboratrice, que Sékou lui avait recommandée
d’escorter la délégation ivoirienne.
Malgré plusieurs années de brouille diplomatique, en novembre 1970,
Houphouët adresse un message de soutien à Sékou Touré, après que des troupes
portugaises assistées de dissidents guinéens ont tenté de renverser son régime,
pour neutraliser les rebelles actifs de Guinée-Bissau et libérer des prisonniers
portugais détenus à Conakry. À son tour, M. Sékou Touré envoie, les 9 août
1971 à l’occasion de la fête nationale ivoirienne, un message à M. Houphouët-
Boigny dans lequel il se déclare favorable à la « reprise des relations entre les
4 - Camp Boiro ou Mamadou Boiro est un camp de gendarmerie créé au temps de la colonisation française 8
devenu camp d’internement militaire, de torture et de mise à mort de Guinée sous le régime de Sekou TOURE
deux pays ». Les deux leaders se rencontrent en Guinée, à Faranah, les 24 et 25
juillet 1972, sans succès, puisque l’accord final a buté, semble-t-il sur le refus de
M. Houphouët-Boigny d’extrader les opposants guinéens condamnés à mort par
Conakry. Il faudra attendre février 1978 pour que, sous l’égide des présidents
Tolbert du Libéria et Gnassingbé Eyadema du Togo et avec la bénédiction de la
France, une réconciliation s’opère.
9
CONCLUSION
Houphouët BOIGNY et Sékou TOURE sont deux monuments de
l’histoire de l’Afrique. Ils ont insufflé une dynamique positive à l’histoire de la
décolonisation et ont permis à leur pays respectif de se positionner sur
l’échiquier africain et même mondial. Et pourtant, ils ont eu tout le mal du
monde à accorder leurs violons sur bien de points rendant par conséquent
difficile le voisinage.
Les relations conflictuelles entre les deux hommes de 1958 à 1978 sont
liées à plusieurs facteurs. Cette différence est imputable à leur caractère et
aspiration politique.
Le leader guinéen avait une vision révolutionnaire d’une Afrique unie à l’opposé
d’une Afrique par cercle concentrique prônée par Houphouët. Cependant des
lueurs d’espoir apparaissent en 1978 lorsqu’intervient la réconciliation définitive
entre les deux hommes.
10
BIBLIOGRAPHIE
BABA K, 1987, Sekou Touré, le Héros et le Tyran, Paris, Groupe Jeune
Afrique.
LOUKOU J, 2007, Côte d’ivoire : les résistances à la conquête coloniale,
Abidjan, Les éditions du CERAP.
11
Table des matières
SOMMAIRE ............................................................................................................................................ 1
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 2
I. LA PERSONNALITE DES DEUX CHEFS D’ETAT ....................................................................... 3
1. FELIX HOUPHOUËT BOIGNY ET SÉKOU TOURE DEUX PERSONNALITÉS OPPOSÉES .... 3
A. FELIX HOUPHOUËT BOIGNY, L’ARISTOCRATE ...................................................................... 3
B. SÉKOU TOURÉ, LE RÉVOLUTIONNAIRE ................................................................................... 3
2. DES POLITIQUES ANTAGONISTES .............................................................................................. 4
A. LA VISION DE HOUPHOUËT BOIGNY ........................................................................................ 4
B. LA VISION DE SÉKOU TOURÉ ...................................................................................................... 5
II. LES COMPLOTS : MOTEUR DES DIVERGENCES ET L’ASPECT PRIVE DU CONFLIT ....... 6
1. LES COMPLOTS A. LE COMPLOT PRO-FRANÇAIS 1960 .......................................................... 6
B. LE COMPLOT FRANÇOIS KAMANO 1965 ................................................................................... 7
2. L’ASPECT PRIVÉ DU CONFLIT ..................................................................................................... 8
CONCLUSION...................................................................................................................................... 10
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 11
12