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Ministère de l’Enseignement Supérieur République de Côted’Ivoire

et de la Recherche Scientifique Union-Discipline-Travail

UNIVERSITE PELEFORO GON COULIBALY

UFR des Sciences Sociales


Département des Sciences Economiques

SUPPORT DE COURS:

DYNAMIQUE ECONOMIQUE

LICENCE 3 ECONOMIE

Dr COULIBALY Daouda,
Cel : 05 05 90 70 11
Email: [email protected]
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Gandolfo, Giancarlo (2010), Economic Dynamic, 4th Edition, Springer
Turnovsky, J. Stephen (1977), Macroeconomic Analysis and Stabilization policy, Cambridge
University Press.
Shone, Ronald (2002), Economic Dynamic: Phase diagrams and their Economic Application,
Cambridge University Press.
Chiang, C. Alpha (1974), Fundamental Methods of Mathematical Economics, second Edition,
McGraw-Hill Book Company.

1
INTRODUCTION
« Un system est dynamique si son comportement dans le temps est déterminé par des équations
fonctionnelles dans lesquelles les variables en différents points du temps s’engagent dans une
direction précise ». Cette définition coïncide pratiquement avec la définition des systèmes
dynamiques utilisée dans la littérature mathématique : le terme dynamique fait référence aux
phénomènes qui produisent des modèles variant dans le temps, les caractéristiques du modèle en un
point étant reliées à celles des autres périodes de temps. Une équation fonctionnelle est une
équation dans laquelle l’inconnu est une fonction ; par fonction nous entendons la forme de la
fonction mis à part les constantes arbitraires. La solution d’une équation fonctionnelle détermine la
forme des fonctions inconnues et la détermination des constantes arbitraires exige des conditions
additionnelles.
L’analyse dynamique se réfère le plus souvent au type d’analyse où l’objet est soit de suivre ou
d’étudier les évolutions spécifiques temporelles des variables ou pour déterminer si, étant donné
suffisamment de temps, ces variables auront tendance à converger vers certaines valeurs
d’équilibre. Un trait saillant de l’analyse dynamique est la datation des variables qui introduit une
considération temporelle dans l’analyse. Le temps peut être considéré comme une variable discrète
ou une variable continue. Dans le dernier cas, les évolutions de la variable se déroulent à chaque
point du temps (intervalle), tandis que dans le premier cas, la variable subit un changement
seulement une fois en une période de temps (exemple, les intérêts sont à la fin de tous les six mois).
Les modèles macroéconomiques sont formalisés aussi bien en temps discret qu’en temps continu.
Les deux types de modèle ont leur place et leur choix est dicté souvent par convenance. Si l’on est
intéressé par des effets d court terme, la modélisation en temps discret semble plus adéquate. Par
contre, pour des analyses de stabilité et d’Etat stationnaire (régulier) les modèles en temps continu
sont habituellement plus pratiques.
L’objet de ce cours est donc d’étudier les systèmes dynamiques qui permettent de modéliser
plusieurs situations économiques. Dans le cas discret, nous étudierons les systèmes récurrents et
dans le cas où le temps est continu nous analyserons les systèmes différentiels. Les systèmes de
résolution seront accompagnés d’une interprétation de la qualité des résultats à savoir la recherche
d’équilibres, la stabilité des solutions.
Par conséquent, il est fortement recommandé aux étudiants de revoir les notions de résolutions
des équations différentielles et de récurrences (aux différences finies), d’inversion et de
diagonalisation de matrice, et d’étude de la stabilité des points d’équilibre.

2
CHAPITRE I : LES MODELES D’OFFRE ET DE DEMANDE

1. Stabilité de l’équilibre de l’offre et de la demande : un modèle en temps continu


Nous savons de la microéconomie que sur un marché de concurrence parfaite, l’équilibre est
déterminé par le point qui égalise les fonctions d’offre et de demande. Dans cette analyse nous nous
limitons au marché du bien en question, c’est-à-dire que nous faisons une analyse en équilibre
partiel.
L’objectif est d’étudier ce qui se passe lorsque le système n’est pas en équilibre, c’est-à-dire quand
les prix et les quantités ne coïncident pas aux valeurs d’équilibre respectives. Cela pourrait être le
cas, soit parce que le système précédemment en équilibre a été déplacé par des causes accidentelles,
soit parce que le système n’a jamais été en équilibre.

La question que nous nous posons est la suivante : est-ce que le système converge vers son point
d’équilibre ou non ? La question posée soulève le problème de la stabilité de l’équilibre. Il est
important de distinguer deux concepts de stabilité : la stabilité statique et la stabilité dynamique.
La stabilité statique nous dit seulement si les forces économiques qui agissent sur le système ont
tendance à le faire déplacer vers son point d’équilibre, mais ne nous dit rien ni sur l’évolution
temporelle actuelle du système, ni par conséquent, si le système converge en tout temps vers le
point d’équilibre. Il est vrai que les forces économiques tendent à « pousser » le système vers son
équilibre, mais cela n’exclu pas, par exemple, le cas où le point d’équilibre est « dépassé » maintes
et maintes fois dans des directions opposées augmentant les oscillations qui peuvent en principe être
non amorties. Par conséquent, l’étude de la stabilité statique n’est pas suffisante, et il est
nécessaire d’étudier la stabilité dynamique : cette dernière, basée sur des équations fonctionnelles,
est capable de résoudre le problème laisser non résolu pas la stabilité statique.

Pour étudier la stabilité de l’équilibre (statique ou dynamique), il est nécessaire de formuler des
hypothèses sur le comportement des variables étudiées. Deux hypothèses sur le comportement des
agents sur le marché sont formulées ici : l’hypothèse de Walras et celle de Marshall.
Selon l’hypothèse de Walras, le prix tend à augmenter (diminuer) si l’excès de demande est positif
(négatif). L’ajustement se fait donc par les prix. L’idée de l’hypothèse de Walras est que, lorsqu’il y
a un excès de demande positif (négatif), les acheteurs (vendeurs) non satisfaits font augmenter
(baisser) le prix. L’excès de demande (ou demande nette) est la différence entre la quantité que
les acheteurs sont disposés à acheter pour tout prix donné et la quantité que les vendeurs sont
disposés à offrir à ce même prix.

3
Selon l’hypothèse de Marshall, la quantité tend à augmenter (diminuer) si l’excès du prix de
demande est positif (négatif). L’ajustement se fait donc par les quantités. L’idée de l’hypothèse de
Marshall est que, lorsqu’il y a un excès du prix de demande positif (négatif), les producteurs
réalisent qu’ils peuvent rentablement accroître (décroître) la quantité offerte. L’excès du prix de
demande (ou le prix de la demande nette) est la différence entre le prix que les acheteurs sont
disposés à payer pour toute quantité donnée et le prix exigé pour maintenir l’offre à cette même
quantité.

Considérons le modèle simple en temps continu suivant :


= + <0
= + >0 (1.1)
où D, est la demande, S, l’offre et p le prix.
Examinons les conditions de stabilité statique et dynamique de ce modèle

1.1. Stabilité statique


1.1.1. Stabilité statique selon Walras
Selon l’hypothèse de Walras, l’équilibre est stable si une hausse (baisse) du prix – causée par un
excès de demande positif (négatif) – diminue (augmente) l’excès de demande, c’est-à-dire, si
( ) [ ( ) ( )]
= < 0, (1.2)

c’est-à-dire,

< 0. (1.3)

Il suit que

= <0 (1.3 )

1.1.2. Stabilité statique selon Marshall


Selon l’hypothèse de Marshall, l’équilibre est stable si une hausse (baisse) des quantités offertes –
causée par un excès positif (négatif) du prix de demande – réduit (augmente) l’excès du prix de
demande (ou le prix de la demande nette), c’est-à-dire, si
[ ( ) ( )]
= < 0, (1.4)

4
c’est-à-dire

< 0. (1.5)

Puisque = ( ) est la fonction inverse de D = D(p), et = ( ) est la fonction inverse de la


fonction S = S(p), il suit du théorème des calculs élémentaires que

= ,

et

Par conséquent l’équation (1.5) peut être réécrite comme

< 0. (1.6)

Il suit que
1 1
= <0 (1.6 )

Avant de comparer les conditions (1.3) et (1.6), nous allons examiner les conditions de la stabilité
dynamique.

1.2. Stabilité dynamique


La méthode utilisée pour étudiée la stabilité dynamique est la suivante : l’hypothèse de
comportement est formalisée comme une équation fonctionnelle, laquelle est résolue pour
déterminer l’évolution temporelle des variables.

1.2.1. Stabilité dynamique selon Walras


La formalisation dynamique de l’hypothèse de Walras est la suivante :

= = [ ( ) ( )] , (1.7)

où [… ] = [… ], [0] = 0, [0] > 0.


La notation [… ] = [… ] signifie que est une « function sign-preserving », i.e, la variable
dépendante a le même signe que la variable indépendante (qui est dans ce cas ici l’excès de

demande) : par conséquent, si l’excès de demande est positive (négative), = est positive

(négative), i.e que p augmente (diminue), et c’est ce que dit l’hypothèse de Walras.

5
La condition [0] = 0 signifie que = est nulle lorsque l’excès de demande est zéro, et ceci

est normal puisqu’un excès de demande nul signifie que le système est en équilibre, i.e le prix ne
varie plus.
La condition [0] > 0 signifie que la fonction est croissante au point où elle passe des valeurs
négatives aux valeurs positives.
L’équation (1.7) est une équation différentielle d’ordre 1 et pour la résoudre nous devons connaître
les formes fonctionnelles de f, D et S. Il ya deux méthodes : soit nous donnons des formes
arbitraires à ces fonctions (comme les formes de l’équation (1)), soit nous faisons une
approximation linéaire au voisinage du point d’équilibre selon Taylor et nous négligeons tous les
termes supérieurs à un ; ainsi, les résultats que nous obtenons sont valides seulement au voisinage
du point d’équilibre et par conséquent, les conditions de stabilité sont locales.

Considérons le cas des formes arbitraires, le système s’écrit :


= + <0
= + >0 (1.8)

= = ( ) >0

Dans ce cas, en remplaçant les éléments par leur valeur dans l’équation de la dérivée, on
= [( )+( ) ]= ( )+ ( )

Le point d’équilibre du système est déterminé en fixant = = 0, ce qui donne

Il suit que
( ) ( )
et ainsi nous obtenons une équation différentielle avec coefficients constants :
= ( )( ) (1.9)
i.e en considérant la déviation par rapport à l’équilibre
( )= ( )
et en observant que = puisque est une constante,
= ( ) . (1.10)
De façon alternative, nous pouvons réécrire, l’équation (1.1.9) comme une équation non homogène,
( ) ( ) . (1.11)
La solution de l’équation (1.11) est
( )= ( )
+ (1.12)
6
i.e
( )= ( )
(1.13)
qui coïncide avec la solution de l’équation homogène (1.10). La constante arbitraire A est égale à la
déviation initiale (0) . La solution finale peut s’écrire comme
( )= ( )
+ [ (0) ]
ou encore
( ) = [ (0) ] ( )

Le point d’équilibre est stable si ( ) tend vers à mesure que t augmente, i.e si la déviation
( ) tend vers zéro. Cela demande que ( )
converge vers zéro, ce qui est en fait équivalent à
ce que ( ) soit négatif. Puisque > 0 nous arrivons à la condition de suivante de stabilité
<0 (1.14)
L’inégalité (1.14) est la même que l’inégalité (1.3a).

1.2.2. Stabilité dynamique selon Marshall


La formalisation dynamique de l’hypothèse de Marshall est la suivante :

= =[ ( ) ( )] , (1.15)

où [… ] = [… ], [0] = 0, [0] > 0.


L’interprétation de l’équation (1.7) est identique à celle de l’équation (1.15) : il faut remplacer le
prix par la quantité et l’excès de demande par l’excès du prix de demande.
Considérons le cas des formes arbitraires du système (1.8) précédent:
= + <0
= + >0

= = ( ) >0

Nous savons que ( ) ( )sont les inverses des équations D et S respectives ; par conséquent
nous pouvons écrire

( )= <0

( )= >0 (1.16)

= = ( ) ( ) >0

En remplaçant ( ) ( ) par leur valeur dans , nous obtenons

7
1 1
= + (1.17)

L’équation (1.17) est une équation différentielle d’ordre 1 non homogène avec coefficient constant.
La solution particulière (point d’équilibre) est obtenue en posant, = 0. Nous avons

La solution générale de l’équation (1.17) est :

( )= + (1.18)
La constante arbitraire A est égale à la déviation initiale (0) . La solution finale peut s’écrire
comme

( )= + [ (0) ] (1.19)
ou encore

( )= ( ) = [ (0) ]
La condition de stabilité est
1 1
<0 (1.20)

Elle coïncide avec la condition de stabilité statique établie à l’équation (1.6a).

Dans le cas de ce modèle nous constatons que les conditions de stabilité statique sont identiques aux
conditions de stabilité dynamique aussi bien selon les hypothèses de Walras que celles de Marshall.
Cependant, nous devons noter que cette coïncidence des conditions de stabilité statique et
dynamique déduit des hypothèses d’un comportement donné n’est pas une règle générale. Etant
donné, la grande importance des conditions de stabilité dynamique sur celles des conditions de
stabilité statique, chaque fois qu’un désaccord existe entre ces deux conditions, la préférence devrait
être accordée aux conditions dynamiques. De plus, radicalement, l’étude de la stabilité statique peut
être négligée et l’accent doit être mis seulement sur la stabilité dynamique.

Il est intéressant de comparer les conditions de stabilité walrasienne et marshalienne. Les conditions
(1.14) et (1 .20) donnent les mêmes résultats à la fois dans les cas « normal » et « anormal
extrême », tandis qu’elles donnent des résultats opposés le cas « anormal simple ». Par cas
« normal », nous entendons le cas dans lequel la fonction de demande est une fonction décroissante
et la fonction d’offre est une fonction croissante (i.e < 0 et aussi < 0; et > 0 et aussi > 0).

8
Il est aisé de montrer que dans ce cas les conditions (1.14) et (1 .20) sont satisfaites, ainsi l’équilibre
est stable à la fois selon les hypothèses de Walras et de Marshall.
Par « anormal extrême », nous entendons le cas dans lequel la demande est une fonction croissante
et l’offre une fonction décroissante : ni (1.14) ni (1 .20) ne sont satisfaites dans ce cas précis, ainsi
l’équilibre est instable selon les deux hypothèses de comportement.
Par « anormal simple », nous pensons au cas où l’une des fonctions est anormale et l’autre normale.
Réécrivons l’équation (1.20) comme

<0 (1.21)

Maintenant, dans les deux cas en considération le produit est de signe positif (puisque nous
avons soit > 0, > 0, < 0, < 0) ainsi donc (1.21) est équivalent à
<0 (1.22)
et il est évident que, si (1.22) est confirmée, alors (1.14) ne serait pas vérifiée, et vice versa.
Par conséquent, dans le cas « anormal simple », si l’équilibre est stable selon l’une des hypothèses
de comportement, alors il est instable selon l’autre hypothèse de comportement, et vice versa. Cela
démontre encore le caractère relatif des conditions de stabilité.

2. Le modèle de la toile d’araignée (Cobweb model) et ses extensions


Chaque fois que des décisions d’une période sont basées sur les variables d’une autre période nous
avons fondamentalement à faire à un modèle dynamique. Le modèle le plus simple de ces modèles
est le modèle Cobweb d’offre et de demande. Ce modèle est aussi présenté habituellement sous une
forme discrète. Ceci est fondamentalement compréhensible car le modèle était originellement utilisé
en agriculture (Ezekiel, 1938) et focalisé sur la prise de décision des fermiers.

2.1. Le modèle de base


Soit Dt la quantité demandée au temps t et pt le prix courant à la période t, alors nous avons
= + , <0
Toutefois lorsque les fermiers prennent des décisions sur ce qu’ils doivent produire ou semer, ils
ont besoin de décider à l’avance, et ils prendront des décisions sur la quantité à offrir, St, basée sur
le prix qu’ils espèrent recevoir au temps t, i.e, . L’équation de l’offre est donc égale à :
= + , >0
A n’importe quelle période de temps, le marché est considéré être en équilibre de telle sorte que la
demande absorbe exactement la quantité offerte, i.e, aucun producteur ne reste avec des invendus et
aucun consommateur ne reste avec une demande insatisfaite. Ce la signifie que

9
=
Le modèle se résume comme suit
= + , <0
= + , >0 (1.23)
=
Tel que présenté, le modèle ne peut être résolu à cause de la variable inobservée . Nous avons par
conséquent besoin de savoir comment les fermiers (offreurs) forment leurs anticipations ou
prennent des décisions sur le prix anticipé. L’hypothèse la plus simple est qu’ils supposent que le
prix à la période t est ce qu’il était à la période précédente. Cette hypothèse, tout naturellement,
revient à supposer que
=
Le modèle devient alors
= + , <0
= + , >0 (1.24)
=
En remplaçant les équations d’offre et de demande dans la condition d’équilibre, nous obtenons
=

= (1.25)

L’équation (1.25) est une équation aux différences finies d’ordre 1 non homogène avec coefficient
constant. Le système est en équilibre lorsque le prix reste constant pour toutes les périodes, i.e
= = .
Ainsi,

La solution homogène de l’équation (1.25) est

Dans l’hypothèse que est connu, la constante arbitraire est déterminée comme
=
La solution générale est

=( ) + (1.26)

10
Comme interprétation économique du prix d’équilibre , nous dirons qu’il représente le prix
d’équilibre stationnaire (prix d’équilibre statique). De l’équation (1.26) nous pouvons observer que
si = , alors = , i.e le prix reste fixe au point (évidemment si des forces externes ne
viennent pas perturber l’évolution); c’est ce que nous qualifions d’équilibre statique du prix.

Etudions maintenant la stabilité dynamique du système.


Habituellement la courbe de demande a une pente négative ( < 0) et la courbe d’offre a une pente

positive ( > 0), alors < 0, par conséquent, alternera en signe, positif pour les nombres

pairs de t et négatif pour les nombres impairs de t. De plus, si 0 < < 1 la série de prix devient

amortie et tend à la limite vers le prix d’équilibre. D’autre part, si > 1, i.e | | > | | le système

divergera (explosion) du prix d’équilibre : c’est le cas où la pente de la courbe d’offre est supérieure

à celle de la courbe de demande. Par contre, si = 1, i.e | | = | |, alors le système ne peut ni

converger ni diverger. Il montrera deux périodes cycliques d’amplitude constante : c’est la situation
où les deux courbes ont la même pente.
La condition de stabilité du système, i.e, la condition que le prix converge vers le prix d’équilibre

est la suivante : < 1, . | | < | | : la pente de la courbe d’offre est inférieure à celle de la

courbe de demande. Lorsque < 0, l’évolution est caractérisée par des oscillations ; par contre si

> 0, il y a absence de d’oscillations dans l’évolution du prix.

Exemple de graphique de la toile d’araignée : voir graphique 1.

Graphique 1 : toile d’araignée

11
2.2. Le modèle cobweb et les anticipations
Le modèle de base de la toile d’araignée s’appuie sur l’hypothèse = . Il semble maintenant
invraisemblable de supposer que les producteurs vont continuer de croire que le prix restera
constant à son niveau antérieur, quand il continue, au contraire de varier période après période. Tout
le monde apprend de l’expérience. La formation des anticipations liée au modèle de base du cobweb
ne peut donc pas être acceptée comme une description crédible de la réalité. Il y a plusieurs voies
pour améliorer cette situation.

2.2.1. Le concept du prix normal


Le ‘prix normal’ peut être défini comme le prix que les producteurs pensent obtenir tôt ou tard du
marché. Alors si le prix courant est différent du prix normal, ils pensent que le prix courant se
modifiera pour converger vers le prix normal. Cela peut être formalisé comme suit
= + ( ), 0< < 1. (1.27)
Si par exemple, le prix courant est inférieur au prix normal, une hausse de prix est attendue dans les
prochaines périodes. Le fait que < 1 est équivalent à l’hypothèse que les producteurs ne pensent
pas que le prix normal deviendra immédiatement le prix normal (cela serait le cas seulement si
= 1, par conséquent, = ), mais pensent que le processus prendra un certain temps. Lorsque
= 0, nous retournons au modèle de base de la toile d’araignée.

12
Comment détermine t-on le prix normal ? Une méthode simple est de supposer que = , le
prix d’équilibre statique. Cela serait le cas s, par exemple, les producteurs font des anticipations
parfaites (i.e, qu’ils connaissent le modèle qui gouverne la détermination du prix de marché) mais
ils savent qu’à cause de désaccords et autres éléments, le prix peut ne pas directement aller vers
quand il se déplace de l’équilibre.
Remplaçons (1.27) où = dans (1.23). Nous obtenons
( ) = + (1.28)
La solution particulière (équilibre stationnaire) de (1.28) est

est la solution homogène est


(1
=

Dans l’hypothèse que est connu, la constante arbitraire est déterminée comme
=
La solution finale de (1.28) est
(1 )
=( ) + (1.29)

La condition de stabilité est :


(1 )
< 1, . | (1 )| < | |

La quantité est positive et inférieure à 1, puisque 0 < < 1. Alors | (1 )| < | |.


En comparant les conditions de stabilité du concept du prix normal avec celles du modèle de base
de la toile d’araignée, nous obtenons :
(1) Un mouvement convergent reste convergent et la convergence est plus rapide. En fait,
puisque
(1 )
< <1

( )
La valeur absolue de tend vers zéro plus rapidement que la valeur absolue de .

(2) Des oscillations irrégulières d’amplitude constante deviennent amorties. C’est ainsi, parce
que si | | = | |, | (1 )| < | |.
(3) Un mouvement divergent peut devenir convergent (ou à amplitude constante) si le paramètre
est suffisamment proche de 1 et lorsqu’il reste divergent, la divergence est lente. Cela est

13
ainsi car plus grand est plus petit est (1 ) – rappelons que 0 < < 1 – et ainsi le plus
probable est que | (1 )| | | même si | | > | |. Dans tous les cas,
(1 )
< ,

et ainsi, si le mouvement reste divergent, la valeur absolue de La valeur absolue de


( )
s’accroit à un taux plus lent que la valeur absolue de . Notons que une grande

valeur de signifie que les producteurs anticipent une convergence rapide du prix actuel
vers sa valeur d’équilibre.
En conclusion, les résultats de cette section montrent que l’introduction des anticipations fondées
sur le prix normal (en supposant qu’il est égal au prix d’équilibre) rend le modèle plus stable et ceci
est résultat plus pratique.

2.2.2. Les anticipations adaptatives


Les anticipations adaptatives ont été introduites par Nerlove (1958) dans son étude sur le
phénomène de la toile d’araignée. Selon cette formulation, les anticipations sont revisées ou
‘adaptées’ à chaque période sur la base des écarts entre les valeurs observées et les valeurs prévues
antérieurement, i.e
= ( ), <1 (1.30)
L’équation nous dit que, si la valeur observée au cours de la période précédente a été plus grande
(plus petite) que la valeur prévue au cours de la même période, i.e si 0, alors la
nouvelle valeur anticipée est revue à la hausse, reste constante, ou revue à la baisse. Notons que
l’équation (1.30) en elle-même ne donne pas la valeur anticipée mais seulement le rôle de sa
variation. Il est possible d’obtenir en considérant (1.30) comme une équation aux différence
finies avec la fonction inconnue , i.e
(1 ) = , (1.31)
Nous savons de l’équation (1.23) que

= + ,
alors
= +
par conséquent

= , =

14
En substituant ces valeurs dans l’équation (1.31), nous obtenons
=( ) + + (1.32)
Nous savons qu’à l’équilibre
=
Donc
=
On peut écrire en remplaçant St par sa valeur de (1.32) et en remplaçant et par leur valeur
respectives + et + :
+ =( ) +( ) + +
ce qui nous donne
( )
1 +1 = (1.33)

En fixant = = nous obtenons le prix d’équilibre stationnaire

La solution homogène est

= 1 +1 ,

La solution finale est

= 1 +1 +

où = si les conditions initiales sont connues.


La condition de stabilité est la suivante :

1 + 1 < 1,

c’est-à-dire

1< 1 +1<1

Ajoutons – 1 à chaque membre de l’inégalité, on a

2< 1 < 0.

En divisant chaque membre par puis en ajoutant + 1, nous avons


2
< < 1. (1.34)

15
Comparons les conditions de stabilité établies à l’équation (1.34) à la condition de stabilité du

modèle de base < 1. Cette dernière condition peut être écrite comme

1< < 1. (1.35)

Puisque 0 < < 1, nous avons 2 > 2, et ainsi


2
1.

Il suit que la condition (1.34) est moins rigoureuse que la condition (1.35) au fur et à mesure que le
coté gauche est concerné. Ce dernier est le coté qui correspond au cas de la fonction dite normale :
nous concluons pour dire que l’introduction des anticipations adaptatives rend le modèle plus
stable.

Exercice 1: Soit le modèle suivant


= 24 5 ,

4+2 ,
=
Déterminer le prix d’équilibre stationnaire et étudier la stabilité du système.
Résolution
Déterminons l’évolution temporelle du prix.
En remplaçant les équations d’offre et de demande dans la contrainte d’équilibre, nous obtenons :
24 5 4+2
Nous avons une équation aux différences finies d’ordre 1
Le prix d’équilibre est :
24 28
= = = =4
2 7
La solution générale est de la forme

=( ) +

2
=( 4) +4
5
La condition de stabilité est que < 1. Etant donné que = | 0,4| < 1, le système est

dynamiquement stable, le prix converge vers sa valeur d’équilibre stationnaire,

= 4, car au fur et à mesure que t tend vers l’infini, tend vers zéro et converge vers

= 4.
16
Exercice 2 : Soit le modèle suivant
=4 3 ,

= ,
=
Déterminer l’évolution temporelle du prix, le prix d’équilibre et montrer si le prix d’équilibre est-il
stable ou pas.
Résolution
L’équilibre entre l’offre et la demande nous donne
3 =
4
1
=
3
3
Nous avons une équation aux différences finies non linéaire d’ordre 1.
Le prix d’équilibre est : = = , ce qui donne
1 4
+ =0
3 3
une équation de second degré dont les solutions sont :
= 1 et 4 < 0.
Pour des prix positifs, le prix d’équilibre stationnaire est = 1.
Le point d’équilibre = 1 est-il stable ou non ?

Pour des équations non linéaires l’approximation linéaire de Taylor est souvent utilisée pour
déterminer l’évolution de la série et l’étude de la stabilité. Elle se présente comme suit pour une
approximation linéaire d’ordre 1:
= ( )+ ( )( )
Les conditions de stabilité sont :
Si | ( )| < 1 alors est un point convergent (attractif) ou stable
Si | ( )| > 1 alors est un point divergent ou instable
Si | ( )| = 1 alors on ne peut pas conclure quand à la stabilité de , il faut alors suivre les
conditions suivantes :
a) si ( 0 alors est instable.
b) si ( ) = 0 et ( ) > 0 alors est instable
c) si ( ) = 0 et ( ) < 0 alors est stable

17
Appliquer à l’exercice, nous obtenons

| ( )| = 2( ) = < 1, ce qui vérifie la stabilité locale de = 1.

2.3. Le Cobweb de deux marchés reliés


Considérons les modèles des systèmes dynamiques de Ezekiel (1938) et de Waugh (1964) du maïs
et celui des cochons.
Marché du maïs :
= + , <0
= + , >0 (1.36)
=
Marché des cochons :
= + , <0
= + + , > 0, < 0 (1.37)
=
avec , demande de maïs, , demande de cochon, , offre de maïs, , offre de cochon,
, prix du maïs, , prix du cochon.
Le marché des cochons dépend du prix du maïs en ce sens que le maïs sert de nourriture aux
cochons. Le marché du maïs est cependant indépendant de celui des cochons.
En remplaçant les équations d’offre et de demande dans les conditions d’équilibre, puis en
réarrangeant, nous obtenons :

= +

= + + (1.38)

Appelons les prix d’équilibre sur les marchés du maïs et du cochon respectivement.
Prenons l’écart du système (1.38) par rapport à :

= ( )

= ( )+ ( )

Soient
= , = , = , = , = , = ,
= .
Le système peut se réécrire

18
=
= +
ou
0
=

L’équilibre sur les deux marchés implique que et = = et = = . Cette


condition donne

= +

Soit A la matrice du système :


0
=

dont l’équation caractéristique est :


| |=( )( ) = 0.
Les racines caractéristiques sont :
= = .

La stabilité des deux marchés est assuré si | | < 1 et | | < 1, i.e < 1 et < 1. Notons que

< 1 est la condition de stabilité du marché de maïs , tandis que < 1 est la condition de

stabilité du marché du cochon, en supposant des prix constants du maïs.

Exemple
Considérons les marchés du maïs et des cochons suivants.
Marché du maïs :
= 25 5
4+2
=
Marché des cochons :
= 20 5
= 2,5 + 2,5 2
=
En substituant et en résolvant et respectivement, nous avons
= 5,6 0,4

19
= 3,5 0,5 + 0,4
Le prix d’équilibre sur chaque marché est de
28
= = =4
7
17,5 2
= + = + × 4 = 3,4
7,5 7,5
Ce couple d’équilibre est-il stable ?
En prenant les écarts par rapport à , le système réduit donne :
0,4( )
0,5( ) + 0,4( )
Le système s’écrit comme suit
0,4 0
=
0,4 0,5
avec = =
dont l’équation caractéristique est :
| | = ( 0,4 )( 0,5 ) = 0.
et les racines caractéristiques sont :
0,4 0,5.
Déterminons l’évolution temporelle de chaque marché. Pour cela nous allons déterminer le vecteur
propre associé à chaque racine caractéristique.
Pour 0,4 nous avons :
( ) =0
tel que
0,4 + 0,4 0 0
=
0,4 0,5 + 0,4 0
ou
0 0 0
=
0,4 0,1 0
alors 0,4 0,1 = 0 et si nous posons = 1 alors = 4.
Le vecteur propre associé à 0,4 est :
1
=
4

Pour 0,5 nous avons :

20
( ) =0
tel que
0,4 + 0,5 0 0
=
0,4 0,5 + 0,5 0
ou
0,1 0 0
=
0,4 0 0
ainsi 0,1 = 0 donne = 0. peut prendre n’importe quelle valeur, choisissons 1. Alors
le vecteur propre associé à 0,5 est :
0
=
1
La matrice des vecteurs propres est :

=[ ]= 1 0
4 1
La solution homogène du système est
1 ( 0 (
= 0,4) + 0,5)
4 1
= ( 0,4)
=4 ( 0,4) + ( 0,5)
A1 et A2 peuvent être déterminées si nous connaissons les conditions initiales.
En remplaçant et par leur valeur, on obtient le système de prix des deux marchés suivant :
= ( 0,4) + 4
=4 ( 0,4) + ( 0,5) + 3,4
La stabilité des deux marchés est assuré car | 0,4| < 1 et | 0,5| < 1. A mesure que t tend vers
l’infini, chaque terme ( 0,4) et ( 0,5) tend vers zéro, ce qui signifie que tend vers et
tend vers . Le marché interrelié est dynamiquement stable.

Solution homogène d’un système simultané aux différences finies


Considérons le système d’ordre 1 suivant
= + + ( ) (1.39)
= + + ( )
où les aij sont des constantes données et g1(t) et g2(t) des fonctions inconnues. Le système
homogène se présente comme suit :
= + (1.40)
= +

21
Pour résoudre l’équation (1.40), plusieurs méthodes existent dont la forme matricielle par exemple.
Ici, c’est la méthode de substitution qui est privilégiée ; nous donnerons uniquement les résultats et
laissons à titre d’exercice aux étudiants les démonstrations nécessaires. La méthode consiste à
réduire le système en une seule équation où il existerait une seule fonction inconnue.
Après des transformations et substitutions au niveau de l’équation (1.40), nous obtenons l’équation
aux différences finies d’ordre 2 suivante :
( + ) ( ) =0 (1.41)
Cas de racines réelles distinctes
La solution homogène générale de l’équation (1.41) est :
= + (1.42)

= + (1.43)

Si | | > 1, et | | > 1 alors la solution homogène et sera explosive et divergera. Par


conséquent, le système dans son ensemble divergera des valeurs d’équilibre ; le système est
dynamiquement instable. Par contre, si | | < 1, et | | < 1 alors la solution homogène et va
tendre vers zéro ; et convergeront vers leur valeur d’équilibre ; le système est dynamiquement
stable. Dans les cas intermédiaires, par exemple | | < 1, et | | > 1, tout dépendra de la racine
dominante en valeur absolue mais le système divergera en général et sera donc dynamiquement
instable.

Cas de racine double


La solution homogène générale de l’équation (1.41) est :
=( + ) (1.44)
( ) +( + )
= + (1.45)
2 2
Pour que le système soit dynamique stable, la condition obligatoire de la convergence est que
| | < 1.

Cas de racines complexes


La solution homogène générale de l’équation (1.41) est :
= ( + ) (1.46)

= + . (1.47)

avec , ; = + ; = ; = .

22
Pour que le système soit dynamique stable, la condition obligatoire de la convergence est que
< 1.

Il ressort que pour une équation de récurrence d’ordre 2 de la forme générale


+ + = ,
la solution complexe de la forme homogène, i.e
+ + = 0,
se présente comme suit :
, , avec et = 4 ,

= + = ; = = ; = = .

= ( + )

Remarque : une fois trouvées les solutions homogènes, il faut ajouter la solution particulière pour
avoir la solution finale.
Appliquons les solutions (1.42) et (1.43) à l’exercice précédent.
0,4 0
=
0,4 0,5
les racines caractéristiques sont : 0,4 0,5.

= + = ( 0,4) + ( 0,5)
0,4 + 0,5 0,5 + 0,5 1
= ( 0,4) + ( 0,5) = ( 0,4)
0,4 0,4 4
= ( 0,4) + ( 0,5)
1
= ( 0,4)
4
Ce résultat est identique à celui trouvé précédemment.

NB : Dans le cas des équations linéaires aux différences finies d’ordre 2 simples (pas de
système d’équations) comme l’équation (1.41), les solutions sont de la forme des équations
(1.42), (1.44) et (1.46). Les conditions de stabilité restent valables.

23
Exercice 2 : Soit le modèle d’offre et de demande avec stocks
= 20 4 , (1)
= 2 + 2, 5 , (2)
0,2( ) (3)
avec Qt le niveau des stocks à la fin de la période t , un niveau donné de stocks. La variation des
stocks sur la période t est = =( )
Déterminer le prix d’équilibre stationnaire et étudier la stabilité du système.
Résolution
Déterminons l’évolution temporelle du prix.
Retardons l’équation (3) d’une période, ce qui donne
0,2( ) (3 )
et en faisant (3) moins (3 ) nous obtenons
=2 0,2( ) (3)
En remplaçant et par leur valeur puis en arrangeant nous obtenons l’équation aux
différences finies d’ordre 2 suivante
0,7 + = 3,6
dont l’équation caractéristique
0,7 + 1 = 0
a pour racines
= 0,35 + 0,9367 et = 0,35 0,9367

On a = 0,35 + 0,9367 = 1 ;

, , avec ( 0,7) = 0,35 et = 4 = 4×1

= 0,9367,

= + = = 1; = = = 0,35; = = = 0,9367.

Il faut déterminer l’angle dont = = 0,35 = = 0,9367.

La solution homogène est


= ( + )
avec = 0,35 = 0,9367.
La solution particulière est
= = =

24
0,7 + = 3,6
3,6
= = 2,7692
1,3
Puisque R = 1, cela signifie que le prix a des oscillations d’amplitude constante.

Solution homogène d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2


Considérons la forme homogène suivante :
( )+ ( )+ ( )=0 (1.48)
dont la solution est selon les cas :
Cas de racines réelles distinctes
La solution homogène générale de l’équation (1.48) est :
= + (1.49)
La condition nécessaire et suffisante de la stabilité dynamique est que les deux racines à la
fois soient négatives, i.e < 0, et < 0.
Cas de racine double
La solution homogène générale de l’équation (1.49) est :
=( + ) (1.50)
où = .
Pour que le système soit dynamique stable, la condition nécessaire et suffisante de la convergence
est que < 0.

Cas de racines complexes


La solution homogène générale de l’équation (1.49) est :
= ( + ) (1.51)

avec , , avec et = 4 , = + =

Si > 0, l’évolution temporelle de la variable est caractérisée par des fluctuations explosives,
comme le montre le graphique (a). La variable diverge du point d’équilibre.
Si = 0, alors l’évolution temporelle est caractérisée par des fluctuations uniformes comme le
montre le graphique (b). Le système diverge également du point d’équilibre.
Si < 0, l’évolution est caractérisée par des fluctuations amorties qui se réduisent après chaque
période pour tendre vers la valeur d’équilibre. Ici, le système est dynamiquement convergent avec
des fluctuations amorties. Le graphique (c) illustre cela.

25
26
Travaux dirigés 1

Exercice 1 :
Déterminer s’il existe un équilibre pour le modèle suivant et analyser sa stabilité dynamique s’il
existe.
= 50 4
= 10 + 10
=
Exercice 2:
Déterminer la stabilité de ces marchés
= 100 0,50
= 50 0,1
=

= 250 50
= 25 + 25
=

Exercice 3 : Modèle de marché avec prix anticipés


Soit le système suivant
= 10 4 +
2 + 2 + 5 + 10 ; (0) = 5; (0) =
avec D la demande, S l’offre et P le prix.

1) Déterminer l’évolution du prix de ce marché ; le prix d’équilibre est-il un équilibre


stationnaire ou en mouvement ?
2) Analyser la stabilité dynamique de la solution de ce marché.

Exercice 4:
Considérons le modèle d’offre et de demande suivant :
= 20 4
= 2 + 2,5
0,2
=
= =( )

1) Etudier l’équilibre de ce marché.


2) Déterminer l’évolution du prix de ce marché.
3) Etablir la stabilité dynamique du marché.

Exercice 5 :
= 21 2
3+6
= = 0,3( )
Etudier ce système selon les conditions de Walras ensuite selon les conditions de Marshall.

27
CHAPITRE II. DYNAMIQUE EN ECONOMIE FERMEE : MODELE IS-LM
Le modèle IS-LM permet de déterminer l’équilibre conjoint sur le marché des biens et services et le
marché de la monnaie. Dans l’analyse statique comparative, on observe le changement d’une ou de
plusieurs variables ou le changement de certains paramètres du modèle. Très rarement, nous nous
intéressons très peut à ce qui arrive après l’équilibre, changement qui arrive fréquemment. Nous
considérons ici une approche dynamique du modèle IS-LM.

2.1. La dynamique du marché des biens


2.1.1. Un modèle simple
Considérons la forme discrète du modèle, où l’investissement est constant, i.e = .
= +
= + (2.1)
=
où C = consommation, Y = revenu, E = dépense totale et I = investissement.
L’équation (1) est modèle statique avec pour équilibre
+
= (2.2)

On peut rendre (1) dynamique de deux façons. Une première approche est de lier la consommation
au revenu retardé. Le modèle devient alors
= +
= + (2.3)
=
Ce qui nous donne l’équation aux différences finies d’ordre 1 suivante :
= ( + )+ (2.4)
Une autre alternative est de supposer que = . le modèle s’écrit alors :
= +
= + (2.5)
=
On obtient la même équation que (2.4) :
= ( + )+ (2.6)
Le revenu d’équilibre reste le même que dans le modèle statique. Puisque = = à
l’équilibre, alors
+
= (2.7)

28
On peut résoudre (2.6) comme suit
= ( + )+
= ( + )+
= ( )
Posons = , alors =
dont la solution est
=
ou
+ +
= + (2.8)

Aussi longtemps que 0 < < 1, le revenu convergera vers la valeur d’équilibre.

Supposons maintenant un choc au niveau de la demande, une hausse de l’investissement, comment


cela affectera le revenu d’équilibre : on a
= I,
alors
+ +
= + (2.9)

et le revenu converge vers le nouvel équilibre,


+
=

Etant donné l’équation (2.9), nous pouvons déterminer la trajectoire de la consommation :


+ +
= + (2.10)

Exemple1 :
= 110 + 0,75
= 300
= +
=
= 20
Le revenu d’équilibre initial est de 1640 millions. Avec la hausse de l’investissement, le nouvel
équilibre du revenu est d 1720 millions. Cependant, le revenu prend du temps à converger vers ce
niveau d’équilibre. On peut résumer les valeurs dans le tableau 1 suivant

29
Tableau 1 : multiplicateur dynamique
t Yt kt
0 1640
1 1660 1
2 1675 1,75
3 1686,25 2,31
. . .
. . .
. . .
. . .
1720 4

Le modèle illustre l’influence des retards. Il montre aussi le multiplicateur dynamique en action.
Le multiplicateur d’investissement (multiplicateur statique) est donné par :

= (2.11)

qui est égal à 4 dans notre exemple. C’est le multiplicateur d’un équilibre à un autre équilibre.
Comment l’économie se déplace entre les deux équilibres ? le multiplicateur dynamique nous donne
des éléments de réponse. Notons
= (2.12)
l’écart du revenu par rapport au revenu d’équilibre initial, ainsi, nous avons un multiplicateur
dynamique ou multiplicateur par période, défini comme :

= = (12 )

Nous voyons que tend vers k lorsque t tend vers l’infini ; tend vers . ceci est compréhensible
puisque tend vers lorsque t tend vers l’infini. Dans ce modèle ‘naïf’, le revenu converge
régulièrement vers son nouvel équilibre. Cela sera ainsi, si 0 < < 1.

2.1.2. L’interaction multiplicateur-accélérateur : le modèle de Hansen-Samuelson


Ce modèle qui a été développé par Samuelson (1939) suivant une suggestion de Hansen, peut être
considéré comme le pionnier de tous les modèles accélérateur-multiplicateur de la détermination du
revenu et du cycle des affaires. Les équations qui sous tendent ce modèle sont :
= 0< < 1,
= +
= , , ( 2.13)
= ( )
= +

30
avec la consommation, le revenu national, l’investissement total, l’investissement induit,
l’investissement autonome, supposé constant est égal aux dépenses publiques, , k le coefficient
d’accélération.
En faisant des substitutions simples nous aboutissons à l’équation de second ordre suivante :
(1 + ) + = (2.14)
La solution de l’équation (2.14) nous donne le comportement en tout temps du revenu national ; en
la substituant dans la fonction de consommation et de l’investissement induit nous obtenons
l’évolution temporelle de la consommation et de l’investissement induit.

Le revenu national d’équilibre est obtenu en posant = = = , ce qui donne

Ce point détermine la valeur du revenu national d’équilibre stationnaire.


L’écart par rapport à cet équilibre sera donné par la solution générale de l’équation homogène
correspondant à l’équation (2.14) :
(1 + ) + =0 (2.14)
L’équation caractéristique est la suivante
(1 + ) + = 0.
dont la solution générale est :
= + + (racines réelles distinctes)
=( + ) (racine double)
= ( + ) (racines complexes)
avec
(1 + ) + [ (1 + )] 4 (1 + ) [ (1 + )] 4
= , =
2 2

Exemple 2 : Reprenons l’exemple du tableau1


= 110 + 0,75
= 300 + 1,5( )
= +
=
Après des substitutions, nous obtenons l’équation de récurrence d’ordre 2 suivante :
2,25 + 1,5 = 410 (2.15)
dont le revenu national d’équilibre est

31
= 1640
et l’équation caractéristique
2,25 + 1,5 = 0
a pour racines complexes
= 1,125 + 0,4841 et = 1,125 0,4841 .

Les racines complexes nous indique que le revenu va osciller. De plus, = 1,125 + 0,4841 =

1,5 = 1,2247 > 1, ce qui montre une divergence du revenu par rapport au nouvel équilibre . Le
niveau initial du revenu est le niveau d’équilibre initial, = 1640. A la période 1,
l’investissement autonome augmente de 20, augmentation maintenue pour toutes les périodes après.
Le revenu à la période 1 est de 1660. A la période 3, et au-delà, le revenu est spécifié selon
l’équation (2.15). En somme, le revenu n’atteindra jamais le nouvel équilibre de 1720.

Exercice ( à rendre, devoir de maison)


Supposons que la consommation (C) est égale à 80% du revenu disponible (Y) de l’année
précédente, et la consommation autonome est de 200 millions. L’investissement net I à chaque
période est égal à la différence entre le stock de capital (K) de la période courante et celle de la
période précédente. Le stock de capital est toujours égal à 2,5 fois le niveau de consommation de la
même année. 1) Déterminer le revenu d’équilibre de cette économie. 2) Comment va se comporter
le revenu de cette économie sur les périodes 0, 1,2,3,4 et 5, si elle subie une baisse soudaine du
revenu de 50 millions à la première période. Nb : (on supposera que l’économie est initialement en
équilibre à la période 0)

2.2. La dynamique du marché des biens et de la monnaie


Considérons le modèle suivant que nous appellerons équation (2.16)
Marché des biens
= + 0< <1
=
= + , 0< <1
= , >0 (2.16)
=
= + +

32
avec c = consommation réelle, yd = revenu disponible réel, y = revenu réel, T = taxes réelles, i =
investissement réel, r = taux d’intérêt nominal, g = dépenses réelles gouvernementales, e = dépenses
réelles totales.
Marché monétaire
= + , > 0, >0
=
=
où est la demande d’encaisses monétaires réelles et l’offre d’encaisses monétaires réelles.
En arrangeant l’équation (2.16) après des substitutions, nous obtenons

=( + + ) + ( ) (2.17)

ou simplement
= +
avec

=( + + )

= ( )

En posant = = , le revenu réel d’équilibre est trouvé comme suit :

( + + )
= (2.18)
( )+

Posons = alors
= , avec pour solution
=
d’où
= + ( )
La stabilité du nouvel équilibre dépend si < 1 ou > 1.
Si < 1, alors
(1 )
<

Mais pourquoi exprimer la condition sous cette forme ?


L’équation de la courbe IS est la solution d’équilibre du marché des biens. Elle s’exprime comme
=( + + )+ ( )

33
ou bien
( + + ) [ ( )]
= (2.18)

La courbe LM est la solution du marché monétaire. Elle prend la forme

= + (2.18)

Par conséquent, la condition de stabilité


( )
< 1, ou < , signifie que la pente de la courbe IS doit être moins forte que celle de

la courbe LM. Cette condition est définitivement satisfaite pour le cas habituel où la pente de la
courbe IS est négative et celle de la courbe LM positive. Avec 0 < < 1 et 0 < <1
alors 0 < 1 (1 ) < 1. Avec > 0 alors – [1 (1 )]/ < 0 tandis que / > 0. Un
déplacement de la courbe IS vers la droite entrainera une hausse du revenu sur la période,
convergeant vers le nouvel équilibre.

Exercice 2 (à rendre, devoir de maison)


= 110 + 0,75
=
80 + 0,2 ,
= 320 4 ,
= 330
= + +
=
= 20 + 0,25 10 ,
= 470
=
1) Déterminer l’évolution temporelle du revenu
2) Déterminer la courbe IS et la courbe LM
3) Déterminer le revenu d’équilibre et le taux d’intérêt d’équilibre
4) Les dépenses gouvernementales augmentent de 20 pendant la période 1. Reprendre les
questions 1, 2 et 3 en tenant compte de cette hausse soudaine des dépenses publiques.
5) Représenter sur un graphique les courbes IS et LM de ces deux situations (situation initiale
et situation avec hausse des dépenses publiques). Commenter
6) Le revenu converge t-il vers le nouvel équilibre obtenu à la question 4.

2.3. Modèle IS-LM en temps continu

Considérons le système suivant:


= + ( ) +
= (2.19)
= ( )

34
= ( )
= /
avec > 0, 0 < < 1, 0 < < 1, > 0, > 0, > 0, > 0, > 0, > 0.
où e = dépense réelle totale, a = dépense autonome, b = propension marginale à consommer du
revenu, t = taux marginal d’imposition, y = revenu réel, = demande réelle monétaire, =
offre réelle de monnaie (supposée exogène), = offre nominale de monnaie, P = niveau des prix,
supposé constant, h = propension marginale à investir par rapport au taux d’intérêt, j = propension
marginale à investir du revenu, k = propension marginale à demander de la monnaie par rapport au
revenu, u = propension marginale à demander de la monnaie en fonction de du taux d’intérêt.

En remplaçant les éléments nous aboutissons au système différentiel suivant :


= [ ( )+ 1] + (2.20)
=
En posant = 0, nous obtenons la courbe IS :
[ ( ) ]
=

Et la courbe LM est obtenue en fixant = 0:

La pente de la courbe IS peut être soit positive si ( ) + > 1, soit négative si

( ) + < 1. La courbe LM a une pente positive .

L’équilibre conjoint est donc un point pour lequel nous avons = 0 et = 0. ce point est :
+( / ) ( / )( ( ) )+( / )
( , )= ,
( ( ) )+( / ) ( ( ) )+( / )
Etudions la stabilité du système. Pour ce faire, reprenons l’équation (2.20)
= [ ( )+ 1] + (2.21)
=
et remplaçons les valeurs d’équilibre tel que
0= [ ( )+ 1] + (2.21 )
0=
Soustrayons (2.21a) de (2.21), on a
= [ ( )+ 1] ( ( ) (2.22)
= ( ( )
La matrice du système (2.22) est

35
[ ( )+ 1]
= (2.23)

dont la trace et le déterminant sont


( )= [ ( )+ 1]
( ) [ ( )+ 1] +

Règles de stabilité des systèmes linéaires différentiels


Matrice et valeurs propres Type de point Type de stabilité
( ) < 0, det( ) > 0, ( ) > 4det ( ) Nœud irrégulier Asymptotiquement stable
< <0
( ) > 0, det( ) > 0, ( ) > 4det ( ) Nœud irrégulier Non stable
> >0
det( ) < 0 Point sel Non stable
> 0, < 0 < 0, > 0
( ) < 0, det( ) > 0, ( ) = 4det ( ) Nœud régulier Stable
= <0
( ) > 0, det( ) > 0, ( ) = 4det ( ) Nœud régulier Non stable
= >0
( ) < 0, det( ) > 0, ( ) < 4det ( ) Nœud en spirale Asymptotiquement stable
= + , = , <0 (focus)
( ) > 0, det( ) > 0, ( ) < 4det ( ) Nœud en spirale Non stable
= + , = , >0 (focus)
( ) = 0, det( ) > 0 Centre (vortex) Instable
= , =
( ( ) ( )
, = avec det ( 0, i.e A non singulière.

On distingue fondamentalement quatre points d’équilibre critiques : un nœud, un point sel, un point
focus et un vortex ou centre.
Un nœud est un point d’équilibre tel que toutes les trajectoires à lui associé soit se dirigent de façon
non cyclique vers lui (nœud stable), soit s’éloignent de façon non cyclique de lui (nœud instable).
Le premier graphique est celui d’un nœud stable. Le graphique (a) représente un nœud instable.
Un point sel est un point d’équilibre qui a une double personnalité – il est stable dans certaines
directions (bras stable) et instable dans les autres (bras instable). Lorsque le déterminant est négatif
ou bien lorsque les racines propres sont de signe opposé alors le point d’équilibre est un point sel.
Le bras stable correspond est lié à la racine négative et le bras instable à la racine positive. Le point
sel est représenté par le graphique (b).
Le point focus est un point d’équilibre qui est caractérisé par des trajectoires en tourbillon ou en
spirale. Toutes les trajectoires soit convergent de façon cyclique vers le point d’équilibre (focus

36
stable), soit s’écartent de façon cyclique du point d’équilibre (focus instable). Le graphique (c)
donne un exemple de point focus.
Le vortex ou centre est aussi un point d’équilibre qui est caractérisé par des trajectoires en
tourbillon mais ces trajectoires forment cette fois ci des cercles concentriques qui orbitent autour
du point d’équilibre dans un mouvement perpétuel. Etant donné que le point d’équilibre est hors de
portée pour n’importe qu’elle position initiale, le vortex est classé automatiquement d’équilibre
instable. Un exemple est représenté par le graphique (d).

37
Exemple 4 : Soient les caractéristiques d’une économie donnée :
a = – 25, b = 0,75, k = 0,22, u = 0,75, t = 0, 25, h = 1, j = 0,95, = 0,05, = 0,8, =8
1) Trouver les valeurs d’équilibre
2) Trouver les courbes IS et LM
3) Déterminer la trajectoire de cette économie et le type de stabilité

Résolution

38
1) Points d’équilibre
Nous savons que
+( / ) ( / )( ( ) )+( / )
( , )= ,
( ( ) )+( / ) ( ( ) )+( / )
25 + (1/0,75) × 8
( , )= ,
( 0,75( 0,25) 0,95) + ((0,22 × 1)/0,75)
,
(8/0,75)( 0,75( 0,25) 0,95) + 25)
,
( 0,75( 0,25) 0,95) + (0,22/0,75)

14,3333 1,8667
( , )= = 65,3891 , = 8,5160
0,2192 0,2192

2) Courbes IS et LM

[ ( ) ]
=

25 + 0,5125 ( )

0,22 8
= = 0,2933 10,6667
0,75
= 0,2933 10,6667 ( )
3) Trajectoire et type de stabilité
Déterminons la trace et le déterminant de la matrice A.
( )= [ ( )+ 1] = 0,05[0,75( 0,25) + 0,95 1] 0,8 × 0,75 = 0,5744 < 0
( ) [ ( )+ 1] +
( ) 0,05 × 0,8 × 0,75[0,75( 0,25) + 0,95 1] + 0,05 × 0,8 × 0,22 × 1 = 0,006575 < 0
Les racines propres sont :

( ) ( ) 4 det( )
, =
2
0,5744 0,5744) 4 × ( 0,006575)
, =
2
0,5744 0,5968
, =
2
= 0,0112 0,5856

39
En sommes nous avons ( ) 0,006575 < 0 et deux racines réelles distinctes = 0,0112 >
0 0,5856 < 0. Le point d’équilibre est un point sel.
Déterminons la solution générale du système avant d’établir les équations des bras stable et instable
du point sel. Pour cela nous allons déterminer les vecteurs propres associés aux racines propres :
0,05[0,75( 0,25) + 0,95 1] 0,05 0,02563 0,05
= =
0,8 × 0,22 0,8 × 0,75 0,176 0,6
0,02563 0,05
=
0,176 0,6

Pour = 0,0112, nous avons :


( ) =0
ce qui donne
0,02563 0,0112 0,05 0
=
0,176 0,6 0,0112 0
0,0144 0,05 0
=
0,176 0,6112 0
0,0144 0,05 =0
En posant = 1 on trouve = 0,288
1
Donc =
0,288
Pour 0,5856, nous avons :
( ) =0
ce qui donne
0,02563 + 0,5856 0,05 0
=
0,176 0,6 + 0,5856 0
0,6112 0,05 0
=
0,176 0,0114 0
0,6112 0,05 =0
En posant = 1 on trouve = 12,224
1
Donc =
12,224
1 1
On a donc =
0,288 12,224
La solution générale est :
, ,
= + +

( )= , ,
+ +

40
( ) = 0,288 , ,
+ 12,224 +
Déterminons maintenant les équations des bras du point sel.
Nous savons que le bras stable est lié à la racine propre négative, i.e 0,5856. Ladite
équation découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 12,224 ,
+
ce qui donne
= 12,224( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 12,224 790,800

Nous savons que le bras instable est lié à la racine propre positive, i.e = 0,0112,. ladite équation
découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 0,288 ,
+
ce qui donne
= 0,288( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 0,288 10,3161

Détermination des points critiques dans le cas des systèmes linéaires aux différences finies
Prenons le cas d’une équation d’ordre 2, les solutions sont selon les cas:
a) Cas de racines réelles distinctes
= +
b) Cas de racine double
=( + )
Pour que le système soit dynamique stable, la condition obligatoire de la convergence est
que | | < 1.
c) Cas de racines complexes
= ( + )
Le type de point critique et les conditions de stabilité sont résumés dans le tableau ci-dessous.

41
Matrice et valeurs propres Type de point Type de stabilité
| | < 1, | |<1 Nœud irrégulier Asymptotiquement stable
| | > 1, | |>1 Nœud irrégulier Non stable
| | = 1, | | 1 ou | | = 1, | | 1 Nœud ‘dégénérant’ Non stable
| | < 1, | | > 1 ou | | < 1, | | > 1 Point sel Instable
| |<1 Nœud régulier stable
| |>1 Nœud régulier instable
| |=1 Nœud ‘dégénérant’ instable
| |<1 Nœud en spirale Asymptotiquement stable
(focus)
| |>1 Nœud en spirale Non stable
(focus)
| |=1 Centre (vortex) Instable

Dans le cas du point sel, le bras stable est lié à la racine dont la valeur absolue est inférieure à 1 et le
bras stable correspond à la racine dont la valeur absolue est supérieure à 1.

42
Travaux dirigés 2

Exercice 1 :
L’économie « ivoire » est caractérisée par les données suivantes :
= 110 + 0,75
=
80 + 0,2
= 320 4
= 330
= + +
=
= 20 + 0,25 10
= 470
=
avec,
c, la consommation réelle ; yd, le revenu disponible réel ; y, le revenu réel ; T, les taxes réelles ; i,
l’investissement réel ; r, le taux d’intérêt nominal ; g, dépenses réelles du gouvernement ; e,
dépenses totales réelles ; t, l’indice de temps. Les données sont en millions d’unité de compte.

1) Déterminer l’évolution du revenu de cette économie


2) Le système est-il dynamiquement stable ou pas ?
3) Calculer les valeurs à la période t = 0 pour les variables , , , , , ,
4) On assiste à une hausse soutenue des dépenses publiques de 20 qui arrive à la période t = 1.
Reprendre les calculs de la question 3 pour les périodes de t = 1 à t = 15.
5) Commenter brièvement les résultats.
NB : Résumez les résultats des questions 3 et 4 dans un tableau.

Exercice 2 :
Considérons le modèle IS-LM de l’économie « toute puissante ».
= + ( ) +
=
= ( )
= ( )
a = 5, k = 0,5, b = 0,75, u = 0,3, t = 0,25, h = 0,3, j = 0,4, = 0,25, = 0,4, m0 = 10.

1) Déterminer les équations des courbes IS et LM.


2) Déterminer le point d’équilibre et .
3) Calculer le déterminant et la trace du système, puis étudier la stabilité du système.

43
CHAPITRE III : DYNAMIQUE EN ECONOMIE OUVERTE : modèles des prix flexibles
Les modèles présentés dans ce chapitre font l’hypothèse de la parité des pouvoirs d’achat (PPA). La
PPA est la théorie selon laquelle les cours de change s’ajustent pour maintenir le même prix dans le
monde, en termes réels, d’un panier « représentatif » de biens et services. Pour que la PPA tienne, il
faut que le taux de change s soit égal à taux d’inflation p, soit (s = p). Aussi longtemps que s diffère
de p, alors l’hypothèse de la PPA ne tient pas. C’est la condition de la PPA qui guide les résultats de
long terme des modèles qui seront utilisés. En d’autres mots, il est possible que dans le cours terme
l’économie dévie de la PPA mais à long terme la PPA doit être vérifiée. Une hausse de s est une
appréciation de la devise i.e une dépréciation de la monnaie nationale.

3.1. Modèle simplifié de Dornbusch


Le modèle est composé de trois marchés : le marché des biens, le marché monétaire et le marché
international.
Le marché des biens considère deux relations, l’équation de la dépense totale et l’équation de
l’ajustement du prix où le revenu est supposé constant au niveau de plein emploi. Le marché
monétaire est une simple demande de monnaie et un niveau constant des encaisses monétaires
réelles (offre). Le marché financier international suppose une mobilité parfaite du capital, et par
conséquent le taux d’intérêt domestique est égal au taux d’intérêt étranger ajusté par tout
changement du taux de change. Les variations espérées du taux de change dépendent en fait, de
l’ampleur de la déviation du taux de change par rapport au niveau de la PPA.
Algébriquement le modèle se présente comme suit :
Marché des biens
= + ( ), 0 < < 1, >0
= ( ), >0 (3.1)
Marché monétaire
= + , > 0, >0
= =
Marché financier international
= +
= ( ), >0
avec e = dépense totale, y = revenu réel (exogène), g = dépenses gouvernementales, s = taux de
change au comptant, p = prix intérieur, = taux d’inflation, = demande de monnaie, = offre
de monnaie, m = encaisses monétaires exogènes, = taux d’intérêt étranger, = variation du taux

44
de change courant (appréciation ou dépréciation), = taux PPA (taux d’équilibre), r = taux d’intérêt
domestique.
En substituant = + ( ) dans = ( ) puis en fixant = 0, nous obtenons la
relation entre le prix et le taux de change :
( )
= + (3.2)

L’équation (3.2) traduit une relation positive entre p et s avec une pente égale à 1. Elle matérialise
l’équilibre sur le marché des biens, i.e = 0. Nous appelons cette droite GM.
Si on impose la condition de la PPA alors à long terme p = s et ainsi la courbe GM a une ordonnée
nulle.
De plus, >0 > , i.e
( )
< +

Par conséquent, en dessous da la ligne GM, les dépenses excèdent le revenu et il y a une pression
sur les prix à la hausse tandis que au dessus de la ligne GM les dépenses sont inférieures au revenu
et il y a une pression à la baisse des prix.
La courbe du marché financier international représente les points p et s qui maintiennent le marché
monétaire en équilibre et satisfont la condition d’un changement espéré du taux de change. Nous
appelons cette droite AM.
En substituant = ( ) dans = + puis le tout dans = + = , nous
avons :
= + [ + ( )]
i.e
=( + + ) (3.3)
qui traduit une association négative entre le taux de change s et le prix p.
De la courbe du marché financier nous avons immédiatement la condition
= + (3.4)
et du marché des biens nous avons
( )
= + (3.5)

Soustrayons (3.4) de (3.3), on obtient


( ) (3.6)
ou
1
( ) (3.6 )

45
Puisque = ( )
Pour = 0, on peut déterminer , soit 0 = ( ), d’où = .
Sachant que = + ( ), on peut écrire que
= ( )
= ( ) ( )]

+1 ( ) (3.7)

L’équation (3.7) est une équation différentielle d’ordre 1. Le coefficient d’ajustement du modèle
est :
1
= +1

L’équation (3.7) devient


( ) (3.7 )
dont la solution générale est
( )= +( ) (3.8)
On démontre également que
( )= +( ) (3.9)
L’équation (3.9) sera démontrée au TD.

Considérons une modification de la politique monétaire sur l’équilibre du système. Supposons pour
cela une hausse de la masse monétaire de à . Cette hausse n’affecte pas le marché des biens,
la courbe GM reste inchangée. Cependant, la hausse de l’offre de monnaie augmente l’ordonnée de
l’équation (3.3) et fait déplacer la ligne AM vers la droite à AM1 sur le graphique 1. L’équilibre se
déplace de E0 à E1, occasionnant une hausse du niveau des prix et une dépréciation de la monnaie
nationale (une hausse de s). Mais plus significatif est le mouvement dynamique de E0 à E1. La
hausse de la monnaie conduit initialement à une dépréciation importante de la monnaie nationale
(hausse de à ). Ceci parce que le taux d’intérêt domestique baisse en dessous du taux d’intérêt
international ( < ), provoquant une sortie immédiate de capitaux. Cela se produit parce que nous
avons initialement supposé que le marché des biens et services ne réagit pas la hausse de l’offre de
monnaie, mais le marché financier réagit immédiatement. Une hypothèse de base de ce chapitre est
que le marché des biens et services s’ajuste lentement (rigidité des prix) tandis que le marché
financier international s’ajuste très vite (ici instantanément).

46
Graphique 1

Initialement l’économie se déplace de E0 à C. Mais au point C le marché des biens et services


montre un excès de la dépense réelle par rapport au revenu réel, cela pousse les prix à la hausse. A
mesure que les prix augmentent cela entraîne une baisse des encaisses monétaires réelles. Cela
inverse la sortie des capitaux et provoque une appréciation de la monnaie nationale (baisse de s).
L’économie par conséquent se déplace sur la droite AM1 du point C au point E1. Au point E1, non
seulement, tous les marchés sont en équilibre mais la PPA est soutenue.

De ce modèle on peut tirer les conclusions importantes suivantes :


1) Le taux d’intérêt dépasse initialement sa valeur de long terme.
2) A cause de la condition PPA, dp = ds = dm se déplace d’un équilibre à un autre.
3) La vitesse d’ajustement des prix vers le nouvel équilibre dépend des paramètres , , .
4) Le modèle suppose une mobilité parfaite du capital.

47
3.2. Modèle de Dornbusch
Algébriquement le modèle se présente comme suit :
Marché des biens
= + ( ), 0 < < 1, > 0, >0
= ( ), >0 (3.10)
Marché monétaire
= + , > 0, >0
= =
Marché financier international
= +
= ( ), >0
avec e = dépense totale, y = revenu réel (exogène), g = dépenses gouvernementales, s = taux de
change au comptant, p = prix intérieur, = taux d’inflation, = demande de monnaie, = offre
de monnaie, m = encaisses monétaires exogènes, = taux d’intérêt étranger, = variation du taux
de change courant (appréciation ou dépréciation), = taux PPA (taux d’équilibre), r = taux d’intérêt
domestique.
La nouveauté dans ce modèle est la prise en compte de l’investissement dans la fonction de
dépense. L’investissement est négativement lié au taux d’intérêt. L’implication est que le marché
des biens et le marché financier sont interdépendants, liaison assurée par le taux d’intérêt. Le
marché financier international reste inaffecté et peut donc s’exprimer comme auparavant, i.e la
droite, AM est :
= + [ + ( )]
i.e
=( + + ) (3.11)
Cependant, l’équilibre sur le marché des biens devient
( )+( / ) +( / )
= + + (3.12)
+( / ) +( / ) +( / )
La pente de la courbe GM est
1
= <1
+( / ) 1+( / )
puisque d, v et h sont tous positifs.
De la courbe du marché financier nous avons immédiatement la condition
= + (3.13)
et du marché des biens nous avons

48
( )+( / ) +( / )
= + + (3.14)
+( / ) +( / ) +( / )

Soustrayons (3.13) de (3.11), on obtient


( ) (3.15)
ou
1
( ) (3.15 )

Puisque = ( )
Pour = 0, on peut déterminer , soit 0 = ( ), d’où = .
Sachant que = + ( ), on peut écrire que
= ( )
= [( + )( ) ( )]
= + )( ) ( )]

+ + ( ) (3.16)

L’équation (3.16) est une équation différentielle d’ordre 1. Le coefficient d’ajustement du modèle
est :

= + +

L’équation (3.16) devient


( ) (3.16 )
dont la solution générale est
( )= +( ) (3.17)
On démontre également que
( )= +( ) (3.18)

En termes dynamiques, la différence essentielle avec le premier modèle est le coefficient


d’ajustement . Le niveau des prix et le taux de change s’ajustent de la même façon, puisque
est le même dans les deux modèles et l’ajustement prend place le long de la trajectoire
déterminée par AM. La différence avec le modèle précédent est la variation du taux d’intérêt
pendant la période d’ajustement. Bien que cela déplace la courbe GM vers le haut, le changement
du taux d’intérêt précipite le processus d’ajustement.

49
Exercice 3 : devoir de maison, à rendre
En considérant le modèle de Dornbusch (section 3.2), démontrer l’équation du taux de change :
( ) = +( )

3.3. Le modèle des anticipations parfaites de Dornbusch


L’un des avantages du modèle du Dornbusch est qu’il se prête volontiers à différentes spécifications
du taux de change. Une de ces spécifications est l’anticipation parfaite. Secondo, l’hypothèse que
= ( ), > 0 est la même que l’hypothèse des anticipations parfaites – aussi
longtemps que est correctement choisi.
Le modèle se présente comme
Marché des biens
= + ( ), 0 < < 1, >0
= ( ), >0 (3.19)
Marché monétaire
= + , > 0, >0
= =
Marché financier international
= +
=
avec la variation du taux de change comptant. Il n’y a pas de changement au niveau du marché
des biens. La dynamique du marché des biens est spécifiée comme

= + ( ), 0 < < 1, >0


= ( ( ) ( ) + ), > 0, 0< < 1, >0 (3.20)
Le changement majeur se situe sur le marché financier international. En substituant l’hypothèse des
anticipations parfaites dans la condition du taux d’intérêt qui retient l’hypothèse de la mobilité
parfaite du capital, et en substituant le tout dans la condition d’équilibre du marché monétaire, nous
obtenons :
= + ( )
1
= ( + ) (3.21)

Finalement, nous avons le système dynamique suivant


= [ ( ) ] +

50
1 1
= ( ) + (3.22)

qui est un système différentiel qui peut être résolu pour les deux variables p(t) et s(t). le point
d’équilibre est obtenu pour =0 = 0.
En posant = 0, on obtient
= = + (3.23)
qui est une droite horizontale dans le diagramme à phases (graphique 2).
En posant = 0, on obtient
( )
= + (3.24)

qui est la droite de 45°.

Graphique 2

Considérons maintenant la dynamique du système. Prenons les points de part et d’autre de = 0 et


= 0.
>0 > +

<0 < +
et
>0 < +[ ( ) ]

<0 > +[ ( ) ]

51
En d’autres mots, en dessous de la ligne horizontale le taux de change baisse (appréciation de la
monnaie nationale), tandis qu’au-dessus de la ligne horizontale le taux de change augmente
(dépréciation de la monnaie nationale). De l’autre coté, en dessous de la droite d’équilibre du
marché des biens les prix grimpent tandis qu’au-dessus les prix baissent.

Le graphique 2 montre également que le point d’équilibre est un point sel. On peut l’établir comme
suit. Considérons le système en termes de déviation par rapport à l’équilibre :
= [ ( ) ( ) + ]
0= [ ( ) ( ) + ]
( )+ ( )
et
1
= ( + )

1
0= ( + )

1
= ( )

Le système devient
( )+ ( )

= ( ) (3.23)

Sous forme matricielle, on a :

= 1 (3.24)
0

Soit

= 1
0

et

det( ) = < 0.

Puisque det( ) = < 0 alors le point d’équilibre E sur le graphique 2 est un point sel.

L’existence du point sel suggère qu’il existe une ligne qui passe par le point E et dans les cadrans I
et III, laquelle est le bras stable du point du point sel. Ce qui est vraiment le cas. Mais plus
significativement, ce bras stable n’est rien d’autre que la droite d’équilibre du marché financier

52
international. Il existe également un bras instable du point sel qui passe par le point E et les cadrans
II et IV.

Exemple : soit le modèle suivant


= 0,8 + 4 + 0,01( )
= 0,1( )
= + 0,5 0,5
= = 105
= + = , = 10 = 20
1) Déterminer la courbe du marché des biens et celle du marché financier
2) Déterminer les points d’équilibre
3) Résoudre le système étudié puis étudier sa stabilité dynamique
4) Montrer qu’il existe un point sel puis déterminer les équations des bras stable et instable du
point sel.
5) Faire la représentation graphique
6) Refaire le graphique en considérant une hausse de l’offre de monnaie, puis commenter.

Résolution
1) Détermination des courbes du marché des biens et celle du marché financier
Marché des biens
= 0,1(0,8 + 4 + 0,01( ) )
0,02 + 0,001( ) + 0,4
= 0 nous donne l’équation du marché des biens (GM) :
= 20 + 400
En remplaçant y par sa valeur qui est 20, la courbe GM devient :
=
Marché financier
= + 0,5 0,5
= = 105
= + = , = 10 = 20
1
= ( + 0,5 )
0,5
= 0 nous donne l’équation du marché financier (AM) :

53
= 0,5 + 0,5
et en remplaçant, m, y et la courbe AM devient
= 105 0,5 × 20 + 0,5 × 10 = 100.
2) Points d’équilibre
Sur le marché des biens, nous avons
=
donc
=
Or sur le marché financier nous avons trouvé que
= = 100
L’équilibre est donc = = 100, soit
( , ) = (100, 100)
3) Résolution du système
Ecrivons le système en fonctions des écarts par rapport à l’équilibre.
0,001( ) + 0,001( )
= 2( )
Sous forme matricielle le système s’écrit
0,001 0,001
=
2 0
0,001 0,001
=
2 0
( ) = 0,001 0,001
2

( )= + 0,001 0,002
Les racines propres sont :

= 0,0442 0,0452
Pour = 0,0442, nous avons :
( ) =0
ce qui donne
0,001 0,0442 0,001 0
=
2 0,0442 0
0,0452 0,001 0
=
2 0,0442 0
0,0452 + 0,001 =0

54
En posant = 1 on trouve = 45,20
1
Donc =
45,20
Pour 0,0452, nous avons :
( ) =0
ce qui donne
0,001 + 0,0452 0,001 0
=
2 0 + 0,0452 0
0,0442 0,001 0
=
2 0,0452 0
0,0442 + 0,001 =0
En posant = 1 on trouve 44,20
1
Donc =
44,20
1 1
On a donc =
45,20 44,20
La solution générale est :
, ,
= + +

( )= , ,
+ +
( ) = 45,20 , ,
44,20 +
Le système est dynamiquement instable car = 0,0112 > 0 0,5856 < 0, les deux racines
propres ne sont pas négatives.

4) Détermination du point sel


En sommes nous avons ( ) 0,002 < 0, ce résultat est renforcé par le fait que les deux
racines réelles distinctes sont de signe opposé : = 0,0442 > 0 0,0452 < 0. Le point
d’équilibre est un point sel.
Déterminons maintenant les équations des bras du point sel.
Nous savons que le bras stable est lié à la racine propre négative, i.e 0,0452. Ladite
équation découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) ,
44,20 +
ce qui donne
44,20( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons

55
44,20 + 4520
ou bien
= 102,2624 0,0226
Nous savons que le bras instable est lié à la racine propre positive, i.e = 0,0442. Ladite équation
découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 45,20 ,
+
ce qui donne
= 45,20( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 45,20 4420
ou bien
= 97,7876 + 0,0221
5) Représentation graphique

56
6) Représentation graphique avec hausse de la monnaie

Etudions la dynamique en considérant une hausse de l’offre de monnaie. L’équilibre initial est au
point E0 associé aux trajectoires du point sel, et . La hausse de l’offre de monnaie déplace
la courbe = 0 vers le haut de =0 à = 0. Il y a un nouvel équilibre au point E1 avec les
trajectoires du point sel, et . Mais quelle est la trajectoire de l’économie dans ce cas de
figure ? Avec les anticipations parfaites, le marché sait qu’il y a des trajectoires à travers le point sel
E1, il se déplace immédiatement au point C sur cette trajectoire « sel ». Au point C, les prix n’ont
pas varié et la monnaie s’est dépréciée, se situant à s2. Avec un excès de la demande sur le marché
des biens, l’économie se déplace le long du bras stable de la trajectoire « sel » pour converger le
point E1 ; comme les prix commencent à monter et la monnaie nationale qui s’apprécie, l’économie
se déplace le long de la trajectoire T1.
Malheureusement, dans ce modèle, tout manque de perfection envoie le système loin du point E1.
Par exemple, si le marché sous-estime la dépréciation et le système se déplace au point D, alors
l’économie divergera en tout temps et se déplacera le long de la trajectoire T 2, se caractérisant par
un effondrement général. De façon similaire, si le marché surestime et se déplace au point F, alors
le système devient explosif, avec une hausse des prix et une dépréciation de la monnaie nationale
comme le montre la trajectoire T3.

57
Travaux dirigés n°3 :
Exercice 1
L’économie de « licence 3 d’éco » est guidée par le modèle suivant :
Marché des biens :
= + ( ), 0 < < 1, > 0
= ( ), > 0
Marché monétaire :
= + , > 0, > 0
= =
Marché financier international :
= +
= ( )
avec y, le revenu réel (exogène) ; s, le taux de change au comptant ; p, le niveau des prix intérieur r,
le taux d’intérêt nominal domestique ; g, dépenses réelles du gouvernement ; e, dépenses totales
réelles, , le taux d’inflation ; md, demande de monnaie ; ms, offre de monnaie, , encaisses
monétaires exogènes ; , é ê ; , la variation du taux de change,
, taux PPA (taux d’équilibre).
Montrer que ( ) = + ( )
où est le taux de change initial après le choc mais associé au niveau du prix .

Exercice 2 :
Considérons les données suivantes :
= 0,8 + 4 + 0,01( )
= 0,1( )
= + 0,5 0,5
= = 105
= +
= 0,2( )
= 20, = 10
1) Déterminer l’équation de la droite GM et celle de AM0
2) Calculer l’équilibre initial ( , )
3) Déterminer les évolutions temporelles de ( ) et ( )
4) La masse monétaire augmente à 110. Dériver l’équation de la nouvelle droite AM1 et le
nouvel équilibre ( , ).
5) Faire la représentation graphique des questions 1, 2 et 4.

Exercice 3 :
Le modèle économique de l’économie « licence éco upgc » se présente comme suit :
= 0,8 0,1 + 5 + 0,01( )
= 0,1( )
= + 0,5 0,5
= = 105
= +
= 0,2( )
= 20, = 10
1) Calculer l’équilibre initial ( , )
2) Déterminer les évolutions temporelles de ( )et ( ). Le système est-il stable ?
3) Le point d’équilibre est-il un point sel ? Si oui déterminer les trajectoires.
4) La masse monétaire diminue à 100. Calculer le nouvel équilibre ( , ). Ce nouvel
équilibre est-il un point sel ? Si oui déterminer les trajectoires. Vérifier la condition
ds = dp = dm.
5) Faire la représentation graphique de l’ensemble des situations. Commenter.

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