Dynamique Eco 2025
Dynamique Eco 2025
SUPPORT DE COURS:
DYNAMIQUE ECONOMIQUE
LICENCE 3 ECONOMIE
Dr COULIBALY Daouda,
Cel : 05 05 90 70 11
Email: [email protected]
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Gandolfo, Giancarlo (2010), Economic Dynamic, 4th Edition, Springer
Turnovsky, J. Stephen (1977), Macroeconomic Analysis and Stabilization policy, Cambridge
University Press.
Shone, Ronald (2002), Economic Dynamic: Phase diagrams and their Economic Application,
Cambridge University Press.
Chiang, C. Alpha (1974), Fundamental Methods of Mathematical Economics, second Edition,
McGraw-Hill Book Company.
1
INTRODUCTION
« Un system est dynamique si son comportement dans le temps est déterminé par des équations
fonctionnelles dans lesquelles les variables en différents points du temps s’engagent dans une
direction précise ». Cette définition coïncide pratiquement avec la définition des systèmes
dynamiques utilisée dans la littérature mathématique : le terme dynamique fait référence aux
phénomènes qui produisent des modèles variant dans le temps, les caractéristiques du modèle en un
point étant reliées à celles des autres périodes de temps. Une équation fonctionnelle est une
équation dans laquelle l’inconnu est une fonction ; par fonction nous entendons la forme de la
fonction mis à part les constantes arbitraires. La solution d’une équation fonctionnelle détermine la
forme des fonctions inconnues et la détermination des constantes arbitraires exige des conditions
additionnelles.
L’analyse dynamique se réfère le plus souvent au type d’analyse où l’objet est soit de suivre ou
d’étudier les évolutions spécifiques temporelles des variables ou pour déterminer si, étant donné
suffisamment de temps, ces variables auront tendance à converger vers certaines valeurs
d’équilibre. Un trait saillant de l’analyse dynamique est la datation des variables qui introduit une
considération temporelle dans l’analyse. Le temps peut être considéré comme une variable discrète
ou une variable continue. Dans le dernier cas, les évolutions de la variable se déroulent à chaque
point du temps (intervalle), tandis que dans le premier cas, la variable subit un changement
seulement une fois en une période de temps (exemple, les intérêts sont à la fin de tous les six mois).
Les modèles macroéconomiques sont formalisés aussi bien en temps discret qu’en temps continu.
Les deux types de modèle ont leur place et leur choix est dicté souvent par convenance. Si l’on est
intéressé par des effets d court terme, la modélisation en temps discret semble plus adéquate. Par
contre, pour des analyses de stabilité et d’Etat stationnaire (régulier) les modèles en temps continu
sont habituellement plus pratiques.
L’objet de ce cours est donc d’étudier les systèmes dynamiques qui permettent de modéliser
plusieurs situations économiques. Dans le cas discret, nous étudierons les systèmes récurrents et
dans le cas où le temps est continu nous analyserons les systèmes différentiels. Les systèmes de
résolution seront accompagnés d’une interprétation de la qualité des résultats à savoir la recherche
d’équilibres, la stabilité des solutions.
Par conséquent, il est fortement recommandé aux étudiants de revoir les notions de résolutions
des équations différentielles et de récurrences (aux différences finies), d’inversion et de
diagonalisation de matrice, et d’étude de la stabilité des points d’équilibre.
2
CHAPITRE I : LES MODELES D’OFFRE ET DE DEMANDE
La question que nous nous posons est la suivante : est-ce que le système converge vers son point
d’équilibre ou non ? La question posée soulève le problème de la stabilité de l’équilibre. Il est
important de distinguer deux concepts de stabilité : la stabilité statique et la stabilité dynamique.
La stabilité statique nous dit seulement si les forces économiques qui agissent sur le système ont
tendance à le faire déplacer vers son point d’équilibre, mais ne nous dit rien ni sur l’évolution
temporelle actuelle du système, ni par conséquent, si le système converge en tout temps vers le
point d’équilibre. Il est vrai que les forces économiques tendent à « pousser » le système vers son
équilibre, mais cela n’exclu pas, par exemple, le cas où le point d’équilibre est « dépassé » maintes
et maintes fois dans des directions opposées augmentant les oscillations qui peuvent en principe être
non amorties. Par conséquent, l’étude de la stabilité statique n’est pas suffisante, et il est
nécessaire d’étudier la stabilité dynamique : cette dernière, basée sur des équations fonctionnelles,
est capable de résoudre le problème laisser non résolu pas la stabilité statique.
Pour étudier la stabilité de l’équilibre (statique ou dynamique), il est nécessaire de formuler des
hypothèses sur le comportement des variables étudiées. Deux hypothèses sur le comportement des
agents sur le marché sont formulées ici : l’hypothèse de Walras et celle de Marshall.
Selon l’hypothèse de Walras, le prix tend à augmenter (diminuer) si l’excès de demande est positif
(négatif). L’ajustement se fait donc par les prix. L’idée de l’hypothèse de Walras est que, lorsqu’il y
a un excès de demande positif (négatif), les acheteurs (vendeurs) non satisfaits font augmenter
(baisser) le prix. L’excès de demande (ou demande nette) est la différence entre la quantité que
les acheteurs sont disposés à acheter pour tout prix donné et la quantité que les vendeurs sont
disposés à offrir à ce même prix.
3
Selon l’hypothèse de Marshall, la quantité tend à augmenter (diminuer) si l’excès du prix de
demande est positif (négatif). L’ajustement se fait donc par les quantités. L’idée de l’hypothèse de
Marshall est que, lorsqu’il y a un excès du prix de demande positif (négatif), les producteurs
réalisent qu’ils peuvent rentablement accroître (décroître) la quantité offerte. L’excès du prix de
demande (ou le prix de la demande nette) est la différence entre le prix que les acheteurs sont
disposés à payer pour toute quantité donnée et le prix exigé pour maintenir l’offre à cette même
quantité.
c’est-à-dire,
< 0. (1.3)
Il suit que
= <0 (1.3 )
4
c’est-à-dire
< 0. (1.5)
= ,
et
< 0. (1.6)
Il suit que
1 1
= <0 (1.6 )
Avant de comparer les conditions (1.3) et (1.6), nous allons examiner les conditions de la stabilité
dynamique.
= = [ ( ) ( )] , (1.7)
demande) : par conséquent, si l’excès de demande est positive (négative), = est positive
(négative), i.e que p augmente (diminue), et c’est ce que dit l’hypothèse de Walras.
5
La condition [0] = 0 signifie que = est nulle lorsque l’excès de demande est zéro, et ceci
est normal puisqu’un excès de demande nul signifie que le système est en équilibre, i.e le prix ne
varie plus.
La condition [0] > 0 signifie que la fonction est croissante au point où elle passe des valeurs
négatives aux valeurs positives.
L’équation (1.7) est une équation différentielle d’ordre 1 et pour la résoudre nous devons connaître
les formes fonctionnelles de f, D et S. Il ya deux méthodes : soit nous donnons des formes
arbitraires à ces fonctions (comme les formes de l’équation (1)), soit nous faisons une
approximation linéaire au voisinage du point d’équilibre selon Taylor et nous négligeons tous les
termes supérieurs à un ; ainsi, les résultats que nous obtenons sont valides seulement au voisinage
du point d’équilibre et par conséquent, les conditions de stabilité sont locales.
= = ( ) >0
Dans ce cas, en remplaçant les éléments par leur valeur dans l’équation de la dérivée, on
= [( )+( ) ]= ( )+ ( )
Il suit que
( ) ( )
et ainsi nous obtenons une équation différentielle avec coefficients constants :
= ( )( ) (1.9)
i.e en considérant la déviation par rapport à l’équilibre
( )= ( )
et en observant que = puisque est une constante,
= ( ) . (1.10)
De façon alternative, nous pouvons réécrire, l’équation (1.1.9) comme une équation non homogène,
( ) ( ) . (1.11)
La solution de l’équation (1.11) est
( )= ( )
+ (1.12)
6
i.e
( )= ( )
(1.13)
qui coïncide avec la solution de l’équation homogène (1.10). La constante arbitraire A est égale à la
déviation initiale (0) . La solution finale peut s’écrire comme
( )= ( )
+ [ (0) ]
ou encore
( ) = [ (0) ] ( )
Le point d’équilibre est stable si ( ) tend vers à mesure que t augmente, i.e si la déviation
( ) tend vers zéro. Cela demande que ( )
converge vers zéro, ce qui est en fait équivalent à
ce que ( ) soit négatif. Puisque > 0 nous arrivons à la condition de suivante de stabilité
<0 (1.14)
L’inégalité (1.14) est la même que l’inégalité (1.3a).
= =[ ( ) ( )] , (1.15)
= = ( ) >0
Nous savons que ( ) ( )sont les inverses des équations D et S respectives ; par conséquent
nous pouvons écrire
( )= <0
( )= >0 (1.16)
= = ( ) ( ) >0
7
1 1
= + (1.17)
L’équation (1.17) est une équation différentielle d’ordre 1 non homogène avec coefficient constant.
La solution particulière (point d’équilibre) est obtenue en posant, = 0. Nous avons
( )= + (1.18)
La constante arbitraire A est égale à la déviation initiale (0) . La solution finale peut s’écrire
comme
( )= + [ (0) ] (1.19)
ou encore
( )= ( ) = [ (0) ]
La condition de stabilité est
1 1
<0 (1.20)
Dans le cas de ce modèle nous constatons que les conditions de stabilité statique sont identiques aux
conditions de stabilité dynamique aussi bien selon les hypothèses de Walras que celles de Marshall.
Cependant, nous devons noter que cette coïncidence des conditions de stabilité statique et
dynamique déduit des hypothèses d’un comportement donné n’est pas une règle générale. Etant
donné, la grande importance des conditions de stabilité dynamique sur celles des conditions de
stabilité statique, chaque fois qu’un désaccord existe entre ces deux conditions, la préférence devrait
être accordée aux conditions dynamiques. De plus, radicalement, l’étude de la stabilité statique peut
être négligée et l’accent doit être mis seulement sur la stabilité dynamique.
Il est intéressant de comparer les conditions de stabilité walrasienne et marshalienne. Les conditions
(1.14) et (1 .20) donnent les mêmes résultats à la fois dans les cas « normal » et « anormal
extrême », tandis qu’elles donnent des résultats opposés le cas « anormal simple ». Par cas
« normal », nous entendons le cas dans lequel la fonction de demande est une fonction décroissante
et la fonction d’offre est une fonction croissante (i.e < 0 et aussi < 0; et > 0 et aussi > 0).
8
Il est aisé de montrer que dans ce cas les conditions (1.14) et (1 .20) sont satisfaites, ainsi l’équilibre
est stable à la fois selon les hypothèses de Walras et de Marshall.
Par « anormal extrême », nous entendons le cas dans lequel la demande est une fonction croissante
et l’offre une fonction décroissante : ni (1.14) ni (1 .20) ne sont satisfaites dans ce cas précis, ainsi
l’équilibre est instable selon les deux hypothèses de comportement.
Par « anormal simple », nous pensons au cas où l’une des fonctions est anormale et l’autre normale.
Réécrivons l’équation (1.20) comme
<0 (1.21)
Maintenant, dans les deux cas en considération le produit est de signe positif (puisque nous
avons soit > 0, > 0, < 0, < 0) ainsi donc (1.21) est équivalent à
<0 (1.22)
et il est évident que, si (1.22) est confirmée, alors (1.14) ne serait pas vérifiée, et vice versa.
Par conséquent, dans le cas « anormal simple », si l’équilibre est stable selon l’une des hypothèses
de comportement, alors il est instable selon l’autre hypothèse de comportement, et vice versa. Cela
démontre encore le caractère relatif des conditions de stabilité.
9
=
Le modèle se résume comme suit
= + , <0
= + , >0 (1.23)
=
Tel que présenté, le modèle ne peut être résolu à cause de la variable inobservée . Nous avons par
conséquent besoin de savoir comment les fermiers (offreurs) forment leurs anticipations ou
prennent des décisions sur le prix anticipé. L’hypothèse la plus simple est qu’ils supposent que le
prix à la période t est ce qu’il était à la période précédente. Cette hypothèse, tout naturellement,
revient à supposer que
=
Le modèle devient alors
= + , <0
= + , >0 (1.24)
=
En remplaçant les équations d’offre et de demande dans la condition d’équilibre, nous obtenons
=
= (1.25)
L’équation (1.25) est une équation aux différences finies d’ordre 1 non homogène avec coefficient
constant. Le système est en équilibre lorsque le prix reste constant pour toutes les périodes, i.e
= = .
Ainsi,
Dans l’hypothèse que est connu, la constante arbitraire est déterminée comme
=
La solution générale est
=( ) + (1.26)
10
Comme interprétation économique du prix d’équilibre , nous dirons qu’il représente le prix
d’équilibre stationnaire (prix d’équilibre statique). De l’équation (1.26) nous pouvons observer que
si = , alors = , i.e le prix reste fixe au point (évidemment si des forces externes ne
viennent pas perturber l’évolution); c’est ce que nous qualifions d’équilibre statique du prix.
positive ( > 0), alors < 0, par conséquent, alternera en signe, positif pour les nombres
pairs de t et négatif pour les nombres impairs de t. De plus, si 0 < < 1 la série de prix devient
amortie et tend à la limite vers le prix d’équilibre. D’autre part, si > 1, i.e | | > | | le système
divergera (explosion) du prix d’équilibre : c’est le cas où la pente de la courbe d’offre est supérieure
converger ni diverger. Il montrera deux périodes cycliques d’amplitude constante : c’est la situation
où les deux courbes ont la même pente.
La condition de stabilité du système, i.e, la condition que le prix converge vers le prix d’équilibre
est la suivante : < 1, . | | < | | : la pente de la courbe d’offre est inférieure à celle de la
courbe de demande. Lorsque < 0, l’évolution est caractérisée par des oscillations ; par contre si
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2.2. Le modèle cobweb et les anticipations
Le modèle de base de la toile d’araignée s’appuie sur l’hypothèse = . Il semble maintenant
invraisemblable de supposer que les producteurs vont continuer de croire que le prix restera
constant à son niveau antérieur, quand il continue, au contraire de varier période après période. Tout
le monde apprend de l’expérience. La formation des anticipations liée au modèle de base du cobweb
ne peut donc pas être acceptée comme une description crédible de la réalité. Il y a plusieurs voies
pour améliorer cette situation.
12
Comment détermine t-on le prix normal ? Une méthode simple est de supposer que = , le
prix d’équilibre statique. Cela serait le cas s, par exemple, les producteurs font des anticipations
parfaites (i.e, qu’ils connaissent le modèle qui gouverne la détermination du prix de marché) mais
ils savent qu’à cause de désaccords et autres éléments, le prix peut ne pas directement aller vers
quand il se déplace de l’équilibre.
Remplaçons (1.27) où = dans (1.23). Nous obtenons
( ) = + (1.28)
La solution particulière (équilibre stationnaire) de (1.28) est
Dans l’hypothèse que est connu, la constante arbitraire est déterminée comme
=
La solution finale de (1.28) est
(1 )
=( ) + (1.29)
( )
La valeur absolue de tend vers zéro plus rapidement que la valeur absolue de .
(2) Des oscillations irrégulières d’amplitude constante deviennent amorties. C’est ainsi, parce
que si | | = | |, | (1 )| < | |.
(3) Un mouvement divergent peut devenir convergent (ou à amplitude constante) si le paramètre
est suffisamment proche de 1 et lorsqu’il reste divergent, la divergence est lente. Cela est
13
ainsi car plus grand est plus petit est (1 ) – rappelons que 0 < < 1 – et ainsi le plus
probable est que | (1 )| | | même si | | > | |. Dans tous les cas,
(1 )
< ,
valeur de signifie que les producteurs anticipent une convergence rapide du prix actuel
vers sa valeur d’équilibre.
En conclusion, les résultats de cette section montrent que l’introduction des anticipations fondées
sur le prix normal (en supposant qu’il est égal au prix d’équilibre) rend le modèle plus stable et ceci
est résultat plus pratique.
= + ,
alors
= +
par conséquent
= , =
14
En substituant ces valeurs dans l’équation (1.31), nous obtenons
=( ) + + (1.32)
Nous savons qu’à l’équilibre
=
Donc
=
On peut écrire en remplaçant St par sa valeur de (1.32) et en remplaçant et par leur valeur
respectives + et + :
+ =( ) +( ) + +
ce qui nous donne
( )
1 +1 = (1.33)
= 1 +1 ,
= 1 +1 +
1 + 1 < 1,
c’est-à-dire
1< 1 +1<1
2< 1 < 0.
15
Comparons les conditions de stabilité établies à l’équation (1.34) à la condition de stabilité du
modèle de base < 1. Cette dernière condition peut être écrite comme
Il suit que la condition (1.34) est moins rigoureuse que la condition (1.35) au fur et à mesure que le
coté gauche est concerné. Ce dernier est le coté qui correspond au cas de la fonction dite normale :
nous concluons pour dire que l’introduction des anticipations adaptatives rend le modèle plus
stable.
4+2 ,
=
Déterminer le prix d’équilibre stationnaire et étudier la stabilité du système.
Résolution
Déterminons l’évolution temporelle du prix.
En remplaçant les équations d’offre et de demande dans la contrainte d’équilibre, nous obtenons :
24 5 4+2
Nous avons une équation aux différences finies d’ordre 1
Le prix d’équilibre est :
24 28
= = = =4
2 7
La solution générale est de la forme
=( ) +
2
=( 4) +4
5
La condition de stabilité est que < 1. Etant donné que = | 0,4| < 1, le système est
= 4, car au fur et à mesure que t tend vers l’infini, tend vers zéro et converge vers
= 4.
16
Exercice 2 : Soit le modèle suivant
=4 3 ,
= ,
=
Déterminer l’évolution temporelle du prix, le prix d’équilibre et montrer si le prix d’équilibre est-il
stable ou pas.
Résolution
L’équilibre entre l’offre et la demande nous donne
3 =
4
1
=
3
3
Nous avons une équation aux différences finies non linéaire d’ordre 1.
Le prix d’équilibre est : = = , ce qui donne
1 4
+ =0
3 3
une équation de second degré dont les solutions sont :
= 1 et 4 < 0.
Pour des prix positifs, le prix d’équilibre stationnaire est = 1.
Le point d’équilibre = 1 est-il stable ou non ?
Pour des équations non linéaires l’approximation linéaire de Taylor est souvent utilisée pour
déterminer l’évolution de la série et l’étude de la stabilité. Elle se présente comme suit pour une
approximation linéaire d’ordre 1:
= ( )+ ( )( )
Les conditions de stabilité sont :
Si | ( )| < 1 alors est un point convergent (attractif) ou stable
Si | ( )| > 1 alors est un point divergent ou instable
Si | ( )| = 1 alors on ne peut pas conclure quand à la stabilité de , il faut alors suivre les
conditions suivantes :
a) si ( 0 alors est instable.
b) si ( ) = 0 et ( ) > 0 alors est instable
c) si ( ) = 0 et ( ) < 0 alors est stable
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Appliquer à l’exercice, nous obtenons
= +
= + + (1.38)
Appelons les prix d’équilibre sur les marchés du maïs et du cochon respectivement.
Prenons l’écart du système (1.38) par rapport à :
= ( )
= ( )+ ( )
Soient
= , = , = , = , = , = ,
= .
Le système peut se réécrire
18
=
= +
ou
0
=
= +
La stabilité des deux marchés est assuré si | | < 1 et | | < 1, i.e < 1 et < 1. Notons que
< 1 est la condition de stabilité du marché de maïs , tandis que < 1 est la condition de
Exemple
Considérons les marchés du maïs et des cochons suivants.
Marché du maïs :
= 25 5
4+2
=
Marché des cochons :
= 20 5
= 2,5 + 2,5 2
=
En substituant et en résolvant et respectivement, nous avons
= 5,6 0,4
19
= 3,5 0,5 + 0,4
Le prix d’équilibre sur chaque marché est de
28
= = =4
7
17,5 2
= + = + × 4 = 3,4
7,5 7,5
Ce couple d’équilibre est-il stable ?
En prenant les écarts par rapport à , le système réduit donne :
0,4( )
0,5( ) + 0,4( )
Le système s’écrit comme suit
0,4 0
=
0,4 0,5
avec = =
dont l’équation caractéristique est :
| | = ( 0,4 )( 0,5 ) = 0.
et les racines caractéristiques sont :
0,4 0,5.
Déterminons l’évolution temporelle de chaque marché. Pour cela nous allons déterminer le vecteur
propre associé à chaque racine caractéristique.
Pour 0,4 nous avons :
( ) =0
tel que
0,4 + 0,4 0 0
=
0,4 0,5 + 0,4 0
ou
0 0 0
=
0,4 0,1 0
alors 0,4 0,1 = 0 et si nous posons = 1 alors = 4.
Le vecteur propre associé à 0,4 est :
1
=
4
20
( ) =0
tel que
0,4 + 0,5 0 0
=
0,4 0,5 + 0,5 0
ou
0,1 0 0
=
0,4 0 0
ainsi 0,1 = 0 donne = 0. peut prendre n’importe quelle valeur, choisissons 1. Alors
le vecteur propre associé à 0,5 est :
0
=
1
La matrice des vecteurs propres est :
=[ ]= 1 0
4 1
La solution homogène du système est
1 ( 0 (
= 0,4) + 0,5)
4 1
= ( 0,4)
=4 ( 0,4) + ( 0,5)
A1 et A2 peuvent être déterminées si nous connaissons les conditions initiales.
En remplaçant et par leur valeur, on obtient le système de prix des deux marchés suivant :
= ( 0,4) + 4
=4 ( 0,4) + ( 0,5) + 3,4
La stabilité des deux marchés est assuré car | 0,4| < 1 et | 0,5| < 1. A mesure que t tend vers
l’infini, chaque terme ( 0,4) et ( 0,5) tend vers zéro, ce qui signifie que tend vers et
tend vers . Le marché interrelié est dynamiquement stable.
21
Pour résoudre l’équation (1.40), plusieurs méthodes existent dont la forme matricielle par exemple.
Ici, c’est la méthode de substitution qui est privilégiée ; nous donnerons uniquement les résultats et
laissons à titre d’exercice aux étudiants les démonstrations nécessaires. La méthode consiste à
réduire le système en une seule équation où il existerait une seule fonction inconnue.
Après des transformations et substitutions au niveau de l’équation (1.40), nous obtenons l’équation
aux différences finies d’ordre 2 suivante :
( + ) ( ) =0 (1.41)
Cas de racines réelles distinctes
La solution homogène générale de l’équation (1.41) est :
= + (1.42)
= + (1.43)
= + . (1.47)
avec , ; = + ; = ; = .
22
Pour que le système soit dynamique stable, la condition obligatoire de la convergence est que
< 1.
= + = ; = = ; = = .
= ( + )
Remarque : une fois trouvées les solutions homogènes, il faut ajouter la solution particulière pour
avoir la solution finale.
Appliquons les solutions (1.42) et (1.43) à l’exercice précédent.
0,4 0
=
0,4 0,5
les racines caractéristiques sont : 0,4 0,5.
= + = ( 0,4) + ( 0,5)
0,4 + 0,5 0,5 + 0,5 1
= ( 0,4) + ( 0,5) = ( 0,4)
0,4 0,4 4
= ( 0,4) + ( 0,5)
1
= ( 0,4)
4
Ce résultat est identique à celui trouvé précédemment.
NB : Dans le cas des équations linéaires aux différences finies d’ordre 2 simples (pas de
système d’équations) comme l’équation (1.41), les solutions sont de la forme des équations
(1.42), (1.44) et (1.46). Les conditions de stabilité restent valables.
23
Exercice 2 : Soit le modèle d’offre et de demande avec stocks
= 20 4 , (1)
= 2 + 2, 5 , (2)
0,2( ) (3)
avec Qt le niveau des stocks à la fin de la période t , un niveau donné de stocks. La variation des
stocks sur la période t est = =( )
Déterminer le prix d’équilibre stationnaire et étudier la stabilité du système.
Résolution
Déterminons l’évolution temporelle du prix.
Retardons l’équation (3) d’une période, ce qui donne
0,2( ) (3 )
et en faisant (3) moins (3 ) nous obtenons
=2 0,2( ) (3)
En remplaçant et par leur valeur puis en arrangeant nous obtenons l’équation aux
différences finies d’ordre 2 suivante
0,7 + = 3,6
dont l’équation caractéristique
0,7 + 1 = 0
a pour racines
= 0,35 + 0,9367 et = 0,35 0,9367
On a = 0,35 + 0,9367 = 1 ;
= 0,9367,
= + = = 1; = = = 0,35; = = = 0,9367.
24
0,7 + = 3,6
3,6
= = 2,7692
1,3
Puisque R = 1, cela signifie que le prix a des oscillations d’amplitude constante.
avec , , avec et = 4 , = + =
Si > 0, l’évolution temporelle de la variable est caractérisée par des fluctuations explosives,
comme le montre le graphique (a). La variable diverge du point d’équilibre.
Si = 0, alors l’évolution temporelle est caractérisée par des fluctuations uniformes comme le
montre le graphique (b). Le système diverge également du point d’équilibre.
Si < 0, l’évolution est caractérisée par des fluctuations amorties qui se réduisent après chaque
période pour tendre vers la valeur d’équilibre. Ici, le système est dynamiquement convergent avec
des fluctuations amorties. Le graphique (c) illustre cela.
25
26
Travaux dirigés 1
Exercice 1 :
Déterminer s’il existe un équilibre pour le modèle suivant et analyser sa stabilité dynamique s’il
existe.
= 50 4
= 10 + 10
=
Exercice 2:
Déterminer la stabilité de ces marchés
= 100 0,50
= 50 0,1
=
= 250 50
= 25 + 25
=
Exercice 4:
Considérons le modèle d’offre et de demande suivant :
= 20 4
= 2 + 2,5
0,2
=
= =( )
Exercice 5 :
= 21 2
3+6
= = 0,3( )
Etudier ce système selon les conditions de Walras ensuite selon les conditions de Marshall.
27
CHAPITRE II. DYNAMIQUE EN ECONOMIE FERMEE : MODELE IS-LM
Le modèle IS-LM permet de déterminer l’équilibre conjoint sur le marché des biens et services et le
marché de la monnaie. Dans l’analyse statique comparative, on observe le changement d’une ou de
plusieurs variables ou le changement de certains paramètres du modèle. Très rarement, nous nous
intéressons très peut à ce qui arrive après l’équilibre, changement qui arrive fréquemment. Nous
considérons ici une approche dynamique du modèle IS-LM.
On peut rendre (1) dynamique de deux façons. Une première approche est de lier la consommation
au revenu retardé. Le modèle devient alors
= +
= + (2.3)
=
Ce qui nous donne l’équation aux différences finies d’ordre 1 suivante :
= ( + )+ (2.4)
Une autre alternative est de supposer que = . le modèle s’écrit alors :
= +
= + (2.5)
=
On obtient la même équation que (2.4) :
= ( + )+ (2.6)
Le revenu d’équilibre reste le même que dans le modèle statique. Puisque = = à
l’équilibre, alors
+
= (2.7)
28
On peut résoudre (2.6) comme suit
= ( + )+
= ( + )+
= ( )
Posons = , alors =
dont la solution est
=
ou
+ +
= + (2.8)
Aussi longtemps que 0 < < 1, le revenu convergera vers la valeur d’équilibre.
Exemple1 :
= 110 + 0,75
= 300
= +
=
= 20
Le revenu d’équilibre initial est de 1640 millions. Avec la hausse de l’investissement, le nouvel
équilibre du revenu est d 1720 millions. Cependant, le revenu prend du temps à converger vers ce
niveau d’équilibre. On peut résumer les valeurs dans le tableau 1 suivant
29
Tableau 1 : multiplicateur dynamique
t Yt kt
0 1640
1 1660 1
2 1675 1,75
3 1686,25 2,31
. . .
. . .
. . .
. . .
1720 4
Le modèle illustre l’influence des retards. Il montre aussi le multiplicateur dynamique en action.
Le multiplicateur d’investissement (multiplicateur statique) est donné par :
= (2.11)
qui est égal à 4 dans notre exemple. C’est le multiplicateur d’un équilibre à un autre équilibre.
Comment l’économie se déplace entre les deux équilibres ? le multiplicateur dynamique nous donne
des éléments de réponse. Notons
= (2.12)
l’écart du revenu par rapport au revenu d’équilibre initial, ainsi, nous avons un multiplicateur
dynamique ou multiplicateur par période, défini comme :
= = (12 )
Nous voyons que tend vers k lorsque t tend vers l’infini ; tend vers . ceci est compréhensible
puisque tend vers lorsque t tend vers l’infini. Dans ce modèle ‘naïf’, le revenu converge
régulièrement vers son nouvel équilibre. Cela sera ainsi, si 0 < < 1.
30
avec la consommation, le revenu national, l’investissement total, l’investissement induit,
l’investissement autonome, supposé constant est égal aux dépenses publiques, , k le coefficient
d’accélération.
En faisant des substitutions simples nous aboutissons à l’équation de second ordre suivante :
(1 + ) + = (2.14)
La solution de l’équation (2.14) nous donne le comportement en tout temps du revenu national ; en
la substituant dans la fonction de consommation et de l’investissement induit nous obtenons
l’évolution temporelle de la consommation et de l’investissement induit.
31
= 1640
et l’équation caractéristique
2,25 + 1,5 = 0
a pour racines complexes
= 1,125 + 0,4841 et = 1,125 0,4841 .
Les racines complexes nous indique que le revenu va osciller. De plus, = 1,125 + 0,4841 =
1,5 = 1,2247 > 1, ce qui montre une divergence du revenu par rapport au nouvel équilibre . Le
niveau initial du revenu est le niveau d’équilibre initial, = 1640. A la période 1,
l’investissement autonome augmente de 20, augmentation maintenue pour toutes les périodes après.
Le revenu à la période 1 est de 1660. A la période 3, et au-delà, le revenu est spécifié selon
l’équation (2.15). En somme, le revenu n’atteindra jamais le nouvel équilibre de 1720.
32
avec c = consommation réelle, yd = revenu disponible réel, y = revenu réel, T = taxes réelles, i =
investissement réel, r = taux d’intérêt nominal, g = dépenses réelles gouvernementales, e = dépenses
réelles totales.
Marché monétaire
= + , > 0, >0
=
=
où est la demande d’encaisses monétaires réelles et l’offre d’encaisses monétaires réelles.
En arrangeant l’équation (2.16) après des substitutions, nous obtenons
=( + + ) + ( ) (2.17)
ou simplement
= +
avec
=( + + )
= ( )
( + + )
= (2.18)
( )+
Posons = alors
= , avec pour solution
=
d’où
= + ( )
La stabilité du nouvel équilibre dépend si < 1 ou > 1.
Si < 1, alors
(1 )
<
33
ou bien
( + + ) [ ( )]
= (2.18)
= + (2.18)
la courbe LM. Cette condition est définitivement satisfaite pour le cas habituel où la pente de la
courbe IS est négative et celle de la courbe LM positive. Avec 0 < < 1 et 0 < <1
alors 0 < 1 (1 ) < 1. Avec > 0 alors – [1 (1 )]/ < 0 tandis que / > 0. Un
déplacement de la courbe IS vers la droite entrainera une hausse du revenu sur la période,
convergeant vers le nouvel équilibre.
34
= ( )
= /
avec > 0, 0 < < 1, 0 < < 1, > 0, > 0, > 0, > 0, > 0, > 0.
où e = dépense réelle totale, a = dépense autonome, b = propension marginale à consommer du
revenu, t = taux marginal d’imposition, y = revenu réel, = demande réelle monétaire, =
offre réelle de monnaie (supposée exogène), = offre nominale de monnaie, P = niveau des prix,
supposé constant, h = propension marginale à investir par rapport au taux d’intérêt, j = propension
marginale à investir du revenu, k = propension marginale à demander de la monnaie par rapport au
revenu, u = propension marginale à demander de la monnaie en fonction de du taux d’intérêt.
L’équilibre conjoint est donc un point pour lequel nous avons = 0 et = 0. ce point est :
+( / ) ( / )( ( ) )+( / )
( , )= ,
( ( ) )+( / ) ( ( ) )+( / )
Etudions la stabilité du système. Pour ce faire, reprenons l’équation (2.20)
= [ ( )+ 1] + (2.21)
=
et remplaçons les valeurs d’équilibre tel que
0= [ ( )+ 1] + (2.21 )
0=
Soustrayons (2.21a) de (2.21), on a
= [ ( )+ 1] ( ( ) (2.22)
= ( ( )
La matrice du système (2.22) est
35
[ ( )+ 1]
= (2.23)
On distingue fondamentalement quatre points d’équilibre critiques : un nœud, un point sel, un point
focus et un vortex ou centre.
Un nœud est un point d’équilibre tel que toutes les trajectoires à lui associé soit se dirigent de façon
non cyclique vers lui (nœud stable), soit s’éloignent de façon non cyclique de lui (nœud instable).
Le premier graphique est celui d’un nœud stable. Le graphique (a) représente un nœud instable.
Un point sel est un point d’équilibre qui a une double personnalité – il est stable dans certaines
directions (bras stable) et instable dans les autres (bras instable). Lorsque le déterminant est négatif
ou bien lorsque les racines propres sont de signe opposé alors le point d’équilibre est un point sel.
Le bras stable correspond est lié à la racine négative et le bras instable à la racine positive. Le point
sel est représenté par le graphique (b).
Le point focus est un point d’équilibre qui est caractérisé par des trajectoires en tourbillon ou en
spirale. Toutes les trajectoires soit convergent de façon cyclique vers le point d’équilibre (focus
36
stable), soit s’écartent de façon cyclique du point d’équilibre (focus instable). Le graphique (c)
donne un exemple de point focus.
Le vortex ou centre est aussi un point d’équilibre qui est caractérisé par des trajectoires en
tourbillon mais ces trajectoires forment cette fois ci des cercles concentriques qui orbitent autour
du point d’équilibre dans un mouvement perpétuel. Etant donné que le point d’équilibre est hors de
portée pour n’importe qu’elle position initiale, le vortex est classé automatiquement d’équilibre
instable. Un exemple est représenté par le graphique (d).
37
Exemple 4 : Soient les caractéristiques d’une économie donnée :
a = – 25, b = 0,75, k = 0,22, u = 0,75, t = 0, 25, h = 1, j = 0,95, = 0,05, = 0,8, =8
1) Trouver les valeurs d’équilibre
2) Trouver les courbes IS et LM
3) Déterminer la trajectoire de cette économie et le type de stabilité
Résolution
38
1) Points d’équilibre
Nous savons que
+( / ) ( / )( ( ) )+( / )
( , )= ,
( ( ) )+( / ) ( ( ) )+( / )
25 + (1/0,75) × 8
( , )= ,
( 0,75( 0,25) 0,95) + ((0,22 × 1)/0,75)
,
(8/0,75)( 0,75( 0,25) 0,95) + 25)
,
( 0,75( 0,25) 0,95) + (0,22/0,75)
14,3333 1,8667
( , )= = 65,3891 , = 8,5160
0,2192 0,2192
2) Courbes IS et LM
[ ( ) ]
=
25 + 0,5125 ( )
0,22 8
= = 0,2933 10,6667
0,75
= 0,2933 10,6667 ( )
3) Trajectoire et type de stabilité
Déterminons la trace et le déterminant de la matrice A.
( )= [ ( )+ 1] = 0,05[0,75( 0,25) + 0,95 1] 0,8 × 0,75 = 0,5744 < 0
( ) [ ( )+ 1] +
( ) 0,05 × 0,8 × 0,75[0,75( 0,25) + 0,95 1] + 0,05 × 0,8 × 0,22 × 1 = 0,006575 < 0
Les racines propres sont :
( ) ( ) 4 det( )
, =
2
0,5744 0,5744) 4 × ( 0,006575)
, =
2
0,5744 0,5968
, =
2
= 0,0112 0,5856
39
En sommes nous avons ( ) 0,006575 < 0 et deux racines réelles distinctes = 0,0112 >
0 0,5856 < 0. Le point d’équilibre est un point sel.
Déterminons la solution générale du système avant d’établir les équations des bras stable et instable
du point sel. Pour cela nous allons déterminer les vecteurs propres associés aux racines propres :
0,05[0,75( 0,25) + 0,95 1] 0,05 0,02563 0,05
= =
0,8 × 0,22 0,8 × 0,75 0,176 0,6
0,02563 0,05
=
0,176 0,6
( )= , ,
+ +
40
( ) = 0,288 , ,
+ 12,224 +
Déterminons maintenant les équations des bras du point sel.
Nous savons que le bras stable est lié à la racine propre négative, i.e 0,5856. Ladite
équation découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 12,224 ,
+
ce qui donne
= 12,224( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 12,224 790,800
Nous savons que le bras instable est lié à la racine propre positive, i.e = 0,0112,. ladite équation
découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 0,288 ,
+
ce qui donne
= 0,288( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 0,288 10,3161
Détermination des points critiques dans le cas des systèmes linéaires aux différences finies
Prenons le cas d’une équation d’ordre 2, les solutions sont selon les cas:
a) Cas de racines réelles distinctes
= +
b) Cas de racine double
=( + )
Pour que le système soit dynamique stable, la condition obligatoire de la convergence est
que | | < 1.
c) Cas de racines complexes
= ( + )
Le type de point critique et les conditions de stabilité sont résumés dans le tableau ci-dessous.
41
Matrice et valeurs propres Type de point Type de stabilité
| | < 1, | |<1 Nœud irrégulier Asymptotiquement stable
| | > 1, | |>1 Nœud irrégulier Non stable
| | = 1, | | 1 ou | | = 1, | | 1 Nœud ‘dégénérant’ Non stable
| | < 1, | | > 1 ou | | < 1, | | > 1 Point sel Instable
| |<1 Nœud régulier stable
| |>1 Nœud régulier instable
| |=1 Nœud ‘dégénérant’ instable
| |<1 Nœud en spirale Asymptotiquement stable
(focus)
| |>1 Nœud en spirale Non stable
(focus)
| |=1 Centre (vortex) Instable
Dans le cas du point sel, le bras stable est lié à la racine dont la valeur absolue est inférieure à 1 et le
bras stable correspond à la racine dont la valeur absolue est supérieure à 1.
42
Travaux dirigés 2
Exercice 1 :
L’économie « ivoire » est caractérisée par les données suivantes :
= 110 + 0,75
=
80 + 0,2
= 320 4
= 330
= + +
=
= 20 + 0,25 10
= 470
=
avec,
c, la consommation réelle ; yd, le revenu disponible réel ; y, le revenu réel ; T, les taxes réelles ; i,
l’investissement réel ; r, le taux d’intérêt nominal ; g, dépenses réelles du gouvernement ; e,
dépenses totales réelles ; t, l’indice de temps. Les données sont en millions d’unité de compte.
Exercice 2 :
Considérons le modèle IS-LM de l’économie « toute puissante ».
= + ( ) +
=
= ( )
= ( )
a = 5, k = 0,5, b = 0,75, u = 0,3, t = 0,25, h = 0,3, j = 0,4, = 0,25, = 0,4, m0 = 10.
43
CHAPITRE III : DYNAMIQUE EN ECONOMIE OUVERTE : modèles des prix flexibles
Les modèles présentés dans ce chapitre font l’hypothèse de la parité des pouvoirs d’achat (PPA). La
PPA est la théorie selon laquelle les cours de change s’ajustent pour maintenir le même prix dans le
monde, en termes réels, d’un panier « représentatif » de biens et services. Pour que la PPA tienne, il
faut que le taux de change s soit égal à taux d’inflation p, soit (s = p). Aussi longtemps que s diffère
de p, alors l’hypothèse de la PPA ne tient pas. C’est la condition de la PPA qui guide les résultats de
long terme des modèles qui seront utilisés. En d’autres mots, il est possible que dans le cours terme
l’économie dévie de la PPA mais à long terme la PPA doit être vérifiée. Une hausse de s est une
appréciation de la devise i.e une dépréciation de la monnaie nationale.
44
de change courant (appréciation ou dépréciation), = taux PPA (taux d’équilibre), r = taux d’intérêt
domestique.
En substituant = + ( ) dans = ( ) puis en fixant = 0, nous obtenons la
relation entre le prix et le taux de change :
( )
= + (3.2)
L’équation (3.2) traduit une relation positive entre p et s avec une pente égale à 1. Elle matérialise
l’équilibre sur le marché des biens, i.e = 0. Nous appelons cette droite GM.
Si on impose la condition de la PPA alors à long terme p = s et ainsi la courbe GM a une ordonnée
nulle.
De plus, >0 > , i.e
( )
< +
Par conséquent, en dessous da la ligne GM, les dépenses excèdent le revenu et il y a une pression
sur les prix à la hausse tandis que au dessus de la ligne GM les dépenses sont inférieures au revenu
et il y a une pression à la baisse des prix.
La courbe du marché financier international représente les points p et s qui maintiennent le marché
monétaire en équilibre et satisfont la condition d’un changement espéré du taux de change. Nous
appelons cette droite AM.
En substituant = ( ) dans = + puis le tout dans = + = , nous
avons :
= + [ + ( )]
i.e
=( + + ) (3.3)
qui traduit une association négative entre le taux de change s et le prix p.
De la courbe du marché financier nous avons immédiatement la condition
= + (3.4)
et du marché des biens nous avons
( )
= + (3.5)
45
Puisque = ( )
Pour = 0, on peut déterminer , soit 0 = ( ), d’où = .
Sachant que = + ( ), on peut écrire que
= ( )
= ( ) ( )]
+1 ( ) (3.7)
L’équation (3.7) est une équation différentielle d’ordre 1. Le coefficient d’ajustement du modèle
est :
1
= +1
Considérons une modification de la politique monétaire sur l’équilibre du système. Supposons pour
cela une hausse de la masse monétaire de à . Cette hausse n’affecte pas le marché des biens,
la courbe GM reste inchangée. Cependant, la hausse de l’offre de monnaie augmente l’ordonnée de
l’équation (3.3) et fait déplacer la ligne AM vers la droite à AM1 sur le graphique 1. L’équilibre se
déplace de E0 à E1, occasionnant une hausse du niveau des prix et une dépréciation de la monnaie
nationale (une hausse de s). Mais plus significatif est le mouvement dynamique de E0 à E1. La
hausse de la monnaie conduit initialement à une dépréciation importante de la monnaie nationale
(hausse de à ). Ceci parce que le taux d’intérêt domestique baisse en dessous du taux d’intérêt
international ( < ), provoquant une sortie immédiate de capitaux. Cela se produit parce que nous
avons initialement supposé que le marché des biens et services ne réagit pas la hausse de l’offre de
monnaie, mais le marché financier réagit immédiatement. Une hypothèse de base de ce chapitre est
que le marché des biens et services s’ajuste lentement (rigidité des prix) tandis que le marché
financier international s’ajuste très vite (ici instantanément).
46
Graphique 1
47
3.2. Modèle de Dornbusch
Algébriquement le modèle se présente comme suit :
Marché des biens
= + ( ), 0 < < 1, > 0, >0
= ( ), >0 (3.10)
Marché monétaire
= + , > 0, >0
= =
Marché financier international
= +
= ( ), >0
avec e = dépense totale, y = revenu réel (exogène), g = dépenses gouvernementales, s = taux de
change au comptant, p = prix intérieur, = taux d’inflation, = demande de monnaie, = offre
de monnaie, m = encaisses monétaires exogènes, = taux d’intérêt étranger, = variation du taux
de change courant (appréciation ou dépréciation), = taux PPA (taux d’équilibre), r = taux d’intérêt
domestique.
La nouveauté dans ce modèle est la prise en compte de l’investissement dans la fonction de
dépense. L’investissement est négativement lié au taux d’intérêt. L’implication est que le marché
des biens et le marché financier sont interdépendants, liaison assurée par le taux d’intérêt. Le
marché financier international reste inaffecté et peut donc s’exprimer comme auparavant, i.e la
droite, AM est :
= + [ + ( )]
i.e
=( + + ) (3.11)
Cependant, l’équilibre sur le marché des biens devient
( )+( / ) +( / )
= + + (3.12)
+( / ) +( / ) +( / )
La pente de la courbe GM est
1
= <1
+( / ) 1+( / )
puisque d, v et h sont tous positifs.
De la courbe du marché financier nous avons immédiatement la condition
= + (3.13)
et du marché des biens nous avons
48
( )+( / ) +( / )
= + + (3.14)
+( / ) +( / ) +( / )
Puisque = ( )
Pour = 0, on peut déterminer , soit 0 = ( ), d’où = .
Sachant que = + ( ), on peut écrire que
= ( )
= [( + )( ) ( )]
= + )( ) ( )]
+ + ( ) (3.16)
L’équation (3.16) est une équation différentielle d’ordre 1. Le coefficient d’ajustement du modèle
est :
= + +
49
Exercice 3 : devoir de maison, à rendre
En considérant le modèle de Dornbusch (section 3.2), démontrer l’équation du taux de change :
( ) = +( )
50
1 1
= ( ) + (3.22)
qui est un système différentiel qui peut être résolu pour les deux variables p(t) et s(t). le point
d’équilibre est obtenu pour =0 = 0.
En posant = 0, on obtient
= = + (3.23)
qui est une droite horizontale dans le diagramme à phases (graphique 2).
En posant = 0, on obtient
( )
= + (3.24)
Graphique 2
<0 < +
et
>0 < +[ ( ) ]
<0 > +[ ( ) ]
51
En d’autres mots, en dessous de la ligne horizontale le taux de change baisse (appréciation de la
monnaie nationale), tandis qu’au-dessus de la ligne horizontale le taux de change augmente
(dépréciation de la monnaie nationale). De l’autre coté, en dessous de la droite d’équilibre du
marché des biens les prix grimpent tandis qu’au-dessus les prix baissent.
Le graphique 2 montre également que le point d’équilibre est un point sel. On peut l’établir comme
suit. Considérons le système en termes de déviation par rapport à l’équilibre :
= [ ( ) ( ) + ]
0= [ ( ) ( ) + ]
( )+ ( )
et
1
= ( + )
1
0= ( + )
1
= ( )
Le système devient
( )+ ( )
= ( ) (3.23)
= 1 (3.24)
0
Soit
= 1
0
et
det( ) = < 0.
Puisque det( ) = < 0 alors le point d’équilibre E sur le graphique 2 est un point sel.
L’existence du point sel suggère qu’il existe une ligne qui passe par le point E et dans les cadrans I
et III, laquelle est le bras stable du point du point sel. Ce qui est vraiment le cas. Mais plus
significativement, ce bras stable n’est rien d’autre que la droite d’équilibre du marché financier
52
international. Il existe également un bras instable du point sel qui passe par le point E et les cadrans
II et IV.
Résolution
1) Détermination des courbes du marché des biens et celle du marché financier
Marché des biens
= 0,1(0,8 + 4 + 0,01( ) )
0,02 + 0,001( ) + 0,4
= 0 nous donne l’équation du marché des biens (GM) :
= 20 + 400
En remplaçant y par sa valeur qui est 20, la courbe GM devient :
=
Marché financier
= + 0,5 0,5
= = 105
= + = , = 10 = 20
1
= ( + 0,5 )
0,5
= 0 nous donne l’équation du marché financier (AM) :
53
= 0,5 + 0,5
et en remplaçant, m, y et la courbe AM devient
= 105 0,5 × 20 + 0,5 × 10 = 100.
2) Points d’équilibre
Sur le marché des biens, nous avons
=
donc
=
Or sur le marché financier nous avons trouvé que
= = 100
L’équilibre est donc = = 100, soit
( , ) = (100, 100)
3) Résolution du système
Ecrivons le système en fonctions des écarts par rapport à l’équilibre.
0,001( ) + 0,001( )
= 2( )
Sous forme matricielle le système s’écrit
0,001 0,001
=
2 0
0,001 0,001
=
2 0
( ) = 0,001 0,001
2
( )= + 0,001 0,002
Les racines propres sont :
= 0,0442 0,0452
Pour = 0,0442, nous avons :
( ) =0
ce qui donne
0,001 0,0442 0,001 0
=
2 0,0442 0
0,0452 0,001 0
=
2 0,0442 0
0,0452 + 0,001 =0
54
En posant = 1 on trouve = 45,20
1
Donc =
45,20
Pour 0,0452, nous avons :
( ) =0
ce qui donne
0,001 + 0,0452 0,001 0
=
2 0 + 0,0452 0
0,0442 0,001 0
=
2 0,0452 0
0,0442 + 0,001 =0
En posant = 1 on trouve 44,20
1
Donc =
44,20
1 1
On a donc =
45,20 44,20
La solution générale est :
, ,
= + +
( )= , ,
+ +
( ) = 45,20 , ,
44,20 +
Le système est dynamiquement instable car = 0,0112 > 0 0,5856 < 0, les deux racines
propres ne sont pas négatives.
55
44,20 + 4520
ou bien
= 102,2624 0,0226
Nous savons que le bras instable est lié à la racine propre positive, i.e = 0,0442. Ladite équation
découle donc du système suivant :
( )= ,
+
( ) = 45,20 ,
+
ce qui donne
= 45,20( )
Si nous remplaçons et par leur valeur numérique, nous obtenons
= 45,20 4420
ou bien
= 97,7876 + 0,0221
5) Représentation graphique
56
6) Représentation graphique avec hausse de la monnaie
Etudions la dynamique en considérant une hausse de l’offre de monnaie. L’équilibre initial est au
point E0 associé aux trajectoires du point sel, et . La hausse de l’offre de monnaie déplace
la courbe = 0 vers le haut de =0 à = 0. Il y a un nouvel équilibre au point E1 avec les
trajectoires du point sel, et . Mais quelle est la trajectoire de l’économie dans ce cas de
figure ? Avec les anticipations parfaites, le marché sait qu’il y a des trajectoires à travers le point sel
E1, il se déplace immédiatement au point C sur cette trajectoire « sel ». Au point C, les prix n’ont
pas varié et la monnaie s’est dépréciée, se situant à s2. Avec un excès de la demande sur le marché
des biens, l’économie se déplace le long du bras stable de la trajectoire « sel » pour converger le
point E1 ; comme les prix commencent à monter et la monnaie nationale qui s’apprécie, l’économie
se déplace le long de la trajectoire T1.
Malheureusement, dans ce modèle, tout manque de perfection envoie le système loin du point E1.
Par exemple, si le marché sous-estime la dépréciation et le système se déplace au point D, alors
l’économie divergera en tout temps et se déplacera le long de la trajectoire T 2, se caractérisant par
un effondrement général. De façon similaire, si le marché surestime et se déplace au point F, alors
le système devient explosif, avec une hausse des prix et une dépréciation de la monnaie nationale
comme le montre la trajectoire T3.
57
Travaux dirigés n°3 :
Exercice 1
L’économie de « licence 3 d’éco » est guidée par le modèle suivant :
Marché des biens :
= + ( ), 0 < < 1, > 0
= ( ), > 0
Marché monétaire :
= + , > 0, > 0
= =
Marché financier international :
= +
= ( )
avec y, le revenu réel (exogène) ; s, le taux de change au comptant ; p, le niveau des prix intérieur r,
le taux d’intérêt nominal domestique ; g, dépenses réelles du gouvernement ; e, dépenses totales
réelles, , le taux d’inflation ; md, demande de monnaie ; ms, offre de monnaie, , encaisses
monétaires exogènes ; , é ê ; , la variation du taux de change,
, taux PPA (taux d’équilibre).
Montrer que ( ) = + ( )
où est le taux de change initial après le choc mais associé au niveau du prix .
Exercice 2 :
Considérons les données suivantes :
= 0,8 + 4 + 0,01( )
= 0,1( )
= + 0,5 0,5
= = 105
= +
= 0,2( )
= 20, = 10
1) Déterminer l’équation de la droite GM et celle de AM0
2) Calculer l’équilibre initial ( , )
3) Déterminer les évolutions temporelles de ( ) et ( )
4) La masse monétaire augmente à 110. Dériver l’équation de la nouvelle droite AM1 et le
nouvel équilibre ( , ).
5) Faire la représentation graphique des questions 1, 2 et 4.
Exercice 3 :
Le modèle économique de l’économie « licence éco upgc » se présente comme suit :
= 0,8 0,1 + 5 + 0,01( )
= 0,1( )
= + 0,5 0,5
= = 105
= +
= 0,2( )
= 20, = 10
1) Calculer l’équilibre initial ( , )
2) Déterminer les évolutions temporelles de ( )et ( ). Le système est-il stable ?
3) Le point d’équilibre est-il un point sel ? Si oui déterminer les trajectoires.
4) La masse monétaire diminue à 100. Calculer le nouvel équilibre ( , ). Ce nouvel
équilibre est-il un point sel ? Si oui déterminer les trajectoires. Vérifier la condition
ds = dp = dm.
5) Faire la représentation graphique de l’ensemble des situations. Commenter.