Polyvop
Polyvop
Introduction à l’Électromagnétisme
I.U.T. Mesures Physiques — Université de Montpellier 2
Année universitaire 2009-2010
2
Table des matières
4 Induction électromagnétique 16
4.1 Expérience fondamentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4.2 Formule fondamentale - démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.3 Loi qualitative de Lenz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.4 Enoncé général des lois de l’induction électromagnétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.5 L’auto-induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.5.1 Le phénomène d’auto-induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.5.2 Établissement du courant dans un circuit L-R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3
Chapitre 1
4
Introduction à l’Électromagnétisme
5
Introduction à l’Électromagnétisme
Revenons un instant sur l’expérience d’ un aimant plongé dans de la limaille de fer (fig. 1.1 et 1.3)
et expliquons le résultat obtenu. Les grains de limaille placés dans le champ du barreau s’aimantent par
influence ; chaque grain devient un petit aimant qui s’oriente dans la direction du vecteur d’induction
magnétique B. Les attractions entre pôles de noms contraires disposent bout à bout les grains successifs
et dessinent les lignes du spectre magnétique. Ces lignes s’appellent les lignes de champ du champ
magnétique ou lignes d’induction et on constate que, à l’extérieur d’un aimant, les lignes d’induction
6
Introduction à l’Électromagnétisme
vont du pôle nord au pôle sud. On peut reformuler cette observation en disant qu’ "à l’interieur d’un
aimant, les lignes d’induction sortent du pôle nord et entrent au pôle sud "
Fig. 1.3: Mise en évidence de lignes de champ magnétique par des brindilles d’acier
et de la limaille. Les lignes le long desquelles se répartie la limaille de fer sont appelées
lignes de champ magnétique ou lignes d’induction.
B
B
B
S N
B
Fig. 1.4: Lignes de champ magnétique autour d’un aimant en forme de barreau
allongé ; le vecteur d’induction magnétique est tangent en chaque point à la ligne
d’induction.
où n est la normale à la surface élémentaire dS, c’est à dire un vecteur unitaire perpendiculaire à dS. Dans
ce cours, chaque fois que ce sera possible, nous choisirons de diriger le vecteur normal n vers l’ extérieur
de la surface.
Explication de la relation (1.1) : Elle veut dire que pour calculer le flux à travers la surface
S, on calcule les flux élémentaires dφ pour toutes les surfaces dS à l’aide de la formule
dφ = BndS (1.2)
7
Introduction à l’Électromagnétisme
et qu’on les ajoute. Comme dS peut être arbitrairement petite, faire une somme sur tous les dS revient à
faire une somme continue : une intégrale.
Remarque : Une intégrale avec un produit scalaire peut paraître difficile, mais dans la pratique, on
pourra trés souvent calculer d’abord le produit scalaire avant de faire l’intégrale. L’intégrale sur toute la
surface sera souvent remplacée par une intégrale sur des angles.
Autre maniére d’écrire (1.1) : En remplaçant n par dS, avec dSn = dS, on peut ré-écrire la
relation (1.1) sous la forme : Z
φ= BdS (1.3)
S
Les deux relations (1.1) et (1.3) veulent dire la même chose, seules les notations changent.
(a) (b)
n n
dS
dS
B
B
Fig. 1.5: Surfaces ouverte (a) et fermée (b) traversées par un champ d’induction
magnétique. Les surfaces sont reportées en gris.
On dit que le champ d’induction magnétique B est à flux conservatif. Nous vérifierons cette propriété
en prenant l’exemple d’un cylindre dans le cadre des travaux dirigés.
8
Chapitre 2
À l’équilibre, l’aiguille est donc orientée par le champ résultant du champ terrestre et du nouveau
champ crée par l’aimant. Si l’on place maintenant la boussole au-dessus du fil, elle dévie à nouveau, mais
en sens inverse.
Oersted interpréte alors ses résultats : « Il est évident que les forces du conflit électrique sont circulaires
car en l’absence d’une telle hypothése, il paraîtrait impossible que le courant puisse faire tourner l’aiguille
aimantée vers l’Est quand elle est placée en dessous du fil et vers l’Ouest quand elle est placée dessus. »
(fig. 2.2).
9
Introduction à l’Électromagnétisme
un
et
ime™
QuickT
S
P B
Quant à l’intensité de l’induction magnétique, elle dépend de la forme du circuit, mais dans tous les
cas où le circuit est placé dans le vide :
L’intensité de l’induction magnétique créée par un courant en un point est proportionnelle
à l’intensité I du courant
µ0 r
dB = IdL ∧ 3 (2.1)
4π r
où r est la distance entre le point P et l’élément de circuit, orienté depuis l’élément de circuit
vers le point P . Le vecteur dL a pour module la longueur élémentaire dL et a le même sens et la même
direction que le courant I. Une illustration de cette loi est donnée dans la figure 2.3.
Cette loi, connue sous le nom de Biot et Savart a été établie en 1820. Elle constitue l’une des lois
fondamentales de la magnétostatique, au même titre que la loi de Coulomb pour l’électrostatique.
La loi de Biot et Savart permet de connaître, en tous points
– la direction,
10
Introduction à l’Électromagnétisme
– le sens
– l’intensité du champ magnétique.
À ce titre, elle s’avère très vite coûteuse en calcul.
P dB
r
IdL
dL
où dL est l’élément de longueur de la courbe C, c’est à dire sa tangente en tout point. Attention : ce
n’est pas le même dL que dans la loi de Biot et Savart !
Règles de symétrie
Définition des plans de symétrie et d’antisymétrie
Dans un système magnétique, il y a le circuit électrique et le courant qui le traverse. On peut souvent
trouver des éléments de symétrie pour le circuit. Mais attention : si un plan constitue un plan de symétrie
pour le circuit, il peut Ítre soit un plan de symétrie, soit un plan d’antisymétrie du système,
suivant le sens du courant.
1
La démonstration du théorème d’Ampère pourra être trouvée en Annexe 1 de ce document.
11
Introduction à l’Électromagnétisme
– Lorsqu’un plan de symétrie du circuit constitue aussi un plan de symétrie pour le courant, il s’agit
d’un plan de symétrie du système magnétique : un exemple est donné sur la figure 2.4 (a).
– Lorsque le plan de symétrie du circuit ne constitue pas un plan de symétrie pour le courant, on a
affaire à un plan d’antisymétrie du système magnétique : un exemple est reporté sur la figure 2.4
(b).
Πs Πa
I I I
I
Fig. 2.4: (a) Plan de symétrie du système et (b) Plan d’antisymétrie du système.
Dans la pratique, lorsque l’on voudra évaluer le champ magnétique créé par un circuit, on commencera
par chercher les éléments de symétrie puis on appliquera la règle ci-dessous.
Règle :
Soit un circuit traversé par un courant et créant un champ d’induction magnétique B, alors :
– le vecteur B est orthogonal à tout plan de symétrie du problème Πs ;
– le vecteur B appartient à tout plan d’antisymétrie du problème Πa .
Régles d’invariance
Le champ magnétique respecte des règles d’invariance par transformation géométrique. Nous en citons
ici deux.
Invariance par translation :
Si le système est invariant par translation selon un axe Oz, alors le champ magnétique B ne dépend pas
de z.
Invariance par rotation :
Si le système est invariant par rotation d’angle θ, alors l’intensité B du champ magnétique ne dépend pas
de θ.
12
Introduction à l’Électromagnétisme
Fig. 2.5: Illustration de la règle de la main droite qui permet de déduire B connaissant
le courant qui parcourt un élément de circuit
13
Chapitre 3
Fe = qE (3.1)
Dans l’hypothèse des charges agissantes en mouvement, nous postulons donc que Fe ne dépend pas
du fait que la charge ponctuelle q soit en mouvement ou au repos. Lorsque cette charge est animée d’une
vitesse v elle est sollicitée par une force supplémentaire qui dépend à la fois de la direction et du module
de v. Cette force est appelée "force magnétique de Lorentz" et nous la noterons Fm .
Fm = qv ∧ B (3.2)
Nous retiendrons donc que les charges agissantes en mouvements, à l’origine d’un courant, créent en
tout point de l’espace un double champ : le champ électrique E et le champ d’induction magnétique B.
La force totale F qui s’exerce sur une charge q en mouvement est la somme de la force électrique et
de la force magnétique :
F = q(E + v ∧ B) (3.3)
14
Introduction à l’Électromagnétisme
dF = (dSdl)j ∧ B (3.5)
Si l’on introduit maintenant le vecteur dl appelé "élément de courant" ; son module est dl ; il est
orienté dans le sens du courant. j et dl étant parallèles et de même sens on peut ré-écrire l’équation (3.5)
sous la forme
dF = (dSj)dl ∧ B (3.6)
ce qui nous conduit, puisque jdS n’est autre que l’intensité I du courant, à l’expression de la loi de Laplace
dF = Idl ∧ B (3.7)
dF
B
I IdL
dL
15
Chapitre 4
Induction électromagnétique
16
Introduction à l’Électromagnétisme
Dans cette expérience, il y a d’une part production d’un courant induit et d’autre part modification
de l’induction en chaque point intérieur à la bobine, c’est-à-dire variation du flux d’induction qui traverse
la bobine.
Toute variation du flux d’induction magnétique à travers un circuit fermé donne naissance
à un courant induit.
Le flux d’induction, dont la variation donne naissance au courant induit, s’appelle le flux inducteur ; la
production du courant est le phénomène d’ induction électromagnétique, il a une grande importance
industrielle (transformateur, générateur électrique, moteur électrique, . . .).
E = Ri (4.1)
Lorsque le circuit se déplace par rapport au champ, une partie seulement de l’énergie électrique fournie
par le générateur se dissipe par "effet Joule"2 , l’autre partie se retrouve dans le travail mécanique accompli
par les forces électromagnétique 3 . Dans ces conditions, le courant possède à l’instant t + dt une intensité
i0 et, si nous appelons dW , le travail des forces électromagnétiques pendant le temps dt, le principe de
conservation de l’énergie impose
or le travail des forces électromagnétiques est relié au flux par dW = i0 dΦ4 donc Ei0 dt = Ri02 dt+dW =
Ri02 dt + i0 dΦ, donne E − dΦ dt
= Ri0 .
Tout se passe comme si, pendant le déplacement, il existait dans le circuit une f.é.m. supplémentaire :
dΦ
e=− (4.3)
dt
17
Introduction à l’Électromagnétisme
1. Toutes les fois que le flux d’induction qui traverse l’intérieur d’un circuit subit une
variation dΦ, le circuit devient le siège d’une force électromagnétique d’induction e (loi
de Faraday ).
2. Cette f.é.m. d’induction n’existe que pendant le temps dt où varie le flux inducteur.
3. Le sens de la f.é.m. d’induction est tel que le courant qu’elle peut donner dans le circuit
s’oppose, par la naissance de son flux, à la variation du flux inducteur (loi de Lenz ).
4. La f.é.m. d’induction est donnée, en grandeur et en signe, par
dΦ
e=− (4.4)
dt
4.5 L’auto-induction
4.5.1 Le phénomène d’auto-induction
L’auto-induction est la propriété électromagnétique remarquable qu’a un conducteur parcouru par un
courant électrique, de s’opposer aux variations de celui-ci.
En effet, un conducteur parcouru par un courant électrique génère un champ magnétique et donc
un flux d’induction magnétique. La loi de Lenz-Faraday (eq. 4.4) impose que lorsque le flux du champ
magnétique qui traverse un circuit conducteur varie au cours du temps, il apparaît dans ce circuit une
tension appelée force électromotrice. La f.é.m. ainsi créée est orientée de façon à générer des courants
s’opposant à la variation du flux e = −dΦ/dt .
Considérons le cas d’une bobine (sans noyau de fer doux ) parcourue par un courant. L’intensité du
vecteur induction magnétique créé par la bobine à l’intérieur est proportionnelle à l’intensité du courant 5 .
Par suite le flux Φ qui traverse l’interieur de la bobine est proportionnel à l’intensité i du courant et nous
pouvons écrire
Φ = Li (4.5)
di
U = −L (4.6)
dt
18
Introduction à l’Électromagnétisme
di di
E + e = Ri ⇐⇒ E − L = RI ⇐⇒ L + Ri = E (4.7)
dt dt
Cette équation différentielle qui détermine la loi de variation de i. Sa résolution (cf TP d’Électricité
1) donne :
E` Rt ´
i(t) = 1 − e−( L ) (4.8)
R
L
La quantité R a donc la dimension d’un temps pour assurer l’homogénéité de l’équation (4.8). Cette
L
quantité τ = R , qui règle la croissance de l’intensité, s’appelle la constante de temps du circuit (fig.
4.2).
19
Chapitre 5
Annexe 1 : Démonstration du
théorème d’Ampère
CΓ (B) = 0 (5.1)
Fig. 5.1: Circulation le long d’une ligne Γ du champ d’induction magnétique lorsque
Γ ne coupe pas le circuit C
2. Lorsque la ligne Γ enlace le circuit C et traverse une seule fois une surface Σ s’appuyant sur C de
1
dL est cette fois-ci l’élément de longueur de la courbe −, c’est à dire sa tangente en tout point.
2
La démonstration, qui n’est pas à connaître, pourra être trouvée dans RC3.1 pp 26-27 du livre "Com-
prendre et appliquer l’électromagnétisme vol. 4 de J.P. Lonchamp, Masson éd.
20
Introduction à l’Électromagnétisme
CΓ (B) = µ0 I (5.2)
Fig. 5.2: Circulation le long d’une ligne Γ du champ d’induction magnétique lorsque
Γ coupe le circuit C
CΓ (B) = N × µ0 I (5.3)
CΓ (B) = µ0 ΣI (5.4)
où ΣI représente la somme algébrique des intensités I1 ,I2 , . . . ; une intensité sera prise avec le signe "+" si
Γ traverse la surface Σ associé au circuit dans le sens Sud → Nord et avec le signe "-" dans le sens contraire.
Fig. 5.3: Circulation le long d’une ligne Γ du champ d’induction magnétique lorsque
Γ coupe plusieurs circuits. La somme algébrique des intensités est prise telle qu’ une
intensité aura le signe "+" si Γ traverse la surface Σ associé au circuit dans le sens S
→ N.
21
Chapitre 6
6.1 Définitions
6.1.1 Produit scalaire
Le produit scalaire de deux vecteurs non nuls u et v est le nombre réel
où l’angle θ = uv
c désigne l’angle formé entre les vecteurs u et v. Si l’un des vecteurs est nul ou si les deux
vecteurs sont orthogonaux, alors le produit scalaire est nul.
La définition précédente suppose connue la définition de la fonction cosinus. Il est possible d’éviter de
faire appel à cette fonction. Soit O, B et C trois points distincts, la trigonométrie du triangle rectangle
permet de calculer le produit scalaire grâce à une projection orthogonale. En effet, si H est le projeté
orthogonal de B sur la droite (OC), le produit scalaire est alors en valeur absolue égal au produit de |OH|
par |OC|. Si O se trouve entre H et C, le produit scalaire est négatif et positif sinon. On remarque que si
H est confondu avec O, alors le produit scalaire est nul.
v B
u
θ C
H
O
Fig. 6.1: Illustration du produit scalaire. Le point H correspond au projeté du vecteur
v sur le vecteur u. θ désigne l’angle formé entre les vecteurs u et v.
22
Introduction à l’Électromagnétisme
Lorsque les vecteurs sont colinéaires, leur produit vectoriel est nul.
La notion d’orientation peut ici être comprise de manière élémentaire en utilisant la règle de la main
droite : le pouce, l’index et le majeur écartés en un triède indiquent respectivement le sens de u, de v et
de w (fig. 6.3).
6.2 Énnoncé
1. Soient u et v deux vecteurs de normes respectives 4 et 2 et formant un angle α = (u,v) = +45 degrés.
– Calculez le produit scalaire u · v
– Calculez la norme de w, avec w = u ∧ v.
– Représentez u, v et w.
2. Soit u = (−7, − 2,2) un vecteur dans l’espace. Soit un vecteur v perpendiculaire à u. Sachant que la
norme v de v est égale à 4, quelle est la norme du vecteur w donné par le produit vectoriel u ∧ v ?
3. Soit u = (1,2,1) et v = (2,4,1).
– Calculez les cordonnées de w, avec w = u ∧ v.
– Calculez l’angle θ formé par (u,v).
23
Introduction à l’Électromagnétisme
6.3 Corrigé
Exercice 1 :
– Produit scalaire :
8
>
>p = u.v = |u|.|v|. cos(α)
√
>
<
= 4.2. cos(π/4) = 4.4. 2/2 (6.2)
:⇒ P = 4√2
>
>
>
– Produit vectoriel :
8
>
>w = u ∧ v = |u|.|v|. sin(α)
√
>
<
= 4.2. sin(π/4) = 4.2. 2/2 (6.3)
:⇒ P = 4√2
>
>
>
– Représentation graphique
w α
u
Exercice 2 :
8
<|w| = u ∧ v = |u|.|v|. sin(|u|.|v|)
(6.4)
: = |u|.|v|. sin(π/2) = |u|.|v|
√ √
Or la norme de |u| = 72 + 2 2 + 2 2 = 57 et celle de |v| = 4 donc
√ √
|w| = 57 × 4 = 4 57 (6.5)
24
Introduction à l’Électromagnétisme
0 1 0 1
1 2
Exercice 3 : u = @ 2 A ; v = @ 4 A
B C B C
0 0
0
1 0 1 0 1 0 1
1 2 2∗1−4∗1 −2
– w = u ∧ v ⇔ w = @ 2 A ∧ @ 4 A = @ −1 ∗ 1 + 2 ∗ 1 A = @ 1 A
B C B C B C B C
1 1 1∗4−2∗2 0
√
` 5 ´
θ = arcsin √ √ ≈ ±11.46˚ (6.6)
6 × 21
25