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Bac Ii - 2011

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PHILOSOPHIE DU BAC II SESSION DE JUIN 2011

SERIE A4

SUJET I Les sciences peuvent-elles nous dire ce que nous devons


1- Compréhension faire ?
11- Analyse des
concepts
- Les sciences : Ensemble des connaissances rationnelles, exactes ou positives,
relevant de la démonstration abstraite ou de la vérification expérimentale (cf.
MEYNARD).
- Peuvent-elles : Sont-elles capables, à même ou en mesure de.
- Nous dire : Nous indiquer, nous montrer, nous prescrire.
- Ce que nous devons faire : La conduite à tenir, l’action morale à accomplir, la
rectitude de l’agir.

12- Reformulations - Les sciences sont-elles capables de nous indiquer la conduite à tenir ?
- Les sciences sont-elles en mesure de nous orienter vers l’action morale à
accomplir ?
- Les sciences sont-elles en mesure de nous prescrire les règles de bonne
conduite ?

13- Problème - Rapports entre les sciences et la morale.


- Rapport sciences et morale.
14-Problématique
1- Une certaine opinion d’inspiration scientiste fait de la science simultanément un
principe de connaissances et d’action.
2- Or les questions morales échappent aux sciences.
3- Y a-t-il alors un rapport entre les sciences et la morale ?
2- Plan détaillé
A- Sciences comme domaine de connaissances, d’action et de
domination.
1- Sciences comme source de connaissance de l’homme et des lois
de la nature.
- Auguste COMTE : Le but de nos investigations, c’est de comprendre les
phénomènes naturels.
- Karl JASPERS : « Les sciences ont conquis des connaissances certaines qui
s’imposent à tous. » (Introduction à la philosophie).
- Edmond GOBLOT : « La connaissance qui n’est pas scientifique n’est pas
connaissance, mais ignorance. »
- James JEAN : « Grâce aux mathématiques, l’esprit n’apparaît plus comme un intrus
dans le royaume de la matière. »
2-Science comme moyen d’action et de domination : Aujourd’hui, la
techno-science permet à l’homme de maîtriser la nature et de satisfaire
ses besoins vitaux.
- DESCARTES : Grâce à la science et la technique, les hommes sont devenus
« comme maîtres et possesseurs de la nature. »
- Auguste COMTE : « Science d’où prévoyance ; prévoyance d’où action. »
- Jacques ELLUL : « La puissance et l’autonomie de la technique sont si bien
assurées que maintenant, elle se transforme en juge de la morale. »(in Le système
technicien, Ed. Colmann-Lévy, 1977, p.161).

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B- Clivage entre les sciences et la morale : Les questions morales
sont étrangères aux questions scientifiques.
1- Les préoccupations scientifiques sont d’ordre épistémologique
tandis que les préoccupations morales sont d’ordre axiologique.
Car la science met en exergue ce qui est, alors que la morale nous prescrit ce que
nous devons faire. Chez KANT, la réponse à la question : « Que puis-je connaître ? »
(cf. la science) se distingue de la réponse à la question : « Que dois-je faire ? » (cf. la
morale).
2- La science, à travers la technique, donne du pouvoir à l’homme
sans lui donner le mode d’emploi.
- R. P. LABERTHONNIERE : « La technique nous apprend à nous servir des
choses. Mais saurons-nous nous-mêmes à quoi nous faire servir ? », c’est-à-dire
que la technique porte sur les moyens et non sur les fins.
- Jean ROSTAND : « La science a fait de nous des dieux avant que nous ne
méritions d’être des hommes. »

C- Complémentarité entre sciences et morale.


1- Nécessité d’une moralisation de la science.
- RABELAIS : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », c’est-à-dire
qu’il est nécessaire de réglementer l’activité scientifique en la moralisant pour
qu’elle ne mette pas en péril l’humanité. Car, comme l’a observé
HEIDEGGER : « La science ne pense pas. »
- Henri BERGSON : Il faut à la science, « un supplément d’âme » que G.
FRIEDMANN nomme : « un supplément d’humanité ».
2- La science alimente la morale
- Dans Le principe responsabilité, Hans JONAS écrit : « La promesse de la technique
moderne s’est inversée en menace… Il faut donc poser de nouveaux principes
d’action : Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la
permanence d’une vie authentiquement humaine. »
3- Conclusion
S’il est vrai que les sciences ne peuvent nous dire ce que nous devons faire, il n’en
demeure pas moins vrai que, laissées à elles seules, elles rentreraient dans une
logique de destruction. D’où la nécessité d’une réflexion éthique.

SUJET II En quel sens peut-on dire que nos paroles dépassent notre
pensée ?
1- Compréhension
11- Analyse des
concepts - En quel sens : Dans quelle mesure, en quoi…
- peut-on dire que : est-il possible d’admettre, d’affirmer ou de soutenir que…
- paroles : mots, discours, propos, utilisation de la langue dans une situation donnée
pour exprimer une idée.
- dépassent : débordent, disent plus que, trahissent, transcendent, vont au-delà de…
- pensée : ce dont nous avons conscience, idée, jugement, réflexion.
12- Reformulations Dans quelle mesure est-il possible d’affirmer que les mots dépassent la pensée ?

13- Problème Rapport entre langage et pensée.


14-Problématique
1- Le langage va au-delà ou dit plus que la pensée.
2- Or, l’on remarque qu’il est souvent considéré comme le moyen parfait d’expression
de la pensée.
3- Dans quelle mesure les mots débordent-ils la pensée ?

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2- Plan détaillé A- Les paroles débordent la pensée.
1- Le champ des mots est plus vaste que celui de la pensée.
Exemple 1 : En cas de colère ou sous l’effet de la peur, l’on pourrait être amené à dire
des choses que l’on ne pense pas en réalité.
Exemple 2 : Le langage poétique se sert des figures de mots ou de styles pour
exprimer des idées non ordinaires. C’est le cas de la métonymie utilisée par V. HUGO
dans son texte : « Demain dès l’aube » extrait de Les contemplations, quand il
désigne « Navires » par « Voiles » : « Les voiles au loin descendant vers Harfleur ».
2- La double équivocité du langage.
- Equivocité lexicale : A un même mot ou image acoustique, peuvent correspondre
des signifiés ou réalités totalement différents n’ayant aucun rapport entre eux.
Exemple : Les homonymes semblent désigner la même chose sur le plan
phonétique, mais ils ne correspondent pas au même sens. C’est le cas de « verre »
(à boire) ; « vers » (direction) ; « vers » (poème) ; « ver » (de terre) et de « vert »
(couleur).
- Equivocité syntaxique :
Exemple : La phrase : « Le magistrat juge les enfants coupables » peut signifier
d’abord que le magistrat juge les enfants qui sont coupables et ensuite que le
magistrat juge que les enfants sont coupables. C’est pourquoi, selon Thomas
HOBBES, il faut se méfier de l’équivocité des mots ; les mots n’ont pas toujours le
même sens pour celui qui parle et pour l’interlocuteur.
3-La double articulation du langage en monèmes et en phonèmes lui
confère un pouvoir de créativité infini.
- Noam CHOMSKY : « Le nombre de modèles sous-tendant notre utilisation normale
du langage et correspondant à des phrases douées de sens facilement
compréhensibles atteint … un nombre de grandeur qui dépasse le nombre de
secondes dans une vie humaine. »
4- Le sens des lapsus : En psychanalyse, les mots peuvent avoir
deux contenus : un contenu manifeste et un contenu latent.
Transition : Malgré son caractère transcendant, le langage ne traduit-il pas la
pensée ?

B- Le langage traduit fidèlement la pensée.


Aucune pensée ne peut être comprise ou exprimée sans les mots.
- Friedrich HEGEL: « C’est dans les mots que nous pensons. Nous n’avons
conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons
la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité. » (in
Encyclopédie des sciences philosophiques, T. III, p.560). Il insiste sur le fait
que « Le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie ». Il
poursuit que : « Vouloir penser sans les mots apparaît comme une déraison. »
- Emile BENVENISTE : « La forme linguistique est non seulement la condition de
transmissibilité mais d’abord la condition de la réalisation de la pensée. »
Transition : Si le langage traduit la pensée, la pensée à son tour entretient le langage
et lui confère sa pleine expression.

C- Interdépendance entre langage et pensée.


Sans pensée, il n’y a pas de langage et vice versa.
- Ludwig WITTGENSTEIN : « Les limites de mon langage sont les limites de mon
propre monde. »
- Maurice MERLEAU-PONTY : « Le sens est pris dans la parole et la parole est
l’existence extérieure du sens. »

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- BOILEAU : « Tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le
dire arrivent aisément. »
- J. DELACROIX : « La pensée fait le langage en se faisant par le langage. »
3- Conclusion
La pensée déborde le langage mais dans certaines situations le langage
l’emporte sur la pensée.

SUJET III Commentaire philosophique


1- Introduction
11- Auteur
Blaise PASCAL.
12- Œuvre
Pensées et opuscules, no. 172, Hachette, p.408.
13- Thème 1- Le temps et la condition humaine.
2- Valeur du présent ; valeur du temps présent.
14- Question implicite 1- Comment l’homme vit-il le temps ?
2- L’homme accorde-t-il de la valeur au temps présent ?
15- Thèse de l’auteur
1- « Nous ne nous tenons jamais au temps présent. »
2- L’homme se détourne du présent et poursuit des ombres que sont le passé et
2- Corps du de voir l’avenir.
21- Etude ordonnée
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir
a- La négligence du comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé,
temps présent par pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui
l’homme ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient : et si vains, que
nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui
subsiste… »
b- Les raisons de cette « …C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre
négligence du présent. vue parce qu’il nous afflige ; et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir
échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses
qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune
assurance d’arriver… »
« … Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à
l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est
c- Conséquence de cette
négligence. que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre
fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne
vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être
heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »
1- La négligence du temps présent par l’homme
Le temps est conçu comme changement continuel et irréversible en vertu
duquel le présent devient passé et l’avenir devient présent. C’est donc un cadre
abstrait où se déroule l’existence humaine. Mais, pour PASCAL, l’homme n’accorde
aucun intérêt au temps présent. Sa pensée est ainsi préoccupée par le passé et
l’avenir : « Nous ne nous tenons jamais au temps présent » dit-il. Hantés par l’avenir
et le passé qu’ils ne peuvent vivre concrètement, les hommes laissent échapper le
présent, seul moment qui demeure : « Nous songeons à ceux qui ne sont rien ; et
échappons sans réflexion au seul qui subsiste » affirme-t-il.
2- Les raisons de cette négligence du présent
Selon Pascal, le refus de l’homme de se consacrer au temps présent
s’explique par le fait qu’il est souvent émaillé d’affections pénibles ou d’évènements
douloureux qui sont difficiles à supporter. Mais dans la mesure où le présent nous
arrange et qu’il devient le passé, nous le regrettons et nous nous y accrochons
désespérément. Nous finissons par nous consoler avec l’avenir qui, en vérité, nous
est peut-être inaccessible.
3- Conséquence de cette négligence
L’homme ne peut guère accéder au bonheur et au bien-être : « Nous disposant
toujours à être heureux ; il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

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23- Intérêt A- Mérite
philosophique
La condition humaine est une condition malheureuse dans le temps : l’homme
poursuit désespérément les ombres que sont le passé et l’avenir au lieu de s’en tenir
au présent, condition d’un bonheur réel et durable.
Adjuvants :
- MONTAIGNE : L’homme fuit le présent et vit dans la coïncidence avec lui-même,
poursuit le passé et l’avenir : « Quoi que ce soit qui tombe en notre connaissance
et jouissance, nous sentons qu’il ne nous satisfait pas, et allons béants après les
choses à venir et inconnues, d’autant que les présentes ne nous soûlent point. »
(Essais, I) Il poursuit en ces termes : « Nous sommes toujours au-delà. »
- Martin HEIDEGGER : « L’homme est un être des lointains. »
- Les hédonistes : L’homme doit profiter du temps présent : « Carpe diem » (Profite
de l’instant présent !)
- RONSARD conseille à la femme de profiter de sa jeunesse : « Cueillons dès
aujourd’hui les roses de la vie. »

B- Insuffisances ou limites
1- Il est exagéré de dire que l’homme évoque le passé et l’avenir pour seulement fuir
le présent ou le négliger.
2- L’homme doit prendre en considération les trois moments du temps, à savoir le
passé, le présent et le futur. Selon Henri BERGSON : « Toute action est un
empiètement sur l’avenir. » (L’énergie spirituelle)
3- Conclusion
Il est dangereux pour l’homme de vivre essentiellement d’évasion sans tenir
compte des réalités actuelles. Dans le même temps, l’homme ne peut s’empêcher de
penser au passé et au futur.

SERIES C-D-E
SUJET I
Pourquoi la raison recourt-elle à l’hypothèse ?
1- Compréhension
11- Analyse des - pourquoi : Pour quels motifs ou raisons, pour quelles causes, sur quels
concepts fondements.
- raison : Bon sens, faculté directive de la connaissance, faculté de bien juger.
- recourt : Fait appel, se réfère à, s’appuie sur, tient compte de, a besoin de.
- hypothèse : Supposition, proposition, explication anticipée, conjecture.

12- Reformulation Pour quelles raisons la faculté directrice de la connaissance se réfère-t-elle à


l’hypothèse ?

13- Problème Rôle ou importance de l’hypothèse dans la connaissance.

14-Problématique 1- Généralement l’on exclut l’hypothèse dans l’élaboration de la connaissance


scientifique.
2- Pourtant, la compréhension des phénomènes demande tout un système d’idées
capable de traduire les perceptions.
3- Pour quelles raisons la faculté de bien connaître a-t-elle besoin de l’hypothèse ?
2- Plan détaillé A- Limites de la sensibilité dans la prétention d’accès direct au
savoir.
Les connaissances sensibles sont souvent erronées et illusoires.
- PLATON rejette l’opinion ou la « doxa » qui est une connaissance inférieure.
- DESCARTES soutient que nos sens nous trompent et que leurs indications sont
obscures et confuses.

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- G. BACHELARD : « L’opinion pense mal. Elle ne pense pas. »
- PIRANDELLO écrit : « Les faits sont comme des sacs. Quand ils sont vides, ils ne
tiennent pas debout. »

B- La raison d’être de l’hypothèse.


1- Une connaissance scientifique est d’abord cachée et pour la
découvrir, il faut la supposer.
- Gaston BACHELARD : « Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. »
- Idem : « Il n’y a de science que du caché. »
2- La raison a recours à l’hypothèse car c’est elle qui provoque
l’expérience et permet d’organiser la recherche.
- Claude BERNARD écrit : « Toute initiative expérimentale est dans l’idée. » Il
ajoute « Dans la démarche expérimentale, l’observation est secondaire par rapport
à l’idée qui s’y attache : l’hypothèse est donc la clé de voûte de la démarche
expérimentale. »
- Lavoisier est considéré comme l’inventeur de la chimie pour avoir introduit
l’hypothèse dans la démarche expérimentale (cf. Le déclin de la théorie du
phlogistique).
- Torricelli a posé l’hypothèse de la pression atmosphérique pour expliquer le
pourquoi l’eau ne monte pas dans les pompes vides au-delà de 10,33 m.
- Claude BERNARD : « Si l’on expérimentait sans idée préconçue, on irait à
l’aventure. »
3- L’hypothèse sert de guide dans l’élaboration de la connaissance.
- DASTRE : « Quand on ne sait pas ce qu’on cherche, on ne sait pas ce qu’on
trouve. »
- Gaston BACHELARD : « Lorsqu’on passe de l’observation à l’expérimentation, le
caractère polémique du fait devient encore plus net. »
4- La raison recourt à l’hypothèse à cause de la structure dialectique
(ou mobilité) du réel.
- Gaston BACHELARD : « La raison qui veut connaître véritablement doit obéir à la
structure dialectique du savoir. »
3- Conclusion
Le modèle de la connaissance sensible comporte des limites. C’est pourquoi,
pour une véritable connaissance, la raison doit avoir recours à l’hypothèse.

SUJET II Comment rendre compte du fait que la nature se laisse


expliquer par les mathématiques ?
1- Compréhension
11- Analyse des - comment : De quelle manière, par quel procédé.
concepts
- rendre compte de : expliquer, faire comprendre.
- la nature : l’univers, le cosmos, le réel, le monde physique.
- se laisser expliquer : se laisse interpréter, comprendre ou saisir.
- mathématiques : sciences rationnelles et abstraites, sciences logico-formelles,
sciences hypothético-déductives.
12- Reformulation
Par quel procédé peut-on justifier ou expliquer le fait que les mathématiques, en tant
que sciences abstraites, puissent expliquer l’univers ?
13- Problème Application des mathématiques à l’explication de l’univers
14-Problématique 1- Les mathématiques étant une science abstraite, elles semblent être éloignées de la
réalité concrète.
2- Or les mathématiques, quoique abstraites, arrivent à interpréter les faits réels.

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3- Comment rendre compte alors du fait que la nature se laisse expliquer par les
mathématiques ?

2- Plan détaillé A- Les mathématiques comme sciences abstraites.


1-
Les mathématiques sont considérées comme un pur jeu de l’esprit
sans relation avec le réel.
- ARISTOTE soutenait que : « La noblesse des mathématiques est de ne servir à
rien. »
2-Les mathématiques sont des sciences hypothético-déductives.
Elles sont une construction de l’esprit.
- Bertrand RUSSELL estime que : « Les mathématiques sont la seule science où l’on
ne sait de quoi on parle ni si ce que l’on dit est vrai. »

3-Les mathématiques sont donc des sciences intelligibles et de


pures inventions de l’esprit détachées de la réalité.
- GOBLOT : « Le mathématicien construit sans autres instruments que sa pensée,
une science dont les objets n’ont de réalité que dans sa pensée. »
- Albert EINSTEIN : « Pour autant que les propositions de la mathématique se
rapportent à l’expérience, elles ne sont pas certaines, et pour autant qu’elles sont
certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité. » (Cité par L. Marie-Morfaux dans
Epreuve de philosophie)
Transition : Est-ce à dire que les mathématiques sont sans emprise sur le réel ?

B- Traduction de la réalité par les mathématiques.


- PYTHAGORE : « Les nombres gouvernent le monde. »
1- Les mathématiques comme langage des autres sciences.
- GALILEE : « Les mathématiques sont l’alphabet de l’univers. »
- Idem : « Nul ne saurait comprendre le grand livre de l’univers s’il ignore le langage
qui est le langage mathématique. »
- Gaston BACHELARD : Les mathématiques sont « l’espéranto de la raison. »
- Henri POINCARE : Les mathématiques fournissent aux savants « la seule langue
qu’ils puissent parler. »
- Auguste COMTE : « C’est donc par l’étude des mathématiques, et seulement par
elle que l’on peut se faire une idée juste et approfondie de ce que c’est qu’une
science. »
2- Les mathématiques rendent le monde compréhensible.
- Albert EINSTEIN : « Ce qu’il y a d’incompréhensible c’est que le monde soit
compréhensible » (mathématiquement).
Transition : Comment comprendre ce paradoxe ?

C-
1- L’univers est conçu selon une intelligence mathématique.
- D’après les pythagoriciens, par exemple, tout est nombre : « Les choses sont des
nombres et les nombres sont des choses. » « Les nombres gouvernent le
monde. »
2-Il n’y a donc pas de contradiction que les mathématiques
permettent d’expliquer la nature.
- Dans la Bible (Livre de la Sagesse 11, 20) il est écrit : « Dieu a tout réglé avec
mesure et nombre. »
- GALILEE : « Le livre de l’univers est écrit en langage mathématique. »
- LEIBNIZ : « Le monde est issu des calculs de Dieu. »
- Pour René DESCARTES, les mathématiques s’appliquent au réel parce que l’esprit

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qui pense les mathématiques est fils d’un Dieu mathématicien qui a fait le monde. Il
affirme justement : « Dieu a créé le monde selon des lois mathématiques et Il a
déposé dans notre esprit les sciences de vérité qu’il suffit de développer pour
comprendre. »
3- L’intelligibilité des mathématiques pour comprendre le sensible.
- Selon PLATON, le monde physique n’est qu’illusion ou apparence. Il n’est que le
reflet du monde intelligible ; ce qui signifie que tout ce qui existe dans le monde
sensible a son modèle, son archétype dans le monde intelligible dont les
mathématiques sont issues. Les mathématiciens « se servent des figures visibles
et ils raisonnent sur les figures quoique ce ne soit point à elles qu’ils pensent mais
à d’autres auxquelles celles-ci ressemblent. » (La République)
- L’intelligibilité de la nature repose sur l’intelligence humaine. Le réel se manifeste
dans l’espace et dans le temps et tombe dans ce qu'Emmanuel KANT appelle « les
formes a priori de la sensibilité», d’où il peut lui appliquer des données
mathématiques pour le comprendre : des mesures, des calculs.

3- Conclusion Les mathématiques interprètent bien le monde physique malgré leur caractère
abstrait. Cette possibilité d’explication du monde par les mathématiques repose sur
l’intelligibilité même du monde.

SUJET III Commentaire philosophique


1- Introduction
11- Auteur René DESCARTES.
13- Thème Spécificité du langage humain.
14- Question implicite
- Qu’est-ce qui distingue fondamentalement les hommes des bêtes ?
- Qu’est-ce qui distingue le langage humain de la communication animale ?
15- Thèse de l’auteur Le langage en tant qu’expression de la pensée est ce qui distingue les hommes des
bêtes.
2- Corps du de voir
21- Etude ordonnée « De tous les arguments qui nous persuadent que les bêtes sont dénuées de pensée,
le principal, à mon avis, est que bien que les unes soient plus parfaites que les autres
La communication, un dans une même espèce, tout de même que chez les hommes, comme on peut voir
élément commun aux chez les chevaux et chez les chiens, dont les uns apprennent beaucoup plus
hommes et aux bêtes. aisément que d’autres ce qu’on leur enseigne ; et bien que toutes nous signifient très
facilement leurs impulsions naturelles, telles que la colère, la crainte, la faim, ou
d’autres états semblables, par la voix ou par d’autres mouvements du corps, …
… jamais cependant jusqu’à ce jour on n’a pu observer qu’aucun animal en soit venu
à ce point de perfection d’user d’un véritable langage c’est-à-dire d’exprimer soit par la
La différence entre le voix, soit par les gestes quelque chose qui puisse se rapporter à la seule pens ée et
langage humain et la non à l’impulsion naturelle. Ce langage est en effet le seul signe certain d’une pensée
communication animale. latente dans le corps ; tous les hommes en usent, même ceux qui sont stupides ou
privés d’esprit, ceux auxquels manquent la langue et les organes de la voix, mais
aucune bête ne peut en user ; c’est pourquoi il est permis de prendre le langage pour
la vraie différence entre les hommes et les bêtes. »
1- La communication, un élément commun aux hommes et aux
bêtes.
Descartes soutient que la communication existe aussi bien chez les hommes que
chez les animaux (les animaux expriment leur peur, leur colère … etc. tout comme les
hommes.)
2- La différence entre le langage humain et la communication
animale.
L’auteur remarque que la communication animale se limite à l’expression
des « impulsions naturelles » alors que le langage humain se rapporte à la pensée
dont seuls les hommes ont le privilège de disposer. D’où il conclut que « le véritable
langage » est le propre de l’homme.

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23- Intérêt A- Les mérites de l’auteur :
philosophique
Bien qu’il y ait des conceptions selon lesquelles les animaux auraient un
langage comparable à celui de l’homme (MONTAIGNE et CHARON soutenaient qu’il
y a un certain degré d’intelligence animale et seulement une différence de degré entre
l’homme et l’animal), DESCARTES a le mérite d’avoir montré qu’il ne faudrait pas que
l’on confonde le langage humain et la communication animale. Le langage est le
propre de l’homme. Car il est un être pensant. Descartes lui-même soutenait dans
Lettre au Marquis de Newcastle : « (…) ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme
nous est qu’elles n’ont aucune pensée et non point que les organes leur manquent. »
Les adjuvants
- Antoine ARNAULD et Claude LANCELOT soutiennent dans Grammaire générale et
raisonnée que : « Jusqu’ici nous n’avons considéré dans la parole que ce qu’elle a de
matériel et qui est commun au moins pour le son, aux hommes et aux perroquets. Il
nous reste à examiner ce qu’elle a de spirituel qui fait l’un des plus grands avantages
de l’homme au-dessus de tous les autres animaux. »
- Emile BENVENISTE affirme que : « les animaux n’expriment que leurs impulsions
naturelles, ils ne peuvent les dénommer. »
- Claude LEVI-STRAUSS : « Le langage est la faculté propre à l’espèce humaine et
qui lui permet de créer et d’interpréter des signes pour des fins de communication. »
- Thomas HOBBES : « L’usage général de la parole est de transformer notre discours
mental en discours verbal et l’enchaînement de nos pensées en un enchaînement de
mots. »
- Michel GOUSTARD : « La capacité de représentation symbolique, source commune
de la société, de la pensée et du langage n’apparaît que chez l’homme. »
- Jean-Jacques ROUSSEAU : « Le langage articulé est une fonction d’expression et de
communication liée à la pensée spécifiquement humaine. »
3- Conclusion Il ressort de l’étude de ce texte que seuls les hommes ont des pensées qu’ils
peuvent communiquer et donc que le langage distingue les hommes des bêtes. C’est
la pensée qui justifie l’existence du langage.

SERIES G
SUJET I Peut-on concilier le droit et la force ?
1- Compréhension
11- Analyse des - peut-on : est-il possible, est-il légitime, a-t-on le droit ;
concepts
- concilier : assimiler, être compatible, faire cohabiter, mettre ensemble ;
- le droit : ce qui est conforme à la règle, ce qui est permis, autorisé par la loi, ce qui
est exigible, pouvoir moral, ensemble des lois et conventions qui déterminent les
rapports sociaux ;
- la force : la violence, le pouvoir physique, la contrainte
12- Reformulation
- Est-il légitime d’assimiler le droit et la force ?
- Le droit et la force sont-ils compatibles ?
13- Problème
- Fondement du droit.
- Rapport droit et force
14-Problématique 1- L’opinion générale considère la force comme étant le fondement du droit,
2- Or son application non légitime pose problème.
3- D’où la question : est-il légitime d’assimiler le droit à la force ?
1- Souvent le droit est considéré comme l’expression de la force,
2- Or, on constate que le droit est un pouvoir moral dont l’exercice ne nécessite pas
toujours la force.

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3- D’où la question : le droit et la force sont-ils compatibles ?
2- Plan détaillé A- Le droit peut être concilié avec la force : la force comme
fondement du droit
1- La force fonde et justifie le droit
- CALLICLES : Celui qui a la force a le droit : « En bonne justice, celui qui vaut le
plus l’emporte sur celui qui vaut le moins, le capable sur l’incapable (…) la marque
du juste, c’est la domination du puissant sur le faible et sa supériorité admise »
- Thomas HOBBES : A l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme, à l’état
social, la force du chef ou du souverain tient lieu du droit.
- Baruch SPINOZA : le droit est l’expression de la puissance ; « Les poissons sont
déterminés par la nature à nager, les grands poissons à manger les petits, par
suite les poissons jouissent de l’eau et les grands mangent les petits en vertu d’un
pouvoir naturel souverain. » in Ethique
2- Habituellement les faibles ont toujours tort au profit des plus forts
dont la raison est toujours la meilleure.
- Jean de la FONTAINE : « La raison du plus fort est toujours la meilleure.»
- MACHIAVEL : Le droit du prince est l’expression de toute sa force. Le prince doit
être lion.
3- Le droit n’étant rien sans la force, on a tendance à l’assimiler à la
force
- Max STIRNER : « j’ai le droit de faire tout ce que j’ai la puissance de faire. Le tigre
qui bondit sur moi a raison et moi aussi qui l’abat j’ai aussi raison. Celui qui a la
force a le droit ; si vous n’avez pas l’un vous n’aurez pas l’autre. » in L’Unique et sa
Propriété

B- Le droit ne saurait être concilié avec la force


1- La force est une violence physique, la manifestation de la volonté
de domination alors que le droit est un pouvoir moral
- Selon Jean-Jacques ROUSSEAU, la force ne fait pas le droit, car lorsqu’on obéit à la
force, on obéit par nécessité et lorsqu’on obéit au droit, on obéit par la volonté :
« Quel est ce droit qui périt quand la force cesse ? convenons que la force ne fait
pas le droit et que nous sommes obligés d’obéir aux puissances légitimes. » in Du
Contrat Social
- Idem : «Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours maître s’il ne
transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. »
2- Le droit met fin au règne de la force
- Jean-Jacques ROUSSEAU : « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté »
- Selon Emmanuel KANT, la raison est le fondement du droit. KANT reprend la
thèse de ROUSSEAU et la transpose sur le plan moral : « Une volonté libre et une
volonté soumises à des lois morales sont une seule et même chose.»

C- La force comme auxiliaire du droit.


1- Nécessité du recours à la force pour faire respecter le droit.
- Blaise PASCAL : « la justice sans la force est impuissante et la force sans la justice
est tyrannique ; il faut donc mettre la justice et la force ensemble pour que le juste
soit fort et le fort juste » in Les Pensées
- Jean-Jacques ROUSSEAU : « Quiconque refuse d’obéir à la volonté générale y sera
contraint par tout le corps. Ce qui ne signifie pas autre chose sinon qu’on forcera à
être libre. » in Du Contrat Social
Exemple : Echec de la SDN dû au fait qu’elle ne dispose pas d’une force
coercitive
- Hans KELSEN : « Il n’y a pas d’ordre social sans acte de contrainte.» in Théorie
pure du droit.

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2- La force revient au droit d’où l’expression latine : « Dura lex, sed
lex » (La loi est dure, mais c’est la loi)
- Le Père LACORDAIRE : « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et
c’est la loi qui libère. »
- JAMBLIQUE : « La force elle-même, en tant qu’elle est vraiment force, ne se
conserve que par l’effet de la loi et du droit » in Protreptique
3- Conclusion
En définitive, il serait dangereux d’assimiler le droit à la force car le droit se justifie
fondamentalement par la raison. C’est pourquoi nous devons être gouvernés par la
force du droit et non le droit de la force

SUJET II Les progrès de la technique sont-ils nécessairement les


1- Compréhension progrès de la raison ?
11- Analyse des
concepts - les progrès : les améliorations, les évolutions, les avancés, le développement ;
- la technique : procédés permettant de produire des fins utiles, application
méthodique des recherches, les lois et théories permettant la transformation de la
nature ;
- sont-ils nécessairement : constituent-ils absolument, équivalent-ils forcément,
signifient-ils obligatoirement ;
- progrès de la raison : évolution de la faculté en tant que législatrice des valeurs
morales, amélioration du bon sens.

12- Reformulations - Les avancés de la technique équivalent-elles absolument à l’évolution de la faculté


en tant que législatrice des valeurs morales ?
- L’évolution de la technique signifie-t-elle l’amélioration des valeurs morales ?
13- Problème
Rapport entre progrès technique et progrès moral
14-Problématique 1- Les avancés de la technique sont considérées comme condition suffisante du
bonheur (matériel qu’intellectuel),
2- Or, le monde des valeurs morales échappe à la technique, plus la techno-science
évolue, plus le bon sens se dégrade
3- D’où la question, les progrès de la technique sont-ils nécessairement les progrès
de la raison ?
2- Plan détaillé
A- Progrès technique comme condition de la réalisation du
bonheur de l’humanité
1- La science et la technique marquent le point culminant du
triomphe de la raison sur les forces de la nature, le progrès
technique est le principe du changement pris comme marche en
avant sur tous les plans.
- G. CANGUILHEM : « Dans la théorie du progrès, les termes du progrès, de
perfectionnement, de développement sont interchangeables. »
- René DESCARTES disait que les notions générales touchant la nature « ont fait
voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances fort utiles à la vie (…) et
ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » in Discours de la
méthode
Exemple : Au plan matériel, l’existence humaine s’est améliorée avec le progrès
techniques qui se traduit par une amélioration de la qualité de la vie. L’homme n’a
plus trop de peine à se nourrir, à se déplacer, à se soigner…

2- Les progrès techniques, manifestations de la raison, sont la


source incontestable de progrès capable de résoudre tous les
problèmes de l’homme sous double plan matériel et intellectuel.

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- Auguste COMTE explique dans son Cours de philosophie positive que par la loi
des trois états, l’évolution historique et le développement des civilisations sont
assurés « Science d’où prévoyance, prévoyance, d’où action. »
- Victor HUGO : « améliorer la vie matérielle, c’est améliorer la vie morale, faites les
hommes heureux, vous les rendez meilleurs. »

3- Les scientistes pensent que la science dans ses manifestations et


ses applications procurent à l’humanité le bonheur à tel point
qu’on l’assimile à une religion dite de la science.
- BERTHELOT : « C’est la science qui établit les seules bases inébranlables de la
morale. La science joue un rôle capital dans l’éducation intellectuelle et morale de
l’humanité. »
- Ernst RENAN : « la science seule peut fournir à l’homme des vérités vitales sans
lesquelles la vie ne serait supportable, ni la société possible. »
Exemples : Sur le plan intellectuel, la technique, la pratique de la science a augmenté
la curiosité intellectuelle, la croissance des connaissances et de l’esprit pratique
Transition : La raison dans sa marche historique et dans ses manifestations s’efforce
de maîtriser les lois de la nature en vue de leur application pratique pour le bonheur
de l’humanité ; toutefois, l’usage de la technique ne détourne-t-il pas l’homme du bon
sens ?

A- Les progrès de la technique comme facteur de la dépravation


des valeurs morales.
1- Le progrès technique s’accompagne de la régression de la raison
et par conséquent les valeurs morales.
- Henri BERGSON : « L’homme est tombé de la raison. »
- Gabriel MARCEL : « Plus les techniques progressent plus la réflexion est en
recul. » in Les hommes contre l’humain.
- Martin HEIDEGGER : « La science n’a pas conscience de ce qu’elle est ; elle est
un instrument. »
- Idem : « la science ne pense pas. »
- Jean-Jacques ROUSSEAU : « La dépravation est réelle et nos âmes se sont
corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la
perfection. » in Discours sur les sciences et les arts
- Idem : « les hommes sont sujets à devenir imbéciles. » in Discours sur les sciences
et les arts
Exemples : les I.V.G. (Interruptions Volontaires de Grossesse), l’euthanasie, les
O.G.M. (Organismes Génétiquement Modifiés)…
2- Le progrès de la technique met en péril les bases de la civilisation,
suscite des inquiétudes dans le monde.
- Albert CAMUS : « La science a atteint son degré le plus élevé de la sauvagerie. »
- Paul VALERY : « Nous autres civilisations savons maintenant que nous sommes
mortels. » in Variétés
Exemples : Prolifération des armes, effondrement de l’ordre social, insécurité …
- La civilisation technique entraine la rupture entre l’homme et son milieu, et
provoque la dégradation de l’environnement.
- Emmanuel BERL : « L’espèce humaine est dans de mauvais draps à l’heure de la
civilisation technicienne. »
Exemples : l’automatisation, la déshumanisation, la robotisation, le réchauffement de
la planète, la pollution de l’environnement …
Transition : L’usage de la technique n’a pas comblé le rêve tant attendu. La technique
étant encore nécessaire à l’homme, comment faire pour la concilier à un
développement humain durable ?

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B- Nécessité de faire accompagner le progrès technique de la
morale
1- La technique n’a pas rendu l’homme réellement heureux. Le
progrès de l’humanité étant à la fois matériel et moral, il faut une
orientation rationnelle et sage de la technique.
- Hans JONAS : « L’avenir de l’humanité est la première obligation du comportement
collectif humain à l’âge de la civilisation technique devenue "toute puissante". »
- RABELAIS : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
- La Déclaration de VANCOUVER sur la survie au 21è siècle, Septembre 1989 :
« une science de la responsabilité ; bâtir un monde meilleur. » ; « l’avenir de la vie
et plus précisément de la vie humaine sur notre planète est désormais livré à notre
responsabilité. »
- Henri BERGSON : « A la civilisation technicienne, il eût fallu un supplément
d’âme. »
3- Conclusion
Tout en s’appuyant sur la science et la technique, l’homme pour son progrès doit
répondre aux aspirations profondes de la raison, il doit tenir compte des valeurs
éthiques. L’homme est aujourd’hui responsable de son avenir. Cette responsabilité
implique les principes de prudence et de respect du bon sens

SUJET III
Commentaire philosophique
Remarque : Ce texte a été amputé des expressions capitales : «, et je peux affirmer
qu’il en est ainsi, car il ne peut en être autrement. Ainsi necesse détermine l’esse. La
bonne physique est faite a priori. » qui sont remplacées par des points de suspension.
1- Introduction
11- Auteur Alexandre KOYRE, philosophe français, né à Taganrog en Russie (1892-1964)
12- Œuvre Etudes d’histoire de la pensée scientifique, « Tel », Gallimard, 1973, pp 210-211
13- Thème - Théorie et expérience.
- Hypothèse et fait.
- La place de la théorie dans la démarche expérimentale.
14- Question implicite - D’où proviennent les connaissances scientifiques ?
- Les lois scientifiques naissent-elles des choses ou de notre esprit ?
15- Thèse de l’auteur - L’expérience est inutile, les connaissances scientifiques sont le produit de la raison.
- Les connaissances scientifiques proviennent exclusivement de la raison.
- Les lois scientifiques sont découvertes dans notre esprit même.
2- Corps du de voir
21- Etude ordonnée « Quand son adversaire aristotélicien, imbu d’esprit empiriste, lui pose la
question : « Avez-vous fait une expérience ? » Galilée répond avec fierté : « Non, et je
La théorie précède le
fait. n’ai pas besoin de la faire. » … La théorie précède le fait. L’expérience est inutile
parce qu’avant toute expérience nous connaissons déjà ce que nous cherchons … »

Les lois fondamentales du mouvement (et du corps), lois qui déterminent le


Les lois fondamentales
du mouvement sont
comportement spatio-temporel des corps matériels, sont des lois de nature
des lois mathématique. De la même nature que celles qui gouvernent les relations et les lois
mathématiques qui des figures et des nombres. Nous les trouvons et les découvrons non pas dans la
proviennent de notre nature, mais en nous-mêmes, dans notre esprit, dans notre mémoire, comme Platon
esprit. nous l’a enseigné autrefois. »

A- la théorie précède le fait.


1- KOYRE commence son argumentation en rappelant le débat classique qu’il eut
entre empiristes et rationalistes « Quand son adversaire … la faire »
2- Il prend ensuite position en montrant que l’expérience dans l’élaboration de la
connaissance scientifique n’a pas droit de cité, que l’idée est antérieure au fait et
c’est celle que nous retrouvons après expérience « La théorie précède … que

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nous cherchons »

B- les lois fondamentales du mouvement sont des lois


mathématiques qui proviennent de notre esprit.
1- Il s’explique en disant que les réalités physiques dans leurs mouvements
obéissent aux lois mathématiques, qui pourtant relèvent de l’abstraction : c’est ce
qui explique la primauté de l’idée sur le fait « les lois fondamentales …et des
nombres.»
2- Il s’en suit donc que les lois scientifiques sont le produit de l’esprit comme
l’indiquait déjà Platon que l’Idée est plus vraie que la réalité sensible. Cette Idée
préexiste en nous « Nous les trouvons … l’a enseigné autrefois.»
23- Intérêt
philosophique
A- Mérites
Alexandre KOYRE a le mérite d’avoir montré le rôle et la valeur de la théorie dans
l’élaboration de la connaissance scientifique. La véritable connaissance scientifique
provient donc de l’esprit.
KOYRE « La bonne physique est faite a priori »
Adjuvants
- PLATON : la théorie de la réminiscence.
- DESCARTES : « Raisonnons méthodiquement et par le seul pouvoir de la pensée
nous atteignons la vérité. »
- G. CANGUILHEM : « il n’y a de fait scientifique qu’à l’intérieur d’une théorie. »
- G. BACHELARD : « Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit » La
connaissance scientifique.

B- Limites de la thèse de l’auteur


Malgré ses mérites, l’auteur a manqué de reconnaître que sans l’expérience, il n’y
aurait pas de vraie connaissance scientifique. Il a méconnu le rôle de l’expérience
dans la démarche expérimentale, comme l’ont reconnu les épistémologues modernes.
Contempteurs
- KANT : « Sans les catégories de l’entendement, les intuitions sensibles seraient
aveugles et sans les intuitions sensibles, les catégories seraient vides.»
- Henri POINCARE : « Isolées, la théorie serait vide et l’expérience myope ; toutes
deux seraient inutiles et sans intérêt. »
- Gaston BACHELARD : Le rationalisme ne doit plus être immobilisé dans
l’universalité des principes comme le pensait Emile MEYERSON. L’idéal de la
complexité de la science contemporaine exige que « le réalisme et le rationalisme
échangent sans fin leurs conseils ». le « rationalisme appliqué » à l’œuvre dans la
science contemporaine est un constant enrichissement de la raison au contact de
l’expérience et vice-versa. La science contemporaine obéit en effet à une
philosophie à deux pôles : le réalisme et le rationalisme, « si elle expérimente, il
faut raisonner ; si elle raisonne, il faut expérimenter » in Le Nouvel Esprit
Scientifique.
- G. CANGUILHEM : « C’est au confluent du sensible et de l’intelligible que se
trouve la réalité du fait scientifique. »
3- Conclusion
Alexandre KOYRE a surestimé la théorie dans la démarche expérimentale. Il faut
plutôt reconnaître que la théorie et l’expérience entretiennent un rapport dialectique et
sont indissociables.

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