ECG2 - Maths approfondies Lycée Louis Pergaud
DM3
Devoir maison type parisiennes à rendre le
06/11/2023
Notations et objectifs.
Dans tout le problème, E désigne l’espace vectoriel réel des fonctions continues sur le segment [0, 1]
et à valeurs réelles.
+∞
1 +∞ P 2x X x
Sous réserve d’existence, on note ϕ : x 7→ − 2 2
et ψ : x →
7 (−1)n−1 2 .
x n=1 n − x n − x2
n=1
1
Le but du problème est d’obtenir, à l’aide des fonctions ϕ et ψ, des expressions des fonctions sin,
sin
cos
et comme somme de séries ou produit infini (on parle de développements eulériens).
sin
Plus précisément, dans la partie I, on étudie les premières propriétés de la fonction ϕ ; dans la seconde
partie, on introduit et on étudie l’opérateur T défini sur E par :
x
x+1
∀f ∈ E, ∀x ∈ [0, 1], [T (f )](x) = f +f .
2 2
cos
On en déduit une expression de la fonction puis, dans la partie III, de la fonction sinus. Enfin,
sin
1
dans la partie IV, l’étude de la fonction ψ permet d’obtenir une expression de .
sin
Partie I : Étude de la fonction ϕ.
1. Montrer que, pour tout nombre réel x qui n’est pas un entier relatif, la série de terme général
2x
un (x) = 2 est convergente.
n − x2
Dans la suite, on notera D l’ensemble des nombres réels qui ne sont pas des entiers relatifs.
La fonction ϕ est donc définie sur D.
2. Imparité et périodicité de ϕ :
(a) Justifier que ϕ est impaire.
2x 1 1
(b) Vérifier que pour x dans D : = − .
n2
−x 2 n−x n+x
(c) Montrer que pour x dans D : ϕ(x + 1) = ϕ(x).
La fonction ϕ est donc périodique de période 1.
3. Continuité de ϕ :
+∞ +∞
P 2x P 1 1
(a) Justifier pour x dans l’ensemble D∪{0, 1}, l’existence de g(x) = 2 2
= − .
n=2 n − x n=2 n−x n+x
1 1 1
(b) Vérifier que : ∀x ∈ D, ϕ(x) = − + − g(x).
x 1−x 1+x
1 1
(c) Soit h un nombre réel de − 2 , 2 , montrer que :
∀x ∈ [0, 1], |g(x + h) − g(x)| ≤ C|h|
+∞
P 2
où C = 3 .
n=2 (n − 1) n − 2
(d) En déduire que g est continue sur [0, 1] puis que ϕ est continue sur ]0, 1[.
La fonction ϕ est donc continue sur D.
4. Étude de ϕ en 0 et en 1 :
1
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1 1
(a) Montrer que ϕ(x) ∼ et que lim ϕ(x) − = 0.
x→0 x x→0 x
(b) Obtenir des résultats similaires lorsque x tend vers 1.
Partie II : Étude de l’opérateur T .
On rappelle que E désigne l’espace vectoriel réel des fonctions continues sur le segment [0, 1] et à
valeurs réelles. x
x+1
T est l’application définie sur E par : ∀f ∈ E, ∀x ∈ [0, 1], [T (f )](x) = f +f .
2 2
On note, pour tout entier naturel k, ek l’élément de E défini par : ∀x ∈ [0, 1], ek (x) = xk et pour
tout entier naturel n, Fn le sous-espace vectoriel de E dont une base est Bn = (ek )k∈J0 ,nK .
5. Vérifier que T est un endomorphisme de E.
6. Étude de T sur Fn :
(a) Vérifier que : ∀f ∈ Fn , T (f ) ∈ Fn .
On note Tn l’endomorphisme de Fn défini par ∀f ∈ Fn , Tn (f ) = T (f ).
(b) Déterminer la matrice de Tn dans la base Bn .
(c) (Cubes) Quelles sont les valeurs propres de Tn ? Tn est-il diagonalisable ?
7. Étude du noyau de l’endomorphisme (T − 2 id E ) :
(a) Montrer que Ker (T − 2 id E ) n’est pas réduit à {0E }.
Soit f un élément de Ker (T − 2 id E ). On note m = min f (x) et M = max f (x). On fixe
x∈[0,1] x∈[0,1]
x0 dans [0, 1] tel que m = f (x0 ) et x1 dans [0, 1] tel que M = f (x1 ).
x
0
(b) Montrer que f = m.
2 x
0
(c) En déduire que : ∀n ∈ N, f n = m.
2
(d) En déduire que m = f (0).
(e) Faire une étude similaire pour M .
(f) Montrer alors que f est constante.
8. Étude de la fonction cot :
cos(πx)
Pour tout x dans l’ensemble D, on note cot(x) = π .
sin(πx)
(a) Vérifier que cot est définie et continue sur D, qu’elle est impaire et périodique de période 1.
1 1 π2
(b) Montrer que cot(x) ∼ et que cot(x) − ∼ − x.
x→0 x x x→0 3
(c) Obtenir des résultats similaires lorsque x tend vers 1.
(d) Démontrer que, pour tout nombre réel x dans D, on a : x2 ∈ D, x+1
2 ∈ D et
x
x+1
cot + cot = 2cot(x)
2 2
9. Calcul de ϕ :
x
x+1
(a) Vérifier que, pour tout nombre réel x dans D, ϕ +ϕ = 2ϕ(x).
2 2
(b) Montrer que ϕ − cot se prolonge par continuité sur [0, 1].
(c) Démontrer alors que ϕ = cot.
2
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cos(πx) 1 +∞
P 2x
Autrement dit : ∀x ∈ D, π = − .
sin(πx) x n=1 n2 − x2
10. Première application :
1 − xcot(x)
(a) Déterminer lim .
x→0 2x2
+∞
P 1 +∞
P 1
Pour tout nombre réel x dans ]0, 1[, on pose δ(x) = 2 2
− 2
.
n=1 n − x n=1 n
x2 2
+∞
P 1
(b) Vérifier que δ(x) − ≤ x .
1 − x2 n=2 n 2 (n2 − 1)
+∞
P 1 +∞
P 1
(c) En déduire que lim = .
x→0 n=1 n2 − x2 n=1 n
2
+∞
P 1
(d) Déterminer 2
.
n=1 n
Partie III : Développement eulérien de la fonction sinus.
x2
Pour tout n entier naturel non nul et tout nombre réel x dans [ 0, 1[, on pose αn (x) = ln 1 − 2 et
n
n
P
βn (x) = αk (x).
k=1
P
11. Montrer que, pour tout nombre réel x dans [0, 1[, la série αn (x) converge. On note alors
n≥1
+∞
P
β(x) = αn (x).
n=1
12. Explicitation de β : on fixe un nombre réel x dans ]0, 1[.
Z x N
P −2t
(a) Pout N entier naturel non nul, calculer 2 2
dt en fonction de βN (x).
0 n=1 n − t
Z x
1
(b) Justifier l’existence de ϕ(t) − dt.
0 t
Z x Z x N +∞
1 P −2t P 1
(c) Montrer que ϕ(t) − dt − 2 − t2
dt ≤ 2−1
.
0 t 0 n=1 n n=N +1 n
Z x
1
(d) En déduire que : β(x) = ϕ(t) − dt.
0 t
sin(πx)
(e) Montrer alors que, pour tout nombre réel x dans ]0, 1[, β(x) = ln .
πx
n
x2
Y
13. Pour tout nombre réel x et pour tout entier naturel non nul n, on pose Pn (x) = πx 1− 2 .
k
k=1
(a) Montrer que, pour tout nombre réel x de [0, 1[, la suite (Pn (x))n≥1 est convergente.
+∞
Y x2
Dans la suite, on pose P (x) = lim Pn (x) et on note : P (x) = πx 1− 2 .
n→+∞ n
n=1
(b) Vérifier que, pour tout nombre réel x de [0, 1[, P (x) = πx exp(β(x)) = sin(πx).
(c) Montrer que la suite (Pn (x))n≥1 est en fait convergente pour tout nombre réel x. On note
encore P (x) = lim Pn (x).
n→+∞
(d) Soient n un entier
non nul et x un nombre réel dans ] − n, n[, montrer que
naturel
n+1+x
Pn (x + 1) = − Pn (x).
n−x
3
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(e) En déduire que, pour tout nombre réel x : P (x + 1) = −P (x). Vérifier alors que P est
2-périodique sur R.
(f) Montrer alors que, pour tout nombre réel x, P (x) = sin(πx).
+∞
Y x2
Finalement, on obtient ainsi : ∀x ∈ R, sin(πx) = πx 1− 2 .
n
n=1
Partie IV : Un autre développement du sinus.
Z π pour tout entier naturel non nul n et pour tout nombre réel x dans D ∪ {0}, on
Dans cette partie,
x
pose λn (x) = cos(xt) cos(nt) dt et νn (x) = (−1)n−1 2 .
0 n − x2
14. Montrer que pour tout nombre réel x dans D∪{0}, la série de terme général νn (x) est convergente.
La fonction ψ est donc définie sur D ∪ {0}.
15. Montrer que pour tout entier naturel non nul n et pour tout nombre réel x dans D ∪ {0},
(−1)n−1 x sin(πx)
λn (x) = = sin(πx)νn (x). Pour cela, on pourra utiliser sans la démontrer la
n2 − x2
formule trigonométrique cos a cos b = 21 (cos(a + b) + cos(a − b)).
n
P
16. Pour tout nombre réel t et tout entier naturel non nul n, on pose Cn (t) = cos(kt).
k=1
1 1 sin (2n + 1) 2t
(a) Vérifier que lorsque t n’est pas de la forme 2pπ, p ∈ Z, Cn (t) = − + .
sin 2t
2 2
(b) Expliciter Cn (t) lorsque t s’écrit 2pπ avec p dans Z.
Z π
(c) Donner la valeur de In = Cn (t) dt.
0
17. Soit F une 1 sur [0, π], montrer, à l’aide d’une intégration par parties, que :
Z π fonction de classe C
t
lim F (t) sin (2n + 1) dt = 0.
n→+∞ 0 2
cos(xt) −
1
si t ∈]0, π]
sin 2t
18. Pour x élément de D, on définit la fonction Φx sur [0, π] par : Φx (t) =
0 si t = 0
(a) Montrer que Φx est de classe C 1 sur [0, π].
1 1 t
(b) Vérifier que : ∀t ∈ [0, π], Cn (t) (cos(xt) − 1) = − (cos(xt) − 1)+ Φx (t) sin (2n + 1) .
2 2 2
(c) En déduire que :
n 1 sin(πx) π 1 π
Z
∗
P t
∀n ∈ N , ∀x ∈ D, λk (x) = − + + Φx (t) sin (2n + 1) dt + In .
k=1 2 x 2 2 0 2
19. Application.
(a) Démontrer, à l’aide des questions précédentes que, pour tout x élément de D,
1 sin(πx) π
ψ(x) sin(πx) = − + .
2 x 2
π 1 P (−1)n−1
+∞
(b) En déduire que, pour tout x élément de D, = + 2x 2 2
.
sin(πx) x n=1 n − x