Limite à l’infini d’une intégrale à paramètre
+∞
e−2t
Déterminer lim xF (x), où F : x → dt.
x→+∞ 0 x+t
Solution : le corrigé de l’exercice 50 de la banque CCINP (filière MP) invoque une “extension du
théorème de convergence dominée” qui n’existe pas dans le programme de PSI. . .
Mais les conseils du VI.4.c de notre chapitre 7 sont là pour servir ! Je vous rappelle que le théorème de
convergence dominée combiné à la caractérisation séquentielle de la limite doit être considéré comme
l’ultime recours : ce n’est pas difficile en soit, mais lourd à rédiger.
Essayez donc d’abord les deux premières idées !
1) Majorer “à la main” pour utiliser le théorème d’encadrement
+∞ +∞
x −2t x
Ici, comme xF (x) = e dt et −→ 1, on soupçonne que la limite soit e−2t dt,
0 x + t x + t x→+∞ 0
mais attention ! Il s’agit d’intervertir la limite et l’intégrale, donc cela doit être “soigneusement
justifié” !!
Ayant deviné la valeur de la limite, je n’ai qu’à écrire, par linéarité de l’intégrale généralisée (les
deux convergent) :
+∞ +∞ +∞
−t −2t 1
∀x > 0 xF (x) − e−2t dt = e dt ≤ te−2t dt.
0 0 x+t x 0
+∞
−t t t
En effet = ≤ car t ≥ 0 (majoration certes brutale mais suffisante !) et te−2t dt
x+t x+t x 0
1
converge sans difficulté (fonction continue sur le segment [0, 1] et intégrable sur [1, +∞[ car O
t2
au voisinage de +∞ par croissances comparées).
I
Je viens d’obtenir un majorant de la forme , où l’intégrale I est une constante (il est inutile de la
x
calculer, c’est facile grâce à une intégration par parties, mais superflu).
Le théorème d’encadrement permet donc de conclure :
+∞
1
xF (x) −→ e−2t dt = .
x→+∞ 0 2
2) Faire apparaître une composition de limites
Autre possibilité : écrire, pour x > 0,
+∞ +∞
1 1 1
xF (x) = e−2t dt = G où G : y → e−2t dt.
0 1 + t/x x 0 1 + ty
Il est facile de montrer que G est continue sur R+ (application directe du cours en dominant par
t → e−2t , même pas besoin de passer par des sous-intervalles. . . ).
Et il en résulte (par composition de limites comme promis !)
+∞
1 1
xF (x) = G −→ G (0) = e−2t dt = .
x x→+∞ 0 2
Le lecteur avisé aura remarqué que, pour utiliser la deuxième méthode, il n’y a pas eu besoin de deviner
la limite, elle est apparue “naturellement”. . . C’est un avantage, mais l’inconvénient est qu’elle nécessite
de rédiger l’application du théorème de continuité sous le signe . . .