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Cours D'économie Du Développement Rural

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Cours d’économie du

développement rural
Prof. MUTEBA KALALA Damien-Joseph
L’objectif du cours
L’objectif général de ce cours est double :
• d’une part, faire le point sur l’évolution des approches du
développement rural et ses nouveaux paradigmes
• d’autre part, situer ces approches dans les grands courants
théoriques de l’économie du développement.
Le développement rural a été toujours abordé par les approches et les
politiques, sans trop se soucier des sources théoriques de ces approches.
L’hypothèse qu’on fait est la suivante :
chaque approche de développement rural est née d’un courant théorique de
l’économie du développement, et le renouvellement théorique de cette
dernière a contribué fortement aux nouveaux paradigmes du développement
rural.
L’histoire de l’économie du développement ainsi que celle du développement
rural est émaillée de contestations et de doutes, elle présente aussi des
processus de renouvellement et de dynamisme scientifique.

Paradoxalement, on constate que ces deux domaines ont été par le passé et
sont encore aujourd’hui des lieux d’interrogation et de questionnement étant
donné les objets qu’ils traitent.

Tout en se nourrissant de grands courants théoriques puisés dans la science


économique et dans d’autres disciplines, l’économie du développement et le
développement rural ont contribué à questionner ces théories et ces
disciplines étant donné les caractéristiques de leurs champs respectifs.
On se trouve donc avec l’économie du développement de manière générale,
et le développement rural en particulier, dans deux domaines où les
certitudes ainsi que les modèles théoriques sont malmenés par les réalités
étudiées, où les outils d’analyse et les théories se heurtent souvent à leur
limites et deviennent très rapidement inadaptés, et où la mono- disciplinarité
est in opérationnelle.
La difficulté se trouve à plusieurs niveaux :
• la définition des concepts utilisés dans l’économie du développement et
dans le développement rural (par exemple la définition de ce qui est le «
développement » ou ce qui est le « rural »)
• l’identification des objets d’études (par exemple dans le développement
rural, est ce l’espace, la société, ou l’activité économique ?)
• la référence à une discipline scientifique unique.
Pour atteindre notre objectif, à savoir présenter les paradigmes actuels du
développement rural, nous allons commencer, dans un premier temps, par examiner
la question du développement de manière générale en restituant les débats autour du
développement et sous développement.
La question de la définition, la complexité de l’objet étudié mais aussi l’évolution des
théories qui l’abordent.
Autrement dit, l’évolution théorique modifie les définitions en introduisant des
nouveaux éléments saisis et analysés par les nouvelles théories.
Ensuite, nous présenterons quelques grands courants théoriques qui ont constitué
l’économie du développement, puis les sources de son renouvellement.
Nous présenterons, par la suite, les différentes définitions et approches du
développement rural, ainsi que les principaux concepts, en situant chaque approche
dans un des courants théoriques de l’économie du développement présentés
précédemment.
A la fin, une analyse des nouveaux paradigmes du développement rural sera
présentée en liaison avec les éléments de renouvellement de l’économie du
développement.
Chapitre I. Le développement et le sous
développement
Le développement et le sous développement sont-ils des concepts ? Des catégories ?
Ou tout simplement, existent-ils « réellement » ?

Depuis bientôt un demi siècle, les chercheurs tentent de préciser le contour et


d’identifier les éléments des réalités que couvrent le développement et le sous
développement. Ils tentent de mesurer l’un et l’autre, afin de s’en servir pour classer
les pays et les sociétés et juger des progrès réalisés.

A chaque période historique correspond, plus ou moins, une théorie dominante et


une manière de définir le sous développement et le développement.
1.1. LES FAITS
1.1.1. Les faites Dans les pays industrialisés
Les phases principales des transformations opérées sont les suivantes :
a) La « reconstruction » proprement dite (de 1945-1949)
Ex. L’essentiel de ces institutions seront mises en place à la suite des accords de
Bretton Woods. C’est ainsi que naîtra le FMI, La Banque mondiale (Banque
internationale pour la Reconstruction et le développement) ainsi que les
institutions de gestion du commerce international.
b) De 1950 – 1973
L’Europe connaît une phase de croissance économique globale « sans
précédent historique » comme l’atteste les taux de croissance observés dans les
trois périodes de référence suivantes :
• De 0,2 à 1,7 % entre 1800 et 1900
• De – 0,9 à 1, 7 % entre 1900 et 1950
• 4,4 % de 1950 à 1973
Cette forte croissance est accompagnée d’une révolution agricole durable : En
Europe Occidentale, la productivité a été multipliée par 5 en 4 décennies
(1950 à 1990) et l’emploi agricole passe de 27,5 % à 5 % pendant la même
période.

Cette diminution spectaculaire va permettre en partie de fournir à l’industrie


renaissante la main d’oeuvre dont elle a besoin.
c) De 1973 à 1990
Une nouvelle phase économique va se dérouler caractérisée par :
• La Désindustrialisation : l’emploi industriel qui représentait 27 % de l’emploi total en
1950, va augmenter jusqu’à 30,4 % en 1970 mais il ne sera plus que de 21 % en
1995.
• La Délocalisation des emplois industriels va toucher principalement les industries de
main d’oeuvre aboutissant à une diminution parfois considérable des emplois
industriels (de deux tiers par exemple dans le textile pour l’Europe continentale).
• Les Mutations de la consommation s’amplifient avec une forte progression de la
standardisation dans les produits de consommation de masse.
Ces phénomènes sont accentués par les deux chocs pétroliers (1975 et 1982). Mais il
faut prendre en compte aussi le ralentissement de la croissance de la consommation
qui pour la première fois passe en dessous de celle de la productivité de l’industrie
manufacturière, ce qui explique en partie la baisse de l’emploi industriel.
1.1.2. Les faits dans les pays du Tiers Monde
On constate une évolution de plus en plus différenciée selon les continents,
avec toutefois des similitudes.
e) De 1950 à 1973
La période de la fin du colonialisme militaire classique et de l’accès à
l’indépendance politique des pays colonisés. La construction des Etats et
l’organisation d’une économie nationale sont les deux processus majeurs
dans ces pays.
Ces processus étaient souvent basés sur la nationalisation des industries
(minières et manufacturières) et du système bancaire (Zaïrianisation). Des
tentatives d’industrialisation ont vu le jour (Egypte et Algérie) ainsi que des
réformes agraires plus ou moins radicales (Algérie, Egypte et Tunisie).
Le pouvoir public est le principal acteur économique durant cette période
pendant laquelle il fallait créer ou stabiliser presque l’ensemble des structures
et des institutions économiques et sociales (appareil de production, système
de formation et de recherche.. etc.).
De manière générale, les économies de ces pays sont dépendantes de
l’exportation des matières premières.
f) De 1973 à 1990
Les faits les plus marquants dans les pays du sud sont les suivants :
 l’instabilité des prix des matières premières
 la question de la sécurité alimentaire et l’aggravation de la dépendance
extérieure dans la plupart des pays qui deviennent des importateurs nets
de produits alimentaires
 l’échec des tentatives d’industrialisation
 l’accroissement de la dette extérieure et du déficit public
 le ralentissement de la croissance économique
 l’échec global des efforts de développement
 l’augmentation de la pauvreté.
1.2.LES POLITIQUES PUBLIQUES
1.2.1. Dans les pays du nord
a) La fin de la deuxième guerre mondiale, la « reconstruction » et le « tout Etat »,
b) L’accompagnement de la croissance forte des « Trente glorieuses »,
c) Les politiques d’aménagement du territoire et les grands projets d’aménagement
d) Appui aux espaces et aux sociétés rurales,
e) Mise en place de la Communauté Economique Européenne,
f) Les politiques d’intervention de l’Etat,
g) Les politiques d’aide publique aux pays en développement
1.2.2. Dans les pays du sud
a) les réformes agraires
b) les politiques de soutien et de modernisation agricole
c) les grands travaux d’aménagement agricoles et hydrauliques,
d) la mise en place des services de vulgarisation agricole;
e) La politique de subvention à la consommation et / ou à la production;
f) On peut signaler les phénomènes les plus importants :
- La mondialisation
- La démocratisation de la vie politique
- Une révolution technologique accélérée
- Une pression de plus en plus forte sur l’environnement
- Une montée persistante du chômage,
1.3. LES TERMES, LES DEFINITIONS, LES INDICATEURS ET MESURE DE
DEVELOPPEMENT

Nombreux sont les ouvrages qui recensent les termes et les définitions du
développement et/ou du sous développement. On trouve déjà dans un
document de l’UNESCO datant de 1971, la préoccupation de clarifier les
termes utilisés et leurs définitions.
Il faut donc commencer par faire le point sur les divers termes utilisés et
les définitions qui en découlent, particulièrement la question autour de «
croissance » ou « développement » . il faut aussi aborder la question des
indicateurs de mesure du développement
1.3.1. Les termes
Les termes et les définitions font référence à un ensemble d’éléments
assez hétérogènes :
- la situation géographique,
- l’appartenance culturelle (mode de vie et ordre de valeurs),
- le niveau de vie et le mode de satisfaction des besoins,
- les modes de production,
- etc.
Ainsi, on peut citer les termes suivants :
1. Les pays du sud et les pays du nord :
Ce terme est couramment utilisé. Il est critiqué pour son manque de rigueur car
il renvoie à une situation géographique qui couvre une forte hétérogénéité. On
peut trouver des pays situés au sud, géographiquement parlant et qui sont très
loin de l’image du sous développement comme par exemple l’Australie ou la
Nouvelle Zélande.
2. Les pays en voie de développement :
Un terme dénué de sens à part celui de prétendre à être moins péjoratif à
l’égard des pays sous développés.
3. Les pays pauvres et les pays riches :
Il s’agit de prendre la richesse matérielle produite par l’économie d’un pays
comme critère unique de distinction. Le concept de « croissance économique
» est au cœur d’un large débat théorique, non seulement sur la définition du
sous développement mais surtout celle du développement et des moyens
pour l’atteindre.
4. Le tiers monde :
Terme utilisé pour la première fois dans les années cinquante par
Alfred SAUVY, le démographe français, et largement utilisé dans les
débats intellectuels par la suite (WALLERSTEIN, 2000).
Ce terme sous tend une certaine idée d’injustice et d’engagement
moral en faveur des pays sous développés.
5. Les pays du centre et les pays de la périphérie :
Ces deux termes renvoie à un ensemble conceptuel développé par le courant
théorique de l’école structuraliste. L’idée principale est que le sous
développement est la conséquence d’un certain mode de fonctionnement de
l’économie capitaliste mondiale, dont résulte l’existence de deux pôles, l’un au
centre donc dominant, et l’autre à la périphérie donc dominé par le premier
6. Le sous développement :
Le terme lui même tel qu’il a été forgé, renvoie à un retard qui, logiquement,
doit ou peut être comblé. Cette idée de « retard » a été critiquée souvent, pour
les raisons suivantes :
- elle signifie tout simplement qu’il y a un seul modèle, celui de l’occident, et
que tous les pays du monde quel que soit leur culture doivent se conformer
ou tendre vers ce modèle (c’est « l’occidentalisation du monde »);
- elle renvoie aussi à une seule voie de développement, celle que les pays
occidentaux ont suivi,
- elle renvoie implicitement à une certaine linéarité du processus de
développement;
- l’idée de retard pose la question de la mesure de ce retard, et les outils ou les
indicateurs les plus pertinents pour cette mesure.
Le premier point nous mène à une question centrale, à savoir quelles
sont les caractéristiques du sous développement ?
Avant d’aborder ce sujet, il y a lieu de conclure que le terme « sous
développement » : c’est un terme daté historiquement, fortement
connoté et assez ambigu. Mais faute de mieux pourrait-on dire, on
peut utiliser le terme « sous-développement » tout en cherchant à en
préciser le contenu.
1.3.2. Les indicateurs de mesure
Les indicateurs permettent de :
- mesurer les progrès réalisés et l’évolution économique et sociale,
- disposer d’un système de classification des pays, des régions et des populations.

L’évolution des indicateurs de mesure du développement (ou du sous


développement), mène aux constats suivants :
• la multiplication des indicateurs de mesure,
• le passage d’indicateurs basés sur un seul critère (PIB), aux indicateurs
composites,
• le passage d’indicateurs monétarisés aux indicateurs non monétarisés,
L’existence de trois catégories d’indicateurs (BOIDIN, 2004),
- les indicateurs utilisés dans un cadre national
- les indicateurs utilisés pour un groupe de pays ayant des caractéristiques
homogènes
- les indicateurs de comparaison internationale.
Il existe de nombreux indicateurs, dont les plus connus sont les suivants :
 le Produit Intérieur brut par habitant ou le PIB/ habitant
 l’indicateur de développement humain IDH
 l’indicateur sexospécifique du développement humain ISDH
 l’indicateur de la participation des femmes IPF.
 l’indicateur de la pauvreté humaine IPH
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB) PAR TETE
Cet indicateur mesure le revenu moyen par habitant, il se calcule comme le
rapport du PIB2 au chiffre de la population (MONTALIEU, 2001).

Les principales critiques formulées sur cet indicateur concernent :

• un problème d’information : les statistiques sur la population manque de


précisons dans les pays sous développés, et on sous estime la production de
richesses étant donné l’importance de l’économie informelle qui échappe aux
agrégats comptables.
• Un problème de répartition des revenus entre les différents groupes
sociaux dans un même pays. Dans les pays sous développés, on
trouve un écart important entre le PIB par tête, et la concentration
d’une grande partie des revenus dans certains groupes sociaux.
• Un problème de système de prix : si on considère que chaque économie
est composée de deux secteurs, celui des biens échangeables et celui des
biens domestiques, le biais vient du fait que les prix du secteur des biens
domestiques sont endogènes, donc il a un niveau des prix inférieur à celui
des pays développés.

En plus, le taux de change d’une monnaie peut doubler sans que cela
signifie une réelle augmentation du pouvoir d’achat. La solution est de
raisonner en terme de parité de pouvoir d’achat (PPA), c'est à dire de
considérer le pouvoir d’achat intérieur des monnaies.
2. L’IDH (INDICATEUR DU DEVELOPPEMENT HUMAIN)
Cet indicateur a été développé par le PNUD, sur la base des travaux de
l’économiste Amartaya SEN, travaux qui ont largement contribué à
donner un nouveau sens au développement.
L’élaboration et l’utilisation de cet indicateur marquent un progrès
important dans l’approche du sous développement et du
développement. Il représente une sorte de rupture avec les approches
du sous développement et du développement couramment utilisées
par les organisations internationales jusqu’aux années 90.
Cela provient de sa nature synthétique, dans la mesure où il est constitué de
trois variables :
• l’espérance de vie à la naissance: cette variable est utilisée comme
indicateur de la situation sanitaire
• le niveau d’éducation: il est exprimé par le taux d’alphabétisation et le taux
brut de scolarisation primaire, secondaire et supérieur.
• Le niveau de vie exprimé à travers le PIB réel par habitant, mesuré en PPA
(parités de pouvoir d’achat).
L’IDH est la moyenne simple des trois éléments, variant entre 0 et 1. De
nombreux ouvrages ou annuaires statistiques comparent les classements
des pays selon le PIB par tête et selon l’IDH.

On constate des variations significatives dans le sens où certains pays bien


classés selon le PIB par tête, se trouve moins bien classés selon l’IDH, et
l’inverse aussi :

En 1999, la différence entre le classement selon le PIB par habitant et l’IDH


pour le Vietnam qui a un PIB par habitant de 1 860$, est de +19, alors
qu’elle est de – 26 pour l’Arabie Saoudite qui a un PIB par habitant de 70
815$ (TREILLET, 2002, p. 24).
3. L’ISDH (INDICATEUR SEXOSPECIFIQUE DU DEVELOPPEMENT HUMAIN)

Après plus de 60 ans de politiques de développement, les chercheurs et les


décideurs ont fini par comprendre qu’il existe des inégalités fondamentales
entre les sexes.
L’objectif de l’ISDH est de mesurer ces inégalités et les écarts entre les hommes
et les femmes en ce qui concerne les variables de base qui composent l’IDH, à
savoir la situation sanitaire, l’accès à l’éducation et le revenu.

Plus l’ISDH est faible par rapport à l’IDH, plus les écarts et les inégalités entre les
hommes et les femmes sont importants.
4. L’IPH (INDICATEUR DE PAUVRETE HUMAINE):

La pauvreté est étroitement liée au sous développement, comme on l’a vu


précédemment, même si on ne peut pas réduire le sous développement à la seule
question de la pauvreté.
Dans le domaine de la mesure de la pauvreté, des progrès ont été réalisés aussi. La
définition
de ce qu’est la pauvreté s’est affinée pour rendre compte de ses différentes
dimensions.
Dans le rapport mondial sur le développement humain de 1997, on trouve les
définitions
suivantes :
a) La pauvreté absolue (PA) et la pauvreté relative (PR) : la PA renvoie à un seuil de
pauvreté exprimé en valeur absolue et correspondant à la possibilité de satisfaire des
besoins minimaux, alors que la PR concerne des personnes moins bien avantagées que
la majorité des autres membres de la société.
b) L’ultra – pauvreté : c’est la situation de ceux qui n’arrivent pas à satisfaire 80%
des besoins caloriques minimaux définis par la FAO et l’OMS.

c) Le taux de pauvreté ou l’indice de pauvreté : c’est une estimation du


pourcentage de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

d) L’acuité ou la profondeur de la pauvreté : elle se calcule par la distance


moyenne qui sépare une personne pauvre du seuil de pauvreté. Elle est
exprimée en pourcentage par rapport à ce seuil.
e) Les seuils de pauvreté : il existe deux types de seuils de pauvreté différents :
- Le premier est le seuil de pauvreté national : il indique pour chaque pays le
niveau au-dessous duquel les ressources économiques ne permettent pas de
satisfaire les besoins minimaux d’alimentation. Tous les pays sous développés
n’ont pas élaborés des seuils de pauvreté nationaux.
- Le second est celui des seuils de pauvreté utilisés pour la comparaison
internationale: il est révisé régulièrement pour suivre les évolutions de la
consommation. En 1985, le seuil utilisé par la Banque Mondiale était de 1
dollar (en PPA) par jour et par personne.
La définition de la pauvreté a évolué dans le temps, selon trois points de vue
(PNUD, 1997, p.17) :
 Du point de vue des revenus, la pauvreté se définit par un revenu inférieur
à un seuil établi. Ce seuil est, en général, celui « en deçà duquel il n’est pas
possible de se procurer une quantité de nourriture donnée »,

Du point de vue de la satisfaction des besoins essentiels, « la pauvreté est


le fait d’être privé des moyens matériels permettant de satisfaire un
minimum acceptable de besoins notamment alimentaires » (PNUD, op.,
cit., p.17). Dans ces besoins, sont inclus les besoins de services de santé et
d’éducation.

Du point de vue de la capacité, « la pauvreté est l’absence de certaines


capacités fonctionnelles élémentaires ». Ce concept de capacité (inspirée
des travaux de A.SEN), englobe les aspects matériels (alimentation, santé,
éducation) plus des aspects sociaux comme la participation à la prise de
décision ou à la vie de la collectivité.
Pour conclure sur les indicateurs de mesure du développement, nous
soulignons les points suivants :
• La multiplication des indicateurs de mesure du développement constatée
ces 20 dernières années, a été rendue possible grâce à l’évolution des
débats théoriques sur la question. Elle traduit à la fois la volonté de saisir
la complexité et la diversité des situations (dans le cadre des comparaisons
internationales), et d’intégrer les différentes dimensions du développement
(économique et humaine).
• L’évolution des indicateurs va dans le sens de la prise en compte des
spécificités de certains groupes sociaux particulièrement défavorisés
comme les femmes.
• Dans les derniers rapports de la Banque Mondiale sur le Développement
Humain, on constate aussi une tendance à la régionalisation ou la
distinction entre les espaces urbains et les espaces ruraux, afin de mieux
rendre compte des inégalités régionales et spatiales internes aux pays.
Malgré ces progrès, il faut rappeler que la qualité de la mesure dépend
de la qualité de l’information disponible au niveau national.
Malheureusement, dans de nombreux pays sous développés, les
statistiques ne sont toujours pas différenciées selon le genre, ou bien
elles ne saisissent pas une large part du travail des femmes, souvent
sous estimé.
Les indicateurs de mesure ne concernent plus seulement les pays sous
développés, on voit se multiplier les indicateurs de mesure du bien être
pour les pays développés. Ce qui contribue à la réflexion globale sur
l’objet de la mesure et la pertinence des critères, des données, et des
méthodes de calcul.
Chapitre II. Les théories du développement
des années 50 à la fin des années 80

L’évolution de l’économie du développement s’est nourrie des


théories économiques, mais il faut reconnaître que les questions
spécifiques posées par le développement aux sciences économiques
ont été souvent à l’origine de nombreuses remises en question
salutaires.
Dans ce chapitre et le chapitre suivant, nous allons présenter les
principales théories de développement et comment elles se sont
traduites dans le domaine du développement rural.
Suivre l’ordre historique est un bon moyen pour retracer cette
évolution. Toutefois, on se heurte rapidement à deux difficultés :
• la périodisation est toujours délicate dans la mesure où le
chevauchement dans le temps la rend approximative.
• la périodisation peut se faire de manière différente selon la
problématique utilisée.
Thierry MONTALIEU (2001), propose un autre découpage de l’histoire des
théories économiques du développement, avec quatre périodes :
• la première période, les années 50, est celle de la construction et la recherche
empirique
• la deuxième période, les années 60, est la période féconde durant laquelle
deux écoles de pensée se distinguent : l’école libérale et l’école structuraliste
• la troisième période, les années 80, est la période de la crise économique
dans les pays occidentaux, et de la crise de l’économie du développement
• la quatrième période, à la fin des années 80, est la pùériode du sursaut de
l’économie du développement, à la fois par une dynamique interne et par des
apports méthodologiques.
II.1. LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT DES ANNEES 50 AUX ANNEES 70

Trois grandes théories de développement ont dominé la première période


qui s’étale des années 50 aux années 70 : la théorie des étapes de Rostow, la
théorie dualiste de A. Lewis, et l’ensemble théorique qu’on peut regrouper
sous le courant structuraliste.
II.1.1. LE CONTEXTE DES ANNEES 50 ET 60
Comme on l’a mentionné, dans ce contexte d’après guerre et de guerre froide,
les conditions socio-économiques au cours de la décennie 50 et 60, étaient les
suivantes :
Dans les pays industrialisés et ex puissances coloniales, c’est la période appelée
« les trente glorieuses » car une période de forte croissance économique, de
plein emploi, de production et de consommation de masse. La productivité
augmente à un rythme sans précédent dans l’histoire et les sciences
économiques sont dominées par les théories keynésiennes.
Dans les pays décolonisés, on constate la faiblesse voir l’absence de secteur
industriel, et une activité économique basée essentiellement sur l’exploitation
des matières premières ou la production agricole pour l’exportation. S’ajoute à
cela dans de nombreux pays, des problèmes de construction d’un état national
et d’instituions.
Deux théories de développement ont dominé cette période : la théorie
des 5 étapes de W. Rostow et la théorie du dualisme de LEWIS.
Au début des années 70 et avec le début du constat d’échec des stratégies et
politiques de développement mises en place depuis 20 ans, on met en question
les relations de domination entre les pays développés et les pays sous
développés, notamment en ce qui concerne le marché des matières premières,
principales ressources pour les pays sous développés.
En 1973, la décision des principaux pays producteurs et exportateurs de pétrole,
réunis au sein de l’OPEP, d’augmenter le prix du pétrole, a représenté à la fois un
choc économique pour les économies des pays développés mais aussi un choc
politique dans le commerce international et les relations géostratégiques.
A partir de ce moment, de nombreuses recherches ont été menées pour
analyser les termes d’échanges pour les matières premières et démontrer que le
niveau de leurs prix est trop bas.
C’est dans ce contexte, que le troisième courant théorique de l’échange inégal et
de la dépendance domine les théories de développement.
Il est à souligner que ces trois grandes théories représentent toutes des
approches macroéconomiques du développement, et ceci va rester une
caractéristique des approches du développement jusqu’aux années 90.

Enfin, il faut noter que tout au long des années 60 et 70, on voit se construire
le courant structuraliste qui va produire plusieurs théories du développement,
dont celles de l’échange inégal, et de la dépendance.
II.1.2. LA THEORIE DES ETAPES DE ROSTOW
Fortement influencé par l’évolution des sociétés européennes, il a distingué 5
étapes successives qui doivent mener vers le développement :
1ère étape : celle de la société traditionnelle. Rostow renvoie aux
caractéristiques répertoriées à l’époque comme celles des sociétés «
traditionnelles » (dans le sens contraire à la modernité). Il s’agit de société
agricole, utilisant des moyens de production peu élaborés, et ayant une
productivité faible voir nulle, et des mentalités archaïques.
2ème étape : c’est l’étape du pré-décollage.
Durant cette étape, les échanges commerciaux se développent, les progrès
techniques naissent et se diffusent, et les mentalités évoluent.

3ème étape : c’est la célèbre et mystérieuse étape du « décollage » ou « take off ».


L’investissement s’accroît ainsi que le taux d’épargne. La croissance crée un
surplus qui sera réinvesti, et ainsi de suite.

4ème étape : celle de la maturité, car le progrès technique se diffuse dans


l’ensemble de l’activité économique

5ème étape : c’est l’état du développement ou plutôt la société de la


consommation des masses.
Les principales critiques de ce modèle sont les suivantes :
• une vision linéaire sans dynamique,
• aucune explication des causes ou des processus permettant de passer d’une
étape à l’autre,
• ce modèle retrace le schéma d’évolution des pays européens mais ne donne
ni explication des causes du sous développement, ni indication sur les
facteurs qui peuvent déclencher un processus de développement,
• le modèle ignore que les pays sous développés ne se trouvent pas dans le
même contexte, ni dans les mêmes conditions historiques que les pays
européens.
En fait, la théorie de Rostow est bien l’expression de la pensée du le
développement de son époque : le développement est la modernisation des
sociétés traditionnelles, et le processus pour y arriver est celui suivi par les
pays européens.
II.1.3. LA THEORIE DU DUALISME
C’est l’économiste A.W.LEWIS et son livre de 1963 « la théorie de la croissance
économique » qui est le représentant le plus connu de ce courant théorique.
Pour LEWIS, l’économie des pays sous développée se caractérise par l’existence de
deux secteurs : un secteur de subsistance (qui correspond au secteur agricole
traditionnel) et un secteur moderne orienté vers le profit (qui correspond aux
activités manufacturières).
Cette dualité peut être la base du processus de développement, dans la
mesure où LEWIS suppose l’existence d’un excédent de main d’oeuvre dans le
secteur traditionnel, qui sera transféré vers le secteur moderne offrant ainsi à
ce dernier un réservoir de main d’oeuvre. Ceci permettra au secteur moderne
de maintenir les salaires à un niveau bas, et donc d’augmenter les profits.
L’augmentation des profits conduira à l’accumulation du capital dont dépend
le développement économique.
La théorie de LEWIS a été aussi critiqué sur :

- l’hypothèse d’excédent de main d’oeuvre, qui pour certains auteurs reste une
hypothèse non vérifiée dans de nombreux pays

- la capacité du secteur moderne à absorber le surplus de main d’oeuvre et à


générer des profits utilisés pour l’accumulation du capital. Ce mécanisme ne
prend pas en compte le contexte général du pays et fait abstraction de
nombreuses contraintes ou obstacles réels.
II.1.5. LA THEORIE DU CERCLE VICIEUX

Cette théorie voit dans la pauvreté la cause essentielle du sous développement.


R. NURSKE a bien exprimé cette idée en 1953 avec sa célèbre formule « un pays
est pauvre parce qu’il est pauvre ». L’économie des pays sous développés se
caractérise par la faiblesse des revenus, cause de la faiblesse de l’épargne et de
la demande intérieure. L’insuffisance de l’épargne baisse le niveau
d’investissement, ce dernier étant découragé par ailleurs par la faiblesse de la
demande.
C’est donc un cercle vicieux de la pauvreté, qui produit une chaîne de cercles
vicieux : « les faibles revenus maintiennent la majorité de la population dans un
état de malnutrition, sa productivité au travail reste donc faible, son revenu
également ; la faiblesse du revenu national entraîne une faiblesse des dépenses
d’éducation donc de formation de la main d’oeuvre, donc des gains de
productivité et donc de revenus. » (TREILLET)

Dans cette perspective, le financement extérieur est un besoin absolu pour


casser ce cercle vicieux et pallier l’insuffisance de l’épargne et déclencher le
processus d’investissement.
L’intérêt de ce modèle réside dans une analyse dynamique qui prend en
compte des spécificités structurelles du sous développement et ses différentes
dimensions.
En revanche, les principales critiques sont les suivantes :
• l’explication du sous développement par le cercle vicieux de la pauvreté fait
abstraction de l’environnement international,
• elle ignore la formation historique du sous développement.
• et on peut ajouter, que ce modèle ramène le sous développement à la seule
dimension de la pauvreté, alors qu’on sait qu’il existe des pays riches mais
sous développés (exemple des pays pétroliers).
II.1.5. LE COURANT STRUCTURALISTE ET DEPENDANTISTE

Le courant structuraliste s’est construit à partir des travaux des chercheurs du


CEPAL (Commission Economique pour l’Amérique Latine, une agence des
Nations Unies, crée en 1948) et son premier directeur R. Prebisch.
Ce courant a donné lieu à plusieurs théories, et est considéré comme un des
courants les plus importants des théories du développement, à cause de la
volonté de rompre avec les analyses précédentes, souvent linéaires, et a-
historiques.
De nombreux économistes du développement appartiennent à ce courant
théorique et ont contribué par leurs travaux à son enrichissement. On peut
citer : MYRDAL, PERROUX et HIRSCHMAN.

Par ailleurs, les théories du courant structuraliste ont inspiré de nombreuses


stratégies de développement dans les années 50 et 60, non seulement dans
les pays d’Amérique Latine mais aussi dans d’autres pays en Afrique ou en
Asie.

Depuis les années 90, on assiste à un renouvellement de ce courant dans le


cadre de ce qu’on appelle le néostructuralisme.
De manière générale, les théories du développement structuralistes se
caractérisent par :
• l’analyse historique de la formation du sous développement
• le sous développement est le produit de structures de production
caractérisées par la distorsion et la désarticulation
• Le sous développement est aussi lié à la position des pays sous développés
dans la division internationale du travail
• L’importance du rôle de l’Etat et des pouvoirs publics étant donné que les
mécanismes du marché ne peuvent pas fonctionner selon le modèle
théorique, à cause des distorsions structurelles.
L’Etat doit donc :
- Développer les infrastructures économiques et sociales
- Accélérer l’accumulation du capital et l’investissement
- traiter les goulots d’étranglement sectoriels
- corriger les disparités sociales.
Selon l’analyse néoclassique, le mouvement international des facteurs de
production permet la meilleure allocation de ces facteurs, ce qui conduit à la
croissance.

Mais selon les structuralistes, les termes d’échanges sont défavorables aux pays
sous développés, et les échanges internationaux tendent à aggraver les
déséquilibres des économies dans les pays sous développés, et ceci à cause des
différences structurelles entre les économies du centre et celles de la
périphérie.

Si, dans les pays développés, les gains de productivité conduisent à une
distribution des revenus, ils ne produisent pas les mêmes effets dans les pays
sous développés, à cause de facteurs structurels (situation monopolistique,
excès de travail..).
II.2. LES THEORIES DE DEVELOPPEMENT DES ANNEES 80

II.2.1. LE CONTEXTE DES ANNEES 80


Vers la fin des années 70, dans les pays développés, où les politiques économiques
étaient inspirées de la théorie keynésienne, comme dans les pays sous développés où
les politiques économiques étaient inspirées des théories structuralistes, les
conditions économiques offrent aux économistes néo-libéraux un terrain favorable au
développement de leur théorie.
Durant les années 80, le libéralisme économique va être la doctrine économique
dominante dans les pays développés notamment aux Etats Unis et en Angleterre.
Toujours au cours de la même période, la théorie néo-classique devient la nouvelle
orthodoxie dans le domaine de l’économie du développement. Elle va être adoptée
par les institutions de Bretton Woods3, dans ce qu’on a appelé « le consensus de
Washington ».
On voit donc se dessiner un « package » de politiques macroéconomiques qui seront
mises en place pratiquement dans tous les pays sous développés au cours des années
80. Ces politiques ont été nommées « politiques de réforme » ou « politiques
d’ajustement structurel ».
II.2.1. L’AJUSTEMENT STRUCTUREL
1. Les fondements théoriques de l’ajustement structurel
L’ajustement structurel est devenu dans les années 80 et 90, le
nouveau paradigme du développement. Surtout dans les pays sous
développés, il désigne un ensemble de politiques
macroéconomiques. Les fondements théoriques qui ont permis
d’élaborer ces politiques se trouvent dans les théories néoclassiques
et/ ou néo-libérales.
L’ajustement structurel a été élaboré comme orientation majeure
pour rétablir la situation économique et sortir les pays sous
développés de la crise, avec une finalité : faire repartir la croissance
économique.
Le paradigme de ces politiques est le suivant : la libéralisation
interne de l’économie et le retrait de l’Etat, et l’insertion de
l’économie nationale dans le marché international, c'est à dire la
libéralisation externe, sont les deux piliers pour faire démarrer la
croissance et le
Le terme d’ajustement renvoie à :
• l’ajustement de la balance des paiements
• à des mesures de réforme structurelles ayant comme objectif d’opérer une
réallocation des ressources
• à un processus institutionnel qui se traduit par des accords économiques et
financiers entre les pays sous développés et les institutions de Bretton Woods.
Comme le nom l’indique, les politiques d’ajustement structurel sont
un ensemble de politiques ayant comme objectif de rétablir les
équilibres macroéconomiques, « d’assainir » la situation économique,
et de réformer le fonctionnement de l’économie afin de créer les
conditions de redémarrage de la croissance économique.
Les politiques d’ajustement structurel (les PAS) « comprennent deux
volets : (1) la stabilisation et (2) l’ajustement structurel.
Le premier renvoie à une gestion de la demande et vise à des
équilibres financiers.
Le second se situe dans une optique plus dynamique, de réformes des
structures, de mise en oeuvre de nouveaux modes de gestion et de
nouvelles règles
L’hypothèse sous jacente est la suivante : les économies des pays
sous développés sont en crise et connaissent une faible croissance,
voir dans certains cas une croissance négative, il faut donc créer les
conditions favorables pour faire repartir la croissance. Ces conditions
sont :
• au niveau macro-économique : réduire la dette extérieure et établir
l’équilibre budgétaire.
• au niveau de l’efficience et de la compétitivité de l’économie : qui
s’obtient par une meilleure allocation des ressources.
Les politiques d’ajustement structurel sont organisées autour des composantes
suivantes :
• une politique de réduction des dépenses publiques pour réduire le déficit
budgétaire (réduction des dépenses de santé, d’éducation, d’administration,
d’infrastructures et d’équipement, suppression des subventions)
• Une politique monétariste restrictive pour la maîtrise de l’inflation
• Une libéralisation de l’activité économique par :
- la réduction des interventions de l’Etat,
- la privatisation de toutes le activités, des entreprises publiques et des services
- la libéralisation des prix, notamment agricoles
- la libéralisation des législations concernant les investissements surtout
étrangers
- le rétablissement de la vérité des prix comme moyen d’allocation efficace des
ressources, c'est à dire la suppression des subventions directes ou indirectes,
considérées comme facteur de distorsion des prix
- l’ouverture économique sur le marché international pour développer les
exportations par le biais des avantages comparatifs, afin d’obtenir de devises
pour le remboursement de la dette et le rétablissement de l’équilibre
budgétaire.
Cet ensemble de politiques a trois grands objectifs :
réduire le déficit budgétaire,
réduire le rôle de l’Etat pour que l’allocation des ressources se
fasse par les mécanismes du marché, autrement dit renforcer le
libéralisme économique,
ouvrir et insérer d’avantage les économies des pays sous
développés dans le marché international, c'est à dire faire partie du
grand marché international qui fonctionne selon les règles du
libéralisme économique.
La Banque Mondiale et le FMI ont accompagné la mise en oeuvre
de ces politiques dans les pays sous développés par une politique
de prêts spécifiques : les prêts d’ajustement structurel et les prêts
d’ajustement sectoriel.
Ces prêts ont atteint plus de 50 milliards de $US entre 1979 et
1995, en plus des contributions d’autres donateurs (les banques
régionales, les agences de coopération internationale) et l’apport
des pays concernés
La mise en oeuvre des politiques d’ajustement structurel a démarré dès le début des
années
80, et a été menée à des rythmes différents selon les pays. Très vite, les chercheurs et
les experts internationaux se sont penchés sur l’évaluation des effets de ces
politiques. Une très abondante littérature existe sur ce sujet, et on y trouve des
analyses souvent contradictoires, qu’on peut regrouper en trois catégories :
• les analyses qui mettent l’accent sur les effets positifs de l’ajustement structurel
(réels ou à venir) et expliquent les effets négatifs par une mauvaise application des
politiques.
• Les analyses qui font un bilan mitigé, en soulignant les effets positifs et négatifs, et
qui proposent des politiques d’accompagnement pour atténuer les effets négatifs
• Les analyses qui montrent l’inefficacité de ces politiques et l’ampleur des effets
négatifs.
Conclusion

Malgré les avis divergents sur le succès des politiques d’ajustement


structurel, un consensus s’est dégagé rapidement autour d’un
constat : les politiques d’ajustement structurel ont un coût social
élevé.
Les défenseurs de l’ajustement structurel ne niaient pas ce constat,
mais ils avançaient l’idée que les effets positifs sur l’économie, c'est à
dire le redémarrage de la croissance économique, finiront par
améliorer la situation sociale.
II.2.1 CROISSANCE OU DEVELOPPEMENT ? : LE DEBAT
C’est à la fois un vieux débat et un débat d’actualité. Au-delà des
termes, l’importance de ce débat vient du fait :
• qu’il renvoie à des visions et des approches du développement
radicalement différentes.
• Qu’il est d’actualité non seulement du côté des pays sous
développés, mais aussi du point de vue des pays développés qui
s’interrogent sur leur propre croissance, ses causes, sa dynamique
et surtout son avenir. D’où le retour sur le devant de la scène de la
thématique de la croissance endogène.
• que les préoccupations environnementales (problèmes de
pollution, d’épuisement de ressources.. etc.) mettent en cause la
croissance dans les pays développés.
Rappelons que la croissance est l’augmentation de la production.
Certains économistes ont ajouté qu’il s’agit d’augmenter la
production sur une longue période pour produire des
transformations des structures.

Il faut rappeler que la croissance économique est née après la


révolution industrielle.
Au départ, la croissance et le développement étaient synonymes,
dans la mesure où le sous développement était identifié à la
pauvreté et un « retard » que les pays pauvres doivent rattraper.

Dans cette perspective, le développement consistait à augmenter les


richesses produites, donc le PIB, par l’investissement et les progrès
techniques. L’insertion au marché mondial, permettra de valoriser les
avantages comparatifs et d’allouer aux mieux les facteurs de
production. Dans le cas où cette recette ne fonctionnerait pas, c’est
qu’il existe des résistances culturelles ou sociales.
Cette vision du développement (synonyme de croissance) part d’une
conception erronée du sous développement (sous développement = retard et
pauvreté).

Aujourd’hui, tout le monde a fini par reconnaître que le sous développement


est un phénomène complexe et multidimensionnel, même s’il a une base
économique importante.

On s’accorde aussi à reconnaître les racines historiques du sous


développement, dans le sens où il est le produit d’un long processus
En revanche, d’autres aspects du sous développement ne font pas l’objet d’un
consensus, ou sont considérés comme des phénomènes secondaires :
les fortes inégalités économiques internes aux pays (forte concentration des
richesses),
la nature des structures de production (structures désarticulées, dépendantes
et extraverties),
les structures du pouvoir (absence du rôle des acteurs et des institutions),
le faible niveau de satisfaction des besoins fondamentaux (santé, éducation),
les fortes inégalités sociales (exclusion ou discrimination à l’égard des femmes,
ou d’autres catégories sociales),
absence de liberté (dans le sens des libertés que donnent les capabilités).
Il faut distinguer la croissance et le développement « qui résulte de la
combinaison des éléments suivants :
• une croissance auto alimentée;
• une modification structurelle des modes de production;
• des progrès en matière de technologie;
• une modernisation sociale, politique et institutionnelle
• une amélioration générale des conditions de vie » alors que « la notion de
développement retenue par Kuznets était limitée aux trois premières
composantes.
Les théoriciens modernes du développement institutionnel et les
économistes de l’école néoclassique des années 80 ont ajouté à la définition
du développement par KUZNETS l’élargissement de la sphère à l’intérieur de
laquelle les marchés orientent les décisions en matière économique »
La divergence porte sur deux questions :
• La croissance produira –t-elle le développement ? Autrement dit réduira t-elle
la pauvreté et l’inégalité ?
• Quel type de croissance et comment la rendre possible ?
En fait, ces deux questions sont étroitement liées dans la mesure où l’origine et
le mode de la croissance influencent le processus de distribution de ses fruits,
comme nous le verrons plus loin.
Les économistes néoclassiques voient que les causes du sous
développement résident dans la faible épargne, le faible
investissement, la distorsion des prix et la mauvaise combinaison des
facteurs de production.
La question de l’épargne et de l’investissement se trouve donc au coeur
de la problématique du développement.
En effet, les économistes classiques comme Ricardo et Smith ont
souligné l’importance de l’accumulation du capital dans la production
des richesses.

De manière générale, la théorie néoclassique de la croissance,


représentée par le modèle de SOLOW, met l’accent sur deux facteurs :
le capital et le travail. La croissance est le résultat du développement
du capital par l’investissement, développement limité à terme par
l’hypothèse de décroissance de la productivité marginale du capital.
En conclusion
La croissance est une condition indispensable mais pas suffisante pour le
développement. Elle contribue à réduire la pauvreté absolue mais ne réduit pas
les fortes inégalités des revenus.
L’appropriation des bénéfices de la croissance dépend de ses origines, de la
distribution des actifs, et des moyens d’accès au pouvoir.
La croissance est indispensable pour le développement car elle exprime
l’augmentation de la production des richesses matérielles qui est la base du
développement.
Mais elle n’est pas le développement puisque le sens de celui-ci dépasse la
dimension quantitative et matérielle pour couvrir des dimensions qualitatives qui
concernent à la fois l’ensemble de la société (transformations profondes des
structures de production, et des institutions..) et l’individu (satisfaction des
besoins fondamentaux, conditions de vie, égalité, liberté..).
Chapitre III. Le renouveau des théories du développement
des années 90 à nos jours
III.1. LE CONTEXTE
Depuis le milieu des années 90, on constate un renouveau des
théories du développement.
Après une période d’immobilisme et de doute, les études empiriques
et les recherches sur le développement connaissent un nouveau
dynamisme.
Ce renouveau se situe sur le plan conceptuel comme sur le plan
méthodologique, et couvre plusieurs dimensions :
- les outils de mesure,
- les concepts de croissance et de développement,
- le développement humain,
- la remise en question de certains postulats néo-classiques dans le
domaine du développement
Le contexte de ce renouveau se caractérise par des nouvelles
donnes de l’environnement international et par l’émergence de
nouvelles préoccupations pour les citoyens et les pouvoirs publics.
Les éléments de ce contexte sont les suivants :
• La mondialisation
• L’échec des politiques d’ajustement structurel (PAS), ou la
décennie perdue du développement
• La problématique environnementale (pollution, épuisement des
ressources, qualité de vie, qualité et sécurité alimentaire)
• Les tensions socio-politiques dans les pays sous développés.
III.2. LA MONDIALISATION
III.2.1. Analyse de la mondialisation
Elle a fait couler beaucoup d’encre ces 15 dernières années. Les
analyses de la mondialisation se divisent en deux catégories :

La première est celle des analyses qui voient dans la mondialisation


un phénomène de fond, nouveau et sans précédent dans l’histoire
de l’humanité, qui bouleverse complètement les manières de vivre
et de penser. L’ampleur des échanges et la rapidité avec laquelle ils
se font grâce aux nouvelles technologies de l’information et des
communications, sont jugées de nature fondamentalement
différente de ce que les êtres humains ont connu de toute l’histoire.
La seconde catégorie est celle des analyses qui ne voient pas dans la
mondialisation un phénomène nouveau. Les échanges des biens
mais aussi des idées et des techniques ont toujours existé. On trouve
tout au long de l’histoire de l’humanité, au gré des colonisations, des
migrations ou autre évènement, des échanges portant sur les biens,
les techniques et les cultures. Cependant, on concède que c’est la
rapidité des échanges qui représente une certaine différence.
Ancien ou nouveau, la mondialisation s’impose comme un état de
fait, subi ou voulu. Ses conséquences, positives et négatives, se font
ressentir dans les pays sous développés comme dans les pays
développés : la mondialisation est aujourd’hui le paradigme de toute
politique économique.
Dans les pays du sud, la mondialisation signifie:
• la mise en concurrence des unités de production locales avec les
unités de production dans les pays développés, via le marché
international, sachant que l’écart de productivité dans certains
secteurs est immense (par exemple dans le secteur agricole).
• le risque de dépendance technologique accrue des pays sous
développés
• la possibilité de se spécialiser par le biais des avantages comparatifs
• la possibilité de valoriser certaines ressources dont le coût est moins
élevé que dans les pays développés. Il s’agit en l’occurrence de la
main d’oeuvre qualifiée et/ou non qualifiée, et dont la disponibilité
et le faible coût attirent vers les pays sous développés de
nombreuses activités économiques utilisant encore une main
d’œuvre importante.
• Le risque d’accroître la division internationale du travail dans le sens
de cantonner les pays sous développés dans les activités à forte
main d’oeuvre, les activités polluantes ou bien les activités à faible
niveau technologique, alors que les pays développés se
spécialiseront dans les activités à haute technologie et à fort taux de
capital.
Le risque, pour chaque pays, de marginalisation des catégories de la
population, celles qui ne répondent pas à la demande du marché
mondial, ou des régions qui ne possèdent pas le potentiel nécessaire
pour faire face à la concurrence mondiale (par exemple les régions
rurales montagneuses).
Quant aux pays développés, la mondialisation pose aussi des problèmes
économiques et sociaux :
• le phénomène de la délocalisation des industries contribue à augmenter le
chômage. Certains voient même un risque de dislocation du tissu industriel
de l’économie.
• La concurrence des produits importés fabriqués dans des pays où les coûts
de production sont plus bas, notamment grâce aux faibles coûts de la main
d’oeuvre.
• L’accentuation des déséquilibres régionaux hérités du processus
d’industrialisation et de modernisation de l’agriculture.
III.2.2. L’impact de la mondialisation sur l’analyse du développement

Trois points de vue s’affrontent :


• la mondialisation est une chance pour le développement
• le concept de développement n’a plus de sens ni d’utilité dans le
contexte de la mondialisation
• la mondialisation actualise le concept de développement.
III.3. L’ECHEC DES PAS
L’échec des PAS ainsi que leurs conséquences désastreuses ont
été démontrées et reconnues, au moins en partie, par les
initiateurs de ces PAS eux-mêmes. On ne reviendra pas sur ces
analyses, mais on rappelle que cet échec a conduit à revoir le
rôle de l’Etat et des institutions publiques, à comprendre les
limites des mécanismes du marché et à réfléchir sur les liens
entre croissance et redistribution.
III.4. L’EMERGENCE DE LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES
RESSOURCES NATURELLES

Il est indéniable que les années 90 ont été la décennie de


l’émergence, à très large échelle, de la question environnementale
dans la conscience des citoyens comme dans la sphère des
politiques nationales et internationales. La question
environnementale couvre des dimensions très diverses :
- pollution,
- rareté des ressources et la surexploitation,
- risques industriels et alimentaires
1. La pollution :
il s’agit d’abord de la pollution de l’air et de l’eau, issue des activités
de production et de consommation engendrant une utilisation
massive de produits polluants voire dangereux pour la santé
humaine. Ensuite, la pollution s’est étendue pour couvrir la
pollution auditive et visuelle.
2. La rareté des ressources et la surexploitation :
La première ressource concernée est l’eau. Inégalement répartie sur la
surface de la terre, de nombreuses régions souffrent de la sécheresse
pour des périodes plus longues et plus fréquentes, d’autres sont
menacées de connaître la même situation. D’autres ressources comme
le pétrole ou la forêt sont surexploitées et leur avenir est incertain. Le
problème de l’énergie ne cesse de se poser avec l’augmentation des
prix du pétrole.
3. Les risques industriels et alimentaires :
Les risques liés aux accidents industriels (de type Tchernobyl)
et les risques alimentaires liés à la consommation des produits
dangereux pour la santé (cas de la vache folle) ont été un sujet
de préoccupation pour les citoyens et les pouvoir publics.
La question environnementale se pose en termes différents dans
les pays développés et dans les pays sous développés.

Dans les premiers, il s’agit d’une demande sur la qualité : qualité de


vie, qualité et sécurité des produits alimentaires etc.,

Dans les pays sous développés la question se pose en terme de


dilemme entre l’exploitation des ressources pour la croissance
économique et la nécessité de préserver ces ressources fragiles ou
rares
C’est la remise en question du modèle de production et de
consommation qui se trouve commun aux deux situations.

On s’interroge de plus en plus sur la possibilité d’étendre le modèle


mis en place dans les pays développés, pour le développement des
pays du sud.

Et pour pousser la réflexion plus loin, on s’interroge sur la fiabilité


de ce modèle à long terme pour les pays développés eux-mêmes :
étant donné l’état des ressources, ce modèle peut-il continuer à
fonctionner indéfiniment? La croissance est-elle sans fin ?
III.3. LES TENSIONS SOCIO-POLITIQUES DANS LES PAYS SOUS DEVELOPPES

Une des données importantes du contexte des deux dernières décennies, est
la montée des tensions socio-politiques dans les pays sous développés, sous
formes diverses et variées.
Directement ou indirectement, ces tensions, qui se traduisent parfois par des
conflits violents, obligent les chercheurs à revoir les modèles théoriques pour
mieux tenir compte de la réalité, car souvent elles expriment les frustrations
issues des échecs des modèles et des politiques de développement d’une part,
et de l’accroissement des inégalités d’autre part.
Chapitre IV. Les nouveaux paradigmes du
développement rural, les années 2000
Pour situer les nouveaux paradigmes du développement rural
dans leur contexte, nous allons évoquer rapidement :
• les caractéristiques des espaces ruraux,
• les déterminants exogènes des processus de transformation de
ces espaces,
• les principaux éléments de renouveau des théories du
développement.
IV. 1. LES CARACTERISTIQUES DES ESPACES RURAUX
• Les espaces ruraux abritent une grande partie des ressources naturelles et
des biens environnementaux, en plus l’activité agricole est en prise directe
avec l’environnement.
• Les espaces ruraux sont d’une grande diversité : à la diversité naturelle,
s’ajoute la diversité socio-économique et historique.
• L’agriculture, quoique importante, n’est plus l’activité dominante dans ces
espaces.
On constate dans les pays du nord une régression de son poids
économique et démographique, et dans les pays du sud, son
incapacité à créer des emplois et absorber le chômage.

Les espaces ruraux dans les pays du sud sont généralement plus
défavorisés que les espaces urbains, en terme d’infrastructures,
d’accès aux services et de pouvoir d’achat. Ils sont aussi éloignés des
centres de pouvoir et de décisions. Ces écarts sont atténués dans les
pays du nord
IV.2. LES DETERMINANTS EXOGENES DES PROCESSUS DE
TRANSFORMATION DES ESPACES RURAUX

Il s’agit de trois principaux déterminants :


• la mondialisation
• le libre échange
• la question environnementale
IV.3. LES ELEMENTS DE RENOUVEAU DES THEORIES DE
DEVELOPPEMENT
Trois grands courants théoriques ont fortement contribué au
renouveau des théories de développement :
- le néo-structuralisme,
- l’économie néo-institutionnelle,
- l’économie des territoires.
On peut dire que les principaux éléments apportés par ces trois
courants sont :
1. le dépassement du « tout Etat ou tout marché », et la mise en
évidence du rôle de l’Etat mais avec des fonctions différentes,
notamment la création d’un environnement favorable à
l’investissement, la complémentarité entre l’investissement
public et l’investissement privé.
Par ailleurs, considérer le capital humain comme facteur de
développement, renvoie aux fonctions de l’Etat dans le domaine
de la formation, de la santé… etc., afin de disposer de ressources
humaines qualifiées et productives.
2. La nécessaire relation entre équité et croissance.
La réduction des inégalités est un facteur de développement
global, dans la mesure où la persistance des fortes inégalités
finit par ralentir la croissance à cause de la faiblesse de la
demande intérieure et des conflits sociaux.
3. Les institutions comme facteur de développement.
Les institutions, y compris les institutions non marchandes et
informelles, augmentent l’efficience économique en diminuant les
coûts de transaction. Ce n’est donc ni par l’action de l’Etat ni par les
seuls mécanismes du marché qu’on améliore les performances d’une
économie mais par l’action collective coordonnée.
4. Les facteurs endogènes de la croissance.
La croissance n’est pas seulement une question d’investissement et
d’ouverture sur le marché extérieur, elle est conditionnée par des
facteurs endogènes comme le capital humain et l’innovation.
5. Les nouveaux facteurs de compétitivité.

Ils se trouvent dans la flexibilité du système de production, sa


capacité d’adaptation, de valorisation des ressources spécifiques,
ainsi que dans la coopération entre l’ensemble des acteurs (privés et
publics) qui favorise l’apprentissage collectif producteur
d’innovation.
IV.4. Les approches du développement rural, local, endogène et
participatif

Les approches du développement rural, qui est un développement


local, endogène et participatif, basé sur la valorisation des
ressources locales, la participation de tous les acteurs et
l’articulation entre les différents secteurs d’activités, s’inspirent des
analyses présentées ci-dessus.
Ces principaux éléments du développement rural (local, endogène,
participatif et multisectoriel) s’appuient sur quatre paradigmes :
• la gouvernance,
• la décentralisation,
• la multifonctionnalité,
• le territoire
IV.4.1. LA GOUVERNANCE
1. LA NOTION DE GOUVERNANCE
On assiste depuis une vingtaine d’années à un foisonnement de
l’utilisation du terme « gouvernance ». La notion de gouvernance
est une notion polysémique, utilisée en économie, en sciences
politiques et en relations internationales.

Elle est un des thèmes majeurs d’organisations aussi différentes que


l’UE et la Banque Mondiale, et se trouve au centre de nombreuses
recherches et politiques dans les pays développés comme dans les
pays sous développés, et semble faire l’unanimité quant à son
intérêt.
La notion de gouvernance est ancienne, certains auteurs trouvent
ses origines au XIII siècle et d’autres au XVIII. D’abord utilisée pour
des questions juridiques, la notion de gouvernance disparaît pour
réapparaître au XX siècle avec un usage moderne essentiellement
dans le domaine de l’entreprise post fordiste travaillant en flux
tendus et réseau de sous-traitance, et le domaine des politiques
publiques dans des pays à système fédéral ou avec une
décentralisation poussée (GAUDIN, 2002).
Sur le plan théorique, on note l’émergence de la notion de
gouvernance en économie dans les années 70 chez les économistes
néo-institutionnalistes (notamment O. Williamson).

Ainsi, la notion de gouvernance s’est nourrie de plusieurs sources et


disciplines, ce qui fait dire à certains chercheurs qu’elle « n’est pas
l’idée d’un homme seul, ni le concept d’une discipline particulière.
C’est une sorte de production collective, plus ou moins coordonnée
et parfois cacophonique
Les termes « gouvernance » et « gouvernement » sont forgés à partir de la
même racine, et se recoupent partiellement, mais ils désignent deux notions
bien distinctes.
Le terme « gouvernement désignerait les institutions officielles de l’Etat et le
pouvoir coercitif légitime dont elles ont le monopole ; ce faisant, il ferait
référence aux processus formels et institutionnels qui, au niveau de l’Etat –
nation, auraient pour but d’assurer le maintien de l’ordre public et de faciliter
l’action collective »,
Alors que la gouvernance renvoie à la manière de gouverner et de partager le
pouvoir : il s’agit non pas d’une approche top-down, mais d’une approche où
les acteurs non-gouvernementaux jouent un rôle croissant dans le processus
de décision
Autrement dit, de plus en plus, le cadre du processus de décision
correspond à « des situations d’interdépendance entre acteurs multiples et
des feed-back ménagés au long des processus de décision » (GAUDIN, op.
cit., p36), et des interactions entre les acteurs publics et privés, entre
administrations et entreprises.

In fine, la gouvernance renvoie à des modes de coordination basés sur le


partenariat et la négociation entre des acteurs appartenant à des sphères
différentes. Autrement dit, de plus en plus, le cadre du processus de
décision correspond à « des situations d’interdépendance entre acteurs
multiples et des feed-back ménagés au long des processus de décision », et
des interactions entre les acteurs publics et privés, entre administrations et
entreprises.
Appliquée à des niveaux différents : au niveau de l’entreprise, au niveau d’un
territoire, au niveau national et international, et quel que soit le domaine
(économie, relations internationales, environnement..) ou le niveau (national,
infra national, ou international…), la notion de gouvernance renvoie à :
• un nouveau partage du pouvoir,
• un processus de prise de décision qui intègre tous les acteurs concernés,
• des modes alternatifs (au marché et à l’hiérarchie) de coordination de l’action
des acteurs pour atteindre des objectifs précis,
• des partenariats et des coopérations entre des groupes d’acteurs (y compris
les acteurs institutionnels) appartenant à des sphères différentes: publique,
privée, marchande, non marchande, étatique, société civile … etc.
La gouvernance est un outil du développement économique où « on
s’accorde aujourd’hui à penser que les actions doivent être
coordonnées à l’échelon local et, dans l’idéal, avec les mesures prises
dans d’autres domaines, pour dégager des synergies, éviter les
conflits et utiliser l’information disponible de manière optimale. »
(OCDE, 2004).
2. GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT RURAL

Le développement rural est un processus soumis à une négociation


permanente entre tous les acteurs concernés publics et privés. La
négociation a comme objectif d’aboutir à une « contractualisation » interne
(entre les acteurs locaux publics et privés) et externe (entre les acteurs
locaux et les acteurs nationaux) portant sur les priorités, les objectifs et les
moyens.
Autrement dit, il n’existe pas de « modèle » de développement à généraliser
ou à transférer, chaque territoire rural doit construire sa propre stratégie de
développement basée sur la valorisation de ses ressources locales
matérielles et immatérielles. Ce processus ne peut avoir lieu que dans le
cadre d’une nouvelle gouvernance, qui permet de mobiliser l’ensemble des
acteurs privés et publics y compris les acteurs institutionnels.
Le premier constat est le suivant : dans les zones rurales, le passage
d’une situation de domination des politiques gouvernementales de
développement à une situation où de nombreux partenaires
collaborent dans la cadre des structures flexibles et plus ou moins
formalisées, a brouillé les rôles traditionnels des structures
gouvernementales et non gouvernementales et a fait émerger des
nouvelles structures formelles et informelles (CONNELLY et al., 2006).
Le second constat concerne le partenariat, à la fois instrument et
objectif de la gouvernance, à construire en permanence entre les
différents acteurs.

Dans les zones rurales, on constate la faiblesse de certains secteurs et


la « non visibilité » de certains groupes d’acteurs, ce qui peut
handicaper la construction de vrais partenariats et par conséquent
handicaper le processus de prise de décision.

En effet, si les approches actuelles de développement rural insistent sur


le rôle central des acteurs, c’est dans le sens de participation et de
représentation de tous les groupes d’acteurs dans ces partenariats pour
échanger, négocier et construire les consensus préalables aux prises de
décision et d’élaboration de stratégies.
Comme l’agriculture a été l’activité dominante dans les zones
rurales, les agriculteurs ont toujours été les principaux acteurs, sinon
les acteurs exclusifs, dans ces zones. Pour des raisons différentes
dans les pays développés et les pays sous développés, les évolutions
économiques et démographiques ont modifié cette situation.
Désormais, les agriculteurs ne sont plus les acteurs dominants ou
exclusifs dans les zones rurales, ils doivent apprendre à négocier et
à gérer en commun avec les autres groupes d’acteurs locaux, et
aussi avec des groupes d’acteurs non ruraux mais utilisateurs de
l’espace rural.
IV.4.2. LA DECENTRALISATION
1. LA NOTION DE DECENTRALISATION

La décentralisation est une tendance générale dans tous les pays, avec plus ou
moins d’avance et de succès. Elle n’est pas une notion tout à fait récente, et a
un contenu juridique et organisationnel lié aux structures de l’Etat et de
l’administration publique.
La décentralisation est évidemment le contraire de la centralisation mais les
deux notions renvoient « à la répartition ou la distribution des pouvoirs et des
compétences entre un organe central ou (national) et des organes non centraux
ou périphériques de la collectivité »

Deux critères sont utilisés dans les théories de la décentralisation : la nature des
affaires à traiter au niveau central et local, et l’autonomie juridique et financière
des structures locales. S’ajoute à ces deux critères, le niveau spatial ou l’échelon
auquel se fait la décentralisation.
Depuis les années 60, des définitions plus élargies de la décentralisation sont
formulées. Dans un document de la FAO la décentralisation est définie
comme étant « le transfert des compétences en matière de planification,
gestion, mobilisation et affectation des ressources depuis le secteur public
central vers :
• les unités de terrain des ministères et organismes publics centraux
• les unités et niveaux subordonnés de l’administration
• les entreprises et organismes publics autonomes
• les instances territoriales ou spécialisées
• les organisations du secteur privé et du secteur associatif » (FAO, 2006).
L’utilisation du terme « gouvernements locaux » signifie qu’il s’agit :
• de transfert des compétences et des pouvoirs sur tous les plans :
législatif, exécutif, fiscal...
• de changements dans le processus de prise décision.
• de mise en place d’un processus de contrôle et d’ajustement des
politiques publiques puisque « la décentralisation est un moyen de
contrôler les mandataires, élus ou fonctionnaires, d’évaluer et de
corriger en permanence les politiques publiques mises en oeuvre ».
2. LA DECENTRALISATION ET LE DEVELOPPEMENT RURAL

Dans les pays du nord, la décentralisation est un instrument pour renforcer


la gouvernance
locale et atteindre une plus grande cohésion sociale. Elle accompagne le
passage d’une politique de développement rural mono sectorielle
(agriculture) basée sur les subventions, à une politique multi sectorielle
basée sur les investissements et l’exploitation des atouts locaux, suite aux
constats suivants :
• les politiques de redistribution et de subvention n’ont pas fait diminuer les
disparités régionales, les régions rurales défavorisées n’ont pas progressé
dans la plupart des cas,
• le poids des subventions accordées aux régions rurales défavorisées pèse
lourdement sur les dépenses publiques.
Dans les pays du sud, les territoires ruraux accumulent les handicaps qui
rendent la décentralisation particulièrement difficile mais aussi nécessaire.
Parmi ces handicaps, on peut mentionner les deux principaux, à savoir la
faiblesse voire l’absence des collectivités et des structures locales, et
l’éloignement des centres de pouvoir et de décision.
Les rapports entre développement et décentralisation sont plus complexes, les
deux processus étant souvent interconnectés, on peut supposer qu’une
dynamique de développement local facilite et accélère l’émergence et le
renforcement des structures locales (DE MILLY, 2003).
En revanche, l’interrogation sur les conséquences d’un processus de
décentralisation pour initier une dynamique locale de développement
demeure entière. Certaines expériences de création des structures locales
dans les pays du sud, ont démontré que ces structures ne remplissent tout
simplement pas leurs fonctions n’ayant pas l’adhésion des acteurs.
La décentralisation, pour atteindre ses objectifs, doit permettre aux
collectivités et structures locales dans les territoires ruraux d’assumer de
nombreuses fonctions :
• gérer l’offre des services publics,
• offrir un cadre pour gérer les conflits entre les acteurs notamment en ce qui
concerne l’usage des ressources naturelles,
• offrir un cadre de négociation entre les acteurs pour élaborer une stratégie
locale de développement et mobiliser les moyens, y compris les moyens
financiers, de mettre en oeuvre cette stratégie.
Ces fonctions sont indispensables pour le développement local, car « les
collectivités territoriales et instances locales peuvent favoriser la dynamique
économique en étant des lieux de concertation et d’arbitrage, mais peuvent
aussi être un frein, par exemple en cherchant à reproduire localement des
modèles centralisés
IV.4.2. LES NOUVELLES FONCTIONS DE L’ESPACE RURAL
La décennie 90 a été celle :
• de la question environnementale dans le sens large du terme, couvrant les
préoccupations relatives à la pollution (air, eau, et sol), au réchauffement
climatique, aux menaces qui pèsent sur la biodiversité et sur les paysages, à
la raréfaction de certaines ressources (eau, ressources énergétiques...)
• du libéralisme, de l’affirmation du marché mondial, et de la mise en place
des processus de négociations commerciales internationales (OMC) visant à
établir les règles de fonctionnement d’un marché mondial selon les
mécanismes de l’offre et de la demande en éliminant toute source de
distorsion des prix.
S’ajoute à cela, l’émergence d’une triple demande sur la qualité : de vie, de
l’environnement et des produits agricoles et alimentaires.
L’agriculture se trouve directement concernée par ces paramètres. Par sa
nature même, l’agriculture est en prise directe sur l’environnement par
l’utilisation des ressources naturelles notamment l’eau et la terre, la
production de paysage, la gestion de la biodiversité, etc.

Etant donné les objectifs qui lui étaient assignés principalement, l’objectif de
sécurité alimentaire, longtemps le secteur agricole a occupé une place
particulière dans les politiques économiques, et a bénéficié de mesures de
protection ainsi que des mesures d’aide et de soutien plus ou moins fortes et
affirmées selon les pays.
1. LE CONCEPT DE MULTIFONCTIONNALITE
Cadre des politiques agricoles
et développement
Politique agricole et développement agricole

• Introduction
Une politique économique peut se définir comme une ligne
d'actions délibérément choisie et suivie par une
institution publique (entreprise privée et famille
également)

Cette ligne d'action est basée sur un plan ou programme


relativement précis qui a été imaginé grâce à un processus
de réflexions et raisons.

Une politique économique publique est faite pour et par les


citoyens selon leur participation à la prise de décision.
• Une politique économique a comme objectif un problème particulier
en agissant pour atteindre des résultats souhaités.

• Les problèmes auxquels réponde une politique économique évoluent


selon l'évolution de la société et des difficultés rencontrées, selon les
valeurs et convictions des citoyens.
Politiques, programmes et projets

Programmes
Les programmes se caractérisent par une durée et des
ressources limitées. Ils nécessitent la participation active
du gouvernement (même si leur mise en œuvre est
confiée contractuellement au secteur privé) et ils se
terminent à l'expiration du financement.
Les programmes sont constitués d'activités gérées
directement (en général par un personnel nombreux),
nécessitant des relations en face à face avec les
agriculteurs, les institutions financières et d'autres agents
économiques privés.
Politiques
Les politiques sont permanentes, au moins jusqu'à leur
remplacement par d'autres. Elles ne nécessitent pas
toujours des dépenses du gouvernement. L'application
d'une loi éliminant les barrières à l'importation, par
exemple, ne nécessite ni dépenses, ni personnel.
Elle est également permanente, sauf en cas de
promulgation ultérieure de nouvelles lois limitant le libre
échange. Même si les politiques ne représentent pas
toujours un coût pour le gouvernement, elles en impliquent
souvent un pour les utilisateurs des services publics, les
producteurs en général, les agents de commercialisation,
les consommateurs et d'autres groupes de l'économie. L'art
de concevoir une politique consiste en partie à trouver
l'équilibre entre son coût et ses bénéfices.
Les politiques agissent souvent indirectement et
définissent les règles du jeu économique par le biais de
lois, de décrets et de réglementations; en principe, une
poignée de spécialistes au sein d'un ministère suffit à
appliquer nombre d'entre elles
Projets

Comme les programmes, les projets sont limités dans le


temps et font appel à un personnel nombreux. En général,
ils comportent une importante composante
investissement.
Ils utilisent le budget d'investissement du gouvernement,
alors que les programmes se servent du budget de
fonctionnement. Cependant, certains programmes
comportant également des dépenses d'investissement, la
distinction entre programmes et projets n'est pas toujours
nette. Ceci est particulièrement vrai pour les programmes
de formation, dont les dépenses de compte courant
servent à créer du capital (humain).
Principes de base de la durabilité d'une stratégie agricole

Cinq principes de base assurent la durabilité à long terme


d'une stratégie agricole:
1.Viabilité économique.
La stratégie doit apporter de véritables avantages
économiques au secteur rural. En dépit de l'importance de
la discipline budgétaire, cela signifie, entre autres, ne pas
se contenter de soumettre le secteur aux restrictions
budgétaires d'un programme d'ajustement structurel. Il
faut se rappeler l'importance du développement agricole
pour la croissance de toute l'économie
2.Viabilité sociale.
La stratégie doit également améliorer le bien-être
économique des groupes à bas revenus et des autres
groupes défavorisés, dont les femmes, sinon, elle perd toute
viabilité sociale.

3. Viabilité budgétaire
Il faut renoncer aux politiques, programmes et projets dont
les sources de financement ne sont pas totalement
identifiées. À une époque où tous les gouvernements
pratiquent de plus en plus l'austérité budgétaire,
l'application de ce principe les pousse à rechercher de
nouvelles sources de revenu budgétaire et des modes de
contribution au financement des politiques, programmes et
projets par leurs bénéficiaires, autrement dit des moyens
d'en récupérer les coûts.
4. Viabilité institutionnelle.
Les institutions créées ou soutenues par la politique
doivent être robustes et capables d'autonomie à
terme. Par exemple, les institutions financières qui
servent uniquement de filières de crédit pour les
agriculteurs et les éleveurs, sans disposer de
capacités propres de dépôt-collecte, risquent d'avoir
une durée de vie limitée. De la même manière, les
services de recherche et de vulgarisation
principalement soutenus par des prêts et des
subventions internationaux ne sont pas durables à
long terme.
5.Viabilité environnementale
Il faut élaborer des politiques encourageant la gestion
durable des forêts et des ressources halieutiques et
permettant de ramener à des niveaux gérables la pollution
de l'eau et la dégradation du sol dues aux activités
agricoles. Dans certains pays, la politique agricole doit
relever le défi de ralentir ou d'arrêter l'extension de la
«frontière agricole», c'est-à-dire des zones où la culture
n'est possible qu'en abattant les arbres.
STRATÉGIES ET POLITIQUES
Stratégies sectorielles
Les réformes de politiques traitent souvent un problème à
la fois. Mais parce que chaque problème a des
répercussions dans plusieurs domaines, leur efficacité est
parfois plus grande si leur conception et leur mise en
œuvre s'inscrivent dans un ensemble intégré - une
stratégie - portant sur l'ensemble du secteur.
Volets de la stratégie
La stratégie comporte deux volets:
1) la vision (physionomie du secteur dans l'avenir) et
2) l'action (marche à suivre pour transformer la vision en
réalité).
Elle part de l'existant et des problèmes auxquels le
secteur est confronté. Elle doit s'enraciner solidement à la
fois dans l'histoire du secteur et dans l'évaluation de son
potentiel
L'élaboration d'une stratégie agricole

L'élaboration d'une stratégie agricole peut être motivée par


une crise économique sectorielle ou d'autres problèmes
catalysant la décision d'apporter des changements radicaux.

Dans certains cas, elle est conçue comme le principal volet


«offre» d'un programme d'ajustement structurel, dans le but
de stimuler la production afin de contrebalancer les effets
sans cela déflationnistes à court terme de l'ajustement
structurel macroéconomique.

Quelles que soient les raisons qui poussent à son élaboration,


la réussite de la stratégie dépend en général de l'adhésion des
principaux acteurs du secteur, les agriculteurs.
Quelques considérations à prendre en compte

- La stratégie doit être réaliste ( plus elle est réaliste, plus elle se
fonde sur de bonnes analyses, et plus elle a de chances
d'atteindre ses objectifs.
- Sa vision de l'avenir doit s'appuyer sur les points forts et les
opportunités du secteur.
- Elle doit également identifier clairement les contraintes à
surmonter pour concrétiser les opportunités.
Une stratégie qui ne propose pas la vision d'un avenir meilleur
et qui n'est pas appuyée par des politiques concrètes visant à
transformer la vision en réalité, ne parviendra pas à motiver la
population rurale à participer à sa mise en œuvre. Dans le même
temps,
CADRE DE LA POLITIQUE AGRICOLE

Types de politiques agricoles


Le contenu d'une politique macroéconomique:
- déficit budgétaire,
- offre monétaire,
instruments requis pour que ces variables atteignent leurs
niveaux cibles, tels que:
- dépenses gouvernementales et recettes de l'État,
- émission d'obligations,
- objectifs monétaires,
- taux d'intérêt,
- montant de la réserve,
- réglementation bancaire
1. POLITIQUES INFLUANT SUR LES INCITATIONS À LA
PRODUCTION
CONTEXTE
• Les enjeux des prix des produits alimentaires
Les prix ont des répercussions sur la prospérité des:
- agriculteurs,
- consommateurs,
- intermédiaires,
- industries agro-alimentaires,
- exportateurs,
- importateurs et,
par le biais d'effets indirects ou multiplicateurs, sur les revenus et les
emplois de nombreux autres secteurs
Dans les pays pauvres les dépenses alimentaires
représentent la moitié du budget domestique pour une
part importante de la population,
Les prix alimentaires ont acquis une importance sociale et
politique .

Au cours de la dernière décennie (2007-2008),


l'augmentation du prix du pain, du maïs, du riz ou de la
viande a provoqué des émeutes dans beaucoup de pays.

Tous les gouvernements dans le monde sont intervenus


d'une manière ou d'une autre sur les prix alimentaires
2. POLITIQUE COMMERCIALE
2.1. Problèmes de base
Instruments de la politique commerciale
La politique commerciale a le pouvoir d'encourager ou de
dissuader la production parce qu’elle a de l’influence sur
les prix , les quantités de produits (concurrents) importés
dans le pays et sur les prix intérieurs perçus pour les
exportations,
2.2. Les politiques protectrice de l'économie
Sont des politiques qui renchérissent les importations sur le
marché intérieur.
Les principaux instruments de la politique commerciale
sont:
- les droits de douane et les contingentements,
- ainsi que divers types de mesures d'incitation à
l'exportation.
- Dans certains cas, on adopte une combinaison de quotas
et de droits de douane («contingents tarifaires») par
laquelle les droits de douane augmentent quand les
importations dépassent une quantité spécifiée.
2.3. POLITIQUE DE TAUX DE CHANGE
1 Rôle du taux de change
Le taux de change d'un pays reflète son offre et sa demande en devises
étrangères.
L'offre provient surtout des exportations et des entrées de capitaux et
la demande de la nécessité d'importer des biens et des services.

Souvent, le taux de change réagit aussi au taux d'inflation national


pour la raison suivante:
une augmentation des prix nationaux supérieure aux augmentations
de prix chez les partenaires commerciaux rend les exportations d'un
pays moins compétitives et ses importations plus attractives.

Par conséquent, elle diminue l'offre future de devises étrangères par


rapport à la demande et tend donc à déprécier le taux de change (il
faudra davantage d'unités de devise nationale par unité de devise
étrangère).
3. POLITIQUE ALIMENTAIRE
3.1. Problèmes et situations alimentaires
La famine, même chronique, ne constitue qu’un aspect
parmi d’autres de la problématique alimentaire

Les pays en développement changent, nous le savons, et


leurs systèmes alimentaires évoluent eux aussi

Cette évolution a forcément des conséquences sur le


secteur alimentaire
- 852 millions de personnes gravement sous-
alimentées dans le monde
- dont 815 millions dans les pays en développement,
- 28 millions dans les pays en transition
- 9 millions dans les pays industrialisés).
- Un enfant de moins de dix ans meurt toutes les 5
secondes des conséquences de la faim et de la
malnutrition
- c’est-à-dire plus de cinq millions par année.
3.2. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE ALIMENTAIRE
Généralement, la politique alimentaire a comme objectifs de:

• encourager le développement d'un secteur agricole


performant, compétitif et respectueux de l'environnement,

• offrir aux consommateurs un large choix de produits


alimentaires à prix raisonnables,

• reconnaître et équilibrer les intérêts des producteurs et des


consommateurs dans toutes les composantes de la politique
3.3. CAUSES DE LA SOUS ALIMENTATION (SA)
Les causes de la SA et de la mortalité due à la faim et à la
malnutrition sont complexes.
- Subsidiairement :la guerre, les catastrophes naturelles.
- principalement dues à des injustices sociales, des
exclusions politiques ou économiques et à des
discriminations.

Le constat suivant s’impose :


d’une part, des centaines de millions de personnes sous-
alimentées sont exclues, d’autre part, leur droit à
l’alimentation est violé.
3.4. DROIT A L'ALIMENTATION
Le droit à l'alimentation est le droit d'avoir un accès
régulier, permanent et libre, à une nourriture en quantité
en et qualité adéquate et suffisante, correspondant aux
traditions culturelles du peuple dont est issu le
consommateur, et qui assure une vie psychique et
physique, individuelle et collective, libre d'angoisse,
satisfaisante et digne.
Le droit à l’alimentation comprend le droit d’être aidé si
l’on ne peut pas s’en sortir seul, mais c’est avant tout «
le droit de pouvoir s’alimenter par ses propres moyens,
dans la dignité. »
La politique alimentaire comprend également:

• la sûreté alimentaire,
• la participation du consommateur dans les
décisions politiques,
• les programmes d'éducation et d'information sur
l'alimentation, la nutrition et la santé
3.5. QUELQUES POLITIQUES ALIMENTAIRES CONNUES
1. Politique de souveraineté alimentaire
2. Politique d'autosuffisance alimentaire
3. Politique de Sécurité alimentaire
3.5.1. LA SECURITE ALIMENTAIRE

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres


humains ont, à tout moment, un accès physique ou
économique à une nourriture suffisante, saine et
nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins
énergétiques et leurs préférences alimentaires pour
mener une vie saine et active.
1. Dimension de la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire passe par quatre dimensions
principales:

a) Disponibilité alimentaire:
La disponibilité physique des aliments porte sur le «
côté de l’offre » de la sécurité alimentaire et est
déterminée par le niveau de production
alimentaire, les niveaux de provisions, et les
importations alimentaires.
b) Stabilité des approvisionnements:
La stabilité des apports alimentaires dans le temps est
une exigence adéquate pour ne pas tomber dans la
rupture des stocks.
la rupture des stocks et l’insécurité alimentaire
peuvent provenir de:
- conditions climatiques défavorables (sécheresses,
inondations),
- instabilité politique (troubles sociaux),
- facteurs économiques (chômage, augmentation du
prix des aliments)
c) L’accès à l'alimentation:
L’accès économique et physique des aliments :
Les inquiétudes par rapport à l’accès insuffisant aux
aliments ont mené à une concentration sérieuse des
politiques sur le revenu, les dépenses, le marché et le
prix des aliments pour atteindre les objectifs de
sécurité alimentaire
d) L’utilisation des aliments:
l’utilisation ou la consommation effective des aliments
porte sur la façon dont le corps optimise les différents
nutriments présents dans les aliments
2. SEC. ALIM. EN LIEN AVEC LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE

La consommation alimentaire et la sécurité


alimentaire sont deux concepts qui vont souvent de
pair, bien que différents l’un de l’autre.

La complexité des liens entre la consommation


alimentaire, la sécurité alimentaire et d'autres
politiques voir le schéma ci-après:
4. POLITIQUES FONCIÈRES

les régimes fonciers agricoles est un thème qui suscite autant de


controverses et de conflits au fil des siècles .

Parce que dans la plupart des pays, la terre est la principale forme de
richesse des régions rurales et parfois de l'économie toute entière
La terre peut également conférer un statut social et une
influence politique.

De ce fait, les politiques foncières influent fortement sur:


- le niveau de revenu des ménages
- la répartition de la fortune,
- et même sur les structures sociales et politiques.
4.1. IMPORTANCE DU RÉGIME FONCIER
- la terre est le facteur le plus important de la production
agricole.
- Sans une définition claire des droits d'accès à la terre, ou
régime foncier, la production est plus difficile à mener et
l'exploitant hésite à investir à long terme dans les
améliorations de productivité.

- Le régime foncier est l'un des piliers de l'organisation des


économies et des sociétés rurales
- contribue à la définition des relations économiques et
contractuelles, des formes de coopération et des
relations sociales
4.2. OBJECTIFS DES POLITIQUES FONCIÈRES:
- efficacité économique
- équité et lutte contre la pauvreté (améliorer l’accès des
femmes à la terre)
- durabilité environnementale et institutionnelle
Les droits de propriété privés,
Sont détenus par des individus ou des familles, peuvent
concerner des animaux, des ressources en eau ou des
parcelles à fort potentiel des parcours.

La propriété privée assure la maîtrise totale des


ressources, y compris le droit de vendre ou de prêter.
4.3. NATURE DES DROITS FONCIERS
4.3.1 Types de droits fonciers

On a 6 types de base.
1. Terres en libre accès.
Dans ce type de régime foncier, personne ne possède la
terre ou les ressources et tout le monde peut y accéder.
C'est le cas des terres couvertes de forêts ou de
pâturages. Les ressources maritimes sont en général de
ce type
2) Terres communales.
Il s'agit de terres appartenant collectivement à la
communauté dans le cadre de régimes fonciers
coutumiers.

Les terres sont ouvertes à tous les membres de la


communauté, mais celle-ci impose des restrictions sur
leur utilisation et leur accès.
3) Terres collectives.

Les terres sont utilisées pour la production collective par un


groupe de facentrales milles exploitantes et définies par décision
des autorités dans le cadre d'une réforme agraire.

Leur utilisation n'est pas contrôlée par les autorités traditionnelles


mais par des structures de gestion nouvellement créées.

Elles peuvent comporter des parcelles individuelles et des


parcelles exploitées collectivement.

Dans la plupart des cas, les membres d'une exploitation collective


ne peuvent pas décider de la forme de possession et
d'exploitation de la terre car ces décisions sont prises au niveau
central.
4) Droits individuels dans le cadre d'un régime foncier
associatif.
Ces droits portent sur des parcelles individuelles dans le
cadre de régimes fonciers coutumiers et collectivistes.
Dans l'ancienne URSS, les exploitations collectives
comportaient en général des «parcelles familiales» de 1 à
5 hectares chacune, sur lesquelles les familles avaient le
droit de pratiquer les cultures vivrières de leur choix.
5) Droits fonciers privés.
Ces droits recouvrent la propriété (avec des degrés variables
de restrictions) et d'autres droits d'usufruit dans un
contexte commercial du type fermage, location à bail et
métayage.

Ils peuvent également être subordonnés, temporairement


et partiellement, à des décisions collectives par le biais
d'une coopération volontaire à certaines tâches
d'exploitation ou à l'acquisition de services.

La propriété s'accompagne du droit de disposer des terres


conformément aux souhaits du propriétaire: par vente,
location à bail, fermage, héritage, et de les grever
éventuellement de créances, telles qu'une hypothèque.
6) Terres étatiques.
Les droits de propriété sont attribués à un organisme du secteur public,
local ou national
4.4. EXPÉRIENCES DE RÉFORME AGRAIRE
À l'origine, la réforme agraire était une idée
économique libérale, qui reposait sur la vente
volontaire de terres aux agriculteurs pauvres. Ce n'est
qu'au siècle dernier qu'elle s'est transformée en un
concept basé sur la coercition par le pouvoir de l'État.
5. POLITIQUES DE GESTION DE L'EAU EN AGRICULTURE
5.1. INTRODUCTION
Tout comme l'eau est à l'origine de la vie, l'irrigation est à l'origine de
la civilisation.
Le contrôle des crues a également joué un rôle essentiel pour
l'agriculture dans de nombreux endroits.

Le drainage joue un rôle important partout où l'on pratique


l'irrigation.

Même en l'absence d'irrigation, il est essentiel où, pour pouvoir


cultiver, il faut éliminer des champs les fortes quantités d'eau
stagnante laissées par les précipitations.

En bref, dans la plupart des régions du monde, le contrôle de l'eau


constitue un aspect majeur de la technologie agricole et un
déterminant fondamental des perspectives d'expansion du secteur.
5.2. L'eau une ressource qui tend à s'épuiser
Les stratégies d'irrigation du passé avaient souvent
tendance à traiter l'eau comme une ressource inépuisable
et mettaient l'accent sur la construction et le financement
de nouveaux réseaux pour desservir les agriculteurs.

Aujourd'hui où la demande en eau de tous les secteurs ne


cesse d'augmenter, l'eau est une ressource rare qui se
raréfie de plus en plus,
les anciennes stratégies d'irrigation ne sont plus viables
dans de nombreuses régions.

Les ressources annuelles en eau renouvelable d'un


nombre croissant de pays tombent en dessous du seuil
critique de 1 000 m3 par habitant, ce qui fait peser une
grave menace sur les perspectives de développement.
5.3. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE D'IRRIGATION

L'irrigation a trois objectifs prédominants: durabilité,


équité et efficacité, mais certains aspects importants de
leur interprétation diffèrent pour ce secteur.
1) La durabilité doit être vue sur les plans institutionnel,
environnemental et de santé publique
2) En rapport avec l’équité, le projet d'irrigation doit concerner tout le
monde particulièrement les pauvres et les femmes
3) L’efficaite:
Le projet d'irrigation est efficace dans la lutte contre la pauvreté, assure
la sécurité alimentaire...
5.4. PRINCIPAUX PROBLÈMES DE POLITIQUE DANS LE SECTEUR
DE L'IRRIGATION

• Instruments de gestion de la demande en eau


• Tarification de l'eau d'irrigation:
6. POLITIQUES DE FINANCEMENT AGRICOLE ET RURAL

6.1. ROLE DU FINANCEMENT DANS LE DEVELOPPEMENT


AGRICOLE
Les petits agriculteurs ont souvent plus difficilement
accès au système bancaire rural et aux facilités de crédit
agricole institutionnelles.
L'absence d'un cadre de politique financière rurale et
agricole adéquat est largement responsable de cette
situation
6.2. OBJECTIFS D'UNE POLITIQUE DU FINANCEMENT
RURAL
6.2.1. Objectifs de la politique: comparaison entre
production et revenu
Son objectif est d'augmenter la production agricole,
pas nécessairement le revenu agricole, et moins
encore le revenu rural. Bien que le crédit dirigé ait
pu remplir en partie cet objectif d'augmentation de
la production de certaines cultures, en général, ses
rendements privé et social ont été faibles. Son
efficacité globale en termes de promotion du
développement agricole a été dégradée
6.2.2. Objectifs de la lutte contre la pauvreté et des
initiatives en direction des femmes
Une caractéristique majeure des institutions novatrices
de financement rural est qu'elles traitent principalement
avec une clientèle à faibles revenus. Par conséquent, la
taille moyenne des prêts est faible
Ces institutions financières rurales, ainsi qu'une
multitude d'autres, touchent aujourd'hui de nombreux
emprunteurs, des femmes pour la plupart, que leur
faible niveau de revenus aurait exclus de l'accès à un
financement institutionnalisé
6.2.3. Objectifs des institutions financières rurales
les institutions financières performantes peuvent
servir les deux objectifs de la politique nationale:
1) générer davantage de revenu rural
2) faire reculer la pauvreté.
Pour ce faire, elles ne doivent pas perdre de vue leurs
propres objectifs notamment le fait de devenir
durables, sinon elles n'apporteront aux populations
rurales que des avantages transitoires, et leurs
difficultés risqueront d'entraver l'émergence
éventuelle d'autres institutions financières rurales.
La durabilité peut se définir de deux manières:
- cesser de dépendre de dons ou subventions,
- atteindre la rentabilité.
Ces deux critères sont importants et indispensables à la pérennité.
6.2.4 Contributions de la microfinance

L'objectif de ces institutions de microfinancement est


d'encourager le travail indépendant des pauvres sans
emplois et des femmes afin de faire reculer la pauvreté.

Un succès durable contre la pauvreté nécessite des actions


et des politiques qui contribuent à améliorer le capital
productif et humain des pauvres
1.Garantie
La sécurité de la position du prêteur peut être
recherchée par la prise de garanties matérielles, ou
par d'autres moyens.
Dans ce second cas, il faut disposer d'une
connaissance plus approfondie de l'emprunteur, ou
avoir les moyens de lui imposer des pénalités de
retard.
Quelques formes de garantie
• Le succès du crédit non garanti a tenu également, pour une
large part, au développement de garanties sociales. Les
institutions de microfinancement ont mis en place une
sorte de garantie sociale en encourageant la création de
groupes d'emprunteurs dont les membres se garantissent
mutuellement.
• faire valoir ses droits ou établir publiquement son droit
de priorité. C'est pourquoi il est important à la fois
d'attribuer des titres fonciers aux terres agricoles et de
mettre en place un système efficace de registres fonciers.
• le recours à l'antichrèse. Il s'agit d'une autre méthode,
encore rarement exploitée, permettant d'utiliser des
terres pour garantir des prêts. Avec ce type de
nantissement, l'emprunteur convient de céder le contrôle
de ses terres, en cas de défaillance, jusqu'à ce que le prêt
soit remboursé par les récoltes qu'il en obtient, ou
jusqu'au terme d'une période donnée
• Les récoltes en stock constituent une autre forme de
garantie. De toute évidence, cet instrument ne s'applique
qu'aux cultures non périssables, et avant tout aux
céréales, mais aussi au coton et au café
2. Réglementation des taux d'intérêts
Pour ou contre le taux d'intérêt élevé
Suite à beaucoup de situations, risques de ne pas
rembourser, manque de garantie notamment
Une stratégie plus efficace consiste à élaborer un
cadre réglementaire propice au crédit, et non
l'inverse, afin que les taux d'intérêts déclinent sous
le coup du jeu de l'offre et de la demande
3. Remarques structurelles relatives aux institutions
financières rurales

Structures institutionnelles locales


La plupart des intermédiaires financiers ruraux
informels, et en particulier ceux qui bénéficient du
soutien d'ONG
4. Coopératives de crédit
L'un des avantages des coopératives de crédit est leur
facilité de création, car elles n'ont pas à se conformer
aux obligations de capital minimum ou autres
réglementations qui s'appliquent aux banques
(l'inconvénient de cette situation est qu'elles ne sont
pas assujetties à la réglementation prudentielle,
contrairement aux banques)..
Elles présentent également l'avantage d'un très faible coût de gestion;
parfois elles comptent sur le bénévolat de leurs membres. Du fait de
l'implication plus importante de leurs membres, les coopératives de
crédit tendent à être plus «conviviales» que de nombreuses banques
et le coût de leurs services est en général faible
Banques rurales
L'expérience internationale de la microfinance fait
ressortir le besoin de hisser ces institutions de crédit
à des niveaux supérieurs d'autosuffisance - qu'elles
deviennent des banques. Mais en attendant, la
plupart d'entre elles ne peuvent agir qu'à une échelle
limitée avec un portefeuille de petits clients (en
termes financiers).
Les besoins en crédit de nombreuses exploitations, même de taille
moyenne et petite, dépassent en général les plafonds ou les capacités
de crédit de la plupart des institutions de microfinancement.
À cet égard, des millions d'exploitations agricoles se trouvent dans la
même situation qu'un nombre croissant de microentreprises d'autres
secteurs, à savoir qu'elles ont atteint une taille trop importante pour
devenir clientes de ces institutions, mais insuffisante pour emprunter
aux banques commerciales
5. Institutions faîtières
• Une autre option consiste à mettre en place un
réseau de petites institutions financières rurales,
reliées entre elles par un fonds centralisé appelé
«institution faîtière» ou institution de second degré.
Individuellement, ces petites institutions membres,
dont le portefeuille est exposé à un risque covariant
plus élevé, pourraient en principe être à même de le
diluer collectivement.
6. Lignes de réescompte et financement obligataire
Les institutions de second degré qui se consacrent
exclusivement au prêt de fonds des gouvernements et
des donateurs à des intermédiaires financiers de détail
s'appellent des lignes de réescompte.
Bien qu'elles soient passées de mode depuis quelques
années, on y a toujours recours lorsque la faiblesse des
systèmes financiers gène considérablement le
développement de certains secteurs ou de certaines
régions du pays.
7. POLITIQUES DE TECHNOLOGIE AGRICOLE
7.1. Rôle de la recherche et de la vulgarisation

L'agriculture dispose de deux moyens pour augmenter sa


production: étendre les superficies cultivées et améliorer
le rendement des cultures.

Si l'on entend par développement agricole augmentation


du revenu des activités d'exploitation pour les familles
rurales, il faut y ajouter un troisième moyen: passer à des
cultures à plus forte valeur. Il n'existe pas d'autres
possibilités
7.2. Capacité et efficacité de la recherche
On peut distinguer quatre types de recherche, à savoir:
• La recherche fondamentale, qui engendre de nouvelles
connaissances scientifiques permettant une meilleure
compréhension des phénomènes, mais sans application
commerciale immédiate.

• La recherche stratégique, qui apporte les connaissances et


les techniques permettant de résoudre des problèmes
spécifiques avec possibilité d'une application plus large.

• La recherche appliquée, qui développe de nouvelles


technologies et des inventions tangibles en adaptant les
résultats des recherches fondamentale et stratégique afin de
résoudre des problèmes concrets particuliers.
7.3. Raison d'être de services publics de vulgarisation
Quatre fonctions principales de la vulgarisation agricole:
• diagnostic de la situation socio-économique et agro-
écologique des agriculteurs, de leurs opportunités et
de leurs contraintes;
• transmission des messages grâce à la formation et aux
médias, ainsi que par contact direct entre l'agent de
vulgarisation et l'agriculteur ou indirect par l'entremise
d'intermédiaires, tels que les «agriculteurs contacts» ou
les organisations de bénévoles. Par message, on entend
les conseils, les activités de prise de conscience,
l'acquisition de compétences et l'éducation;
retour d'information vers les chercheurs, en ce qui
concerne la réaction des agriculteurs aux nouvelles
technologies, afin d'affiner les objectifs de recherche
futurs; et développement des relations entre chercheurs,
planificateurs gouvernementaux, ONG, organisations
d'agriculteurs, banques et secteur commercial privé. Dans
les régions isolées, des agents de vulgarisation se chargent
directement de plusieurs fonctions de fourniture d'intrants
• Techniques agraires et de production, comme le
calendrier des semailles et des moissons, l'utilisation des
intrants, l'élevage et la santé du bétail, la protection des
cultures ou la conception des bâtiments agricoles.
• Gestion de l'exploitation, comme la tenue d'une
comptabilité, la gestion financière et organisationnelle,
les problèmes juridiques.
• Informations relatives à la commercialisation et à la
transformation, comme les prix, les options du marché,
les procédures de stockage, les techniques d'emballage,
le transport et les normes internationales de qualité et
de pureté.
• Développement communautaire, comme l'organisation
d'associations paysanne
7.4. Le VIH/SIDA, un défi pour la vulgarisation agricole
• Au début de l'épidémie de VIH/SIDA, on pensait
généralement que la vulgarisation n'était pas concernée
et que le problème devait être abordé par d'autres
institutions du pays. Cette attitude, cependant, ne peut
persister devant la gravité du problème et le désastre
qu'il inflige aux sociétés rurales
L'épidémie a accru la pauvreté et l'insécurité alimentaire au
sein des familles qu'elle touche en Afrique sub-saharienne,
en faisant disparaître leurs membres qui gagnaient un
revenu. Les personnels qualifiés de toutes catégories n'ont
pas été épargnés par l'épidémie. La principale conséquence
de cette calamité, dans nombre de pays affectés, est une
marche à rebours des progrès économiques et sociaux
acquis au cours des quelques décennies précédentes,
7.5. Quelques axes stratégiques d'orientation d'une
politique en matière de la recherche et de la VA
a) par rapport à la recherche agricole
• Identification et mise en œuvre des objectifs de la
recherche
• Gestion et structures institutionnelles de la recherche
agricole
• Financement de la recherche agricole
• Recherche agricole et lutte contre la pauvreté
• Questions de genres et recherche agricole
b) par rapport à la vulgarisation agricole
• Centrer davantage les services de vulgarisation sur le
client
• Questions de genres et vulgarisation agricole
• Relever le défi du VIH/SIDA
Le Programme Détaillé de Développement
de l’Agriculture Africaine (PDDAA)

Le PDDAA a été approuvé par les chefs d’états et


gouvernements africains en tant que cadre de la
restauration de la croissance agricole, de la sécurité
alimentaire et du développement rural en Afrique.
L’objectif principal du PDDAA est un développement mené
par l’agriculture et qui élimine la faim, réduit la pauvreté et
l’insécurité alimentaire, menant ainsi la voie vers l’expansion
des exportations. Le PDDAA vise les accomplissements
suivants avant l’an 2015 :
• Amélioration de la productivité de l’agriculture pour
atteindre un taux de croissance annuelle de 6 pour cent,
en se concentrant particulièrement sur les petits
fermiers et surtout sur les femmes exploitantes ;

• Avoir créé des marchés agricoles dynamiques au sein


des pays et entre les régions ;
• Avoir intégré les fermiers dans l’économie de marché et
avoir amélioré l’accès aux marchés pour devenir
exportateurs nets de produits agricoles;

•Avoir accompli une plus juste distribution des richesses ;


• Avoir acquis le rôle d’acteur stratégique dans la science
de l’agriculture et dans le développement des
technologies ;

• Pratiquer de solides méthodes de production et avoir


obtenu une culture de la gestion durable de la base des
ressources naturelles.
Le PDDAA insiste sur quatre éléments essentiels pour
améliorer l’agriculture africaine ; les voici :
1. Agrandir la zone des terres sous gestion durable
bénéficiant de systèmes de contrôle de l’eau efficaces ;
2. Améliorer l’infrastructure rurale et les capacités
commerciales associées pour l’accès aux marchés;
3. Accroître la production alimentaire, réduire la faim et
améliorer les systèmes de réaction face aux crises
alimentaires d’urgence ;
4. Améliorer la recherche agricole, la dissémination et
l’adoption des technologies.
Les Objectifs du développement du durable
(ODD)
1. L’éradication de la pauvreté
2. La lutte contre la faim
3. La santé et le bien-être des populations et des
travailleurs
4. L’accès à une éducation de qualité
5. L’égalité entre les sexes
6. L’accès à l’eau salubre et l’assainissement
7. L’accès à une énergie propre et d’un coût abordable
8. Le travail décent et la croissance économique
9. La promotion de l’innovation et des infrastructures
durables
10. La réduction des inégalités
11. La création de villes et de communautés durables
12. La production et la consommation responsable
13. La lutte contre le changement climatique
14. La protection de la faune et de la flore aquatiques
15. La protection de la faune et de la flore terrestres
16. La paix, la justice et des institutions efficaces
17. Le renforcement des partenariats pour les objectifs
mondiaux
Quelques politiques ayant trait au
développement agricole en RDC

Référence:
- Muteba D. et NKULU J, (2019). Crises alimentaires et mesures
d’atténuation en RDC. (pages 53 à 55)

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