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© Laurent Garcin MPSI Lycée Jean-Baptiste Corot

E NSEMBLES ET APPLICATIONS

1 Applications : définitions ensemblistes

Définition 1.1 Application

Soient E et F deux ensembles. On appelle application de E dans F un objet mathématique f qui à tout élément
E −→ F
x de E associe un élément f(x) de F. Une telle application est notée f : .
x 7−→ f(x)
E et F s’appellent respectivement ensemble de départ et ensemble d’arrivée de f.

Exemple 1.1

C −→ R
f: est une application de C dans R.
z 7−→ |z|
R −→ C
f: est une application de R dans C.
x 7−→ eix

Remarque. Une application n’a pas toujours comme ensembles d’arrivée et de départ des ensembles de réels
ou même de nombres. On pourrait par exemple considérer E l’ensemble des élèves de la classe, F l’ensemble des
entiers naturels et f l’application de E dans F qui à un élève associe son âge.

Définition 1.2 Image et antécédent

Soit f une application de E dans F.


I Soit x ∈ E. f(x) s’appelle l’image de x par f.
I Soit y ∈ F. S’il existe x tel que y = f(x), x est appelé un antécédent de y par f.

Remarque. Un élément de E admet toujours une unique image par f.


Un élément de F peut admettre zéro, un ou plusieurs antécédents par f.

Exemple 1.2

R −→ R
Soit f : .
x 7−→ x2
I 2 admet pour image 4 par f.
I −1 n’admet aucun antécédent par f.
I 0 admet 0 comme unique antécédent par f.
I 4 admet 2 et −2 comme antécédents par f.

 Attention ! Il ne faut surtout pas confondre f et f(x).


f est une application tandis que f(x) est un élément.
Par exemple, on parlera de l’application (ou de la fonction) sin mais jamais de l’application (ou de la fonction)
sin x.
De même, on peut parler de l’application (ou de la fonction) x 7→ x2 cos(x3 ) mais pas de l’application (ou de la
fonction) x2 cos(x3 ).
Si vous faites la confusion entre ces deux écritures, c’est que vous n’avez sans doute rien compris à ce qu’est une
application (ou une fonction).

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Définition 1.3 Graphe

Soit f : E → F une application. On appelle graphe de f l’ensemble



(x, f(x)), x ∈ E = {(x, y) ∈ E × F, y = f(x)

C’est une partie de E × F.

Remarque. Γ est le graphe d’une application de E dans F si et seulement si Γ est une partie de E × F et si

∀x ∈ E, ∃!y ∈ F, (x, y) ∈ Γ

Définition 1.4 Image d’une application

Soit f : E → F une application. On appelle image de f l’ensemble noté Im f des éléments de F qui ont un
antécédent par f dans E. Plus formellement
 
Im f = y ∈ F | ∃x ∈ E, y = f(x) = f(x), x ∈ E

−→ F
E
Remarque. Si on vous demande de montrer qu’une application f : est bien définie, il s’agit de
7−→ f(x)
x
R∗+ −→ R+
montrer que pour tout x ∈ E, f(x) ∈ F, autrement dit que Im f ⊂ F. Par exemple, l’application
x 7−→ ln x
R∗+ −→ R
est mal définie tandis que est bien définie.
x 7−→ ln x

Différence entre application et fonction


Bien que le programme officiel stipule de ne pas faire de différence entre applications et fonctions, il existe
néanmoins une nuance. Une application est toujours définie sur son ensemble de départ, ce qui n’est pas le
R −→ R √
cas d’une fonction. Par exemple, est une fonction mais pas une application. En revanche,
x 7−→ x
R+ −→ R √ est bien une application.
x 7−→ x
Si f : E → F est une fonction, on appelle ensemble de définition de f l’ensemble des x ∈ E tels que f(x) est
défini. On le note généralement Df . Par exemple, si f est la fonction racine carrée, l’ensemble de définition de
f est R+ .

Représentation graphique
Si f est une application (resp. une fonction) dont l’ensemble de départ (resp. l’ensemble de définition) E est
une partie de R (typiquement un intervalle) et dont l’ensemble d’arrivée est R (ou une partie de R), on peut
représenter graphiquement le graphe de f. Si on munit le plan d’un repére (orthonormé), l’ensemble des points
de coordonnées (x, f(x)) où x décrit E est une « courbe » du plan.

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Exemple 1.3

La courbe ci-contre n’est pas un graphe d’application ou de fonc-


tion. En effet, l’argument x est associé à plusieurs valeurs, ce qui
contredit la contrainte imposée sur un graphe (un élément de l’es-
pace de départ n’a qu’une image dans l’espace d’arrivée).

Notation 1.1 Ensemble des applications

L’ensemble des applications d’un ensemble E dans un ensemble F se note FE .

Notion de famille
Soient E et I deux ensembles. Une application de I dans E est aussi appelée une famille d’éléments de E
indexée sur I. En particulier, l’ensemble des familles d’éléments de E indexées sur I se note EI .
Les notions de famille et d’application sont deux visions du même objet. Une application est la manière de
passer d’un ensemble à un autre tandis qu’une famille est une « collection d’objets ».

Exemple 1.4

Une suite de réels est au choix une famille d’éléments de R indexée sur N ou une application de N dans R.
L’ensemble des suites réelles se note donc RN .

Remarque. Un n-uplet d’un produit cartésien En peut être vu comme une famille d’éléments de E indexée
sur un ensemble à n éléments.

Définition 1.5 Egalité d’applications

Deux applications f et g sont égales si elles ont même ensembles de départ E et d’arrivée F et même graphe Γ .
L’égalité des graphes est équivalente à la condition suivante :

∀x ∈ E, f(x) = g(x)

 Attention ! En toute rigueur, les applications


R → R
x 7→ x2
,
R+ → R
x 7→ x2
et
R
x
→ R+
7 → x2
sont trois
applications différentes puisque leur ensemble de départ ou d’arrivée diffère.
La première et la dernière ont pourtant le même graphe.

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Fonction indicatrice


 E −→ {0,
 1}
On considère un ensemble E. Pour A ∈ P(E), on définit l’application 1A : 1 si x ∈ A appelée

 x 7−→
0 si x ∈
/A
fonction indicatrice de A.
Une fonction indicatrice caractérise complètement une partie de E dans le sens où si A, B ∈ P(E),

1A = 1B ⇐⇒ A = B
On peut également prouver les relations suivantes :
I 12A = 1A
I 1Ā = 1 − 1A
I 1A∩B = 1A 1B
I 1A∪B = 1A + 1B − 1A 1B
On peut alors prouver des égalités d’ensembles uniquement par le calcul.

Exemple 1.5

Soient A, B, C ∈ P(E).

1A∩(B∪C) = 1A 1B∪C 1(A∩B)∪(A∩C) = 1A∩B + 1A∩C − 1A∩B 1A∩C


= 1A (1B + 1C − 1B 1C ) = 1A 1B + 1A 1C − 1A 1B 1A 1C
= 1A 1B + 1A 1C − 1A 1B 1C = 1A 1B + 1A 1C − 1A 1B 1C

Ainsi 1A∩(B∪C) = 1(A∩B)∪(A∩C) et donc A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).

2 Composition

Définition 2.1 Composée d’applications

E → G
Soient f : E → F et g : F → G deux applications. L’application f : est appelée la composée
x 7 → g(f(x))
de f suivie de g et se note g ◦ f.

 Attention ! Dans la notation g◦f, g précède f mais on effectue d’abord f puis g. Cette convention de notation
est due au fait que (g ◦ f)(x) = g(f(x)).
Quand on a deux applications f : E → F et g : F → G, on peut définir g ◦ f mais pas forcément f ◦ g. En effet,
l’ensemble d’arrivée de la première application doit être égal à (ou au moins inclus dans) l’ensemble de départ
de la deuxième application.

 Attention ! Si f : E → F et g : F → G sont des applications et x un élément de E, les notations g ◦ f, f(x),


(g ◦ f)(x) et g(f(x)) on un sens.
Par contre, les notations g(f) et f ◦ x n’ont AUCUN SENS.
Pour alléger l’écriture, on note souvent g ◦ f(x) mais il faut bien comprendre que cette notation désigne (g ◦ f)(x)
et non g ◦ (f(x)) (aucun sens).

Remarque. Si f et g sont deux applications de E dans E, en général f ◦ g 6= g ◦ f.


Si f ◦ g = g ◦ f, on dit que f et g commutent.

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Exemple 2.1

R −→ R R −→ R
Les applications et ne commutent pas.
x 7−→ sin x x 7−→ x2
C −→ C C −→ C
Les applications et commutent.
z 7−→ iz z 7−→ z5

Proposition 2.1 Associativité de la composition

Soient f : E → F, g : F → G et h : G → H trois applications. Alors

h ◦ (g ◦ f) = (h ◦ g) ◦ f

On peut donc noter h ◦ g ◦ f sans parenthèses.

Définition 2.2 Application identique

E −→ E
Soit E un ensemble. L’application est appelée application identique ou plus simplement
x 7−→ x
identité de E. Elle se note IdE .

Proposition 2.2 Elément neutre

Soient f : E → F une application. Alors


IdF ◦f = f ◦ IdE = f

3 Image directe, image réciproque


3.1 Image directe

Définition 3.1 Image directe

Soient f : E → F une application et A une partie de E. On appelle image (directe) de A par f, notée f(A),
l’ensemble des éléments de F qui sont images d’élément de A (i.e. qui ont un antécédent dans A). Autrement
dit,
f(A) = {y ∈ F|∃x ∈ A, y = f(x)} = {f(x), x ∈ A}

f(A)
Si f est une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles,
on peut déterminer l’image d’une partie à partir du graphe
de f. Pour cela, on place la partie A sur l’axe des abscisses
et on projette sur l’axe des ordonnées la partie de la courbe
située à la verticale de A.
A

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 Attention ! L’image par une fonction f d’un intervalle [a, b] n’est pas en général l’intervalle [f(a), f(b)].
L’image d’un intervalle ouvert (resp. fermé) n’est pas forcément un intervalle ouvert (resp. fermé).

Exemple 3.1

I L’image par la fonction exp de R+ est l’intervalle [1, +∞[.


i π πh
I L’image par la fonction sin de l’intervalle − , est l’intervalle ] − 1, 1[.
2 2
I L’image par la fonction sin de l’intervalle ]0, 2π[ est l’intervalle [−1, 1].

Exercice 3.1

C \ {1} −→ C
Soit f : . Déterminer f(iR) et f(U).
z 7−→ z+1
z−1

3.2 Image réciproque

Définition 3.2 Image réciproque

Soient f : E → F une application et B une partie de F. On appelle image réciproque de B par f, notée f−1 (B),
l’ensemble des éléments de E qui sont antécédents d’éléments de B (i.e. qui ont une image dans B). Autrement
dit,
f−1 (B) = {x ∈ E|f(x) ∈ B}

B
Si f est une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles,
on peut déterminer l’image réciproque d’une partie à partir
du graphe de f. Pour cela, on place la partie B sur l’axe des
ordonnées et on projette sur l’axe des abscisses la partie de
la courbe située à l’horizontale de B.
f−1 (B) f−1 (B)

Exemple 3.2

I L’image réciproque de l’intervalle [1, 2[ par exp est l’intervalle [0, ln 2[.
I L’image réciproque de [4; +∞[ par la fonction carrée est ] − ∞, −2] ∪ [2; +∞[.
I L’image réciproque de {0} par la fonction sin est πZ (l’ensembles des multiples entiers de π).

Exercice 3.2

C \ {1} −→ C −1
Soit f : z+1 . Déterminer f (iR) et f−1 (U).
z 7−→ z−1

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3.3 Inclusion, union et intersection

Proposition 3.1

Soient f : E → F une application, A et B deux parties de E, C et D deux parties de F.


I Si A ⊂ B, alors f(A) ⊂ f(B).
I Si C ⊂ D, alors f−1 (C) ⊂ f−1 (D).

Proposition 3.2

Soient f : E → F une application, A et B deux parties de E, C et D deux parties de F.

f(A ∩ B) ⊂ f(A) ∩ f(B) f(A ∪ B) = f(A) ∪ f(B)


−1 −1 −1 −1
f (C ∩ D) = f (C) ∩ f (D) f (C ∪ D) = f−1 (C) ∪ f−1 (D)

 Attention ! L’inclusion f(A ∩ B) ⊂ f(A) ∩ f(B) peut être stricte. Prenons par exemple pour f la fonction
carrée.
f([−2, 0]) ∩ f([0, 2]) = [0, 4] mais f([−2, 0] ∩ [0, 2]) = f({0}) = {0}

4 Restriction et prolongement

Définition 4.1 Restriction, prolongement, corestriction

I Soient f : E → F est une application et A une partie de E. On appelle restriction de f à A l’application


A −→ E
f|A : .
x 7−→ f(x)
I Soient f : E → F une application et A un ensemble contenant E. On appelle prolongement de f à A
toute application g : A → F telle que g|A = f.
I Soient f : E → F une application et B une partie de F telle que Im f ⊂ B. On appelle corestriction de
E −→ B
f à B l’application f|B : .
x 7−→ f(x)
I Soient f : E → F une application, A une partie de E et B une partie de F telles que f(A) ⊂ B. On peut
|B A −→ B
alors définir f|A : .
x 7−→ f(x)

Remarque. La restriction d’une application à une partie est unique mais on a en général plusieurs prolonge-
ments possibles d’une application à un même ensemble.

Exemple 4.1

1
si x 6= 0
x
L’application de R dans R défine par f(x) = est un prolongement à R de l’application
0 sinon
R∗ → R
. On lui a ajouté la valeur 0 en 0. On aurait pu ajouter toute autre valeur réelle en 0 et
x 7→ x1
on aurait obtenu un autre prolongement.

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5 Injectivité, surjectivité et bijectivité


5.1 Injectivité

Définition 5.1 Injectivité

On dit qu’une application f : E → F est injective ou que c’est une injection si l’une des propositions
équivalentes suivantes est vraie :
I ∀x, x 0 ∈ E, f(x) = f(x 0 ) ⇒ x = x 0 ;
I ∀x, x 0 ∈ E, x 6= x 0 ⇒ f(x) 6= f(x 0 ) ;
I tout élément de F possède au plus un antécédent par f.

Exemple 5.1

R −→ R
L’application f : est injective puisque si (x1 , x2 ) ∈ R2 vérifie ex1 = ex2 , alors x1 = x2 .
x 7−→ ex
C −→ C
L’application f : n’est pas injective puisque e0 = e2iπ .
z 7−→ ez

Remarque. La restriction d’une application injective est injective.

L’injectivité ou la non-injectivité peut se voir à l’aide de patates. Une application est injective si tout élément
de F reçoit au plus une flèche.

F F

E E

C’est une injection Ce n’est pas une injection


L’injectivité ou la non-injectivité peut également se voir à l’aide d’un graphe. Une application est injective si
toute droite horizontale coupe le graphe en au plus un point, ce qui signifie que toute valeur y est prise au plus une
fois.

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C’est une injection Ce n’est pas une injection


Aucun y n’a plusieurs antécédents Certains y ont plusieurs antécédents

Méthode Prouver l’injectivité en pratique


On se sert la plupart du temps de la première caractérisation de l’injectivité. Pour prouver qu’une application
f : E → F est injective, on commence donc la démonstration par « Soient x, x 0 ∈ E tels que f(x) = f(x 0 ) » et on
montre que x = x 0 .

Exercice 5.1

 C \ {i} −→ C
Montrer que l’application f : z+i est injective.
 z 7−→
z−i

Proposition 5.1 Injectivité et stricte monotonie

Soit A une partie de R et f : A → R. Si f est strictement monotone sur A, alors f est injective.

Exemple 5.2

exp : R → R est injective sur R.


R −→ R
L’application n’est pas injective mais sa restriction à R+ l’est.
x 7−→ x2
L’application sin : R → R n’est pas injective mais sa restriction à − π2 , π2 l’est.
 

Proposition 5.2 Injectivité et composition

Soient f : E → F et g : F → G deux applications.


I Si f et g sont injectives alors g ◦ f est injective.
I Si g ◦ f est injective alors f est injective.

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5.2 Surjectivité

Définition 5.2 Surjectivité

On dit qu’une application f : E → F est surjective ou que c’est une surjection si l’une des propositions
équivalentes suivantes est vraie :
I ∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f(x) ;
I Im f = F ;
I tout élément de F possède au moins un antécédent par f.

La surjectivité ou la non-surjectivité peut se voir à l’aide de patates. Une application est surjective si tout
élément de F reçoit au moins une flèche.

E F E F

C’est une surjection Ce n’est pas une surjection


La surjectivité ou la non-surjectivité peut également se voir à l’aide d’un graphe. Une application est surjective
si toute droite horizontale coupe le graphe en au moins un point, ce qui signifie que toute valeur y est prise au
moins une fois.

C’est une surjection Ce n’est pas une surjection


Tout y a un antécédent Certains y n’ont pas d’antécédent

Exemple 5.3

R −→ R
L’application n’est pas surjective mais sa corestriction à R+ l’est.
x 7−→ x2

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Méthode Prouver la surjectivité en pratique


On se sert la plupart du temps de la première caractérisation de la surjectivité. Pour prouver qu’une application
f : E → F est surjective, on commence donc la démonstration par « Soit y ∈ F » et on cherche x tel que y = f(x).

Exercice 5.2

C −→ C∗
Montrer que l’application est surjective.
z 7−→ ez

Méthode Cas des fonctions de R dans R


Pour montrer la surjectivité d’une application d’une partie de R dans une partie de R, on peut utiliser le
théorème des valeurs intermédiaires qui donne l’existence d’un antécédent.

Exemple 5.4

cos : R → R n’est pas une surjection mais le théorème des valeurs intermédiaires permet de prouver que sa
corestriction à [−1, 1] l’est.

Proposition 5.3 Surjectivité et composition

Soient f : E → F et g : F → G deux applications.


I Si f et g sont surjectives alors g ◦ f est surjective.
I Si g ◦ f est surjective alors g est surjective.

5.3 Bijectivité

Définition 5.3 Bijectivité

On dit qu’une application f : E → F est bijective ou que c’est une bijection si l’une des propositions
équivalentes suivantes est vraie.
I ∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f(x).
I f est injective et surjective.
I tout élément de F possède un unique antécédent par f.

Exemple 5.5

Pour tout ensemble E, IdE est une bijection.

Exemple 5.6

R −→ R
Soient a ∈ R∗ et b ∈ R. L’application une bijection.
x 7−→ ax + b

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Méthode Montrer qu’une application est bijective


Pour montrer que f : E → F est bijective, on se donne y ∈ F et on montre que l’équation y = f(x) d’inconnue
x ∈ E admet une unique solution.

Exercice 5.3

 C \ {i} −→ C \ {1}
Montrer que l’application f : z+i est une bijection.
 z 7−→
z−i

Bijection induite
Soient f : E → F une application, A ∈ P(E) et B ∈ P(F) tels que f(A) ⊂ B. On dit que f induit une bijection
|B
de A sur B si f|A est bijective.

Exemple 5.7

Si f : E → F est injective, f induit une bijection de E sur Im f.

Méthode Monter qu’une application induit une bijection


Pour montrer qu’une application f : E → F induit une bijection de A sur B, on peut au choix :
I montrer que f est injective et que f(A) = B ;
I montrer que tout élément de B admet un unique antécédent par f dans A (résolution d’une équation).

Exemple 5.8

Montrer que z 7→ z+1


z−1 induit une bijection de iR sur U.

Théorème 5.1 Théorème de la bijection monotone

Soit I un intervalle de R et f une fonction continue et strictement monotone sur l’intervalle I. Alors f
réalise une bijection de I sur l’intervalle J = f(I).
De plus, si I = [a, b], on a
â si f est croissante, f(I) = [f(a), f(b)] ;
â si f est décroissante, f(I) = [f(b), f(a)].
On a des résultats analogues si I est un intervalle ouvert ou semi ouvert (a et b pouvant être égaux respec-
tivement à −∞ et +∞) avec éventuellement des limites. Par exemple, si f est une application continue et
strictement croissante sur I =]a, b], f réalise une bijection de I sur f(I) =] lim
+
f, f(b)].
a

Exemple 5.9

cos : R → R induit une bijection de [0, π] sur [−1, 1].


sin induit une bijection de − π2 , π2 sur [−1, 1].

exp induit une bijection de R sur R∗+ .

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Définition 5.4 Bijection réciproque

Soit f : E → F une bijection. On appelle bijection réciproque de f l’application f−1 : F → E qui à tout
élément de F associe son unique antécédent par f.

Exemple 5.10

Id−1
E = IdE .

 Attention ! On a rencontré la notation f−1 dans deux contextes différents, à savoir les applications réciproques
et les images réciproques. Si f n’est pas bijective, f−1 n’a pas de sens en tant qu’application mais f−1 (B) est
pourtant bien défini. Si f est bijective, f−1 a un sens en tant qu’application. Dans ce cas, f−1 (B) peut à la fois
désigner l’image réciproque de B par F et l’image directe de B par f−1 . Heureusement, les choses étant bien
faites, ces deux interprétations de la même notation correspondent au même ensemble !

Proposition 5.4

Soit f : E → F une bijection. Alors f−1 est une bijection de F sur E et vérifie :
I f−1 ◦ f = IdE ,
I f ◦ f−1 = IdF ,
−1
I f−1 = f.

Interprétation en termes de graphes


Γf−1

Γf

Supposons que E = F = R. Alors les graphes des applications f et f−1


sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la première bissectrice.

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Exemple 5.11

y = ex

y = x2

y = ln(x) √
y= x

La fonction exp induit une bijection de R sur R∗+ de La fonction carrée induit une bijection de R+ sur R+
réciproque la fonction ln. de réciproque la fonction racine carrée.

Théorème 5.2 Dérivabilité de la bijection réciproque

Soit f : I → J une application bijective de I sur J où I et J sont deux intervalles. Si f est dérivable sur I et si f 0
0 1
ne s’annule pas sur I, alors f−1 est dérivable sur J et f−1 = 0 −1 .
f ◦f

Remarque. On retrouve facilement l’expression de (f−1 ) 0 en dérivant l’identité f ◦ f−1 = Id (on dérive le
membre de gauche comme une composée).

Interprétation géométrique

La pente de la tangente au point (a, f(a)) de la courbe représenta-


tive de f est l’inverse de la pente de la tangente au point (f(a), a)
de la courbe représentative de f−1 .
Si la première pente est nulle, la seconde est infinie : autrement
dit, f−1 n’est pas dérivable en f(a).

Théorème 5.3

Soit f : E → F une application. Alors f est bijective si et seulement si il existe une application g : E → F
telle que g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdG . Dans ce cas, g = f−1 .

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© Laurent Garcin MPSI Lycée Jean-Baptiste Corot

Exercice 5.4

Déterminer une bijection de N sur Z.

Remarque. Une application f : E → E telle que f ◦ f = IdE est appelée une involution de E. Elle est bijective
et f−1 = f.

Exemple 5.12

P(E) −→ P(E) C −→ C R∗ −→ R∗
Les applications , , sont des involutions donc des bi-
X 7−→ X z 7−→ z x 7−→ x1
jections.

Méthode Montrer qu’une application est bijective


I Si on a idée de ce que va valoir f−1 , on donne un nom à cette application de F dans E, disons g et on
montre que
g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF
On prouve que f est bijective de E sur F et même que f−1 = g.
I Si on n’a pas idée de ce que va valoir f−1 mais que f est donnée explicitement par une formule, on écrit
« y = f(x) » et on essaie d’exprimer x en fonction de y. On aboutit alors à une expression du type
x = g(y). Si on a procédé par EQUIVALENCE, on a le droit de dire que f est bijective de réciproque
g.
I Dans tous les autres cas, on démontre en deux temps que f est injective et surjective.

Proposition 5.5 Bijectivité et composition

Soient f : E → F et g : F → G deux applications. Si f et g sont bijectives, alors g ◦ f est bijective et


(g ◦ f)−1 = f−1 ◦ g−1 .

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