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Intégrales à paramètres

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Chapitre 4

Intégrales à paramètres

Dans tout ce chapitre, K désigne R ou C.


Il s’agit dans ce chapitre de mettre en place les outils permettant d’étudier les fonctions définies
par des intégrales.
Il y a en effet en analyse de nombreuses occasions de définir une fonction par une intégrale,
qu’on appelle aussi intégrale à paramètre (le paramètre étant la variable dont dépend la fonction
considérée).
Par exemple, on peut considérer la fonction Γ d’Euller : elle est définie (on verra ça à la fin
Z +∞
du chapitre) pour tout x > 0, par Γ(x) = tx−1 e−t dt.
0

4.1 Continuité des intégrales à paramètres


Théorème 1
(Continuité des intégrales à paramètres) Soient A ⊂ R, I un intervalle de R et f une fonction
définie sur I × A à valeurs dans K. On suppose que :
i) ∀x ∈ A, la fonction f (., x) : t 7→ f (t, x) est continue par morceaux sur I,
ii) ∀t ∈ I, la fonction f (t, .) : x 7→ f (t, x) est continue sur A,
iii) (hypothèse de domination) il existe une fonction φ : I → R+ , continue par morceaux
et intégrable sur I telle que

∀x ∈ A, |f (t, x)| ≤ φ(t), ∀t ∈ I.


Z
Alors la fonction F : x 7→ f (t, x) dt est bien définie et continue sur A.
I

Démonstration. Soit x ∈ A. La fonction f (., x) est continue par morceaux sur I d’après i) et
d’après iii), son module est majoré sur I par la fonction φ continue par morceaux et intégrable
sur I.

1
2 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES
Z Z
Par suite, f (., x) est intégrable sur I (i.e. 0 ≤ |f (t, x)|dt < +∞) et donc f (t, x)dt ∈ K.
I I
On a donc montré que pour tout x ∈ A, F (x) ∈ K. D’où F est bien définie sur A.

Montrons que F est continue sur A.


Soit a ∈ A. Montrons que F est continue en a. Pour cela, on va utiliser le critère séquentiel
de la continuité.
Soit donc (xn )n une suite d’éléments de A qui converge vers a. Montrons que la suite
(F (xn ))n∈N converge vers F (a).
Notons pour tout n ∈ N, fn la fonction f (., xn ) définie sur I par fn (t) = f (t, xn ) pour tout
t ∈ I. On a :
a. ∀n ∈ N, fn est continue par morceaux d’après i),
b. La suite de fonctions (fn )n converge simplement sur I vers la fonction f (., a) d’après
ii) avec f (., a) continue par morceaux d’après i).
En effet, pour tout t ∈ I, la fonction f (t, .) : x 7→ f (t, x) est continue sur A d’après ii).
Comme lim xn = a, on déduit que lim fn (t) = lim f (t, xn ) = f (t, a).
n n n
+
c. D’après iii), il existe φ : I → R , continue par morceaux et intégrable sur I tel que

∀n ∈ N, |fn (t)| ≤ φ(t), ∀t ∈ I i.e. ∀n ∈ N, |fn | ≤ φ sur I.

Par
Z suite, d’après
 le théorème de convergence
Z dominée du Chapitre 1, la suite (F (xn ))n =
fn (t))dt converge et a pour limite f (a, t)dt = F (a).
I n I
On a donc montré que pour tout suite (xn )n d’éléments de A qui converge vers a, la suite
(F (xn ))n∈N converge vers F (a). Par suite F est continue en a, pour tout a ∈ I et donc F
est continue sur I.

Exercice 1
Z +∞
2
Pour x ∈ R, on pose F (x) = sin(xt)e−t dt. Montrer que F est bien définie et continue
0
sur R.

Correction de l’exercice 1 :
+ −t2
Pour (t, x) ∈ R × R, posons f (t, x) = sin(xt)e de sorte que pour tout x ∈ R, F (x) =
Z +∞
f (t, x)dt.
0
On a :
i) ∀x ∈ R, la fonction f (., x) : t 7→ f (t, x) est continue (par morceaux) sur R+ car les
fonctions sinus et exponentielle sont continues sur R,
ii) ∀t ≥ 0, la fonction f (t, .) : x 7→ f (t, x) est continue sur R car la fonction sinus l’est
sur R,
4.1. CONTINUITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 3

iii) ∀x ∈ R, on a
2 2
|f (t, x)| = | sin(xt)|e−t ≤ e−t = φ(t), ∀t ≥ 0,
avec la fonction φ est continue (par morceaux) et intégrable sur R+ .
En effet, φ est continue sur R+ car exponentielle est continue sur R et t 7→ −t2 l’est
aussi.
Montrons que φ est intégrable sur R+ .
En effet, φ est continue sur R+ donc intégrable sur tout segment [0, b] ⊂ [0, +∞[ et au
1 1
voisinage de +∞, φ(t) = o( 2 ) par croissance comparée. Comme t 7→ 2 est inégrable
+∞ t t
au voisinage de +∞ (intégrale de Riemman avec α = 2 > 1), on déduit que φ est
intégrable au voisinage de +∞ et par suite sur [0, +∞[.
Par suite, d’après le Théorème 1 de continuité des intégrales à paramètres, la fonction F est
bien définie et continue sur R.

Exercice 2
Z π√
Pour x ≥ 1, on pose F (x) = x + cos t dt. Montrer que F est bien définie et continue
0
sur [1, +∞[.

Correction de l’exercice 2 : √
Pour (t, Zx) ∈ [0, π] × [1, +∞[, posons f (t, x) = x + cos t de sorte que pour tout x ∈ R,
π
F (x) = f (t, x)dt.
0
On a
i) ∀x ≥ 1, la fonction f (., x) : t 7→√f (t, x) est continue (par morceaux) sur [0, π] car
cosinus est continue sur R et u 7→ u est continue sur R+ ,

ii) ∀t ∈ [0, π], la fonction f (t, .) : x 7→ f (x, t) est continue sur [1, +∞[ car u 7→ u est
continue sur R+ et x ≥ 1 (x + cos t ≥ 0 pour tout t ∈ [0, π]) ,
iii) Soit b > 1. On a ∀x ∈ [1, b],
√ √
|f (t, x)| = x + cos t ≤ b + cos t = φb (t), ∀t ∈ [0, π].

De plus, la√fonction φb est continue sur le segment [0, π] (car cosinus est continue sur
R et u 7→ u est continue sur R+ ) et donc intégrable sur le segment [0, π].

Par suite, d’après le Théorème 1 de continuité des intégrales à paramètres, [ la fonction F est
bien définie et continue sur [1, b], ∀b > 1 et donc définie et continue sur [1, b] = [1, +∞[.
b>1
4 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

4.1.1 Utilisation du Théorème de convergence dominée


Z Z
Le Théorème 1 dit que quand a ∈ A, lim f (t, x)dt = lim f (t, x)dt.
x→a I I x→a
On peut généraliser ce résultat quand a est adhérent au domaine A, a réel ou infini, grâce
encore une fois au Théorème de convergence dominée.

Voici un exemple :

Exercice 3
Z +∞
2 2
1. Montrer que F : x 7→ e−x t dt est bien définie et continue sur R.
0
2. Déterminer lim F (x) et lim F (x).
x→+∞ x→−∞

Démonstration. 1. Soit
f : R+ × R → R
−x2 t2
(t, x) 7→ e
On a
i) Pout tout x ∈ R, f (., x) : t 7→ f (t, x) est continue (par morceaux) sur R+ car
exponentielle et u 7→ u2 sont continues sur R,
ii) De même, pour tout t ≥ 0, f (t, .) : x 7→ f (t, x) est continue sur R.
iii) Soient a, b ∈ R tel que a < b.
On a pour tout x ∈ [a, b],
2 t2
|f (t, x)| ≤ e−c = φc (t), ∀t ≥ 0
2
où c = min(|a|, |b|) (on a utilisé le fait que y 7→ e−yt est décroissante sur R et
que |x| ≥ c.)
La fonction φc est continue (par morceaux) sur R+ et est intégrable sur R+ .
En effet, φc est continue sur R+ , car exponentielle l’est, et est donc intégrable sur
tout segment [0, d] ⊂ [0, +∞[.
1
Au voisinage de +∞, on a 0 ≤ φc (t) = o( 2 ) par croissance comparée. Comme
+∞ t
1
t 7→ 2 est inégrable au voisinage de +∞ (intégrale de Riemman avec α = 2 > 1),
t
on déduit que φc est intégrable au voisinage de +∞ et par suite sur [0, +∞[.

Par suite d’après le Théorème 1, F est bien


[ définie et continue sur tout segment [a, b]
de R et donc bien définie et continue sur [a, b] = R.
a<b
4.1. CONTINUITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 5

2. Soit (xn )n une suite d’éléments de R qui tend vers +∞. Comme lim xn = +∞, on peut
n
supposer xn ≥ 1, ∀n ≥ 0.
2 2
Considérons pour tout n ∈ N, fn := f (., xn ) : R+ → R définie par fn (t) = e−xn t pour
tout t ≥ 0.
On a
i) Pour tout n ∈ N, fn = f (., xn ) est continue (par morceaux) sur R+ d’après 1. i)
(ou redire car car exponentielle et u 7→ u2 sont continues sur R),
ii) Convergence simple de (fn )n sur R+ .
Soit t0 ≥ 0.
a. Si t0 = 0, pour tout n ∈ N, fn (0) = 1 et donc lim fn (0) = 1.
n
b. Si t0 > 0, comme lim xn = +∞, lim fn (t0 ) = 0.
n n

Par suite, la suite de fonctions (fn )n converge simplement sur R+ vers h : R+ → R


définie par h(0) = 1 et h(t) = 0 pour tout t > 0.
La fonction h est continue par morceaux sur R+ (continue partout sauf en 0),
2 2 2
iii) ∀n ∈ N , on a |fn (t)| = e−xn t ≤ e−t = φ(t) pour tout t ∈ R+ et donc

∀n, |fn | ≤ φ sur R+

avec la fonction φ continue (par morceaux) sur R+ et est intégrable sur R+ (même
preuve que celle pour φc dans 1.).
Par suite, d’après le Théorème de convergence dominée, (les fn et h sont intégrables
sur R+ et) on a
Z +∞ Z +∞
lim F (xn ) = lim fn (t)dt = h(t)dt = 0.
n→+∞ n→+∞ 0 0

Conclusion : On a donc montré que lim F (xn ) = 0 pour tout suite réelle (xn )n tel
n→+∞
que lim xn = +∞.
n
Par suite lim F (x) = 0.
x→+∞
On montre pareil que lim F (x) = 0 (en supposant cette fois xn ≤ −1 pour tout n).
x→−∞
6 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

4.2 Dérivabilité des intégrales à paramètres


Théorème 2
(Dérivabilité d’une intégrale à paramètre)
Soient I et J deux intervalles de R. Soit f : (t, x) 7→ f (t, x) une fonction définie sur I × J
à valeurs dans K. On suppose que
i) ∀x ∈ J, la fonction f (., x) est continue par morceaux et intégrable sur I,
∂f
ii) ∀t ∈ I, f (t, .) est dérivable sur J i.e. ∀t ∈ I, (t, x) existe pour tout x ∈ J
∂x
(respectivement ∀t ∈ I, la fonction f (t, .) est C 1 sur J i.e. ∀t ∈ I, la fonction
∂f ∂f
(t, .) : x 7→ (t, x) est bien définie et continue sur J),
∂x ∂x
∂f ∂f
iii) ∀x ∈ J, la fonction (., x) : t 7→ (t, x) est continue par morceaux sur I,
∂x ∂x
iv) il existe une fonction ψ : I → R+ , continue par morceaux et intégrable sur I telle que

∂f
∀x ∈ J, (t, x) ≤ ψ(t), ∀t ∈ I.
∂x
Z
Alors la fonction F : x 7→ f (t, x)dt est bien définie et dérivable (respectivement de classe
I
1
C ) sur J et on a

Z
∂f
∀x ∈ J, F (x) = (t, x) dt.
I ∂x

Démonstration. D’après i), puisque ∀x ∈ J, la fonction f (., x) : t 7→ f (t, x) est continue par
morceaux et intégrable sur I, la fonction F est bien définie sur J.
Soit a ∈ J. Montrons que F est dérivable en a.
Posons ∀(t, x) ∈ I × J

 f (t, x) − f (t, a)

si x ̸= a,


ga (t, x) = x−a
 ∂f

 (t, a) si x = a
∂x

F (x) − F (a) Z
Notons que pour x ̸= a, = ga (t, x)dt. On va appliquer le Théorème 1 de
x−a I
continuité des intégrales à paramètres à ga .
a) ∀x ∈ J (y compris pour x = a), la fonction ga (., x) : t 7→ ga (t, x) est continue par
morceaux sur I d’après i) et iii).
b) ∀t ∈ I, la fonction ga (t, .) : x 7→ ga (t, x) est continue sur J d’après ii) (y compris
pour x = a). En effet, pour x ̸= a c’est dû au fait que f (t, .) est continue sur J (car
4.2. DÉRIVABILITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 7

1 ∂f
dérivable) et u 7→ continue sur R∗ . Et pour x = a, on a par définition de (t, a),
u ∂x
f (t, x) − f (t, a) ∂f
pour tout x ̸= a, ga (t, x) = → (t, a) = ga (t, a).
x−a x→a ∂x

c) ∀x ∈ J, on a, d’après l’inégalité des accroissements finis et iv),



 f (t, x) − f (t, a)

 si x ̸= a, ∂f
x−a

∀t ∈ I, |ga (t, x))| =  ≤ sup (t, u) ≤ ψ(t).
∂f u∈J ∂x
| (t, a)| si x = a


∂x
Par suite,
Z d’après le Théorème 1 de continuité des intégrales à paramètres, la fonction Ga :
x 7→ ga (t, x)dt est bien définie et continue sur J et donc en particulier continue en a. On
J
F (x) − F (a)
en déduit que le taux admet une limite finie quand x tend vers a égale à Ga (a)
x−a
et donc que F est dérivable en a avec

F (x) − F (a) Z
∂f
F ′ (a) = x→a
lim lim Ga (x) = Ga (a) =
= x→a (t, a) dt.
x−a I ∂x

Ainsi, F est dérivable en a, ∀a ∈ J, donc sur J et sa dérivée s’obtient par la dérivation sous
le signe intégrale.
∂f
Enfin, si on suppose en plus dans ii) que ∀t ∈ I, x 7→ (t, x) est continue sur J ( i.e.
∂x
la fonction f (t, .) est C 1 sur J), on a d’après le Théorème 1 de continuité des intégrales
∂f
à paramètres appliqué cette fois-ci à la fonction (à vérifier les hypothèses), la fonction
∂x
Z
∂f
F ′ : x 7→ (t, x)dt est continue sur J et donc F est de classe C 1 sur J.
I ∂x
8 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

Par récurrence, on en déduit du Théorème 2, le Corollaire suivant pour les dérivées d’ordre
supérieur.

Corollaire 1
(Intégrale à paramètre de classe C p )
Soient I et J deux intervalles de R. Soit f : (t, x) 7→ f (t, x) une fonction définie sur I × J
à valeurs dans K et p ∈ N∗ . On suppose que
i) ∀x ∈ J, la fonction f (., x) est continue par morceaux et intégrable sur I,
∂kf
ii) ∀t ∈ I, la fonction f (t, .) est C p sur J i.e. ∀k = 1, ..., p, la fonction (t, .) : x 7→
∂xk
∂kf
(t, x) est bien définie et continue sur J,
∂xk
∂kf ∂kf
iii) ∀k = 1, ..., p, ∀x ∈ J, la fonction k (., x) : t 7→ (t, x) est continue par morceaux
∂x ∂xk
sur I,
iv) ∀k = 1, ..., p, il existe une fonction ψk : I → R+ , continue par morceaux et intégrable
sur I telle que
∂kf
∀x ∈ J, (t, x) ≤ ψk (t), ∀t ∈ I.
∂xk
Z
Alors la fonction F : x 7→ f (t, x)dt est définie et de classe C p sur J et on a
I

(k)
Z
∂kf
∀k = 1, ..., p, ∀x ∈ J, F (x) = (t, x) dt.
I ∂xk

Et le Corollaire suivant :
4.2. DÉRIVABILITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 9

Corollaire 2
(Intégrale à paramètre de classe C ∞ )
Soient I et J deux intervalles de R. Soit f : (t, x) 7→ f (t, x) une fonction définie sur I × J
à valeurs dans K. On suppose que
i) ∀x ∈ J, la fonction f (., x) est continue par morceaux et intégrable sur I,
∂kf
ii) pour tout t ∈ I, la fonction f (t, .) est C ∞ sur J i.e. ∀k ∈ N∗ , (t, .) : x 7→
∂xk
∂kf
(t, x) est bien définie et continue sur J,
∂xk
∗ ∂kf ∂kf
iii) ∀k ∈ N , ∀x ∈ J, la fonction (., x) : t 7→ (t, x) est continue par morceaux
∂xk ∂xk
sur I,
iv) ∀k ∈ N∗ , il existe une fonction ψk : I → R+ , continue par morceaux et intégrable sur
I telle que
∂kf
∀x ∈ J, (t, x) ≤ ψk (t), ∀t ∈ I.
∂xk
Z
Alors la fonction F : x 7→ f (t, x)dt est définie et de classe C ∞ sur J et on a
I

∗ (k)
Z
∂kf
∀k ∈ N , ∀x ∈ J, F (x) = (t, x)dt.
I ∂xk

Exercice 4
Z +∞
Pour x ∈ R, on pose Γ(x) = tx−1 e−t dt.
0
1. Quel est le domaine de définition de Γ ?
2. Montrer que Γ est continue sur ]0, +∞[.
3. Montrer que Γ est C ∞ sur ]0, +∞[, et calculer Γ(k) pour tout k ∈ N∗ .
4. Montrer que Γ est strictement convexe.
5. Montrer que Γ est log-convexe.
6. a) Montrer que pour tout x > 0, Γ(x + 1) = xΓ(x).
b) En déduire Γ(n + 1) pour tout n ∈ N et un équivalent de Γ en 0.
c) En déduire lim+ Γ(x).
x→0
Z +∞ √
−u2 π 1
7. On rappelle que e du = (Intégrale de Gauss). Calculer Γ( ).
0 2 2
8. Etudier les variations de Γ et donner l’allure de son graphe.
10 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

Correction de l’exercice 4 :
1. Considérons pour tout x ∈ R,
fx : ]0, +∞[ → R
t 7→ tx−1 e−t .

On a pour tout x ∈ R, fx ≥ 0 et continue sur ]0, +∞[ (car exponentielle est continue
sur R et pour tout α ∈ R, l’application t 7→ tα est continue sur ]0, +∞[).
Donc Γ(x) est bien définie lorsque fx ≥ 0 est intégrable sur ]0, +∞[.
Comme pour tout x ∈ R, fx est continue sur ]0, +∞[, elle est donc intégrable sur tout
segment [a, b] ⊂]0, +∞[, reste le problème au voisinage de 0 et de +∞.
1
Au voisinage de 0, 0 ≤ fx (t) ∼ tx−1 = 1−x (car lim e−t = 1) donc fx est intégrable
t→0 t t→0
au voisinage de 0 ssi 1−x < 1 (on s’est ramené à une intégrale de Riemann au voisinage
de 0) i.e ssi x > 0.
Au voisinage de +∞,
1
0 ≤ fx (t) = o( 2 ) (4.1)
t→+∞ t
tx+1
car lim t2 fx (t) = lim = 0 par croissance comparée.
t→+∞ t→+∞ et
1
Comme t 7→ 2 est intégrable au voisinage de +∞, intégrale de Riemann convergente
t
au voisinage de +∞ car α = 2 > 1, on déduit de (4.1) que fx est intégrable au voisinage
de +∞.

Par suite, fx est intégrable sur ]0, +∞[ ssi x > 0 et donc le domaine de définition de Γ
est ]0, +∞[.

2. Soit
f : ]0, +∞[×]0, +∞[ → R
(t, x) 7→ tx−1 e−t
On a :
i) ∀x > 0, la fonction f (., x) = fx : t 7→ tx−1 e−t est continue sur ]0, +∞[ (voir 1.),
ii) ∀t > 0, la fonction f (t, .) : x 7→ tx−1 e−t est continue sur ]0, +∞[ car exponentielle
est continue sur R (tx−1 = e(x−1) ln t ),
iii) Soit 0 < a < b < +∞.
On a ∀x ∈ [a, b],

ta−1 e−t si 0 < t < 1
∀t > 0, |f (t, x)| = |tx−1 e−t | = tx−1 e−t ≤ g(t) =  b−1 −t
t e si t ≥ 1

car y 7→ ty est décroissante sur R si 0 < t < 1 et est croissante sur R si t ≥ 1.


4.2. DÉRIVABILITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 11

On a g est continue sur ]0, +∞[ (même en 1) et intégrable sur ]0, +∞[. En effet,
comme g est continue sur ]0, +∞[, elle est donc intégrable sur tout segment [c, d] ⊂
]0, +∞[, reste le problème au voisinage de 0 et de +∞.
1
Au voisinage de 0, 0 ≤ g(t) ∼ ta−1 = 1−a , on se ramène donc à une intégrale
t→0 t
de Riemann convergente au voisinage de 0 car 1 − a < 1 (comme a > 0) et donc
g est intégrable au voisinage de 0.
Au voisinage de +∞,
1
0 ≤ g(t) = o( 2 ) (4.2)
+∞ t
tb+1
car lim t2 g(t) = lim = 0.
t→+∞ t→+∞ et
1
Comme t 7→ 2 est intégrable au voisinage de +∞, intégrale de Riemann conver-
t
gente au voisinage de +∞ car α = 2 > 1, on déduit de (4.2) que g est intégrable
au voisinage de +∞.

D’où g est intégrable sur ]0, +∞[.

Par suite, d’après le Théorème 1, Γ est bien définie et continue sur tout segment [a, b]
avec 0 < a < b <[+∞ et donc bien définie (on le savait déjà d’après 1.) et continue
sur ]0, +∞[= [a, b].
0<a<b<+∞
3. Montrons que Γ est de classe C ∞ . On a
i) ∀x > 0, la fonction f (., x) = fx est continue et intégrable sur ]0, +∞[ d’après 1.
ou 2.(i) et iii)),
ii) ∀t > 0, la fonction f (t, .) : x 7→ tx−1 e−t = e(x−1) ln t e−t est C ∞ sur ]0, +∞[ et on
∂kf
a ∀k ∈ N∗ , ∀x > 0, (t, x) = (ln t)k tx−1 e−t .
∂xk
∗ ∂kf ∂kf
iii) ∀k ∈ N , ∀x > 0, la fonction k
(., x) : t 7→ k
(t, x) = (ln t)k tx−1 e−t est
∂x ∂x
continue sur ]0, +∞[ car ln, t 7→ e−t et ∀α ∈ R, t 7→ tα sont continues sur
]0, +∞[ et ∀k ∈ N, u 7→ uk est continue sur R.
iv) Soient 0 < a < b < +∞ et soit k ∈ N∗ .
On a ∀x ∈]a, b[,

∂kf | ln t|k ta−1 e−t


(
si 0 < t < 1
∀t > 0, (t, x) = | ln t|k tx−1 e−t ≤ gk (t) =
∂xk | ln t|k tb−1 e−t si t ≥ 1

même justification que dans 2..


On a gk est continue sur ]0, +∞[ (même en 1) et intégrable sur ]0, +∞[ .
En effet, comme gk est continue sur ]0, +∞[, elle est intégrable sur tout segment
[c, d] ⊂]0, +∞[.
Au voisinage de 0 (on suppose 0 < t < 1), 0 ≤ gk (t) ∼ | ln t|k ta−1 = (−1)k (ln t)k ta−1
0
12 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

intégrable au voisinage de 0 car on se ramène à une intégrale de Bertrand au voi-


1
sinage de 0 avec α = 1 − a < 1 donc convergente (ou dire que gk (t) = o( 1− a ),
0 t 2
1
avec t 7→ 1− a intégrable au voisinage de 0, intégrale de Riemann au voisinage de
t 2
a
0 avec 1 − < 1, donc convergente) et donc gk est intégrable au voisinage de 0.
2
Au voisinage de +∞,
1
0 ≤ gk (t) = o( 2 ) (4.3)
+∞ t
tb+1 (ln t)k
car lim t2 gk (t) = lim = 0 par croissance comparée.
t→+∞ t→+∞ et
1
Comme t 7→ 2 est intégrable au voisinage de +∞, intégrale de Riemann conver-
t
gente au voisinage de +∞ car α = 2 > 1, on déduit de (4.3) que gk est intégrable
au voisinage de +∞.
D’où gk est intégrable sur ]0, +∞[.

[Corollaire 2, Γ est de classe C sur ]a, b[, ∀0 < a < b < +∞ donc
Par suite, d’après le
sur ]0 + ∞[= ]a, b[ et on a
0<a<b<+∞

Z +∞
∂kf Z +∞
∀k ∈ N∗ , ∀x > 0, Γ(k) (x) = (t, x) dt = (ln t)k tx−1 e−t dt.
0 ∂xk 0

4. Montrons que Γ est strictement convexe. D’après 3., on a


Z +∞
′′
∀x > 0, Γ (x) = (ln t)2 tx−1 e−t dt ≥ 0
0

car ∀x > 0, ∀t > 0, (ln t)2 tx−1 e−t ≥ 0.


Donc Γ est convexe. Montrons qu’elle est strictement convexe.
Soit x > 0. Supposons que

′′
Z +∞
∂ 2f Z +∞
Γ (x) = (t, x) dt = (ln t)2 tx−1 e−t dt = 0. (4.4)
0 ∂x2 0

∂ 2f
Comme (., x) : t 7→ (ln t)2 tx−1 e−t est continue et positive sur ]0, +∞[, on déduit
∂x2
∂ 2f
alors de (4.4) que (., x) = 0 sur ]0, +∞[, absurde car pour tout t > 0, t ̸= 1,
∂x2
2
∂ f
(t, x) > 0.
∂x2 ′′
D’où Γ (x) > 0 pour tout x > 0 et donc Γ est strictement convexe.
5. Montrons que Γ est log-convexe càd montrons que ln ◦ Γ est convexe.
Notons tout d’abord que ln ◦ Γ est bien définie sur ]0, +∞[ car Γ est strictement positive
sur ]0, +∞[.
4.2. DÉRIVABILITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 13
Z +∞
En effet, soit x > 0. On a Γ(x) = fx (t)dt ≥ 0 car fx ≥ 0 sur ]0, +∞[.
0
Supposons que Γ(x) = 0. Comme fx
est continue, positive, on aurait alors fx = 0 sur
]0, +∞[, absurde car pour tout t > 0, fx (t) > 0.
On a en plus ln ◦ Γ est C 2 (même C ∞ ) sur ]0, +∞[, car ln et Γ le sont, avec
Γ′ (x)
∀x > 0, (ln ◦ Γ)′ (x) =
Γ(x)
et donc
Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′2 (x)
∀x > 0, (ln ◦ Γ)′′ (x) = .
Γ2 (x)
Or d’après 3. et l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a
Z +∞ 2
′2 x−1 −t
Γ (x) = (ln t) t e dt
0
Z +∞ √  √  2
= tx−1 e−t ln t tx−1 e−t dt
0
Z +∞  Z +∞ 
≤ tx−1 e−t dt (ln t)2 tx−1 e−t dt
0 0
= Γ(x)Γ′′ (x).

Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′2 (x)


On en déduit alors que ∀x > 0, (ln ◦ Γ)′′ (x) = ≥ 0. Par suite
Γ2 (x)
ln ◦ Γ est convexe i.e. Γ est log-convexe.
Z +∞
6. a) i) Soit x > 0. On a Γ(x + 1) = tx e−t dt. Par intégration par parties,
0
(u(t) = tx , v ′ (t) = e−t ), on obtient

Γ(x + 1) = lim [−tx e−t ]t=T


t=0 + xΓ(x) = xΓ(x)
T →+∞

car lim −T x e−T = 0 par croissance comparée.


T →+∞
b) D’après a), on a ∀n ∈ N∗ , Γ(n + 1) = nΓ(n) i.e.

∀n ≥ 2, Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1)
Z +∞
avec Γ(1) = e−t dt = lim [−e−t ]t=T
t=0 = 1.
0 T →+∞

1ère méthode :
On montre par récurrence que

∀n ∈ N∗ , Γ(n) = (n − 1)!. (4.5)

En effet :
- Initialisation : (4.5) est vraie pour n = 1, Γ(1) = 1 = 0!.
14 CHAPITRE 4. INTÉGRALES À PARAMÈTRES

-Hérédité : Supposons que (4.5) est vraie pour n ≥ 1 i.e. Γ(n) = (n − 1)! et
montrons qu’elle reste vraie pour n + 1 i.e. montrons que Γ(n + 1) = n!.
D’après a), Γ(n + 1) = nΓ(n) = n(n − 1)! = n!.
Par suite, d’après le principe de récurrence, (4.5) est vraie pour tout n ≥ 1.

2ème méthode :
On a ∀n ≥ 2, Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1), donc

Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1)

Γ(n − 1) = (n − 2)Γ(n − 2)
..
.
Γ(2) = 1Γ(1) = 1
En multipliant ces n − 1 égalités, on obtient pour tout n ≥ 2, Γ(n) = (n − 1)!.
C’est aussi vrai pour n = 1, par suite pour tout n ≥ 1, Γ(n) = (n − 1)! .

ii) Cherchons un équivalent de Γ en 0.


On a ∀x > 0, xΓ(x) = Γ(x + 1) donc
1
Γ(x) = Γ(x + 1). (4.6)
x
Comme d’après 2., Γ est continue sur ]0, +∞[ et donc en particulier en 1, on
a alors lim Γ(x + 1) = Γ(1) = 1.
x→0
1
Par suite, on déduit de (4.6) que Γ(x) ∼ + .
x→0 x
1
c) On a d’après 6.b),ii) lim+ Γ(x) = lim+ = +∞.
x→0 x→0 x
7. On a Z +∞
1 1
Γ( ) = t− 2 e−t dt.
2 0

Avec le changement de variables u = t (t = u2 ),
1 1
du = √ dt = dt ⇐⇒ dt = 2udu, t = 0 ⇐⇒ u = 0, t → +∞ ⇐⇒ u → +∞, on
2 t 2u
obtient
Z +∞ −u2 Z +∞ √
1 e 2
Γ( ) = 2udu = 2 e−u du = π.
2 0 u 0

8. Puisque la fonction Γ′′ est strictement positive sur ]0, +∞[ (d’après 4.), la fonction Γ′
est strictement croissante sur ]0, +∞[.
D’autre part, Γ est continue sur [1, 2] et dérivable sur ]1, 2[ (car dérivable sur ]0, +∞[)
avec Γ(1) = Γ(2) = 1 (d’après 6.). Par suite, d’après le théorème de Rolle, il existe
4.2. DÉRIVABILITÉ DES INTÉGRALES À PARAMÈTRES 15

x0 ∈]1, 2[ tel que Γ′ (x0 ) = 0. Comme Γ′ est strictement croissante sur ]0, +∞[ , on
déduit que Γ′ est strictement négative sur ]0, x0 [ et strictement positive sur ]x0 , +∞[.
On a donc montré qu’il existe x0 ∈]1, 2[ tel que Γ est strictement décroissante sur ]0, x0 [
et est strictement croissante sur [x0 , +∞[.

Cherchons lim Γ(x).


x→+∞
Comme la fonction Γ est (strictement) croissante sur [2, +∞[, on a d’après 6., pour
tout x ≥ 3,
Γ(x) ≥ (x − 1)Γ(x − 1) ≥ (x − 1)Γ(2) = x − 1.
Par suite, lim Γ(x) = +∞.
x→+∞
Γ(x) x−1
De plus, toujours d’après 6., pour tout x > 1, = Γ(x − 1) → +∞ (
x x x→+∞
car lim Γ(x) = +∞). On en déduit que le graphe de Γ admet en +∞ une branche
x→+∞
parabolique de direction (y ′ y).
Allure du graphe de Γ :

Figure 4.1 – graphe de Γ

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