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ESPACES TOPOLOGIQUES

Vocabulaire et Notions de base


Prof. N. Merazga

29 octobre 2024

Table des matières


1 Topologie, ouverts, fermés et voisinages 2

2 Intérieur, adhérence et frontière 6

3 Espaces séparés 11

4 Densité, espaces séparables 13

5 Bases d’ouverts, bases de voisinages 15

6 Comparaison de topologies, topologie engendrée par une famille de parties 16

7 Topologie induite, sous-espace topologique 17

8 Suites et limites 20

9 Applications continues 22

1
1 Topologie, ouverts, fermés et voisinages
On désigne par X un ensemble non vide quelconque et P ( X ) l’ensemble des parties
de X.

Définition 1 Une famille τ de parties de X est appelée topologie sur X si elle vérifie :

(O1) X, ? 2 τ.
(O2) τ est stable par union quelconque, i.e. une réunion quelconque (finie ou non) d’éléments de
τ est encore un élément de τ.
(O3) τ est stable par intersection finie, i.e. une intersection finie d’éléments de τ est encore un
élément de τ.

Dans ce cas, le couple ( X, τ ) est appelé espace topologique, et les éléments de τ sont appelés
les ouverts (ou les parties ouvertes) de X.

Remarque 1 Pour établir la propriété (O3), il suffit de vérifier que l’intersection de deux
éléments de τ est encore un élément de τ.

Exemple 1 (Topologie discrète) X avec τ = P ( X ). C’est la topologie la plus grande en


termes de nombre d’ouverts : toute partie de X est un ouvert. ( X, τ ) est appelé espace
topologique discret.

Exemple 2 (Topologie grossière) X avec τ = f?, X g. C’est la topologie la plus petite en


termes de nombre d’ouverts : les seuls ouverts sont ? et X est un ouvert. ( X, τ ) est appelé
espace topologique grossier.

Exemple 3 X = f a, bg avec τ = f?, X, f agg.


Les ouverts sont : ?, X et f ag.

Exemple 4 Sur X = f a, b, cg ,
la famille τ 1 = f?, X, f ag , fb, cgg est une topologie,
la famille τ 2 = f?, X, f ag , fcgg n’est pas une topologie car f ag [ fcg = f a, cg 2
/ τ2,
la famille τ 3 = f?, X, f a, bg , fb, cgg n’est pas une topologie car f a, bg \ fb, cg = fbg 2
/ τ3.

Exemple 5 Sur X = [0, +∞[, la famille τ constituée de X, ? et de tous les intervalles de


la forme ] a, +∞[ avec a 2 R+ est une topologie sur X.

2
Exemple 6 (Topologie usuelle de R) Sur X = R, la famille τ de toutes les parties O de R
vérifiant la propriété suivante

8 x 2 O , 9 h > 0 tel que ] x h, x + h[ O,

est une topologie sur R appelée topologie usuelle de R. Pour cette topologie,
– tout intervalle ouvert ] a, b[ (où a, b 2 R avec a < b) est un ouvert (pour tout x 2 ] a, b[
on peut prendre h = min f x a, b x g),
– l’ensemble ] a, b[ [ ]c, d[ (où a, b, c, d 2 R avec a < b c < d) est un ouvert,
– les ensembles ] a, +∞[ et ] ∞, a[(où a 2 R) sont des ouverts,
– l’ensemble ] a, b] (où a, b 2 R avec a < b) n’est pas un ouvert car pour le point b il
n’existe aucun réel h > 0 tel que ]b h, b + h[ soit inclus dans ] a, b],
– l’ensemble f ag (où a 2 R) n’est pas un ouvert et, plus généralement, toute partie
finie non vide de R n’est pas un ouvert car ne contient aucun intervalle ouvert,
– l’ensemble Q des nombres rationnels n’est pas un ouvert, car en raison de la densité
de R r Q dans R, il n’existe aucun intervalle ouvert inclus dans Q.
– l’ensemble R r Q des nombres irrationnels n’est pas un ouvert, car en raison de la
densité de Q dans R, il n’existe aucun intervalle ouvert inclus dans R r Q.

Proposition 1 Tout ouvert dans R muni de la topologie usuelle est la réunion d’intervalles ou-
verts de la forme ] a, b[ où a, b 2 R avec a < b (par convention [ = ?).
?

Preuve. Soit O un ouvert dans R muni de la topologie usuelle, alors

8x 2 O, 9 hx > 0 : ]x hx , x + hx [ O.
S S S
Posons Ix = ] x h x , x + h x [ ; alors O = fxg Ix O , d’où O = Ix .
x 2O x 2O x 2O

Définition 2 (Fermé) Un sous-ensemble F d’un espace topologique X est dit fermé, si son com-
plémentaire F c = X r F est un ouvert. On note F la famille de tous les fermés de X.

Exemple 7 Pour la topologie discrète sur X, toute partie de X est un fermé.

Exemple 8 Pour la topologie grossière sur X, les seuls fermés sont ? et X.

Exemple 9 X = f a, bg avec τ = f?, X, f agg.


Les fermés de ( X, τ ) sont : X, ? et fbg.

3
Exemple 10 X = f a, b, c, d, eg avec τ = f?, X, f ag , fc, dg , f a, c, dg , fb, c, d, egg.
Les fermés de ( X, τ ) sont : X, ?, fb, c, d, eg , f a, b, eg , fb, eg et f ag.
On remarque qu’il existe des parties qui sont ouvertes et fermées à la fois, comme il existe
des parties qui ne sont ni ouvertes ni fermées.

Exemple 11 Sur X = [0, +∞[ muni de la topologie τ = f?, X g [ f] a, +∞[ ; a 2 R+ g , les


fermés sont X, ? et tout intervalle de la forme [0, a] avec a 2 R+ ([0, 0] = f0g).

Exemple 12 Sur R muni de la topologie usuelle,


– l’intervalle fermé [ a, b] (où a, b 2 R avec a < b ) est un ensemble fermé car son
complémentaire ] ∞, a[ [ ]b, +∞[ est un ouvert,
– les intervalles ] ∞, a] et [ a, +∞[ (a 2 R) sont des ensembles fermés,
– l’ensemble f ag (a 2 R), et toute partie finie de R, est un fermé car son complémen-
taire ] ∞, a[ [ ] a, +∞[ est un ouvert,
– l’ensemble [ a, b[ (où a, b 2 R avec a < b ) n’est ni un ouvert ni un fermé.

Remarque 2

1. ?, X sont des parties ouvertes et fermées à la fois pour toute topologie sur X.
2. Une partie d’un espace topologique peut être ouverte ou fermée ou ouverte et fer-
mée à la fois ou ni ouverte ni fermée.

Des égalités bien connues (lois de De Morgan)


!c !c
[ \ \ [
Ai = Aic Ai = Aic
i2 I i2 I i2 I i2 I

on déduit des propriétés (O1), (O2) et (O3) celles des fermés.

Proposition 2 La famille F de tous les fermés de ( X, τ ) vérifie

(F1) ? et X sont des fermés.


(F2) Toute intersection de fermés est un fermé.
(F3) Une réunion finie de fermés est un fermé.

Remarque 3 La réunion infinie


h de
i fermés n’est pas nécessairement un fermé. En effet,
dans R usuel les intervalles n , 1 sont des fermés mais
1

[ 1
, 1 = ]0, 1] .
n 2N
n

4
Définition 3 (Voisinage d’un point) On dit qu’une partie V d’un espace topologique ( X, τ )
est un voisinage d’un point a 2 X si V contient un ouvert contenant a. On note V ( a) l’ensemble
des voisinages du point a. Ainsi,

V 2 V ( a) () 9O 2 τ : a 2 O V.

Exemple 13 Si X = f a, bg et τ = f?, X, f agg, on a

V ( a) = ff ag , X g , V (b) = f X g .

Exemple 14 Si X = f a, b, cg et τ = f?, X, f ag , fb, cgg, on a

V ( a) = ff ag , f a, bg , f a, cg , X g , V (b) = ffb, cg , X g , V (c) = ffb, cg , X g .

Exemple 15 Pour la topologie grossière sur X, V ( a) = f X g pour tout point a 2 X.

Exemple 16 Pour la topologie discrète sur X, toute partie de X contenant le point a 2 X


est un voisinage de a.

De la définition ci-dessus, découle le résultat suivant.

Proposition 3 (Caractérisation des ouverts) Pour qu’un sous-ensemble non vide A d’un es-
pace topologique ( X, τ ) soit un ouvert il faut et il suffit qu’il soit voisinage de tous ses points.

Preuve.
Nécessité. Si A est un ouvert non vide alors il est voisinage de tous ses points en vertu
de la définition 3 (on prend O = A).
Suffisance. Supposons que A soit voisinage de tous ses points, alors

8 a 2 A, 9 O a 2 τ : a 2 Oa A,
S S S
d’où A = f ag Oa A, et donc A = O a 2 τ.
a2 A a2 A a2 A

Proposition 4 (Propriétés principales des voisinages) Soit ( X, τ ) un espace topologique et


V ( a) la famille des voisinages d’un point a de X.

(V1) Tout voisinage de a contient a (donc n’est pas vide) :

V 2 V ( a) =) a 2 V.

5
(V2) Toute partie de X contenant un voisinage de a est aussi un voisinage de a :

(V 2 V ( a) et V 0 V ) =) V 0 2 V ( a).

(V3) La famille V ( a) est stable par intersection finie, i.e. l’intersection finie de voisinages de a est
encore un voisinage de a.
(V4) Si V 2 V ( a), il existe W 2 V ( a) tel que W V et V 2 V (b) pour tout b 2 W.

Preuve. Les propriétés (V1) et (V2) sont évidentes. Pour (V3), on écrit

8i = 1, ..., n, 9Oi 2 τ : a 2 Oi Vi
n
T n
T n
T n
T
d’où a 2 Oi Vi . Comme Oi est un ouvert, Vi est un voisinage de a. Dans
i =1 i =1 i =1 i =1
(V4), il suffit de prendre W = O où O est l’ouvert dans la définition 3.

2 Intérieur, adhérence et frontière


Définition 4 Soit ( X, τ ) un espace topologique et A une partie de X.
– On dit qu’un point x de X est intérieur à A si A est un voisinage de x, i.e. s’il existe O 2 τ
t.q. x 2 O A.
L’ensemble des points intérieurs à A est appelé intérieur de A et est noté A.

– On dit qu’un point x de X est adhérent à A si tout voisinage de x contient un point de A, i.e.

8V 2 V ( x ) : V \ A 6= ?.

L’ensemble des points adhérents à A est appelé adhérence de A et est noté A.


– On dit qu’un point x de X est un point frontière de A si tout voisinage de x rencontre à la
fois A et le complémentaire de A, i.e.

8V 2 V ( x ) : V \ A 6= ? et V \ Ac 6= ?.

L’ensemble des points frontières de A est appelé frontière de A et est noté ∂A ou Fr ( A).
Autrement dit,

∂A = A \ Ac .

Remarque 4 Par définition, il vient immédiatement

A A A,

i.e. tout point intérieur à A appartient à A, et tout point de A est adhérent à A.

6
Exemple 17 Sur X = f a, bg muni de la topologie τ = f?, f ag , f a, bgg, donner l’adhé-
rence, l’intérieur et la frontière de f ag et de fbg.
Réponse : f ag = f ag, f ag = X, fbg = ?, fbg = fbg,
∂ (f ag) = f ag \ fbg = fbg, ∂ (fbg) = fbg \ f ag = fbg.

Exemple 18 Sur X = f a, b, c, d, eg muni de la topologie

τ = f?, X, f ag , fc, dg , f a, c, dg , fb, c, d, egg ,

donner l’adhérence, l’intérieur et la frontière de l’ensemble A = fb, c, dg.


Réponse : A = fc, dg, A = fb, c, d, eg,
Ac = f a, eg, Ac = f a, b, eg, ∂A = A \ Ac = fb, eg

Exemple 19 Dans R muni de la topologie usuelle, on a pour tous a, b 2 R avec a < b :


– f ag = ?, f ag = f ag ,

a, b] = [[
– [[ a, b] = ][
a, b[ = ][ a, b[ =] a, b[, [ a, b[ = ] a, b] = ] a, b[ = [ a, b],
\
– [ a, \
+∞[ = ] a, +∞[ = ] a, +∞[, ]\∞, b] = ] \
∞, b[ = ] ∞, b[,
– [ a, +∞[ = ] a, +∞[ = [ a, +∞[, ] ∞, b] = ] ∞, b[ = ] ∞, b],
\
– N=Z=Q=R r Q = ?, (tout intervalle ouvert contient des nombres rationnels
et des nombres irrationnels)
– N
n = N, Z =oZ, Q
n = R r Q =oR.
– n1 ; n 2 N = n1 ; n 2 N [ f0g.

Proposition 5 Soit ( X, τ ) un espace topologique et A une partie de X.

1. A est le plus grand ouvert de X contenu dans A, i.e. A 2 τ et

8O 2 τ : O A =) O A.

2. A est ouverte si et seulement si A = A.


3. A est le plus petit fermé de X contenant A, i.e. A est un fermé et si F est un fermé et A F
alors A F.
4. A est fermée si et seulement si A = A.

5. { A = { A et { A = {cA.
L’ensemble { A = {c
A est appelé extérieur de A et est noté Ext( A).

7
Remarque 5 Des points 1. et 3. de la proposition ci-dessus, on déduit que

1. A coïncide avec la réunion de tous les ouverts de X contenus dans A :


[
A= O.
O2τ
O A

2. A coïncide avec l’intersection de tous les fermés de X contenant A :


\
A= F.
F f ermé
F A
T
L’ensemble F est appelé fermeture de A.
F f ermé
F A

Exemple 20 Pour une partie A d’un espace grossier X, on a

A = X si A 6= ?,
A = ? si A 6= X.

Exemple 21 Pour une partie A d’un espace discret X, on a

A = A (car A est un fermé),


A = A (car A est un ouvert).

Proposition 6 Soit ( X, τ ) un espace topologique et A et B deux parties de X.

1. X = X,
2. A B =) A B,

3. A = A,
T T
4. ( A \ B) = A \ B, et en général [ Ai Ai si I est infini (pas d’égalité en général),
i2 I i2 I

5. ( A [ B) A [ B (pas d’égalité en général).

Proposition 7 (duale de la proposition 6) Soit ( X, τ ) un espace topologique et A et B deux


parties de X.

1. ? = ?,
2. A B =) A B,

8
3. A = A,
4. A [ B = A [ B,
5. A \ B A \ B (pas d’égalité en général).

Remarque 6 1. L’égalité dans 4) n’est plus vraie en général pour une famille quel-
conque de parties de X comme le montre l’exemple suivant :
[ [ [
fr g = fr g = Q et fr g = Q = R.
r 2Q r 2Q r 2Q

Mais on a toujours
[ [
Ai Ai .
i2 I i2 I

2. On munit R de la topologie usuelle. Pour A = Q et B = R r Q, on a

A\B = ? et A \ B = ? = ?,
A=B=R et A \ B 6= R.

Donc en général A \ B 6= A \ B, mais on a toujours


\ \
Ai Ai .
i2 I i2 I

Proposition 8 (Propriétés de la frontière) Soit ( X, τ ) un espace topologique et A une partie


de X de frontière ∂A.

1. ∂A est un fermé (comme intersection de deux fermés),

2. ∂A = A r A,
3. A [ ∂A = A,
4. A r ∂A = A,
5. ∂A = ∂( Ac ),
6. A ouvert et fermé () ∂A = ?.

Exemple 22 Dans R muni de la topologie usuelle, on a


– ∂ ([ a, b]) = ∂ ([ a, b[) = ∂ (] a, b]) = ∂ (] a, b[) = [ a, b]r] a, b[= f a, bg,
– ∂ ([ a, +∞[) = ∂ (] a, +∞[) = f ag ,
– ∂ (] ∞, b]) = ∂ (] ∞, b[) = fbg ,

9
[
– ∂Z = Z car Z est un fermé ({Z = ]n, n + 1[ est une réunion d’ouverts) d’intérieur
n 2Z
vide,
– ∂Q = Q r Q = R r ? = R, \
∂ (R r Q) = R r Q r R r Q = R r ? = R.

Des points 3. et 4. de la proposition ci-dessus, il découle

Corollaire 1 Soit ( X, τ ) un espace topologique et A une partie de X.

1. A est fermée si et seulement si A contient sa frontière,

A fermée () ∂A A.

2. A est ouverte si et seulement si A ne rencontre pas sa frontière,

A ouverte () A \ ∂A = ?.

On distingue deux types de points adhérents.

Définition 5 (Points isolés, points d’accumulation) Soit ( X, τ ) un espace topologique et A


une partie non vide de X. Pour x 2 A, on a deux possibilités :

i) Soit il existe un voisinage V de x tel que V \ A = f x g. On dit que x est un point isolé de A.
Dans ce cas x 2 A.
ii) Soit pour tout voisinage V de x, on a V \ A 6= f x g, i.e. V contient au moins un point de A
distinct de x. On dit que x est un point d’accumulation de A.
L’ensemble des points d’accumulation de A est appelé ensemble dérivé de A et est noté A0 .

Ainsi,

x point isolé de A () 9V 2 V ( x ) : V \ A = fxg ,


x point d’accumulation de A () 8V 2 V ( x ) : V \ A 6= ? et V \ A 6= f x g
() 8V 2 V ( x ) : (V r f x g) \ A 6= ?.

Remarque 7 Il s’ensuit immédiatement de la définition 5 que tout point adhérent à A et


n’appartenant pas à A est un point d’accumulation, i.e.

ArA A0 .

10
Remarque 8 Des définitions 4 et 5, découle que

A = A [ A0 .

Exemple 23 Sur X = f a, b, c, d, eg muni de la topologie τ = f?, X, f a, bg , fc, d, egg, don-


ner les points d’accumulation et les points isolés de l’ensemble A = fb, c, dg.
Réponse : A = X, A0 = f a, c, d, eg, b est le seul point isolé de A.

Exemple 24 Sur X = f a, b, c, d, eg muni de la topologie τ = f?, X, f ag , fc, dg , f a, c, dgg,


donner les points d’accumulation et les points isolés de l’ensemble A = fb, c, dg.
Réponse : A = fb, c, d, eg, A0 = fb, c, d, eg, aucun point isolé dans A.

Exemple 25 Dans R muni de la topologie usuelle,

i) 0 et 1 sont des points isolés de l’ensemble A = f0, 1g. Plus généralement, tous les
points d’un sous-ensemble fini de R sont isolés.
ii) 2 est un point isolé de l’ensemble A = [0, 1] [ f2g. Le reste des points de A sont des
points d’accumulation : A0 = [0, 1].
iii) tout point de Z est isolé.
iv) tout point de R est un point d’accumulation de Q et de R r Q.

Exemple 26 Dans un espace topologique discret, tous les points sont isolés.

Comme une partie A d’un espace topologique contient ses points isolés, il résulte du
point 4. de la proposition 5 que

Corollaire 2 Une partie A d’un espace topologique est fermée si et seulement si A contient ses
points d’accumulation.

Preuve. A0 A () A0 [ A = A () A = A () A fermée.

3 Espaces séparés
Définition 6 (Espace séparé) Un espace topologique X est dit espace séparé (ou de Hausdorff)
si pour tout couple ( a, b) d’éléments distincts de X, il existe deux voisinages Va de a et Vb de b tels
que Va \ Vb = ?.

11
Remarque 9 Il revient au même de dire que X est séparé si pour tout couple ( a, b) d’élé-
ments distincts de X, il existe un ouvert O a contenant a et un ouvert Ob contenant b tels
que O a \ Ob = ?.

Exemple 27 R muni de la topologie usuelle est séparé. Pour deux réels distincts a et b, on
jb aj
peut prendre Va = ] a h, a + h[ et Vb = ]b h, b + h[ avec h = 2 .

Exemple 28 On munit X = f a, bg de la topologie τ = f?, f ag , f a, bgg.


( X, τ ) n’est pas séparé car il n’existe aucune paire de voisinages Va de a et Vb de b t.q.
Va \ Vb = ?.

Exemple 29 On munit X = f a, b, c, d, eg de la topologie τ = f?, X, f ag , fc, dg , f a, c, dgg.


( X, τ ) n’est pas séparé car il n’existe aucun ouvert Oc contenant c et aucun ouvert Od
contenant d t.q. Oc \ Od = ?.

Exemple 30 Un espace topologique discret est séparé. Pour deux points distincts a et b,
on peut prendre O a = f ag et Ob = fbg.

Exemple 31 Un espace topologique grossier, contenant plus d’un point, ne peut être sé-
paré.

Proposition 9 Dans un espace séparé X, tout singleton est fermé et, par conséquent, toute partie
finie est fermée.

Preuve. Il suffit de montrer que f x g est fermé, où x 2 X est arbitraire. Soit y 2 f x gc (on
suppose que X n’est pas un singleton). Alors on peut choisir un ouvert Oy qui contient y
S
mais pas x. Il s’ensuit que f x gc = Oy qui est alors réunion d’ouverts, donc ouvert.
y2f x gc
Par conséquent, f x g est fermé.

Proposition 10 Dans un espace séparé, un point x est un point d’accumulation d’une partie A
si et seulement si tout voisinage de x coupe A en un nombre infini de points.

Preuve. Laissée en exercice.


De la proposition ci-dessus découle le

Corollaire 3 Une partie finie d’un espace séparé n’admet aucun point d’accumulation.

Définition 7 Un espace topologique séparé X est dit normal s’il vérifie la condition suivante :
"Pour chaque paire A, B de fermés disjoints de X, il existe deux ouverts disjoints O A et O B avec
A O A et B O B ".

12
4 Densité, espaces séparables
Définition 8 Soient A et B deux parties d’un espace topologique ( X, τ ). On dit que A est dense
dans B si B A, i.e. si tout point de B est adhérent à A.
Si A est dense dans X, i.e. A = X, on dit que A est partout dense.

Exemple 32 Dans R muni de la topologie usuelle, on a


– Q et R r Q sont partout denses.
– A = ]0, 1[ est dense dans B = [0, 1[ car B A = [0, 1].

Exemple 33 On munit X = f a, b, c, d, eg de la topologie τ = f?, X, f ag , f a, c, dgg.


A = f a, dg est partout dense car A = X.

Exemple 34 Dans un espace topologique grossier X, toute partie non vide est partout
dense.

Exemple 35 Dans un espace topologique discret X, la seule partie partout dense est X
lui-même.

Proposition 11 Soient A, B et C trois parties d’un espace topologique ( X, τ ). Si A est dense


dans B et si B est dense dans C, alors A est dense dans C. Autrement dit, la notion de densité est
transitive.

Preuve. ( B A et C B) =) ( B A et C B) =) C A.
La proposition suivante fournit une caractérisation importante de densité.

Proposition 12 Une partie A d’un espace topologique ( X, τ ) est dense dans X si et seulement si
tout ouvert non vide de X rencontre A,

A = X () 8O 2 τ r f?g : O \ A 6= ?.

Preuve. Supposons A = X. Soit O un ouvert non vide de X, et soit x un point de O .


Comme x est un point adhérent à A alors tous ses voisinages, y compris O , rencontrent
A.
Inversement, supposons que tout ouvert non vide de X rencontre A. Soit x 2 X ; tout
voisinage V de x contient un ouvert O . Comme O \ A 6= ?, alors V \ A 6= ?, ce qui
signifie que x 2 A. Conclusion : A = X.

13
Définition 9 (Ensemble dénombrable) Un ensemble X est dit dénombrable s’il existe une bi-
jection φ de N sur X, c’est-à-dire si l’on peut ranger les éléments de X en une suite

X = fφ(0), φ(1), ..., φ(n), ...g

où φ(n) 6= φ( p) si n 6= p . La bijection φ peut aussi être notée de façon indicielle : φ(n) = xn ;


alors

X = f x0 , x1 , ..., xn , ...g .

Exemple 36 N, Z et Q sont des ensembles dénombrables, alors que R, R r Q et tous les


intervalles de type ( a, b) avec a < b, sont non dénombrables.

Remarque 10 Un sous-ensemble d’un ensemble dénombrable ne peut être que fini ou


dénombrable.

Remarque 11 La réunion finie ou dénombrable d’ensembles dénombrables est un en-


semble dénombrable.

Remarque 12 Le produit cartésien fini ou dénombrable d’ensembles dénombrables est


un ensemble dénombrable.

Définition 10 (Espace séparable) On dit qu’un espace topologique ( X, τ ) est séparable s’il ad-
met une partie finie ou dénombrable partout dense.

Exemple 37 R muni de la topologie usuelle est séparable puisque l’ensemble des ration-
nels Q est dénombrable et Q = R.

Exemple 38 Un espace topologique discret ne peut être séparable sauf s’il est fini ou dé-
nombrable.

Remarque 13 Il n’y a aucun lien entre la notion d’espace séparé et celle d’espace sépa-
rable.

Proposition 13 Dans un espace topologique séparable, toute famille d’ouverts non vides deux à
deux disjoints est nécessairement finie ou dénombrable.

Preuve. Soient D = f xn ; n 2 J g (avec J N) une partie finie ou dénombrable et dense


dans un espace topologique X et (Oi )i2 I une famille d’ouverts non vides deux à deux
disjoints de X. D’après la proposition 12, pour tout i 2 I, il existe n 2 J tel que xn 2 Oi .
Soit ni = inf fn 2 J ; xn 2 Oi g, alors l’application i 7! ni est injective de I dans J, donc I
est fini ou dénombrable.

14

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