Corrosion
et
Protection
│ BADAOUI Fouzia
│ IAP/juin/2020
Programme cours
• Chapitre 01: Généralités sur la corrosion
o Définition
o Processus de la corrosion
o Aspect économique de la corrosion
o Facteurs de la corrosion
• Chapitre 02: La corrosion sèche
• Définition
• Processus de la corrosion sèche
• Effet de la temperature et l’atmosphere
• Mécanisme de la corrosion sèche
• La couche d’oxyde
• Chapitre 03: La corrosion humide
• Structure de l’atome
• Phénomène d’oxydoréduction
• Les électrolytes
• Les potentiels
• Notions de la pile électrochimique
• Les électrodes
• Classification électrochimique des métaux
• Mécanisme de la corrosion électrochimique
Corrosion et protection/IAP 2020 2
Programme cours
• Chapitre 04: La corrosion du fer et ses alliages
o Les alliages du fer
o Processus de la corrosion du fer
o Diagramme potential-pH
o Cinitique de la corrosion
o Influance des paramètres physico-chimique sur l’acier
o Les types de corrosion
• Chapitre 05: Corrosion des méteaux dans l’industrie pétrolière et gazière
• Introduction
• Corrosion par les acides en production,transport et raffinage du pétrole
• Corrosion lors du raffinage du pétrole
• Chapitre 06: Facteurs agissant sur la corrosion des ouvrages métalliques enterrés
• Le sol comme électrolyte
• Indices généreaux de la corrosivité
• Chapitres 07: Moyens de lute contre la corrosion
• Introduction
• Protection par revetement
• Protection cathodique
• Inhibiteurs de corrosion
Corrosion et protection/IAP 2020 3
Chapitre N° 07
Moyens de lutte contre la corrosion
Introduction
Moyens de lutte contre la corrosion
La prévention de la corrosion doit être envisagée dès la phase de
conception d’une installation. En effet, des mesures préventives prises au
bon moment permettent d’éviter de nombreux problèmes lorsqu’il s’agit de
garantir une certaine durée de vie à un objet, notamment pour des
industries telles que le nucléaire, l’industrie chimique et pétrochimique
ou l’aéronautique, où les risques d’accident peuvent avoir des
conséquences particulièrement graves pour les personnes et
l’environnement.
Corrosion et protection/IAP 2020 5
Introduction Moyens de lutte contre la corrosion
La protection contre la corrosion comprend les méthodes suivantes :
Choix judicieux des matériaux ;
Forme adaptée des pièces ;
Ajout d’inhibiteurs aux circuits ;
Utilisation de revêtements ;
Protection cathodique.
Etant donné que la corrosion résulte de l’action de deux partenaires,
le métal ou l’alliage d’une part, le milieu agressif d’autre part, il sera
possible de lutter contre ces effets en agissant sur l’un ou l’autre des
deux partenaires:
Corrosion et protection/IAP 2020 6
Introduction
Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Modification du milieu
En ce qui concerne l’environnement, la plupart du temps il est impossible
de modifier sa nature, seule l’addition de faibles quantités d’un corps
appelé inhibiteur de corrosion, peut être faite.
2/ Traitement de surface
Nous avons vu que la protection contre la corrosion d'un ouvrage enterré
pouvait être réalisée par application de la protection cathodique. Cette
protection est dite active parce qu'elle agit directement sur le processus
de corrosion.
Corrosion et protection/IAP 2020 7
Introduction Moyens de lutte contre la corrosion
Ou bien, une autre méthode dite de protection passive peut être
utilisée. Elle consiste à soustraire l'ouvrage à protéger du milieu
agressif dans lequel il baigne, par utilisation d'isolement sou de
revêtements adéquats. Elle nécessite aussi d'isoler cet ouvrage des
autres métaux qui pourraient amener des couplages galvaniques.
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Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Principe
Dans le cadre de la protection contre la corrosion, le revêtement isole
l’acier d’un ouvrage de son environnement en éliminant le contact direct
entre celui-ci et le milieu. Pour garantir la performance de cette protection,
le matériau doit conserver des propriétés mécaniques minimales tout au
long de la durée d’exploitation de l’ouvrage Il est important de noter que le
revêtement a un double enjeu : il garantit la protection de l’acier contre
la corrosion mais également sert de protection mécanique.
Corrosion et protection/IAP 2020 9
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Principe
Les canalisations de transport sont assemblées par tronçon allant de
12 à 18 m et revêtues directement en usine. Entre le lieu de fabrication
et l’emplacement d’un chantier, les tubes peuvent être transportés sur
de très longues distances par train, par camion ou par bateau. Lors
des opérations de logistique (levage, stockage ou bardage), il est
essentiel que le revêtement puisse résister aux chocs afin de garantir
son intégrité. Au cours de l’exploitation de la canalisation, le
revêtement doit pouvoir résister aux différentes contraintes subies
qu’elles soient mécaniques ou physico-chimiques.
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Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Principe
La protection par revêtement ne constitue pas un remède totalement
idéal et définitif. Aucun revêtement ne confère à un ouvrage un isolement
infini. Malgré les contrôles effectués lors de la pose de l'ouvrage, il reste
toujours des micropores qui mettent le métal en contact avec le sol.
Quels que soient les soins apportés au remblaiement de l'ouvrage, des
blessures sont provoquées par les éléments constitutifs du terrain qui
endommagent cette protection.
Et enfin le temps, en vieillissant les matériaux, contribue lui aussi à
détériorer petit à petit les qualités initiales de barrière à la corrosion que
constitue le revêtement.
Corrosion et protection/IAP 2020 11
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Les contraintes que subissent les ouvrages lors de la pose et une fois en
terre sont multiples :
• Contraintes mécaniques
Lors des manipulations et du transport des tubes, le revêtement subit des
efforts de tension et de fluage.
• Contraintes thermiques
Ces contraintes apparaissent au moment du stockage des tubes, et au
cours de l'exploitation. Le revêtement doit supporter parfois des
températures élevées de l'ordre de 80°C (au sortir des stations de
compression pour les gazoducs).
Corrosion et protection/IAP 2020 12
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
• Contraintes physico-chimiques
Dans le sol, les matériaux constituant le revêtement absorbent l'eau
et les gaz dissous tels que l'oxygène et le gaz carbonique.
L'absorption d'eau se fait d'abord rapidement dans les premiers mois
de la pose à travers les fissures, capillaires et pores du revêtement,
et en deuxième stade, beaucoup plus lentement -après dix ans pour
les films plastique - à travers le matériau isolant lui-même.
Corrosion et protection/IAP 2020 13
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Différents types de revêtements
Un système de revêtement est constitué d'une couche anticorrosive qui
peut :
- soit adhérer directement sur le métal soit lui être liée par un adhésif;
- soit présenter des caractéristiques mécaniques intrinsèquement bonnes
soit être renforcée par une couche supplémentaire assurant sa protection
mécanique.
Par ailleurs les revêtements contiennent en général une série d'adjuvants
destinés à prolonger la durée de vie du produit ou à le rendre
mécaniquement plus résistant ou même moins cher.
Corrosion et protection/IAP 2020 14
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Différents types de revêtements
1/ Les revêtements métalliques
On les emploie couramment pour protéger l'acier, notamment contre la
corrosion atmosphérique. On peut aussi les appliquer sur d'autres
substrats comme le cuivre ou le laiton, comme c'est le cas par exemple
pour les revêtements de chrome sur les robinets. D'une manière
générale, on distinguera deux types de revêtements métalliques :
Corrosion et protection/IAP 2020 15
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
A/ Les revêtements anodiques : le métal protecteur est moins noble
que le métal à protéger. C'est le cas du procédé de galvanisation
(revêtement de zinc). En cas de défaut du revêtement, il y a formation
d'une pile locale et ce dernier se corrode en protégeant cathodiquement
le métal de base. La protection reste donc assurée tant qu'une quantité
suffisante de revêtement est présente. Plus que l'absence de défaut,
c'est donc l'épaisseur qui est un élément important de ce type de
revêtement. En général, elle est comprise entre 100 et 200 μm.
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Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
B/ Les revêtements cathodiques : le métal protecteur est plus noble
que le métal à protéger. C'est le cas par exemple d'un revêtement de
nickel ou de cuivre sur de l'acier.
En cas de défaut du revêtement, la pile de corrosion qui se forme peut
conduire à une perforation rapide du métal de base, aggravée par le
rapport "petite surface anodique" sur "grande surface cathodique".
Dans ce cas, la continuité du revêtement est donc le facteur primordial.
Corrosion et protection/IAP 2020 17
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Différents types de revêtements
2/Les revêtements organiques :
Les revêtements organiques forment une barrière plus ou moins
imperméable entre le matériau et le milieu. Ils se divisent en trois
familles :
• Les peintures et vernis;
• Les revêtements hydrocarbonées;
• Les revêtements polymériques.
Corrosion et protection/IAP 2020 18
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
A/Les peintures et vernis
Une peinture est un mélange composé de particules insolubles (les
pigments) en suspension dans un milieu aqueux ou organique constitué
par un liant et un solvant. Les pigments assurent l'inhibition de la
corrosion et peuvent également avoir une fonction décorative. Le liant
assure la cohésion du film et son adhérence au substrat, tandis que le
solvant permet d'appliquer la peinture à l'état liquide. En général,
l'application d'une peinture.
consiste en un traitement multicouches d'une épaisseur totale de 100 à
200 μm comprenant :
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Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Une couche primaire adhérente au métal qui contient les pigments
destinés à retarder l'oxydation du matériau (épaisseur 10 à 40 μm).
On distingue les peintures primaires réactives et les peintures
primaires d'atelier . Les premières sont des solutions phosphatantes
ou chromatantes qui favorisent l'accrochage des couches ultérieures.
Les secondes, plus épaisses, ont un rôle protecteur plus marqué.
Des couches intermédiaires qui renforcent la protection, augmentent
l'étanchéité et diminuent les irrégularités.
Une couche de finition pour l'étanchéité et l'esthétique.
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Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
B/Revêtement hydrocarboné:
Jusqu'au début des années 80 les seuls revêtements utilisés étaient les
hydrocarbonés. Ils étaient constitués d'émail de brai de houille ou de
bitume de pétrole imprégnant de la toile de jute (Type A ou B) puis du
tissu de verre (Type C).
La composition d’un système de protection était la suivante :
primaire d’accrochage : composés hydrocarbonés ou élastomères
solvantés sur une épaisseur de 50 μm.
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Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
couche anticorrosive : émail de brai de houille ou de bitume de pétrole
imprégnant une armature en fibre ou en voile de verre sur des
épaisseurs de plusieurs millimètres ; protection mécanique
complémentaire (optionnelle).
Les brais de houille sont des produits issus de la distillation des goudrons.
Il s’agit d’hydrocarbures aliphatiques ayant un rapport C/H élevé. Les
bitumes de pétrole sont quant à eux obtenus lors de la distillation du
pétrole brut. Trois catégories de revêtement hydrocarboné ont été
utilisées, offrant des protections de plus en plus importantes au fil du
temps :
Corrosion et protection/IAP 2020 22
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
type A : correspond à un revêtement en toile de jute imprégné d’un
émail de brai ou de bitume posé sur une peinture d’accrochage (utilisé
jusqu’au début des années 1960).
type B : comporte, entre la couche de peinture d’accrochage et la toile
de jute, une couche supplémentaire d’émail de brai ou de bitume. Il a
précédé de très peu le type C et a donc été peu utilisé.
type C : est identique au B en remplaçant la toile de jute par un feutre
de verre. C’est le plus courant sur le réseau de transport de gaz
naturel, il a été utilisé des années 1960 au début des années 1980.
Corrosion et protection/IAP 2020 23
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Ces systèmes de revêtements avaient d'indéniables qualités
anticorrosion, en particulier une bonne adhérence, une bonne
imperméabilité à l'eau (à l'état neuf) et une isolation électrique moyenne
permettant de ne pas faire obstacle à la protection cathodique, même en
cas de décollement Mais ces produits possèdent toutefois des
caractéristiques mécaniques très moyennes et vieillissent mal au
contact de l'humidité du sol.
De plus, bien que tolérants vis à vis des conditions de pose, ils étaient
délicats à mettre en œuvre en raison des températures élevées des
émaux (140°C pour le brai, 220°C pour les bitumes) et des vapeurs
toxiques qui s'en dégageaient.
Corrosion et protection/IAP 2020 24
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
C/Les revêtements polymériques
C.1/Revêtement de tubes appliqué en usine :
Les revêtements modernes qui sont décrits ci-dessous sont
mécaniquement beaucoup plus résistants et inertes chimiquement et
biologiquement. En revanche leurs caractéristiques électriques élevées
les rendent peu compatibles avec la protection cathodique. En effet, ils
sont susceptibles de se décoller au voisinage d'un défaut sous l'action
de la protection cathodique et, étant très isolants, ils peuvent faire
obstacle au courant de protection.
Corrosion et protection/IAP 2020 25
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Les thermodurcissables
Ce sont essentiellement les revêtements obtenus à partir de résines
époxydique ou polyuréthanne c’est une formulation à base d’époxy sous
forme de poudre appliquée par fusion sur la surface à protéger.
L’application du revêtement se fait en préchauffant l’acier, à l’aide d’un
collier d’induction ou des torches au gaz, à une température
correspondant aux préconisations du fournisseur de matière première.
Cette température est généralement comprise entre 180 °C et 250 °C. La
poudre doit présenter plusieurs caractéristiques afin de pouvoir être
appliquée.
Corrosion et protection/IAP 2020 26
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Par exemple sa masse moléculaire doit être assez importante pour la
pulvérisation mais suffisamment faible pour pouvoir recouvrir
totalement la surface : on parle alors de « mouillabilité ». L’application
est ainsi réalisée à l’aide de pistolets électrostatiques. Au contact de
l’acier préchauffé, le poudre se liquéfie et forme un film de protection.
La résine époxy est appliquée en monocouche sur une épaisseur
d’environ 400 μm.
Corrosion et protection/IAP 2020 27
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Il existe aussi des systèmes multicouches : une première couche joue
le rôle de protection anticorrosion ; la deuxième couche permet de
fournir une protection complémentaire en fonction du besoin :
antiabrasion, résistance aux UV…
On constate toutefois que des considérations récentes (début des
années 90) liées à la protection de l'environnement tendent à faire
disparaître le brai et à privilégier les produits purs. De même les
produits à solvant évaporable à l'air sont peu à peu remplacés par les
bicomposants qui durcissent à l'air après mélange. Ces revêtements
ont les caractéristiques suivantes :
Corrosion et protection/IAP 2020 28
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Epoxy Polyurethane
Epaisseur= 300 à 500µm Epaisseur= 1000 à 1500µm
Avantage Avantage
Résistivité et rigidité diélectrique élevée Résistivité et rigidité diélectrique élevée
Très bonne adhérence Très bonne adhérence
Très bonne résistance au décollement Très bonne résistance au décollement
cathodique cathodique
Dureté élevée Souple résiste bien aux déformations
Facile à réparer
Inconvénients Inconvénients
Demande une surface très bien préparée Demande une surface très bien préparée
Trop rigide Demande de fortes épaisseur, donc cher
Difficile à réparer sur chantier
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Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Les systèmes à base de polyoléfines
Il s'agit des revêtements à base de polyéthylène d'abord puis de
polypropylène. Les revêtements polyéthylène basse densité (PEBD)
sont apparus au début des années 80.
Diverses techniques ont été mise en œuvre pour leur application :
pulvérisation à chaud, synthétisation et extrusion. Ce sont les
revêtements extrudés qui se sont révélés les meilleurs, techniquement et
industriellement. La première génération de revêtements polyéthylène
est appelée polyéthylène bi-couche (PE2c) car elle est constituée :
Corrosion et protection/IAP 2020 30
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
d'une couche d'adhésif pulvérisé ou, plus souvent, extrudé à base de
copolymère d'éthylène et de caoutchouc – butyle.
d'une couche plus ou moins épaisse de polyéthylène extrudé.
Les polyoléfines sont intrinsèquement d'excellents isolants électriques et
sont très imperméables à l'eau comme aux gaz.
Du point de vue anticorrosion, une couche de 0.8 mm de PEBD est
suffisante, toutefois les épaisseurs appliquées ne descendent pas en
dessous de 1.5 mm afin d’atteindre des caractéristiques mécaniques
suffisantes (le PEBD est assez tendre et sensible au poinçonnement
statique).
Corrosion et protection/IAP 2020 31
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Le principal inconvénient de ces revêtements est leur adhérence assez
moyenne et leur grande sensibilité au décollement sous l'action de la
protection cathodique. Ils sont les plus sensibles du point du vue du risque
de corrosion à proximité d'un défaut.
De ces remarques est née l'idée d'un système de revêtement alliant les
qualités des thermodurcissables et des polyoléfines. Il s'agit du
polyéthylène tri-couche (PE3c).
Corrosion et protection/IAP 2020 32
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Dans ce système :
- La protection anticorrosion est assurée par une couche primaire à
base de résine époxy de faible épaisseur (~ 60μm),
- On retrouve un adhésif à base de copolymère d'éthylène, comportant
des liaisons chimiques avec l'époxy.
- La protection mécanique est assurée par une couche de PEBD.
L'intérêt de cette formule est de profiter des qualités d'adhésion
exceptionnelles de l'époxy sans les inconvénients de rigidité excessive
(en raison de la faible épaisseur) ni de fragilité (puisqu'il est protégé par
le polyéthylène).
Corrosion et protection/IAP 2020 33
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Les revêtements à base de polypropylène (PP) sont réalisés sur le même
modèle et possèdent les mêmes qualités avec, de surcroît, une résistance
aux agressions mécaniques très supérieure et des températures de
service beaucoup plus élevées.
Corrosion et protection/IAP 2020 34
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
C.2/ Les revêtements appliqués sur les chantiers
Lors de la construction d’une canalisation, des tronçons de longueurs
comprises entre 12 m et 18 m sont assemblés par soudage; Il est
nécessaire donc de reconstituer au niveau des épargnes une protection
équivalente au revêtement appliqué en usine mais dans des conditions de
chantier pouvant être parfois dégradées (intempéries, température, espace
de travail).
Corrosion et protection/IAP 2020 35
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Joint soudé à revêtir
Technique de l’ingénieur
Corrosion et protection/IAP 2020 36
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
L’application des revêtements au droit des joints de soudure est donc
une opération sensible nécessitant une sélection rigoureuse des
produits et une maîtrise des modes opératoires d’application.
De nombreux systèmes étant disponibles sur le marché, il conviendra,
lors de la sélection, de vérifier les points suivants :
compatibilité entre revêtement de joint et revêtement de ligne ;
résistance aux conditions thermiques du fluide ;
conditions environnementales lors du chantier : intempéries,
température, hygrométrie…
Corrosion et protection/IAP 2020 37
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
On constate toutefois que la compatibilité des différents produits est
plus large que cette seule interprétation et qu'un joint en
polyuréthanne, par exemple, peut parfaitement convenir à une
canalisation revêtue en PE2c ou PE3c. Ces compatibilités sont
décrites dans le tableau ci-dessous :
Corrosion et protection/IAP 2020 38
Protection par revêtement
Moyens de lutte contre la corrosion
Compatible (x) Système de revêtement de joints ou de
réparations
Système usine BABH BABP BAP TR PP2 TD PA
A base de brais de houille x x x
A base de bitume x x x
PE2 couche x x x
PE3 couche x x x
Polypropylène 3 couches x x x
Thermodurcissables x x x x x
Polyamide x x x x
BABH = Bande Anticorrosion Bitumineuse à base de Brai de Houille
BABP = Bande Anticorrosion Bitumineuse à base de Bitume de Pétrole
BAP = Bande Anticorrosion Plastique (Base de PE)
TR = Bande Thermorétractable
PP2 = Polypropylène 2 couches (Epoxy + PP. modifié, applicable au spray gun)
TD = Themodurcissable
PA = Polyamide
Corrosion et protection/IAP 2020 39
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Revêtements par bandes polymériques
Les bandes polymériques ou également connues sous le nom de «
bandes plastiques » sont utilisées pour des applications sur chantier,
particulièrement pour les revêtements de joints de soudure ou sur des
pièces de formes. Les systèmes sont constitués d’une bande
anticorrosion appliquée sur un primaire liquide à base de caoutchouc
butyle et pouvant être associée à une bande de protection mécanique
complémentaire.
Corrosion et protection/IAP 2020 40
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Leur application peut être faite soit manuellement, soit à l’aide d’un
dérouleur ou bien d’une machine automatisée. Cette technique
largement utilisée présente globalement un retour d’expérience
satisfaisant.
Système de bandes polymériques
Technique de l’ingénieur
Corrosion et protection/IAP 2020 41
Protection par revêtement Moyens de lutte contre la corrosion
Manchons thermorétractables
Ce type de revêtement est utilisé pour la protection des joints de
soudure, il s’agit d’une feuille en polyéthylène dont l’une des faces est
enduite d’un adhésif. Le manchon est préalablement traité afin qu’un
apport de chaleur permette au système de prendre, par effet de retrait,
la forme de la zone à protéger.
Application d’un manchon thermorétractable
Technique de l’ingénieur
Corrosion et protection/IAP 2020 42
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Objectif
La protection cathodique d'un ouvrage métallique en contact avec un
électrolyte consiste à placer cet ouvrage à un potentiel électrique négatif
tel que la corrosion devienne thermodynamiquement impossible.
Comme valeur de potentiel, au dessous duquel l'acier ne peut se
corroder dans un milieu ayant un pH compris entre 4 et 9, on admet le
critère de - 850 mV, mesuré par rapport à l'électrode impolarisable au
sulfate de cuivre en solution saturée.
Corrosion et protection/IAP 2020 43
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Principe
Le principe de la protection cathodique trouve son application dans la pile
élémentaire ou l'une des électrodes (anode) est toujours corrodée alors
que l'autre ne l'est pas tel que Si, au moyen d’une source extérieure, on
amène et l’on conserve le point représentatif de la situation d’une
structure par rapport à son milieu électrolytique, dans la zone d’immunité,
on aura réalisé une protection cathodique.
Deux méthodes sont utilisées pour rendre un ouvrage cathodique par
rapport à une anode extérieure:
Corrosion et protection/IAP 2020 44
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
• l'anodes sacrificielle appelée encore anode réactive.
• le soutirage de courant ou dispositif à courant imposé dans les
deux cas, il s’agit de créer une circulation de courant continu des
anodes vers la structure à protéger. C’est la force électromotrice
du générateur de courant ou bien la différence de potentiel qui
existe naturellement entre le fer et l’anode sacrificielle, qui permet
d’entraîner le courant de protection.
Corrosion et protection/IAP 2020 45
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Protection par anode sacrificielle
Sacrificielles, car elles se sacrifient au profit des métaux protégés et sont,
en contrepartie, à remplacer régulièrement.
En théorie, la quantité de courant qu’elles délivrent durant une période
donnée est autorégulée selon :
• Leur nature
• Leurs dimensions (taille, poids)
• Leur pureté (en particulier, éviter toute pollution par des particules d’acier)
Corrosion et protection/IAP 2020 46
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Protection par anode sacrificielle
Les anodes sacrificielles doivent satisfaire aux conditions suivantes :
• Avoir un potentiel d'électrode suffisamment négatif pour pouvoir
polariser rapidement le matériau à une valeur suffisante.
• Elles ne doivent pas se polariser lors du passage du courant. En
particulier, les produits de corrosion ne doivent pas former de film
adhérent susceptible de modifier la valeur du potentiel.
• Elles doivent se corroder de manière uniforme dans le milieu considéré,
et ne pas être fortement attaquées en l'absence de courant.
• Elles doivent avoir une bonne conductibilité, une bonne résistance
mécanique, et pouvoir être obtenues facilement dans des formes et des
dimensions variées.
Corrosion et protection/IAP 2020 47
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
• Elles doivent enfin avoir un coût économiquement supportable.
Dans le cas de la protection de l’acier, les anodes utilisées sont à base
de zinc, d’aluminium, ou de magnésium. Des études, et l’expérience,
ont permis de déterminer, pour chacun des métaux de base, les seuils
d’impuretés admissible ainsi que les éléments d’alliages complémentaire
nécessaire pour obtenir les meilleures performances .
Dans ce type de protection, l’anode se consomme par dissolution en
portant la surface du métal à protéger au- delà de son potentiel
d’immunité .
Corrosion et protection/IAP 2020 48
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Pour que cette protection existe, il faut:
o Que la pile débite, donc que l’anode soit reliée électriquement à
l’acier.
o Que la surface à protéger et l’anode soient plongées toutes les deux
dans le même milieu électrolytique .
o Que l’installation soit adaptée à la surface à protéger (dimension,
nombre) .
La protection par anode sacrificielles n’a pas une durée indéterminée;
elle s’ arrête avec la disparition de l’anode.
Corrosion et protection/IAP 2020 49
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Système de protection cathodique par anodes sacrificielles
L’essentiel sur la protection cathodique par marcel roche
Corrosion et protection/IAP 2020 50
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Système de protection cathodique par anodes galvaniques
L’essentiel sur la protection cathodique par marcel roche
Corrosion et protection/IAP 2020 51
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Protection par anode sacrificielle
A/Anode a base de zinc :
Les anodes utilisées répondent généralement, soit au
spécifications de la Marine Américaines, soit à celles de la Marine
Française, ces dernières étant plus strictes.
Corrosion et protection/IAP 2020 52
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Composition Normes françaises Normes américaines
Pb 0,06 max 0,006 max
Fe 0,0014 max 0,05 max
Cd 0,04-0,06 0,025-0,15
Cu 0,005 max 0,05 max
Sn 0,01 max -
Al 0,1-0,2 0,1- 0,5
Mg 0,5 max -
Si - 0,125
Zn Le reste Le reste
La protection cathodique :guide pratique
Corrosion et protection/IAP 2020 53
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Caractéristiques électrochimiques
Les caractéristiques électrochimiques habituelles sont les suivantes:
En eau de mer A terre
Potentiel à débit nul (V) -1,05 -1,10
Potentiel en charge (V) -1 à -1,05 -1,10
Capacité pratique (Ah/kg) 780 740
Consommation pratique (kg/A.ans) 11,2 11,9
Rendement électrochimique (%) 95 90
La protection cathodique :guide pratique
Corrosion et protection/IAP 2020 54
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Avantage des anodes à base de zinc
Potentiel bien adapté à la protection de structure compactes en eau
de mer.
Comportement sûr dans des conditions diverse de fonctionnement
(sol, eau de mer….)
Fiabilité excellente, quel que soit le débit, et même après un arrêt
prolongé .
Excellent rendement .
Peu sensible aux salissures marines.
Corrosion et protection/IAP 2020 55
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Inconvénients des anodes à base de zinc:
Portée limitée en raison de faible potentiel.
Température d’utilisation limitée à 60°C.
Cout par A/ans plus élevé que celui d’aluminium.
Poids spécifique élevé (7,14).
Domaine d’utilisation principaux:
Conduites enterrées de faible langueur;
Ouvrages immergés;
Capacités métalliques (intérieur et/ou extérieur).
Corrosion et protection/IAP 2020 56
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Protection par anode sacrificielle
B/ Anode à base d’Aluminium
L’aluminium se passivent spontanément par formation d’une couche
d’aluminium superficielle, il est nécessaire d’introduire dans sa
composition du matériau anodique un agent activateur, généralement le
mercure ou l’indium.
Composition d’une anode en aluminium au mercure:
Zn: 0,3 à 3% Hg: 0,03 à 0,05 %
Fe: 0,10 à 0,13 max Al: le reste
Si: 0,10 % max
Cu: 0,005 % max
Corrosion et protection/IAP 2020 57
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Caractéristiques électrochimiques en eau de mer
Potentiel à débit nul (V): -1,05
Potentiel en charge (V) : -1,00 à -1,05
Capacité pratique (Ah/kg) : 2830
Consommation pratique (Kg/A.an) : 3,1
Rendement électrochimique (%) : 95
Corrosion et protection/IAP 2020 58
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Composition d’une anode en aluminium à l’indium:
Zn: 0,5 à 5%
In: 0,005 à 0,05 %
Fe: 0,10 à 0,13 max
Si: 0,10 % max
Cu: 0,010 % max
Mg: 0 à 2,2 %
Al: le reste
Corrosion et protection/IAP 2020 59
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Caractéristiques électrochimiques en eau de mer
Potentiel à débit nul (V): -1,10
Potentiel en charge (V) : -1,05
Capacité pratique (Ah/kg) : 2600
Consommation pratique (Kg/A.an) : 3,4
Rendement électrochimique (%) : 87
Corrosion et protection/IAP 2020 60
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Avantage des anodes à base d’aluminium:
Cout de l’A/an le plus faible en raison de sa forte capacité pratique
Potentiel bien adapté à la protection de structure compactes en eau
de mer .
Utilisation possible dans les citernes de tankers (pas d’étincelle en
cas de chute) .
Restent actives aux température élevée, contrairement aux alliage
de zinc où on trouve un chute de rendement jusqu’à 20 à 30% pour
80 et 100°C .
Corrosion et protection/IAP 2020 61
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Inconvénients des anodes à base d’aluminium:
Les alliages actuels sont généralement déconseillés pour les
milieux faiblement renouvelés , donc non utilisable dans le sol.
Il y a chute de rendement par suite de l’acidification du milieu
Vulnérable aux salissures marines.
Les alliages courants actuelle sont généralement déconseillés
pour la protection des ouvrages entièrement peints du fait du
risque de passivation si l’anode est faiblement sollicitée .
Corrosion et protection/IAP 2020 62
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Comparaison entre les différentes types d’alliages :
Les alliages au mercure ont un meilleur rendement que ceux à
l’indium. Par contre le réparation du mercure à l’intérieur de l’alliage
est plus difficile et des problèmes d’attaque hétérogène de la surface
ont été rencontrés.
Les alliages à l’indium ont un potentiel plus négatif que ceux au
mercure. Leur usure est plus uniforme.
L’utilisation des alliages au mercure est déconseillée par certaines
règlementations invoquant le risque de pollution de la mer par ce
dernier .
Corrosion et protection/IAP 2020 63
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Domaine d’utilisation principaux:
• Plates-formes offshore.
• Conduite offshore-chaudes .
• Capacité métalliques (intérieur) .
Corrosion et protection/IAP 2020 64
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Protection par anode sacrificielle
C/ Anode à base de magnésium
Il existe deux types principaux à base de magnésium:
1. L’un contenant environ 6% d’aluminium, 3% de zinc et donnant un
potentiel de l’ordre de -1,5 V: types standard .
2. L’autre sans zinc, mais avec du magnésium pur et de manganèse,
donnant un potentiel de -1,7V: type haut potentiel .
Corrosion et protection/IAP 2020 65
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Composition Type standard Type haut
potentiel
Al 5-7 0,001 max
Zn 2-4 -
Mn 0,15 min 0,5-1,3
Fe 0,003 max 0,03 max
Cu 0,1 max 0,02 max
Ni 0,003 max 0,001 max
Si 0,3 max 0,05 max
Sn - 0,01 max
Pb - 0,01 max
Mg Le reste Le reste
La protection cathodique :guide pratique
Corrosion et protection/IAP 2020 66
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Caractéristiques électrochimiques en eau de mer
En eau de mer A terre
Potentiel à débit nul (V) -1,5 -1,7
Potentiel en charge (V) -1,4 à -1,5 -1,6 à -1,7
Capacité pratique 1100 1230
(Ah/kg)
Consommation pratique 6,5 à 8
(kg/A.ans)
Rendement 55 55
électrochimique (%)
La protection cathodique :guide pratique
Corrosion et protection/IAP 2020 67
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Avantages:
Portée élevée en raison de son fort potentiel .
Polarisation rapide de la structure.
Faible poids spécifique.
Inconvénients:
Force électromotrice parfois surabondante pour la protection en eau
salée .
Faible durée de vie .
Rendement médiocre en eau de mer (auto-corrosion) .
Cout de l’A/an le plus élevé .
Corrosion et protection/IAP 2020 68
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Domaine d’utilisation:
Protection de conduite enterrées sur de faible langueurs
Protection de conduite offshore sur plusieurs kilomètres à partir de
plates-formes.
Prépolarisation d’ouvrages offshore permettant de réduire la quantité
d’anodes d’aluminium devant prendre le relais .
Corrosion et protection/IAP 2020 69
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
2/ Protection par courant imposé
La protection par courant imposé utilise une source de courant
continu qui débite dans un circuit comprenant:
• Un déversoir (ou masse anodique) .
• L’électrolyte (sol ou eau) .
• La structure à protéger .
Le pole positif de la source est reliée au déversoir alors le pole
négatif est relié à la structure à protéger .
Corrosion et protection/IAP 2020 70
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Système de protection par courant imposé
L’ESSENTIEL SUR LA PROTECTION CATHODIQUE
Par Marcel Roche
Corrosion et protection/IAP 2020 71
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Domaine d’application
Le soutirage de courant s’emploie chaque fois que l’intensité
nécessaire à la protection est importante ou que la portée
demandée est élevée:
Conduite enterrées ou immergées, revêtues ou non .
Casing de forages .
Structure marines importante .
Réservoirs de stockage de grande dimension .
Ouvrages concentrés (station de pompage ou de compression) .
Corrosion et protection/IAP 2020 72
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Réalisation des soutirages
La protection cathodique par courant imposé se définit par deux
paramètres:
1. La densité du courant de protection .
2. Les caractéristiques de générateur .
Corrosion et protection/IAP 2020 73
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
1. La densité du courant de protection:
C’est l’intensité par unité de surface qui dépend essentiellement:
• De la qualité d’isolement du revêtement;
• De l’agressivité du milieu environnant
2. Les caractéristiques de générateur:
𝑈
Le débit de l’appareil est définit par la loi d’ohm: I=
𝑅
U: le tension de la source de courant continu .
R: résistance du circuit .
Corrosion et protection/IAP 2020 74
Protection cathodique
Moyens de lutte contre la corrosion
Pratiquement, un poste de protection cathodique à courant imposé
comprend:
o La source d’énergie .
o Le déversoir .
o Les câbles de liaisons .
o L’appareillage électrique auxiliaire .
Corrosion et protection/IAP 2020 75
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Les matériaux les plus utilisée sont :
L’acier: c’est les rails de chemin de fer provenant du déchet, les
vieux tubes ou tiges de forage rebutés.
L’utilisation de ferrailles peut être intéressante, notamment
lorsqu'elles sont déjà enterrées à proximité de la structure à
protéger; mais le prix de revient est notablement augmenté lorsque
on doit transportes les rails ou les tubes, les raccorder par soudure
et les enterrer.
Corrosion et protection/IAP 2020 76
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Le graphite: ces anodes sont d’un emploi courant pour la
protection des ouvrages enterrés grâce a leur prix qui est
relativement faible; par contre elle ne sont pas recommandées
pour l’utilisation en eau de mer a cause de la mauvaise jonction
câble-anode .
Ferro-silicium: ces anodes sont de mise en ouvre plus facile que
les précédentes du fait qu’elles peuvent être livrées prêtes à
l’emploi .
Corrosion et protection/IAP 2020 77
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Le magnétite: l’inconvénient de ces anodes réside dans leur
fragilité lorsqu’elles sont exposées au soleil ou à la
température élevée lors des travaux.
Le titane platiné: ces anodes résistent parfaitement à
l’immersion en eau salée ou douce. Par contre, elle
n’admettent pas, en eau de mer, de potentiel supérieur à 7V
alors qu’on peut atteindre 15 à 20V dans certaines eau
douces.
Corrosion et protection/IAP 2020 78
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Le choix d’emplacement des déversoirs:
L’emplacement du déversoir est déterminé par une étude préalable
du terrain et du tracé de la structure à protéger.
La distance entre le déversoir et la structure à protéger ne doit pas
être trop faible. Un minimum de 50m est conseillé pour les
canalisations.
La résistivité du sol est mesurée, par exemple, par la méthode des
quatre terres et le choix se porte sur la zone ou la résistivité est la
plus faible.
Corrosion et protection/IAP 2020 79
Protection cathodique Moyens de lutte contre la corrosion
Comparaison entre anodes sacrificielles et anodes à courant
imposé
Corrosion et protection/IAP 2020 80
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
Les inhibiteurs de corrosion sont des produits chimiques qui, ajoutés
en très petite quantité dans l’électrolyte, et qui diminue
considérablement la vitesse de la réaction de corrosion. On les
classe habituellement en : inhibiteurs anodiques, cathodiques,
filmants et absorbeurs d’oxygène, suivant leur mode d’action.
L’efficacité de la plupart des inhibiteurs de corrosion est
considérablement influencée par les caractéristiques chimiques de
l’électrolyte et les conditions physiques comme la température et la
vitesse d’écoulement.
Corrosion et protection/IAP 2020 81
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
Conditions d’utilisation
Un inhibiteur (ou un mélange d’inhibiteurs) peut être utilisé
comme unique moyen de protection .
soit comme protection permanente ; l’inhibiteur permet alors
l’utilisation de matériaux métalliques (ferreux non alliés, par
exemple) dans des conditions satisfaisantes de résistance à la
corrosion ; une surveillance de l’installation s’impose .
Corrosion et protection/IAP 2020 82
Inhibiteurs de corrosion
Moyens de lutte contre la corrosion
soit comme protection temporaire pendant une période où la pièce
ou l’installation est particulièrement sensible à la corrosion (stockage,
décapage, nettoyage).
Un inhibiteur (ou un mélange d’inhibiteurs) peut être combiné à un
autre moyen de protection : protection supplémentaire d’un alliage
à haute résistance à la corrosion, addition à un revêtement de
surface tel que peinture, graisse, huile, etc …
Corrosion et protection/IAP 2020 83
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
Fonctions essentielles
D’une manière générale un inhibiteur doit :
abaisser la vitesse de corrosion d’un métal, sans en affecter les
caractéristiques physico-chimiques;
être stable en présence des autres constituants du milieu, en
particulier vis-à-vis des oxydants ;
être stable aux températures d’utilisation ;
être efficace à faible concentration ;
être compatible avec les normes de non-toxicité ;
être peu coûteux.
Corrosion et protection/IAP 2020 84
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Inhibiteurs anodiques
Les inhibiteurs anodiques forment un film protecteur sur les surfaces
anodiques en bloquant la réaction électrochimique de dissolution du
métal :
Fe Fe2+ +2e-
Les inhibiteurs anodiques du fer sont classés en produits
« oxydants » et « non oxydants » suivant leur capacité à accélérer ou
non la réaction d’oxydation du fer ferreux en fer ferrique :
Fe2+ Fe3+ +e-
Corrosion et protection/IAP 2020 85
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
1/Inhibiteurs anodiques
L’efficacité des inhibiteurs anodiques oxydants est indépendante
de la concentration en oxygène dissous de l’eau à la surface, alors
que les inhibiteurs anodiques non oxydants ont besoin d’une
concentration correcte en oxygène. Si la vitesse de réaction est
suffisamment rapide, l’inhibition anodique est produite par la
formation d’une couche efficace de γ-FeOOH.
Les inhibiteurs non oxydants agissent conjointement avec
l’oxygène en catalysant l’oxydation de Fe2+ par l’oxygène, ou en
améliorant l’imperméabilité physique de la couche de γ-FeOOH, ou
par les deux processus.
Corrosion et protection/IAP 2020 86
Inhibiteurs de corrosion
Moyens de lutte contre la corrosion
1/ Inhibiteurs anodiques
Exemples d’inhibiteurs anodiques oxydants :
chromates (CrO42–) ;
nitrites (NO2–).
Exemples d’inhibiteurs anodiques non oxydants :
phosphates (PO43–) ;
benzoates (C7H5O2–) ;
molybdates (MoO42–).
Corrosion et protection/IAP 2020 87
Inhibiteurs de corrosion
Moyens de lutte contre la corrosion
2/ Inhibiteurs cathodiques
La réduction cathodique de l’oxygène entraîne la production d’ions
hydroxydes (OH–). Les inhibiteurs cathodiques sont solubles
au pH moyen de l’eau, mais ils forment une couche protectrice sur
les surfaces cathodiques en produisant un composé insoluble
à pH élevé et non conducteur électriquement.
Corrosion et protection/IAP 2020 88
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
2/ Inhibiteurs cathodiques
Exemples d’inhibiteurs cathodiques :
•ions zinc (Zn2+) ;
•polyphosphates (conjointement avec Ca2+) ;
•phosphonates (conjointement avec Ca2+).
Les inhibiteurs cathodiques forment un film visible sur le métal mais
n’arrêtent pas complètement l’attaque. Ils sont donc moins efficaces que
les inhibiteurs anodiques. C’est pour ca sont en général utilisés pour
renforcer l’action d’autres types d’inhibiteurs.
Corrosion et protection/IAP 2020 89
Inhibiteurs de corrosion
Moyens de lutte contre la corrosion
3/ Inhibiteurs mixtes anodiques/cathodiques
Les formulations commerciales utilisées en traitement d’eau
comprennent à la fois des inhibiteurs anodiques et cathodiques, ceci
pour deux raisons :
•l’association des deux types réduit le dosage global nécessaire par
rapport à l’emploi d’un seul inhibiteur ;
•les circuits traités uniquement avec des inhibiteurs anodiques sont
sensibles à une corrosion par piqûres si le traitement est interrompu,
sous-dosé ou incorrect de manière générale.
Corrosion et protection/IAP 2020 90
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
3/ Inhibiteurs mixtes anodiques/cathodiques
Cet emploi mixte a été établi dans les années 1950 lorsque
l’utilisation de formulations zinc-chromates a commencé à se
répandre. Le zinc est un inhibiteur purement cathodique tandis
que les chromates fonctionnent comme un inhibiteur anodique.
Lorsque les chromates étaient employés seuls, il fallait des doses
de 400-600 mg · L–1 d’ion chromate pour assurer une bonne
inhibition de l’acier. L’emploi de zinc (~ 5 mg · L–1 de Zn2+) en
association avec des chromates permet d’appliquer des doses de
chromate limité à 20-30 mg · L–1 .
Corrosion et protection/IAP 2020 91
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
3/ Inhibiteurs mixtes anodiques/cathodiques
Autres exemples d’inhibiteurs mixtes :
•phosphates – zinc ;
•phosphonates – zinc ;
•phosphates – polyphosphates ;
•phosphates – phosphonates .
Corrosion et protection/IAP 2020 92
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
4/ Absorbeurs d’oxygène
Les inhibiteurs anodiques et cathodiques décrits ci-dessus agissent
bien en présence de concentrations d’oxygène dissous résultant du
contact normal de l’air et de l’eau. Dans des systèmes à haute
température ou hermétiquement fermés, comme les circuits de
chaudières ou de chauffage central domestique, l’efficacité passe par
la réduction de l’oxygène dissous de l’eau à de très faibles valeurs.
Les produits chimiques utilisés à cette fin sont habituellement des
agents réducteurs appelés « absorbeurs d’oxygène ».
Corrosion et protection/IAP 2020 93
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
4/ Absorbeurs d’oxygène
Exemples d’absorbeurs d’oxygène couramment utilisés :
•sulfites ;
•hydrogène gazeux élémentaire ;
•hydrazine ou carbohydrazine ;
•agents réducteurs organiques (érythorbate, hydroquinone, gallate).
Outre leur rôle dans la réduction des concentrations d’oxygène, certains
absorbeurs d’oxygène favorisent la formation d’un film protecteur de
magnétite.
L’hydrazine et la carbohydrazine par exemple, favorisent la passivation
par production de peroxyde d’hydrogène.
Corrosion et protection/IAP 2020 94
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
5/ Inhibiteurs organiques
L’action de ces inhibiteurs est liée à la constitution d’un film
monomoléculaire entre le métal et l’eau. Ces produits sont souvent
des agents tensioactifs « filmants » avec des groupements
hydrophobe et hydrophile. L’extrémité hydrophile se fixe sur la
surface du métal tandis que l’extrémité hydrophobe forme une
barrière entre l’eau et la surface du métal.
Corrosion et protection/IAP 2020 95
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
5/ Inhibiteurs organiques
Les amines filmantes sont couramment utilisées comme
inhibiteurs de corrosion dans les circuits de condensats de vapeur.
Ces amines grasses comportent 4 à 18 atomes de carbone,
s’orientent parallèlement les unes aux autres et,
perpendiculairement aux parois, constituent un film continu et
imperméable. La dose d’emploi se situe entre 2 et 20 mg·L–1. Pour
la protection des circuits de retour de condensats, ces amines
filmantes sont recommandées lorsque la quantité de CO2 libérée
est importante, c’est-à-dire lorsque la consommation d’amine
neutralisante devient prohibitive.
Corrosion et protection/IAP 2020 96
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
5/ Inhibiteurs organiques
Domaine d’application
Souvent, on classe les inhibiteurs selon leur domaine d’application:
En milieux aqueux, et en milieu acide sont employés, entre autres,
pour éviter une attaque chimique de l’acier lors du décapage.
Dans l’industrie pétrolière on les ajoute aux fluides de forage.
Les inhibiteurs pour milieu neutre servent surtout à protéger des
circuits d’eau de refroidissement.
Corrosion et protection/IAP 2020 97
Inhibiteurs de corrosion Moyens de lutte contre la corrosion
5/ Inhibiteurs organiques
Les inhibiteurs pour une phase gazeuse sont généralement
employés pour une protection temporaire de différents objets
emballés pendant le transport et le stockage, (instruments de
précision, composants électroniques, machines,)
En pratique, l’emploi d’inhibiteurs de corrosion doit être compatible
avec tous les autres traitements de l’eau, les caractéristiques du
circuit et ses paramètres de fonctionnement .
Corrosion et protection/IAP 2020 98
MERCI DE VOTRE ATTENTION