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7 Turbines À Vapeur: Ingénieurs en Sécurité Industrielle

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Risques et Précautions Liés au Matériel

TURBINES À VAPEUR
DESCRIPTION, FONCTIONNEMENT ET EXPLOITATION
D5 -7
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle

I - PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D'UNE TURBINE À VAPEUR ....................................... 1

II - DESCRIPTION D'UNE TURBINE MONOÉTAGÉE ............................................................... 3

1 - Détente de la vapeur et entraînement du rotor ...................................................................... 4


2 - Guidage du rotor .................................................................................................................... 5
3 - Étanchéité vapeur .................................................................................................................. 5
4 - Systèmes de régulation et de sécurité ................................................................................... 5
5 - Auxiliaires d'une turbine monoétagée .................................................................................... 9

III - EXPLOITATION D'UNE TURBINE À VAPEUR MONOÉTAGÉE .......................................... 10

1 - Préparation d'une turbine et démarrage................................................................................... 10


2 - Dangers présentés par une turbine et dégradations ................................................................ 11
3 - Cas particuliers......................................................................................................................... 13

Planches de turbines multiétagers

Ce document comporte 14 pages


MT TVA - 01774_B_F - Rév. 3 21/09/2005
„ 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
1

D 5 -7

I- PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D'UNE TURBINE A VAPEUR


La vapeur admise dans la turbine par la vanne d'admission est détendue dans une tuyère ou sur une
rangée de tuyères en parallèle (appelée distributeur ou aubages fixes).

A la sortie de la tuyère la vapeur est animée d'une très grande vitesse (quelquefois supérieure à la vitesse
du son). Elle vient alors frapper les ailettes d'une roue qu'elle entraîne en rotation en lui cédant une partie
de l'énergie cinétique qu'elle possède. A la sortie de l'ensemble mobile la vapeur est évacuée par la tubulure
d'échappement.

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D T 607 A

Principe de fonctionnement d'une turbine à vapeur

À vitesse constante la puissance fournie par la turbine est égale à celle consommée par la machine
entraînée.

Toute variation de la puissance consommée , entraîne une variation de la vitesse de rotation si l'on ne
modifie pas la puissance motrice de la turbine.

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„ 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
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Application

À même position de la vanne d'admission vapeur que se passe-t-il si la vanne de régulation FCV de débit se
ferme partiellement ?

Admission FC

T FCV

D T 1196 A
Échapement

La vanne de régulation

Le débit

La puissance consommée augmente

diminue

La puissance fournie est

La vitesse de l'ensemble augmente

diminue

Le débit véhiculé par la pompe augmente

diminue

On se rend compte que la turbine n'a pas de vitesse propre, elle peut très bien ralentir ou accélérer selon la
puissance à transmettre.

Un système de régulation de vitesse de la turbine est donc à prévoir en :


– détectant la vitesse de rotation
– corrigeant la puissance motrice par action sur le débit de vapeur pour stabiliser la
vitesse et, éventuellement, la ramener à sa valeur initiale.

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Dans les turbines les plus simples, la régulation de vitesse est assurée par un dispositif à masselottes
articulées sur un couteau et qui repoussent une tige contre un ressort antagoniste. La position des
masselottes, et donc de la tige, est fonction de la vitesse de rotation.

La tige commande par un jeu de leviers la vanne de régulation qui s'oppose plus ou moins au passage de la
vapeur, ce qui permet de régler la puissance motrice de la turbine.

Un système de sécurité contre une survitesse.

En cas de dysfonctionnement du régulateur ou d'une brusque variation de charge, la vitesse de la turbine


change. Si le ralentissement ne pose qu'un problème de production, une accélération pose un problème de
sécurité très important car la résistance mécanique de la turbine ne lui permet pas de tourner beaucoup plus
vite que sa vitesse nominale. À vitesse trop élevée, des éléments de la turbine se cassent et sont projetés
sous l'effet de la force centrifuge contre le corps de la turbine. Si celui-ci ne résiste pas, des morceaux de
métal peuvent être projetés aux alentours.

Un système d'arrêt de la turbine par fermeture d'une vanne d'arrêt rapide est prévu en cas de dépassement
de la vitesse limite (protection contre la survitesse).

II - DESCRIPTION D'UNE TURBINE MONO ETAGEE A ACTION


Le schéma ci-dessous représente la coupe d'une turbine monoétagée.

Roulement
de butée Roue

Masselottes
Levier du Palier Garniture d'étanchéité
régulateur à bagues carbone
Déflecteur

Coté
accouplement

Palier à graissage
par bagues

Eau de réfrigération
Purge du palier Vapeur
échappement
Vapeur
admission Évacuationdes buées
à la sortie de
D T 1197 A

l'ensemble Tuyère Purge du corps


d'admission vapeur

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1- DÉTENTE DE LA VAPEUR ET ENTRAÎNEMENT DU ROTOR


Après avoir traversé l'ensemble d'admission vapeur (clapet d'admission et clapet de fermeture rapide),
la vapeur arrive sur une tuyère ou dans un distributeur, qui lui imprime une grande vitesse, parfois
supersonique.

Assez souvent, les turbines sont munies de vannes à commande manuelle (vannes de surcharge ou
vannes additionnelles) qui permettent de faire varier le nombre de tuyères en service et donc la
puissance délivrée par la turbine.

Le rotor de la turbine représentée ne comprend qu'une seule roue avec une seule rangée d'ailettes.
La vapeur ressort d’une telle roue avec une vitesse non négligeable, de l’ordre de 100 à 150 m/s.
Cette vitesse peut être réutilisée dans la même roue après être passée dans une chambre d’inversion
qui lui redonne une orientation correcte vis à vis de l’aubage. Ce moyen permet d'améliorer
légèrement le rendement de la machine.

Le schéma ci-après montre un exemple de chambre d'inversion.

ADM Commande d'admission


de la vapeur

Chambre
Tore d'alimentation d'inversion Dispositif de
déclenchement
de survitesse
Redresseur
Chambre
d'inversion
Tuyère
d'injection
Roue
D T 1074 A

Détail de la chambre d'inversion Pompe à


l'huile
D T 2291 A

Ensemble de la turbine

L'existence entre 2 ailettes successives d'un couloir de passage de largeur constante évite toute
détente de la vapeur à la traversée de la roue ; il n'y a donc pas de poussée axiale sur la roue. Ce
type de roue et d'ailettage est dit "à action".

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2- GUIDAGE DU ROTOR
Le guidage en rotation du rotor est assuré par deux paliers à coussinets lisses graissés par bagues.

Le guidage axial est assuré par une butée (roulement à 2 rangées de billes par exemple).

Le rotor n'est pratiquement soumis à aucune poussée axiale de la part de la vapeur puisque tout
l'intérieur du corps est à la pression d'échappement . Le travail de la butée est donc très limité.

La réfrigération des corps de paliers est assurée par une circulation d'eau dans une chemise.

3- ÉTANCHÉITÉ VAPEUR
Il est nécessaire d'étancher les fuites de vapeur qui risquent de se produire le long de l'arbre à la
traversée du corps de turbine. En effet, outre les dangers pour le personnel d'exploitation de fuites
trop importantes (risques de brûlures), on risque d'introduire de la vapeur d'eau dans les corps de
paliers et de provoquer une détérioration rapide des paliers et de la butée.

Sur les turbines monocellulaires, le dispositif d'étanchéité utilise des anneaux d'étanchéité en
carbone. Ces anneaux sont formés de 3 ou 6 segments maintenus par un ressort . On désigne
généralement par "boîte étanche" l'ensemble d'une garniture d'étanchéité de turbine.

Le nombre d'anneaux nécessaire dépend de la pression du réseau échappement.

Des orifices de purge munis généralement d’une tuyauterie sont prévus sur les boîtes étanches pour
permettre l'évacuation continue des condensats. La présence d'un peu de vapeur est normale. On
donne parfois le nom de "buée" à cette fuite de vapeur.

Des bagues déflectrices limitent l'entrée de vapeur à l'intérieur des corps de palier aux traversées de
l'arbre. Ceci n’évite pas d’avoir à purger régulièrement les corps de palier.

4- SYSTÈMES DE RÉGULATION ET DE SÉCURITÉ


a - Systèmes mécaniques

Le schéma ci-dessous représente un exemple de système mécanique de régulation et de sécurité sur


une turbine mono-étagée.

• Régulation de la vitesse

Le système de détection de vitesse utilisé est un système à masselottes et à tige, actionnant un


clapet d'admission vapeur à double siège pour équilibrer les poussées. Un filtre métallique en
amont du clapet permet d'arrêter les particules solides.

Un volant de réglage permet d'ajuster la consigne de vitesse de rotation de la turbine par action sur
la tension du ressort de régulation.

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Volant de réglage
de le consigne de vitesse Ressort de régulateur

Boîtier de fermeture rapide


par survitesse

Graissage du poussoir
Corps de palier-butée

Poussoir de régulateur
Roulement de butée
Masselotte de survitesse

Articulation Linguet de survitesse


Masselotte du
Levier de régulateur régulateur Tringlerie de
de vitesse fermeture rapide
Ressort

Clapet de fermeture rapide

D T 1233 A
Clapet d'admission vapeur
à double siège Ensemble
d'admission vapeur

• Dispositif de déclenchement par survitesse

Une masselotte fixée sur le rotor est sollicitée par :


– la force centrifuge qui tend à l'expulser de son logement
– un ressort qui tend à le maintenir en place.

Lorsque la force centrifuge dépasse la tension du ressort ce qui a lieu pour la vitesse de
déclenchement (survitesse), le linguet s'écarte de l'arbre et vient frapper un levier. Celui-ci libère la
commande d'un clapet qui arrête instantanément le passage de la vapeur. Cette vanne est appelée
vanne ou clapet de fermeture rapide.

Il est nécessaire d'ouvrir ce clapet pour démarrer la turbine en réarmant le dispositif de déclenchement
par survitesse.

La survitesse est généralement réglée à 115 % de la vitesse nominale.

Ce dispositif de déclenchement peut éventuellement être actionné manuellement par l'opérateur pour
arrêter la turbine.

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b - Systèmes hydrauliques

Les turbines sont souvent équipées d’un régulateur hydraulique qui permet un réglage plus fin. La
sortie de ces régulateurs peut être, soit hydraulique (commande des vannes d’admission par un
servomoteur, sur les grosses turbines), soit mécanique sur les petites turbines.

Le régulateur se présente comme un boitier dont l’entrée est une arbre tournant, entraîné par l’arbre
de la turbine, qui entraîne à son tour les masselottes de détection de vitesse et une petite pompe à
huile intégrée.

Le schéma ci-après montre une turbine équipée d'un régulateur Woodward TG 10.

Roue double curtis


Dispositif Régulateur
Palier déclancheur woodward TG 10
Étanchéité
carbone par survitesse
Vis de réglage
de vitesse

Arbre de sortie
du régulateur
Roulement
Bagues butée Tige de commande
de lubrification

D T 1198 A

Vanne d'admision vapeur


Bloc tuyère Clapet à
fermeture rapide

Le principe de fonctionnement de ce régulateur est représenté ci-après.

• la pompe intégrée “Gerotor” à engrenages crée la pression d’huile à travers le piston


accumulateur. L’huile est envoyée des 2 côtés d’un piston différentiel. La partie
supérieure est toujours alimentée, donc toujours à la pression refoulement de la pompe
ce qui engendre une force vers le bas proportionnelle à la surface supérieure du piston.
La partie inférieure est soumise à trois situations différentes dépendant de la vitesse de
rotation de la turbine :

– la turbine tourne trop lentement : le ressort tachymétrique rapproche les


masselottes et descend l'épaulement de contrôle : l'huile haute pression entre
dans la partie inférieure du piston différentiel, celui-ci monte car la surface active
est deux fois plus grande en bas qu'en haut ; le mouvement provoque la rotation
de l'arbre de sortie et l'ouverture de la soupape d'admission vapeur

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– la turbine revient à la vitesse de consigne : l'épaulement de contrôle vient
obturer l'admission de la partie inférieure du piston différentiel sous l'action
correctrice des masselottes. Le piston différentiel s'immobilise

– la turbine tourne trop vite : les masselottes compriment le ressort


tachymétrique et font monter l'épaulement de contrôle qui ouvre la partie
inférieure du piston différentiel vers la décharge (retour au carter). La pression
chute dans la partie inférieure, la haute pression dans la partie supérieure fait
descendre le piston, donc tourner l'arbre de sortie provoquant la fermeture de la
soupape d'admission vapeur

Une vis manuelle permet d'ajuster la valeur de la consigne de vitesse qui se


traduit par une compression plus ou moins forte du ressort tachymétrique.

Plus la tension du ressort est forte, plus les masselottes ont du mal à s’écarter pour une
vitesse donnée : c’est une façon d’augmenter la consigne de vitesse puisque la seule
position d’équilibre est celle qui ferme le tiroir de régulation.

Le dispositif de survitesse de la turbine représentée sur la planche 4 est ici mécanique. Certaines
turbines, dont les vannes de fermeture rapide sont actionnées par un servomoteur hydraulique ont un
dispositif de survitesse qui provoque la chute de la pression d’huile de régulation, ce qui libère un
ressort fermant la vanne vapeur.

Tige de commande
de la soupape
Vis de réglage Arbre de sortie d'admission vapeur
de vitesse

Rondelle butée
haute vitesse Maillon
Ressort
tachymètrique
Vis du ressort Serve piston
tachymètrique différentiel

Masselotes
Tiroir de la régulation
AUGM
Epaulement
de contrôle
Bol tournant
Piston
accumulateur
Pompe "gérotor"
À gauche
D T 1217 A

Purge CCW
Bague excentrique
Huile de l'entrée Huile de la sortie
du refroidisseur du refroidisseur
(bouché si non utilisée) (bouché si non utilisée)
Arbre d'entraînement CWX
À droite Haute pression
Cheville Moyenne pression
Pompe montrée
pour rotation à droite Huile de carter

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5- AUXILIAIRES D’UNE TURBINE MONOÉTAGÉE


Le schéma ci-dessous regroupe les auxiliaires rencontrés autour de la plupart des turbines
monoétagées à contrepression.

Bien sûr, il peut y avoir des variantes, comme par exemple, un circuit d’huile de lubrification externe.


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III - EXPLOITATION D'UNE TURBINE À VAPEUR MONOÉTAGÉE

1- PRÉPARATION D'UNE TURBINE ET DÉMARRAGE


La préparation de la turbine consiste à assurer les opérations nécessaires pour qu'elle soit prête à
démarrer, la situation initiale étant la turbine froide par exemple suite à une réparation.

a - Préparation des auxiliaires

– l'eau de refroidissement

Cette eau permet de limiter l'échauffement de paliers essentiellement dû à l'apport de


chaleur par rayonnement du corps de la machine et par conduction par les pièces
métalliques notamment l'arbre. Il n'y a aucun risque à faire circuler l'eau dans les
chambres à eau des paliers. L'opérateur peut disposer donc le circuit d'eau de
refroidissement dès le début des opérations.

– l'huile

Elle se dégrade rapidement avec la température (surtout au-delà de 75/80°C) et en


présence d'eau en perdant ses qualités lubrifiantes. L'opérateur vérifie le niveau et la
qualité de l'huile notamment la couleur et l'absence d'eau.

– les lignes vapeur

Elles doivent être chaudes afin d'éviter de la condensation dans ces lignes et l'envoi
brutal d'eau dans la turbine. Des purges de condensats sont placées sur la ligne
d'arrivée de vapeur et au plus près de la vanne d'admission. L'opérateur doit
s'assurer qu'il n'y a plus d'eau qui passe par le bipasse des purgeurs.

b - Réchauffage

Le réchauffage de la turbine nécessite beaucoup d'énergie. Sans prendre en compte les pertes
thermiques (convection, rayonnement, conduction) qui peuvent être très importantes, le seul
réchauffage du corps et du rotor d'une turbine de 500 kg à 300°C nécessite l'énergie produite par une
résistance électrique de 4 kW fonctionnant pendant 5 heures ou l'énergie nécessaire pour vaporiser
ou condenser 40 kg de vapeur.

L'apport de chaleur permettant le réchauffage est assuré par une circulation de vapeur au travers des
pièces à réchauffer en amenant la vapeur :

– soit par l'admission dans les turbines équipées de bipasse de la vanne de démarrage,
l'eau condensée s'évacuant par les purgeurs et leur bipasse (généralement ouverts
dans cette phase), la vapeur s'évacuant, elle, vers l'échappement mais aussi par les
bipasses des purgeurs s'ils sont ouverts. Dans certains cas, la vanne de démarrage
peut être légèrement ouverte pour assurer ce réchauffage.

– soit par l'échappement dans les turbines non équipées de bipasse de la vanne de
démarrage mais dans ce cas la température de la turbine est insuffisante et des
condensats vont se produire au démarrage.

Pour assurer la circulation de la vapeur de réchauffage à travers la turbine, il est indispensable


que les diverses vannes sur le circuit soient ouvertes et notamment la vanne de fermeture
rapide. Celle-ci doit être réarmée (levier de survitesse) pour permettre le passage de la vapeur.
Dans de nombreux cas, le réarmement nécessite qu'il n'y ait pas de différentielles de pression
sur le clapet et donc que la vanne d'arrivée de la vapeur soit fermée.

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Certaines turbines (puissance > 500 kW) sont équipées d'une vanne de fermeture rapide à ouverture
manuelle utilisée pour assurer une montée en vitesse progressive. Le réchauffage dans ce cas se fait
par une ouverture limitée de cette vanne.
Dans tous les cas la vanne d'échappement doit être ouverte afin de maintenir la pression
d'échappement sur le corps de la turbine, et une circulation suffisante de vapeur.

c - Maintien en température
Lorsque la turbine est réchauffée et si elle doit rester en secours de la machine principale, il faut
assurer son maintien en température.
En principe, les seuls purgeurs sont suffisants pour assurer l'évacuation des condensats. Il n'est
généralement pas nécessaire d'ouvrir les bipasses.
Il est alors indispensable que la vanne d'arrêt rapide soit réarmée, que les vannes d'admission et
d'échappemet soient ouvertes à l'exception de la vanne de démarrage.
Pour assurer que la turbine va bien démarrer automatiquement, il faut en outre vérifier que
l'électrovanne de la vanne de démarrage est bien alimentée en air comprimé (vanne sur l'alimentation
d'air avant le détendeur ouverte).

d - Démarrage - Surveillance
La turbine étant réchauffée, les auxiliaires étant disposés, le démarrage des petites turbines se fait par
ouverture de la vanne TOR d'admission vapeur, vanne généralement pneumatique commandée par
une électrovanne. La turbine accélère jusqu'à ce que le régulateur assure la régulation.
Sur les turbines équipées de circuit hydraulique de sécurité des procédures spécifiques sont mises en
œuvre.
Après démarrage, il faut vérifier si cela est possible, la vitesse de rotation par un tachymètre. La
pression de la pompe (centrifuge) entraînée peut également donner une indication en cas de vitesse
anormale.
La surveillance en marche porte principalement sur :
– la vitesse de rotation
– le bon refroidissement des paliers
– le contrôle visuel de fuite de vapeur par les garnitures
– les vibrations
– l'huile de lubrification, l'huile du régulateur

Les points principaux se retrouvent dans le chapitre suivant.

2- DANGERS PRÉSENTÉS PAR UNE TURBINE ET DÉGRADATIONS


a - La température
Les surfaces chaudes sont très nombreuses. Il s'agit donc pour l'opérateur d'être vigilant à ne pas
trébucher et à ne pas s'appuyer sur une surface chaude. Le port des gants en cuir est obligatoire.
La vérification des purges peut également entraîner des projections de vapeur ou d'eau chaude. Les
lunettes sont à porter.
Ne pas oublier que l'huile peut s'enflammer au contact des conduites de vapeur. Il faut être vigilant
lors du remplissage des paliers à ne pas faire tomber de l'huile sur les conduites de vapeur ou le corps
de turbine.

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b - L'eau de condensation de la vapeur
La vapeur arrivant en contact avec une surface plus froide – même si elle paraît chaude à l'opérateur
– se condense. Il faut donc que toutes les lignes et toute la turbine soient à une température aussi
proche que possible de la température d'admission.
La présence d'eau dans la conduite d'admission peut entraîner, lorsque la turbine fonctionne, une
rupture d'ailettes ou des labyrinthes en carbones. Certaines turbines sont conçues pour démarrer sans
casse malgré une forte proportion d'eau dans la vapeur.
En règle générale, la purge de toutes les lignes et notamment de la ligne d'admission et des points
bas de la turbine est essentielle. L'opérateur vérifie l'absence d'eau de condensation en ouvrant le
bipasse du purgeur.
c - La survitesse (turbines mono-étagées sans huile de sécurité)
Si le déclencheur de survitesse ne fonctionne pas, la turbine peut s'emballer et sous l'effet de la force
centrifuge projeter violemment des éléments situés sur le rotor – ailettes, bandage, masselotte du
régulateur (une ailette peut ainsi avoir l'énergie d'une voiture d'une tonne lancée à 30 km/h) – qui
peuvent faire exploser le corps de palier ou le corps BP de la turbine.
Le contrôle de la vitesse de déclenchement de la survitesse est difficile à réaliser car générant en lui
même un risque. Néanmoins si cela est nécessaire, ce contrôle se fait toujours désaccouplé, la
montée en vitesse doit être lente par l'ouverture progressive d'une vanne de vapeur et un suivi
permanent de la vitesse au moyen d'un tachymètre. Ce contrôle est effectué à la mise en service de la
turbine sur site si cela est possible ou en atelier.

d - La présence de vapeur dans l'atmosphère


La vapeur dans l'atmosphère mais aussi la buée sur les lunettes peuvent grandement limiter la vision
de l'environnement de la turbine et augmenter les risques d'accident – dénivellation du sol, conduites
très chaudes, pièces tournantes…

e - La pression et le vide
Ne pas fermer l'échappement en laissant l'admission ouverte car il n'est pas souhaitable que la
soupape de sécurité située sur le corps de turbine ou sur l'échappement s'ouvre.
Ne pas fermer toutes les vannes après arrêt de la turbine car il y a risque de mise sous vide et en
conséquence de dégradation notamment des anneaux d'étanchéité (par chance ceux-ci sont peu
étanches ce qui limite beaucoup ce risque).

f - La dégradation de l'huile
L'huile se dégrade soit parce qu'elle vieillit soit parce qu'elle est contaminée par de l'eau ou des
particules solides (poussières).
La présence de vapeur dans l'environnement de la turbine entraîne très souvent de la vapeur dans les
paliers. Cette vapeur se condense et se retrouve au fond du palier. Le niveau d'huile reste bon mais
l'huile est progressivement remplacée par de l'eau dont les caractéristiques lubrifiantes sont très
mauvaises et qui de plus entraîne une corrosion du roulement. La durée de vie du roulement devient
alors très réduite. Les constructeurs ou les services maintenance équipent souvent les paliers de
turbine de niveau à glace, jet de décantation et purge manuelle. L'opérateur doit vérifier très
régulièrement l'huile des paliers en évacuant l'eau du palier par la purge autant sur la turbine en
fonctionnement que sur celle à l'arrêt (maintenue en température).
Le palier est principalement réchauffé par convection par l'arbre et par rayonnement du corps de
turbine et par le frottement dans le palier. Le vieillissement de l'huile est très accentué par la
température d'où le refroidissement du palier généralement à l'eau. Si ce refroidissement est
insuffisant, l'huile chauffe et se dégrade très vite. L'opérateur vérifie la couleur de l'huile qui
devient brune avec son vieillissement et la circulation de l'eau dans les paliers. On peut noter
que la vapeur peut entraîner des dépôts de sels qui finissent par obstruer les conduites d'eau.
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3 - CAS PARTICULIERS
• Turbine en "virage"

Dans certains cas la turbine en attente de démarrage doit tourner à basse vitesse (virage). Cela
permet entre autre de réduire le temps de démarrage. La vitesse de rotation ne doit pas être trop
basse car le palier risquerait de gripper et de rendre la machine inutilisable. La vitesse doit être au
moins de 100 à 200 tr/min, et ne doit pas être trop élevée pour éviter des problèmes sur la machine
entraînée.

Cette vitesse est assurée par le seul débit de vapeur passant par le bipasse de la vanne de
démarrage (pas de régulation) ou par la vanne d'arrêt rapide si elle est à ouverture progressive.

En principe après le réchauffage sans rotation réalisé en ouvrant partiellement la vanne de bipasse,
l'opérateur ouvre cette vanne à fond si un orifice calibré limite le débit de vapeur ou règle l'ouverture
de la vanne donc le débit pour obtenir la vitesse souhaitée pour le virage.

• Turbines équipées de circuit d'huile de graissage

Un réseau d'huile sous pression permet d'envoyer de l'huile dans les paliers, donc de la renouveler et
d'en limiter l'échauffement. Il faut cependant que l'opérateur s'assure du niveau d'huile dans le
réservoir, de la qualité de l'huile notamment en purgeant l'eau, qu'il vérifie la pression de l'huile, le
refroidissement des paliers et de l'huile (échangeur eau/huile) et le colmatage du filtre (AP filtre). La
pression du circuit d'huile est à mettre en service toujours avant le démarrage mais en général une
pression minimale est une condition de démarrage de la turbine.

• Turbines équipées de circuit hydraulique de sécurité

Le circuit d'huile de sécurité permet d'arrêter rapidement la turbine en écroulant la pression qui
maintient la vanne d'arrêt rapide ouverte. Un ressort et la pression de la vapeur tendent à fermer cette
vanne instantanément.

Pour démarrer la turbine et donc admettre de la vapeur, la vanne d'arrêt rapide doit être ouverte. Pour
cela, il faut que le circuit d'huile soit remis en pression en enlevant le défaut (réarmement de la
survitesse, nettoyage du filtre, suppression du défaut commandant l'électrovanne…) et que la vanne
d'arrêt rapide soit réarmée. Pour cela, la vanne doit être mise en position fermée manuellement, seule
position permettant de réarmer le cliquet qui maintient la vanne ouverte.

Cette vanne permet dans un premier temps, en ouvrant de quelques tours la vanne d'arrêt rapide, de
réchauffer la turbine puis ensuite de monter progressivement en vitesse (vannes GIMPEL, vannes
hydrauliques "suiveuses").

Dans le cas de régulateur WOODWARD équipé d'une molette de réglage de vitesse, il est nécessaire
de positionner la molette sur 0 pour pouvoir réarmer le réseau d'huile sécurité. Seulement après il sera
possible d'augmenter la vitesse de rotation par la molette.

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„ 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
Huile motrice haute pression
RÉGULATEUR DE VITESSE Huile de régulation-pression variable
D'UNE TURBINE SANS SOUTIRAGE
Retour d'huile motrice
Chambre de vapeur HP Retour d'huile motrice
Pression d'huile intermédiaire du régulateur
Huile tampon dans le régulateur
Retour d'huile du régulateur

Arrivée vapeur
Régulateur WOODWARD PG
Pilote Tringlerie d'asservissement

Soupapes Ressort
Masselottes

Orifice de Vis
by-pass pointeau Cylindre de puissance du WOODWARD

Collet de
contrôle

Retour d'huile

Clapets

Retour d'huile du régulateur Amortisseur Servo moteur

D T 2504 A
Retour d'huile Arrivée d'huile motrice
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