20-21.StructAlgébric - UNISAT
20-21.StructAlgébric - UNISAT
Licence 1, UNISAT
2020 - 2021
Table des matières
NOTATIONS 4
3 STRUCTURES ALGEBRIQUES 22
3.1 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.1 Dé…nitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.2 Sous-groupes d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
TA B L E D E S M AT IÈ R E S
4 ARITHMÉTIQUE DANS Z 51
4.1 Relation de divisibilité, division euclidienne dans Z . . . . . . . . . 51
4.1.1 Diviseurs, multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.1.2 Critères de divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.1.3 Division euclidienne sur Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.1.4 Décomposition en base b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.2 PGCD, Théorèmes d’Euclide et de Bézout . . . . . . . . . . . . . . 56
4.3 Congruences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.3.1 Dé…nition - propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.3.2 Équations diophantiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.3.3 Théorème chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.4 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4.1 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4.2 Décomposition en facteurs premiers . . . . . . . . . . . . . . 81
2
TA B L E D E S M AT IÈ R E S
5 POLYNÔMES 86
5.1 Dé…nitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.2 Opérations sur les polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.3 Degré d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.4 Valuation d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
5.5 Composition de polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
5.6 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5.7 Division selon les puissances croissantes . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.8 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.9 Polynômes dérivés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.9.1 Dé…nitions et propriétés de base . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.9.2 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.10 Polynômes scindés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5.10.1 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5.10.2 Factorisation dans C[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5.10.3 Factorisation dans R[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
5.10.4 Polynômes irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
5.10.5 Relations coe¢ cients-racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
5.11 Arithmétique dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
5.11.1 Diviseurs communs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
5.11.2 PGCD, théorèmes d’Euclide et de Bezout . . . . . . . . . . 111
5.11.3 Polynômes premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
5.11.4 PPCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
5.11.5 Polynômes irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
5.12 Fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
5.12.1 Décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples 117
BIBLIOGRAPHIE 128
3
Notations
Notation Dé…nition
N Ensemble des entiers naturels
Z Ensemble des entiers relatifs
R Ensemble des nombres réels
Im Image d’une application
ker Noyau d’une application linéaire
|.| Valeur absolue
k:kX Application norme sur l’ensemble X
La somme directe
P
Symbole de sommation
Q
Symbole du produit
La composition des applications
\ L’intersection
[ L’union
6 = La non égalitïé
L’inclusion
2 Appartenance
2
= non Appartenance
8 Symbole universel "pour tout"
9 Symbole universel "il existe"
u(k) Dérivée d’ordre k de u dé…nie sur une partie de R
ajb a divise b
E(x) = [x] partie enti‘ere de x
PGCD plus grand commun diviseur
a^b P GCD(a; b)
PPCM plus petit commun multiple
4
NOTATIONS
a_b P P CM (a; b)
a b[N ] a est congru à b modulo N
an :::a0 b écriture en base b
n! factorielle de n : n! = 1 2 ::: n
Cnk coe¢ cient binomial : Cnk = k!(nn! k)!
[[a; b]] fx 2 Z j a x bg
5
Chapitre 1
6
NOTATIONS
7
NOTATIONS
comme suit :
ei = cos + i sin = z , z = e i et
z+z ei + e i z z ei e i
cos = = ; sin = = , ...
2 2 2i 2i
Formule de Moivre
Soit z = r (cos + i sin ), on a 8n 2 Z,
z n = rn (cos + i sin )n = rn (cos n + i sin n ) :
Racine n-ième d’un nombre complexe
Soient a = r (cos + i sin ) un nombre complexe et n un entier
naturel non nul.
On appelle racine n-ième de a tout nombre complexe z tel
que z n = a.
Si a = 0, seul z = 0 repond au problème posé.
Nous écarterons désormais le cas a = 0.
Alors z = 0 ne peut être solution. On peut donc poser :
z = (cos + i sin ).
En appliquant la formule de Moivre, l’égalité z n = a s’écrit :
n
( (cos n + i sin n ) = r (cos + i sin ), soit :
n
=r
. Comme r est positif et que
n = + 2k , k 2 Z
doit être positif,
p
il existe un seul nombre réel , à savoir = n r, d’autre part
2k
= + .
n n
Tout nombre complexe non nul admet exactement n
racines n-ièmes. Les images sont les sommets d’un polygones
régulier à n côtes inscrit dans un cercle admettant l’origine pour
p
centre et de rayon = n r.
Les racines n-ièmes de a sont :
p 2k 2k
zk = n r cos + + i sin +
n n n n
avec k 2 f0; 1; 2; :::; n 1g.
8
Chapitre 2
LOIS DE COMPOSITION
INTERNES ET EXTERNES
Remarque 2.1.1
Si la loi est notée >, l’image de l’élément (x; y) 2 E E est désignée par x>y
et non par >(x; y).
Exemples 2.1.1
9
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Soit E un ensemble non vide, muni d’une loi de composition interne >. Soit
A une partie non vide de E. On dit que A est stable pour la loi > si, et seulement
si :
8(x; y) 2 A2 ; x>y 2 A:
Exemples 2.1.2
Dé…nition 2.1.3
Soit E un ensemble non vide, muni d’une loi de composition interne >. Soit
A une partie de E stable pour la loi >.
L’application TA : A A ! A dé…nie par (x; y) 7! x>y est alors une loi interne
sur A ; elle est appelée loi induite sur A par la loi > dé…nie sur E. S’il n’y a pas
d’ambiguïté, on la note encore >.
Exemple 2.1.1
10
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Soit E un ensemble muni d’une loi de composition interne >. La loi > est dite
associative si et seulement si :
On dit alors que (E; >) est un magma associatif appelé semi-groupe.
Exemples 2.1.3
Remarques
Remarque 2.1.2 Dans le cas d’une loi associative >, on peut supprimer les
parenthèses, et plus généralement associer au n uplet (x1 ; :::; xn ) 2 E n l’élé-
ment x1 >:::>xn de E, étant entendu qu’intervient l’ordre dans lequel sont donnés
x1 ; :::; xn .
n
Lorsque x1 = ::: = xn = x, (n 1), l’élément x1 >:::>xn s’écrit >x, et on
véri…e par récurrence
n p n+p
8x 2 E; 8(n; p) 2 (Nnf0g)2 ; (>x) > (>x) = > x:
11
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
on déduit que :
En notation additive, on a
En notation multiplicative, on a
Soit une loi de composition interne sur E. On dit que deux éléments a et b
de E sont permutables (ou commutent) pour la loi si
a b=b a
Dé…nition 2.1.6
12
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Exemples 2.1.4
Exemple 2.1.2
Remarque 2.1.3
Tout élément x 2 E permute avec lui même. Si " " est associative, tout x
permute avec xn , (n 2 N ).
Dé…nition 2.1.7
Remarques
Remarque 2.1.4 1.
13
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Exemples
Il y a cependant des lois qui n’ont pas d’élément neutre par exemples
Exemples
Exemple 2.1.4 1.
2. La loi dé…nie sur R par x y = x:y + 3 n’a pas d’élément neutre.
3. La loi > dé…nie sur R par : x>y = x2 :y n’a pas d’élément neutre.
4. La multiplication dé…nie sur [2; +1[ n’a pas d’élément neutre.
Exemple 2.1.5
Proposition 2.1.1
1. Si e0 est un élément neutre à gauche de (E; >) et e00 est un élément neutre à
droite de (E; >), alors e0 = e00 .
14
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Preuve
e0 >e00 = e0 (2.2)
Remarque 2.1.5
15
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Proposition 2.1.2
Exemples 2.1.5
X Y = (X \ Y ) [ (X \ Y ):
Proposition 2.1.3
Preuve
1
Calculer (x y) (y x 1 ) puis (y 1
x 1 ) (x y).
16
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Corollaire 2.1.1
17
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Exemples 2.1.6
Dé…nition 2.1.11
Proposition 2.1.4
Soient f : E ! F et g : F ! G deux homomorphismes, alors g f est un
homomorphisme.
Preuve
18
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Proposition 2.1.5
1
Si f : E ! F est un isomorphisme, alors la bijection réciproque f est un
isomorphisme.
2.1.10 Distributivité
Dé…nition 2.1.12
Soient E un ensemble non vide, et > deux lois de composition internes sur
E.
1. On dit que la loi T est distributive à gauche par rapport à la loi si et
seulement si :
3. On dit que la loi > est distributive par rapport à la loi si et seulement si
> est distributive à gauche et à droite par rapport à la loi . C’est-à-dire
Exemple 2.1.6
Sur P(E), les lois [ et \ sont distributives l’une par rapport à l’autre.
19
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Exemple 2.2.1
Exemple 2.2.2
Soit E un ensemble muni d’une loi de composition interne >. En posant n?x =
n
>x, on dé…nit une loi de composition externe sur E, dont l’ensemble d’opérateurs
est, selon les propriétés de >, Nnf0g, N ou Z.
8a 2 X; 8x 2 F; a?x 2 F:
Si F est une partie stable par ?, alors la restriction de ? à F est une loi de
composition externe sur F dite loi induite par ? dans F .
2.2.3 Distributivité
Dé…nition 2.2.3
20
LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES
Exemple 2.2.3
Sur P(E), les lois " [ " et " \ " sont distributives l’une par rapport à l’autre.
21
Chapitre 3
STRUCTURES ALGEBRIQUES
3.1 Groupes
3.1.1 Dé…nitions et exemples
Dé…nition 3.1.1
On appelle groupe tout couple (G; >) composé d’un ensemble G non vide et d’une
loi de composition > interne sur cet ensemble satisfaisant aux axiomes suivants :
(G1 ) La loi > est associative ;
(G2 ) La loi > possède un élément neutre ;
(G3 ) Tout élément de G admet un symétrique pour la loi ">".
Si de plus la loi > est commutative, le groupe (G; >) est appelé groupe com-
mutatif ou groupe abélien.
Exemples 3.1.1
22
STRUCTURES ALGEBRIQUES
(e; f )>(e0 ; f 0 ) = (e e0 ; f f 0 ):
En particulier
(a; a0 ) (b; b0 ) = (a b; a0 b0 ):
(c) (R2 ; +) est un groupe abélien, la loi + étant dé…nie par 8(a; b); (c; d) 2
R2 ,
(a; b) + (c; d) = (a + c; b + d).
(d) (R3 ; +) est un groupe abélien, la loi + étant dé…nie par 8(a1 ; a2 ; a3 ); (b1 ; b2 ; b3 ) 2
R3 , (a1 ; a2 ; a3 ) + (b1 ; b2 ; b3 ) = (a1 + b1 ; a2 + b2 ; a3 + b3 ).
(e) Rn est un groupe abélien avec la loi cartesienne +.
Dé…nition 3.1.2
Soient (G; ) un groupe, d’élément neutre e et H une partie de G. On dit que H
est un sous-groupe de (G; ) si les 3 propriétés suivantes sont véri…ées :
i) e 2 H
23
STRUCTURES ALGEBRIQUES
ii) 8(x; y) 2 H 2 , x y 2 H.
1
iii) 8x 2 H, x 2H
Proposition 3.1.1
Preuve
Exemples 3.1.2
– G lui même et feg où e est l’élément neutre de (G; ) sont des sous-groupes
de (G; ). Ces deux sous groupes sont dits triviaux.
– Z est un sous groupe de (Q; +). Q est un sous groupe de (R; +). R est un
sous groupe de (C; +)
– R , f 1; 1g sont des sous-groupes de (R ; ).
– Un = fz 2 C : z n = 1g est un groupe de n éléments de (C ; ).
– Pour tout a 2 Z, l’ensemble des multiples de a, noté aZ est un sous groupe
de (Z; +).
24
STRUCTURES ALGEBRIQUES
a0 = e; a 2
= (a 1 )2 ; a 3
= (a 1 )3
Preuve
On montre facilement que pour tous entier n, nZ est un sous-groupe de (Z; +).
Si H = f0g, alors on peut prendre n = 0 et c’est le seul entier qui convienne.
Si H 6= f0g, posons, n = min(H \ N ), (n existe dans N, d’après la propriété
fondamentale de N), on a n 2 H, comme H est un sous-groupe de (Z; +), tout
multiple de n est dansH, c’est-à-dire nZ H. Soit k 2 H, e¤ectuons la division
euclidienne de k par n, (n 6= 0) k = nq + r avec 0 r < n.
On a donc r = k nq 2 H \ N , si r 6= 0 alors r n, ce qui est absurde, donc
r = 0 ce qui donne k = nq 2 Z. Par suite, H = nZ.
25
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Lemme 3.1.1
Preuve
\
1. 8i 2 I; e 2 Hi donc e 2 Hi .
i2I
\
2. Soient x; y 2 Hi . 8i 2 I on a x 2 Hi et y 1 2 Hi , donc xy 1
2 Hi car Hi
i2I \
est un sous-groupe de G. Ainsi xy 1 2 Hi .
i2I
\
Par suite, Hi est un sous-groupe de G.
i2I
Dé…nition 3.1.3
Théorème 3.1.2
26
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Preuve
Exemple 3.1.1
d) Réunions de sous-groupes
8(x; y) 2 G2 ; xRH y si x 1
y 2 H:
On a le théorème suivant :
27
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Preuve
1. à faire en exercice
1
2. a (a h) = h 2 H, donc aRH (a h)
3. : H ! aH ; h 7! a h est une application bijective.
4. Comme G est …ni, l’ensemble des classes d’équivalence est aussi …ni on a
Remarque 3.1.2
xR0H y; si x y 1
2 H:
R0H a toutes les propriétés dans le théorème de lagrange, sauf que la classe d’équi-
valence de a 2 G est H a = fh a; h 2 Hg. Très souvent, on a
a H 6= H a
28
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Dé…nition 3.1.4
8x 2 G; on a x H = H x:
On note H C G.
Proposition 3.1.2
Soit H un sous-groupe de G. Les assertions suivantes sont équivalentes.
1. H est un sous-groupe distingué de G,
1
2. 8x 2 G, xHx = H,
1
3. 8x 2 G, 8h 2 H, xhx 2 H,
4. 8x 2 G, xH Hx;
5. 8x 2 G, Hx xH:.
Preuve
A faire en exercice.
3.1.4 Groupes-quotients
Proposition 3.1.3
29
STRUCTURES ALGEBRIQUES
G G
Notation 3.1.1 Si H est distingué, l’ensemble quotient est noté
RH H
Proposition 3.1.4
G
La loi induit une loi de composition interne sur par :
H
(a; b) 7! a b:
G
muni de cette loi (encore notée ) est un groupe, appelé groupe quotient.
H
Exemple 3.1.3
Z
G = Z avec l’addition +, et H = 4Z. est un groupe avec l’addition a+b = a + b:
4Z
Z
La table de + de
4Z
+ 0 1 2 3
0 0 1 2 3
1 1 2 3 0
2 2 3 0 1
3 3 0 1 2
30
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Remarque 3.1.3
8x 2 G; f (x 1 ) = (f (x)) 1 :
Théorème 3.1.4
Soit f : (R; +) ! (R; +) un morphisme de groupes continu en 0, alors :
8x 2 R; f (x) = ax:
où a = f (1).
Preuve
31
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Proposition 3.1.5
Preuve
Proposition 3.1.6
Preuve
32
STRUCTURES ALGEBRIQUES
A faire en exercice.
Théorème 3.1.5
Preuve
c’est-à-dire :
1
8(a; h) 2 G H f (a)f (h)(f (a)) 2 f (H);
1
ce qui résulte de ce que f (a)f (h)(f (a)) est l’image par f de aha 1 , qui est
un élément de H (car (a; h) 2 G H).
2. Soit H 0 C G0 . Posons H = f 1 (H 0 ). Il faut montrer : 8(a; h) 2 G H,
aha 1 2 H. Cela résulte de ce que f (aha 1 ) qui s’écrit f (a)f (h)(f (a)) 1 , est
un élément de H 0 (car (f (a); f (h)) 2 G0 H 0 ).
Proposition 3.1.7
Soit f : G ! H un morphisme de groupes.
33
STRUCTURES ALGEBRIQUES
f surjective , Im f = H
Preuve
3.2 Anneaux
3.2.1 Dé…nition et exemples
Dé…nition 3.2.1 (générale)
34
STRUCTURES ALGEBRIQUES
On appelle anneau tout triplet (A; +; :), où A est un ensemble dit sous-jacent à
l’anneau, où " + " et ":" sont des lois de composition internes sur A dites addition
et multiplication, satisfaisant aux axiomes suivants :
(A1 ) (A; +) est un groupe abélien, dit groupe additif de l’anneau ; l’élément neutre
est noté 0 et est appelé élément nul ;
(A2 ) La multiplication est associative ;
(A3 ) La multiplication est distributive par rapport à l’addition.
– On quali…e de commutatif tout anneau dans lequel la multiplication est com-
mutative.
– L’anneau A est dit unitaire si la multiplication admet un élément neutre.
an = a:a
| {z a} et na = a
| + a + {z + a} :
nf ois nf ois
Exemples 3.2.1
35
STRUCTURES ALGEBRIQUES
(x + y)2 = x2 + 2(xy) + y 2 :
Plus généralement
X
n
n
(x + y) = Cnk xk y n k
k=0
= x + Cn1 xy n
n 1
+ Cn2 x2 y n 2
+ ::::: + Cnk xk y n k
+ ::::::: + Cnn 1 xy n 1
+ yn:
Dé…nition 3.2.3
Soit (A; +; :) un anneau non réduit à f0g, on dit qu’un élément
36
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Exemple 3.2.1
Dé…nition 3.2.4
On dit qu’un anneau (A; +; :) est intègre ou est un anneau
37
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Exemple 3.2.3
Z est un sous-anneau de Q
R est un sous-anneau de C
Q est un sous-anneau de R
Remarque 3.2.1
Dé…nition 3.2.7
Soient A un anneau unitaire et B une partie non vide de A. On dit que B est
un sous-anneau de A si :
1. B est un sous-groupe de (A; +)
2. B contient 1A et B est stable par le produit 8b; b0 2 B, bb0 2 B.
38
STRUCTURES ALGEBRIQUES
b) Idéaux
Exemple 3.2.4
Remarque 3.2.2
Dé…nition 3.2.10
1. Un idéal I est dit propre s’il est di¤érent de l’anneau A et de l’idéal f0g.
2. Parmi les idéaux propres, un idéal M est dit maximal s’il n’est contenu stric-
tement dans aucun autre idéal propre.
Exemple 3.2.5
Dans l’anneau (Z; +; :) les idéaux 2Z; 3Z; 5Z:::::: sont maximaux.
39
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Remarque 3.2.3
aRb si b a 2 I:
Proposition 3.2.2
A
L’ensemble quotient muni des lois de composition internes
I
a+b=a+b ; a:b = a:b:
40
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Dé…nition 3.2.13
Exemples 3.2.3
Théorème 3.2.1
41
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Proposition 3.2.3
f surjectif , Im f = B
Preuve
Théorème 3.2.2
Preuve
A faire en exercice.
42
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Preuve
8x0 ; y 02 2 E; x0 >y 0 = f (f 1
(x0 ) + f 1
(y 0 )):
8x0 ; y 02 2 E; x0 ?y 0 = f (f 1
(x0 ) :f 1
(y 0 )):
3.3 Corps
Dé…nition 3.3.1 (générale)
3.3.1 Dé…nitions-exemples
Dé…nition 3.3.2 (classique)
On dit qu’un ensemble K muni de deux lois "+" et " " est un corps si
1. (K; +; ) est un anneau, et 1K 6= 0,
2. 8x 2 Knf0g, 9x0 2 K, x0 x = 1K = xx0 .
Si de plus la multiplication est commutative, on dit que K est un corps com-
mutatif.
43
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Remarque 3.3.1
Un anneau K est un corps s’il n’est pas réduit à 0 et si tout élément non nul
de K est inversible.
Remarque 3.3.2
i) Si K est un corps alors Knf0g est un groupe multiplicatif qui est abélien si
et seulement si K est commutatif.
ii) Un corps est en particulier un anneau sans diviseurs de zéro.
iii) Si I est un idéal du corps K alors I = f0g ou I = K.
Exemples 3.3.1
Exemple 3.3.1
Tout anneau intègre …ni A contenant au moins deux éléments, est un corps.
(Admettre)
3.3.2 Sous-corps
Dé…nition 3.3.3 (générale)
44
STRUCTURES ALGEBRIQUES
)
0 0 0
(i)8a, b 2 K , a~ (symet~ (b)) 2 K et a|b 2 K
? 6= K0 K est un sous-corps de (K; ~; |) ssi
(ii)8a 2 K0 8 f1~ g , on a symet| (a) 2 K0 .
(
8a, b 2 K0 , a~ (symet~ (b)) 2 K0 et
, 8a 2 K0 8 f1~ g, 8b 2 K0 , on
8x 2 K0 8 f1~ g , on a symet| (x) |b 2 K0 .
a symet| (a) |b 2 K0 et a~ (symet~ (b)) 2 K0 .
(autrement dit K0 est un sous-anneau unitaire de K où tout élément di¤érent
de 1~ admet un symétrique par rapport à la loi |).
Exemple 3.3.2
p
(a) Q est un sous-corps de Q[ 2] qui est lui-même un sous-corps de R.
(b) Z=pZ (p premier) n’a pas de sous-corps propres.
Proposition 3.3.1
Soient K un corps et K une partie de K. Alors K est un sous-corps de K ssi :
1) 1K 2 K,
2) 8x; y 2 K, x y 2 K,
3) 8x; y 2 K, xy 2 K,
1
4) 8x 2 Knf0g, x 2 Knf0g.
Preuve
45
STRUCTURES ALGEBRIQUES
(() Supposons que les assertions 1), 2), 3) et 4) sont véré…és. Les assertions
1), 2) et 3) expriment que K est un sous-anneau de K. L’assertion 4) exprime que
l’inverse de tout élément non-nul de K est dans K. Par suite, K est un sous-corps
de K.
Remarque 3.3.3
On montre, comme pour les sous-groupes, que toute intersection d’une famille
de sous-corps d’un corps K est un sous-corps de K et que, pour toute partie X K,
il existe un plus petit sous-corps de K contenant X, on dit qu’il s’agit du sous-corps
engendré par X.
Soit (K; +; ) un corps. On appelle espace vectoriel sur le corps K tout ensemble
E muni d’une loi de composition interne " + " (addition)
(
E E ! E
+:
(x; y) 7! x + y
telles que
1. (E; +) est un groupe commutatif. On note 0E son élément neutre.
2. Pour tout ( ; )K2 et pour tout (x; y) 2 E 2 , on a
(a) ( + ):x = :x + :x
(b) ( ):x = :( :x)
46
STRUCTURES ALGEBRIQUES
(c) (x + y) = :x + :y
(d) 1K :x = x
On dit alors que (E; +; :) est un K espace vectoriel. Les éléments de K sont
appelés scalaires, ceux de E, vecteurs.
L’élément neutre de (E; +), 0E est appelé vecteur nul.
Remarque 3.4.1
Exemples 3.4.1
Remarque 3.4.2
Si E est un espace vectoriel sur C, alors E est un espace vectoriel sur R.
47
STRUCTURES ALGEBRIQUES
Exemples 3.4.2
f0E g et E sont des sous-espaces vectoriels de E, ils sont dits triviaux.
Proposition 3.4.1
Si V1 et V2 sont deux sous-espaces vectoriels d’un K espace vectoriel (E; +; :),
alors
V1 \ V2 et V1 + V2 :
sont des sous-espaces vectoriels de E.
Preuve
u + u0 = x + x0 + y + y 0 2 V1 + V2 ;
48
STRUCTURES ALGEBRIQUES
i) (ax) = a (x).
ii) (x + x0 ) = (x) + (x0 ) 8x; x0 2 E et 8a 2 K.
Exemples 3.4.3
E
est bien dé…nie et avec le groupe quotient est un espace vectoriel sur K.
V
50
Chapitre 4
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Notation 4.1.1 –
Si d est un diviseur de a on note dja.
L’ensemble des diviseurs de a est noté D(a).
L’ensemble des multiples de a est noté M(a) ou aZ.
Exemple 4.1.1
Remarque 4.1.1
51
ARITHMÉTIQUE DANS Z
La relation "divise" est ré‡exive et transitive dans Z, mais n’est pas une
relation d’ordre dans Z, car elle n’est pas antisymétrique.
En revanche, d’après la proposition suivante, sa restriction à N est une re-
lation d’ordre.
La divisibilité sur N est liée à l’ordre naturel de N par la relation :
ajb ) a b:
En e¤et, si ajb alors b = ka avec k 2 Z et, puisque a et b sont strictement
positifs, on a k 2 N et par suite b a.
Ce résultat est faux dans N puisque, par exemple, 1j0.
Proposition 4.1.1
Avec a; b 2 Z , on a :
(ajb et bja) , jaj = jbj:
Preuve
– Supposons ajb et bja. Il existe alors des entiers relatifs k et k 0 tels que b = ka
et a = k 0 b, ce qui donne a = k 0 ka.
Si a = 0, alors b = k 0 = 0 et jaj = jbj = 0.
Si a 6= 0, alors k 0 k = 1. Comme k 0 et k sont des entiers relatifs, on a
jkj = jk 0 j = 1, ce qui montre jaj = jbj.
– Si jaj = jbj, alors a = b ou a = b. Donc ajb et bja.
La proposition suivante est une conséquence évidente de la dé…nition.
Proposition 4.1.2
52
ARITHMÉTIQUE DANS Z
53
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Remarque 4.1.2
54
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Exemple 4.1.2
a = 271 et b = 19.
On a 271 = 19 14 + 5 et 0 5 < 19 donc q = 14 et r = 5.
a = 271 et b = 19.
On a 271 = 19( 14) + ( 5) mais 5 est négatif 271 = 19( 15) + 14 avec
0 14 < 19 donc q = 15 et r = 14.
a = a0 + a1 b + a2 b2 + ::: + ak bk
Preuve
a = a0 + a1 b + ::: + ai bi + qi bi+1 :
La suite des qi est une suite d’entiers positifs strictement décroissante. Elle doit
donc s’arrèter, ce qu’ici ne peut être réalisé que si qi = 0. A ce moment, on a bien
55
ARITHMÉTIQUE DANS Z
pour des entiers ai et a0i compris entre 0 et b 1. Alors a0 a00 est un multiple de
b et ja0 a00 j < b. D’où a0 = a00 . On simpli…e alors par a0 , puis on divise par b. En
appliquant le même argument que précédemment, on obtient a1 = a01 et ainsi de
suite.
Remarque 4.1.3
Dans le cas où b = 10, les ai correspondent exactement aux chi¤res usuels de a.
On s’aperçoit que 10 ne joue pas un role particulier vis-à-vis de la représentation
des nombres : par exemple, on aurait pu noter 143 au lieu de 80 si on avait décidé
de compter en base 7.
Exemple 4.1.3
l’écriture de 1248 en base 3.
3
nous donne 1248 = 1201020 .
Exemple 4.1.4
2
Ecrire en base 10 de a = 110100100 est :
a=1 28 + 1 27 + 0 26 + 1 25 + 0 24 + 0 23 + 1 22 + 0 21 + 0 20 = 420
(a) le plus grand des diviseurs communs à a et b lorsque (a; b) 6= (0; 0),
(b) 0 lorsque a = b = 0.
56
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Remarque 4.2.1
a ^ b = jaj ^ jbj:
C’est pourquoi l’on supposera souvent par la suite que a et b sont des entiers
naturels.
– Par dé…nition, on a, pour tout a 2 Z : a ^ 0 = jaj.
– Si a = b = 0, les diviseurs communs à a et b sont tous les entiers, et il n’en
existe donc pas de plus grand pour la relation d’ordre .
– Si ab = 0, seul 0 est un multiple commun à a et b et il n’existe donc pas de
multiple strictement positif commun à a et b.
Exemple 4.2.1
9(q; r) 2 N2 : a = bq + r et 0 r<b
Alors :
a ^ b = b ^ r:
57
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
Remarque 4.2.2
Exemple 4.2.2
Déterminons le pgcd des entiers 366 et 43 en utilisant l’algorithme d’Euclide :
366 = 43 8 + 22
43 = 22 1 + 21
22 = 21 1+1
21 = 21 1+0
donc 366 ^ 43 = 1.
On dit que deux nombres a et b sont premiers entre eux si et seulement si leur
plus grand diviseur commun est 1, autrement dit si et seulement si
a ^ b = 1:
58
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Soient deux entiers non nuls (a; b) 2 Z Z . Il existe (u; v) 2 Z2 tels que
au + bv = a ^ b:
Preuve
Preuve
aZ + bZ = cZ:
cZ = aZ + bZ dZ:
c d (4.1)
59
ARITHMÉTIQUE DANS Z
c P GCD(a; b) = d : (4.2)
Remarque 4.2.3
Exemple 4.2.3
Donc
4 = 104 5 20
4 = 104 5 (124 1 104) car 20 = 124 1 104
4 = 6 104 5 124
4 = 6 (600 4 124) 5 124 car 104 = 600 4 124
4 = 6 600 29 124
4 = 6 600 + ( 29) 124
a ^ b = 1 , [9(u; v) 2 Z2 : 1 = au + bv]:
60
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
Preuve
Preuve
61
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Proposition 4.2.2
Preuve
d = a ^ b , a0 ^ b0 = 1:
62
ARITHMÉTIQUE DANS Z
(
a^b=1
2. , a ^ (bc) = 1.
a^c=1
8
>
< ajc
3. bjc ) abjc:
>
:
a^b=1
4. pour tout couple (p; q) 2 N N , si a ^ b = 1, alors ap ^ bq = 1 ;
5. pour tout entier k 2 N , ak ^ bk = (a ^ b)k .
Preuve
63
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
Proposition 4.2.4
Soient m; n 2 Z et p 2 Z.
p = P P CM (m; n) , mZ \ nZ = pZ:
64
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Proposition 4.2.5
m; n 2 Z et d 2 Z.
d = P GCD(m; n) , mZ + nZ = dZ:
Exercice 4.2.1 Démontrer que si 2 nombres sont premiers entre eux, il en est de
même de leur somme et de leur produit Puis résoudre dans N N le système :
x + y = 56 et P P CM (x; y) = 105
4.3 Congruences
4.3.1 Dé…nition - propriétés
Dé…nition 4.3.1
Soit n un entier naturel non nul, a et b deux entiers relatifs . On dit que a est
congru à b modulo n si a b est un multiple de n ; et on écrit
Exemples 4.3.1
Proposition 4.3.1
Soient a et b deux entiers, et n et m des entiers naturels non nuls.
1. a a[n] (ré‡exivité).
2. a b[n] , b a[n] (symétrie).
3. Si a b[n] et b c[n], alors a c[n] (transitivité).
4. Si a b[n] et si mjn, alors a b[m].
65
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
Proposition 4.3.2
Preuve
66
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Exemple 4.3.1
Théorème 4.3.1
Soit n un entier naturel non nul, a et a0 deux entiers relatifs, r et r0 les restes
respectifs des divisions euclidiennes de a et a0 par n.
a a0 [n] , r = r0
Preuve
Théorème 4.3.2
Soit N > 1 un entier et c un entier premier avec N . Alors il existe un entier c0 tel
que cc0 1[N ]. Un tel entier c0 est appelé un inverse de c modulo N .
Preuve
67
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Dé…nition 4.3.2
Exemples 4.3.2
b) L’équation ax + by = c
Proposition 4.3.3
Considérons l’équation
ax + by = c (4.3)
où a; b; c 2 Z. Soit d = P GCD(a; b)
1. L’équation (4.3) possède des solutions (x; y) 2 Z2 si et seulement si djc.
2. Si djc alors il existe même une in…nité de solutions entières et elles sont
exactement les
(x; y) = (x0 + ak; y0 + bk)
avec x0 ; y0 ; a; b 2 Z …xés et k parcourant Z.
68
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
1. ()) Supposons que djc. Soit (u; v) le couple de coe¢ cients de Bézout de a
et b. On a alors djcu et djcv c’est-à-dire cu = d et cv = d avec ; 2 Z.
En posant x0 = et y0 = on a
acu bcv c c
ax0 + by0 = + = (au + bv) = d = c:
d d d d
Donc (x0 ; y0 ) est solution de (4.3).
(() Supposons que possède au moins une solution (x0 ; y0 ) 2 Z2 .
Exemple 4.3.2
69
ARITHMÉTIQUE DANS Z
368 = 161 2 + 46
161 = 46 3 + 23
46 = 23 2+0
Donc 368 ^ 161 = 23. Comme 115 = 5 23 alors (368 ^ 161)j115. Par le Théo-
rème de Bézout, l’équation (4.4) admet des solutions entières.
23 = 161 3 46
23 = 161 3 (368 161 2) car 46 = 368 161 2
23 = 161 7 368 3
161 (x x0 ) + 368 (y y0 ) = 0 ) 23 7 (x x0 ) + 23 16 (y y0 ) = 0
) 7(x x0 ) = 16(y y0 ): (4.5)
Nous avons simpli…é par 23 qui est le pgcd de 161 et 368. (Attention, n’oubliez
surtout pas cette simpli…cation, sinon la suite du raisonnement serait fausse.)
Ainsi 7j16(y y0 ), or P GCD(7; 16) = 1 donc par le Théorème de Gauss 4.2.4
70
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Quelques ré‡exes
Les propriétés des entiers et les notions de divisibilité sont essentielles dans la réso-
lution des équations diophantiennes. Rappelons tout de suite quelques propriétés
qu’il est bon d’avoir constamment en tête :
Quelques idées à tester systématiquement
71
ARITHMÉTIQUE DANS Z
conserver des inégalités strictes entre nombres entiers : elles peuvent toujours
être améliorées.
| On dispose de la factorisation :
an bn = (a b)(an 1
+ an 2 b + ::: + bn 1 ):
an + bn = (a + b)(an 1
+ an 2 b + ::: + bn 1 ):
Ces factorisations s’avèrent très utiles lorsque l’on a besoin de modi…er l’as-
pect d’une équation diophantienne, le plus souvent en faisant des manipu-
lations algébriques. Signalons également que toute expression de la forme
x + y + xy + peut en général se factoriser sous la forme :
(ax + b)(cx + d) + e
Quelques exemples
Exemple 4.3.3
Résoudre dans Z,
2n + 1 = x2 :
Preuve
2n = (x + 1)(x 1)
72
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Exemple 4.3.4
x2 = 2 + 6y 2 + y 4 :
Preuve
[Solution] Sans trop ré‡échir, on voit que si cette équation admet une solution,
x doit être de l’ordre de y 2 et même plus précisément l’écriture suivante :
x2 = (y 2 + 3)2 7
nous dit que x ne doit pas être loin de y 2 + 3. Précisément en fait, on a x < y 2 + 3.
On a également :
x2 = (y 2 + 2)2 + 2y 2 2
et donc dès que 2y 2 2 > 0, on doit avoir x > y 2 + 2. Comme il n’y a pas d’entiers
entre y 2 + 2 et y 2 + 3 l’équation n’admet pas de solution. Les seules solutions
éventuelles seraient alors obtenues pour les y tels que 2y 2 1 > 0, c’est-à-dire
y = 1, y = 0 et y = 1. On véri…e ensuite au cas par cas.
La morale est que lorsque l’équation a un petit nombre d’inconnues, des tech-
niques d’inégalité, peuvent permettre de restreindre l’étude à un nombre …ni de
cas. Lorsque l’exercice est bien fait, ce nombre est petit, et on peut donc traiter
ces cas un par un.
Exemple 4.3.5
Trouver tous les entiers positifs n tel que 3n + 7 divise 5n + 13.
73
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
5n + 13
[Solution] Le quotient est toujours compris strictement entre 0 et 2
3n + 7
et donc, comme il est entier, il ne peut en fait valoir que 1. Il ne reste alors plus
qu’à résoudre l’équation 5n + 13 = 3n + 7 qui admet pour solution n = 3. Ce
nombre n’est pas positif, donc il n’existe aucun n répondant à notre question.
Exemple 4.3.6
Trouver tous les entiers strictement positifs x, y et z tels que :
1 1 1
+ + = 1:
x y z
Preuve
74
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Confrontés à une équation, on peut également se demander s’il n’y a pas une
manipulation simple qui permet de transformer une solution en une autre. Par
exemple, il est possible qu’en multipliant tous les entiers d’une solution par une
même valeur d, on obtienne une nouvelle solution. On dit souvent alors que l’équa-
tion est homogène. Ce cas se produit par exemple lorsque l’équation proposée est
une somme de monomes, tous de même degré. Souvent la solution obtenue ainsi
est « plus grande » . Cependant cela peut-être encore plus intéressant si elle se
trouve " plus petite".
Cette dernière remarque est par exemple appliquée dans la preuve usuelle de
p
l’irrationnalité de 2. On se ramène directement à montrer que l’équation dio-
phantienne :
a2 = 2b2
n’a pas de solution non nulle. On remarque que l’équation est homogène et il su¢ t
donc de chercher les solutions avec P GCD(a; b) = 1. On remarque ensuite que a2
est pair, donc a doit être pair. Ceci implique que a2 est un multiple de 4, et donc
b2 est pair. Ainsi b est pair, et il n’y a pas de solution avec a et b premiers entre
eux.
La remarque sur l’homogénéité implique alors qu’il n’y a aucune solution hormis
p
la solution triviale a = b = 0. Cela démontre l’irrationnalité de 2.
Noter que parfois, la manière dont on transforme une solution en une autre est
moins évidente. Par exemple, pour l’équation suivante :
x3 + y 5 = z 2
il faut remarquer que si (x; y; z) est solution et si est un entier quelconque, alors
75
ARITHMÉTIQUE DANS Z
On pourrait objecter qu’on ne voit pas trop comment on peut arriver à une telle
formule. En réalité, si l’on sait ce que l’on cherche, à force de patience et avec un
peu de pratique, on arrive assez bien à bricoler des coe¢ cients qui conviennent.
Preuve
76
ARITHMÉTIQUE DANS Z
a1 + N1 q a2 [N2 ]
ce qui fournit :
q (a2 a1 )N10 [N2 ]
où N10 désigne un inverse de N1 modulo N2 qui existe bien car N1 et N2 sont
supposés premiers entre eux. Ainsi si l’on pose
Exemple 4.3.7
Déterminons 10 ^ 13
13 = 1 10 + 3
10 = 3 3+1
3 = 3 1+0
(4:7) , x a[130]
77
ARITHMÉTIQUE DANS Z
avec a = 2 + 10(5 2)N10 et 10N10 1[13]. On peut déterminer N10 à partir des
coe¢ cients de Bézout de 10 et 13. On a
1 = 10 3 3
1 = 10 3 (13 1 10) car 3 = 13 1 10
1 = 4 10 3 13
On peut donc prendre N10 = 4, ce qui nous donne a = 122. Par suite,
Autre méthode :
Déterminons une solution particulière : x = 2 + 10k = 5 + 13k 0 avec k; k 0 2 Z.
10k 13k 0 = 3. Cherchons u; v 2 Z tel que 10u + 13v = 1. u = 4 et v = 3
conviennent. Prenons k = 12, k 0 = 9 ce qui donne x = 122.
(
x 122[10]
Soit x une autre solution. On a donc 10jx 122 et 13jx 122,
x 122[13]
ce qui donne 130jx 122 et par suite x = 122 + 130k avec k 2 Z.
78
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Proposition 4.4.1
Soit n > 1 un entier. Son plus petit diviseur d > 1 est un nombre premier. Si de
p
plus n est composé, alors d n.
Preuve
Supposons que d ne soit pas premier. Alors par dé…nition, il existe un diviseur
d0 2 f2; :::; d 1g de d. Donc d0 divise n, d0 > 1 et d0 < d, ce qui contredit la
minimalité de d.
Comme d divise n, on peut écrire n = dd0 . On a d > 1 et comme n n’est pas premier,
d < n. Ainsi d0 est un diviseur de n strictement supérieur à 1. Par minimalité de
p
d, on obtient d0 d et donc n d2 puis …nalement d n.
Remarque 4.4.1
On déduit de la propriété précédente que pour tester si un entier n > 1 est premier,
il su¢ t de regarder s’il est divisible ou non par un des entiers compris entre 2 et
p
n. Par exemple, pour véri…er que 37 est premier, il su¢ t de voir qu’il n’est divi-
sible ni par 2, ni par 3, ni par 4, ni par 5, ni par 6. On aurait également pu éviter
les divisions par 4 et 6 si on savait par avance que ces nombres étaient composés.
Exemples 4.4.1
1) Les nombres premiers inférieurs à 100 classés dans l’ordre croissant sont, 2,
3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73, 79,
83, 89 et 97.
79
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Remarque 4.4.2
Un entier positif est premier si et seulement si le cardinal de l’ensemble de ses
diviseurs est égal à 2.
Preuve
1. Si n et a ne sont pas premiers entre eux alors d = n ^ a > 1. Mais comme djn
et que n est premier, d = 1 ce qui n’est pas possible ou d = n. En conclusion,
nja.
2. n est premier et peut diviser m donc d’après le point précédent n ^ m = 1.
3. D’après le théorème de Gauss et une petite récurrence.
80
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Proposition 4.4.3
Tout entier supérieur à 2 admet un diviseur premier.
Preuve
Proposition 4.4.4
Preuve
Supposons que ce ne soit pas le cas. P forme alors une partie …nie de N. P
possède donc un plus grand élément n. Considérons le nombre entier N = n! + 1.
On a : N > n. D’après la proposition précédente, N possède un diviseur premier p
di¤érent de 1. Ce dernier est nécessairement élément de l’ensemble [[2; n]]. p divise
donc aussi n!. Mais alors p divise 1 ce qui est impossible. L’ensemble P des nombres
premiers est donc in…ni.
81
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve
Soit un entier n 2 Nnf0; 1g. Cet entier n s’écrit de façon unique de la manière
suivante :
n = pa11 : : :pamm ;
où m 2 N , p1 < : : : < pm sont m nombres premiers et où a1 ; : : :; am 2 N . Ce
résultat se formule aussi sous la forme suivante : n s’écrit de manière unique, à
l’ordre des facteurs près, comme
Y
n= pVp (n)
p2P
Preuve
82
ARITHMÉTIQUE DANS Z
p1
Méthode 4.4.1 On écrit 300 sous la forme d’un produit, puis on recommence
avec chacun des facteurs obtenus tant que c’est possible.
300 = 30 10 = 5 6 2 5=2 5 5 3 2 = 22 3 52 :
83
ARITHMÉTIQUE DANS Z
Méthode 4.4.2 On e¤ectue des divisions successives par les nombres premiers
(2, 3, 5, 7, 11,...) tant que c’est possible. Les résultats sont placés dans un tableau.
300 2
150 2
75 3
25 5
5 5
1
300 est divisible par 2, le quotient est 150. 150 est divisible par 2, le quotient
est 75. 75 n’est pas divisible par 2, mais 75 est divisible par 3, le quotient est 25.
25 est divisible par 5, le quotient est 5. 5 est divisible par 5, le quotient est 17 est
n’est pas divisible par 5, mais 7 est divisible par 7, le quotient est 1, ce qui termine
le tableau.
Le résultat dans la 2eme colonne du tableau donne : 300 = 2 2 3 5 5 =
22 3 52 .
Preuve
Y
Posons d = pminfVp (a);Vp (b)g et montrons que d = a ^ b. Considérons a0 ; b0 2 N
p2P
tels que a = da0 et b = db0 . D’après la proposition 4.2.3, on aura montré que
d = a ^ b si et seulement si a0 ^ b0 = 1. Supposons que ce ne soit pas le cas alors
il existe un diviseur d 6= 1 commun à a et b qu’on peut supposer premier. On a
84
ARITHMÉTIQUE DANS Z
donc :
a Y Vp (a) minfVp (a);Vp (b)g b Y Vp (b) minfVp (a);Vp (b)g
dj = p et dj = p :
d p2P d p2P
Il vient alors que d est un facteur de chacun des deux produits ci dessus et que
Vp (a) minfVp (a); Vp (b)g 1 ainsi que Vp (a) minfVp (a); Vp (b)g 1 ce qui
0 0
constitue une contradiction et prouve par l’absurde que a ^ b = 1. La formule
pour le PGCD est ainsi démontrée. On procède de même pour le PPCM.
Exemple 4.4.1
Soit a = 60 et b = 16. On a :
60 2 16 2
30 2 8 2
15 3 et 4 2
5 5 2 2
1 1
Par suite, a = 22 3 5 et b = 24 donc a ^ b = 22 30 50 = 4 et a _ b =
24 3 5 = 240.
85
Chapitre 5
POLYNÔMES
Un polynôme à une indéterminée, à coe¢ cients dans K, est une suite de valeurs
ai de K, nulle à partir d’un certain rang n. Un tel polynôme se note P ou P (X) :
P (X) = a0 + a1 X + ::: + an X n ;
86
POLYNÔMES
P + Q = (an + bn )X n + (an 1 + bn 1 )X n 1
+ ::: + (a + b)X + (a0 + b0 ):
Exemples 5.2.1
1) Soient P = aX 3 + bX 2 + cX + d et Q = X 2 + X + . Alors
P + Q = aX 3 + (b + )X 2 + (c + )X + (d + ),
P:Q = (a )X 5 + (a + b )X 4 + (a + b + c )X 3 + (b + c + d )X 2 + (c +
d )X + d .
En…n P = Q si et seulement si a = 0, b = , c = et d = .
87
POLYNÔMES
Proposition 5.2.1
Proposition 5.2.2
Pour P; Q; R 2 K[X], on a
0+P = P, P +Q = Q+P, (P + Q) + R = P + (Q + R) ;
1:P = P , P:Q = Q:P , (P:Q):R = P:(Q:R) ;
P:(Q + R) = P:Q + P:R.
Remarque 5.3.1
88
POLYNÔMES
Preuve
P + Q = (an + bn )X n + (an 1 + bn 1 )X n 1
+ ::: + (a + b)X + (a0 + b0 ):
Remarque 5.3.2
Si deg(P ) 6= deg(Q) alors deg(P + Q) = maxfdeg(P ); deg(Q)g.
Soient P; Q 2 K[X].
P:Q = 0 ) P = 0 ou Q = 0:
89
POLYNÔMES
Preuve
Preuve
90
POLYNÔMES
Proposition 5.5.1
Preuve
Exemple 5.5.1
1) (X 2 + 4) (X 3) = (X 3)2 + 4 = X 2 6X + 13 ;
2) (X 3) (X 2 + 4) = (X 2 + 4) 3 = X2 + 1 ;
3) en général, P (X + a) est noté P (X + a).
91
POLYNÔMES
Exemple 5.6.1
Preuve
()) Supposons que AjB et BjA. Alors il existe des polynômes Q1 ; Q2 2 K[X]
tels que : A = Q1 B et B = Q2 A. On a alors : A = (Q1 Q2 )A ou encore : A(1
Q1 Q2 ) = 0. Par intégrité de K[X], comme A 6= 0, ceci n’est possible que si 1
Q1 Q2 = 0 c’est à dire si Q1 Q2 = 1. Par conséquent, Q1 et Q2 sont des polynômes
inversibles inverses l’un de l’autre. appliquant la proposition 5.3.2, il existe a 2 K
tel que Q1 = a et Q2 = a 1 . On a alors B = aA. A et B sont donc bien associés.
(() La réciproque est triviale.
92
POLYNÔMES
Preuve
Exemple 5.6.2
93
POLYNÔMES
X3 + X + 3 X +1
(X 3 + 2
X ) X 2
X +2
X2 + X
( X2 X)
2X + 3
(2X + 2)
1
On a donc : X 3 +X +3 = (X +1)(X 2 X +2)+1 et deg(1) = 0 < deg(X +1) = 1.
Exemple 5.7.1
94
POLYNÔMES
1 + 3X + 2X 2 7X 3 1 + X 2X 2
(1 + X 2X 2 ) 1 + 2X + 2X 2 5X 3
+ 2X + 4X 2 7X 3
(2X + 2X 2 4X 3 )
+ 2X 2 3X 3
(2X 2 + 2X 3 4X 4 )
5X 3 + 4X 4
( 5X 3 5X 4 + 10X 5 )
+ 9X 4 10X 5
Ce qui s’écrit :
2X 2
1| + 3X +{z 7X}3 = (1 + X 2X 2 ) (1 + 2X + 2X 2 5X 3 ) +X 4 (9 10X) :
| {z }| {z } | {z }
A B Q R
Théorème 5.8.1
Preuve
()) Soit a une racine de P . Alors P (a) = 0. Par division euclidienne, il existe
(Q; R) 2 (K[X])2 tels que :
95
POLYNÔMES
Corollaire 5.8.1
divise P.
Preuve
96
POLYNÔMES
Théorème 5.8.2
Preuve
On en déduit :
Théorème 5.8.3
Tout polynôme qui admet une in…nité de racines est le polynôme nul.
Dé…nition 5.8.2
Remarque 5.8.1
97
POLYNÔMES
– Lorsque est une racine de multiplicité k de P , on dit aussi que est une
racine d’ordre k.
– Pour déterminer la multiplicité d’une racine, on peutc faire a priori un cer-
tain nombre de divisions euclidiennes.
Exemple 5.8.1
Remarque 5.9.1
Proposition 5.9.1
Preuve
98
POLYNÔMES
P P
1. Si deg(P ) = p > 0 alors P = pk=0 ak X k avec ap 6= 0 et P 0 = pk=1 kak X k 1 .
Le coe¢ cient de terme dominant de P 0 est pap qui est non nul. Par consé-
quent degP 0 = p 1.
2. Si P est constant, il est clair que P 0 = 0. Réciproquement, si P n’est pas
constant, alors degP > 0 et degP 0 0 ce qui prouve que P 0 est non nul.
Preuve
Laissée en exercice.
(P Q)0 = P 0 Q + P Q0
Preuve
P P
Supposons que P = k2N ak X k et Q = k2N bk X
k
. On a donc : P Q =
X
+1
ai bj X i+j et :
i+j=0
X
+1
0
(P Q) = (i + j)ai bj X i+j 1
i+j=0
X
+1 X
+1
= iai bj X i 1 X j + jai bj X i X j 1
i+j=0 i+j=0
0 0
= P Q + PQ
99
POLYNÔMES
p(0) = P et P r+1 = (P r )0
Remarque 5.9.2
Pour r 2 N, l’application P 7! P 0 est linéaire puisque c’est l’itérée r-ième de la
dérivation.
Remarque 5.9.3
Pour n 2 N et p 2 f0; :::; ng, on a :
(
(X n )(p) = n(n 1):::(n p + 1)X n p
= p!Cnp X n p
si p n
0 si p > n
Preuve
Cette formule se démontre par récurrence de la même façon que pour les fonc-
tions dérivables, en utilisant le résultat :
(Ak B r k ) = Ak+1 B r k
+ Ak B r k+1
:
100
POLYNÔMES
Preuve
P (0)(a)
si n = 0, P (X) = 0!
(X:a)0 ;
soit n 2 N . tel que la formule soit vraie pour tout polynôme de degré inferieur
ou égal a n 1, et soit P un polynome de degre n. E¤ectuons la division euclidienne
de P par (X a)n :
101
POLYNÔMES
Lemme 5.9.1
Soient r 2 N et P 2 K[X]. Soit a 2 K. Si a est une racine d’ordre r de P alors
a est une racine d’ordre r 1 de P 0 .
Preuve
Preuve
()) Par application du lemme 5.9.1, si a est une racine d’ordre r de P alors a
est une racine d’ordre 1 de P (r 1) et d’ordre 0 de P (r) donc P (a) = P 0(r 1) (a) = 0
et P (r) (a) 6= 0.
(() Si P (a) = P 0(r 1) (a) = 0 alors, par application de la formule de Talor :
X
n
P (k) (a)
P (X) = (X a)k = (X a)r B:
k=0
k!
avec B 2 K[X] tel que B(a) 6= 0.
102
POLYNÔMES
Corollaire 5.9.1
Remarque 5.10.1
Attention ce théorème est faux dans R. Par exemple P = X 2 + 1 est non constant
mais ne possède aucune racine dans R.
Tout polynôme de C[X] est scindé sur C, c’est à dire tout polynôme P 2 C[X]
s’écrit sous la forme
P (X) = p (X a1 ):::(X ap )
où les scalaires ak sont les racines de P comptées avec leur multiplicité et p est
le coe¢ cient du terme dominant de P .
103
POLYNÔMES
Preuve
Supposons que P est non constant, sinon la propriété est évidente. Soient
a1 ; :::; ap 2 C la liste des racines de P. Par application du théorème de d’Alembert-
p
Y
Gauss cette liste est non vide. Il existe Q 2 C[X] tel que : P = (X ai )Q. Si
i=1
Q est non constant alors il possède une racine a et a est nécessairement aussi une
racine de P . Donc la liste a1 ; :::; ap n’était pas celle de toutes les racines de P , ce
qui constitue une contradiction. Par conséquent, Q est un polynôme constant et
la proposition est démontrée.
Théorème 5.10.2
Preuve
Y
r Y
s
kr
P = (X ak ) (X 2 + bl X + cl ):
k=1 l=1
104
POLYNÔMES
Proposition 5.10.2
[Les polynômes de degré 1 sont irréductibles] Quel que soit le corps K, pour tout
a 2 K, le polynôme P = (X a) est iréeductible dans K[X].
Preuve
Preuve
On vient de prouver que les polynômes de degré 1 sont irréductibles dans C[X].
Réciproquement, si P 2 C[X] est un polynôme irréducible de C[X], montrons qu’il
est de degré 1. Si ce n’était pas le cas, alors comme P est non nul :
105
POLYNÔMES
Preuve
Exemples 5.10.1
106
POLYNÔMES
Exemples 5.10.2
Soit P (X) = X 4 + 1.
– Sur C. On peut d’abord décomposer P (X) = (X 2 + i)(X 2 i). Les racines
de P sont donc les racines carrées complexes de i et i. Ainsi P se factorise
dans C[X] :
p p p p
2 2 2 2
P (X) = X 2
(1 + i) X + 2
(1 + i) X 2
(1 i) X + 2
(1 i) :
– Sur R. Pour un polynôme à coe¢ cient réels, si est une racine alors aussi.
Dans la décomposition ci-dessus on regroupe les facteurs ayant des racines
conjuguées, cela doit conduire à un polynôme réel :
h p p ih p p i
2 2 2 2
P (X) = X 2
(1 + i) X 2
(1 i) X + 2
(1 + i) X + 2
(1 i)
p p
= X 2 + 2X + 1 X 2 2X + 1 ;
107
POLYNÔMES
s1 = a1 + ::: + ap
X
s2 = ai 1 ai 2
i1 <i2
:
:
:
sp = a1 :::ap
Plus précisément, 8 k 2 f1; :::pg
X
sk = ai1 :::aik
i1 <:::<ik
Théorème 5.10.5 (Relations entre les coe¢ cients et les racines d’un polynôme)
On démontre ces égalités en identi…ant les coe¢ cients des monômes de même
degré dans l’égalité :
P = an (X 1 ): : :(X n) = an X n s1 X n 1
+ s2 X n 2
+ :::: + ( 1)n sn
– si p = 2, on a :
P = a2 (X 2 )(X 1) = a2 (X 2 ( 1 + 2 )X + 1 2)
et donc :
a1 a0
s1 = 1 + 2 = et s2 = 1 2 = :
a2 a2
108
POLYNÔMES
– Si p = 3,
P = a3 (X 1 )(X 2 )(X 3)
= a3 X 3 ( 1 + 2 + 3 )X
2
+( 1 2 + 2 3 + 1 3 )X 1 2 3
et :
a2 a1 a0
s1 = 1+ 2+ 3 = ; s2 = 1 2+ 2 3+ 1 3 = et s3 = 1 2 3 = :
a3 a3 a3
On note pour la suite D(P; Q) = D(P ) \ D(Q) l’ensemble des diviseurs com-
muns à P et à Q. Remarque : Si D 2 D(P; Q), alors tout polynôme associé à D
est aussi dans D(P; Q).
Proposition 5.11.2
Proposition 5.11.3
109
POLYNÔMES
Preuve
En e¤et, si D 2 D(P; Q), alors DjQ et DjP BQ donc DjQ et DjR donc
D 2 D(Q; R) et D(P; Q) D(Q; R).
Inversement, si D 2 D(Q; R), alors DjQ et DjBQ + R donc DjQ et DjP donc
D 2 D(P; Q) et D(Q; R) D(P; Q).
Théorème 5.11.1
Preuve
110
POLYNÔMES
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls. L’ensemble
des diviseurs communs à admet un polynôme unitaire de plus grand degré noté
= P ^ Q. C’est le plus grand commun diviseur des polynômes P et Q.
Preuve
Proposition 5.11.4
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls, soit = P ^ Q.
Il existe deux polynômes U et V tels que P U + QV = .
Preuve
111
POLYNÔMES
Proposition 5.11.5
Preuve
Exercice 5.11.2 On considère deux entiers non nuls (a; b) 2 N2 . On note d = a^b
leur PGCD. Montrer, en utilisant l’algorithme d’Euclide que
(X a 1) ^ (X b 1) = X d 1:
P U + QV = 1:
112
POLYNÔMES
Preuve
Dans un sens c’est le théorème de Bezout déjà vu. Dans l’autre sens, comme
P U + QV = 1 on en déduit que P ^ Q divise 1. Il n’y a qu’un seul polynôme
unitaire qui divise 1, c’est 1 lui-même.
Preuve
Proposition 5.11.8
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls et soit D = P ^Q.
P Q
D
et D sont des polynômes et ils sont premiers entre eux.
Preuve
P Q
On écrit P = P1 D et Q = Q1 D. On a D
= P1 et D
= Q1 . De plus
D = P ^ Q = P1 D ^ Q1 D = D(P1 ^ Q1 )
113
POLYNÔMES
Proposition 5.11.9
Preuve
Proposition 5.11.10
Preuve
Corollaire 5.11.1
114
POLYNÔMES
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls et premiers entre
eux. Alors
– Pour tout entier m, P est premier avec Qm .
– Pour tous entiers m et n, P n est premier avec Qm .
5.11.4 PPCM
Proposition 5.11.11
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls et soit D = P ^Q.
à P et à Q. PDQ est un polynôme, multiple commun à P et Q.
Preuve
PQ
On écrit P = P1 D et Q = Q1 D. On a D
= P1 Q = P Q1 ce qui établit le
résultat.
Proposition 5.11.12
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls et soit D = P ^Q.
Tout multiple commun à P et à Q est multiple de PDQ .
Preuve
115
POLYNÔMES
Proposition 5.11.13
Preuve
, m sont uniques et les Pk sont uniques à l’ordre près.On dit P est décomposé en
produit de facteurs irréductibles ou produit de facteurs premiers
116
POLYNÔMES
117
POLYNÔMES
118
EXERCICES
EXERCICES
pFq = p + q + pq:
1. Montrer que "F" est une loi de composition interne commutative et asso-
ciative.
2. Montrer que la loi F possède un élément neutre à gauche e1 .
3. La loi "F" possède elle un élément neutre à droite ?
4. La loi "F" possède elle un élément neutre ?
5. Quels sont les éléments symétrisables à gauche ? symétrisables à droite ? sy-
métrisables ?
6. Est-ce que (Z; F) est un groupe ?
7. L’ensemble Rnf 1g muni de la loi "F" dé…nie par
8a; b 2 R; aFb = a + b + ab
est-il un groupe ?
119
EXERCICES
"
" e
"
1
8x; y 2 E; x y=f (f (x)f (y));
120
EXERCICES
Exercice 5.12.7 Soit (A; +; :) un anneau commutatif. On dit qu’un élément x est
nilpotent s’il existe n 2 N tel que xn = 0.
1. Montrez que, si x est nilpotent, alors 1 x est inversible.
2. Montrez que, si x et y sont nilpotents, alors xy et x + y le sont aussi.
Exercice 5.12.9 Montrez que le corps des rationnels Q n’admet pas d’autre sous-
corps que lui-même.
Exercice 5.12.11 Sur Z2 , on dé…nit deux lois "+" et " " par : 8(a; b); (c; d) 2 Z2 ,
Exercice 5.12.12 Montrer que Z n’est pas un corps pour les lois usuelles.
121
EXERCICES
a) Étant donnés cinq nombres entiers consécutifs, on trouve toujours parmi eux
au moins deux multiples de 2.
b) 60 a moins de diviseurs positifs que 90.
c) Si un nombre est divisible par 10 et par 12, alors il est divisible par 15.
d) Si un nombre divise le produit de deux entiers, alors il divise au moins un
de ces deux entiers.
e) L’entier d est un multiple de P GCD(a; b) si et seulement si il existe un
couple d’entiers (u; v), tel que au + bv = d.
f) Si un entier est congru à 4 modulo 6 alors toutes ses puissances sont aussi
congrues à 4 modulo 6.
g) La puissance quatrième d’un entier quelconque est toujours congrue à 1 mo-
dulo 5.
h) Aucun entier n’est tel que son carré soit congru à 2 modulo 5.
i) Si P GCD(a; b) divise d, alors il existe un couple d’entiers (u; v) unique, tel
que au + bv = d.
Exercice 5.12.14 1.
2. Trouver le nombre d’entiers relatifs qui, dans la division euclidienne par 23,
ont un quotient égal au reste.
3. Trouver deux entiers positifs a et b sachant que a < 4000 et que la division
euclidienne de a par b donne un quotient de 82 et un reste de 47.
4. Démontrez que 143 et 100 sont premiers entre eux.
5. Dans une division euclidienne entre entiers naturels quels peuvent être le
diviseur et le quotient lorsque le dividende est 320 et le reste 39 ?
6. Écrire 13 en base 2, en base 3, puis en base 7
7. Soit a et b deux entiers relatifs et d leur P.G.C.D. Déterminer le P.G.C.D.
de A = 15a+4b et B = 11a+3b.
122
EXERCICES
(E1 ) : 11x + 8y = 79
123
EXERCICES
a) Le degré de la somme de deux polynômes est le plus grand des deux degrés.
b) Le degré du produit de deux polynômes est la somme des deux degrés.
c) Les polynômes A et B sont premiers entre eux si et seulement si aucun des
deux ne divise l’autre.
d) S’il existe des polynômes U et V tels que AU + BV = D, alors le polynôme
D est le P.G.C.D. des polynômes A et B.
e) Si un polynôme est divisible par deux polynômes, il est divisible par leur
produit.
f) Si un polynôme est premier avec deux polynômes, il est premier avec leur
produit.
g) Tout polynôme non constant qui n’a pas de racines est irréductible.
h) Tout polynôme de degré n de C[X] possède n racines distinctes.
i) Le produit des racines d’un polynôme scindé unitaire de degré n est ( 1)n P (0).
Exercice 5.12.19 1.
2. Montrer qu’il existe une unique suite de polynomes (Pn )n2N telle que :
P0 = 1; P1 = X et 8n 2 N; Pn+2 = 2XPn+1 Pn :
124
EXERCICES
2. P2 = X S l
3. P3 = X 4 + X 2 + l
4. P4 = X 6 + l
5. PS = (X 2 X + l)2 + l
6. P6 = X 6 XS + X4 X3 + X2 X +l
7. P7 = (X 2 + l)2 + (X 2 X l)2
8. P8 = X 8 + X 4 + l
Exercice 5.12.23 E¤ectuer la division euclidienne de A par B dans les cas sui-
vants :
1. A = X 3 + X 2 2X + 3 et B = X 2 + 2X 1
2. A = X 4 + 2X 2 3X 3 2X + 4 et B = X 2 + 1
3. A = X 2 + IX + 3 et B = X + 2i
4. A = X et B = X 2 + 1
5. A = 2X 2 + 4X 1 et B = X 2 + 3X 1
6. A = X 2 1 et B = X 3 + 2X 1
7. A = X 8 1 par B = X 3 1.
125
EXERCICES
Exercice 5.12.26
Soit la loi dé…nie sur R par
Exercice 5.12.27
On dé…nit sur R les lois et > par
x y = ax + by 1 (a 2 R; b 2 R); x>y = x + y x y
126
EXERCICES
(b) Déterminer des conditions sur a et b pour que soit associative dans
R.
2. On pose a = b = 1.
Exercice 5.12.28
Exercice 5.12.29
127
Bibliographie
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128