Université P. et M.
Curie 12 Janvier 2009
Licence de Mathématiques
LM360 B
Topologie et Calcul Différentiel
Corrigé de l’examen
Durée 3 h – sans document
1) a) Puisque (|y| − x2 )2 = x4 + y 2 − 2x2 |y| > 0, on a 2x2 |y| 6 y 2 + x4 . Il en résulte
que, si (x, y) 6= (0, 0)
Ø 3 Ø Ø Ø
Ø y + yx4 − y 3 + yx4 Ø Ø2yx2 Ø
|f2 (x, y) − y| = ØØ 4 2
Ø=x
Ø
2
4 2
6 x2
x +y x +y
b) La fonction f1 est de classe C 1 sur R2 et la fonction f2 , quotient de deux polynômes,
est de classe C 1 sur R2 \ {(0, 0)} puisque le dénominateur x4 + y 2 ne s’annule qu’en (0, 0).
Au voisinage de (0, 0), f2 (x, y) = y + o(x, y). La fonction f2 est différentiable en (0, 0),
de différentielle (u, v) 7→ v. Et puisque f1 est linéaire, de différentielle f1 : (u, v) 7→ u, on
voit que f est différentiable en (0, 0), de différentielle idR2 : (u, v) 7→ (u, v).
2) a) Si U est un voisinage de (0, 0), il existe r < 1 tel que ] − r, r[ × ] − r, r[ ⊂ U . Alors,
si 0 < x < r, on a (x, −x2 ) ∈ U et (x, x2 ) ∈ U , avec f (x, −x2 ) = f (x, x2 ) = 0 sans que
(x, −x2 ) = (x, x2 ). Donc f n’est pas injective sur U .
b) Si f était de classe C 1 , le théorème d’inversion locale permettrait d’affirmer que
f , dont la différentielle en (0, 0) est inversible, est injective sur un voisinage de (0, 0). On
peut donc conclure que f n’est pas de classe C 1 au voisinage de (0, 0).
II
x2 + y 2 (x − y)2 x2 + y 2
1) a) On a f (x, y) = + − 2x + y > − 2x + y, et puisque
2 2 2
2x − y = o(x2 + y 2 ), on voit que f (x, y) → +∞ lorsque |x| + |y| → +∞.
b) Par continuité de f , on voit que l’ensemble K = {(x, y)f (x, y) 6 0} est égal à
−1
f (] − ∞, 0]), donc fermé. Et K est borné puisque f tend vers +∞ à l’infini. Donc K est
compact (R2 est de dimension finie), et non vide puisque (0, 0) ∈ K.
c) La fonction continue f atteint son minimum sur le compact K en un point (x0 , y0 ),
minimum inférieur à f (0, 0) = 0. En dehors de K la fonction f est positive, donc supérieure
à 0. On en déduit que f atteint en (x0 , y0 ) son minimum sur R2 .
2) Le point (x0 , y0 ) est nécessairement un point critique de f . On a donc
∂f
(x0 , y0 ) = 2x0 − y0 − 2 = 0
∂x
∂f
(x0 , y0 ) = −x0 + 2y0 + 1 = 0
∂y
c’est-à-dire 2x0 − y0 = 2 et x0 − 2y0 = 1, donc x0 = 1 et y0 = 0. Il y a donc un seul point
critique (1, 0), et le minimum de f est égal à la valeur critique f (1, 0) = −1.
III
1) a) Le produit scalaire p : (x, y) 7→ hx, yi est bilinéaire (continu) donc de classe
C 1 , et on a p0 (x, y).(u, v) = hx, vi + hu, yi. Il en résulte que ν est de classe C 1 et que
ν 0 (x).h = hx, hi + hh, xi = 2hx, hi.
b) Puisque ν est de classe C 1 la fonction ψ0 = (1 − ν)2 est aussi de classe C 1 et on a
2
ψ00 (x).h = −2(1 − ν(x))ν 0 (x).h = −4(1 − kxk )hx, hi. La fonction ψ1 = 0 est aussi de classe
C 1 . De plus, pour kxk = 1, on a ψ0 (x) = ψ1 (x) = 0 et ψ00 (x) = ψ10 (x) = 0. Il en résulte que
ψ est de classe C 1 sur Rn et que
Ω
0 0 si kxk > 1
ψ (x).h = 2
−4(1 − kxk )hx, hi si kxk 6 1
2
c) On a ψ(x) > 0 si et seulement ∞ si 1 −
∞ kxk > 0, c’est-à-dire si kxk < 1. Il en résulte
∞x − a∞
que ψa,r (x) > 0 si et seulement si ∞ ∞
∞ r ∞ < 1, c’est-à-dire si et seulement si kx − ak < r,
c’est-à-dire x ∈ B(a, r).
2) a) L’ensemble fermé borné X de Rn est compact. La famille S (B(ai , ri ))i∈I possède
donc un sous-recouvrement fini (B(ai , ri ))i∈J ; si on pose alors W = j∈J B(aj , rj ), W est
un ouvert qui contient X.
x − ai
b) La fonction affine continue x 7→ est de classe C 1 de Rn dans Rn , et par
ri
composition avec ψ, la fonction ψi est de classe C 1 . Et on a ψi (x) > 0 si et seulement si
x ∈ B(ai , ri ). Enfin, pour tout point x ∈ W il existe un j ∈ J tel que x ∈ B(aj , rj ), et on a
X
ψi (x) > ψj (x) > 0 .
i∈J
P 1
c) Puisque la fonction j∈J ψj est de classe C et non nulle sur l’ouvert W , le
ψi
quotient ϕi = P est de classe C 1 sur W , et nul en tout point x où ψi s’annule ; donc
j∈J ψj
la foncction ϕi est nulle sur W \ B(ai , ri ). Enfin, on a, pour x ∈ W :
X 1 X
ϕi (x) = P ψi (x) = 1 .
i∈J j∈J ψj (x) i∈J
3) Puisque g est continue sur X, il existe pour tout x ∈ X un rx > 0 tel que |g(y) − g(x)| 6
ε pour tout y ∈ X ∩ B(x, rx ). La famille des boules ouvertes (B(x, S rx ))x∈X recouvre donc
X. Il résulte de ce qui précède qu’existe J ⊂ X fini tel que W = x∈J B(x, rx ) ⊃ X.
Et si on définit les fonctions ϕj de classe C 1 comme ci-dessus, la fonction f est
combinaison linéaire (finie) de fonctions de classe C 1 sur Rn , donc elle même de classe
C 1.
Pour y ∈ X, si ϕj (y) 6= 0, on a nécessairement y ∈ B(ax , rx ) = B(x, rx ), donc
|g(y) − g(x)| 6 ε. Il en résulte qu’on a alors
Ø Ø Ø Ø
ØX Ø ØX ≥X ¥ Ø
Ø Ø Ø Ø
|f (y) − g(y)| = ØØ ϕj (y)g(aj ) − g(y)ØØ = ØØ ϕj (y)g(aj ) − ϕj (y) g(y)ØØ
Øj∈J Ø Øj∈J j∈J Ø
Ø Ø
ØX Ø
Ø ° ¢Ø X X
= ØØ ϕj (y) g(aj ) − g(y) ØØ 6 ϕj (y) |g(aj ) − g(y)| 6 ϕj (y).ε = ε
Øj∈J Ø j∈J j∈J
2
Et la fonction f de classe C 1 approche g à ε près uniformément sur X.
IV
1) a) L’espace vectoriel Pn est de dimension finie n + 1 donc complet : il est fermé dans
E et c’est un espace de Banach.
≥ x ¥j 1
b) La fonction uj : x 7→ vérifie kuj k = supx∈[0,1] uj (x) = j . Donc
P∞ 2 2
n=0 P kuj k < +∞, et la série converge normalement. Comme E est un espace de Banach,
∞
la série j=0 uj converge dans E , c’est-à-dire uniformément sur [0, 1] vers sa somme s. Et
P∞ ° x ¢j 1 2
pour tout x on a s(x) = j=0 = x = .
2 1− 2 2−x
c) La fonction s n’est pas un polynôme : en effet, si p était un pôlynôme de degré n
égal à s en tout point de [0, 1], le polynôme q(x) = (2 − x)p(x) − 2 serait de degré n + 1 et
nul en tout point de [0,1], donc identiquement nul. Et on a q(2) = −2.
La série normalement convergente de terme général uj ne converge donc pas dans P,
ce qui montre que P n’est pas complet : ce n’est pas un espace de Banach.
2) a) Puisque Pn est de dimension finie, la restriction de λ à Pn est continue.
P∞ (j) (k) k!
b) On a λ(uk ) = j=0 uk (0) = uk (0) = k : en effet, toutes les dérivées de uk
2
d’ordre j < k s’annulent en 0, et celles d’ordre j > k sont identiquement nulles. On voit
1
alors que kuk k = k → 0, alors que |λ(uk )| → ∞. Donc λ n’est pas continue sur P.
2