ANDRE/BOUGUENEC
LA VIE DES SYMBOLES
La Véritable Initiation
COLLECTION SATOR
EDITIONS OPERA
Illustration de la couverture de Paul Dauce :
"LE FOU"
et la Femme au chardon
Publication Originale de l'Association Phare-Ouest
(Association Loi 1901-19, Quai Ernest Renaud 44100 Nantes)
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
réservés pour tous les pays y compris pays
de la C.E.I. et de l'ex-URSS
Copyright C 1992 by Editions OPERA,
28, Rue des Frères de Goncourt 44000 NANTES
I.S.B.N. 2-908068-16-8
Chez le même Editeur
- Collection SATOR
Couple et Alchimie
Révélation des Mystères de l'Homme André BOUGUENEC
Entretien avec l'Homme André BOUGUENEC
«Textes inédits sur les Mystères, la Psychologie
de l'Homme et de l'Univers»
L'Inconnu se Révèle
«Vers l'Ouverture du 3 Secret de Fatima...
et autres mystères...» André BOUGUENEC
- A paraître
Les Mystères de Marie André BOUGUENEC
- Hors Collection
De l'Egypte ancienne à la Bible Marcel LAPERRUQUE
Journal de la Fin des Temps
ou
Le Nouveau Testament de Jean Joana IOAN(E)
Rennes le Château
Clé du Méridien Magique Denis BOUDAILLE
Marie Jaëll
Problèmes d'Esthétique et de
Pédagogie musicale Hélène KIENNER
Aux Origines de l'Ordre du Temple Pierre GIRARD-AUGRY
Tous ces ouvrages sont diffusés par Dilisco.
L'AUTEUR
ANDRÉ BOUGUENEC
Né à Lorient
- Docteur Honoris Causa en Philosophie, Sciences et Lettres.
- Lauréat de l'Académie "Arts Sciences et Lettres" de PARIS.
- Chevalier du Mérite Social.
- Sélectionné comme le philosophe de la Région Nantaise sur
le Guide : "Les Décideurs" 1985.
Cette œuvre fait suite aux ouvrages "Couple et Alchimie, ou les
Mystères de l'homme dévoilés", "Entretien avec l'Homme" et
"L'Inconnu se Révèle", distribués par DILISCO et Diffusés par
QUORUM Diffusion...
Jérôme VINCENT
L'Éditeur
OUVRAGES DÉJA PARUS
Pourquoi l'HOMME existe-t-il ?
Quelle est son origine, sa destinée ?
Sciences, Religions, Philosophies, Traditions... s'affrontent en des
débats d'idées stériles, vaniteuses et contradictoires, alors que
l'homme n'a jamais été aussi prêt à s'anéantir lui-même :
Pollution généralisée de la planète, famines, dictatures, abandon du
divin.
L'auteur renverse notre façon de voir, et démontre que tout est au-
trement que ce que nous avions cru.
Extraordinairement, cet homme nous rend différents, intelligents et
clairvoyants de notre raison d'être.
Ce n'est plus une prétendue révélation, mais un formidable dévoile-
ment à la portée de tout quêteur conscient de l'émergence du Ver-
seau.
Les évidences, les clefs défilent sous nos yeux.
Le mystère religieux est remis en ordre, ainsi que la psychologie du
Monde et la psychanalyse de l'homme.
L'auteur éclaire tout l'Esotérisme, et les Ecritures se dévoilent au
croyant.
Suite au succès de son ouvrage clef «Couple et Alchimie ou
les Mystères de l'Homme dévoilés», nous avons réuni une
soixantaine d'articles ou de conférences faites par l'auteur
pendant ses cinquante années d'activité pédagogique et phi-
losophique.
La diversité impressionnante de ce recueil et les révélations
qu'il contient, ont suscité l'intérêt des lecteurs d'une première
édition vite épuisée.
L'œuvre d'André Bouguenec dévoile le mystère humain et
adoucit sa détresse. Grâce à sa vision positive du monde, il
guide l'Homme dans son évolution vers plus de bonheur et
de liberté. Un livre qui dépasse les idées courantes, aussi in-
tellectuelles ou spiritualistes soient-elles !
Après les répercussions étonnantes de ses deux précédents ou-
vrages, l'auteur nous entraîne à nouveau dans le sillage fascinant
et spectaculaire des Mytères du Verbe, de la Matière, de la
Science, de l'Homme et du Divin.
Mais encore, il nous dévoile des vérités annonciatrices peu
connues sur l'Avènement du Christ et l'intriguant 3 de
Fatima ; Secret à la fois si terrifiant et magnifique , qui nous per-
met de comprendre bien des choses sur le mutisme des Papes de-
puis 1960.
Sujets brûlants et percutants qui ne cesseront d'étonner en ouvrant
de nouvelles compréhensions et de nouvelles portes sur des do-
maines à peine entrevus par nos penseurs qualifiés.
L'auteur, une fois encore, bouleverse avec beaucoup d'autorité les
idées reçues et s'adresse à ceux qui ne craignent pas de se remettre
en cause.
L'Apothéose de Saint Jean
I
LA VIE DES SYMBOLES
LA VÉRITABLE INITIATION
L'AVEUGLEMENT
A la charnière de ces deux ères "Poissons-Verseau" que nous vi-
vons actuellement de façon chaotique, il est facile, pour tout observa-
teur de bon sens, d'apercevoir des émergences symptomatiques du
désarroi d'esprits insatisfaits de la confusion des prétendues connais-
sances. La Science mise à part, hypnotisée par son "Big-Bang" et la
Paléontologie, il reste les innombrables déçus et quêteurs d'une véri-
table compréhension des mystères de l ' H o m m e et de ce monde
d'égarement.
Oui, bien sûr, certains se satisfont de Traditions, d'Esotérismes,
de Kabbale hébraïque ou de leur religion, mais ce n'est pas pour au-
tant que ces éruditions ou croyances leur apportent, en toute fran-
chise, les véritables clefs des Mystères de l'Homme ou du Divin.
L'énigme humaine subsiste.
La preuve en est dans la multitude des convictions exposées
ou des théories souvent farfelues, toutes manquant de rationalité suf-
fisamment démonstrative.
L'Esotérisme est à la mode, un engouement incontestable
vers une sorte de snobisme initiatique semble bien être la résultante
imposée par l'influence de ce "Vir-Age" d'ère où l ' H u m a i n se
cherche, sans doute parce qu'il y est "poussé" plus que jamais, par
une force centrifuge qui le précipite, plaqué contre lui-même en ce
tournant de civilisation.
D ' a u t r e part les Gourous prolifèrent partout avec des
"soupes" de reliquats ésotériques, évangéliques, voire mythiques,
certaines baignent dans le Grand Guignolesque. Mais le plus éton-
nant, c'est de constater la naïveté et l'incurie intellectuelle des fidèles
subjugués par l'adoration d'un mage bouffon !
Néanmoins, ces gens-là, et les plus sérieux qui s'inscrivent en
des groupes d'études de diverses disciplines pour une nouvelle ins-
truction philosophique ou une amélioration de l'être, expriment à
l'évidence comme une « maladie d'Amour » de soi, de la Vérité, du
divin, de la mort aussi que tous voudraient comprendre en une iné-
luctable mais claire métamorphose !
Bref, cette époque humaine remuante, agitée, cruelle,
aveugle, ambitieuse, insatisfaite toujours, vivant sur une planète qui
se pourrit par ses locataires, et prête à exploser d'innombrables négli-
gences, cette dite "civilisation", chrétienne, de surcroît, qui laisse
crever trois milliards d'affamés, végéter des millions de chômeurs,
prétend être fière de sa Science et de son "progrès". Cette triste hu-
manité, dis-je, ne sait encore pourquoi elle est imprégnée à la fois
d'insouciances mortelles, et d'espoirs utopiques mêlés de déceptions !
Aux exceptions près, individuelles malheureusement, ce
Monde est en faillite de son mode d'emploi. La Religion, direz-
vous ! Eh oui, mais il y a loin entre la Coupe évangélique et les
lèvres de Rome !
Signe des temps, voici ce qu'écrit une lectrice de la revue
" 3 Millénaire" de Juillet 1992 et que je viens de lire dans la ru-
brique lecteurs :
« L'Eglise a ramené la foi à l'obligation de croire à la lettre
une doctrine, au lieu de la laisser retentir comme un appel. Un appel
dans quelle direction pour chacun ? C'est à la fois simple et difficile :
ETRE Soi-MEME. Comment ? En découvrant d'abord que notre moi
ne se limite pas à ce qu'il pense être, mais qu'il est aussi cet : Autre-
Dieu ».
Par la même occasion, voici encore deux correspondants à
cette revue qui expriment la même perplexité :
« La psychologie ignore tout de Dieu et du divin... Elle a
perdu son âme tout comme a perdu son âme la doctrine de Dieu : la
théologie ».
« Hors des formules et des rites figés, nos contemporains ont
besoin d'une symbolique et de représentations nouvelles. Elles sont
difficiles à trouver ». ( 3 Millénaire, n° du 24 Juillet 1992 -
pages 4 et 6).
Pourtant, les librairies de l'irrationnel, de l'ésotérisme qui se
sont multipliées ces dernières décennies, offrant à toutes les curiosi-
tés des multitudes d'auteurs "initiés" ou initiateurs, des certitudes
métaphysiques, des expériences insolites de l'âme humaine, et com-
bien de philosophies traditionnelles ou orientales, ces tonnes d'ou-
vrages, à la mesure où les clients les collectionnent et les comparent,
ne pèsent parfois plus lourd lors des conclusions !
J'en ai reçu des aveux de déception en considération des
thèmes et théories disparates, des innombrables contradictions qui
troublaient ces quêteurs sincères ! Tous, désabusés des croyances
étudiées, des méthodes divergentes, etc.
Que manque-t-il à ces milieux ésotériques ou religieux ?
C'est simple : une unité de lecture en tout ce qui est symbole. Cette
unité de "divination" des sens mènerait directement à une "divinisa-
tion" de l'homme, c'est-à-dire à une conscience, lucide afin que tout
ce que nous voyons soit des leçons à "inter-préter" sur un autre plan
que celui de l'immédiate apparence ; utile, certes, car c'est la leçon
des choses et des êtres, et puis c'est par cette démarche que la
science est appelée à approfondir. Hélas, elle ne fouille que la ma-
tière et les énergies sans vouloir penser que derrière les choses il y a
une Cause, et qui fait tout aboutir intelligemment à UN But. Mais
faut-il avoir une intelligence à double-vue (IS.IS) pour découvrir
dans le morcellement d'OS-IRIS, une Vue de l'Origine du Monde et
de la Vie, qui n'a rien à voir avec un "Big-Bang" de feu et de ma-
tière.
« VOIR, ou périr ! » a crié un jour Teilhard de Chardin. Une
autre Voix, il y a 2000 ans, n'a cessé d'avertir avec angoisse : « Ils
ont des yeux et ne voient point, des oreilles et n'entendent point ! ».
Je vous en prie, ne lisez plus les exhortations, paraboles ou jeux de
mots évangéliques comme des ritournelles religieuses qui sont deve-
nues stériles par Rome, mais comme des clefs d'une science divine
de "l'Entendement" des mystères, voire Kabbalistique, visant à
éveiller les lettrés Juifs de l'époque. Certains ont "entendu" et trans-
mis, mais ils furent rares ; seulement, ces "clefs", il fallait les faire
Vivre dans l'homme, elles ne subsistèrent plus : qu'intellectuelles, di-
sons d'une façon ésotérique et incomprise sur le plan de leur actuali-
sation dans l'homme et de son épanouissement divin. « Heureuses
sont les oreilles parce qu'elles entendent ! » Matthieu 13 : 16. Mais
combien peu voulaient dépasser les classiques paroles pour y trouver
celles de l'Esprit, de l'esprit des mots et des allusions ! « Vous enten-
dez de vos oreilles et vous ne comprenez pas ! » Matthieu 13 : 14.
C'était, de ce Messie, la double leçon donnée au peuple juif,
la morale philosophique et divine, puis, par le truchement de para-
boles, de mots aux significations sous-entendues : les clefs de la
Science Divine, du " R o y a u m e " de la Connaissance de Dieu.
Malheureusement, ceux qui avaient pigé, et grâce aux corrélations
Kabbalistiques de la langue hébraïque qu'ils possédaient déjà, gardè-
rent pour eux ces nouvelles clefs qui, par la langue et un langage par-
ticulier, révélaient une autre signification des mots, et qui projetaient
"l'entendeur" sur les Mystères du Verbe en les dévoilant :
« Malheur à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez
enlevé la clef de la Science ; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et
vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient » Luc 11 : 52.
Les disciples de Jésus (dont certains avaient reçu des révéla-
tions en clair, Thomas et Marie-Madeleine en "particulier") lui repro-
chaient l'obscurité de ses paraboles : Luc 8 : 9. «Il répondit : Il vous
a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais pour
les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu'en voyant ils ne
voient point, et qu'en entendant ils ne comprennent point.» Luc 8 :10.
Mes chers lecteurs, si vous ne comprenez pas ce que parler
veut dire, après que je vous aie mis sur la voie, vous ne comprendrez
alors jamais rien, ni à l'ésotérisme, ni au symbolisme ! En effet, je
peux dire, et combien l'ont constaté, comme ce lecteur du 3
Millénaire, que l'Esotérisme, autant que les religions, ont perdu leur
"âme", si toutefois ils en eurent une.
Les subtilités du Jésus, en ce qu'il reste des clefs incomprises
de ses paroles, dépassent les sommes innombrables des déliques-
cences théologiques qui font les prônes majestueux des prédicateurs
et l'affaire des libraires sur des montagnes de dissertations des pa-
roles de Celui qui est venu jadis : pour presque rien, sinon pour ses
leçons d'Amour que le Monde n'a fait que balbutier ! Comprendra-t-
on que son "clouage" n'a rien sauvé de 2000 années de carnage, et
dirai-je crûment, mais en vérité, qu'ON lui a cloué le bec de bien des
façons, pour "mettre au clou" les admirables clefs qu'il voulait don-
ner aux hommes pour ouvrir la Porte du Temple Initiatique du
Royaume des Cieux.
Bien sûr les Majestés font illusion à tous les fidèles qui font
confiance à ces éminences d'érudition, les spécialistes de la Parole de
Dieu, des prophètes ou des maîtres ès-Science ésotérique ou
Kabbalistes. Certes, tout ce fouillis n'est pas inutile, cela met sur la
voie, attire vers la spiritualité ou une curiosité de Connaissance !
Quand certains comprennent enfin que la vie, c'est plutôt un acte
d'Amour qu'une possession hétéroclite de mystères qui se déchaî-
nent plutôt qu'ils ne s'enchaînent, alors ces cheminants n'ont pas
perdu leur temps. Mais... mais les curiosités s'éveillent plus que ja-
mais et la somme des échecs, des incompréhensions en tous do-
maines fait lever les esprits exigeants vers une autre Symbolique plus
haute et plus large de compréhension dont les Clefs ouvrent enfin sur
une Unité à la fois rationnelle et transcendante.
Bien sûr, non seulement il faut une autre Symbolique mais il
faut reconsidérer celle qui, traditionnelle, a fait son temps, utile, en
toutes les obédiences maçonniques et ésotériques, autant que dans les
rituels religieux. Il ne s'agit pas de l'abandonner mais d'en traduire
autrement, ou plus amplement, tous les éléments qui furent sources
de réflexion et de méditation.
Pourquoi ? Un phénomène temporel existe, pratiquement
ignoré, c'est que les Signes, tout en gardant leur figuration, voient
leurs caractères se modifier, changer aux charnières des ères zodia-
cales. C'est une sorte de mutation cosmique, et les religions ou ésoté-
rismes qui s'obstinent à s'accrocher aux vestiges d'un passé révolu,
perdent de plus en plus l'assistance bénéfique des symboles et rites et
leurs valeurs initiatiques éducatives.
C'est comme si des adultes voulaient conserver l'instruction
scolaire de leur enfance, alors que l'évolution de la pensée exercée a
besoin d'autres exercices pour développer en leur intelligence une
autre envergure de vision, de conception et de créativité.
« Tombeaux blanchis», disait Jésus, aux docteurs de la loi ;
«Laissez les "morts" enterrer leurs morts ! »
Critique terrible pour tout ce qui ne veut pas avancer ! Qui
n'avance pas recule, dit-on, or cette formule est bel et bien la loi fon-
damentale de l'évolution, elle est en corrélation étroite avec le
"Croissez et multipliez" de la Genèse. Mais l'on a confondu cette
croissance avec celle, automatique, de la chair ! Croître en valeurs et
multiplier en Connaissance de Dieu est la Règle "sine qua non" de la
Vie des êtres pensants. On en est loin !
Donc le Verseau "ren-Verse" les valeurs symboliques usées
pour les Vivifier vers leur Unique Révélation et destination. Vous
trouverez ce développement dans "Couple et Alchimie-Révélation
des Mystères de l'Homme" au chapitre : "Il n'existe qu'un seul
Symbole". Même éditeur, 640 pages, 1990.
Si les écrivains symbolistes ont compris une partie du mot
symbole par son étymologie grecque : "sun-bolon", jeter avec, sous-
entendu avec séparation à relier, car en effet le verbe sumballein si-
gnifie "lier ensemble". Cette figure a commencé par exprimer deux
morceaux, portions, d'un même objet ou pièce coupée en deux afin
qu'en une rencontre des porteurs, leur adaptation soit un signe de re-
connaissance. Mais le sens de symbole a pris rapidement des sens
plus étendus.
Ce qui n'a jamais été compris sur l'essentiel de sa véritable
signification, c'est que le "Sun-Bolon" figurait la dualité androgy-
nique de "l'ange", "indivi-dualité", dualité indivisible, certes, mais
brisée par leur Créateur et "jetée" séparément "avec" chaque partie :
son Karma de révolte en une "matrice" (qui peut les réunir) qui est la
Terre. C'est la chute de l'Ange ! Sa réintégration à l'intégralité de
son unité primordiale est au prix de sa "re-ligare" d'Amour : I N R I,
Igne Natura Renovatur Integra ! La reconnaissance des deux parties
(âmes-sœurs) vous l'avez à la Genèse mais c'est extrapolé de la fin :
« CETTE FOIS, voici celle qui est os de mes os et chair de ma
chair. » Genèse 2 : 23.
Il faut donc bien comprendre que le symbole est une adapta-
tion à au moins une signification, mais dont les caractères sont aussi
différents que le masculin et le féminin, et cependant reliés par desti-
nation. Le carré, par exemple, symbolise le 4, figure faite de droites
égales, mais si l'on considère ses angles intérieurs : 90° x 4 = 360°,
on est bien obligé de penser à la circonférence. Vous en déduisez que
carré et cercle forment une sorte de couple. En effet, on a longue-
ment parlé de leur quadrature, qui n'est nullement impossible ni dif-
ficile. Seulement il faut posséder la formule qui les égalise. De même
un couple humain parfaitement lié en "vertus et qualités", c'est très
possible et facile, mais dans l'application parfaite des règles de l'en-
tente cordiale vers leur unique destinée, connue et voulue. Bref, la
vraie quadrature du couple humain est l'égalité de volume (de volu-
minence) entre le Cube et la Sphère. Et là encore le calcul est très
simple.
La figure du carré mène à la symbolique du cube, symbole
d'une 3 dimension, de la stabilité parfaite. Mais ses nombres par-
lent, calculez donc les angles intérieurs et ceux des 8 coins exté-
rieurs. Curieusement les nombres-clefs traditionnels se "dissimulent"
à l'extérieur des figures géométriques ! Les angles extérieurs du
carré totalisent 270° x 4 = 1080, nombre qui est la moitié d'une ère
de 2160 ans. Ajouté aux angles internes : 1080 + 360 = 1440, symbo-
lisant l'énigme des 144 000 "Rachetés" de l'Apocalypse. Bien des
exemples sont donnés dans mes ouvrages, mais pour démontrer que
tout symbole traditionnel doit être considéré comme "vivant" en tant
que "mesure d'Homme". Apocalypse 21 : 17, "les 144 coudées, me-
sure d'homme" et 14 : 3, "les rachetés de la Terre", quant au 666 qui
symbolise l'évolution de la "Bête" humaine (Apo. 13 : 18) à
l'Homme accompli, si vous l'alphanumérez selon la traduction latine
de SIX = SEX, soit 3 fois SEX = 19 + 5 + 24 = 48 x 3 = 144.
Nombre rappelant l'évolution des 144 000... Pas de hasard, le recou-
pement est dans le calcul du verset : APOCALYPSE = 113 + 13 + 18
= 144, et si l'on ajoute l'article : L'Apocalypse 13 + 18 = 156 = SIX-
SIX-SIX (52 x 3) ! Etc.
Faites bien attention, les mots parlent "à mots couverts" mais
les nombres aussi qui parsèment les Ecritures ou la Tradition. Les
nombres, dispersés dans la Bible, le Zohar ou la Torah, n'avaient
pour seule raison que d'intriguer les lecteurs sérieux. Mais ils étaient
inspirés pour un autre objectif que le scripteur ne pouvait imaginer,
comme le 666 attribué à la guématrie du nom de certains person-
nages, mais qui, par sa présence insolite, assumait sa pérennité dans
le temps, avec bien d'autres nombres obscurs jusqu'aux jours apoca-
lyptiques des révélations.
Et la Kabbale hébraïque, déjà, donnait cette mise en garde
aux impatients de faciles lectures rationnelles : « Ne prenez pas le
vêtement de la Torah pour la Torah elle-même, chaque mot renferme
un autre sens élevé et un sublime mystère ».
Et Alexandre Safran ajoute dans "La Cabbale", Edition Payot
1960 : « D'ici-bas, l'homme est incapable d'atteindre à l'absolu de la
TORA (sic) qui est divin ; seul le connaît Celui qui l'élabore, car il
fait un avec Lui. La TORA ne sera "découverte", "révélée" dans sa
totalité qu'au moment où la Lumière initiale des "faits premiers" en-
globant le monde matériel et spirituel à la fois, perçue jadis par
l'Homme avant la chute, paraîtra à nouveau à l'Homme restauré ».
Il faut comprendre que le "vêtement" de la Torah, ce sont les
mots, des mots parfois avec des sens insolites ou trompeurs.
Quelquefois il faut lire "à la lettre", quelquefois sous la lettre. La
Torah n'enseigne rien des mystères, pas plus que la Bible, aussi tru-
quée ; si l'intellectuel qui croit s'informer de secrets les lit avec un
studieux esprit classique, à plus forte raison si c'est un pédagogue
responsable, il va communiquer un salmigondis d'erreurs et de véri-
tés qui vont faire leur chemin dans les esprits. Ainsi la foi se trans-
met, mais aux sérieuses exégèses, apparaissent alors des chaînons ab-
sents, des invraisemblances, des incompréhensions, alors le doute ou
la déception rendent aux quêteurs sincères cet esprit de méfiance qui
enlève toute la joie des saines découvertes.
Curieusement, même à l'Amour, on lui donna des masques.
Au moins les évangiles sur ce thème essentiel, n'ont point failli à
leur mission.
Socrate, né en 468 av. J.C. n'était pas philologue, il était
maître en conversations mais n'avait aucune tendance vers la
métaphysique ou la spiritualité ; il témoignait d'un mépris qu'il
affichait pour les dieux. Voici une de ses réflexions dans "Le
Cratyle" : (Dialogue composé par Platon en 366 avant J.C) :
« De quelle manière faut-il apprendre ou découvrir la nature des
choses ? ... Qu'il nous suffise d'avoir reconnu que ce n'est pas des
noms (mots) qu'il faut partir, mais que c'est dans les choses mêmes
qu'il faut apprendre et les chercher... Et il n'est guère sage de s'en re-
mettre aux mots du soin de soi-même et de son âme ».
Voilà une forte pensée qui ferait un excellent sujet de bacca-
lauréat ! Il suffit d'une notoriété souvent pour effacer en des esprits
curieux alors toute envie inutile d'aller voir ce que les mots veulent
dire ! On a voulu toucher à la langue française récemment, mais une
levée de boucliers, inattendue du Gouvernement, a témoigné vive-
ment combien les Français, en général, sont attachés à ce "précieux"
patrimoine !
En effet, même ignorant la vertu initiatique des mots, locu-
tions, des métaphores, anagrammes, de la phonétique même etc., ins-
tinctivement ce trésor fut protégé des pollueurs du Verbe. Ce n'est
pas la peine que nos académiciens portent une épée pour le
défendre !...
Victor Hugo a divinisé le mot, même en dehors de toute
Kabbale ou ésotérisme. Mais qu'est-ce que le Mot a affaire avec
l'Esotérisme ou la Maçonnerie ? Tout simplement il eût fallu que ces
milieux répandent, ce que les Kabbalistes juifs de jadis n'ont pas
voulu faire : la notion formidable que la langue, les LANGUES =
ANGELUS, sont le Verbe divin à la portée de l'Homme pour com-
muniquer en vérité avec les Mystères et enfin trouver et suivre par ce
truchement, à peine dissimulé, la Voie du « Royaume de Dieu »
comme disait Jésus, c'est-à-dire, de la Connaissance en CO-NAIS-
SANCE avec cette Lumière.
Evidemment, rien n'est donné gratuitement, le Ciel se paie,
« Ce sont les violents qui s'emparent du royaume des cieux ! »
Matthieu 11 : 12. On a fabriqué une religion de cultes au lieu d'une
Culture des relations reliant l'Humain à son Créateur. Les "anges"
montent et descendent l'échelle de Jacob, c'est-à-dire les "messages"
(angelus : messager, ange). Le mot Jacob est composé de JAC, pré-
fixe de jactance, parler pour ne rien dire, et du préfixe latin OB qui
signifie : devant, à l'opposé de. Ce qui se traduit par la montée, l'élé-
vation (l'échelle) à l'opposé des vaines paroles. D'ailleurs Jacob est
notre Jacques français, vous savez ce que signifie "faire le Jacques" ?!
Mais curieusement le vieux français "jacque" signifie "vêtement"
(Dict. du vieux français Larousse), comme la Torah, ne prenez pas le
"vêtement" de la langue pour le Verbe de Lumière.
Comment pourrait-on imaginer le Créateur déversant ses
créatures douées, justement, d'esprit et du penser, sans que celles-ci
puissent Le découvrir et communiquer avec Lui, avec les secrets de
la Vie ?! Les humains, entre autres, sont parfois symbolisés par le
Serpent, mais parce que leur langue est "bifide" ! "fendue en deux" !
Et vous avez compris que la même langue est composée d'un "vête-
ment" qui habille l'Homme, le couvre, c'est-à-dire le préserve de
toute incompréhension entre lui et la société humaine. C'est ce que
Jésus appelle "avoir des paroles d'homme, mais non pas de Dieu",
dans sa réplique à Pierre !
Il est évident que ce langage humain est une énorme
Symbolique, une gangue qui recouvre un trésor, la Caverne d'Ali-
B.A. BA du Verbe !
Pour rentrer dans le "Royaume du Divin", dans le Temple de
la Connaissance, il faut "saluer" ce qui y est établi, arrêté d'abord
entre les deux colonnes de ce Temple : Jakin et Boaz. Les Maçons
connaissent fort bien cette entrée en la Lumière. Mais ont-ils bien dé-
fini le secret de ce Portique ? Je ne dévoile donc que ce qui se réfère
à ce que je viens de dire sur la connaissance de la Dualité du langage.
Utilisez la Kabbale phonétique BOAZ = BOA : serpent, celui de la
Genèse qui promettait à Adam-Eve de devenir comme des dieux,
mais Jésus l'a dit aussi ! L'Arbre de la Science, c'est la Langue,
l'Alpha-Oméga, donné au Commencement comme "Principe" de
Vie, au "Béreshith" de la Genèse. Le SERPENT représente les "cir-
convolutions" du PENSER qui doit trouver son Arbre : T et, oui, cro-
quer la "Pomme", c'est-à-dire le fruit de ses investigations.
La Tentation est le MOTeur qui va obliger l'Humain à faire
ses classes, son expérience de la vie. Et cette MOTivation à s'expri-
mer et à comprendre est le MOT qui symbolise toute expression,
toute lecture des choses et de la vie, qui est le chaînon avec tous ses
semblables, parties (TOM') de lui-même et qui se voit symbolisé par,
soit A-O soit AZ ce que vous discernez dans BOAZ qui, alphanu-
méré en français, donne 44 = CABBALER. Or, JAKIN = IN JAK,
"dans le vêtement", pour découvrir les jalons du Verbe divin.
Le mot boa doit vous faire sourire, mais la vraie Cabbale
n'est que jeu d'esprit avec l'Esprit, n'est que sourires de la Vie en
Comme-Unication entre l'Homme et son Créateur par le Verbe. Dans
le dictionnaire étymologique Picoche (Ed. Robert) à Boa, il est dit :
"Serpent aquatique", mot rare attesté chez Pline, ( 1 siècle après
J.C.) et par des gloses». Voici la traduction maçonnique du nom des
deux colonnes : « Jakin : c'est-à-dire : il établira ; Boaz : dans la
force ; les deux mots réunis signifient donc : Dieu établit dans la
force, solidement, le temple et la religion dont il est le centre ».
Dans tous mes ouvrages, j'ai toujours insisté sur le fait qu'il
n'y a pas d'initiation sans les clefs du Verbe, comprenant : étymolo-
gie, sémantique et guématrie (science des nombres). C'est cette
Alchimie du mot qui mène la pensée à découvrir les "pan-ora-ma"
(la matière de la parole en tout) divins derrière le voile des appa-
rences.
J'ai parlé de Socrate, ennemi du mot comme révélateur sé-
rieux, bien sûr il avait raison dans un sens, mais dans "le Cratyle",
qui traite des noms et des signes de nos pensées, les noms des choses
ne sont pas arbitraires et les désignent réellement, mais cependant il
faut admettre l'existence d'idées éternelles et absolues ce en quoi
abondait Platon.
Il est dommage, malgré des exemples trop rares en ésoté-
risme, que l'approfondissement des mots soit si négligé en l'étude
des langues et surtout du français. J'ai démontré ailleurs que la
langue française fut conçue progressivement pour faire suite à la
vertu Kabbalistique de l'hébreu, et j'en donne des centaines
d'exemples démonstratifs.
Voici pour référence au Verbe l'invocation du Vénérable en
loge maçonnique à l'ouverture des travaux au 1 degré :
« Architecte Suprême de tous les Mondes, Toi qui a dit : « J'ai créé
toutes les Formes avec Ma Parole alors qu'il n'y avait ni le ciel, ni la
terre ». Reçois nos hommages. Délivre-nous de l'ignorance, dissipe
les ténèbres de nos âmes, fais nous connaître la Sagesse afin que
nous chantions Tes Œuvres et que nous célébrions dans la justice, la
Loi Universelle ».
Evidemment cette invocation est d'Obédience déiste. Mais la
plupart inaugurent leurs travaux en ouvrant "Le Livre", c'est-à-dire
la Bible au premier chapitre de l'Evangile de Saint Jean et qui est la
clef de toute recherche de la Connaissance :
« Au commencement était le Verbe...» Permettez-moi d'ou-
vrir une parenthèse car une confusion regrettable, provoquée par le
latin d'Eglise avec une intention Romaine dogmatique, a aveuglé des
millions de croyants et leur a enlevé la liberté de "chercher Dieu
comme à tâtons" dit Saint Paul. En effet, la phrase latine et les sui-
vantes utilisent dans : « In principio erat Verbum... », le Verbum pour
"le Verbe" en l'attribuant exclusivement au Christ. Cela est vrai,
mais incomplet, car tout dictionnaire latin traduit verbum par "le
mot" ou "la parole" sans majuscules.
Lisez en recoupement n'importe quel Nouveau Testament en
anglais et vous découvrez : « In the beginning was the Word, and the
Word was with God, and the Word was God... ».
Contrôlez en allemand : « Im Anfang war das Wort, und das
Wort war bei Gott, und Gott war das Wort... ». En anglais comme en
allemand, word ou wort signifient : "mot, parole, terme" ! Bien sûr
c'est le Verbe qui "parle" à travers toute chose puisqu'il en est
l'Architecte et l'"Archi-Texture". Cependant, si les croyants et lin-
guistes avaient compris qu' « Au commencement était LE MOT, et
LE MOT était avec Dieu, et LE MOT était Dieu. Il était au commen-
cement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce
qui a été fait n'a été fait sans Lui. En Lui était la vie, et la vie était la
lumière des hommes. (Mais) la lumière brille dans les ténèbres, et les
ténèbres (les hommes aveugles) ne l'ont point reçue ». Jean : I, 1 à 5.
Or, il est évident que le Christ a appris à voir, à parler, à com-
prendre et à faire. Le Seigneur, titre qui signifie : Maître des Signes,
c'est pourquoi il "en-seignait" les signes en toutes choses. Etre initié
c'est entrer dans les Signes, être en-seigné pour les lire. Mais disait-
il : « Ils ont des yeux et ne voient point, des oreilles et n'entendent
point ! ». La citation de Jean est dans "La Symbolique Maçonnique"
de Jules Boucher, Edition Dervy.
Cela dit, on ne peut "passer" (le mot de passe) au Verbe sans
la langue courante. On ne peut passer dans l'Esprit sans les appa-
rences de la "matière", qu'elle soit la Nature, la lettre, le mot, le son,
etc., c'est à l'évidence une métamorphose des choses et une mutation
de Vision. Mais l'Homme également, doit : trépasser de sa vision
classique pour renaître d'Esprit. Ce "trépas" est un passage obliga-
toire, de la Matière, à l'Esprit pour une Science divine, ce n'est
qu'alors que le "Passant" découvre la quatrième dimension qu'il doit
créer de lui-même : l'Amour. Ces 4 initiales donnent le mot SEMA
ou AMES, c'est-à-dire une Intelligence plurielle par les Signes
vécus.
Il n'y a pas d'évolution possible sans ces "passages", car
chaque passage est une éclosion, c'est ce que signifie la "fête" de
Pâque, entre autre. Les "Pas" du Maçon sont des "démarches"
d'avancement. Il y a un pas, signifiant "une mesure", qui est négligé
parce que l'on fait de l'Esotérisme ! Or il n'est pas d'ésotérisme sans
les significations primordiales de l'Exotérisme !
Eso : intérieur, Exo : extérieur. Pour aller à l'intérieur des
choses il faut passer de l'extérieur vers leur contenu. Apparences ma-
térielles et réalités divines ou spirituelles forment un couple néces-
saire de croisements Significatifs pour résultat fécond. Regardez bien
les deux premières lettres de ESotérisme et EXotérisme, vous avez
ES + EX qui peuvent former le mot SEXE.
C'est exactement le comportement amoureux du masculin
extérieur vers le féminin intérieur. Le fœtus, fruit intérieur, a besoin
du placenta qui l'enveloppe extérieurement, afin qu'il s'épanouisse...
au jour, à la lumière.
Que de débats stériles entre le "Rationalisme", ce matéria-
lisme d'une "raison" tronquée, et le Spiritualisme, l'irrationnel, cette
partie qui manifeste tout l'être de l'homme ! Car, enfin, l'esprit, la
pensée, l'amour, l'intuition, l'inspiration, etc., n'est-ce pas subjectif,
immatériel, même si notre corps en est la source ? Matière-Esprit
sont un couple indivisible, une individualité, mais en Dieu visible :
in-DI-visible si l'homme veut projeter sa pensée et son cœur au-delà
du concret.
Achevé d'imprimer le 24 octobre 1992 sur les
Presses de l'Imprimerie Graphique de l'Ouest
Le Poiré-sur-Vie (Vendée)
NO d'imprimeur : 9192 Dépôt légal : octobre 1992
"On a beaucoup écrit sur le symbolisme et la Maçonnerie,
pourtant cet ouvrage est exceptionnel, incomparable avec ce qui fut
fait.
L'auteur a 46 années d'expérience Maçonnique et délivre la
véritable Initiation qu'il faut tirer des symboles et des rituels.
Philosophe reconnu, philologue et symboliste, il a déjà troublé
et bouleversé bien des esprits quêteurs en ses précédents ouvrages.
Les Clefs qu'il dévoile, au-dessus des aspects traditionnels
classiques, ouvrent enfin les véritables Portes de l'Initiation tant
aux profanes inquiets qu'aux Maçons en quête de plus de Lumière."
L'Editeur