ch12 DL
ch12 DL
Définition
Soit ε une fonction définie au voisinage de a telle que : f (x) = ε(x)g(x) au voisinage de a. On dit que :
1. f est négligeable devant g au voisinage de a, si lim ε(x) = 0. Cette relation se note: f (x) = o (g(x)) ou f = o (g) et se lit
x→a x→a a
f (x) est un petit o de g(x) au voisinage de a.
2. f est dominée par g au voisinage de a, si la fonction ε est bornée au voisinage de a. Cette relation se note: f (x) = O (g(x))
x→a
ou f = O (g) et se lit f (x) est un grand O de g(x) au voisinage de a.
a
3. f est est équivalente à g au voisinage de a, si lim ε(x) = 1. Cette relation se note: f (x) ∼ g(x) ou f ∼ g.
x→a x→a a
Exemples
Exercice 1 Comparer les fonctions f et g au voisinage de a dans les cas suivants :
i- f (x) = x2 , g(x) = x5 et a = +∞ ; ii- f (x) = x2 , g(x) = x5 et a = 0 ; iii- f (x) = ln x, g(x) = x et a = +∞ ; iv- f (x) = x7 ,
g(x) = ex et a = +∞ ; v- f (x) = x3 + 3x2 − 4, g(x) = x3 et a = +∞ ; vi- f (x) = sin x, g(x) = x et a = 0
Remarques Remarques
• f = O(1) ⇐⇒ la fonction f est • La notion de dominance est moins forte que celle de négligeabilité :
a
bornée au voisinage de a. f = o(g) =⇒ f = O(g).
a a
f La réciproque est en général fausse, par exemple x = O(x), mais x ̸= o(x).
• est convergente =⇒ f = O(g). x→0 x→0
g a
• f = o(1) ⇐⇒ lim f = 0. • Attention! L’équivalence ne donne aucune information directe sur la différence
a a
de deux fonction :
• Nous noterons f = g + o(h) pour
a
f −g = o(h) et f = g +O(h) pour On peut avoir f ∼ g, et f − g ̸→ 0, considérer par exemple x2 + x et x en +∞.
a a
a a
f − g = O(h). Réciproquement, on peut avoir f − g → 0 et f ̸∼ g : par exemple 1/x et 1/x2
a a a
en +∞.
• lim f = ℓ ∈ K ⇐⇒ f = ℓ + o(1).
a a
Opérations sur les petits o et les grands O Opérations sur les équivalents
1. La relation " être négligeable" est transitive : si f = o(g) 1. f ∼ g et h ∼ k =⇒ f h ∼ gk.
a a a a
et g = o(h), alors f = o(h). 2. Si f ∼ g, alors : ∀n ∈ N, f n ∼ g n .
a a a a
2. f = o(h) et g = o(h) =⇒ f + g = o(h). f g
a a a 3. f ∼ g et h ∼ k =⇒ ∼ .
a a h a k
3. f = o(g) =⇒ f h = o(gh).
a a 4. Si f = o(g), alors : f ∼ h et g ∼ k =⇒ h = o(k).
a a a a
4. f = o(h) et g = o(k) =⇒ f g = o(hk).
a a a 5. f ∼ g et h = o(g) =⇒ f + h ∼ g (i.e. on ne modifie pas
a a a
5. f = o(g) ⇐⇒ ∀λ ̸= 0, λf = o(g) ⇐⇒ ∀λ ̸= 0, f = une équivalence en ajoutant une quantité négligeable.)
a a a
o(λg).
6. f ∼ g ⇐⇒ f = g + o(g).
a a
Toutes ces propriétés énoncées pour la négligeabilité restent
7. Si f ∼ g, etf > 0 au voisinage de a, alors : ∀α ∈ R,
a
valables dans le cas de la dominance.
f α ∼ gα .
a
2. Si limf = ℓ ∈ K ∪ {±∞} et f ∼ g, alors limg = ℓ. 1. Soient f et g telles que limf − g = 0. Montrer que : ef ∼ eg .
a a a a a
3. Si limf = limg = ℓ ∈ K∗ , alors f ∼ g. 2. Soient f et g définies sur I telles que f ∼ g. Soit h une
a a a a
application réelle de J ⊂ R dans I, et b ∈ J tel que limh = a.
4. Si f ∼ g et K = R, alors f et g ont le même signe au b
a
Montrer que : f oh ∼ goh
voisinage de a. b
5. f ∼ ℓ ∈ K∗ ⇐⇒ limf = ℓ.
a a
Attention : Deux opérations sont formellement interdites pour les trois relations de comparaison!
1. Il n’y a pas de règle d’addition pour les petits o, les grands O et les équivalents :
2. Il n’y a pas de règle de composition à gauche pour les petits o, les grands O et les équivalents :
⇝ 1 + 3x ∼ 3x, mais en composant à gauche par x 7−→ ex on n’a pas e1+3x ∼ e3x .
x→+∞ x→+∞
1 1 1
⇝ x = o(x2 ), mais en composant à gauche parx 7−→ on n’a pas = o( ).
x→+∞ x x x→+∞ x2
• Une fraction rationnelle est équivalente en ±∞ au quo- • Une fraction rationnelle est équivalente en 0 au quotient
tient de ses termes de plus haut degré. de ses termes de plus bas degré.
• En +∞ les puissances sont négligeables devant les expo- • En 0 les logarithmes sont négligeables devant les in-
nentielles : ∀a ∈ R, ∀b > 1, on a : verses de puissances : ∀a ∈ R+∗ , ∀b ∈ R, on a :
Définition
Soit a ∈ I, f : I −→ R et n ∈ N, on dit que f admet un développement limité au point a à l’ordre n, s’il existe des réels a0 , a1 , . . . , an
et une fonction ε : I −→ R telle que lim ε(x) = 0 de sorte que pour tout x ∈ I :
x→a
• Le terme (x − a)n ε(x) = o ((x − a)n ) est appelé le reste du développement limité.
Remarque
Par le changement de variable h = x − a, on peut toujours se ramener à un développement limité en 0, ainsi la formule précédente
devient pour tout a et a + h de I :
f (a + h) = a0 + a1 h + · · · + an hn + o(hn ).
h→0
1 1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + o(xn ). = 1 − x + x2 − · · · + (−1)n xn + o(xn ).
1 − x x→0 1 + x x→0
Exercice 5 Démonstration
DL et la continuité DL et la dérivabilité
Soit f : I −→ R, a ∈ I. Soit f : I −→ R, a ∈ I.
f est continue en a si, et seulement si, f admet un développe- f est dérivable en a si, et seulement si, f admet un développe-
ment limité à l’ordre 0 en a. ment limité à l’ordre 1 en a.
Le cas échéant : f (x) = f (a) + f ′ (a)(x − a) + o (x − a) .
Le cas échéant : f (x) = f (a) + o(1).
x→a x→a
Proposition
Soit f : I −→ R continue et F une primitive de f . a ∈ I et n ∈ N. Alors : f (x) = o (x − a)n =⇒ F (x) = F (a) + o (x − a)n+1 .
x→a x→a
Proposition : Primitivation d’un développement limité
Soit f : I −→ R une fonction continue dont le développement limité en a ∈ I à l’ordre n est :
Si F est une primitive de f , alors F admet un développement limité en a à l’ordre n + 1 qui s’écrit :
Application
∗
Exercice 6 Soit n ∈ N . Déterminer les développements limités de x 7−→ ln(1 − x) et x 7−→ ln(1 + x) en 0 à l’ordre n.
Exercice 7 Démonstration
Applications
Exercice 8 Soit n ∈ N∗ . Déterminer le développements limité de x 7−→ ex en 0 à l’ordre n, le développements limité de cos en 0 à l’ordre
2n + 1 et le développements limité de sin en 0 à l’ordre 2n + 2.
n
x2 x4 x2n X x2k
cos x = 1− + − · · · + (−1)n · + o(x2n+1 ) = (−1)k + o(x2n+1 )
x→0 2! 4! (2n)! x→0 (2k)!
k=0
3 5 2n+1 n
x x x X x2k+1
sin x = x− + − · · · + (−1)n · + o(x2n+2 ) = (−1)k + o(x2n+2 )
x→0 3! 5! (2n + 1)! x→0 (2k + 1)!
k=0
3
x 2 5
tan x = x+ + x + o(x6 )
x→0 3 15
n
x2 x4 x2n X x2k
ch x = 1+ + + ··· + + o(x2n+1 ) = + o(x2n+1 )
x→0 2! 4! (2n)! x→0 (2k)!
k=0
n
x3 x5 x2n+1 X x2k+1
sh x = x+ + + ··· + + o(x2n+2 ) = + o(x2n+2 )
x→0 3! 5! (2n + 1)! x→0 (2k + 1)!
k=0
x3 2 5
th x = x− + x + o(x6 )
x→0 3 15
n
x2 x3 xn X xk
ln (1 + x) = x− + − · · · + (−1)n−1 · + o(xn ) = (−1)k+1 + o(xn )
x→0 2 3 n x→0 k
k=1
α(α − 1) 2 α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + x + ··· + x + o(xn )
x→0 2! n!
x3 x5 x2n+1
arctan x = x− + + · · · + (−1)n · + o(x2n+2 )
x→0 3 5 2n + 1
Opérations sur les développements limités : Somme, multiplication par un scalaire et produit
Soient f et g deux fonctions qui admettent des développements limités en 0 à l’ordre n :
3. f × g admet un un développement limité en 0 à l’ordre n qui est : (f × g)(x) = f (x) × g(x) = Tn (x) + o(xn ) où Tn (x) est le
x→0
polynôme (a0 + a1 x + · · · + an xn ) × (b0 + b1 x + · · · + bn xn ) tronqué au degré n, c-à-d auquel on a soustrait tous les monômes
de degré > n.
Attention !
Le produit de deux développements limités à l’ordre n n’est pas un développement limité à l’ordre 2n, mais un développement
limité à l’ordre n.
Applications Applications
Exercice 9 Donner le développement limité à l’ordre n en 0 de f Exercice 10 Donner le développement limité à l’ordre n en 0 de f
dans les cas suivants : dans les cas suivants :
DL de f (x) = ex en 1 : On pose h = x − 1. Si x est proche de 1, h est proche de 0. Nous allons nous ramener à un DL de eh en h = 0.
h2 hn (x − 1)2 (x − 1)n
x 1+h h n
e =e = ee = e 1 + h + + ··· + + o(h ) = e 1 + (x − 1) + + ··· + + o((x − 1)n )
h→0 2! n! x→1 2! n!
Développements limités en un point quelconque Développements limités en un point quelconque
La limite recherchée est donc égale à − 16 . La limite recherchée est donc égale à −2.
Soit f : I −→ R une fonction admettant un développement limité en a : f (x) = a0 + a1 (x − a) + ak (x − a)k + o((x − a)k ),
x→a
où k est le plus petit entier ⩾ 2 tel que le coefficient ak soit non nul. Alors l’équation de la tangente à la courbe de f en a est :
y = a0 + a1 (x − a) et la position de la courbe par rapport à la tangente au voisinage de a est donnée par le signe de ak (x − a)k .