Anca LKM
Anca LKM
Expérience didactique
pour la conception du
projet d’architecture
Polycopié
2
L’écoute des forces et espoirs du
présent, la curiosité et le
respect critique des réalisations
humaines du passé et la
recherche patiente d’une
méthode mènent vers la
découverte du projet. (Meiss P.
V., 1993)
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
II
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENENRALE : ........................................................................................... 1
III
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
IV
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
CONCLUSION .................................................................................................................102
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................................104
V
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 1 : Scénarios possibles selon les contraintes et les atouts prédominants. Réf. White Edward,
1983. ........................................................................................................................................................ 5
Figure 2 : les représentations des données physiques du site. Réf. Internet, commenté par L. Kara
Mostefa, 2017.......................................................................................................................................... 6
Figure 3 : Schéma de zonage. Réf. Internet. ............................................................................................ 6
Figure 4 : Le comportement du vent selon les obstacles physiques. Réf : Internet. ............................... 7
Figure 5 : les saisons et la rotation de la terre inclinée autour du soleil. Réf. Internet. .......................... 8
Figure 6 : hémisphère nord plus exposé au soleil que ............................................................................ 8
Figure 7 : les coordonnées géographiques. Réf. Internet. ....................................................................... 9
Figure 8 : Calcul de la hauteur du .......................................................................................................... 10
Figure 9 : la génération du diagramme solaire à partir de la désignation du lieu désiré sur la carte. Réf :
SunEarthTools, généré par Loubna Kara Mostefa à partir du site, 2022. .............................................. 11
Figure 10 : Le diagramme solaire annuel pour la ville d’Oran Latitude 35,7°. Réf : SunEarthTools, généré
par Loubna Kara Mostefa à partir du site, 2022. ................................................................................... 11
Figure 11 : la représentation dans l’espace céleste la course du soleil pour une latitude de 40° nord, à
différentes saisons de l’année et une latitude de 80° proche du pôle nord. Réf : Internet. ................. 13
Figure 12 : A gauche, diagramme solaire dans la zone du pôle nord, latitude 80° nord. A droite,
diagramme solaire dans une région de l’hémisphère sud de la terre (Exemple en Afrique du Sud),
latitude 33° sud. .................................................................................................................................... 13
Figure 13 : les facteurs de variation microclimatiques et leurs impacts sur les changements physiques
dans un même lieu. Réf. : White Edward, 1983. ................................................................................... 14
Figure 14 : lecture de l’environnement humain d’un site, types de population, type d’équipements et
les flux de fréquentation. Réf. : White Edward, 1983. ........................................................................... 15
Figure 15 : Les deux alternatives d’implantation possibles du bâti dans un site en pente, en exprimant
les avantages de l’implantation enterrée. Réf : Internet. ...................................................................... 16
Figure 16 : Casa Scalesciani, 1974, Alberto Ponis architecte, Intégration et conception de la forme de la
maison selon les courbes de niveaux du terrain. Réf. : https://drawingmatter.org/alberto-ponis-on-
casa-scalesciani/ ................................................................................................................................ 16
Figure 17 : l’impact de l’ombre de l’arbre sur le projet. Réf : Edward T. White, 1983. .......................... 17
Figure 18 : le rôle de la végétation dans la définition des espaces et l’orientation. Réf. M. Sauzet
Maurice, 2003. ...................................................................................................................................... 17
Figure 19 : La végétation comme écran visuel. Réf : Sauzet Maurice, 2022. ........................................ 18
Figure 20 : Le rôle de la végétation dans l’isolation acoustique. Réf : Edward T. White, 1983 ............. 18
Figure 21 : la végétation entant que brise-vent et régulateur climatique. Réf : Edward T. White, 1983 et
https://engineeringdiscoveries.com/how-home-ventilation-works/.................................................... 18
Figure 22 : Différentes formes de stabilisation des talus et pentes par des plantations. Réf : Internet.
............................................................................................................................................................... 19
Figure 23 : Les différents usages de la végétation en milieu architectural et urbain. Réf : Internet. .... 20
Figure 24 : différents dispositifs architecturaux utilisés dans le cadrage des vues proches et lointaines.
Réf : Sauzet Maurice, 1996. ................................................................................................................... 21
Figure 25 : Cadrages par percements dans un contexte naturel, B Garden (complexe d’hôtes pastoral),
3andwich Design/He Wei Studio architects, 2017. Réf : https://www.archdaily.com/890974/b-garden-
3andwich-design-he-wei-studio ............................................................................................................ 21
Figure 26 : Cadrage des vues dans un contexte urbain vers des éléments singuliers. De gauche à droite :
Ponctuer un parcours ou créer des repères. Ruelles aux M’zab, Ghardaia. Réf. : Loubna Kara Mostefa,
2017. ...................................................................................................................................................... 22
VI
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 27 : approche architecturale introvertie, contexte bâti exigeant l’intimité. NISHIMIKUNI house,
Yodogawa Ward, Arbol Architect, 2013. Réf : https://www.archdaily.com/526609/house-in-
nishimikuni-arbol-design ....................................................................................................................... 22
Figure 28 : Dispositifs de canalisation des vents pour protéger les édifices.
Réf :https://engineeringdiscoveries.com/important-information-with-illustration-every-engineer-
need-to-know/ ...................................................................................................................................... 23
Figure 29 : Configuration architecturale et fonctionnement du malkaf (capteur d’air). ....................... 23
Figure 30 : Orientations préférentielles des espaces domestiques selon l’orientation de
l’ensoleillement. Réf. : Internet. ............................................................................................................ 24
Figure 31 : Plans et coupes schématiques illustrant les différents dispositifs de protection du rayon
solaire, dans un même lieu, en été, sans obstruer son passage en hiver. Réf. : Loubna Kara Mostefa,
2021. ...................................................................................................................................................... 25
Figure 32 : Coupes illustrant l’impact des inclinaisons du rayon solaire en hiver et en été sur l’espace de
vie et sa profondeur, les dispositifs du débord-de-toit et leurs dimensions afin de protéger la façade et
le lanterneau du soleil en été et la captation du rayonnement en hiver. Réf. : Internet. ...................... 26
Figure 33 : illustrations des différents usages des dispositifs de protection solaires. Réf. : Internet. ... 26
Figure 34 : différentes stylisations d’une même représentation codifiée des éléments d’analyse. Réf. :
Grant W. Reid, 2006, Internet. ............................................................................................................... 27
Figure 35 : le rapport entre la représentation 2D et 3D, entre les courbes de niveau et les contours du
relief en coupe et en axonométrie. Les formes de pentes et la méthode de projection. Réf. : Internet.
............................................................................................................................................................... 28
Figure 36 : Certaines représentations planimétriques de la végétation et en élévation des arbres selon
leurs silhouettes. Réf. : Grant W. Reid, 2006. ........................................................................................ 29
Figure 37 : schéma d’implantation ou de zonage indiquant les résultats de l’analyse, les zones
fonctionnelles globales et les parcours préférentiels majeurs. Réf. : Sauzet, Internet. ........................ 30
Figure 38 : superposition des éléments d’analyse du site des premières éléments d’esquisse du plan de
zonage ................................................................................................................................................... 30
Figure 39 : L’usage des éléments de la nature, en haut : par intégration, en bas : par imitation. Réf. :
Internet. ................................................................................................................................................. 32
Figure 40 : Dispositifs empruntés de la nature. Réf. : Internet. ............................................................. 33
Figure 42
............................................................................................................................................................... 34
Figure 41 : Succession séquentielle et dispositifs d’articulation. Réf. : L. Kara Mostefa, 2019.............. 34
Figure 43 : Progression des expériences physiques et visuelles dans une petite maison. Réf. : Sauzet,
Entre dedans et dehors, 2008 ............................................................................................................... 35
Figure 44 : Exemple bibliographique présentant des contraintes bâti, climatiques et culturelles qui se
rapproche du contexte algérien, Plan et progression du parcours vers et dans la maison. Réf. : Internet.
............................................................................................................................................................... 35
Figure 45 : Application en Atelier : Approche du projet par le parcours : multiplier les expériences
physiques et visuelles. Réf. : Projet d’Atelier dirigé par Deheina N. et Kara Mostefa L., étudiante Hakiki
A., 2021-2022. ....................................................................................................................................... 36
Figure 46 : les patios entre tradition et modernité. Réf. : Internet. ...................................................... 37
Figure 47 : dispositifs positifs de 1er degré incluant les terrasses couvertes, les galeries et les porches.
Réf. : L. Kara Mostefa, 2022. .................................................................................................................. 38
Figure 48 : Deux cas de transitions combinées entre deux dispositifs. Réf. : Internet. ......................... 38
Figure 49 : représentation planimétrique des sphère selon Edward T. Hall. Réf. :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Prox%C3%A9mie .................................................................................... 40
VII
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 50 : Les champs visuels en deux et trois dimensions. La représentation des limites spatiales
physiques selon les limites de l’ellipse de vision. Réf. : (Cousin, 1980). ................................................ 41
Figure 51 : les proportions en trois dimensions et l’inscription de l’ellipse de vision dans le rectangle
d’Or. Ref : L. Kara Mostefa, 2021. .......................................................................................................... 42
Figure 52 : l’impact de l’ellipse de vision sur les dimensions des ouvertures. ...................................... 42
Figure 53 : le rapport entre les dispositifs et les axes de mouvement. ................................................. 43
Figure 54 : différents dispositifs pour différents degrés de définition d’un même espace. Réf : (Ching,
2019)...................................................................................................................................................... 43
Figure 55 : Des éléments horizontaux définissant des espaces prépositifs. Réf. : Internet. ................. 43
Figure 56 : surfaces planes au sol. Réf. : Internet. ................................................................................. 44
Figure 57 : Des éléments horizontaux de couverture définissant des espaces positifs. Réf. : Internet. 44
Figure 58 : Deux plans horizontaux superposés. Réf. : Internet. ........................................................... 45
Figure 59 : Des éléments verticaux définissant plusieurs degrés de positivité. .................................... 45
Figure 60 : Sensation de non-resserré dans un espace de 1.70m de largeur. Réf. : L. Kara Mostefa, 2021 ;
............................................................................................................................................................... 46
Figure 61 : Rapports entre les ellipses de vision et les proportions de l’espace et les sensations
générées. Réf. : L. Kara Mostefa, 2021. ................................................................................................. 47
Figure 62 : Sensation d’oppression : mise en évidence des deux plans horizontaux qui débordent
horizontalement des limites de l’ellipse de vision. Réf. : Internet. ........................................................ 48
Figure 63 : Vues sur deux corridors de largeurs et de sensations différentes. Réf. : Internet. .............. 48
Figure 64 : les proportions de l’organisation de l’espace urbain et du bâti sont à l’échelle de l’homme (à
gauche) et Hors-échelle (à droite). Réf. : Internet. ................................................................................ 51
Figure 65 : A gauche : La bibliothèque communale (Ex. La cathédrale du Sacré-Cœur d’Oran), à droite :
NISHIMIKUNI house, Yodogawa Ward, Arbol Architect, 2013. Réf. : L. Kara Mostefa, 2020, internet. . 51
Figure 66 : les différents supports de représentation graphique d’un même édifice qui permet des
lectures de contraste de lignes de surfaces et de volumes. Pavillon d’exposition allemand de Barcelone,
Mies Van Der Rohe architecte, 1929. Réf. : Internet. ............................................................................ 52
Figure 67 : Similitude des éléments architecturaux ou des ensembles architecturaux, emploi des
matériaux et techniques constructives. Réf. : Internet. ........................................................................ 53
Figure 68 : différents accents complétant des compositions formelles ou spatiales ou une forme
monolithique. Réf. : Internet. ................................................................................................................ 53
Figure 69 : Façades urbaines contemporaines et édifices intégrés dans l’environnement bâti existant,
alignement, hauteur, ouvertures, couverture. Réf. : Internet. .............................................................. 54
Figure 70 : Urbanité d’intégration par contraste dans un site hétérogène. Introversion pour l’intimité.
Réf. : Nishimikuni house, Yodogawa Ward, Arbol Architect, 2013. ....................................................... 54
Figure 71 : Edifices intégrés dans leurs sites. Réf. : Internet. ................................................................ 55
Figure 72 : En haut, les éléments structurels en bois permettent le support des différents espaces et
constituent des éléments de rappel unificateurs (Une maison au Japon). En bas, les montants en bois
d’encadrement des ouvertures et les lignes que dessinent les plans horizontaux sont prolongés à
l’intérieur sous différents formes, caissons du planchers, marches, garde-corps, … etc (Bachman-Wilson
House, Franck Lloyd Wright architecte, 1954). Réf. : Internet............................................................... 55
Figure 73 : la ligne comme outil d’organisation et d’unification des deux niveaux du patio, exprimée à
travers les colonnes et la mosaïque verticale (Maisons de la casbah d’Alger). Réf. Internet. ............... 56
Figure 74 : Organisation de la conception du projet dominé par la mise en valeur des planchers
(Fallingwater house, 1935, Illinois, USA ; Robbie house, 1909, Pennsylvanie, USA). Réf. : Pfeiffer, Wright,
2004. ...................................................................................................................................................... 56
VIII
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 75 : Organisation de la forme à partir du volume du vide : En haut, Bibliothèque Publique Arab
en Arizona, Richard et Bauer architectes, Arizona, 2009 ; en bas : Complexe fortifié et maison à patio.
Réf. : Internet. ........................................................................................................................................ 57
Figure 76 : Différentes possibilités de transformations spatiales et formelles. Réf. : Internet. ............ 58
Figure 77 : Les possibilités d’organisation des rapports entre les volumes et les espaces. Répertoriées
par Ching (Ching, 2019). Réf. : Illustrations schématiques par L. Kara Mostefa, 2022. ......................... 59
Figure 78 : Exemples architecturaux représentants les possibilités d’organisation citées précédemment.
Réf. : Internet. ........................................................................................................................................ 60
Figure 79 : L’organisation de plusieurs espaces et formes : linéaire, tramée, centrale et radiale. Réf :
Internet. ................................................................................................................................................. 61
Figure 80 : Diagramme organisationnel des fonctions et leur insertion sur site................................... 62
Figure 81 : Diversité des formes d’habitations et permanence des fonctions et rapports spatiaux (F. L.
Wright architecte). Réf. : J. Risku, 2015, modifié par : L. Kara Mostefa. ................................................ 63
Figure 82 : les différents rapports espaces-parcours,de gauche à droite : distribuant, traversant,
aboutissant. Réf. : (Ching, 2019). ........................................................................................................... 63
Figure 83 : Les rapports basiques entre forme-parcours à une échelle réduite. Réf. : L. Kara Mostefa,
2020. ...................................................................................................................................................... 64
Figure 84 : les rapports forme-parcours. Réf. : Internet. ....................................................................... 64
Figure 85 : Dispositions souhaitables des espaces selon l’orientation par rapport au soleil quand ce
dernier progresse par le Sud ................................................................................................................. 66
Figure 87 : Quelques dispositifs de protection selon la hauteur et l’azimut du soleil et la fonction des
espaces. Réf. : L. Kara Mostefa, 2020 .................................................................................................... 66
Figure 88 : L’espace abstrait et ses possibilités d’expression architecturale définies par l’espace de la
structure. Réf. : Internet. ....................................................................................................................... 68
Figure 89 : Espace de la structure : Concordance entre l’espace et la structure. Juxtaposition,
articulation des espaces. Réf. : Internet. ............................................................................................... 68
Figure 90 : Plan libre : espaces délimités par des éléments verticaux indépendants de la structure
portante. Continuité des espaces. Libre expression de l’enveloppe et des façades, en porte-à-faux ou
en retrait. Réf. : Internet. ....................................................................................................................... 70
Figure 91 : Variété des espaces et de leurs rapports. Simplicité formelle. La multitude des niveaux
intermédiaires et des perspectives plongeantes. Réf. : Internet. .......................................................... 71
Figure 92 : L’évolution de deux projets selon les phases : Conception spatiale et parcours- Espace de la
structure- Plan libre. Réf. : Projets d’étudiants 2ème année LMD dirigés par N. Deheina et L. Kara Mostefa,
(maisons individuelles, Mostghanemi Houssem, Ouzana Ismehene Aicha, 2022). .............................. 72
Figure 93 : les rapports pierre brut ou taillée -techniques de mise en œuvre basique-forme-espace.
Réf. : Internet et L. Kara Mostefa. .......................................................................................................... 76
Figure 94 : Les différents types d’appareillage de la pierre et règles de mise en œuvre. Réf. : (Rouviére,
2002), (Casanovas, 2012). ..................................................................................................................... 77
Figure 95 : Rapports brique-technique-forme-espace. Réf. : Internet. ................................................. 78
Figure 96 : Les différents types d’appareillage de la brique et règles de mise en œuvre. Réf. : Internet.
............................................................................................................................................................... 80
Figure 97 : Edifices construits avec des murs porteurs en terre avec la bauge, l’adobe, la BTC et le pisé.
Architectes Hassan Fethi, Francis Kéré, Paul Casalonga et François-Xavier Bartoli. Réf. : Internet. .... 81
Figure 98 : structures portantes en bois traditionnelles et modernes, à colombage et en pans de bois.
Réf. : Internet. ........................................................................................................................................ 82
Figure 99 : 1. Concept Dom-Ino, : Le Corbusier Architecte, 1914, Modèle Biennale d’architecture de
Venise, 2014. 2. Poteau champignon (Colonne Nénuphar), F.L. Wright Architecte, SC Johnson
Administration Building, 1939. 3. Koshino House, Tadao Ando Architecte, 1984................................ 83
IX
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
100 : La conciliation entre la structure métallique épurée, le rapport à l’espace extérieur à travers la
baie vitrée et la fluidité et la variété des formes spatiales, réalisations de Mies Van Der Rohe. .......... 84
Figure 101 : La géométrie qui organise l’espace et sa matérialité. Réf. : travaux d’étudiants 2ème année,
Atelier N. Deheina et L. Kara Mostefa, 2018. ........................................................................................ 85
Figure 102 : 1. Voute nubienne : exécution sans coffrage. 2. La descente de charge et l’acheminement
des poussées exercées sur les arcades, les murs porteurs de la voute et les appuis ponctuels des voutes
croisées. 3. voute nervurée et différentes expressions spatiales. Réf. : Internet. ................................. 86
Figure 103 : 1. Le tracé et maquette grandeur 1/1 d’une coupole sur triangles sphériques complète et
surhaussée. 2. Coupole sur pendentifs en trompes et coupole surélevée sur tambour. ..................... 87
Figure 104 : les différents types de couvertures. Réf. : Internet. .......................................................... 87
Figure 105 : composition d’une charpente traditionnelle et la qualité des espaces aménagés en sous-
pente et en double-hauteur. Réf. : Internet. ......................................................................................... 88
Figure 106 : composition d’une charpente industrielle et vue sur l’espaces couvert. Réf. : Internet. .. 89
Figure 107 : Les espaces structurés par les poutrelles apparentes dans les maisons de la casbah d’Alger
et du Mzab. Réf. : Internet et L. Kara Mostefa. ...................................................................................... 89
Figure 108 : la mise en œuvre d’un escalier sur arc rampant. Réf. : (Viollet-Le-Duc, 1868), Internet... 90
Figure 109 : La mise en œuvre d’un escalier sur voûte en berceau rampante. Réf. : (Viollet-Le-Duc,
1868)...................................................................................................................................................... 91
Figure 110 : Etapes de réalisation d’un escalier sur voute sarrasine. Réf. : Internet et L. Kara Mostefa.
............................................................................................................................................................... 92
Figure 111 : Des escaliers en encorbellement en pierre et en bois. Réf. Internet. ............................... 93
Figure 112 : L’idée suggérée par la forme du terrain. 1. the Flatiron, New York. 2. 57 logements sociaux,
Paris. Réf. : Internet. .............................................................................................................................. 95
Figure 113 : L’idée suggérée par la géomorphologie du site. « Ncaved » project, Grèce, 2020, 2. « B
Garden » project, Chine, 2017. Réf. : Internet. ..................................................................................... 95
Figure 114 : le thème et le programme fonctionnel générateur de l’architecture. 1. Musée Guggenheim,
F.L.Wright, N.Y., 1959. 2. Usine Fiat, le toit circuit, Giacomo Mattè Trucco, Turin, 1922, reconversion en
jardins suspendus, 2021. 3. Exeter Library Building, Louis Kahn architect, New Hampshire, 1972. ..... 96
Figure 115 : Le rapport matériau fonction pour orienter l’idée du projet. 1. Maison du vin, Perraudin,
Patrimonio, 2011. 2. Centre d’interprétation de Mapungubwe, Peter Rich, Afrique du Sud, 2009. Ref :
Internet. ................................................................................................................................................. 97
Figure 116 : la conceptualisation dans la construction de l’idéation. 1. TWA aéroport, Eero Saarinen,
New York, 1962. 2. Mosquée, Manço architecs, Turquie, esquisse, 2011. 3. Bibliothèque Publique Arab
en Arizona, Richard et Bauer architectes, Arizona, 2009. Réf : Internet. ............................................ 100
Figure 117 : L’influence de L’Alhambra visitée par L. Barragan sur la conception du centre équestre Los
clubes, Atizapan de Saragosse, Mexico, 1969. Réf. Internet. .............................................................. 101
X
INTRODUCTION GENENRALE :
Introduction et objectifs
L’enseignement du projet d’architecture dans le programme LMD a introduit des matières
d’appui pour l’enrichissement des connaissances et des références théoriques. Elles abordent
les notions nécessaires à l’élaboration des travaux de conception au sein des ateliers.
C’est dans cette perspective que ce document a été élaboré, dans le cadre de la matière
« Théorie de projet » faisant partie de l’Unité d’Enseignement Fondamentale 3 (UEF3).
Le contenu de ce polycopié repose sur les orientations de l’enseignement de la matière du
semestre 3 et dont l’objectif est la compréhension de la dialectique entre le site et le projet à
travers sa fonction et sa forme ainsi que les espaces et usages, le tout dans une vision de
relations intrinsèques entre ses différents éléments.
Ces connaissances sont dans la continuité des premiers acquis introduits au cours de la
première année en architecture, à savoir, Théorie de projet 1 et 2 et Projet 1 et 2. Elles sont
renforcées et enrichies avec de nouvelles données adaptées aux objectifs assignés à la
deuxième année dans l’élaboration du projet en général et de l’habitat en particulier.
Ainsi le contenu abordera deux grands aspects dans une dialectique permanente et par une
approche durable écologique, économique et sociale :
1
Il est fait référence à l’expérience du professeur P. V. Meiss à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausane et de
l’approche proposée par M ; Sauzet d’une architecture méditerranéenne et sensible et de la didactique proposée
à travers ses ouvrages et son enseignement à l’école d’architecture de Marseille.
2
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
3
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Accès nécessitant
Accès rapide
une manœuvre
Vue axée
Regroupement
panoramique et alignement
Protection/ Skyline
exposition
Regroupement
Figure 1 : Scénarios possibles selon les contraintes et les atouts prédominants. Réf. White Edward, 1983.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Représentation Représentation en
planimétrique coupe
Figure 2 : les représentations des données physiques du site. Réf. Figure 3 : Schéma de zonage. Réf.
Internet, commenté par L. Kara Mostefa, 2017 Internet.
6
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
vers le milieu où elle est inférieure. Les vents dominants dans un site sont à déterminer car
leurs mouvements et orientations peuvent constituer une potentialité comme une contrainte
pour le projet. Selon l’effet thermosiphon la circulation de l’air, dans un même lieu, génère des
micro-pressions dans plusieurs espaces, et à des altitudes différentes. Néanmoins, il est plutôt
recommandé d’accompagner le mouvement de l’air et de le détourner que de vouloir l’arrêter.
Les changements brutaux des hauteurs sont à éviter car ils créent des accélérations et des
turbulences plus intenses.
Forme brutale causant des turbulences Forme douce impliquant une circulation
agréable de l’air
− L’ensoleillement
La présence du soleil dans les espaces de vie est vitale. Cependant, son intensité et la durée
de son rayonnement change d’un endroit à un autre et d’une saison à une autre. Ce
changement est en premier lieu dû à l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre de 23,5° par
rapport au plan de son orbite et à la rotation de la terre autour d’elle même. Une variation qui
nécessite la détermination de la course du soleil dans un site à des moments différents de la
journée et des saisons variées, dont les plus défavorables sont les équinoxes d’été et d’hivers
(21 juin et le 21 décembre).
7
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 5 : les saisons et la rotation de la terre inclinée autour du soleil. Réf. Internet.
Ce phénomène astrologique confère une importance aux latitudes géographiques (issues des
parallèles) pour le positionnement des sites sur la surface de la terre et ainsi déterminer la
course solaire en cet endroit précis. Elles ont pour repère l’équateur (0° latitude) pour se
développer jusqu’à 90° au pôle nord et 90° au pôle sud. Dans ce cas, les méridiens (issues des
longitudes) ne servent qu’au fuseau horaire. Les tropiques sont à des latitudes de 23,5° ce qui
correspond à l’inclinaison de l’axe de la terre par rapport à son orbite horizontal, en
conséquence, le soleil a une incidence de 90° à ce niveau une fois par an, au solstice d’été.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Sur le plan théorique, vu l’éloignement du soleil par rapport à la terre, les rayons solaires sont
supposés parallèles dans un même lieu à un moment donné. Pour connaitre la hauteur du
soleil (h) au solstice d’été ou d’hiver, il suffit de connaitre la latitude (Lat) du lieu. Comme
l’inclinaison de l’axe de la terre est de 23,5° (a), la soustraction va donner l’angle d’incidence
du soleil (i). Sachant que la hauteur du soleil est complémentaire à l’angle d’incidence, elle est
ainsi obtenue par la soustraction de cet angle de 90°.
Le solstice d’hiver est calculé selon la position de la terre sur le côté opposé de son orbite par
rapport au soleil. Dans ce cas, l’angle d’incidence (i) est le résultat de l’addition de la latitude
(Lat) du lieu et de l’angle d’inclinaison de l’axe de la terre (a). De la même façon, la hauteur du
soleil est obtenue de la soustraction de cet angle de l’angle de 90°.
La course du soleil pendant toute l’année est générée par un diagramme solaire qui est
pratiquement le même pour tous les endroits qui ont la même latitude.
La projection Orthogonale de la course du soleil sur le disque solaire nous donne des courbes
où chaque point correspond à un horaire. Ce point indique la hauteur du soleil sur les cercles
et un angle azimut calculé par rapport à l’axe du Nord ou du Sud selon la position du lieu.
Toutefois, il existe des logiciels de calcul très performants dont le plus répondu est
« sunEartTools.com », il suffit de positionner le soleil sur le lieu étudié pour générer le
diagramme solaire annuel d’un endroit précis ainsi que les ombres propres et portées. Des
logiciels de dessin (autocad, sketchup, archicad,.. ) sont aussi dotés d’outils de simulation
solaire (Fig. 9).
10
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 9 : la génération du diagramme solaire à partir de la désignation du lieu désiré sur la carte. Réf :
SunEarthTools, généré par Loubna Kara Mostefa à partir du site, 2022.
Figure 10 : Le diagramme solaire annuel pour la ville d’Oran Latitude 35,7°. Réf : SunEarthTools, généré par
Loubna Kara Mostefa à partir du site, 2022.
11
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
La lecture du diagramme solaire est importante pour l’analyse d’un site. Elle permet d’effectuer
des coupes et des profils sur le terrain ou le projet éventuel selon des orientations multiples.
Ce diagramme est une projection orthogonale des hauteurs et des azimuts des rayons solaires
de la voûte céleste propre à un endroit donné avec une latitude définie sur un cercle. Les
hauteurs sont représentées sous forme de cercles radioconcentriques de 0° (correspondant à
la circonférence du cercle) jusqu’à 90° (le centre du cercle), et les azimuts sous forme de rayons
angulaires du 0° nord jusqu’à 360°. L’intersection correspond à la position du soleil à un jour
particulier d’une saison de l’année et dessine la trajectoire du soleil sous forme de courbes
symétriques par rapport à l’axe nord-sud.
L’exemple illustré pour la ville d’Oran (Fig. 10) qui est aussi valable pour toutes les villes côtières
en Algérie et tous les sites de par le monde qui ont une latitude de 35,7° présente la course du
soleil à différents horaires de la journée ainsi que les azimuts et les hauteurs correspondants.
A titre d’exemple, la course du soleil au solstice d’été, correspondant à la courbe du 21 Juin.
Elle indique que le soleil se lève du nord-est à un azimut de 59° par rapport à l’axe du nord. La
courbe commence à partir du cercle périphérique où la hauteur du soleil est 0° (le soleil à
l’horizon) et indique l’heure aux environs de 5.00 h du matin si on compte les points sur la
courbe solaire2. A midi, l’azimut est à 180°, soit en plein sud et le soleil est à sa plus importante
hauteur pour ce jour, pour la saison et pour l’année. La courbe se situe sur le cercle compris
entre 70° et 80° soit 78°. Le coucher du soleil est du côté nord-ouest au-delà de 19.00 h, d’un
azimut 299° par rapport à l’axe 0° du nord et la hauteur est bien évidemment 0° et se situe en
conséquence sur le grand cercle du diagramme. La plus petite courbe correspond à la
trajectoire du soleil au solstice d’hiver, le 21 Décembre. Elle indique que le soleil se lève au
sud-est d’un azimut de 118° à 7.00 h du matin et qu’à 12.00 h, en plein sud (180°), la hauteur
du soleil est à 31°. Cette hauteur est la plus défavorable de la journée, de la saison et de
l’année. Ainsi, dans un même lieu, on obtient des courbes de longueurs différentes selon la
saison.
Cependant, dans les zones polaires les configurations des diagrammes sont particulières. Ces
régions entre approximatives 80° et 90° degrés de latitude sont exposées pendant 6 moins au
soleil et plongent dans l’obscurité de la nuit pour l’autre moitié de l’année. Cela se traduit sur
le diagramme solaire par une trajectoire circulaire due à l’exposition permanente de cette
surface réduite et inclinée au soleil. (Fig. 10 et 11). Le même dispositif est observé au pôle sud
et aux régions limitrophes (Fig.12)
2
L’horaire de référence étant systématiquement 12.00 h pour tous les points géographiques sur la terre. Ils sont
rattachés au méridien Greenwich et se matérialise sur le diagramme solaire à l’intersection des courbes avec l’axe
nord-sud.
12
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 11 : la représentation dans l’espace céleste la course du soleil pour une latitude de 40° nord, à différentes
saisons de l’année et une latitude de 80° proche du pôle nord. Réf : Internet.
Figure 12 : A gauche, diagramme solaire dans la zone du pôle nord, latitude 80° nord. A droite, diagramme solaire
dans une région de l’hémisphère sud de la terre (Exemple en Afrique du Sud), latitude 33° sud.
− Les vues
Il est important dans un site donné d’identifier les potentialités visuelles existantes dans son
environnement immédiat ou lointain. Et vice versa, l’importance du futur projet dans son
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
milieu naturel ou bâti peut faire de lui ou d’une partie de son ensemble un repère visuel ou un
intérêt esthétique particulier. Ces potentialités permettent l’organisation des cadrages de vue
afin de procurer un confort visuel et de créer une relation intérieur-extérieur enrichissante.
Ainsi une scénographie variée et riche accompagne le parcours des usagers.
− Les critères de variation microclimatique
Il est entendu par variations microclimatiques, les changements climatiques constatés dans un
même lieu et cela dépend de l’altitude, de la forme du terrain, de sa couverture, de
l’orientation et de sa pente ainsi que de sa proximité à des plans d’eau. Ces facteurs influent
sur la température, le taux d’humidité et la vitesse des vents dans un même lieu. En moyenne,
la température diminue au minimum de 0,65 °C par 100 m de différence d’altitude et les vents
s’accélèrent en conséquence. Des altérations non négligeables, notamment, dans le cas de
conception des tours où l’orientation des espaces et leurs altitudes ne peuvent être
considérées de manière similaire.
Figure 13 : les facteurs de variation microclimatiques et leurs impacts sur les changements physiques dans un
même lieu. Réf. : White Edward, 1983.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Le second est relatif aux données culturelles propres aux futurs usagers, comprendre leurs
modes de vie, leurs cultures et besoins est déterminant dans la conception d’un lieu de vie qui
correspond à leurs attentes et bien-être. Ce point est plus pertinent dans le cas de la
conception de l’habitat, le besoin d’intimité et les habitudes des membres de la famille ou
d’une communauté sont souvent déterminants. En général, ces critères relèvent d’un usage
commun adopté par une société dans un contexte spécifique, sauf cas particuliers. L’architecte
peut anticiper certains comportements par un travail d’observation de l’environnement bâti
existant et des transformations opérées dans le temps et l’espace.
15
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
la fois économique et écologique. D’une part, elle permet de réduire les terrassements
effectués pour assoir partiellement ou totalement le projet, et d’autre part, elle permet de
tirer profit de l’inertie thermique de la terre qui maintien une température agréable à
l’intérieur des espaces adjacents, indépendamment de la température environnante. Plusieurs
alternatives formelles peuvent être envisagées, une forme compact, une forme éclatée en
plusieurs parties du projet, articulées de plusieurs manières (voir partie consacrée à la
composition et la transformation des formes et des espaces). Il est souvent préféré la
répartition spatiale en plusieurs parties pour multiplier l’exposition des espaces à
l’ensoleillement et la ventilation. Si les courbes de niveaux sont représentées en lignes
discontinues, les nouveaux contours des courbes de niveaux après terrassement sont repris
en lignes continues.
Figure 15 : Les deux alternatives d’implantation possibles du bâti dans un site en pente, en exprimant les
avantages de l’implantation enterrée. Réf : Internet.
Figure 16 : Casa Scalesciani, 1974, Alberto Ponis architecte, Intégration et conception de la forme de la maison
selon les courbes de niveaux du terrain. Réf. : https://drawingmatter.org/alberto-ponis-on-casa-scalesciani/
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− L’élément végétal
La végétation est un composant physique important de notre environnement, par ses
propriétés morphologiques, physiques et biologiques, elle devient un composant architectural
sur plusieurs aspects. Ainsi, les architectes recherchent de plus en plus à l’intégrer dans la
conception de leurs projets comme étant un élément fondamental du confort aussi bien
climatique, paysager et en conséquence psychologique.
− Procurer de l’ombre
Cela dépend de la silhouette de l’arbre entre son tronc (partie inférieure) et son houppier
(partie supérieure). On parle ainsi d’une silhouette arrondie, élancée, étalée, ramassée, en
colonne large ou étroite, en cône large ou étroit ou pleureur, de sa taille, de son orientation
par rapport au soleil, le type de feuillage (persistant ou caduc) (Staehli & Al., 2022) et la
position des arbres par rapport au projet. En conséquence, un relevé précis de la végétation
existante et une connaissance de la silhouette des arbres projetés autour du projet aura un
impact sur l’architecture de l’ensemble et le confort souhaité.
Figure 17 : l’impact de l’ombre de l’arbre sur le projet. Réf : Edward T. White, 1983.
Figure 18 : le rôle de la végétation dans la définition des espaces et l’orientation. Réf. M. Sauzet Maurice, 2003.
17
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 20 : Le rôle de la végétation dans l’isolation acoustique. Réf : Edward T. White, 1983
Figure 21 : la végétation entant que brise-vent et régulateur climatique. Réf : Edward T. White, 1983 et
https://engineeringdiscoveries.com/how-home-ventilation-works/
18
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 22 : Différentes formes de stabilisation des talus et pentes par des plantations. Réf : Internet.
3
Ce procédé n’est pas nouveau mais a été utilisé depuis des
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 23 : Les différents usages de la végétation en milieu architectural et urbain. Réf : Internet.
20
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 24 : différents
dispositifs architecturaux
utilisés dans le cadrage des
vues proches et lointaines.
Réf : Sauzet Maurice, 1996.
Figure 25 : Cadrages par percements dans un contexte naturel, B Garden (complexe d’hôtes pastoral), 3andwich
Design/He Wei Studio architects, 2017. Réf : https://www.archdaily.com/890974/b-garden-3andwich-design-he-
wei-studio
21
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 26 : Cadrage des vues dans un contexte urbain vers des éléments singuliers. De gauche à droite : Ponctuer
un parcours ou créer des repères. Ruelles aux M’zab, Ghardaia. Réf. : Loubna Kara Mostefa, 2017.
Dans le cas où le contexte urbain ne présente pas un intérêt visuel ou le besoin d’intimité est
exigé, il est préféré l’approche de l’introversion dans la conception du projet. Les espaces
intérieurs dans ce cas, s’ouvrent sur des micro-jardins ou des micro-espaces extérieurs, des
cours, des interstices de lumière ou des contre-espaces. Ce sont des procédés utilisés en
architecture vernaculaire et contemporaine. Le confort des usagers et leurs besoins manifestes
d’intimité est universel.
Figure 27 : approche architecturale introvertie, contexte bâti exigeant l’intimité. NISHIMIKUNI house, Yodogawa
Ward, Arbol Architect, 2013. Réf : https://www.archdaily.com/526609/house-in-nishimikuni-arbol-design
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le vent
La complexité des conditions géomorphologiques, des reliefs et des configurations urbaines
générées par l’homme, donnent naissance à des mouvements complexes et variés dans le
temps et l’espace. Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour pallier aux aléas et
désagréments du vent. Des solutions naturelles et passives sont préférées car elles sont faciles
à gérer.
S’inspirer des expériences architecturales et urbaines millénaires notamment celles qui sont
employées dans les milieux arides, comme en Égypte, en Irak et en Iran nous assure des pistes
de réflexion efficaces. Les tours de captation de l’air, communément appelés Malkafs sont des
mécanismes ingénieux pour baisser la température intérieure et rendre l’espace plus
confortable. Ces éléments verticaux, orientés généralement vers les vents dominants, vont
capter l’air pour être rafraichi et humidifié par l’eau qui se trouve dans sa partie basse. Ainsi
l’air va pénétrer les espaces intérieurs et chasser l’air chaud par l’intermédiaire de plusieurs
autres issues, telles que les fenêtres ou les autres bouches du Malkaf. Dans la ville de Yazd en
Iran, ce système est toujours opérationnel et procure un rafraîchissement de l’air allant jusqu’à
10 degrés de moins en milieu intérieur. Bien évidemment, cette performance est maintenue
grâce aux murs épais en pisé, ce qui optimise l’isolation thermique.
23
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− L’ensoleillement
Il a été exposé plus haut l’impact du rayonnement solaire par son intensité et son orientation
par rapport à l’emplacement géographique et au temps. Cette connaissance est primordiale
dans l’orientation des choix conceptuels. Composer avec ces critères permet une meilleure
orientation des espaces et une performance passive en exploitant avec acuité l’énergie solaire
au service du confort climatique et physique. Différents dispositifs architecturaux sont alors
employés afin de capter ou de se protéger du rayonnement solaire.
1. Les espaces de vie (jour) tel que le séjour, espace à manger et cuisine sont orientés au sud,
sud-est ou sud-ouest. Une exposition prolongée et agréable dans la journée, où le soleil
est clément ou au zénith, minimisant ainsi son effet agressif et inconfortable.
2. Les espaces nuits (chambres) sont orientés à l’est ou au sud-est car au lever du soleil la
température est clémente et permet de coïncider avec le réveil matinal.
3. Les espaces de stockage, les escaliers, les espaces de service, sont orientés à l’ouest car
cette direction d’ensoleillement est caractérisée par un rayonnement invasif, intense,
horizontal, ce qui accentue son effet indésirable, notamment en période prolongée en été,
à la fin de printemps et au début d’automne.
4. Dans cet hémisphère nord de la terre l’orientation nord reçoit de l’éclairage et non de
l’ensoleillement, ce qui rend cette orientation inconfortable pour les espaces jour ou nuit
et préférable pour les espaces de service, tels que les salles d’eau, les espaces de stockage,
le garage, les bureaux ou les salles de lecture.
Figure 30 : Orientations
préférentielles des espaces
domestiques selon l’orientation de
l’ensoleillement. Réf. : Internet.
24
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 31 : Plans et coupes schématiques illustrant les différents dispositifs de protection du rayon solaire, dans
un même lieu, en été, sans obstruer son passage en hiver. Réf. : Loubna Kara Mostefa, 2021.
25
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 32 : Coupes illustrant l’impact des inclinaisons du rayon solaire en hiver et en été sur l’espace de vie et
sa profondeur, les dispositifs du débord-de-toit et leurs dimensions afin de protéger la façade et le lanterneau
du soleil en été et la captation du rayonnement en hiver. Réf. : Internet.
Figure 33 : illustrations des différents usages des dispositifs de protection solaires. Réf. : Internet.
26
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
l
1. Représentation codifiée de l’analyse de site :
2.
Figure 34 : différentes stylisations d’une même représentation codifiée des éléments d’analyse. Réf. : Grant W.
Reid, 2006, Internet.
27
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 35 : le rapport entre la représentation 2D et 3D, entre les courbes de niveau et les contours du relief en
coupe et en axonométrie. Les formes de pentes et la méthode de projection. Réf. : Internet.
28
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Représentations de la végétation
IL est suggéré ci-dessous quelques représentations planimétriques et en élévation de la
végétation afin d’exprimer leurs natures, formes et volume. Ces choix dépendent des
motivations de l’architecte et de l’utilité de l’élément végétal dans le projet selon les éléments
d’analyse soulignés plus-haut.
Figure 36 : Certaines représentations planimétriques de la végétation et en élévation des arbres selon leurs
silhouettes. Réf. : Grant W. Reid, 2006.
29
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 37 : schéma d’implantation ou de zonage indiquant les résultats de l’analyse, les zones fonctionnelles
globales et les parcours préférentiels majeurs. Réf. : Sauzet, Internet.
Figure 38 : superposition des éléments d’analyse du site des premières éléments d’esquisse du plan de zonage
30
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Par intégration
Dans ce cas de figure, le projet d’architecture devient un composant à part entière de son
contexte naturel, une attitude d’effacement et d’insertion dans le site sans perturber l’ordre
préétabli. Elle constitue en une approche passive et bioclimatique de la conception du projet
pour atteindre le confort climatique et acoustique souhaité.
31
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Par imitation
Il est entendu par imitation, la reproduction formelle des éléments présents dans la nature
sous une nouvelle matérialité architecturale4. La végétation et les phénomènes naturels
deviennent l’essence et le fil conducteur du projet architectural jusqu’au choix, parfois, des
matériaux et des techniques employés.
Figure 39 : L’usage des éléments de la nature, en haut : par intégration, en bas : par imitation. Réf. : Internet.
4
Il est à préciser que cette expression purement formelle n’est nullement une conceptualisation. La
conceptualisation est un travail d’abstraction intellectuel qui dématérialise l’analogie entre la source et la
réalisation (Voir à ce propos la partie 8 : l’idéation).
32
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Les changements directionnels, les séquences de transition et les changements de relief et des
niveaux sont des moyens physiques qui suscite des changements dans la mobilité humaine par
la contrainte ou l’intérêt introduit dans le parcours. Une attitude qui sollicite notre présence
mentale et une concentration sur l’espace ; c’est ce que Sauzet identifie comme étant la
kinesthésie. Sur le plan visuel, les matières naturelles, la lumière et les ombres projetées sur
les surfaces et les volumes révèlent les profondeurs et confèrent un confort psychologique en
rapprochant la réalité artificielle à la nature. Quant aux échappées visuelles, elles
accompagnent les séquences selon leurs intérêts, souvent elles sont proches dans les
premières séquences d’un parcours pour stimuler la progression physique de la mobilité, par
contre, les cadrages lointains accompagnent les séquences statiques ou les transitions pour
une contemplation plus large et étendue du paysage qu’il soit naturel ou construit.
1 2 3
4 5
33
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Maurice Sauzet accorde beaucoup d’intérêt à la notion de parcours et de qualité spatiale dans
ses projets. Le défi étant de multiplier les expériences séquentielles, parfois, dans des espaces
relativement petits. Cela procure une multitude d’émotions et d’expériences vécues dans un
même lieu.
34
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
cette richesse du parcours ne se réduit pas à des espaces ouverts sur l’extérieur ou présentant
des parcours multidirectionnels mais peut s’opérée à travers des parcours linéaires dans de
petites maisons. Plusieurs exemples sont proposés aux étudiants afin de les sensibiliser sur les
possibilités de richesses séquentielles avec des contraintes de surface, de mitoyenneté et
climatiques. Plusieurs solutions sont alors observées en dispositifs spatiaux physiques et
visuels, captation du soleil, protection et ventilation afin d’offrir un confort sensoriel multiple
aux usagers, à une échelle maitrisable.
Figure 44 : Exemple bibliographique présentant des contraintes bâti, climatiques et culturelles qui se rapproche
du contexte algérien, Plan et progression du parcours vers et dans la maison. Réf. : Internet.
35
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 45 : Application en Atelier : Approche du projet par le parcours : multiplier les expériences physiques et
visuelles. Réf. : Projet d’Atelier dirigé par Deheina N. et Kara Mostefa L., étudiante Hakiki A., 2021-2022.
− Complémentarité et participation
La complémentarité entre un espace intérieur et extérieur se fait par l’intermédiaire d’un
espace clairement défini et délimité pour suggérer un espace positif. Le contre-espace est un
dispositif adapté à ce type de rapport. C’est un petit espace extérieur ouvert sur le ciel et
circonscrit dans une emprise délimitée par des murs assez haut pour éviter les regards
indiscrets. Etant accessible par un seul espace intérieur, il est souvent utilisé comme extension
des chambres, salles de bains et passages fermés et permet à cet effet l’intimité tout en offrant
la complémentarité entre un intérieur et un extérieur. L’autre atout du contre-espace est
d’offrir une profondeur à l’espace adjacent en repoussant les limites de ce dernier. Cependant,
la loggia est un espace fermé et couvert, elle est assez profonde pour proposer un espace
positif praticable et ouvert sur front de façade. Ce dispositif d’articulation entre l’intérieur et
l’extérieur, complété par le cadrage visuel fait participer les usagers à l’admiration des paysages
environnants spécifiquement lointains, tout en étant à l’intérieur.
36
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Contre-espace
Figure 47 : dispositif de
complémentarité et
participation, Contre-espace et
loggia. Différence de rapport à
l’extérieur. Réf. : Sauzet, Entre
Loggia Loggia dedans et dehors, 2008.
Loggia
− Incorporation spatiale :
Le patio qui est un espace délimité sur au moins trois ou quatre de ses côtés et ouvert sur le
ciel constitue l’espace d’incorporation par excellence de l’extérieur à l’intérieur. Son usage
répondu en climat tempéré à chaud tel que la méditerranée permet l’organisation introvertie
et la protection des façades extérieures des agressions climatiques et de l’exposition aux
regards indésirables. Le patio recèle un autre avantage, celui de procurer une sensation
d’ampleur à de petits espaces fermés à travers la profondeur visuelle qu’il offre, accentué par
la profusion de la lumière zénithale.
37
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Interpénétration
Les dispositifs spatiaux prépositifs et positifs de premier degré5 offrent une transition diffuse
vers l’espace extérieur. Les limites s’effacent et s’entremêlent pour se sentir enveloppé par
l’espace extérieur.
Plusieurs dispositifs correspondent à cette catégorie d’espace ; les terrasses découvertes et
couvertes, les balcons couverts, la galerie, les patios fermés des trois cotés et les porches
d’entrée. Ces espaces sont considérés comme intermédiaires entre un dedans et un dehors et
appartiennent à l’un et à l’autre en même temps, ainsi tout en étant dans des espaces définis,
Ils permettent de profiter physiquement et visuellement de l’environnement extérieur.
Cela dit, il peut être ajouté à ces éléments l’approche vers l’espace négatif par progression
graduelle selon le degré de positivité, comme vouloir proposer le passage d’une terrasse
couverte à une terrasse découverte ou d’une terrasse bloquée horizontalement par des murs
vers une terrasse entièrement ouverte. Il est à noter qu’inverser la dernière combinaison de
transition (commencer par la terrasse découverte et fermée horizontalement pour aboutir
vers une terrasse couverte) suscite plus d’attention et d’effet en fin de parcours.
Figure 47 : dispositifs positifs de 1er degré incluant les terrasses couvertes, les galeries et les porches. Réf. :
L. Kara Mostefa, 2022.
5
Voir à ce propos : Cousin Jean, l’espace vivant, Moniteur éditions, 1980.
38
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
39
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
i. La relation physique
La sphère créée par les mouvements de ses membres définit la bulle personnelle. Elle est le
prolongement de nous-mêmes dans l’espace (Cousin, 1980). « Cet espace, qui a donc une
réalité physique certaine, a été traduit en réalité psychologique : c’est une zone qui définit
notre propre espace personnel. » (Cousin, 1980).
L’étude de notre rapport à l’espace matériel était, en premier lieu, introduite par Edward T.
Hall. Il établit des distances physiques qui, selon les cultures, désignent des zones de rapport
spécifiques avec d’autres personnes. Chaque zone sphérique autour des personnes est
délimitée par des distances minimales et maximales qui correspondent aux modes proches et
modes éloignés. Elles se résument en la :
− Distance intime : moins de 40 cm (mode proche : moins de 15 cm, mode éloigné : de
15 cm à 40 cm) ;
− Distance personnelle : de 45 cm à 125 cm (mode proche : de 45 cm à 75 cm, mode
éloigné : de 75 cm à 125 cm) ;
− Distance sociale : de 120 cm à 360 cm (mode proche : de 120 cm à 210 cm, mode
éloigné : de 210 cm à 360 cm) ;
− Distance publique : au-delà de 360 cm (mode proche : de 360 cm à 750 cm, mode
éloigné : au-delà de 750 cm).
− La relation visuelle
La perception de l’espace physique a fait l’objet de plusieurs recherches qui enrichissent la
connaissance et rendent compte de la complexité du processus. En effet, la perception est
un processus global qui ne peut être appréhendé que de façon holistique (Auvray, 2012).
40
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
En effet, la perception dans ce cas est conditionnée par un raisonnement logique qui véhicule
des représentations symboliques. Ces dernières sont sollicitées par une mémoire interne qui
se construit et s’enrichit selon l’expérience et le vécu de chacun.
Cependant, cette conception reste limitée car elle ne permet pas d’expliquer l’ancrage des
symboles dans le réel (Harnad, 1990). D’où l’apport de la conception active et écologique de
la perception basée sur l’extraction de régularités entre les actions effectuées et les
stimulations sensorielles résultantes (Auvray, 2012). Elle permet de construire les modèles
d’interaction et de les réemployer pour générer des stimulus spatiaux adéquats à nos
intentions sensorielles.
Afin d’explorer les mécanismes du rapport visuel de l’homme avec son environnement, il est
utile de définir, en premier lieu, les limites de son champ visuel dans l’espace. Il définit une
ellipse conique dont les degrés d’ouverture approximatifs sont respectivement de 54°
horizontalement et de 37° verticalement et qu’on peut décomposer en 14° au-dessus de la
ligne d’horizon et 23° en-dessous.
Figure 50 : Les champs visuels en deux et trois dimensions. La représentation des limites spatiales physiques
selon les limites de l’ellipse de vision. Réf. : (Cousin, 1980).
6
Voir à ce propos : les mécanismes de la vision (http://www.lumiere-spectacle.org/le-mecanismes-de-la-
vision.html).
41
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 51 : les proportions en trois dimensions et l’inscription de l’ellipse de vision dans le rectangle d’Or. Ref : L.
Kara Mostefa, 2021.
42
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 54 : différents dispositifs pour différents degrés de définition d’un même espace. Réf : (Ching, 2019).
Figure 55 : Des éléments horizontaux définissant des espaces prépositifs. Réf. : Internet.
43
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Dans cette catégorie d’espace, on peut énumérer plusieurs représentations ; une surface plane
définie par un changement de texture à même le sol, un surbaissement ou une surélévation,
une partie délimitée par un fossé ou un muret comme elle peut être graduellement
démarquée par une discontinuité verticale ou un changement de pente. Comme il est aussi
fait usage d’un élément ponctuel vertical tel un poteau ou deux poteaux pour définir une
surface fictive à leurs abords. Il est à souligner que la surface enterrée présente un degré de
positivité légèrement supérieur et attire les personnes aussi bien physiquement que
visuellement.
Figure 57 : Des éléments horizontaux de couverture définissant des espaces positifs. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
45
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Selon les caractéristiques des différents cas de figure 7 , trois degrés de positivité peuvent être
définis :
Le premier degré de l’espace positif et statique, constitué par deux plans horizontaux, deux
plans horizontaux et un plan vertical, deux éléments verticaux et un plan horizontal ou trois
éléments verticaux et un plan horizontal. Ces dispositifs représentent une extension de
l’espace intérieur mais beaucoup plus rattachée à l’extérieur avec lequel il participe.
Le deuxième degré de l’espace positif et statique est déterminé par quatre éléments parallèles
(deux horizontaux et deux verticaux) avec ou sans un troisième élément vertical, comme c’est
le cas pour l’espace non-couvert. Ce type de dispositif crée des espaces intermédiaires entre
un intérieur fermé et un extérieur complétement ouvert.
Enfin, le troisième degré de l’espace positif et statique est complétement fermé.
3. Les sensations générées
Les sensations que génèrent les différents types d’espace définis plus-haut dépendent de trois
critères : notre bulle personnelle, notre vision et notre orientation dynamique.
En résumé, cela dépend de l’ergonomie et de l’échelle humaine. Par exemple, la sensation non-
resserrée est en rapport avec les limites de notre corps à bras tendus. Il définit ainsi une
distance approximative de 1 .70m qui est à la limite de notre bulle physique soit 1.80m et
constitue la moitié de notre sphère sociale (3.40m).
− La bulle personnelle
La bulle personnelle constitue une référence pour le dimensionnement et les proportions des
corridors ou des espaces. Il est à retenir les sensations suivantes pour les cas de figure les plus
usuels (Cousin, 1980):
1. <0,90 m : notre bulle est resserrée
2. 0,90 m de largeur, et de longueur : sensation de protection. Plus la longueur augmente :
Sensation d’étroitesse.
3. 0,90 à 1,80 de largeur et de longueur protection progressive. 1,80 m : la bulle physique.
Pour une hauteur de 2,50 m (hauteur inscrite à l’intérieur de l’ellipse de vision) :
étroitesse tempérée.
7
Ces caractéristiques sont déduites de l’analyse faite par Jean Cousin dans son ouvrage « l’Espace vivant ».
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− L’ellipse de vision
Néanmoins, l’influence de notre ellipse de vision est importante dans le ressenti spatial. C’est
le premier organe stimulé physiologiquement puis psychologiquement
Quand les proportions de l’espace s’inscrivent dans l’ellipse de vision de l’observateur, soit
3.6m X 3.6mX 2.5m, la sensation générée est à la limite de la protection et l’ampleur tempérée.
A titre indicatif, Plus la proportion de l’espace diminue dans le sens de la larguer et augmente
en hauteur par rapport à l’ellipse de vision plus la sensation de liberté s’accentue. Par contre,
plus la larguer de l’espace augmente et la hauteur diminue par rapport toujours à l’ellipse de
vision plus la sensation d’oppression augmente.
Protection à la limite de
Protection Liberté l’oppression
Figure 61 : Rapports entre les ellipses de vision et les proportions de l’espace et les sensations générées. Réf. : L.
Kara Mostefa, 2021.
En règle générale, dans le cas de l’approche spatiale où la vision est sollicitée en premier lieu
avant de stimuler notre bulle personnelle, les proportions soulignées ci-dessus en rapport à
notre ellipse de vision deviennent plus importantes car elles définissent nos premières
impressions sur les successions spatiales à parcourir.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 62 : Sensation d’oppression : mise en évidence des deux plans horizontaux qui débordent horizontalement
des limites de l’ellipse de vision. Réf. : Internet.
A titre d’exemple, ces illustrations (Fig. 63) représentent le choix de l’architecte de mettre en
évidence deux plans horizontaux superposés. Différents moyens sont employés afin d’effacer
les limites verticales et souligner par la texture et les proportions l’effet d’écrasement de la
couverture et la sensation d’oppression.
Largeur + 1,80 m, murs hauts : Largeur -1,80 m, murs hauts : Largeur et hauteur +3,60 m :
Sensation de liberté et d’étroitesse Sensation de liberté et Sensation d’ampleur. +7 ,00m :
tempérée avec incitation au d’étroitesse avec incitation ampleur monumentale, ça
mouvement. au mouvement. devient hors-échelle.
Figure 63 : Vues sur deux corridors de largeurs et de sensations différentes. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Dans le cas des corridors8 illustrés ci-dessus (Fig.64) la simple différence de largeur, supérieure
ou inférieure à 1.80m, conditionne l’intensité de la sensation d’étroitesse. En revanche, quand
les dimensions dépassent la sphère sociale pour s’inscrire dans une sphère publique, soit entre
3.60m et 7.00m, un ressenti d’ampleur se dégage de l’espace, au-delà, l’ampleur est
monumentale car on est dans des proportions hors-échelle. Cette dernière procure une
certaine majesté à l’espace et souvent revêt une dimension symbolique, d’où son usage dans
les lieux à caractère cultuels ou culturels.
Les espaces dont les proportions s’inscrivent dans l’ellipse de vision dégagent une sensation
d’ampleur progressive selon les dimensions octroyées
8
Un corridor est un espace dont la profondeur est supérieure à la largeur et la hauteur. Généralement, la largeur
présente la dimension la moins importante. C’est un espace de circulation et de distribution. Il est à souligner
que les corridors de plus de 35m deviennent stressants.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− L’ordre
L’ordre constitue la « Disposition d’éléments, organisation de leur place dans un ensemble »
(https://www.larousse.fr)
Il est soumis à une organisation selon des configurations spatiales ou formelles lisibles, telles
que la ligne, la courbe, le cercle, la trame, …
− L’équilibre
C’est l’« État de repos, position stable d'un système obtenu par l'égalité de deux forces, de
deux poids qui s'opposent : Mettre les plateaux d'une balance en équilibre. »
(https://www.larousse.fr)
L’équilibre en architecture est généralement perçu selon un axe vertical qui est opéré par une
similitude des éléments de part et d’autre ou par une proportion équivalente d’éléments
disposés en contraste. (Voir plus loin).
− L’unité
L’unité est la qualité de ce qui est homogène, non composite : L'unité architecturale d'un
édifice. C’est aussi le « caractère de ce qui est commun à plusieurs, qui est identique pour les
éléments composants le tout. » (https://www.larousse.fr)
Cette unité concerne aussi bien les éléments d’un même projet que des composants communs
entre un projet et un site naturel ou urbanisé.
− La proportion
La proportion est « chacun des rapports de grandeur, plus ou moins satisfaisants pour
l'observateur, dans les parties d'un édifice, entre plusieurs parties ou entre l'ensemble et ces
parties. » (https://www.larousse.fr)
− L’échelle
Dans ce cas, l’échelle signifie « à la mesure », « en proportion de quelque chose, au niveau de
quelque chose ». (https://www.larousse.fr)
En conception architecturale, les proportions du corps humain deviennent la mesure de
référence de la gestion des rapports de grandeur. On estime ainsi les proportions d’un édifice
ou d’un espace comme étant à l’échelle humaine lorsque les proportions s’inscrivent dans sa
sphère sociale ou à la limite de la sphère publique. Ce cas de figure est caractéristique des
architectures et ensembles urbains vernaculaires. Leur qualité intrinsèque réside dans la
cohésion sociale de son émergence et sa perpétuité.
Cependant, quand ces proportions sont au-delà de la sphère publique, elles sont considérées
comme étant « hors-échelle » et rend l’homme insignifiant dans cette dimension. Dans ce cas,
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 64 : les proportions de l’organisation de l’espace urbain et du bâti sont à l’échelle de l’homme (à gauche)
et Hors-échelle (à droite). Réf. : Internet.
− La symétrie
La symétrie est l’un des procédés de composition formelle et spatiale les plus élémentaires et
les plus répondues en architecture depuis l’antiquité. Elle apporte de l’équilibre à la
composition selon un axe vertical. Selon Vitruve : « la symétrie est la proportion qui règne
entre toutes les parties de l’édifice, et le rapport de ces parties séparées avec l’ensemble, à
cause de l’uniformité des mesures. » (M.CH.L., 1847).
La composition asymétrique à l’opposé n’admet pas d’axe de symétrie et repose plus sur le
principe d’équilibre des masses. Elle n’est pas abordée vu la complexité du procédé. Il est
préféré à cet effet le procédé par contraste.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le contraste
Si la symétrie est considérée comme un outil de composition qui permet l’équilibre, il n’en est
pas moins pour l’asymétrie qui grâce à un contraste de plusieurs composants formelles ou
spatiaux assure cette unité équilibrée et proportionnée des parties dans le tout.
La perception visuelle de cet équilibre de l’ensemble est définie comme étant la quatrième
dimension de la spatialité architecturale selon Zevi. Elle est atteinte grâce à différents éléments
tels que le contraste de lignes, de surfaces, de plans et de volumes, de textures, de couleurs …
et cela par le changement de direction, entre le vertical et l’horizontal, de contenu, entre le
plein et le vide ; de luminosité, entre le sombre et l’éclairé ; de texture et de couleur, par
l’usage de matériaux et de matières diversifiés.
Figure 66 : les différents supports de représentation graphique d’un même édifice qui permet des lectures de
contraste de lignes de surfaces et de volumes. Pavillon d’exposition allemand de Barcelone, Mies Van Der Rohe
architecte, 1929. Réf. : Internet.
− La similitude
La similitude est la « copie d'une œuvre exécutée par l'auteur ou sous sa direction. »
(https://www.larousse.fr)
C’est un procédé qui assure l’unité d’un ensemble architectural ou urbain. Il est très présent
en architecture vernaculaire car l’emploi du même matériau et la répétition des mêmes
techniques constructives produisent des éléments architecturaux et architectoniques
semblables (ouvertures, toitures, portes, modénatures, revêtements, structures, couleurs,
matériaux, …) dans leur configuration formelle et spatiale, même s’ils sont de taille et de forme
sensiblement variées. Ce type de répétition par éléments apporte plus de richesse à
l’ensemble car il permet une production diversifiée, personnalisée et évolutive. Contrairement
à la reproduction intégrale des maisons ou des édifices qui peut évoquer une monotonie et un
appauvrissement de la composition de l’ensemble.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 67 : Similitude des éléments architecturaux ou des ensembles architecturaux, emploi des matériaux et
techniques constructives. Réf. : Internet.
− L’Accent
« En toute composition, un centre d’intérêt est nécessaire, une sorte de point focal qui attire
l’œil. » (Zevi, 1959). Il contraste l’ensemble par la forme, la taille, les proportions, le matériau,
la couleur ou la texture. Généralement, ce procédé est utile dans les compositions à grande
échelle. C’est un outil de composition qui renforce le caractère unitaire de l’ensemble de la
composition.
Figure 68 : différents accents complétant des compositions formelles ou spatiales ou une forme monolithique.
Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− L’Urbanité
Souvent, l’absence d’un environnement urbain homogène incite à la prolifération
d’interventions ponctuelles à caractère singulier jusqu’à arriver à la saturation.
C’est l’insertion de l’objet architectural dans l’assise urbaine existante qui est un processus
d’urbanité. C’est l’art de composer avec son environnement bâti sans prétention. « C’est la
qualité qui manque aux grandiloquents, aux égocentriques. …, nous sommes environnés par
une architecture qui peut avoir toutes les qualités, mais qui n’est certes pas urbaine. » (Zevi,
1959).
Au-delà des recommandations urbaines imposées par un règlement d’urbanisme appliqué à
des ensembles bâtis, la volonté de s’insérer devient un besoin de plus en plus manifesté par
les habitants et la société en général. Les architectes et urbanistes comprennent la nécessité
de ce processus afin de rendre nos villes vivables, durables, accessibles, qui répondent aux
besoins de tous individus et qui soient agréables à vivre en communauté.
Plusieurs procédés d’intégration sont dès lors opérés par les architectes pour ce faire. Il s’agit
de l’alignement, du respect de la hauteur dominante ou du tracé du Skyline, du rythme des
ouvertures, du type de couverture, des couleurs et nuances existantes. Respecter la
morphologie d’ensemble ou la typologie dominante avec une nouvelle architecture qui reflète
son moment et son caractère. C’est vouloir continuer l’écriture de cette syntaxe que dicte la
ville.
Cela dit, il est aussi permis d’opérer, avec justesse et équilibre justifiés, une intégration par
contraste ou rupture. Une action qui demande une analyse approfondie à différentes échelles
et avec une évaluation de la nécessaire convivialité sociale (Beaucire & Desjardins, 2014).
Figure 69 : Façades urbaines contemporaines et édifices intégrés dans l’environnement bâti existant, alignement,
hauteur, ouvertures, couverture. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− La ligne
La ligne est le premier élément d’organisation des éléments composants la forme et les
espaces architecturaux. Elle permet d’unifier les parties disparates et hétérogènes sous
différentes matières et expressions.
Figure 72 : En haut, les éléments structurels en bois permettent le support des différents espaces et constituent
des éléments de rappel unificateurs (Une maison au Japon). En bas, les montants en bois d’encadrement des
ouvertures et les lignes que dessinent les plans horizontaux sont prolongés à l’intérieur sous différents formes,
caissons du planchers, marches, garde-corps, … etc (Bachman-Wilson House, Franck Lloyd Wright architecte,
1954). Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Cette expression visuelle est utilisée en architecture vernaculaire, dans la casbah d’Alger, on
retrouve au niveau du patio la volonté d’unifier les deux niveaux d’arcades à travers
l’allongement de la verticalité des colonnes superposées par la ligne que dessine la mosaïque
verticale.
Figure 73 : la ligne comme outil d’organisation et d’unification des deux niveaux du patio, exprimée à travers les
colonnes et la mosaïque verticale (Maisons de la casbah d’Alger). Réf. Internet.
− La surface
La surface comme élément de lecture visuel abstrait est matérialisé en architecture à travers
les planchers horizontaux. Ce mode d’organisation de la forme et de l’espace a trouvé une large
expression avec l’avènement de l’architecture moderne et l’usage du béton armé et de l’acier.
Au début du XXème siècle, l’architecte F.L.Wright a innové dans la production architecturale
en utilisant ce procédé, notamment, dans le projet de la maison de Mrs. Gale « l’élévation
d’une modernité saisissante avec les balcons en saillie et les avant-toits plats. » (Pfeiffer, 2004,
p. 32). Une réalisation majeure que Wright la qualifie comme le « précurseur de la maison sur
la cascade » (Pfeiffer, 2004). Dans le projet de la maison sur la cascade, les toits débordants
sont exprimés de manière magnifiée, le tout étant accentué par des ouvertures filantes pour
renforcer l’apparence flottante de l’ensemble. Une expression qui prend naissance de sa
volonté de mettre en rapport l’édifice avec son environnement naturel, d’où la reproduction
d’une architecture organique inspirée des édifices japonais.
Figure 74 : Organisation de la conception du projet dominé par la mise en valeur des planchers (Fallingwater
house, 1935, Illinois, USA ; Robbie house, 1909, Pennsylvanie, USA). Réf. : Pfeiffer, Wright, 2004.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le volume :
L’organisation de la conception par le volume est une approche qui oriente l’espace vers
l’intérieur. Si elle était largement utilisée dans l’architecture vernaculaire, elle est considérée
comme étant minimaliste en architecture contemporaine. Elle est convoitée pour ses qualités
bioclimatiques car l’espace introverti permet une meilleure isolation contre les aléas
climatiques extérieurs et des inconvénients au vis-à-vis.
Cependant, il existe deux types d’organisation par le volume, le volume plein dans lequel
plusieurs transformations sont opérées ou le volume vide dominant autour duquel
s’organisent plusieurs volumes annexes.
Figure 75 : Organisation de la forme à partir du volume du vide : En haut, Bibliothèque Publique Arab en Arizona,
Richard et Bauer architectes, Arizona, 2009 ; en bas : Complexe fortifié et maison à patio. Réf. : Internet.
La soustraction selon une ligne sur arrête définit sur le plan spatial des corridors longitudinaux.
Par contre, les soustractions selon une surface plane parallèle au face du volume réduisent les
dimensions d’un espace ou d’un volume. Les formes spatiales sont maintenues mais leurs
dimensions sont réduites. Quant aux soustractions de volume, elles se font dans la troisième
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
dimension, selon un, deux ou trois plans. Elles transforment l’espace sur le plan dimensionnel
et formel à la fois.
Dans une transformation opposée, l’addition d’espaces ou de volumes se fait par la greffe
d’entités secondaires sur un espace principal ou un volume. Ces parties se caractérisent par
un changement de forme, de dimension et de proportion. Cette addition se fait de manière
linéaire le long d’un corps principal allongé, radioconcentrique ou groupé. Elle est
généralement mise en évidence par le contraste de texture, de couleur ou de matériaux.
L’essentiel dans ce type de transformation est d’assurer l’équilibre et l’unité de l’ensemble.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Juxtaposition des formes sans contact qui génère des vides sous forme
de tensions spatiales dont le caractère et la fonction doivent être
gérés par l’architecte. Souvent, le vide donne lieu à un espace négatif
qui peut être le prolongement de l’espace positif intérieur, comme il
peut être approprié par les deux entités pour créer une liaison entre
les deux espaces ou les deux formes.
Figure 77 : Les possibilités d’organisation des rapports entre les volumes et les espaces. Répertoriées par Ching
(Ching, 2019). Réf. : Illustrations schématiques par L. Kara Mostefa, 2022. 59
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Dans un degré de rapport plus important, le premier contact entre deux volumes est obtenu
par le rapprochement entre les formes par juxtaposition avec contact de bord à bord. Ce type
d’organisation est peu courant et non souhaitable en architecture car il est compliqué à mettre
en œuvre en exécution et se trouve non utile. Par contre, la juxtaposition avec contact de
surface permet de créer une liaison, un passage et une transition entre deux entités. Ces
dernières peuvent préserver leur autonomie comme elles peuvent être fusionnelles et
présenter une continuité spatiale par simple passage.
Enfin, l’interpénétration des volumes sous forme d’imbrication partielle définit un espace
commun dépendant de l’un et de l’autre spatialement et formellement parlant. Il permet le
passage d’une entité spatiale à une autre sous différentes formes de transition (encaissement,
surélévation, mezzanine, patio, contre-espace, cour …).
Cette articulation entre deux espaces ou formes majeurs peut aussi se faire par le choix d’un
troisième espace ou volume intermédiaire indépendant par sa forme et ses proportions et
clairement délimité par sa matérialité, texture ou nature. Il est imbriqué dans les deux parties
pour assurer la liaison et la transition. Sur le plan spatial, cette transition est fortement perçue
et vécue physiquement et visuellement.
Enfin, le plus haut degré de rapport entre deux ou plusieurs entités spatiales est une
organisation par contenance où chaque volume et chaque espace sont clairement distincts et
définis. Cela procure des échelles d’importance différents à l’un et l’autre et de ce fait ces deux
entités contrastent dans leurs expressions spatiales, fonctionnelles et matérielles.
Par ailleurs, une combinaison de plusieurs types d’organisation est aussi courante, un choix
régulé par la nécessaire lisibilité de l’ensemble par le recours à une hiérarchie d’Organisation
du plus dominant vers le secondaire.
Figure 78 : Exemples architecturaux représentants les possibilités d’organisation citées précédemment. Réf. :
Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
L’organisation à une échelle plus importante de plusieurs formes et espaces se fait selon des
règles de mise en relation spécifiques, elle garantit l’ordre et l’unité de l’ensemble. Selon le
contexte et l’environnement, certaines organisations seront privilégiées pour garantir une
insertion commode au contexte naturel ou urbain et faciliter le fonctionnement des parties
dans un tout homogène et unitaire. L’organisation peut être linéaire, radioconcentrique,
radiale, tramée ou groupée.
Figure 79 : L’organisation de plusieurs espaces et formes : linéaire, tramée, centrale et radiale. Réf : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 81 : Diversité des formes d’habitations et permanence des fonctions et rapports spatiaux (F. L. Wright
architecte). Réf. : J. Risku, 2015, modifié par : L. Kara Mostefa.
Figure 82 : les différents rapports espaces-parcours,de gauche à droite : distribuant, traversant, aboutissant. Réf. :
(Ching, 2019).
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 83 : Les rapports basiques entre forme-parcours à une échelle réduite. Réf. : L. Kara Mostefa, 2020.
A titre indicatif, les exemples qui suivent permettent d’illustrer ces rapports dans des maisons
compacts intégrées dans des contextes de site contraignants permettant ainsi d’orienter les
choix conceptuels. Il s’agit des contraintes en rapport avec la forme du terrain, ses dimensions,
son orientation et son environnement bâti.
Bien que ce type de rapport soit élémentaire, il est à retenir la nécessaire lisibilité des
déplacements et parcours choisis par l’architecte. Pouvoir se repérer par un schéma de
déplacement identifié contribue à la notion de confort dans la pratique des lieux, quelques
soient l’échelle ou l’usage.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Il faut noter à ce propos, qu’en Algérie, dans chaque contexte climatique l’architecte va utiliser des dispositifs
de protection adaptés pour réduire ou augmenter le flux des rayons solaires.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 87 : L’espace abstrait et ses possibilités d’expression architecturale définies par l’espace de la structure.
Réf. : Internet.
Figure 88 : Espace de la structure : Concordance entre l’espace et la structure. Juxtaposition, articulation des
espaces. Réf. : Internet.
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2. Le plan libre
A l’opposé de l’espace de la structure, le plan libre libère l’espace de sa teneur structurelle
dans sa totalité ou en partie et ce depuis l’introduction du béton armé et l’offre de nouvelles
possibilités structurelles à travers de grandes dalles avec de grandes portées et des porte-à-
faux. Cette expression est magnifiée par Wright dans ses multiples projets dont le plus
emblématique reste la maison sur cascades et Le Corbusier à travers le concept Dom-Ino où
les dalles sont libérées à travers l’ossature poteaux-poutres. Les nouveaux matériaux
modernes et les techniques constructives innovantes permettent de proposer des structures
de plus en plus complexes qui laissent la possibilité à l’espace de s’exprimer par d’autres
procédés, des éléments horizontaux ou verticaux variés indépendants physiquement et
matériellement de la structure.
On peut énumérer certaines caractéristiques des rapports entre l’espace et la structure :
Cependant, l’ordre et la lisibilité restent de rigueur dans cette approche spatiale. « Si tout va
bien, la structure et les éléments de définition spatiale « se parlent » par opposition ou
contraste (Le Corbusier, De Stijl, Chareau, Mies Van Der Rohe à Barcelone et à Tugendhat). Si
tout va mal, les deux se combattent pour accommoder l’espace et le programme dans un tout
aléatoire et parfois incompréhensible » (Meiss V. P., 1995).
Dans la lignée des réflexions de l’école du Bauhaus, inaugurée par Gropius10 et dirigée en
troisième succession par Mies Van Der Rohe, ce dernier souligne l’importance de veiller à la
cohérence entre la structure et l’espace dans l’approche par le plan libre. En effet, les œuvres
de Mies reflétaient une conciliation entre le concept d’ordre et celui de liberté, d’essence et
de forme. Il s’agit du lien entre la structure comme étant l’essence de la construction et la
forme exprimant la volonté de l’artiste (Zimmerman, 2014). Une expression formelle des
espaces qui se caractérisent par leur fluidité et appréhendé par le mouvement (Zimmerman,
2014). Cela implique la complexité d’aborder l’approcher spatiale par le plan libre pour un
étudiant en deuxième année due au manque de maitrise des outils de conception. En effet,
l’espace de la structure devient le moyen le plus commode pour les familiariser avec cette
concordance des ordre géométriques de la structure et de l’espace.
10
Gropius affirmait que « Dans la formation d’un architecte de talent c’est la quête qui importe le plus, je crois
qu’il faut conduire nos architectes futurs de l’observation à la découverte, de la découverte à l’invention et
finalement les pousser à donner intuitivement à notre environnement une forme artistique. » Extrait d’un
documentaire sur le Bauhaus, lien : https://youtube.com/watch?v=b8oJ1InlVuM&si=XyoRMOIFNOX8BNOd
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 89 : Plan libre : espaces délimités par des éléments verticaux indépendants de la structure portante.
Continuité des espaces. Libre expression de l’enveloppe et des façades, en porte-à-faux ou en retrait. Réf. :
Internet.
3. Le Raumplan
Le ramplan se distingue par une progression interconnectée et non superposée des espaces
comme c’est le cas de l’espace de la structure ou du plan libre. C’est une configuration
complexe qui exige une maitrise de la troisième dimension pour générer les espaces et
visualiser leurs proportions et rapports.
Si le Raumplan trouve ses origines dans l’architecture anglaise du 19ème siècle et dans certaines
maisons de Wright, son expression codifiée et vulgarisée trouve référence dans les travaux
d’Adolf Loos et Josef Frank selon Meiss (Meiss V. P., 1995). Cette approche spatiale éloigne le
rôle de la structure dans la construction des éléments spatiaux. La structure devient
secondaire, cachée et auxiliaire. Chaque espace s’exprime de manière indépendante par le
choix de revêtements de couleurs, de matériaux et de textures différentes. Chaque espace est
proportionné en dimension, position et hauteur selon son intérêt et usage. Les espaces
s’hiérarchisent en plan et en coupe et la continuité visuelle dans la troisième dimension est
assurée, les espaces se surplombent et communiquent spatialement et visuellement.
On peut dès lors résumer certains traits caractéristiques comme :
− La structure portante n’a pas un rôle prépondérant dans la définition des limites de
l’espace. Les deux registres précédents peuvent être utilisés mais ne sont pas exprimés.
− Les espaces sont souvent communiquant selon leurs rapports et usages et cela se fait sur
des niveaux intermédiaires différenciés. Une variété et une complexité spatiale anime ainsi
le projet où les séquences et les vues se multiplient, les émotions sont souvent sollicitées
par effet de kinesthésie vu les variations des planchers et des hauteurs sous-plafond. Ce
qui rend l’espace domestique un lieu privilégié à ce type d’approche.
70
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Selon Meiss, l’approche semble être attrayante pour un étudiant apprenti car elle suggère une
complexité dans les rapports spatiaux qui miroite une richesse spatiale et relationnelle.
Néanmoins, elle implique une ambiguïté entre la structure et les ambiances spatiales qui
éloigne l’étudiant de la vérité constructive et de l’homogénéité de l’ensemble toujours par
manque de la maitrise des outils conceptuels.
Figure 90 : Variété des espaces et de leurs rapports. Simplicité formelle. La multitude des niveaux intermédiaires
et des perspectives plongeantes. Réf. : Internet.
A titre d’exemple, nous avons appliqué cette expérience pendant les premières années du
programme LMD. Les résultats étaient satisfaisants mais se confondaient souvent à l’arbitraire
ou au hasard sans réelle connaissance des tenants et aboutissants d’une telle approche. Ce
qui nous a dissuadé de reconduire l’expérience avec les étudiants de la deuxième année et de
se concentrer plus sur l’expérimentation de l’approche spatiale par l’espace de la structure et
du plan libre par le même étudiant, sur le même projet spatial. Cela lui permet de visualiser
les différentes transformations possibles de l’espace, des relations spatiales et de la
configuration du parcours et de la forme du projet en conséquence. Ce parallèle devait les
sensibiliser à la nécessité de définir en amant les choix structurels selon les ambiances
spatiales voulues par l’étudiant comme étant un choix réfléchi.
71
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Conception
transformée par
l’espace de la
structure
Conception spatiale
1 2
Conception
transformée
par le plan
libre
3 4
1 2
Figure 91 : L’évolution de deux projets selon les phases : Conception spatiale et parcours- Espace de la structure-
Plan libre. Réf. : Projets d’étudiants 2ème année LMD dirigés par N. Deheina et L. Kara Mostefa, (maisons
individuelles, Mostghanemi Houssem, Ouzana Ismehene Aicha, 2022).
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Il est à souligner, que même si la phase « matérialité » est introduite en dernier lieu en projet
d’atelier pour des raisons pédagogiques, elle reste cependant importante et décisive dans
l’amorce de la conception de ce dernier.
Il est abordé en ce qui suit les principaux matériaux qui dominent dans notre cadre bâti et des
fondamentales connaissances de mise en œuvre que doivent acquérir l’étudiant en
architecture. Elles ne sont pas utiles que pour des conceptions nouvelles mais aussi pour des
procédés d’intervention sur des projet existants sous forme de réhabilitation, rénovation,
restauration ou restructuration.
1. Les murs porteurs : matériaux et techniques constructives
« En architecture, la question de la vérité et du mensonge se réfère aux rapports entre forme
et construction ou entre forme et contenu. » (Meiss P. V., 1993).
Ce qui différencie l’architecte de l’artiste ou du constructeur entrepreneur c’est justement sa
quête à matérialiser une ambiance spatiale précise et d’en assurer l’aboutissement par le choix
du matériau mis en œuvre.
« L’architecture se qualifie par le caractère des matériaux et la trace de leur mise en œuvre,
le résultat en est l’ambiance et l’émotion qui en découle…
Il suffit de connaître les capacités physiques et économiques des matériaux pour
Construire. Pour l’architecte cette performance à elle seule est peu satisfaisante…
Les matériaux ont une portée symbolique, porteur de connotation (dimensions affectives)
qui évoluent avec le temps et la culture…
Les matériaux ont leur volonté propre, leur « âme », que l’architecte doit considérer comme
interlocuteurs de sa sensibilité…
Il faut connaître les caractéristiques intrinsèques de chaque matériau, son potentiel de
structure, ses suggestions de formes volumétriques et spatiales, son potentiel de mise en
œuvre, de formation de joints, de revêtement…
Les ressources de chaque matériau sont assez riches pour ne pas imposer à un matériau de
ressembler à un autre… » (Meiss P. V., 1993)
Dans la continuité de ce qui a été relaté dans le chapitre précédent, la familiarisation des
étudiants aux fondamentaux des rapports entre l’espace et le matériau passe par une
connaissance de ces derniers et des techniques de leur mise en œuvre. La transformation
formelle de l’espace est inéluctable à son expression matérielle. Elle implique des
changements de configuration spatiale, de massivité, de texture, de couleur et de la qualité du
rendu au contact avec la matière lumière.
Gérer les interdépendances entre « matériau-techniques-structure- espace-forme » permet
de faire évoluer les idées maitresses de l’architecte pour un projet sans altérer ou déformer le
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
contenu par l’intervention d’ingénierie. Cela suppose une maitrise qui ne peut se faire qu’avec
un long apprentissage et une longue expérience de pratique. Si on reprend les termes de
Meiss, il est plus judicieux de commencer par la technique domestiquée, exaltée pour par la
suite aborder celle qui est imagée, soumise ou falsifiée11.
− La pierre
La pierre a modelé le paysage bâti de l’homme, depuis des millénaires. De simples demeures
à de prestigieux palais, sa résistance aux aléas du temps a permis la préservation des ouvrages
et de raconter des pans entiers de l’histoire des civilisations antérieures. Présente sous nos
pieds, elle est extraite et utilisée brute, polie, taillée de manière régulière et simple ou
géométrisée pour être agencée avec différents types d’appareillages. Elle existe sous
différentes natures dont nous citons du plus résistant à l’eau au plus poreux, on trouve : le
granit, le quartzite, le grès qui est plus facile à tailler ou la pierre calcaire plus adaptée aux
intérieurs. La pierre a été utilisée pour paver les voies et les rues, monter les murs et les
clôtures, échafauder les couvertures et percer les ouvertures. Connues pour ces nombreuses
qualités physiques, acoustiques et phoniques, elle est toujours convoitée et employée dans
des ouvrages multiples, notamment, pour des habitations. Néanmoins l’usage exclusif de la
pierre dans la couverture des espaces nécessite la mise en œuvre d’arcs12, de voûtes et de
coupoles car le matériau ne résiste pas à la flexion mais plutôt à la compression.
La construction des murs en pierre leurs octroie la caractéristique d’être porteurs par leur
masse, ce qui limite la proportion du vide dans son ouvrage. Les ouvertures sont ainsi
proportionnées en conséquence et ne peuvent être importantes. Elles sont surmontées d’arcs
pour acheminer la descente oblique des charges supérieures.
Afin de remédier à cette contrainte, l’usage du bois comme matériaux de couverture a pu
remplacer les couvertures en pierre. Une mise en œuvre rapide, facile et légère sous forme de
poutres pour plancher plat ou incliné en pans. Une ossature de couverture reprise par l’acier
pour prétendre à de plus grandes portées. L’introduction du béton dans la mise en œuvre des
murs (béton banché) ou des planchers (poutres ou dalle pleine) a révolutionné les types de
couverture et leurs formes. Ces techniques conjuguées ont rendu possible l’économie de la
matière et les épaisseurs des murs et des dimensions spatiales de grandes portées et
d’importantes hauteurs.
11
La technique domestiquée signifie une utilisation réelle du matériau et de sa mise en œuvre pour une
expression participative de l’espace et de sa contribution à son ambiance. La technique exaltée peut faire l’objet
d’exercice ponctuel afin d’approfondir l’impact d’un matériau et de ses possibilités constructives sur la forme et
l’espace. Par contre ce qui est dangereux c’est l’introduction prématurée de la technique imagée dans
l’enseignement pendant les premières années. La technique soumise a offert une grande liberté d’expression aux
architectes du XXème siècle grâce aux possibilités de manipulations plastiques des formes souvent rattachée aux
arts abstraits. Une liberté non recommandée aux apprenti-architectes.
12
Il est très rare de trouver des linteaux en pierre en une seule pièce posé à plat vu la lourdeur et la difficulté de
mise en place.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 92 : les rapports pierre brut ou taillée -techniques de mise en œuvre basique-forme-espace. Réf. : Internet
et L. Kara Mostefa.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
en laissant apparaitre sa petite section en façade lui attribue le nom de boutisse. Si cette
longueur est noyée dans la profondeur du mur de bout en bout, elle est appelée parpaing.
Il est aussi valable d’opérer un seul type d’appareillage dans un mur comme il est d’usage
d’alterner entre les deux dispositions. Certaines règles communes sont à observer afin de
prévenir les fissures et la fragilité des murs, entre deux assises successives, il est à éviter les
joins verticaux continus et cela en alternant la disposition des éléments. Pour une économie
de matière, il est aussi courant dans le cas de grandes épaisseurs de mur de remplir l’espace
contenu entre deux parements par des agrégats de tout venant (cailloux, gravier, déchets de
chantier, …) consolidés avec un mortier maigre.
Néanmoins, dans tous les cas, Aux niveau des angles, l’alternance entre les boutisses et les
panneresses est importante pour la solidité de ce dernier. L’autre règle à respecter pour
assurer la stabilité du mur et éviter le déversement des deux côtés (les parements) est la
nécessité de disposer des boutisses parpaignes (en parpaing). Comme il est utile de consolider
les parements par des clés horizontales composées d’un chevauchement de pièces en
boutisses et panneresses sans fourrure (Fig. 94).
Figure 93 : Les différents types d’appareillage de la pierre et règles de mise en œuvre. Réf. : (Rouviére, 2002),
(Casanovas, 2012).
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− La brique
La brique en terre cuite ou crue, pleine, poreuse ou en béton poreux, a remplacé la pierre pour
vulgariser une mise en œuvre facile et économique, adaptée par ses dimensions à l’échelle de
la main. Pour F.L. Wright « […] C’est un petit objet ordinaire sans grande valeur, qui coûte 11
cents, mais qui a une particularité extraordinaire. Donnez-moi une brique et elle vaudra son
pesant d’or. » C’était la première fois que j’entendais quelqu’un parler de manière aussi directe
et percutante, en public, de ce qu’est l’architecture. Celle-ci consiste à transformer en pépite
d’or une pierre sans valeur. » (Aalto, 2012, p. 173). Wright avait une parfaite connaissance des
caractéristiques physiques et techniques de la brique et de la profusion des possibilités
formelles et spatiales qu’elle peut offrir. On retrouve les mêmes règles d’appareillage, les
mêmes types de couvertures et d’ouvertures. Elle est Résistante et constitue un excellent
isolant acoustique et thermique. D’essence de terre, elle est très économique et surtout
écologique. C’est le matériau le plus utilisé de tout temps car il est à la portée de la masse.
Les dimensions de la brique la rendent facilement manipulable surtout dans l’exécution des
formes obliques telles que les arcs, les voûtes et les coupoles. C’est pour cette raison qu’elle a
été associée, parfois, à la pierre. En architecture contemporaine, les avantages multiples de la
brique la propulsent sur le devant de la scène. Combinée avec le béton armé ou l’acier, elle a
donné forme à plusieurs projets d’habitation ou d’équipement, essentiellement dans les pays
où la matière et le savoir-faire sont d’usage.
− Les appareillages des murs en brique sont soumis aux mêmes règles que les murs en
pierre concernant la nécessité d’alternance des joints verticaux pour éviter les
fissures.
− Les appareillages des murs en brique sont très variés selon les régions, les époques et
les styles. La mise en œuvre se fait par le moyen de liants en plâtre, mortiers ou
ciment.
On cite ici les plus importants :
A. L’appareillage en panneresse : toutes les pièces sont disposées dans le sens de la
longueur sur la face du mur. Les décalages entre deux lits superposés sont de moitié
ou de 3/4.
B. L’appareillage en boutisse : toutes les pièces sont disposées pour que leur petite
section soit apparente en façade.
C. L’appareillage flamand : les briques sont alternées entre panneresse et boutisse dans
une même assise.
D. L’appareillage composé diffère du précédent par la mise en place de deux
panneresses au lieu d’une seule entre deux boutisses.
E. L’appareillage commun utilise une rangée de boutisses toutes les six assises de
briques en panneresses.
F. L’appareillage anglais utilise une alternance entre une assise complète de briques en
boutisse et une autre en panneresse.
L’appareillage au niveau des angles et des arrachements pour amorcer les murs intérieurs, il
est fait usage des briques coupées en longueur ou en largeur sur son 1/4, 3/4, 1/2 ou 1/3.
Certains appareillages apportent un effet esthétique exceptionnel au mur. Pour être sain, ce
matériau poreux a besoin d’être protégé de l’humidité du sol, de la pluie et du gel par un
soubassement en pierre non poreuse ou en béton.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 95 : Les différents types d’appareillage de la brique et règles de mise en œuvre. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
et réduire la porosité de la terre. Cette technique nécessite la mise en place d’un coffrage ou
des banches déplacés progressivement après séchage.
Figure 96 : Edifices construits avec des murs porteurs en terre avec la bauge, l’adobe, la BTC et le pisé.
Architectes Hassan Fethi, Francis Kéré, Paul Casalonga et François-Xavier Bartoli. Réf. : Internet.
Les pans de bois : La technique de construction des murs porteurs en bois est très répandue
de nos jours dans les régions abondantes en forêts vu la disponibilité du matériau et de la
maitrise de la mise en œuvre, notamment dans les pays nordiques. Elle consiste en la mise en
place de pans de bois très rapprochés, entre 45 et 60 cm d’épaisseur, chainée par des lisses
basses et hautes et contreventés au niveau des angles et des ouvertures. La mise en place des
ouvertures se fait entre les travées et ne peut être importante. Des allèges et des linteaux
horizontaux en bois avec un encadrement renforcé est utile afin d’acheminer les forces
exercées au-dessus du vide.
À cette ossature verticale correspond des traverses de poutres horizontales ou inclinées et le
tout fonctionne de manière monolithique. L’antécédent de ce système de planches usinées et
régulières est la construction à colombages. C’est une technique ancestrale qui utilise les pans
en bois verticalement et horizontalement avec des contreventements en croix de Saint-André.
Le remplissage se faisait par tout ce qui est disponible (pierre, torchis, briques, …).
81
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 97 : structures portantes en bois traditionnelles et modernes, à colombage et en pans de bois. Réf. :
Internet.
− Le béton armé
Poteaux-poutres : depuis la fin du XIXème siècle et le début du XXème la révolution de la
construction par l’introduction du ciment armé a reformulé les codes de l’architecture. Le
béton armé a été un allié de la pierre et de la brique, il est utilisé par les architectes de renom
tels que Wright au Etats-Unis et Auguste Perret en France afin de s’affranchir des contraintes
des portées réduites des espaces et de libérer les façades et les planchers par le moyen de
porte-à-faux. La technique sous forme de poteaux-poutres trouve une expression
« rationalisée … par Le Corbusier à travers la maison Domino13 » (Meiss V. P., 1995). Elle s’est
détachée de plus en plus des techniques et formes imposées par la pierre et la brique au profit
d’une architecture plus formelle et plastique.
Murs porteurs : selon l’ampleur du chantier, on peut trouver les deux techniques de mise en
œuvre du béton armée, il peut être coulé sur chantier avec un coffrage conséquent ou
l’utilisation de panneaux préfabriqué et transportés ou parfois une préfabrication sur le site
du chantier pour être assemblés sur place.
13
Le mot dom-Ino vient du latin qui signifie Domus : la maison, Ino : Innovation. La Maquette en illustration est
réalisée à l’échelle 1/1 à Venise pour fêter le centenaire du concept introduit par Le Corbusier.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 98 : 1. Concept Dom-Ino, : Le Corbusier Architecte, 1914, Modèle Biennale d’architecture de Venise, 2014.
2. Poteau champignon (Colonne Nénuphar), F.L. Wright Architecte, SC Johnson Administration Building, 1939.
3. Koshino House, Tadao Ando Architecte, 1984.
− Le métallique
L’acier a complétement dématérialisé l’enveloppe de l’espace architectural. Les grandes
portées qu’il permet et les petites sections des éléments structurants verticaux et horizontaux
confèrent légèreté et transparence au contenant. Ce système structurel adopté et maitrisé par
Mies Van Der Rohe au début du XXème siècle est employé pour exprimer, d’une part, la volonté
d’effacer les frontières entre l’espace intérieur et son environnement, et d’autre part,
permettre la fluidité de la déambulation entre les espaces.
Si son emploi dans des espaces destinés au grand public est intéressant, son usage dans les
espace domestique cause des inconvénients en termes d’intimité, de confort et d’usage14.
14
Les maisons à façades libres et les espaces ouverts adoptés par Miens et Le Corbusier ont occasionné des
inconvénients aux occupants qui ont fini par les abandonner ou les vendre.
83
Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
99 : La conciliation entre la structure métallique épurée, le rapport à l’espace extérieur à travers la baie vitrée et
la fluidité et la variété des formes spatiales, réalisations de Mies Van Der Rohe.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
fait partie du cursus de l’étudiant en architecture afin de maitriser les règles de géométrie,
d’échelle et de réalisation pour leurs constructions (fig. 101).
Figure 100 : La géométrie qui organise l’espace et sa matérialité. Réf. : travaux d’étudiants 2ème année, Atelier N.
Deheina et L. Kara Mostefa, 2018.
Ce qu’il faut retenir de la nécessaire stabilité des voûtes et des arcs est la poussée oblique qui
doit être contenue dans l’épaisseur du mur (ce qui explique la largeur importante du mur
porteur ou son confortement par des contreforts ou des arcs-boutons extérieurs, à des
intervalles réguliers ) pour acheminer cette force vers le sol à travers la masse du matériau, ou
bien son annulation par une autre force oblique qui lui est opposée dans le sens et égale en
valeur, c’est le cas des voûtes successives où l’une s’adosse sur l’autre et qui permet de réduire
l’épaisseur du mur. Dans le cas des arcades ou des voûtes croisées cela empêche d’augmenter
les dimensions des sections des éléments porteurs verticaux : colonnes et piliers parce qu’ils
ne reprennent que les forces verticales, celles de la compression.
Il est à noter qu’il existe une différence majeure entre la voûte croisée et la voûte nervurée, la
première travaille comme un élément structurel monolithique, alors que dans la deuxième
voûte se sont les nervures qui définissent la structure portante de la couverture, la brique ne
constitue qu’un élément de remplissage, ce qui permet de l’exploiter si le besoin spatial le
nécessite.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 101 : 1. Voute nubienne : exécution sans coffrage. 2. La descente de charge et l’acheminement des
poussées exercées sur les arcades, les murs porteurs de la voute et les appuis ponctuels des voutes croisées. 3.
voute nervurée et différentes expressions spatiales. Réf. : Internet.
Les coupoles est une forme de couverture qui s’inscrit parfaitement dans les espaces carrés.
Elle procure bien-être physique car l’espace épouse la bulle physique et procure un sentiment
de sécurité. La construction de la coupole qui surmonte un espace carré nécessite d’enjamber
le vide pour passer du carré vers l’octogone et cela à travers plusieurs dispositifs :
La coupole sur triangle sphérique : comme le suggère son nom, est une coupole demi-
sphèrique dont le centre et la naissance sont au niveau de la hauteur des reins d’intersection
des arcs du carré. Les vides sont fermés sous forme de triangles sphériques qui prennent appui
sur les arcs jusqu’à arriver à former le cercle complet à leur sommet. La progression se fait
toujours en tas de charge avec une inclinaison précise, comme elle peut constituer la base
d’assise d’une autre demi-sphère. Ce procédé permet de surélever la hauteur de l’espace si
cela s’avère nécessaire en termes de proportion.
La coupole sur pendentifs en trompes : dans ce cas de figure le passage du carré vers
l’octogone se fait par l’intermédiaire de quatre segments intermédiaires qui prennent appui
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
sur des arcs naissants à partir des grands arcs du carré. Le remplissage du vide angulaire se fait
par des trompes dont la forme varie d’une réalisation à une autre, elle peut être sphérique ou
comblée par une succession d’arcs en hiérarchie jusqu’aux angles des murs du carré.
Par la suite, la coupole peut être élaborées sur la base de cet octogone en formant un cercle
de briques d’assises tangentes sur les arcs. Comme elle peut être surélevée en formant un
tambour qu’on peut accueillir des ouvertures pour ramener de la lumière vers l’intérieur.
Figure 102 : 1. Le tracé et maquette grandeur 1/1 d’une coupole sur triangles sphériques complète et surhaussée.
2. Coupole sur pendentifs en trompes et coupole surélevée sur tambour.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 104 : composition d’une charpente traditionnelle et la qualité des espaces aménagés en sous-pente et en
double-hauteur. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 105 : composition d’une charpente industrielle et vue sur l’espaces couvert. Réf. : Internet.
Figure 106 : Les espaces structurés par les poutrelles apparentes dans les maisons de la casbah d’Alger et du
Mzab. Réf. : Internet et L. Kara Mostefa.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 107 : la mise en œuvre d’un escalier sur arc rampant. Réf. : (Viollet-Le-Duc, 1868), Internet.
Les escaliers sur voute en berceau rampante : cela permet de réaliser des escaliers sur
plusieurs niveaux mais nécessite la continuité des murs porteurs de part et d’autre de l’escalier
sur lesquels reposent les voûtes. Cette technique permet de construire aussi bien des escaliers
à volets droites que des escaliers colimaçons. Constituant un espace à part entière, il n’est en
contact avec son environnement que par le biais de petites ouvertures ou des meurtrières
percées dans l’épaisseur du mur.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 108 : La mise en œuvre d’un escalier sur voûte en berceau rampante. Réf. : (Viollet-Le-Duc, 1868).
Les escaliers sur voûtes en berceau en gradation : cette technique diffère de la précédente par
la mise en place de voûtes successives à différentes hauteurs et sur lesquelles vont s’installer
3 à 4 marches pour chacune d’elles. Le nombre de voûtes par volet est obtenu après dessin
des marches d’un palier à un autre. Les vides entre les voûtes sont maçonnés et les vides sous
les marches sont comblés de tout-venant trouvé sur le chantier.
Les escaliers sur voûtes croisées : ce type d’escalier est utilisé dans la casbah d’Alger aussi bien
dans les maisons prestigieuses et les grandes demeures qu’à l’extérieur au niveau des rues, et
ce, pour supporter les planchers des espaces débordants sur rue et appartenant à une maison.
Dans ce dernier cas, les voûtes croisées sont disposées à la même hauteur, contrairement à
celles supportant les escaliers qui progressent en gradation selon l’inclinaison de ces derniers.
Les escaliers sur structure en rondins : c’est le type de structure utilisé dans les escaliers
intérieurs des maisons courantes de la casbah d’Alger. Cette structure est couverte par un
mortier dans les deux faces et de la maçonnerie pour façonner les marches et contre-marches.
Les escaliers sur voûte sarrasine : ce type d’escalier dessert et agrémente le plus grand nombre
des édifices du début du XXème siècle dans les villes algériennes. Bien que la technique de
construction soit actuellement adoptée dans plusieurs pays, elle trouve ses origines en Afrique
du nord, précisément en Algérie et en Espagne, d’où son éponyme de « voûte à la catalane »
et dont l’origine remonte au XIV siècle15. L’architecte Fernand Puget souligne la particularité
de la technique « Une méthode de construction des escaliers sur voûtes en briques est spéciale
à l’Algérie et les constructeurs d’Europe n’ont sur cette méthode que des renseignements très
vagues. Cela s’explique, car elle est seulement connue de quelques personnes qui se
15
Afin de vulgariser le procédé méconnu en France, un ouvrage dédié à la technique constructive de l’escalier sur
voute sarrasine a été publié en 1929 dont les auteurs sont Solivérès, un artisan ouvrier avec la collaboration de J.
Millie, Architecte du Gouvernement Général de l’Algérie.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
transmettent leurs recettes et leurs procédés de père en fils, et qui ont acquis de cette façon
une sorte de monopole de ce genre de construction. » (Puget, 1929)
Le procédé consiste en la réalisation d’une succession de voûtes autoportantes, avec des
briques de trois trous plâtrières, du plâtre à prise rapide et des plaques de revêtement
étanches, généralement du marbre, pour éviter les infiltrations des eaux. La maçonnerie est
réalisée sans ferraillage, sans coffrage et sans appui, le mur de refend ne constitue qu’un
support pour repérer le tracé des marches.
Ces escaliers sont dans certains immeubles dans un état de dégradation avancée à cause de
l’usage abusif de l’eau pour leur entretien, les infiltrations ont causées des dommages à la
maçonnerie en plâtre.
L’avantage de cet escalier est son indépendance structurelle, il peut être réalisé n’importe où
à n’importe quel moment et dans n’importe quel espace. Il se déploie dans différentes formes
permettant une flexibilité dans sa disposition et manipulation afin de s’adapter aux différentes
possibilités de desserte et de distribution dans les immeubles. Elégant et léger, cet escalier, de
par la courbe des voutes, apporte une plus-value esthétique à l’espace sans l’encombrer.
Figure 109 : Etapes de réalisation d’un escalier sur voute sarrasine. Réf. : Internet et L. Kara Mostefa.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
comme des grands dans un équilibre entre le mur porteur vertical qui lui fait appui et les
marches horizontales flottantes en apesanteur.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le site
Il a été abordé au début de ce document les différents composants d’un site qui sont
susceptibles, par leur dominance, d’orienter l’idée du projet. Il s’agit des éléments physiques
tels que la forme du terrain, sa géomorphologie, son orientation, son environnement bâti ou
des aspects visuels qui le caractérisant tels que les vues potentielles à exploiter ou nuisibles à
cacher.
Souvent, dans les sites urbains, les parcelles biscornues, et les besoins d’alignement incitent
les architectes à s’inscrire dans la forme du terrain. Le Flat-iron construit à New York au début
du XXème siècle illustre parfaitement cette idée du projet. Comme on peut évoquer le projet
des logements sociaux construits par les architectes Herzog et De Meuron à Paris, un siècle
plus trad, la décomposition du projet en trois immeubles est dictée par les deux dents creuses
sur les façades qui imposaient l’alignement puis le fond de parcelle avec une écriture
différente. En effet, la longueur qui fait presque 5 fois la largeur a suggéré un immeuble
traversant au milieu d’une cour périphérique offrant de l’espace extérieur privatif en plein
cœur d’un ilot haussmannien.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
1 2
Figure 111 : L’idée suggérée par la forme du terrain. 1. the Flatiron, New York. 2. 57 logements sociaux, Paris.
Réf. : Internet.
Figure 112 : L’idée suggérée par la géomorphologie du site. « Ncaved » project, Grèce, 2020, 2. « B Garden »
project, Chine, 2017. Réf. : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le thème ou le programme
Le programme en architecture est une mise en relation des différentes fonctions intrinsèques
au bon fonctionnement du projet d’architecture. Il est souvent interprété à travers un
diagramme fonctionnel qui permet de préciser l’importance des fonctions et la qualité des
rapports qu’elles entretiennent entre elles. Mis à part le cas d’une petite maison ou d’un petit
édifice dont l’organisation est gérable dans l’ensemble, certains édifices exigent la mise en
forme d’espaces dédiés à l’accomplissement de cette tâche.
Plusieurs réalisations emblématiques peuvent être citées à ce propos : le musée Guggenheim,
l’usine de fiat ou la bibliothèque Exeter. La conception du musée conçu par l’architecte Franck
Lloyd Wright est conditionnée par le parcours continu sur toute l’exposition le long de la rampe
hélicoïdale. L’ensemble étant exalté par une lumière diffuse émanant de son cœur à travers
l’ouverture zénithale. Cette disposition spatiale voulue par Wright crée les conditions idéales
pour la contemplation des œuvres d’art, d’où la forme singulière de l’édifice.
Le deuxième exemple, l’usine de Fiat à Turin intégrait un circuit d’essai des véhicules sur le toit.
La forme de ce dernier a conditionné celle de l’édifice et de ces espaces qui continuent de vivre
avec sa reconversion en centre commercial et hôtellerie et le toit en jardins suspendus.
Le troisième exemple s’illustre à travers la bibliothèque Exeter de L. Khan. Le projet prend
naissance à partir de l’idée de la lecture en intimité face à la lumière : « Exeter a commencé
par la périphérie, où la lumière est. J'ai estimé que la salle de lecture serait là où une personne
est seule près d'une fenêtre » (Rivalta, 2003). Tout le reste de déploie à l’intérieur.
1 2
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
− Le matériau
Il a été relaté plus-haut le rôle du matériau dans la matérialisation de l’espace, de sa forme et
de sa structure, une relation qui confère cohérence et qualité à l’expression architecturale.
D’une part, le choix de l’architecte d’utiliser un matériau implique des techniques constructives
et de mise en œuvre qui influencent sa pensée et sa conception. Le choix de matériaux impose
des règles de compositions identiques et assure une homogénéité au projet. Les qualités
économiques, écologiques et l’efficacité constructive peuvent être des critères déterminants
pour répondre aux orientations du projet.
Le cas du complexe culturel dédié à la maison du vin en Corse exprime cette idée. Le choix de
la pierre locale est approprié aux besoins de conservation du vin dans de bonnes conditions
thermiques d’où le développement du projet en unités géométriques peut ouverte sur
l’extérieur. Seuls des ouvertures en bande procure une ambiance en pénombre.
L’autre projet où la technique constructive et le matériau sont déterminants dans la conception
du projet est le centre d’interprétation de Mapungubwe. Cette réalisation qui a reçu le prix du
bâtiment de l'année 2009 au Festival mondial d'architecture est construite avec des briques
façonnées par une main d’œuvre locale pauvre et non-qualifiée. L’économie de la matière et
de la technique à la fois, a naturellement mis en œuvre des couvertures en voûtes d’arrête ;
une technique de couverture dictée par le matériau qu’est la brique.
Figure 114 : Le rapport matériau fonction pour orienter l’idée du projet. 1. Maison du vin, Perraudin, Patrimonio,
2011. 2. Centre d’interprétation de Mapungubwe, Peter Rich, Afrique du Sud, 2009. Ref : Internet.
− Le concept
Le concept est une représentation intellectuelle issue d’une expérience matérielle. Ainsi,
plusieurs dérivés abstraits peuvent être générés selon le mental de chacun.
« Dans la dichotomie saussurienne signifié/signifiant, le terme « signifié » désigne globalement tout le contenu
sémantique attaché à la forme du signe linguistique. Il est encore très couramment utilisé comme synonyme de «
concept », voire de « notion ». (Diki-Kidiri, 2002)
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Pour illustrer cela, nous considérons le mot « Phare », selon le dictionnaire Larousse, il est
dérivé du latin pharus, du grec pharos, de Pharos, nom propre.
La définition première qui confère la forme de signifiant à ce mot est : Tour élevée portant un
puissant foyer de lumière pour guider les navires pendant la nuit et placée sous la surveillance
d'un personnel de garde.
Cependant, plusieurs autres significations dérivées se dégagent intellectuellement pour
exprimer d’autres signifiés, le reliant à sa forme originale en développant des caractéristiques
communes :
Ces dérivés conceptuels sont utilisés dans différents champs d’expression aussi bien
matérielles tels que des éléments d’éclairage ou des sources de lumière spécifiques,
qu’immatérielles désignant la vertu ou la qualité d’un repère caractéristique d’une personne,
un sujet ou un objet. Une ouverture d’interprétation inscrite dans le cadre sémantique du mot
et dont le « concept » ou le « percept » comme le désigne Diki-Kidiri se construit par analogie,
métonymie ou métaphore16. Cela permet un usage fertile et ouvre le champ à des réflexions
fécondes capables de stimuler l’esprit inventif de l’humain et d’enrichir notre savoir. Ce
processus intellectuel assure l’évolution de l’homme et influe sur notre environnement et
production effective.
Néanmoins, cette construction mentale peut changer dans le temps et l’espace car elle est
tributaire du caractère culturel propre à une société (Diki-Kidiri, 2002).
− Le mental
Il s’agit des sommes de nos propres expériences de chantiers et de constructions, d’expérience
ou de souvenirs en tant qu’architectes, mêlées d’images vécues et intériorisées. Plusieurs
architectes de renom ont exprimé l’influence de leurs souvenirs d’enfance ou d’adulte, issus
des visites ou des contacts professionnels, dans l’émergence des idées de projets
emblématiques pour la plupart d’entre eux.
« Il y a, sur un rayon de la bibliothèque, de très vieux livres qui enseignent un autre passé
que celui que le rêveur a connu. Une mémoire immémoriale travaille dans un arrière-monde.
Les songes, les pensées, les souvenirs ne forment, qu'un seul tissu. L'âme rêve et pense, et
puis elle imagine. » (Bachelard, 1961, p. 162).
16
Métaphore : Emploi d'un terme concret pour exprimer une notion abstraite par substitution analogique, sans
qu'il y ait d'élément introduisant formellement une comparaison (Larousse, s.d.)
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Ce que Rollot (2017) désignait comme étant des éléments d’accompagnement éthérés,
fantômes de l’âme. Tout architecte possède en lui ces éléments d’accompagnement d’une
conception, fussent-ils éthérés, fantômes de l’âme.
Cela renforce le caractère, à la fois, inventif, irrationnel et subjectif, de la production influencée
par la mémoire et le parcours personnel de chaque architecte. Une somme de connexions qui
s’opère entre le savoir, le savoir-faire, le vécu et la mémoire par des mécanismes complexes
qui ne sont pas ou peu maitrisables.
De nombreuses réalisations peuvent illustrer ce processus de conceptualisation choisi par les
architectes tels que l’emblématique projet de l’aéroport de TWA d’Eero Saarinen. Le concept
de « l’envol » est développé de la thématique de l’aéroport ce qui a généré le thème de
« l’apesanteur » et de la « légèreté ». Elles sont matérialisées à travers la structure en coque
qui semble flotter, libérant ainsi le grand espace intérieur, un espace qui s’y prêtait à sa
reconversion en Hôtel TWA.
Un autre projet contemporain peut être cité, celui de la mosquée des architectes Manço. Ces
derniers se sont inspirés de la forme cubique de la Kaaba comme référence universelle mais
implantée de manière inclinée en apesanteur, une disposition analogue à celle des fidèles en
prosternation à dieu. La conceptualisation de l’acte de la prière est une idée forte et percutante
osée par les frères architectes. Cette inclinaison est renforcée aussi bien de l’intérieur que de
l’extérieur l’aménagement de gradins permettant l’organisation des fidèles et de marches
reliant les esplanades extérieures.
Les données d’un site peuvent aussi dicter des dispositions spatiales ou des typologies
architecturales particulières que l’architecte réinterprète selon son contexte temporel et
spatial. C’est le cas de la Bibliothèque Publique Arab en Arizona qui dans « la recherche d’un
esprit méditerranéen qui transcende les formes », les architectes réutilise dans une expression
contemporaine l’idée d’une organisation introvertie autour du patio central, complétement
fermée sur un extérieur aride et désertique. On retrouve cependant l’ensemble des dispositifs
d’accessibilité : l’entrée en chicane, l’étroitesse, l’effet de la porte cachée pour arriver au cœur
de la bibliothèque qui conserve son rôle de distribution vers les différentes entités de l’édifice.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 115 : la conceptualisation dans la construction de l’idéation. 1. TWA aéroport, Eero Saarinen, New York,
1962. 2. Mosquée, Manço architecs, Turquie, esquisse, 2011. 3. Bibliothèque Publique Arab en Arizona, Richard
et Bauer architectes, Arizona, 2009. Réf : Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Figure 116 : L’influence de L’Alhambra visitée par L. Barragan sur la conception du centre équestre Los clubes,
Atizapan de Saragosse, Mexico, 1969. Réf. Internet.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
CONCLUSION
En Algérie, l’enseignement de la conception architecturale, à l’instar des pays de par le monde,
est confronté aux mutations rapides que connait notre environnement aussi bien naturel que
bâti ainsi qu’aux nouvelles problématiques en rapport avec la durabilité et la reconquête de la
qualité de notre cadre de vie.
Ce document pédagogique aborde les notions nécessaires à l’élaboration des travaux de
conception au sein des ateliers. Ces notions sont développées sous forme de cours qui
s’inscrivent dans le cadre des recommandations du programme LMD pour la matière « Théorie
de projet 3 ». Dans sa dimension pédagogique, le document propose une approche didactique
dans l’enseignement des éléments de la conception architecturale afin de sensibiliser et
d’outiller les jeunes étudiants. En d’autres termes, mettre à leur disposition des moyens de
réflexion adaptés aux changements des besoins, des conditions et de l’évolution de la pensée
de l’architecture et qui soit en phase avec les préoccupations mondiales et locales en
repensant le rapport de l’homme à son environnement.
Le recul entre l’enseignement et la production architecturale ont permis l’éventuelle
suggestion d’adaptation des méthodes et des paramètres introduits dans le processus
didactique qu’est l’enseignement, notamment, dans la mutation actuelle du statut du système
Licence Master Doctorat vers le système classique en Architecture, en Algérie. Cette
superposition de parcours a suggéré des améliorations puisées dans chaque statut. Les retours
des expériences des étudiants et des jeunes architectes, d’un côté, et les problématiques de
la qualité des lieux issues de la conception du projet architectural et de l’habitat ont suggéré
l’exploration de références et de moyens adaptés à notre contexte local avec tous ses
composants. Bien évidemment, une orientation qui s’inscrit dans le cadre des mutations
mondiales actuelles où des solutions économiques, écologiques et rationnelles sont
souhaitées. En parallèle, la quête de la qualité de la production architecturale et la cohérence
du tissu urbain dans lequel elle s’inscrit est nécessaire. Des impératifs qui impliquent
l’investigation des notions du confort aux diapasons des modes de vie et des exigences du
bien-être dans la pratique des édifices publics ou des lieux d’habitabilité.
A cette fin, la démarche investit la notion de « spatialité » dans toutes ses dimensions au lieu
de « l’architecture objet » afin de proposer un ensemble cohérent et adapté à nos besoins de
bien-être dans l’espace de sociabilité comme celui de l’intime. Cela a fait appel à l’exploration
des notions de confort psychologique véhiculées par le conforts physique et visuel dans la
production de l’espace architectural, ce qui a conféré à l’approche par « le parcours
architectural » toute son utilité dans la pensée de la conception.
La proposition aux étudiants d’une conduite de réflexion et d’apprentissage est aussi l’occasion
de les familiariser avec la nécessité de questionner un patrimoine bâti riche et diversifié, local
et international. Des architectures qui ont su s’adapter aux besoins des sociétés et des
individualités et qui peuvent être considérées comme sources d’inspiration et d’émancipation
à la fois quand elles sont assimilées.
Cet apprentissage va être approfondi et complété dans les autres paliers d’étude où plusieurs
autres échelles de réflexion vont se superposer à ce premier parcours du cursus de l’étudiant.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
Ces outils aborderont de nouvelles dimensions architecturales comme celles qui sont
rattachées à l’échelle urbaine et dont la composante principale et la conception des espaces
extérieurs comme lieux de sociabilité et d’épanouissement de l’être. Il est clair que les
mécanismes peuvent différer mais les objectifs restent les mêmes, proposer des espaces qui
soient au service de l’homme et de la communauté en véhiculant des notions de confort.
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Loubna Kara Mostefa : Les approches aux notions de confort en Architecture
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