INTRODUCTION
L’écriture est un moyen de communication qui représente le langage à
travers l’inscription de signes sur des supports variés. C’est d’une certaine
façon « l’intégration de la langue des hommes au visible ». Le résultat de
l’écriture est généralement un texte dont le destinataire est le lecteur.
Le Testament de Mathurin Goli Bi Irie est une œuvre marquante de la
littérature ivoirienne contemporaine. À travers ce texte, l'auteur explore des
thèmes universels tels que la mort, la mémoire, et l'héritage. Une des
particularités de cette œuvre réside dans l'usage riche et varié des figures de
style, qui servent à renforcer les émotions et les messages véhiculés.
Dans cet exposé, nous nous efforcerons de mettre en relief l’écriture dans
l’œuvre le testament de l’écrivain Mathurin Goli Bi Irié, écrivain, poète,
professeur de français et dramaturge ivoirien ayant publié de nombreuses
œuvres.
I. Biographie de Mathurin Goli Bi Irie
[Date] 1
Mathurin Goli Bi Irie est un écrivain, dramaturge et poète ivoirien, connu
pour son engagement social et sa contribution à la littérature africaine
contemporaine. Né en Côte d'Ivoire, il a grandi dans un environnement riche
en culture et en traditions, ce qui a grandement influencé son écriture.
1. Études et Carrière
Irie a effectué des études dans le domaine de la littérature et des sciences
sociales, ce qui lui a permis de développer une sensibilité aiguë aux questions
sociopolitiques de son pays. En tant qu'écrivain, il a su capter les réalités de
la vie quotidienne et les défis rencontrés par la population ivoirienne à travers
ses œuvres.
2. Œuvres Notables
Son œuvre la plus célèbre, "Le Testament," aborde des thèmes profonds tels
que la famille, l'héritage, et les luttes internes au sein des sociétés africaines.
Ce livre explore la complexité des relations humaines et met en lumière les
dilemmes moraux auxquels les individus sont confrontés face aux attentes
sociales.
Au-delà de "Le Testament", Mathurin Goli Bi Irie a également contribué à
d'autres genres littéraires, y compris le théâtre et la poésie, se faisant ainsi
une place importante dans le paysage littéraire africain.
3. Contribution à la Littérature
Goli Bi Irie est reconnu pour son style d'écriture accessible, qui lui permet
d'attirer un large public. Son approche à la fois critique et empathique des
problèmes sociaux lui a valu une appréciation tant au niveau national
qu'international. Il participe également à divers forums littéraires et
[Date] 2
événements culturels, où il défend la littérature comme un outil de
transformation sociale.
II. Les figures de style
Il est important de noter que l’auteur utilise de nombreuses figures de style.
Elles lui permettent d’enrichir son texte par une originalité de forme. Elles
créent ainsi un effet de sens et contribuent à frapper l’esprit du récepteur de
ses poèmes, ici la jeunesse. Elles soulignent un travail et un effort de pensée
lors de la formulation du texte. Nous avons sélectionné quelques-unes des
figures de style utilisées par l’auteur dans son œuvre.
1- Les figures d’analogie
1.1- La personnification
La personnification crée une image inattendue et originale qui s’écarte de la
réalité en donnant vie à quelque chose d’inerte ou en donnant des
caractéristiques humaines à un animal ou à une plante. Elle permet de
rendre l’élément personnifié plus familier ou de lui accorder une plus
grande importance. Mathurin Goli Bi Irié a souvent recours à cette figure de
style. On peut citer, par exemple, les vers 84 et 85 du premier poème de
l’ouvrage intitulé ‘‘ Jour de Libation ’’ où Goli Bi Irié écrit : « L’Afrique
égarée à la croisée des chemins ; Unijambiste ». Ici, la personnification qui
compare l’Afrique à un handicapé sert à montrer à quel point l’Afrique a
perdu ses valeurs, à quel point elle se meure. L’auteur incite la jeunesse à la
sauver tant qu’il est encore temps.
[Date] 3
1.2- La métaphore
La métaphore permet de créer une image qui, entre autres, peut mettre en
évidence des caractéristiques d’un personnage, d’un lieu ou d’un objet et
rendre concret un élément abstrait comme une émotion ou une valeur. Goli
Bi Irié en fait usage au vers 40 du poème « Au fumoir » dans lequel il écrit «
les fleurs de ton âge » symbolisant la beauté des jeunes.
2- Les figures de substitution et d’atténuation
2.1- La synecdoque
La synecdoque est une figure de rhétorique qui consiste à prendre le plus
pour le moins, la partie pour le tout. La synecdoque est essentiellement
qualitative. Lorsqu'elle exprime « le plus pour le moins », elle est
habituellement
dite généralisante, croissante ou expansive (ex. : le tout pour la partie).
Dans le cas inverse (ex. : la partie pour le tout), elle est dite
particularisante, décroissante ou restrictive. Stylistiquement, la
synecdoque généralisante tend vers l’abstraction, alors que la synecdoque
particularisante tend vers le pittoresque. On la perçoit dans le poème «
Moi l’escargot » où l’écrivain écrit au vers 5 « vos mains vengeresses ».
La synecdoque est ici restrictive et tends vers le pittoresque. En effet, au
cours de la lecture du poème, l’on se rend compte que ces mains
appartiennent à de mauvaises personnes, des personnes représentant les
jeunes qui prennent un malin plaisir à se moquer des personnes différentes
de la « norme ».
2.2 - L’euphémisme
[Date] 4
L’euphémisme est l’expression atténuée d’une idée ou d’un fait dont
l’évocation directe risque de déplaire ou de choquer. Cette figure est souvent
employée pour éviter les mots qui désignent entre autres la mort, la maladie,
les déficiences et les réalités liées à la sexualité. L’auteur l’utilise dans le
poème « La métamorphose » au vers 1 « Rendus gauchers ». Cette
expression ici traduit la manière dont les jeunes d’aujourd’hui, ayant perdu
leurs valeurs, deviennent maladroites et suivent des personnes, des
tendances, la plupart du temps d’origine occidentale, qui les devient du droit
chemin.
3- Les figures d’insistance
3.1- L’hyperbole
L L’hyperbole est une figure de style qui consiste à exprimer de façon
exagérée une idée ou un sentiment. Elle est souvent utilisée pour produire
une forte impression ou insister sur un point. Ainsi, l’écrivain l’utilise au
vers 20 du poème « Klôwohi » « Chantant sans pause dans sa gorge » pour
mettre en avant la manière dont les jeunes ont tendance à parler beaucoup
pour ne rien dire de façon arrogante.
3.2 - L’oxymore
L’oxymore permet de décrire une situation ou un personnage de manière
inattendue, suscitant ainsi la surprise. Il exprime ce qui est inconcevable. Le
poète l’utilise au vers 63 du troisième poème nommé « La mante religieuse »
avec le groupe nominal « crime généreux »; le nom commun « crime »
faisant référence à une infraction très grave à la loi morale, aux lois
humaines et l’adjectif qualificatif « généreux » qui dénote l’indulgence, le
[Date] 5
bien. Dans le contexte du poème, nous déduisons que l’auteur pense que
l’acte d’anéantir l’ignorance, la béatitude des jeunes gens relève de la
noblesse.
4- Les figures de rupture
4.1 L’ellipse
L’ellipse consiste à omettre un ou plusieurs mots dans une phrase, sans
toutefois que cette omission en modifie le sens. On emploie généralement
l’ellipse dans le but d’éviter une répétition ou une évidence, entre autres
quand on répond à une question ou lorsqu’on compare ou coordonne deux
mots voisins. Utilisée comme figure de style, l’ellipse rend la phrase plus
dynamique, plus vive. Elle oblige les lectrices et lecteurs à suppléer les mots
omis, sous-entendus; elle les rend en quelque sorte plus engagés dans la
lecture. Le poète en fait usage au vers 23 du poème « Litanie du grand-père
» dans lequel il écrit « Écoute-le » le pronom « le » faisant référence au cœur
mentionné dans le vers 15.
4.2 L’inversion
L’inversion consiste à renverser l’ordre habituel des éléments d’une phrase
sans que leur fonction syntaxique soit changée. Lorsque l’inversion est
employée comme figure de style, l’inversion des mots n’est pas imposée par
la syntaxe. L’inversion est notamment employée pour mettre l’accent sur
l’élément déplacé ou, en poésie, pour répondre aux contraintes liées au
rythme du langage poétique. Goli Bi Irié s’en sert au vers 9 du poème « la
vie qui passe » dans lequel il écrit « qui tout les jours chante ». Ici, l’auteur
déplace le complément circonstanciel de lieu avant le verbe.
CONCLUSION
[Date] 6
Pour écrire son ouvrage Le testament, Mathurin Goli Bi Irié s’est muni
de plusieurs outils grammaticaux afin de rendre son œuvre aussi impactante
qu’originale.
Les figures de style utilisées par Mathurin Goli Bi Irie dans son
Testament sont non seulement des outils littéraires, mais elles portent aussi
les émotions et les réflexions profondes de l'auteur. Grâce à ces techniques, le
texte ne se contente pas de raconter une histoire ; il invite le lecteur à une
réflexion introspective sur la vie et la mort. Cette richesse stylistique
témoigne du talent de l'auteur et de la profondeur de son message.
[Date] 7