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Révision Architecture Urbaine (Connaissance Générale)

Le cours d'architecture urbaine vise à fournir des connaissances fondamentales sur le projet urbain, incluant ses acteurs, son cadre juridique et ses méthodes d'analyse. L'urbanisme est présenté comme un champ d'action pluridisciplinaire, impliquant divers professionnels et abordant des questions politiques, sociales et économiques. Avec l'urbanisation croissante, notamment dans les pays en développement, le cours aborde également les défis liés à la morphologie des villes et à la gestion des migrations urbaines.

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Révision Architecture Urbaine (Connaissance Générale)

Le cours d'architecture urbaine vise à fournir des connaissances fondamentales sur le projet urbain, incluant ses acteurs, son cadre juridique et ses méthodes d'analyse. L'urbanisme est présenté comme un champ d'action pluridisciplinaire, impliquant divers professionnels et abordant des questions politiques, sociales et économiques. Avec l'urbanisation croissante, notamment dans les pays en développement, le cours aborde également les défis liés à la morphologie des villes et à la gestion des migrations urbaines.

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ARCHITECTURE URBAINE

OBJECTIFS DU COURS
L'objectif principal du cours est de transmettre les connaissances de base et un cadre
conceptuel dans les domaines complémentaires inhérents au projet urbain, à savoir la
démarche du projet urbain, les structures et les acteurs du projet, le cadre juridique
et réglementaire, les méthodes de lecture analytique de la ville, de programmation
et de composition urbaine, la maîtrise d'œuvre urbaine.
URBANISME ?
- L’urbanisme qui est une démarche d’étude sur des territoires urbains ou
susceptibles de le devenir. Il mobilise des disciplines multiples de façon itérative et
développe une réflexion à différentes échelles d’espace et de temps. Les approches
théoriques ou méthodologiques sont très diverses et font débats, car l’urbanisme est
indissociable de l’affirmation de valeurs. De nombreux professionnels (planificateurs,
architectes, ingénieurs, juristes, etc.) contribuent à la définition des projets, puis à leur
formalisation sous forme de plans, programmes, documents techniques, etc.
- L’aménagement qui a comme objet la réalisation de morceaux de villes de taille
variable, sur des périodes de temps qui peuvent être longues. En prise directe avec
le réel, l’aménageur utilise les études d’urbanisme et les met en œuvre en intégrant
les fortes contraintes topographiques, économiques et juridiques. C’est une forme
particulière du management où le secteur public, qui a la légitimité du pouvoir de
décision initial, est devenu plus perméable aux méthodes du secteur privé.
URBANISME ?
Mais les définitions sont de fait multiples. Selon la place disciplinaire ou
professionnelle où l’on se situe, les visées changent.
Comme les approches diffèrent alors que les objets sont les plus divers, les cadres du
débat deviennent multiples. C’est ainsi que l’urbanisme touche à toutes les questions :
le politique, le social, l’économie, le droit, le cadre de vie de l’homme, etc.
URBANISME ?
Un ingénieur de formation. « L’urbanisme est un champ d’action pluridisciplinaire
par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en
recherchant harmonie et efficacité. » (Pierre Merlin, Dictionnaire de l’urbanisme)
URBANISME ?
Un urbaniste politologue. « L’urbanisme, entendu comme l'ensemble des techniques
mises en œuvre pour organiser les villes afin d'en optimiser le fonctionnement et de
l'adapter aux besoins de ses habitants ne procède pas de l'action d'un seul acteur,
mais d'une multiplicité d'organisations de nature et de perspectives différentes.
L’urbanisme ne se structure pas en un seul système d'acteurs mais en une multiplicité
de scènes ayant des fonctions sensiblement distinctes et regroupant une combinaison
d'acteurs et d'organisations relativement spécifique. Ces scènes forment en cela
autant de systèmes d'action qui concourent tous à la production de la ville, mais sont
néanmoins irréductiblement différents, d'autant plus qu'ils ne sont pas réellement
hiérarchisables. » (Paul Boino, Lyon la production de la ville, Parenthèse 2010)
URBANISME ?
Un philosophe « L'urbanisme ménage l'environnement des humains, c'est dire qu'il se
préoccupe des usages ordinaires de chacun, qu'il améliore ses déplacements et
facilite les liaisons que ce dernier noue et dénoue en permanence avec d'autres
citadins mais aussi avec le vivant et la nature. En définitive, l'urbanisme est l'art de
bâtir la demeure terrestre de l'humain afin qu'il puisse y résider en paix avec autrui
et en harmonie avec les éléments, tout en déployant ses potentialités et en exprimant
ses rêves. » (Thierry Paquot, L’abc de l’urbanisme, 2010)
URBANISME ?
Un architecte sociologue : « L'urbanisme est un ensemble théorique et pratique
formant une discipline cohérente, organisée à partir de connaissances et de
techniques propres, mais aussi d'origine disciplinaire diverse, portant sur les
établissements humains, visant à leur transformation spatiale et contribuant à leur
adaptation sociale, économique et politique. Ces établissements humains sont
appréhendés à différentes échelles territoriales et à différents degrés d'occupation
et d'aménagement. La connaissance des établissements humains est un domaine que
l'urbanisme partage avec d'autres disciplines. » (Daniel Pinson, site personnel)
URBANISME ?
Un architecte-urbaniste : « Je ne fais pas de distinction nette entre ce qui serait
architecture et ce qui est urbanisme. Il est crucial aujourd’hui que ces deux disciplines
se parlent. Ce n’est pas l’ échelle qui distingue l’urbanisme de l’architecture, mais le
dialogue avec l’autre, le partage à plusieurs d’une règle du jeu. Lorsqu’on construit un
bâtiment, on maîtrise à quatre-vingt-dix pour cent ce que l’on veut faire.
Dans l’urbanisme, on ne le maîtrise qu’à cinquante pour cent peut-être… : il y a de
«l’autre», de l’inconnu, de l’aléatoire… […] L’urbanisme est une action politique qui
exige beaucoup d’intelligence partagée. » (Christian de Portzamparc, Grand Prix
de l’urbanisme, 2004).
URBANISME ?
Un architecte-urbaniste : « Je ne fais pas de distinction nette entre ce qui serait
architecture et ce qui est urbanisme. Il est crucial aujourd’hui que ces deux disciplines
se parlent. Ce n’est pas l’ échelle qui distingue l’urbanisme de l’architecture, mais le
dialogue avec l’autre, le partage à plusieurs d’une règle du jeu. Lorsqu’on construit un
bâtiment, on maîtrise à quatre-vingt-dix pour cent ce que l’on veut faire.
Dans l’urbanisme, on ne le maîtrise qu’à cinquante pour cent peut-être… : il y a de
«l’autre», de l’inconnu, de l’aléatoire… […] L’urbanisme est une action politique qui
exige beaucoup d’intelligence partagée. » (Christian de Portzamparc, Grand Prix
de l’urbanisme, 2004).
URBANISME !
L’urbanisme apparaît comme un vaste continuum d’activités et d’approches d’études
dans lequel chacun trouve sa place en fonction de sa formation initiale et de son
appartenance à un milieu de travail. L’urbanisme est pluridisciplinaire et collectif par
nature, ce qui n’exclut pas la tension, loin de là. Mais sa caractéristique première est
d’être d’essence publique dans la décision, même si ensuite tout se complexifie, le
privé se mêlant au public dans la préparation de la décision ou assurant en aval la
mise en œuvre des projets. C’est pourquoi l’on dit parfois que le premier urbaniste
d’une ville est le maire.
LA VILLE, D’AUJOURD’HUI À DEMAIN
Avec l’explosion urbaine (notamment dans les pays en voie de
développement), l’urbanisation va être obligée de se remettre en question
pour absorber ces nouveaux flux migratoires de masse. Se pose aussi le
problème du gigantisme des unités urbaines : la population est de plus en plus
éloignée du centre tout en y restant fortement attachée (travail, culture,
commerce…).
Cette suburbanisation galopante n’est pas sans conséquence sur la future
morphologie des villes (transports, information…). Il faudra également réussir
à concilier dans la ville le passé et le présent afin de satisfaire tous les
aspirations de ses habitants et occupants.
LA VILLE, D’AUJOURD’HUI À DEMAIN
• La population urbaine a beaucoup augmenté depuis les années 1950. Cette croissance urbaine est
particulièrement forte depuis les années 1990.

• Depuis 2008, la moitié des habitants de la planète vivent en ville. En 2010, une vingtaine de villes
dans le monde comptabilisent plus de 10 millions d'habitants (elles n'étaient que deux en 1950, trois en
1975, et dix en 1990). La ville de Tokyo est la plus peuplée avec un peu plus de 36,6 millions
d'habitants. Ce sont les plus grandes villes, les métropoles, qui croissent le plus vite.
• Le taux d'urbanisation des pays développés (plus de 75 %) est très supérieur à celui des pays
pauvres (environ 40 %). Cependant, le taux d'urbanisation des PED augmente : sur les 21 villes les plus
peuplées du monde, 15 sont des villes du « Sud ».
LA VILLE, D’AUJOURD’HUI À DEMAIN
• Les grandes métropoles des pays émergents et des pays en développement
s'étendent rapidement : leur population augmente en raison de l'exode
rural (migrations des campagnes vers les villes), mais surtout de sa natalité propre.
En effet, ces pays n'ont pas encore terminé leur transition démographique, leur
population est très jeune et leur taux de fécondité élevé. Nourrir, loger, éduquer,
soigner ces jeunes urbains est un enjeu important pour les pays pauvres. Les migrants
cherchent aussi en ville un meilleur niveau de vie et un travail qu'ils ne trouvent pas
toujours.
• Véritables carrefours de communication pour les réseaux et les flux qui parcourent
le monde, les grandes villes-métropoles sont au cœur de l'organisation de l'espace
mondial. Cette situation a entraîné des modifications dans l'espace urbain.
LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Agglomération : ensemble urbain comprenant la ville-centre et les communes
périphériques. L'agglomération forme une unité urbaine plus ou moins cohérente. En
Algérie c’est l'espace urbain qui abrite une population agglomérée d'au moins cinq
mille (5.000) habitants.
Aire métropolitaine : Région urbaine constituée autour d'une ou plusieurs villes.
Aire urbaine ou groupement : Une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est un
ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave
Armature urbaine : ensemble des ville hiérarchisés et de leurs aires d’influence qui
assurent dans un territoire donné les fonctions qui nécessitent un minimum de
population desservie.
Banlieue : territoire autour d'une ville (à l'origine distance d'une lieue). La banlieue
désigne aujourd'hui des communes autonomes mais qui se sont urbanisées sous
l'influence d'une ville-centre.
Le mot générique "périphérie" tend à se substituer à celui de banlieue dont les
limites sont floues :

- périphérie suburbaine pour les espaces contigus avec la ville-centre,


- périphérie périurbaine pour les espaces les plus extérieurs et relâchés de
l'agglomération.
LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Capitale : ville qui occupe le premier rang dans un Etat ou dans une province.
Centralité : La centralité qualifie la capacité d'action d'un élément central (le centre
urbain, la métropole) sur sa périphérie en termes de desserte, de services,
d'attractivité, d'une manière générale, de polarisation.
Conurbation : Une conurbation est une agglomération formée par la réunion de
plusieurs centres urbains initialement séparés par des espaces ruraux.
Densité : Rapport entre un indicateur statistique (population, logement, emploi, etc.)
et une surface
Etalement urbain : Développement dispersé à l’extérieur des centres urbains et des
villages le long des routes et en milieu rural. On dit également urbanisation diffuse.
Friches urbaines et industrielles : terrains laissées à l’abandon en milieu urbain.
LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Îlot : c’est la plus petite unité de l’espace urbain entièrement délimité par des voies.
Quartier : fraction du territoire ou d’une ville, dotée d’une physionomie propre et caractérisée par des traits
distinctifs lui conférant une certaine unité et une individualité.
Fonction urbaine : rôle d'une ville défini selon les secteurs économiques (fonctions commerciales, industrielles,
de service...) et selon le pouvoir de commandement à différentes échelles (capitale régionale, nationale,...)
Lisibilité : Qualité de ce qui est lisible, ce terme a été transposé dans le champ des études urbaines pour
désigner les conditions formelles facilitant l’appréhension visuelle d’un ensemble bâti plus ou moins vaste.
Métropole : ("ville-mère") Grande ville concentrant population, activités et richesses. Les métropoles sont les
têtes de réseau à différentes échelles : régionale, nationale, mondiale. Elles étendent leur aire d'influence sur
des territoires étendus.
En Algérie la métropole est une agglomération urbaine dont la population totalise au moins 300 000
habitants et qui a vocation, outre ses fonctions régionales et nationales, à développer des fonctions
internationales
LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Mégapole : « vaste agglomération urbaine comptant jusqu’à 30 millions d’habitants, qui vivent et
travaillent dans une grande variété de centres urbains depuis une ville géante jusqu’aux villages
semi-urbains, mais reliés ensemble par normes flux des personnes, de biens et d’informations »
Peter Hall
Migrations pendulaires (ou alternantes) : déplacements quotidiens entre le lieu de résidence et le
lieu de travail. Ces mouvements pendulaires s'effectuent entre le centre et la périphérie, ou de
périphérie à périphérie. En tant que bassin d'emploi, la métropole favorise les migrations
alternantes. L'aire urbaine se définit en grande partie par ces migrations domicile-travail.
Mobilité : la mobilité est la disposition d’une population à se déplacer.
Périurbain/périurbanisation : urbanisation autour de la ville, plus ou moins synonyme de banlieue.
Les limites avec l'espace rural sont souvent difficiles à tracer. Au terme de périurbanisation, devenu
parfois ambigu, on peut préférer celui d’ étalement urbain qui traduit la densification d’espaces
situés autour du cœur de la ville ou de l’agglomération. Cet étalement urbain se mesure dans la
couronne périurbaine ou dans l’extension territoriale de l’aire urbaine entre deux recensements
LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Strate Définition
Région Territoire constitué par plusieurs wilayas limitrophes et présentant des
caractéristiques physiques et des vocations de développement similaires ou
complémentaires
Métropole Agglomération urbaine dont la population totalise au moins 300.000
habitants et qui a vocation, outre ses fonctions régionales et nationales, à
développer des fonctions internationales
Aire métropolitaine Territoire à prendre en considération afin de maîtriser et organiser le
développement d'une métropole
Grande ville Agglomération urbaine dont la population totalise au moins 100.000
habitants
Ville nouvelle Agglomération urbaine programmée dans sa totalité, sur un site vierge ou à
partir d'un ou de plusieurs noyaux d'habitat existants
Zone sensible Espace écologiquement fragile où des actions de
développement ne peuvent être menées sans tenir compte
de sa spécificité

Classification juridique selon la loi 01-20


LA VOCABULAIRE DE LA VILLE
Strate Définition
Ville Agglomération urbaine ayant une taille de population supérieure à
100.000 habitants et disposant de fonctions administratives, économiques,
sociales et culturelles
Ville moyenne Agglomération urbaine dont la population est comprise entre 50.000 et
100.000 habitants

Petite ville Agglomération urbaine dont la population est comprise


entre 20 000 et 50 000 hab
Agglomération Espace urbain abritant une population agglomérée d'au moins 5 000 hab
urbaine
Quartier Partie de ville délimitée sur la base d'une combinaison de données relatives
à l'état du tissu urbain, à sa structure, à sa composition et au nombre
d'habitants y résidant

Classification juridique selon la loi 06-06


POURQUOI LIRE ?
L’étude du développement urbain et les théories qui en sont tirées, construisent
ensemble un savoir devant guider les décisions en aménagement.
Cette connaissance soutient la pratique quotidienne du développement urbain, mais
plus encore, elle contribue à définir les paramètres de l’exercice de planification.
Cette perspective, sur le passé comme l’avenir, constate que différentes opérations
immobilières façonnent une ville. Qu’elles soient privées ou publiques, elles se
réalisent autant dans l’espace que dans le temps.
ESPACE RÉEL ET ESPACE PERÇU

Le schéma de perception de l’espace selon A. Bailly


PERCEPTION DE L’ESPACE URBAIN
Depuis les années 1960 et les travaux novateurs de Kevin Lynch, s’intéresse
également aux perceptions et aux représentations, c’est-à-dire aux images du monde
construites par les habitants dans leur pratique quotidienne des espaces.
L’expression spatiale des phénomènes culturels, par exemple le rôle des différentes
identités sociales et culturelles dans la création des quartiers urbains, ou encore la
distinction profane / sacré de certains lieux urbains dans certains pays, et
inversement, la lecture culturelle de formes spatiales comme les paysages ou les
imaginaires géographiques, sont désormais des domaines bien explorés.
Par son ouvrage fondateur « L’image de la cité », Lynch refonda la légitimité de
l’analyse visuelle du paysage urbain, à un moment où la pratique urbanistique était
essentiellement fondée sur l’analyse fonctionnelle de l’espace.
« IMAGE DE LA CITÉ »
Dans « L’image de la cité », il examine la qualité visuelle de la ville américaine, et
notamment des cas de Boston, de Los Angeles et de Jersey City, en étudiant la
représentation mentale de la ville chez ses habitants.
D’un point de vue méthodologique, Lynch effectue des entretiens avec un petit
nombre d’usagers de l’espace urbain, leur demande de produire un croquis du plan
de la ville, de décrire en détail un certain nombre de trajets à travers la cité et de
faire la liste, accompagnée d’une brève description, des parties de la ville qu’ils
considèrent être les plus caractéristiques.
Par ces entretiens, Lynch essaye de dériver les images mentales des villes produites
par les individus et les éléments constitutifs du paysage urbain, paysage qu’il
interroge suivant les critères de lisibilité, d’identité, d’orientation, et de mémorisation.
« IMAGE DE LA CITÉ »
Pour Lynch la forme urbaine doit être identifiable par ses caractéristiques qui
la rendent unique et ce sont précisément ces caractéristiques qui permettront
aux individus et aux groupes sociaux de se l’approprier pour lui donner une
signification émotive et affective.
Lynch crée alors le concept d’« imagibilité » des formes urbaines, qui
correspond à leur capacité à provoquer une image chez l’individu et par là
faciliter la création d’images mentales collectives.
« IMAGE DE LA CITÉ »
Lynch s’interroge sur les qualités de lisibilité, d’identité et de mémorisation des
éléments qui se combinent pour former l’image globale de la ville.

• La capacité des éléments d’être reconnus et


Lisibilité organisés dans une représentation cohérente de
l’espace.

Identité • L’identification d’un espace, sa différentiation d’un


autre et son individualité

Mémorisation • C’est la qualité d’un objet physique de rappeler une


forte image à plusieurs observateurs différents.
« IMAGE DE LA CITÉ »
La morphologie, la forme
physique de la ville joue alors
un rôle fondamental dans la
production de l’image perçue
à travers cinq types d’éléments
constitutifs du paysage urbain :
les voies, les limites, les
nœuds, les points de repère et
les quartiers.
PROJET URBAIN ?
« Le Projet Urbain, c’est savoir-faire de la ville.
Le Projet Urbain doit produire du temps, de la continuité (= caractérise la ville). Mise en relation
du temps et de l’espace (le fragment).
Le Projet Urbain doit produire de la régularité (c’est-à-dire de la règle : permet exception), et du
contexte (tracés, découpages...).
Essentiel : le Projet Urbain doit produire de l’espace public, auquel l’architecture donne forme le
moment venu. C’est l’espace générateur et ordonnateur de la ville. Trop souvent : espace résiduel.
Besoin d’espace public pour une ville démocratique.
Le Projet Urbain ne peut pas ressembler à un projet d’architecture : c’est un mécanisme (une
logique) de formation de la ville. »
[HUET (Bernard) "Projet urbain ; de l’intention à la réalisation", in : Génie Urbain, n°393, janvier
1993, p. 60]
PROJET URBAIN ?
« …un projet urbain ne se fait pas en un jour, mais il accompagne le processus de
transformation urbaine dans la durée ; il ne peut pas répondre à la logique de l’urgence
souvent invoquée par les maires. Il doit réunir des compétences multiples, car il s’applique
à la ville qui est une réalité complexe, pas unique où formes matérielles et formes
sociales sont liées dans des relations qui se sont établies dans le temps et dont il devra
rendre compte. Il se réfère à une multiplicité de techniques dont la maitrise ne peut être
confiée aux seuls architectes ou ingénieurs, mais demande, selon le cas, d’autres
compétences spécifiques et nécessaires pour sa faisabilité (y compris financière). Puisque
il a une visée large, il doit permettre le débat et l’échange avec la population dont l’avis
est déterminant. » (INGALLINA P. Le projet urbain)
LE PLAN N’EST PAS LE PROJET
La démarche du Projet Urbain est aujourd’hui employée à travers le monde dans des
contextes de planification très différents et s’applique aux échelles et
problématiques très variées.
Cette multiplicité d’usages du Projet Urbain témoigne de la justesse de ses
approches, mais elle est aussi à l’origine des ambiguïtés de sa compréhension dont
l’exactitude conditionne la réussite du processus de sa mise en œuvre.

Ewa BEREZOWSKA-AZZAG, Architecte-urbaniste

Professeur, Directrice de recherche au Laboratoire VUDD/EPAU Alger

(Adapté du Guide du Projet Urbain, Volume 2, «Comprendre la démarche du Projet Urbain»)


LES AMBIGUÏTÉS DU CONTENU ET DE
TERMINOLOGIE
Le terme Projet Urbain est typiquement français et ne trouve son homologue qu’en
langue italienne (Progetto Urbano). Sa traduction en anglais (Urban Design Process)
utilise le terme design qui exprime à la fois la notion de dessein, intention, vision, et
la notion de dessin, représentation graphique, composition formelle.
Pour le PROJET URBAIN, il ne s’agit pas de dessin urbain, travail de correction, de
réparation, d’articulation, de composition, mais du dessein, d'une destinée urbaine
que la démarche du Projet Urbain tend à cerner via la prospective d’avenir, afin de
l’orienter dans le bon sens, celui de la durabilité.
LES AMBIGUÏTÉS DU CONTENU ET DE
TERMINOLOGIE
C’est pourquoi certains auteurs préfèrent le terme Urban Strategy pour désigner le
Projet Urbain. En revanche, le Projet Urbain peut être aussi décrit comme une étude,
qui fait penser à la dimension studiale du Projet Urbain, terme désignant un travail
d’analyse approfondi et attentif, qui s’applique de surcroît à l’objectif de
management du développement de la ville, en signifiant ainsi la prédominance du
dessein (stratégie) sur le dessin (plan d’aménagement).
La conscience de ces différences de terminologie en usage est importante. Dans une
situation de mobilité des savoirs et des savoir-faire, quant les projets urbains
deviennent l’objet de débats, de concours, d’appels d’offres internationaux et quant
l'équipe de projet réunit souvent les spécialistes des nationalités plurielles, se mettre
au même diapason peut s’avérer utile.
LES AMBIGUÏTÉS DU CONTENU ET DE
TERMINOLOGIE
La deuxième confusion est celle qui concerne la nature de l’outil. Le Projet Urbain
n’est pas un projet urbanistique, ni un projet d’aménagement urbain, bien qu’il
aboutisse à leur réalisation en fin du processus. C'est une DÉMARCHE, un processus,
qui se sert à chacune de ses étapes des outils divers: projets partiels, programmes,
chartes, montages procéduraux, contrats, etc.
C’est un processus qui vise à définir, en impliquant un nombre important d’acteurs,
l’avenir possible d’un ensemble urbain qui peut être atteint à l’horizon donné, dans un
cycle d’évolution de son développement, en termes de stratégies: sociale,
économique, environnementale, urbaine, organisationnelle.
LE PDAU N’EST PAS UN PROJET
Pour un architecte qui reçoit la commande de son client, lequel de deux doit prendre forme
d’abord: le plan ou le projet ? Le projet signifie là toute une série d’interviews et analyses qui
visent à préciser le programme, à intégrer l’objet dans son contexte, à cerner le budget
disponible, les techniques et matériaux qu’il faudra prévoir, qui demande une réflexion
créative pour inventer un concept et une philosophie qui confieraient une âme à son
architecture. Les plans viendront ensuite expliciter, dessiner l’idée et traduire sa faisabilité.
La conscience de la nécessité d’élargir et de diversifier le champ d’outils d’urbanisme en
Algérie n'est pas encore encrée, ni dans la théorie, ni dans la pratique de la maîtrise
d'ouvrage ou de la maîtrise d’œuvre urbaine. Malgré l'évolution du droit foncier et immobilier
vers l’économie de marché et l’adoption de la politique de développement durable urbain,
malgré les avertissements des chercheurs et des professionnels du métier, le PDAU et le POS
continuent à trôner dans le chapitre de planification urbaine depuis 1990 comme seuls maîtres
à bord
LA POLITIQUE LA STRATEGIE LES PROJETS LES PLANS
• pourquoi ? (enjeux, défis) • quoi ? (programmes- • où ? (périmètres, sites) • où ? (localisation)
• quoi ? (cibles, objectifs, cadres, actions, • pour qui ? (thèmes) • combien ? (programmes
programme, exemples orientations) • avec qui ? (acteurs) détaillés)
d'actions) • comment ? (moyens • comment ? (image, forme, • comment ? (règlements
humains, juridiques, typologies, qualité, urbanistiques,
institutionnels, relations fonctionnelles, procédures,
organisationnels, gestion des flux et de financements)
financiers) ressources, gestion des
• quand ? (phasage) risques, montages
fonciers, financiers,
marketing et
management, monitoring)

Agenda 21 local Projet Urbain global Projet Urbain local Plans


Programme d'actions • Schémas directeurs de • Projet d'Aménagement et d'aménagement
DD • développement de développement d'urbanisme
• Chartes • Schémas de cohérence durable PADD • Plan Directeurs
• Conventions • Development Guide Plans • Master Plans • Plans d'occupation des
• Tableaux de bord • Urban Strategy • Urban Renewal sols POS
• Structure Plans Programmes • Maîtres de l'ouvrage
• Profils du DD
• Conseils • Maîtres de l'ouvrage • Maîtres d'oeuvre
• Forums
• Maîtres de l’ouvrage • Maîtres d'oeuvre
• Comités de concertation
• Maîtres d'oeuvre • Forums
• Groupes de travail
• Comités de concertation
• Fonds de soutien • Comités de pilotage
• Comités de concertation • Codes d'urbanisme
locaux
• Contrats de ville • Contrats de plan

DOMAINES DU PROJET URBAIN


Source: BEREZOWSKA-AZZAG (2012)
LE PDAU N’EST PAS UN PROJET
Le Plan n’est finalement qu'un moyen d'exécution du Projet porteur d’idées. La
philosophie du projet, la socio-anthropologie du projet, l'économie du projet, la
qualité environnementale du projet, les techniques du projet, la méthodologie du
projet, autant de notions qui ne s’appliquent pas au plan, mais aux idées que porte
le projet et au processus de son élaboration.
On constate donc que le Projet Urbain est malheureusement sujet à de nombreuses
confusions quant à la compréhension de sa notion. Les ambiguïtés sont soit d’ordre
terminologique, soit d’ordre conceptuel (l’on confond le résultat du processus avec le
processus lui-même).
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Merlin et Choay distinguent trois types de signification ou échelles au
PROJET URBAIN

PROJET URBAIN PROJET URBAIN PROJET URBAIN


POLITIQUE OPÉRATIONNEL ARCHITECTURAL ET
URBANISTIQUE
ECHELLES DU PROJET URBAIN
LE PROJET URBAIN ARCHITECTURAL, CENTRÉ SUR UN BÂTIMENT
Le projet urbain architectural est centré sur un bâtiment, ou un ensemble de
bâtiments. C’est une démarche architecturale et urbanistique plus intégrée, ceci à la
fois dans ses objectifs et dans le processus mis en œuvre.
Le projet est défini en relation étroite avec les éléments de la forme urbaine
environnante. On parle d’un projet urbain comme instrument de médiation entre la
ville et l’architecture. L’enjeu se situe sur le plan de la forme de la ville et de
l’insertion du nouveau projet dans son milieu. La prise en compte de la forme urbaine
ou des formes urbaines dépasse le domaine strict des techniciens pour intéresser les
aspects économiques, culturels et sociaux (Mangin et Panerai, 1999).
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Ce type renvoie aux projets dits « d’édifice », de « construction », de « bâtiment » ou
encore « projets architecturaux », et c’est l’acception la plus traditionnelle de la
notion même de projet dans le champ urbain, qui renvoie à une démarche
architecturale et urbanistique plus intégrée, ceci à la fois dans ses objectifs que dans
le processus de mise en œuvre.
Les architectes insistent sur le travail du projet « pour mieux distinguer la conception
comme processus, qui participe elle-même à l’élaboration du programme, et la
conception comme produit, comme mise en forme du programme » (Merlin et Choay).
ECHELLES DU PROJET URBAIN
LE PROJET URBAIN OPÉRATIONNEL OU GRANDE OPÉRATION D’URBANISME
Le projet urbain opérationnel est représenté par des «opérations urbaines d’une
certaine ampleur, durant au moins une dizaine d’années, généralement
multifonctionnelles, associant des acteurs privés et publics nombreux et nécessitant une
conception et une gestion d’ensemble» (Merlin et Choay,). Ce sont des opérations
urbaines complexes, dont un acteur assure la maîtrise d’ouvrage d’ensemble et qui
réunissent des projets variés dans un programme, un plan et des formes d’ensemble.
Il est également considéré comme une méthode appuyant l’action dans la fabrication
de la ville. Elle définit les timings d’interventions en déterminant l’ordre, les contenus,
les programmes et accompagne les actions dans la mise en projet des visibilités
formelles. Cette méthode doit être caractérisée par sa réflexivité et sa réactivité.
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Le projet opérationnel correspond en effet, à la phase empirique des axes retenus
dans le Projet Urbain politique, c’est-à-dire qu’il va traduire la volonté politique en
projet d’aménagement urbain à l’échelle du quartier. C’est à travers la réalisation de
plusieurs projets urbains opérationnels que le Projet Urbain politique devrait
s’achever.
Ascher cite dans ce sens, les «master projects» qu’il définit comme des opérations
ponctuelles ayant un impact sur l’urbanisation, l’image d’un quartier ou d’une ville. Il
s’agit de réaliser un équipement ayant une fonction urbaine spécifique (une gare, un
hôpital, un musée, un palais des congrès, un complexe de loisirs, etc...) et d’impulser
par et autour de celui-ci une dynamique urbaine (de croissance, de mutation, de
restructuration). «Le master project peut agir comme un bras de levier ou comme un
catalyseur» d’un développement
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Ce type de Projet Urbain, est celui des projets d’aménagement urbain que l’on
retrouve aussi sous l’appellation « Projets Urbains complexes » ou « grandes
opérations d'urbanisme » ; « Servant tout à la fois de point d’appui, de bras de
levier et de pôles structurants pour entraîner, animer et organiser le développement
humain ».
Ce qui est mis de l’avant dans ces opérations, c’est leur lien avec la ville ; la capacité
de ces projets à la fois de transformer la ville sur un espace donné et de participer à
une vision d’ensemble, donc de jouer un rôle structurant. Dans ce sens, BUSQUETS
(1991) indique que le processus urbanistique « est articulé à partir des actions et/ou
projets qui ont la capacité d’être exécutés et qui dans leur ensemble, sont capables
de mettre en mouvement la ville ou un grand secteur de celle-ci. Pour cette raison ils
ont leur propre force mais aussi une grande capacité inductrice ».
ECHELLES DU PROJET URBAIN
LE PROJET URBAIN POLITIQUE OU PROJET DE VILLE
«Le projet urbain politique est un projet pour la ville, en tant que cité ; il propose des
images collectives de l’avenir» (Merlin et Choay). Le projet doit permettre «de toucher
les décideurs et d’emporter l’adhésion de la population du quartier ou de la commune
autour de l’affirmation d’une identité collective et d’une conception partagée de l’avenir
collectif».
Le projet urbain veut mobiliser l'ensemble des acteurs autour d'une image future. On
aussi parle dans ce sens de « projet de ville » et de « projet d’agglomération ». Ces
projets, qui rejoignent les objectifs de la planification stratégique, nécessitent
d’identifier les potentialités et les handicaps de la ville, les enjeux majeurs,
d’organiser une démarche de consultation et de partenariat et de présenter un projet
consensuel.
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Ce type de projet urbain englobe, en résumé, trois composantes importantes de la politique
urbaine en matière d’aménagement du territoire à l’échelle de l’agglomération.
❑Premièrement, ce projet comprend les axes politiques et urbanistiques retenus par les élus.
❑Deuxièmement, il dessine les lignes directrices de la promotion économique envisagée, qui
comprend l’étude des demandes des investisseurs potentiels, l’étude des forces et des
faiblesses du territoire concerné, la proposition d’offres ainsi que les moyens de faire
connaître ces offres. En résumé, cette seconde composante correspond au résultat de la
réflexion stratégique sur l’attractivité de l’espace urbain ainsi que la mise en forme de ces
choix.
❑Troisièmement, ce type de projet urbain constitue aussi une base politique concernant la
perpétuation du sentiment d’appartenance à une même communauté urbaine (Choay & Merlin,
1996).
ECHELLES DU PROJET URBAIN
Le Projet de ville aussi comprend généralement, trois grands volets :
❑ un volet économique qui exprime les axes et les objectifs prioritaires en termes de
développement économique qui résulte de la réflexion stratégique sur l’attractivité de
l’espace urbain ainsi que la mise en forme de ces choix ;
❑ un volet social affichant des objectifs en termes de solidarité, de construction d’une identité
collective... ;
❑ un volet spatial pouvant, par exemple, requalifier des zones dévalorisées, créer de nouvelles
centralités urbaines, désengorger le centre ancien...
Toutefois, ces projets nécessitent d’identifier les potentialités et les handicaps de la ville, les
enjeux majeurs, d’organiser une démarche de consultation et de partenariat et de présenter
un projet consensuel, et témoignent ainsi d’une réflexion sur les moyens et les acteurs du
développement urbain.
ECHELLES DU PROJET URBAIN
L’idée clé est que le projet de territoire doit être évolutif, souple, réactif, ni figé, ni
fini pour être en mesure de s’adapter aux évolutions et aux incertitudes. Il est donc
pensé pour être réversible, sans limites temporelles et pour servir de guide à l’action.
Les projets adoptés vont privilégier le choix d’axes généraux de développement. Ils
témoignent d’une réflexion sur les moyens et les acteurs du développement urbain.
Les interventions sur la ville sont par la suite conçues de manière ciblée par
l’intermédiaire de projets spécifiques.
« l’efficacité des schémas directeurs adoptés ces dernières années tient moins à une
précision, de toute façon très illusoire, qu’aux effets de leur préparation et aux
processus enclenchés à cette occasion » Il ne s’agit pas juste de consulter les acteurs
économiques, culturels et sociaux mais de les intégrer au processus d’élaboration du
projet.
Un projet urbain génère plusieurs phases avant d’être réalisé, il serait intéressant de
s’arrêter quelques instants sur deux modèles théoriques distincts présentant des
méthodes de conduite de projets d’aménagement urbain

Modèle Modèle
Hiérarchique Négocié
MODÈLE HIÉRARCHIQUE
Le modèle hiérarchique reconnaît trois groupes d’acteurs qu’il faut consciencieusement
distinguer dans l’élaboration d’un projet urbain.
❑ Ce sont les responsables politiques (maîtres d'ouvrage) qui déterminent et élaborent les
objectifs, en d'autres ternies, ce sont eux qui diligent le tout.
❑ Les techniciens (architectes, scientifiques, etc.) ne sont que les maîtres d’œuvre du projet. Ils
se voient ainsi confier la tâche de traduire les conceptions du programme en réalisations
techniques.
❑ Une procédure de consultation auprès des habitants ou acteurs concernés par le projet peut
être mise en place, mais ces derniers n’auront qu’un rôle passif, et cette procédure n’aura
généralement lieu qu’une fois le projet bien ficelé.
« Une des conséquences, c'est que le produit, une fois obtenu, est rigide et fermé » De ce fait,
une fois les décisions prises par les politiques, il y a très peu de rétroactions.
MODÈLE HIÉRARCHIQUE
Par conséquent, la mise à l’écart du groupe acteur habitants dans le processus
décisionnel provient du fait que l’acteur décideurs politiques se considère être le
représentant légitime de la population.
Dans ce contexte, les élus se considèrent comme les seuls interlocuteurs tolérés par la
population. Le fonctionnement de la participation se calque alors sur les rapports de
pouvoir qui existent au sein de la société locale.
C’est pourquoi une relation n’existe pas. C’est celle qui lie les professionnels aux
habitants. Cette lacune, selon Novarina, « explique la volonté des élus d’être parties
prenantes des forums ou des ateliers à travers lesquels est organisée la participation des
habitants. »
Aujourd’hui, on assiste à une volonté de rechercher d’autres modalités d’association
des habitants aux projets les concernant et au désir d’impliquer des acteurs qui
jusque-là n’étaient pas considérés comme des interlocuteurs valables des élus lors de
la phase d’élaboration des objectifs et des programmes.
A la fin de la période des Trente Glorieuses, avec la crise économique et la
contestation de l’Autorité en général, une remise en cause de l’expertise s’est
produite. Une nouvelle forme de rationalité s’est mise en place au travers d’une
démarche plus incrémentale et d’une nouvelle manière de concevoir la
problématisation.
Ces transformations socio-économiques vont permettre à une nouvelle forme de
conduite du projet urbain de voir le jour : le modèle négocié.
MODÈLE NÉGOCIÉ
A la différence du modèle hiérarchique, dans le modèle négocié le projet n'est connu
qu'à la fin. Le programme ne peut être décrit qu'au tenue du processus, contrairement
à la conception hiérarchique qui veut que celui-ci soit établi ex-ante, avant même de
le lancer.
« S’il y a accord au départ, ce n’est ni sur des objectifs ni sur un programme, mais sur
un dispositif d’organisation qui prévoit à quel rythme et selon quelles modalités les
acteurs seront associés à l’élaboration des projets »
Le système de décision n'est plus hiérarchique avec un seul pôle qui prend toutes les
résolutions, il est devenu polycentrique. avec des acteurs qui représentent plusieurs
centres autonomes de décision, mais aucun d'entre eux ne peut incarner à lui seul la
collectivité ou l’intérêt général. De ce fait, « le processus de décisions s’apparente plus
à un ensemble de réseaux concurrents qu’à un système pyramidal »
PROJET
URBAIN
MODÈLE NÉGOCIÉ
Le modèle négocié s’inscrit dans un système de bonne gouvernance et non pas de
gouvernement. Gouvernement et gouvernance ont la même base étymologique et désignent
l'action de piloter quelque chose, le gouvernail du navire étant à l’origine de la métaphore.
De ce fait, ils suggèrent l’action de guider, de piloter dans un espace naturel en continuel
changement.
Par la suite, le terme de gouvernement s’impose et est associé à l’idée de pouvoir
hiérarchique. La notion de bonne gouvernance se rattache au mode ou à la manière de
gouverner « elle sert à promouvoir l’idée de partager, de mettre en commun les compétences,
les ressources de l’Etat et des acteurs publics et privés, institutionnels ou associatifs »,
En résumé, la bonne gouvernance désigne donc une forme de conduite de projet dans
laquelle tous les acteurs concernés sont associés. Par conséquent, il arrive fréquemment que
l’on parle de gouvernance participative, ce qui nous ramène au modèle participatif ou
négocié.
BIBLIOGRAPHIE
▪ Projets urbains en France, s/d Masboungi A., Le Moniteur, 2002
▪ Aménager la ville, Reysset P., Sang de la Terre et Foncier Conseil, 1997
▪ Projet urbain, D. Mangin, Ph. Panerai, Parenthèses, Marseille 1999
▪Formes urbaines de l’îlot à la barre, Panerai, Castex, Depaule, Parenthèses, 1997
▪ Introduction à l'urbanisme opérationnel, C.Zucchelli, 4 volumes, OPU 1983
▪Projet urbain, guide méthodologique, connaître le contexte de développement,
Synergie, 2011
▪Composition urbaine, Gibberd, Dunod, 1972
▪ L’espace urbain, Bastié, Dezert, Masson, 1980

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