Azur 4e TBK Complet Web
Azur 4e TBK Complet Web
Livre
du professeur
4 e
Français
Livre
du professeur
4
e
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Sommaire
Méthodes Analyse de l’image
Décrire une œuvre d’art 7
Étudier un film 7
Décrire une mise en scène 8
Analyser une bande dessinée 8
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Chapitre 4 En lutte sur les planches
Intentions pédagogiques 65
Document d’ouverture du chapitre 65
Vers la liberté 65
Ateliers 70
Défi 73
Bilan du chapitre 73
Évaluation 74
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Étude de la langue
Révisions 5e
1 Distinguer classes grammaticales et fonctions 103
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Phrases, propositions et discours
La structure de la phrase
24 Utiliser la ponctuation 130
25 Distinguer phrase simple et phrase complexe 131
Les types et formes de phrase
26 Distinguer les types de phrase 132
27 Distinguer les formes de phrase 133
Le discours
28 Analyser la situation d’énonciation 135
29 Niveaux de langue 135
30 Distinguer discours direct et indirect 136
La conjugaison
Les temps simples
31 Le présent de l’indicatif 137
32 Le futur simple de l’indicatif 138
33 L’imparfait de l’indicatif 139
34 Le passé simple de l’indicatif 140
35 Le conditionnel présent (formation et emploi) 141
36 L’impératif présent (formation et emploi) 143
Les temps composés
37 Construire et employer les temps composés de l’indicatif 144
38 Accorder le participe passé 146
Le lexique
L’origine des mots
39 Identifier des familles de mots 147
40 Distinguer préfixes et suffixes 148
Les relations entre les mots
41 Définir un champ lexical 149
42 Distinguer synonymes, antonymes, homonymes 150
43 Distinguer des homophones 151
44 Employer des figures de style 152
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Méthodes Analyse de l’image
Décrire une œuvre d’art p. I-II
Présentation
Les œuvres présentées sur cette double-page sont toutes issues du manuel, hormis la fresque en trompe-l’œil de Lyon
(qui fait écho à la séquence « Derrière la façade » , pp. 18-29), et proviennent de chapitres variés.
Elles permettent, lorsqu’on ouvre pour la première fois le manuel, de comprendre rapidement les grands thèmes et les
périodes qui vont être étudiés.
Le xixe siècle est en particulièrement mis à l’honneur, notamment à travers des peintures réalistes ou impressionnistes.
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Décrire une mise en scène p. 242
Présentation
Cette page se fonde sur les mises en scène étudiées dans le manuel. On s’y réfèrera utilement lorsqu’on étudiera l’une
d’entre elles.
La photographie consacrée au décor et à la lumière et celle illustrant l’importance du choix des costumes sont tirées de
deux mises en scène de L’Île des esclaves de Marivaux.
La première est extraite du début de la pièce, après que les personnages se sont échoués sur l’île. On pourra faire obser-
ver aux élèves qu’ici, la lumière sculpte le décor, dont la simplicité est très expressive et fait cependant la part belle au
jeu des comédiens.
La seconde présente l’intervention de Trivelin comme médiateur entre Arlequin et Iphicrate : son costume blanc aux
larges manches ne permet pas de situer avec précision le temps et le lieu de l’action. Dans l’imaginaire d’un spectateur
français du xxie siècle, il évoque une figure de sage, intemporelle et non située ; en quelque sorte, universelle, tel que se
veut le propos social de la pièce.
Du fait du jeu de l’inversion des rôles entre les personnages, une attention particulière peut être portée aux costumes
d’Iphicrate et Arlequin : sur cette page se trouve trois mises en scène différentes de la pièce. On pourra inviter les élèves
à effectuer un travail de comparaison, qui les amènera à approfondir leur compréhension du travail de mise en scène du
théâtre en verbalisant certains des partis pris par Gerold Schumann, Coline Moser et Jean Vincey.
Enfin, la dernière photographie, tirée de la mise en scène de Jean Vincey, présente un exemple de fort contraste entre
deux personnages : expression faciale et attitude corporelle soulignent l’opposition entre eux ; leur position dans le
décor onirique attire immédiatement le regard.
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Chapitre 1 Effets de réel p. 12-41
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Pourquoi cherche-t-on le réalisme ?
• Quels procédés produisent des effets de réel ?
Intentions pédagogiques
Si ce chapitre d’ouverture du manuel permet de définir progressivement le lien entre réel et fiction, il se distingue par
la diversité des deux groupements qui le constituent. On étudiera, dans la première section fondée essentiellement sur
des textes poétiques, comment la poésie permet de rêver d’ailleurs – qu’il s’agisse d’aspirer à des voyages loin de la
réalité du quotidien ou de transformer le réel grâce à l’imaginaire. Le second groupement, lui, réunit des récits réalistes
du xixe au xxie siècle. Il se fonde sur la thématique du programme intitulée « la fiction pour interroger le réel ». Décrire le
réel, c’est en effet rendre compte d’un point de vue sur le monde et, parfois, en dénoncer les travers.
Les deux groupements du chapitre s’intitulent :
➥R ecréation, récréation
Problématique : La poésie peut-elle transformer le réel ?
➥D errière la façade
Problématique : Pourquoi un récit réaliste permet-il d’aller derrière les apparences ?
La première section interroge sur ce que les poèmes apportent à notre perception de la réalité. Le monde réel est
transformé par le regard des poètes et poétesses. Les deux premiers poèmes du groupement, « Lorsque venait le soir »
de Kamal Zerdoumi (p. 14) et « Ne tournez pas les pages à l’envers » de Vénus Khoury-Ghata (p. 15) rendent compte des
instants de grâce que constituent la lecture : le merveilleux fait irruption dans la banalité du quotidien et fait rêver
ou voyager. Enfin, les poèmes d’Olivier Cadiot (p. 16), de Lucien Suel et de Camille Sova (p. 17) prennent au pied de la
lettre la question de la transformation du réel et, à la manière des ready-made, s’appuient sur des textes éloignés de la
littérature – un exercice de grammaire, une page de roman de gare, des magazines – pour faire œuvre poétique. Le titre
du groupement, « Recréation, récréation », prend alors tout son sens : il y a quelque chose de fantaisiste et amusant à
changer notre regard sur le monde et à jouer avec les mots. Le groupement s’achève avec un atelier surréaliste, p. 32,
qui invitera les élèves à composer des poèmes à partir de « cadavres exquis ».
Le second groupement, intitulé « Derrière la façade », réunit des récits réalistes cherchant à aller derrière les appa-
rences. Les deux premières œuvres situent leur intrigue dans un immeuble. On découvrira d’abord des extraits de
La Vie mode d’emploi de George Perec. L’auteur y pousse le réalisme dans ses limites. Avec une volonté d’épuiser le
réel, il décrit les logements des personnages et ce qu’ils font tous au même moment. L’atelier 2, p. 34, « Imaginer la
vie d’un immeuble », s’en inspire et propose de créer un récit collectif à la manière de G. Perec. On étudiera ensuite
plusieurs extraits de L’Élégance du hérisson de Muriel Barbery (p. 22-24) dont l’héroïne, Renée, est la concierge d’un
immeuble parisien. Soucieuse de se faire oublier par les habitants de l’immeuble, elle questionne le lecteur sur les
préjugés de classe et évolue grâce à vision optimiste d’un des propriétaires qui devine sa valeur sous ses dehors peu
amènes. Le groupement s’achève par une nouvelle de Guy de Maupassant, « Première neige », qui s’attache à lire der-
rière les apparences : le lecteur découvre le destin d’une jeune femme souffrante, dont on découvre progressivement
qu’elle a choisi de tomber malade plutôt que de s’étioler dans un quotidien douloureux. L’analyse de la structure et
des procédés littéraires de cette nouvelle permettra aux élèves de composer le plan d’une nouvelle réaliste dans le
« Défi Brouillons » (p. 38).
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Recréation, récréation p. 14-17
Les poèmes de ce groupement ont en commun de chercher à transformer le réel avec une certaine fantaisie. Certains
évoquent le pouvoir de l’imaginaire, qui transfigure des scènes anodines (K. Zerdoumi, p. 14), d’autres se concentrent
sur des éléments du quotidien modifiés par un regard poétique (V. Khoury-Ghata, p. 15). D’autres, enfin, jouent avec des
textes préexistants pour leur donner une dimension poétique. Tous peuvent donner lieu à des réécritures personnelles
de la part des élèves. On pourra traverser cette séquence en leur proposant de créer leur propre recueil, formé par les
exercices d’écriture proposés au fil des pages (p. 14, p. 16, p. 17).
Cahier p. 5 ces histoires, elle transporte le poète, alors enfant, dans un uni-
vers imaginaire.
• Enrichir son vocabulaire
4 a. Si « de sa voix » complète « le livre », sa fonction grammati-
a.
Auteur : Kamal Zerdoumi cale est complément du GN « le livre ». La grand-mère ouvre « le
Titre du poème : « Lorsque venait livre de sa voix ».
le soir » b. « de sa voix » peut être vu comme un complément circonstan-
Titre du recueil : L’Exil et la ciel de moyen si on le raccroche au vers 5. Le salon semble alors
mémoire se peupler grâce à la voix de la grand-mère.
Date de publication : 2011 c. Il est intéressant que « de sa voix » ait cette double fonction
grammaticale car il laisse une liberté au lecteur dans l’interpré-
On rappellera aux élèves qu’un titre de poème se met entre tation du poème. On ne sait pas bien si la grand-mère du poète
guillemets ; d’autre part, qu’un titre de recueil, en italique ouvre un livre ou s’exprime comme un livre.
lorsqu’il est mis en forme dans un traitement de texte, se 5 Les « personnages de contes orientaux » s’opposent aux « fan-
souligne lorsqu’il est manuscrit. tassins du réel » (v. 12) ; ils font rêver, tandis que le réel semble
b. tout « gris » (v. 12).
Bilan Le pouvoir créateur des mots est mis en avant dans
ce poème, permettant de transfigurer le quotidien et de
s’échapper du réel. Les contes narrés par la grand-mère du
A B
narrateur l’emmènent ailleurs grâce à la « bénédiction de
Un soldat L’univers
l’imaginaire » (v. 8).
Après avoir lu le poème
Écrit
1 C’est le poète qui s’exprime dans ce poème, comme l’indique le Après l’étude des poèmes, on proposera aux élèves ce travail
pronom « moi » au vers 2. d’écriture, reprenant le motif présent dans les poèmes de
2 Occupant tout le vers 3, le mot « livre » est mis en valeur grâce K. Zerdoumi et de V. Khoury-Ghata : la transformation du réel
au rejet : il complète le verbe « ouvrait » du vers précédent, mais a par les mots. Pour aider les élèves ne parvenant pas à se lancer
été rejeté à la ligne. Le silence entre le verbe et son COD souligne dans l’écriture, on leur suggèrera de s’inspirer de la structure
l’importance cruciale de ce moment. des premiers vers des poèmes : « Lorsque + sujet /verbe à
3 Lorsque la grand-mère raconte des histoires, « le salon » se l’imparfait… » / « L’ascenseur tombe en panne / Verbes au
peuple de « personnages de contes orientaux » (v. 5-6) : grâce à présent… »).
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Carte Mémo
On amorcera la carte Mémo par la façon dont les poètes parviennent à transformer le réel par l’imaginaire.
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Oral la compréhension des textes et de mettre en valeur les choix des
poètes. On pourra enrichir la mise en voix du poème de Vénus
Cette proposition d’activité de mise en voix pourra idéalement Khoury-Ghata en s’inspirant des propositions d’interprétation de
être menée en fin d’étude. Elle permettra en effet de vérifier la rubrique « Devenir un lecteur expert » (cahier d’exercices, p. 5).
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le travail du poète disparaît, tandis que les ratures, habituellement réservées aux brouillons, se mettent en scène. Camille
Sova, elle, se qualifie de « poète collagiste ». Elle s’inscrit dans la tradition des surréalistes. André Breton avait en effet
déjà expérimenté ce type d’écriture, fondé sur un hasard réorganisé.
Écrit Suel et de Camille Sova avec les élèves sans lire immédiatement le
Cette activité prolonge l’approche ludique du poème d’Olivier contexte, mais en demandant d’abord d’identifier la démarche des
Cadiot en proposant aux élèves d’écrire eux-mêmes un poème poètes. La lecture à haute voix des poèmes mettra en valeur leur
avec des contraintes. On pourra observer les poèmes de Lucien caractère surprenant.
Carte Mémo
On achèvera la carte mentale de ce groupement en s’attachant aux jeux poétiques des poètes présentés dans cette double-page.
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Après avoir lu l’extrait 1 réflexion qu’il avait déjà amorcée avant le début de l’incipit. Georges
On pourra laisser aux élèves le choix du groupe de questions ou, Perec joue avec les conventions pour donner l’illusion au lecteur
en fonction de leurs compétences à améliorer, les inciter à travail- d’entrer dans sa pensée, au moment où il conçoit son roman.
ler sur l’un ou sur l’autre. 2 L'auteur multiplie les énumérations pour créer un effet de réa-
Grammaire et compétences linguistiques lisme. Il donne accès à tous les micro-événements qui constituent
la vie quotidienne d’un immeuble : « Ils font les mêmes gestes
1 a. Dans la phrase « cela pourrait commencer ainsi », le verbe
en même temps, ouvrir le robinet, tirer la chasse d’eau, allumer
« pourrait » est au présent du conditionnel. la lumière, mettre la table […] » (l. 10-11). L’énumération produit
b. Dans la phrase « ça commencera ici », le verbe « commencera » un effet d’exhaustivité. Georges Perec semble vouloir noter les
est au futur simple de l’indicatif. moindres détails que l’on entend lorsqu’on est dans les parties
c. Le conditionnel se transforme en futur : les hypothèses communes d’un immeuble.
deviennent des certitudes. L’entrée dans le roman semblait hési-
3 On pourra proposer les titres suivants : paragraphe 1, « La vie
tante, puis le narrateur prend de l’assurance : le roman peut alors
dans un immeuble » ; paragraphe 2, « Une femme dans l’escalier » ;
commencer.
paragraphe 3, « Le plan ». On fera remarquer, au moment de la cor-
2 Les propositions subordonnées relatives sont très nom-
rection, que cette question rejoint celle de l’autre groupement, sur
breuses dans ce passage : « que l’on se fait d’un chapeau de la valeur du présent : toutes deux montrent le passage du général
lutin » (l. 29), « qui est divisé en carreaux rouges et gris » (l. 30), au particulier.
« qu’elle tient dans sa main gauche » (l. 31), « dont les cassures
encore visibles attestent qu’elle fut pliée en quatre » (l. 32-33), Bilan Cahier p. 7 Le narrateur parvient à susciter la curiosité
« qui est fixée au moyen d’un trombone sur un épais volume du lecteur en passant des généralités sur les parties communes
multigraphié » (l. 33-34) et « que cette femme va visiter » (l. 35). d’un immeuble à un cas particulier, celui d’une « femme d’une qua-
Elles montrent le souci du détail qu’apporte le narrateur à son rantaine d’années » (l. 26) qui monte un escalier, des documents
récit. à la main. Le lecteur s’interroge sur l’identité de cette femme et
3 Dans le premier paragraphe, le présent de l’indicatif a une sur les raisons pour lesquelles elle se trouve dans l’immeuble. Les
valeur de vérité générale. Le narrateur explique ce qui est com- formules « Oui, cela pourrait commencer ainsi, ici, comme ça » (l. 1)
mun à tous les immeubles : « Les habitants d’un même immeuble et « Oui, ça commencera ici » (l. 25) créent un effet d’insistance et
vivent à quelques centimètres les uns des autres » (l. 10-11). Dans donnent l’impression que la suite du récit sera cruciale.
les deux paragraphes suivants, le présent a une valeur d’énoncia-
Oral
tion et de description : le narrateur décrit ce qu’il est en train de
voir au moment où il s’exprime. Pour inciter les élèves à détailler leur description, on relira le
texte de G. Perec en rappelant l’importance des énumérations
Compréhension et compétences d’interprétation
et des propositions relatives, qui permettent de donner un effet
1 a. Le narrateur commence son roman par l’adverbe « oui », ce d’exhaustivité. On pourra renvoyer à la leçon de langue sur le
qui est surprenant : en général, on conseille de ne jamais commen- présent de l’indicatif. Le tableau de conjugaison de la leçon ainsi
cer un texte par ce type d’adverbe. que l’exercice de réécriture (ex. 9 p. 213), fondé sur la 3e personne,
b. Le fait de commencer le roman par l’adverbe « oui » donne l’im- seront utiles pour manipuler la conjugaison avant d’entrer dans
pression que le narrateur répond à quelqu’un ou qu’il poursuit une l’invention.
Carte Mémo
Cette carte Mémo sera complétée au fur et à mesure du groupement. On amorce ici une branche autour des éléments qui créent un effet
de réel.
Des descriptions
Derrière la façade Des récits réalistes
extrêmement détaillées
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Vocabulaire supplémentaire – Extrait 3
Dans le manuel numérique, voici les mots suivis de définitions : « au pair » (« nourrie et logée pour son travail, qui consiste
souvent en de la garde d’enfants », l. 4), « quignon » (« morceau de pain avec de la croûte », l. 8), « Alliance française »
(« organisation valorisant la langue et la culture française à l’extérieur de la France », l. 20). D’autres mots sont illustrés :
« en patchwork » (l. 15), « liège » (l. 16).
Vocabulaire supplémentaire – Extrait 4
Dans le manuel numérique, voici les mots suivis de définitions : « courtepointe » (« couverture », l. 8), « phylactère »
(« bulle de bande dessinée », l. 16). Voici les mots illustrés : « moquette » (l. 3), « jute » (l. 4).
4 Cet extrait est très réaliste car le narrateur insiste sur Jane Sutton (extrait 3)
d’infimes détails, qui rendent la scène très visuelle : les « boules de 1 Ici encore, la scène est décrite au présent de l’indicatif : « La
cuivre » du lit sont « soigneusement astiquées » (l. 12), le paravent jeune fille est debout près de la fenêtre » (l. 5).
est « en papier de riz décoré de motifs floraux » (l. 14-15) ; on 2 L’extrait proposé commence par une rapide présentation de
sait même qui est représenté sur le timbre de la lettre que le la locataire au milieu de sa chambre : « une toute petite chambre
personnage tient dans sa main : « le timbre en forme de losange occupée par une jeune fille de seize ans, Jane Sutton, qui travaille
représente l’effigie de Simon Bolivar » (l. 19-20). comme jeune fille au pair chez les Rorschash » (l. 1 à 4). Ensuite,
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le narrateur fait la description de son activité : « La jeune fille est très étroit […]. Fixée au mur au-dessus du lit, une plaque de liège,
debout près de la fenêtre. Le visage illuminé de joie, elle lit […] une d’environ soixante centimètres sur un mètre, sur laquelle sont
lettre, tout en grignotant un quignon de pain » (l. 5 à 8). On trouve épinglés plusieurs papiers » (l. 12 à 18).
ensuite une description plus précise de sa chambre : « Le lit est 3 On proposera cette image en guise de correction :
4 Cet extrait, comme le précédent, est très réaliste à cause 2 L’extrait s’amorce par une rapide description du lieu : « Une
des détails descriptifs donnés par le narrateur. Il semble avoir chambre […]. Le sol est couvert d’une moquette couleur tabac ;
une volonté d’exhaustivité extrême lorsqu’il prend le temps de les murs sont tendus de panneaux de jute gris clair » (l. 1 à 4). En
décrire tous les papiers affichés sur le tableau de liège : « Le mode une seule phrase, le narrateur présente ensuite les personnages :
d’emploi d’un grille-pain électrique, un ticket de laverie, un calen- « Il y a trois personnes dans la pièce » (l. 5). Enfin, chaque para-
drier, les horaires des cours à l’Alliance française et trois photos graphe est consacré à la description de leurs activités : « Madame
montrant la jeune fille » (l. 18 à 21). À noter que l’allusion au « mode Moreau, la propriétaire de l’appartement, […] est couchée dans un
d’emploi » du grille-pain fait un petit clin d’œil au titre, La Vie grand lit bateau » (l. 6-7), son amie d’enfance, « Madame Trévins,
mode d’emploi. […] sort de son sac à main […] une carte postale qu’elle vient de
Moreau (extrait 4) recevoir » (l. 11 à 14). L’infirmière qui veille sur Madame Moreau
1 Une fois de plus, la scène est décrite au présent de l’indicatif : « feuillette avec indifférence un magazine » (l. 21).
« Il y a trois personnes dans la pièce » (l. 5). 3 On proposera ce dessin en guise de correction :
Madame Moreau,
Infirmière feuilletant couchée dans le lit.
un magazine.
4 Cet extrait, comme les deux précédents, fait preuve d’un réa- seulement chaque logement est décrit en détail, mais il semble y
lisme exacerbé. Le narrateur entre dans le détail de ce qu’il décrit, en avoir une multitude, et le narrateur leur accorde à chaque fois
allant jusqu’à évoquer l’image cocasse présente sur une carte pos- le même soin presque maniaque. Il y a quelque chose de ludique
tale (« elle représente un singe, coiffé d’une casquette, au volant dans cette juxtaposition : l’auteur joue, dans un sens, avec le côté
d’une camionnette », l. 14 à 16) ou la couverture d’un magazine voyeur des lecteurs. Leur curiosité est satisfaite dans une sorte
illustré qui ne semble même pas intéresser celle qui le feuillette. d’excès, de trop-plein de description. Enfin, en offrant le même
statut aux domestiques qui vivent dans les chambres de bonne et
Bilan Cahier p. 8 La juxtaposition de tous ces chapitres très aux propriétaires de grands appartements, G. Perec évacue toute
descriptifs renforce la volonté d’exhaustivité du narrateur : non tentation de hiérarchisation sociale.
16 |
Écrit la décrira selon les trois étapes descriptives évoquées ci-avant,
L’atelier 2 p. 34 propose aux élèves de se saisir des caractéris- question 2. Le fait de réunir ensuite les textes à la manière de
tiques perçues dans ces trois extraits pour les remobiliser dans Perec pour en faire un livre collectif sera particulièrement stimu-
un écrit collectif : chacun choisira un logement et une famille et lant pour les élèves.
Carte Mémo
On poursuivra la carte Mémo amorcée précédemment en lui ajoutant une branche consacrée à la réflexion sur la société menée par les
auteurs du groupement.
Même importance
Une réflexion sur accordée à tous les
Derrière la façade
la société personnages, quel que
soit leur statut social.
• Enrichir son vocabulaire 1 L’héroïne du roman, Renée, n’a pas une bonne opinion d’elle-
Renée, la concierge de l’immeuble, ne se trouve pas belle : même. Elle se dit « petite, laide, grassouillette » (l. 4) et insiste sur
elle estime qu’elle est laide. Elle pense qu’elle a pris trop de des détails peu valorisants : « j’ai des oignons aux pieds et […] une
poids et qu’elle est grassouillette. Elle essaie de ne pas se haleine de mammouth » (l. 4 à 6).
faire remarquer et de rester très discrète. Comme elle veut 2 Renée emploie à la fois du langage familier (« grassouillette »,
correspondre au cliché de la concierge désagréable, elle l. 4, « haleine de mammouth », l. 6), courant, mais aussi particuliè-
se montre revêche avec les habitants de l’immeuble. Elle rement soutenu (« il est aussi gravé en lettres de feu au fronton
pense qu’elle n’a pas d’intérêt, qu’elle est insignifiante. Elle du […] firmament », l. 16-17). Elle semble beaucoup plus raffinée
n’a pas voulu faire d’études alors qu’elle était pourtant très dans ses propos que ce qu’elle cherche à laisser croire lorsqu’elle
studieuse. se décrit elle-même.
• Maîtriser les outils de la langue 3 Renée semble s’adresser directement aux lecteurs lorsqu’elle
a. Le verbe conjugué à l’impératif présent est « Disons ». emploie la deuxième personne du pluriel : « Croyez-vous réelle-
b. Conjugaison à l’impératif présent : Dis - Disons - Dites. ment que j’aurais pu ? » (l. 27).
• Devenir un lecteur expert – Prononciation 4 Renée cherche à correspondre aux clichés que l’on a sur les
a. « Scindé » se prononce [sœ de]. « Paradigme » se concierges parce qu’elle ne veut pas se faire remarquer. Enfant,
̃
prononce [paʀadigm]. elle n’a pas voulu que son instituteur devine qu’elle était brillante.
– Expressivité. On laissera les élèves choisir l’intonation Ayant une très mauvaise opinion d’elle-même et venant apparem-
qu’ils préfèrent en leur demandant de justifier leur point de ment d’un milieu social très humble, elle pensait que le combat
était perdu d’avance pour améliorer sa condition : « l’idée de me
vue. Ils pourront trouver que le ton assuré convient mieux
battre dans un monde de nantis, moi, la fille de rien, sans beauté
car la narratrice semble entière et avoir un point de vue
ni piquant, sans passé ni ambition, sans entregent ni éclat, m’a
très tranché. Ils pourront considérer également que le ton
fatiguée avant même que d’essayer » (l. 28-31). Elle voulait être
timide fonctionne bien puisque la narratrice ne s’aime pas
discrète pour qu’on ne la dérange pas : « Je ne désirais qu’une
et cherche à ne pas être vue par les autres. chose : qu’on me laisse en paix » (l. 31).
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Bilan Cahier p. 9 Le personnage de Renée reste mystérieux. chat, c’est la voisine qui répond et qui cherche à l’éloigner de la
On peut en effet ne pas comprendre ce qui la pousse à chercher à loge en lui prenant le bras. On comprend que, selon elle, Renée n’a
s’effacer à ce point et se demander quel traumatisme lui a donné aucune espèce d’importance. Au contraire, M. Ozu se montre très
une si mauvaise image d’elle-même. On ne sait par ailleurs pas attentif à elle. Il la regarde dans les yeux et ne fait preuve d’aucun
encore vraiment ce qui provoque en elle la volonté de se cacher. préjugé. Il manifeste une politesse extrême et la remercie avec
L’extrait s’achève sur une phrase indiquant qu’elle veut être tran- beaucoup d’élégance.
quille pour « disposer, quelques instants par jour, de la licence 2 On apprend, grâce à ce gros plan notamment, que Renée aime
d’assouvir [sa] faim » (l. 32-33). De quelle faim s’agit-il ? la grande littérature et connaît très bien Anna Karénine de l’auteur
russe Léon Tolstoï. Les premiers mots du roman, très célèbres,
Écrit sont « Toutes les familles heureuses se ressemblent mais les
On incitera les élèves à continuer le texte au présent de l’indicatif familles malheureuses le sont chacune à leur façon ».
en s’adressant parfois aux lecteurs. Ils pourront notamment s’aider 3 a. Dès que M. Ozu et sa voisine s’éloignent, une musique un
de la leçon sur le présent p. 212. Les compétences évaluées porte- peu mélancolique se fait entendre. Il s’agit vraisemblablement d’un
ront à la fois sur la capacité à respecter les consignes mais aussi quatuor à cordes, dont les sonorités font penser à la manière de
sur l’aptitude à se relire. Pour que les élèves prennent au sérieux composer du xixe siècle.
cette étape du travail souvent oubliée, on les incitera à se répartir b. Cette musique souligne le bouleversement qui est en train de se
les éléments de relecture et à bien indiquer sur leur copie le rôle produire chez Renée et renvoie à son univers de lecture, très éloi-
que chacun a joué pour fournir un texte le plus correct possible. gné de sa loge banale de concierge. Il y a quelque chose d’un peu
La relecture de la ponctuation sera confiée aux élèves rencontrant romantique, mélancolique et inquiet dans ce morceau. Les violons
le plus de difficultés en orthographe. peuvent renvoyer à la musique russe. Tout se passe comme si la
bande-son permettait de faire entrer les spectateurs dans l’esprit
Vidéo fin et cultivé de René, en allant au-delà des apparences.
L’extrait du film de Mona Achache présente la Bilan Le titre du roman, L’Élégance du hérisson, renvoie au per-
première rencontre entre Renée, la concierge, et sonnage de Renée : ses mots sont comme les piquants d’un héris-
M. Ozu, un nouveau propriétaire de l’immeuble. La son. Elle cache en réalité une véritable profondeur, que M. Ozu,
réalisatrice compare la pudique histoire d’amour avec sa propre élégance, parvient immédiatement à percevoir.
qui va les unir à un conte de fée : Renée ressemble à
Cendrillon et M. Ozu au prince charmant. Sa manière Histoire des mots
de filmer leur relation n’est cependant pas mièvre • L’adjectif « aimable » est formé du radical « aim- » et du suffixe
ou invraisemblable : les personnages conservent une « -able ».
dimension très réaliste mais leur histoire, elle, est • Le mot, d’après le sens de son suffixe, signifie initialement « que
intemporelle et poétique. l’on peut aimer », « digne d’être aimé/e ».
• Renée ne se montre pas « aimable » : rien dans son attitude
Après avoir regardé l’extrait filmique n’est fait pour la rendre sympathique ou « digne d’être aimée ». En
1 La voisine qui introduit M. Ozu à Renée semble incarner cer- revanche, elle se montre irréprochable dans son travail et est polie
tains préjugés sociaux : elle se montre assez autoritaire à l’égard avec les gens. Elle respecte les règles de la politesse sans y mettre
de Renée et ne supporte pas que M. Ozu cherche à lui faire la la chaleur et l’entrain qui la rendraient agréable. « Je suis rarement
conversation. Lorsqu’il demande à Renée comment s’appelle son aimable, quoique toujours polie » (l. 10-11), indique-t-elle.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée en s’attachant à la réflexion sur la société.
Présentation de l’extrait
Dans cet extrait, M. Barbery s’amuse à prendre les clichés à rebours : la concierge cherche à correspondre à ce qu’on
attend d’elle mais est en réalité très éloignée de l’image qu’elle renvoie. Le propriétaire qui l’invite à dîner, lui, refuse toute
18 |
idée de hiérarchie sociale. Malgré tout, la vision du monde véhiculée dans le récit n’est pas naïve : la concierge ne peut
s’empêcher de penser que « les privilèges [n’ont pas] disparu avec Zola » (l. 22).
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots supplémentaires sont expliqués : « prétentions » (« ambitions, envies d’évoluer »,
l. 13), « discernement » (« finesse, compréhension de la situation », l. 21), « diplomate » (« personne représentant son pays
à l’étranger et travaillant pour une ambassade », l. 23). Un autre mot est illustré : « paysans » (l. 28).
Cahier p. 10 Elle pense qu’elle doit rester à la place qu’elle s’est attribuée et
que « personne ne veut d’une concierge qui ait des prétentions »
• Enrichir son vocabulaire (l. 12-13).
3 Renée évoque Émile Zola à propos des injustices sociales :
« M. Ozu s’imagine sans doute que les privilèges ont disparu avec
Zola » (l. 22). Pour leur rappeler ce qu’a écrit É. Zola, on pourra
renvoyer les élèves à l’extrait d’Au Bonheur des dames, p. 40, ou
B
C
encore à la vidéo littéraire sur le naturalisme, p. 25.
A D E
énervée effrayée désolée discrète honorée 4 Pour M. Ozu, les différences sociales sont sans importance.
Bien qu’il soit d’une situation beaucoup plus privilégiée, il
• Maîtriser les outils de la langue
n’éprouve aucun sentiment de supériorité vis-à-vis de Renée :
a. La prise de parole des personnages est signalée par le
« vous avez des goûts, des lumières, des qualités ! » (l. 14-15).
tiret.
Lorsque la concierge lui rappelle que sa condition devrait
b. Voici les verbes de parole permettant d’introduire le l’empêcher de dîner avec lui, il s’indigne : « La belle affaire !
discours direct : […] Où est le mal ? Nous sommes au xxie siècle, que diable ! »
– « dit M. Ozu » (l. 1) – « dis-je » (l. 5) – « répond M. Ozu » (l. 7) (l. 18-19).
– « dis-je » (l. 8) – « complète-t-il » (l. 11)
Bilan Cahier p. 10 M. Ozu semble l’emporter sur Renée à la
• Devenir un lecteur expert – Prononciation
fin du dialogue. Cette victoire se fait d’ailleurs dans la douceur et
« Tolstoï » se prononce [tɔlstɔj].
avec beaucoup de délicatesse. Lorsque Renée indique qu’il est
« inconcevable » (l. 29) qu’elle dîne chez lui, il la reprend gentiment
Après avoir lu le texte
en lui disant « Et pourtant […] vous dînez ici ce soir » (l. 30) et
1 L’extrait proposé est majoritairement constitué d’un dialogue, en ajoutant « Et j’en suis très honoré » (l. 32). En lui manifestant
immédiatement visible grâce aux tirets récurrents. beaucoup de respect et une grande révérence, M. Ozu empêche
2 Renée a peur des attentions de M. Ozu car elle « tien[t] à Renée de se complaire dans son rôle de concierge dédaignée et
rester discrète » (l. 9), « ne veu[t] pas faire d’histoires » (l. 12). inférieure.
Carte Mémo
On poursuivra cette carte mentale en s’attachant aux procédés du réalisme chez M. Barbery.
Vidéo littéraire
• On pourra proposer cette correction :
Cette vidéo littéraire permet de revenir, avec les élèves, Dans leurs récits de fiction, les écrivains naturalistes cherchent,
sur la définition du naturalisme. Ils découvriront les grâce à une description minutieuse et une observation attentive,
liens entre É. Zola et É. Manet ainsi qu’une ouverture à rendre compte de la réalité, en particulier dans sa dimension
vers le naturalisme en Europe à travers l’autrice Emilia sociale.
Pardo Bazán. En outre, ils percevront, avant même
d’entrer dans les groupements du chapitre, la dimension
sociale du naturalisme.
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TEXTE 6 Guy de Maupassant, Première neige p. 26-31
OBJECTIF Caractériser les personnages d’une nouvelle réaliste
COMPÉTENCE Comprendre l’opposition entre deux personnages
Présentation de la nouvelle
« Première neige » appartient au recueil Boule de suif, paru en 1883. La nouvelle est intéressante à étudier du point de
vue de sa structure : elle est construite sur le principe du retour en arrière explicatif et se fonde sur la confrontation de
lieux (la Côte d’Azur, la Normandie), de personnages (un gentilhomme de la campagne, une jeune femme parisienne), et
d’aspirations (la chasse et la nature, la chaleur et les distractions de la ville). Dès le début, le lecteur connaît la fin fatale
de la jeune femme : l’intérêt de la nouvelle réside donc dans la façon dont on découvrira les raisons de cette fin.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots supplémentaires sont expliqués : « méridional » (« du Sud de la France, du Midi »,
l. 3), « monts » (« montagnes », l. 10), « Croisette » (« Promenade de la ville de Cannes », l. 18), « accablée » (« fatiguée »,
l. 19), « gentilhomme » (« homme d’origine noble », l. 40), « insignifiantes » (« sans importance », l. 60), « lisière » (« bord,
limites », l. 76), « croassaient » (« poussaient des cris de corbeaux », l. 90), « extravagante » (« folle, étrange », l. 116), « funé-
railles » (« enterrement », l. 130), « âpre » (« dur », l. 138), « chaufferette » (« petite boîte métallique dans laquelle on glisse
des braises pour se réchauffer », l. 156), « révoltes » (« colère, résistance », l. 175), « contrées » (« régions », l. 190), « indi-
gnation » ( « sentiment d’injustice, colère », l. 214), « grelottait » (« tremblait », l. 226), « engourdie » (« paralysée », l. 248),
« fluxion de poitrine » (« maladie des poumons », l. 258), « Midi » (« Sud de la France », l. 267), « gelée » (« température infé-
rieure à 0 °C », l. 294), « je me garde bien » (« j’évite, je fais attention à ne pas », l. 295-296), « maudit » (« détesté », l. 296).
D’autres mots sont illustrés : « flots » (l. 12), « hirondelles » (l. 23), « moissonner » (l. 67), « chasser » (l. 66), « perdrix » (l. 74),
« lièvre » (l. 74), « ardoises » (l. 81), « corbeaux » (l. 85), « semences » (l. 99), « labours » (l. 99), « chair » (l. 143), « gazon »
(l. 238), « Esterel » (l. 282).
Cahier p. 11 Cahier p. 12
• Enrichir son vocabulaire • Enrichir son vocabulaire
A B
monts promenade de la Croisette
C
villa
A B C D
G
grelotter s’enrhumer tousser délirer
golfe
• Maîtriser les outils de la langue
Classe : pronom groupe nominal
Elle trouve une lettre de son mari.
F E D
Fonction : sujet COD
flots promeneurs sable
• Maîtriser les outils de la langue • Devenir un lecteur expert – Prononciation
➜ superlatif L’expression exprime en effet une qualité (la [ks] [gz] « x » muet
proximité) portée à l’extrême. fluxion exiger nouveaux
➜ comparatif Le narrateur compare en effet la taille des
enfants l’année prochaine à celle de cette année.
Après avoir lu la nouvelle intégrale
• Devenir un lecteur expert – Prononciation
Les deux personnages de la nouvelle ne sont pas bien assortis.
Les lettres « oy » dans « flamboyant » se prononcent [way].
La pédagogie différenciée repose sur l’étude de l’un ou de l’autre :
Le « y » est ici une semi-consonne. Il modifie le son du « o »
l’analyse de chacun des deux permet de souligner leur incompati-
pour faire le son [wa] et introduit la syllabe suivante en
bilité. Sans prendre parti pour un des personnages, on comprend
produisant le son [j] comme dans « famille ». que cette union dissonante crée toute la situation dramatique de
la nouvelle.
Lecture enregistrée
Avant d’entrer dans l’écoute de la nouvelle intégrale, on deman- Fiche d’identité de la jeune femme
dera aux élèves de décrire les tableaux p. 26 et 29. On insistera
sur le contraste des sujets, des couleurs et de la luminosité. Les Nom : inconnu
élèves indiqueront le paysage qu’ils préfèrent et expliqueront Lieu d’origine : Paris
pourquoi. On observera ensuite le tableau p. 31 en faisant des Centres d’intérêt : Distractions, théâtre, dîners en ville
hypothèses sur le caractère de la jeune femme représentée. On Fiche d’identité de son mari
proposera enfin aux élèves d’écouter la nouvelle en leur deman-
Nom : inconnu
dant de réfléchir au caractère de l’héroïne : quels sont ses senti-
Lieu d’origine : Normandie
ments successifs ? Préfère-t-elle passer l’hiver dans le Sud de la Centres d’intérêt : Chasse, culture des terres agricoles
France ou en Normandie ?
20 |
La jeune femme de délicatesse et provoque un peu sa femme en revendiquant ses
1 L. 1 à 38, la jeune femme souffre d’une maladie des poumons. propres goûts : « tu comprends que je me garde bien d’allumer ton
Elle tousse beaucoup et sait qu’elle ne survivra pas : « elle sait pour- maudit calorifère » (l. 295-296).
tant qu’elle va mourir, qu’elle ne verra point le printemps » (l. 27). Bilan Cahier p. 12 Le mariage arrangé peut comporter
2 On apprend lors du retour en arrière que la jeune femme est un risque si les deux époux sont de vrais inconnus avant de se
tombée malade volontairement pour que son mari accepte de lui marier. Il y a un risque de mésentente si leurs centres d’intérêt et
offrir le calorifère qu’elle réclame : « Il fallait qu’elle toussât. Alors leur mode de vie sont radicalement différents, comme ceux de
il aurait pitié d’elle, sans doute. Eh bien ! elle tousserait […]. » l’héroïne du récit et son mari. Il est nécessaire que les deux fian-
(l. 216-217). cés s’accordent sur certaines valeurs pour pouvoir fonder un foyer
3 La jeune femme éprouve du bonheur car elle a obtenu ce qu’elle solide et épanoui.
voulait : un calorifère en Normandie et la chaleur du soleil du Midi. Oral
De nature « timide », « douce », « sans révoltes et sans volonté »
(l. 175), elle gagne sur l’autorité de son mari au sacrifice de sa santé. Première neige
Le mari Auteur Guy de Maupassant
1 Le mari vit avec sa femme en Normandie lors du retour en Date de publication 11 décembre 1883
arrière. Au présent, la jeune femme est seule dans le Sud de la Genre du texte nouvelle réaliste
France pour se soigner. Cadre Cannes / la Normandie
2 Le mari ne comprend pas la souffrance de sa femme. Il est
Narrateur extérieur
« stupéfait » (l. 165) face à ses demandes. L’auteur évoque son
attitude égoïste : « Il ne comprenait pas » (l. 185), « il semblait Personnages jeune Parisienne / gentilhomme normand
ne pas savoir » (l. 188-189). Il s’agace même de l’attitude de sa Procédé littéraire retour en arrière
femme : « il s’irrita » (l. 198). Comme il apprécie sa vie, il ne com- Thèmes mariage, mésentente dans le couple,
prend pas que sa femme ne réagisse pas comme lui. opposition des caractères
3 La lettre que le mari envoie à sa femme dévoile un caractère Leçons de vie Il est important de faire preuve d’empathie
têtu et un peu égoïste. Il est en tout cas incapable de faire preuve à l’égard de l’autre.
d’empathie et de se mettre à la place de sa femme. Alors qu’elle Il est parfois nécessaire de faire des
déteste le froid normand, il commence sa lettre en lui demandant si concessions.
elle ne « regrett[e] pas trop [leur] beau pays » (l. 292). Il n’a pas du Il ne faut pas épouser quelqu’un pour faire
tout conscience de la gravité de sa maladie et ne semble pas s’in- plaisir à ses parents. Il faut savoir exprimer
ses besoins…
quiéter outre mesure : « J’espère que tu vas bien » (l. 291). Il manque
Carte Mémo
On achèvera ici la carte Mémo amorcée précédemment.
| 21
Vocabulaire 9 a. 1. Un enfant mielleux consolera ces arbres onctueux.
Enrichir son vocabulaire grâce à des synonymes 2. Des chevaux indulgents attraperont le soleil noir.
1 Manger : dévorer • engloutir • déguster b. 1. Une silhouette soyeuse dévorera sa fenêtre unie.
Détruire : démolir • abattre 2. Les taxis tolérants scruteront ces oiseaux veloutés.
Regarder : scruter • dévisager • admirer • contempler 3. Les mangas royaux écouteront mes crêpes onctueuses.
2 bon // succulent c. On pourra proposer cette correction aux élèves :
L’armure délicieuse • Ces voisins verts • Un chacal impatient
laid // hideux
• Ses mains pailletées • Mon échiquier sympathique • Ce torrent
joyeux // enjoué
multicolore • La crinière succulente • Des poèmes duveteux
méchant // démoniaque
triste // mélancolique Accorder le verbe avec son sujet
gros // massif 10 1. Ces hiboux regarderont les ballons.
grand // colossal 2. Les princesses mangeront un chapeau.
mince // fluet 3. Ma tortue ne gonflera pas les voitures.
surprenant // incongru
doux // duveteux
3 Beau : splendide, magnifique, joli, admirable Atelier 2 – Écrit p. 34-35
Rusé : astucieux, futé, malicieux, finaud Imaginer la vie d’un immeuble
Étrange : bizarre, mystérieux, curieux, singulier
Vieux : âgé, démodé, élimé, désuet… Cet atelier clôt le parcours autour de La Vie mode d’emploi de
G. Perec en donnant à lire un extrait de la fin du roman, dans
Exprimer la manière
lequel on comprend que toutes les scènes précédentes se pas-
4 heureux > heureusement brillant > brillamment saient au même moment. On suggérera aux élèves de relire les
attentif > attentivement intelligent > intelligemment
extraits dans lesquels les personnages étaient déjà évoqués.
curieux > curieusement lent > lentement
fou > follement gai > gaiement L’atelier, qui incite à inventer, à la manière de G. Perec, la vie
sec > sèchement bruyant > bruyamment d’habitants d’un immeuble, pourra donner lieu à un petit recueil
net > nettement excellent > excellemment collectif qu’on distribuera aux élèves. On consacrera une séance
gentil > gentiment entier > entièrement à l’analyse de l’extrait p. 35 et à la construction du brouillon col-
méchant > méchamment élégant > élégamment lectif, puis, après avoir conseillé des exercices de langue selon les
violent > violemment long > longuement besoins, on emploiera une autre séance à l’écriture individuelle.
furieux > furieusement Une troisième séance permettra d’achever le texte collectivement
5 en relisant les travaux de chacun.
lent avec lenteur lentement en ralentissant
grand avec grandeur grandement en grandissant
Vocabulaire
fort avec force fortement en forçant Connaître le lexique de l’ameublement
tendre avec tendresse tendrement en attendrissant 1 1. Une console.
triste avec tristesse tristement en attristant 2. Une coiffeuse.
3. Un secrétaire.
Grammaire-Orthographe 4. Un guéridon.
5. Une enfilade.
Employer des COD 2 a. Une psyché.
6 a. 1. Il validera mon souhait. b. Un voltaire.
2. Elle aura de la chance. c. Un vaisselier.
3. Ils renonceront à la médaille. d. Un valet de nuit.
4. Elles iront à pied. e. Une desserte.
5. Ces vers donneront un poème surprenant.
b. On pourra proposer cette correction aux élèves : Enrichir son vocabulaire pour décrire des attitudes
1. Les petits pains prendront le bus chaque jeudi. 3 1. Indolent – g. Qui ne se donne pas de peine, paresseux.
2. Cette foule ne scrutera pas les oiseaux demain. 2. Ombrageux – d. Qui se fâche facilement, susceptible.
3. Les poèmes cacheront leurs pieds chaque jour. 3. Sournois – b. Hypocrite et malveillant.
7 Verbes suivis d’un COD (transitifs directs) : regarder, accep- 4. Somnolent – c. Qui s’endort.
ter, écrire, admirer, apprendre, pleurer (dans le sens de « pleurer 5. Arrogant – e. Qui se pense au-dessus des autres.
quelqu’un »). 6. Pacifique – a. Qui cherche la paix.
Verbes n’acceptant pas de COD (intransitifs) : dormir, aller, pleu- 7. Morne – f. Triste, maussade.
voir, nager. 4 1. L’air indécis, il semble hésiter entre deux livres.
Créer des phrases surréalistes avec des expansions du nom 2. Son visage est impassible : il ne marque aucune émotion.
8 a. 1. Les bêtes en paille savoureront un film à la craie. 3. Fier de lui, triomphal, il montre son diplôme à ses parents.
2. Les flaques du ciel feront cette école pour tous. 4. Elle lui adresse un sourire narquois, prête à éclater de rire.
b. On pourra proposer ces corrections aux élèves : 5. Vêtu de gris, sans fantaisie, il est austère.
Cet éléphant en sucre • Mon film en chocolat • Une ombre en 6. Furieux, il le fixe d’un œil farouche et menaçant.
papier • Cet ami sans bruit • Le banc du ciel • Une ambiance de 7. Désinvolte, elle met les pieds sur la table avec ses chaus-
course • Ses oreilles d’eau • Mon soir à dessert sures.
22 |
Grammaire-Orthographe 3. Être doux comme un agneau
4. Avoir d’autres chats à fouetter
Construire des phrases nominales avec des expansions
b. L’expression 4 signifie « avoir autre chose à faire »
5 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions
pourront évidemment être acceptées : 2 a. Langage courant Langage soutenu
« la chambre lumineuse et ordonnée d’un jeune adolescent », Je m’en moque. Je n’en ai cure.
« le cabinet rassurant d’un dentiste ». Je suis désolé. Je suis navré.
Maîtriser la conjugaison du présent de l’indicatif Je disparais. Je m’esquive.
6 Il fait très chaud. Les battants de la fenêtre ouverte n’arrêtent Je me sous-estime. Je me déprécie.
pas de claquer. Les rideaux s’agitent. Hedia Toumi se trouve au
Je me cache. Je me dissimule.
milieu de la chambre. Assise sur un tabouret, elle tient son violon-
celle et tourne les pages d’une partition. La jeune femme sourit b. 1. Je suis navré de vous voir seule et isolée.
légèrement. Elle semble sereine. Ses amis musiciens et elle pré- 2. Je me déprécie parce qu’on ne m’a jamais fait de compliment.
parent un concert pour l’opéra. 3. Les gens peuvent bien m’ignorer : je n’en ai cure !
Manipuler les compléments circonstanciels 4. Quand quelqu’un veut me parler, je m’esquive rapidement.
7 1. Sur le mur, on voit des moisissures. 5. Je me dissimule sous de grands vêtements pour qu’on ne me
2. Un néon clignote au-dessus de l’évier. voie pas.
3. Le chat se cache à gauche du lit, sous un pull. Exprimer des qualités ou des défauts
4. Dans son lit, Mme Faletti feuillette le journal. 3 a bourrue b rêveuse c cultivée d timide e sensible
5. M. Cognaud montre, derrière la porte, sa collection d’éléphants.
4 1. Ne soyez pas si timide et essayez d’aller vers les autres.
8 1. Le petit garçon joue tranquillement sur le parquet. 2. Vous êtes très perspicace : vous avez su voir qui j’étais.
2. Elle chante en levant la tête. 3. Vous semblez bourrue, mais en réalité vous cachez un grand
3. Il les regarde avec tendresse et amusement. cœur.
4. M. Filipek ajoute délicatement les blancs en neige. 4. Vous lisez beaucoup et êtes vraiment très cultivée !
5. Elle se fait comprendre sans parler. 5. Vous avez peur du jugement des autres : vous êtes trop sen-
9 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions sible.
pourront évidemment être acceptées : 6. Je vous remercie : vous êtes très protecteur envers moi.
1. Mme Delafoy regarde tranquillement un film dans son salon.
2. Sur le mur opposé, elle a accroché un tableau. Grammaire-Orthographe
3. Mme Bedia reçoit ses patients dans son cabinet. Maîtriser la conjugaison du présent de l’indicatif
4. Il pose doucement son livre sur l’étagère. 5 Voici les verbes au présent de l’indicatif : « trouvez », « s’ap-
5. Louise lance son ballon avec force vers le but.
pelle », « aimons » et « habitons ».
6 – Quand je vois les habitants de l’immeuble, je me sens mal à
Atelier 3 – Oral p. 36-37 l’aise.
– Pourtant, ils vous apprécient.
Faire dialoguer les personnages d’un roman
– Ils ne me parlent jamais.
Cet atelier prendra facilement place immédiatement après l’étude – C’est parce que vous les fuyez. Vous n’avez pas assez confiance
de l’extrait 3 de L’Élégance du hérisson de Muriel Barbery, p. 24. en vous !
Ce type d’exercice d’écriture mobilise deux compétences essen- – Vous croyez ?
tielles : la compréhension écrite (il faut bien comprendre un texte – Oui, je sais que vous êtes une belle personne.
pour être capable d’en inventer la suite) et l’expression écrite. On Utiliser l’impératif
consacrera une séance pour faire les exercices de vocabulaire et 7 1. Essayez de parler davantage aux gens.
de langue avec les élèves, puis une autre pour l’écriture en elle- 2. Comprenez-moi bien.
même. Une troisième séance pourra être consacrée au jeu théâtral 3. Faites-vous confiance !
devant la classe. 4. Écoutez-moi : vous vous dévalorisez.
Correction de l’étape 1 Cahier p. 15 5. Imaginez ce que les autres pensent de moi.
1. Renée considère qu’elle ne devrait pas dîner avec M. Ozu car Employer les compléments circonstanciels de cause
il est « fils de diplomate » (l. 28) et elle est « fille de paysans 8 1.-c. Vous allez vite déprimer à cause de la solitude.
pauvres » (l. 28).
2.-b. Il faut montrer qui vous êtes parce qu’on ne peut pas vivre
2. M. Ozu se comporte de façon très élégante avec Renée. Il la
toujours caché.
rassure et se montre extrêmement délicat et bienveillant dans ses
3.-a. Les gens vont vous apprécier puisque vous êtes aussi sen-
propos. Il se dit « très honoré » (l. 32) de dîner avec elle.
sible qu’eux.
Vocabulaire 9 On pourra proposer cette correction aux élèves :
Je n’aime pas montrer qui je suis / à cause de ma timidité / parce
Jouer avec les niveaux de langue que j’ai peur qu’on se moque de moi / parce que les gens pour-
1 a. 1. Être myope comme une taupe raient ensuite dire du mal de moi / parce que tout le monde s’en
2. S’ennuyer comme un rat mort désintéresse / parce que je me sens un peu perdu(e).
| 23
Défi – Brouillons efficaces p. 38
Se lancer dans l’écriture
Ce défi cherche à faire réfléchir les élèves sur la question du brouillon. Souvent, leur brouillon est rédigé au fil de la
plume, puis recopié au propre sans modification. Un brouillon devrait plutôt laisser apparaître la trame d’un récit et cer-
tains éléments essentiels. Dans ce défi, on ne cherchera pas à aboutir à un texte achevé, mais à comparer, par le jeu, des
notes qui pourraient donner lieu à un récit intéressant. Les élèves constateront alors l’importance de cette étape. Une
heure seulement sera nécessaire à la réalisation du défi en groupe. Une autre heure sera consacrée à la présentation
par tous les groupes de leur brouillon. Le brouillon choisi à la fin pourra donner lieu, si l’enseignant ou l’enseignante le
souhaite, à un travail de rédaction plus abouti.
Bilan du chapitre p. 39
Effets de réel
Cette page de bilan permettra aux élèves de revenir très rapidement sur l’une des problématiques principales du cha-
pitre : « Quels procédés produisent des effets de réel » ? On insistera sur les caractéristiques des poèmes étudiés, qui
embellissent ou transforment la réalité, tandis que les textes narratifs présentés tendent au contraire à dévoiler les
affres du réel et les travers de la société avec un réalisme dénonciateur.
Pour achever ce parcours, on proposera aux élèves de créer une carte Mémo leur permettant de mémoriser ce qu’ils
auront découvert. Une version à compléter en est proposée page 4 du cahier d’exercices. Les élèves pourront égale-
ment se créer un petit glossaire de vocabulaire en notant les termes qui les auront frappés pendant leur étude.
24 |
Évaluation Émile Zola, Au Bonheur des dames p. 40-41
Présentation du texte de l’évaluation
Cet extrait d’Au Bonheur des dames s’inscrit dans le questionnement sur la réflexion sociale dans les romans du
xixe siècle et propose un portrait double : celui des grands magasins et celui du personnage d’Octave Mouret.
Le tableau proposé en regard met en scène des clientes du Bon Marché, qu’on pourra comparer à celles du roman
d’Émile Zola. Une proposition de corrigé se trouve ci-dessous, en fin de rubrique « Évaluation »
Lecture et prononciation pulateur qui trompe un peu sa clientèle en rendant désirables des
2 « Rayon » se prononce [ʀɛjɔ̃]. « Noyer » se prononce [nwaje]. produits seulement parce qu’ils sont habilement mis en avant.
Dans ces deux mots, le « y » joue le rôle de semi-consonne. Il Étude de la langue
modifie le son de la voyelle qui précède et introduit la syllabe
9 Le nom noyau du GN est « aménagement ».
suivante avec le son [j] comme dans « famille ».
10 a. Voici les trois verbes au présent de l’indicatif : « attire »,
Compréhension du texte « enfante » et « pullule » (l. 4).
4 a. Octave Mouret est le patron du magasin. b. Le présent est utilisé pour exprimer une vérité générale.
b. Son magasin est destiné en priorité aux femmes. 11 On attribuera 0,5 point par verbe bien conjugué.
5 Octave Mouret veut qu’il y ait « du bruit et de la foule » devant Ensuite, le long des galeries, il a l’art de dissimuler les rayons qui
son magasin pour attirer de nouvelles clientes : « la vie, disait-il, chôment, par exemple les châles en été et les indiennes en hiver ;
attire la vie, enfante et pullule » (l. 4). il les entoure de rayons vivants, les noie dans du vacarme.
6 Pour faire venir du monde dans le magasin, Octave Mouret 12 a. Les COD sont les deux pronoms « les ».
place à l’entrée des articles bon marché : « il obtenait cet écrase- b. On les repère car ils complètent les verbes « entourait » (l. 12) et
ment, en mettant sous la porte les soldes, des casiers et des cor- « noyait » (l. 13). Ils répondent à la question « quoi ? » après chacun
beilles débordant d’articles à vil prix ; si bien que le menu peuple de ces verbes d’action.
s’amassait, […] faisait penser que les magasins craquaient de
monde » (l. 6-10). Sujet de rédaction
7 O. Mouret décide de mettre les « tapis » et les « meubles » au On pourra proposer une phrase pour aider les élèves qui ne par-
deuxième étage parce qu’ils n’attirent pas les foules : ce sont des viendraient pas à commencer leur texte : « Ce jour-là, la duchesse
« comptoirs où les clientes étaient plus rares, et dont la présence de Choiseul se décida à entrer dans le magasin ».
au rez-de-chaussée aurait creusé des trous vides et froids » Le travail des élèves pourra être évalué grâce à ce barème :
(l. 15-16). Soin et présentation /0,5
8 On laissera les élèves exprimer leur opinion à partir du moment Récit de la visite de la cliente /1
où elle sera argumentée. Ils pourront indiquer qu’Octave Mouret est
Insistance sur ses émotions successives /1 (0,25 / émotion)
un vrai stratège, très doué pour le commerce puisqu’il sait mettre
en avant ses produits. Ils pourront aussi dire qu’il s’agit d’un mani- Correction de la langue /1,5
5 Lecture de l’image
Le triptyque de Félix Vallotton représente, en trois panneaux, trois scènes de la vie du grand magasin Le Bon Marché.
Sur la partie centrale, on peut voir, depuis le premier plan jusqu’à l’arrière-plan, une foule compacte de clientes et de
clients, qui rappellent ceux d’Au Bonheur des dames : « on devait s’écraser pour entrer, il fallait que, de la rue, on crût à
une émeute » (l. 6). La foule, représentée dans des teintes sombres, est entourée, à gauche et à droite, par des rayons
très lumineux qui attirent le regard. Sur le premier et le troisième panneaux, on peut constater que les produits sur les
étalages sont bien classés et bien ordonnés, parfois rangés par couleurs comme les boîtes roses, jaunes et blanches, ce
qui rappelle à quel point « l’aménagement intérieur des magasins » (l. 2), principale préoccupation d’Octave Mouret, est
important. Le panneau de droite, qui montre des tissus « en solde » devant lesquels beaucoup de clients circulent, fait
songer au passage du Bonheur des dames dans lequel le narrateur évoque « les soldes » et « articles à vil prix » (l. 7-8)
permettant d’attirer les clientes. Le panneau de gauche renvoie plutôt aux rayons plus luxueux, vers lesquels Octave
Mouret cherche à diriger les clients plus aisés. On note en effet l’élégance des deux personnages qui occupent la moitié
droite du panneau.
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Chapitre 2 Vertiges fantastiques p. 42-69
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Pourquoi chercher à susciter la peur dans un récit ?
• Quels sont les codes du genre fantastique ?
Intentions pédagogiques
Ce chapitre se fonde sur la grande thématique La fiction pour interroger le réel. Il suit un chapitre portant sur le genre
réaliste. En effet, une fois les bases du réalisme comprises par les élèves, ils pourront aborder la dimension fantastique,
qui interroge les limites du réel. Tout en analysant les caractéristiques du genre fantastique, on réfléchira avec les
élèves sur les raisons pour lesquelles les lecteurs sont attirés par ce type d’œuvres, d’où la problématique centrale :
« Pourquoi chercher à susciter la peur dans un récit ? »
Le chapitre est structuré en trois temps :
➥T erreurs nocturnes
Problématique : Pourquoi la nuit est-elle un motif privilégié du genre fantastique ?
➥ Inquiétants volatiles
Problématique : Comment créer du suspense en littérature et au cinéma ?
➥O bjets surnaturels
Problématique : Comment les récits fantastiques font-ils réfléchir le lecteur ?
Le premier groupement réunit des récits qui permettent de définir ce qu’est le genre fantastique. Tous deux accordent
une place privilégiée à la nuit, moment où les frontières du réel et du cauchemar se dissolvent. La nouvelle « La Fenêtre
d’en face » d’Henri Gougaud (p. 44-46) joue avec les codes du fantastique jusqu’à impliquer le lecteur lui-même dans le
récit : l’auteur repousse les limites entre réalisme et fantastique en cherchant à dépasser le cadre du texte. Le lecteur est
en effet appelé à entrer dans le texte, fiction et réalité tangible s’entremêlent. L’analyse de la nouvelle sera poursuivie par
un atelier oral (p. 60) incitant à travailler de façon précise intonation et prononciation. Le groupement s’achève par un
travail sur l’incipit et l’excipit de « La Chute de la Maison Usher » d’Edgar Allan Poe : l’attention des élèves sera tournée
vers les détails qui créent une atmosphère fantastique, et ils pourront réutiliser ce qu’ils auront appris sur le fantastique
au cours du groupement pour imaginer le cœur de la nouvelle.
Le deuxième groupement repose sur la comparaison entre deux œuvres appartenant au genre fantastique : la nouvelle
« Les Oiseaux » de Daphné du Maurier et son adaptation filmique par Alfred Hitchcock. L’accent sera principalement
mis, dans cette étude conjointe, sur la question du suspense. On entrera dans la séquence par le récit de Daphné du
Maurier, rapidement comparé, p. 50, à l’adaptation d’A. Hitchcock. Ces premières études porteront sur l’arrivée pro-
gressive du suspense et le jeu des points de vue. La suite de l’étude portera sur la question du doute dans le récit
fantastique : les personnages principaux affrontent l’incrédulité de leurs proches, qui ne peuvent croire aux événe-
ments incroyables auxquels ils sont confrontés. La séquence s’achèvera par l’analyse approfondie d’une scène culte des
Oiseaux d’A. Hitchcock, montrant l’attaque par les volatiles de la maison des personnages principaux. On insistera tout
particulièrement sur les effets cinématographiques permettant de souligner l’angoisse des personnages. L’atelier 2
p. 62 propose aux élèves de devenir réalisateurs et de mettre en pratique les procédés analysés dans la séquence. À
partir de brefs passages de la nouvelle de D. du Maurier, ils tourneront un court-métrage à la manière d’A. Hitchcock.
Le troisième groupement aborde la dimension philosophique des récits fantastiques : un grand nombre d’entre eux
cherchent en effet, au-delà de la peur qu’ils suscitent, à faire réfléchir les lecteurs. C’est notamment le cas des récits
qui mettent en scène des objets maléfiques ou surnaturels : la façon dont les personnages s’approprient ces objets dit
quelque chose d’eux-mêmes et de leur rapport au monde. Le personnage principal du Portrait de Dorian Gray d’Oscar
Wilde (p. 54-55) interroge le désir des êtres humains de vivre éternellement jeunes, quel qu’en soit le prix. Celui d’Emilia
Pardo Bazán, dans la nouvelle « La Boîte en or » (p. 56-59), fait réfléchir à la curiosité excessive et à la superstition.
Enfin, le groupement sera prolongé par l’atelier 3 p. 64, proposant aux élèves d’imaginer à leur tour un objet surnaturel
inquiétant. Le défi « Boîte mystère », p. 66, permettra, à la suite d’une ou plusieurs séquences, de proposer aux élèves
une méthode active pour rendre compte de leurs lectures. Enfin, la page « Évaluation » (p. 68) permettra de découvrir
une nouvelle fantastique de Théophile Gautier, « Arria Marcella », particulièrement intéressante pour les professeurs de
lettres classiques, puisque le personnage principal déambule dans les ruines de Pompéi.
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On retrouve, dans la peinture d’Anne Bachelier, le décor d’un cimetière dont on devine progressivement le contour. La
lumière au centre de l’œuvre, loin d’être rassurante, ne sert qu’à faire laisser apparaître les tombes et le spectre d’une
femme, sans doute cette « Ulalume » évoquée dans le poème. Les élèves pourront, dès l’observation de l’image, repérer
des éléments propres au fantastique : l’univers nocturne, l’inquiétude liée au mélange entre le rêve et la réalité, l’omni-
présence de la mort.
Cahier p. 17 éclairé et décoré avec soin alors que de jour cet intérieur semble
une « chambre étroite aux murs délavés » (l. 33-34).
• Enrichir son vocabulaire 3 La réponse étant libre, on attendra surtout que les élèves
odorat ouïe toucher vue justifient leur choix de l’adjectif. L’activité effectuée par le vieillard
le parfum la voix, palpable, l’entrevue, est absurde et ridicule parce qu’il s’agit de recopier des ouvrages
entendre la brise examiner,
épier « dénués d’intérêt » (l. 90). Elle est terrifiante car il est captif
(« Chaque fois que vous essaierez d’ouvrir la porte, vous vous
• Maîtriser les outils de la langue
endormirez infailliblement », l. 85-86). Elle est ennuyeuse car elle
a.
est extrêmement répétitive : « toutes les nuits vous devez recopier
Le lendemain matin, j’épiai à nouveau la même fenêtre. Elle était fermée.
les livres » (l. 86-87). Enfin, l’activité est plutôt inattendue, tant
b. elle semble irrationnelle : « je crois que pour les vivants d’un autre
Être espace nous jouons le modeste rôle de fonctionnaires informa-
J’étais Nous étions teurs » (l. 96-97).
Tu étais Vous étiez
Il/Elle était Ils/Elles étaient 4 On retrouve, à la fin de la nouvelle, divers éléments qui
reprennent ceux du début : tout d’abord, on comprend pourquoi le
• Devenir un lecteur expert – Prononciation narrateur lance une lettre par la fenêtre pour alerter sur son sort. Il
[g] comme dans « gant » [ʒ] comme dans « jeu » lui est en effet impossible de quitter sa tâche. De même, on retrouve
les formules « montez au septième étage, numéro huit, rue Paradis,
aveugle – extravagant – vertigineux – exiger –
et poussez la porte. Je vous attends » (l. 7-8 et 111-112).
reléguer – vigoureux. ouvrage.
Bilan Cahier p. 17 La formule finale peut sonner comme un
piège tendu par le narrateur, désireux de recouvrer sa liberté, au
Après avoir lu la nouvelle intégrale lecteur. Elle peut ainsi avoir un effet surprenant et quelque peu
Ce questionnaire permet de mettre en évidence quelques prin- angoissant.
cipes fondamentaux du fantastique comme l’établissement de la
crédibilité du narrateur, l’irruption du surnaturel et la chute qui Écrit
instille un certain malaise. Les deux sujets proposés permettent aux élèves de réinvestir
1 Le narrateur anticipe le risque que son récit ne soit pas cru ce qu’ils ont compris de la nouvelle et de son atmosphère. Celui
en signalant dès le début qu’il est « incroyable » (l. 4). Il s’adresse concernant le jeune couple donnera l’occasion de retranscrire le
même directement au lecteur en quête de « preuves » (l. 6) de moment de trouble entre le spectacle offert de jour et celui visible
venir par lui-même constater qu’il existe bel et et bien. de nuit, tandis que le second, avec la lettre, plus bref, permettra
2 À la nuit tombée, un phénomène étrange survient : la fenêtre d’exprimer l’incrédulité puis la fascination d’un passant lisant le
que regarde le narrateur laisse entrevoir un intérieur chaudement récit du narrateur.
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Carte Mémo
On amorcera la carte mentale de ce chapitre en trois axes, l’un centré sur les motifs récurrents des récits fantastiques, le deuxième sur
leur structure récurrente, et le dernier sur la façon dont ces récits cherchent à susciter la peur chez le lecteur.
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Après avoir lu les deux extraits b. On privilégiera les champs lexicaux de la lumière et du danger,
Ces deux questionnaires permettent aux élèves d’étudier l’incipit plus porteurs dans cet extrait.
ou l’excipit de la nouvelle en constatant et imaginant ce qui a Thèmes Mots appartenant aux champs lexicaux
changé entre les deux extraits, en mobilisant leurs connaissances
sur leur genre fantastique. Lumière « lumière » (l. 5), « lueur » (l. 7), « rayonnement »
(l. 9), « brillait » (l. 11).
L’incipit
1 a. La scène a lieu en fin de journée (« comme les ombres du Danger « horreur » (l. 2), « rage » (l. 3), « étrange » (l. 5),
« sang » (l. 11), « furieux » (l. 17), « éclata » (l. 18),
soir approchaient, l. 4-5), mais le narrateur-personnage précise, « fracas » (l. 22).
au début de l’extrait, qu’il a traversé la région « pendant toute une
journée d’automne » (l. 1). 2 Le point de vue adopté est interne.
b. On privilégiera les champs lexicaux de l’obscurité et de l’abatte-
3 À la fin de l’extrait, le manoir s’écroule : « je vis les puissantes
ment, plus porteurs dans cet extrait.
murailles s’écrouler en deux » (l. 20-21). La maison n’est plus que
Thèmes Mots appartenant aux champs lexicaux « ruines » (l. 24).
Obscurité « sombre/s » (l. 2 et 12), « nuages » (l. 2), 4 Le narrateur prend la fuite et s’éloigne du manoir de son ami :
« ombres » (l. 4), « soir » (l. 5). « je m’enfuis de cette chambre et de ce manoir, frappé d’horreur »
Abattement « lugubre » (l. 4), « mélancolique » (l. 5), (l. 1-2).
« tristesse » (l. 8), « désolation » (l. 12),
« affaissement d’âme » (l. 18), « mélancolie » (l. 19). Bilan Cahier p. 18 Entre le début et la fin du récit l’attitude
2 Le point de vue adopté est interne. Le narrateur est aussi un du narrateur et son état d’esprit changent : mélancolique au début
personnage et décrit ses émotions : « un sentiment d’insuppor- du récit, il est « frappé d’horreur » à la fin (excipit, l. 2). Prenant le
table tristesse pénétra mon âme » (l. 7-8). temps d’observer le manoir lors de sa lente arrivée, dans l’incipit,
il prend la fuite à toute vitesse dans l’excipit. Tout était sombre
3 Le manoir inspire de la tristesse au narrateur : il est désigné
dans l’incipit, mais une « lueur […] singulière » (excipit, l. 7) éclaire
comme un « habitacle de mélancolie » (l. 19). Même s’il rend le visi-
la maison avant qu’elle ne tombe en ruine.
teur très mélancolique, rien n’indique qu’il soit en mauvais état :
« rien qu’à voir la maison et la perspective caractéristique de ce
domaine, – les murs qui avaient froid, – les fenêtres semblables à Oral
des yeux distraits, […] j’éprouvais [un] entier affaissement d’âme »
(l. 14 à 18). À l’issue de l’étude des extraits, on demandera aux élèves d’ima-
giner l’histoire qui a pu se dérouler. Quelques questions pourront
4 Le narrateur se dirige, à cheval, vers le château où son ami l’a
être proposées pour les aider : pour quelle raison le narrateur
invité.
a-t-il été appelé par son ami ? Pourquoi la maison renvoie-t-elle
L’excipit une impression mélancolique ? Pourquoi le narrateur prend-il la
1 a. La scène a lieu alors que l’aube approche puisque « la pleine fuite de manière aussi précipitée alors que le château menace de
lune […] se couchait » (l. 10). s’écrouler ? Qu’est devenu son ami ?
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée précédemment en développant les axes sur la peur, la structure du récit et les motifs récurrents.
Des récits avec des Des scènes Nuit, éclairée par la pleine lune couleur
motifs récurrents nocturnes de sang, particulièrement inquiétante.
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Nouvelle intégrale
Pendant toute une journée d’automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel,
j’avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et enfin, comme les ombres du soir approchaient, je
me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit, — mais, au premier coup d’œil que je jetai sur
le bâtiment, un sentiment d’insupportable tristesse pénétra mon âme. Je dis insupportable, car cette tristesse n’était nullement
tempérée par une parcelle de ce sentiment dont l’essence poétique fait presque une volupté, et dont l’âme est généralement
saisie en face des images naturelles les plus sombres de la désolation et de la terreur. Je regardais le tableau placé devant
moi, et, rien qu’à voir la maison et la perspective caractéristique de ce domaine, — les murs qui avaient froid, — les fenêtres
semblables à des yeux distraits, — quelques bouquets de joncs vigoureux, — quelques troncs d’arbres blancs et dépéris, —
j’éprouvais cet entier affaissement d’âme, qui, parmi les sensations terrestres, ne peut se mieux comparer qu’à l’arrière-rêverie du
mangeur d’opium, — à son navrant retour à la vie journalière, — à l’horrible et lente retraite du voile. C’était une glace au cœur,
un abattement, un malaise, — une irrémédiable tristesse de pensée qu’aucun aiguillon de l’imagination ne pouvait raviver ni
pousser au grand. Qu’était donc, — je m’arrêtai pour y penser, — qu’était donc ce je ne sais quoi qui m’énervait ainsi en contem-
plant la Maison Usher ? C’était un mystère tout à fait insoluble, et je ne pouvais pas lutter contre les pensées ténébreuses qui
s’amoncelaient sur moi pendant que j’y réfléchissais. Je fus forcé de me rejeter dans cette conclusion peu satisfaisante, qu’il
existe des combinaisons d’objets naturels très simples qui ont la puissance de nous affecter de cette sorte, et que l’analyse
de cette puissance gît dans des considérations où nous perdrions pied. Il était possible, pensais-je, qu’une simple différence
dans l’arrangement des matériaux de la décoration, des détails du tableau, suffit pour modifier, pour annihiler peut-être cette
puissance d’impression douloureuse ; et, agissant d’après cette idée, je conduisis mon cheval vers le bord escarpé d’un noir et
lugubre étang, qui, miroir immobile, s’étalait devant le bâtiment ; et je regardai — mais avec un frisson plus pénétrant encore
que la première fois — les images répercutées et renversées des joncs grisâtres, des troncs d’arbres sinistres, et des fenêtres
semblables à des yeux sans pensée.
C’était néanmoins dans cet habitacle de mélancolie que je me proposais de séjourner pendant quelques semaines. Son
propriétaire, Roderick Usher, avait été l’un de mes bons camarades d’enfance ; mais plusieurs années s’étaient écoulées depuis
notre dernière entrevue. Une lettre cependant m’était parvenue récemment dans une partie lointaine du pays, — une lettre
de lui, — dont la tournure follement pressante n’admettait pas d’autre réponse que ma présence même. L’écriture portait la
trace d’une agitation nerveuse. L’auteur de cette lettre me parlait d’une maladie physique aiguë, — d’une affection mentale qui
l’oppressait, — et d’un ardent désir de me voir, comme étant son meilleur et véritablement son seul ami, — espérant trouver
dans la joie de ma société quelque soulagement à son mal. C’était le ton dans lequel toutes ces choses et bien d’autres encore
étaient dites, — c’était cette ouverture d’un cœur suppliant, qui ne me permettait pas l’hésitation : en conséquence, j’obéis
immédiatement à ce que je considérais toutefois comme une invitation des plus singulières.
Quoique dans notre enfance nous eussions été camarades intimes, en réalité, je ne savais pourtant que fort peu de chose de
mon ami. Une réserve excessive avait toujours été dans ses habitudes. Je savais toutefois qu’il appartenait à une famille très
ancienne, qui s’était distinguée depuis un temps immémorial par une sensibilité particulière de tempérament. Cette sensibilité
s’était déployée, à travers les âges, dans de nombreux ouvrages d’un art supérieur, et s’était manifestée, de vieille date, par les
actes répétés d’une charité aussi large que discrète, ainsi que par un amour passionné pour les difficultés, plutôt peut-être que
pour les beautés orthodoxes, toujours si facilement reconnaissables, de la science musicale. J’avais appris aussi ce fait très
remarquable que la souche de la race d’Usher, si glorieusement ancienne qu’elle fût, n’avait jamais, à aucune époque, poussé de
la branche durable ; en d’autres termes, que la famille entière ne s’était perpétuée qu’en ligne directe, à quelques exceptions près,
très insignifiantes et très passagères. C’était cette absence, — pensais-je, tout en rêvant au parfait accord entre le caractère
des lieux et le caractère proverbial de la race, et en réfléchissant à l’influence que dans une longue suite de siècles on pourrait
avoir exercée sur l’autre, — c’était peut-être cette absence de branche collatérale et la transmission constante de père en fils
du patrimoine et du nom, qui avaient à la longue si bien identifié les deux, que le nom primitif du domaine s’était fondu dans
la bizarre et équivoque appellation de Maison Usher, — appellation usitée parmi les paysans, et qui semblait, dans leur esprit,
enfermer la famille et l’habitation de la famille.
J’ai dit que le seul effet de mon expérience quelque peu puérile, — c’est-à-dire d’avoir regardé dans l’étang, — avait été
de rendre plus profonde ma première et si singulière impression. Je ne dois pas douter que la conscience de superstition
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croissante — pourquoi ne la définirais-je pas ainsi ? — n’ait principalement contribué à accélérer cet accroissement. Telle est, je
le savais de vieille date, la loi paradoxale de tous les sentiments qui ont la terreur pour base. Et ce fut peut-être l’unique raison
qui fit que, quand mes yeux, laissant l’image dans l’étang, se relevèrent vers la maison elle-même, une étrange idée me poussa
dans l’esprit — une idée si ridicule, en vérité, que, si j’en fais mention, c’est seulement pour montrer la force vive des sensations
qui m’oppressent. Mon imagination avait si bien travaillé, que je croyais réellement qu’autour de l’habitation et du domaine planait
une atmosphère qui lui était particulière, ainsi qu’aux environs les plus proches, — une atmosphère qui n’avait pas d’affinité avec
l’air du ciel, mais qui s’exhalait des arbres dépéris, des murailles grisâtres et de l’étang silencieux, — une vapeur mystérieuse et
pestilentielle, à peine visible, lourde, paresseuse et d’une couleur plombée.
Je secouai de mon esprit ce qui ne pouvait être qu’un rêve, et j’examinai avec plus d’attention l’aspect réel du bâtiment.
Son caractère dominant semblait être celui d’une excessive antiquité. La décoloration produite par les siècles était grande. De
menues fongosités recouvraient toute la face extérieure et la tapissaient, à partir du toit, comme une fine étoffe curieusement
brodée. Mais tout cela n’impliquait aucune détérioration extraordinaire. Aucune partie de la maçonnerie n’était tombée, et il
semblait qu’il y eût une contradiction étrange entre la consistance générale intacte de toutes ses parties et l’état particulier des
pierres émiettées, qui me rappelaient complètement la spécieuse intégrité de ces vieilles boiseries qu’on a laissées longtemps
pourrir dans quelque cave oubliée, loin du souffle de l’air extérieur. À part cet indice d’un vaste délabrement, l’édifice ne don-
nait aucun symptôme de fragilité. Peut-être l’œil d’un observateur minutieux aurait-il découvert une fissure à peine visible, qui,
partant du toit de la façade, se frayait une route en zigzag à travers le mur et allait se perdre dans les eaux funestes de l’étang.
Tout en remarquant ces détails, je suivis à cheval une courte chaussée qui me menait à la maison. Un valet de chambre prit
mon cheval, et j’entrai sous la voûte gothique du vestibule. Un domestique, au pas furtif, me conduisit en silence à travers maint
passage obscur et compliqué vers le cabinet de son maître. Bien des choses que je rencontrai dans cette promenade contri-
buèrent, je ne sais comment, à renforcer les sensations vagues dont j’ai déjà parlé. Les objets qui m’entouraient, — les sculptures
des plafonds, les sombres tapisseries des murs, la noirceur d’ébène des parquets et les fantasmagoriques trophées armoriaux
qui bruissaient, ébranlés par ma marche précipitée, étaient choses bien connues de moi. Mon enfance avait été accoutumée à
des spectacles analogues, — et, quoique je les reconnusse sans hésitation pour des choses qui m’étaient familières, j’admirais
quelles pensées insolites ces images ordinaires évoquaient en moi. Sur l’un des escaliers, je rencontrai le médecin de la famille. Sa
physionomie, à ce qu’il me sembla, portait une expression mêlée de malignité basse et de perplexité. Il me croisa précipitamment
et passa. Le domestique ouvrit alors une porte et m’introduisit en présence de son maître.
La chambre dans laquelle je me trouvai était très grande et très haute ; les fenêtres, longues, étroites, et à une telle dis-
tance du noir plancher de chêne, qu’il était absolument impossible d’y atteindre. De faibles rayons d’une lumière cramoisie se
frayaient un chemin à travers les carreaux treillissés, et rendaient suffisamment distincts les principaux objets environnants ;
l’œil néanmoins s’efforçait en vain d’atteindre les angles lointains de la chambre ou les enfoncements du plafond arrondi en
voûte et sculpté. De sombres draperies tapissaient les murs. L’ameublement général était extravagant, incommode, antique et
délabré. Une masse de livres et d’instruments de musique gisait éparpillée çà et là, mais ne suffisait pas à donner une vitalité
quelconque au tableau. Je sentais que je respirais une atmosphère de chagrin. Un air de mélancolie âpre, profonde, incurable,
planait sur tout et pénétrait tout.
À mon entrée, Usher se leva d’un canapé sur lequel il était couché tout de son long et m’accueillit avec une chaleureuse
vivacité, qui ressemblait fort — telle fut, du moins, ma première pensée — à une cordialité emphatique, — à l’effort d’un homme
du monde ennuyé, qui obéit à une circonstance. Néanmoins, un coup d’œil jeté sur sa physionomie me convainquit de sa par-
faite sincérité. Nous nous assîmes, et, pendant quelques moments, comme il restait muet, je le contemplai avec un sentiment
moitié de pitié et moitié d’effroi. À coup sûr, jamais homme n’avait aussi terriblement changé, et en aussi peu de temps, que
Roderick Usher ! Ce n’était qu’avec peine que je pouvais consentir à admettre l’identité de l’homme placé en face de moi avec le
compagnon de mes premières années. Le caractère de sa physionomie avait toujours été remarquable. Un teint cadavéreux, —
un œil large, liquide et lumineux au-delà de toute comparaison, — des lèvres un peu minces et très pâles, mais d’une courbe
merveilleusement belle, — un nez d’un moule hébraïque, très délicat, mais d’une ampleur de narines qui s’accorde rarement
avec une pareille forme, — un menton d’un modèle charmant, mais qui, par un manque de saillie, trahissait un manque d’éner-
gie morale, — des cheveux d’une douceur et d’une ténuité plus qu’arachnéennes, — tous ces traits, auxquels il faut ajouter un
développement frontal excessif, lui faisaient une physionomie qu’il n’était pas facile d’oublier. Mais actuellement, dans la simple
exagération du caractère de cette figure et de l’expression qu’elle présentait habituellement, il y avait un tel changement, que
je doutais de l’homme à qui je parlais. La pâleur maintenant spectrale de la peau et l’éclat maintenant miraculeux de l’œil me
saisissaient particulièrement et même m’épouvantaient. Puis il avait laissé croître indéfiniment ses cheveux sans s’en apercevoir,
et, comme cet étrange tourbillon aranéeux flottait plutôt qu’il ne tombait autour de sa face, je ne pouvais, même avec de la bonne
volonté, trouver dans leur étonnant style arabesque rien qui rappelât la simple humanité.
Je fus tout d’abord frappé d’une certaine incohérence, — d’une inconsistance dans les manières de mon ami, et je découvris
bientôt que cela provenait d’un effort incessant, aussi faible que puéril, pour maîtriser une trépidation habituelle, — une exces-
sive agitation nerveuse. Je m’attendais bien à quelque chose dans ce genre, et j’y avais été préparé non seulement par sa lettre,
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mais aussi par le souvenir de certains traits de son enfance, et par des conclusions déduites de sa singulière conformation
physique et de son tempérament. Son action était alternativement vive et indolente. Sa voix passait rapidement d’une indécision
tremblante, — quand les esprits vitaux semblaient entièrement absents, — à cette espèce de brièveté énergique, — à cette
énonciation abrupte, solide, posée et sonnant le creux ; à ce parler guttural et rude, parfaitement balancé et modulé, qu’on peut
observer chez le parfait ivrogne ou l’incorrigible mangeur d’opium pendant les périodes de leur plus intense excitation.
Ce fut dans ce ton qu’il parla de l’objet de ma visite, de son ardent désir de me voir, et de la consolation qu’il attendait de
moi. Il s’étendit assez longuement et s’expliqua à sa manière sur le caractère de sa maladie. C’était, disait-il, un mal de famille,
un mal constitutionnel, un mal pour lequel il désespérait de trouver un remède, — une simple affection nerveuse, — ajouta-t-il
immédiatement, — dont, sans doute, il serait bientôt délivré. Elle se manifestait par une foule de sensations extranaturelles.
Quelques-unes, pendant qu’il me les décrivait, m’intéressèrent et me confondirent ; il se peut cependant que les termes et le
ton de son débit y aient été pour beaucoup. Il souffrait vivement d’une acuité morbide des sens ; les aliments les plus simples
étaient pour lui les seuls tolérables ; il ne pouvait porter, en fait de vêtements, que certains tissus ; toutes les odeurs de fleurs
le suffoquaient ; une lumière, même faible, lui torturait les yeux ; et il n’y avait que quelques sons particuliers, c’est-à-dire ceux
des instruments à corde, qui ne lui inspirassent pas d’horreur.
Je vis qu’il était l’esclave subjugué d’une espèce de terreur tout à fait anormale.
« Je mourrai, — dit-il, — il faut que je meure de cette déplorable folie. C’est ainsi, ainsi, et non pas autrement, que je périrai.
Je redoute les événements à venir, non en eux-mêmes, mais dans leurs résultats. Je frissonne à la pensée d’un incident quel-
conque, du genre le plus vulgaire, qui peut opérer sur cette intolérable agitation de mon âme. Je n’ai vraiment pas horreur du
danger, excepté dans son effet positif, — la terreur. Dans cet état d’énervation, — état pitoyable, — je sens que tôt ou tard le
moment viendra où la vie et la raison m’abandonneront à la fois, dans quelque lutte inégale avec le sinistre fantôme, — la peur ! »
J’appris aussi, par intervalles, et par des confidences hachées, des demi-mots et des sous-entendus, une autre particularité
de sa situation morale. Il était dominé par certaines impressions superstitieuses relatives au manoir qu’il habitait, et d’où il n’avait
pas osé sortir depuis plusieurs années, — relatives à une influence dont il traduisait la force supposée en des termes trop téné-
breux pour être rapportés ici, — une influence que quelques particularités dans la forme même et dans la matière du manoir
héréditaire avaient, par l’usage de la souffrance, disait-il, imprimée sur son esprit, — un effet que le physique des murs gris, des
tourelles et de l’étang noirâtre où se mirait tout le bâtiment, avait à la longue créé sur le moral de son existence.
Il admettait toutefois, mais non sans hésitation, qu’une bonne part de la mélancolie singulière dont il était affligé pouvait
être attribuée à une origine plus naturelle et beaucoup plus positive, — à la maladie cruelle et déjà ancienne, — enfin, à la mort
évidemment prochaine d’une sœur tendrement aimée, — sa seule société depuis de longues années, — sa dernière et sa seule
parente sur la terre.
« Sa mort, — dit-il avec une amertume que je n’oublierai jamais, — me laissera moi, le frêle et le désespéré, dernier de l’antique
race des Usher. »
Pendant qu’il parlait, lady Madeline, — c’est ainsi qu’elle se nommait, — passa lentement dans une partie reculée de la
chambre, et disparut sans avoir pris garde à ma présence. Je la regardai avec un immense étonnement, où se mêlait quelque
terreur ; mais il me sembla impossible de me rendre compte de mes sentiments. Une sensation de stupeur m’oppressait, pendant
que mes yeux suivaient ses pas qui s’éloignaient. Lorsqu’enfin une porte se fut fermée sur elle, mon regard chercha instinctive-
ment et curieusement la physionomie de son frère ; mais il avait plongé sa face dans ses mains, et je pus voir seulement qu’une
pâleur plus qu’ordinaire s’était répandue sur les doigts amaigris, à travers lesquels filtrait une pluie de larmes passionnées.
La maladie de lady Madeline avait longtemps bafoué la science de ses médecins. Une apathie fixe, un épuisement graduel
de sa personne, et des crises fréquentes, quoique passagères, d’un caractère presque cataleptique, en étaient les diagnostics
très singuliers. Jusque-là, elle avait bravement porté le poids de la maladie et ne s’était pas encore résignée à se mettre au lit ;
mais, sur la fin du soir de mon arrivée au château, elle cédait — comme son frère me le dit dans la nuit avec une inexprimable
agitation — à la puissance écrasante du fléau, et j’appris que le coup d’œil que j’avais jeté sur elle serait probablement le der-
nier, — que je ne verrais plus la dame, vivante du moins.
Pendant les quelques jours qui suivirent, son nom ne fut prononcé ni par Usher ni par moi ; et durant cette période je m’épuisai
en efforts pour alléger la mélancolie de mon ami. Nous peignîmes et nous lûmes ensemble ; ou bien j’écoutais, comme dans un
rêve, ses étranges improvisations sur son éloquente guitare. Et ainsi, à mesure qu’une intimité de plus en plus étroite m’ouvrait
plus familièrement les profondeurs de son âme, je reconnaissais plus amèrement la vanité de tous mes efforts pour ranimer un
esprit, d’où la nuit, comme une propriété qui lui aurait été inhérente, déversait sur tous les objets de l’univers physique et moral
une irradiation incessante de ténèbres.
Je garderai toujours le souvenir de maintes heures solennelles que j’ai passées seul avec le maître de la Maison Usher. Mais
j’essayerais vainement de définir le caractère exact des études ou des occupations dans lesquelles il m’entraînait ou me montrait
le chemin. Une idéalité ardente, excessive, morbide, projetait sur toutes choses sa lumière sulfureuse. Ses longues et funèbres
improvisations résonneront éternellement dans mes oreilles. Entre autres choses, je me rappelle douloureusement une certaine
paraphrase singulière, — une perversion de l’air, déjà fort étrange, de la dernière valse de Von Weber. Quant aux peintures que
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couvait sa laborieuse fantaisie, et qui arrivaient, touche par touche, à un vague qui me donnait le frisson, un frisson d’autant plus
pénétrant que je frissonnais sans savoir pourquoi, — quant à ces peintures, si vivantes pour moi, que j’ai encore leurs images
dans mes yeux, — j’essayerais vainement d’en extraire un échantillon suffisant, qui pût tenir dans le compas de la parole écrite.
Par l’absolue simplicité, par la nudité de ses dessins, il arrêtait, il subjuguait l’attention. Si jamais mortel peignit une idée, ce
mortel fut Roderick Usher. Pour moi, du moins, — dans les circonstances qui m’entouraient, — il s’élevait, des pures abstractions
que l’hypocondriaque s’ingéniait à jeter sur sa toile, une terreur intense, irrésistible, dont je n’ai jamais senti l’ombre dans la
contemplation des rêveries de Fuseli lui-même, éclatantes sans doute, mais encore trop concrètes.
Il est une des conceptions fantasmagoriques de mon ami où l’esprit d’abstraction n’avait pas une part aussi exclusive, et
qui peut être esquissée, quoique faiblement, par la parole. C’était un petit tableau représentant l’intérieur d’une cave ou d’un
souterrain immensément long, rectangulaire, avec des murs bas, polis, blancs, sans aucun ornement, sans aucune interruption.
Certains détails accessoires de la composition servaient à faire comprendre que cette galerie se trouvait à une profondeur
excessive au-dessous de la surface de la terre. On n’apercevait aucune issue dans son immense parcours ; on ne distinguait
aucune torche, aucune source artificielle de lumière ; et cependant une effusion de rayons intenses roulait de l’un à l’autre bout
et baignait le tout d’une splendeur fantastique et incompréhensible.
J’ai dit un mot de l’état morbide du nerf acoustique, qui rendait pour le malheureux toute musique intolérable, excepté certains
effets des instruments à corde. C’étaient peut-être les étroites limites dans lesquelles il avait confiné son talent sur la guitare
qui avaient, en grande partie, imposé à ses compositions leur caractère fantastique. Mais, quant à la brûlante facilité de ses
improvisations, on ne pouvait s’en rendre compte de la même manière. Il fallait évidemment qu’elles fussent et elles étaient, en
effet, dans les notes aussi bien que dans les paroles de ses étranges fantaisies, — car il accompagnait souvent sa musique de
paroles improvisées et rimées, — le résultat de cet intense recueillement et de cette concentration des forces mentales, qui ne
se manifestent, comme je l’ai déjà dit, que dans les cas particuliers de la plus haute excitation artificielle. D’une de ces rapsodies
je me suis rappelé facilement les paroles. Peut-être m’impressionna-t-elle plus fortement, quand il me la montra, parce que, dans
le sens intérieur et mystérieux de l’œuvre, je découvris pour la première fois qu’Usher avait pleine conscience de son état, —
qu’il sentait que sa sublime raison chancelait sur son trône. Ces vers, qui avaient pour titre le Palais hanté, étaient, à très peu
de chose près, tels que je les cite :
I
Dans la plus verte de nos vallées,
Par les bons anges habitée,
Autrefois un beau et majestueux palais,
— Un rayonnant palais, — dressait son front.
C’était dans le domaine du monarque Pensée,
C’était là qu’il s’élevait.
Jamais séraphin ne déploya son aile
Sur un édifice à moitié aussi beau.
II
Des bannières blondes, superbes, dorées,
À son dôme flottaient et ondulaient ;
(C’était, — tout cela, c’était dans le vieux,
Dans le très vieux temps)
Et, à chaque douce brise qui se jouait
Dans ces suaves journées,
Le long des remparts chevelus et pâles,
S’échappait un parfum ailé.
III
Les voyageurs dans cette heureuse vallée,
À travers deux fenêtres lumineuses, voyaient
Des esprits qui se mouvaient harmonieusement
Au commandement d’un luth bien accordé.
Tout autour d’un trône, où, siégeant
— Un vrai Porphyrogénète, celui-là ! —
Dans un apparat digne de sa gloire,
Apparaissait le maître du royaume.
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IV
Et tout étincelante de nacre et de rubis
Était la porte du beau palais,
Par laquelle coulait à flots, à flots, à flots,
Et pétillait incessamment
Une troupe d’Echos dont l’agréable fonction
Était simplement de chanter,
Avec des accents d’une exquise beauté,
L’esprit et la sagesse de leur roi.
V
Mais des êtres de malheur, en robes de deuil,
Ont assailli la haute autorité du monarque.
— Ah ! pleurons ! car jamais l’aube d’un lendemain
Ne brillera sur lui, le désolé ! —
Et, tout autour de sa demeure, la gloire
Qui s’empourprait et florissait,
N’est plus qu’une histoire, souvenir ténébreux
Des vieux âges défunts.
VI
Et maintenant les voyageurs, dans cette vallée,
À travers les fenêtres rougeâtres, voient
De vastes formes qui se meuvent fantastiquement
Aux sons d’une musique discordante ;
Pendant que, comme une rivière rapide et lugubre,
À travers la porte pâle,
Une hideuse multitude se rue éternellement,
Qui va éclatant de rire, — ne pouvant plus sourire.
Je me rappelle fort bien que les inspirations naissant de cette ballade nous jetèrent dans un courant d’idées, au milieu
duquel se manifesta une opinion d’Usher que je cite, non pas tant en raison de sa nouveauté, — car d’autres hommes ont
pensé de même, — qu’à cause de l’opiniâtreté avec laquelle il la soutenait. Cette opinion, dans sa forme générale, n’était autre
que la croyance à la sensitivité de tous les êtres végétaux. Mais, dans son imagination déréglée, l’idée avait pris un caractère
encore plus audacieux, et qui empiétait, dans de certaines conditions, jusque sur le règne inorganique. Les mots me manquent
pour exprimer toute l’étendue, tout le sérieux, tout l’abandon de sa foi. Cette croyance toutefois se rattachait — comme je
l’ai déjà donné à entendre — aux pierres grises du manoir de ses ancêtres. Ici, les conditions de sensitivité étaient remplies,
à ce qu’il imaginait, par la méthode qui avait présidé à la construction, — par la disposition respective des pierres, aussi bien
que de toutes les fongosités dont elles étaient revêtues, et des arbres ruinés qui s’élevaient à l’entour, — mais surtout par
l’immutabilité de cet arrangement et par sa répercussion dans les eaux dormantes de l’étang. La preuve, la preuve de cette
sensitivité se faisait voir, — disait-il, et je l’écoutais alors avec inquiétude, — dans la condensation graduelle, mais positive,
au-dessus des eaux, autour des murs, d’une atmosphère qui leur était propre. Le résultat, — ajoutait-il, — se déclarait dans
cette influence muette, mais importune et terrible, qui depuis des siècles avait pour ainsi dire moulé les destinées de sa
famille, et qui le faisait, lui, tel que je le voyais maintenant, — tel qu’il était. De pareilles opinions n’ont pas besoin de com-
mentaires, et je n’en ferai pas.
Nos livres, — les livres qui depuis des années constituaient une grande partie de l’existence spirituelle du malade, — étaient,
comme on le suppose bien, en accord parfait avec ce caractère de visionnaire. Nous analysions ensemble des ouvrages tels que
le Vert-Vert et La Chartreuse, de Gresset ; le Belphégor, de Machiavel ; Les Merveilles du Ciel et de l’Enfer, de Swedenborg ; le
Voyage souterrain de Nicholas Klimm, par Holberg ; La Chiromancie, de Robert Fludd, de Jean d’Indaginé et de De la Chambre ; Le
Voyage dans le Bleu, de Tiech, et La Cité du Soleil, de Campanella. Un de ses volumes favoris était une petite édition in-octavo
du Directorium inquisitorium, par le dominicain Eymeric de Gironne ; et il y avait des passages dans Pomponius Méla, à propos
des anciens satyres africains et des ægipans, sur lesquels Usher rêvassait pendant des heures. Il faisait néanmoins ses princi-
pales délices de la lecture d’un in-quarto gothique excessivement rare et curieux, — le manuel d’une église oubliée, — les Vigiliæ
Mortuorum secundum Chorum Ecclesiæ Maguntinæ.
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Je songeais malgré moi à l’étrange rituel contenu dans ce livre et à son influence probable sur l’hypocondriaque, quand, un
soir, m’ayant informé brusquement que lady Madeline n’existait plus, il annonça l’intention de conserver le corps pendant une
quinzaine, — en attendant l’enterrement définitif, — dans un des nombreux caveaux situés sous les gros murs du château. La
raison humaine qu’il donnait de cette singulière manière d’agir était une de ces raisons que je ne me sentais pas le droit de
contredire. Comme frère, — me disait-il, — il avait pris cette résolution en considération du caractère insolite de la maladie de
la défunte, d’une certaine curiosité importune et indiscrète de la part des hommes de science, et de la situation éloignée et fort
exposée du caveau de famille. J’avouerai que, quand je me rappelai la physionomie sinistre de l’individu que j’avais rencontré
sur l’escalier, le soir de mon arrivée au château, je n’eus pas envie de m’opposer à ce que je regardais comme une précaution
bien innocente, sans doute, mais certainement fort naturelle.
À la prière d’Usher, je l’aidai personnellement dans les préparatifs de cette sépulture temporaire. Nous mîmes le corps dans
la bière, et, à nous deux, nous le portâmes à son lieu de repos. Le caveau dans lequel nous le déposâmes, — et qui était resté
fermé depuis si longtemps que nos torches, à moitié étouffées dans cette atmosphère suffocante, ne nous permettaient guère
d’examiner les lieux, — était petit, humide, et n’offrait aucune voie à la lumière du jour ; il était situé à une grande profondeur,
juste au-dessous de cette partie du bâtiment où se trouvait ma chambre à coucher. Il avait rempli probablement, dans les vieux
temps féodaux, l’horrible office d’oubliettes, et, dans les temps postérieurs, de cave à serrer la poudre ou toute autre matière
facilement inflammable ; car une partie du sol et toutes les parois d’un long vestibule que nous traversâmes pour y arriver étaient
soigneusement revêtues de cuivre. La porte, de fer massif, avait été l’objet des mêmes précautions. Quand ce poids immense
roulait sur ses gonds, il rendait un son singulièrement aigu et discordant.
Nous déposâmes donc notre fardeau funèbre sur des tréteaux dans cette région d’horreur ; nous tournâmes un peu de côté
le couvercle de la bière qui n’était pas encore vissé, et nous regardâmes la face du cadavre. Une ressemblance frappante entre
le frère et la sœur fixa tout d’abord mon attention ; et Usher, devinant peut-être mes pensées, murmura quelques paroles qui
m’apprirent que la défunte et lui étaient jumeaux, et que des sympathies d’une nature presque inexplicable avaient toujours
existé entre eux. Nos regards, néanmoins, ne restèrent pas longtemps fixés sur la morte, — car nous ne pouvions pas la contem-
pler sans effroi. Le mal qui avait mis au tombeau lady Madeline dans la plénitude de sa jeunesse avait laissé, comme cela arrive
ordinairement dans toutes les maladies d’un caractère strictement cataleptique, l’ironie d’une faible coloration sur le sein et sur
la face, et sur la lèvre ce sourire équivoque et languissant qui est si terrible dans la mort. Nous replaçâmes et nous vissâmes le
couvercle, et, après avoir assujetti la porte de fer, nous reprîmes avec lassitude notre chemin vers les appartements supérieurs,
qui n’étaient guère moins mélancoliques.
Et alors, après un laps de quelques jours pleins du chagrin le plus amer, il s’opéra un changement visible dans les symptômes
de la maladie morale de mon ami. Ses manières ordinaires avaient disparu. Ses occupations habituelles étaient négligées,
oubliées. Il errait de chambre en chambre d’un pas précipité, inégal et sans but. La pâleur de sa physionomie avait revêtu une
couleur peut-être encore plus spectrale ; — mais la propriété lumineuse de son œil avait entièrement disparu. Je n’entendais
plus ce ton de voix âpre qu’il prenait autrefois à l’occasion ; et un tremblement qu’on eût dit causé par une extrême terreur
caractérisait habituellement sa prononciation. Il m’arrivait quelquefois, en vérité, de me figurer que son esprit, incessamment
agité, était travaillé par quelque suffocant secret, et qu’il ne pouvait trouver le courage nécessaire pour le révéler. D’autres fois,
j’étais obligé de conclure simplement aux bizarreries inexplicables de la folie ; car je le voyais regardant dans le vide pendant
de longues heures, dans l’attitude de la plus profonde attention, comme s’il écoutait un bruit imaginaire. Il ne faut pas s’étonner
que son état m’effrayât, qu’il m’infectât même. Je sentais se glisser en moi, par une gradation lente mais sûre, l’étrange influence
de ses superstitions fantastiques et contagieuses.
Ce fut particulièrement une nuit, — la septième ou la huitième depuis que nous avions déposé lady Madeline dans le
caveau, — fort tard, avant de me mettre au lit, que j’éprouvai toute la puissance de ses sensations. Le sommeil ne voulait
pas approcher de ma couche ; — les heures, une à une, tombaient, tombaient toujours. Je m’efforçai de raisonner l’agita-
tion nerveuse qui me dominait. J’essayai de me persuader que je devais ce que j’éprouvais, en partie, sinon absolument, à
l’influence prestigieuse du mélancolique ameublement de la chambre, — des sombres draperies déchirées, qui, tourmentées
par le souffle d’un orage naissant, vacillaient çà et là sur les murs, comme par accès, et bruissaient douloureusement autour
des ornements du lit.
Mais mes efforts furent vains. Une insurmontable terreur pénétra graduellement tout mon être ; et à la longue une angoisse
sans motif, un vrai cauchemar, vint s’asseoir sur mon cœur. Je respirai violemment, je fis un effort, je parvins à le secouer ;
et, me soulevant sur les oreillers et plongeant ardemment mon regard dans l’épaisse obscurité de la chambre, je prêtai
l’oreille — je ne saurais dire pourquoi, si ce n’est que j’y fus poussé par une force instinctive, — à certains sons bas et vagues
qui partaient je ne sais d’où, et qui m’arrivaient à de longs intervalles, à travers les accalmies de la tempête. Dominé par une
sensation intense d’horreur, inexplicable et intolérable, je mis mes habits à la hâte, — car je sentais que je ne pourrais pas
dormir de la nuit, — et je m’efforçai, en marchant çà et là à grands pas dans la chambre, de sortir de l’état déplorable dans
lequel j’étais tombé.
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J’avais à peine fait ainsi quelques tours, quand un pas léger sur un escalier voisin arrêta mon attention. Je reconnus bientôt
que c’était le pas d’Usher. Une seconde après, il frappa doucement à ma porte, et entra, une lampe à la main. Sa physionomie était,
comme d’habitude, d’une pâleur cadavéreuse, — mais il y avait en outre dans ses yeux je ne sais quelle hilarité insensée, — et
dans toutes ses manières une espèce d’hystérie évidemment contenue. Son air m’épouvanta ; — mais tout était préférable à la
solitude que j’avais endurée si longtemps, et j’accueillis sa présence comme un soulagement.
« Et vous n’avez pas vu cela ? — dit-il brusquement, après quelques minutes de silence et après avoir promené autour de lui
un regard fixe, — vous n’avez donc pas vu cela ? — Mais attendez ! Vous le verrez ! »
Tout en parlant ainsi, et ayant soigneusement abrité sa lampe, il se précipita vers une des fenêtres, et l’ouvrit toute grande
à la tempête.
L’impétueuse furie de la rafale nous enleva presque du sol. C’était vraiment une nuit d’orage affreusement belle, une nuit
unique et étrange dans son horreur et sa beauté. Un tourbillon s’était probablement concentré dans notre voisinage ; car il y
avait des changements fréquents et violents dans la direction du vent, et l’excessive densité des nuages, maintenant descendus
si bas qu’ils pesaient presque sur les tourelles du château, ne nous empêchait pas d’apprécier la vélocité vivante avec laquelle ils
accouraient l’un contre l’autre de tous les points de l’horizon, au lieu de se perdre dans l’espace. Leur excessive densité ne nous
empêchait pas de voir ce phénomène ; pourtant nous n’apercevions pas un brin de lune ni d’étoiles, et aucun éclair ne projetait
sa lueur. Mais les surfaces inférieures de ces vastes masses de vapeurs cahotées, aussi bien que tous les objets terrestres situés
dans notre étroit horizon, réfléchissaient la clarté surnaturelle d’une exhalaison gazeuse qui pesait sur la maison et l’enveloppait
dans un linceul presque lumineux et distinctement visible.
« Vous ne devez pas voir cela ! — Vous ne contemplerez pas cela ! — dis-je en frissonnant à Usher ; et je le ramenai avec une
douce violence de la fenêtre vers un fauteuil. — Ces spectacles qui vous mettent hors de vous sont des phénomènes pure-
ment électriques et fort ordinaires, ou peut-être tirent-ils leur funeste origine des miasmes fétides de l’étang. Fermons cette
fenêtre ; — l’air est glacé et dangereux pour votre constitution. Voici un de vos romans favoris. Je lirai, et vous écouterez ; — et
nous passerons ainsi cette terrible nuit ensemble. »
L’antique bouquin sur lequel j’avais mis la main était le Mad Trist, de Sir Launcelot Canning ; mais je l’avais décoré du titre
de livre favori d’Usher par plaisanterie ; — triste plaisanterie, car, en vérité, dans sa niaise et baroque prolixité, il n’y avait
pas grande pâture pour la haute spiritualité de mon ami. Mais c’était le seul livre que j’eusse immédiatement sous la main ;
et je me berçais du vague espoir que l’agitation qui tourmentait l’hypocondriaque trouverait du soulagement (car l’histoire
des maladies mentales est pleine d’anomalies de ce genre) dans l’exagération même des folies que j’allais lui lire. À en juger
par l’air d’intérêt étrangement tendu avec lequel il écoutait ou feignait d’écouter les phrases du récit, j’aurais pu me féliciter
du succès de ma ruse.
J’étais arrivé à cette partie si connue de l’histoire où Ethelred, le héros du livre, ayant en vain cherché à entrer à l’amiable dans
la demeure d’un ermite, se met en devoir de s’introduire par la force. Ici, on s’en souvient, le narrateur s’exprime ainsi :
« Et Ethelred, qui était par nature un cœur vaillant, et qui maintenant était aussi très fort, en raison de l’efficacité du vin qu’il
avait bu, n’attendit pas plus longtemps pour parlementer avec l’ermite, qui avait, en vérité, l’esprit tourné à l’obstination et à
la malice, mais, sentant la pluie sur ses épaules et craignant l’explosion de la tempête, il leva bel et bien sa massue, et avec
quelques coups fraya bien vite un chemin, à travers les planches de la porte, à sa main gantée de fer ; et, tirant avec sa main
vigoureusement à lui, il fit craquer et se fendre, et sauter le tout en morceaux, si bien que le bruit du bois sec et sonnant le creux
porta l’alarme et fut répercuté d’un bout à l’autre de la forêt. »
À la fin de cette phrase, je tressaillis et je fis une pause ; car il m’avait semblé, — mais je conclus bien vite à une illusion de mon
imagination, — il m’avait semblé que d’une partie très reculée du manoir était venu confusément à mon oreille un bruit qu’on
eût dit, à cause de son exacte analogie, l’écho étouffé, amorti, de ce bruit de craquement et d’arrachement si précieusement
décrit par sir Launcelot. Évidemment, c’était la coïncidence seule qui avait arrêté mon attention ; car, parmi le claquement des
châssis des fenêtres et tous les bruits confus de la tempête toujours croissante, le son en lui-même n’avait rien vraiment qui pût
m’intriguer ou me troubler. Je continuai le récit :
« Mais Ethelred, le solide champion, passant alors la porte, fut grandement furieux et émerveillé de n’apercevoir aucune trace
du malicieux ermite, mais en son lieu et place un dragon d’une apparence monstrueuse et écailleuse, avec une langue de feu,
qui se tenait en sentinelle devant un palais d’or, dont le plancher était d’argent ; et sur le mur était suspendu un bouclier d’airain
brillant, avec cette légende gravée dessus :
Celui-là qui entre ici a été le vainqueur ;
Celui-là qui tue le dragon, il aura gagné le bouclier.
« Et Ethelred leva sa massue et frappa sur la tête du dragon, qui tomba devant lui et rendit son souffle empesté avec un
rugissement si épouvantable, si âpre et si perçant à la fois, qu’Ethelred fut obligé de se boucher les oreilles avec ses mains, pour
se garantir de ce bruit terrible, tel qu’il n’en avait jamais entendu de semblable. »
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Ici je fis brusquement une nouvelle pause, et cette fois avec un sentiment de violent étonnement, — car il n’y avait pas lieu
à douter que je n’eusse réellement entendu (dans quelle direction, il m’était impossible de le deviner) un son affaibli et comme
lointain, mais âpre, prolongé, singulièrement perçant et grinçant — l’exacte contre-partie du cri surnaturel du dragon décrit par
le romancier, et tel que mon imagination se l’était déjà figuré.
Oppressé, comme je l’étais évidemment lors de cette seconde et très extraordinaire coïncidence, par mille sensations
contradictoires, parmi lesquelles dominaient un étonnement et une frayeur extrêmes, je gardai néanmoins assez de pré-
sence d’esprit pour éviter d’exciter par une observation quelconque la sensibilité nerveuse de mon camarade. Je n’étais pas
du tout sûr qu’il eût remarqué les bruits en question, quoique bien certainement une étrange altération se fût depuis ces
dernières minutes manifestée dans son maintien. De sa position primitive, juste vis-à-vis de moi, il avait peu à peu tourné
son fauteuil de manière à se trouver assis la face tournée vers la porte de la chambre ; en sorte que je ne pouvais pas voir
ses traits d’ensemble, — quoique je m’aperçusse bien que ses lèvres tremblaient comme si elles murmuraient quelque chose
d’insaisissable. Sa tête était tombée sur sa poitrine ; — cependant, je savais qu’il n’était pas endormi ; l’œil que j’entrevoyais
de profil était béant et fixe. D’ailleurs, le mouvement de son corps contredisait aussi cette idée, — car il se balançait d’un
côté à l’autre avec un mouvement très doux, mais constant et uniforme. Je remarquai rapidement tout cela, et je repris le
récit de sir Launcelot, qui continuait ainsi :
« Et maintenant, le brave champion, ayant échappé à la terrible furie du dragon, se souvenant du bouclier d’airain, et que
l’enchantement qui était dessus était rompu, écarta le cadavre de devant son chemin et s’avança courageusement, sur le pavé
d’argent du château, vers l’endroit du mur où pendait le bouclier, lequel, en vérité, n’attendit pas qu’il fût arrivé tout auprès, mais
tomba à ses pieds sur le pavé d’argent avec un puissant et terrible retentissement. »
À peine ces dernières syllabes avaient-elles fui mes lèvres, que — comme si un bouclier d’airain était pesamment
tombé, en ce moment même, sur un plancher d’argent, j’en entendis l’écho distinct, profond, métallique, retentissant, mais
comme assourdi. J’étais complètement énervé ; je sautai sur mes pieds ; mais Usher n’avait pas interrompu son balancement
régulier. Je me précipitai vers le fauteuil où il était toujours assis. Ses yeux étaient braqués droit devant lui, et toute sa phy-
sionomie était tendue par une rigidité de pierre. Mais, quand je posai la main sur son épaule, un violent frisson parcourut
tout son être, un sourire malsain trembla sur ses lèvres, et je vis qu’il parlait bas, très bas, — un murmure précipité et inarti-
culé, — comme s’il n’avait pas conscience de ma présence. Je me penchai tout à fait contre lui, et enfin je dévorai l’horrible
signification de ses paroles :
« Vous n’entendez pas ? — Moi j’entends, et j’ai entendu pendant longtemps, — longtemps, bien longtemps, bien des minutes,
bien des heures, bien des jours, j’ai entendu, — mais je n’osais pas, — oh ! pitié pour moi, misérable infortuné que je suis ! — Je
n’osais pas, — je n’osais pas parler ! Nous l’avons mise vivante dans la tombe ! Ne vous ai-je pas dit que mes sens étaient très
fins ? Je vous dis maintenant que j’ai entendu ses premiers faibles mouvements dans le fond de la bière. Je les ai entendus, — il
y a déjà bien des jours, bien des jours, — mais je n’osais pas, — je n’osais pas parler ! Et maintenant, — cette nuit, — Ethelred, —
ah ! ah ! — la porte de l’ermite enfoncée, et le râle du dragon, et le retentissement du bouclier ! — Dites plutôt le bruit de sa bière,
et le grincement des gonds de fer de sa prison, et son affreuse lutte dans le vestibule de cuivre ? Oh ! où fuir ? Ne sera-t-elle
pas ici tout à l’heure ? N’arrive-t-elle pas pour me reprocher ma précipitation ? N’ai-je pas entendu son pas sur l’escalier ? Est-ce
que je ne distingue pas l’horrible et lourd battement de son cœur ? Insensé ! »
Ici, il se dressa furieusement sur ses pieds, et hurla ces syllabes, comme si dans cet effort suprême il rendait son âme :
« Insensé ! je vous dis qu’elle est maintenant derrière la porte ! »
À l’instant même, comme si l’énergie surhumaine de sa parole eût acquis la toute-puissance d’un charme, les vastes et antiques
panneaux que désignait Usher entr’ouvrirent lentement leurs lourdes mâchoires d’ébène. C’était l’œuvre d’un furieux coup de
vent ; — mais derrière cette porte se tenait alors la haute figure de lady Madeline Usher, enveloppée de son suaire. Il y avait du
sang sur ses vêtements blancs, et toute sa personne amaigrie portait les traces évidentes de quelque horrible lutte. Pendant un
moment, elle resta tremblante et vacillante sur le seuil ; — puis, avec un cri plaintif et profond, elle tomba lourdement en avant
sur son frère, et, dans sa violente et définitive agonie, elle l’entraîna à terre, — cadavre maintenant et victime de ses terreurs
anticipées.
Je m’enfuis de cette chambre et de ce manoir, frappé d’horreur. La tempête était encore dans toute sa rage quand je franchis-
sais la vieille avenue. Tout d’un coup, une lumière étrange se projeta sur la route, et je me retournai pour voir d’où pouvait jaillir
une lueur si singulière, car je n’avais derrière moi que le vaste château avec toutes ses ombres. Le rayonnement provenait de
la pleine lune qui se couchait, rouge de sang, et maintenant brillait vivement à travers cette fissure à peine visible naguère, qui,
comme je l’ai dit, parcourait en zigzag le bâtiment depuis le toit jusqu’à la base. Pendant que je regardais, cette fissure s’élargit
rapidement ; — il survint une reprise de vent, un tourbillon furieux ; — le disque entier de la planète éclata tout à coup à ma vue.
La tête me tourna quand je vis les puissantes murailles s’écrouler en deux. — Il se fit un bruit prolongé, un fracas tumultueux
comme la voix de mille cataractes, — et l’étang profond et croupi placé à mes pieds se referma tristement et silencieusement
sur les ruines de la Maison Usher.
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Histoire des arts p. 48-49
Films fantastiques
Cette double-page permet aux élèves d’entrer peu à peu dans la définition du genre fantastique en se fondant sur leurs
connaissances personnelles. Tous connaissent en effet des films ou des séries jouant sur le registre fantastique. Il s’agira
ici d’affiner ces connaissances générales en lisant très attentivement l’encadré « Récit et film fantastiques » p. 49. Il pré-
parera les élèves aux analyses plus littéraires des récits du chapitre.
Vocabulaire dont le regard inquiet cherche quelque chose dans le noir (Les
1 Voici des propositions de phrases illustrant les trois sens du
Autres). Certaines formules mystérieuses accentuent l’inquiétude
et le mystère (« Tôt ou tard, ils vous trouveront » pour Les Autres,
mot « fantastique ».
« Craignez sa malédiction » pour La Dame en noir). Des paysages
1. Il avait des visions fantastiques, des rêves étranges, des halluci-
typiques des récits fantastiques se devinent sur certaines affiches
nations surprenantes.
(un cimetière dans Sleepy Hollow ou La Dame en noir ; une ville
2. Ce film est absolument fantastique ! Je l’ai adoré !
brumeuse, la nuit, dans Dorian Gray). L’affiche de Dorian Gray
3. Ce récit appartient au genre fantastique : le surnaturel fait
montre en outre une transformation inquiétante du personnage,
irruption dans le réel.
dont le visage est double.
2 Les affiches proposées renseignent immédiatement sur le
genre du film qu’elles illustrent. On s’aidera de l’encadré « Récit 3 Pour cette réponse, on demandera aux élèves de développer
et film fantastiques » pour développer les réponses. Les quatre suffisamment leur description du film pour vérifier qu’il appartient
affiches privilégient les couleurs sombres, qui dessinent une bien au genre fantastique. Il faudra, en particulier, que la fron-
atmosphère inquiétante. Elles représentent en gros plan des tière entre réel et surnaturel soit poreuse et, surtout, qu’aucune
personnages qui prennent à témoin le spectateur en le regardant explication rationnelle ne permette d’expliquer les phénomènes
dans les yeux (Sleepy Hollow, Dorian Gray, La Dame en noir) ou évoqués.
TEXTE 3 E
xtraits 1, 2 Daphné du Maurier, Les Oiseaux p. 50-51
Extrait 3 Alfred Hitchcock, Les Oiseaux
OBJECTIF Étudier la mise en place d’un climat oppressant
COMPÉTENCE Comprendre le travail d’adaptation cinématographique
Présentation des extraits
Dans la nouvelle de Daphné du Maurier, le héros, Nat, est un employé de ferme qui vit avec sa femme et sa fille dans
une maison un peu excentrée d’un bourg d’Angleterre. Bientôt, les habitants de la région sont confrontés à des attaques
d’oiseaux. C’est ce seul aspect de la nouvelle que le scénariste d’A. Hitchcock reprend : Nat est devenu Mitch, un homme
aisé qui vit sur une île des États-Unis avec sa mère et sa petite sœur. L’héroïne du film est cette fois-ci une femme,
Mélanie, qui, séduite par Mitch, parvient à se faire inviter dans sa famille. C’est alors qu’interviennent les attaques d’oi-
seaux. Si l’intrigue principale a été très remaniée, Hitchcock parvient, avec les moyens du cinéma, à recréer les mêmes
situations d’attente que celles que l’on perçoit dans la nouvelle.
Vocabulaire supplémentaire – Extrait 1
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « s’évanouit » (« disparut », l. 7), « égratignure » (« écor-
chure, blessure sans gravité », l. 11).
D’autres mots sont illustrés : « bec » (l. 13), « fenêtre à guillotine », (l. 27).
| 39
« écouta » (l. 3), « tapotement » (l. 3), « bruit » (l. 4), « frôla » (l. 5), Après avoir lu l’extrait 2 et visionné l’extrait 3
« bruissant » (l. 5), « égratignant » (l. 6), « frémissement » (l. 6). Cette étude comparée permet de travailler les notions de sus-
On notera que plusieurs mots appartiennent aux deux champs pense et d’adaptation.
lexicaux. On laissera les élèves débattre à l’oral sur la notion de suspense
b. Ces sens sont prédominants car il fait nuit et le sens de la vue en recueillant leurs avis et arguments. Les deux œuvres jouent
ne peut être sollicité. On sait en effet que la scène se déroule avec le suspense, mais sans doute les élèves considèreront-ils
« dans l’obscurité » (l. 13). qu’il y en a plus dans le film, où il est plus directement identifiable.
3 Nat explique d’abord le comportement des oiseaux par le vent
qui les pousse à chercher un refuge : « Nat supposa qu’effrayé La nouvelle
et surpris, l’oiseau en quête d’un abri lui avait donné un coup de 1 Nat se rend à l’école pour y chercher sa fille Jill, mais il arrive
bec » (l. 12-13). trop tôt et doit attendre : « il était très en avance » (l. 12-13).
4 À la fin de l’extrait, l’opinion de Nat change puisqu’il constate 2 La menace semble grandir petit à petit : d’abord les mouettes
que les volatiles sont agressifs : « ils voulaient me crever les volent en cercles « larges » (l. 5), et Nat « press[e] le pas » (l. 7).
yeux » (l. 28-29). Puis le narrateur aperçoit « quelque chose de noir » (l. 17-18), qu’il
prend d’abord pour de la « fumée » (l. 19). Cette fumée grandit
Bilan Cahier p. 19 Le lecteur ne perçoit pas tout de suite
et devient une « nuée » (l. 20) avant de se diviser en « quatre
le danger car l’agressivité des oiseaux va crescendo. Il se fonde
nuages » (l. 20-21) qui se dispersent aux quatre points cardinaux.
sur les impressions du personnage, qui ne s’inquiète pas tout de
Enfin, le narrateur comprend qu’il ne s’agit pas de vrais nuages :
suite du comportement des volatiles. Il trouve en effet d’abord une
« c’étaient des oiseaux » (l. 23).
explication rationnelle pour justifier leur agitation.
3 a. Les oiseaux, à la fin de l’extrait, envahissent progressive-
Oral ment l’espace : d’abord éloignés du narrateur, derrière les collines,
Cet oral permettra aux élèves de se mettre à la place des pro- ils se diffusent aux quatre coins du ciel. On comprend qu’ils vont
tagonistes et de manier le mode conditionnel dans l’expression vite envahir tout l’espace et se rapprocher de Nat.
de leurs hypothèses. On leur demandera de toujours développer b. La présence multipliée des oiseaux crée un effet de tension :
leurs réponses en les justifiant. Nat ne comprend pas immédiatement qu’il assiste à une immense
invasion de volatiles. Il risque de se retrouver très vite encerclé et
Vocabulaire supplémentaire – Extrait 2
piégé.
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de défini-
tions : « halte des autobus » (« arrêt de bus », l. 1), « se hâter » (« se Le film
dépêcher », l. 9). 1 Melanie se rend à l’école pour raccompagner chez son ami
D’autres mots sont illustrés : « sentier » (l. 1), « mouettes » (l. 4), Mitch la jeune sœur de ce dernier. Elle doit attendre car la journée
« nuée » (l. 20). d’école n’est pas finie : les enfants sont en train de chanter une
Cahier p. 20 comptine très répétitive.
2 La menace monte crescendo puisque les plans montrant la
• Enrichir son vocabulaire
cage à poules sur laquelle se posent les oiseaux se répètent et
C
nuée s’accélèrent pour montrer qu’il a de plus en plus de corbeaux,
jusqu’à ce que l’édifice soit complétement recouvert. Ils alternent
A avec des plans où l’on voit Melanie tournant le dos à cette cage
ciel
à poules. Très tendue, elle ne cesse de se tourner vers l’école,
D espérant que les élèves puissent bientôt sortir. Elle ne regarde pas
B champ
colline
E au bon endroit, puisqu’elle ignore la présence de la menace que
sentier
le spectateur, lui, connaît. Le spectateur, en sachant plus que le
• Maîtriser les outils de la langue personnage, a peur pour lui.
Déterminants 3 a. À la fin de l’extrait, les oiseaux sont en face de Melanie, tout
Articles définis Articles indéfinis
possessifs proches d’elle.
Ils s’emploient Ils s’emploient Ils s’emploient b. La tension est à son comble : Melanie semble à la merci des
devant les noms devant les noms devant les noms oiseaux, dont le calme est inquiétant. On craint qu’ils ne s’en
que l’on connaît que l’on n’a pas désignant ce que prennent à elle très vite.
ou dont on a déjà encore mentionnés. quelqu’un possède.
parlé. Bilan Cahier p. 20 Dans la nouvelle, la tension est créée par
le sentier – la nuée un regard – une son épaule – ses l’identification progressive de la menace, tandis que, dans le film,
demi-heure – des doigts elle est produite par la répétition d’un même plan avec l’augmen-
oiseaux tation du nombre d’oiseaux à l’insu du personnage.
• Devenir un lecteur expert – Prononciation Dans « côte »,
Oral Débat
le « o » se prononce [o] comme dans « trop ». L’accent cir-
conflexe est un indice de prononciation. Ce débat aura lieu facilement en fin d’heure, en quelques
Dans « nord », le « o » se prononce [ɔ] comme dans « alors ». minutes. On demandera aux élèves de justifier leur point de vue.
La description effectuée par Daphné du Maurier de l’arrivée
Il est en effet suivi de deux consonnes (« r » et « d ») qui
progressive de la nuée d’oiseaux a été transformée par Alfred
ouvrent la voyelle.
Hitchcock en arrivée progressive de dizaines de corbeaux, beau-
40 |
coup plus proches du personnage principal. L’effet produit est été attachés à la cage à poules, et que certains ne sont que des
le même, mais est plus cinématographique. On pourra raconter silhouettes en carton, qui ne se devinent pas au milieu des vrais
aux élèves que les corbeaux placés derrière la comédienne ont volatiles remuant des ailes.
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur deux axes : les points communs entre la nouvelle de D. du Maurier et le film d’A. Hitchcock, et les procédés
cinématographiques mis en œuvre pour transcrire la tension du récit.
• Enrichir son vocabulaire 1 a. Mrs Trigg utilise des phrases interrogatives dans sa première
réplique.
b. On peut lui attribuer un ton de voix ironique car elle semble ne
pas prendre au sérieux les inquiétudes du narrateur. Elle pense
en effet qu’il a trop bu : « Vous êtes sûr que c’étaient de vrais
Un rouge-gorge A B Un roitelet oiseaux ? […] Pas ces drôles d’animaux que les hommes voient le
samedi soir en sortant du cabaret ? » (l. 4-7).
• Maîtriser les outils de la langue
2 Après avoir insinué que cela pouvait être des cauchemars
a. Le déterminant interrogatif est « Quels ».
ou hallucinations dues à l’alcool, elle émet l’hypothèse que les
b. Quelles attaques ? Quel rouge-gorge ? Quelle chambre ?
oiseaux agissent curieusement pour fuir le froid : « Pour moi, c’est
Quel cauchemar ? Quels yeux ? Quelle fenêtre ?
le froid qui les aura poussés » (l. 12).
| 41
3 Le dialogue avec Jim semble répéter celui avec Mrs Trigg car Bilan Cahier p. 21 Les réactions de ceux qui n’ont pas été
Jim utilise aussi des interrogations et émet des réserves face à confrontés aux attaques des oiseaux montrent à quel point de
ce que lui déclare Nat. Il émet la même hypothèse que Mrs Trigg : tels événements sont inimaginables. L’isolement du personnage
« Le froid, peut-être bien » (l. 35). principal s’en trouve accentué. Le lecteur éprouve d’autant plus de
peur et de compassion pour lui.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en développant l’axe sur les codes du fantastique.
Après avoir visionné l’extrait 5 en plongée et contre-plongée ; elle semble ainsi complètement
Pour permettre aux élèves de choisir l’aspect à travailler, on leur désorientée.
posera cette question liminaire : sont-ils plus sensibles au récit ou 2 Lorsque Mitch agit, les plans ne sont plus en plongée ni de
aux images ? biais. Ils sont souvent plus larges pour souligner les actions qu’il
La scène et les personnages entreprend.
1 Melanie, la mère de Mitch et Cathy semblent les plus pani- 3 La bande-son varie beaucoup au cours de la séquence : au
quées. La mère de Mitch est silencieuse et ne semble plus savoir début, la scène est quasiment silencieuse. Seule la petite fille
comment agir avant que les oiseaux arrivent. Elle agrippe sa fille exprime son envie de vomir, puis on l’entend hors du champ. Les
Cathy lorsque l’attaque commence. Toutes deux vont d’un endroit personnages restés dans la pièce ne disent rien. Au retour de la
à un autre, ne sachant où se mettre à l’abri. Malade d’angoisse, petite fille et de Melanie, ils sont toujours silencieux. De légers
Cathy semble véritablement affolée. Melanie, qui semblait initia- cris d’oiseaux se font d’abord entendre, puis des bruissements
lement plus stoïque, se réfugie sur le canapé, ne sachant plus que d’ailes, jusqu’à ce que les cris s’intensifient dans un fracas continu
faire, en proie à une sorte d’attaque de panique qui la paralyse. qui exprime la violence des oiseaux. On pourra préciser que
Elle tourne sur elle-même et semble avoir besoin des murs pour ces sons sont créés à partir de vrais cris d’oiseaux remodelés
garder l’équilibre. électroniquement.
2 Mitch conserve davantage son sang-froid lors de l’attaque : il Bilan Pour créer le malaise et la peur, A. Hitchcock joue avec tous
entretient le feu pour qu’il n’y ait pas d’intrusion par la cheminée les procédés cinématographiques à sa disposition : il filme de longs
et intervient pour empêcher un goéland d’entrer par la fenêtre. plans immobiles pendant l’attente, joue avec la plongée, penche la
3 Les goélands cherchent à attaquer Mitch en le pinçant violem- caméra pour distordre la réalité, fait des gros plans sur les attaques
ment avec leur bec alors qu’il cherche à fermer les volets qu’ils ont des oiseaux et travaille la bande-son, faisant succéder au silence
réussi à ouvrir. Ils parviennent même à le blesser. un bruit assourdissant. Chaque personnage est filmé de façon dif-
Les procédés cinématographiques férente pour souligner sa réaction face au danger : la manière de
1 Des plans en plongée ou en contre-plongée, souvent rap- filmer est ainsi subjective et souligne l’angoisse de chacun.
prochés, soulignent la terreur des personnages. Ces plans sont
d’ailleurs parfois pris de biais : la perception de la réalité est ainsi Oral
déformée et suscite une forme de malaise. La mère de Mitch, On pourra proposer aux élèves, à la fin de cette séquence, de
au début de la scène, est vue en contre-plongée et de façon réaliser un petit court-métrage, en s’appuyant sur la méthode
désaxée : son angoisse est ainsi mise en avant (photogramme 1). de l’atelier 2, p. 62-63. Pour qu’ils aient en tête tous les procédés
Par la suite, quand les oiseaux attaquent, des travellings rapides cinématographiques utilisés par A. Hitchcock pour créer du sus-
suivent ses mouvements paniqués dans la pièce. Melanie, au pense, on les leur fera récapituler en évoquant l’extrait 3 p. 51 et
moment de l’arrivée des volatiles, est filmée alternativement l’extrait 5 p. 53.
42 |
Carte Mémo
On achèvera la carte mentale en se centrant sur les procédés cinématographiques mis en œuvre pour transcrire la tension du récit.
Les procédés
Inquiétants Des travellings suivant les
du cinema pour
volatiles personnages affolés
souligner l’angoisse
| 43
Après avoir lu le texte Sibyl Vane, qu’il a quittée parce qu’elle avait raté sa prestation
4 Dorian Gray constate que sa bouche, sur son portrait, présente théâtrale. Ainsi donc, le vœu exprimé précédemment par Dorian
une « touche de cruauté » (l. 8-9), alors qu’il n’en était rien origi- s’est réalisé, quoique d’une manière différente de ce qu’il avait
nellement. formulé : tandis qu’il conservera sa jeunesse et sa beauté, son
portrait portera désormais les traces des immoralités qu’il aura
5 a. Le point de vue narratif utilisé est le point de vue interne :
commises. Il sera le portrait de son « âme » (l. 46) et non plus de
l’expérience du portrait modifié est vécue à travers les perceptions,
son apparence physique.
les émotions et les pensées de Dorian Gray. Ainsi, on trouve des
verbes de perception (« se regarder » l. 19, « examina » l. 23…), le Bilan Cahier p. 22 Selon moi, Dorian Gray préférait au
lexique des émotions (« il tressaillit d’étonnement » l. 2-3, « La chose départ la beauté physique, car il a prononcé le vœu de rester
était horriblement apparente » l. 25…) et des pensées (« la face lui éternellement jeune pour que sa beauté ne se ternisse jamais.
parut un peu changée » l. 7, « C’était vraiment étrange ! » l. 9…). Cependant, quand il regarde son portrait défiguré, il se rend
compte qu’il a été cruel et il commence à douter de son choix
b. Grâce à l’utilisation de ce point de vue, le lecteur peut pénétrer
et à ressentir de l’effroi.
dans l’intériorité du personnage et vivre en même temps que lui
On laissera les élèves exprimer leur opinion. Certains diront com-
l’expérience surnaturelle qui est en train d’avoir lieu.
prendre le fait que l’on n’ait pas envie de vieillir. D’autres explique-
6 On pourra citer, par exemple, les phrases : « Qu’est-ce que cela
ront que la beauté morale est la plus importante, car elle permet
voulait dire ? » (l. 21), « Ah ! si sa beauté pouvait ne pas se ternir d’être dans le partage avec les autres et de ne pas les faire souf-
et qu’il fût donné à ce portrait peint sur cette toile de porter le frir. Elle rend, au fond, plus heureux.
poids de ses passions, de ses péchés ! … » (l. 30-32) ou encore
« Cruauté ! Avait-il été cruel ? C’était la faute de cette enfant, Oral
non la sienne… » (l. 40-41). L’effet que le discours indirect libre Les élèves ayant des difficultés en lecture expressive choisiront
produit est de faire accéder le lecteur aux pensées, aux doutes de préférence la première partie du texte, dans laquelle on trouve
et aux émotions intérieures de Dorian Gray face à la modification bon nombre de verbes d’action et un récit qui « avance ». Ils n’en
surnaturelle de son portrait. On pourra en approfondir l’analyse : souligneront pas moins les hésitations du personnage, en s’ap-
ce type de discours permet de ne pas rompre avec la narration puyant notamment sur les signes de ponctuation.
(ce qui aurait été le cas avec le discours direct) tout en faisant Les lecteurs plus confirmés opteront davantage pour la deuxième
d’entendre la voix du personnage (ce qui ne serait pas le cas du partie, dans laquelle le récit laisse rapidement place aux réflexions
discours indirect). Cela crée un effet de fluidité et renforce l’ex- et à la prise de conscience du personnage. Les élèves devront se
pression du drame intérieur que vit le personnage. montrer sensibles aux nombreuses pensées rapportées au dis-
7 Le portrait porte « une moue de cruauté » (l. 39) car Dorian cours indirect libre, et faire ainsi entendre la voix du personnage à
Gray s’est comporté de façon vaniteuse et cruelle avec sa fiancée travers celle du narrateur.
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur l’identification du lecteur au personnage et sur l’aspect inquiétant du portrait.
44 |
tout, des causes de la mort de la jeune femme (l’analyse des pilules ne serait-elle pas passée à côté de leur vertu
magique ?) ; ambiguïté enfin de la signification globale de l’œuvre (que veut dire l’autrice ? quel(s) thème(s) évoque-
t-elle ?). Ainsi, ce texte à la signification problématique est-il l’occasion, pour les élèves, de cheminer à travers une
« œuvre ouverte » et d’exercer leurs compétences d’interprétation.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de définitions : « essences » (« parfums, huiles odorantes », l. 11),
« inoffensives » (« banales et sans danger », l. 11), « illicites » (« malhonnêtes », l. 23), « ostensiblement » (« de façon très
visible », l. 25), « courtisais » (« cherchais à séduire », l. 26), « fortune » (« hasard, destin », l. 28), « cajoleries » (« câlineries,
signes de tendresse », l. 33), « répugnais » (« ne voulais pas », l. 39), « feintes » (« fausses, bien imitées », l. 46), « vertu »
(« pouvoir », l. 59), « joui » (« bénéficié », l. 62), « remède » (« médicament », l. 64), « supercherie » (« définition », l. 67),
« décliner » (« s’affaiblir », l. 85), « assouvie » (« satisfaite », l. 109).
D’autres mots sont illustrés : « émaux » (l. 4), « secrétaire » (l. 15), « aubépine » (l. 18), « ressort » (l. 52), « petit pois » (l. 53),
« velours » (l. 85), « mie de pain » (l. 111).
b. 1. indiscret 2. fouineur 3. curieux On partira des avis spontanés des élèves sur le narrateur-person-
nage, qui occupe une place prépondérante dans cette nouvelle.
• Maîtriser les outils de la langue
Ces avis permettront de « débroussailler » dans un premier temps
a. « Voir » est conjugué à un temps composé car il est
la personnalité et les actions complexes du narrateur avant
formé d’un auxiliaire et d’un participe passé.
d’aborder les questions.
b. Le verbe est conjugué au plus-que-parfait.
Ceux d’entre les élèves qui sont les moins à l’aise avec les récits
c. Son auxiliaire est conjugué à l’imparfait.
à interprétations multiples choisiront de préférence le deuxième
d. Être questionnaire, davantage factuel. Les élèves ayant une meilleure
J’étais maîtrise de l’interprétation littéraire pourront aborder la Partie 1,
Tu étais
Il/Elle était
où une lecture attentive et fine est requise.
Nous étions
Partie 1 (l. 1 à 51)
Vous étiez
Ils/Elles étaient 1 Le narrateur est : curieux car il désire à tout prix connaître le
contenu de la boîte en or de la jeune femme ; manipulateur parce
• Devenir un lecteur expert – Prononciation qu’il élabore une stratégie de séduction à seule fin de connaître
On trouve le même son « ein » dans le mot « impossible ». ce contenu ; entêté car il poursuit son objectif de différentes
– Expressivité Plusieurs réponses peuvent être acceptées manières jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction. Attention : le nar-
selon l’intonation choisie. On pourra cependant proposer rateur peut sembler insensible, mais il éprouve tout de même un
cette correction aux élèves. certain remords pour cette femme qu’il manipule.
2 a. Pour découvrir le contenu de la boîte, le narrateur entre-
Bien sûr, R plus sa propriétaire la cachait, R plus grand était
mon désir de savoir ce qu’il y avait dedans.l Mystère irritant prend de séduire la jeune femme, puis, celle-ci ayant cédé à
et tentateur ! l Que renfermait cet objet artistique ? j ses charmes mais refusant toujours de révéler le contenu de
Des bonbons ? j De la poudre de riz ? j Des essences ?j. l’objet, il se prête à une succession de postures diverses (ten-
Si elle contenait une de ces choses vraiment inoffensives, dresse, reproches, larmes…). Il se livre en un mot à une véritable
R pourquoi tant de mystère ? j Contenait-elle un portrait, « comédie des sentiments » (l. 45). Il finit par jouer le jaloux en
j une fleur séchée, j. des cheveux ? j Impossible. l
lui reprochant de conserver dans sa boîte le souvenir d’un autre
homme que lui. Ce reproche infondé bouleverse la jeune femme
Cahier p. 24 qui, blessée dans l’amour qu’elle a pour lui, décide de lui révéler
son secret.
• Enrichir son vocabulaire b. On s’attend naturellement à ce que les élèves réprouvent un
tel stratagème, qui consiste à jouer avec les sentiments d’une
personne afin de satisfaire une passion – la curiosité – considérée
comme vile.
A B C 3 Voici les reprises nominales désignant la jeune femme : « sa
des pilules des petits pois de la mie
propriétaire » (l. 5, 8 et 24), « une femme » (l. 25), « La propriétaire
• Maîtriser les outils de la langue de la boîte » (l. 36), « la belle » (l. 42), « mon auditoire » (l. 45),
Groupe : premier Voix : active « cette femme » (l. 48).
Personne : 2e du singulier Tu as insisté Mode : indicatif Elles soulignent l’indifférence du narrateur pour elle. Tout se
passe comme si elle n’avait pas d’identité propre, qu’elle n’avait de
Temps : passé composé
valeur qu’en tant que propriétaire de la boîte.
| 45
Partie 2 (l. 52-114) considérer que l’explication scientifique n’est pas satisfaisante en
1 a. La jeune femme ne veut pas montrer le contenu de la boîte imaginant, par exemple, que le guérisseur avait insufflé à la mie de
– des « pilules » censées la guérir de toute maladie – car le « gué- pain une vertu immatérielle qui était véritablement surnaturelle et
risseur » qui les lui a vendues lui a indiqué qu’elles perdraient leur qui a causé la mort de la jeune femme. Dans ce cas, la compréhen-
pouvoir curatif si elle les montrait à quelqu’un : « il m’a seulement sion globale du récit resterait la même.
dit que si je m’éloignais d’elles ou les montrais à quelqu’un, elles Bilan Cahier p. 24 Les quatre thèmes suggérés sont égale-
perdraient leur vertu » (l. 58-59). ment défendables : le narrateur fait preuve d’une curiosité mala-
b. On laissera aux élèves la liberté d’interpréter la maladie puis la dive, il exerce une véritable manipulation sur la jeune femme
mort de la jeune femme : sont-elles dues au pouvoir de ces pilules, qui l’aime. On peut considérer par ailleurs que la croyance de
comme elle le croyait ? Est-ce une simple coïncidence ? La jeune la jeune femme dans la vertu curative des boulettes de mie de
femme était-elle si superstitieuse qu’elle a été victime d’un phé- pain est une superstition. Enfin, on peut regretter qu’elle soit
nomène psychosomatique ? Meurt-elle de chagrin en comprenant dans une telle dépendance affective pour le narrateur qu’elle
que le narrateur l’a manipulée ? Les élèves pourront également est prête à lui révéler son plus précieux secret sans percevoir sa
formuler des hypothèses sans trancher en faveur de l’une ou de malveillance. Ce qui importe, c’est que les élèves soient capables
l’autre, soulignant ainsi l’indécision qui caractérise ce passage de de justifier leur point de vue en s’appuyant explicitement sur
la nouvelle. le texte. Ils ne doivent pas perdre de vue qu’il s’agit de recher-
2 Le narrateur est d’abord déçu par le contenu de la boîte : il cher ce qui leur semble être le sujet principal de l’œuvre. Ce
pense qu’il s’agit de vulgaires petites boules confectionnées par débat doit mener les élèves à prendre conscience du caractère
un charlatan. Il éprouve ensuite du remords d’avoir trompé la « ouvert » de cette nouvelle. Cela ne doit pas les empêcher de
jeune femme, de l’avoir poussé à faire ce « sacrifice » pour satis- proposer des interprétations globales qui leur semblent plus
faire sa curiosité malsaine. Durant la maladie de la malheureuse, le pertinentes et cohérentes que d’autres.
narrateur est indifférent. Après sa mort, sa curiosité renaît : il veut
faire analyser la composition des pilules. Oral
3 a. À la fin, le chimiste apprend au narrateur que les pilules sont On laissera les élèves réfléchir par petits groupes en leur rappe-
de simples boulettes de mie de pain. lant la définition d’une chute : une fin surprenante et inattendue.
b. On laissera la possibilité aux élèves de répondre par l’affirma- Ils s’entraîneront en respectant les temps du récit (imparfait et
tive ou la négative. L’explication finale, scientifique, semble lever passé simple). Ils pourront décider que les pilules de mie de pain
les doutes que l’on pouvait avoir à propos du statut surnaturel ou contiennent une substance inconnue, ou donner une fin plus
non des pilules. Le fantastique serait donc évacué, laissant place, inquiétante encore en faisant mourir l’ami chimiste qui a entrepris
rétrospectivement, au récit d’une superstition. On peut cependant de les analyser.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en s’attachant aux motifs récurrents des récits fantastiques et en réfléchissant à leur dimension philosophique.
Narrateur-personnage avec de
Un narrateur-personnage
Moyen de nombreux défauts : curieux,
avec lequel l’identification
à susciter la peur manipulateur et insensible,
du lecteur est
chez le lecteur contribuant à faire naître une
problématique
forme de malaise chez le lecteur.
46 |
Ateliers – Grammaire pour dire et pour écrire p. 60-65
| 47
Atelier 3 – Écrit p. 64-65 6 1. Malgré mon incrédulité, j’acceptai le pacte.
2. Je demeurais incertain : c’était peut-être une plaisanterie.
Inventer un objet fantastique aux pouvoirs 3. D’une main hésitante, je saisis l’objet.
inquiétants 4. Mon indécision était à son comble.
5. Je contemplais l’objet d’un air dubitatif.
Cet atelier d’écriture implique que les élèves réinvestissent cer-
taines caractéristiques étudiées dans le groupement « Objets
Grammaire-Orthographe
surnaturels » (p. 54-57) : description d’un objet inquiétant, expres-
sion des différentes réactions d’un personnage face à cet objet. Employer des phrases interrogatives
Il importe, avant tout, que les élèves imaginent un objet aux pou- 7 1. Devais-je accepter ces conditions ?
voirs ambivalents, un objet qui soit à la fois fascinant et inquié- 2. Pouvais-je renoncer ?
tant. Cet atelier pourra se faire en une séance ou deux. 3. Avais-je un autre choix ?
4. Mon esprit était-il tenté ?
Vocabulaire
8 1. Quelle décision devais-je prendre ?
Enrichir la description d’un objet 2. Quel autre objet pourrait me rendre aussi heureux ?
1 vue ouïe toucher 3. Quelles conséquences allais-je subir ?
luisant assourdissant – lisse – visqueux – 4. Quelles autres personnes avaient été séduites avant moi par
– translucide – mélodieux granuleux – soyeux cet objet ?
miroitant – rutilant – rugueux 5. Quels risques devais-je affronter ?
2 Bois ébène – acajou Manipuler les compléments circonstanciels de temps et de lieu
Métal or – argent – cuivre 9 On pourra proposer ces corrections : « dans un manoir
Matière animale ivoire – fourrure – plumes – cuir hanté » ; « au fond d’un carton » ; « dans une vieille armoire » ; « sur
Minéral quartz
les étagères d’un magasin de souvenirs ».
10 Les compléments circonstanciels de temps sont en gras.
Type de tissu cachemire – satin – soie – velours
1. Ce matin-là, je découvris un étrange objet.
Utiliser le champ lexical de l’étrangeté 2. Je pris peur quand il changea de couleur.
3 Synonymes d’« étrange » : inhabituel – singulier – curieux – 3. Alors que la nuit tombait, je rencontrai un marchand.
insolite – bizarre – extraordinaire – indéfinissable – énigmatique. 4. Je compris qu’il avait un pouvoir dès que je le vis.
Employer des termes exprimant la surprise et le doute 5. À minuit, tout changea.
4 a. « qui est bouche bée (bouche ouverte) » : ébahi Maîtriser les temps du récit au passé
b. « transformé en pierre » : pétrifié 11 a. description = imparfait ; action brève = passé simple.
c. « qui a la berlue, c’est-à-dire la vue troublée » : éberlué b. À ce moment, la vieille femme apporta un coffret dans lequel
d. « changé en pierre par Méduse » : médusé se trouvait un étrange objet : c’était une émeraude dont les
e. « frappé par la foudre, le tonnerre » : étonné reflets changeants ressemblaient à des formes humaines.
5 Plusieurs réponses seront acceptées. La vieille femme me dit qu’ils étaient capables de lire les
A surpris, saisi B ébahi, troublé C stupéfait, effaré D confus pensées.
48 |
Défi – Boîte mystère p. 66
Recréer l’univers d’une nouvelle fantastique !
Ce défi s’organise en deux temps et prendra place en fin de séquence. Il motivera la lecture d’une œuvre fantastique en
proposant de créer un objet permettant de développer des compétences orales. La plupart des nouvelles proposées,
hormis Le Talisman, dans sa traduction française et Le Jeu du bouton, appartiennent au domaine public et peuvent être
trouvées sur internet. On prendra une séance pour présenter le défi et rappeler aux élèves qu’ils devront se questionner
sur les lieux, les personnages et les objets de la nouvelle choisie. On veillera à lire avec eux l’intégralité des consignes
avant qu’ils n’entament la lecture du récit, de manière à ce qu’ils puissent être très attentifs à ces éléments. Le défi en lui-
même se déroulera lors d’une séance orale : chaque élève présentera sa boîte en expliquant ses choix et en ne révélant
pas la fin de l’intrigue pour donner envie aux autres de la découvrir.
Bilan du chapitre p. 67
Vertiges fantastiques
Cette page de bilan permettra aux élèves de revenir sur les caractéristiques du genre fantastique et de revisiter les
séquences du chapitre à la lumière de ce qu’ils auront appris. On pourra leur demander, lors de la lecture des encadrés de
bilan, de développer à l’oral les définitions ou les exemples proposés en se référant aux œuvres étudiées. Les réponses
à la problématique générale, « Pourquoi chercher à susciter la peur dans un récit ? », varieront selon la séquence étu-
diée. Dans « Terreurs nocturnes » et « Inquiétants volatiles », le jeu sur la frontière entre réalité et fantastique ou sur le
suspense maintient l’attention du lecteur et lui permet d’éprouver des sentiments qu’il ne ressent pas dans le réel. Le
groupement « Objets surnaturels » va plus loin et met en lumière la dimension philosophique des œuvres fantastiques
et les questionnements qu’elles suscitent.
Pour achever ce parcours, on proposera aux élèves de réaliser une carte Mémo récapitulant leurs connaissances. Ils
seront invités à reparcourir toutes les pages du chapitre.
On trouvera une trame de la carte Mémo dans le cahier d’exercices, p. 16 : les élèves pourront la compléter en étant
guidés pas à pas.
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Évaluation Théophile Gautier, Arria Marcella p. 68-69
Présentation du texte de l’évaluation
Dans ce récit fantastique, Théophile Gautier joue avec l’attrait qu’avaient les artistes au xixe siècle pour le patrimoine
antique. La célèbre ville romaine de Pompéi, située dans la baie de Naples, avait été découverte dès 1748, et des fouilles
archéologiques avaient rapidement suivi. Théophile Gautier imagine un jeune homme du xixe siècle qui, errant dans les
ruines de la ville dévastée au ier siècle par l’éruption du Vésuve, se rend compte qu’il a voyagé dans le temps et se pro-
mène désormais dans la Pompéi fastueuse d’autrefois. La toile de Paul Alfred de Curzon s’inspire du récit de Théophile
Gautier. Elle joue, elle aussi, sur l’ambivalence entre le rêve et la réalité. Les personnages romains semblent réels et
sereins, mais la ville n’est pas intacte et ressemble à celle mise au jour par les fouilles archéologiques. Au loin, la fumée
du Vésuve rappelle l’éruption dévastatrice.
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Chapitre 3 Des romans, des espoirs p. 70-93
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Pourquoi développer une réflexion sur la société dans un roman ?
• Comment représenter des personnages incarnant des valeurs ?
Intentions pédagogiques
Ce chapitre se fonde sur la thématique Individu et société : confrontations de valeurs ?. Les romans qui nourrissent
les séquences de ce chapitre ont en commun de dénoncer la violence de la société, écrasante et destructrice. Le grou-
pement de textes n’est cependant pas pessimiste : l’accent est mis sur la jeunesse des personnages principaux, qui
portent un autre regard sur le monde et qui représente le renouveau et l’espérance.
Le chapitre est structuré en deux temps :
➥G avroche, petite grande âme
Problématique : Quelle vision de la société du xixe siècle le roman Les Misérables met-il en scène ?
➥P ersonnages en quête de droits
Problématique : Comment le regard d’un enfant permet-il de dénoncer des injustices ?
Dans le premier groupement, le choix a été fait de se centrer principalement sur le personnage de Gavroche : il permet
en effet de comprendre à lui seul la pensée sociale de V. Hugo. Son humour, sa vivacité et sa langue argotique très poé-
tique en font par ailleurs un personnage particulièrement attachant. On le découvrira progressivement dans les deux
premiers extraits : Gavroche, comme un personnage de feuilleton, apparaît et disparaît dans les chapitres. Personnage
secondaire, il prend de plus en plus d’épaisseur dans le roman. Les extraits 3 et 4 le donnent à voir en action avec ses
deux petits frères, dans des dialogues qui font entendre l’inventivité de sa langue. L’extrait 5 le montre sur les barricades
et en fait la victime héroïque d’une révolution avortée. Enfin, le dernier extrait insiste sur sa postérité, tout en soulignant
la misère des enfants des rues au xixe siècle : sa grandeur d’âme au milieu du drame et les fulgurances poétiques de sa
langue survivront grâce à ses petits frères. Le groupement se poursuivra avec un travail d’écriture autour de la descrip-
tion d’Éponine ou Azelma, les deux sœurs de Gavroche, dans l’atelier 1 p. 84. On pourra l’achever en proposant aux élèves
un travail de recherche personnelle autour des adaptations du roman, p. 79.
Le second groupement s’articule autour de figures enfantines qui portent un regard particulier sur le monde. Si les
textes suivent une progression chronologique, ils ont en commun de se passer au xixe siècle et de faire réfléchir à
la société à travers le regard de jeunes personnages. Le parcours proposé permettra également de revenir avec
les élèves sur les points de vue narratifs. Charles Dickens, dans Oliver Twist, utilise un point de vue externe, sans
exprimer de jugement sur ce que vit son jeune héros : c’est aux lecteurs de comprendre la dénonciation implicite.
À l’inverse, le récit de Marie Desplechin, Séraphine, utilise le point de vue interne pour raconter la vie d’une jeune
orpheline sur la Butte Montmartre, à Paris. La comparaison du texte avec son adaptation en bande dessinée par Edith
Desplechin permettra de poursuivre la réflexion sur les points de vue. On pourra proposer, en fin de groupement,
deux ateliers : l’un (p. 86) s’attache à faire réécrire un texte en se saisissant d’un autre point de vue, tandis que l’autre
(p. 88) cherche à développer l’argumentation, essentielle en 4e, en défendant la cause d’un personnage. Le défi p. 90
s’inscrit dans cette même perspective.
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Gavroche, petite grande âme p. 72-79
52 |
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur les caractéristiques du personnage de Gavroche, qui apparaît de façon récurrente comme dans les
romans feuilletons, et sur l’évolution de son portrait moral qui exprime les valeurs qu’il incarne au fil du récit.
Évolution d’un Un très jeune enfant négligé par ses parents dans l’extrait 1
personnage
symbolique Un gamin des rues dans l’extrait 2
Gavroche, petite
grande âme Il vit dans la misère et n’est pas
Fragile aimé par ses parents.
Des valeurs
dessinant un
portrait moral Il semble heureux car il est libre
Joyeux, espiègle dans la rue.
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2 Certaines formules prononcées par Gavroche peuvent paraître un grand comme toi, pleurer, c’est crétin ; on a l’air d’un veau »
agressives ou insolentes. Il s’adresse au boulanger comme s’il (l. 29 à 31). Il cherche à donner du courage aux enfants en ne
lui était supérieur : « qu’est-ce que vous avez donc à nous toiser s’apitoyant pas sur eux. Il ne veut pas être attendri par leur timi-
comme ça ? » (l. 43-44). Il refuse en réalité de susciter la pitié et dité mais essaie plutôt de les endurcir et de leur apprendre les
est choqué par l’air « compatissan[t] » (l. 36) du commerçant. C’est usages de la rue.
une manière de ne pas s’apitoyer sur soi, de conserver sa dignité 3 Comme dans l’extrait précédent, Gavroche utilise essentiel-
et de rassurer les enfants inquiets en se montrant puissant. lement de l’argot. L’effet est en grande partie comique puisque
3 Gavroche utilise un niveau de langue familier. Il emploie des for- le personnage propose une véritable leçon de langue argotique,
mules d’argot et dit par exemple « morfilez » (l. 41) pour « mangez ». offrant une traduction à chacun des mots prononcés par les
Son langage contraste avec celui du narrateur mais a une dimen- enfants, même les mots les plus courants : « On ne dit pas la nuit,
sion poétique et très imagée : « colle-toi ça dans le fusil » (l. 61). on dit la sorgue » (l. 38). Le contraste avec le respect dont les
4 Gavroche est autoritaire et cherche à impressionner les deux plus petits font preuve à son égard est amusant. Les expressions
enfants : « sans laisser aux deux petits le temps de s’ébahir, il utilisées par Gavroche sont par ailleurs très imagées : « Avec ça
les poussa tous deux devant lui dans la boutique du boulanger » que la lumière pourrait passer par les fentes de la porte cochère »
(l. 1 à 3). Il utilise l’impératif pour leur parler : « Morfilez » (l. 41). Il (l. 49-50). Il n’y a évidemment pas de « porte cochère » dans la
cache une vraie générosité puisqu’il donne la plus grosse part du statue d’éléphant qui leur sert d’abri.
pain à un des enfants en estimant qu’il « mérit[e] quelque encou- 4 Gavroche est très protecteur à l’égard des enfants sans bascu-
ragement spécial » (l. 52). ler dans la mièvrerie : il les bouscule pour les rassurer.
Extrait 4 Bilan Cahier p. 30 Gavroche est admirable, car il prend soin
1 Les sentiments des enfants à l’égard de Gavroche sont mélan- des enfants sans les connaître. Il est touchant, car il n’est pas
gés. Ils éprouvent à la fois étonnement, admiration et respect beaucoup plus âgé qu’eux et se trouve dans la même misère. Il fait
mêlé de crainte pour le garçon : ils « considéraient avec un respect donc preuve d’une vraie générosité.
craintif et stupéfait cet être intrépide et inventif […] qui avait
quelque chose d’admirable et de tout-puissant, qui leur semblait Oral
surnaturel » (l. 1 à 6). On pourra proposer cette activité après avoir revu le fonctionne-
2 Gavroche peut paraître agressif quand il reprend les enfants ment du dictionnaire avec les élèves. Son usage est en effet de
sur leur manière de parler : « Môme ! on ne dit pas les sergents moins en moins courant depuis la généralisation du numérique.
de ville, on dit les cognes » (l. 12-13). Il se moque un peu des On consacrera la fin d’une séance à cette rapide activité assez
larmes des enfants : « Un mioche comme ça, je ne dis pas ; mais ludique.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée précédemment en complétant les mêmes axes sur le personnage de Gavroche.
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Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de définitions : « à l’affût » (« guettant, prêts à agir », l. 3), « étince-
ler » (« briller », l. 9), « mon trousseau » (« ce que je possède », l. 29), « s’affaissa » (« tomba », l. 45).
D’autres mots sont illustrés : « brouillard » (l. 1), « tirailleurs » (l. 2), « cartouches » (l. 6), « barricade » (« l. 41).
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée précédemment en continuant à se centrer sur le caractère de Gavroche et sur l’évolution de son
portrait moral qui exprime les valeurs qu’il incarne au fil du récit.
Construction
Un personnage incarnant le peuple sur les barricades dans
d’un personnage
l’extrait 5.
symbolique
Gavroche, petite
grande âme
Des valeurs Il prend des risques pour
dessinant un Courageux récupérer les cartouches des
portrait moral soldats morts sur les barricades.
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TEXTE 4 Extrait 6 Victor Hugo, Les Misérables p. 78
OBJECTIF Comprendre la dénonciation sociale
COMPÉTENCE Faire des liens avec les extraits précédents
Présentation du texte
Le groupement, centré sur Gavroche, se poursuit paradoxalement après le récit de sa mort : c’est que le petit person-
nage a fait des émules dans le roman. Ses deux petits frères doivent s’inspirer de sa débrouillardise et se sont déjà
emparés de ses formules argotiques. Ce dernier extrait permet d’achever le groupement sur une note d’espoir lucide : les
valeurs transmises par Gavroche se poursuivent, mais la misère reste la même, et les inégalités demeurent.
Lecture enregistrée
On demandera aux élèves de mémoriser, pendant leur écoute, les lieux évoqués par le narrateur.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de définitions : « tumulte » (« bruit, rumeur », l. 1), « Tuileries »
(« palais parisien, résidence du roi », l. 8), « ondulations » (« très petites vagues », l. 26).
D’autres mots sont illustrés : « canon » (l. 5), « cygnes » (l. 10).
• Enrichir son vocabulaire 1 Les adjectifs « sinistre » (l. 2) et « lugubres » (l. 5) soulignent
« sinistre » = « lugubre » l’horreur de la défaite des républicains.
≠ « vif » 2 Le père et son fils se promenant au jardin du Luxembourg
« mou »
sont en décalage avec le reste du monde. On entend les bruits de
• Maîtriser les outils de la langue l’insurrection au loin, mais tous les deux sont occupés à jeter de la
Voici les verbes au passé simple : eut – fut – apporta brioche aux cygnes. Il y a presque quelque chose d’indécent dans
– coïncida – ressaisit – répondit – emmena – entrèrent – cette occupation.
furent – étendit – se hâtèrent – firent – prit – dit. 3 L’enfant à la brioche est appelé « petit bourgeois » (l. 13) par le
Auxiliaire Auxiliaire
1er groupe 2e groupe 3e groupe narrateur.
avoir être
4 Gavroche ne semble pas tout à fait mort car l’aîné des deux
eut fut, furent apporta, coïncida, ressaisit répondit,
emmena, entrèrent, étendit, firent, enfants reprend ses mots. Il dit à son petit frère en lui donnant
se hâtèrent prit, dit le plus gros morceau de brioche « colle-toi ça dans le fusil »
(l. 32). Les deux petits garçons deviendront, à leur tour, de petits
• Devenir un lecteur expert – Prononciation Gavroche : ils connaîtront la misère et la débrouillardise des
« Quinconce » se prononce [kœk̃ ɔs]̃ : « c » se prononce en enfants des rues.
effet [k] devant un « o ».
« Poitrail » se prononce [pwatʀaj] : le « l » final, précédé Bilan Cahier p. 32 La scène dénonce les inégalités
d’un « i », se prononce [j] comme dans « famille ». sociales et la misère. Le monde de l’enfant qui jette sa brioche
– Expressivité Plusieurs réponses peuvent être acceptées aux cygnes ne cohabite pas avec celui des enfants perdus, mou-
selon l’intonation choisie. On pourra cependant proposer rant de faim.
cette correction aux élèves : Oral
En ce moment le tumulte lointain de la ville eut encore On peut relever ces figures de style dans le texte : « il y a des
un grossissement subit. Cette fois, E ce fut sinistre. l Il y bouffées de vent qui parlent plus distinctement que d’autres »
a des bouffées de vent qui parlent plus distinctement que
(l. 1-2, personnification), « des roulements de tambour, des
d’autres. l. Celle qui soufflait en cet instant-là apporta
nettement des roulements de tambour, R des clameurs, R
clameurs, des feux de peloton, et les répliques lugubres du
des feux de peloton, R et les répliques lugubres du tocsin tocsin et du canon » (l. 4-5, énumération), « Le plus petit
et du canon. l. Ceci coïncida avec un nuage noir qui cacha regardait le gâteau, le plus grand regardait le bourgeois qui s’en
brusquement le soleil. E allait (l. 17-18, parallélisme), « les cygnes, voyant l’ennemi » (l. 24,
métaphore).
Carte Mémo
On achèvera la carte mentale de ce groupement en soulignant le retour de Gavroche à travers les mots de ses frères.
Construction
Gavroche, petite d’un personnage Des frères prenant sa succession dans l’extrait 6.
grande âme symbolique
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Histoire des arts Les Misérables : réécritures et adaptations p. 79
OBJECTIF Comprendre le rayonnement d’une œuvre
COMPÉTENCE Mener un exposé oral
Après avoir observé les documents
1 Pour préparer ce travail d’exposé, on veillera à constituer un fonds documentaire, notamment pour le manga et la
bande dessinée. Les films et la comédie musicale pourront être visionnés par les élèves grâce à certaines plates-formes
en ligne.
2 Pour aider les élèves à mener leur exposé, on reparcourra avec eux les différents extraits analysés (première appa-
rition de Gavroche p. 72, description de l’enfant des rues p. 73, générosité à l’égard de ses petits frères p. 74-75, mort de
Gavroche p. 76-77. La dernière scène avec ses petits frères, p. 78, est plus rarement adaptée).
3 On attendra un exposé d’environ 5 minutes. L’extrait filmique ou l’extrait de comédie musicale ne devra alors pas
dépasser 1 minute 30.
On insistera sur la nécessité d’argumenter dans la troisième partie.
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ter de son sort et qu’il prend le risque d’être audacieux, mais il Oral Analyse de l’image
reste malgré tout terrifié par les conséquences potentielles de • Ce plan moyen en légère plongée montre au premier plan le per-
sa demande. sonnage d’Oliver Twist, qui est au centre de l’image. De chaque côté
Oliver et les adultes de lui se dressent des bancs et des tables où des enfants sont assis,
1 a. Le discours direct est utilisé pour mettre en valeur la le visage tourné vers sa silhouette. À l’arrière-plan se trouve un mur
demande d’Oliver. On le repère grâce aux guillemets et à la en haut duquel on distingue un écriteau avec la formule « God is
présence de la première personne du singulier : « J’en voudrais love » en lettres noires. Les couleurs sont grisâtres et sombres.
encore, Monsieur, s’il vous plaît » (l. 19). • L’isolement du personnage principal est souligné par sa position,
au centre de l’image. La plongée met en évidence qu’il est le seul
b. Oliver s’exprime de manière très polie, en utilisant le condition-
debout, alors que les autres enfants, très nombreux, le regardent.
nel et en s’adressant au chef en l’appelant « Monsieur ».
L’effet de perspective semble enfermer Oliver dans un triangle dont
2 a. Les adultes semblent estomaqués par la demande, pour-
les côtés sont formés par les lignes des bancs et dont la pointe se
tant naturelle, d’Oliver. Les champs lexicaux de la surprise
trouve au milieu de l’écriteau, au-dessus de la fenêtre. La formule
(« stupéfait » l. 20, « surprise » l. 20, « étonnement » l. 23, « stupé-
« God is love » paraît bien ironique dans le contexte. Le cinéaste a
faction » l. 32) et de l’indignation (« hors de lui » l. 28, « horreur »
transcrit par ces quelques mots toute l’ironie implicite de Charles
l. 32) en témoignent.
Dickens à l’égard des bourreaux d’Oliver.
b. Le narrateur donne une image violente des adultes : le chef
frappe Oliver à coup de cuiller, le président évoque le fait qu’Oliver Écrit
finira pendu, et l’on emprisonne le jeune garçon dans un cachot L’atelier d’écriture faisant suite à l’étude de cet extrait se propose
avant de le confier à qui voudra de ses services en échange de de travailler sur l’une des caractéristiques du texte relevée lors
cinq livres sterling. On peut aussi considérer qu’ils sont ridi- du Bilan : l’absence de mention concernant les sentiments et
cules : leur réaction est en effet complètement disproportion- émotions d’Oliver. Ce travail d’écriture permettra de réfléchir à la
née par rapport à la situation. Le chef est obligé, par exemple, question des points de vue : que devient le texte s’il est écrit selon
de « s’appuy[er] sur la chaudière pour se soutenir » (l. 21-22) un autre point de vue ?
lorsqu’Oliver demande un peu plus à manger.
3 La punition réservée à Oliver est particulièrement cruelle. Sa Oral Pédagogie différenciée
demande naturelle déclenche des réactions violentes : on évoque
On pourra adapter la lecture en fonction des compétences des
une pendaison, on l’enferme dans un cachot puis on paie toute
élèves, et proposer une lecture des lignes 1 à 25 à un groupe de
personne qui voudrait bien l’exploiter ailleurs.
2 élèves, et lignes 26 à la fin à un groupe de 3 élèves. On invitera
Bilan Cahier p. 33 Le narrateur ne donne pas son opinion les élèves les plus en difficulté à choisir les personnages parlant
sur ce qui arrive à Oliver : il laisse ainsi au lecteur le soin de se au discours direct. Le choix de l’intonation, du rythme, donne-
faire son propre jugement et de s’indigner de ce qui arrive au ront l’occasion de réfléchir aux émotions des personnages et à la
jeune garçon. manière dont le narrateur commente le récit.
Carte Mémo
On amorcera la carte mentale du groupement en se centrant sur trois éléments clés : la cause défendue par l’auteur, les émotions qui
rendent les personnages attachants et le point de vue adopté par le narrateur.
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TEXTE 6 Marie Desplechin, Séraphine p. 82-83
OBJECTIF Analyser un dialogue dénonçant la misère
COMPÉTENCE Comprendre l’implicite
Présentation du texte
Ce dernier extrait du groupement présente deux principaux intérêts : il évoque la question de la misère enfantine au
xixe siècle à travers le regard d’une jeune fille, tout en permettant de travailler les notions de dialogue argumenté et
d’implicite. Ce dernier élément pose souvent problème aux élèves. L’entraînement est donc nécessaire pour repérer faci-
lement l’implicite dans un texte. Enfin, cet extrait donne aussi l’occasion de découvrir une adaptation en bande dessinée
et d’en proposer une analyse.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de définitions : « fait mine de » (« fait semblant de », l. 3-4), « en
bataille » (« en désordre », l. 6), « ne t’avise pas » (« n’essaie pas », l. 51).
D’autres mots sont illustrés : « rats » (l. 23), « tartine » (l. 48).
Cahier p. 34 propre part : « crois-tu que je peux lui donner un peu de pain, si je
le prends sur ma portion ? » (l. 42-43).
• Enrichir son vocabulaire
Marthe
Il ressemblait à un chat malade.
comparé comparant 1 a. Marthe compare l’enfant et tous les petits vagabonds à des
outil de « rats » (l. 23). Cela révèle une forme de mépris pour l’enfant qu’elle
comparaison
considère comme un être nocif.
Ils sont comme des rats.
comparé comparant 2 Marthe utilise le langage familier, notamment pour évoquer les
outil de enfants miséreux : « gosses » (l. 30), « crève-la-fin » (l. 53-54).
comparaison
3 Marthe est touchée par la demande de Séraphine, qui veut
• Maîtriser les outils de la langue nourrir l’enfant. Elle ne l’empêche pas de lui donner une partie de
Voici les phrases comprenant un attribut du sujet : son repas : « je ne suis pas derrière ton dos pour surveiller ce que
2. Je me suis trouvée vexée. tu fais de ta dernière tartine » (l. 46-48). Elle lui recommande en
3. Ce n’était pas qu’il était laid. outre de ne pas informer Eugène, qui serait moins bienveillant :
5. Elle n’est pas la mère de tous les petits miséreux. « ne t’avise pas de le laisser savoir à Eugène. Il le prendra mal et il
7. Il était très petit. n’aura pas tort » (l. 51-53).
• Devenir un lecteur expert – Expressivité Bilan Cahier p. 34 Pour mener à bien cette activité, on
On laissera les élèves exprimer leur avis. Marthe est pourra demander aux élèves de proposer un adjectif pour
brusque mais a, au fond, bon cœur. Les deux intonations désigner le caractère de chacune. Séraphine est empathique,
peuvent donc très bien convenir. généreuse et altruiste, Marthe rude mais humaine malgré tout.
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Carte Mémo
On achèvera la carte mentale du groupement en se centrant sur la cause défendue par l’autrice, les émotions traversant Séraphine et le
point de vue narratif adopté.
Des émotions
permettant de Séraphine a pitié du petit garçon qui
La compassion semble affamé et terrifié.
s’identifier aux
personnages
60 |
3.-a. Mes compagnons de misère me regardaient, pleins d’espoir.
Atelier 2 – Oral p. 86-87 4.-e. J’avais les genoux qui tremblaient.
Donner la parole à Oliver 5.-b. La soupe avait une odeur nauséabonde.
7 On pourra proposer ces exemples en guise de correction :
Cet atelier propose de reformuler un passage du roman Oliver
Twist et de revoir de façon pratique la différence entre point de 1. Il y avait des enfants qui tremblaient de peur.
vue externe et point de vue interne : les élèves devront en effet 2. La salle où nous étions attablés était très grande.
devenir le personnage d’Oliver et raconter de façon directe la 3. Le cuisinier, que je n’avais jamais vu auparavant, semblait
scène initialement prise en charge par un narrateur extérieur, furieux.
dans le récit de Charles Dickens. L’atelier se fera au moins en deux 4. Un camarade, qui voulait sans doute m’encourager, me sourit.
séances : l’une pour répondre au brouillon à toutes les questions 5. Cette soupe, que nous avions attendue toute la journée, était
sur Oliver, l’autre pour structurer les notes servant de support à insuffisante pour nous nourrir.
l’oral. Les exercices pourront être proposés à la maison entre les Maîtriser conjugaison et emploi du passé simple et de l’imparfait
deux séances, en fonction des besoins.
8 Imparfait Passé simple
Correction de l’étape 1 Cahier p. 36
On précisera bien aux élèves que les questions posées ici ne sentir Je sentais Je sentis
trouvent pas la réponse dans le texte, mais sont un support pour marcher Je marchais Je marchai
leur permettre d’imaginer ce qui traverse l’esprit d’Oliver. Il n’y a se dire Je me disais Je me dis
donc pas de bonne ou de mauvaise réponse.
répéter Je répétais Je répétai
Vocabulaire avoir J’avais J’eus
Utiliser le vocabulaire des cinq sens être J’étais Je fus
1
9 a. attendaient : imparfait – regardaient : imparfait – compris :
vue regarder, dévisager, pâle, signes, examiner
passé simple – me levai : passé simple – m’avançai : passé simple
ouïe chuchotement, hurlement, murmurer
– demandai : passé simple.
goût fade, insipide b. L’imparfait exprime une action en cours de déroulement, le
toucher coup, pousser, rugueuse, glacial passé simple une action présentée comme achevée.
odorat odeur, puanteur 10
2 1. Dans cette grande salle, nous étions transis de froid. Je me levai brusquement, mon écuelle à la main. Mon ventre
2. Le chef déposa la bouillie fade et insipide devant nous. criait famine, mes oreilles bourdonnaient. J’avais si faim que je
faillis tomber. Le regard de Louis me donna du courage : il fallait
3. Ce plat dégageait un parfum nauséabond.
que j’aille jusqu’au bout.
4. Son visage devint aussitôt livide.
5. Je sentais le tissu rêche de sa veste.
6. Il poussa un cri assourdissant. Atelier 3 – Oral p. 88-89
Employer des adjectifs exprimant qualités et émotions Défendre la cause d’un personnage
3 stupéf-ait
Cet atelier s’inscrit dans la continuité de l’étude d’un extrait
audac-ieux
de Séraphine, p. 82, et prendra parfaitement place à la fin
courag-eux
de la séquence pour mettre en œuvre une activité orale. On
craint-if
pourra proposer les exercices de vocabulaire et de grammaire-
témér-aire
orthographe lors d’une première séance. Ils permettront aux
4 1. Téméraire, j’osai demander une part supplémentaire.
élèves de revoir notamment les attributs et les expansions du
2. Je me sentais révolté devant de si petites portions.
nom – qui seront interrogés dans l’évaluation, p. 93. Une seconde
3. Les autres me croyaient brave mais j’étais en réalité terrorisé.
séance sera consacrée à la préparation du discours. On fera
4. J’étais épouvanté par son regard agressif.
passer tous les groupes d’élèves lors d’une troisième séance.
Développer une description physique
5 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions
Correction de l’étape 1 Cahier p. 37
pourront évidemment être acceptées. 1) Séraphine est généreuse, polie et persuasive.
A. Le chef, un homme imposant aux cheveux grisonnants me 2) Marthe accepte que Séraphine aide le petit garçon.
regarda d’un air assuré. 3) Séraphine ne doit pas dire à Eugène qu’elle va l’aider parce qu’il
B. Le jeune Oliver, maigre garçonnet au visage pâle et cerné, serait furieux : il sait que les enfants que l’on aide reviennent tout
s’adressa d’un air suppliant au chef. le temps.
Grammaire-Orthographe Vocabulaire
Enrichir les GN pour décrire une scène Trouver des arguments pour convaincre et persuader
6 Complétez les noms en gras par les expansions qui 1
conviennent.
Convaincre avec la logique Persuader avec les émotions
1.-c. Nous étions tous réunis dans cette salle glaciale.
2.-d. Le cuisinier, qui me sembla immense à ce moment-là, me expliquer, argumenter, supplier, implorer, émouvoir,
raisonner attendrir
regarda d’un air hostile.
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2 Développer les GN grâce à des expansions
Convaincre avec la logique Persuader avec les émotions 6 On pourra proposer cette correction :
2. Cela ne te coûterait pas très 1. Il est si petit… Il ne te fait adjectif c. du nom relative
cher de le nourrir. pas de la peine ? 1. une veste grise une veste une veste qui est très
3. Je peux lui donner une part de 4. Il me brise le cœur ; je suis d’ouvrier abîmée
mon repas : cela ne te dérangera moi aussi orpheline…
2. un visage un visage d’enfant un visage qui
pas.
apeuré témoigne de sa peur
5. Si tous les clients du cabaret
l’aidaient un peu, il pourrait aller 7 1. Aidez-le : c’est un petit enfant / qui a très faim.
mieux.
2. Il y a des gens / qui savent se montrer généreux.
Utiliser le lexique de la description 3. Je t’en supplie : c’est une action / pour laquelle je serai te recon-
3 On peut utiliser ces adjectifs pour décrire l’image : petit – fra-
naissante toute ma vie !
gile – sale –malheureux – touchant. 4. Il y a malheureusement trop d’enfants / qui errent dans les rues.
5. C’est la première chose / que je te demande.
Insister sur des propos grâce à des figures de style
4 a. Rattachez ces figures de style à leur définition.
Savoir conjuguer à l’impératif
Hyperbole > b. exagération. 8 1. Aide-le : il est si petit !
Gradation > a. liste de mots de plus en plus insistants. 2. Écoutez-moi, je dois vous parler.
Anaphore > c. fait de répéter un même mot en début de phrase. 3. Prenez-le avec vous !
b. 1. Anaphore 2. Hyperbole 3. Gradation. 4. Ne te mets pas en colère.
5. Faites-lui une petite place…
Grammaire-Orthographe
9 Marthe et Eugène, entendez ce que j’ai à vous dire et ne
Utiliser des attributs du sujet pour décrire m’interrompez pas s’il vous plaît. Marthe, donne une tartine à
5 On pourra proposer cette correction : ce petit garçon. Et toi, Eugène, laisse-le se réchauffer au coin
L’enfant paraît affamé. Le petit garçon semble rapide. Il a l’air apeuré. du feu.
62 |
Défi – Plaidoyer p. 90
Défendre une grande cause du xxie siècle
Ce défi prendra idéalement place à la suite de l’un ou l’autre des groupements. Après avoir étudié comment la littérature
peut défendre de grandes causes, ce sera au tour des élèves de prendre la parole.
Le défi compte trois grands moments :
– le choix de la cause à défendre et le travail préparatoire. Il peut se mener en salle informatique en une séance pour que
les élèves fassent des recherches sur le sujet choisi.
– l’organisation du discours en lui-même en cinq étapes. On pourra la faire travailler en classe en une séance ou deman-
der aux élèves de préparer leur discours à la maison.
– le déroulement du défi en lui-même. Il nécessitera au moins une séance d’une heure, de préférence en petit groupe.
Bilan du chapitre p. 91
Des romans, des espoirs
Cette page de bilan permettra aux élèves de remobiliser leurs souvenirs des textes étudiés dans ce chapitre. On deman-
dera aux élèves de lire les encadrés à haute voix en s’arrêtant à chaque exemple évoqué et en cherchant à les dévelop-
per. Pourquoi Gavroche suscite-t-il la compassion ? Comment prend-il soin de ses frères ? Après cette lecture active, on
reviendra avec les élèves sur les grandes problématiques du chapitre et on en débattra avec eux.
Pour achever ce parcours, on proposera aux élèves de réaliser une carte Mémo récapitulant leurs connaissances. Ils
seront invités à reparcourir toutes les pages du chapitre.
On trouvera dans le cahier d’exercices p. 28 une trame de cette carte mentale : les élèves pourront la compléter
pas à pas.
| 63
Évaluation Tahar Ben Jelloun, L’École perdue p. 92-93
Présentation du texte de l’évaluation
Cet extrait est tiré de L’École perdue, un roman de littérature jeunesse écrit par l’auteur franco-marocain Tahar Ben
Jelloun. Ce récit a une dimension universelle : il s’inscrit dans la continuité des romans de V. Hugo ou C. Dickens pour
dénoncer le travail des enfants. Le réalisme y côtoie cependant la fable. L’instituteur ramène les enfants à l’école en leur
contant l’histoire vraie du jeune Pakistanais Iqbal, qui a lutté contre ceux qui l’exploitaient dans une usine. On pourra
proposer ce roman en lecture cursive : il est en effet court et facile d’accès.
Lecture et prononciation 8 Les enfants ne regardent pas le narrateur soit par peur, soit
1 Pour bien prononcer « quelques instants » et « je suis entré », il par honte : « Était-ce la peur ? Ou la honte ? » (l. 25-26).
faut faire la liaison.
Étude de la langue
2 On veillera à faire la liaison entre les lettres soulignées : « mes
9 Un gardien me menaça avec un gourdin. Je reculai et atten-
élèves », « elles étaient », « les enfants travaillaient en silence », « je
dit. Quelques instants plus tard, […] il m’ouvrit la porte.
me suis approché », « il s’est étonné », « je ne les oblige pas », « ils
utilisent ». 10 « L’instituteur » est attribut du sujet. Il définit en effet le sujet
« tu » et est introduit par un verbe d’état, « es ».
Compréhension du texte
11 a. La subordonnée relative est « qui coud ».
4 a. Le narrateur est un instituteur.
b. Cette subordonnée complète le nom « main ».
b. Le narrateur veut entrer dans le grand bâtiment car il cherche
ses élèves, il veut ramener ses élèves à l’école. 12 Le chef de l’atelier utilise du langage familier pour chasser le
5 Le narrateur est mal accueilli : « un gardien m’a menacé avec narrateur : « dégage » (l. 24). On pourrait dire, de façon courante,
un gourdin » (l. 1-2). « va-t’en ».
6 a. À l’intérieur du bâtiment, les enfants travaillent : « une cen- Sujet de rédaction
taine d’enfants étaient en train de coudre des morceaux de cuir On rappellera aux élèves d’écrire leur texte en respectant les
blanc et noir » (l. 5-6). mêmes temps du récit, passé composé et imparfait. On proposera
b. On mettra un point aux élèves qui argumenteront leur réponse : aux élèves manquant d’inspiration de commencer leur texte par
le fait que des enfants travaillent en usine doit être condamné. En ces mots : « J’ai attendu toute la journée. Quand le soleil s’est
effet, la place des enfants est à l’école : ils doivent acquérir des couché, … »
outils pour se développer et devenir de futurs citoyens. On évaluera le travail des élèves grâce à ce barème :
7 Pour faire croire qu’il traite bien les enfants, le chef de l’atelier dit
Soin et présentation /0,5
que les enfants viennent volontairement à l’usine. Il laisse entendre
qu’il est généreux puisqu’il leur donne à manger au milieu de la Passage descriptif /1
journée. Il fait mine d’accepter que l’instituteur donne des cours Dialogue avec les élèves /1
aux enfants – mais uniquement sur le temps du déjeuner : « je ne
Respect des temps du récit /0,5
les oblige pas. […] Tu pourrais même leur faire cours pendant qu’ils
déjeunent. Parce que je leur donne aussi à manger » (l. 21-23). Correction de la langue /1
64 |
Chapitre 4 En lutte sur les planches p. 94-109
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Comment convaincre par la parole au théâtre ?
• Pourquoi le théâtre est-il un lieu de confrontation de valeurs ?
Intentions pédagogiques
Ce chapitre, articulé autour de la thématique Individu et société : confrontations de valeurs ?, se fonde sur le genre
théâtral et se centre sur la période du xviiie siècle. Il souligne à quel point le théâtre est un lieu de débats, d’échanges,
d’opposition entre les aspirations individuelles des personnages et les valeurs de la société dans laquelle ils vivent.
Le chapitre comprend un groupement :
➥ Vers la liberté
Problématique : Pourquoi le théâtre permet-il d’interroger l’ordre établi ?
Ce groupement met l’accent sur des pièces de théâtre du xviiie siècle. La pièce de Marivaux, L’Île des esclaves, s’ins-
crit dans la tradition de la comédie, qui joue sur les rapports entre maîtres et esclaves ou maîtres et valets. La pièce
d’Olympe de Gouges, plus sérieuse, porte sur la même thématique. À travers ces deux dramaturges, on reparcourra en
partie l’histoire des idées du xviiie siècle. Les extraits de L’Île des esclaves de Marivaux (p. 96-99) amorcent une réflexion
sur les inégalités entre les maîtres et les esclaves, mais ne remet pas complètement en cause l’ordre établi : à la fin
de la pièce, les maîtres restent maîtres et les esclaves restent dans la servitude, mais chacun devient meilleur et plus
attentif à l’autre. L’inversion momentanée des rôles a surtout une dimension comique, que les élèves pourront accentuer
en écrivant une scène de confrontation dans l’atelier 1, p. 102. Dans la pièce Zamor et Mirza (p. 100-101), écrite juste
avant la Révolution, puis remaniée pour être jouée, Olympe de Gouges va plus loin et revendique la fin de l’esclavage et
l’égalité entre tous les êtres humains. Son théâtre, très politique, s’inscrit dans le contexte de la Révolution. Le travail
d’évaluation proposé p. 108 permettra de découvrir davantage cette pièce peu connue, mais qui mérite, d’un point de
vue culturel, d’être mise à l’honneur. Les élèves s’essaieront à mettre en voix une des scènes étudiées dans l’atelier 2,
p. 104. On pourra consacrer une séance, à la fin du chapitre, au défi « Action ou Vérité » (p. 106) : en tirant des cartes, les
élèves remobiliseront les notions qu’ils ont apprises lors de ce chapitre, sur l’une ou sur l’autre des deux pièces étudiées.
| 65
Cahier p. 39 battre. On insistera sur les jeux de scène, comme le chant, les
rires, la marche au ralenti qui ont pour but de rendre Iphicrate
• Enrichir son vocabulaire ridicule aux yeux du public.
Captation théâtrale
Gerold Schumann a étudié la littérature et la philo-
sophie à Berlin, puis a créé la compagnie du Théâtre
A B C D E
Riant En badinant Retenant Après avoir Distrait
sa colère soupiré de la Vallée en 1992 et a mis en scène de nombreuses
pièces classiques. Sa mise en scène de L’Île des
• Maîtriser les outils de la langue
esclaves, très sobre, insiste sur les relations entre
a. Les verbes en rouge sont au mode indicatif. Ils sont
les personnages, mis à nu sur le podium dépouillé qui
conjugués au présent.
représente l’île. Dans cet extrait, le duo Arlequin-
b. 1. « moi » ➜ pronom tonique 2. « lui » ➜ pronom COI Iphicrate rencontre Trivelin, le chef des habitants de
3. « te » ➜ pronom COD l’île. Il expose le fonctionnement de l’île et présente
• Devenir un lecteur expert – Prononciation ses règles aux naufragés.
Son [g] comme dans « garçon » Son [ʒ] comme dans « sage »
gaieté – engourdi – négligeons – Après avoir regardé la mise en scène
gourdin esclavage – gens 5 a. Il est intéressant d’entendre la voix de Trivelin avant de le
– Expressivité Les verbes sont indiqués en gras. voir apparaître parce que les deux personnages sur scène sont
surpris en plein duel inégal. Le spectateur est dans la même situa-
Iphicrate. − Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés tion qu’eux car il ne sait pas d’où provient la voix, ce qui renforce
contre leurs maîtres, / et qui depuis cent ans sont venus l’effet de surprise.
s’établir dans une île, / et je crois que c’est ici : / tiens, /
b. Trivelin est différent des autres personnages car il est habillé
voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; / et leur
coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres /
autrement : il est entièrement vêtu de noir, ce qui ne lui donne pas
qu’ils rencontrent, / ou de les jeter dans l’esclavage. le même statut. De plus, il se déplace d’abord autour du cercle sur
lequel sont Iphicrate et Arlequin.
6 Trivelin inverse les rôles d’Iphicrate et d’Arlequin pour que les
Après avoir lu le texte
deux hommes prennent conscience de la situation occupée par
1 a. La spécificité de l’île des Esclaves réside dans l’inversion de l’autre. Le changement s’opère d’abord dans le nom des person-
la hiérarchie sociale habituelle. L’ordre social est renversé : des nages.
esclaves révoltés font subir aux maîtres le sort qui était le leur 7 a. Arlequin s’amuse beaucoup du changement de nom et de
auparavant : « leur coutume […] est de tuer tous les maîtres qu’ils statut : il sautille sur scène et il rit. En revanche, Iphicrate s’énerve
rencontrent » (l. 21-23). et tente d’abord de s’emparer d’Arlequin en sautant sur lui pour lui
b. Iphicrate ressent de la peur car il craint de subir le même sort reprendre son épée.
que les autres maîtres et de perdre ainsi tous ses privilèges. Il
b. Cette situation est comique car les rôles sont désormais renver-
explique en effet : « Si je ne me sauve, je suis perdu ; je ne reverrai
sés. L’esclave est ravi de sa nouvelle situation alors que le maître
jamais Athènes, car nous sommes seuls dans l’île des Esclaves. »
est fâché et cherche à retrouver ses privilèges et son pouvoir.
(l. 12-14).
Trivelin encourage chaque personnage à jouer pleinement son
2 Pour s’adresser à son esclave, Iphicrate emploie le tutoiement : nouveau rôle ; il est l’élément perturbateur de la pièce.
« Arlequin, cela ne suffit-il pas pour me plaindre ? » (l. 31-32) alors
qu’Arlequin vouvoie son maître, « comme vous êtes civil et poli » Bilan Les élèves pourront réfléchir à l’intérêt de l’inversion des
(l. 50-51). rôles. Ils pourront ainsi se demander si chacun des personnages
va comprendre ce que l’autre peut ressentir, si Arlequin ne va
3 Arlequin se moque de son maître et le prend de moins en
pas chercher à en profiter ou si Iphicrate va réellement s’inter-
moins au sérieux. Les didascalies montrent qu’il siffle (l. 36),
roger sur la condition de son esclave et sur les traitements qu’il
comme indifférent au sort de son maître, puis qu’il chante d’un
lui fait subir.
air « distrait » (« Tala ta lara », l. 38) et rit (« Ah ! Ah ! Ah ! », l. 41).
Il se moque de son maître « en badinant » (l. 57) puis en chantant Oral
(l. 58). Il fait en outre exprès de marcher lentement pour ralentir
Iphicrate et augmenter sa peur. Ce travail permet aux élèves de rentrer davantage dans la pièce
en leur offrant la possibilité d’incarner très tôt les personnages.
4 À la fin de l’extrait, Arlequin dénonce les mauvais traitements
On pourra redéfinir avec eux les termes proposés dans l’activité,
que son maître lui inflige. En effet, il évoque les coups de « gour-
pour les aider à ajuster leur interprétation.
din » (l. 63) que celui-ci lui a déjà donnés : Iphicrate bat donc régu-
lièrement Arlequin. Écrit
Bilan Cahier p. 39 L’inversion des rôles peut provoquer un On pourra proposer la réalisation de cet atelier immédiatement
effet de surprise et peut également faire rire : on ne s’attend pas après l’étude de cette scène, afin que les élèves puissent laisser
à ce qu’Arlequin se comporte comme il le fait avec son maître, libre cours à leur imagination, sans savoir encore ce qui va se
d’autant plus que ce dernier semble avoir pour habitude de le passer après l’arrivée d’Iphicrate et Arlequin sur l’île.
66 |
Carte Mémo
On amorcera la carte mentale de ce groupement en s’attachant au couple maître/esclave et au genre de la comédie.
| 67
caractère difficile : Arlequin parle de sa mauvaise humeur et de Bilan Cahier p. 40 Arlequin ne s’amuse plus de la situation
son autorité (l. 28). et choisit de reprendre son rôle d’esclave car il ne trouve pas
3 Arlequin dit avoir le cœur meilleur que celui d’Iphicrate car satisfaisant de tirer son plaisir de la souffrance de son ancien
Iphicrate n’a jamais partagé les souffrances d’Arlequin et il n’a maître : « je ne te ressemble pas, moi ; je n’aurai point le courage
jamais pris le temps de chercher à comprendre ce que celui-ci d’être heureux à tes dépens » (l. 43-44). Le rôle de maître agressif
vivait, tandis qu’Arlequin lui a pardonné (l. 40). Il explique d’ail- ne lui convient pas. Iphicrate, quant à lui, semble touché par cette
leurs qu’il parlera à ses camarades d’Iphicrate pour leur demander révélation. Son évolution est moins nette que celle d’Arlequin,
de le « renvoyer » (l. 42). Il est prêt à devenir l’ami de son ancien mais elle est plutôt à venir : on imagine qu’il ne sera plus le même
maître et ne veut pas son malheur. maître après avoir enduré la difficile condition d’esclave.
Iphicrate
1 Iphicrate reproche à Arlequin de lui avoir fait vivre des « indi- Oral
gnités » (l. 3), de l’avoir méprisé et d’avoir été audacieux (l. 11). On proposera aux élèves de décrire le décor qui les intéresse le
Il évoque également « mille injures » (l. 17) qu’Arlequin lui aurait plus. Celui de Coline Moser a une dimension plus réaliste. Les
faites. tentures, les caisses et les cordages renvoient à la marine et
2 Iphicrate ne reconnaît pas entièrement ses torts envers son font songer au naufrage que viennent de vivre les deux person-
ancien esclave. En effet, il se défend à plusieurs reprises : selon lui, nages. Les tenues en revanche sont plutôt contemporaines. Le
les mauvais traitements qu’il a infligés à Arlequin lui ont permis pantalon et la chemise blanche sont portés par Iphicrate, tandis
de « corriger de [ses] défauts » (l. 26). Il est ainsi de mauvaise foi. qu’Arlequin porte des guenilles. La mise en scène de Jacques
De plus, sa maltraitance aurait été, selon lui, compensée par de Vincey est plus épurée et symbolique. Les deux personnages
nombreuses « bontés » (l. 24), ce à quoi Arlequin répond par la évoluent dans un espace entièrement couvert de matière vapo-
négative. reuse blanche, qui fait songer à un nuage : il représente cette
3 Iphicrate a évolué et apprécie désormais Arlequin à sa juste île imaginaire et utopique dans laquelle les codes sociaux sont
valeur, comme en témoignent les larmes qu’il verse à la fin de complètement inversés. La photographie est prise au moment
l’extrait : « Je ne saurais retenir mes larmes » (l. 49). Il semble où les personnages échangent leurs vêtements, qui renvoient,
touché par le geste d’Arlequin et par la noblesse dont il fait cette fois-ci, au xviiie siècle : l’un des deux personnages porte en
preuve. effet une culotte et un pourpoint blancs.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale de ce groupement en développant la branche consacrée au genre de la comédie et en montrant la
réflexion amorcée par Marivaux sur les rapports de domination.
Iphicrate semble touché par la
grandeur de son esclave et veut
Réflexion sur s’améliorer.
Par l’inversion des rôles
les rapports de entre les personnages
domination Arlequin montre qu’on ne peut
pas être heureux en faisant
Vers la liberté souffrir l’autre.
68 |
TEXTE 2 Olympe de Gouges, Zamor et Mirza, I, 1 p. 100
OBJECTIF Lire un dialogue argumenté contre l’esclavage
COMPÉTENCE Être sensible aux figures de style
Présentation
La pièce d’Olympe de Gouges, amorcée à la fin du règne de Louis XVI puis remaniée pendant la Révolution, prend toute
sa dimension revendicatrice : l’autrice ne déplace pas sa réflexion sur les esclaves dans un passé utopique, comme
Marivaux dans L’Île des esclaves, mais évoque la condition des esclaves qui subissent le joug des colons de son époque.
La scène d’exposition propose d’emblée une réflexion philosophique sur le statut des esclaves et les traitements qu’ils
reçoivent de maîtres violents. On devine la présence de la Révolution dans ces mots : « une morale douce et consolante
a fait tomber en Europe le voile de l’erreur. Les hommes éclairés jettent sur nous des regards attendris » (l. 45-47).
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « instruction » (« éducation », l. 10), « ravisseurs »
(« voleurs », l. 16), « tyrans » (« personne détenant le pouvoir et opprimant les autres », l. 40).
D’autres mots sont illustrés : « moissons » (l. 24).
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en développant la branche sur les rapports de domination.
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TEXTE 2 Olympe de Gouges, Zamor et Mirza, II, 2 p. 101
OBJECTIF Percevoir la façon dont l’émotion permet de dénoncer
COMPÉTENCE Saisir les nuances des sentiments des personnages
Présentation
Ce second extrait de Zamor et Mirza permet d’ouvrir la réflexion des élèves, en cette fin de groupement, sur la question
de la liberté et de l’abolition de l’esclavage. En incitant les élèves à réfléchir sur les émotions des personnages, mais aussi
sur celles des spectateurs, on soulignera l’importance du théâtre pour convaincre. On poussera les élèves à prolonger
leur réflexion en utilisant les connaissances acquises en cours d’Histoire concernant l’esclavage.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « je t’en réponds » (« je te le confirme », l. 6), « répugne »
(« dégoûte », l. 11), « sort » (« destin, futur », l. 13).
D’autres mots sont illustrés : « navire » (l. 2), « bœufs » (l. 10), « fers » (l. 14).
Après avoir lu la scène 2 • Analyse de l’image : pour aider les élèves à visualiser le
1 Zamor et Mirza ont été retrouvés par l’intendant de leur ancien contexte et les conditions de représentation de la pièce, au
xviiie siècle, on pourra s’appuyer sur l’extrait de bande dessinée,
maître qui les châtiera : « Nos tyrans ne leur feront pas grâce »
(l. 5). Ils ont été arrêtés et leur sort est encore inconnu. présenté ici en petit, et reproduit p. 105 en grand format, propice
à l’analyse. Commencer par leur proposer une description de la
2 a. L’indignation et la terreur marquent les personnages au
composition de la BD leur permettra de manipuler le vocabulaire
début de la scène car ils craignent ce qui peut se passer pour
dédié (si besoin, avec l’aide de la méthode, p. 243) ; on pourra leur
Zamor et Mirza et ils sont révoltés de savoir qu’ils peuvent être
demander ensuite une interprétation de ce qui est représenté :
tués sans aucun jugement (l. 6-7). Ils ressentent également de la
comment le public réagit-il ? Pourquoi, à leur avis ?
peine pour eux : « Pauvre Mirza ! Malheureux Zamor ! » (l. 4-5).
b. Des phrases exclamatives et interrogatives sont utilisées pour Voici des éléments de réponse à cette activité :
montrer les sentiments des esclaves. Ils emploient, dans les – Cette image tirée de la bande dessinée Olympe de Gouges de
phrases exclamatives, des interjections : « Oh ! » (l. 6). Catel et Boquet, parue en 2021, occupe deux planches, comme
en témoigne la pliure du milieu. Elle représente, dans un plan
3 a. D’après Coraline, les anciens esclaves ne doivent pas deve-
d’ensemble, l’intérieur de la Comédie-Française lors de la repré-
nir maîtres à leur tour car ils seraient « trop méchants » (l. 17).
sentation de la pièce Zamor et Mirza. On reconnaît dans les phy-
Leur ancienne condition les encouragerait en effet à chercher à se
lactères des comédiens les répliques de l’acte I, scène 1 (p. 100) :
venger de leurs anciens maîtres, ce qui n’est pas une bonne chose
« L’homme avili par l’esclavage a perdu toute son énergie […] » et
pour Coraline.
« Que nous sommes à plaindre ! ». Les deux comédiens sont sur
b. Coraline rêve d’un monde où les esclaves pourraient être libres
les planches d’une scène, l’un côté cour, l’autre côté jardin. Au
et cultiver leurs terres (l. 23), ce qui permettrait à la société de
fond de la scène, une toile tendue renvoie au décor de la pièce,
vivre en harmonie.
l’île sur laquelle Zamor et Mirza se sont réfugiés. Autour de la
Bilan Cahier p. 41 Les émotions ressenties par les person- scène, on voit des spectateurs au parterre et dans les balcons.
nages, c’est-à-dire indignation, peine et terreur, suscitent la pitié – Le public réagit de façon très contrastée. Certains sou-
chez les spectateurs, qui compatissent au sort de Zamor et Mirza. tiennent la pièce : « Bravo ! », « Oui ! », « Continuez ! ». D’autres
La pièce joue sur la compassion pour convaincre le spectateur s’insurgent : « Quel scandale ! », « Arrêtez ! », « Hou ! ». Les points
de 1789 de la nécessité d’abolir l’esclavage. d’exclamation et la forme des phylactères montrent que les
spectateurs crient et parlent plus fort que les comédiens qui
Oral jouent. Ces réactions violentes soulignent que la question de
Ce travail prendra place à l’issue de l’étude des textes d’Olympe l’esclavage faisait encore polémique à l’époque, et qu’il y avait
de Gouges afin de rappeler aux élèves que le sujet de la pièce – la une forme de courage à s’y opposer. Nombreux étaient ceux qui
lutte contre l’esclavage – était encore d’actualité au moment où la se désintéressaient de ce combat, qui leur semblait lointain, ou
dramaturge l’a fait jouer à la Comédie-Française. qui, pire, en tiraient profit.
Carte Mémo
On achèvera cette carte mentale en complétant la branche consacrée à la réflexion sur les rapports de domination.
70 |
Ateliers – Grammaire pour dire et pour écrire p. 102-105
cependant par la référence aux coups que son maître lui donne : « à
Atelier 1 – Écrit p. 102-103 coups de gourdin », « tombent toujours sur mes épaules ».
Écrire une scène comique b. On proposera cette correction, mais d’autres suggestions pour-
de confrontation ront évidemment être acceptées :
1. J’ai apprécié vos bienfaits, notamment ceux qui consistaient à
Dans cet atelier, les élèves devront écrire une scène comique. Cet
me tourmenter sans arrêt, nuit et jour.
atelier peut être proposé en fin de séquence ou immédiatement
2. C’était un plaisir de vous obéir, surtout quand vous me récom-
après l’étude des extraits de la pièce de Marivaux (p. 96-99). La
pensiez d’un soufflet.
difficulté principale porte sur le contenu de la querelle entre Iphi-
3. Vous avez toujours été délicat avec moi, particulièrement le jour
crate et Arlequin : on rappellera aux élèves que l’échange entre
où votre bâton a rencontré mes côtes.
les personnages doit être constructif et ne saurait se limiter à une
suite de répliques marquant la colère des deux hommes. Le tra- Utiliser des didascalies pour souligner les sentiments
vail passera donc par la maîtrise de l’ironie mais aussi par celle 5 Iphicrate, autoritaire. – Vous me donnez la liberté de lui dire
des niveaux de langue afin que les élèves imitent la langue de ce qu’il me plaira ; ce n’est pas assez : qu’on m’accorde encore un
Marivaux. On les encouragera également à enrichir leur travail en bâton.
rédigeant des didascalies. On consacrera au moins deux séances Arlequin, avec une légère inquiétude teintée de malice. – Cama-
à l’atelier : l’une pour découvrir l’extrait p. 103, faire les exercices rade, il demande à parler à mon dos, et je le mets sous la protec-
selon les besoins et lancer des idées au brouillon, l’autre pour tion de la république, au moins.
mettre au propre le dialogue. Trivelin, d’un ton rassurant. – Ne craignez rien.
| 71
5 On pourra faire effectuer cet exercice par petits groupes
Atelier 2 – Oral p. 104-105
d’élèves : certains surveilleront les intonations et donneront des
Mettre en voix une scène de théâtre conseils tandis que les autres chercheront à lire de trois façons
Cet atelier permettra de vérifier la compréhension des élèves différentes la réplique. On échangera ensuite les rôles.
et de travailler sur la prononciation et l’intonation à partir d’une
scène de théâtre tirée de la pièce Zamor et Mirza d’Olympe de Grammaire-Orthographe
Gouges. On pourra lui consacrer deux séances : la première per- Comprendre à qui renvoient les pronoms personnels
mettra de travailler en profondeur le sens du texte. Les exercices 6 b. Les pronoms « il » et « l’ » renvoient au « navire qu’on décou-
de langue pourront être effectués collectivement. Une seconde vrait dans le lointain ».
séance sera consacrée à la mise en voix proprement dite.
7 Le pronom personnel commun est « nous ». Il désigne les
Vocabulaire esclaves.
Comprendre le lexique du xviiie siècle Saisir la valeur du futur
1 faire grâce à > d. pardonner à 8 a. Voici les verbes au futur simple de l’indicatif : « feront »,
répondre de > b. être sûr de « serons », « verras » et « aura ».
répugner > a. dégoûter b. Le personnage qui utilise souvent le futur est Coraline.
être dans les fers > e. être emprisonné c. Coraline est pleine d’espoir.
assurer > c. affirmer Soigner la prononciation selon les types et formes de phrase
Deviner le sens des mots grâce à leur famille 9 a. Voici les phrases averbales tirées de l’extrait : « Pauvre
2 a. Mirza ! Malheureux Zamor ! », « Oh ! », « Sans être entendus ? Sans
être jugés ? », « Jugés ! », « Quelle générosité ! », « Un commerce
Le contraire de… Avant…
d’hommes ! Ô ciel ! »
mal- in- pré- b. Toutes ces phrases sont de forme exclamative sauf les deux
b. malheureux : qui n’est pas heureux – pressentiment : intuition suivantes, de type interrogatif : « Sans être entendus ? Sans être
de l’avenir, avant que l’événement ne se produise – impatience : jugés ? »
absence de patience. c. On pourra proposer cette correction. D’autres propositions
3 a. l’humanité = humain ; peuvent être acceptées.
un cultivateur = cultiver ; A La douleur B L’indignation C L’ironie
la générosité = généreux ;
« Pauvre Mirza ! « Sans être entendus ? « Oh ! »
lointain = loin.
Malheureux Sans être jugés ? » « Jugés ! »
b. l’humanité : l’ensemble des humains ; Zamor ! » « Un commerce « Quelle
un cultivateur : personne qui cultive un terrain, agriculteur ; d’hommes ! Ô ciel ! » générosité ! »
la générosité : fait d’être généreux, d’aimer donner ;
lointain : qui se trouve loin, à une grande distance. 10 a. et b. 1. Phrase déclarative ; voix qui baisse.
2. Phrase interrogative ; voix qui se lève.
Produire une lecture expressive 3. Phrase exclamative ; voix qui baisse.
4 a. 1. C Triste 2. A Plein d’espoir 3. B Posé et réfléchi. 4. Phrase déclarative ; voix qui baisse.
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Défi – Action ou Vérité p. 106
Jouer à Action ou Vérité sur le théâtre
Ce défi a l’avantage de mobiliser les connaissances sur le théâtre et les textes étudiés tout en s’amusant. Avec les cartes
« vérité », les élèves travailleront le vocabulaire du théâtre, les dramaturges, les pièces, les procédés dramaturgiques vus
dans le chapitre. Avec les cartes « action », c’est le jeu théâtral qui sera mis à profit : la diction, les émotions, les choix
de mise en scène. Le jeu de cartes téléchargeable dans le manuel numérique se compose de 32 cartes (16 « vérité »,
16 « action ») qui portent sur tout le chapitre. Pour s’assurer de la réponse, ou de l’exactitude de l’action, les élèves se
rapporteront à la fiche réussite. Un arbitre nommé par équipe sera chargé de valider la réponse. Proposer ce défi en
accompagnement personnalisé s’il y a un dédoublement de classe est plus facile pour mettre en place le jeu. Il est pré-
férable que les élèves aient connaissance des textes du chapitre, au préalable, notamment pour les cartes « action ».
– Situation comique
– Fin heureuse
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Évaluation Olympe de Gouges, Zamor et Mirza p. 108-109
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Chapitre 5 Au nom de l’information p. 110-135
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Pourquoi le rôle de la presse est-il essentiel ?
• Comment faire preuve d’esprit critique face à l’information ?
Intentions pédagogiques
Ce chapitre se fonde sur la thématique Informer, s’informer, déformer. Les groupements qui le composent permettent
d’aborder les règles éthiques du journalisme et la question de la réception des informations. On cherchera à éduquer
les élèves à l’importance de la presse et à aiguiser leur esprit critique face aux nouveaux supports de diffusion de l’infor-
mation ou à certaines méthodes journalistiques.
Le chapitre est structuré en deux temps :
➥ Questionner l’information
Problématique : Comment et pourquoi vérifier l’information ?
➥ Journalistes sous couverture
Problématique : Comment les journalistes parviennent-ils à dévoiler des faits ?
Le premier groupement se fonde sur des supports variés pour faire réfléchir les élèves à la façon dont ils s’informent.
La première double-page (p. 112-113) permet de poser les grands principes du journalisme grâce à l’étude de la Charte
mondiale des journalistes. La connaissance de ces principes permettra aux élèves d’avoir un regard critique sur les
documents proposés ultérieurement dans le groupement. La double-page 116-117 s’attache à montrer les travers des
chaînes d’information en continu, auxquelles les élèves sont souvent confrontés. On s’interrogera sur la question de la
vérification des informations, mais aussi sur les effets de dramatisation ou d’addiction produits par les reportages. Les
pages suivantes (p. 118-119) amorcent une réflexion sur le lien entre journalisme et réseaux sociaux : si les journalistes
peuvent utiliser les réseaux comme des médias pour transmettre des informations, ils sont en concurrence avec des
informations non vérifiées, auxquelles on risque d’accorder du crédit. Les dernières pages du groupement (p. 120-121)
apprennent à distinguer la parodie d’un article de presse, qui cherche à faire rire et n’est pas crédible, de la désinfor-
mation. Une méthode en action permettant d’apprendre à identifier les infox aidera les élèves à acquérir des réflexes
salvateurs face à tout texte publié sur internet. Le « défi Infox » (p. 132) poursuivra cette réflexion de façon ludique. Trois
ateliers offrent d’approfondir les notions abordées dans le groupement.
Le second groupement s’attache à une forme particulière d’enquête, celle du journalisme infiltré. On découvre l’en-
quête cruciale menée par Nellie Bly en 1887 dans un asile pour femmes situé à New York : la journaliste s’est fait passer
pour folle pour pénétrer dans un milieu fermé où les maltraitances étaient de rigueur. Son récit permet de comprendre
les risques qu’elle a pris en se faisant elle-même enfermer, mais aussi de percevoir le retentissement qu’a pu avoir une
telle enquête.
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Questionner l’information p. 112-121
Cahier p. 45 2 Les trois noms qui ont le même préfixe sont « confraternité »,
« consoeurs » et « confrères ». Le préfixe con- (du latin cum,
• Enrichir son vocabulaire
« avec ») insiste sur la collaboration des journalistes dans leur
Vrai Faux travail.
2–5–6 1–3–4 3 On ne doit pas imposer à des journalistes d’exprimer une « opi-
• Maîtriser les outils de la langue nion qui serait contraire à [leurs] conviction[s] », à leurs idées per-
Les radicaux sont en gras. Information (le suffixe est sonnelles ou de renoncer à leur éthique, au sérieux qu’ils mettent
« -ation ») – manifestement (le suffixe est « -ment ») – dans leur travail, à leur « conscience professionnelle ».
immédiateté (le préfixe est « im- » et le suffixe, « -té ») – Les devoirs des journalistes
inexact (le préfixe négatif est « in- ») – préjugés (le préfixe 1 Le devoir le plus important des journalistes est d’informer le
est « pré- ») – consœur (le préfixe « con- » vient de « cum », public en veillant à la véracité de leurs propos : ils doivent avant
« avec » en latin). tout « respecter les faits » (art. 1).
• Devenir un lecteur expert – Prononciation 2 Les journalistes doivent protéger leurs « sources » quand il
« Susceptible » se prononce [sysɛptibl]. s’agit d’informations confidentielles c’est-à-dire des informations
qui n’ont pas vocation à être divulguées (art. 7). Ils doivent res-
Avant de lire le texte
pecter la dignité et la vie privée des personnes interrogées (art. 8)
Le mot éthique, dans un univers journalistique, désigne l’ensemble et faire particulièrement attention aux personnes en position de
des principes moraux que le journaliste doit respecter (respect fragilité, par exemple mineures (art. 9).
des personnes, refus du mensonge et de la discrimination, sécu-
3 Les journalistes doivent s’assurer de la véracité des informa-
rité de ses informateurs…).
tions qu’ils ont trouvées avant de les communiquer – même s’il y
Après avoir lu la charte a urgence à les rendre publiques – et ils ne doivent ni les modi-
Cette charte est rassurante car elle démontre que le métier de fier, ni les tronquer (art. 3 et 5). Les journalistes doivent rester
journaliste est très encadré. Elle garantit que les informations intègres et corriger toute information inexacte rapidement et
diffusées sont fiables et honnêtes et définit un cadre sécurisant cela de manière visible, par un encadré ou un démenti. Le fait
pour le journaliste. de corriger leurs erreurs permet aux journalistes de garder la
La différenciation permettra de rendre plus accessible cette confiance du public (art. 6). Les journalistes s’engagent, sous
charte, qui contient de nombreux articles. On proposera le pre- peine de graves sanctions professionnelles et pénales, à ne pas
mier questionnaire aux élèves petits lecteurs, et le second aux copier, déformer les faits, mentir pour détruire la réputation
élèves ayant de meilleures compétences d’interprétation. d’une personne ou produire de fausses accusations (art. 10).
Les droits des journalistes La légitimité des journalistes repose sur la confiance que leur
accordent les lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs. Leur seul
1 Les journalistes peuvent récolter des informations librement
souci est donc de les servir et non pas de nourrir leurs propres
afin d’obtenir des renseignements pouvant servir à l’intérêt de l’en-
intérêts (art. 13).
semble de la population ; ils collectent des « faits d’intérêts public »
(art. 4). Ils sont libres d’exprimer un point de vue dans leurs articles, Bilan Cahier p. 45 Le travail d’un journaliste est de vérifier,
et doivent revendiquer la « liberté […] de critique, de commentaire, recouper, contrôler les informations qu’il publie. Il est responsable
de satire et de choix éditorial » (art. 12). Enfin, ils ont une liberté de de ce qu’il publie et doit suivre une éthique. Il arrive que le simple
« conviction » (art. 15) : ils doivent pouvoir résister aux pressions citoyen qui publie sur les réseaux sociaux transmette des infor-
(internes à la rédaction ou externes, avec des lobbys) qui les pous- mations qui ne sont pas vérifiées ou qui correspondent à son seul
seraient à modifier les informations qu’ils veulent diffuser. point de vue sans que les faits lui donnent raison.
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Vidéo écho Bilan Les articles que l’on pourrait citer pour évoquer le travail
de Maria Ressa sont les articles 2 « le/ la journaliste défendra, en
La vidéo écho, extraite d’un entretien avec Maria tous temps, les principes de liberté dans la collecte et la publica-
Ressa, lauréate du Prix Nobel de la paix le 8 octobre tion honnêtes des informations », 4 « Il/elle revendiquera le libre
2021, co-fondatrice du site d’information indépendant accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter
Rapple, éclairera de façon fructueuse l’étude de la librement sur tous les faits d’intérêt public » et 7 « Le/la journaliste
Charte. Maria Ressa expose les dangers du métier et gardera le secret professionnel concernant la source des informa-
les pressions exercées sur les journalistes en exercice. tions obtenues confidentiellement ». Pour protéger sa démarche,
Dans son interview, elle insiste sur l’importance de les articles 14 et 15 peuvent être cités.
transmettre l’information sans jamais céder à la peur
et aux pressions exercées par les puissants. Oral
Cette activité s’intègrera parfaitement à la suite du Bilan sur la
Après avoir regardé la vidéo écho
Charte d’éthique : les élèves ayant perçu la différence entre les
4 Maria Ressa a subi des attaques personnelles du gouvernement journalistes – dont l’éthique est primordiale – et les usagers des
philippin de Roberto Duerte, allant jusqu’à son arrestation. réseaux sociaux, il pourra être bénéfique de leur demander de
5 Selon Maria Ressa, la mission des journalistes est de deman- retrouver les règles à respecter lorsqu’on navigue sur internet.
der des comptes aux puissants, de résister aux abus de pouvoir et On pourra les aider en leur donnant les premiers mots d’un
d’apporter la vérité au public sans céder à la peur et aux pressions article : « Les internautes s’interdiront de ... » Une demi-heure
exercées. suffira pour ce type d’activité.
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur les droits et les devoirs des journalistes.
Presse p. 114-115
Les métiers de la presse
Cette double-page permet aux élèves de s’approprier rapidement le vocabulaire des métiers de la presse et, par la
même occasion, de poser des jalons de réflexion sur leur propre orientation. La question 1 de vocabulaire s’achève en
effet par une question plus personnelle poussant les élèves à réfléchir aux compétences qui leur permettraient de s’inté-
resser à un métier particulier. Cette mise en contexte permet par ailleurs de commencer à s’interroger sur les enjeux
éthiques du journalisme grâce à l’analyse du dessin de presse d’Adrien Réné.
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lui qui indique à la journaliste les sujets sur lesquels elle peut
• Maîtriser les outils de la langue
écrire.
b. On attendra des élèves qu’ils portent un regard critique sur le 1. a. Dans la première phrase, « s’est » est l’auxiliaire
choix des sujets. Ils constateront que les sujets les plus impor- et « développée » le participe passé. Dans la seconde,
tants (politique, religion, finance, éducation…) sont interdits, tan- l’auxiliaire est « ont » et le participe passé est « continué ».
dis que ceux qui ne sont pas polémiques et qui sont susceptibles b. Ces verbes sont conjugués au passé composé.
d’attirer le lectorat sont favorisés (foot, sexe, vacances, people...). c. L’auxiliaire du passé composé est au présent.
Cahier p. 46 2.
Accueillir
• Enrichir son vocabulaire Je suis accueilli/e Nous sommes accueillis/ies
Tu es accueilli/e Vous êtes accueillis/ies
Il/Elle est accueilli/e Ils/Elles sont accueillis/ies
TEXTE 2 A
rrêt sur image, Le mur du son franchi p. 116-117
Lise Vallienne, Entretien avec le philosophe Julien Lecomte
OBJECTIF Analyser le fonctionnement des chaînes d’information
COMPÉTENCE Saisir ce qu’est une information
Présentation des documents
Le montage mis en ligne sur le site arretsurimages.net et l’entretien avec le philosophe Julien Lecomte dénoncent tous
deux les travers des chaînes d’information en continu, dont le principal écueil est de vouloir toujours informer au plus
vite au risque de ne pas apporter une information vérifiée et recoupée. L’intérêt du montage est de ne pas exprimer
d’opinion, mais de faire comprendre aux spectateurs, grâce à l’enchaînement des images, que certaines chaînes ampli-
fient la portée d’informations anodines, jusqu’à les rendre presque anxiogènes.
Avant de regarder la vidéo
– Une chaîne d’information en continu est une chaîne de télévision dont le but est d’informer les gens 24 h sur 24, de
jour comme de nuit. Il n’y a sur cette chaîne aucun autre type de programme (pas de films, pas de séries, pas de jeux
ni de musique…).
– Les élèves regardent souvent les chaînes d’information en continu. Le format court leur permet d’avoir accès rapide-
ment à l’information.
– Les élèves peuvent faire part de leur satisfaction lorsqu’ils regardent les chaînes d’information en continu. Ils ont
l’impression de se tenir au courant des sujets qui intéressent la société. Ils peuvent cependant exprimer un sentiment
de lassitude : les informations se répètent en effet en boucle en peu de temps. Enfin, ils peuvent ressentir un senti-
ment de malaise car, trop souvent, des informations sensationnalistes sont données pour faire de l’audimat, sans réelle
expertise ou analyse.
Après avoir regardé la vidéo
1 Voici les termes employés par les journalistes pour décrire le bruit de l’avion : « un tremblement ou une explosion »,
un « bruit ou sensation étrange » et une « déflagration ». Ces termes hyperboliques créent immédiatement de l’angoisse.
2 a. Les journalistes ne donnent pas immédiatement la raison du bruit entendu.
b. Ils créent de l’attente, de l’intérêt pour ce qui va suivre. Le spectateur informé va attendre la confirmation de ce qu’il
sait, le spectateur non informé ressentira une légère angoisse avant d’obtenir la réponse à ses interrogations.
3 a. Différents experts sont invités par les chaînes d’information, laissant penser qu’une certaine gravité le néces-
site : Yavier Tytelman et Michel Polacco, experts aéronautique, Patrick Charaix, ancien commandant des forces aériennes
stratégiques et la ministre des armées Florence Parly. L’interview du porte-parole de l’armée, Hervé Grandjean, à la fin du
montage, vient renforcer la parole de ces experts.
b. La présence de ces experts n’est pas nécessaire puisqu’il s’agit d’une information plutôt anodine. Des avions
franchissent régulièrement le mur du son, notamment dans le Grand Est, où sont présentes de nombreuses bases
aériennes.
78 |
4 Les chaînes d’information recourent à de nombreux moyens audiovisuels pour donner de l’importance à leur sujet :
traduction en langue des signes, bandeau continu d’information « alerte info », gros titres (« Détonation : il s’agit d’un
avion de chasse », BFM ; « Détonation entendue dans toute l’Île-de-France », CNews ; « F. Parly évoque une mission
d’interception », CNews ; « Avion de chasse : « J’étais vraiment inquiète »), images de lieux variés dans Paris (Champs-
Élysées, Porte de Saint-Cloud…) mais également de Riga (capitale de la Lettonie, d’où l’on voit décoller un avion de
chasse), vidéo amateur pour faire entendre la détonation, flash « Priorité au direct » venant interrompre le programme
au profit d’une information jugée prioritaire.
Bilan Le montage évoque un avion de chasse qui a franchi le mur du son au-dessus de Paris. Le sujet semble bien
anodin au regard du nombre d’éditions spéciales recensées. Est illustrée ici la course au scoop et au sensationnel recher-
chée par les chaînes d’information en continu.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont expliqués : « télégéniques » (« qui passe bien à la télévision », l. 17), « biais
idéologiques » (« partis pris, points de vue subjectifs », l. 22), « perspective » (« point de vue », l. 27).
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée en ajoutant un nouvel axe, celui des risques provoqués par les chaînes d’information en continu.
On pourra demander aux élèves de compléter la carte avec leurs propres exemples, tirés de leur expérience.
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TEXTE 3 Comment les réseaux sociaux gagnent-ils de l’argent ? p. 118-119
OBJECTIF Argumenter sur les usages des réseaux sociaux
COMPÉTENCE Réfléchir à partir de documents variés
Présentation des deux documents
Le but de ces deux pages est de faire réfléchir les élèves sur leur usage des réseaux sociaux ainsi que sur le fonction-
nement de ces derniers, sans les diaboliser : le but est en effet de sensibiliser les élèves afin qu’ils en aient un usage
raisonné. L’infographie issue de l’ouvrage C’est quoi les fake news ? de Jacques Azam explique comment les réseaux
sociaux gagnent de l’argent et déconstruit l’idée de gratuité. Le texte d’Aude Carasco, quant à lui, insiste sur l’importance
des réseaux sociaux comme relais actuels de l’information, mais évoque également le risque que comporte le mélange
d’informations journalistiques vérifiées et celles d’internautes, blogueurs.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, certains mots sont suivis de définitions : « ambition » (« désir, envie », l. 4), « faire de l’au-
dience » (« attirer l’attention, créer l’intérêt », l. 15), « décryptent » (« interprètent, décodent », l. 23), « complexifiée »
(« rendue difficile », l. 27).
Un mot est illustré : « blogueurs » (l. 30).
80 |
Le format oral de l’exercice en facilite l’exécution. Dans une des anecdotes des élèves le risque encouru (cyberharcèlement,
volonté de poursuivre l’éducation à l’utilisation des médias escroquerie, accès à des images à caractère violent,
sociaux, il conviendra de bien identifier à l’issue de chacune désinformation…).
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en y ajoutant un axe de réflexion sur le lien entre informations et réseaux sociaux.
Cahier p. 49 « raconte » (l. 3), « affirme » (l. 8), « répète » (l. 11). L’auteur de l’ar-
ticle semble prendre les précautions d’usage quand les informa-
• Enrichir son vocabulaire tions ne sont pas confirmées : « Manifestement, selon les premiers
a. éléments » (l. 4-5). Il emploie également le conditionnel journalis-
tique : « le sanglier pourrait porter plainte » (l. 13). La formulation
du titre et du chapeau, sous forme nominale, contribue également
à renvoyer aux codes de la presse traditionnelle.
A
un sanglier B
un chasseur C
du gibier D
un randonneur
Un texte parodique
1 Le texte est absurde car il laisse entendre que les chasseurs ne
b. Les mots de la même famille que « randonneur » sont
cherchent pas à tuer des sangliers, mais à attaquer des randon-
« randonnée » et « randonner ». On les reconnaît car ils ont neurs : « le tir […] visait en fait un troupeau de randonneurs » (l. 6).
le même radical, « randonn- ». Le groupe de randonneurs est animalisé, et appelé « troupeau ». Le
• Maîtriser les outils de la langue sanglier, victime des tirs de plomb, est quant à lui humanisé : il est
a. Le verbe au conditionnel présent est « pourrait ». prêt à « déposer plainte contre le chasseur » (l. 13).
b. Il a la valeur de l’hypothèse. 2 Le rédacteur de l’article se moque des accidents de chasse,
• Devenir un lecteur expert – Prononciation qui ont pu toucher des randonneurs en en faisant une norme. Il se
On prononce le « t » final dans l’expression « en fait », moque, par ailleurs, de la vision souvent « parisiano-centrée » de
phrase 2. certains journalistes. Le titre même de la rubrique, « Au-delà du
périphérique », donne l’impression que pour le journal, il y a Paris
Après avoir lu le texte d’un côté, enfermé par le périphérique, et le reste de la France.
On s’appuiera ici sur les réactions des élèves à la lecture du texte :
Bilan Cahier p. 49 L’article fait rire en jouant avec les codes
certains percevront immédiatement la dimension parodique. On
du journalisme : il utilise un ton faussement sérieux pour racon-
leur conseillera alors de s’attacher au deuxième questionnaire.
ter une histoire absurde. On peut aussi considérer que l’article
Les codes du journalisme dénonce implicitement les accidents de chasse et la maladresse
1 Comme dans un article de journal en ligne, on trouve ici la des chasseurs. On sait en effet que des randonneurs ont parfois
date de publication, « 11-10-2022 », le nom du journal, « Le Gorafi », été pris pour cible, confondus avec du gibier.
la rubrique, « Au-delà du périphérique », le titre de l’article ainsi
qu’un chapeau accrocheur. Histoire des mots
2 Plusieurs éléments donnent une impression de sérieux journa- On rappellera, à l’occasion de cette rubrique, que les parodies ne
listique. L’auteur de l’article introduit les mots de pseudo-témoins sont pas des fake news : elles n’ont pas vocation à être crues par
grâce à des verbes de parole couramment utilisés dans la presse : les lecteurs. Le nom composé « deepfake » désigne une manipu-
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lation vidéo construite par intelligence artificielle. Elle permet par « .com » indiquait initialement que le site avait une dimension
exemple d’intégrer le visage d’une personne sur le corps d’une commerciale. Les sites dont le nom s’achèvent ainsi relèvent du
autre et de lui faire dire des mots qu’elle n’a jamais prononcés à droit américain.
partir d’échantillons réels d’interviews. Ce procédé est particu- « .org » indiquait initialement que le site n’avait pas de but com-
lièrement inquiétant car il peut donner lieu à de très mauvaises mercial. Il provient du mot organization en anglais.
plaisanteries diffusées en ligne. La mention « .gouv » est réservée aux sites de l’État français.
b. L’extension « .fr » semble indiquer que l’article provient d’un site
Oral français. Ce site n’existe cependant absolument pas.
L’article* « Coup de pousse pour le climat ! » n’existe pas en ligne 3 Les élèves ne trouveront pas la mention de cet auteur sur
et a été inventé pour les besoins de cette activité. Son analyse internet. Cela doit les inciter à douter de la fiabilité de cet article.
à chaque étape de la méthode a pour intention d’entraîner les 4 L’article contient des fautes d’orthographe : « coup de
élèves à vérifier les informations qu’ils reçoivent sur les réseaux pousse » au lieu de « coup de pouce », « a annoncer » au lieu de « a
sociaux notamment. On gagnera à mener cette activité en petits annoncé », « tous les champ » au lieu de « tous les champs ».
groupes, en salle informatique par exemple. L’article contient des mots inventés : « A380bis », « anaphoré ».
* Par commodité, nous répéterons la forme italique soulignée pour distinguer L’emploi de mots inadaptés : « triphasé » renvoie à du courant
ce faux article de tout article réel, scientifique ou journalistique. électrique, non à un carburant ; « supersonic », qui devrait s’ortho-
1 a. Information : renseignement communiqué par un organe de graphier « supersonique », indique un vol de très haute altitude,
presse. qui rendrait impossible l’irrigation de champs.
Rumeur : nouvelle mensongère visant souvent à nuire. Il y a par ailleurs une formule sensationnelle : « vaincre la séche-
Propagande : manipulation de l’opinion par le pouvoir. resse dans tous les pays ».
Publicité : annonce cherchant à faire vendre un produit. 5 a. Il n’y a aucune information sur la date de cette photo.
Communication : fait de chercher à donner une image de soi au b. Cette photo ne se trouve pas sur d’autres sites.
public. c. La photo n’est pas réellement en lien avec l’article. Si le sujet
b. À première vue, on peut penser que l’article a pour intention était sérieux, il aurait fallu un avion volant beaucoup plus bas, au-
d’informer. dessus d’un champ.
2 a. « .fr » accompagne les noms de domaine français. 6 a. Cette information n’est relayée sur aucun site sérieux.
Carte Mémo
On achèvera la carte mentale en s’attachant à distinguer parodie et infox.
82 |
Cahier p. 50 il semble malgré tout prêt à « porter secours à tout moment »
(l. 45-46) à la journaliste.
• Enrichir son vocabulaire
Bilan Cahier p. 50 Nellie Bly doit mener une enquête sous
1. soins – 2. interné – 3. aliénées – 4. démence – 5. patients.
couverture, en cachant son identité de journaliste, pour découvrir
• Maîtriser les outils de la langue la vérité sur la façon dont les malades sont traités dans un asile
« En termes simples
et directs » • psychiatrique. Elle risque de découvrir des maltraitances qui lui
• complément circonstanciel de moyen seraient cachées si elle se présentait comme une journaliste.
« Comme bon vous
semble » • • complément circonstanciel de manière
« Avec effroi » • Oral
• Devenir un lecteur expert – Prononciation Oui, nous avions foi en nos talents d’actrice et nous pensions
Voici les mots dans lesquels on retrouve le son [œ]̃ : de taille à feindre la démence d’un bout à l’autre de notre séjour.
interner – simples – calepin – feindre – gardien. Pourrions-nous passer sept jours à l’asile d’aliénées de Blackwell’s
Island ? Nous en étions convaincues. Et nous avons tenu parole.
Après avoir lu le texte
BD écho
La différenciation permet de problématiser la notion du journa-
lisme sous couverture : les questionnaires portent en effet sur Toutes les illustrations des pages consacrées à Nellie Bly
les caractéristiques du travail des journalistes et sur les risques sont issues de la bande dessinée de la journaliste ita-
qu’il y a à travailler sous couverture. Le premier questionnaire lienne Luciana Cimino et de l’illustrateur Sergio Algoz-
est plus difficile car il comporte des termes d’analyse littéraire zino, Nellie Bly, première journaliste d’investigation. Ils
spécifiques et renvoie aux principes du journalisme tels qu’ils s’intéressent à l’expérience de Nellie Bly dans les asiles
sont exposés p. 112. psychiatriques, mais rendent compte également de ses
autres enquêtes, depuis ses premiers reportages en pas-
Un travail de journaliste
sant par son voyage au Mexique. La planche proposée ici
1 Le rédacteur en chef demande à Nellie Bly de se faire passer frappe par ses choix graphiques forts, contrastant avec
pour folle pour enquêter sur un asile de New York : « Mon rédac- d’autres planches beaucoup plus réalistes.
teur en chef […] souhaitait que je décrive en termes simples et
directs les soins apportés aux patientes, les méthodes de la direc- Après avoir lu la BD écho
tion, etc. » (l. 3-6).
4 Les quatre premières vignettes de la BD se distinguent par
2 a. Les autorités pourraient désigner Nellie Bly par cette
leur forme : au lieu d’être rectangulaires, elles ont une partie
périphrase : « une moins-que-rien armée d’un calepin » (l. 12-13).
inclinée et s’emboîtent les unes dans les autres. Les auteurs
b. La formule est nettement péjorative.
alternent les angles de vue : Nellie Bly est vue en plongée dans
3 Le rédacteur en chef souhaite que Nellie Bly respecte la véra- les deux premières vignettes, puis en contre-plongée, et de
cité des faits : « Nous n’attendons rien de sensationnel, mais un nouveau en plongée. Les plans sont rapprochés, sauf dans la
récit honnête des faits » (l. 25-26). seconde vignette, qui utilise un plan moyen et montre la solitude
Les risques encourus initiale de la jeune femme dans ce qui semble être un couloir vide.
1 Nellie Bly risque de ne pas être assez solide mentalement Toutes ces caractéristiques donnent une vision un peu distordue
(« avais-je les nerfs suffisamment solides [...] », l. 7), de ne pas suffi- et inquiétante de la réalité. Les auteurs cherchent à souligner à
samment bien jouer la comédie (« Serais-je capable de me faire pas- quel point Nellie Bly simule bien la folie : l’espace de quelques
ser pour folle […] ? », l. 8-9), d’être découverte en tant que journa- vignettes, les lecteurs ne la voient plus de façon conventionnelle.
liste et de ne pas parvenir à tenir pendant une semaine (« Pourrais-je 5 La dernière vignette est plus inquiétante encore, et d’un
passer sept jours à l’asile d’aliénées de Blackwell’s Island ? », l. 17-18). style très différent. Les couleurs, initialement froides, deviennent
2 Nellie Bly craint le fait que les personnes internées sont entiè- chaudes. Les lignes sont plus épaisses, le décor qui entoure Nellie
rement soumises aux gardiens, qui peuvent décider de ne jamais Bly a disparu. Des figures qui semblent menaçantes l’entourent.
les laisser sortir : « Je pensai avec effroi à la totale sujétion des Tout se passe comme si les auteurs cherchaient à faire croire aux
aliénés en face de leurs gardiens. Rien ne leur servait d’implorer lecteurs eux-mêmes – qui pourtant connaissent les intentions de
leur libération » (l. 30-32). la journaliste – que Nellie Bly souffre de folie et délire.
3 Le rédacteur en chef semble un peu hésitant lorsque Nellie Bilan La planche, montrant une Nellie Bly qui semble réelle-
Bly lui demande comment il la fera sortir de l’asile : « Je ne sais ment folle, souligne à quel point la journaliste s’investit dans son
pas encore » (l. 37). Sa réponse semble peu assurée : « Je suppose enquête. Elle joue si bien la folie qu’elle paraît effrayante : ceux qui
qu’il nous suffira de révéler votre identité » (l. 37-38). Finalement, assistent à la scène ne peuvent qu’y croire.
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur la question de l’infiltration journalistique.
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TEXTE 5 Extraits 2, 3, 4 Nellie Bly, Dix jours dans un asile p. 124
OBJECTIF Percevoir l’engagement d’une journaliste
COMPÉTENCE Comprendre l’importance d’un témoignage
Présentation des extraits
Ces trois courts extraits sont tirés du coeur du récit de Nellie Bly. Ils font saisir en quelques lignes le type de maltrai-
tances auxquelles elle a été confrontée, sans que l’on bascule pour autant dans une forme de voyeurisme. On cherche
ici à faire appel à l’indignation des élèves pour entrer ensuite dans l’analyse plus détaillée. La multiplication des extraits
souligne le caractère généralisé des mauvais traitements et justifie le fait que Nellie Bly enquête sous couverture.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « plaider sa cause » (« parler pour se défendre », extrait
2, l. 2), « compatissais » (« avais pitié », extrait 2, l. 7), « arbitraires » (« injustifiées », extrait 2, l. 9), « épargne » (« évite,
préserve », extrait 3, l. 7).
D’autres mots sont illustrés : « coupelle en étain » (extrait 3, l. 4), « bol » (extrait 4, l. 4).
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en s’attachant aux conséquences d’une enquête en infiltration.
84 |
TEXTE 5 Extrait 5 Nellie Bly, Dix jours dans un asile p. 125
OBJECTIF Découvrir le retentissement d’une enquête
COMPÉTENCE Saisir les émotions de la journaliste
Présentation de l’extrait
Ce passage constitue la toute fin du récit de Nellie Bly, qui met en lumière de façon sobre et efficace le retentissement
qu’a eu son enquête. Il permet de revenir sur la nécessité de mener certaines investigations sous couverture, puisque
l’on perçoit bien à quel point la direction des asiles a cherché ensuite à masquer ses propres manquements.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « amère » (« difficile », l. 8), « appréhension » (« peur », l. 10).
D’autres mots sont illustrés : « barrique » (l. 17), « miche » (l. 17) et « bassines » (l. 21).
• Enrichir son vocabulaire 1 Nellie Bly est heureuse de témoigner devant le grand jury car
a. A. Jury B. Juré C. Cour D. Procureur elle espère pouvoir faire évoluer les pratiques dans l’asile psychia-
trique dans lequel elle s’est infiltrée : « je souhaitais tant aider mes
b. 1 3
Jury Cour anciennes compagnes » (l. 4-5).
2 a. Depuis l’internement de N. Bly, des choses ont changé dans
l’asile. Les cuisines ont été nettoyées, « briquées du sol au pla-
fond » (l. 16-17), condiments et aliments de qualité ont été mis à
disposition des patientes : « deux petites barriques de sel et une
belle miche de pain blanc » (l. 17-18).
b. Ces changements ont eu lieu pour donner une meilleure image
de l’asile lors de la visite des jurés.
3 a. Cette phrase est à la voix passive.
b. L’absence de complément d’agent donne l’impression que
2 4 les choses ont été changées comme par magie, sans que l’on
Juré Procureur
sache vraiment par qui. C’est sans doute rageant pour N. Bly, qui
• Maîtriser les outils de la langue
cherche à prouver que les conditions d’internement des aliénées
a. Après l’auxiliaire « être », le participe passé s’accorde
sont indignes.
avec le sujet. « Citée » suit l’auxiliaire « être », donc il
4 N. Bly a peu d’espoir que les jurés la croient car le décor qu’elle
s’accorde avec le sujet « je », féminin singulier.
visite avec eux est « à l’opposé de ce [qu’elle a] connu » (l. 23).
b. Après l’auxiliaire « avoir », le participe passé ne s’accorde
Tous les mauvais traitements ont été camouflés.
pas avec le sujet. Même si le sujet « j’ » est féminin singulier,
« terminé » ne s’accorde pas car il suit l’auxiliaire « avoir ». Bilan Cahier p. 52 N. Bly a eu raison d’enquêter sous une
c. N. Bly s’est rendue à la cour et a raconté son enquête. fausse identité car si elle avait visité l’asile en tant que journaliste,
Les jurés ont décidé de suivre ses avis, et grâce à son on lui aurait présenté les conditions d’internement sous un jour
travail, les hôpitaux ont reçu de l’argent pour que les flatteur, et on lui aurait caché – comme c’est le cas pendant la
patients y soient mieux traités. visite des jurés – les mauvais traitements subis par les patientes :
• Devenir un lecteur expert – Prononciation « Les jurés inspectèrent les cuisines. Elles avaient été briquées du
Il y a un « e » devant le « a » de « dérangea » pour faire le sol au plafond » (l. 16-17).
Elle a pu, grâce à cette enquête, aider les femmes qui étaient
son [ʒ] (comme dans « jeu »), et non le son [g] comme dans
internées avec elle : « Grâce à cette enquête, la commission […] a
« garage ». Il n’est pas nécessaire d’ajouter ce « e » à la fin
octroyé un million supplémentaire aux hôpitaux psychiatriques de
du verbe « recommanda ».
Blackswell’s Island » (l. 27-29).
Carte Mémo
On complètera la carte mentale en ajoutant un élément à l’axe proposé précédemment, sur les conséquences possibles d’une enquête en
infiltration.
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Ateliers – Grammaire pour dire et pour écrire p. 126-131
86 |
Vocabulaire Correction de la question sur le podcast
Savoir reconnaître des énoncés parodiques Les différents intervenants sont Estelle Faure (la chroniqueuse),
Pierre Bousquet (ingénieur au Centre National d’Etudes Spatiales
1 improbable 1. et chef de projet de la contribution française à la mission Comet
alarmistes 2. 3. Interceptor), ainsi que des enfants (Thaïs, Eden et Maëva).
amusant 4.
Vocabulaire
Connaître le vocabulaire de l’information Utiliser synonymes et reprises nominales pour éviter
2 L’accroche : d – Le chapeau (ou chapô) : a – La rubrique : b les répétitions
– Le témoignage : c – L’article : e. 1 1. Nous recevons aujourd’hui la comédienne qui joue le rôle
3 L’article : 6 – le témoignage : 5 – la rubrique : 1 – le titre : 2 principal dans la pièce de théâtre.
– l’accroche : 4 – le chapô : 3 – l’image : 7. 2. Cette décision entraîne des conséquences sur son avenir.
Maîtriser les outils du traitement de texte 3. Apparemment, ce sportif souffre d’une grave maladie.
4 a. 3 ; b. 4 ; c. 5 ; d. 8 ; e. 6 ; f. 2 ; g. 1 ; h. 7 4. Cette chercheuse ressent une grande fierté de nous annoncer
ce scoop.
Grammaire-Orthographe 5. Elle bénéficie de la confiance de toute son équipe.
2 Voici une proposition de correction. On pourra accepter
Écrire des titres sous forme nominale
d’autres synonymes.
5 1. Attaque d’un bateau de plaisance par un requin . Je réalise des reportages sur le terrain. Je porte attention aux
2. Découverte d’un médicament miracle par un laboratoire danois. propos des témoins mais, à chaud, ils énoncent / prononcent des
3. Disparition et réapparition mystérieuse d’un avion de chasse. phrases incohérentes. Notre équipe introduit de courtes citations
4. Sortie demain du seul et unique film de Brian Spencer. et nous créons un montage qui respecte leurs émotions.
6 1. Un professeur de mathématiques remplacé par un collégien. 3 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions
2. Le but décisif du match marqué par l’arbitre. pourront évidemment être acceptées.
3. La calculatrice remplacée par un boulier chinois à la rentrée. a. Voir les exemples donnés dans l’exercice.
4. Un portable datant du néolithique retrouvé par des archéologues. b. L’important chef d’entreprise / Le sympathique directeur / Le
Utiliser des compléments circonstanciels pour situer le contexte génie du CAC 40
7 Voici les CC de temps, CC de lieu et CC de manière dans le c. Le grand voyageur / L’explorateur détendu / Le globe-trotteur
texte : à la mode
Encore un stylo quatre couleurs jeté sans avoir utilisé ni le vert ni d. L’éminente botaniste / La prodige de la biologie végétale / La
le rouge glorieuse jardinière
C’est un drame devenu terriblement banal au sein des bureaux, Employer des superlatifs pour mettre en valeur des informations
des écoles et des administrations ; un nouveau stylo quatre cou- 4 1. C’est une question extrêmement importante.
leurs à peine utilisé a été retrouvé dans une corbeille du lycée 2. Cette fiction est ultraréaliste.
Jules Ferry aux aurores par un agent de maintenance. 3. Nous sommes tous considérablement impressionnés.
Introduire les mots d’un témoin par des verbes de parole 4. Ce sujet est hypersensible.
8 confier ; avouer ; ajouter ; déclarer ; se livrer ; révéler ; signaler. 5. Cette invention est génialissime.
9 1. « Les travaux ont attaqué à 23h », témoigne un voisin. Maîtriser les formules d’adresse
2. L’enfant de deux ans a déclaré : « je suis très flatté ! » 5 Début d’une chronique Fin d’une chronique
3. Le témoin confesse : « je ne savais pas quoi faire face à cet
éléphant rose. » Je suis ravie de vous recevoir ! Vous pourrez réécouter
Soyez la bienvenue. la chronique sur le site du
4. « J’hésite entre la chantilly et le camembert », nous confie cette
C’est la première fois que vous collège.
cliente. Merci d’avoir répondu aux
venez dans cette chronique.
5. « J’avais les lacets défaits », a dévoilé le sportif. Nous sommes impatients d’en questions des auditeurs.
savoir davantage sur ce sujet Passez une belle journée.
grâce à vous !
Atelier 3 – Oral p. 130-131
Créer un podcast sur l’actualité Grammaire-Orthographe
L’objectif de cet atelier est de pousser les élèves à chercher des Faire des phrases à l’impératif pour attirer l’attention
informations dans la presse pour en constituer une chronique. 6 1. Penchons-nous sur cette histoire.
Il s’agira pour eux de développer des compétences de compré- 2. Installez-vous près du micro et dites-nous ce que vous pensez
hension et de synthèse. L’atelier pourra être effectué à la fin de de cette situation.
la séquence et nécessitera deux, voire trois séances : la première 3. Soyez attentif à la question que vous pose cette auditrice.
pour présenter le sujet et commencer des recherches, les deu- 4. N’hésitez pas à parler de cette chronique autour de vous.
xième et troisième pour constituer la trame de la chronique et son
enregistrement. On privilégiera, pour cet exercice, des séances en Utiliser le conditionnel pour faire preuve de politesse
demi-groupe. Ce projet pourra se mener en partenariat avec un 7 1. J’aimerais vous poser une question.
professeur ou une professeure documentaliste. 2. Je voudrais savoir comment se passe la vie à bord.
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3. Nous souhaiterions avoir plus d’information sur son couronne- • Quelles émotions ressentez-vous lorsque vous marchez sur la
ment. ligne de slack ?
4. Connaîtriez-vous la cause de l’incendie ? • Réussissez-vous à profiter du paysage lorsque vous êtes sur
Varier les types et formes de phrase votre ligne ?
8 1. Notre manière de vivre a-t-elle été transformée par cette • Diriez-vous que ce sport est un sport dangereux ?
découverte ? 10 a. On proposera cette correction, mais d’autres suggestions
2. Faut-il beaucoup s’entraîner pour arriver à un tel niveau ? pourront évidemment être acceptées :
3. Ce film a-t-il plu aux critiques ? Judith Jeptum a ébloui tout le monde, dimanche 3 octobre. La
4. La faune et la flore ont-elles été modifiées par le réchauffement Kényane a bouclé le marathon de Paris en 2h, 19 min, 47 sec… elle
climatique ? a ainsi dépassé le record du monde féminin ! Une fois de plus, les
5. Est-ce que le ministre dirigeait le pays d’une main de fer ? superlatifs ne manquent pas pour saluer sa performance excep-
9 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions tionnelle. Jusqu’à quand va-t-elle nous surprendre ? C’est tout à
pourront évidemment être acceptées : fait stupéfiant !
• Comment vous êtes-vous formé/e à marcher sur un fil ? b. Les mots que l’on pourrait accentuer à l’oral sont : « a ébloui » ,
• Comment choisissez-vous les sites où vous allez poser votre « 2h, 19 min, 47 sec », « le record du monde féminin », « sa perfor-
ligne de slack ? mance exceptionnelle », « surprendre ».
88 |
Défi – Infox p. 132
Détecter une fausse information
Ce défi met en pratique ce que les élèves ont appris dans le chapitre : manipuler les codes du journalisme et les outils
pour construire et repérer une fausse information. Lors d’une première séance, les élèves écrivent deux brefs articles, l’un
donnant une fausse information, l’autre, une vraie. Ils peuvent s’inspirer des articles parodiques du chapitre « Confondu
avec un randonneur… », « Coup de pousse pour le climat ! », « Incendies - Qui sont ces hommes… » et « Un adolescent
retrouvé sain et sauf... ». Pour la véritable information, les professeurs conseilleront la presse pour les adolescents Le
Monde des ados, Science & Vie junior, Geo Ado, Geek junior, Sporteen… Il reviendra à l’enseignant ou l’enseignante de
juger de la pertinence des sujets choisis. Mettre en forme l’article sera l’occasion d’utiliser le traitement de texte (voir
ex. 4, p. 128). Une seconde séance sera consacrée à la présentation des articles à la classe. À la fin du défi, pour corriger,
chaque groupe dévoilera quelle est la vraie et la fausse information et précisera les indices permettant de faire la diffé-
rence entre les deux.
Une trame de la carte Mémo est disponible dans le cahier d’exercices, p. 44. Les élèves pourront la compléter en
étant guidés pas à pas. Ils pourront également noter les mots de vocabulaire qu’ils auront appris au cours du chapitre.
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Évaluation Dominique Magada, Journalistes : une espèce en voie de disparition ? p. 134-135
Présentation du texte de l’évaluation
Ce texte est extrait d’un long article qui réfléchit à l’histoire du journalisme et à sa récente évolution. Il prendra facile-
ment place après le groupement « Questionner l’information », puisqu’il s’interroge sur le rôle du journalisme traditionnel
à une époque où les réseaux sociaux constituent un média de diffusion très important. On pourra malgré tout le propo-
ser comme ouverture, après le groupement sur Nellie Bly, qui incarne la journaliste de la fin du xixe siècle par excellence.
Lecture et prononciation Étude de la langue
1 a. Les lettres « -ent », à la fin du mot « progressivement », se 9 a. Un temps composé est formé d’un auxiliaire (« être » ou
prononcent [ɑ̃] comme dans « blanc ». Elles sont muettes à la fin « avoir ») et d’un participe passé.
du mot « déclenchent ». b. « A connu » est conjugué au passé composé.
b. On ne prononce pas les lettres finales (« -ent ») d’un verbe 10 Voici le complément de moyen : « avec les réseaux sociaux ».
conjugué à la troisième personne du pluriel. Le complément de manière est « gratuitement ».
2 Les lettres « -ent » à prononcer sont notées en gras : « le siècle 11 Voici deux compléments de but : « pour s’en sortir » et « pour
précédent », « gratuitement », « les abonnements ne suffisent augmenter sa visibilité professionnelle ».
plus », « ils ne paient plus », « suffisamment ». 12 Le participe passé est « déplacés ». Il s’accorde avec « ses
Compréhension du texte revenus » car l’auxiliaire qui le précède est le verbe « être ». Pour
4 a. Le journalisme était très puissant au xxe siècle. aller plus loin, on peut noter que cet accord a lieu car il s’agit d’un
b. La presse avait alors un format journal-papier. verbe pronominal dans lequel le pronom « réfléchi » a une fonction
COD.
5 Les journalistes sont désormais en concurrence avec les per-
sonnes qui diffusent des informations sur les réseaux sociaux : Sujet de rédaction
« tout le monde peut se dire journaliste, et beaucoup le font gra- Pour rappeler aux élèves la forme d’un article de presse, on pourra
tuitement » (l. 6-7). les renvoyer à la parodie proposée p. 120. Le sujet n’implique
6 La publicité est importante pour les médias car elle permet cependant pas cette dimension parodique ici.
de les financer : « les abonnements numériques ne suffisent pas » Ce barème permettra d’évaluer le travail des élèves :
(l. 12-13). Soin et présentation /0,5
7 Les journalistes rencontrent une difficulté car « ils sont noyés
Alerte sur les dangers des réseaux sociaux /1
dans la masse » (l. 16) sur les réseaux sociaux. Leurs informations
ne sont pas mises en avant au milieu de toutes les diffusions. Respect des codes d’un article de journal /1
8 a. Les médias font croire aux pigistes qu’ils seront rémunérés Correction de la langue /1,5
en étant vus sur les réseaux. Ils leur font « espérer qu’à terme, ils
arriveront à réunir suffisamment de “followers” pour intéresser les
revenus de la publicité » (l. 20-22).
90 |
Chapitre 6 Mystères dans la ville p. 136-159
PROBLÉMATIQUES DU CHAPITRE
• Pourquoi la ville est-elle vue comme un lieu mystérieux ?
• Quelle image les récits urbains donnent-ils de la société ?
Intentions pédagogiques
Ce chapitre se fonde sur le questionnement sur le monde urbain : La ville, lieu de tous les possibles ? Les textes
qui le constituent appartiennent principalement au genre policier. Le groupement « Derrière la façade » du chapitre 1
insistait sur la cohabitation, en ville, de toutes les catégories sociales. L’accent est mis ici sur le mystère. On quitte les
immeubles ayant pignon sur rue pour pénétrer dans le réseau inquiétant des souterrains ou dans des zones-frontières, à
la limite de la ville : il s’agit de montrer que la ville et ses faubourgs ont, dans un récit policier, une dimension fascinante
ou mystérieuse et inquiétante. Ils révèlent en outre les dessous de l’âme humaine.
Le chapitre est structuré en deux temps :
➥P istes souterraines
Problématique : Pourquoi les souterrains urbains fascinent-ils ?
➥E n quête de témoins
Problématique : Quels sont les codes du genre policier ?
Le premier groupement s’articule autour du thème des souterrains : lieux urbains mais cachés, ils suscitent la curiosité
et la fascination. Les supports étudiés dans ce groupement appartiennent à des genres très différents, même si les
extraits narratifs jouent tous avec le mystère et le suspense. On étudiera ainsi un extrait de roman-feuilleton, avec
Les Mystères de Paris d’Eugène Sue (p. 138-139), un passage d’un roman de littérature jeunesse (D.O.G, p. 140-141), un
article de journal (p. 142) sur l’urbex, une photographie (p. 143) et un extrait de bande dessinée (Ninn, p. 144). L’atelier
d’écriture permettra de revenir sur le genre narratif en travaillant le récit (p. 150-151).
Le second groupement est constitué par une nouvelle intégrale de Didier Daeninckx. Elle joue avec les codes du récit
policier en les détournant grâce à une chute, en décalage avec les attentes des lecteurs. Les activités orales et écrites
de ce groupement permettent de faire réfléchir les élèves sur les préjugés et la question de l’exclusion. L’atelier 2,
p. 152-153, met les élèves en situation d’enquêteurs et leur permet de travailler l’expression orale. L’atelier 3, p. 154-155,
propose de revenir sur les outils de la description. Enfin, le défi (p. 156) prolonge la réflexion du chapitre en proposant
aux élèves d’illustrer l’œuvre qu’ils ont préférée en se fondant sur un moteur de recherche d’images générées par intel-
ligence artificielle.
| 91
Pistes souterraines p. 138-144
92 |
Carte Mémo
On amorcera cette carte mentale en se fondant sur deux axes : l’un permet de réfléchir aux raisons pour lesquelles les souterrains sont
un lieu propice aux aventures, l’autre insiste sur les procédés créant du suspense.
| 93
appartient aux quelques rares personnes qui ont accès à cet Oral
endroit du tunnel.
Le fait de demander aux élèves d’enregistrer un « vocal » pour
Bilan Cahier p. 58 Alicia est une proie idéale car elle est le personnage les poussera à soigner tout particulièrement leur
fragilisée par son histoire familiale : elle a perdu son frère lors oral en recherchant des arguments forts. On demandera aux
d’un accident. Elle a l’air d’être seule car elle rêve d’appartenir à élèves d’effectuer leur enregistrement soit en demi-groupe, soit
un groupe. à la maison.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée précédemment en se centrant sur les raisons pour lesquelles les souterrains sont un lieu propice
aux aventures et sur les procédés permettant de créer du suspense.
Les souterrains,
Alicia cherchant à se prouver
des lieux Des lieux pour vaincre
qu’elle est capable de
propices aux ses peurs
remporter un défi
Pistes aventures
souterraines
Des procédés Le point de vue Lecteur suivant chaque
pour créer le interne pour montrer mouvement de pensée d’Alicia
suspense la peur de l’héroïne et s’identifiant à elle
TEXTE 3 Jonathan Klur, « Les explorateurs urbains révèlent d’autres visages de Strasbourg » p. 142
OBJECTIF Découvrir l’urbex dans un article de journal
COMPÉTENCE Analyser un texte explicatif
Présentation du document
L’article de journal, genre déjà abordé dans le chapitre précédent, cherche à faire découvrir au lecteur ce qu’est la
pratique de l’urbex en la distinguant bien du vandalisme et sans en faire l’apologie. On abordera ce texte et dans son
contenu (le rapport à la ville et aux souterrains urbains que l’urbex implique) et dans sa dimension textuelle (les carac-
téristiques d’un texte explicatif).
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « verrouillent » (« ferment », l. 8), « esthétiques » (« qui
recherchent la beauté », l. 14), « délabrés » (« abîmés, en ruine », l. 21), « vandales » (« personnes qui abîment et détruisent
volontairement », l. 28).
Un autre mot est illustré : « catacombes » (l. 3).
94 |
définir les caractéristiques des pratiquants de l’urbex et donne subjectif, par exemple lorsqu’ils condamnent le vandalisme de
des définitions : « L’urbex […] consiste à visiter des lieux difficiles certains (l. 33-34).
d’accès » (l. 1 à 3).
4 L’article tend vers l’objectivité : son auteur ne porte aucun Bilan Cahier p. 59 L’urbex donne un autre visage aux villes
jugement sur cette pratique urbaine mais se contente de la pré- puisqu’il consiste à mettre en valeur des lieux abandonnés. Il
senter, en ayant notamment recours aux témoignages de ceux transforme des espaces jugés inutiles et laids en leur conférant
qui l’exercent. Ces derniers au contraire ont parfois un avis plus une certaine beauté et en réfléchissant à leur histoire.
Carte Mémo
On ajoutera un nouvel axe à la carte mentale en se centrant sur les raisons pour lesquelles explorateurs et photographes sont fascinés
par les souterrains.
Une fascination
Pistes
pour certains Des espaces esthétiques à révéler
souterraines
artistes
Des lieux historiques à interroger
| 95
Cahier p. 60 Après avoir lu la planche de BD
• Enrichir son vocabulaire Ninn est fascinée par le métro car elle fait un exposé sur ce sujet
et décide de partir en exploration dans ses couloirs.
a. Le connecteur logique est « pourtant ».
1 Le discours de Ninn semble très convaincant car c’est une
b. Il exprime l’opposition.
oratrice habile : elle s’appuie sur des chiffres précis, étaye son
c. Voici ses synonymes : toutefois, néanmoins, cependant. exposé avec des images et s’adresse à son public pour le captiver
• Maîtriser les outils de la langue (« Pensez-y »). On ne la voit pas, au début de son discours, dans la
a. Le verbe à l’impératif est « Pensez ». On le reconnaît première vignette : une bulle sort de la porte de l’école. On ne sait
parce qu’il exprime un conseil et parce que le pronom donc pas si c’est un élève ou un enseignant qui s’exprime.
personnel sujet n’est pas exprimé. L’enchaînement des vignettes, en s’approchant de plus en plus
de Ninn, présentée d’abord dans un plan large, puis un plan
b. On pourra proposer cette correction aux élèves :
rapproché, souligne l’importance de l’oratrice.
« Soyez très prudents. Dites toujours à quelqu’un où
vous vous rendez. Observez bien ce qui se trouve autour 2 Le public de Ninn est captivé : les élèves fixent l’oratrice en
de vous ». souriant.
3 On a l’impression d’entrer avec Ninn dans le métro car elle pré-
Avant de regarder les planches de BD sente, dans la première vignette de la dernière bande, une image
• Ninn voit des papillons envahir le quai du métro. Les autres du métro. La seconde vignette n’est plus constituée que du seul
personnages ne les remarquent apparemment pas, indifférents à métro, comme si on avait zoomé dessus. Le lecteur n’est plus dans
ce qui les entoure. Les deux camarades de Ninn semblent surpris, la salle de classe, mais dans les couloirs du métro.
mais on ne sait pas si c’est parce qu’ils perçoivent les papillons ou Bilan Cahier p. 60 1 Des milliers de personnes utilisent
parce qu’ils s’étonnent de l’attitude de Ninn. le métro chaque jour. 2 On y trouve tout un réseau souterrain, avec
beaucoup d’activités que l’on ne voit pas. 3 Certaines stations,
particulièrement mystérieuses, sont fermées depuis des années.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale en réfléchissant aux raisons pour lesquelles les souterrains sont un lieu propice aux aventures.
96 |
« elle puisait l’eau dans la Seine au moyen d’un seau attaché à une
3. ➜ L
’enquêteur l’interrogea sur ce qu’il avait vu.
ficelle » (l. 98).
4. ➜ Il murmura qu’il n’en était pas très sûr et qu’il était loin. b. Tous ces indices montrent qu’elle vit dans une habitation de
• Devenir un lecteur expert – Prononciation fortune.
[k] comme « cou » [s] comme « son » « c » muet L’enquête des policiers
corps accès précaution ancien amorce caoutchouc 1 Le cadre industriel, anonyme, sombre est propice au récit
biscuit confectionné ficelle policier : il s’agit en effet d’un endroit isolé, peu accueillant, dans
caoutchouc lequel on peut facilement cacher des crimes.
– Expressivité 2 Le vieux policier est plus professionnel que son collègue. Il ose
s’approcher du cadavre et accomplit certains gestes comme s’il en
Vingt ans que j’habite ici… Ils le savent tous mais c’est avait l’habitude : « il sortit une paire de gants blancs de sa poche
comme si je n’existais pas. l Cette maison, R c’est moi qui de blouson et les enfila tout en observant les différentes traces
l’ai construite, R meublée. l Je ne partirai pas. l laissées par les promeneurs » (l. 52 à 54).
3 a. Le narrateur utilise une énumération pour faire la liste de
Après avoir lu le début de la nouvelle tout ce que la victime a dans les poches : « un paquet de gauloises
En lisant le début de la nouvelle, les élèves pourront difficilement entamé, une pochette d’allumettes, une carte de téléphone, une
comprendre le rapport entre Mireille et l’enquête des policiers. clef de verrou sans numéro et, roulés en boule, quelques tickets
Les liens s’éclairciront en travaillant chacun de ces aspects avant de PMU, des enjeux-hippodrome pour la nocturne de la veille, à
de poursuivre la lecture. Enghien » (l. 65 à 68).
b. À partir de ces découvertes, les policiers interrogent les habi-
Mireille
tants du quartier et les travailleurs du secteur. Ils relèvent les
1 a. Mireille évoque dans son journal l’actualité (« Le professeur
empreintes et semblent ne laisser aucun détail de côté. Le fait
Schwarzenberg ne peut pas dire quand on arrivera à soigner le
que la victime ait visiblement fréquenté les champs de courses les
sida », l. 1-2), des éléments personnels (« La Marie-Pervenche est
pousse à « dress[er] la liste des habitués » (l. 71) qui s’y rendent.
repartie […] avec l’un des petits de mon épagneul », l. 2-3) mais
aussi l’avancée des travaux autour de chez elle (« Ils enfoncent Bilan Le lecteur glane de nombreux indices qui permettent de
des grands tubes, très profond », l. 75-76). comprendre qui est Mireille : c’est une femme sans domicile officiel,
b. À première vue ces sujets n’ont pas de rapport avec l’enquête. mais qui s’est construit un campement envahi de meubles et d’élé-
2 Voici des GN désignant les objets que Mireille possède : « la ments d’électroménager. Elle vit avec ses chiens et note tout ce
première machine à laver » (l. 81), « ses meubles » (l. 82), « les qu’elle voit dans des journaux qu’elle range dans de vieux congéla-
portes des lave-linge, des lave-vaisselle » (l. 83), « l’intérieur de teurs. Au contraire, l’enquête des policiers n’avance guère…
ses huit réfrigérateurs » (l. 83-84), « les quatre congélateurs »
(l. 85), « son armée de transistors » (l. 85-86), « les fils de sa Oral Débat
vingtaine d’aspirateurs que les chiens déroulaient dès qu’elle Pour mener à bien ce débat, on définira d’abord les termes « sur-
avait le dos tourné » (l. 86-87), « le ventilateur » (l. 88), « l’étagère consommation » et « inégalités sociales ». La surconsommation
centrale du vaisselier » (l. 88), « au milieu des boîtes de biscuits fait écho à l’accumulation d’objets jetés que Mireille a récupérés.
bretons, des bocaux de confiture, des bouteilles de porto, de Le thème des inégalités sociales renvoie à sa situation de grande
Suze, de scotch » (l. 88-90). Le nombre important d’objets et de précarité. On demandera ensuite aux élèves de réfléchir à la
meubles similaires paraît étrange. question pendant une petite dizaine de minutes à l’écrit, de
3 a. Mireille dresse un « toit-toile cirée » (l. 97) pour se protéger manière à faire précisément référence au texte en passant enfin
de la pluie et se procure de l’eau en la prenant dans le fleuve : au débat.
Carte Mémo
On centrera la carte mentale sur l’aspect paradoxal de la nouvelle : elle suit les caractéristiques du genre policier mais s’en détourne aussi
en jouant avec ses codes.
| 97
TEXTE 5 Didier Daeninckx, Mort en l’île – Partie 2 p. 148-149
OBJECTIF Analyser le dénouement d’une nouvelle policière
COMPÉTENCE Comprendre le fonctionnement d’une chute
Présentation de l’extrait
La suite et la fin de la nouvelle se concentrent sur le personnage de Mireille, que nous suivons. La révélation de l’indice
primordial contenu dans son journal constitue une chute scellant l’échec de l’enquête des policiers, car ce témoin capital
n’est plus accessible.
Vocabulaire supplémentaire
Dans le manuel numérique, des mots sont suivis de définitions : « repaire » (« refuge », l. 103), « coulisser » (« glisser »,
l. 120), « fourrière » (« organisme récupérant les chiens errants », l. 133).
D’autres mots sont illustrés : « pneus » et « carriole » (l. 105), « buffet » (l. 122), « peuplier » (l. 125), « écorce » (l. 126), « bull-
dozer » (l. 129), « dépanneuse » (l. 142), « allumette » (l. 149).
Avant de lire le dénouement de la nouvelle 5 La dernière phrase, « il craqua une allumette » (l. 149) est
• Les policiers n’ont pas interrogé Mireille car elle est comme violente ; très brève, elle indique en peu de mots que l’ensemble
invisible : déclassée socialement, les policiers la négligent. Habi- de la vie de Mirelle, son passé et ses souvenirs vont être
tant les abords de la décharge, son logis de fortune semble se brûlés. Tout se passe comme si tout son univers prenait fin
confondre avec le paysage et a sans doute rebuté les policiers. brutalement.
Après avoir lu la fin de la nouvelle intégrale Bilan Cahier p. 61 On laissera les élèves choisir l’adjectif
1 Le premier paragraphe porte sur les habitudes de Mireille, qui leur semble le mieux définir cette chute en exigeant qu’ils
comme l’indiquent les verbes à l’imparfait à valeur de répétition justifient clairement leur point de vue. Tous les adjectifs peuvent
dans le passé : « Elle n’abandonnait son repaire que le matin, de convenir. La chute est inattendue et déceptive, car le lecteur
cinq à neuf heures » (l. 103). attendait plutôt, comme dans la plupart des récits policiers, une
2 Des lignes 119 à 141, les mots composant le champ lexical de résolution ; on comprend que les coupables ne seront jamais punis
la destruction sont : « trembler » (l. 119), « s’abattit » (l. 121), « souf- et que les seules preuves vont être détruites. Elle est brutale,
flant » (l. 121), « attaquaient » (l. 125), « scie » (l. 126), « bulldozer » car elle marque la destruction de tout l’univers de Mireille, dont
(l. 129), « nettoyait » (l. 129), « abattre » (l. 136), « écrasèrent » le statut de sans-domicile a empêché les enquêteurs de la juger
(l. 137), « explosa » (l. 139) et « en tombant » (l. 139). intéressante à interroger. Elle est ouverte, car on ne sait pas ce
3 Mireille est très surprise et même outrée quand elle voit les qui va se passer par la suite. Enfin, elle a une dimension ironique,
bulldozers, comme l’indiquent ses paroles rapportées au discours car elle insiste sur la vanité des recherches des enquêteurs qui
direct. Elle emploie du langage familier et des phrases exclama- avaient la solution à portée de main.
tives : « Qu’est-ce que vous foutez ! Vous êtes devenus fous ? Il y a
du monde qui habite ici... » (l. 123-124). Oral
4 a. Le dernier extrait du journal de Mireille révèle l’identité des Ce sujet sera l’occasion pour les élèves de découvrir la méthode
assassins : « la dépanneuse du casseur s’est garée […]. Il est des- du sujet de réflexion, et peut être propice à un bilan concernant
cendu avec son fils et ils ont jeté un homme dans l’eau » (l. 142-144). les œuvres étudiées portant une réflexion sur notre société.
b. Mireille n’y fait guère attention puisqu’elle évoque à la suite On pourra proposer, en lecture complémentaire, No et moi
un autre sujet plus contemplatif et sans aucun rapport : « on voit de Delphine de Vigan, qui évoque la vie d’une jeune fille sans
presque toutes les constellations sauf la Grande Ourse » (l. 144-145). domicile.
Carte Mémo
On poursuivra la carte mentale amorcée précédemment en développant l’axe centré sur le renversement des codes du récit policier et en
insistant sur la dimension sociale de la nouvelle.
98 |
Ateliers – Grammaire pour dire et pour écrire p. 150-155
objet contondant… Il remonta alors l’escalier en désespoir de
Atelier 1 – Écrit p. 150-151 cause… Non ! Cela ne pourrait se terminer ainsi ! Il tambourina de
Raconter la suite d’une aventure souterraine toutes ses forces à la porte.
Cet atelier peut constituer une évaluation en lien avec le premier Utiliser le discours direct et indirect
groupement et doit permettre aux élèves de réinvestir certains 8 a. Verbes de parole : Groupe 1. s’égosiller, s’époumoner, hurler,
éléments littéraires étudiés à propos du texte d’Eugène Sue rugir. Groupe 2. regretter, déplorer, soupirer, se désoler.
(capacité à créer du suspense, utilisation efficace du discours b. Les verbes du groupe 1 appartiennent au champ lexical du cri,
direct…). On pourra y consacrer deux séances. ceux du groupe 2 à celui du désespoir.
Correction de l’étape 1 Cahier p. 62 9 Discours direct Discours indirect
• Rodolphe se trouve en danger car il est enfermé dans la cave du – Je suis condamné ! s’écria Rodolphe s’écria qu’il était
Cœur-Saignant pendant que l’eau de la Seine envahit le local. Il Rodolphe. condamné.
risque de se noyer. – Je pourrais peut-être trouver Il pensa qu’il pourrait peut-être
• Rodolphe ressent de l’angoisse face au danger et de la peur un passage, pensa-t-il. trouver un passage.
pour son ami Murph qui risque d’être tué par le Maître d’école.
– Il y a encore un espoir ! se dit Rodolphe se dit qu’il y avait
• On trouve surtout du passé simple de l’indicatif dans cet extrait : Rodolphe. encore un espoir.
il s’agit d’un récit où les actions sont nombreuses et s’enchaînent
– Enfin libre ! s’exclama-t-il. Il s’exclama qu’il était enfin libre.
rapidement.
• À la fin de l’extrait, la submersion progressive des marches crée Maîtriser la conjugaison de l’imparfait et du passé simple
du suspense, dessinant une sorte de compte à rebours fatal. 6 1. L’eau ne cessait de monter.
Vocabulaire 2. Il distingua un objet contondant.
3. Des litres d’eau se déversèrent.
Décrire un lieu inquiétant 4. L’eau submergeait désormais six marches.
1 A. la voûte / B. les pavés / C. la muraille / D. la lueur / E. le 5. Les rats s’affolaient eux aussi.
ruissellement 6. Il appela à l’aide.
Exprimer sentiments et actions pour créer du suspense 7. L’avant-dernière marche disparut.
2 Panique Désespoir
Affolé – épouvanté – Désespérément – abattu – Atelier 2 – Oral p. 152-153
anxieusement – affolement – désespéré – accablement. Mener l’enquête
paniqué – fébrilement –
oppressé. Cet atelier, particulièrement ludique, pourra facilement être mené
sur une seule séance. Les élèves seront répartis par deux et les
3 soulagement, apaisement < joie < euphorie, ivresse, exaltation.
binômes pourront varier au fur et à mesure de la séance. Les exer-
4 1. L’intrus est « s’attarder » car il exprime la lenteur tandis que cices de langue seront proposés à la maison, en amont, en fonc-
les autres expriment la rapidité. tion des besoins des élèves.
2. L’intrus est « abandonner » car il s’oppose aux autres mots Connaître le champ lexical de l’enquête policière
appartenant au champ lexical de la lutte.
1 a. action très grave punie par la loi, meurtre : un crime.
3. L’intrus est « caresser » car ce mot exprime un mouvement b. personne ayant tué quelqu’un : un assassin.
doux contrairement aux autres exprimant la violence. c. renseignement aidant à trouver le coupable : un indice.
Connaître le vocabulaire de la fatalité d. personne peut-être coupable : un suspect.
5 a. Mots exprimant la fatalité : inévitable, inexorable, fatal, iné- e. personne qui cherche à trouver la vérité : un enquêteur.
luctable, implacable. 2 A. une écharpe – B. un bonnet – C. un sac à dos – D. un dos-
b. Les voici transformés en adverbes : inévitablement, inexorable- sier – E. une canne – F. des gants – G. un sac à main – H. des
ment, fatalement, inéluctablement, implacablement. lunettes.
3 Longueur Couleur Texture
Grammaire-Orthographe
a. mi-longs roux ondulés
Produire un rythme de phrase adapté
6 D’autres solutions pourront être acceptées b. courts gris frisés
1. L’eau montait lentement, inexorablement… c. longs châtain lisses
2. La quatrième marche était sous l’eau. Quelle panique !
3. Il ne savait plus que faire : siffler, crier, tambouriner… Décrire la scène d’un crime
4. Soudain, il eut une idée ! 4 On pourra rappeler aux élèves que, pour s’entraîner au jeu d’en-
7 On proposera cette correction, mais d’autres suggestions quête, il est important de bien observer l’image pour répondre avec
pourront évidemment être acceptées : justesse, mais qu’il faut restreindre sa réponse à « oui » ou « non ».
Il devait trouver un objet pour sortir de là, et vite ! Sans hésiter, Est-ce que le crime a eu lieu dans un endroit isolé ?
il plongea dans l’eau et tâta en tous sens… Rien ! pas le moindre ➜ Non.
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Est-ce que la scène du crime est située à l’extérieur ? Exprimer des sensations
➜ Oui. 2 odorat Une odeur de brûlé
Est-ce que c’est un endroit arboré ?
➜ Oui. ouïe Le clapotis de la pluie, des aboiements de
S’agit-il d’un paysage nocturne ? chiens, la rumeur des voitures
➜ Non. vue Un ciel gris, un paysage désolé, un chemin de
terre brune
Grammaire-Orthographe toucher Un temps glacial, le souffle du vent
Maîtriser les interrogatives totales
Enrichir une description grâce à des figures de style
5 On peut répondre par « oui » ou par « non » aux questions
1, 3 et 4. Les autres ne pourront donc pas être posées pendant 3 a. Un temps de chien Un froid de canard
l’enquête. Un silence de mort Un ciel de plomb
b. Un temps de chien : un temps exécrable
6 1. Le suspect porte-t-il des bottes ?
Un froid de canard : un froid intense
2. Le suspect a-t-il un sac à dos ?
Un silence de mort : un silence pesant
3. La coupable porte-t-elle une robe ?
Un ciel de plomb : un ciel très nuageux, chargé
4. Le suspect est-il jeune ?
5. La suspecte a-t-elle les cheveux roux ? 4 Un paysage déserté comme une ville fantôme
6. Le coupable porte-t-il une barbe ? Une pluie torrentielle qui ressemble au déluge
7 On pourra proposer ces trois phrases en guise de correction : Des détritus tels des verrues sur un visage
Est-ce que le suspect est un homme ? Porte-t-il des baskets ? A-t- Un ciel bas comme un couvercle pesant
il un sac ?
Grammaire-Orthographe
Utiliser déterminants et pronoms indéfinis
Identifier un point de vue narratif grâce à des indices
8 1. Le suspect porte-t-il quelque chose sur la tête ?
2. Le coupable a-t-il plusieurs objets dans les mains ? 5 Point de vue interne : on perçoit les choses à travers les yeux
3. Le suspect est-il vêtu de la même couleur en haut et en bas ? d’un seul personnage.
4. Es-tu sûr que le suspect ne porte aucun objet ? Point de vue externe : on ne voit les choses que de l’extérieur.
9 On pourra proposer en guise de correction : La suspecte a-t- Point de vue omniscient : on connaît tout sur les personnages.
elle quelque chose dans les cheveux ? La suspecte porte-t-elle 6 a. 1. Externe 2. Omniscient 3. Interne
quelque chose de rouge ? b. 1. un déterminant indéfini 2. des détails connus 3. des termes
subjectifs
100 |
Défi – Image IA p. 156
Illustrer une lecture avec l’intelligence artificielle
Ce défi permet de prolonger le travail mené sur des genres littéraires associés au mystère tout en se saisissant d’une
pratique qui devient de plus en plus commune : le recours à l’intelligence artificielle. L’activité consiste, par groupe de
2 ou 3 élèves, à créer une couverture pour illustrer l’une des lectures menées au cours du chapitre. Le choix de l’œuvre
sera la première étape, puis celle de la découverte du site, qui demandera une traduction en anglais des termes retenus.
Le déroulement du défi en lui-même sera l’occasion pour les élèves de justifier leurs choix mais aussi d’expliquer leur
création et les différentes difficultés qu’ils ont pu rencontrer. Attention : la méthode proposée ici suggère de faire cher-
cher les élèves dans une base de données d’images déjà créées. Pour aller plus loin et faire créer de véritables images
en IA par les élèves, il est nécessaire de créer un compte.
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Évaluation Ingrid Astier, Quai des enfers p. 158-159
Ce texte constitue l’incipit, c’est-à-dire les premières lignes, du premier roman policier d’Ingrid Astier. L’autrice connaît
très bien son sujet, car elle mène des enquêtes de terrain avant de se lancer dans l’écriture. Elle est devenue marraine de
la brigade fluviale de Paris après la publication de son roman, qui a reçu plusieurs prix littéraires.
Lecture et prononciation Étude de la langue
1 b. Lorsque le « e » est suivi d’une simple consonne, il se pro- 9 Le verbe « dormait » appartient au 3e groupe. Il est conjugué à
nonce [ə] comme dans « je ». Souvent, lorsqu’il est suivi de deux l’imparfait de l’indicatif, à la 3e personne du singulier.
consonnes, il se prononce [ɛ] comme dans « père ». Enfin, quand il 10 Le visage du policier, réfugié sous son bonnet, scrutait les
est situé à la fin d’un mot, il est muet. zones d’ombre.
Compréhension du texte 11 La question porte sur « les gouttes glacées » : sa nature est
4 a. Les policiers se trouvent sur un bateau. « groupe nominal ». Sa fonction est « sujet » du verbe « giflaient ».
b. Il fait très froid. 12 Voici des couples d’antonymes : ombre/lumière – froid/chaud –
5 Les policiers surveillent les alentours : « les visages des poli- rare/courant – sombre/lumineux.
ciers […] scrutaient les zones d’ombre » (l. 2-3). Sujet de rédaction
6 Les policiers ressemblent paradoxalement à des « braqueurs » On suggèrera aux élèves, pour qu’ils s’inscrivent bien dans la suite
(l. 9). immédiate du texte, de recopier sur leur copie la dernière phrase du
7 Phil est « chef d’intervention » (l. 14), Steph est « pilote » (l. 14), texte d’Ingrid Astier. On leur rappellera de bien utiliser les prénoms
Hervé est « plongeur » (l. 14), Rémi est « secouriste » (l. 15). Ces des policiers et de conserver l’atmosphère inquiétante du récit.
rôles sont « interchangeables » (l. 13). Ce barème permettra d’évaluer le travail des élèves :
8 Quai des enfers est un roman policier. Les personnages Soin et présentation /0,5
principaux semblent en effet être des policiers. De plus, l’atmos- Description des lieux et utilisation des mots demandés /1
phère est mystérieuse : la scène se passe de nuit et les lieux sont
déserts. C’est le moment idéal pour découvrir un crime. Récit de la suite immédiate /1
Correction de la langue /1,5
102 |
Leçon 1 Distinguer classes grammaticales et fonctions
Révisions 5e p. 162
Je révise les classes grammaticales
La classe grammaticale d’un mot détermine son emploi et Ex. : Savoir que le mot « chaise » est un nom dans « Prends
ses formes possibles. Savoir la reconnaître présente égale- une chaise. » permet de prévoir qu’il est précédé d’un détermi-
ment un intérêt majeur du point de vue orthographique. nant, qui s’accordera avec lui selon son genre et son nombre,
et qu’il est variable.
Je m’exerce
Identifier la classe grammaticale d’un mot 4 Déterminant Pronom
a n. : ciel, amitié ; v. : serrer, faire, s’enfuir ; adj. : terne, brun ; 1. le petit classeur 1. ouvre-le.
dét. : cette, ses, des, quel ; pron. : qui, le sien, lequel. 2. leur vrai nom 2. Il leur demande
2 1. Mets peu (adv.) de sel et (conj.) ajoute de la coriandre. 3. Ce chien 3. ce que je lui dis
2. Oh (interj.), doucement (adv.), je viens de (prép.) me
réveiller. 5 Ce (dét.) prince, qui (pron.) médite au fond de (prép.)
3. Ah (interj.), donc (conj.), tu penses aussi (adv.) que son palais, est très puissant (adj.), très riche, très (adv.)
(conj.) j’ai tort ! renommé ; son (dét.) peuple l’admire (v.) et le (pron.)
4. Viens vite (adv.) ou (conj.) je pars de (prép.) la maison craint.
sans (prép.) toi. 6 Tous en (prép.) piste !
3 1. Ce pays est celui qui m’attire le plus. (pronom) Au centre culturel (adj.) de (prép.) la ville, des (dét.)
2. Passe derrière moi. (adverbe) adolescents ont participé à des ateliers de cirque, avant
3. Veux-tu renoncer ou continuer ? (conjonction de coordi- de raconter leur (dét.) histoire sur scène le temps d’une
nation) représentation (n.) de théâtre. Au fond de la (dét.)
4. Voler est un vieux rêve. (verbe) scène, leurs camarades les (pron.) écoutent et les (pron.)
5. La commode est abîmée. (participe passé employé soutiennent, souvent (adv.) en cas d’hésitation ou (conj.
comme adjectif) coordination) de stress !
Je m’exerce
Identifier la fonction d’un mot aboie. – Le courrier est distribué par le facteur (complé-
8 J’attends le facteur (COD). – Le facteur (sujet) arrive. ment d’agent).
– Mon père est le facteur (attribut du sujet). – Je garde le 9 Proposition de réponse
vélo du facteur (complément du nom). – Quand le facteur 1. Demain (CC), je (sujet) leur (COI) enverrai (verbe) un
passe (complément circonstanciel de temps), ton chien message (COD).
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2. Mon voisin (sujet) est (verbe) mon ami (attribut) depuis 4. Cet objet, es-tu (sujet) sûr de l’ (COD) avoir vu.
l’enfance (CC). q 1. Le vendeur (sujet) propose des réductions (COD).
3. La rue (sujet) est inondée (verbe) par la pluie (complé-
ment d’agent). 2. À la fin, le gagnant (sujet) devient le maître du jeu (attri-
but du sujet).
p 1. Quelle belle (épithète) soirée d’été (complément du
3. En juin, il (sujet) sera jugé par le tribunal (complément
nom) !
d’agent).
2. L’image, une grande photo (apposition), montrait un
visage. 4. On (sujet) vous (COI) le (COD) transmettra par courrier.
3. Un affreux (épithète) squelette sans tête (complément du Remarque : « À la fin », « En juin », « par courrier » sont des
nom) surgit de nulle part. compléments de phrase.
épithète CDN apposition sujet COD COI attr. du sujet compl. d’agent compl. circ.
Distinguer classes grammaticales et fonctions 2. Demain (adv. / CC de temps), gagner (verbe / sujet)
d 1. Lucie semble épuisée. (adj. / attribut du sujet) sera possible (adj. / attribut du sujet).
2. Qui appelles-tu ? (pronom. / COD sujet) 3. Sa voix lointaine (adj. / épithète) était répercutée par les
3. Elle est partie par le train. (GN / CC) falaises (GN / complément d’agent).
4. Il est soucieux. (adj. / COD attribut du sujet) Laisse-le. 4. La petite (GN / sujet), épuisée (adj. / apposition), porta
(dét. pronom / COD) péniblement (adv. / CC de manière) le seau d’eau (GN /
complément du nom).
f 1. Elle (pronom / sujet) semblait âgée (adj. / attribut du
5. Leur (pronom / COI) avez-vous (pronom / sujet)
sujet) mais avait la voix claire (GN / COD).
raconté cela (pronom / COD) ?
Je m’exerce
Reconnaître les groupes verbaux 3 1. réussir - 2e groupe
a Verbes du 1er groupe : fonder, jeter, savourer 2. demander - 1er groupe
Verbes du 2e groupe : aboutir, remplir, réunir 3. se mettre - 3e groupe
Verbes du 3e groupe : fondre, mordre, perdre, vaincre, offrir, 4. croire - 3e groupe
attendre
2 Verbes du 2e groupe : 1 4 5 7 8 9 Distinguer voix active et voix passive
Verbes du 3e groupe : 2 3 6 4 Voix active : vous sauverez, ils ont emporté
104 |
Voix passive : nous sommes surpris, tu as été émue, j’aurais f s’ensuit : 3e groupe, présent de l’indicatif, 3e personne du
été accompagné singulier
5 1. voix passive est allé : 3e groupe, passé composé, 3e personne du singulier
2. voix passive devait : 3e groupe, imparfait, 3e personne du singulier
3. voix active chercher : 1er groupe, infinitif présent
4. voix passive étant : auxiliaire, participe présent
6 1. Des fleurs ont été cueillies par Elena dans le jardin. songeai : 1er groupe, passé simple de l’indicatif, 1re personne
2. Les billets de train sont achetés par vous. du singulier
3. Une cigogne a été trouvée par nous. aurait expliqué : 1er groupe, conditionnel passé, 3e personne
4. Toutes les réponses seront rédigées par l’élève. du singulier
avais entendue : 3e groupe, plus-que-parfait de l’indicatif,
Reconnaître les différents modes 1re personne du singulier
7 1. apercevant : mode impersonnel ; partit : mode person- fus rentré : 1er groupe, passé simple de l’indicatif (voix pas-
nel sive), 1re personne du singulier
2. est allée : mode personnel pouvait : 3e groupe, imparfait de l’indicatif, 3e personne du
3. marcherons : mode personnel ; illuminée : mode singulier
impersonnel signifier : 1er groupe, infinitif présent
4. soyez : mode personnel ; rentrer : mode impersonnel était sorti : 3e groupe, imparfait de l’indicatif (voix passive),
5. sache : mode personnel ; ouvrir : mode impersonnel 3e personne du singulier
8 1. coiffer - coiffé h Travail en binôme
2. mettre - mis Elle avait beau être courageuse, lutter de toute sa gaieté
3. venir - venu et de toute sa raison, pour ne pas céder aux crises de
4. maintenir - maintenu sa nature tendre : des larmes l’aveuglaient dès qu’elle
5. naître - né avait refermé la porte de sa chambre, elle se désolait en
6. avoir - eu se voyant à la rue, fâchée avec son oncle, ne sachant où
aller, sans un sou d’économie, et ayant sur les bras les
9 1. indicatif deux enfants.
2. infinitif
j Dictée
3. subjonctif
4. conditionnel La salle est un carré long ; on la voit en biais, de sorte
5. participe qu’un de ses côtés forme le fond qui part du premier
6. impératif plan, à droite, et va au dernier plan, à gauche, faire
angle avec la scène, qu’on aperçoit en pan coupé.
p veux : indicatif Cette scène est encombrée, des deux côtés, le long des
jouer : infinitif coulisses, par des banquettes. Le rideau est formé par
qu’on sache : subjonctif deux tapisseries qui peuvent s’écarter. […]
concluriez : conditionnel Au lever du rideau, la salle est dans une demi-obscurité,
dites : impératif vide encore. Les lustres sont baissés au milieu du
parterre, attendant d’être allumés.
taquinerait : conditionnel
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897,
allez : indicatif didascalie initiale.
verrons : indicatif
sont : indicatif k À l’oral
Nous avons cru un moment que vingt ans d’honneur
Identifier le temps et la personne pourraient racheter à tes yeux un crime commis dans notre
q 1. 1re personne du singulier, présent de l’indicatif jeunesse et où nous avions été poussés par la misère ;
2. 2e personne du pluriel, présent du conditionnel nous nous sommes trompés. Il y a des taches impossibles
3. 3e personne du pluriel, passé simple de l’indicatif à effacer puisque tu n’as pu me pardonner. Nous avons été
4. 3e personne du singulier, plus-que-parfait de l’indicatif bien touchés quand nous l’avons compris ; et puis nous
s 1. Jules César vainquit ses ennemis. avons vu une larme dans tes yeux au moment où nous te
2. Quand irez-vous au marché ? quittions.
3. Vous vous lancez à l’aventure. l À l’oral
4. Ne pouvais-tu pas être à l’heure ? Selon leur aisance, on pourra proposer à certains élèves
d 1. futur antérieur d’utiliser un support écrit comme une feuille de brouillon,
2. passé composé afin de les aider à construire les formes verbales.
3. plus-que-parfait m Top Chrono !
4. futur antérieur 1. 2e personne du singulier, passé composé
5. plus-que-parfait 2. 1re personne du pluriel, conditionnel passé
6. passé composé 3. 2e personne du singulier, subjonctif passé
| 105
4. 1re personne du pluriel, impératif passé x Écriture
5. 3e personne du singulier, passé antérieur Exemple d’amorce de récit : Les coureuses se présentèrent
6. 1re personne du singulier, futur antérieur sur la ligne de départ. Chacune s’était échauffée aupara-
w À l’oral vant. Nous étions prêts à suivre la course qui promettait
On incitera les élèves à varier au maximum les groupes ver- d’être captivante. Quand le coup de sifflet retentit, tout le
baux, les temps et les personnes employées. monde retint son souffle.
Je m’exerce
Identifier le nom noyau L’œil de l’homme (GN étendu)
a 1. l’étiquette colorée de ma valise une fenêtre par laquelle on voit les pensées qui vont et
2. de belles pommes rouges viennent dans sa tête (GN étendu)
3. ces lourds colis que j’ai reçus Connaître la nature des expansions du GN
2 Mais c’était un de ces vieux chiens de guérite difficiles 7 1. groupe prépositionnel
à surprendre. Aussitôt qu’il vit accourir au district une par- 2. proposition relative
tie des contingents, il soupçonna quelque motif secret à 3. proposition relative
cette prompte réunion d’hommes. 4. groupe prépositionnel
3 a. Le sujet du verbe « était assis » est le GN « Un vieux 8 1. l’émission télévisée
chat noir, maigre, pelé comme un manchon hors d’usage et 2. l’enquête policière
dont le poil tombé laissait voir par places la peau bleuâtre » 3. l’activité mensuelle
dont le nom noyau est « chat ». 4. l’article journalistique
b. Le COD du verbe « fixait » est le GN « ses prunelles 9 1. subordonnée relative
vertes traversées d’une pupille en forme d’I » dont le nom 2. adjectif qualificatif ; groupe prépositionnel
noyau est « prunelles ». 3. adjectif qualificatif
Distinguer GN minimal et GN étendu 4. groupe prépositionnel ; subordonnée relative
p Propositions de réponse
4 GN minimaux : la rivière, Victor Hugo, mes feutres, ton
1. la grande journaliste ; la journaliste de terrain ; la journa-
chien, la Seine
liste que j’ai rencontrée
GN étendus : la joie de vivre, ses longs romans, le sportif
2. des journaux hebdomadaires ; des journaux à sensation ;
victorieux, des moulins à vent, la ville où j’habite, une belle
des journaux dont je connais les équipes
journée
3. un reportage fascinant ; un reportage d’investigation ; un
5 Proposition de réponse reportage qui a été beaucoup vu
1. le beau tableau d’Odilon Redon que j’ai vu au musée 4. ce long documentaire ; ce documentaire pour enfants ; ce
2. mes clés de voiture documentaire qui a été enregistré
3. une belle chanson d’amour q a. En y regardant de plus près, on voyait de minces filets
4. nos affaires de sport fraîchement lavées de vapeur blanche sortir du haut du mont comme des trous
6 Claude (GN minimal) d’une cassolette, et se réunir ensuite en vapeur légère. Le
un ascendant singulier (GN étendu) volcan, qui était d’humeur débonnaire ce jour-là, fumait tout
une sorte de convention tacite (GN étendu) tranquillement sa pipe.
tous ces hommes (GN étendu) b. minces : adjectif qualificatif
le dernier degré ascendant de l’admiration (GN étendu) de vapeur blanche : groupe prépositionnel
une médiocre gloire (GN étendu) du mont : groupe prépositionnel
toutes ces natures désobéissantes (GN étendu) d’une cassolette : groupe prépositionnel
Cet empire (GN minimal) légère : adjectif qualificatif
au regard qu’il avait dans les yeux (GN étendu) qui était d’humeur débonnaire ce jour-là : proposition relative
106 |
Enrichir le GN avec une connotation k Dictée
s Proposition de réponse
Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une
1. un visage harmonieux ; un visage sombre couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur
2. son sourire radieux ; son sourire carnassier lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y
3. cette silhouette élancée ; cette frêle silhouette dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets
4. de fines mains ; des mains noueuses gluants sur lesquels sont des carafes échancrées,
ternies, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse,
d Proposition de réponse à bords bleus, fabriquées à Tournai. Pour expliquer
1. La passionnante affaire n’a pas fait la une. combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri,
2. Ce poète qui est très célèbre parle-t-il de la nature qu’il tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant,
observe dans ce jardin ? il faudrait en faire une description qui retarderait trop
3. Le peintre que je trouve talentueux réalise un portrait l’intérêt de cette histoire.
que l’on peut qualifier de somptueux. D’après Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835.
Je m’exerce
Accorder les déterminants dans le GN 2
a 1. Les moustiques ont envahi cette région ! Fém. sing. Fém. pluriel Masc. sing. Masc. pluriel
2. J’ai senti des gouttes de pluie sur mes épaules. mon*, sa, cette, ces, les, nos le, mon, leur ces, les, nos
3. Ces femmes gardaient leurs yeux ouverts. leur, la
4. Vos attentions effaceront ses peines. * mon s’emploie devant un nom féminin débutant par une voyelle ou
5. Tes projets ne suivent pas les règles. un h aspiré : mon amie, mon histoire.
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3 1. ces activités numériques simples s 1. ce train de voyageurs
2. des nouvelles perspectives enrichissantes 2. un kilo de poires
3. les durées quotidiennes moyennes 3. un coup de pied
4. tes mauvaises habitudes alimentaires 4. des pièces d’or
5. leurs anciennes et chères amies 5. ma brosse à cheveux
4 Tournant le dos au brasier, le charretier était debout, 6. des carnets de voyage ou des carnets de voyages
un vieillard vêtu d’un tricot de laine violette, coiffé d’une 7. la base de données
casquette en poil de lapin ; pendant que son cheval, un gros 8. sa méthode de calcul
cheval jaune, attendait, dans une immobilité de pierre, qu’on d Voici quelques exemples de GN enrichis :
eût vidé les six berlines montées par lui. 1. des textes qui font réfléchir
2. des textes dont on a déjà entendu parler
Accorder les adjectifs qualificatifs dans le GN
3. des textes que j’ai envie de faire découvrir
5 les arbres centenaires 4. des textes grâce auxquels j’ai réussi ma rédaction
un pas assuré 5. des textes où tu t’es plongée
cette sortie enrichissante
des personnes pressées g Dictée dialoguée
6 1. Les terribles luttes internes durèrent trois ans. Le soleil de midi tombe en large pluie sur les champs. Ils
2. Cette charmante fillette brune riait de bon cœur. s’étendent, onduleux, entre les bouquets d’arbres des
3. Lui a-t-il fait de longues excuses justifiées ? fermes, et les récoltes diverses, les seigles mûrs et les
4. Choisis des déplacements individuels ou collectifs. blés jaunissants ; les avoines d’un vert clair, les trèfles
d’un vert sombre, étalent un grand manteau rayé,
7 De chaque côté s’élevaient en pentes escarpées remuant et doux sur le ventre nu de la terre.
des masses énormes de roches calcaires, rugueuses,
lépreuses, effritées, fendillées, pulvérulentes, en pleine h Dictée
décomposition sous l’implacable soleil. Ces roches ressem-
blaient à des ossements de mort calcinés au bûcher, bâil- Sur la paroi éclairée ruisselait en cascade de feu une
lumière aveuglante comme celle qui émane des métaux
laient l’ennui de l’éternité par leurs lézardes profondes.
en fusion. Chaque plan de roche, métamorphosé en
8 des rideaux pourpres miroir ardent, la renvoyait plus brûlante encore. Ces
des eaux turquoise réverbérations croisées, jointes aux rayons cuisants
ses yeux bleu clair qui tombaient du ciel et que le sol répercutait,
des nappes jaune citron développaient une chaleur égale à celle d’un four, et le
pauvre docteur allemand ne pouvait suffire à éponger
ces pommes vertes l’eau de sa figure avec son mouchoir à carreaux bleus.
des tentures vert olive
Théophile Gautier, Le Roman de la momie, 1857.
tes chaussettes framboise
9 À la vue de cette vilaine figure qui survenait brusque- j Réécriture
ment au milieu de sa chanson, la jeune fille s’interrompit Les cieux humides et gris semblaient peser sur les vastes
avec un geste d’effroi involontaire. Le malheureux son- plaines brunes.
neur tomba à genoux sur le seuil de la porte et joignit d’un Les odeurs de l’automne, odeurs tristes de la terre nue
air suppliant ses grosses mains informes. Toute trem- et mouillée, de la feuille tombée, des herbes mortes, ren-
blante, elle reprit sa romance. Lui, était resté à genoux, daient plus épais et plus lourd l’air stagnant du soir.
les mains jointes, comme en prière, attentif, respirant à k Top Chrono !
peine, son regard fixé sur les prunelles brillantes de la Les élèves pourront varier les noms communs utilisés, mais
bohémienne. aussi les déterminants.
Accorder les CDN et les relatives dans le GN l Défi
p 1. les élèves des collèges On invitera les élèves à varier les tournures de phrases et
2. ces perroquets au bec jaune (chaque animal n’ayant les temps verbaux afin de construire des phrases riches.
qu’un bec, les élèves doivent maintenir le singulier) m À l’oral
3. les teintes des immeubles On pourra proposer cette activité en demi-groupe afin de
4. les œufs aux coquilles fragiles faciliter le travail à l’oral. En classe entière, on répartira les
5. la raison de ses trajets quotidiens élèves en groupes pour leur permettre de travailler davan-
q 1. récoltés tage en autonomie.
2. folles w Écriture
3. parlé (pas d’accord avec « dont ») On rappellera aux élèves qu’ils peuvent commencer par la
4. habité description du premier plan avec le détail des fleurs ou bien
5. loués par celle de l’arrière-plan avec le ciel et les nuages.
108 |
Leçon 5 R
éviser articles, déterminants possessifs
et démonstratifs
Les déterminants p. 170
Je cherche
Cette leçon consistant à distinguer les articles, les déterminants possessifs et démonstratifs n’est pas superflue en 4e et
permet de réactiver des connaissances qui seront régulièrement convoquées dans l’étude analytique des textes littéraires.
Un : article indéfini. Il introduit le nom « chien ».
Cet : déterminant démonstratif. Il s’emploie pour désigner un être ou une chose dont on a déjà parlé.
Ses : déterminant possessif. Il exprime le fait qu’il s’agit des congénères de la famille du chien déjà cité.
Les : article défini.
Je m’exerce
Identifier et employer les articles pays-ci. Il s’agit pour moi de faire mon (possessif) chemin
a note : article défini - défini contracté – article indéfini ou de rester dans la (défini) boue. Je sais toutes les (défini)
Pour aller à la mairie, traversez au carrefour, puis marchez espérances que vous avez mises en moi, et veux les
jusqu’à la pharmacie du centre-ville. Ensuite, devant l’entrée réaliser promptement.
d’un parc, tournez à droite. Au bout de l’allée principale se Identifier et employer les déterminants possessifs
trouvent les bâtiments de la mairie. et démonstratifs
2 note : article défini – défini contracté – article indéfini –
7 1. Ces : masculin pluriel. Nos : masculin pluriel
article partitif
2. Ce : masculin singulier. Son : masculin singulier.
1. Pour le pique-nique, apportez de l’eau, du pain pour les
3. Cette : féminin singulier. Son : masculin singulier.
sandwichs, du fromage, des tomates et des chips.
4. Mon : masculin singulier. Ta : féminin singulier.
2. Des pêcheurs sont installés au bord de l’étang.
3. Les enfants faisaient du bruit en jetant des cailloux. 8 1. Cet hiver, ces décorations seront installées en ville.
4. J’écoute de la musique, surtout du rap. 2. Dans ce hameau, cet hébergement est très prisé.
3. Pourquoi cet énorme bouquet est-il sur cette table ?
3 1. Connais-tu le cinéma au coin de la rue ?
4. Cet animal ne vit plus dans ces régions.
2. Tous les matins, la reine s’ennuyait au jardin.
3. J’ai dit aux voisins de venir prendre le goûter car j’ai fait 9 1. Elle a raconté toute son histoire à son amie.
un gâteau au chocolat dont tu m’as donné la recette. 2. Son ancienne maison fut vendue à sa voisine.
4 1. As-tu fait le tour de la tour en courant ? 3. Son hésitation et sa peur sont bien compréhensibles.
2. À la Poste, j’aimerais occuper le poste de facteur. 4. Sa haute estime de lui dirige son existence.
3. Le livre que j’ai emprunté pèse plus d’une livre. p Pour cette (démonstratif fém. sing.) mère, il était
4. Le mousse voit la mousse que forme l’écume. au-dessus de ses (possessif fém. pl.) forces d’accepter que
5. Change la cartouche d’encre pour reproduire son (possessif masc. sing.) fils puisse vivre avec ce (dém.
le cartouche égyptien. masc. sing.) serviteur, puisse aimer ce (dém. masc. sing.)
5 Lavez et pelez les poivrons, les tomates, les courgettes misérable, cet (dém. masc. sing.) employé. Elle connaissait
et les aubergines, puis coupez-les en dés. Épluchez l’oignon la vie du pauvre domestique, son (poss. masc. sing.)
et les gousses d’ail et faites-en des cubes. Chauffez de dévouement et sa (poss. fém. sing.) fidélité auprès de son
l’huile d’olive dans une cocotte. Faites revenir l’oignon et (poss. masc. sing.) mari ; mais elle craignait que son (poss.
l’aubergine 3 minutes à feu vif. Mettez ensuite les poivrons, fém. sing.) affection ne soit qu’un reflet, rien ne s’effaçait
les courgettes, les tomates, de l’ail, du sel et du poivre. devant ses (poss. fém. pl.) craintes maternelles.
Laissez cuire entre 15 et 20 minutes (selon la taille des q Jamais l’antique Égypte n’avait emmailloté avec tout
morceaux). Servez avec du poulet, du poisson ou du rôti de ce soin un de ses enfants pour le sommeil éternel. Quoique
bœuf au four. aucune forme ne fût indiquée dans cet Hermès funèbre, on
6 Je dois aller dans le (défini) monde, et n’ai pas un devinait un corps jeune et gracieux sous cette enveloppe
(indéfini) sou pour avoir des (indéfini) gants propres. épaissie. Le masque doré, avec ses longs yeux cernés de
Je saurai ne manger que du (partitif) pain, ne boire que noir, son nez aux ailes délicatement coupées, ses pom-
de l’(partitif) eau, je jeûnerai au (défini contracté) besoin ; mettes arrondies, ses lèvres souriant de son indescriptible
mais je ne puis me passer des (indéfini) outils avec sourire, son menton d’une finesse extrême, offraient le plus
lesquels on pioche la (défini) vigne dans ce (démonstratif) pur type de l’idéal égyptien.
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d Travail en binôme 3. Tu as révisé la leçon sur les déterminants. Tu n’as pas
Tout en me frayant lentement un chemin à travers la révisé la leçon sur les déterminants.
bruyère, je jouissais du calme divin du paysage, admirant 4. Vous mangez des fraises d’Espagne. Vous ne mangez pas
les jeux de lumière et d’ombre autour de moi. Pendant de fraises d’Espagne.
cette première partie de ma promenade, mon esprit Les articles indéfinis et partitifs sont modifiés, pas l’article
paresseux ne s’ouvrait qu’aux impressions qu’il recevait défini car il porte sur un élément précis, déjà identifié dans
du paysage, et mes pensées s’attardaient peu sur quelque
sujet que ce fût.
le discours.
f Dictée h À l’oral
On précisera aux élèves de bien remarquer quels articles ils
Comme cet homme raisonne juste ! Les fous, il est vrai, utilisent naturellement à l’oral.
raisonnent toujours juste quand ils suivent leur idée.
Je me demande à combien de vies il évalue un homme, j Défi
ou s’il l’évalue à une seule. Il a terminé ses calculs très 1. Peut-on poser la poêle en fonte sur le poêle du salon ?
correctement, et aujourd’hui même, en a commencé 2. Un voile de brume cache la voile du bateau.
d’autres. Qui d’entre nous ne recommence pas chaque 3. Pour rédiger un tel mémoire il fallait une mémoire
jour de nouveaux calculs ? En ce qui me concerne, il me extraordinaire.
semble que c’est hier seulement que ma vie tout entière
a sombré en même temps que mon jeune espoir.
4. Ne tiens pas le manche de la casserole avec la manche
de ta veste !
Bram Stoker, Dracula (1897), traduit de l’irlandais
par Lucienne Molitor, 1963. k À l’oral
On pourra proposer cette activité en demi-groupe afin de
g Réécriture faciliter le travail à l’oral.
1. Clara a eu une trottinette en cadeau. Clara n’a pas eu de
trottinette en cadeau. l Écriture
2. Nous faisions du sport au gymnase. Nous ne faisions pas On pourra proposer aux élèves des verbes tels que « aimer,
de sport au gymnase. apprécier, adorer, détester... »
Je m’exerce
Identifier le déterminant interrogatif tu sais quelles (féminin pluriel) sont tes obligations, je sais,
a 1. Quelle leçon et quels exercices faut-il revoir ? moi, combien tes intentions sont excellentes.
2. Sais-tu quelles perles tu vas utiliser ? Quelle impression : déterminant exclamatif
3. Il veut connaître quelle mesure prendre. Accorder correctement le déterminant interrogatif
4. Elle demande quel parfum tu désires. 4 1. Quelles fragrances aimez-vous ?
2 note : interrogatif ; exclamatif 2. Dans quel lieu sommes-nous ?
1. Je cherche quelles fleurs pourraient faire l’affaire. 3. Depuis quelle époque cette maison est-elle vide ?
2. Quelle force et quel panache ! 4. Quels avantages y trouves-tu ?
3. Quelle couleur as-tu sélectionnée ? 5 1. À quelle heure seriez-vous disponible ?
4. Il ruminait : quel déshonneur, quelle trahison ! 2. Quels dossiers devons-nous apporter ?
3 Il m’est impossible de juger le mérite de projets que je 3. Quel est votre nom de famille ?
ne connais pas ; mais de quelle (féminin singulier) nature 6 Après la traversée, nous ne savions pas dans quels
sont-ils donc pour te faire craindre de me les confer ? lieux nous nous retrouverions, ni quels sites nous allions
Quelle impression douloureuse ta lettre m’a causée ! Mon découvrir. Quels périls, quelles menaces allions-nous
cher fils, quel (masculin singulier) est donc le sentiment rencontrer ? Sur cette terre inconnue, quelles bêtes
qui t’a contraint à jeter un tel effroi dans mon cœur ? Dans sauvages pouvaient nous attaquer ? Par quels moyens
quelle (féminin singulier) carrière t’engages-tu donc ? Si échapper aux dangers ?
110 |
u Travail en binôme raient lui être posées. Ensuite, on formera les binômes qui
Quelle créature infortunée se cache dans cette viendront faire le défi devant la classe.
sépulture ? Quel odieux spécimen ? Je me demande
9 Écriture
quels stratagèmes cette chose a utilisés. Mais quelle
puissance ! Quel volontaire veut m’aider ? Quel homme On pourra proposer les éléments de correction suivants :
ou quelle femme parmi vous ? Approchons ! Quelle ruse - Quels ingrédients sont nécessaires pour faire la recette ?
allons-nous devoir affronter ? Quel nouveau pouvoir ? - Quelle quantité de farine faut-il prévoir ?
8 À l’oral - Quel poids la citrouille doit-elle faire ?
On pourra demander à chaque élève de rechercher sa célé- - Quelle forme de plat est recommandée ?
brité d’une part et de réfléchir à cinq questions qui pour- - Quelle température de cuisson faut-il respecter ?
Je m’exerce
Identifier les déterminants indéfinis bonheurs que nous cherchons sans fin. Et j’avais un désir
a 1. Aucun témoin ne put apporter quelques précisions. fou d’ouvrir les bras, de l’emporter quelque part.
2. Si tu as la même passion nul doute que tu réussiras ! u Travail en binôme
3. Une foule de gens se pressait devant chaque porte. Pendant quelque temps, il suivit de près un groupe de
4. Beaucoup d’habitants colportent n’importe quel ragot. plusieurs tapageurs. L’un d’entre eux prit une autre
route mais les autres poursuivaient sur le même chemin.
2 Une immensité de curieux se pressa pour admirer la La plupart des maisons était silencieuse et beaucoup de
pierre. Quelques personnes restèrent d’ailleurs à l’extérieur. badauds rentraient. Rien ne semblait rompre le calme qui
Aucun diamant n’était plus célèbre. Chaque millimètre de la s’installait. Toute la rue devint silencieuse.
pierre semblait étinceler. Plusieurs badauds tendaient la main
pour la toucher mais tous les gardes les rappelèrent à l’ordre. i Dictée
3 1. Chaque (individualité) visiteur devra respecter Un navire était là ! Mais passerait-il au large, ou
quelques (quantité imprécise) consignes. relâcherait-il ? Avant quelques heures, les colons
2. Tous (totalité) mes amis viennent pour partager un même sauraient évidemment à quoi s’en tenir. […] Et, pendant
(ressemblance) moment. un assez long temps, les colons demeurèrent silencieux,
livrés à toutes les pensées, à toutes les émotions, à
3. La plupart des (quantité imprécise) habitants n’avaient
toutes les craintes, à toutes les espérances que pouvait
aucune (quantité nulle) pitié. faire naître en eux cet incident, – le plus grave qui se fût
4. N’importe quel (choix indifférent) voyageur connaît produit depuis leur arrivée sur l’île.
beaucoup (quantité imprécise) d’astuces ! Jules Verne, L’Île mystérieuse, 1875.
| 111
Leçon 8 Reconnaître et former l’adjectif qualificatif
L’adjectif qualificatif p. 174
Je cherche
Il s’agit d’une leçon de révision qui offre aux enseignants de nombreux exercices à utiliser dans une démarche de pédagogie
différenciée.
La description donnée dans la seconde phrase permet de se représenter plus précisément les lieux (villa et jardin) grâce
aux adjectifs qualificatifs.
Je m’exerce
Reconnaître l’adjectif qualificatif Former des adjectifs qualificatifs
a L’adjectif est souligné et le nom est en gras. y générosité (généreux / généreuse) • gloire (glorieux
ces différents genres poétiques • des messages de pro- / glorieuse) • farce (farceur / farceuse) • douleur (dou-
pagande variés • le sujet de ces œuvres littéraires • une loureux / douloureuse) • orage (orageux / orageuse) •
représentation négative du journalisme • le récit différé travail (travailleur / travailleuse) • merveille (merveilleux /
de ses actions • ces nouvelles fantastiques • des portraits merveilleuse) • révélation (révélateur / révélatrice) • joie
d’hommes réalistes • d’incroyables rebondissements (joyeux / joyeuse) • danger (dangereux / dangereuse) •
comiques • ses inestimables présents • les thèmes abordés destruction (destructeur / destructrice)
dans le registre tragique u On acceptera les réponses au masculin ou au féminin,
z L’adjectif est souligné et le nom est en gras. au singulier ou au pluriel.
1. Ce paysage agricole présente d’immenses champs charmer (charmeur / charmeuse) • mentir (menteur /
ouverts où sont construits des bâtiments industriels. menteuse) • croire (croyable, crédible) • accepter (accep-
2. Dans une grande ville, pour se déplacer lors de petits tra- table) • élire (éligible) • concevoir (concevable) • chaparder
jets quotidiens, on peut utiliser des transports en commun (chapardeur / chapardeuse) • nuire (nuisible) • songer (son-
nombreux et bien organisés. geur / songeuse) • faillir (faillible) • valoir (valable) • rêver
e L’adjectif est souligné et le nom est en gras. (rêveur / rêveuse) • râler (râleur / râleuse)
Madame Grandet était une femme sèche et maigre, jaune 8 On acceptera les réponses au masculin ou au féminin,
comme un coing, gauche, lente ; une de ces femmes qui au singulier ou au pluriel.
semblent faites pour être tyrannisées. Elle avait de gros célibat (célibataire) • culture (culturel / culturelle) • terre
os, un gros nez, un gros front, de gros yeux, et offrait, au (terrien / terrienne) • nez (nasal / nasale) • enfer (infernal /
premier aspect, une vague ressemblance avec ces fruits infernale) • roi (royales /r oyaux) • colonie (coloniales /
cotonneux qui n’ont plus ni saveur ni suc. coloniaux) • nature (naturel / naturelle) • cube (cubique) •
cent (centenaire) • déficit (déficitaire) • académie (acadé-
r Participe passé Adjectif qualificatif
mique) • exemple (exemplaire) • acrobatie (acrobatique) •
rapprochée, vitrées, penchée, gris, petite, noir, ancienne, fin (final / finaux) • chimie (chimique) • habitude (habituel /
coiffée, ravagé maigre, fin, première habituelles)
t Une averse de soleil tombait sur ce désert blanc écla- 9 1. Paul doit s’appliquer, être plus soigneux.
tant et glacé (masc. sing. accord avec désert), l’allumait 2. Crois-moi, son sort n’est pas du tout enviable.
d’une flamme aveuglante et froide (fém. sing. accord 3. Ils ne te font pas confiance et sont soupçonneux.
avec flamme) ; aucun mouvement dans cette solitude 4. Cette encre est-elle effaçable ?
démesurée (fém. sing. accord avec solitude) ; aucun bruit 5. C’est immangeable ! Est-ce bien comestible ?
n’en troublait le profond silence (masc. sing. accord avec p 1. Cet homme est plutôt paisible d’habitude.
silence). La plus jeune (fém. sing. accord avec la plus) des
2. Certaines pratiques demeurent éternelles.
deux femmes regardait le guide venir, semblait l’appeler
3. Ont-ils agi de façon loyale / légale ?
d’un œil triste (masc. sing. accord avec œil). C’était une
4. Cette tache n’est pas invisible.
petite paysanne blonde (fém. sing. accord avec paysanne),
dont les joues laiteuses (fém. pl. accord avec joues) et les 5. Mes voisins sont très serviables.
cheveux pâles (masc. pl. accord avec cheveux) parais- q Paul ne trouva pas beaucoup de goût dans l’étude géo-
saient décolorés (masc. pl. accord avec cheveux) par les graphique (nom : géographie), qui, au lieu de nous décrire
longs séjours (masc. pl. accord avec séjours) au milieu la nature de chaque pays, ne nous en présente que les divi-
des glaces. sions politiques. Il préférait à cette lecture celle des romans.
112 |
Aussi aucun livre ne lui fit autant de plaisir que le Téléma- h Dictée
que, par ses tableaux de la vie champêtre (nom : champ)
et des passions naturelles (nom : nature) au cœur humain Le jour baissait ; les neiges devenaient roses ; un
vent sec et gelé courait par souffles brusques sur leur
(nom : homme). surface de cristal. Ulrich poussa un cri d’appel aigu,
Manipuler des adjectifs qualificatifs vibrant, prolongé. La voix s’envola dans le silence de
s des produits ménagers • cet endroit ombragé • mort où dormaient les montagnes ; elle courut au loin,
sur les vagues immobiles et profondes d’écume glaciale,
une piste cyclable • une revue mensuelle • ce roman
comme un cri d’oiseau sur les vagues de la mer ; puis
sentimental • l’allée cavalière • ce désastre écologique elle s’éteignit et rien ne lui répondit.
d 1. Il a retrouvé ses anciens amis. / Il a retrouvé ses amis Guy de Maupassant, L’Auberge, 1886.
anciens.
2. Ma pauvre cousine s’est foulé la cheville. / Ma cousine j À l’oral
Les Misérables est un roman historique et social de la
pauvre s’est foulé la cheville.
littérature française qui a donné lieu à de nombreuses
3. Nous emménageons dans notre propre maison. / Nous adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie
emménageons dans notre maison propre. quotidienne à Paris, la France rurale du xixe siècle et se
4. Je t’assure qu’il s’agit d’une vraie histoire. / Je t’assure concentre sur le forçat rejeté de tous, Jean Valjean.
qu’il s’agit d’une histoire vraie. k Défi Réponse possible
b En changeant l’adjectif de place, on modifie le sens de la Suède, suédoise ; Italie, italienne : Angleterre, anglaise ;
phrase. Grèce, grecque ; Allemagne, allemande ; Chypre, chypriote ;
g Travail en binôme Suisse, suissesse…
Les frères Melvill avaient choisi la meilleure place pour l À l’oral
y élever leur cottage, à travers un fouillis d’arbres On invitera les élèves à utiliser des adjectifs pour la des-
magnifiques, au milieu d’un réseau d’eaux courantes, cription physique puis morale du personnage choisi.
sur un sol accidenté, dont le relief se prêtait à tous
m Écriture
les mouvements d’un parc. Ombrages frais, gazons
verdoyants, massifs variés, parterres fleuris, prairies On invitera les élèves à employer le présent de l’indicatif, à
dont « l’herbe hygiénique » pousse spécialement pour des employer des adjectifs de couleur (simples ou composés)
moutons privilégiés, étangs avec leurs nappes d’un clair mais aussi des adjectifs pour exprimer ce qu’ils ressentent
noir (ici noir est nom), peuplés de cygnes sauvages. devant ce bassin.
Je m’exerce
Maîtriser le comparatif classe. Mais elle est moins grande qu’une girafe (comparatif
a 1. Ta valise est moins lourde que la mienne. b infériorité d’infériorité) ! En revanche, aussi lente qu’une tortue (com-
2. Cette attaque fut plus périlleuse que les autres. b supé- paratif d’égalité), elle est toujours en retard…
riorité Distinguer superlatif relatif et absolu
3. Lucie devint aussi blanche que la neige. b égalité 4 1. C’est l’actrice la plus belle et la plus talentueuse.
2 1. Ce projet est moins lucratif que celui-ci. 2. Cherche dans les recoins les plus noirs.
2. Les rues sont aussi animées à Paris qu’à Lyon. 3. Il était le moins timide de son groupe.
3. Ce lion est plus rapide qu’un tigre. 4. La moins éloignée des trois me salua.
3 Mon amie Sarah est aussi blonde qu’un champ de blé ( 1. Ce jongleur est le moins habile de la troupe. b super-
(comparatif d’égalité) et elle a des yeux d’un bleu très clair. latif relatif
Maligne comme un singe, elle est également aussi bavarde 2. Mathilde a l’air très fatiguée. b superlatif absolu
qu’une pie (comparatif d’égalité). Sarah est plus grande que 3. Tu as choisi le chiot le plus petit de la portée. b superlatif
Paola (comparatif de supériorité) qui est la plus petite de sa relatif
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4. C’est une artiste modérément connue. b superlatif appartements de la maison. Madame Vauquer habitait le
absolu moins considérable, et l’autre appartenait à Mme Couture.
5. Fort raisonnable, il est rentré se coucher. b superlatif Elle avait avec elle une très jeune personne, nommée Victo-
absolu rine Taillefer, à qui elle servait de mère.
6 Pencroff et Ayrton, les deux plus zélés constructeurs f Travail en binôme
(superlatif relatif) du tout nouveau bâtiment, poursui-
1. superlatif relatif de supériorité
virent leurs travaux aussi longtemps qu’ils le purent. Ils
2. comparatif d’égalité
n’étaient point hommes à s’embarrasser du vent, ni de la
3. superlatif absolu d’infériorité
pluie. Mais quand un froid très vif (superlatif absolu) eut
4. superlatif relatif d’infériorité
succédé à cette période fort humide (superlatif absolu),
5. comparatif de supériorité
le bois, dont les fibres acquéraient la dureté du fer, devint
extrêmement difficile (superlatif absolu) à travailler, g Dictée
et, vers le 10 juin, il fallut définitivement abandonner la
Pourquoi laisser toute sa fortune à Jean ? Non, il
construction du bateau.
n’avait jamais été visiblement plus affectueux pour
Distinguer comparatif et superlatif le cadet que pour l’aîné, plus préoccupé de l’un que
de l’autre, moins tendre en apparence avec celui-
7 comparatif : phrases 2 et 3 ci qu’avec celui-là. Alors… alors… il avait donc eu
superlatif : phrases 1 et 4 une raison puissante et secrète de tout donner à
8 1. superlatif relatif Jean – tout – et rien à Pierre ? […] Il cherchait plus
2. superlatif absolu loin, maintenant, dans les temps plus anciens où ses
parents habitaient Paris.
3. comparatif de supériorité
Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1887.
4. superlatif absolu
5. comparatif d’infériorité
h À l’oral
9 – Oh ! ce que je voudrais, ce que je voudrais, ce serait Je m’en vais vous mander les faits les moins étonnants,
d’épouser un prince […]. Et ce que je voudrais, ce serait qu’il les moins surprenants, les moins merveilleux, les
fût très beau, très riche (superlatif absolu), oh ! le plus moins miraculeux, les moins triomphants, les moins
beau, le plus riche (superlatif relatif) que la terre eût jamais étourdissants, les moins inouïs, les moins singuliers, les
porté ! […] Nous serions très jeunes, très purs et très moins extraordinaires, les moins incroyables, les moins
imprévus, les moins grands, les moins petits, les moins
nobles (superlatif absolu), toujours, toujours !
rares, les moins communs, les moins éclatants, les moins
– Folle !... Mais, mon enfant, tu es pauvre, toi, tu n’auras pas secrets jusqu’à aujourd’hui […].
un sou en mariage. Comment peux-tu rêver un prince ? Tu
épouserais donc un homme plus riche que toi ? (comparatif j À l’oral Réponse possible
de supériorité) Je m’en vais vous décrire la créature la moins belle, la
moins souriante, la moins merveilleuse, la moins jolie,
Utiliser le comparatif et le superlatif la moins avenante, la moins amicale, la plus hideuse, la
p Réponses possibles plus laide, la plus méchante, la plus effroyable, la plus
inquiétante qui ait jamais existé !
1. Il a fait très froid cet hiver et très chaud cet été.
2. Zoé est extrêmement déçue car elle a perdu son match. l Top Chrono ! Réponse possible
3. La tête légèrement penchée, il nous observait. 1. C’est une pièce peu lumineuse.
4. Je l’ai trouvé moins fiévreux et moins abattu. 2. Ce pull est le plus chaud.
q 1. Quels sont les deux félins les plus redoutables ? 3. Cette peinture est incroyablement belle.
2. Une tortue est moins lente qu’un paresseux mais elle est 4. Ce danseur est parmi les plus maladroits.
plus rapide qu’une limace ! m Écriture Réponse possible
s Mme Vauquer ressemble à toutes les femmes qui ont eu L’homme avec la chemise blanche est le plus élégant, le
des malheurs. Elle a l’œil légèrement vitreux, l’air innocent plus petit. Il semble plus déterminé que l’autre individu. Il
mais qui va se gendarmer pour se faire payer plus cher. Le possède des cheveux extrêmement foncés, coupés ras. Le
premier étage de sa pension contenait les deux meilleurs plus grand des deux est aussi le plus calme.
114 |
Je m’exerce
Identifier les pronoms personnels et leur fonction Utiliser les pronoms personnels
a Nous t’en remercions. 9 1. J’explique le chemin à ton frère.
Ne les mange-t-on pas ici ? 2. On te voit, cache-toi mieux !
Il m’affirme qu’elle adore cela. 3. Si vous gagnez, tous seront heureux.
Il les leur laisse souvent. 4. Tes lunettes, tu les oublies toujours.
Toi, tu suis le berger pour le seconder. 5. Si Sam appelle, faut-il lui répondre ?
2 1. Je (sujet) vais la (COD) montrer à un expert. p 1. Les enfants se souriaient.
2. N’oubliez pas de leur (COI) donner l’adresse ! 2. Je ne m’aventurerai plus ici.
3. On (sujet) en (COI) avait besoin : on l’(COD) a comman- 3. Tu te fais du souci pour rien.
dée hier. 4. Est-ce que nous nous connaissons ?
4. Tous ses rêves, elle (sujet) les (COD) lui (COI) a confiés. 5. On se perd facilement dans cette ville.
3 1. Des amis, il en (des amis) avait beaucoup. q 1. Eux, ils ne sont pas en retard, toi, tu l’es.
2. Ce stage, y (le stage) avez-vous réfléchi ? 2. Moi, j’aime les sushis. Que préfère-t-il, lui ?
3. Cueille de la menthe pour en (la menthe) faire des 3. Nous, nous arriverons tard. Elles, elles seront à l’heure.
tisanes. s 1. Je les ai reçus.
4 1. Voulez-vous (sujet) bien nous (COI) le (COD) donner ? 2. Préviens-la !
3. L’as-tu récitée ?
2. Je (sujet) ne le (COD) lui (COI) ai pas dit mais je (sujet) la
4. Elle l’a fait.
(COD) lui (COI) prête.
5. Elles ne l’ont pas encore perdue.
3. Ils (sujet) ne m’(COI) en (COI) parlèrent jamais.
d 1. Vous (sujet) essayez cette voiture avant de l’(COD)
5 Vous (sujet) pouvez m’(COI) apporter jusqu’à deux acheter.
feuilles par mois pour ma revue hebdomadaire, je (sujet) 2. Ton frère, écoute-le (COD) au lieu de lui (COI) crier dessus.
vous (COI) les (COD) payerai deux cents francs. N’en 3. Regarde ces roses, cueille-les (COD) et fais-en (COI) un
(COI) parlez à personne. Faites quatre articles de vos deux bouquet.
feuilles, signez-en (COD) deux de votre nom et deux d’un 4. Vos grands-parents, faites-leur (COI) plaisir : venez les
pseudonyme. Vous (sujet) devez votre position à Blon- (COD) voir.
det et à Vignon qui vous (COI) trouvent de l’avenir. Ainsi, 5. Si j’y (COI) pense, je le (COD) ferai.
ne vous (réfléchi) galvaudez pas. Surtout, défiez-vous
(réfléchi) de vos amis. Nous (tonique), entendons-nous g Travail en binôme
(réfléchi) bien toujours. Servez-moi (tonique), je (sujet) 8 mai. — Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la
vous (COD) servirai. matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous
l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout
entière. J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y
Distinguer pronom personnel et article défini ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui
6 attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses
article défini pronom personnel
aïeux […].
1. La conseillère… 1. …qui la reçoit.
h Dictée
2. Les dates… 2. …je les connais.
3. Le film… 3. …je ne le connais pas. Enfin, [le préfet] […] remplit et signa un bon de
4. L’horreur… 4. …l’a paralysé. cinquante mille francs, et le tendit à Dupin par-dessus
5. Les clés,… 5. …on les leur rendra. la table. Ce dernier l’examina soigneusement et le
serra dans son portefeuille : puis, ouvrant un pupitre,
il en tira une lettre et la donna au préfet. Notre
7 1. Prends les lettres bleues pour que je les poste.
fonctionnaire l’agrippa dans une parfaite agonie de
2. Je fais les bons choix et je ne les regrette pas. joie, l’ouvrit d’une main tremblante, […] puis, attrapant
3. Le dompteur repère les animaux et les identifie. précipitamment la porte, se rua sans plus de cérémonie
4. Les derniers kilomètres, elle les passe haut la main. hors de la chambre et de la maison.
Edgar Allan Poe, La Lettre volée, 1844, traduit de
8 code utilisé : articles définis / pronom personnel com-
l’anglais par Charles Baudelaire, 1856.
plément
Derrière Marguerite, trois vendeuses vidaient les armoires, j Réécriture
classaient les articles, les lui donnaient par paquets ; et, Maupassant est né en 1850 à Étretat. Il y est élevé par sa
quand elle les avait appelés, elle les jetait sur les tables, où mère qui lui enverra souvent des histoires de cette région.
ils s’entassaient peu à peu, en piles énormes. […] Clara était L’auteur s’en inspirera pour écrire toutes ses nouvelles.
chargée de veiller aux* tas, de les ranger et de les échafauder, Elles le rendront célèbre grâce aux publications dans les
de manière à ce qu’ils tinssent le moins de place possible. journaux de l’époque. Le novelliste leur doit d’ailleurs sa
*aux (article contracté) = à + les future renommée.
| 115
k À l’oral Proposition de réponse Jeunes gens, avez-vous songé au retour ?
La jeune fille. – Avez-vous parlé à Léandre ? m Défi
La servante. – Non, pas encore. J’attendais son retour pour Les trois pronoms auront chacun la fonction suivante, la
parler de votre mariage. plupart dans cet ordre : sujet, COD, COI.
La jeune fille. – Toinette, penses-tu que ce jeune seigneur On peut complexifier l’exercice en demandant des phrases
est l’homme idéal ? interrogatives ou impératives.
La servante. – Je suis convaincu qu’il est cet homme-là. Ex. : Les leur avez-vous donnés ? Claire et toi, avez-vous
La jeune fille. – Alors, persuade mon père et ma mère de donné les codes aux élèves ?
mon choix, et dis à mes parents que je me refuserai à une Donne-le-lui. Donne le jeton au joueur.
autre union.
w Écriture
l À l’oral Les élèves utilisent des pronoms sujets, réfléchis, complé-
Lucie a-t-elle fermé la grille ? – Les enfants partiront-ils à la ments mais aussi toniques pour désigner les personnes ;
mer ? – Simon a-t-il terminé les cours ? – Mamie parle-t-elle des pronoms compléments et adverbiaux pour indiquer les
encore à ses voisins ? – Maman, as-tu gardé du gâteau ? – lieux et les éléments concrets.
Je m’exerce
Reconnaître les pronoms relatifs et leurs fonctions 2. La maison dont je suis propriétaire est louée.
a 1. La forme que (COD) prend cette racine est étrange. 3. C’est le téléphone dont je rêve.
2. Prends le marteau qui (sujet) se trouve dans la caisse. 4. Rappelle-toi la promesse que tu m’as faite.
3. C’est l’invité dont (complément du nom) on célèbre l’an- 5 1. Le parent auquel je ressemble est mon oncle.
niversaire. 2. Voici la colocataire avec laquelle je partage ma chambre.
4. L’endroit où (compl. circonstanciel) je vis est petit mais 3. Voilà la cause à laquelle je veux me consacrer.
accueillant. 4. Le poteau auprès duquel tu te tiens est peu solide.
5. C’est l’ami à qui (COI) je me confie. 6 a. b. code utilisé : pronom relatif ; antécédent
2 a. b. code utilisé : pronom relatif ; antécédent ; (fonction 1. Attention aux marées qui montent rapidement.
du pronom relatif) 2. Les combats que mène cet homme sont difficiles.
Une porte verte, dont (complément du nom) la peinture avait 3. Est-ce toi qui frappes si fort ?
jauni […], donnait passage dans une pièce qui (sujet) avait 4. Le boucan que font mes sœurs est insupportable !
pu servir de salle à manger aux temps fabuleux où (compl.
circonstanciel) l’on mangeait dans ce logis désert. Une grosse u Travail en binôme
poutre divisait le plafond en deux compartiments rayés de Le voyage le plus effrayant dont je me souviens était
soliveaux apparents dont (compl. du nom) l’interstice avait un voyage en mer. Le capitaine, qui m’avait conseillé
été revêtu autrefois d’une couche de couleur bleue effacée la proue, ne se doutait pas du cauchemar que j’allais
vivre. La tempête qui s’est déclenchée dès notre départ
par la poussière et les toiles d’araignées que (COD) la per- a duré deux heures pendant lesquelles j’ai cru mourir.
sonne n’allait jamais troubler à cette hauteur. Au moment où nous sommes arrivés sur l’île, je jurai de ne
Employer les pronoms relatifs plus prendre de bateau.
116 |
Leçon 12 Identifier les pronoms indéfinis
Le pronom p. 181
Je cherche
Les pronoms indéfinis sont rarement bien maîtrisés par les élèves. Cette leçon privilégie l’orthographe.
Les mots « chacun », « tout », « rien » désignent une personne indéfinie ou des éléments indéterminés. « Chaque personne »,
« Tout le magasin », « aucun achat » peuvent remplacer les pronoms indéfinis. On en déduit que ces mots sont des pronoms
que l’on utilise dans un sens général.
Je m’exerce
Identifier les pronoms indéfinis aujourd’hui, rien ne restera de notre planète. Chacun doit
a Il ne veut rien. - Chaque jour, tout est bien rangé. - N’y prendre la mesure de l’urgence. Les uns et les autres, si
a-t-il personne ici ? - Est-ce que tu attends quelqu’un ? - nous ne pensons qu’à nous-mêmes, que restera-t-il de
Demande à tes parents, l’un ou l’autre te répondra. - notre civilisation ? Nul n’est censé aujourd’hui fermer les
Quelque chose ne va pas ? yeux. Réunissons-nous pour que quelque chose bouge
enfin.
2 1. Nul n’est censé ignorer la loi.
u Dictée
2. Certains aiment bricoler, d’autres préfèrent lire.
3. Chacun prend son destin en main. Combien de patrons morts avec leurs équipages !
4. Quelque chose grandit en lui. L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Employer les pronoms indéfinis Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
3 1. Chacun aura le temps de se reposer. 2. Dans la soirée, Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
tous dansèrent. 3. Dans la nuit, certains furent malades. On L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !
peut aussi accepter : Dans la nuit, plusieurs furent malades. Victor Hugo, « Oceano Nox », Les Contemplations, 1840.
Je m’exerce
Repérer les connecteurs spatio-temporels 2 1. Tout à coup, la cloche sonna.
a Temporels Spatiaux 2. Tous les soirs, on se réunissait à la fontaine.
depuis - le lendemain - dès là-bas - le long du chemin - près 3. Dès le lever du jour, je partirai loin d’ici.
que - tantôt - finalement - de - en haut - derrière - au-delà 4. As-tu rendez-vous chez le dentiste le 3 juin ?
ensuite - enfin - à l’intérieur - de l’autre côté 5. La bête, durant un moment, s’immobilisa.
| 117
3 1. Une femme se tenait à l’extrémité de la pièce. allure devant le miroir (spatial) et rajusta sa cravate. Il
2. Dehors, le soleil inonde déjà les pavés. repéra tout de suite (temporel) la porte vernie noire. Elle
3. Montez les malles en haut du grenier. s’ouvrit rapidement (temporel) pour dévoiler un intérieur
4. Vois-tu cette ombre au milieu de la pièce ? coquet.
5. Ici se trouve le salon, là-bas la chambre. q Proposition de réponse
4 Temporels Spatiaux Bientôt (temporel), une nouvelle médiathèque va ouvrir
ses portes dans notre ville (spatial). Le public aura accès
le soir - pendant des sur le sable - dans la vase - sur les
heures - alors - sans fin arbres - dans l’eau - sur le bord - à chaque étage (spatial) à différents types de médias qui
- quand à un endroit peu profond - sur pourront être consultés sur place (spatial) ou empruntés
quelque touffe d’herbe - là pendant six semaines (temporel). Des manifestations
seront organisées régulièrement (temporel). Des albums
Identifier la classe grammaticale
seront lus tous les mercredis (temporel) aux jeunes enfants
5 1. Derrière le stade (GN prépositionnel), se construira au rayon jeunesse (spatial). Des intervenants animeront
une piscine. des ateliers au moment des vacances (temporel) pour les
2. Dehors (adverbe), il pleut. Restons à l’intérieur (GN pré- plus grands.
positionnel) !
3. Je mis mes bras autour de l’arbre (GN prépositionnel). d Travail en binôme
4. C’est ici (adverbe) que j’ai appris à nager. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie
5. Ne va-t-il pas trop loin (adverbe) ? d’un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse
qui mène au château, par le haut de la ville. Cette rue,
6 maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en
Conj. Conj. hiver, obscure en quelques endroits, est remarquable par
GN GN prép. Adverbe la sonorité de son petit pavé caillouteux.
subordination coordination
1. plusieurs 5. au bout 2. souvent 2. dès que 3. et f Dictée
mois de deux 3. déjà
jours 4. bientôt Un matin de juin, en ouvrant la fenêtre, je reçus au
5. déjà visage un souffle d’air frais. Il avait fait pendant la nuit
un violent orage. Le ciel paraissait comme neuf, d’un
Employer les connecteurs spatio-temporels bleu tendre, lavé par l’averse jusque dans ses plus petits
7 Proposition de réponse coins. Les toits, les arbres dont j’apercevais les hautes
Quand vous débarquez sur l’île, dirigez-vous au nord-ouest, branches entre les cheminées, étaient encore trempés
de pluie, et ce bout d’horizon riait sous le soleil jaune.
vers l’intérieur de l’île. Vous verrez, derrière les arbres, un
Il montait des jardins voisins une bonne odeur de terre
chemin à suivre qui serpente le long de la côte. Vous passe- mouillée.
rez sur l’autre versant de l’île, au milieu du désert. Poursui- Émile Zola, « Les fraises », Nouveaux Contes à Ninon, 1893.
vez vers le nord, puis vous atteindrez une plaine. Là est le
trésor. g Top Chrono !
8 1. Les enfants se cachaient derrière leur mère. Les conjonctions de subordination « Quand » et « Dès que »
2. Au loin la cime de la montagne se dessinait. construisent une subordonnée, précédée ou suivie d’une
3. Il a fait ses courses la veille. principale. Les phrases seront complexes (avec deux verbes
4. D’abord il se couvrit, puis il sortit. conjugués minimum).
5. La tempête avait-elle débuté hier ? h Défi
6. Je place la conclusion en dernier. 1. hebdomadaire 2. semestriel 3. annuel 4. mensuel
7. Après le dîner, nous nous sommes couchés pour une 5. quotidien 6. trimestriel
bonne nuit de sommeil. j À l’oral
8. Avant de décider, nous avons demandé leur avis à nos Le texte comportera au minimum 2 connecteurs de temps
parents. et 2 connecteurs spatiaux à varier le plus possible.
9 1. Je dormais ; tout à coup, un bruit retentit. k Écriture Proposition de réponse
2. Le jour suivant, la forêt avait retrouvé son calme. Dans notre hôtel (spatial), vous trouverez des chambres
3. Le tonnerre gronda, à ce moment-là il plut. grand confort pour tous. Dès votre arrivée (temporel), à
4. Ensuite, le portail se referma. vos pieds (spatial), une vue splendide vous attend. Vous
p Proposition de réponse pourrez vous promener le long de la plage (spatial), du lever
Très vite (temporel), il avait retiré son chapeau à l’entrée au coucher du soleil (temporel), sans vous éloigner. Le spa,
de l’immeuble (spatial). Il s’arrêta essoufflé au milieu des la piscine, le bar, tout est à disposition pendant tout votre
marches (spatial). Désireux d’être élégant, il vérifia son séjour (temporel), directement sur place (spatial).
118 |
Leçon 14 Connaître les connecteurs logiques
Les mots invariables p. 184
Je cherche
Cette leçon permet d’approfondir la phrase complexe et de bien distinguer les différents compléments circonstanciels.
« Mais », « car », « si bien que » font le lien entre les idées. On ne peut les changer de place sans modifier le sens de la
proposition.
Je m’exerce
Identifier les connecteurs logiques et leurs valeurs Identifier leur classe grammaticale
a 1. Vrai : « en effet » introduit une cause. 7 1. Il s’est avancé et l’a reconnu. Conj. coord.
2. Faux : « si » exprime une hypothèse. 2. Bien qu’il pleuve, nous sortons. Conj. sub.
3. Vrai : « de sorte que » introduit une conséquence. 3. Courons pour attraper le bus ! Préposition
4. Vrai : « et » peut signifier la conséquence et l’addition. 4. C’est facile pourtant j’ai peiné. Adverbe
5. Vrai : « puisque » a le même sens que « parce que », ils 8 Conj. subordination Conj. coordination
expriment la cause. Cause 4. puisque 1. car
6. Faux : « pour que » exprime le but ; « bien que » exprime Conséquence 2. de sorte qu’ 3. donc
l’opposition.
9 J’ai entendu mon nom. Mais (conj. de coordination,
2 1. Demain, je prendrai ta place puisque tu seras absent.
opposition), quand je me suis retourné, je n’ai vu personne.
2. Le collège est fermé donc les salles sont vides. Tout d’abord (adv., addition), j’ai pensé à une blague. Puis
3. Il court dans la rue malgré la pluie. (adv., addition), comme (conj. de sub., cause) cela se repro-
4. En cas d’incendie, tire le signal d’alarme. duisait, j’ai commencé à me poser des questions. De plus
3 1. Tu as fait beaucoup de fautes en raison de (cause) (adv., addition) , il y avait peu d’endroits pour se cacher.
ton étourderie. Alors (adv., conséquences), pour (prép., but) en avoir le
2. Le loup rôde, c’est pourquoi (conséquence) les animaux cœur net, j’ai accéléré le pas et (conj. de coordination, addi-
se cachent. tion) vite tourné au coin de la rue. Allais-je enfin (adv., addi-
3. J’ai réussi grâce à (cause) toi. Je te suis donc (consé- tion) découvrir la vérité ?
quence) redevable. Utiliser les connecteurs logiques dans un texte
4. Il est puni du fait de (cause) ses bavardages. p 1. Puisque tu as oublié ta clé, prends celle-ci.
4 1. J’aime le sport et (addition) la musique. 2. Le train est bondé, ainsi je n’ai pas eu de place.
2. L’hôtel n’accepte ni les chats ni (opposition) les chiens. 3. Il est malade car il a trop mangé.
3. Trace la figure au crayon, ensuite (addition) repasse au 4. Je fais une formation pour être pompier.
feutre. 5. Nous venons en dépit du mauvais temps.
4. Ce livre est épais mais (opposition) j’ai réussi à le lire. q La Terre a 4,5 milliards d’années.
5 C’est moi qui opérerai ; vous m’assisterez. J’aurais 4. Elle a d’abord vu naître dans l’eau les bactéries, les
désiré le faire dès ce soir, mais (opposition) cela est algues, les méduses et les poissons.
impossible, à cause d’(cause) Arthur ; il reviendra ici, 2. Puis c’est sur la terre qu’ont éclos les insectes, les amphi-
demain, après l’enterrement de son père et (conséquence) biens, les reptiles (dont les dinosaures).
il voudra encore la voir. Mais (opposition), quand on aura 1. Ensuite sont nés les oiseaux, et enfin les mammifères.
fermé le cercueil et (addition) que tout le monde dormira 3. Aujourd’hui, on estime que 99 % de toutes les espèces
dans la maison, nous viendrons rouvrir le cercueil pour qui ont existé ont disparu.
(but) faire l’opération ; puis (addition) nous remettrons s Proposition de réponse
tout en place, de sorte que (conséquence) personne ne 1. J’ai manqué ce cours en raison des intempéries. (cause)
s’apercevra de quoi que ce soit. 2. Cette pièce est trop chauffée si bien que j’ai mal à la
6 [Les passagers] se rendirent à la grotte du Bateau, tête. (conséquence)
ainsi nommée parce que (cause) la mer en occupe tout 3. Ne devions-nous pas aller au magasin pour acheter des
l’intérieur, et (addition) qu’on ne peut la visiter à pied sec. fournitures ? (but)
[…] Pour peu que (hypothèse) la houle soit forte, il ne 4. Tu n’as pas gagné le match si vous êtes ex-aequo.
serait pas prudent d’y pénétrer, car (cause) l’agitation des (hypothèse)
eaux y est violente ; mais (opposition) ce jour-là, bien que d La voiture allait lentement si bien qu’à dix heures du
(opposition) le ciel fût gros de menaces, le vent n’avait matin on n’avait pas fait quatre lieues. On commençait
pas encore fraîchi, et (conséquence) l’exploration n’offrait donc à s’inquiéter, car on devait déjeuner à Tôtes et l’on
aucun danger. désespérait d’y parvenir avant la nuit. Chacun guettait pour
| 119
apercevoir un cabaret sur la route, quand la diligence som- j À l’oral Proposition de réponse
bra dans un amoncellement de neige et il fallut deux heures … car elle nous délasse et nous fait oublier les tracas du
pour la dégager. quotidien.
g Travail en binôme … parce qu’elle permet aux personnes qui travaillent la
Je m’engage contre le harcèlement scolaire car c’est une semaine, d’y aller le week-end.
situation qui se banalise, tandis que pourtant elle est … En effet, toutes les démarches, par exemple, passent par
très grave. En effet, beaucoup en souffre sans rien dire, Internet.
alors qu’il suffit d’en parler. Si bien que Alors que je n’en … en raison de son bienfait sur le corps.
suis pas victime, cela m’attriste. Pour que ce fléau cesse,
nous ne devons ni nous taire, ni faire justice nous-mêmes
k Top Chrono !
cependant mais en parler à des responsables adultes. On utilisera le tableau de la leçon pour vérifier les valeurs et
varier les connecteurs.
h Dictée
l À l’oral
Quand notre oiseau trouva sa cage ouverte, il ne voulut On pourra proposer des groupes de trois élèves : le premier
pas s’envoler, de sorte que tous les arrangements élève dit les deux propositions sans connecteur ; le deu-
que nous avions pris ne servirent à rien ! Cependant xième reformule avec un connecteur ; le troisième valide ou
une chose est prouvée : les périodes de calme durent
quelque temps. Désormais, nous le laisserons libre
non la réponse. Puis les élèves changent de rôles.
quelques heures chaque jour. Il jouira physiquement de m Écriture
cette liberté relative, même si son esprit est incapable La cause, le but, la conséquence sont les valeurs les plus
de l’apprécier. Mais on m’appelle ! … employées dans l’argumentation. On utilisera également
Bram Stoker, Dracula (1897), traduit de l’irlandais par
pour varier l’écrit, grâce au tableau de la leçon, les valeurs
Lucienne Molitor, 1963.
de l’addition, de l’hypothèse, mais aussi de l’opposition.
Je m’exerce
Maîtriser la fonction épithète 4 Immenses et fascinants, les océans couvrent les deux
a 1. Oui, « agités » est une épithète du nom « spectateurs ». tiers de la surface de la Terre. Les fonds marins révèlent
2. Non, il s’agit d’un attribut du sujet. une incroyable diversité de paysages : montagnes, vallées,
3. Oui, « vieux » est une épithète du nom « film ». plaines, canyons, innombrables volcans, gouffres vertigi-
4. Non, il s’agit d’un attribut du sujet. neux… Sur le littoral, l’érosion sculpte des falaises majes-
5. Oui, « magnifique » est une épithète du nom « sonnet ». tueuses. Vu du ciel, les trous bleus peuvent se révéler d’une
2 1. Cette comptine ancienne est très célèbre. surprenante beauté.
2. Ne sais-tu pas que ce petit fruit est toxique ? Identifier le complément du nom
3. Cette famille illustre paraît très généreuse. 5 1. As-tu lu le journal d’aujourd’hui ? Groupe préposition-
4. Ils semblaient harassés par leur effort surhumain. nel construit avec un adverbe
3 1. La grande rue se trouve au bout du petit chemin. 2. Prends au moins un verre d’eau ! Groupe prépositionnel
Deux adjectifs construit avec un nom
2. C’est un majestueux bouquet de fleurs séchées. 3. Ce sac en papier kraft était trop fragile. Groupe préposi-
Adjectif ; participe passé tionnel construit avec un GN
3. La couverture brillante cachait des pages déchirées. 4. Il n’avait plus la volonté de gagner… Groupe préposition-
Adjectif ; participe passé nel construit avec un infinitif
4. De beaux et lourds rideaux rouges ornaient la fenêtre. 6 1. Il a tant envie de réussir (OUI) que nous croyons en
Trois adjectifs lui (NON).
120 |
2. As-tu demandé à Clara (NON) d’apporter sa machine à 3. Les parfums ensorcelants nous charmaient. > épithète de
écrire (OUI) ? « parfums »
3. Cette potion d’origine inconnue (OUI) contribuait à sa 4. Le port de cette ville est pittoresque. > Complément du
beauté (NON). nom « le port »
7 L’aspect champêtre de cette maison, les croisées et 5. Est-ce le bureau que tu occuperas ? > Complément de
leurs jalousies vertes, les trois marches de grès, les lierres l’antécédent « le bureau »
qui s’enchevêtraient sur les murs jusqu’au toit, d’où s’échap- h Réécriture
pait un petit nuage de fumée, m’inspirèrent des idées de Nous étions de doux enfants, des grains d’honnêtes
recueillement, de santé et de paix profonde. Les arbres d’un hommes.
verger voisin s’associaient à ce spectacle plaisant. Quand, pleins d’illusions, crédules, simples, en somme,
Identifier le complément de l’antécédent Droits et purs, nos deux yeux sur l’idéal ouverts,
Nous bégayions, songeurs naïfs, nos premiers vers […].
8 1. Connais-tu la raison pour laquelle il vient ?
2. Les exploits auxquels je fais référence resteront inou- j À l’oral Proposition de réponse
bliables. Ses canines acérées, son regard d’une grande séduction,
3. Les routes par lesquelles ils sont passés sont-elles sûres ? son esprit qui dénote un grand raffinement : pas de doute il
9 1. On a croisé le voisin dont je t’ai parlé. s’agit de Dracula, comte transylvanien.
2. Il a acheté un jardin où il a construit une fontaine. Avec sa peau verdâtre et parcourue de cicatrices, son
3. Elle avait une amie proche qui ne lui rendait pas souvent regard vide qui semble indiquer une absence d’intelligence,
visite. cette créature, produit des expériences d’un savant fou,
m’effrayait.
p Cette pièce ouvrait sur un bosquet qui conduisait à la
Dotée d’un sourire terrifiant, bouche édentée à l’haleine
rivière, dont les arbres élevés formaient une ombre épaisse
fétide, cette sorcière régnait sur un territoire où personne
et mystérieuse. Des fenêtres, l’œil découvrait par-dessous
n’osait s’aventurer, à cause de sa légendaire cruauté.
les berceaux, le riche paysage qui s’étendait à l’Occident.
k Cadavre exquis
Identifier l’apposition L’enseignant peut donner à tous les élèves le même GN.
q 1. Les témoins, nerveux, attendaient le verdict. Lorsque l’on déplie toutes les propositions, cela donne une
2. L’artiste, une pianiste accomplie, sera-t-elle acclamée ? cohérence comique aux cadavres exquis.
3. Troublé, le jeune soldat balbutiait une explication… l À l’oral Proposition de réponse
4. Ann Radcliffe, autrice britannique, fut admirée de Balzac. La lueur terrifiante, lampe sans doute allumée dans une
s 1. Nerveux : adjectif qualificatif. pièce du bas, irradie dans toute la forêt où il n’y a âme
2. Une pianiste accomplie : groupe nominal. qui vive. Les contours terrifiants de cette maison aban-
3. Troublé : participe passé. donnée qui se dessinent dans la brume repoussent les
4. Autrice britannique : groupe nominal. aventuriers les plus téméraires !
d Exemple de réponse possible m Écriture Proposition de réponse
1. Le château, édifice gothique, dominait la vallée. Samedi 25 mars
2. Ce manga, très ancien, a-t-il beaucoup de succès ? Je viens de rentrer d’une promenade dans les bois autour
3. Rome, capitale italienne, est la plus belle ville d’Italie ! de la ferme de ma grand-mère. Alors que je parcourais
4. Ce chat, aventureux, aimerait se promener dans le voisi- la partie située la plus au nord de cette immense forêt,
je fus surpris de distinguer une lumière, lueur faible mais
nage.
persistante, qui semblait provenir d’un bâtiment que je
g Travail en binôme n’avais jamais aperçu auparavant. Quel immense choc de
1. Il a l’obligation de partir. > Complément du nom « l’obliga- découvrir, en avançant, les contours d’un manoir ancien et
peu entretenu. Je crus percevoir, à la fenêtre du premier
tion » étage, le mouvement d’un corps. Peu rassuré, et constatant
2. Séduit, il entra dans le magasin. > apposition que les lumières du jour déclinaient franchement, je décidai
de rebrousser chemin.
| 121
Je m’exerce
Reconnaître la proposition subordonnée relative 4. N’oublie pas qu’il s’agit du passage que je préfère.
a À la suite de la principale p 1. Ce roman dont vous m’avez parlé est très réussi.
1. Je ne voudrais pas d’un stylo qui fuit ! 2. Les secours sur lesquels elle comptait ne venaient pas.
3. Où réside l’homme dont tu parlais ? 3. Le professeur explique la règle qu’écoutent les élèves.
4. Ce n’est pas le pantalon qu’il souhaite ! 4. Il faut nettoyer la maison dans laquelle toute la famille vit.
Dans la principale
Maîtriser les accords dans la relative
2. Ce papillon, qui est très rare, est magnifique.
q 1. Les exposés qu’ils ont réalisés comptent au Brevet.
2 1. OUI. 2. OUI. 3. NON, il s’agit d’une subordonnée com- COD, on accorde le participe passé avec « exposés » car le
plétive. 4. OUI COD se trouve avant l’auxiliaire « avoir ».
3 Code utilisé : antécédent ; pronom relatif. 2. Voici les idées auxquelles j’ai pensé. COI, on n’accorde
1. Le lieu où elle réside est introuvable ! pas le participe passé avec « idées »
2. Rattrape vite le cours que tu as manqué. 3. Voici les propositions que j’ai faites. COD, on accorde le
3. Ce n’est pas vraiment le cadeau dont il rêvait. participe passé avec « propositions » car le COD se trouve
4. As-tu vu l’amie à laquelle tu pensais ? avant l’auxiliaire « avoir ».
4 Code utilisé : antécédent ; [sub. relative]. s 1. Les baskets qu’elle a essayées sont trop grandes.
Des nids d’hirondelles oblitéraient le faîte des cheminées, 2. Les chansons qu’il a sélectionnées sont mauvaises.
et, sans un mince filet de fumée [qui sortait d’un tuyau de 3. Range au frigo les fruits que tu as achetés.
briques et se tortillait en vrille [comme dans ces dessins 4. Quelle était la couleur que vous aviez choisie ?
de maisons [que les écoliers griffonnent sur la marge de
leurs livres de classe]], on aurait pu croire le logis inhabité : d 1. Quels sont les jeux que vous avez achetés ?
maigre devait être la cuisine [qui se préparait à ce foyer]. 2. À quelles aventures aviez-vous pensé ? COI, pas
C’était le seul signe de vie [que donnât la maison], comme d’accord.
ces mourants [dont l’existence ne se révèle que par la 3. Les poésies qu’il a apprises sont difficiles.
vapeur de leur souffle]. 4. Cite les écrivaines dont elle a parlé ! COI, pas d’accord.
f 1. C’était un animal étrange qui avait fasciné les foules.
Employer les pronoms relatifs
2. Le pâtissier a proposé de nouveaux gâteaux qui ont attiré
5 1. Est-ce la ville où elle souhaite s’installer ? beaucoup de gourmands.
2. Les bonbons que tu manges sont délicieux ! 3. Les comédiennes qui ont été élues ont reçu une récom-
3. L’étoffe dont sera faite cette cape sera magique. pense.
4. La voiture qui stationnait ici était étrange. 4. Les bicyclettes que nous avons empruntées n’étaient pas
6 1. Les pages auxquelles nous faisons référence ont très pratiques.
disparu !
2. J’ouvris la porte derrière laquelle tu te cachais. h Travail en binôme
3. Les ingrédients avec lesquels tu cuisines sont assez 1. Les manuels qui seront perdus seront remplacés !
rares. 2. La chienne que vous avez adoptée est adorable.
4. Le sol sur lequel il s’avançait grinçait-il ? 3. As-tu vu mes cousins qui sont venus hier ?
7 Quand il se réveilla, il ressentit ce malaise de l’âme que 4. Les pommes qu’il a cueillies sont un délice !
laisse en nous le chagrin sur lequel on a dormi. Il semble 5. As-tu vu la pièce que nous avons repeinte ?
que le malheur, dont le choc nous a seulement heurté la j Dictée
veille, se soit glissé, durant notre repos, dans notre chair
elle-même, qu’il meurtrit et fatigue comme une fièvre. Alors Le 8 février, Moka nous apparut, ville maintenant
il recommença, un à un, tous les raisonnements qui avaient ruinée, dont les murailles tombent au seul bruit
du canon, et qu’abritent çà et là quelques dattiers
torturé son cœur sur la jetée. verdoyants. Cité importante, autrefois, qui renfermait
Employer les subordonnées relatives six marchés publics, vingt-six mosquées, et à laquelle
ses murs, défendus par quatorze forts, faisaient une
8 Propositions de réponse
ceinture de trois kilomètres. Puis, le « Nautilus » se
1. Le carnet sur lequel il avait couché ses indices était là ! rapprocha des rivages africains où la profondeur de la
2. Est-ce la femme grâce à laquelle il a résolu l’enquête ? mer est plus considérable.
3. Ce ne sont pas les personnes qui vous permettront de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, 1869.
progresser.
4. Il raconta le moment où il aperçut ce monstre terrifiant. k Réécriture
9 1. Toutes les jupes qui sont vertes sont en solde. À un moment donné, je remarquai une petite tache bizarre
2. As-tu déjà goûté ces fromages qui viennent de Corse ? qui dansait sur les rayons du clair de lune. On eût dit un
3. Ce héros qui faisait montre d’un grand courage affronta minuscule grain de poussière qui tourbillonnait et se ras-
seul l’ennemi. semblait parfois en une sorte de nuage.
122 |
l Défi Proposition de réponse m À l’oral
1. Nouvelle : forme littéraire qui se caractérise par sa Cette activité peut être menée en demi-classe. Si besoin, on
briéveté ayant une trame narrative unique, et peu de listera au tableau les pronoms relatifs.
personnages. w Écriture Proposition de réponse
2. Réalisme : genre littéraire qui s’est développé au Cette pièce qui est très lumineuse comporte une partie
xixe siècle et dont les histoires visent à dépeindre la réalité salon où l’on se sent bien. L’escalier qui dessert l’étage s’in-
telle qu’elle est. tègre harmonieusement dans l’espace qui se caractérise par
3. Fantastique : genre littéraire qui s’est développé au une attention toute particulière aux détails. Les spots dont
xixe siècle et dont les histoires ont un cadre réaliste dans l’utilisation est facile offre une luminosité douce que l’on
lequel le surnaturel surgit. recherche particulièrement !
Je m’exerce
Identifier le sujet d’un verbe conjugué 2. À la fin de la journée, repartiront tous les bateaux.
a 1. En hiver, tous les jardins de la ville fermeront tôt. 3. Peut-être pourrez-vous venir plus tôt ?
2. Le téléphone sonne et personne ne répond. 4. Ainsi, finirons-nous en beauté !
3. Est-ce vous qui avez demandé un formulaire ? 8 Naturellement, à mesure que la paresse et la misère
4. Malgré leurs propos confus, je les comprends. entraient, la malpropreté entrait aussi. On n’aurait pas
2 1. Je les attrapai et les mangeai tous. reconnu cette belle boutique bleue, couleur du ciel, qui était
2. À quel endroit du jardin se cacherait cet animal ? jadis l’orgueil de Gervaise. Les boiseries et les carreaux de
3. Qu’ont-ils dit ? Ni toi ni moi n’y pouvons rien. la vitrine, qu’on oubliait de laver, restaient du haut en bas
4. La mélancolie mêlée de nostalgie inspira le poète. éclaboussés par la crotte des voitures. Sur les planches,
5. Mes préférés ? Ceux qui sont sucrés, bien sûr ! s’étalaient trois guenilles grises.
3 1. La majorité des passagers ignorait l’incident. Impar- Maîtriser les accords complexes
fait, 3e pers. sing. 9 Tu les entends. Ce sont elles qui reviennent. Nul ne le
2. Nos talents de cuisinier sont encore à prouver. fera. Elle et toi êtes partis.
Présent de l’indicatif, 3e pers. plur.
3. Devant le collège, un groupe d’élèves a attendu. p 1. Peu de gens ont compris notre but. Accord singulier
Passé composé, 3e pers. sing. avec l’adverbe qui commence le GN.
4. Nos rêves d’enfant restent ancrés en nous. 2. Un ensemble d’atomes est composé de neutrons. Accord
Présent de l’indicatif, 3e pers. plur. singulier avec le noyau du GN.
3. Ce sont eux qui me remplacent. Accord pluriel avec l’an-
4 Cet ordre doit être exécuté avant le jour, dit-il, indiffé-
técédent du pronom relatif qui.
rent aux mines épouvantées qui l’entouraient. Il faut que
4. Lui et moi nous entendons bien. Accord pluriel avec la
vous compreniez bien l’idée qui m’est venue et peut nous
1re pers. du pluriel lui et moi.
sauver. Que tous les garçons, filles, […] paysans fabriquent
[…] comme ils le pourront de fausses fleurs. q 1. Les personnes qui téléphonent sont en détresse.
2. Voilà des informations qui vous intéresseront.
Conjuguer le verbe en fonction du sujet
3. Elles, qui me racontaient tout, aujourd’hui se taisent.
5 Ils le croient • Je lui remets • Tu le fais • On te croit • 4. Ceux qui m’ont reconnu m’ont appelé par mon surnom.
Il me voit • Tu les salues
s Nous quitterons donc les deux amis, qui n’avaient rien
6 1. Quelles cartes as-tu ? de bien important à se dire, pour suivre Aramis. À cette
2. « D’accord », répondent les enfants en chœur. nouvelle que l’homme qui voulait lui parler arrivait de Tours,
3. Jouer doit rester un plaisir. nous avons vu avec quelle rapidité le jeune homme avait
4. Chacun d’entre vous reçoit une récompense. suivi ou plutôt devancé Bazin […].
7 1. Dans quatre jours tombera une pluie glaciale. — C’est vous qui me demandez ? dit le mousquetaire.
| 123
— C’est-à-dire que je demande M. Aramis ; est-ce vous qui ils vous tendent la main. Ils vous demandent la grâce de les
vous appelez ainsi ? perdre pour vous sauver. Ils ont pleins pouvoirs, et ce qu’ils
disent, ils le peuvent.
f Travail en binôme
1. Tous les jours, on lutte contre la pollution. j À l’oral Proposition de réponse
2. N’oubliez pas que c’est moi qui ai les clés. 1. Les meubles de la salle sont recouverts de poussière. (GN)
3. Peu de voisins ont remis le chauffage. 2. Rédiger demande beaucoup de patience. (infinitif)
4. Tout le monde agissait selon ses moyens. 3. Elle a été reçue par le commissaire. (pronom personnel)
5. Tes amis et toi préparez la fête de fin d’année. 4. Personne n’a été blessé. (pronom indéfini)
k Défi Réponse possible
g Dictée
Elle et lui gagnent et forment un bon binôme.
Jean avait fait tranquillement son droit et venait Toi et moi sommes amis pour la vie.
d’obtenir son diplôme de licencié en même temps Toi et lui feriez mieux de faire attention !
que Pierre obtenait celui de docteur. Tous les Elle et moi, étions-nous en classe ensemble ?
deux formaient le projet de s’établir au Havre
Elona, moi et les autres partirons devant.
s’ils parvenaient à le faire dans des conditions
satisfaisantes. Mais une vague jalousie, une de ces Vous et tous les autres pourriez-vous venir avec moi ?
jalousies dormantes qui grandissent presque invisibles l Top Chrono !
entre frères ou entre sœurs jusqu’à la maturité Il se fait en 57 jours. Elles sont évidentes. Nous gagnerons.
et qui éclatent à l’occasion d’un mariage ou d’un Elle effrayait. Ils arriveront en même temps. Vous ferez la
bonheur tombant sur l’un, les tenait en éveil dans une
fraternelle et inoffensive inimitié.
présentation.
Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888. m Écriture Proposition de réponse
Le metteur en scène indique un geste pour marquer
h Réécriture l’action. Les didascalies du texte lui permettent de mieux
Nous venons à vous, nous vous offrons notre tête ; nous cerner la scène. L’ensemble des élèves propose une manière
faisons plus, nous vous tendons la main. Nous vous de donner la réplique. Chacun aborde le texte différemment.
demandons la grâce de nous perdre pour vous sauver. Les décors, la musique viendront après. Lui et tous les
Nous avons pleins pouvoirs, et ce que nous disons, nous le comédiens s’efforcent de rendre l’émotion de la scène. C’est
pouvons. le metteur en scène qui donne l’âme au spectacle. Jouer le
Ils viennent à vous, ils vous offrent leur tête ; ils font plus, plus naturellement est son premier conseil.
Je m’exerce
Identifier l’attribut du sujet 4. Le mieux, ce serait de se réconcilier au plus vite. groupe
a code utilisé : sujet ; attribut du sujet infinitif
Ce personnage est le héros de l’histoire. • Le jardin reste en 5. Le poète demeure en harmonie avec la nature. groupe
friche. • Ses visites devenaient étranges. • Son réflexe fut prépositionnel
de se cacher. • Que vous soyez présents est indispensable. 4 Attribut du sujet Forme verbale
2 1. Le basket n’est-il pas un sport d’équipe ? oui Nous étions satisfaits. Je suis arrivé.
2. Habillé ainsi, il a l’air d’un prince. oui Vous serez dépaysés. Elles sont parties.
3. Ma sœur devinait-elle mes pensées ? Non, il s’agit d’un COD. Je suis émue. Ils sont tombés.
4. J’imaginerai une histoire terrifiante. Non, il s’agit d’un COD. 5 Sujet Attribut du sujet COD
5. Tout ceci me paraissait une farce grotesque. oui 2. Que tu sois là. 1. un grand artiste. 5. une surprise.
3 1. À cette époque, nous étions encore des enfants. GN 4. Cet homme 2. une surprise.
2. Ils semblèrent plutôt fiers de moi. adjectif qualificatif 3. penser.
3. Mon préféré, était-ce lui ? pronom personnel 4. jeune
124 |
6 code utilisé : sujet ; attribut du sujet g Travail en binôme
Ma chambre Simplice devint un vieil ami de la forêt. Lorsqu’il la quittait
Ma demeure est haute, (adj. qual.) pour venir s’enfermer entre quatre murs, il demeurait
Donnant sur les cieux ; tout songeur. Un beau matin, il alla s’installer sous les
feuillages aimés. Son salon fut une vaste clairière ronde.
La lune en est l’hôte Le plafond lui-même était un large dôme de satin bleu
Pâle et sérieux (GN). changeant. Pour chambre à coucher, il eut un délicieux
En bas que l’on sonne, boudoir, plein de mystère et de fraîcheur.
Qu’importe aujourd’hui ? h Dictée
Ce n’est plus personne (pronom),
Roger, quand je le connus, était plus âgé que moi de
Quand ce n’est pas lui (pronom personnel) ! trois ans ; il était lieutenant ; moi, j’étais enseigne. Je
vous assure que c’était un des meilleurs officiers de
Maîtriser l’accord sujet-attribut du sujet
notre corps ; d’ailleurs, un cœur excellent, de l’esprit,
7 Proposition de réponse de l’instruction, des talents, en un mot un jeune homme
1. Cette fresque est demeurée impressionnante. charmant. Il était malheureusement un peu fier et
2. Les pompiers passèrent pour de vrais héros ! susceptible ; ce qui tenait, je crois, à ce qu’il était
enfant naturel, […] mais, pour dire la vérité, de tous
3. Mes cousins semblent heureux de se retrouver. ses défauts, le plus grand, c’était un désir violent et
4. Cette avocate restait la petite fille timide que je connais- continuel de primer partout où il se trouvait.
sais. Prosper Mérimée, La Partie de Trictrac, 1830.
| 125
Leçon 19 Distinguer COD et COI
Les fonctions liées au verbe p. 194
Je cherche
Cette notion est majoritairement maîtrisée par les élèves de 4e. La révision des classes grammaticales est souvent néces-
saire, ainsi que celle de l’accord du participe passé avec le COD.
Le premier groupe souligné « les billets » est construit directement après le verbe, tandis que le deuxième groupe « à notre
groupe » est construit à l’aide de la préposition « à ».
On peut remplacer les groupes par des pronoms personnels. « Le contrôleur les vérifie. Il s’adresse à nous. »
Je m’exerce
Identifier COD, COI et leur classe grammaticale 3. Tout le monde le voudrait !
a 1. Je rêve de partir (COI). J’ai besoin de vos idées (COI) ! 4. Il l’aide : il les lui prépare.
2. La mairie envisage de grands travaux (COD). 5. Le nouveau directeur les annonce à tous.
3. Ont-ils manipulé de la soie (COD) ? de la est un article 9 1. Le goût amer leur déplaît.
partitif. 2. Il n’y réfléchit plus !
4. On jouerait de petites scènes comiques (COD). 3. La salle lui est louée.
4. Est-ce que tu en doutes ?
2 1. Je réponds à sa lettre (GN) car je me souviens de lui
5. Leur as-tu proposé de venir avec nous ?
(pronom personnel).
2. Tous s’y (pronom personnel) attendaient. Tu renonças à p Proposition de réponse
partir (infinitif) ! Dans le hall du collège, les élèves de 4e présenteront leurs
œuvres à tous les élèves. Chacun expliquera son projet
3. Je participe à ce que vous faites (prop. subordonnée).
au jury composé d’élèves et d’enseignants. À la fin de la
Dites-le-lui (pronom personnel).
semaine, les professeurs décerneront le prix au meilleur
3 a. b. artiste. Chacun espère qu’il sera le gagnant bien sûr !
COD COI
Accorder le participe passé avec un COD
1. le rendez-vous (GN) 1. au client (GN)
2. le récit (GN) 2. de ton voyage (GN) q 1. Ces livres, les as-tu aimés ? Cette BD, l’as-tu achetée ?
3. la réponse (GN) 3. à votre voisin (GN) 2. Cette lettre, il l’avait bien écrite !
4. Quel message (GN) 4. leur (pronom personnel) 3. Ces poèmes, elle les a récités parfaitement.
4. Ce sont les nouvelles fantastiques qu’il a préférées.
4 1. Que préparez-vous (COD) ? Tous ont participé à la
s 1. Il les a revus.
finale (COI) !
2. Les as-tu arrosées ?
2. Qui fera les dessins (sujet) ? Les as-tu vus (COD) ?
3. Je l’ai salie !
5 COD COI CC 4. Nous ne l’avons pas encore repeinte.
3. un effort 2. de voyager 1. du centre-ville 5. Les avions-nous établies ?
5. nos devoirs 4. à tous ; de parler 3. à pied 6. Ils ne les avaient pas transmises.
5. au CDI d 1. Tu as choisi ta musique puis tu l’as téléchargée.
6 1. Je lui donnerai le code. (pronom personnel) 2. La nouvelle, le directeur l’a annoncée à tous.
2. Mes grands-parents s’intéressent à mes résultats sco- 3. J’ai acheté ces bagues et je les ai offertes à ma mère.
laires. (GN) 4. Les cartons, est-ce que tu les as mis dans le coffre ?
3. Le résultat que je te donne est exact. (pronom relatif) 5. Elle a coupé les tissus et les a cousus.
4. Nous tenions à gagner ! (groupe infinitif) g Travail en binôme
5. Le ministre déclara que la subvention serait acceptée.
Les frères Montgolfier ont inventé la montgolfière (COD)
(sub.)
en 1782. Les premiers passagers d’une montgolfière furent
7 code utilisé : COD COI des animaux (att. du sujet) : un canard, un coq et un
En attendant que cette grande clarté soit faite, personne mouton. Les animaux ont réalisé une ascension (COD)
n’aura-t-il pitié de vos ténèbres ? Je viens à vous, je vous jusqu’à 500 mètres d’altitude. Les frères Montgolfier
offre ma tête ; je fais plus, je vous tends la main. Je vous écrivent à l’Académie des Sciences (COI) à Paris pour
demande la grâce de me perdre pour vous sauver.
être officiellement déclarés comme étant les premiers à
Manipuler COD et COI avoir construit un objet « volant » (COD). L’Académie des
8 1. Les connais-tu ? Sciences les (COD) invite à Paris pour qu’ils fassent une
2. L’auteur en utilisait. démonstration (COD).
126 |
h Dictée k À l’oral
Pour cet exercice, les élèves vérifieront qu’ils utilisent
Depuis que Pierre était homme, on ne lui disait plus :
bien des verbes transitifs directs ou indirects pour obtenir
« Regarde Jean et imite-le ! » mais chaque fois qu’il
entendait répéter : « Jean a fait ceci, Jean a fait cela », ensuite un COD ou un COI afin que la transformation en
il comprenait bien le sens et l’allusion cachés sous ces pronom soit possible.
paroles. l Top Chrono !
Leur mère apaisait sans cesse les petites rivalités code utilisé : COD COI.
nées chaque jour entre ses deux grands fils. Un léger
événement, d’ailleurs, troublait en ce moment sa
1. Il la lui présente. 2. Tu le lui donneras ?
quiétude, et elle craignait une complication, car elle 3. Je la leur propose. 4. Prête-la lui !
avait fait la connaissance pendant l’hiver, d’une voisine, 5. Nous les y inciterons.
Mme Rosémilly. m Écriture Proposition de réponse
Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888.
COD COI
j Réécriture Proposition de réponse Avez-vous vu quelque chose ? Je parlais à mon ami.
L’entends-tu, Ninon ? […] Laisse-les là, viens t’asseoir sur Le vent a déraciné l’arbre. La dame ne s’est aperçue de rien.
mes genoux, près de l’âtre brûlant. Laisse-la là : je veux ce Nous l’avons vu tomber. La victime a eu besoin de soins.
soir te le dire. On a prévenu les secours. Je m’efforce de rester calme.
| 127
9 À l’oral p Écriture
On peut proposer aux élèves de piocher au hasard une éti- On pourra rappeler au tableau brièvement les étapes
quette temps ou lieu, et une étiquette classe grammaticale, d’une enquête afin que les élèves écrivent à partir de ce
pour complexifier l’exercice en ajoutant des contraintes. canevas.
Je m’exerce
Identifier les CC de moyen et de manière u Travail en binôme
a Moyen : à l’aide d’un marteau, à l’épée, en tramway La brise du large soufflait par rafales, en accélérant
Manière : savamment, en s’amusant, avec grâce, briève- l’ardeur de la flamme, qui se couchait, tournoyait, se
ment, sans broncher, à tue-tête relevait, jetait des milliers d’étincelles. Elles montaient
le long de la falaise avec une vitesse folle et, se perdant
2 1. à l’aide d’une faux (moyen) au ciel, se mêlaient aux étoiles dont elles multipliaient
2. avec bravoure (manière) grandement le nombre. Des oiseaux de mer réveillés
3. énergiquement (manière) poussaient plaintivement leur cri, et, en décrivant
4. à vélo (moyen) de longues courbes, venaient passer avec leurs ailes
3 1. en l’applaudissant (gérondif) blanches étendues dans le rayonnement du foyer, puis
rentraient dans la nuit.
2. par bourrasques (GN prépositionnel), avec force (GN
prépositionnel) i Dictée
3. sans vous avertir (groupe infinitif)
L’homme et la femme, mornes, avec l’air navré et la
4 a. Moyen : à l’aide de son instinct face abrutie des paysans, mangeaient gravement sans
Manière : sans être ébruitée ; en dirigeant son équipe ; intel- dire un mot. Dans une seule assiette, posée entre eux,
ligemment ; en interrogeant ; minutieusement ; rapidement. un grand morceau de boudin dégageait sa vapeur
b. GN prépositionnel : à l’aide de son instinct ; sans être empestante. De temps en temps, ils en arrachaient un
ébruitée bout avec la pointe de leur couteau, l’écrasaient sur
leur pain qu’ils coupaient en bouchées, puis mâchaient
gérondif : en dirigeant son équipe ; en interrogeant
avec lenteur.
adverbe : intelligemment ; minutieusement ; rapidement Quand le verre de l’homme était vide, la femme, prenant
Employer les CC de moyen et de manière la cruche au cidre, le remplissait.
5 1. J’écrivis soigneusement au tableau. D’après Guy de Maupassant, Un réveillon, 1882.
2. Tu t’es foulé la cheville en faisant de l’escalade.
3. Ils ont quitté la ville à cheval. 9 À l’oral
4. Vous étiez arrivés par le train du soir. On pourra suggérer aux élèves les plus aguerris d’inventer
6 code : moyen ; manière une règle du jeu.
1. Le musicien composera avec brio un morceau au piano. p Écriture
2. Le chirurgien commença l’opération à l’aide d’un scalpel Exemple de CC de manière : avec soin ; attentivement ; pour
avec précision. vérifier les accords
3. Patiemment, nous avions fabriqué un décor de théâtre Exemples de CC de moyen : au crayon ; grâce à vos
avec nos propres moyens. connaissances ; sans faute
128 |
Leçon 22 Exprimer le but
Les fonctions liées à la phrase p. 198
Je cherche
Liée à la phrase complexe, cette notion est souvent mal maîtrisée par les élèves de 4e.
Sujet : « le spectre » ; verbe : « apparaît ». On peut supprimer le reste de la phrase sans que cela change le sens général de la
phrase. Les mots supprimés apportent une précision sur le but du fantôme.
Je m’exerce
Identifier le CC de but 6 1. Je couvre ma voiture pour qu’elle soit protégée du gel.
a 1. pour nous acheter une maison 2. Afin que nous évitions la foule, nous sortions de la gare
2. en vue de la victoire 3. Il s’appliqua de crainte que son supérieur ne soit déçu.
3. de peur d’être mal comprise 4. Afin qu’elle soit convaincue, tu lui dis un beau discours !
4. par crainte d’avoir froid u Travail en binôme
2 1. pour pondre (groupe infinitif) Ce trou partait du pied de la tour pour traverser la muraille
2. pour qu’elle soit là (proposition subordonnée) dans sa plus grande épaisseur et pour aboutir en arcade
3. en vue de son voyage (GN prépositionnel) informe dans le rez-de-chaussée de la forteresse. Du
4. afin d’être prête (groupe infinitif) dehors, les assiégeants, afin de rendre ce trou praticable
et pour mener un assaut, l’avaient élargi à coup de canon.
3 afin d’équiper celle-ci selon votre budget (groupe infini-
tif prép.) i Dictée
pour que chacun puisse aménager son intérieur en fonction Les plus riches étaient les plus épouvantés, se voyant
de ses goûts (prop. subordonnée) déjà contraints, pour racheter leur vie, de verser des
De sorte que vous fassiez les bons choix (prop. subordonnée) sacs pleins d’or entre les mains de ce soldat insolent. Ils
pour vous guider (groupe infinitif prép.) se creusaient la cervelle pour découvrir des mensonges
acceptables, dissimuler leurs richesses, se faire passer
Employer le CC de but pour pauvres, très pauvres. Loiseau enleva sa chaîne de
montre et la cacha dans sa poche. La nuit qui tombait
4 1. Les étudiants ont-ils travaillé en vue de leur augmenta les appréhensions. […] Mais Cornudet
diplôme ? s’aperçut que le ménage Loiseau s’entendait pour tricher.
2. Tu avais téléphoné de crainte que je n’oublie de le faire. Guy de Maupassant, Boule de suif, 1880.
3. De peur d’être en retard, nous nous sommes dépêchés.
4. Pour qu’on ne le remarque pas, il se mit derrière. 9 À l’oral
5 1. Va-t-il dans son bureau afin de chercher ses dossiers ? Les élèves pourront, dans un premier temps, réfléchir col-
2. De façon à profiter du soleil, nous nous rendîmes à la lectivement aux rôles des délégués de classe avant de pré-
plage. senter leurs objectifs.
3. Nous avons mis la table pour que tu n’aies pas à le faire ! p Écriture
4. De crainte de faire des cauchemars, vous n’avez pas On encouragera les élèves à varier les classes grammati-
regardé ce film. cales des CC de but et les mots introducteurs.
Je m’exerce
Identifier les CC de cause et de conséquence 2 code utilisé : cause ; conséquence
a 1. Comme j’habitais près : cause, proposition subordon- Ses études le fatiguaient beaucoup, à cause de son trop
née grand zèle, et aussi parce que ce nouveau labeur venait
2. au point d’en avoir le souffle coupé : conséquence, en surcroît et ne lui épargnait pas celui des champs.
groupe infinitif Le pire était qu’à rêver sans cesse, il oubliât la moitié du
3. en prenant l’avion : cause, gérondif temps de boire et de manger, si bien que les petites, voyant
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sa maigreur, ses yeux jaunes et ses traits tirés, furent u Dictée
prises d’inquiétude.
« Ses nerfs étaient tellement tendus que l’apparition de
Employer les CC de cause et de conséquence n’importe quel chien aurait pu avoir un effet fatal sur
3 1. Elle peut gagner grâce à sa rapidité. 2. Tu es aimable son cœur malade. Je me demande s’il a réellement vu
si bien que je te réinviterai. 3. Vous avez attendu donc un chien cette nuit-là dans l’allée des ifs. Je craignais
vous avec raté votre correspondance. 4. Je vins ici car un accident, car j’aimais beaucoup ce vieil homme, et je
des amis y habitent. savais qu’il avait le cœur touché.
– Comment le saviez-vous ?
4 1. Tu as eu des crampes pour avoir tant marché.
– Mon ami Mortimer me l’avait dit.
2. Comme il était curieux, il avait ouvert la porte.
– Vous pensez, par conséquent, qu’un chien a poursuivi
3. J’ai eu peur parce que mon ombre m’a surpris. Sir Charles, et qu’il est mort de peur ? »
5 1. Je retourne chercher mes clés puisque je les ai oubliées. Arthur Conan Doyle, Le Chien des Baskerville (1901),
(cause) / J’ai oublié mes clés, donc je retourne les chercher. traduit de l’anglais par A. de Jassard, 1905.
(conséquence)
2. Les routes étaient inondées parce qu’il avait beaucoup 8 Débat Proposition d’amorce
plu. (cause) / Il avait beaucoup plu si bien que les routes
– car les journalistes doivent vérifier leurs sources
étaient inondées. (conséquence)
– de sorte que les informations soient précises
§ Travail en binôme – pour rédiger un texte fiable
La poupée alla s’aplatir sur l’estomac de Mme Pignot. La
9 Écriture
boulangère poussa un tel cri, elle se renversa si fort en
arrière et ses voisines l’imitèrent, si bien que le banc se
On pourra rappeler certaines thématiques aux élèves pour
rompit et que la boulangère et vingt autres personnes les accompagner dans leur rédaction : la sécheresse, les
s’effondrèrent, au point de provoquer des rires, des périodes de canicule, le manque d’eau potable, la disparition
cris et des applaudissements. des espèces, la fonte des glaces...
Je m’exerce
Distinguer ponctuation forte et faible 6 1. Pardonne-moi, dit la jeune femme.
a ponctuation forte surlignée ; ponctuation faible soulignée 2. J’ai acheté des fraises, des groseilles et des kiwis.
1. Mince… Nous sommes en retard ! 3. Ils se dirigent ensemble vers la forêt.
2. Luc cria : « Silence ! Taisez-vous ! » 4. Loïc, s’il le peut, viendra nous retrouver.
3. Je cherche mes clés. Les as-tu vues ? 5. Voulez-vous prendre la voiture pour y aller ?
4. Mets une jolie robe (la bleue par exemple). 7 1. « Le fantôme dit : « Louis est dans la pièce. »
5. N’aie pas peur : c’était juste un rêve. 2. Un chat est entré dans la cage. La sourit dort.
3. Pedro s’écrie : « Mangeons Sanche ! »
2 1. déclaration 2. question
3. énumération 4. exclamations 8 Le fantôme arriva à la porte de la maison. Un bâton à la
main, Paul l’attendit caché derrière la porte. Avec crainte, le
3 1. deux points suivis d’une explication
fantôme poussa la porte. Sans peur, Paul s’avança : le bâton
2. parenthèses qui donnent une information
s’abattit violemment. C’était fini !
3. point-virgule pour séparer 2 propositions
4. virgules pour indiquer une énumération Employer la ponctuation forte et faible
5. virgules pour marquer une apposition 9 1. J’ai acheté au marché des pommes, des poires, des
bananes et des fraises.
Maîtriser la ponctuation forte et faible 2. Dans la rue, un attroupement s’était formé.
4 exercice à l’oral 3. Il joue, il crie, il saute, il pleure.
5 1. Marie a réussi son examen ; Mila a échoué. 4. Maria, timide, n’ose pas s’exprimer.
2. Le chien dormait ; le chat prit sa place sur le canapé. p Surnommée la Venise du Nord pour ses canaux, Bruges
3. Hervé vit à Lille ; son frère a déménagé l’an dernier. révèle sa beauté tout au long de l’année. La ville belge
130 |
possède un joli centre historique de style médiéval où se g Travail en binôme
trouvent les principaux sites à visiter. Faire une croisière Une demi-heure plus tard, la terre n’était plus qu’à un
en bateau sur les canaux, à bord d’un petit bateau, avec les mille, mais le ballon, épuisé, flasque, distendu, chiffonné
commentaires d’un guide local, c’est l’occasion d’explorer le en gros plis, ne conservait plus de gaz que dans sa partie
centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. supérieure. Les passagers, accrochés au filet, pesaient
encore trop pour lui, et bientôt, à demi plongés dans la
q 1. Il me cita ce proverbe : « Un tiens vaut mieux que deux
mer, ils furent battus par les lames furieuses.
tu l’auras. »
2. Je ne peux te répondre maintenant : je suis au téléphone ! h Dictée
3. Cet été, Manou va visiter : le château de Chambord, le
Il s’ensuivit donc que, quelques jours après, le 25 avril,
château de Chenonceau, le château de Sully-sur-Loire. pendant la soirée, au moment où tous les colons étaient
s 1. Tous sont d’accord : il faut faire un effort. (explication) réunis, Cyrus Smith prit la parole en disant :
2. Elle va revenir ; il ne doit pas en douter. (juxtaposition) « Mes amis, je crois devoir appeler votre attention sur
3. Lola observait la rue ; soudain une ombre surgit. (juxtapo- certains faits qui se sont passés dans l’île, et au sujet
desquels je serais bien aise d’avoir votre avis. Ces faits
sition)
sont pour ainsi dire surnaturels…
4. Il s’exclama : « Eurêka, j’ai trouvé la solution ! » (citation) – Surnaturels ! s’écria le marin en lançant une bouffée
5. Choisis : soit tu restes, soit tu pars. (énumération) de tabac. Se pourrait-il que notre île fût surnaturelle ? »
d « Peut-être avez-vous été prisonnier en Angleterre ? Jules Verne, L’Île mystérieuse, 1875.
demanda le colonel.
– Non, mon colonel, j’ai appris l’anglais en France, tout j Réécriture
jeune, d’un prisonnier de votre nation. » Kernok passa rapidement la main sur son front, et dit :
Puis, s’adressant à miss Nevil : « Oui, oui, c’est bien, fais tout préparer pour l’appareillage ;
« Matei m’a dit que vous reveniez d’Italie. Vous parlez sans je vais monter. La brise n’a pas molli ?
doute le pur toscan, mademoiselle ; vous serez un peu – Non, capitaine ; au contraire, elle fraîchit beaucoup.
embarrassée, je le crains, pour comprendre notre patois. – Va et dépêche-toi. » Le ton de Kernok n’était plus dur et
– Ma fille entend tous les patois italiens, répondit le colonel ». impétueux, mais seulement brusque.
Je m’exerce
Distinguer phrase simple et phrase complexe Je fuyais, mon ivresse affreuse s’en allait.
a phrases simples : 1, 3 et 4 Plus d’eau verdâtre et rose où tremblent des palais.
2 phrases simples : 3 et 4 J’apercevais soudain des plaines douces, nobles,
phrases complexes : 1, 2, 5 Des hêtres, des ormeaux où pendaient des vignobles
3 – Dorian Gray ? Est-ce son nom, demanda lord Henry, en […] L’azur était léger, la terre était puissante,
allant vers Basil Hallward. Les troupeaux allongeaient leurs ombres innocentes…
– Oui, c’est son nom. Je n’avais pas l’intention de vous le dire. 5 Sidoine se retira : il avait hâte de se mettre au lit.
– Et pourquoi ? (juxtaposée) Il ne tarda pas à remarquer, derrière
– Oh ! je ne puis vous l’expliquer. Quand j’aime quelqu’un lui, une troupe de gens armés qui le suivaient avec
intensément, je ne dis son nom à personne. C’est presque respect. (subordonnée) En bon roi, il les prit pour
une trahison. J’ai appris à aimer le secret. Il me semble que des soldats enthousiastes et ne s’en soucia pas
c’est la seule chose qui puisse nous faire la vie moderne davantage. (coordonnée) Cependant, quand il se fut
mystérieuse ou merveilleuse. voluptueusement étendu sur sa couche de paille fraîche,
4 phrases simples ; phrases complexes. il vit les soldats se poster aux quatre coins du champ,
Un jour, enfin, quittant cette épuisante fête, l’épée au poing (subordonnée). Cette manœuvre piqua
J’ai fui, sans m’arrêter, sans retourner la tête. sa curiosité.
| 131
Manipuler les phrases simples et complexes phrases complexes : 4
6 Réponses possibles phrases averbales : 3
1. Le condor a déployé ses ailes. Il a pris son envol. d Dictée
2. Elle ne le croit pas. Il ment souvent.
C’était en automne, par un soir humide. Quand ma
3. Les supporters ont hurlé en voyant le score. bonne fut partie, après mon dîner, je me demandai ce
4. Il n’a que 15 ans. Cependant, il sait faire preuve de maturité. que j’allais faire. Je marchai quelque temps à travers
7 1. J’aime la campagne mais l’hiver je m’y ennuie. ma chambre. Je me sentais las, accablé sans raison,
2. Il est souffrant, donc nous devons l’aider. incapable de travailler, sans force même pour lire.
Une pluie fine mouillait les vitres ; j’étais triste et me
3. Alex s’entraîne dur car le marathon approche.
sentais seul. Mon logis me paraissait vide comme il
4. Elle a acheté un studio et souhaite le louer. n’avait jamais été. Une solitude infinie et navrante
8 1. Observez l’homme qui est assis seul là-bas. m’entourait.
2. Il est content quand son frère lui prête son portable. Guy de Maupassant, « Lui ? », Gil Blas, 3 juillet 1883.
3. Bien qu’il soit débordé, il a accepté ce nouveau contrat.
4. Si je gagne, ne me tiendras-tu pas rancune ? f À l’oral
5. J’ai trouvé l’information dont j’avais besoin. La comtesse n’était pas méchante, mais elle avait tous les
caprices d’une femme gâtée par le monde. Elle était avare,
9 Réponses possibles
personnelle, égoïste. Jamais elle ne manquait au bal ; et là,
1. Le débat s’achève et le public applaudit. (coordination)
fardée, vêtue à la mode antique, elle se tenait dans un coin
2. Bien qu’elle soit maquillée, je l’ai reconnue ! (subordination)
et semblait placée exprès pour servir d’épouvantail. Chacun,
3. J’ai un billet mais je n’ai pas de place. (coordination)
en entrant, allait lui faire un profond salut ; mais, la cérémo-
4. Il pleut de telle sorte que les escargots sortent.
nie terminée, personne ne lui adressait plus la parole.
(subordination)
g Top chrono !
p phrases simples : 3
1. Lola s’est enrhumée car elle n’a pas mis son manteau.
phrase complexe : 1
2. La route est glissante donc je ne prends pas ma voiture.
phrases averbales : 3
3. Vous avez mangé car vous aviez faim.
s Travail en binôme 4. J’ai cassé la théière donc je dois en racheter une.
phrases simples : 3 5. Nous allons nous en aller car il est déjà tard.
Je m’exerce
Identifier les trois types de phrase – J’allais m’habiller, madame.
a phrases déclaratives : 3 et 5 – Nous avons le temps, petite. Assieds-toi, prends le pre-
phrases interrogatives : 1 et 6 mier volume, et lis-moi. » La demoiselle de compagnie prit le
phrases impératives : 2 et 4 livre et lut quelques lignes.
2 « Plus haut ! dit la comtesse. Qu’as-tu donc ? Est-ce que tu
Une affirmation Une question Un conseil Un ordre es enrouée ? Attends, approche-moi ce tabouret… »
1. Qui ne risque rien 2. Est-ce qu’il 5. Quittez 2. Réponds-moi !
n’a rien, dit l’adage. pleut encore ? la pièce 7. Cessez Maîtriser la phrase interrogative
4. C’est une ques- 6. Pourquoi ne sans vous immédiatement 4 1. Son parfum sent-il la vanille ?
tion que l’on peut se te croirait-il retourner. vos bêtises ! 2. L’homme décida-t-il de capturer la bête ?
poser. pas ?
7. Ce métier corres- 3. Les policiers ont-ils relevé des empreintes ?
pond bien à mes 4. Un crâne est-il composé de vingt-deux os ?
envies. 5. Ne trouveront-ils pas la solution à temps ?
3 type déclaratif ; type interrogatif ; type impératif. 5 Réponses possibles
« Lisanka ! Où court-elle comme cela ? 1. Comment viens-tu au collège le matin ? Je viens à pied.
132 |
2. Es-tu satisfait/e de ton emploi du temps ? Oui, j’en suis Descendons-nous au prochain arrêt ? (interrogatif)
satisfait/e. 2. Tu ranges toutes tes affaires dans ces coffres.
3. Parmi tes cours, as-tu une matière préférée ? Oui, j’ai une Ranges-tu toutes tes affaires dans ces coffres ? (interrogatif)
matière préférée, c’est l’anglais. Range toutes tes affaires dans ces coffres. (impératif)
4. Quelle seconde langue as-tu choisie ? J’ai choisi allemand 3. Savez-vous lire avec expressivité ?
en seconde langue. Vous savez lire avec expressivité. (déclaratif)
5. As-tu commencé à te préparer pour l’examen ? Oui, j’ai Sachez lire avec expressivité. (impératif)
commencé à m’y préparer. 4. Repère les paroles de chaque personnage.
6 1. Marion leur préparera-t-elle un gratin de pâtes ? Tu repères les paroles de chaque personnage. (déclaratif)
2. A-t-il décidé de se séparer de sa télévision ? Repères-tu les paroles de chaque personnage ? (interrogatif)
3. Ce film est-il drôle ou triste ? 5. Avez-vous votre dossard pour la course ?
4. Julie et Yannick ont-ils annoncé leur fiançailles ? Vous avez votre dossard pour la course. (déclaratif)
5. Pourquoi ne partent-ils pas plus tôt ? Ayez votre dossard pour la course. (impératif)
7 1. – Quand aurez-vous terminé ce projet ? d 1. Respecte la ponctuation.
2. – Où dois-je placer ces paquets ? 2. Élodie n’a-t-elle pas compris l’histoire ?
3. – Quelle couleur préférez-vous ? 3. Vous vous aidez des mots soulignés.
4. – Combien te faut-il d’œufs ? 4. Le héros dévoilera-t-il son secret ?
5. – Pourquoi s’inquiète-t-elle toujours ainsi ? 5. Soyez heureux pour moi.
6. – Quelles bandes dessinées as-tu commandées ? g Travail en binôme
8 1. Qu’est-ce qui fait tout ce bruit ?
Phrases déclaratives Phrases interrogatives Phrases impératives
2. Qu’est-ce que les voisins regardent dehors ?
8 1 4
3. Qu’est-ce que vous avez pensé de cette série ?
4. Qu’est-ce qui te fait sourire de la sorte ? h Dictée
5. Qu’est-ce que tu veux au goûter ?
6. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Pourquoi n’ai-je pas obéi aux préjugés sociaux ?
Pourquoi ai-je cédé à l’amour ? Pourquoi ai-je épousé
Manipuler les types de phrase la fille naturelle d’un grand seigneur ? Charles n’a
9 Réponses libres. plus de famille. Ô mon malheureux fils ! Mon fils !
p 1. Ne parlez pas au hasard. Écoute, Grandet, je ne suis pas venu t’implorer pour
2. Laissez-nous tranquilles. moi ; d’ailleurs tes biens ne sont peut-être pas assez
considérables pour supporter une hypothèque de trois
3. Rends impérativement ton devoir.
millions ; mais pour mon fils ! Sache-le bien, mon frère,
4. Ne nous pressons pas. mes mains suppliantes se sont jointes en pensant à toi.
q Réponds à cette offre de stage. Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
Renseigne-toi bien sur l’entreprise.
Écris une lettre de motivation. l Top chrono ! Réponses possibles
Joins un CV. – As-tu le temps de m’accompagner ?
Attends patiemment la réponse. – Arrive-t-elle bientôt ?
s 1. Descendons au prochain arrêt. – Comment vont-ils au travail ?
Nous descendons au prochain arrêt. (déclaratif) – Depuis quand le chat dort-il sur le canapé ?
Je m’exerce
Identifier la forme exclamative 2 1. Je dors ! (forme exclamative / type déclaratif) Referme
a type déclaratif : phrase 2 de suite le volet ! (forme exclamative / type impératif)
type interrogatif : phrases 1 et 4 2. Il n’est pas nécessaire de vous déchausser ! (formes
type impératif : phrases 3 et 5 exclamative, négative et impersonnelle / type déclaratif)
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3. Ne voyez-vous pas qu’il nous ment ?! (formes exclamative 4. Ici, il manque des espaces verts.
et négative / type interrogatif) (type déclaratif / forme impersonnelle)
4. Le film ne devait-il pas être suivi d’un débat ?! (forme 5. Vous ne devinerez jamais la nouvelle !
exclamative et négative/ type interrogatif) (type déclaratif / formes négative et exclamative)
5. Il fait l’idiot ! (forme exclamative / type déclaratif) p Il faut que je prenne congé. (type déclaratif / forme imper-
Ignorons-le ! (forme exclamative / type impératif) sonnelle) Je suis attendu à l’Athenæum par des amis. (type
déclaratif / forme passive) Lord Henry sourit et se leva. (type
Identifier et employer la forme négative
déclaratif / forme active)
3 1. On n’a pas terminé d’étudier le fantastique. – Je vais au Parc, dit-il. (type déclaratif / forme active)
2. Le héros n’est pas toujours dans le doute. Comme il sortait, Dorian Gray lui toucha le bras. (type
3. La narratrice n’a-t-elle pas tout expliqué ? déclaratif / forme active)
4. Pour lire cet extrait, n’employez pas une voix hésitante. – Laissez-moi aller avec vous. (type impératif / forme active) Il
5. Il ne faut pas que le suspense cesse. faut que j’aille avec vous. (type déclaratif / forme impersonnelle)
Voulez-vous ?… (type interrogatif / forme active) Et promettez-
4 1. Il ne pleut plus. (type déclaratif) Ne restez pas à l’inté-
moi de me parler tout le temps. (type impératif / forme active)
rieur ! (type impératif) Personne ne parle aussi merveilleusement que vous. (type
2. Pourquoi n’as-tu pas aimé ce roman ? (type interrogatif) déclaratif / forme négative)
3. Ton ami n’est guère bavard. (type déclaratif) Il n’est pas
q Ce formulaire m’a été envoyé par la mairie. (type
malade ? (type interrogatif)
déclaratif, forme passive) Je dois le compléter au plus vite
4. N’oublie pas de me rendre mon code d’accès ! (type mais je n’y comprends rien ! (type déclaratif, formes négative
impératif) et exclamative) Pourrais-tu m’aider ? (type interrogatif) Il
Employer la forme passive faut joindre au dossier une description précise du projet.
(type déclaratif, forme impersonnelle) Je ne sais même plus
5 1. Une grande collecte sera bientôt organisée par où se trouvent les plans ! (type déclaratif, formes négative
la ville. et exclamative) Il est vraiment nécessaire que je fasse du
2. Tous les patients avaient été rassemblés par les tri dans mes papiers. (type déclaratif, forme impersonnelle) Je
infirmières. manque assurément d’organisation. (type déclaratif, forme
3. De nombreux indices furent relevés par le détective ! affirmative) Aurais-tu des conseils à me donner ? (type inter-
4. Toutes les énigmes ont-elles été résolues par rogatif, forme affirmative)
l’enquêteur ?
d Travail en binôme
6 1. Les services de police connaissent bien l’individu.
Phrase négative exclamative impersonnelle passive
2. Nos joueurs remporteront facilement la partie.
3. Des cauchemars peuplaient-ils ses songes ? N’est-il pas
X X
l’heure de partir ?
4. Dans la BD, l’agent secret retrouva Zoé.
Le pénalty n’a
Identifier la forme impersonnelle pas été accordé X X X
7 1. Il convient de reconnaître ses erreurs ! par l’arbitre !
(type déclaratif, formes impersonnelle et exclamative) Je refuse de m’y
X
2. Arrive-t-il que ton bus ait du retard ? résoudre !
(type interrogatif, forme impersonnelle) Le courrier n’a
X X
3. Ne faudrait-il pas réfléchir avant d’agir ? pas été distribué.
(type interrogatif, formes impersonnelle et négative) Il faut trouver le
X X
4. Il ne s’agit pas d’un événement ordinaire. voleur !
(type déclaratif, formes impersonnelle et négative)
f Dictée
8 1. Il arrive des clients à l’improviste.
2. Est-il survenu un accident ce matin ? Lisabeta répondait tout de travers. Elle se fit gronder
3. Il n’est pas recommandé d’être en retard au cours. par la comtesse.
4. Il sera révélé bien des secrets à la saison 2 ! « Qu’as-tu donc aujourd’hui, petite ? À quoi penses-tu
donc ? Ou bien est-ce que tu ne m’entends pas ? Je n’ai
5. Il est désormais indispensable de savoir utiliser Internet.
pas encore perdu la tête, hein ? »
Distinguer les différents types et formes de phrase Lisabeta ne l’écoutait pas. De retour à la maison, elle
courut s’enfermer dans sa chambre et tira la lettre
9 1. Ne croyez pas à ces inepties ! de son gant. Elle n’était pas cachetée. Il était donc
(type impératif / formes négative et exclamative) impossible de ne pas la lire. La lettre était tendre,
2. Ce médicament m’a été prescrit par un médecin. respectueuse, et mot pour mot traduite d’un roman
(type déclaratif / forme passive) allemand.
3. Un but n’a-t-il pas été marqué par ce joueur ? D’après Alexandre Pouchkine, La Dame de pique, 1834,
(type interrogatif / formes négative et passive) traduit du russe par Prosper Mérimée (1849).
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Leçon 28 Analyser la situation d’énonciation
Le discours p. 208
Je cherche
Cette courte leçon permet de revenir sur la notion d’énonciation, bien utile pour l’analyse littéraire et la production des élèves.
En lisant cette phrase, on ne sait pas qui parle, ni à qui, ni quand, ni pourquoi.
On sait juste qu’il est question d’un rendez-vous qui aura lieu la semaine prochaine mais on ne sait pas à quelle période ou
époque. La semaine prochaine par rapport à quoi ?
Je m’exerce
Identifier la situation d’énonciation § Travail en binôme
a 1. Tu [destinataire] finiras demain [temps] ton [destina- 1. La veille, il remit à Emma la lettre.
taire] dessin. > Hier, je t’ai remis la lettre.
2. Cet écrivain vécut à Paris [lieu] au xixe siècle [temps]. 2. Akim dit à Théo : « Nous irons à Paris jeudi ! »
3. Je [locuteur] vous [destinataire] adresse tous mes meil- > Je t’ai dit que nous y irons après-demain.
leurs vœux. 3. Les ouvriers arrivèrent en retard ce matin-là.
4. La veille [temps], nous [locuteur] avons joué dans le jar- > Nous sommes arrivés en retard ce matin.
din [lieu].
u Dictée
2 le locuteur ; les destinataires
Eugénie et sa mère prirent des chaises et se mirent près de Duroy but un verre de bière avec ses nouveaux
lui devant le feu. confrères, puis il demanda à son ami :
– Vous vivez toujours ici ? leur dit Charles. « Que faut-il que je fasse ?
3 M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, L’autre répondit :
s’en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir – Je n’ai rien pour toi aujourd’hui. Tu peux t’en aller si
tu veux.
pendant deux mois, avant d’aller faire son droit. Sa mère,
– Et… notre… notre article… est-ce ce soir qu’il
avec la somme indispensable, l’avait envoyé au Havre voir passera ?
un oncle, dont elle espérait, pour lui, l’héritage ; il en était – Oui, mais ne t’en occupe pas : je corrigerai les
revenu la veille seulement. épreuves. Fais la suite pour demain, et viens ici à trois
Distinguer énoncé ancré, énoncé détaché heures, comme aujourd’hui. »
4 énoncés ancrés : phrases 1 et 4 Et Duroy, ayant serré toutes les mains sans savoir
même le nom de leurs possesseurs, redescendit le bel
énoncés détachés : phrases 2 et 3 escalier, le cœur joyeux et l’esprit allègre.
5 énoncés ancrés ; énoncés détachés Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.
C’était une nuit froide et sereine du commencement de
l’hiver. En le quittant, elle demanda : 8 Défi Réponses possibles
– Veux-tu nous revoir après-demain ? 1. Marie et moi allions au musée de la magie.
– Mais oui, certainement. […] 2. Il vécut dans ce bois.
Et ils s’embrassèrent tendrement. 3. La veille, il avait tout dit à son frère.
Je m’exerce
Identifier les niveaux de langue 3. On s’fait un film ?
1 Phrases de niveau familier : 4. Je suis crevé.
1. Les gosses ont la dalle. 2 Phrases de niveau courant : 2 et 3.
2. J’ai plus une thune. Phrases de niveau soutenu : 1 et 4.
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Choisir un niveau de langue adapté 6 Travail en binôme
3 Familier Courant Soutenu On fera remarquer l’absence de cohérence entre « bonjour »
bouquin livre ouvrage et « bonne soirée » et l’oubli de signature.
vomir détester abhorrer On pourra proposer cette correction.
bagnole voiture automobile Bonsoir Madame Fidan,
Comme je n’ai pas compris où se trouvent les exercices de
bazar désordre encombrement
géographie, je n’ai pas pu faire mon travail. Pourriez-vous
4 On proposera ces réponses mais d’autres pourront être m’aider ? Je ne voudrais pas avoir une mauvaise note car
acceptées. mes parents pourraient me disputer.
Je vous souhaite une bonne soirée.
1. Ces plats sont délicieux.
Louis
2. Elle se dépêchait de retourner à la maison.
3. Il n’achetait que des objets chers. 7 Réécriture
4. Nous avons beaucoup parlé. On proposera cette correction, mais toutes réponses
correctement écrites avec du vocabulaire précis seront
5 On proposera ces réponses mais d’autres pourront être
acceptées.
acceptées.
1. Nos convives s’esclaffaient en dégustant les mets déli-
Familier Courant Soutenu cats.
T’as quoi ? Qu’est-ce que tu as ? Que t’arrive-t-il ? 2. Tes yeux sont deux étoiles qui scintillent et me fascinent.
Où vous allez ? Où est-ce que vous Quelle direction 3. La rêverie permet la créativité, mais il est temps que tu
allez ? prenez-vous ? t’instruises !
Comment va Est-ce que ton frère va Ton frère s’est-il 4. On s’enthousiasmera devant le spectacle de la voûte
ton frère ? mieux ? rétabli ? céleste.
Je m’exerce
Le discours direct 6 Plusieurs réponses sont possibles.
a discours direct : phrases 1 et 4 1. Il m’a assuré qu’il pouvait tout réparer.
discours indirect : phrases 2 et 3 2. J’exige que tu ailles présenter tes excuses.
2 dire • écrire • répliquer • annoncer • répondre • rétorquer 3. Louis nous avait dit qu’il était parti en juillet.
• murmurer • crier • avertir 4. Ils répondaient qu’ils s’en étaient occupés rapidement.
3 Elle hésita encore, puis murmura : « Je ne sais pas. » 7 1. Il propose que nous revenions le mois prochain.
Je déclarai brusquement : « C’est que je ne puis disposer 2. J’ai dit à Suzie qu’elle devait me faire confiance.
de cinq mille francs en ce moment, ma chère cousine. » 3. Mon oncle m’a demandé si je prenais du pain.
Elle poussa une sorte de cri de souffrance. « Oh ! oh ! je 4. Zac s’exclama qu’il avait enfin trouvé la réponse.
vous en prie, je vous en prie, trouvez-les... » 8 1. Il demande combien coûte cet écran de télévision.
J’eus pitié d’elle et dis : « Vous les aurez tantôt, je vous le
jure. »
2. Il demande pourquoi nous avons fermé tous les volets.
Elle s’écria : « Oh ! merci ! merci ! que vous êtes bon. » 3. Il demande si elle a suivi toutes les instructions.
B Ce texte emploie le discours direct. 4. Il demande si je pense souvent à eux.
4 Réponses possibles 9 1. Alice s’écria : « Je m’engage volontiers ! »
1. « Qui as-tu croisé ce matin ? », demanda-t-elle. 2. Je lui avais affirmé : « Nous t’aiderons toujours. »
2. Hier, il s’écria : « Je vais prendre ma retraite. » 3. Ils me demandèrent : « Peux-tu nous y conduire ? »
3. « Tu aurais dû me le dire avant ! », dis-je. 4. Vous leur dites : « Ce texte doit être réécrit. »
4. « Que c’est triste ! », murmurèrent-ils tous ensemble. 5. Le jury annonça : « La/Votre classe a gagné le prix. »
5. Nous répétâmes : « Le train a du retard. » p 1. Elle m’a dit qu’elle se reposait. Discours indirect.
Discours direct (Elle m’a dit : « Je me repose. »)
Le discours indirect 2. Il crie : « Prenez votre sac et sortez ! » Discours direct.
5 discours direct : phrase 3 Discours indirect (Il crie que vous devez prendre votre sac
discours indirect : phrases 1, 2, 4 et 5 et sortir.)
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3. Je lui demande : « D’où viens-tu ? » Discours direct d Travail en binôme
Discours indirect (Je lui demande d’où il/elle vient.) 1. Elles dirent qu’elles avaient gagné un voyage.
4. Je lui demande s’il a fini son exercice. 2. Tu lui demandes si ta sœur est rentrée.
Discours indirect. 3. Il répondit qu’il ne serait pas là avant 16 h.
Discours direct (Je lui demande : « As-tu fini ton exercice ? ») 4. Jules affirmait qu’il allait bien.
5. Tu lui chuchotes de ne pas bouger. Discours indirect. 5. Tu as admis que tu pouvais avoir tort.
Discours direct (Tu lui chuchotes : « Ne bouge pas. »)
f Dictée
q a. gras = discours direct
Maître Cornille, assis sur un sac de plâtre, pleurait, la tête « C’est une infamie que vous me proposez là, murmura-
dans ses mains. t-il.
– Oh ! une infamie, s’écria mademoiselle Chuin, retrou-
– Pauvre de moi ! disait-il. Maintenant, je n’ai plus qu’à vant sa voix mielleuse, je n’accepte pas ce vilain mot…
mourir... Le moulin est déshonoré. […] »
À ce moment nous nous mettons tous à crier bien fort Elle aurait pu aller longtemps ainsi. Nantas ne l’écoutait
comme au beau temps des meuniers : plus. Pourquoi donc refuserait-il ? Ne demandait-il pas à
– Ohé ! du moulin !... Ohé ! maître Cornille ! » se vendre tout à l’heure ? Eh bien ! On venait l’acheter.
Maître Cornille ouvrait de grands yeux. Il avait pris du blé Donnant, donnant. Il donnait son nom, on lui donnait
une situation. […] Enfin ! Il allait donc mettre le pied
dans le creux de sa vieille main et il disait :
sur ce monde qui le repoussait et le jetait au suicide !
– C’est du blé !... Du bon blé !... « J’accepte, dit-il crûment. »
b. Maître Cornille, assis sur un sac de plâtre, pleurait, la tête Émile Zola, Nantas, 1878.
dans ses mains.
Il se lamentait, disant qu’il n’avait plus qu’à mourir et que le g Réécriture Réponse possible
moulin était déshonoré. Léandre annonça qu’il était bien aise d’apprendre cela ;
À ce moment nous nous mettons tous à crier bien fort mais que ce n’était pas l’affaire dont il était question
maintenant.
comme au beau temps des meuniers et à appeler plusieurs
Scapin lui demanda si ce n’était pas cela.
fois maître Cornille. Léandre répondit que c’était une autre affaire qui le
Maître Cornille ouvrait de grands yeux. Il avait pris du blé touchait bien plus, et qu’il voulait qu’il la lui dise.
dans le creux de sa vieille main et il disait que c’était du blé, Scapin lui assura qu’il ne se souvenait pas d’avoir fait
du bon blé ! autre chose.
Je m’exerce
Connaître les terminaisons du présent de l’indicatif 4 1. nous rougissons 2. nous mentons
a 1. tu prends 2. ils/elles veulent 3. nous courons 4. nous frémissons
3. nous conservons 4. je paye/paie 5. nous agissons 6. nous retenons
5. vous venez 6. ils/elles réussissent 7. nous palissons 8. nous définissons
9. nous repartons
2 1. je passe 2. je rends 3. je réagis
5 1. J’attends le retour du printemps.
4. je distingue 5. j’achève 6. je vais
2. Tu étudies le latin et le grec.
7. je veux 8. je reviens 9. je conclus 3. Je ne relève pas le courrier tous les jours.
3 1. nous sommes 2. nous avons 4. Veux-tu encore un peu de sauce ?
3. nous perçons 4. nous logeons 5. Ils prennent les transports en commun.
5. nous annonçons 6. nous divaguons 6 1. je conduis 2. il vit 3. tu élis
7. nous nageons 8. nous jugeons 4. elle sait 5. je nettoie 6. tu rappelles
9. nous fatiguons 7. il voit 8. tu vas 9. je lance
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Employer le présent de l’indicatif la machine. Le capitaine s’appelait Géniès, le maître-coq
Montélimart. On n’oublie pas ces choses-là.
7 1. Tu tousses et éternues depuis hier.
2. Que lisez-vous en ce moment ? B présent de vérité générale
3. Je vis à Lyon. Cet été, je pars à Nice. f Travail en binôme
4. Quand viens-tu ? Combien de jours restes-tu ? D’où viennent ces inconnus ? C’est ce Vésuve qui fume là-
bas qui les a expulsés. On donne des noms à ces individus
8 1. Je jette un œil dans le couloir. perdus, à ces éliminés du sort ; on les appelle émigrés,
2. Il nettoie le sol de la cuisine. réfugiés, aventuriers. S’ils restent, on les tolère ; s’ils s’en
3. On s’appelle chaque semaine. vont, on est content.
4. Tu mouds du café. g Dictée
9 1. Ma voisine voit toute la scène.
12 mai. J’ai un peu de fièvre depuis quelques jours ; je me
2. Nous lançons la balle derrière la haie. sens souffrant, ou plutôt je me sens triste. D’où viennent
3. Tu ne sais pas lui répondre clairement. ces influences mystérieuses qui changent en décourage-
4. Peuvent-ils réceptionner leurs colis ? ment notre bonheur et notre confiance en détresse ? Au
5. Je pars en Corse cet été. coudoiement de la foule, je songe, non sans ironie, à mes
6. Parles-tu avec la directrice ? terreurs, à mes suppositions de l’autre semaine. Comme
notre tête est faible et s’effare, et s’égare vite, dès qu’un
p Il y a des idées qui entrent en nous, qui nous rongent, petit fait incompréhensible nous frappe !
qui nous rendent fou, quand nous ne savons pas leur D’après Guy de Maupassant, Le Horla, 1887.
résister. Si nous ne nous apercevons pas dès le début
qu’une de ces pensées est une envahisseuse, qu’elle
h Réécriture
s’étend heure par heure, jour par jour, qu’elle revient
Raymonde fait le tour de l’ancien école pour couper toute
sans cesse, s’installe, chasse toutes nos préoccupations
retraite à l’homme, et bientôt Albert la perd de vue. Au
ordinaires, absorbe toute notre attention, nous sommes
bout de quelques minutes, ne la revoyant pas, il s’inquiète
perdus.
et, tout en surveillant les ruines, il s’efforce d’atteindre
Identifier les valeurs du présent l’échelle. Il y parvient, descend rapidement et court droit
à l’arcade.
q Énonciation : phrases 1 et 5
Narration : phrases 3 et 6 j Top Chrono !
Vérité générale : phrases 2 et 4 On rappellera aux élèves de varier les groupes verbaux.
s Ô choses de mon enfance, quelle impression vous l Écriture
m’avez laissée ! Il me semble que c’est hier, ce voyage Quelques verbes utiles pour les élèves : marcher, prendre
sur le Rhône. Je vois encore le bateau, ses passagers, le bus, ranger, travailler, finir ses devoirs, revoir, réviser,
son équipage ; j’entends le bruit des roues et le sifflet de apprendre...
Je m’exerce
Conjuguer au futur simple 4 1er groupe : sauter, relier
a Je ne pourrai pas venir. je sauterai, tu sauteras, il sautera, nous sauterons, vous
Tu attendras le facteur. sauterez, elles sauteront
Il sera bientôt là. je relierai, tu relieras, il reliera, nous relierons, vous relierez,
2 1. Dans une heure, j’atterrirai à Barcelone. elles relieront
2. Le restaurant n’ouvrira pas avant une heure. 2e groupe : subir, choisir
3. Prendrez-vous rendez-vous chez le médecin ? je subirai, tu subiras, il subira, nous subirons, vous subirez,
4. Elles étendront le linge sur la terrasse. elles subiront
3 1. vous serez 2. je tiendrai 3. nous verrons je choisirai, tu choisiras, il choisira, nous choisirons, vous
4. tu auras 5. elles iront 6. il criera choisirez, elles choisiront
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3e groupe : voir, comprendre, lire 9 Dictée
je verrai, tu verras, il verra, nous verrons, vous verrez, elles
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
verront
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
je comprendrai, tu comprendras, il comprendra, nous com- Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
prendrons, vous comprendrez, elles comprendront Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
je lirai, tu liras, il lira, nous lirons, vous lirez, elles liront Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Employer le futur simple Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
5 1. j’exprimerai 2. elle créera 3. il parviendra 4. tu verras Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud, Poèmes, 1870.
6 1. ils répéteront 2. vous savourerez 3. tu épieras
4. je chercherai 5. nous dormirons 6. elle volera p À l’oral
7 La jeune femme s’amusera de cet étonnement naïf. L’appartement sera tellement sombre que je n’y distin-
Elle lui montrera différents lacs et châteaux dessinés. Puis, guerai rien d’abord. Je m’arrêterai, saisi par cette odeur
comme la nuit viendra, elle fera signe à sa dame de compa- de moisi et fade des pièces inhabitées et condamnées, des
gnie et ensemble elles reprendront le chemin de la maison chambres mortes. Puis, peu à peu, mes yeux s’habitueront
de campagne. à l’obscurité, et je verrai assez nettement une grande pièce
en désordre, avec un lit sans draps.
i Travail en binôme q Défi
Je suis désolé de vous devoir, et je ne vous devrai de Pour les élèves les plus avancés, on pourra proposer de
ma vie. Vous faites plus de mal par vos injures que de développer l’exercice en employant les verbes au futur dans
bien par vos services. Si j’avais de l’argent, je vous des phrases de leur invention.
le jetterais au visage ; mais je n’en ai point. Ma fille
deviendra tout ce qu’il plaira à Dieu ; mon garçon se s Écriture
fera tuer s’il le faut ; moi, je mendierai ; mais ce ne sera On pourra suggérer aux élèves quelques exemples de verbes :
pas à votre porte. visiter, découvrir, marcher, s’aventurer, prendre des photos...
Je m’exerce
Conjuguer à l’imparfait je corrigeais, tu corrigeais, il corrigeait, nous corrigions,
a vous portiez ; tu savais ; nous plaisantions ; on servait ; vous corrigiez, elles corrigeaient
elles révisaient.
Employer l’imparfait
2 1. hurlais : hurler 2. foudroyait : foudroyer
3. servais : servir 4. prenais : prendre 5 1. Le froid mordait à la montagne.
2. Ils construisaient des abris pour les oiseaux.
3 1. vous brilliez 2. elle employait
3. La pâtissière faisait lever la pâte.
3. je savais 4. nous attendions
4. Ne fallait-il pas arriver en avance ?
5. tu changeais 6. ils couraient
4 j’étudiais, tu étudiais, il étudiait, nous étudiions, vous 6 1. Chaque samedi, je me rendais au marché.
étudiiez, elles étudiaient 2. La route s’arrêtait net après le virage.
je saignais, tu saignais, il saignait, nous saignions, vous sai- 3. Nous voyions les lumières scintiller.
gniez, elles saignaient 4. Mes amies venaient prendre un thé au chaud.
j’élaguais, tu élaguais, il élaguait, nous élaguions, vous éla- 7 Le samedi, j’allais à mon cours de dessin. Pour cela, je
guiez, elles élaguaient prenais le tramway, puis je changeais près de la mairie et
j’agaçais, tu agaçais, il agaçait, nous agacions, vous agaciez, montais dans le bus. Le trajet durait vingt minutes, j’avais
elles agaçaient de la chance car ce n’était pas très long !
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i Dictée dialoguée à ces anciennes étoffes de soie et de laine, dont la soie
Tout en mangeant de bon appétit, j’examinais mes finissait toujours par couper la laine
hôtes. M. de Peyrehorade brillait par sa vivacité. Honoré de Balzac, La Maison du Chat-qui-pelote, 1829.
Il parlait, mangeait, se levait, courait à sa bibliothèque,
m’apportait des livres, me montrait des estampes, me p À l’oral
versait à boire ; il n’était jamais deux minutes en repos.
Je dînais vite, puis j’essayais de lire ; mais je ne compre-
9 Dictée nais pas les mots ; je distinguais à peine les lettres. Je
marchais alors dans mon salon de long en large. Vers dix
Une femme devait épouser un homme de sa classe ; on heures, je montais dans ma chambre.
était toujours tôt ou tard puni d’avoir voulu monter trop
haut ; l’amour résistait si peu aux tracas du ménage, q Écriture
qu’il fallait trouver l’un chez l’autre des qualités bien Voici une piste d’écriture que les élèves peuvent compléter.
solides pour être heureux ; on devait avant tout se Une fois passé le vestibule, l’immense escalier de bois nous
comprendre ; un mari qui parlait grec et la femme latin, faisait face, en face duquel l’horloge s’était arrêtée sur minuit.
risquaient de mourir de faim. Il avait inventé cette Tout était silencieux et on n’entendait que le vent qui s’en-
espèce de proverbe. Il comparait les mariages ainsi faits
gouffrait dans la toiture à travers les tuiles disjointes...
Je m’exerce
Reconnaître le passé simple et le conjuguer 5. je craignis ; ils craignirent
a je sursautai ; je cherchai ; je relevai ; j’écoutai 6. je naquis ; ils naquirent
2 ils allèrent : aller ; je mis : mettre ; vous parlâtes : parler ; 7. je valus ; ils valurent
j’acclamai : acclamer ; tu eus : avoir. 8. je plus, ils plurent
9. je revins ; ils revinrent
3 Être Avoir Faire Secourir Vendre
Employer le passé simple
tu fus eus fis secourus vendis
9 1. Mon frère et moi nous nous retînmes de rire.
vous fûtes eûtes fîtes secourûtes vendîtes
2. Le lendemain, elle aperçut Lucien au marché.
4 1. nous arrivâmes 2. elle frappa 3. tu attendis 3. Je m’avançai sur la scène et saluai le public.
4. ils finirent 5. vous allâtes 6. je semblai 4. Vous conclûtes votre discours sous les ovations.
5 1. Je cheminais tranquillement quand je décidai de ren- 5. Nous bougeâmes le meuble et retrouvâmes sa bague.
trer. Transposer au passé simple
2. Cette idée me vint alors que j’écoutais la radio. p 1. Soudain, j’entendis un bruit.
3. Je vis une ombre et sursautai. 2. Tu mangeas de la pastèque.
4. Il pleuvait, je n’allais quand même pas l’attendre. 3. Il vint à la maison.
5. Je saluais l’auditoire quand je remarquai un intrus.
q Il déposa sa plume, mit en ordre les feuillets de papier
6 1. nous pensâmes ; 2. vous bûtes ; 3. nous survécûmes ; qu’il avait noircis d’encre, et les relut. Cette lecture ne parut
4. vous fîtes ; 5. nous peignâmes ; 6. vous prîtes ; 7. nous pas lui plaire car une expression de mécontentement passa
tînmes ; 8. vous freinâtes ; 9. nous attendîmes sur son visage. Il déchira son manuscrit et le brûla.
7 j’attrapai ; elle fit ; nous fûmes ; tu doutas ; je répondis ; s Par au-dessus, passèrent les cabs, filèrent les roues,
tu finis ; il reçut ; vous prévîntes ; ils eurent ; tu repartis. Roulèrent les trains, vola l’effort,
8 1. je crus ; ils crurent Jusqu’aux gares, dressant, telles des proues
2. je vins ; ils vinrent Immobiles, de mille en mille, un fronton d’or.
3. je jetai ; ils jetèrent Les rails ramifiés rampèrent sous terre
4. je rendis ; ils rendirent En des tunnels et des cratères
140 |
Identifier l’emploi du passé simple j Dictée
d 1. Tandis que Nadia lisait, le téléphone sonna. (1er plan)
Je crus entendre ou plutôt sentir un frôlement derrière
2. Marc se leva, s’habilla et descendit déjeuner. (actions moi. Je n’y pris point garde. Mais, au bout d’une minute,
successives) un autre mouvement, presque indistinct, me fit passer
3. Ils regardèrent leurs enfants s’éloigner. (action bornée sur la peau un singulier petit frisson désagréable.
dans le temps) C’était tellement bête d’être ému, même à peine, que
4. Il bruinait quand je me résolus à sortir. (1er plan) je ne voulus pas me retourner, par pudeur pour moi-
même. Je venais alors de découvrir la seconde des
5. Je voulus m’assurer que le problème avait disparu.
liasses qu’il me fallait ; et je trouvais justement la
(action bornée dans le temps) troisième, quand un grand et pénible soupir, poussé
f Il faisait un temps affreux. La neige tombait à larges contre mon épaule, me fit faire un bond de fou à deux
flocons. Les rues étaient désertes. De temps en temps mètres de là.
passait un fiacre. Couvert d’une mince redingote, Hermann Guy de Maupassant, Apparition, 1883.
ne sentait ni le vent ni la neige. Enfin parut la voiture de la
comtesse. Il vit deux laquais prendre par-dessous les bras k À l’oral
ce spectre cassé, et le déposer sur les coussins. Aussitôt Au bruit du timbre, je m’éveillai, me levai, et
après, Lisabeta s’élança dans la voiture. La portière se reconnaissant le docteur, vins au-devant de lui, les mains
tendues. […] j’allai vers une armoire, l’ouvris et choisis
ferma, et la voiture roula sourdement sur la neige molle.
une fiole que j’apportai.
h Travail en binôme c Écriture
Les gendarmes voulurent intercepter la voiture signalée Les élèves pourront compléter cette amorce :
mais celle-ci accéléra. Une course-poursuite commença.
Les enfants s’installèrent devant la télévision mais ne par-
Le fuyard entraîna ses poursuivants dans toute la ville.
Soudain la voiture stoppa net et son passager descendit. vinrent pas à se mettre d’accord sur l’émission à regarder.
Il leva les mains, les gendarmes virent qu’il s’agissait L’un commença à changer de chaîne, l’autre se saisit de la
d’un simple adolescent apeuré. télécommande...
Je m’exerce
Identifier le conditionnel présent 5
a Imparfait Conditionnel présent Infinitif Imparfait Futur simple Conditionnel
2. courait 1. aimerais lire tu lisais tu liras tu lirais
4. préférais 3. sortirais
5. réparions 6. finirait voir nous voyions nous verrons nous verrions
savoir ils savaient ils sauront ils sauraient
2 aurait ; suivrais ; irais ; écouterait ; cueilleriez ; pourrions ;
devraient ; tiendrais pouvoir vous pouviez vous pourrez vous pourriez
3 Nous voulons l’adopter, mais il reviendra vous voir. S’il
6 1. tu essaierais/essayerais 2. j’emmènerais
tourne bien, comme tout porte à le croire, il sera notre héri-
3. nous paierions/payerions 4. ils voudraient
tier. Si nous avions, par hasard, des enfants, il partagerait
5. elle mourrait 6. on devrait 7. vous feriez
(partager) également avec eux. Mais s’il ne répondait pas à
8. j’enverrais 9. tu courrais 10. elles iraient
nos soins, nous lui donnerions (donner), à sa majorité, une
somme de vingt mille francs. 11. il faudrait 12. nous tiendrions
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8 1. Si tu avais une calculatrice, tu ne te tromperais pas. – Eh bien, je le verrai ! s’écria Elsie dépitée. J’irai la nuit
2. S’il faisait un mauvais code, il déclencherait l’alarme. chez vous, et vous ne me mettrez pas dehors.
3. Si la pluie s’arrêtait, vous sortiriez vous promener. – Je ne crains pas votre visite. Vous n’oseriez jamais
4. Si elle obtenait la victoire, l’équipe se sélectionnerait. venir ! »
5. Si vous faisiez un don, vous pourriez aider ces enfants. Elsie tourmenta si bien la fée, que celle-ci promit de
la conduire le soir à son pavillon, mais en l’avertissant
9 1. Vous souhaiteriez (conditionnel) prendre rendez-vous ? qu’elle ne verrait rien ou ne comprendrait rien à ce
2. Tu le feras (futur) dès ton arrivée. qu’elle verrait.
3. Elle viendrait (conditionnel) si sa voiture n’était pas en George Sand, Contes d’une grand-mère, 1873.
panne.
4. Il voyagera (futur) avec sa sœur comme tous les ans. j À l’oral
5. Pourrais-tu (conditionnel) me passer le poivre ? Je sortirais de l’antichambre. J’irais à l’escalier central, je
6. Pour réussir l’examen, il travaillera (futur) sans relâche. le descendrais ; je courrais le plus silencieusement pos-
p L’argent, ah ! vous verriez ce que j’en ferais, de l’argent, sible vers la petite chambre du père Jacques au rez-de-
si j’en avais beaucoup. Il en pleuvrait sur la ville, il en cou- chaussée. Je le trouverais habillé, les yeux grands ouverts,
lerait chez les misérables. Une vraie bénédiction, plus de presque hagards. Il ne semblerait point étonné de me voir.
misère ! D’abord, vous et père, je vous enrichirais, je vou- k Défi
drais vous voir avec des robes et des habits de brocart... On encouragera les élèves à varier les verbes pour éviter la
Identifier les valeurs du conditionnel répétition du verbe je serais.
Proposition de réponse
q Souhait Conseil Hypothèse Futur dans le passé Je choisirais d’être un chat.
phrase 3 phrase 1 phrase 4 phrase 2 Je pourrais ressembler à un compas qui pique.
Je parcourrais des pays entiers.
s 1. Je souhaiterais présenter ma candidature. Je me faufilerais dans la poche de mon chanteur préféré.
2. Je voudrais connaître tes horaires. J’en profiterais pour espionner mes parents !
3. Auriez-vous la monnaie ? Je me produirais à l’opéra.
4. Pourrais-tu me faire une photocopie ?
5. Seriez-vous disponibles pour le vernissage aujourd’hui ? l Écriture
L’objectif est de distinguer le conditionnel du futur à la
d a. L’agence spatiale prévoirait une nouvelle mission
1re personne du singulier et s’exercer à l’utiliser dans des
autour de la Lune. Aucun astronaute ne serait à bord. La
lettres de motivation qu’un élève sera amené à écrire dans
navette devrait faire le tour du satellite et reviendrait
sa scolarité.
sur Terre. Ainsi, le vaisseau spatial parcourrait plusieurs
milliers de kilomètres. L’engin resterait dans l’espace plus m À l’oral
longtemps que les précédents essais. Si tout se passe bien, On incitera les élèves à varier les personnes conjuguées :
on verrait des humains à bord du vol suivant. 1re personne du singulier, 3e personne du singulier, 1re per-
b. Le temps du conditionnel a la valeur d’un fait incertain. sonne du pluriel, 3e personne du pluriel.
Éléments de réponse : j’irais… il serait… nous nous baigne-
g Dictée dialoguée rions… elles nous accompagneraient…
Écoute, si j’étais à ta place, voilà ce que je ferais. J’irais w Écriture
voir mon amie ou je l’appellerais et je lui expliquerais Il faut utiliser les verbes au conditionnel se référant à une
ce qui me gêne. Je lui dirais toute la vérité, j’essayerais
d’oublier ma colère et je mettrais mon orgueil de côté. Je
activité.
la convaincrais de la futilité de notre dispute. Ainsi, cela Propositions d’activités
s’arrangerait. – aider les autres = j’aiderais les personnes en difficulté.
– protéger la nature = je protègerais l’écosystème fragilisé.
h Dictée
– faire de la bande-dessinée…
« Vous voyez quoi ? – travailler avec les animaux…
– Permettez-moi de ne pas vous le dire ; vous voudriez – être dans le monde de la mode…
le voir aussi, et vous ne pourriez pas ou vous le verriez – devenir joueur professionnel…
mal, ce qui serait un chagrin pour vous.
– soigner les personnes…
142 |
Leçon 36 L’impératif présent (formation et emploi)
Les temps simples p. 220
Je cherche
La conjugaison de ce mode est bien connue des élèves. Certains emplois nécessitent d’être révisés.
« ranger », « finir », « se dépêcher » sont les infinitifs. Le sujet n’est pas exprimé. Il s’agit de transmettre des consignes.
Je m’exerce
Identifier et former l’impératif présent Ne stationne/stationnez pas à cet endroit.
a étudie ; agis ; fais ; tenons ; lis ; hâtons-nous Ne circule/circulez pas en vélo dans le parc.
2 N’utilise/n’utilisez pas d’ordinateur pendant l’examen.
Infinitif
Ne photographie/photographiez pas les œuvres.
1er groupe envoyer ; appeler
Attention, ne passe/passez pas avec une poussette.
2e groupe finir Ne passe/passez pas, c’est interdit pour tout individu.
3 groupe
e
fuir ; aller ; paraître ; battre ; promettre ; savoir Ne cours/courez pas.
3 1. Veuillez vous asseoir et soyez attentifs. Arrête-toi/arrêtez-vous à cet endroit…
2. pas de verbe à l’impératif. q vas-y ; viens-y ; prends-en ; gagnes-en ; penses-y ;
3. Aujourd’hui ce sont les soldes ; profitons-en ! distribues-en ; repensons-y
4. Je t’en prie, ne fais pas la tête… s Va au supermarché. Suis la liste. Achète en plus des
4 Branche (brancher) la machine à laver. Trie (trier) le oranges et du lait, n’oublie pas la lessive. Prends un grand
linge selon les couleurs avant de le mettre dans le tam- sac et utilise la carte. Ne note pas le code ! En rentrant,
bour. Choisis (choisir) le programme de lavage adapté. range les courses.
Place (placer) la lessive dans le bon contenant. N’oublie d Introduis la paille dans le tube à essai. Ajoute 5 ml
(oublier) pas l’adoucissant. Si l’eau est très calcaire, il est d’acide chlorhydrique dilué et observe. Approche la
conseillé d’utiliser un produit anticalcaire ; renseigne-toi flamme. Attends la fin de la réaction puis transvase la solu-
(se renseigner) avant. Ferme (fermer) le hublot, puis appuie tion dans deux tubes. Mets dans le premier tube quelques
(appuyer) sur le bouton « start ». Un bip t’avertira de la fin gouttes de soude. Conclus et écris le bilan de la transfor-
du cycle de lavage. mation.
5 Infinitif 2e pers. sing. 1re pers. pl. 2e pers. pl. Connaître les valeurs de l’impératif présent
être sois soyons soyez
cueillir cueille cueillons cueillez
f Ordre 2. Réponds-moi !
aller va allons allez Conseil 1. Laissez-vous aller.
prendre prends prenons prenez 6. N’oublie pas ton parapluie.
Interdiction 4. Ne marchez pas sur cette pelouse !
6 1. Ne dormez pas sur la table.
2. Sers-toi mais ne bois pas cela ! Demande 3. Donnez-moi encore une chance.
3. Faisons un détour et reconduisons-les. 5. Envoie-moi de tes nouvelles.
4. Arrête-toi et sens cette bonne odeur.
g a. Mangez votre soupe. Tenez-vous droit. Mangez
7 1. Recopie tes mots et apprends-les. lentement. Ne mangez pas si vite. Buvez en mangeant.
2. Dites et faites ce que vous voulez. Coupez votre viande en petits morceaux. Vous ne faites
3. Suivons notre instinct et continuons ainsi. que tordre et avaler. Ne jouez pas avec votre couteau. Ce
4. Dépêche-toi : mets ton manteau. n’est pas comme ça qu’on tient sa fourchette. On ne chante
8 Eh bien ! répétez-le encore, je vous en supplie, répé- pas à table. Videz votre assiette. Ne vous balancez pas
tez-le encore pour que j’arrive à le croire. sur votre chaise. Finissez votre pain. Poussez votre pain.
Dites-moi pour la centième fois que vous refusez mon Mâchez. Ne parlez pas la bouche pleine. Ne mettez pas vos
amour ; faites-moi bien comprendre que vous vous jouez de coudes sur la table. Ramassez votre serviette. Ne faites pas
mon bonheur, que ma vie et ma mort ne sont rien pour vous. de bruit en mangeant.
9 Eh bien ! répète-le encore, je t’en supplie, répète-le b. Il s’agit d’une liste d’ordres et d’interdictions.
encore pour que j’arrive à le croire.
Dis-moi pour la centième fois que tu refuses mon amour ; j Dictée dialoguée
fais-moi bien comprendre que tu te joues de mon bonheur, – Attention au tournant... Prends garde à la voiture qui
que ma vie et ma mort ne sont rien pour toi. vient... Regarde ta route... Ne va pas si vite... Ne te
laisse pas distraire par tes sœurs et vous, ne lui parlez
Employer l’impératif présent pas... Laisse-le nous dépasser, va, nous avons le temps...
p Ne fume/fumez pas dans cette salle. Ralentis.
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k Dictée – prévoir du repos
– se fixer des objectifs
« Apprêtez des tartines de l’épaisseur d’un doigt, – ne pas se décourager
rôtissez-les sans les noircir et arrosez-les modérément – s’hydrater
de quelques cuillerées de consommé ; puis enduisez ces
– se nourrir sainement
tartines d’une couche de graisserons, recouvrez-les
avec un mélange très léger de moutarde et de beurre ; – inclure plusieurs sports dans son projet
ajoutez-y du poivre et de la muscade, selon votre w À l’oral
goût, et replacez ces tartines sur le gril, le temps de Établir une liste de verbes qui s’opposent peut aider.
les réchauffer en dessous seulement. Servez-les enfin Proposition de verbes :
sur une assiette chaude, c’est divin », conclut-elle, se
se concentrer / rêvasser ; écouter / interrompre ; ranger /
renversant dans le fauteuil, les yeux au ciel.
D’après Joris-Karl Huysmans, L’Oblat, 1903.
entasser ; enlever / garder ; se calmer / troubler ; écrire /
gribouiller ; nettoyer / salir ; ranger / déranger ; se taire /
l À l’oral parler…
Le public est composé de groupes nombreux qui nous x Top chrono !
crient : « Console-moi. Amuse-moi. Attriste-moi. Atten- Lève-toi, levons-nous, levez-vous ; repose-toi, reposons-
dris-moi. Fais-moi rêver. Fais-moi rire. Fais-moi frémir. nous, reposez-vous ; inscris-toi, inscrivons-nous, inscrivez-
Fais-moi pleurer. Fais-moi penser. » Seuls, quelques esprits vous ; tais-toi, taisons-nous, taisez-vous ; recueille-toi,
d’élite demandent à l’artiste : « Fais-moi quelque chose de recueillons-nous, recueillez-vous.
beau, dans la forme qui te conviendra le mieux, suivant ton c Écriture Proposition de verbes
tempérament. » – choisir une planche adaptée
m À l’oral – avoir une combinaison à sa taille
Proposition de verbes à utiliser à l’impératif 2e pers. sing. ou – ne pas craindre de tomber
2e pers. plur. : – sentir l’équilibre sur la planche
– établir un programme d’entraînement – être patient
– renforcer la musculature – s’entraîner sur le sable
– courir régulièrement – commencer par de petites vagues
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7 1. vous nagez : vous avez nagé Futur antérieur Futur antérieur
2. tu t’éloignais : tu t’étais éloigné(e) j’aurai sali j’aurai compris
3. ils ressortirent : ils furent ressortis tu auras sali tu auras compris
4. je partagerai : j’aurai partagé il/elle/on aura sali il/elle/on aura compris
nous aurons sali nous aurons compris
5. elle lançait : elle avait lancé
vous aurez sali vous aurez compris
6. nous saurons : nous aurons su ils/elles auront sali ils/elles auront compris
7. elles viennent : elles sont venues
8. tu apportas : tu eus apporté Connaître les participes passés
9. il discutait : il avait discuté 9
8
1er gr. en -é calmé, révisé
arriver finir
2 /3 gr. en -i
e e
surgi, aplati, s’endormi (3e)
Passé composé Passé composé
je suis arrivé·e j’ai fini 3e gr. en -u cousu, perçu, promu
tu es arrivé·e tu as fini 3 gr. en -s ou -t
e
peint, démis, ouvert, assis
il/elle/on est arrivé·e il/elle/on a fini
nous sommes arrivé·e·s nous avons fini p 1. tu auras prévu 2. ils ont craint
vous êtes arrivé·e·s vous avez fini 3. on avait conclu 4. vous eûtes défait
ils/elles sont arrivé·e·s ils/elles ont fini 5. elle est allée 6. tu as subi
Plus-que-parfait Plus-que-parfait 7. nous avions offert 8. j’ai recueilli
j’étais arrivé·e j’avais fini 9. tu as surpris
tu étais arrivé·e tu avais fini
il/elle/on était arrivé·e il/elle/on avait fini Employer les temps composés
nous étions arrivé·e·s nous avions fini
vous étiez arrivé·e·s vous aviez fini q 1. Elle hurlait qu’elle n’avait pas fait cela.
ils/elles étaient arrivé·e·s ils/elles avaient fini 2. Je crois qu’ils sont partis après nous.
Passé antérieur Passé antérieur 3. Quand elle eut quitté la pièce, il m’avoua la vérité.
je fus arrivé·e j’eus fini 4. Vous sortirez le chien quand il aura cessé de pleuvoir.
tu fus arrivé·e tu eus fini s À Paris, nous sommes allés visiter le Louvre. J’ai adoré
il/elle/on fut arrivé·e il/elle/on eut fini cet endroit. J’ai été vraiment impressionné de voir tous
nous fûmes arrivé·e·s nous eûmes fini
vous fûtes arrivé·e·s vous eûtes fini
ces gens à l’extérieur attendre pour y entrer. Nous avons
ils/elles furent arrivé·e·s ils/elles eurent fini payé le tarif famille et sommes enfin entrés. Je n’ai gardé
que de bons souvenirs. J’ai été tellement heureux d’avoir
Futur antérieur Futur antérieur
je serai arrivé·e j’aurai fini vu de mes propres yeux la Joconde ! C’est l’attraction la
tu seras arrivé·e tu auras fini plus populaire dans ce musée. Ce que j’ai aimé aussi : voir
il/elle/on sera arrivé·e il/elle/on aura fini la pyramide en verre et le magnifique hôtel du Louvre. J’ai
nous serons arrivé·e·s nous aurons fini pris plein de photos en souvenir.
vous serez arrivé·e·s vous aurez fini
ils/elles seront arrivé·e·s ils/elles auront fini d Petit-Pierre s’était arrêté, s’était assis sur un quartier
de roche, et, le menton appuyé sur un bâton, avait laissé
salir comprendre son esprit s’abandonner à sa pente habituelle et il s’était
Passé composé Passé composé mis à rêver. Le chien s’était couché aux pieds de son
j’ai sali j’ai compris maître, avait vérifié l’emplacement des moutons, avait
tu as sali tu as compris allongé la tête sur ses pattes puis avait plongé son regard
il/elle/on a sali il/elle/on a compris dans celui du jeune berger.
nous avons sali nous avons compris
vous avez sali vous avez compris g Travail en binôme
ils/elles ont sali ils/elles ont compris
Il n’y connaissait pas grand-chose en peinture. Son éducation
Plus-que-parfait Plus-que-parfait artistique s’était faite sur des chromos ou des lithographies.
j’avais sali j’avais compris […] Il est vrai qu’il avait vu des peintures à l’huile à la devan-
tu avais sali tu avais compris
il/elle/on avait sali il/elle/on avait compris ture des boutiques, mais les glaces l’avaient empêché d’ap-
nous avions sali nous avions compris procher d’assez près. Il avait lancé un regard vers son ami qui
vous aviez sali vous aviez compris lisait toujours sa lettre et avait vu les livres sur la table.
ils/elles avaient sali ils/elles avaient compris
h Dictée
Passé antérieur Passé antérieur
j’eus sali j’eus compris Le troisième jour, Sylvinet pleura bien encore, mais
tu eus sali tu eus compris Landry ne pleura presque plus. La première idée du
il/elle/on eut sali il/elle/on eut compris départ lui avait fait peut-être une plus grosse peine
nous eûmes sali nous eûmes compris qu’à son frère, parce qu’il avait mieux senti son courage
vous eûtes sali vous eûtes compris et qu’il ne s’était pas endormi sur l’impossibilité de
ils/elles eurent sali ils/elles eurent compris résister à ses parents ; mais, à force de penser à son
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pouls s’était accéléré ; puis une sueur abondante s’était
mal, il l’avait plus vite usé, et il s’était fait beaucoup de
raisonnements, tandis qu’à force de se désoler, Sylvinet manifestée, à la suite de laquelle la fièvre avait paru
n’avait pas eu le courage de se raisonner. diminuer.
George Sand, La Petite Fadette, 1849. k Défi Réponses possibles
1. Elle a brillamment réussi son exposé sur le réalisme en
j À l’oral littérature.
Le pauvre enfant, dont les doigts, le nez, les oreilles 2. J’avais lu plusieurs BD dans ma chambre avant de partir.
étaient devenus extrêmement pâles, avait été d’abord 3. Tu auras fait tes devoirs quand tu iras faire ton tour de
pris de frissons légers, d’horripilations, de tremblements. vélo.
À cette période avait succédé bientôt une période de 4. Dès que nous fûmes sortis dehors, la neige commença à
chaleur ; le visage s’était animé, la peau avait rougi, le tomber.
Je m’exerce
Repérer les participes passés et leur construction 6 1. Je me précipitai à la fenêtre lorsqu’elle fut partie.
a 2. Tu t’étais dépêché mais la factrice était déjà passée.
Participes passés 3. Ils reprendront les cours quand ils se seront rétablis.
sans auxiliaire avec être avec avoir
4. Ferme vite la moustiquaire, des mouches sont entrées.
engourdie, gelés tombée, levés fini, ressentie, préparé 7 1. Une action d’éducation a été mise en place par le
directeur.
2 1. Qu’avez-vous appris à ce cours de dessin ? 2. Un pare-feu sera-t-il conçu par les informaticiens ?
2. J’ai appelé mais personne ne m’a répondu. 3. La carrière de ce musicien avait été lancée par cette
3. Ces ingénieurs ont conçu un nouveau logiciel. émission.
4. N’as-tu pas dû rattraper ton retard ? 4. Une lettre au directeur fut écrite par les étudiants.
3 Landry n’était pas novice dans cette besogne-là ; car 5. Une orientation a-t-elle été choisie par le collégien ?
son père avait une jolie paire de bœufs, qu’il avait souvent
ajustés (aux. avoir accord avec le COD « qu’ ») et conduits Accorder le participe passé employé avec avoir
(aux. avoir accord avec le COD « qu’ ») à merveille. Aussi- 8 1. J’approuve les plans que tu as conçus.
tôt que l’enfant vit les grands bœufs du père Caillaud, qui 2. Quelle peur avais-je éprouvée en les voyant !
étaient les mieux tenus, les mieux nourris (participes pas- 3. Vos clés ? Nous ne les avons pas trouvées.
sés sans auxiliaire, s’accordent avec le nom « bœufs ») et les 4. Combien de bonbons as-tu mangés ?
plus forts de race de tout le pays, il se sentit chatouillé (pas 5. Je visiterai la maison qu’il m’aura indiquée.
d’accord, car « il » masc. sing.) dans son orgueil d’avoir de si
belles bêtes au bout de son aiguillon. 9 1. Oui, je les ai prises.
2. Non, nous ne les avons pas commencés.
Accorder le participe passé 3. Non, il ne l’avait pas taillée.
4 Les fruits, entraînés par leur poids, sont tombés de 4. Oui, ils l’ont apportée.
l’arbre et ont roulé au sol.
La poire, entraînée par son poids, est tombée de l’arbre et a p 1. Hier, ils en ont pêché trois.
roulé au sol. 2. En aviez-vous repris ?
Les pamplemousses, entraînés par leur poids, sont tombés 3. Il en aura tout de suite saisi la logique.
de l’arbre et ont roulé au sol. 4. Cette autrice en a parlé dans son livre.
5 1. Les enfants y sont allés à pied et sont revenus en bus. q J’ai pêché un grand nombre de poissons aux environs
2. La sorcière est morte et la souris est redevenue une fée. de Suez. Je leur ai passé à la queue un anneau de cuivre,
3. Quand Isa est née, ses parents sont restés sans voix. et je les ai rejetés à la mer. Quelques mois plus tard, sur
4. Dès que ma sœur est arrivée, elles sont devenues blêmes. les côtes de Syrie, j’ai repris quelques échantillons de mes
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poissons ornés de leur anneau indicateur. La communica- g Dictée
tion entre les deux mers m’avait donc été démontrée. Je l’ai
Mes amis possèdent une jolie maison bâtie à la fin du
cherchée avec mon Nautilus, je l’ai découverte et je m’y
dernier siècle par un de leurs grands-pères, et restée
suis aventuré. dans la famille. Elle a ce caractère intime des demeures
s – Laure, comment avez-vous rencontré votre mari ? toujours habitées, meublées, animées, vivifiées par
– Hugo était mon voisin de palier. Tous les matins, il me les mêmes gens. Rien n’y change ; les tapisseries
disait bonjour. Un jour j’ai fait tomber mon sac dans n’ont jamais été déclouées, et se sont usées, pâlies,
l’escalier. Il m’a aidée à ramasser mes affaires, il m’a décolorées sur les mêmes murs.
regardée, il m’a souri. Deux jours après, il m’a téléphoné Après que j’eus dîné dans cette famille amie, si calme,
et m’a proposé d’aller au cinéma. J’ai accepté ; il m’a où j’étais reçu comme un parent, je demandai à mon
remerciée. Il m’a emmenée au cinéma et depuis nous ne camarade :
nous sommes plus quittés ! – Quelle chambre m’as-tu donnée, cette année ?
D’après Guy de Maupassant, « Nos lettres »,
f Travail en binôme Clair de lune, 1888.
Elle m’apprit tout ce qui lui était arrivé depuis qu’elle
avait trouvé G... M... Il l’avait reçue comme la première h Réécriture
princesse du monde. Il lui avait montré tous les J’ai aimé la nuit avec passion. Je l’ai aimée comme on aime
appartements. Il lui avait compté dix mille livres dans
son cabinet, et il y avait ajouté quelques bijoux, parmi
son pays ou sa famille, d’un amour instinctif, profond, invin-
lesquels étaient le collier et les bracelets qu’elle avait cible. Je l’ai aimée avec tous mes sens, avec mes yeux qui
déjà eus de son père. Il l’avait menée de là dans un salon l’ont vue, avec mon odorat qui l’a respirée, avec mes oreilles
qu’elle n’avait pas encore vu, où elle avait trouvé une qui en ont écouté le silence, avec toute ma chair que les
collation exquise. ténèbres ont caressée.
Je m’exerce
Reconnaître des mots de la même famille Construire des familles de mots
a 1. Ces mots appartiennent à la famille de « feuille ». 4
2. Ces mots appartiennent à la famille de « brume ». Nom Verbe Adjectif
3. Ces mots appartiennent à la famille de « vent ».
terreur terrifier terrorisant, terrifiant
4. Ces mots appartiennent à la famille de « joie ».
description décrire descriptif
2 Les trois mots sont « marée », « marins » et « mer ».
C’était à marée montante que ces marins étaient venus à noble anoblir noble, anoblissant
terre, rôdant pour voir dans quel lieu ils avaient mis le pied. gonflage, gonflement gonfler gonflable
Ils s’étaient amusés jusqu’à ce que la mer se fut retirée. courage encourager courageux
3 1. Bien qu’ayant des lettres communes, ces deux verbes
n’appartiennent pas à la même famille. Déterrer appartient 5
à la famille de « terre », alors que terrifier appartient à la Nom Verbe Adjectif Adverbe
famille de « terreur ». flamme enflammer inflammable
2. Bien qu’ayant des lettres communes, ces deux verbes richesse enrichir riche richement
n’appartiennent pas à la même famille. Gag vient de l’an-
séchoir sécher sec, sèche sèchement
glais, gage vient de l’ancien français.
3. Ces deux mots appartiennent à la famille de « léger ». gloire glorifier glorieux, glorieusement
glorieuse
4. Ces deux mots appartiennent à la famille de « dur ».
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6 b. mots de la même famille : légal, illégal, légalité, légaliser,
Rage rageur, rageant, enragé, rageusement…
légiférer, légitime, législative, privilège
c. exemple de phrase possible : Les députés ont voté cette
Pluie pleuvoir, pluviosité, pluvieux, parapluie, pluviomètre…
loi pour que cette pratique devienne légale.
Voir vue, vision, visuel, entrevoir, apercevoir, invisible,
revoir, prévoyant… o Travail en binôme
J’actionne le carillon d’une petite porte ; l’homme de
Temps longtemps, contretemps, printemps, tempêter,
tempétueux, tempo… garde m’ouvre : c’est un grand bonhomme, l’air endormi.
Avant de carillonner, j’avais ôté mon bonnet pour avoir
Jeune jeunesse, rajeunir, jeunot, juvénile, jouvence, l’air d’être une voisine. Dès que j’aperçois le gardien,
jeunement, rajeunissement… je me mets à pleurnicher en disant que j’ai perdu ma
Noir noircir, noirceur, noirâtre perruche, Cocotte, une petite bête que j’adore… Je pleure
de plus belle ; je dis que de jardin en jardin, je poursuis
Port porter, supporter, apporter, transporter, portière,
portable, comportement, portuaire… Cocotte. Enfin je supplie le garde de me laisser chercher
ma bestiole dans son jardinet.
Mettre remettre, démettre, promettre, commettre, mettable…
p Dictée
Valeur valoriser, dévaloriser, valeureux, valorisable,
valeureusement… Et les sapinières ! Je les aime pour leur odeur estivale et
pour leur chant sous le vent. Les sapins poussent dans
Utiliser les familles de mots pour lire et écrire une espèce d’île ; il faut passer sur un tronc déraciné
7 franc : franche, franchise, franque, franciscain, qui rejoint les deux rives. Sous les sapins, on allume du
affranchir, franchement feu, même en été, parce que c’est défendu. On y cuit
n’importe quoi, une pomme, une poire, une pomme de
rond : ronde, rondeur, arrondir, rondement
terre volée dans un champ. Ça sent la fumée amère et la
gras : grasse, grassement, graisse, graisseux, engraisser résine ; c’est abominable, c’est exquis.
lent : lente, lenteur, lentement, ralentir, ralentissement, D’après Colette, Claudine à l’école, 1900.
ralentisseur
laid : laide, laideur, enlaidir, laideron, enlaidissement q Top Chrono !
habitat : habiter, habitation, habitant, habitable, inhabitable C’est l’enseignant qui choisit le mot de la liste et qui lance le
plant : plante, planter, plantation, planteur, implantation, chrono pour deux minutes. Voici des réponses possibles :
implanter, supplanter, transplantation Blanc : blanche, blanchir, blanchiment, blanchisserie,
climat : climatique, climatiser, climatiseur, acclimater, blanchâtre
acclimatation, Peur : peureux, peureuse, apeuré, peureusement
! pax, paccis : a. le sens de ces mots est : paix. Douceur : doux, douce, adoucir, adoucissant, douceâtre,
b. mots de la même famille : pacifique, pacifier, apaiser, doucement, radoucissement
apaisement Patience : patient, patiente, patienter, patiemment,
c. exemple de phrase : Son attitude paisible a apporté séré- impatient, s’impatienter
nité et paix pendant toute la réunion. Neige : enneiger, déneiger, déneigeuse, neigeux, neigeuse,
pes, pedis : a. le sens de ces mots est : pied. enneigement
b. mots de la même famille : pédicure, piéton, piétonnière, Lent : lente, ralentir, lentement, ralentissement, lenteur
pédestre, piédestal s À l’oral
c. exemple de phrase : Le pédicure soigne les pieds des Les élèves pourront utiliser une famille de mots liée au
patients pour qu’ils participent à des randonnées pédestres. métier, ou bien des verbes.
lex, legis : a. le sens de ces mots est : loi.
Je m’exerce
Repérer suffixes et préfixes endormissement • disgracieux • imprévue • expatriation •
a Note : contour = préfixe ; surlignage bleu = radical ; éclaircissements • infiltration
contour pointillé = suffixe 2 1. minuit • noctambule • nocturne • nuitamment
148 |
2. vocalise • voix • vocabulaire • voyelle nœud de cravate, je remarquai tout à coup que cette porte
3. paisible • pacifier • pacificateur • apaiser s’ouvrait. J’ignore pourquoi je ne me suis pas retourné.
3 C’eût été la réaction la plus naturelle, et pourtant ce ne fut
Nom Verbe Adjectif Adverbe pas la mienne.
grognement simplifier effrayant gravement o Travail en binôme
chiffonnier postillonner solitaire obstinément Marie, vous me ferez une narration sur la maladresse, et
4 Mot Deux mots dérivés possibles
vous me l’apporterez ce soir à cinq heures. Mesdemoiselles,
demain arrive une nouvelle adjointe, Mlle Griset, vous
fluide fluidité, fluidifier
n’aurez pas affaire à elle, elle s’occupera de la petite classe
créature créer, création
seulement.
voltigeait volte, voltigeuse
p Dictée
airs aérer, aérien
vainement vain, vanité Le charme de ce pays, fait de collines et de vallées
si étroites que quelques-unes sont des ravins, ce
cherché chercheur, recherche
sont les bois, les bois profonds et envahisseurs, qui
court courir, course moutonnent et ondulent jusque là-bas, aussi loin que
mémoire mémoriser, mémorisation l’on peut voir. Des prés verts les trouent par endroit, de
laisser délaisser, laisse petites cultures aussi, peu de choses, les bois superbes
dévorant tout. De sorte que cette belle contrée est
saisir saisissement, ressaisir
affreusement pauvre, avec ses quelques fermes
Manipuler les préfixes et les suffixes disséminées, si peu nombreuses, juste ce qu’il faut de
toits rouges pour faire valoir le vert velouté des bois.
5 chétif/chétive • pointus/pointues • naïfs/naïves •
D’après Colette, Claudine à l’école, 1900.
osseux/osseuse ou osseuses • grisonnant/grisonnante •
habituel/habituelle • longs/longues • franc/franche • royaux q Top Chrono !
ou royales • grecs/grecques • aérien/aérienne
Geler, ajourer (ajourner), jeuner (déjeuner), monter (sur-
6 Porter : déporter, transporter, reporter monter…), buter (débuter), vêtir (dévêtir, revêtir), marchan-
Prendre : surprendre, reprendre der, affronter (confronter).
Faire : défaire, surfaire, refaire, malfaire
s À l’oral
Mettre : démettre, promettre, transmettre, remettre
On proposera cette correction, mais d’autres suggestions
Venir : survenir, revenir, provenir
pourront évidemment être acceptées.
7 Attention, forme fautive dans le manuel : sensé au lieu Ce tableau représente une scène de rue au xixe siècle. Au
de censé. premier plan à gauche, un monsieur porte un manteau
Ce comportement irraisonnable me paraît insensé et tout clair avec des rayures. Au milieu, on voit deux femmes qui
à fait inadapté. Avec cette attitude irrespectueuse, il est parlent, l’une a la tête inclinée vers l’autre, comme pour lui
impossible de progresser. Une personne malhonnête et dire des confidences. Un second monsieur en redingote
impolie sera une personne malheureuse. noire regarde la vitrine, cet homme barbu est très atten-
! Je voyais dans la glace une simple paroi interrompue tif. Dans la profondeur, une femme tient un garçonnet
seulement par une porte, au milieu. Comme j’achevais mon par la main.
Je m’exerce
Identifier un champ lexical cossu, fortuné
a Champ lexical du journalisme : informer, presse, 2. La pauvreté : dénuement, indigence, besoin, démuni,
paparazzi, média, photo, reportage, investigation piteux, nécessiteux, désargenté, appauvri, désolé
2 1. La richesse : aisé, abondance, riche, huppé, opulent, 3 a. la frustration b. la joie c. l’amour maternel d. l’école
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4 Le champ lexical correspond à celui d’un coucher de […] J’aurais aimé les hommes en dépit d’eux-mêmes. […]
soleil. Les voilà donc étrangers, inconnus, puisqu’ils l’ont voulu.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encor ; Mais moi, détaché d’eux et de tout, que suis-je moi-
Tantôt fait, à l’égal des larges dômes d’or, même ? Voilà ce qui me reste à chercher.
Luire le toit d’une chaumière ;
7 Dictée
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons, Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en
Comme de grands lacs de lumière. été, froide en hiver, obscure en quelques endroits,
Employer un champ lexical est remarquable par la sonorité de son petit pavé
caillouteux, toujours propre et sec, par l’étroitesse
5 a. L’immeuble haussmannien se caractérise d’abord de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui
par une façade alignée sur celle des immeubles voisins, appartiennent à la vieille ville, et que dominent les
d’une hauteur de six étages maximum, proportionnelle à remparts. Des habitations trois fois séculaires y sont
la largeur de la rue. Les murs sont en pierre de taille, avec encore solides. Il est difficile de passer devant ces
corniches et moulures. Les balcons sont de taille uniforme. maisons, sans admirer les énormes madriers dont les
bouts sont taillés en figures bizarres et qui couronnent
Les appartements des immeubles haussmanniens ont une
d’un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la plupart
grande hauteur sous plafond. On trouve au sol du parquet d’entre elles.
et une cheminée dans certaines pièces. Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
b. Ce champ lexical est celui de l’architecture.
§ Travail en binôme ! Défi
Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, Pour ce défi, on peut conseiller aux élèves de penser à
de prochain, d’ami, de société que moi-même. Le plus toutes les classes grammaticales (noms, adverbes, adjectifs,
sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit. verbes).
Je m’exerce
Identifier synonymes et antonymes 4 Pour que le nouveau texte ait une cohérence, il faut
a 1. Vrai car il s’agit bien de deux verbes ayant le même aussi modifier « grenier ».
sens. 2. Faux car « beauté » est un nom alors que « jolie » D’autres synonymes seront bien sûr acceptés.
est un adjectif. 3. Faux car « bond » est un nom alors que En bas, la cave est rayonnante. Une forte lumière d’un bout
« sauter » est un verbe. 4. Vrai car il s’agit bien de deux de chandelle éclaire cette pièce. Elle est brûlante. Pour
noms ayant le même sens. avoir moins chaud, elle a ôté son châle et son bonnet. Elle
2 1. C’est un délicieux repas, nous nous sommes régalés. flâne. Doucement elle attrape un morceau de pain et mange
2. Nous avons passé un merveilleux moment tous ensemble. sa charcuterie tranquillement. Si elle pouvait sourire, elle
3. Cet homme m’a apporté son aide : il est généreux. serait affreuse ; ses lèvres épaisses, ses yeux d’un gris froid
4. Elle a trouvé le résultat exact. Bravo ! auraient une expression ensorcelante.
5. Elle a choisi le moment idéal pour annoncer sa Connaître des homonymes
mutation. 5 1. Donne-moi le poids de ces petits pois.
3 Adjectifs Noms Verbes Adverbes 2. J’ai mal à la gorge, je n’ai plus de voix.
impulsif / sanglot / disjoindre / accidentellement 3. Son coup de poing y a mis un point final.
réfléchi rire serrer / sciemment 6 1. (conte) Le comte du château compte ses moutons.
rassuré / réalité / recevoir / souvent 2. (paire) Si tu te perds, demande à mon père le chemin.
choqué fiction émettre / rarement 3. (fin) J’ai feint d’avoir encore faim.
illuminer / u Travail en binôme
assombrir
1. Il doit faire réparer la chaîne de son vélo.
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2. Fais-moi signe quand tu n’as plus faim.
Confort reprends en triste désespoir ;
3. As-tu vu le prix de ces mûres fraîches ? Je me réjouis et n’ai aucun plaisir ;
4. Que je suis sot, j’ai oublié ma tente ! Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
5. Il était une fois un roi et une reine très tristes. Bien accueilli, repoussé de chacun.
8 Dictée François Villon, « Ballade du concours de Blois », 1458.
Je m’exerce
Homophones liés à « avoir » ou « être » Homophones pronoms ou déterminants
a 1. Pourquoi as-tu tourné à droite et non à gauche ? 7 1. C’est sa chambre ou celle de sa sœur ?
2. À vingt ans, elle a voyagé à travers le monde. 2. Ça te dit que l’on prenne sa voiture ?
3. As-tu trouvé où il a rangé sa machine à écrire ? 3. Ça ira mieux quand il retrouvera sa famille.
2 1. Mes frères ont deviné qu’on leur préparait une fête. 4. Elle va changer sa tenue ; ça ne fait pas de doute.
2. On sait qu’elles ont préféré changer de carrière. 8 1. Ne leur parlez pas de leurs projets.
3. Connaît-on son parcours ? 2. Ce sont leurs problèmes ; à leur âge, tu dois leur faire
4. On doit la prévenir. confiance.
3 1. Marc et Lucie sont mariés. 3. Il leur manque leurs affaires.
2. Il est dentiste et ils sont associés. 4. Cela se voit sur leurs mains et leur visage.
3. C’est son anniversaire. Où sont les bougies ? Tous les 9 1. Ce soir, il faut se dire adieu, ce qui est difficile.
invités sont là. 2. Peut-être que ce n’est pas sa faute, mais pourquoi se
4. Tu es premier et il est deuxième. conduit-il ainsi ?
4 1. Ton amie, l’as-tu revue ? Elle ne l’a pas dit. 3. Hier, ce garçon se plaignait beaucoup.
2. Je la cherchais là ; elle ne l’a jamais su. 4. Vont-ils se rencontrer ce jeudi dans ce parc ?
3. La clef, l’as-tu retrouvée là où on te le disait. Autres homophones
5 – Ah ! la crapule !... C’est le fruitier qui m’a écrit. Et vous p 1. Rien qu’en y pensant je frissonnai de peur.
ne savez pas combien il l’a vendue, ma maison ? quatre 2. Quand tu auras de l’argent, qu’en feras-tu ?
fois ce qu’elle vaut ! Encore un joli voleur, celui-là !... Imagi- 3. Quant à lui, il parle souvent quand ce n’est pas son tour.
nez-vous qu’il a prétexté mes embellissements ; oui, il a fait 4. Je me demande ce qu’en pense Maé.
valoir que la maison venait d’être remise à neuf... 5. Quant au voisin, il ne nous parle qu’en baissant la voix.
6 – Qu’est-ce que c’est que cette musique-là ? q 1. Ils étaient désormais tout près du but.
– Je ne sais pas, maître. 2. Nous ne sommes pas prêts de les revoir.
– Si fait ; c’est une chose que tu sais, puisque tu la chantais 3. Il était près de midi quand il arriva, nous étions prêts à
quand la roche s’est ruée sur nous. partir.
– Je chantais dans ce moment-là ? Mais non. C’est vous qui 4. Ne t’approche pas si près du rebord.
ne vous souvenez pas, lui dis-je. 5. Êtes-vous prêts à lui pardonner ?
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s Quant aux deux bûcherons, debout contre le géant, ils quand je regarde dans mon petit appartement les
demeuraient la hache au poing, pareils à deux bourreaux quelques meubles que j’ai sauvés qui datent de cette
prêts à frapper encore. Un des hommes dit : « Vous êtes trop époque, je ressens la même émotion que si l’heure allait
près, monsieur le maire ; quand il tombera, ça pourrait vous sonner, et que si le pied de mes chevaux battait le pavé.
blesser. » Il ne recula point ; il semblait prêt à saisir lui-même Oh ! mon enfant, n’aimez jamais ainsi, car c’est un
à pleins bras le hêtre pour le terrasser comme un lutteur. orage qui ne s’apaise qu’à la mort !
D’après George Sand, La Marquise, 1869.
f Dictée dialoguée
1. Jeanne ne se doute pas de ce qui l’attend. h À l’oral
2. Quant à toi, tu rougis quand on t’interroge. Christine n’a pas trouvé la femme de chambre de Mme
3. On s’est plus amusé à l’école qu’en vacances ! Vanzade, qui sans doute s’est lassée. D’abord, elle n’a point
4. Il était prêt à tout, je ne suis pas près de l’oublier. osé prendre une voiture, car elle a espéré que quelqu’un
5. La soirée est annulée ; elle l’a appris trop tard. viendrait. Puis, elle s’est décidée, mais trop tard.
g Dictée j Top chrono !
Proposition de réponses : à, a, as / on, ont
Je suis décousue dans mes souvenirs, parce que voici
une époque de ma vie où ils m’inondent. En vous les
es, est, et / sont, son
racontant, il me semble que je rajeunis et que mon cœur k Défi
bat encore au nom de mon amour de jeunesse. Je vous 1. La facture, il l’a réglée par chèque.
disais tout à l’heure qu’en entendant sonner la pendule je 2. La commande, je l’ai passée par téléphone.
frémissais de joie et d’impatience. Depuis ce temps-là, 3. La poésie, tu l’as récitée sans hésitation.
Je m’exerce
Reconnaître les figures de ressemblance 4 1. « Les arbres font le gros dos sous la pluie. » (J. Renard)
a 1. Pareil à un fauve, Louis a bondi sur moi ! Des objets inanimés prennent vie par le mouvement (faire
2. Mon chien est têtu comme une mule ! le gros dos).
3. Ta chambre est semblable à un cocon douillet. 2. « L’Habitude venait me prendre dans ses bras et me por-
tait jusque dans mon lit » (Proust)
Comparé Outil de comparaison Comparant
Une entité abstraite comme l’habitude est assimilée à une
Louis pareil à un fauve personne, voire à une mère.
mon chien comme une mule 5 comparaison : phrases 2 et 6
ta chambre semblable à un cocon douillet métaphore : phrases 3 et 5
personnification : phrases 1 et 4
2 comparaisons : phrases 2 et 3
métaphores : phrases 1 et 4 Reconnaître les figures d’opposition
3 1. Cet enfant est-il une vraie tête brûlée ? L’enfant est 6 1. « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ».
comparé à une tête brûlée, c’est-à-dire qu’il prend des (Corneille)
risques inconsidérés. 2. « Le superflu, chose très nécessaire ». (Voltaire)
2. Ne parle pas ainsi, tu me brises le cœur. Le cœur brisée est 3. « Elle se hâte avec lenteur ». (La Fontaine)
une métaphore courante pour décrire une grande souffrance. 4. « Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit ». (Hugo)
3. Partout je saurai reconnaître son rire cristallin. Un rire 5. « Paris est le plus délicieux des monstres ». (Balzac)
clair et transparent comme du cristal. 7 a. antithèse : phrases 1 et 4
4. Cette cantatrice est un véritable rossignol ! La canta- oxymore : phrases 2 et 3
trice est encensée puisqu’elle est comparée à un rossignol, b. Ne pas confondre oxymore et antithèse. Cette dernière
oiseau réputé pour son très beau chant. n’accole pas deux mots contraires l’un à l’autre. Elle rap-
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proche seulement deux mots ou groupes de mots opposés 3. « le soleil noir de la Mélancolie » (Nerval) > oxymore
dans une proposition. 4. Elle est trempée jusqu’aux os. > hyperbole
Connaître les figures d’insistance 5. « Tu exècres ton temps et eux l’adorent. » (Huysmans)
> antithèse
! a. réponse libre b. une comparaison
9 On note dans ces vers une allitération en « l ». Elle sug- g Dictée
gère au lecteur un son fluide comme de l’eau. Elle n’avait jamais pensé à rien, qu’à lui ! Elle n’avait
p 1. « Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi des regretté ni les parures, ni les étoffes, ni les élégances,
siècles effroyables ». (Molière) ni la mollesse des sièges, ni la tiédeur parfumée des
2. « Il n’avait pas un camarade, mais des millions et des chambres enveloppées de tentures, ni la douceur des
duvets où plongent les corps pour le repos. Elle n’avait
millions. » (Eluard)
eu jamais besoin que de lui ; pourvu qu’il fût là, elle ne
3. « Rome entière noyée au sang de ses enfants ». (Corneille) désirait rien. Elle avait abandonné la vie, toute jeune, et
4. « Ses moindres actions lui semblent des miracles ». (Molière) le monde, et ceux qui l’avaient élevée, aimée. Et il avait
B Nous sommes à chaque fois dans l’exagération afin de été tout pour elle, tout ce qu’on désire, tout ce qu’on
mieux marquer les esprits. rêve, tout ce qu’on attend sans cesse, tout ce qu’on
espère sans fin.
Identifier différentes figures de style Guy de Maupassant, Le Bonheur, 1884.
q Anaphore ; comparaison.
Elle avait un visage blanc comme neige. h À l’oral Réponses possibles
Elle avait des yeux bleus comme le ciel. 1. La lune luisait comme un vieux louis d’or. B La lune, vieux
Elle avait des cheveux blonds comme les blés. louis d’or, luisait.
Elle ressemblait à un vrai conte de fées. 2. L’enfant, tel un ogre, engloutit le gâteau. B L’enfant-ogre
s Ma mémoire oppose sans cesse mes voyages à mes engloutit le gâteau.
voyages, montagnes à montagnes, fleuves à fleuves, forêts 3. L’homme est un loup pour l’homme. B L’homme est
à forêts, et ma vie détruit ma vie. Même chose m’arrive à pareil à un loup pour l’homme.
l’égard des sociétés et des hommes. 4. La société est une prison géante. B La société
B Dans cette phrase, l’allitération en « m », et la répétition ressemble à une prison géante.
de certains mots, donnent encore plus de force au regret l Défi
exprimé par l’auteur. « Par brusques détentes, elles exercent leurs ressorts. Elles
f Travail en binôme sautent de l’herbe comme de lourdes gouttes d’huile frite.
1. « Le lac, divin miroir ». (Vigny) > métaphore Elles se posent, presse-papiers de bronze, sur les larges
2. « De ce sacré soleil dont je suis descendue ». (Racine) feuilles du nénuphar. » (Jules Renard) B On parle des
> allitération grenouilles.
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