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Géodynamique FST 20222023

Le cours de Géodynamique à l'Université Marien Ngouabi vise à enseigner aux étudiants les dynamiques internes et externes de la Terre, incluant des sujets tels que les séismes, la tectonique des plaques et le volcanisme. Le programme est structuré en plusieurs parties, avec une méthodologie axée sur la résolution de problèmes scientifiques et l'acquisition de compétences interdisciplinaire. L'évaluation des étudiants se fait par des exercices pratiques et théoriques, notés sur 20 points, pour vérifier leur compréhension et leur raisonnement scientifique.

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Géodynamique FST 20222023

Le cours de Géodynamique à l'Université Marien Ngouabi vise à enseigner aux étudiants les dynamiques internes et externes de la Terre, incluant des sujets tels que les séismes, la tectonique des plaques et le volcanisme. Le programme est structuré en plusieurs parties, avec une méthodologie axée sur la résolution de problèmes scientifiques et l'acquisition de compétences interdisciplinaire. L'évaluation des étudiants se fait par des exercices pratiques et théoriques, notés sur 20 points, pour vérifier leur compréhension et leur raisonnement scientifique.

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REPUBLIQUE DU CONGO

UNIVERSITE MARIEN
NGOUABI
FACULTE DES SCIENCES ET
TECHNIQUES
DEPARTEMENT DES LICENCES
PARCOURS DE GEOLOGIE

COURS DE GEODYNAMIQUE
LICENCE I CHIMIE

RESPONSABLE DU COURS : Dr Olivier Florent


ESSOULI MAITRE-ASSISTANT CAMES
ANNEE ACADEMIQUE : 2022-2023
-0-
PLAN DU COURS DE GEODYNAMIQUE
Le cours de Géodynamique est destiné aux étudiants titulaires d’un Baccalauréat Scientifique
(séries D et C) et admis en première année de Licence de Biologie, de Chimie, de Physique et de
Mathématiques.
A l’issue de cette première année les étudiants doivent maîtriser les connaissances fondamentales
de ces différentes matières du programme de la géodynamique.

1. CONTENU DU PROGRAMME DE LA GEODYNAMIQUE


Les objets du cours de Géodynamique concernent la dynamique interne de la Terre (séismes,
tectonique des plaques, volcanisme, magmatisme) la géodynamique externe (évolution des
paysages, formation des roches sédimentaires).
Première partie : INTRODUCTION AUX SCIENCES DE LA TERRE
1. NOTIONS DE BASE
2. INTERET DES SCIENCES DE LA TERRE (OU DE LA GEOLOGIE)
3. LES RESSOUCES NATURELLES DE LA TERRE
4. LES LES SCIENCES DE LA TERRE
5. LES METHODES DE LA GEOLOGIE
6. LES PRINCIPES DE LA GEOLOGIE
Deuxième partie : GEODYNAMIQUE INTERNE
Chapitre 1. ETUDE DES ONDES SISMIQUES, DE LA STRUCTURE INTERNE ET DE LA
COMPOSITION DU GLOBE TERRESTRE
Chapitre 2. LA DÉRIVE DES CONTINENTS
Chapitre 3. LA TECTONIQUE DES PLAQUES: UNE THEORIE PLANETAIRE
Chapitre 4. LE POUVOIR UNIFICATEUR DE LA THEORIE
Troisième partie : GEODYNAMIQUE EXTERNE
Chapitre 5. LA DYNAMIQUE DES MASSES ATMOSPHERIQUES ET OCEANIQUE
Chapitre 6. LES RESSOURCES NATURELLES.

2. METHODOLOGIE
2.1. Organisation des chapitres
Tous les chapitres sont conçus de manière à mettre en œuvre une démarche scientifique
explicative fondée sur la résolution de problèmes scientifiques.
Chaque chapitre correspondant à un cours est introduit par une problématique et subdivisé en
plusieurs parties correspondant chacune à un thème d’étude. Ce thème d’étude est présenté sous
forme de textes et d’illustrations (photographies du réel, schémas d’interprétation), qui
permettent de répondre à une ou des question(s) posée(s) pour amener l’étudiant à comprendre
le phénomène étudié. Ces documents, sont organisés de manière à présenter des faits, des
observations, des mesures, relatifs au phénomène ainsi que des hypothèses sous-tendant une
démarche explicative dudit phénomène.

1
L’étudiant observera qu’il existe un enchaînement, une articulation logique des différentes parties
formant le plan du chapitre, traduisant ainsi une progression du cours pour arriver à résoudre le
ou les problèmes posés.

2.2. Compétences attendues


Il s’agira pour l’étudiant d’apprendre à exploiter de manière rigoureuse les supports
documentaires qui constituent chaque partie du cours. Cela l’aidera à se familiariser aux
différentes étapes de la démarche scientifique, et à développer sa capacité à raisonner pour
l’explication ou l’interprétation des résultats d’investigation.
La compréhension des phénomènes géologiques réfère à des connaissances de la physique, de la
chimie et des mathématiques, mais aussi de la maîtrise du Français: il y a une articulation
interdisciplinaire dont l’étudiant doit être conscient et il doit être en mesure de la transcender.

3. EVALUATION
Le devoir sanctionnant la maîtrise du cours de Géodynamique est noté sur 20 points.
L’évaluation aura pour objet de vérifier l’exactitude scientifique: les contenus notionnels doivent
être exacts et le raisonnement doit être logique et rigoureux. La maîtrise de la langue sera prise
en compte.
Cette évaluation comprendra à cet effet :
- des exercices portant sur la maîtrise des connaissances : définir des «mots clés», QCM,
exprimer des idées importantes, compléter un texte, un schéma, etc…
- des exercices référant au raisonnement scientifique: exploiter des documents, analyser des
données, expliquer et/ou interpréter des résultats d’expériences, etc.

2
Première partie.
INTRODUCTION AUX SCIENCES
DE LA TERRE
Première partie.
INTRODUCTION AUX SCIENCES DE LA TERRE
La géologie s’intéresse à l’étude de la Terre, les matériaux qui la constituent, la structure de ces
matériaux et les processus qui agissent sur eux. Elle comprend également l’étude des organismes
qui ont habité notre planète. L’évolution au cours du temps de ces matériaux, structures,
processus et organismes constitue l’une des préoccupations majeures de la géologie.

1. NOTIONS DE BASE DE LA GEOLOGIE


La Terre est la troisième planète du système solaire par ordre de distance croissante au Soleil, et la
quatrième par taille et par masse croissantes. Il s'agit de la plus grande et la plus massive des
quatre planètes telluriques (rocheuses), les trois autres étant Mercure, Vénus et Mars (Documents
1 et 2).
Généralement les Sciences de la Terre et de l’Univers regroupent les sciences dont l'objet est
l'étude la Terre (lithosphère, hydrosphère et atmosphère) et de son environnement spatial; en
tant que planète.
La Terre sert de modèle à l'étude d'autres planètes dites telluriques. Depuis que des ondes
spatiales permettent d'explorer d'autres objets du système solaire.
La Géologie étudie aussi la Lune, les planètes et leurs satellites naturels, les astéroïdes, les
météorites et les comètes. On parle plus généralement des Sciences de la Terre et de l'Univers.
La Terre se trouve dans la zone habitable du Système solaire; elle est principalement composée de
fer (32,1 %), d'oxygène (30,1 %), de silicium (15,1 %), de magnésium (13,9 %), de soufre (2,9 %),
de nickel (1,8 %), de calcium (1,5 %) et d'aluminium (1,4 %), le 1,2 % restant consistant en de
légères traces d'autres éléments.
La biosphère désigne toutes les formes de vie de la planète. La notion de biosphère désigne à la
fois un espace vivant et un processus dynamique sur la planète Terre (depuis l’apparition de la vie
il y a environ 4 milliards d'années jusqu'à ce jour),
L'hydrosphère est un terme désignant l'ensemble des zones d'une planète où l'eau est présente.
Il s’agit de l'eau sous sa forme liquide (océans, fleuves, eaux souterraines..), sous forme solide
(glaciers, banquise...) ou sous sa forme gazeuse (vapeur d’eau)
Le cycle géologique c’est l’enchaînement de phénomènes internes d’orogenèse (Formation de
montagnes) et de phénomènes externes d’érosion/sédimentation, la durée se mesure en dizaines
voire centaines de millions d’années, au cours de chaque cycle des reliefs ont surgi à la surface du
globe, puis ont été érodés jusqu’à être aplanis (Document 3).

3
La géodynamique interne s’intéresse aux processus internes de la planète qui ont été à l’origine
de la formation des océans et des grandes chaînes de montagnes.
La géodynamique externe s’occupe de l'évolution dynamique de la surface de la Planète. Elle
s’intéresse aux paysages obtenus par les processus d'érosion et de sédimentation dans les océans,
souvent causés par l’eau, la glace et le vent.
Il existe un lien certain entre géodynamique interne et géodynamique externe : la dynamique
reliée à la tectonique des plaques vient souvent rajeunir les reliefs des continents.

Document 1. Localisation de notre système solaire au sein de la galaxie dite «la voie lactée»

4
Document 2. Schéma du cycle Géologique

5
Document 3. Géodynamique externe et cycle sédimentaire

2. INTERET DES SCIENCES DE LA TERRE (OU DE LA GEOLOGIE)


La géologie est une science d’une importance majeure tant sur les plans scientifiques,
qu’économiques ou technologiques.
Intérêt scientifique : elle permet de connaître l’histoire de la Terre depuis sa formation et tente de
prévoir son avenir.
Intérêt économique : les matières premières (fer, cuivre, argent, or…), énergétiques (pétrole, gaz,
charbon…) et les matériaux de construction (pierres, chaux, gypse,…) sont extraits de la Terre ou
fabriqués à partir de matériaux extraits de la surface de la Terre ; la recherche et l’exploitation de
ces matériaux nécessitent une connaissance préalable en géologie. Connaissant l’importance de
ces matériaux dans la vie quotidienne et en économie, on conçoit l’intérêt majeur de la géologie.
La recherche et l’exploitation de l’eau, source vitale pour l’humanité, nécessitent également de
bonnes connaissances en géologie étant donné que cette substance est extraite du sous-sol.
Intérêt technologique : la construction des ouvrages d’arts (routes, ponts, tunnels, barrages …),
des villes, des usines, des ports ….. nécessitent une connaissance en géologie. Aucune
construction ne peut se faire sans une étude préalable du sol (ce qui fait intervenir la géologie en
premier plan) sur lequel sera bâti l’ouvrage.

6
Les risques et catastrophes naturels : les connaissances en géologie sont primordiales pour
étudier et prévoir les catastrophes naturelles telles que séismes, éruptions volcaniques,
glissements de terrains, inondations.

3. LES RESSOUCES NATURELLES DE LA TERRE


Les Sciences de la Terre mettent en valeur les ressources naturelles et elles se préoccupent
également de leur gestion et leur préservation de notre environnement. Une ressource naturelle
est une substance, un organisme ou un objet présent dans la nature faisant, l'objet d'une
utilisation pour satisfaire les besoins. Il peut s'agir :
1. d'une matière première minérale (par exemple : l'eau douce, les granulats utilisés pour la
construction, les minerais métalliques constitués de divers éléments chimiques utiles comme
les métaux ;
2. d’une matière d'origine vivante (ex.: la viande, le poisson, le blé, le bois.). dénommés
ressources agricoles , forestières et halieutiques ;
3. d'une matière organique fossile (comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel, etc .)
4. d'une source d'énergie renouvelable (énergie solaire, énergie éolienne...).
La production d'oxygène fournie par la photosynthèse (par exemple) constitue d'autres aspects
des ressources naturelles.
Certaines de ces ressources ne sont pas renouvelables, comme les combustible fossiles, (exemple :
le pétrole), par opposition aux ressources renouvelables (ex. la biomasse) qui ne sont pas pour
autant inépuisables.

4. LES LES SCIENCES DE LA TERRE


4.1. Les Disciplines fondamentales
Les sciences de la terre ou géosciences regroupent l'ensemble des disciplines des sciences de la
Terre (Document 4). Le point commun à l'ensemble de ces disciplines est l'étude du sous-sol.
Classiquement, on associe aux Sciences de la Terre le terme de géologie, branche qui regroupe
l'ensemble des disciplines dont la finalité est la description des objets géologiques : on y trouve
d'une part l'étude des minéraux, des roches, et des fossiles, d'autre part l'étude des milieux de
dépôts (sédimentologie) et des structures et déformations, (géologie structurale).
- La géologie structurale ou tectonique, est la science qui étudie les déformations
mécaniques subies par les roches, et les structures (plis et failles) de l'écorce terrestre
produites par des mouvements orogéniques (formations des chaines de montagnes),
éventuellement par les mouvements des plaques terrestres, elle est à rattacher avec la
Géodynamique interne ;
- La paléontologie étudie les fossiles, c'est-à-dire les restes fossilisés des nombreuses formes
de vie ayant peuplé la Terre dans le passé et fournit les bases pour comprendre l'évolution
de la vie ;
- La stratigraphie étudie la succession des diverses strates sédimentaires dans le temps et
dans l’espace ;
- La sédimentologie étudie les phénomènes d'érosion des roches et le dépôt des débris sous
forme de sédiments, la transformation de ces derniers en roches sédimentaires compactes
(Géodynamique externe) ;

7
- La pétrographie constituent la science des roches ; elles s'intéressent à l'origine, à la
formation et à l'évolution des roches, ainsi qu'à leur description, à leur texture et à leurs
propriétés ;
- La minéralogie étudie la nature, la composition et la structure cristalline des minéraux et
se rattache à la cristallographie, cette dernière faisant partie de la physique ;
- La volcanologie étudie la nature physico-chimique des volcans et leur dynamique propre ;
- La géochimie qui étudie la composition chimique des roches, que ce soit en éléments
majeurs ou en éléments traces ;

Document 4. Principales disciplines des Sciences de la Terre


- La géochronologie qui permet, grâce à diverses méthodes radiométriques, de dater une
roche ou un de ses constituants ;
- L’hydrologie : Science qui traite des eaux que l'on trouve à la surface de la Terre, ainsi
qu'au-dessus et au-dessous, de leur formation, de leur circulation et de leur distribution
dans le temps et dans l'espace, de leurs propriétés biologiques, physiques et chimiques et
de leur interaction avec leur environnement, y compris avec les êtres vivants ;
- La pédologie (sciences du sol) étudie les différents composants du sol, leurs
caractéristiques morphologiques, minéralogiques, physico-chimiques, est une discipline aux
frontières de la géologie (étude de l'altération des roches, évolution mécanique et
chimique des sols) et de la biologie (rôle des organismes dans l'altération de la roche mère
et l'évolution du sol.
8
4.2. Les disciplines appliquées
A ces disciplines fondamentales sont venues se rajouter des disciplines à caractère appliqué, on
peut citer :
- La géophysique, qui étudie la structure et la composition interne de la Terre faisant
appel à des méthodes physiques : sismiques, gravimétriques, magnétiques, électriques,
électromagnétiques, appliquées à la prospection pétrolière et minière et aux études
environnementales, etc.) ;
- La géotechnique, a pour principal objet les études de sol pour la construction
d'ouvrages humains et infrastructures (pavillons, immeubles, voiries, barrages...). C’est la
géologie appliquée au domaine de la construction ; elle traite de l'interaction sol /
structures, et fait appel à des bases de géologie, de mécanique des sols, de mécanique des
roches et de structures. Elle traite également des phénomènes de mouvement de sol
(glissement, affaissement et autres) ;
- L'hydrogéologie étudie les aspects géologiques des eaux souterraines. Elle s'occupe
de la distribution et de la circulation de l'eau souterraine dans le sol et les roches, en tenant
compte de leurs interactions avec les conditions géologiques et l'eau de surface ;
- D’autres techniques et moyens d’investigations sont venus compléter les études en
sciences de la Terre et constituent des disciplines appliquées à divers domaines des sciences
notamment en sciences de la Terre :
• L’imagerie satellitaire et la télédétection spatiale : est l’ensemble des techniques
qui permettent, par l’acquisition d’images,( à partir d'avions, de ballons ou de
satellites,) d’obtenir de l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère
et les océans), c’est le processus qui permet de capter et enregistrer l’énergie d’un
rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter, et analyser l’information
qu’il représente, pour ensuite mettre en application cette, information (Géologie,
Météorologie, Océanographie, catastrophes naturelles,…) ;
• La géomatique regroupe l'ensemble des outils et méthodes permettant d'acquérir,
de représenter, d'analyser et d'intégrer des données géographiques ;
• Les Systèmes d’information Géographique (SIG) : sont des systèmes informatiques
de représentation de données sur l'espace spatial terrestre réel en associant
coordonnées géographiques et données récoltées, toutes sortes de données peuvent
être ainsi représentées.
• Le géotourisme correspond à la valorisation du patrimoine géologique d’une région
donnée dans son environnement à des fins de l’adapter au développement durable ;
• Les géomatériaux correspondent à des matériaux d’origine géologique naturelle
(roches, sols, sable, pierre polygonale isolée par les diaclases,…) ou artificielle (briques,
béton de ciment, céramiques, marbre,…)
• Le géoenvironnement est discipline qui traite le rapport entre le sol et sous-sol et
son environnement socio-économique et écologique.

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5. LES METHODES DE LA GEOLOGIE
Une étude géologique classique passe par plusieurs étapes :
- la première consiste en une étude sur le terrain (reconnaissance de la région,
récolte d’échantillons, levés de cartes, prise de mesures ….) ;
- la deuxième étape se déroule au laboratoire (analyse des échantillons), au bureau
ou devant un micro-ordinateur (étude des photos aériennes et satellites, étude de
documents existants, interprétation des mesures faites sur le terrain) ;
- la dernière étape consiste en la rédaction d’un rapport géologique détaillé sur
l’étude qui a été réalisée ou la confection de cartes géologiques.

6. LES PRINCIPES DE LA GEOLOGIE


La géologie est basée sur deux principes ou théories :
- le principe de l’Uniformitarisme qui stipule que le présent est la clé du passé dans
l’interprétation des phénomènes géologiques. Ainsi, les lois régissant les phénomènes
géologiques actuels étaient valables dans le passé. Ce principe est du à James Hutton (1726-1797)
qui l’énonça le premier et a été développé ensuite par Charles Lyell (1797-1875).
- la théorie de la tectonique des plaques, avancée pour la première fois par Alferd Wegener
(1880-1930) en 1912 et acceptée par la communauté scientifique en 1969. Cette théorie stipule
que la surface de la Terre est constituée de plaques rigides qui sont en mouvement les uns par
rapport aux autres. La plupart des phénomènes géologiques (séismes, volcanisme, formation des
chaînes de Montagnes …) sont expliqués dans le cadre de cette théorie.
Ce cours vise à la fois l'acquisition d'une connaissance adéquate des grands phénomènes qui
régissent la Planète (sa dynamique), et l'acquisition de connaissances pratiques (les risques
naturels), dans une perspective de formation de base en science et de développement de la
culture scientifique chez l'étudiant universitaire et le grand public.
La géodynamique est l'étude des évènements naturels auxquels est soumise notre planète. Ces
manifestations se traduisent de différentes manières, ce qui nous amène à distinguer : la
géodynamique interne et la géodynamique externe.
Ce document constitue un cours d'introduction et de culture scientifique en Sciences de la Terre,
accessible à tous, axé sur les grands et petits phénomènes qui affectent et régissent notre planète:
dérive des continents, tectonique des plaques, tremblements de terre, volcanisme, changements
climatiques, rôle des océans, etc.

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Deuxième partie.
GEODYNAMIQUE INTERNE
La géodynamique interne ou la dynamique interne de la Terre concerne les forces induites par les
mouvements convectifs lents du manteau, et les déplacements consécutifs de l'écorce terrestre. Il
s'agit essentiellement d'une thermodynamique reliée à la déperdition de chaleur causée par la
désintégration radioactive de certains éléments.
Une des manifestations les plus tangibles de cette dynamique est le déplacement de plaques
rigides (lithosphériques) à la surface de la planète, plaques qui glissent sur du matériel plastique
(asthénosphère). Cette mécanique est décrite par la théorie de la tectonique des plaques, une
théorie unificatrice qui vient expliquer de grands phénomènes géologiques comme les
tremblements de terre, les volcans, la déformation de la croûte terrestre et la formation des
grandes chaînes de montagnes, ou inversement du creusement de larges fossés (grabens) comme
le grand rift africain.

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Chapitre 1.
ETUDE DES ONDES SISMIQUES, DE LA STRUCTURE
INTERNE ET DE LA COMPOSITION DU GLOBE TERRESTRE
Autour des années 1890, les premières études des tremblements de terre mobilisent les
géophysiciens. Tenter de comprendre leurs mécanismes aiderait probablement à en minimiser les
effets destructeurs.
Deux sismologues anglais, John MILNE et Richard D. OLDHAM, proposent d’utiliser les ondes
sismiques pour ausculter la Terre, comme les rayons X permettent d’ausculter notre corps. Au
début du XXe siècle, cette suggestion est mise en pratique par Beno GUTENBERG, Andrija
MOHOROVICIC, Inge LEHMANN et Harold JEFFREYS, qui montrent grâce à cet outil que la Terre est
constituée de quatre enveloppes concentriques.
L’exploration directe des zones profondes du globe est impossible : les forages, les plus profonds
ne dépassent pas 13 km alors que le rayon terrestre est voisin de 6 350 km ! Il faut donc avoir
recours à des méthodes indirectes. Parmi celles-ci l’étude de la propagation des ondes sismiques
a beaucoup contribué à la connaissance de la structure interne de notre planète.
Comment l’étude des ondes sismiques emises par des tremblements de terre (séismes)
permet-elle de réaliser une véritable échographie du globe, fournissant ainsi une moisson
de renseignements sur les profondeurs inaccessibles du globe ?
Quelles informations apportent les météorites, objets contemporains des premiers stades
de la formation du système solaire ?
Que savons-nous des mécanismes internes producteurs de chaleur ?
Quelle est leur importance dans le bilan thermique de la Terre ?

1. DES SEISMES AUX ONDES SISMIQUES

1.3. Les ondes sismiques et leurs propriétés


1.3.1. Les appareils à l’écoute des séismes : les sismographes ou sismomètres
Un sismographe classique comprend :
- un socle, solidaire du sol, sur lequel est fixé le cylindre enregistreur ;
- un pendule qui, à cause de sa masse, a tendance à rester immobile lorsque le sol bouge.

Les sismographes ou sismomètres


12
Un mouvement du sol va entraîner un mouvement du socle, puis un mouvement relatif entre la
masse et le socle. C'est donc ce mouvement relatif qui est amplifié par un système mécanique,
puis enregistré sur le cylindre. Cet enregistrement du mouvement de la masse en fonction du
temps s'appelle sismogramme.
Bien que le principe général soit le même, les sismographes (ou sismomètres) modernes
fonctionnement autrement : le déplacement du pendule est converti en courant électrique. Les
signaux ainsi produits sont transmis et enregistrés. Les enregistrements de l’ensemble des
stations d’un réseau de surveillance convergent ensuite vers un centre de calcul qui les
interprètent. Un vaste réseau de station couvre l’ensemble du globe comme le montre le
document suivant (Photo B) :

Réseau de station d’enregistrement des séismes

1.3.2. Les différentes types d’ondes sismiques et leurs propriétés


Suite à un séisme, l’ébranlement de la croûte terrestre enregistré par un sismographe se traduit
par un tracé complexe : celui-ci correspond aux inscriptions successives de vagues d’ondes qui ont
voyagé, à travers le globe, suivant des trajectoires diverses, et qui ont traversé, à des vitesse plus
ou moins importantes, des zones aux propriétés différentes.
Les tracés obtenus lors de l’enregistrement du déplacement des ondes sont appelés
sismogrammes. L’analyse de ces tracés permet de définir trois principaux types d’ondes. Quels
sont-ils ? Quelles sont leurs propriétés ?

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Différents types d’ondes.
Les ondes les plus rapides (les premières à s’inscrire sur le sismogramme) sont appelées ondes
primaires ou ondes P. Ce sont des ondes de compression – décompression capables de se
propager aussi bien dans les solides que dans les fluides, y compris dans l’atmosphère (elles sont
responsables du grondement sourd que l’on peut entendre au début d’un tremblement de terre).
Le deuxième groupe d’ondes, appelées ondes secondaires ou onde S, est constitué par des ondes
transversales par rapport à la direction de propagation des rais sismiques. Elles ne sont
transmises que par les solides car les liquides n’offrent aucune résistance au cisaillement.
Ondes P et ondes S se propagent à l’intérieur du globe terrestre.

14
Les ondes L de grande amplitude représentent les derniers trains d’ondes : elles correspondent à
des mouvements très complexes de «torsion» du sol. Contrairement aux deux types précédents,
ces ondes L sont guidées par les couches superficielles du globe. Les ondes S et les ondes L sont les
plus destructrices.
1.3.3. Tableau résumant les caractéristiques des différents types d’ondes sismiques
En plus des propriétés déjà citées pour caractériser une onde, on indique sa direction de
propagation, sa « vitesse » de propagation ou célérité. Le terme « vitesse » est réservé au
déplacement d’un mobile (déplacement de matière), dans le cas d’une onde, on utilise le terme
célérité (pas de déplacement de matière). Vitesse et célérité sont représentées par la lettre V.

Des mesures physiques expérimentales ont été réalisées, montrant la célérité des ondes sismiques
dans différents types de roches. La célérité de l’onde est une propriété du milieu de propagation et
non de l’onde. Elle dépend de la densité, de l’inertie et de la rigidité du milieu.

15
2. STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE
Les sismologues Mohorovicic, Gutenberg et Lehmann ont réussi à déterminer l'état et la densité
des couches par l'étude du comportement de ces ondes sismiques. La vitesse de propagation des
ondes sismiques est fonction de l'état et de la densité de la matière. Certains types d'ondes se
propagent autant dans les liquides, les solides et les gaz, alors que d'autres types ne se propagent
que dans les solides.
La composition de la croûte terrestre est assez bien connue par l'étude des roches qui forment la
surface terrestre et aussi par de nombreux forages. Notre connaissance du manteau et du noyau
est, cependant, plus limitée. Malgré tous les efforts déployés à cet effet, aucun forage n'a encore
traversé le MOHO.
2.1. Connaissance de l’intérieur du globe par échographie sismique
La sismologie est au globe ce que l’échographie est au corps humain ; la façon dont les ondes
sismiques se propagent (vitesse, réflexion ou réfraction sur des surfaces de discontinuité) permet
de donner une image de la structure interne du globe terrestre.
2.1.1. Le principe de l’échographie sismique
Des ondes sismiques sont émises soit lors de séismes naturels, soit lors de « microséismes »
artificiels produits par l’homme (explosions, camions vibreurs,…). Seules les ondes naturelles sont
assez puissantes pour traverser le globe et donner ainsi des informations sur ses structures
profondes. Celles produites par les séismes artificiels permettent en revanche « d’ausculter » avec
précision les couches superficielles (par exemple pour y rechercher des gisements de pétrole).
En première approximation, on peut considérer que les ondes sismiques se propagent dans les
roches comme les ondes lumineuses dans les milieux transparents. L’énergie se propage le long de
trajectoires, les rais sismiques, qui divergent à partir du foyer du séisme (comme les rayons
lumineux à partir d’une source). Lorsqu’un rai atteint une surface de discontinuité (c’est-à-dire
une frontière entre deux milieux dans lesquels la vitesse de propagation des ondes est différente),
il se réfléchit et éventuellement se réfracte : les lois des Descarte étudiée en optique s’appliquent
ici pour calculer les modifications de trajectoire de ce rai sismique.

16
Le principe de « l’échographie » sismique

Propagation des ondes P, S et L dans la lithosphère (Leroy, 1988).


Le rai horizontal est l’onde Pg ou onde directe. Quant à l’onde Pn, elle est issue d’un rai oblique qui
touche en C la surface S séparant les milieux 1 et 2 selon un angle incident (i) de 45°. Ce rai
incident donne naissance à un rai réfléchi et à un rai réfracté. Le rai réfléchi est symétrique du rai
incident par rapport à une perpendiculaire à S menée en C. Le rai réfracté a un trajet rasant par
rapport à S lorsque l’angle d’incidence (i) est de 45°. En effet, d’après les lois de la réfraction, il est
tel que :

Réflexion et réfraction des rais sismiques (Tavernier, 1988).

17
La structure interne de la Terre, ainsi que l'état et la densité de la matière, ont été déduits de
l'analyse du comportement des ondes sismiques. Les ondes P se propagent dans les solides, les
liquides et les gaz, alors que les ondes S ne se propagent que dans les solides.

2.2. Résultats de l’échographie sismique


Quelles sont les informations fournies par l’analyse des sismogrammes?
2.2.1. Connaissance de la croûte terrestre
Dans les stations très proches du foyer sismique on enregistre une onde, appelée onde Pg car elle
chemine essentiellement dans les granites de la croûte terrestre : sa vitesse de propagation est
de l’ordre de 5,6 km/s.
Dans les stations plus éloignées, l’onde Pg est précédée par une onde plus rapide appelée onde
Pn. Les géophysiciens estiment que cette dernière a dû circuler dans un milieu conduisant les
ondes à une vitesse moyenne de 8,6 km/s ; ce milieu, situé sous la croûte terrestre, appelé
manteau supérieur, serait donc constitué par des roches plus denses que les granites, ce sont des
péridotites.
La surface qui sépare les deux couches est la discontinuité de Mohorovicic ou le Moho, du nom du
chercheur qui l’a mise en évidence lors du séisme de Croatie en 1909.
Celle-ci est située en moyenne vers 30 Km de profondeur sous les continents, et vers 7 km de
profondeur sous le fond des océans. Mais le Moho peut s’enfoncer beaucoup plus profondément
sous les chaînes de montagnes (70 Km en certains points des Alpes).
La croûte continentale et la croûte océanique se distinguent par leur épaisseur. Elles diffèrent
aussi par la nature des roches qui les constituent : la croûte océanique est essentiellement
formée de basalte et de gabbros alors que la croûte continentale est surtout granitique.
Cette différence de nature chimique entraîne une variation de leur densité et donc de la vitesse de
propagation des ondes sismiques qui les traversent.

Variations de l’épaisseur de la croûte selon la zone du globe

2.2.2. La structure des zones profondes: une structure concentrique


2.2.2.1. Des vitesses moyennes différentes
Imaginons trois stations, A, B et C dotées de sismographes et situées à des distances de 3000, 6000
et 9000 Km de l’épicentre d’un séisme. En portant sur un même graphique les temps d’arrivée des
différentes ondes en fonction de la distance qui sépare l’épicentre du lieu d’enregistrement, on
peut tracer des hodographes.
- l’hodographe de l’onde L est une droite.
18
L’onde L se propage donc à une vitesse constante et par conséquent le milieu de propagation ne
change pas de propriétés avec l’éloignement du foyer. Les ondes L circulent en effet près de la
surface du globe à une vitesse voisine de 4 Km/s
- l’analyse des hodographes des ondes P et S montre que la vitesse de propagation de ces ondes
n’est pas constante. En effet, plus on s’éloigne de l’épicentre, plus le temps qui sépare l’arrivée
des ondes P (ou S) de celle des ondes L (dont la vitesse de propagation est constante), grandit.
Cela signifie que plus on enregistre les Ondes P (ou S) loin de l’épicentre, plus leur vitesse
moyenne a été élevée.
- l’onde P accroît son avance sur l’onde S, et,dans une station donnée, l’écart entre le moment
d’arrivée de la première onde P et celui de la première onde S ne dépend que de la distance à
l’épicentre. La mesure de cet écart est utilisée par les sismologues pour calculer la distance
épicentrale.

Interprétation et conclusion
- L’augmentation de la vitesse moyenne des ondes P et S avec la distance épicentrale permet de
dire qu’elles ne se propagent pas dans un milieu homogène : plus on les reçoit loin de
l’épicentre, plus les milieux qu’elles ont traversés ont (en moyenne) assuré une propagation
rapide.
- A la différence des ondes L, les ondes P et S traversent donc les zones profondes du globe
terrestre ; en fait, plus elles sont reçues loin de l’épicentre, plus elles sont propagées en
profondeur et plus elles ont traversé des zones profondes.
- En outre, les physiciens nous enseignent que plus un matériau est dense, plus la vitesse de
propagation des ondes y est élevée.
En rassemblant ces différentes affirmations, nous pouvons conclure que plus l’on s’enfonce dans
le globe terrestre, plus le matériau rencontré est dense. De plus, les hodographes étant
applicables quelles que soient les localisations de l’épicentre et des lieux d’enregistrement d’un
séisme, l’augmentation de densité des matériaux se fait de manière concentrique de la surface au
centre de la terre.

19
2.2.2.2. Des surfaces de discontinuité à l’intérieur du globe terrestre
Entre 100 et 200 Km de profondeur, les ondes P sont brusquement freinées ; alors que leur
vitesse n’avait cessé de croître pour atteindre 8,6 Km/s à 100 Km de profondeur, elle retombe à
8,1 Km à 200 Km de profondeur. Les scientifiques attribuent ce ralentissement à une fusion
partielle des roches (environ 1 % de roches fondues) à ce niveau et donne le nom
d’asthénosphère à cette partie du manteau supérieur. La croûte terrestre et une partie du
manteau supérieur située au-dessus de l’asthénosphère constituent une structure rigide qui
«flotte» sur l’asthénosphère légèrement visqueuse donc plastique : cette structure rigide forme la
lithosphère.
Dans une couronne située entre 103°et 143°de l’épicentre la plupart des ondes P et S ne sont plus
reçues. L’existence de cette zone d’ombre montre la présence, à 2900 Km de profondeur, d’une
surface de discontinuité entre deux milieux aux propriétés réfractrices particulières. Cette
discontinuité dite de Gutenberg, sépare une zone centrale, le noyau, de la zone périphérique, le
manteau, de densité plus faible.

Au-delà de la zone d’ombre, on retrouve des ondes P qui ont traversé le noyau. Le nom d’ondes
PKP qui leur est donné montre qu’elles ont traversé trois milieux (K de Kern = noyau en allemand.
Par contre, on ne retrouve pas d’ondes S dans cette zone. Sachant que ce type d’ondes ne se
propage pas en milieu liquide, cette absence peut être considérée comme indicatrice de l’état
«liquide» dans lequel se trouverait le noyau ; en réalité, compte tenu des très fortes pressions, on
connaît mal l’état physique de celle-ci.
Une dernière variation de la vitesse de propagation des ondes P a été mise en évidence vers 4500
Km de profondeur : cette discontinuité, dite celle de Lehman, sépare le noyau externe du noyau
interne (ou graine).
Remarque : Les trajectoires des ondes sismiques sont représentées systématiquement par des
courbes concaves vers la surface. C’est la conséquence d’une modification des propriétés des
roches avec la profondeur : elles conduisent les ondes sismiques d’autant plus rapidement

20
qu’elles sont plus profondes. Tout ce passe donc comme si les rais sismiques subissaient une série
de réfractions comparables à celle étudiée au niveau du Moho.
2.2.2.3. Des couches concentriques aux propriétés physiques et aux caractéristiques chimiques
différentes
L’étude de la propagation des ondes sismiques a donc montré que la terre est structurée en
enveloppes concentriques : La croûte, le manteau et le noyau. a). Les propriétés physiques des
enveloppes terrestres
Comment a-t-on déterminé les propriétés physiques de ces enveloppes ?
La vitesse de propagation des ondes sismiques a apporté de nombreuses informations, mais on
peut aussi, par des mesures indirectes et des études de roches, déterminer un certain nombre de
paramètres physiques.
La densité (masse volumique) d’un corps correspond à sa masse pour un volume donné, soit d =
M / V. La masse de la terre est de 5,976.1024 Kg. Son volume correspond à celui d’une sphère, soit
V = 4/3π.R3.
Connaissant ainsi la masse et le volume de la terre, on détermine sa masse volumique moyenne
qui est de 5,52 g/cm3. On peut déterminer expérimentalement la densité de roches de la croûte
et du manteau. Connaissant la densité de la terre, les géophysiciens en déduisent la densité du
noyau qui a une valeur très élevée.
La température : des mesures de la température sont réalisées directement en surface, mais les
valeurs des enveloppes profondes sont calculées. On obtient la variation de température en
fonction de la profondeur appelée gradient géothermique.
b). Etablissement d’un modèle physique du globe terrestre
Un réseau de stations sismiques situées sur toute notre planète a permis l’étude des ondes
sismiques et la réalisation d’un modèle de vitesse de propagation des ondes en fonction de la
profondeur. On constate que la vitesse de propagation des ondes augmente avec la densité. A
densité égale, si la vitesse diminue, c’est que la rigidité des roches diminue.
Dans le manteau, des changements physiques se traduisent par l’existence d’une discontinuité.
Ente 100 et 250 Km, un ralentissement de la vitesse des ondes met en évidence une zone moins
rigide et donc plus déformable dite ductile appelée LVZ (Low Velocity Zone). Cette zone à faible
vitesse correspond à l’asthénosphère. Elle est située sous la lithosphère (de 30 à 100 Km) formée
par la croûte et le manteau superficiel qui est rigide et donc capable de se « casser » sous l’action
de contraintes.
La discontinuité de Gutenberg est marquée par des changements de propriétés physiques
importants. Les ondes S disparaissent au contact avec le noyau externe : le noyau externe se
comporte donc comme un liquide. Il est en contact avec une partie interne, solide, appelée
graine. Cette limite entre les deux partie du noyau est la discontinuité de Lehman. Le noyau est
l’enveloppe qui présente la densité la plus forte.
On parvient ainsi, grâce aux paramètres physiques directement observés ou mesurés, à établir un
modèle sismique du globe terrestre incluant les propriétés physiques de chaque enveloppe.

21
2.3. Modèle sismologique de la Terre
2.3.1. Données sismologiques
Lors de séismes naturels (fracture des roches) ou de fortes explosions (nucléaire par exemple) il y a
émission d’ondes sismiques parmi lesquelles :
- les ondes P qui traversent tous les milieux
- les ondes S qui traversent les milieux solides et qui ne passent pas dans les liquides.
Après chaque seisme, les résultats obtenues concernant les vitesses des ondes P et S en fonction
de la profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous forme de
graphe = courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur (Figure 13).
L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que leurs chutes à
certains niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un milieu à un autre de
caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des limites = surfaces de
discontinuité à l’intérieur de la Terre.
Ainsi plusieurs surfaces de discontinuité ont été mises en évidence et qui délimitent, à l’intérieur
de la Terre, de grandes couches plus ou moins concentriques (zones de croissance des vitesse)
dont la nature physique a été affinée par le calcul grâce aux études de laboratoire.

Courbes des vitesses des ondes sismiques.


En effet ces études ont montré que les vitesses Vp et Vs respectives des ondes sismiques P et S
augmentent brutalement en fonction de la profondeur de la Terre, qu’elles dépendent de trois
paramètres du milieu de propagation liés par les relations suivantes:

22
− µ, coefficient de rigidité, lequel mesure la résistance des roches au changement de forme (pour
les fluides µ = 0, d’où Vs = 0 → S non transmises) ;
− k, coefficient d’incompressibilité, lequel mesure la résistance des roches au changement de
volume;
− d, sa densité (ou ρ sa masse volumique).
Signalons qu’en réalité, comme la pression augmente avec la profondeur et que les matériaux sont
compressibles, la densité d doit augmenter avec la profondeur. Cela implique que plus la vitesse
augmente, plus la densité d est croissante et plus les milieux traversés par les ondes P deviennent
plus vite de plus en plus rigides et incompréssible (car µ, k plus vite que d).
Le calcul de µ, k et d a permi de trouver la combinaison qui correspond le mieux à la vitesse
observée lors d’un séisme à différents profondeurs. Ce calcul fait intervenir également la
sismologie expérimentale sur plusieurs matériaux connus dans lesquels la vitesse de propagation
des ondes P et S ont été déterminées.

2.3.2. Structure interne du globe


A partir des résultats de ces travaux, nous nous bornerons à esquisser les grandes lignes de la
structure du globe terrestre sous la forme d’un schéma ci-dessous montrant deux catégories de
subdivisions parallèlement utilisées pour l’intérieur du globe.

Structure interne du globe terrestre : Modèle sismologique.


a). Sur la base des discontinuités majeures des vitesses des ondes sismiques
Sur la base des discontinuités majeures mises en évidence par la variation brusque de la vitesse
des ondes sismiques du globe Terrestre permet de distinguer de l’extérieur vers l’intérieur :

23
La croûte : c’est la couche externe qui représente 1,5 % volume de la Terre. Elle est limitée à la
base par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho). Il faut distinguer 2 types de croûte :
− la croûte continentale, épaisse en moyenne de 35 km (mais dont l'épaisseur peut atteindre
70 km sous les hautes chaînes de montagnes.
− la croûte océanique, très mince (5 à 8 km sous les océans).
Les différences d’épaisseur de la croûte sont étroitement liées aux phénomènes d’isostasie qui
impliquent les différences de la densité des roches.
Le manteau : il représente 82,5 % en volume de la Terre. Son épaisseur est de 2900 km. Il est limité
à la base par la discontinuité majeure de Gutenberg. On peut distinguer au sein de ce manteau 2
unités :
− le manteau supérieur qui s’etend jusqu'à 670 km.
− le manteau inférieur dont la profondeur est comprise entre 670 km et 2900 km.
Le Noyau : il représente 16 % du globe terrestre. Le noyau a une épaisseur maximale de 3300 km.
Il comprend :
− le noyaux externe, dont la profondeur est comprise entre 2900 km et 5150 km.
− le noyau interne (ou Graine). dont la profondeur est comprise entre 5150 km et 6370 km.
b). Sur la base du comportement physisque des couches
Lorsqu’on tient compte du comportement physisque des matériaux, selon qu’ils se comportent
comme des matériaux rigides ou comme des matériaux «mous», on distingue :
La lithosphère qui est bloc rigide et qui comprend la croûte et la partie sommitale rigide du
manteau supérieur. Son épaisseur varie entre 5 km sous les océans et 100 km au niveau des
continents.

24
Structure de la lithosphere
Sa limite inférieur est marquée par une discontinuité des ondes sismique dite LVZ (Low Velocity
Zone). La densité de la lithosphère se répartit de la façon suivante :

3
− d = 2,7 g/cm pour la partie supérieur de la croûte continentale,

3
− d = 3 g/cm pour la partie inférieur de la croûte continentale,

3
− d = 3,2 g/cm pour la croûte océanique,

3
− d = 3,4 g/cm au niveau du manteau supérieur rigide.
L’asthénosphère qui est une zone «molle» ou «plastique» qui s’etend depuis la limite inférieure de
la lithosphère jusqu’à 670 km de profondeur. Elle est formée du reste du manteau supérieur dont
la partie supérieure est une zone de moindre vitesse des ondes sismiques (LVZ) dont l’épaisseur
3
est d’environ 200 km. Sa densité est d’environ 3,3g/cm .
La mésosphère est un bloc «rigide» ; il est synonyme du manteau inférieur. Sa limite supérieure
(670 km) est marquée par la croissance brutale des vitesses des ondes sismiques jusqu’à la
discontinuité de Gutenberg (2900 km). Sa densité est également croissante avec cette profondeur
3
en passant de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm .
La couche D’’ a été mise en évidence grâce à l’étude détaillé des transmissions des ondes P lors
d’un fort séisme. C’est une zone molle, de 200 à 300 km d’apaisseur comprise entre le mateau
inférieur et le noyau externe. Son rôle est pour l’instant énigmatique.

25
Le noyau externe est une couche liquide comprise entre la couche D’’ et la discontinuité de
3 3
Lehman. Sa densité est croissante avec la profondeur ; elle passe de 9,5 g/cm jusqu’à 11,5 g/cm .

3
Le noyau interne est une couche solide appelée graine. Sa densité d est égal à 12 g/cm .
L'intérieur de la Terre est constitué d'une succession des couches de propriétés physiques
différentes :
- le noyau, au centre, qui forme 17 % du volume terrestre et qui se divise en noyau interne
solide et noyau externe liquide;
- le manteau, qui constitue le gros du volume terrestre, 81 %, et qui se divise en manteau
inférieur solide et manteau supérieur principalement plastique, mais dont la partie tout à
fait supérieure est solide;
- la croûte (ou écorce), qui compte pour moins de 2 % en volume et qui est solide. Trois
discontinuités importantes séparent croûte, manteau et noyau :
- la discontinuité de Mohorovicic (MOHO) qui marque un contraste de densité entre la
croûte terrestre et le manteau ;
- la discontinuité de Gutenberg qui marque aussi un contraste important de densité entre le
manteau et le noyau ;
- la discontinuité qui sépare noyau interne et noyau externe : discontinuité de Lehmann.
La couche plastique du manteau supérieur est appelée asthénosphère, alors qu'ensemble, les
deux couches solides qui la surmontent, soit la couche solide de la partie supérieure du manteau
supérieur et la croûte terrestre, forment la lithosphère. On reconnaît deux types de croûte
terrestre:
- la croûte océanique, celle qui en gros se situe sous les océans, qui est formée de roches
basaltiques de densité 3,2 et qu'on nomme aussi SIMA (silicium-magnésium);
- la croûte continentale, celle qui se situe au niveau des continents, qui est plus épaisse à
cause de sa plus faible densité (roches granitiques à intermédiaires de densité 2,7 à 3) et
qu'on nomme SIAL (silicium-aluminium).
La couverture sédimentaire est une mince pellicule de sédiments produits et redistribués à la
surface de la croûte par les divers agents d'érosion (eau, vent, glace) et qui compte pour très peu
en volume.

26
Structure interne du Globe.

Différentes discontinuités du Globe Terrestre

27
2.4. Modèle géochimique, minéralogique de la Terre
2.4.1. Principe des méthodes d’étude
La composition chimique et minéralogique des matériaux à l’intérieur de la Terre est bien connue
pour les premiers 250 km de profondeur de la Terre grâce à l’étude directe :
− des péridotites qui sont des roches autrefois profondes, mais maintenant visibles à la
surface à la suite de leur soulèvement (par le mécanisme d’obduction) et de l’érosion des
terrains qui les cachaient ;
− des basaltes et de ses enclaves de péridotites dont le magma est située dans le manteau à
différentes profondeurs.
Au-delà de 250 km la composition chimique et minéralogique est actuellement connue
indirectement par l’étude.
− des matériaux en comprimant par exemple les péridotites entre deux cellules de diamant
avec des pressions et des températures equivalentes à celles des différentes zones du
manteau.
− des vitesses de transmission des ondes sismiques dans différents matériaux en comparant
les résultats avec les vitesses obtenues lors d’un séisme.
− L’étude des météorites différenciées ainsi que la sismologie expérimentale ont permis de
donner une idée sur la composition chimique du noyau.

28
2.4.2. Résultats
La croûte
Les constituants principaux de la croûte sont la silice SiO2 (50 à 60 % en moyenne) et d’Alumine
(Al2O3) (15 à 16 % en moyenne). Pour cela on désigne la croûte sous le nom de SIAL. Parmi les
autres constituants qu’on a déterminé sous forme d’oxydes, lesquels sont en beaucoup plus faible
pourcentage; on peut citer principalement CaO, MgO, FeO. Ces trois derniers sont plus abondants
dans la croûte océanique et dans la partie inférieure de la croûte continentale que dans la croûte
continentale supérieure.
Parce que la proportion de silice y dépasse un certain pourcentage la croûte continentale
supérieure est dite "acide". Et elle constituée principalement de Quartz + Feldspaths + Pyroxènes.
Parce que la proportion de silice y est inférieure à un certain pourcentage de croûte continentale
inférieure et la croûte océanique dont dites "basiques". Quartz + Pyroxènes + Oxydes.
La partie superficielle de la croûte continentale supérieure (quelques milliers de mètres) est
constituée principalement de sédiments et de roches sédimentaires métamorphisées à la base de
cette partie mais l’essentiel est formé de roches magmatiques granitiques, d’ou parfois le nom de
croûte "granitique" et de roches métamorphiques.
Le manteau
Le manteau a moins de silice (40 % seulement de sa composition) que dans la croûte; il est donc
très "basique". Il contient une forte proportion de magnésium; d’où l’attribution du nom SIMA au
manteau. Sa partie supérieure est constituée de péridotites et sa partie inférieure a,
probablement, la même composition que le manteau supérieur mais les atomes sont assemblés
selon des structures plus denses (plus compactes) du fait de l’augmentation de la pression.

29
Répartition des éléments chimiques et des minéraux à l’intérieur de la Terre.
Du point de vue minéralogie :
- Le sommet du manteau supérieur est constitué d’Olivine + Pyroxènes + Oxydes.
- La base du manteau supérieur est constitué de Spinelle (Olivine très dense) + Pyroxènes +
Oxydes.
Le manteau inférieur est constitué de Pérovskite (Olivine très très dense) + Oxydes.
Le noyau
Le noyau interne serait constitué d’élément sidérophiles : beaucoup de fer, nickel, cobalt, or,
platine, etc….
Le noyau externe ("liquide") serait constitué d’une forte proportion de fer associé à des éléments
légers tels que l’oxygène, le soufre; et un peu de silice.

2.5. Modèle thermique de la Terre


La température croit avec la profondeur. On parle de gradient géothérmique qui est égal en
moyenne à 10 °C/km dans les zones stables de la croûte continentale et à 30 °C/km dans les zones
de déformation. Si le gradient était constant en profondeur on aboutirait à une température très
très élevées, incompatible avec son état solide de la graine.
La production de chaleur interne par la Terre est essentiellement la conséquence de la
désintégration radioactive.
Le flux moyen de la chaleur interne est d’environ 70 mégaWatt par m 2 ; soit au total 42,3 TéraWatt
(1TW = 1000 Gigawatt). Le flux de chaleur est la quantité de chaleur, en Joule, traversant l’unité de
surface par unité de temps (J./s/ m2 = W/m2).
Le transport de la chaleur de l’intérieur vers l’extérieur est un processus complexe qui s’effectue
principalement par conduction dans les couches limites thermiques (lithosphère, limite
noyaumanteau) et par convection à l’échelle des temps géologiques dans les couches capables de
se déformer par fluage (manteau, noyau).
L’énergie interne produite par la Terre est la source de tous les phénomènes internes qui s’y
produisent : tectonique des plaques, séismes, volcanisme, variation du champ magnétique
terrestre et du champ de pesanteur.
Le profil de la température en fonction de la profondeur (appelé géotherme) ci-dessous, a été
estimé grâce aux expériences sur les minéraux de hautes pressions qui ont permis d’une façon
indirecte de connaître les températures qui règnent dans les profondeurs de la Terre.

30
Répartition de la chaleur à l’intérieur de la Terre.

2.6. Modèle dynamique de la Terre


2.6.1. La tomographie sismique
Depuis quelques années on commence à obtenir encore plus de détails sur la structure du globe,
et ce grâce à l’accroissement considérable du nombre de données sismiques numériques.
Ces données permettent d’établir une tomographie sismique c'est-à-dire une sorte de scanner des
profondeurs de la Terre.
Le principe de la tomographie sismique est basé sur la récupération des résidus des temps
d’arrivée des ondes sismiques qui seront transformés grâce au recours à l’ordinateur en images
tridimensionnelles.

31
Schéma expliquant le principe de latomographie sismique
En mettant en évidence de manière détaillée la variation de la vitesse des ondes à l’intérieur du
globe; sachant que les ondes sismiques ralentissent dans les zones chaudes et elles sont rapides
dans les zones froides, la tomographie sismique révèle que le manteau n’est pas homogène et
qu’il est, par endroit, anormalement chaud.

Profil tomographique d’une portion de la Terre au sud de l’Asie

32
2.6.2. La convection
D’après Philpots (1990), deux modèles sont possibles de la circulation de la matière au niveau du
manteaux.

Deux modèles possibles de la circulation de la matière au niveau du manteau (Philpots, 1990)

2.6.3. la dynamique du noyau


Le noyau externe liquide, en fusion et conducteur, est le siège de mouvements de matière par
courants de convection. Ces mouvements se produisant dans le champ géomagnétique
préexistant ; il en résulte des courants électriques qui, à leur tour, induisent un champ magnétique
et ainsi de suite. Autrement dit il s’agit là d’une dynamo auto-excitatrice (autoentretenue).
Le démarrage de cette "dynamo" ainsi (dans les premiers temps de l’histoire de la Terre, une fois
le noyau formé) a évidemment nécessité l’existence préalable d’un champ magnétique (le champ
initial) dont la naissance reste une énigme.
Le champ magnétique terrestre assure une bonne protection de la planète contre le vent solaire.
De ce fait le dipôle est en réalité déformé par le vent solaire.
RESUME SUR ESSENTIEL DES CONNAISSANCES SUR L’ORGANISATION INTERNE ET
COMPOSITION
CHIMIQUE DE LA TERRE
1. Une organisation en couches concentriques découverte par une « échographie » du globe grâce
aux ondes sismiques
Des ondes sismiques naissent lors de séismes naturels ou provoqués
33
Dans les zones où l’écorce terrestre subit des contraintes, les roches sont soumises à des tensions
qui, s’aggravant au fil des années, finissent par provoquer localement une rupture brutale : c’est
un séisme. L’énergie emmagasinée dans les roches est alors instantanément libérée et se dissipe
d’une part sous forme de frottements au niveau du foyer, d’autre part sous forme d’onde
sismiques qui se propagent à grande distance.
L’enregistrement de ces ondes par des sismographes permet de repérer trois principaux types
d’ondes qui ont des temps d’arrivée nettement décalés dans les stations éloignées de l’épicentre
(zone située à la verticale du foyer). On enregistre ainsi successivement :
- des ondes P (primaires), rapides, qui sont des ondes de compression – décompression
capables de se propager dans les solides et les fluides ;
- des ondes S (secondaires), plus lentes, qui sont des ondes de cisaillement transversales
transmises exclusivement par les solides ;
- des ondes L (longue), de grandes amplitudes, qui sont des ondes se déplaçant seulement
dans les couches superficielles du globe.
Les deux premiers types d’ondes se propagent à l’intérieur du globe et peuvent être enregistrés à
des milliers de kilomètres de l’épicentre. Ils sont donc susceptibles de nous fournir des
renseignementsprécieux sur les zones profondes de la planète inaccessibles directement.
La mise à feu d’explosifs ou l’utilisation de camions vibreurs permettent aux chercheurs de
déclencher, à volonté, l’émission d’ondes sismiques plus modestes qui sont réfléchies par
certaines couches géologiques. La réception des échos à faible distance et leur traitement
informatique donnent des images de sismique-réflexion qui permettent de préciser la structure
du sous-sol jusqu’à plusieurs kilomètres de profondeur.
Les rais sismiques se propagent comme des rayons lumineux
L’étude de la propagation des ondes sismiques est complexe et fait appel à un «outil»
mathématique sophistiqué. On peut toutefois considérer, de façon simple, qu’une onde sismique
se propage dans le sous-sol de façon comparable à une onde lumineuse dans un milieu
transparent. On peut donc définir, par comparaison avec les rayons lumineux, des rais sismique
qui représentent les trajectoires suivies par les ondes d’ébranlement sismiques.
On a pu démontrer qu’un rai sismique passant d’un milieu à un autre a sa trajectoire déviée si la
vitesse de propagation de l’onde sismique y est différente : C’est le phénomène de réfraction.
Dans certaines conditions, un rai sismique atteignant une surface de discontinuité (l’interface
entre les deux milieux) donne naissance à un rai réfléchi et à un rai réfracté. L’angle de réflexion
est égal à l’angle incident ; quant à l’angle réfracté, une relation mathématique simple, la loi de
Descartes, permet de prévoir sa valeur si les caractéristiques des deux milieux sont connues.
Si l’onde accélère en franchissant une surface horizontale, le rai sismique réfracté s’écarte un peu
plus de la verticale que le rai incident. C’est l’inverse si l’onde entre dans un milieu où elle
ralentit.
Une onde sismique a donc un comportement complexe entre le foyer d’émission et les stations
d’enregistrement. L’analyse fine des sismogrammes permet de distinguer les différents types
d’ondes, de repérer leurs échos sur des surfaces profondes, et de déduire des modalités de cette
propagation les grandes lignes de l’architecture du globe.
2. Des couches concentriques séparées par des discontinuités
L’étude des vitesses de propagation des ondes sismiques révèle que si les ondes L, superficielles,
se déplacent à vitesse constante, en revanche les ondes P et S ont une vitesse moyenne d’autant
34
plus grande que la distance épicentre - station est importante. Or, ces ondes, qui pénètrent dans
le globe, ont traversé des zones d’autant plus profondes qu’elles regagnent la surface loin du
foyer sismique. On peut en déduire que, globalement, les ondes sismiques accélèrent en
s’enfonçant dans le globe. Par ailleurs, comme les lois de transmission des ondes ne dépendent
pas de la localisation géographique du séisme, on peut conclure que la structure profonde du
globe est organisée de façon concentrique. Une étude plus précise révèle en outre l’existence de
discontinuités majeures au niveau desquelles la propagation des ondes est brutalement
perturbée.
Une première discontinuité, le Moho, marque la limite inférieure de la croûte (océanique ou
continentale) avec une partie du manteau supérieur. La profondeur du Moho est très variable (7
Km sous le fond des océans, 30 Km en moyenne sous les continents).
La vitesse des ondes P et S augmente rapidement en pénétrant dans le manteau supérieur.
Entre 70 et 200 Km de profondeur, les ondes sont freinées : de 8,6 à 8,1 Km/s pour les ondes P.
Cette région appelée asthénosphère, est située sous la lithosphère. Elle est constituée de
matériaux plus plastiques.
De 200 à 2900 Km, la vitesse des ondes augmente à nouveau régulièrement : c’est le domaine du
manteau inférieur. Il se comporte comme un solide.
A 2900 Km, une novelle discontinuité fondamentale se manifeste : la vitesse des ondes P chute
brutalement (de 13 à 8 Km/s) et les ondes S ne sont pas transmises, ce qui suggère que les
propriétés du milieu deviennent comparables à celles des liquides. Cette surface dite de
Gutenberg marque la limite entre manteau inférieur et noyau.
Il est possible de repérer à 5 100 Km une dernière surface de discontinuité (dite de Lehman)
séparant le noyau externe « liquide » et le noyau interne (ou graine), solide.
3. Des couches de compositions différentes
3.1. La terre est plus dense en profondeur qu’à la périphérie
L’estimation de la masse volumique moyenne du globe terrestre permet d’obtenir une valeur de
l’ordre de 5,5 tonnes par mètre cube (soit une densité de 5,5). Or, les matériaux des couches
superficielles ont des densités très inférieures : hydrosphère 1,04 ; croûte continentale 2,7 ;
croûte océanique 2,9. Il faut donc admettre que les zones profondes de la planète sont formées
de matériaux nettement plus denses que ceux de la périphérie. Le noyau en particulier doit avoir
une densité de 10 (noyau externe) à 14 (graine).
3.2. Le noyau et le manteau ont des compositions chimiques différentes
La composition chimique moyenne à l’intérieur du globe ne peut être connue que par des
méthodes indirectes.
L’étude précise des sismogrammes permet de calculer les vitesses de propagation des ondes
sismiques dans les différentes couches du globe. Elle a déjà montré que, dans un milieu donné, la
vitesse augmente avec la profondeur. Or, les matériaux étant soumis à des pressions croissantes,
leur densité augmente. Une étude expérimentale montre qu’effectivement la vitesse de
propagation des ondes de choc dans différents éléments chimiques croît avec leur densité. Elle
montre aussi que ces variations de vitesse sont différentes d’un élément à l’autre. La
comparaison entre ces résultats expérimentaux et les valeurs obtenues par sismologie permet de
penser que :
- Le manteau doit être riche en silicates (de fer, de magnésium et de calcium) ;

35
35
- Le noyau doit être riche en fer, seul élément autorisant des vitesses de transmission des ondes
aussi rapides que celles enregistrées par les sismologues.
Les informations apportées par les météorites, fragments de roches extraterrestres qui percutent
la surface du globe sont très anciens (plus de 4,5 milliards d’années) et représentent des
échantillons de matériaux qui, en s’agglomérant lors de la formation du système solaire, ont
constitué les planètes telluriques comme la terre. La plupart des météorites proviennent de
collisions qui ont fragmenté des objets volumineux, les astéroïdes, sorte de mini-planètes
telluriques dont les orbites se situent entre celle de Mars et celle de Jupiter. Les météorites
représentent donc un échantillonnage des différentes régions, superficielles ou profondes, de ces
astéroïdes (et des planètes telluriques en général).
On connaît deux types extrêmes de météorites : les météorites pierreuses (ou aérolites) et les
météorites ferreuses (ou sidérites).
Les premières, de loin les plus fréquentes, sont des roches silicatées provenant des zones
superficielles des astéroïdes fragmentés. Les secondes, constituées d’un alliage fer-nickel (de 4 à
20 % de Ni), sont considérées comme issues du noyau des astéroïdes.
Ces informations confirment donc celles obtenues par l’analyse des sismogrammes.
4. Une énergie interne importante
4.1. Des manifestations brutales et localisées de l’énergie interne
Séismes et éruptions volcaniques sont des manifestations particulièrement évidentes d’une
activité interne de la planète. Les quantités considérables de matériaux éjectés par les volcans, les
dégâts catastrophiques causés par les séismes majeurs représentent des dégagements d’énergie
impressionnants.
Cette libération est toutefois très locale et très épisodique : chaque année, on enregistre
seulement 2 à 3 séismes de magnitude 7 (représentant chacun un dégagement d’énergie
équivalent à 100 bombes nucléaires de type Hiroshima), mais plus de 100 séismes de magnitude
6 (10 fois moins puissants).
De façon comparable, les paroxysmes volcaniques mettent en jeu des énergie considérables : à
titre d’exemple, l’éruption récente du Mont Saint-Helens (18 mai 1980) a dégagé en 9 heures une
énergie équivalente à 27 000 bombes de type Hiroshima… ; et ce n’est nullement un record. Mais,
là encore, cette activité est rare : on connaît seulement un millier de volcans ayant eu une activité
historique.
Séismes et volcans se localisent dans des zones très étroites de la surface du globe qui
représentent donc des régions sensibles de la lithosphère.
4.2. Une dissipation progressive et générale : le flux géothermique
Un flux géothermique permanent : En toute région, la température des roches augmente plus ou
moins rapidement avec la profondeur : cette variation, ou gradient géothermique, a une valeur
moyenne de l’ordre de 20°C par Km dans l a croûte continentale (ce qui correspond à une
température de 700 °C à 35 Km de profondeur).
Cette variation est liée à un flux de chaleur permanent depuis l’intérieur du globe jusqu’à la
surface. Chaque seconde, la terre perd ainsi par toute sa surface une quantité d’énergie d’origine
13 2
interne de l’ordre de 4,2 10 W, soit 0,05 W.m en moyenne.

36
Un flux géothermique variable suivant les régions : Des variations importantes s’observent
suivant les régions : les zones de dorsales océaniques, les régions volcaniques se caractérisent en
36
particulier par des flux géothermiques remarquables qui peuvent être dix fois plus importants que
la moyenne. Ces anomalies sont en relation avec la présence, à des profondeurs peu importantes,
de magmas provenant de la fusion des roches.
4.3. L’origine de l’énergie interne
Une quantité considérable d’énergie a été stockée à l’intérieur de la planète Terre au moment de
sa formation. Comme les autres planètes, la Terre résulte en effet d’un processus complexe dit
d’accrétion, c’est-à-dire d’agglomération» d’innombrables objets célestes ; ceux-ci dispersés dans
le système solaire primitif, se sont attirés mutuellement par gravité et, après d’innombrables
collisions, ont finalement formé des planètes et astéroïdes existant actuellement. La chaleur
initiale résultant des collisions se dissipe depuis cette lointaine époque.
La Terre produit en outre de la chaleur par radioactivité. Les roches terrestres contiennent en
effet des éléments qui se désintègrent spontanément et libèrent ainsi de l’énergie. C’est le cas de
l’uranium, du thorium, de l’isotope 40 du potassium. La période de ces éléments est très longue :
il faut plusieurs milliards d’années pour que la moitié de ces produits radioactifs soit désintégrée.
Cela explique actuellement ce dégagement de chaleur soit encore très important malgré l’âge de
la Terre. On considère que la chaleur émise par radioactivité représente la moitié de l’énergie
interne dissipée par la planète.
Synthèse

Schéma de synthèse
37
L’étude de la propagation des ondes sismiques émises lors des tremblements de terre a permis
de comprendre la structure de la planète : celle-ci est formée de couches concentriques 37
séparées par des surfaces de discontinuité. Elle a montré que les matériaux du globe se
comportent généralement comme des solides même aux températures élevées régnant en
profondeur. Toutefois, le noyau externe, sur une épaisseur de plus de 2 000 Km, a des
propriétés sismiques typiques des liquides.
Des méthodes indirectes (calcul de la densité de la Terre, étude des météorites…) ont permis de
déterminer la composition chimique des couches profondes : le manteau est formé de matériaux
silicatés, le noyau est riche en alliage fer-nickel.
La planète Terre possède une énergie interne importante qu’elle dissipe en permanence à sa
surface soit de manière brutale et localisée (éruptions volcaniques et séismes), soit de façon
continue et calme sous forme d’un flux de chaleur ou flux géothermique. Dans ce dernier cas, la
dissipation de l’énergie se fait soit par conduction thermique (l’intérieur du globe étant plus
chaud que la surface), soit par une convection des matériaux du manteau

38
Chapitre 2.
LA THEORIE DE LA DERIVE DES CONTINENTS
La théorie de la dérive des continents est une théorie proposée au début du vingtième siècle par le
physicien-météorologue Alfred Wegener, pour tenter d'expliquer, entre autres, la similitude dans
le tracé des côtes de part et d'autre de l'Atlantique, une observation qui en avait intrigué d'autres
avant lui.

39
2. WEGENER ET LA DERIVE DES CONTINENTS
40
Wegener était un scientifique de son siècle, possédant une large gamme de connaissances en
géologie, géophysique, astronomie et météorologie.
Il a pu formuler une hypothèse sur le déplacement des continents. Wegener avait observé la
complémentarité des lignes côtières entre l'Amérique du Sud et l'Afrique; il y conçut l'idée
qu'autrefois l'Afrique et l'Amérique n'avaient été qu'un seul et même bloc qui se serait fragmenté
en deux parties lesquelles se seraient ensuite éloignées l'une de l'autre. C'est la théorie de la
dérive des continents.
Wegener avançait des "preuves" pour appuyer sa théorie. Il serait plus juste de dire qu'il apportait
des faits d'observation qui pouvaient être expliqués par une dérive des continents.

3. LES ARGUMENTS DE WEGENER


3.1. Argument géomorphologique : Le parallélisme des côtes de l'Atlantique
1. On observe en effet un certain parallélisme des lignes côtières entre d'une part les Amériques et
d'autre part l'Europe - Afrique. Cela suggère que ces deux ensembles constituaient deux
morceaux d'un même bloc.

2. Ce qui amena Wegener à concevoir que dans un passé lointain toutes les masses continentales
étaient réunies en un seul mégacontinent, la Pangée. Aujourd'hui, grâce à notre connaissance
de la tectonique des plaques, on utilise une reconstitution plus juste de cette Pangée, celle de
Bullard et coll. (le puzzle des continents).

Position actuelle des continents

41
Figure 22 b. La Pangée de Wegener

3.2. Le puzzle des continents


Wegener avait exécuté sa reconstitution de la Pangée en utilisant les lignes des rivages actuels
autour de l'Atlantique. Mais la concordance s'avérait par endroits plutôt boiteuse. Il n'avait pas
compris qu'il fallait faire la reconstitution avec les marges des masses continentales, puisque ces
marges correspondent aux lignes de fragmentation du mégacontinent la Pangée.
Aujourd'hui, on sait que le relief des océans est en grande partie contrôlé par la nature de la
croûte terrestre: croûte continentale épaisse et croûte océanique plus mince.
Au début des années 60, Edward Bullard, J. Everett et A. Smith, tous de Cambridge, ont démontré
qu'on obtenait un emboîtement beaucoup plus cohérent si on faisait le rapprochement des
masses continentales actuelles en utilisant le contact entre croûte continentale et croûte
océanique plutôt qu'avec les lignes de rivages. La reconstitution a été réalisée en utilisant
l'isobathe (courbe d'égale profondeur) de 915 m; au quart du talus continental plutôt qu'à sa base
pour tenir compte de l'étirement de la croûte continentale lors de l'ouverture de l'Atlantique.

La croûte terrestre

42
Le schema ci-dessous présente la reconstitution de la Pangée par Bullard et ses collègues :
- les zones en bleu clair représentent la surface des continents se
situant entre la ligne de rivage (profondeur 0) et la profondeur de 915
m;
- en noir, les régions où il y a recouvrement des masses
continentales ; - en blanc, les prismes sédimentaires importants.

La Pangée

3.3. Argument paléontologique : la répartition de certains fossiles


On retrouve, de part et d'autre de l'Atlantique, sur les continents actuels, les fossiles de plantes et
d'animaux terrestres datant de 240 à 260 Ma. Selon Wegener, tous ces continents n'en formaient
qu'un seul, la Pangée, présentant ainsi des aires de répartition cohérentes.

43
Répartition des fossiles

La Pangée: répartition des fossiles

3.4. Arguments paléoclimatiques : les traces d'anciennes glaciations


On observe, sur certaines portions des continents actuels, des marques de glaciation datant d'il y a
250 millions d'années, indiquant que ces portions de continents ont été recouvertes par une
calotte glaciaire. Il est plus qu'improbable qu'il ait pu y avoir glaciation sur des continents se
trouvant dans la zone tropicale (sud de l'Afrique, Inde).
De plus, il est anormal que l'écoulement des glaces, dont le sens est indiqué par les flèches, se
fasse vers l'intérieur d'un continent (des points bas vers les points hauts; cas de l'Amérique du Sud,
de l'Afrique, de l'Inde et l'Australie). Cette répartition actuelle des zones glaciaires n'est donc pas
cohérente (Figure 25a).

44
Les zones glaciaires actuelles
Le rassemblement des masses continentales à la Wegener donne un sens à la répartition de
dépôts glaciaires datant d'il y a 250 Ma, ainsi qu'aux directions d'écoulement de la glace, relevées
sur plusieurs portions de continents. La répartition sur la Pangée montre que le pôle Sud était
recouvert d'une calotte glaciaire et que l'écoulement de la glace se faisait en périphérie de la
calotte, comme il se doit.

La Pangée: les zones glaciaires

3.5. Argument géologique : la correspondance des structures géologiques


Cela n'est pas tout que les pièces d'un puzzle s'emboîtent bien, encore faut-il obtenir une image
cohérente. Dans le cas du puzzle des continents, à la concordance entre les côtes s’ajoute la
concordance entre les structures géologiques à l'intérieur des continents, un argument lourd en
faveur de l'existence du méga-continent Pangée.
La correspondance des structures géologiques entre l'Afrique et l'Amérique du Sud appuie
l'argument de Wegener. La carte ci-dessous montre la répartition des blocs continentaux
(boucliers) plus vieux que 2 milliards d'années selon la géographique actuelle.
Autour de ces boucliers, les chaînes de montagnes plus récentes ont des âges allant de 450 à 650
Ma. Dans les régions de São Luis et de Salvador au Brésil, on remarque la présence des petits
morceaux de boucliers. Le rapprochement des deux continents montre qu'en fait les deux petits
morceaux des zones de São Luis et de Salvador se rattachent respectivement aux boucliers ouest-

45
africain et angolais, et qu'il y a aussi une certaine continuité dans le grain tectonique des chaînes
plus récentes qui viennent se mouler sur les boucliers. L'image du puzzle est cohérente.

Position actuelle des Boucliers

La Pangée : position des Boucliers


La correspondance des structures géologiques entre l'Amérique du Nord et l'Europe confirme aussi
l'idée de Wegener. Les trois chaînes de montagnes, Appalaches (Est de l'Amérique du Nord),
Mauritanides (nord-est de l'Afrique) et Calédonides (Iles Britanniques, Scandinavie), aujourd'hui
séparées par l'Océan Atlantique, ne forment qu'une seule chaîne continue si on rapproche les
continents à la manière de Wegener. Les géologues savent depuis longtemps qu'effectivement ces
trois chaînes ont des structures géologiques identiques et qu'elles se sont formées en même
temps entre 470 et 350 Ma.

46
Rapprochement des continents selon Wegener
Le géophysicien Wegener soutenait que la croûte continentale était plus épaisse sous les chaînes
de montagnes que sous les plaines, et que cette situation répondait au principe de l'isostasie qui
veut qu'il y ait un équilibre entre les divers compartiments de l'écorce terrestre dû aux différences
de densités. Il en conçut l'idée que les continents "flottaient" sur un milieu mal défini et qu'ainsi ils
pouvaient dériver les uns par rapport aux autres.
Les contemporains de Wegener n'ont pas été convaincus de cette proposition révolutionnaire de
la dérive des continents; l'opposition fut vive. En fait, Wegener a démontré de façon assez
convaincante, qu'un jour, les continents actuels ne formaient qu'un seul mégacontinent, mais il ne
démontrait pas que ceux-ci avaient dérivé lentement depuis les derniers 250 Ma. À la limite, on
pourrait tout aussi bien invoquer certains scénarios des catastrophistes pour expliquer les
constatations de Wegener. Le problème majeur, c'est qu'il ne proposait aucun mécanisme pour
expliquer la dérive des continents. Il démontrait bien que la répartition actuelle de certains
fossiles, de traces d'anciennes glaciations ou de certaines structures géologiques soulevaient des
questions importantes auxquelles il fallait trouver des explications. Mais ces constatations ne sont
pas suffisantes pour démontrer que les continents ont dérivé. Notons, qu'à l'inverse, si les
continents ont dérivé, il est nécessaire qu'il y ait un assemblage entre les structures géologiques et
la répartition des fossiles.
Il faut signaler que l'hypothèse de Wegener était une hypothèse génératrice de sciences, parce
que les questions soulevées sont suffisamment sérieuses et fondées sur des faits réels pour qu'on
s'attaque à y répondre. Mais il aura fallu attendre plus de quarante ans pour que les idées de
Wegener refassent surface et qu'on se mette à la recherche du mécanisme de dérive des
continents qui lui manquait. Entre autres, il avait manqué à Wegener les données fondamentales
sur la structure interne de la Terre.

47
48
49
Chapitre 3.
LA TECTONIQUE DES PLAQUES : UNE THEORIE
PLANETAIRE
La mobilité des continents et de l’ensemble de la lithosphère sera confirmée par la mise en
évidence de l’enfoncement de la plaque lithosphérique du Pacifique dans l’asthénosphère.
L’ensemble de ces découvertes a finalement débouché sur la formulation de la théorie de la
tectonique des plaques, qui a révolutionné les Sciences de la Terre.

1. LA TECTONIQUE DES PLAQUES


La tectonique est cette partie de la géologie qui étudie la nature et les causes des déformations
des ensembles rocheux, plus spécifiquement dans ce cas-ci, les déformations, à grande échelle, de
la lithosphère terrestre. Une plaque est un volume rigide, peu épais par rapport à sa surface.
La tectonique des plaques est une théorie scientifique planétaire unificatrice qui propose que les
déformations de la lithosphère sont reliées aux forces internes de la Terre et que ces déformations
se traduisent par le découpage de la lithosphère en un certain nombre de plaques lithsphériques
rigides (14) qui bougent les unes par rapport aux autres en glissant sur l'asthénosphère.

Les plaques lithosphériques rigides


Ces mouvements définissent trois types de frontières entre les plaques lithosphériques :
- les frontières divergentes, là où les plaques s'éloignent les unes des autres et où il y a
production de nouvelle croûte océanique; ici, entre les plaques A et B, et D et E;
- les frontières convergentes, là où les plaques entrent en collision, conséquence de la
divergence; ici, entre les plaques B et C, et D et C;

50
- les frontières transformantes, lorsque les plaques glissent latéralement les unes contre les
autres le long de failles; ce type de limites permet d'accommoder des différences de vitesses dans
le déplacement de plaques les unes par rapport aux autres, comme ici entre A et E, et entre B et D,
ou même des inversions du sens du déplacement, comme ici entre les plaques B et E.

Les différentes types de frontières entre les plaques


1.1. Les frontières divergentes
Il existe un flux de chaleur qui va du centre vers l'extérieur de la Terre, un flux causé par la
désintégration radioactive de certains éléments chimiques dans le manteau et qui engendre des
cellules de convection dans le manteau plastique (asthénosphère). A cause de cette convection, il
y a concentration de chaleur en une zone où le matériel chauffé se dilate, ce qui explique le
soulèvement correspondant à la dorsale océanique. La concentration de chaleur conduit à une
fusion partielle du manteau qui produit du magma.
La convection produit, dans la partie rigide de l'enveloppe de la Terre (lithosphère), des forces de
tension qui font que deux plaques divergent. Elle est le moteur du tapis roulant, entraînant la
lithosphère océanique de part et d'autre de la dorsale. Entre ces deux plaques divergentes, la
venue de magma crée la nouvelle croûte océanique. Le schéma de la figure 19a est un gros plan de
la zone de divergence.
L'étalement des fonds océaniques crée dans la zone de dorsale, des tensions qui se traduisent par
des failles d'effondrement et des fractures ouvertes, ce qui forme au milieu de la dorsale, un fossé
d'effondrement qu'on appelle un rift océanique. Le magma produit par la fusion partielle du
manteau s'introduit dans les failles et les fractures du rift. Une partie de ce magma cristallise dans
la lithosphère, alors qu'une autre est expulsée sur le fond océanique sous forme de lave et forme
des volcans sous-marins. C'est ce magma cristallisé qui forme la nouvelle croûte océanique au fur
et à mesure de l'étalement des fonds.
C'est donc ainsi qu'il se crée perpétuellement de la nouvelle lithosphère océanique au niveau des
frontières divergentes, c'est-à-dire aux dorsales médio-océaniques. Ce sont ces processus qui
expliquent comment s'est formé un océan comme l'Atlantique.
Les schémas suivants illustrent les quatre étapes de la formation d'un océan. L'accumulation de
chaleur sous une plaque continentale cause une dilatation de la matière qui conduit à un
bombement de la lithosphère. Il s'ensuit des forces de tension qui fracturent la lithosphère et
amorcent le mouvement de divergence conduit par l'action combinée de la convection
mantellique et la gravité. Le magma viendra s'infiltrer dans les fissures, ce qui causera par endroits
du volcanisme continental; les laves formeront des volcans ou s'écouleront le long des fissures.

51
Différentes étapes de la formation d’un océan
Un exemple de ce premier stade précurseur de la formation d'un océan est la vallée du Rio Grande
aux USA.
La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère; il y aura alors effondrement en
escalier, ce qui produit une vallée appelée un rift continental. Il y aura des volcans et des
épanchements de laves le long des fractures. Le Grand Rift africain en Afrique orientale en est un
bon exemple.
Avec la poursuite de l'étirement, le rift s'enfonce sous le niveau de la mer et les eaux marines
envahissent la vallée. Deux morceaux de lithosphère continentale se séparent et s'éloignent
progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme sous-marin forme un premier plancher océanique
basaltique (croûte océanique) de part et d'autre d'une dorsale embryonnaire; c'est le stade de mer
linéaire, comme par exemple la Mer Rouge.
L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement des fonds océaniques conduit à la formation
d'un océan de type Atlantique, avec sa dorsale bien individualisée, ses plaines abyssales et ses
plateaux continentaux correspondant à la marge de la croûte continentale. Les dorsales
océaniques constituent des zones importantes de dissipation de la chaleur interne de la Terre.

52
La vallée du Rio Grande et le Grand Rift africain

1.2. Les frontières convergentes


Aujourd'hui, physiciens et astrophysiciens sont assez d'accord pour dire que la Terre n'est pas en
expansion comme le proposait Carey.
Si la surface de la Terre est un espace fini, le fait que les plaques grandissent aux frontières
divergentes implique qu'il faudra détruire de la lithosphère ailleurs pour maintenir constante la
surface terrestre. Cette destruction se fait aux frontières convergentes qui, comme le nom
l'indique, marquent le contact entre deux plaques lithosphériques qui convergent l'une vers
l'autre. La destruction de plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère d'une plaque sous
l'autre plaque, et par la digestion de la portion de plaque enfoncée dans l'asthénosphère. Les
résultats (séismes, volcans, chaînes de montagnes, déformations) diffèrent selon la nature des
plaques (océaniques ou continentales) qui entrent en collision.
- Un premier type de collision résulte de la convergence entre deux plaques océaniques. Dans ce
genre de collision, une des deux plaques (la plus dense, généralement la plus vieille) s'enfonce
sous l'autre pour former une zone de subduction (littéralement: conduire en dessous).
On enfonce du matériel moins dense (d ~ 3,2) dans du matériel plus dense (d ~ 3,3), du matériel
moins chaud dans du matériel plus chaud. L'asthénosphère "digère" peu à peu la plaque
lithosphérique. Il se produit un phénomène de fusion partielle de la plaque engloutie.
Le magma résultant (liquide), moins dense que le milieu ambiant, monte vers la surface. Une
grande partie de ce magma reste emprisonnée dans la lithosphère, mais une partie est expulsée à
la surface, produisant des volcans sous la forme d'une série d'îles volcaniques (arc insulaire
volcanique) sur le plancher océanique.

53
De bons exemples de cette situation se retrouvent dans le Pacifique-Ouest, avec les grandes fosses
des Mariannes, de Tonga, des Kouriles et des Aléoutiennes, chacune possédant leur arc insulaire
volcanique, ainsi que la fosse de Puerto Rico ayant donné naissance à l'arc des Antilles bordant la
mer des Caraïbes Atlantique.
- Un second type de collision est le résultat de la convergence entre une plaque océanique et une
plaque continentale. Dans ce type de collision, la plaque océanique plus dense s'enfonce sous la
plaque continentale.

Collisions entre deux plaques lithosphériques.


Les basaltes de la plaque océanique et les sédiments du plancher océanique s'enfoncent dans du
matériel de plus en plus dense. Rendue à une profondeur excédant les 100 km, la plaque est
partiellement fondue. Comme dans le cas précédent, la plus grande partie du magma restera
emprisonnée dans la lithosphère (ici continentale); le magma qui aura réussi à se frayer un chemin
jusqu'à la surface formera une chaîne de volcans sur les continents (arc volcanique continental).
Des bons exemples de cette situation se retrouvent à la marge du Pacifique-Est, comme les
volcans de la Chaîne des Cascades (Cascade Range) :
- Aux USA (incluant le Mont St. Helens) résultat de la subduction dans la fosse de Juan de Fuca et
ceux de la Cordillères des Andes ;
- En Amérique du Sud reliés à la fosse du Pérou-Chili.
Dans une phase avancée de la collision, le matériel sédimentaire qui se trouve sur les fonds
océaniques et qui est transporté par le tapis roulant vient se concentrer au niveau de la zone de
subduction pour former un prisme d'accrétion.

54
Chaîne des Cascades, USA et Fosse du Pérou-Chili
- Un troisième type de collision implique la convergence de deux plaques continentales. L'espace
océanique se refermant au fur et à mesure du rapprochement de deux plaques continentales, le
matériel sédimentaire du plancher océanique, plus abondant près des continents, et celui du
prisme d'accrétion se concentrent de plus en plus; le prisme croît.

Collisions entre deux plaques continentales


Lorsque les deux plaques entrent en collision, le mécanisme se coince: le moteur du déplacement
(la convection dans le manteau supérieur et la gravité) n'est pas assez fort pour enfoncer une des
deux plaques dans l'asthénosphère à cause de la trop faible densité de la lithosphère continentale
par rapport à celle de l'asthénosphère. Tout le matériel sédimentaire est comprimé et se soulève
pour former une chaîne de montagnes où les roches sont plissées et faillées. Des lambeaux de la

55
croûte océanique peuvent même être coincés dans des failles. C'est la soudure entre deux plaques
continentales pour n'en former qu'une seule.
Toutes les grandes chaînes de montagnes plissées ont été formées par ce mécanisme. Un bon
exemple récent de cette situation est la soudure de l'Inde au continent asiatique, il y a à peine
quelques millions d'années, avec la formation de l'Himalaya.

La chaîne de l’Himalaya

1.3. Les frontières transformantes


Les frontières transformantes correspondent à de grandes fractures qui affectent toute l'épaisseur
de la lithosphère; on utilise plus souvent le terme de failles transformantes. Elles se trouvent le
plus souvent, mais pas exclusivement, dans la lithosphère océanique.
Ces failles permettent d'accommoder des différences dans les vitesses de déplacement ou même
des mouvements opposés entre les plaques, ou de faire le relais entre des limites divergentes et
convergentes (ces failles transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là leur
nom de failles transformantes).
La fameuse faille de San Andreas en Californie est un bon exemple: elle assure le relais du
mouvement entre la limite divergente de la dorsale du Pacifique-Est, la limite convergente des
plaques Juan de Fuca-Amérique du Nord et la limite divergente de la dorsale de Juan de Fuca. Elle
affecte à la fois la lithosphère océanique et la lithosphère continentale. Elle constitue la limite
entre trois plaques: plaque de Juan de Fuca, plaque de l'Amérique du Nord et plaque du Pacifique.
Elle présente aussi l'inconvénient de traverser la ville de San Francisco. Au rythme actuel du
déplacement (~ 5,5 cm/an), la ville de Los Angeles sera au droit de San Francisco dans 10 Ma. Ces
failles permettent d'accommoder des différences dans les vitesses de déplacement ou même des
mouvements opposés entre les plaques, ou de faire le relais entre des limites divergentes et
convergentes (ces failles transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là leur
nom de failles transformantes).

56
La fameuse faille de San Andreas en Californie est un bon exemple: elle assure le relais du
mouvement entre la limite divergente de la dorsale du Pacifique-Est, la limite convergente des
plaques Juan de Fuca-Amérique du Nord et la limite divergente de la dorsale de Juan de Fuca. Elle
affecte à la fois la lithosphère océanique et la lithosphère continentale. Elle constitue la limite
entre trois plaques: plaque de Juan de Fuca, plaque de l'Amérique du Nord et plaque du Pacifique.
Elle présente aussi l'inconvénient de traverser la ville de San Francisco. Au rythme actuel du
déplacement (~ 5,5 cm/an), la ville de Los Angeles sera au droit de San Francisco dans 10 Ma.

La faille de San Andréas en Californie

2.4. Le rythme des mouvements de divergence et de convergence


Les taux de divergence et de convergence ne sont pas identiques partout. La divergence varie de
1,8 à 4,1 cm/an dans l'Atlantique et de 7,7 à plus de 18 cm/an dans le Pacifique.
La convergence se fait à raison de 3,7 à 5,5 cm/an dans le Pacifique.
À noter le taux de déplacement latéral relatif le long de la faille de San Andréas en Californie (~ 5,5
cm/an).

Les taux de convergence et de divergence

57
En résumé, la Terre est un système où toutes les pièces, tous les éléments, forment une grande
machine mue par la thermodynamique. Le moteur est constitué par l'action combinée de la
gravité terrestre et des grandes cellules de convection dans le manteau résultant du flux de
chaleur qui va du centre vers l'extérieur de la Terre, un flux de chaleur qui est relié à la
décomposition des éléments radioactifs contenus dans les minéraux constitutifs du manteau
(Figure 38). Ces cellules concentrent de la chaleur dans leur partie ascendante, ce qui cause une
fusion partielle du manteau tout à fait supérieur et une expansion des matériaux. C'est cette
expansion qui produit une dorsale médio-océanique linéaire*. L'écoulement de l'asthénosphère
sous la lithosphère rigide entraîne cette dernière; il en découle des tensions au niveau de la
dorsale, causant la divergence et le magmatisme associé. Ainsi, il y a formation continuelle de
nouvelle lithosphère océanique au niveau de la dorsale et élargissement progressif de l'océan.

Moteur de la dynamique interne du Globe Terrestre


En contrepartie, puisque le Globe terrestre n'est pas en expansion, il faut détruire de la
lithosphère, ce qui se fait par enfoncement de lithosphère océanique dans les zones de subduction
qui correspondent aux fosses océaniques profondes pouvant atteindre les 11 km (fosse des
Mariannes). Les dorsales sont disséquées par des failles dites transformantes pour accommoder
des différences de vitesses de divergence.
* A noter que l'iconographie de la tectonique des plaques présente toujours les dorsales comme des
droites sur un plan. En fait, il faut bien comprendre que, la Terre étant une sphère, le parcours de la
dorsale est linéaire sur la surface de cette sphère. On représente aussi les cellules de convection en
deux dimensions; il faut faire un effort d'abstraction pour se les représenter en trois dimensions, à
l'intérieur de la sphère.

2. LA TECTONIQUE DES PLAQUES : THEORIE PLANETAIRE


Le magnétisme a joué un rôle déterminant dans l’éclosion de la théorie de la tectonique des
plaques. Il a montré la mobilité des plaques lithosphériques et le mode de fabrication de la croûte
océanique aux dorsales. C’est à partir de ces observations fondamentales complétées de quelques
autres, qu’a été formulée la théorie de la tectonique des plaques, ou tectonique globale.
La tectonique des plaques (d’abord appelée dérive des continents) est le modèle actuel du
fonctionnement interne de la Terre, elle est l’expression en surface de la convection qui se déroule
dans le manteau terrestre. Il est aujourd’hui établi que le moteur des déplacements de plaques
lithosphériques est la chaleur interne de la Terre. Cette chaleur interne provient de la
58
désintégration des minéraux radioactifs et de la transformation en énergie thermique de l’énergie
gravitationnelle originelle de la Terre.
La lithosphère, couche externe de la Terre est découpée en plaques rigides qui flottent et se
déplacent sur l’asthénosphère, plus ductile (plus plastique, plus molle), à des vitesses de quelques
centimètres par an.
La notion des plaques lithosphériques diffère de celle des continents de Wegener. D’abord, elle
concerne toute la lithosphère et pas seulement la croûte continentale. Ensuite, si l’on excepte la
plaque du Pacifique, toutes les méga-plaques sont constituées à la fois de lithosphère continentale
et de lithosphère océanique.
La tectonique des plaques est l'aboutissement de toute une série d'hypothèses depuis celle de la
dérive des continents proposée par Alfred Wegener (1912) à celle de Frederick Vine et
Drummond Matthews (1963) en passant par celle de l'expansion des fonds océaniques formulée
par Harry Hess en 1962. Selon cette théorie, de grandes plaques rigides en mouvement découpent
la lithosphère, l'enveloppe externe de la Terre. Les déformations ainsi que la plupart des
tremblements de terre et des éruptions volcaniques se localisent aux frontières de ces plaques. Le
plancher océanique se crée au niveau des dorsales océaniques, s'éloigne de chaque côté à une
vitesse de quelques centimètres par an, puis disparaît en s'enfonçant dans le manteau au niveau
des zones de subduction. Deux plaques peuvent coulisser l'une contre l'autre au niveau de failles
dites « transformantes ». La formation d'une chaîne de montagnes est le résultat de la collision de
deux plaques continentales ou de la subduction d'une plaque océanique sous une plaque
continentale.

59
Chapitre 4.
LE POUVOIR UNIFICATEUR DE LA THEORIE
Avant la formulation de la théorie de la tectonique des plaques, plusieurs grands phénomènes
géologiques défiaient toutes explications logiques et rigoureuses. Par exemple, on savait bien que
la lave des volcans provenait du manteau, mais on ne savait expliquer pourquoi il y avait
magmatisme et pourquoi les volcans se répartissaient de façon non aléatoire à la surface du
Globe. Il en était ainsi en ce qui concerne l'origine et la distribution des séismes. Même
interrogation aussi pour les chaînes de montagnes; on saisissait bien en observant la géométrie
des couches géologiques qu'il fallait des forces de compression latérales pour plisser et failler ces
couches et pour soulever une aussi grande quantité de matériel qui à l'origine s'était déposé dans
un bassin marin, mais on n'arrivait pas à identifier ce qui causait ces forces.
Avec la théorie de la tectonique des plaques tout devient clair. La tectonique des plaques est
devenue un modèle de la mécanique planétaire terrestre qui permet de comprendre d'une façon
unifiée les grands phénomènes géologiques. Mais tout modèle demande à être testé, et ce n'est
qu'après avoir réussi le test qu'il peut être considéré comme valide. Le pouvoir unificateur d'un
modèle qui se veut planétaire est le meilleur test qu'on puisse faire subir au modèle. Ce test, il se
fonde bien évidemment sur la validité des observations et la rigueur des interprétations, mais
aussi obligatoirement sur le pouvoir unificateur des phénomènes observés. Bien que l'on puisse
tester le modèle sur plusieurs phénomènes géologiques, petits et grands, nous nous limitons à
quatre grands phénomènes dans ce chapitre: les séismes, les volcans, la déformation des roches,
et la formation des chaînes de montagnes.

1. LES SEISMES OU TREMLEMENTS DE TERRE


Un séisme est une secousse ou succession de secousses plus ou moins violentes du sol. Il résulte
du relâchement brutal de contraintes dans la croûte terrestre, lequel provoque un glissement de
deux compartiments le long d'une faille et un rebond élastique. Ces secousses peuvent être
imperceptibles ou très destructrices (routes, édifices, victimes humaines,…).
Les séismes ou tremblements de terre constituent un phénomène géologique qui de tout temps a
terrorisé les populations qui vivent dans certaines zones du Globe Terrestre.
1.1. La magnitude et l’intensité d’un séisme
Il est important de ne pas confondre la magnitude et l’intensité d’un séisme.
1.1.1. La magnitude d’un séisme
La magnitude mesure l'énergie qui est libérée lors d'un séisme. On la mesure sur l'échelle de
Richter. Cette échelle est dite ouverte car elle n'a pas de valeur maximale.
C'est une échelle logarithmique : les ondes sismiques d'un séisme de magnitude 6 ont une
amplitude dix fois plus grande que celles d'un séisme de magnitude 5 et le séisme de magnitude 6
libère environ trente et une fois plus d'énergie.
Cependant, le séisme le plus fort jamais mesuré atteignait la valeur de 9,5 sur l'échelle de Richter,
le 22 mai 1960 au Chili.
L'échelle de Richter permet de comparer entre elles les énergies libérées dans les différents
séismes. Elle a été crée en 1935 par Charles Francis Richter et Beno Gutenberg, deux membres du
California Institute of Technology.

60
1.1.2. L’intensité d’un séisme
L'intensité indique, quant à elle, les effets d'un séisme à un endroit donné. Dans ce cas, c’est
l'échelle MSK (du nom des géologues Medvedev, Sponheuer et Kárnik) qui est utilisée. Afin de ne
pas la confondre avec la magnitude, l'intensité est indiquée en chiffre romain, avec une limite
supérieure de XII.
On utilise actuellement deux échelles (l'échelle MSK et l’'échelle EMS 98).
L'échelle MSK, du nom de trois sismologues Medvedev, Sponheuer, Karnik, est une échelle de
mesure de l'intensité d'un tremblement de terre. Elle a été très utilisée en Europe et en Inde à
partir de 1964, souvent sous la désignation MSK64. Sa définition a été revue en 1981 sous le sigle
MSK81, puis elle a fini par être intégrée en 1998 dans la définition de l'échelle macrosismique
européenne (EMS 98).

61
L'échelle EMS 98 (European Macroseismic Scale 1998) est utilisée par le Bureau Central
Sismologique Français (BCSF) depuis janvier 2000. C’est une échelle européenne qui remplace
l'ancienne échelle MSK.

62
"European Macroseismic Scale 1998", sous la direction de Grünthal (Cahiers du Centre
Européen de Géodynamique et de Séismologie Volume 19, Luxembourg 2001).

Remarque
A l'inverse de la magnitude qui se calcule, l'intensité d'un séisme ne peut donner lieu qu'à
une estimation.
La magnitude est une valeur associée uniquement au séisme. L'intensité est associée au
lieu d'observation.
Il n'existe pas de véritable relation entre magnitude et intensité. Ainsi deux séismes de
même magnitude peuvent donner en surface des intensités différentes. Inversement deux
séismes de même intensité en un lieu peuvent avoir des magnitudes différentes.

1.2. Origine des tremblements de terre


L’origine des séismes est presque toujours la même : une brusque rupture des roches en un point
appelé hypocentre ou foyer qui, le plus souvent, se situe dans les 100 premiers kilomètres de la
couche externe de la Terre. Cette rupture se produit au niveau d’une faille, dans une zone où
l’écorce terrestre est soumise à des contraintes tectoniques (déplacement lent de deux blocs
rigides l’un par rapport à l’autre).
Des forces s’y accumulent : lentement les roches se déforment comme une règle en plastique que
l’on tord entre les mains. Lorsque la rupture se produit, l’énergie est libérée brutalement : les
parois de la faille sont mises en mouvement et frottent l’une contre l’autre de telle sorte qu’il y a
dissipation de l’énergie d’une part sous forme de chaleur obtenue par frottement, et d’autre part
sous forme de vibrations constituant les ondes sismiques. Ces ondes se propagent, à partir du
foyer, dans toutes les directions sous forme de fronts d’ondes comme ceux visibles autour d’un
63
point d’impact d’un caillou lancé dans l’eau. Arrivées en surface, ces ondes peuvent être
enregistrées par un sismographe.
Pour chaque séisme, l’enregistrement obtenu, ou sismogramme, révèle l’existence de plusieurs
types d’ondes. L’épicentre est le point de la surface de la terre qui se trouve à la verticale du foyer.
Dans une région donnée, des séismes se produiront à plusieurs reprises le long d'une même faille,
puisque cette dernière constitue un plan de faiblesse dans la lithosphère. A noter que les séismes
ne se produisent que dans du matériel rigide. Par conséquent, les séismes se produiront toujours
dans la lithosphère, jamais dans l'asthénosphère qui est plastique. Lorsqu'un séisme est
déclenché, un front d'ondes sismiques se propage dans la croûte terrestre. On nomme foyer le lieu
dans le plan de faille où se produit réellement le séisme, alors que l'épicentre désigne le point à la
surface terrestre à la verticale du foyer.

Propagation d’un front d’ondes sismiques

Une image simple pour comprendre la propagation des ondes sismiques


1.3. Localisation d'un tremblement de terre à la surface de la planète
En moins d'une heure après un tremblement de terre, on nous annonce son épicentre. Les ondes P
se propagent plus rapidement que les ondes S; c'est cette propriété qui permet de localiser un
64
séisme. Les ondes sismiques sont enregistrées en plusieurs endroits du Globe par des appareils
qu'on nomme sismographes.
En gros, il s'agit d'un appareil capable de "sentir" les vibrations du roc; ces vibrations sont
transmises à une aiguille qui les inscrit sur un cylindre qui tourne à une vitesse constante. On
obtient un enregistrement du type de celui-ci. La science qui étudie ces phénomènes est la
sismologie. En un lieu donné, comme les ondes P arrivent en premier, il y aura sur
l'enregistrement sismographique un décalage entre le début d'enregistrement des deux types
d'ondes. Ici par exemple, il y a un retard de 6 minutes des ondes S par rapport aux ondes P.

Sismogramme
Les vitesses de propagation des deux types d'ondes dans la croûte terrestre ont été établies et on
possède par conséquent des courbes étalonnées. Le schéma A montre que pour franchir une
distance de 2000 km, l'onde P mettra 4,5 minutes, alors que l'onde S mettra 7,5 minutes pour
parcourir la même distance; il y a un décalage de 3 minutes. Pour un séisme donné, il s'agit de
trouver à quelle distance correspond le décalage obtenu sur l'enregistrement sismographique; on
obtient alors la distance entre le séisme et le point d'enregistrement. Dans notre exemple, la
distance qui correspond à un décalage de 6 minutes est de 5000 km. Ceci ne nous donne
cependant pas le lieu du séisme à la surface du Globe. Pour connaître ce point, il nous faut au
moins trois enregistrements.
Dans l’exemple du schéma B, considérons les enregistrements d'un séisme en trois points: Halifax,
Vancouver et Miami. Les enregistrements indiquent que le séisme se situe dans un rayon de 560
km d'Halifax, un rayon de 3900 km de Vancouver et un rayon de 2500 km de Miami. On situe donc
le séisme au point d'intersection des trois cercles, soit à La Malbaie. En pratique, on utilise
évidemment plus que trois points.

A. Vitesse des ondes sismiques B. Enregistrements de séismes


65
1.4. Tremblements de terre et tectonique des plaques

1.4.1. Répartition géographique des séismes


Les séismes n'ont pas une répartition aléatoire à la surface de la planète, mais sont répartis selon
un patron bien défini. Cette répartition ordonnée vient appuyer la théorie de la tectonique des
plaques, particulièrement, en ce qui concerne l'existence de zones de subduction. On retrouve les
séismes surtout aux frontières des plaques lithosphériques.

Répartition géographique des séismes sur le Globe Terrestre


De plus, on distingue trois classes de séismes, en fonction de la profondeur où ils se produisent:
- les séismes superficiels qui se produisent en faible profondeur, soit dans les premières
dizaines de kilomètres, et qui se retrouvent autant aux frontières divergentes, c'est à dire le long
des dorsales médio-océaniques qu'aux frontières convergentes au voisinage des fosses
océaniques;
- les séismes intermédiaires qui se produisent entre quelques dizaines et quelques centaines
de kilomètres de profondeur et se concentrent uniquement au voisinage des limites convergentes;
- les séismes profonds qui se produisent à des profondeurs pouvant atteindre les 700 km, soit
en pratique la base de l'asthénosphère, et qui se trouvent exclusivement au voisinage de limites
convergentes.

1.4.2. A la convergence de plaques


Les trois classes de séismes se distribuent selon un schéma défini à l’ouest du Pacifique.

66
Fonds océaniques du Pacifique
Prenons comme exemple la zone de convergence Kouriles-Japon dans le Nord-Ouest du Pacifique.
On y voit que les trois classes de séismes se répartissent selon des bandes parallèles aux fosses
océaniques: d'Est en Ouest, séismes superficiels, séismes intermédiaires et séismes profonds. Pour
comprendre cette répartition, faisons une coupe (A-B) à la hauteur des Kouriles (Schéma A).
Le schéma B montre que la plaque du Pacifique, à droite, vient s'enfoncer sous la plaque
eurasienne, à gauche, provoquant le volcanisme qui forme l'arc insulaire des Kouriles. Là où les
deux plaques lithosphériques rigides entrent en collision et se courbent, les fractures dans la
lithosphère produisent des séismes de faible profondeur.
L'enfoncement d'une plaque rigide dans l'asthénosphère plastique ne se fait pas sans ruptures et
fractures dans cette plaque, ce qui déclenche des séismes intermédiaires et des séismes profonds.
Puisque les séismes ne peuvent être initiés que dans du matériel rigide, cassant, on a ici une belle
démonstration qu'il y a bel et bien enfoncement de plaque lithosphérique rigide dans
l'asthénosphère, sinon il n'y aurait pas de séismes intermédiaires et profonds. C'est la raison pour
laquelle les séismes intermédiaires et profonds sont confinés aux frontières convergentes. La
répartition des foyers des trois classes de séismes dans cette plaque qui s'enfonce, explique la
répartition des épicentres en surface.

67
A. Zone de convergence Kouriles-Japon B. Coupe A-B de la zone de convergence Kouriles-
Japon
La photo A illustre l'historique des séismes au El Salvador. Elle montre la répartition des séismes en
fonction de leur profondeur.
La photo B présente l'historique des séismes dans le sud du Pérou. La région d'Arequipa, à
quelques 750 km au sud-est de Lima, la capitale a connu, le 23 juin 2001, un séisme qui se classe
parmi les plus grands (magnitude de 8,1 sur l'échelle de Richter). Sa localisation est indiquée par
l'étoile.

A. Répartition des séismes au El Salvador B. Répartition des séismes au sud du Pérou

68
1.2.3. A la divergence de plaques
La lithosphère océanique dépasse rarement les 10-15 km, ce qui fait qu'il ne peut y avoir que des
séismes superficiels. Les mouvements qui se produisent sous la lithosphère (convection) se font
dans une asthénosphère plastique et par conséquent ne peuvent engendrer de ruptures. Même si
la grande majorité des séismes se situe aux frontières de plaques, il n'en demeure pas moins qu'on
connaît de l'activité sismique intraplaque, c'est à dire à l'intérieur même des plaques
lithosphériques.
Par exemple, les séismes associés aux volcans de points chauds sur les plaques océaniques sont
connus. Il y a aussi des séismes intraplaques continentaux, plus difficiles à expliquer : cas de la
séismicité de la région de Charlevoix, au Québec.

Foyers sismiques à la divergence des plaques et limites des plaques continentales convergente
de la côte nord de l’Algérie

69
L'Algérie a connu, le 21 mai 2003, un terrible séisme qui a fait plus de 2000 morts et des milliers de
blessés et de sans-abri.
Toute la côte nord de l'Algérie se situe dans une zone tectonique des plus propices aux
tremblements de terre. On se souviendra du grand séisme dévastateur d'Al Asnam en 1980 qui a
fait 3500 morts. La côte nord de l'Algérie est traversée par une limite de plaques lithosphériques
continentales convergentes: la plaque eurasienne, au nord, chevauche la plaque africaine au sud.
C'est dans cette faille de chevauchement que se déclenchent les séismes de la région.

1.3. Les catégories de séismesou tremblements de terre


Un tremblement de terre est une secousse plus ou moins violente du sol qui peut avoir trois
origines : rupture d'une faille ou d'un segment de faille (séismes tectoniques) ; intrusion et
dégazage d'un magma (séismes volcaniques) ; explosion, effondrement d'une cavité (séismes
d'origine naturelle ou dus à l'activité humaine ou encore séismes artificiels).
En pratique on classe les séismes en trois catégories selon les phénomènes qui les ont engendrés :
les séismes tectoniques, les séismes volcaniques et les séismes artificiels.

1.3.1. Les séismes tectoniques


Les séismes tectoniques sont de loin les plus fréquents et dévastateurs.
Une grande partie des séismes tectoniques se produisent aux limites des plaques, où il existe un
glissement entre deux milieux rocheux. Ce glissement, localisé sur une ou plusieurs failles, est
bloqué durant les périodes inter-sismiques (entre les séismes), et l'énergie s'accumule par la
déformation élastique des roches. Cette énergie et le glissement sont brusquement relâchés lors
des séismes.
Dans les zones de subduction, les séismes représentent la moitié des destructeurs de la Terre, et
ils dissipent 75 % de l'énergie sismique de la planète. C'est le seul endroit où on trouve des
séismes profonds (de 300 à 645 km).
Au niveau des dorsales médio-océaniques, les séismes ont des foyers superficiels (0 à 10 km), et
correspondent à 5 % de l'énergie sismique totale. De même, au niveau des grandes failles de
décrochement, ont lieu des séismes ayant des foyers de profondeur intermédiaire (de 0 à 20 km
en moyenne) qui correspondent à 15 % de l'énergie.
Le relâchement de l'énergie accumulée ne se fait généralement pas en une seule secousse, et il
peut se produire plusieurs réajustements avant de retrouver une configuration stable. Ainsi, on
constate des répliques suite à la secousse principale d'un séisme, d'amplitude décroissante, et sur
une durée allant de quelques minutes à plus d'un an. Ces secousses secondaires sont parfois plus
dévastatrices que la secousse principale, car elles peuvent faire tomber des bâtiments qui
n'avaient été qu'endommagés, alors que les secours sont à l'œuvre. Il peut aussi se produire une
réplique plus puissante encore que la secousse principale quelle que soit sa magnitude. Par
exemple, un séisme de 9,0 peut être suivi d'une réplique de 9,3 plusieurs mois plus tard même si
cet enchaînement reste extrêmement rare.

1.3.2. Les séismes d'origine volcanique


Ils résultent de l'accumulation de magma dans la chambre magmatique d'un volcan. Les
sismographes enregistrent alors une multitude de microséismes dus à des ruptures dans les roches

70
comprimées ou au dégazage du magma. La remontée progressive des hypocentres (liée à la
remontée du magma) est un indice prouvant que le volcan est en phase de réveil et qu'une
éruption est imminente.

1.3.3. Les séismes artificiels


Les séismes d'origine artificielle ou «séismes induits» sont dus à certaines activités humaines telles
que barrages, pompages profonds, extraction minière, explosions souterraines ou essais
nucléaires peuvent entraîner des séismes de faible à moyenne magnitude.

1.4. Protection contre les séismes


A la différence d'autres risques naturels, on ne peut agir sur l'aléa sismique : alors que l'on peut
lutter contre une crue ou un incendie on est totalement impuissant face à un séisme, du moins
dans l'état actuel des connaissances scientifiques. La seule manière efficace de se protéger des
séismes est donc la prévention. En prenant comme exemple la France, à l'heure actuelle, en
France, cette prévention est axée sur 3 décisions :

• évaluer le risque sismique et construire en conséquence selon des normes qu'il faut
faire appliquer ;

• développer la recherche en matière de construction parasismique en élaborant de


nouvelles techniques de génie civil pour lutter contre les effets mécaniques des séismes ;

• informer et préparer les populations des zones à risques ainsi que les moyens de
secours et d'information à ces événements.

1.4.1. Protéger grâce à l'étude du risque sismique


La méthode la plus efficace pour éviter qu'un bâtiment soit détruit par un séisme est encore de
construire ce bâtiment dans un endroit où il n'y a pas de tremblement de terre. Ceci semble
évident mais était relativement difficile à appliquer dans la pratique car on connaissait très mal,
notamment en France, le risque sismique. En effet, comme le risque est modéré dans ce pays, les
catastrophes passées sont oubliées et on n'en tient pas compte pour choisir les lieux de
construction. Mais grâce aux efforts des scientifiques dans ce domaine on connaît maintenant
relativement bien le risque sur tout le territoire français.
D'une façon générale il faut éviter de construire:
sur les bords de versants escarpés sur les zones de changements de
sol à proximité immédiate des failles actives aux abords des falaises
sur des sols meubles en pente (ou en aval de ces sols) sur les berges
et rivages constitués de terrains meubles
Le risque sismique qui tient compte de l'aléa sismique mais aussi de tous les éléments pouvant
entraîner des dégâts est important dans toutes ces situations, même en cas d'aléa sismique faible,
car ces sites sont susceptibles de subir des glissements de terrains, des éboulements....
Par exemple, pour estimer ce risque dans la région de la Provence, on a tenté en 1982 de simuler
le séisme de Lambesc de 1909 (le plus important du siècle en France), mais avec l'occupation des
sols de 1982. Ceci a permis d'évaluer les conséquences en termes de morts et de dégâts mais aussi
les conséquences sur l'économie régionale. En effet, bien que l'aléa sismique soit le même en 1982
et en 1909, l'impact d'un séisme et donc le risque sismique sont différents selon les époques.
71
1.4.2. Protéger grâce au génie parasismique
Les hommes ayant la mémoire courte, ils ont peuplé de part le monde nombre de zones où l'on
sait que le risque sismique est important. S'ils ne veulent pas s'établir ailleurs, il faut renforcer
leurs habitations afin de réduire les risques d'écroulements en cas de séisme : c'est le domaine du
génie parasismique.
Les premières mesures en France datent de 1962 et ont abouti à l'élaboration des premières lois
en matière de construction parasismique en 1969.
Ces lois dites parasismiques de 1969 ont été par la suite revues et corrigées en 1982 et sous
l'impulsion de l'Association Française du Génie Parasismique (AFGPS) crée en 1984 ; elles ont été
une dernière fois modifiées en 1992.
Il faut ici bien distinguer la protection "intrinsèque" qui concerne chaque bâtiment et la protection
"statistique" qui concerne un ensemble de constructions.

1.4.2.1. Protection des habitations individuelles


Les règles parasismiques ne visent pas à assurer individuellement chaque bâtiment. Elles
consistent à imposer une intensité minimale dite intensité nominale (ou une accélération
nominale), que les bâtiments soumis à ces règles doivent pouvoir supporter "dans leur grande
majorité" sans subir de "dommages trop importants".
Dans les règles, on établit donc tout d'abord une intensité nominale qui est fixée en étudiant le
risque sismique déterminé par les scientifiques. Puis on impose une série de coefficients pour la
construction de telle sorte que la protection corresponde, en cas de secousse d'intensité (ou
d'accélération) inférieure à l'intensité nominale déterminée :

• à une faible probabilité pour qu'apparaissent des désordres structuraux nécessitant


reparation ;

• à une très faible probabilité pour qu'un bâtiment sinistré mais non effondré soit rendu
irreparable ;

• à une probabilité encore plus faible d'effondrement grave.


La construction d'une habitation parasismique relève alors de l'initiative individuelle. On doit
suivre des normes qui assurent en dessous d'une intensité nominale. On peut aller au delà mais ça
coûte cher et ce n'est pas obligatoire. En général, les règles concernant la protection des
habitations individuelles n'obligent donc pas à assurer une protection "intrinsèque" mais elles
doivent pouvoir protéger un ensemble des constructions: elles assurent donc une protection
"statistique".

1.4.2.2. Protections des ouvrages "à risque spécial"


Pour les constructions "à risque spécial" comme les centrales nucléaires ou les barrages on
recherche bien évidement la protection intrinsèque de l'ouvrage, quelqu'en soit le coût, car sa
destruction aurait des conséquences catastrophiquespour l'environnement.
En France, les règles parasismiques sont parmi les plus complètes du monde. Alors que le pays
accusait un certain retard dans les années 60, des efforts importants ont été fait dans ce domaine.
Cela a abouti à un ensemble de lois votées en 1992 et qui forme la législation parasismique
actuelle dite P.S. 92.
Ces lois concernent les constructions très récentes car les normes ne sont appliquées pour les
ouvrages recevant du public que depuis 1982 et pour les habitations individuelles que depuis
72
1994. Le renouvellement des habitations se fait en moyenne au rythme de 1 % par an, ce qui
signifie qu'il faut 100 ans pour renouveler toutes les habitations du pays. Il faut donc renforcer les
ouvrages construits avant l'établissement des règles parasismiques. C'est là le plus grand travail de
la construction parasismique actuellement.

1.4.3. Protéger grâce à l'information et la prévention


Lorsqu'un tremblement de terre a lieu, on peut sauver un grand nombre de vie à condition d'agir
le plus vite possible. Les spécialistes estiment qu'il faut agir dans les 48 heures suivant le séisme
car après 72 heures passées sous les décombres, les chances de survie sont minimes. C'est
pourquoi il faut établir des plans d'action rapides mettant en oeuvre tous les moyens disponibles
et appropriés. Il existe de tels plans d'action en France qui sont adaptés en cas de séismes comme
le plan ORSEC ou le Plan Rouge qui sont déclenchés par le Préfet.
La préparation à un séisme majeur concerne trois contextes:

1.4.3.1. Avant un séisme majeur


Il convient d'effectuer des simulations de catastrophes avec des exercices d'évacuations auprès de
la population. Il existe ainsi des exercices de simulations dans toutes les écoles japonaises et
californiennes. Des simulations du même type ont maintenant lieu dans des établissements
scolaires du sud de la France. De même, les unités de secours doivent être préparées à agir vite
lors d'un séisme. Ceci nécessite aussi un entraînement spécifique afin d'être parfaitement au point
le jour du séisme. Au Japon, il existe ainsi des simulations de séisme tous les ans, le jour
anniversaire du tremblement de terre de 1923 qui avait fait plus de 120 000 victimes.
Cette simulation implique la population d'une part et les organismes de secours d'autre part. Ce
type de préparation est assez bien effectué dans les régions très exposées au risque sismique mais
les actions dans ce sens restent des cas isolés en France.

1.4.3.2. Pendant un séisme majeur


Il convient d'informer la population en diffusant aussi largement et aussi régulièrement que
possible les consignes essentielles de sécurité à suivre en cas de séisme.

1.4.3.3. Après un séisme majeur


Il convient d'établir une entraide d'urgence et une organisation post-catastrophe complémentaires
aux interventions de la Sécurité Civile (la Sécurité Civile est l'ensemble des moyens dont dispose le
Préfet pour intervenir en cas de catastrophe majeure). Ceci est assuré par le Préfet dans un
premier temps puis des cellules de crise municipales sont créées pour organiser les secours.
La Grèce étudie notamment la fiabilité de la méthode VAN, qui fonctionne par des
enregistrements de variations des courants électrotelluriques. Cette méthode, bien que fortement
controversée dans le milieu scientifique, semble avoir détecté 5 séismes majeurs avec plusieurs
jours d'avance.
Les États-Unis utilisent des outils de grande sensibilité autour des points statistiquement sensibles
(tels que Parkfield en Californie) : vibrateurs sismiques utilisés en exploration pétrolière,
extensomètres à fil d'invar, géodimètres à laser, réseau de nivellement de haute précision,
magnétomètres, analyse des puits.
Le Japon étudie les mouvements de l'écorce terrestre par GPS et par interférométrie (VLBI),
méthodes dites de géodésie spatiale. En Afrique du Sud, les enregistrements se font dans les
couloirs des mines d'or, à 2 km de profondeur. La Chine se base sur des études pluridisciplinaires,
tels que la géologie, la prospection géophysique ou l'expérimentation en laboratoire.
73
En somme, la puissance destructrice des séismes menace une part croissante de l'humanité,
installée en bordure de mer. Ils peuvent aussi menacer les installations pétrolières et gazières
offshore et disperser les décharges sous-marines contenant des déchets toxiques, déchets
nucléaires et munitions immergées. On cherche à les prévoir, pour s'en protéger, à l'aide d'un
réseau mondial d'alerte, qui se met en place, en Indonésie et Asie du Sud Est notamment.

2. LES VOLCANS
Le volcanisme est l'ensemble des phénomènes associés aux volcans et à la présence de magma. La
volcanologie (ou vulcanologie) est la science de l'étude, de l'observation et de la prévention des
risques des volcans. Comme les séismes, les volcans ne se répartissent pas de façon aléatoire à la
surface de la planète. Plusieurs se situent aux frontières de plaques (volcanisme de dorsale et de
zone de subduction), mais aussi à l'intérieur des plaques (volcanisme intraplaque, comme par
exemple le volcanisme des points chauds). Leur localisation est intimement liée à la tectonique des
plaques.

Répartition des volcans sur la surface de la planète

2.1. Les grands types de volcans

2.1.1. Les volcans des dorsales ou de rift


Nous savons qu'il y a des volcans sous-marins tout le long des dorsales, particulièrement dans le
rift central, là où il se forme de la nouvelle lithosphère océanique. La composition de la lave de ces
volcans indique qu'on est tout près de la zone où se fait la fusion partielle du manteau. S'il n'y
avait pas de tensions dans cette zone de dorsale, il n'y aurait pas de fractures qui permettent
justement au magma produit par la fusion partielle de s'insinuer dans la lithosphère et de former
des volcans. Ce volcanisme nous est connu par l'exploration des fonds océaniques, mais aussi par
un cas particulier, celui de l'Islande, carrément assise sur la dorsale de l'Atlantique-Nord et qui est
formée uniquement de volcans.
Dans ce cas, le volcanisme de la dorsale a réussi à s'élever au-dessus du niveau marin pour former
une île volcanique qui constitue un laboratoire naturel pour l'étude du volcanisme de frontières

74
divergentes. Certaines hypothèses récentes proposent, qu'en plus, il y aurait un point chaud sous
l'Islande, donc aussi du volcanisme de points chauds.

A . Islande : exemple de volcan des dorsales B. La Ceinture de Feu

2.1.2. Les volcans des zones de subduction


Le volcanisme relié à l'enfoncement d'une plaque sous l'autre va former des chaînons de volcans.
La fameuse Ceinture de feu autour du Pacifique (volcans continentaux) est l'expression de ce
volcanisme de convergence, mais selon qu'il s'agisse d'une collision entre deux portions de
lithosphère océanique, ou entre une portion de lithosphère océanique et une portion de
lithosphère continentale, la nature du volcanisme diffère.
Dans le cas où il y a convergence entre deux portions de lithosphère océanique, il y aura formation
d'un chaînon de volcans qui s'élèvent au-dessus de la surface des océans pour constituer un arc
insulaire. Par exemple, toute la portion de la Ceinture de feu qui se situe dans le Pacifique-Ouest
et le Pacifique-Nord est associée à ce type de collision.
Dans le cas de la convergence entre une portion de lithosphère océanique et une portion de
lithosphère continentale, les volcans se trouvent sur la marge du continent et forment un arc
continental. Un bon exemple de cette dernière situation est la Chaîne des Cascades (Cascades
Range), dans l'ouest du continent nord américain.
Le diagramme ci-dessous montre les relations entre les trois plaques lithosphériques du Pacifique,
de Juan de Fuca et Nord-américaine. Au niveau de la zone de subduction, la plaque de Juan de
Fuca plonge sous la plaque nord-américaine, donnant ainsi naissance aux volcans de la Chaîne des
Cascades. Cette chaîne volcanique fait partie de la partie orientale de la Ceinture de feu du
Pacifique. Elle s'étend du Mont Garibaldi au nord de Vancouver jusqu'à Lassen Peak dans le nord
de la Californie. C'est dans cette chaîne volcanique que se trouvent, entre autre, le volcan actif du
Mont St. Helens, le Mont Rainier qui forme le plus haut sommet de la chaîne, ainsi que le
magnifique Crater Lake, un lac qui occupe le cratère de l'ancien volcan Mazama dont la chambre
magmatique a été littéralement vidée lors d'une éruption extraordinaire il y a seulement 7700 ans.
Il est à noter que la composition des laves des volcans des deux types de convergence est
caractéristique de chacun des environnements.

75
Relations entre trois plaques lithosphériques

2.1.3. Les volcans des points chauds


Le volcanisme des points chauds est un volcanisme intraplaque, qu'on retrouve principalement,
mais pas exclusivement, sur la lithosphère océanique. Les chaînons volcaniques de points chauds
viennent appuyer la théorie de l'étalement des planchers océaniques. Pour des raisons que l'on
comprend encore mal, il se fait en certains points à la base du manteau supérieur, une
concentration locale de chaleur qui amène une fusion partielle du matériel. C'est ce qu'on appelle
un point chaud.
Le matériel fondu au niveau du point chaud est moins dense que le matériel ambiant; de ce fait il
remonte vers la surface et vient percer la lithosphère pour former un volcan. Ces volcans de point
chaud sont très abondants à l'intérieur des plaques lithosphériques, surtout sur les portions
océaniques des plaques. Les fonds océaniques du Pacifique en constituent un bon exemple où on
a une multitude de ces volcans, dont la plupart sont sous-marins (guyots), mais dont un bon
nombre percent la surface des océans pour former des archipels comme les Carolines, les Marshall
ou les îles Hawaii. Les points chauds sont stationnaires et peuvent fonctionner pendant plusieurs
millions d'années, jusqu'à 100 Ma même.

A. Volcan des points chauds B. Chaînons de volcans des points chauds


Les deux schémas qui suivent illustrent la formation d'un chaînon de volcans de points chauds.

76
Formation d'un chaînon des volcans de points chaud
Si une plaque lithosphérique se déplace au-dessus d'un point chaud qui fonctionne
sporadiquement, il se construit un chaînon de volcans. Les volcans les plus vieux se situent à
l'extrémité du chaînon qui est la plus éloignée du point chaud, alors que les plus jeunes se situent
à proximité du point chaud. On retrouve plusieurs de ces chaînons de volcans de point chaud sur
les plaques océaniques, comme par exemple, le chaînon qui va des îles Hawaii jusqu'aux fosses
Aléoutiennes-Kouriles (Chaînon Hawaï-Empereur) dans le Pacifique-Nord.
Ce chapelet de volcans est un bon exemple de la marque laissée sur le plancher océanique par le
déplacement d'une plaque au-dessus d'un point chaud.
Il a été établi que les volcans d'Hawaii, à l'extrémité sud du chaînon, sont tout à fait récents; ils
sont plus jeunes que 1 Ma. L'âge des volcans le long du chaînon est de plus en plus vieux à mesure
qu'on s'éloigne d'Hawaii.
Le plancher océanique au niveau de la fosse de subduction des Aléoutiennes date de 80 Ma. C'est
dire qu'il a fallu 80 Ma pour former le chaînon en entier. Ce dernier s'est formé par le déplacement
de la plaque du Pacifique au-dessus d'un point chaud situé sous les îles Hawaii.
Le tracé et les âges du chaînon Hawaii-Empereur nous renseignent sur deux choses :
(1)-La direction du déplacement s'est brusquement modifiée durant le déplacement de la plaque,
il y a 40 Ma; durant la période entre -80 et -40 Ma, la plaque s'est déplacée selon le sens et la
direction de la flèche rouge, donnant naissance au chaînon Empereur, alors que depuis 40 Ma, le
déplacement se fait selon le sens et la direction de la flèche bleue, avec comme résultat le chaînon
d'Hawaii;
(2)-Connaissant la distance du déplacement entre deux volcans d'âge connu, on peut calculer la
vitesse moyenne du déplacement de la plaque entre ces deux points. Ici par exemple, une vitesse
moyenne de 6,7 cm/année entre Hawaii et le point de changement de direction du déplacement
de la plaque (soit à Kimmei, une distance de 2700 km entre les deux points).
On ne sait pas vraiment depuis combien de temps fonctionne ce point chaud puisque, si des
volcans ont été formés il y a plus de 80 Ma, ils ont été engloutis en même temps que la plaque du
Pacifique dans la zone de subduction des Aléoutiennes-Kouriles et digérés avec elle dans
l'asthénosphère.

77
Figure 52. Le tracé du chaînon des îles Hawaii.

2.2. Les types d’éruptions volcaniques


Suivant les produits qu’ils rejettent, les volcans présentent plusieurs types d’éruptions.

2.2.1. Type Hawaïen


Dans les îles Hawaï (Océanie), le Mauna-Loa est un cône très surbaissé de 9000 m d’épaisseur
(4000 m au-dessus du niveau de la mer, 5000 m au-dessous), qui résulte de la super position de
coulées vastes et nombreuses de laves extrêmement fluides. En périodes de repos, le cratère
immense renferme de la lave bouillonnante à 1200° environ, d’où dégagent des gaz. Au moment
d’une éruption, la lave emplit le cratère, puis déborde en une nappe liquide comme l’eau, qui
coule à 30 km à l’heure, tombe en cascades abruptes aux ruptures de pentes, s’étale sur une
grande surface. Il s’agit d’une éruption tranquille sans projection.
Quelques volcans d’Islande, le Niragongo du Congo et ceux de la chaîne des Virungas à la frontière
du Congo et du Ruanda sont du type Hawaïen.

2.2.2. Type Strombolien


Le Stromboli est un volcan des îles Lipari (Italie). Le type Strombolien est caractérisé par des laves
moins fluides que celles du Mauna-Loa, des éruptions agrémentées de violentes explosions qui
projettent des paquets de laves retombant en bombes, en fuseaux et en lapilli. De temps à autre,
la lave s’écoule et produit un bruit caractéristique du au cliquetis des blocs déjà solidifiés qui
s’entrechoquent dans la coulée. Elle s’épanche presque toujours du même coté, de sorte que le
cratère, aux pentes abruptes, est le plus souvent égueulé, c’est-à-dire échancré par une large
brèche. Le cône est constitué par des produits de projection et des coulées de laves.
Le Kitouro du Congo et le Capelinhas des Açores sont du type Strombolien.

2.2.3. Type Vulcanien


Dans ce type, qui se réalisa à Vulcano dans les îles Lipari en 1888-1889, la lave visqueuse tend à
boucher la cheminée. Des explosions très violentes, dues aux brusques sorties des gaz sous
pression, la pulvérisent en nuées projetées verticalement. Des cendres retombent, abondantes,
78
accompagnées de lapilli et de bombes craquelées, en croûtes de pain. Quand la lave s’écoule, elle
forme de coulées massives et courtes qui se solidifient assez vite en surface, bavent par les
fissures de leur croûte superficielle pour se figer enfin en laves plissée ou en laves cordées.
Le cône du volcan est surtout constitué de cendres et de lapilli ; son cratère d’explosion est
largement ouvert (volcan Manengouba, Caméroun). Souvent un lac occupe ensuite ce cratère :
lacs des Monts Manengouba du Kartala (Comores).

2.2.4. Type Péléen


Réalisé par diverses éruptions de la Montagne Pelée à la Martinique, ce type est caractérisé par
une lave très visqueuse qui ne coule pas, obstrue le cratère, monte en dôme aux parois verticales.
Pendant l’éruption en 1902, le dôme finit par craquer sous la poussée formidable des gaz.
D’énormes masses de vapeur d’eau s’échappèrent des fissures sous une grande pression et à une
haute température (1000°), formant les terribles nuées ardentes. Les nuées ardentes se détendent
à l’air en gigantesques choux-fleurs pouvant atteindre 4000 m de hauteur. Elles dévalent le volcan
à une vitesse comparable à celle d’un violent ouragan. Elles emportent une grande quantité de
cendres et de pierres, jusqu’à des blocs d’une tonne. Elles asphyxient, incendient, renversent et
écrasent ; c’est une telle nuée qui le 8 mai 1902, détruisit la florissante cité de Saint-Pierre et fit
plus de 30000 victimes.
Quelques mois après, une aiguille d’andésite très visqueuse, presque immédiatement solidifiée,
surgissait au-dessus du dôme, sortant comme d’une filière. Mesurant plus de 100 m de diamètre,
elle monta par saccades, parfois à la vitesse de16 mètres par jour, atteignit ainsi 500 m de
hauteur, s’arrêta puis fut rapidement détruite par l’érosion.
Lave très visqueuse (de trachyte, d’andésite), sortant en dôme et en aiguille ; gaz et vapeur d’eau
expulsés par les fissures du dôme sous forme de nuées ardentes, telles sont les caractéristiques
d’une éruption du type péléen. Ainsi sont formés certains sommets du Hoggar.

2.3. Les phénomènes volcaniques

2.3.1. Les fumerolles


Une fumerolle ou fumerole est une fissure lâchant des panaches de fumées sulfureuses et de la
vapeur d'eau. Elle est un nuage de cendre et d’éléments minéraux volcaniques. Quand le volcan
s’éteint, les dégagements gazeux persistent : ce sont les fumerolles dont la composition chimique
varie au fur et à mesure que la température baisse.
D’abord riche en chlorures (chlorure de sodium) et en sulfures, les fumerolles finissent par
contenir surtout de l’hydrogène sulfuré, puis du gaz carbonique. Elles peuvent persister longtemps
après l’activité des volcans.

2.3.2. Le geyser
Un geyser est un type particulier de source d'eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant
de l'eau à haute température et de la vapeur.
L'activité des geysers, comme celle de toutes les sources chaudes, est liée à une infiltration d'eau
en profondeur. L'eau est chauffée par sa rencontre avec une roche, elle même chauffée par le
magma en fusion ou par l'action du gradient géothermique (la température et la pression
augmentent avec la profondeur), c'est pourquoi il est possible de trouver des sources d'eau
chaude et des geysers dans les régions non volcaniques. Cette eau, chauffée et mise sous pression,
rejaillit alors vers la surface par effet de convection.
79
Les geysers diffèrent des simples sources chaudes par la structure géologique souterraine. L'orifice
de surface est généralement étroit, relié à des conduits fins qui mènent à d'imposants réservoirs
d'eau souterrains.
L'intensité des forces en jeu explique la rareté du phénomène. Autour de nombreuses zones
volcaniques, on peut trouver des sources chaudes accompagnées de fumerolles (île Sainte-Lucie,
Java, Dallol, etc). Mais souvent, les roches sont trop friables, ce qui génère une érosion rapide et
condamne l'apparition d'un geyser qui doit disposer de conduits naturels étroits et résistants.
L'activité d'un geyser est assez fragile et capricieuse et certains se sont éteints parce qu'on y avait
simplement jeté des déchets. L'autre raison est l'exploitation de l'énergie géothermique. En effet,
certains geysers ne sont plus actifs suite à l'intervention humaine, notamment après la
construction de centrales géothermiques.
Il ne faut pas confondre un geyser avec d'autres phénomènes para-volcaniques :
 une fumerolle ou fumerole est une fissure lâchant des panaches de fumées sulfureuses
et de la vapeur d'eau. Elle est un nuage de cendre et d’éléments minéraux volcanique ;
 Une source chaude est un bassin thermal, allant de 30° à 100°, ou un lac géothermique
très chaud (comme le Prismatic Spring par exemple);
 une mare de boue est un petit lac d'eau bouillonnante brassant des sédiments à sa
surface (boue, argile, matériaux volcaniques... etc.) ;
 une mofette est un puits d'eau chaude avec des remontées de bulles de gaz parfois
toxiques.

2.3.3. La source chaude


Une source chaude est une source dont l'eau sort du sol à une température élevée (de 30 à 100
°C), chauffée par un processus géothermique. C’est donc un lac géothermique très chaud. Il y a des
sources chaudes tout autour du monde, sur tous les continents et même dans les mers.
Il n'y a pas de définition généralement acceptée de la notion de source chaude. Voici quelques
définitions communément admises :
 Toute source géothermique ;
 Une source dont la température est supérieure à la température de son environnement
;
 Une source naturelle dont la température est supérieure à celle du corps humain
(normalement entre 3,.5 et 37,5 °C) ;
 Une source thermale dont la température est supérieure à 36,7 °C ;
 Une source naturelle dont la température est supérieure à 21,1 °C (synonyme d'eau
thermale) ;
 Une résurgence naturelle d'eau souterraine ayant une température élevée ;
 Un type de source thermale dans laquelle l'eau chaude est amenée à la surface. La
température de l'eau est en général à 6,5 °C ou plus au dessus de la température
ambiante. Avec cette définition, « source thermale » et « source chaude » ne sont pas
synonymes ;

80
 Une source dont l'eau chaude est amenée à la surface (synonyme de source thermale).
La température de l'eau de source est en général 8,3°C ou plus au dessus de la
température ambiante ;
 Une source dont la température est supérieure à la température ambiante du sol ;
 Une source dont la température est supérieure à 50 °C

2.3.4. La mare de boue


Une mare de boue est un petit lac d'eau bouillonnante brassant des sédiments à sa surface (boue,
argile, matériaux volcaniques... etc.).

2.3.5. La mofette
Une mofette est un puits d'eau chaude avec des remontées de bulles de gaz parfois toxiques.

81
Troisième partie.
GEODYNAMIQUE EXTERNE
Encore appelée géodynamique de surface ou dynamique externe de la Terre, la géodynamique
externe est un ensemble des facteurs érosifs qui modèlent les reliefs. Elle concerne l'évolution
dynamique de la surface de la Planète. L'eau, la glace, le vent, sculptent les surfaces continentales.
Les paysages obtenus reflètent la nature, la composition et l'architecture des formations
géologiques.
La géodynamique externe désigne l'ensemble des forces mises en jeu et les mouvements qui
résultent de l'action de ces forces dans les enveloppes externes. Ces enveloppes, dites encore "
superficielles ", sont les plus légères de la Terre : il s'agit des océans et de l'atmosphère.
Composées de liquide ou de gaz, elles ont les propriétés d'un fluide, et présentent à ce titre une
dynamique intense avec des mouvements très rapides. On associe fréquemment aux enveloppes
externes l'ensemble des sédiments marins actuels qui tapissent les fonds océaniques et procèdent
du couplage dynamique entre l'hydrosphère (c'est-à-dire l'ensemble des eaux superficielles), la
lithosphère continentale, et la biosphère marine. Atmosphère, océans et sédiments constituent les
trois grands réservoirs de surface.
Les continents s'aplanissent et tendent vers un niveau de base, celui des océans. Si les processus
d'érosion dominent les continents, ce sont plutôt les processus de la sédimentation qui prévalent
dans les océans. Il existe un lien certain entre géodynamique interne et géodynamique externe : la
dynamique reliée à la tectonique des plaques vient souvent rajeunir les reliefs des continents; la
topographie des océans et son évolution sont aussi tributaires de la tectonique des plaques.
La dynamique externe représente également les manifestations physiques d'ordre
météorologiques, ou qui y sont liées. Ainsi on inclura l'érosion et les mouvements de terrain
comme résultante de l'action mécanique, voire chimique, de l'eau (sous toutes ses formes), du
vent, de la température... Toutes ces composantes, dépendantes de l'énergie solaire, peuvent
donner, lorsqu'elles sont combinées, des phénomènes de faible amplitude (une pluie, une brise)
sans effet majeur, ou des phénomènes de grande ampleur comme des crues ou des cyclones,
éléments de risques pour les sociétés humaines.
La planète Terre est capable de maintenir de l'eau liquide à sa surface, condition essentielle pour
l'apparition et le maintien de la Vie, c'est en grande partie parce qu'elle possède des systèmes
naturels de recyclage des éléments essentiels à cette Vie: carbone, azote, phosphore, soufre et
oxygène. Ultimement, ces systèmes de recyclage sont liés à la tectonique des plaques. Dans cette
perspective, l'analyse des interactions entre atmosphère, hydrosphère, lithosphère,
asthénosphère et biosphère permet de mieux comprendre les enjeux actuels en ce qui touche les
changements climatiques.

82
Chapitre 5.
LES PAYSAGE ET LEUR EVOLUTION
1. OBSERVATION DE QUELQUES PAYSAGES
Pour aborder l’étude des paysages, il est indispensable d’observer des paysages divers et
d’identifier les éléments importants de chacun de ces paysages. Il est nécessaire également de
répondre aux questions suivantes:
- Quels sont les facteurs qui influencent la formation de ces paysages?
- Quelles sont les incidences de la végétation sur les différents éléments constitutifs d’un
paysage?
- Quel autre élément très important joue un rôle dans le modelé du relief?
- Comment expliquer les affleurements de roches observables dans le paysage?
A partir de toutes les observations qui résultent de ce questionnement, on peut définir un
paysage, au sens géologique du terme.

2. QUELS SONT LES ELEMENTS DU PAYSAGE ?


L’observation de quelques paysages montre q’un paysage est essentiellement caractérisé par le
relief, la végétation, le tracé des cours d’eau, les affleurements de roches, les manifestations des
activités humaines (habitat, agriculture, industrie…). Il est également essentiellement fonction du
climat. Un paysage de savane est très différent d’un paysage de forêt. Il résulte de l’interaction de
tous ces différents facteurs.
Un paysage porte souvent, pour ne pas dire toujours, des traces de son histoire passée, ou des
différents climats qu’il a pu subir.

3. COMMENT INTERVIENNENT LES DIFFERENTS ELEMENTS D’UN PAYSAGE ?


3.1. Quelles sont les origines possibles d’un relief ?
Un relief est du à de nombreux facteurs :
- diversité des roches,
- climat,
- actions des cours d’eau,
- action de l’homme, - mouvements tectoniques, - érosion.

3.1.1. La diversité des roches


Les roches constituant l’écorce terrestre, ou simplement le paysage, n’ont pas toutes la même
nature. Elles n’offrent donc pas la même résistance aux agents de l’érosion, car leurs propriétés
physiques et chimiques sont différentes. Une même roche peut également ne pas avoir le même
comportement vis-à-vis de l’érosion, sur toute son étendue : un même massif de granite peut, par
exemple, donner à la fois un relief en creux et un relief en pain de sucre. Sur le terrain, le géologue

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observera alors que dans la partie en creux le granite présente un très grand nombre de fractures
ouvertes, et que le granite du dôme est massif.
3.1.2. L’érosion
L’érosion résulte d’un ensemble de processus qui dégradent le relief: écroulements, éboulement,
glissements de terrains, qui fragmentent la roche ; action des eaux courantes, décomposition
chimiques, vent, gel…
L’érosion peut, en creusant, accentuer les reliefs, ou créer des dénivellations ; mais dans son
ensemble, elle tend à niveler.

3.1.3. Les mouvements tectoniques


Ce sont les mouvements qui affectent l’écorce terrestre. Les mouvements convergents
provoquent un raccourcissement et par conséquent des plissements, des cassures, qui donnent les
reliefs élancés des montagnes jeunes. Ces reliefs sont appelés reliefs tectoniques.

3.1.4. Le climat
Par ses composantes (précipitations, variation des températures), le climat provoque l’altération
de la roche, ce qui favorise l’implantation de la végétation qui, à son tour, peut freiner les
processus d’érosion et accélérer ceux de l’altération ; nous avons alors constitution d’un sol. Mais
ce sol n’est qu’un équilibre fragile qui peut être très facilement détruit.

3.1.5. Action des cours d’eau


Ce facteur lié à la fois au climat et au relief est constitué par les cours d’eau, permanents ou non.
Leur rôle est d’arracher les débris, de les transporter et de les déposer dans d’autres lieux. Les
cours d’eau participent donc de façon active au modelé du paysage.

3.1.6. L’action de l’homme


Il est également un élément très important dans la constitution du modelé d’un paysage. Il peut
accélérer le processus de l’érosion en détruisant la végétation, ou le ralentir en prenant des
mesures de protection..

3.2. Quels sont les facteurs qui déterminent la végétation ?


3.2.1. La nature chimique des roches
Les roches, par altération de leur surface, contribuent à la formation des sols. Elles sont la réserve
de substances minérales. Les plantes puisent dans le sol, par leurs racines, les éléments minéraux
nécessaires à leur croissance.
La nature des éléments minéraux agit sur la répartition des végétaux. Certaines espèces ne
poussent que sur des sols riches en calcaire, d’autres sur des sols riches en silice. A proximité des
mers et des océans ne poussent que des plantes qui tolèrent la présence de sel.

3.2.2. Le relief
Il détermine souvent l’épaisseur des sols. Dans les régions à fortes pentes (montagnes), le sol est
peu épais, parfois inexistant ; seules certaines plantes adaptées pourront y prospérer. L’eau
d’infiltration dissout les sels minéraux et les entraîne vers les bas-fonds où ils s’accumulent.

3.2.3. Le climat
Les températures, les précipitations agissent directement sur les végétaux. Les plantes se
répartissent en fonction des climats en bandes de végétation.
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3.2.4. L’action de l’homme
Par la culture et l’élevage, l’homme modifie la végétation naturelle. Il exploite les forêts,
déboise… Il plante en introduisant parfois des espèces non indigènes. Certaines régions de
plantations ont un aspect bien différent du milieu originel.

3.3. Quels sont les facteurs qui déterminent l’allure des cours d’eau ?
3.3.1. La nature des roches
Le lit des cours d’eau (fleuves, rivières, torrents, lacs, étang…) est en partie déterminé par la
cohérence des roches rencontrées. Dans le cours moyen d’une rivière les méandres sont
provoqués par la présence de roches très cohérentes, qui sont contournées. Les vallées
encaissées, les gorges se situent dans des régions à relief important dont les roches constitutives
peuvent être solubles dans l’eau. La localisation d’étangs, de lacs, de marécages est déterminée
par la présence de couches imperméables dans le sous-sol.

3.3.2. Le relief
L’importance de la pente détermine la vitesse de l’eau. Un courant d’eau rapide permet de
creuser, c’est le cas dans la partie amont des fleuves et des rivières. Les torrents peuvent charrier
des blocs et des galets qu’ils ont arrachés de leur lit.
Dans la partie aval située dans des zones de plaines, le courant est lent ; seules les petites
particules sont transportées.

3.3.3. Le climat
Il détermine la densité des cours d’eau dans une région et l’importance de leur débit. Dans les
régions arides s’observent des oueds vides d’eau pendant une grande partie de la saison sèche
mais au débit important pendant la saison des pluies.

3.3.4. L’action de l’homme


Pour des raisons économiques, l’homme modifie le cours des rivières.
Dans la partie amont des fleuves, l’homme construit des barrages qui permettent d’utiliser la «
force » de l’eau pour fabriquer de l’électricité.
Dans les plaines il construit des digues qui permettent d’arroser les cultures. Ailleurs, il creuse des
lacs artificiels pour favoriser l’irrigation et permettre la pisciculture.

4. QUELQUES EXEMPLES DE PAYSAGES


Les paysages que nous contemplons au cours de voyages sont le résultat de l’action de nombreux
facteurs. Dans certains cas, toutefois, l’un des facteurs agissant joue un rôle déterminant sur
l’aspect du paysage : c’est le cas de la nature des roches pour les paysages lithologiques.

4.1. Les paysages sableux


Ils sont très nombreux en Afrique. Ils sont situés soit au bord de la mer, soit à l’intérieur des
terres. Ce sont des paysages arides, pauvres en végétation. Le relief est peu élevé mais caractérisé
par les dunes.

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4.2. Les paysages argileux
Ils se situent dans les plaines, les bas-fonds. Les argiles forment rarement des affleurements, leur
présence est révélée par des mares, des étangs, des marécages.
En période de sécheresse la présence d’argile se révèle par de nombreuses fentes de retrait.

4.3. Les paysages latéritiques


Ce sont des paysages au sol rouge, au relief subhorizontaux. La végétation est pauvre : une
cuirasse rouge couvertes de gravillons ne favorise pas l’installation des plantes.
En saison sèche, les points d’eau sont rares et les pistes se couvrent d’une fine poussière rouge
soulevée par le passage des véhicules et se déposant sur la végétation avoisinante.

86
5. TRANSFORMATION DES ROCHES CONSTITUANT LE PAYSAGE
Pendant notre courte existence sur la terre, nous avons l’impression que les roches qui
constituent le paysage de notre localité sont immuables. Cependant, des observations attentives
montrent qu’elles subissent sous l’influence des facteurs externes : eau, variation de
température, vent, êtres vivants, des transformations plus ou moins profondes dont les résultats
sont fonction de leur nature, de leur milieu à l’époque considérée.
En partant d’exemples caractéristiques, nous allons étudier le comportement de quelques roches.
Un des facteurs de l’érosion étant le climat, nous étudierons l’action de l’érosion en climat
tropical humide, en climat tropical sec, et en climat désertique

5.1. Comment s’effectue la destruction des roches ?


La destruction des roches peut s’effectuer de trois façons différentes mais complémentaires :
- les effets mécaniques de l’érosion ; - la
décomposition chimique des roches ; -
les phénomènes de dissolution.

5.1.1. Qu’appelle-t-on désagrégation mécanique des roches ?


Un affleurement rocheux n’est jamais homogène, ni régulier. Les roches présentent souvent des
zones de faiblesse, comme les fractures, les joints de stratification ou diaclases.
Les joints de stratification ou diaclases sont les surfaces qui séparent les couches ou strates d’une
série de roches sédimentaires. Les diaclases sont des fissures ou des fractures apparues dans les
roches massives, sans qu’il y ait déplacement. Elles semblent être dues soit aux conditions de
refroidissement des roches éruptives, soit au relâchement de pression pendant les efforts
tectoniques, soit aux conditions de formation de sédiments.
Ces zones de faiblesse divisent les roches en blocs puis ou moins volumineux. Ces blocs peuvent
perdre leur équilibre dès que la gravité peut agir. Les pertes de cohésion donnent naissance à
trois types de désagrégations des massifs rocheux.

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5.1.1.1. Les éboulements
Ce sont des blocs rocheux de petites dimensions qui se détachent des parois des massifs et
tombent uniquement sous l’action de leur propre poids (chute due à la gravité). En altitude, les
brusques variations de température peuvent être une des causes de ces éboulements.

5.1.1.2. Les écroulements


Ces phénomènes concernent des masses rocheuses de très grande taille. Les écroulements ont
souvent pour origine une masse rocheuse mise en porte à faux par une érosion différentielle (c’est
une érosion qui s’attaque à deux roches différentes superposées, la roche la plus tendre se
trouvant sous la plus dure), la roche sous- jacente plus tendre se trouve être érodée plus vite. Un
grand pan de roches peut se détacher suivant une zone de faiblesse et s’écrouler brutalement au
bas de la pente et parcourir plusieurs kilomètres. Ces phénomènes sont dangereux pour les
activités humaines, car ils concernent souvent plusieurs millions de mètres cubes de matériaux,
qui peuvent fermer une vallée, formant un barrage derrière lequel l’eau peut s’accumuler. Les
tremblements de terres peuvent également être une des causes du déclenchement de ces
écroulements.

5.1.1.3. Les glissements de terrain


Ce sont des déplacements lents de terrain le long d’une surface. Ces glissements dépendent de
plusieurs facteurs :
- l’inclinaison de la pente ;
- la nature de la roche : argile, schiste ;
- la teneur en eau.

88
C’est la teneur en eau dans les argiles qui est le facteur primordial.
Cette eau provoque une certaine fluidité de la roche argileuse qui perd sa cohésion et peut ainsi
favoriser le déplacement le long de la pente de toute la masse rocheuse qui la recouvre.
Les amas de matériaux fracturés résultant de ces trois phénomènes deviennent le siège d’une
nouvelle attaque : la décomposition chimique. Les fragments de roches se trouvent noyés dans
un matériau argileux très riche en eau. La fragmentation de la roche augmente considérablement
sa surface. L’altération va donc agir sur de grandes surfaces fréquemment au contact de l’eau.

5.1.2. Comment s’effectue l’altération chimique des roches ?


Le granite est constitué de cristaux de quartz, de feldspath, et de micas blanc et noir. Les massifs
granitiques sont parcourus par des diaclases par où circule l’eau de pluie. Un très grand nombre de
cristaux vont donc être au contact de l’eau à l’intérieur de ces diaclases. Le granite et les roches
voisines couvrent plus du cinquième des roches émergées. Leur altération varie suivant les climats.
En climat tropical humide, l’altération peut atteindre plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur.
En milieu forestier dense, au-dessus du granite, on observe différentes zones de bas en haut :
- le granite sain (A) ;
- le granite altéré (B et C) ;
- des boules de granite (D) ;
- une zone à dominante argileuse où la structure du granite est conservée ;
- une zone où la structure du granite n’est plus reconnaissable : zone des argiles tachetées ; - une
zone de couleur ocre-rouge caractérisée par sa richesse en alumine et en oxyde de fer :
zone à cuirasse latéritique ;
- au-dessus, le sol est couvert de sa végétation.

89
5.1.3. Comment agit l’eau lors de la décomposition du granite ?
Au contact de l’eau, les minéraux se décomposent suivant une réaction chimique que l’on appelle
hydrolyse (de lyse : décomposition, et hydro : eau).
L’hydrolyse de micas provoque la libération des éléments chimiques qui les constituent. Le plus
caractéristique et l’un des plus importants pour l’évolution des sols est le fer. C’est sa libération
qui colore en rouge la roche en voie de décomposition. Cette décomposition des micas provoque
également une augmentation de volume qui entraîne la désagrégation de la roche.
L’hydrolyse des feldspaths libère essentiellement le calcium, le potassium, le sodium qui sont
entraînés par les eaux d’infiltration. La silice et l’alumine, moins solubles, se recombinent pour
donner des minéraux argileux blancs, la kaolinite.
Le quartz est le minéral le plus résistant à l’altération chimique, mais il est néanmoins légèrement
soluble dans l’eau. Il reste donc plus longtemps en place, et se présente sous forme de grains de
silice ou grains de sable.
La décomposition chimique du granite en climat tropical humide aboutit à la formation de
minéraux argileux de teinte claire : la kaolinite. Ce minéral provient de la recombinaison de la silice
résiduelle (silice qui n’a pas été entraînée par les eaux d’infiltration) et de l’alumine qui est
insoluble.
Il peut arriver que la silice soit à son tour entraînée. Il se forme alors au sein du profil des
hydroxydes d’alumine qui se combinent aux oxydes de fer pour donner les cuirasses ferrallitiques.

90
91
La décomposition chimique du granite a pour conséquence la rupture des liaisons
intergranulaires.
La roche perd sa cohérence et devient meuble. Elle entraîne également la libération d’éléments
chimiques, qui peuvent, par recombinaison, donner ce que l’on appelle des sels minéraux
indispensables à la nutrition des végétaux.
Tous les granites ne sont pas décomposés par l’eau. Il faut qu’ils soient recouverts par un sol plus
ou moins épais où pousse une végétation dense comme la forêt. Si un granite est à nu, soit que sa
couverture a été entraînée par l’érosion, soit parce que ce granite a est moins fracturé, il est
beaucoup plus résistant à l’hydrolyse. Il constitue à ce moment-là des reliefs en pain de sucre qui
offrent une très grande résistance à l’action chimique de l’eau. L’eau ruisselle en surface, très
rapidement à cause de la pente, et ne peut pénétrer dans la roche par manque de fissures ou de
diaclases. Si la couverture végétale vient à être détruite, le sol constitué par les produits
d’altération peut être emporté par l’érosion due aux pluies violentes. L’écoulement de l’eau en
surface n’est plus ralenti, et le ruissellement prédomine sur l’infiltration. Les blocs limités par des
diaclases qui ont subi un début d’altération, et ont, par conséquent, leurs angles arrondis
(altération en boules), vont peu à peu être dégradés. Ils peuvent alors reposer les uns sur les
autres pour constituer ce que l’on appelle un chaos de rochers caractéristique : on observe des
rochers en boules empilés les uns sur les autres. Ces chaos de rochers s’observent fréquemment
en zone de savane où la végétation est plus clairsemée et où l’érosion est plus violente.
Toutes les roches granitiques et les roches cristallines voisines (gneiss, migmatites, etc.) donnent
une altération identique à celle du granite en pays tropicaux chauds et humides.
En climat soudanien, plus sec, et en pays désertique, le phénomène de l’altération chimique est
moins prononcé car, si la température est du même ordre ou même parfois plus élevée, le facteur
limitant est ici le manque d’eau qui rend cette altération plus lente et l’évolution minéralogique
moins marquée.
En pays tempérés, où la température est plus basse et la pluviosité moins forte, les roches
granitiques subissent une altération chimique beaucoup plus ménagée. Cette décomposition
aboutit à la formation de l’arène granitique où la transformation des minéraux du granite est
moins importante.

92
5.1.4. Comment l’eau agit-elle en tant qu’agent de dissolution ?
Lors de la décomposition du granite, l’eau transporte, à l’état dissous, un certain nombre de
substances : sels minéraux. L’eau peut agir à une échelle beaucoup plus grande en dissolvant la
roche elle-même : c’est le cas pour les calcaires. Les régions calcaires sont érodées par
dissolution. Seules restent les impuretés qui constituent une partie infime de la roche. Le
calcaire est une roche sédimentaire. Il constitue souvent de grands massifs. C’est une roche
stratifiée (constituée d’une superposition de couches ou strates), les joints de stratification
étant par définition des zones de faiblesse de la roche. C’est également une roche intensément
fissurée.
Le calcaire fin et massif est imperméable au niveau de l’échantillon, mais il est perméable en
grand, au niveau de l’affleurement. L’eau pénètre et circule au niveau des fissures. Comme le
calcaire est soluble dans l’eau, surtout si celle-ci est chargée de dioxyde de carbone, les fissures
vont avoir tendance à s’élargir par dissolution.

Le trajet souterrain des eaux s’effectue par des puits, des galeries. La section des galeries est très
variable. Les salles à stalactites et stalagmites sont fréquentes, les cours d’eau qui y circulent
peuvent agir également par érosion mécanique. Dans d’autres cas,l’eau agit seulement par
dissolution, elle peut circuler à contre-pente sous pression ; il existe des siphons qui sont à
l’origine des sources intermittentes. L’eau qui tend à suivre les joints de stratification, les failles,
les fissures, présente un cours très compliqué parfois difficile suivre, mais dans son ensemble la
circulation de l’eau dans un massif calcaire tend à obéir au principe des vases communicants. On
observe de tels massifs calcaires avec des circulations d’eau souterraines dans le massif de
l’Ankarana à Madagascar, ou à Matouridi (République du Congo), il existe le calcaire de Rufisque
(Bargny , Sénégal), les falaises calcaires du Djado au Niger, le calcaire de Libreville, le calcaire de la
dépression de Lama au Bénin…
La surface de ces massifs fait aussi l’objet d’une érosion particulière, qui donne naissance aux
lapiez : ciselures de quelques centimètres à plus de 10 m de profondeur, et très étroites. Dans
certaines zones, on peut observer des dépressions circulaires plus humides possédant un fond de
sol riche, constitué par les argiles de décalcification : les dolines.

93
5.1.5. Comment l’eau agit-elle comme agent mécanique d’érosion et de transport ?
Les eaux de pluie se concentrent en filets d’eau, en petits ruisselets. Elles arrachent des particules
qui ont été au préalable séparées les unes des autres par l’érosion mécanique (écroulement,
éboulement, glissement de terrain) et qui ont subi l’altération chimique. Elles les transportent, les
déposent, les sédimentent loin du lieu de leur formation.
La mise en mouvement des particules commence dès la chute des gouttes d’eau sur le sol. Leur
transport est fonction de leur taille et de la vitesse du courant de l’eau. Plus le courant est rapide,
plus les particules transportées sont grosses et nombreuses. Suivant la taille des particules, le
mode de transport est différent.
- l’argile, qui est constituée de très fines particules microscopiques est transportée
en suspension dans l’eau ; ces particules peuvent aller jusqu’à la mer.
- les grains de sable se déplacent sur le fond du cours d’eau par simple roulement, ou
par bonds (saltation). Au cours de ces bonds, ils subissent des chocs, qui, se répétant à
l’infini, émoussent leurs arêtes. Dans leur transport, les grains de sable subissent une
érosion mécanique qui tend à les arrondir. Plus le transport est long, plus les grains de sable
seront émoussés.
- les galets ne sont transportés que dans les cours d’eau très rapides comme les
torrents. Ce sont, à l’origine, des blocs anguleux qui, pendant leur transport, sont roulés, se
heurtent les uns contre les autres et finissent par prendre leur forme caractéristique
arrondie.
Lorsque la vitesse de l’eau diminue, les particules les plus lourdes se déposent, tout d’abord les
galets, les graviers, les sables grossiers, enfin les sables fins. Un fleuve n’a pas toujours le même
débit. Pendant les basses eaux, son transport est faible tandis qu’en période de crue, il est
beaucoup plus important. Ce qu’il dépose en période d’étiage (basses eaux) il peut le reprendre
en période de crue.
En région tropicale humide les fleuves ont un débit important et une charge (quantité de
matériaux transportés) très importante. Ces matériaux sont véhiculés jusqu’à la mer.
En région désertique, le phénomène est très différent, les pluies sont rares et violents. Les cours
d’eau sont la plupart du temps à sec. Mais souvent un orage et ce sont tout de suite, dans les
heures qui suivent, des torrents de boue qui dévalent la moindre pente et se perdent quelques
kilomètres plus loin dans les sables. Rares sont les cours d’eau qui vont jusqu’à la mer. Quelques
rivières se déversent dans des dépressions qui, autrefois, étaient des lacs, mais qui, maintenant,
ne sont plus que des plaines asséchées (les chotts).

5.3. Comment le vent peut-il agir comme agent de transport et d’érosion ?


Le vent dans les régions désertiques peut avoir une action érosive très importante. La végétation
étant très rare, le sol est à nu, le vent a prise sur toutes les particules du sol qu’il soulève et
entraîne. Ces particules en fouettant d’autres roches, mêmes dures, les usent. Cette action est
surtout sensible au voisinage du sol. Le vent peut aussi provoquer des accumulations : les plus
caractéristiques sont les champs de dunes ou ergs.
L’érosion est un phénomène continu et général qui s’exerce sur tout ce qui dépasse le niveau de
la mer. On reconnaît le début d’une érosion par les reliefs déchiquetés et la fin par des reliefs
pénéplanés.
Tout d’abord se manifestent les éboulements, les écroulements qui fracturent la roche. Ces
fragments sont ensuite attaqués par l’altération chimique qui favorise l’action de la microdivision
94
des minéraux constitutifs des roches. Elle peut aboutir à leur décomposition parfois totale. Les
feldspaths et les micas sont totalement détruits et se transforment en minéraux argileux. Seul le
quartz, plus résistant à l’altération chimique, donne des grains stables sur le plan minéralogique.
Un certain nombre d’éléments sont dissous. Les argiles et les sables peuvent être entraînés loin
de leur lieu de formation et être sédimentés lorsque les eaux n’ont plus assez de puissance pour
assurer leur transport. Les argiles et une grande partie des sables vont jusqu’à la mer.

Les éléments dissous, les sels minéraux, sont véhiculés par les eaux jusqu’à la mer. L’eau est donc
un élément très important dans l’érosion ; son action est multiple :
- elle agit par décomposition chimique : hydrolyse des minéraux ;
- elle est un agent d’érosion mécanique, elle arrache les particules à la surface du sol et les
transporte. Pendant leur transport, ces particules, les grains de sable en particulier, s’usent par
collision ;
- elle agit comme agent de dissolution sur un grand nombre de corps, en particulier les calcaires.
Le vent joue aussi un rôle non négligeable dans la destruction de certaines roches et dans le
transport des produits de cette décomposition et dans le dépôt.

95
Chapitre 6.
LES RESSOURCES NATURELLES
Une partie des eaux des précipitations ruisselle à la surface des continents pour former les cours
d'eau, alors qu'une autre partie s'infiltre dans le sol pour donner ce qu'on appelle les eaux
souterraines.
Les eaux souterraines constituent une provision d'eau potable inestimable pour l'humanité. Dans
plusieurs pays, c'est pratiquement la seule source d'approvisionnement. Pour notre
approvisionnement en eau potable, individus et municipalités se tournent vers cette richesse que
constitue les nappes phréatiques. Celles-ci contiennent un volume énorme d'eau exploitable. En
milieu urbain ou industriel, les nappes phréatiques peuvent devenir rapidement fragiles à la
surexploitation ou à la contamination.
Géologues et ingénieurs géologues commencent à peine à faire l'inventaire de cette ressource et à
développer des outils pour une protection et une exploitation rationnelles.
Contrairement à la croyance souvent répandue que ces eaux sont stockées dans des sortes de
rivières ou de grands lacs souterrains, les eaux souterraines sont contenues dans les pores des
sédiments ou des roches.

1. CYCLE ET BILAN HYDROLOGIQUES


1.1. Généralités
L'eau est la source principale et originelle de toute vie. Elle se présente, dans la nature, sous trois
états : solide (neige et glace), liquide (eau chimiquement pure ou chargée en solutés) et gazeux (à
différents degrés de pression et de saturation). Le changement de phase de l'eau dépend
essentiellement de la température et de la pression mais aussi du degré de pollution de
l'atmosphère.
L'eau se retrouve, sous ses trois formes dans l'atmosphère terrestre. Les eaux sont en constante
circulation sur la Terre et subissent des changements d'état. L'importance de ces modifications fait
de l'eau le principal agent de transport d'éléments physiques, chimiques et biologiques.
L'ensemble des processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle hydrologique.
Les mécanismes des mouvements de l'eau dans la nature sont déterminés par l'énergie thermique
solaire, la gravité, l'attraction solaire, l'attraction lunaire, la pression atmosphérique, les forces
intermoléculaires, les réactions chimiques, nucléaires et les activités biologiques, et enfin les
activités humaines. L'énergie thermique du soleil produit une circulation de l'air dans
l'atmosphère, en raison du fait que la surface terrestre est réchauffée de façon inégale. La force de
gravité est responsable des phénomènes de précipitations, de ruissellement, d'infiltration et de
courant de convection. L'attraction solaire et lunaire est à l'origine des marées et des courants
marins. Les différences de pression atmosphérique occasionnent les déplacements horizontaux de
l'air. Les vents sont eux-mêmes responsables du mouvement des couches superficielles dans les
lacs et les océans. Les forces intermoléculaires dans le sol provoquent les phénomènes capillaires
ainsi que la viscosité et influencent donc la vitesse d'écoulement. L'eau est une des composantes
de plusieurs réactions chimiques organiques ou inorganiques. Un autre type de transformation de
l'eau est le processus physiologique qui se produit dans l'organisme animal.
Finalement, l'homme intervient directement sur les processus de mouvement et de
transformation de l'eau. Son action peut conduire à une meilleure gestion de sa plus précieuse

96
ressource naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux problèmes, notamment en
perturbant le cycle hydrologique, tant au niveau quantitatif que qualitatif.

1.2. Définition et composantes du cycle de l’eau


1.2.1. Définition
Le cycle de l’eau est une succession des phases par lesquelles l’eau passe de l’atmosphère à la
Terre et retour à l’atmosphère : évaporation à partir des terres, des mers ou des nappes d’eaux
continentales, condensation en nuages, précipitations, accumulation dans le sol ou à sa surface et
ré-évaporation. La notion de cycle hydrologique englobe les phénomènes du mouvement et du
renouvellement des eaux sur la Terre. Cette définition implique que les mécanismes régissant le
cycle hydrologique ne surviennent pas seulement les uns à la suite des autres, mais concomitants.
Le cycle hydrologique n'a donc ni commencement, ni fin. La science qui étudie le cycle de l’eau est
l’hydrologie. Elle peut se décomposer en hydrogéologie (hydrologie souterraine), hydrologie de
surface, hydraulique urbaine, etc.
Sous l'effet du rayonnement solaire, l'eau évaporée à partir du sol, des océans et des autres
surfaces d'eau, entre dans l'atmosphère. L'élévation d'une masse d'air humide permet le
refroidissement général nécessaire pour l'amener à saturation et provoquer la condensation de la
vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les nuages, en présence de noyaux de
condensation. Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les nuages,
est restituée par le biais des précipitations aux océans et aux continents.
Une partie de la pluie qui tombe peut être interceptée par les végétaux puis être partiellement
restituée sous forme de vapeur à l'atmosphère. La pluie non interceptée atteint le sol. Suivant les
conditions données, elle peut alors s'évaporer directement du sol, s'écouler en surface jusqu'aux
cours d'eau (ruissellement de surface) ou encore s'infiltrer dans le sol. Il peut aussi y avoir
emmagasinement temporaire de l'eau infiltrée sous forme d'humidité dans le sol, que peuvent
utiliser les plantes.
Il peut y avoir percolation vers les zones plus profondes pour contribuer au renouvellement des
réserves de la nappe souterraine. Un écoulement à partir de cette dernière peut rejoindre la
surface au niveau des sources ou des cours d'eau. L'évaporation à partir du sol, des cours d'eau, et
la transpiration des plantes complètent ainsi le cycle.

97
1.2.2. Les composantes du cycle de l’eau
Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et variés parmi lesquels nous citerons
les précipitations, l'évaporation, la transpiration (des végétaux), l'interception, le ruissellement,
l'infiltration, la percolation, l'emmagasinement et les écoulements souterrains. Ces divers
mécanismes sont rendus possibles par un élément moteur, le soleil, organe vital du cycle
hydrologique.

1.2.2.1. L'évaporation
Les enveloppes terrestres contiennent de l’eau, en quantités variables : beaucoup au sein de
l’hydrosphère, moins dans la lithosphère et en très faible quantité dans l’atmosphère. Le passage
de la phase liquide à la phase vapeur constitue l'évaporation physique.
L’eau de l’hydrosphère, chauffée par le rayonnement solaire, s’évapore. Cette eau rejoint alors
l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Cette évaporation dépend du vent, de l'ensoleillement,
de la température...

1.2.2.2. Les évapotranspirations


Quand la transpiration des végétaux intervient, on parle d'évapotranspiration. Le cycle décrit
cidessus est essentiellement géochimique. En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les
végétaux ont une influence sur le cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol, et en
relâchent une partie dans l’atmosphère. De même, une partie de l’eau est retenue dans les
plantes. Lors de la déforestation, le cycle de l’eau est fortement modifié localement et il peut en
résulter des inondations. D’où, l’évapotranspiration englobe les processus d'évaporation et de
transpiration de la végétation.

98
1.2.2.3. Les précipitations
Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
Terre, tant sous forme liquide (brume, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et
les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par
un changement de température ou de pression. La vapeur d'eau de l'atmosphère se transforme en
liquide lorsqu'elle atteint le point de rosée par refroidissement ou augmentation de pression. Pour
produire la condensation, il faut également la présence de certains noyaux microscopiques, autour
desquels se forment des gouttes d'eau condensées. La source de ces noyaux peut être océanique
(chlorides, en particulier NaCl produit par l'évaporation de la mer), continentale (poussière, fumée
et autres particules entraînées par des courants d'air ascendants) ou cosmiques (poussières
météoriques). Le déclenchement des précipitations est favorisé par la coalescence des gouttes
d'eau. L'accroissement de poids leur confère une force de gravité suffisante pour vaincre les
courants ascendants et la turbulence de l'air, et atteindre le sol. Enfin, le parcours des gouttes
d'eau ou des flocons de neige doit être assez court pour éviter l'évaporation totale de la masse.

1.2.2.4. Les écoulements


De par la diversité de ses formes, on ne peut plus aujourd'hui parler d'un seul type d'écoulement
mais bien des écoulements. On peut distinguer en premier lieu les écoulements rapides des
écoulements souterrains plus lents. Les écoulements qui gagnent rapidement les exutoires pour
constituer les crues se subdivisent en écoulement de surface ou ruissellement (mouvement de
l'eau sur la surface du sol) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers
horizons du sol). L'écoulement souterrain désigne le mouvement de l'eau dans le sol. On peut
encore ajouter à cette distinction les écoulements en canaux ou rivières qui font appel à des
notions plus hydrauliques qu'hydrologiques. Le ruissellement ou écoulement de surface : désigne
le mouvement de l'eau sur ou dans les premiers horizons du sol (écoulement de subsurface),
consécutif à une précipitation.

1.2.2.5. L’interception et le stockage dans les dépressions


La pluie (ou dans certains cas la neige) peut être retenue par la végétation, puis redistribuée en
une partie qui parvient au sol et une autre qui s'évapore. La partie n'atteignant jamais le sol forme
l'interception. Son importance est difficile à évaluer et souvent marginale sous nos climats, donc
souvent négligée dans la pratique. Tout comme l'interception, le stockage dans les dépressions est
souvent associé aux pertes. On définit l'eau de stockage comme l'eau retenue dans les creux et les
dépressions du sol pendant et après une averse. La quantité d'eau susceptible d'être interceptée
varie considérablement. Si la végétation offre une grande surface basale ou foliaire, donc un
important degré de couverture, la rétention d'eau peut atteindre jusqu'à 30% de la précipitation
totale pour une forêt mixte, 25% pour les prairies et 15% pour les cultures. L'effet respectif de
l'interception et du stockage dans les dépressions est très variable et diminue au cours de l'averse.
Il provoque en générale un retard dans le démarrage et la réaction hydrologique qui peut être
perçue à l'exutoire du bassin.

99
1.2.2.6. L’infiltration et la percolation
L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et
l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de
pression. La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de la
nappe phréatique. Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui s'infiltre
par unité de temps (mm/h ou m3/s). La capacité d'infiltration ou l'infiltrabilité est la tranche d'eau
maximale qui peut s'infiltrer par unité de temps dans le sol et dans des conditions données.
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les eaux souterraines
et reconstituer les réserves aquifères. De plus, en absorbant une partie des eaux de précipitation,
l'infiltration peut réduire les débits de ruissellement.

Disponibilité mondiale d'eau


Réserves totales et réserves d'eau douce de la planète (Tiré de Gleick, 1993)

100
Réservoir Réserves totales (%) Réserves d'eau douce

Eaux océaniques 96,5379


Réserves d'eau douce 2,53 100
Eaux souterraines totales 1,6883
Nappes d'eau douce 0,7597 30,0606
Eau du sol 0,0012 0,0471
Glaciers et couverture neigeuse 1,7362 68,6972
Antarctique 1,5585 61,6628
Groenland 0,1688 6,6801
Arctique 0,0060 0,2384
Régions montagneuses 0,0029 0,1159
Permafrost 0,0216 0,8564

Réserves d'eau dans les lacs 0,0127


Douces 0,0066 0,2598

Salées 0,0062
Marais 0,0008 0,0327
Rivières 0,0002 0,0061
Eau biologique 0,0001 0,0032
Eau atmosphérique 0,0009 0,0368

Réserves totales 100

Les eaux d’infiltration et de percolation rechargent les nappes souterraines. Plus le processus est
lent plus les eaux ont le temps d’interagir chimiquement avec le milieu. Plus le processus est
rapide plus les phénomènes d’érosion seront marqués. À travers l’infiltration et la percolation
dans le sol, l’eau alimente les nappes phréatiques (souterraines).On parle d'eau vadoses pour les
eaux issues du cycle décrit ci-dessus. Les débits des eaux peuvent s’exprimer en m³/s pour les
fleuves, en m³/h pour les rivières. La vitesse d’écoulement des nappes phréatiques est en
revanche de quelques dizaines de mètres par an.
Les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau douce après les eaux
contenues dans les glaciers. Elles devancent largement les eaux continentales de surface. Leur
apport est d'autant plus important que, dans certaines parties du Globe, les populations
s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme c'est
le cas dans la majorité des zones semi-arides et arides.
En Suisse, l'eau potable a pour origine principale l'eau souterraine (70 – 80 %) et secondaire l'eau
de surface (20 – 30 %). On doit cependant garder à l'esprit que plus de la moitié de l'eau
souterraine se trouve à plus de 800 mètres de profondeur et que son captage demeure en
conséquence difficile. En outre, son exploitation abusive entraîne souvent un abaissement
irréversible des nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par de l'eau salée
(problème rencontré en zone maritime telle qu'en Libye, Sénégal, Egypte, etc.).
Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont, à l'inverse des
eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles sont quantitativement infimes et sont
susceptibles d'être plus facilement polluées malgré l'effort fait depuis une dizaine d'années pour

101
en améliorer la qualité. Le Canada possède à lui seul 30 % des réserves mondiales d'eau douce et 6
% du ruissellement terrestre.
Quant aux eaux météoriques, elles peuvent paraître quantitativement très modestes, du moins
dans certaines régions. Néanmoins, elles constituent une étape essentielle du cycle de l'eau. Le
pourcentage d'eau disponible pour l'homme est certes très faible, mais suffisant grâce à la
circulation ou au recyclage de cette eau.
Temps de renouvellement de l'eau des principaux réservoirs

Réservoir Temps de renouvellement Temps de renouvellement


(Jacques, 1996) (Gleick, 1993)

Océans 2500 ans 3100 ans

Calottes glaciaires 1000-10000 ans 16000 ans

Eaux souterraines 1500 ans 300 ans

Eaux du sol 1 an 280 jours

1-100 ans (eaux douces)


Lacs 10-20 ans
10-1000 ans (eaux salées)

Cours d'eau 10-20 jours 12-20 jours

Eau atmosphérique 8 jours 9 jours

Biosphère Quelques heures -

Dans chacun de ces grands réservoirs terrestres, l'eau se renouvelle au fil des ans. La vitesse de
renouvellement des eaux dans les réservoirs est mesurée par un flux : le temps de séjour moyen
ou temps de résidence est obtenu en divisant la taille du réservoir par le flux d'entrée (somme de
tous les flux entrants) ou de sortie (somme de tous les flux sortants).
Le cycle global de l'eau se subdivise en cycles océanique et continental. Des échanges d'environ
40000 km3/an équilibrent le bilan de ces deux cycles. A l'échelle du Globe, le bilan hydrique est
théoriquement nul. La contribution de l'océan au bilan évaporation-précipitation représente 86 %
de l'évaporation totale, mais seulement 78 % des précipitations. La différence de 8 % se retrouve,
sur les continents, par l'excès des précipitations sur l'évaporation. Cet excès est la cause de
l'écoulement fluvial continental. L'évaporation prédomine dans les régions océaniques tropicales,
tandis que les précipitations se produisent principalement dans les zones océaniques et
continentales équatoriales ainsi qu'au-dessus des chaînes de montagne situées aux basses
latitudes.
On comprend de cette façon que le cycle de l'eau soit étroitement influencé par le rapport des
superficies continents-océans ou, à superficies égales, par la répartition des aires continentales en
fonction de la latitude ou, à positions égales, par la distribution des altitudes. Cependant, cette

102
représentation du cycle de l'eau reste quand même approximative et les pourcentages attribués
aux divers mécanismes de transport de l'eau peuvent être quelque peu différents suivant les
auteurs. Les trois processus principaux, à savoir les précipitations, l'évaporation et le
ruissellement, décroissent de l'équateur vers les pôles.
Principaux éléments de la répartition des eaux à l'échelle du Globe
Continents Précipitations (mm) Evaporation (mm) Ruissellement (mm)

Europe 790 507 283

Afrique 740 587 153

Asie 740 416 324

Amérique du Nord 756 418 339

Amérique du Sud 1600 910 685

Australie et Océanie 791 511 280

Antarctique 165 0 165

Moyenne pour tous les continents 800 485 315

Sur un même parallèle, l'intensité de l'évaporation sur les continents est pratiquement uniforme.
En général, la quantité totale de précipitations en un point est inversement proportionnelle à sa
distance à l'océan. Pour une même position géographique, les quantités totales de précipitations
et de ruissellement sont directement proportionnelles à l'élévation moyenne du bassin versant
jusqu'à une certaine altitude (optimum pluviométrique). Parmi les composantes du cycle
hydrologique, l'évaporation est la moins sensible aux changements d'environnement
géographique, suivie des précipitations et du ruissellement.
A l'échelle continentale, les principaux éléments de la répartition des eaux sont donnés par le
tableau 9. Le pourcentage des précipitations qui ruisselle est plus important dans l'hémisphère
Nord (~40%) que dans l'hémisphère sud (Australie : ~35%, Afrique : ~20% et Amérique du sud :
~10%).

1.2.3. Le bilan hydrique


On peut schématiser le phénomène continu du cycle de l'eau en trois phases : les précipitations ;
le ruissellement de surface et l'écoulement souterrain et l’évaporation. Il est intéressant de noter
que dans chacune des phases on retrouve respectivement un transport d'eau, un
emmagasinement temporaire et parfois un changement d'état. Il s'ensuit que l'estimation des
quantités d'eau passant par chacune des étapes du cycle hydrologique peut se faire à l'aide d'une
équation appelée "hydrologique" qui est le bilan des quantités d'eau entrant et sortant d'un
système défini dans l'espace et dans le temps. Le temporel introduit la notion de l'année
hydrologique.

103
1.2.4. Perturbation du cycle de l'eau
1.2.4.1. Augmentation du ruissellement
La déforestation, les pratiques agricoles dominantes, l'urbanisation ont pour effet d'augmenter le
ruissellement car non seulement les racines ne retiennent plus les sols, qui n'absorbent donc pas
les précipitations, mais les sols eux-mêmes sont déstructurés (humus), qui eux aussi absorbent les
eaux de pluies). Cela peut avoir pour conséquence de rendre les inondations plus fréquentes.

1.2.4.2. Diminution de l'évapotranspiration


La déforestation a pour effet de diminuer l'évapotranspiration.

1.2.4.3. Épuisement des nappes


Le prélèvement de l'eau des nappes pour des usages domestiques ou agricoles diminue le niveau
des nappes, ce qui diminue l'alimentation des cours d'eau et tarit les sources.

1.2.4.4. Détournement de l'eau des cours d'eau


L'irrigation par des canaux détourne l'eau des cours d'eau. Cela a pour conséquence la baisse du
débit des fleuves, et l'assèchement comme c'est le cas pour la mer d'Aral. L'eau est le support
essentiel sans lequel tous les grands cycles biogéochimiques ne sauraient exister. Tout
changement climatique risque de se répercuter sur son cycle et par conséquent perturber les
patrons globaux de la végétation, les taux d'altération des roches continentales et, en bout de
ligne, les grands cycles biogéochimiques.

2. LES EAUX SOUTERRAINES


2.1. L'eau dans les roches et sédiments
En fait, il faut savoir que la croûte terrestre contient des fluides jusqu'à de très grandes
profondeurs, pratiquement sur toute son épaisseur, soit plusieurs milliers de mètres. Quand on
parle d'eaux souterraines, on se réfère, en pratique, aux eaux qui se trouvent dans la partie
superficielle de la croûte, quelques centaines de mètres au maximum, celles qui sont propres à
notre consommation. Plus on s'enfonce dans la croûte, plus l'eau devient riche en divers sels
minéraux et métaux, ce qui la rend impropre à la consommation.
Si les matériaux du sous-sol sont perméables, les eaux de pluie s'infiltrent et finissent par
s'accumuler à partir d'un certain niveau, ce qui délimite deux grandes zones en ce qui concerne les
eaux souterraines: la nappe phréatique, une zone où toutes les cavités (pores du sédiment,
fractures des roches, cavernes, etc.) sont saturées en eau; la zone vadose, une zone où les cavités
contiennent principalement de l'air avec un peu d'eau (celle attachée aux parois des cavités).

104
La nappe phréatique correspond au volume d'eau de la zone phréatique, alors que le niveau
phréatique (en anglais: water table) correspond à la surface supérieure de la zone phréatique. Le
terme de nappe phréatique est aussi souvent employé comme synonyme de niveau phréatique. La
circulation dans la zone vadose se fait à la verticale. Mais dans la nappe phréatique, l'eau
souterraine circule un peu comme à la surface, c'est-à-dire latéralement comme l'indiquent les
flèches. Il peut arriver qu'il y ait localement dans du matériel aquifère, une zone de matériaux
aquicludes, comme une couche d'argile par exemple. Cette couche forme une barrière à l'eau et
permet l'accumulation d'une lentille d'eau dans la zone vadose.
On parle alors de nappe perchée. C'est par exemple ce genre de nappe qui peut donner naissance
à une source.
On parle d’eau relicte (ou eau fossile), l’eau stockée au sein des formations géologiques. Il peut
s’agir des eaux salées, d’anciens bassins sédimentaires ou de nappes d’eau douce tectoniquement
isolées.
On nomme eaux juvéniles, les eaux qui se forment en profondeur par les réactions internes dans
les foyers magmatiques. Ces eaux sont généralement thermales et minéralisées avant qu’elles
n’arrivent dans les roches sédimentaires.
On appelle eau fossile une eau présente dans une réserve naturelle, dite aquifère, depuis une
période de temps qui excède le temps de la vie humaine ; à ce titre, c'est une ressource non
renouvelable. La durée de régénération peut être de quelques siècles, mais elle est souvent de
l'ordre de la dizaine de millénaires. Dans ce cadre, l'eau fossile a alors été piégée dans des
conditions climatiques, physico-chimiques, ou géomorphologiques qui ne sont plus celles
actuelles, et son renouvellement ne peut s'inscrire dans le cycle de l'eau actuelle. La
consommation d'eau fossile est donc définitive, le stock ne pouvant se renouveler, à l'échelle de
temps humain.

105
2.2. L'approvisionnement en eau potable
Elle se fait par deux types de puits: le puits de surface et le puits artésien. On appelle puits de
surface un puits qui s'approvisionne directement dans la nappe phréatique. Le pompage dans un
puits de surface a pour effet de former autour du puits un cône de dépression. Un excès de
pompage abaissera le niveau phréatique et pourra contribuer à assécher d'autres puits
avoisinants. Le puits artésien est un puits qui s'approvisionne dans un aquifère confiné par un
aquiclude et mis sous pression à la faveur d'une zone de recharge. C’est un puits où l'eau jaillit
spontanément. On a un puits artésien lorsque la configuration particulière de la géologie d'un lieu
et sa topographie provoquent une telle mise en pression de l'aquifère que la ligne piézométrique «
sort » du sol.
La recharge en eau de l'aquifère se fait à partir de la surface du terrain, créant dans l'aquifère une
pression croissante avec la profondeur. On pourrait avoir facilement un puits artésien dans une
plaine qui borde une zone montagneuse, si la recharge se fait en montagne, mais il serait
impossible d'avoir un puits artésien jaillissant si la zone de recharge ne se trouvait que dans la
plaine.
Le niveau piézométrique est l'altitude ou la profondeur (par rapport à la surface du sol) de
l'interface entre la zone saturée et la zone non saturée dans une formation aquifère (synonyme :
surface piézométrique).
Au point où on a percé l'aquiclude, la pression dans l'aquifère fait en sorte que l'eau va jaillir si la
bouche du puits se situe sous la surface piézométrique. Si la bouche du puits se situait au-dessus
106
de la surface piézométrique, il n'y aurait pas de jaillissement; l'eau atteindrait dans le puits la
hauteur de la surface piézométrique. C'est une question d'équilibre entre la zone de recharge
ouverte à la pression atmosphérique et le puits aussi ouvert à la pression atmosphérique (le
principe des vases communicants). Ceci explique qu'il faut une zone de recharge qui soit au-dessus
de la bouche du puits. On distingue classiquement cinq types de nappes.

2.2.1. Les nappes phréatiques


La nappe phréatique est celle qui occupe les roches perméables superficielles ; son niveau (surface
piézométrique) varie en fonction des précipitations. Elle n'est pas parfaitement horizontale et suit
avec une certaine atténuation les irrégularités de la topographie. En climat tempéré
méditerranéen (notre zone d'activité), les nappes sont surtout alimentées par les pluies d'hiver
(octobre à avril) et le niveau piézométrique est plus ou moins haut en fonction des précipitations.

2.2.2. Les nappes alluviales


La nappe alluviale est celle qui s'étend dans les alluvions d'un cours d’eau. Elle est plus ou moins
en relation avec les eaux du cours d'eau , mais suivant le degrés de perméabilité et le colmatage
des alluvions ,son niveau peut être plus élevé que celui de l'eau libre. Pour la région de
Châteaurenard le niveau piézométrique des nappes alluviales est directement en relation avec
l'activité des installations qui jonchent le Rhône ou la Durance.

2.2.3. Les nappes captives


Une nappe est captive lorsque sa surface piézométrique est au-dessus de la limite supérieure ou
toit de la formation qui la contient. Ce toit doit être nécessairement imperméable. Les nappes
captives en région montagneuse peuvent, comme les nappes libres, donner naissance à des
sources qui seront généralement pérennes et parfois sous pression.

107
2.2.4. Les nappes artésiennes
Une nappe captive devient artésienne lorsque sa surface piézométrique est supérieur eau niveau
du sol au -dessus de certaines zones de la partie captive de la nappe.
2.2.5. Les nappes suspendues
Une nappe suspendue est retenue par une couche imperméable au-dessous du niveau du fond des
vallées.

2.3. La contamination d'une nappe phréatique


L'enfouissement des substances polluantes doit tenir compte de la nature des terrains. Ce postulat
qui semble pourtant des plus évidents n'est pas toujours pris en considération. Par exemple, un
enfouissement sur des matériaux poreux comme les sables et les graviers ne peut conduire qu'à
une dispersion des contaminants sur de grandes distances, lentement mais sûrement (Photo A).
On croit généralement que l'enfouissement sur une roche solide est un gage de sécurité. La roche
est souvent fracturée; elle peut alors être très perméable et constituer un excellent aquifère
(Photo B). La roche de fond n'est pas toujours homogène. Même si l'ensemble des couches
apparaît à première vue non fracturé et imperméable, il faut bien s'assurer qu'il n'y a pas une ou
des couches qui soient perméables et qui pourrait agir comme transporteurs de contaminants
(Photo C).
Un enfouissement dans les argiles offre beaucoup moins de risques, car ce genre de sédiment est
passablement imperméable (Photo D). Il faut bien s'assurer cependant que la couche d'argile soit
suffisamment épaisse pour que l'enfouissement n’atteigne pas des couches sous-jacentes qui
seraient perméables.

Un autre type de contamination est fréquent dans les régions côtières. Il s'agit de la contamination
des puits par l'eau salée. En bord de mer, dans les régions de plaines surtout, les eaux salées, plus
denses que les eaux douces potables, s'infiltrent sous ces dernières jusqu'à une certaine distance à
l'intérieur du continent. L'eau douce "flotte" en quelque sorte sur l'eau salée (Photo A).
Le pompage de l'eau douce entraîne la création normale d'un cône de dépression à la surface de la
nappe phréatique; en réaction à ce cône de dépression, il se forme un cône inverse sous la lentille
pour rééquilibrer les masses de densités différentes (Photo B).

108
Un surpompage entraînera un abaissement du niveau phréatique et, en réaction, une remontée de
la surface des eaux marines phréatique. Un puits qui pendant un certain temps a pompé de l'eau
douce peut subitement se mettre à pomper de l'eau salée (Photo C).
Une montée du niveau marin s'accompagnera d'une montée de la nappe phréatique marine sous
la plaine littorale, entraînant le pompage d'eau salée dans les puits. C'est là une situation qui
risque de se produire avec la montée prévue du niveau des mers reliée au réchauffement
climatique en cours et qui peut s'avérer particulièrement désastreuse dans les zones deltaïques à
forte densité de population (PHOTO D).

2.4. Les différentes sources de pollution sur un même bassin versant


Elle provient des utilisations de l’eau par les habitants. On distingue les eaux vannes (eau des
toilettes) et les eaux ménagères (eau de lavages).
La pollution domestique est sur tout organique (graisses, déchets organiques) ; elle peut aussi être
chimique (poudres à laver, détergents, produits utilisés dans les jardins…).
Aux eaux usées domestiques traditionnelles s’ajoutent les eaux de pluie et les eaux “collectives”
de lavage des rues, des marchés, des commerces, des bâtiments scolaires, des hôpitaux… ainsi que
les pollutions par des pesticides pour le traitement des espaces verts et des voiries.
La concentration des élevages peut entraîner un excédent de déjections animales par rapport à la
capacité d’absorption des terres agricoles ; ces déjections, sous l’ef fet du ruissellement de l’eau et
de l’infiltration dans le sous- sol, enrichissent les cours d’eau et les nappes souterraines en dérivés
azotés et constituent aussi une source de pollution bactériologique. Les engrais chimiques
(nitrates et phosphates), employés en agriculture, altèrent la qualité des cours d’eau et des
nappes souterraines vers lesquels ils sont entraînés.
La pollution générée par ces rejets varie suivant le type d’activité industrielle. Les eaux d’une
industrie agro-alimentaire (conser verie de légumes, cave coopérative) véhiculent
essentiellement des déchets organiques. Celles provenant d’une tannerie sont chargées de
chrome et d’acides, produits toxiques utilisés pour le tannage des peaux. C’est une pollution
chimique.
109
La pollution physique peut être due au réchauffement de l’eau par les centrales thermiques, aux
matières en suspension des mines ou des carrières. Cer tains rejets troublent la transparence et
l’oxygénation de l’eau ; ils peuvent avoir un ef fet nocif sur les organismes vivants et nuire au
pouvoir d’auto-épuration de l’eau.

2.5. Les terrains karstiques


Les eaux souterraines modèlent les terrains calcaires d'une façon bien particulière: les eaux de
pluies dont sont issues les eaux souterraines sont naturellement acides et dissolvent le calcaire en
circulant dans les fractures de la roche, créant tout un réseau de cavernes. Ces terrains calcaires
sont appelés des terrains karstiques (du mot karst, terrains calcaires de Yougoslavie).
Le karst est un paysage façonné dans des roches solubles carbonatées. Ce n'est pas une roche
mais bien un paysage qui peut se développer dans le calcaire (principalement), le marbre, la
dolomie ou encore la craie. Les paysages karstiques sont caractérisés par des formes de corrosion
de surface, mais aussi par le développement de cavités par les circulations d'eaux souterraines.
L'étude du karst est la karstologie et l'adjectif « karstique » désigne ce qui est relatif au karst.

110
2.5.1. La karstification
La roche est façonnée par dissolution, c'est ce qu'on appelle la karstification. Les réactions
chimiques responsables de la dissolution des carbonates sont les suivantes :
- Dissolution du dioxyde de carbone : CO2 + H2O <-> H2CO3
- Dissociation aqueuse de l'acide carbonique : H2CO3 + H2O -> H3O+ + HCO3- Attaque acide
des carbonates ("calcaires") : H3O+ + CaCO3 <-> Ca2+ + HCO3- + H2O
- Équation bilan : CO2 + H20 + CaCO3 <-> Ca2+ + 2 HCO3-
On observera que dans la teneur en hydrogénocarbonate, un atome de carbone provient de la
matrice calcaire et que l'autre provient du gaz carbonique (surtout d'origine biogénique car la
concentration de ce dernier dans le sol est beaucoup plus importante que dans l'atmosphère). Ces
deux sources sont d'ailleurs différentiables par leur teneur en isotopes du carbone (ségrégation du
carbone 13 par les êtres vivants).
La dissolution, et donc la formation du modelé karstique, est donc favorisée par :
- l'abondance de l'eau ;
- la teneur de l'eau en CO2 (qui augmente avec la pression) ;
- la faible température de l'eau (plus une eau est froide, plus elle est chargée en gaz donc en
CO2) ;
- les êtres vivants (qui rejettent du CO2 dans le sol par la respiration ce qui renforce
considérablement sa teneur) ;
- la nature de la roche (fracturations, composition des carbonates, etc.) ; - le temps de
contact eau-roche.
Une région froide, humide et calcaire a donc plus de chance de développer un relief de karst.
Cependant, on retrouve ce modelé sur l'ensemble du Globe, comme dans des régions chaudes et
humides.

2.5.2. La formation des stalactites et des stalagmites


Lorsque l'eau, chargée de gaz et de calcaire dissout, arrive dans une cavité plus importante que les
fissures par lesquelles elle est passée (fissures et diaclases provoquées par les mouvements
tectoniques ou par la cryoclastie en surface par exemple), elle se dégaze. Alors, le carbonate de
calcium contenu dans chaque goutte doit se recristalliser, soit sous forme de stalactite au plafond
de la cavité, soit sous forme de stalagmite au sol (moyen mnémotechnique pour ne pas confondre
les deux : la stalactite tombe; la stalagmite monte).

2.5.3. Les formes du relief karstique


Les régions karstiques comportent des formes de relief bien particulières comme les dolines et
ouvalas, les poljes, les ponors, les canyons, les lapiés, les avens, les vallées sèches, les pertes et
les résurgences. On peut trouver aussi des reculées, voire des cirques d'érosion karstique. Le karst
représente 20% des terres émergées.

111
2.5.3.1. Doline
Le mot possède une étymologie slave (dolina : vallée en slovène et en russe). Une doline est une
dépression de terrain dont le fond est en général plat et fertile. Les dolines sont dues à des
phénomènes de dissolution des calcaires, et mesurent de quelques mètres à plusieurs centaines
de mètres. Leur fond argileux est souvent constitué de terre rouge (= terra rosa ou argiles de
décalcification). La rétention locale d'eau qu'elles permettent les rend propices au développement
d'une riche végétation qui contraste avec le plateau calcaire autour de la doline. Lorsque plusieurs
dolines viennent à être contiguës, on parle d'ouvala.

2.5.3.2. Ouvala
Ouvala est un mot d'origine croate. Dans les régions de relief karstique, il désigne une vaste
dépression résultant de la coalescence de plusieurs dolines.

2.5.3.3. Ponor
Un ponor est un élément du relief karstique. C’est un trou au fond d'un polje par lequel les eaux
peuvent s'évacuer. Il n'y a généralement qu'un seul ponor par polje.

2.5.3.4. Canyon et gorge


Un canyon ou gorge est une vallée encaissée et étroite aux parois verticales taillées, le plus
souvent, dans des assises calcaires en relief karstique. Des canyons peuvent également se former
dans les schistes, dans les grès ou encore dans les roches volcaniques.
Un canyon est le résultat de longues périodes d'érosion fluviale dans des régions sédimentaires où
alternent strates dures et strates tendres.

112
À l'origine du processus de formation, le réseau hydrographique coulait lentement sur des apports
argilo-calcaires étalés sur de vastes plaines. À la suite de mouvements tectoniques, le niveau de
base s'étant modifié (les plaines s'étant soulevées ou bien le niveau de base s'étant abaissé), les
cours d'eau se sont encaissés, leur vitesse s'étant accélérée sous l'effet d'une pente plus forte et
leur débit, ayant pu être accru, du fait de précipitations plus abondantes. Le processus d'érosion a
été parfois favorisé par la présence de cavités souterraines situées sur le parcours des rivières. Des
traces de ce long travail s'inscrivent dans le paysage sous la forme d'arches de pierre reliant les
deux versants du canyon (le célèbre Pont d'Arc des gorges de l'Ardèche). Lorsque le cours d'eau
atteint son profil d'équilibre, il cesse de creuser. La vallée qu'il a contribué à créer reste étroite en
raison de la résistance des roches des versants qui présentent des pentes inégales (les calcaires
forment des corniches, les marnes des marnes de replats.

2.5.3.5. Lapiaz
Le lapiaz (aussi appelé lapié ou lapiez ou Karren, mot d'origine jurassienne), est une formation
géologique de surface dans les roches calcaires et dolomitiques, créée par le ruissellement des
eaux de pluie qui dissolvent la roche ou par la cryoclastie. Ce type de sol, déchiqueté, aux aspérités
coupantes lorsqu'il s'agit de calcaire dur, est sillonné de nombreuses rigoles, fissures et crevasses
de taille variable, dont certaines peuvent atteindre plusieurs mètres. D'autres structures se
distinguent : les vasques et les arches. La roche est également souvent perforée, donnant à voir en
surface les mécanismes karstiques qui président ailleurs au creusement des grottes, avens et
autres cavités naturelles. Les sillons sont de deux types : les rigoles, suivant la ligne de la pente,
rectilignes ou sinueuses ; les crevasses qui sont un approfondissement des fissures et qui
découpent la roche en blocs.
Les lapiés peuvent être :
• mis à nu par les glaciers, subaériens, formés le plus souvent par des rigoles
parallèles et étroites avec arêtes aiguës ;
• couverts par de l'humus ou un sol récent, et formés de sillons et d'arêtes émoussés ;
découverts, issus des lapiés couverts mais sans couverture de sol.

2.5.3.6. Aven
Un aven est un gouffre caractéristique des régions karstiques, le plus souvent formé par
l'effondrement de la voûte d'une cavité karstique (ou grotte) dû à la dissolution des couches
calcaires.Un aven est une cavité dont l'accès s'ouvre dans le sol et qui présente sur tout ou partie
de son développement la forme d'un puits vertical ou sub-vertical, ce qui la rend difficilement
accessible sans matériel spécifique. Les dimensions de l'ouverture en surface de ces cavités
béantes sont très variables : de quelques décimètres jusqu'à deux cents mètres, de même la
profondeur peut être impressionnante. Les avens de grande profondeur et/ou ayant une
ouverture très large reçoivent parfois le nom d'abîme ou abyme.

2.5.3.7. Gouffre
Un gouffre désigne généralement, au sens propre, une cavité dont l'entrée s'ouvre dans le sol (par
opposition à une caverne ou une grotte, dont l'entrée s'ouvre dans une paroi).

113
2.5.3.8. Caverne et grotte
Le mot caverne est synonyme de grotte. Il provient du latin caverna, qui signifie "cavité,
ouverture. C’est une cavité naturelle dans des rochers, dans des montagnes, sous terre. On parle
de caverne profonde, ou de caverne obscure. Une grotte est une cavité souterraine plus ou moins
profonde, et comportant au moins une partie horizontale accessible, ce qui la distingue d'un aven,
d'un gouffre, d'un abîme... Une grotte se forme à travers les types de roches solubles,
principalement le calcaire. L'action de l'eau dissoute la roche pour creuser des galeries
souterraines. Une cavité naturelle qui n'est pas formée par la dissolution ne peut être appelée une
grotte, elle est simplement une caverne. De nombreuses grottes naturelles jugées "remarquables"
sont visitées partout dans le monde, générant souvent des activités touristiques significatives.

2.5.3.9. Vallées sèches


Une vallée sèche est une vallée du relief karstique où ne coule plus de cours d'eau. Les vallées se
sont formées durant l’ère glacière, lorsque le sous-sol était gelé. L’eau ne pouvait être absorbée ;
elle ruisselait pour former des rivières et creuser des vallées. Lors du réchauffement, l'eau peut
parfois pénétrer dans le sol à travers le calcaire. En conséquence, les vallées correspondantes,
désertées par les eaux qui s'infiltrent en profondeur, sont devenues des vallées sèches.

2.5.3.10. Perte
Une perte est une ouverture par laquelle un cours d'eau devient souterrain. Celui-ci réapparaîtra à
l'air libre par une résurgence.

2.5.3.11. Résurgence et Exsurgence


Résurgence et une exsurgence sont l'endroit où un réseau hydrographique souterrain sort du
sous-sol. A l'origine d'une résurgence, il y a en théorie un cours d'eau superficiel dont une partie
ou la totalité de l'écoulement s'infiltre dans le sous-sol. Le cours d'eau s'infiltre et ressort à l'air
libre. Une exsurgence est l'exutoire d'écoulements souterrains dont l'origine est une infiltration
diffuse des eaux de pluies dans le sous-sol. C'est la première sortie à l'air libre d'un écoulement
souterrain. La nuance entre exsurgence et résurgence étant fine, seul ce dernier terme est resté
dans le langage courant. Les résurgences sont particulièrement abondantes dans les plateaux
calcaires dits karstiques ; dans les causses par exemple. Ce jaillissement se fait à l'air libre, mais
aussi en mer, jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur et jusqu’à plusieurs centaines de
mètres du rivage. Ces résurgences marines ont parfois été utilisées par des marins, comme source
d'eau potable en pleine mer.
On peut assimiler une résurgence à une source, dont l'eau, décantée dans les roches qu'elle a
traversées, est souvent de bonne qualité, mais pas toujours car un réseau karstique n'est pas
filtrant, une pollution peut s'y transmettre à grande vitesse. Une exsurgence est une source dont
l'eau provient d'une rivière ou d'un réseau endogène d'un massif, généralement calcaire, dont on
ne connaît aucun point en amont. Dès qu'une perte ou un réseau communicant ont été mis en
évidence, par la visite ou par la coloration, l'exsurgence, ou source, devient une résurgence.

2.5.3.12. Cirque naturel


Un cirque est une enceinte naturelle à parois abruptes, de forme circulaire ou semi-circulaire,
formée par une dépression d'origine glaciaire, c'est alors un cirque glaciaire, ou volcanique comme
à La Réunion. Il existe aussi des cirques volcaniques qui sont liés à des méandres encaissés. Les
plus belles formes sont fermées par une barre rocheuse. On peut enfin trouver des cirques
naturels d'érosion karstique (comme le cirque de Ramon, près de la ville israélienne de Mitzpe
Ramon).
114
2.5.3.13. Reculée
Cette forme topographique particulière est d'origine complexe, à la fois glaciaire et hydrologique.
Elle peut être simple et courte (quelques kilomètres) ou assez longue et ramifiée en cul-de-sac
multiples. La largeur en est variable mais elle reste limitée, de quelques centaines de mètres à un
kilomètre, avec des bords inférieurs parfois dissymétriques que dominent des falaises imposantes
de 60 à 250 mètres. La reculée s'achève par un cirque entouré de parois verticales
impressionnantes au pied desquelles prend le plus souvent naissance une rivière qui est parfois la
résurgence d'un système hydrologique amont infiltré au travers de grottes souterraines multiples
(celles de Baume-les-Messieurs et de Les Planches-près-Arbois se visitent et les spéléologues ont
exploré des réseaux de plusieurs kilomètres). Ces reculées sont une des caractéristiques de la
géographie jurassienne et elles constituent avec les lacs des plateaux une richesse naturelle
préservée et remarquable.

2.5.4. L'évolution des terrains karstiques


Pour un terrain donné, le niveau de la nappe phréatique correspond en gros au niveau des cours
d'eau. Comme ces eaux phréatiques sont acides, elles développent tout un réseau de cavités en
s'infiltrant le long des moindres fractures et en les agrandissant par dissolution. Avec le
creusement des cours d'eau qui tendent vers leur niveau de base, il y aura abaissement progressif
du niveau de la nappe phréatique.

Le réseau de cavités progresse en profondeur au même rythme, développant un beau réseau de


cavernes. Les terrains vont devenir un véritable gruyère avec, par exemple, des effondrements
qu'on appelle des dolines et qui rendent ces terrains souvent dangereux.
Les terrains calcaires font certes la joie des spéléologues en présentant parfois des cathédrales de
stalagtites, stalagmites, draperies et dépôts de cavernes de toutes sortes, mais ils constituent de
véritables dangers pour la construction. Le terme général de spéléothèmes est utilisé pour tous
ces dépôts.

115
2.6. L'hydrothermalisme
L'hydrothermalisme constitue un cas particulier chez les eaux souterraines. On sait que la
température du sous-sol augmente avec la profondeur. Les mineurs savent bien qu'il fait plus
chaud à mesure que l'on descend dans la mine. Cette augmentation de température est de l'ordre
de 30 °C par kilomètre (3 °C par 100 mètres) dans la plupart des terrains où il n'y a pas eu de
magmatisme récent: c'est ce que l'on appelle le gradient géothermique. Dans les terrains qui ont
connu récemment du magmatisme (volcanisme, par exemple), le gradient géothermique est
beaucoup plus élevé que 30 °C/km. Des eaux chaudes à très chaudes peuvent remonter à la
surface, donnant lieu à de l'hydrothermalisme.

2.6.1. Geyser
Un geyser est un type particulier de source d'eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant
de l'eau à haute température et de la vapeur (voir les phénomènes volcaniques).

2.6.2. Source chaude


Une source chaude est une source dont l'eau sort du sol à une température élevée, chauffée par
un processus géothermique. Il y a des sources chaudes tout autour du monde, sur tous les
continents et même dans les mers.
Il n'y a pas de définition généralement acceptée de la notion de source chaude. Voici quelques
définitions communément admises.
- Toute source géothermique ;
- Une source dont la température est supérieure à la température de son environnement ;
- Une source naturelle dont la température est supérieure à celle du corps humain (normalement
entre 36,5 et 37,5 °C) ;
- Une source thermale dont la température est supérieure à 36,7 °C ;
- Une source naturelle dont la température est supérieure à 21,1 °C (synonyme d'eau thermale) ;
- Une résurgence naturelle d'eau souterraine ayant une température élevée ;
- Un type de source thermale dans laquelle l'eau chaude est amenée à la surface. La température
de l'eau est en général à 6,5 °C ou plus au dessus de la température ambiante. Avec cette
définition, « source thermale » et « source chaude » ne sont pas synonymes ;
- Une source dont l'eau chaude est amenée à la surface (synonyme de source thermale). La
température de l'eau de source est en général 8,3 °C ou plus au dessus de la température
ambiante ;
- Une source dont la température est supérieure à la température ambiante du sol ; - Une source
dont la température est supérieure à 50 °C.

2.6.3. Eaux minérales


Les eaux minérales sont une catégorie d'eau qui se caractériserait par une présence importante de
substances minérales aux effets particuliers et qui nécessitent des autorisations administratives
spécifiques.
Remarque : Les eaux minérales naturelles se caractérisent :

116
1) par la notion de gisement hydro minéral (nappe phréatique profonde et protégée par la nature
des couches géologiques environnantes ; 2) par une stabilité de leur composition minérale ;
3) par leur pureté originelle : elles ne peuvent pas contenir de composés d'origine anthropique
(liées aux activités de l'homme) ;
4) elles ne subissent aucun traitement chimique de désinfection.
La minéralité (teneur plus ou moins forte en minéraux) à elle seule ne définit pas une eau
minérale. Des eaux minérales présentent des minéralisations bien plus faibles que certaines eaux
du robinet. Ce qui définirait une eau minérale, serait donc en fait son origine souterraine, sa
stabilité de composition, et l'absence de tout traitement de désinfection. Le plus souvent les eaux
minérales font également l'objet d'une exploitation thermale.
Les eaux hydrothermales sont acides et produisent énormément de dissolution. Elles créent des
réseaux de cavités dans le sous-sol qui est composé par endroits de rhyolite (roche volcanique) et
ailleurs de calcaires.

117
QUELQUES EPREUVES ECRITES DES
EXAMENS PASSES DE LA GEODYNAMIQUE
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2019
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION 1. (Cochez la bonne réponse sur les feuilles du sujet)
1). Quel est le mécanisme qui est responsable du mouvement des plaques :

a). la rotation de la Terre


b). le magnétisme c). les
effets de marées d). La
convection thermique e). la
conduction thermique.
2). Une plaque tectonique est composée :

a). du noyau et du manteau inférieur


b). du manteau inférieur et de l’asthénosphère
c). de l’asthénosphère et du manteau supérieur
d). du manteau supérieur et de la croûte
e). de la croûte continentale et océanique.
3). Le champ magnétique terrestre est probablement généré par :

a). le mouvement de l’axe de rotation de la Terre


b). le vent solaire
c). le mouvement des fluides dans le noyau externe
d). la déformation de l’asthénosphère
e). un grand dépôt de magnétites dans le pôle Nord 4).
La discontinuité de Mohorovicic sépare :

a). le noyau externe du noyau interne


b). le manteau du noyau
c). le manteau supérieur du manteau inférieur
d). la croûte du manteau
e). la lithosphère de l’asthénosphère
5). Le mouvement des plaques tectoniques à la surface de la Terre est de :

a). quelques mètres par an


b). quelques millimètres tous les 1000 ans
c). quelques centimètres par an
d). quelques millimètres par jour.
6). Selon la théorie de la tectonique des plaques, la faille de San Andréas est :

a). une zone d’obduction


118
b). une zone de subduction
c). une frontière de plaque transformante
d). une frontière de plaque divergente
e). aucune de ces réponses.
7). La discontinuité de Lehmann sépare :

a). la lithosphère de l’asthénosphère


b). le noyau du manteau
c). la croûte du manteau
d). le noyau externe du noyau interne
e). l’asthénosphère de la mésosphère.
8). Dans la zone de subduction, la fusion partielle de la croûte subductée est provoquée
essentiellement par :

a). l’augmentation de la température au niveau du manteau


b). l’apport de l’eau (hydratation)
c). la chutte de la pression (décompression adiabatique)

9). A quel type d’éruption volcanique appartient le volcanisme de type Hawaiien :


a). éruption volcanique de type effusive
b). éruption volcanique de type explosive
c). éruption volcanique de type extrusive
d). éruption volcanique mixte 10). La croûte
océanique :
a). à le même âge dans tout le bassin océanique
b). est âgée entre 500 et 65 millions d’années
c). devient de plus en plus vieille en s’éloignant des zones de dorsales
d). devient de plus en plus jeune en s’éloignant des zones de dorsales
e). aucune des réponses précédentes n’est vraie.

119
QUESTION 2.
Après avoir nommé la figure ci-dessous, compléter la légende de 1 à 5 et définir ces différents termes.
Que représente le chiffre 3 et discutez.

120
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2018

Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)

QUESTION A.
A1). Après avoir nommé la figure ci-dessous, vous complétez la légende de celle-ci
représentée par les chiffres 1 à 5.
A2). Que représentent les chiffres 1, 2 et 3 ? Décrire-les en donnant des exemples ?

QUESTION B.
B1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ? B2.
Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque
océanique sous-jacente.

B3. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes sismiques qu’il engendre.
B4. Dire en quoi l’étude de la propagation des ondes sismiques permet d’ausculter
l’intérieur de la Terre ?
B5. Quels sont les facteurs pouvant faire varier la vitesse de propagation des ondes
sismiques dans un milieu donné ?
EXAMEN DE LA SESSION DE RATTRAPAGE 2018
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION A.
A1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ? A2.
Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque
121
océanique sous-jacente ?
A3. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes sismiques qu’il engendre.
A4. Dire en quoi l’étude de la propagation des ondes sismiques permet d’ausculter
l’intérieur de la Terre ?
A5. Quels sont les facteurs pouvant faire varier la vitesse de propagation des ondes
sismiques dans un milieu donné ?
QUESTION B.
Dans la nature, l’eau existe sous les états physiques suivants : liquide, vapeur ou solide.

B1. Attribuer aux chiffres les mots suivants : Evaporation, ruissellement, nuages,
condensation, infiltration, évapotranspiration, précipitations, retour à la mer.

B2. Reproduire et compléter le texte ci-dessous en utilisant les mots suivants :


Nappes, océans, précipitations, cours d’eau, lacs et nuages.
Sur la terre, l’eau est omniprésente, on la trouve en surface dans les
……………………….., les ……………………….. et les ………………………… Cette eau s’évapore et
forme dans l’atmosphère les ………………………… qui en se condensant donnent des
…………………….. Une partie de l’eau de pluie s’infiltre dans le sous-sol pour alimenter
les ………………….., l’autre partie ruisselle pour former les eaux de surface.

122
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2018
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION A. Reproduire et compléter les questions ci-dessous en trouvant les mots manquants.
1). Comment appelle-ton la branche de la géologie qui étudie la succession des couches
sédimentaire ………………………………….. Quelle est celle qui étudie l’évolution des reliefs de la surface
terrestre ………………………………………Indiquez celle qui s’occupe de l’étude des
volcans………………………. Citez les branches qui s’occupent de la prospection et de l’exploitation des
eaux souterraines ………………………………………………………………………….. Enfin citez la branche qui
étudie les roches ……………………………........
2). Le …………………….est un appareil permettant d’enregistrer les ondes. Le………………….. est la
région de la surface de la terre où le séisme est ressenti le plus fortement. L’échelle de
…………………….. permet d’évaluer l’intensité d’un séisme d’après…………………………………… et
comporte …………. degrés. Le ………………….. d’un séisme est le lieu dans le plan de faille ou se produit
réellement le séisme, c’est le point de départ de la rupture des roches.
3). Que représente la discontinuité sismique majeure qu’on rencontre à 2900 km de profondeur
………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Pouvezvous nommez cette discontinuité ……………………………………………………..
4). Les volcans ……………………………….. ne sont pas liés aux frontières divergentes, ni aux
frontières convergentes de plaques (Choisissez une bonne réponse parmi les réponses suivantes)
: de l’Est africain – de l’Islande – des îles Hawaii – des dorsales océaniques –du Japon. Ces volcans
sont dus à quoi : ……………………………………………
QUESTION B
Le dessin ci-dessous représente une coupe partielle du globe terrestre qui peut être le siège de
phénomènes dynamiques, ayant des conséquences nombreuses.

Après avoir soigneusement repris ce schéma sur la copie :


1). Indiquez la lithosphère et l’asthénosphère
2). Nommez les reliefs géologiques représentés par les lettres a, b et c
3). Donnez le nombre de plaques lithosphériques visibles sur le schéma
4). Décrivez les conséquences du mouvement des plaques au niveau des reliefs a, b et c.

123
EXAMEN DE LA SESSION RATTRAPAGE 2017

Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)


QUESTION 1. Après avoir nommé la figure 1 ci-dessous, compléter la légende de 1 à 6 et définir
ces différents termes.

QUESTION 2. La figure ci-dessous représente une coupe partielle du globe terrestre qui peut être le
siège de phénomènes dynamiques, ayant des conséquences nombreuses.
1). Compléter la légende représentée par les chiffres 1 à 13.
2). Décrire les conséquences du mouvement des plaques au niveau de 6 et 7.

124
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION ORDINAIRE 2016-2017)

EPREUVE DE GEODYNAMIQUE (DUREE 2H00)

QUESTION A (4 pts). Soulignez la bonne réponse


A1. Quel est le mécanisme qui est responsable du mouvement des plaques : la rotation de
la Terre – le magnétisme – les effets de marées – La convection thermique – la conduction
thermique.
A2. Une plaque tectonique est composée : du noyau et du manteau inférieur - du manteau
inférieur et de l’asthénosphère - de l’asthénosphère et du manteau supérieur - du manteau
supérieur et de la croûte - de la croûte continentale et océanique.
A3. Le champ magnétique terrestre est probablement généré par : le mouvement de l’axe
de rotation de la Terre – le vent solaire – le mouvement des fluides dans le noyau externe –
la déformation de l’asthénosphère – un grand dépôt de magnétites dans le pôle Nord.
A4. Le Moho sépare : le noyau externe du noyau interne. Le manteau du noyau. Le
manteau supérieur du manteau inférieur. La croûte du manteau. La lithosphère de
l’asthénosphère.

QUESTION B (8 pts).
B1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ?
B2. Quels sont les trois types de limites entre les plaques tectoniques ? Donnez un exemple
de chaque type.
B3. Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque océanique
sous-jacente.
B4. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes qu’il engendre.

QUESTION C (8 pts).
Un modèle scientifique est une construction intellectuelle hypothétique et modifiable. Au
cours du temps, la communauté scientifique l’affine et le précise en le confrontant en
permanence au réel.
Montrer qu’Alfred WEGENER a élaboré un modèle argumenté mais qu’il n’a pas reçu un
accueil favorable de la communauté scientifique.

125
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION DE RETTRAPAGE)

EPREUVE DE GEODYNAMIQUE

QUESTION A :

1). Selon les propriétés chimiques, la Terre est divisée en trois couches majeures :
1.1). La couche externe superficielle de la Terre (0-80 km de profondeur) s’appelle :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Elle est divisée en deux parties de densités différentes. La couche la moins dense s’appelle
…………………………………………………………………………………Elle est composée d’une roche appelée
……………………………………………………………………………….La couche la plus dense s’appelle :
……………………………………………………………………………….Elle est composée d’une roche appelée :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
1.2). La couche moyenne de la Terre s’appelle : …………………………………….. Elle est composée d’une
roche appelée …………………………………………..…………………………………………….. et d’un minéral appelé :
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Elle comporte trois couches différentes selon leurs propriétés physiques : De 70 km à 120 km :
………………………………………………………..…………………………………………………………. De 120 km à 670 km :
………………………………………………………………………………………………………………….. De 670 km à 2900 km :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
1.3). La couche la plus interne de la Terre s’appelle : ……………………………………………………………………..
Elle est essentiellement composée de : ………………………………………………………………………………………
2). Les volcans …………………………………….. ne sont pas liés aux frontières divergentes, ni aux
frontières convergentes de plaques (Choisissez une bonne réponse parmi les réponses suivantes)
: de l’Est africain – de l’Islande – des îles Hawaii – des dorsales océaniques –du Japon. Ces volcans
sont dus à quoi : …………………………………………………………………………………………….
3). Que représente la discontinuité sismique majeure qu’on rencontre à 2900 km de profondeur :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
QUESTION B :
4). Quels sont les deux types de croûte terrestre ……………………………………………………………………………
5). Quels sont les minéraux les plus abondants dans la croûte terrestre ……………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
6). Qu'est-ce qui distingue la croûte continentale de la croûte océanique ……………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

7). Combien existe-t-il de grandes plaques lithosphériques


Pouvez-vous les nommer et les localiser ………………………………………………………………………………………….
8). Que produit la rencontre de deux portions de croûte océanique ……………………………………………..
9). Donnez le nom de la zone de rencontre entre un rebord océanique et un rebord continental de
plaques ……………………………………………………………………………………………………………………………………….
10). Donnez un exemple actuel de collision entre deux rebords continentaux de plaque ………………

126
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
11). Du point de vue des éléments du relief, quelle différence y a-t-il entre les marges passives et
les marges actives…………………………………………………………………………………………………………………………….
12). Comment Wegener a-t-il nommé le bloc unique formé de plusieurs continents à la fin du
Paléozoïque……………………………………………………………………………………………………………………………………..
13). Qu'est-ce qu'un rift océanique………………………………………………………………………………………………….
14). Nommez et décrivez les trois types de limites des plaques lithosphériques………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
15). Où retrouve-t-on la portion la plus jeune d'une croûte océanique ……………………………………………
et la portion la plus vieille………………………………………………………………………………………………………………..
16). Dans quelle mesure la théorie de Wegener était-elle incomplète…………………………………………….
…………………………………………………………………………………. Pourquoi est-elle tombée dans l'oubli jusque
dans les années 1960………………………………………………………………………………………………………………………
17). Décrivez les éléments structuraux suivants: rift océanique, rift continental, dorsale lente,
dorsale rapide, plateau continental, fosse océanique, volcan océanique, arc insulaire.
18). Comment explique-t-on la formation de l'Islande?
19). Quels étaient les deux principaux arguments développés par Wegener pour étayer sa théorie
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

127
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION ORDINAIRE)

EPREUVE DE GEODYNAMIQUE (DUREE 1H30’)

QUESTION A : (10 pts)

Définir les termes suivants :

1). Glissement de terrain ; 2). Coulées boueuses ; 3). Eaux fossiles ; 4). Eaux minérales ;
5). Dorsale ; 6). Asthénosphère ; 7). Lithosphère ; 8). Plaque lithosphérique ;
9). Fossé d’effondrement ; 10). Nappe phréatique.

QUESTION B : (10 pts)

1). En vous basant sur les notions du cours, combien existe-t-il de plaques lithosphériques ?
2). Compléter la légende du schéma ci-dessous représentée par les chiffres 1 à 10.

128
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE

Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)


QUESTION A (10pts)

La géologie : la définition étymologique, intérêts, les branches, les méthodes et principes.

QUESTION B (10 pts)


1). Le schéma ci-dessous est établi à partir de l’interprétation des données fournies par les
sismographes lors des enregistrements des séismes. Après avoir nommé celui-ci, compléter la
légende représentée par les chiffres 1 à 13.
2). Que représentent les chiffres 11, 12 et 13 et commenter les?

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