Géodynamique FST 20222023
Géodynamique FST 20222023
UNIVERSITE MARIEN
NGOUABI
FACULTE DES SCIENCES ET
TECHNIQUES
DEPARTEMENT DES LICENCES
PARCOURS DE GEOLOGIE
COURS DE GEODYNAMIQUE
LICENCE I CHIMIE
2. METHODOLOGIE
2.1. Organisation des chapitres
Tous les chapitres sont conçus de manière à mettre en œuvre une démarche scientifique
explicative fondée sur la résolution de problèmes scientifiques.
Chaque chapitre correspondant à un cours est introduit par une problématique et subdivisé en
plusieurs parties correspondant chacune à un thème d’étude. Ce thème d’étude est présenté sous
forme de textes et d’illustrations (photographies du réel, schémas d’interprétation), qui
permettent de répondre à une ou des question(s) posée(s) pour amener l’étudiant à comprendre
le phénomène étudié. Ces documents, sont organisés de manière à présenter des faits, des
observations, des mesures, relatifs au phénomène ainsi que des hypothèses sous-tendant une
démarche explicative dudit phénomène.
1
L’étudiant observera qu’il existe un enchaînement, une articulation logique des différentes parties
formant le plan du chapitre, traduisant ainsi une progression du cours pour arriver à résoudre le
ou les problèmes posés.
3. EVALUATION
Le devoir sanctionnant la maîtrise du cours de Géodynamique est noté sur 20 points.
L’évaluation aura pour objet de vérifier l’exactitude scientifique: les contenus notionnels doivent
être exacts et le raisonnement doit être logique et rigoureux. La maîtrise de la langue sera prise
en compte.
Cette évaluation comprendra à cet effet :
- des exercices portant sur la maîtrise des connaissances : définir des «mots clés», QCM,
exprimer des idées importantes, compléter un texte, un schéma, etc…
- des exercices référant au raisonnement scientifique: exploiter des documents, analyser des
données, expliquer et/ou interpréter des résultats d’expériences, etc.
2
Première partie.
INTRODUCTION AUX SCIENCES
DE LA TERRE
Première partie.
INTRODUCTION AUX SCIENCES DE LA TERRE
La géologie s’intéresse à l’étude de la Terre, les matériaux qui la constituent, la structure de ces
matériaux et les processus qui agissent sur eux. Elle comprend également l’étude des organismes
qui ont habité notre planète. L’évolution au cours du temps de ces matériaux, structures,
processus et organismes constitue l’une des préoccupations majeures de la géologie.
3
La géodynamique interne s’intéresse aux processus internes de la planète qui ont été à l’origine
de la formation des océans et des grandes chaînes de montagnes.
La géodynamique externe s’occupe de l'évolution dynamique de la surface de la Planète. Elle
s’intéresse aux paysages obtenus par les processus d'érosion et de sédimentation dans les océans,
souvent causés par l’eau, la glace et le vent.
Il existe un lien certain entre géodynamique interne et géodynamique externe : la dynamique
reliée à la tectonique des plaques vient souvent rajeunir les reliefs des continents.
Document 1. Localisation de notre système solaire au sein de la galaxie dite «la voie lactée»
4
Document 2. Schéma du cycle Géologique
5
Document 3. Géodynamique externe et cycle sédimentaire
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Les risques et catastrophes naturels : les connaissances en géologie sont primordiales pour
étudier et prévoir les catastrophes naturelles telles que séismes, éruptions volcaniques,
glissements de terrains, inondations.
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- La pétrographie constituent la science des roches ; elles s'intéressent à l'origine, à la
formation et à l'évolution des roches, ainsi qu'à leur description, à leur texture et à leurs
propriétés ;
- La minéralogie étudie la nature, la composition et la structure cristalline des minéraux et
se rattache à la cristallographie, cette dernière faisant partie de la physique ;
- La volcanologie étudie la nature physico-chimique des volcans et leur dynamique propre ;
- La géochimie qui étudie la composition chimique des roches, que ce soit en éléments
majeurs ou en éléments traces ;
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5. LES METHODES DE LA GEOLOGIE
Une étude géologique classique passe par plusieurs étapes :
- la première consiste en une étude sur le terrain (reconnaissance de la région,
récolte d’échantillons, levés de cartes, prise de mesures ….) ;
- la deuxième étape se déroule au laboratoire (analyse des échantillons), au bureau
ou devant un micro-ordinateur (étude des photos aériennes et satellites, étude de
documents existants, interprétation des mesures faites sur le terrain) ;
- la dernière étape consiste en la rédaction d’un rapport géologique détaillé sur
l’étude qui a été réalisée ou la confection de cartes géologiques.
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Deuxième partie.
GEODYNAMIQUE INTERNE
La géodynamique interne ou la dynamique interne de la Terre concerne les forces induites par les
mouvements convectifs lents du manteau, et les déplacements consécutifs de l'écorce terrestre. Il
s'agit essentiellement d'une thermodynamique reliée à la déperdition de chaleur causée par la
désintégration radioactive de certains éléments.
Une des manifestations les plus tangibles de cette dynamique est le déplacement de plaques
rigides (lithosphériques) à la surface de la planète, plaques qui glissent sur du matériel plastique
(asthénosphère). Cette mécanique est décrite par la théorie de la tectonique des plaques, une
théorie unificatrice qui vient expliquer de grands phénomènes géologiques comme les
tremblements de terre, les volcans, la déformation de la croûte terrestre et la formation des
grandes chaînes de montagnes, ou inversement du creusement de larges fossés (grabens) comme
le grand rift africain.
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Chapitre 1.
ETUDE DES ONDES SISMIQUES, DE LA STRUCTURE
INTERNE ET DE LA COMPOSITION DU GLOBE TERRESTRE
Autour des années 1890, les premières études des tremblements de terre mobilisent les
géophysiciens. Tenter de comprendre leurs mécanismes aiderait probablement à en minimiser les
effets destructeurs.
Deux sismologues anglais, John MILNE et Richard D. OLDHAM, proposent d’utiliser les ondes
sismiques pour ausculter la Terre, comme les rayons X permettent d’ausculter notre corps. Au
début du XXe siècle, cette suggestion est mise en pratique par Beno GUTENBERG, Andrija
MOHOROVICIC, Inge LEHMANN et Harold JEFFREYS, qui montrent grâce à cet outil que la Terre est
constituée de quatre enveloppes concentriques.
L’exploration directe des zones profondes du globe est impossible : les forages, les plus profonds
ne dépassent pas 13 km alors que le rayon terrestre est voisin de 6 350 km ! Il faut donc avoir
recours à des méthodes indirectes. Parmi celles-ci l’étude de la propagation des ondes sismiques
a beaucoup contribué à la connaissance de la structure interne de notre planète.
Comment l’étude des ondes sismiques emises par des tremblements de terre (séismes)
permet-elle de réaliser une véritable échographie du globe, fournissant ainsi une moisson
de renseignements sur les profondeurs inaccessibles du globe ?
Quelles informations apportent les météorites, objets contemporains des premiers stades
de la formation du système solaire ?
Que savons-nous des mécanismes internes producteurs de chaleur ?
Quelle est leur importance dans le bilan thermique de la Terre ?
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Différents types d’ondes.
Les ondes les plus rapides (les premières à s’inscrire sur le sismogramme) sont appelées ondes
primaires ou ondes P. Ce sont des ondes de compression – décompression capables de se
propager aussi bien dans les solides que dans les fluides, y compris dans l’atmosphère (elles sont
responsables du grondement sourd que l’on peut entendre au début d’un tremblement de terre).
Le deuxième groupe d’ondes, appelées ondes secondaires ou onde S, est constitué par des ondes
transversales par rapport à la direction de propagation des rais sismiques. Elles ne sont
transmises que par les solides car les liquides n’offrent aucune résistance au cisaillement.
Ondes P et ondes S se propagent à l’intérieur du globe terrestre.
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Les ondes L de grande amplitude représentent les derniers trains d’ondes : elles correspondent à
des mouvements très complexes de «torsion» du sol. Contrairement aux deux types précédents,
ces ondes L sont guidées par les couches superficielles du globe. Les ondes S et les ondes L sont les
plus destructrices.
1.3.3. Tableau résumant les caractéristiques des différents types d’ondes sismiques
En plus des propriétés déjà citées pour caractériser une onde, on indique sa direction de
propagation, sa « vitesse » de propagation ou célérité. Le terme « vitesse » est réservé au
déplacement d’un mobile (déplacement de matière), dans le cas d’une onde, on utilise le terme
célérité (pas de déplacement de matière). Vitesse et célérité sont représentées par la lettre V.
Des mesures physiques expérimentales ont été réalisées, montrant la célérité des ondes sismiques
dans différents types de roches. La célérité de l’onde est une propriété du milieu de propagation et
non de l’onde. Elle dépend de la densité, de l’inertie et de la rigidité du milieu.
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2. STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE
Les sismologues Mohorovicic, Gutenberg et Lehmann ont réussi à déterminer l'état et la densité
des couches par l'étude du comportement de ces ondes sismiques. La vitesse de propagation des
ondes sismiques est fonction de l'état et de la densité de la matière. Certains types d'ondes se
propagent autant dans les liquides, les solides et les gaz, alors que d'autres types ne se propagent
que dans les solides.
La composition de la croûte terrestre est assez bien connue par l'étude des roches qui forment la
surface terrestre et aussi par de nombreux forages. Notre connaissance du manteau et du noyau
est, cependant, plus limitée. Malgré tous les efforts déployés à cet effet, aucun forage n'a encore
traversé le MOHO.
2.1. Connaissance de l’intérieur du globe par échographie sismique
La sismologie est au globe ce que l’échographie est au corps humain ; la façon dont les ondes
sismiques se propagent (vitesse, réflexion ou réfraction sur des surfaces de discontinuité) permet
de donner une image de la structure interne du globe terrestre.
2.1.1. Le principe de l’échographie sismique
Des ondes sismiques sont émises soit lors de séismes naturels, soit lors de « microséismes »
artificiels produits par l’homme (explosions, camions vibreurs,…). Seules les ondes naturelles sont
assez puissantes pour traverser le globe et donner ainsi des informations sur ses structures
profondes. Celles produites par les séismes artificiels permettent en revanche « d’ausculter » avec
précision les couches superficielles (par exemple pour y rechercher des gisements de pétrole).
En première approximation, on peut considérer que les ondes sismiques se propagent dans les
roches comme les ondes lumineuses dans les milieux transparents. L’énergie se propage le long de
trajectoires, les rais sismiques, qui divergent à partir du foyer du séisme (comme les rayons
lumineux à partir d’une source). Lorsqu’un rai atteint une surface de discontinuité (c’est-à-dire
une frontière entre deux milieux dans lesquels la vitesse de propagation des ondes est différente),
il se réfléchit et éventuellement se réfracte : les lois des Descarte étudiée en optique s’appliquent
ici pour calculer les modifications de trajectoire de ce rai sismique.
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Le principe de « l’échographie » sismique
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La structure interne de la Terre, ainsi que l'état et la densité de la matière, ont été déduits de
l'analyse du comportement des ondes sismiques. Les ondes P se propagent dans les solides, les
liquides et les gaz, alors que les ondes S ne se propagent que dans les solides.
Interprétation et conclusion
- L’augmentation de la vitesse moyenne des ondes P et S avec la distance épicentrale permet de
dire qu’elles ne se propagent pas dans un milieu homogène : plus on les reçoit loin de
l’épicentre, plus les milieux qu’elles ont traversés ont (en moyenne) assuré une propagation
rapide.
- A la différence des ondes L, les ondes P et S traversent donc les zones profondes du globe
terrestre ; en fait, plus elles sont reçues loin de l’épicentre, plus elles sont propagées en
profondeur et plus elles ont traversé des zones profondes.
- En outre, les physiciens nous enseignent que plus un matériau est dense, plus la vitesse de
propagation des ondes y est élevée.
En rassemblant ces différentes affirmations, nous pouvons conclure que plus l’on s’enfonce dans
le globe terrestre, plus le matériau rencontré est dense. De plus, les hodographes étant
applicables quelles que soient les localisations de l’épicentre et des lieux d’enregistrement d’un
séisme, l’augmentation de densité des matériaux se fait de manière concentrique de la surface au
centre de la terre.
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2.2.2.2. Des surfaces de discontinuité à l’intérieur du globe terrestre
Entre 100 et 200 Km de profondeur, les ondes P sont brusquement freinées ; alors que leur
vitesse n’avait cessé de croître pour atteindre 8,6 Km/s à 100 Km de profondeur, elle retombe à
8,1 Km à 200 Km de profondeur. Les scientifiques attribuent ce ralentissement à une fusion
partielle des roches (environ 1 % de roches fondues) à ce niveau et donne le nom
d’asthénosphère à cette partie du manteau supérieur. La croûte terrestre et une partie du
manteau supérieur située au-dessus de l’asthénosphère constituent une structure rigide qui
«flotte» sur l’asthénosphère légèrement visqueuse donc plastique : cette structure rigide forme la
lithosphère.
Dans une couronne située entre 103°et 143°de l’épicentre la plupart des ondes P et S ne sont plus
reçues. L’existence de cette zone d’ombre montre la présence, à 2900 Km de profondeur, d’une
surface de discontinuité entre deux milieux aux propriétés réfractrices particulières. Cette
discontinuité dite de Gutenberg, sépare une zone centrale, le noyau, de la zone périphérique, le
manteau, de densité plus faible.
Au-delà de la zone d’ombre, on retrouve des ondes P qui ont traversé le noyau. Le nom d’ondes
PKP qui leur est donné montre qu’elles ont traversé trois milieux (K de Kern = noyau en allemand.
Par contre, on ne retrouve pas d’ondes S dans cette zone. Sachant que ce type d’ondes ne se
propage pas en milieu liquide, cette absence peut être considérée comme indicatrice de l’état
«liquide» dans lequel se trouverait le noyau ; en réalité, compte tenu des très fortes pressions, on
connaît mal l’état physique de celle-ci.
Une dernière variation de la vitesse de propagation des ondes P a été mise en évidence vers 4500
Km de profondeur : cette discontinuité, dite celle de Lehman, sépare le noyau externe du noyau
interne (ou graine).
Remarque : Les trajectoires des ondes sismiques sont représentées systématiquement par des
courbes concaves vers la surface. C’est la conséquence d’une modification des propriétés des
roches avec la profondeur : elles conduisent les ondes sismiques d’autant plus rapidement
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qu’elles sont plus profondes. Tout ce passe donc comme si les rais sismiques subissaient une série
de réfractions comparables à celle étudiée au niveau du Moho.
2.2.2.3. Des couches concentriques aux propriétés physiques et aux caractéristiques chimiques
différentes
L’étude de la propagation des ondes sismiques a donc montré que la terre est structurée en
enveloppes concentriques : La croûte, le manteau et le noyau. a). Les propriétés physiques des
enveloppes terrestres
Comment a-t-on déterminé les propriétés physiques de ces enveloppes ?
La vitesse de propagation des ondes sismiques a apporté de nombreuses informations, mais on
peut aussi, par des mesures indirectes et des études de roches, déterminer un certain nombre de
paramètres physiques.
La densité (masse volumique) d’un corps correspond à sa masse pour un volume donné, soit d =
M / V. La masse de la terre est de 5,976.1024 Kg. Son volume correspond à celui d’une sphère, soit
V = 4/3π.R3.
Connaissant ainsi la masse et le volume de la terre, on détermine sa masse volumique moyenne
qui est de 5,52 g/cm3. On peut déterminer expérimentalement la densité de roches de la croûte
et du manteau. Connaissant la densité de la terre, les géophysiciens en déduisent la densité du
noyau qui a une valeur très élevée.
La température : des mesures de la température sont réalisées directement en surface, mais les
valeurs des enveloppes profondes sont calculées. On obtient la variation de température en
fonction de la profondeur appelée gradient géothermique.
b). Etablissement d’un modèle physique du globe terrestre
Un réseau de stations sismiques situées sur toute notre planète a permis l’étude des ondes
sismiques et la réalisation d’un modèle de vitesse de propagation des ondes en fonction de la
profondeur. On constate que la vitesse de propagation des ondes augmente avec la densité. A
densité égale, si la vitesse diminue, c’est que la rigidité des roches diminue.
Dans le manteau, des changements physiques se traduisent par l’existence d’une discontinuité.
Ente 100 et 250 Km, un ralentissement de la vitesse des ondes met en évidence une zone moins
rigide et donc plus déformable dite ductile appelée LVZ (Low Velocity Zone). Cette zone à faible
vitesse correspond à l’asthénosphère. Elle est située sous la lithosphère (de 30 à 100 Km) formée
par la croûte et le manteau superficiel qui est rigide et donc capable de se « casser » sous l’action
de contraintes.
La discontinuité de Gutenberg est marquée par des changements de propriétés physiques
importants. Les ondes S disparaissent au contact avec le noyau externe : le noyau externe se
comporte donc comme un liquide. Il est en contact avec une partie interne, solide, appelée
graine. Cette limite entre les deux partie du noyau est la discontinuité de Lehman. Le noyau est
l’enveloppe qui présente la densité la plus forte.
On parvient ainsi, grâce aux paramètres physiques directement observés ou mesurés, à établir un
modèle sismique du globe terrestre incluant les propriétés physiques de chaque enveloppe.
21
2.3. Modèle sismologique de la Terre
2.3.1. Données sismologiques
Lors de séismes naturels (fracture des roches) ou de fortes explosions (nucléaire par exemple) il y a
émission d’ondes sismiques parmi lesquelles :
- les ondes P qui traversent tous les milieux
- les ondes S qui traversent les milieux solides et qui ne passent pas dans les liquides.
Après chaque seisme, les résultats obtenues concernant les vitesses des ondes P et S en fonction
de la profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous forme de
graphe = courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur (Figure 13).
L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que leurs chutes à
certains niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un milieu à un autre de
caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des limites = surfaces de
discontinuité à l’intérieur de la Terre.
Ainsi plusieurs surfaces de discontinuité ont été mises en évidence et qui délimitent, à l’intérieur
de la Terre, de grandes couches plus ou moins concentriques (zones de croissance des vitesse)
dont la nature physique a été affinée par le calcul grâce aux études de laboratoire.
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− µ, coefficient de rigidité, lequel mesure la résistance des roches au changement de forme (pour
les fluides µ = 0, d’où Vs = 0 → S non transmises) ;
− k, coefficient d’incompressibilité, lequel mesure la résistance des roches au changement de
volume;
− d, sa densité (ou ρ sa masse volumique).
Signalons qu’en réalité, comme la pression augmente avec la profondeur et que les matériaux sont
compressibles, la densité d doit augmenter avec la profondeur. Cela implique que plus la vitesse
augmente, plus la densité d est croissante et plus les milieux traversés par les ondes P deviennent
plus vite de plus en plus rigides et incompréssible (car µ, k plus vite que d).
Le calcul de µ, k et d a permi de trouver la combinaison qui correspond le mieux à la vitesse
observée lors d’un séisme à différents profondeurs. Ce calcul fait intervenir également la
sismologie expérimentale sur plusieurs matériaux connus dans lesquels la vitesse de propagation
des ondes P et S ont été déterminées.
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La croûte : c’est la couche externe qui représente 1,5 % volume de la Terre. Elle est limitée à la
base par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho). Il faut distinguer 2 types de croûte :
− la croûte continentale, épaisse en moyenne de 35 km (mais dont l'épaisseur peut atteindre
70 km sous les hautes chaînes de montagnes.
− la croûte océanique, très mince (5 à 8 km sous les océans).
Les différences d’épaisseur de la croûte sont étroitement liées aux phénomènes d’isostasie qui
impliquent les différences de la densité des roches.
Le manteau : il représente 82,5 % en volume de la Terre. Son épaisseur est de 2900 km. Il est limité
à la base par la discontinuité majeure de Gutenberg. On peut distinguer au sein de ce manteau 2
unités :
− le manteau supérieur qui s’etend jusqu'à 670 km.
− le manteau inférieur dont la profondeur est comprise entre 670 km et 2900 km.
Le Noyau : il représente 16 % du globe terrestre. Le noyau a une épaisseur maximale de 3300 km.
Il comprend :
− le noyaux externe, dont la profondeur est comprise entre 2900 km et 5150 km.
− le noyau interne (ou Graine). dont la profondeur est comprise entre 5150 km et 6370 km.
b). Sur la base du comportement physisque des couches
Lorsqu’on tient compte du comportement physisque des matériaux, selon qu’ils se comportent
comme des matériaux rigides ou comme des matériaux «mous», on distingue :
La lithosphère qui est bloc rigide et qui comprend la croûte et la partie sommitale rigide du
manteau supérieur. Son épaisseur varie entre 5 km sous les océans et 100 km au niveau des
continents.
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Structure de la lithosphere
Sa limite inférieur est marquée par une discontinuité des ondes sismique dite LVZ (Low Velocity
Zone). La densité de la lithosphère se répartit de la façon suivante :
3
− d = 2,7 g/cm pour la partie supérieur de la croûte continentale,
3
− d = 3 g/cm pour la partie inférieur de la croûte continentale,
3
− d = 3,2 g/cm pour la croûte océanique,
3
− d = 3,4 g/cm au niveau du manteau supérieur rigide.
L’asthénosphère qui est une zone «molle» ou «plastique» qui s’etend depuis la limite inférieure de
la lithosphère jusqu’à 670 km de profondeur. Elle est formée du reste du manteau supérieur dont
la partie supérieure est une zone de moindre vitesse des ondes sismiques (LVZ) dont l’épaisseur
3
est d’environ 200 km. Sa densité est d’environ 3,3g/cm .
La mésosphère est un bloc «rigide» ; il est synonyme du manteau inférieur. Sa limite supérieure
(670 km) est marquée par la croissance brutale des vitesses des ondes sismiques jusqu’à la
discontinuité de Gutenberg (2900 km). Sa densité est également croissante avec cette profondeur
3
en passant de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm .
La couche D’’ a été mise en évidence grâce à l’étude détaillé des transmissions des ondes P lors
d’un fort séisme. C’est une zone molle, de 200 à 300 km d’apaisseur comprise entre le mateau
inférieur et le noyau externe. Son rôle est pour l’instant énigmatique.
25
Le noyau externe est une couche liquide comprise entre la couche D’’ et la discontinuité de
3 3
Lehman. Sa densité est croissante avec la profondeur ; elle passe de 9,5 g/cm jusqu’à 11,5 g/cm .
3
Le noyau interne est une couche solide appelée graine. Sa densité d est égal à 12 g/cm .
L'intérieur de la Terre est constitué d'une succession des couches de propriétés physiques
différentes :
- le noyau, au centre, qui forme 17 % du volume terrestre et qui se divise en noyau interne
solide et noyau externe liquide;
- le manteau, qui constitue le gros du volume terrestre, 81 %, et qui se divise en manteau
inférieur solide et manteau supérieur principalement plastique, mais dont la partie tout à
fait supérieure est solide;
- la croûte (ou écorce), qui compte pour moins de 2 % en volume et qui est solide. Trois
discontinuités importantes séparent croûte, manteau et noyau :
- la discontinuité de Mohorovicic (MOHO) qui marque un contraste de densité entre la
croûte terrestre et le manteau ;
- la discontinuité de Gutenberg qui marque aussi un contraste important de densité entre le
manteau et le noyau ;
- la discontinuité qui sépare noyau interne et noyau externe : discontinuité de Lehmann.
La couche plastique du manteau supérieur est appelée asthénosphère, alors qu'ensemble, les
deux couches solides qui la surmontent, soit la couche solide de la partie supérieure du manteau
supérieur et la croûte terrestre, forment la lithosphère. On reconnaît deux types de croûte
terrestre:
- la croûte océanique, celle qui en gros se situe sous les océans, qui est formée de roches
basaltiques de densité 3,2 et qu'on nomme aussi SIMA (silicium-magnésium);
- la croûte continentale, celle qui se situe au niveau des continents, qui est plus épaisse à
cause de sa plus faible densité (roches granitiques à intermédiaires de densité 2,7 à 3) et
qu'on nomme SIAL (silicium-aluminium).
La couverture sédimentaire est une mince pellicule de sédiments produits et redistribués à la
surface de la croûte par les divers agents d'érosion (eau, vent, glace) et qui compte pour très peu
en volume.
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Structure interne du Globe.
27
2.4. Modèle géochimique, minéralogique de la Terre
2.4.1. Principe des méthodes d’étude
La composition chimique et minéralogique des matériaux à l’intérieur de la Terre est bien connue
pour les premiers 250 km de profondeur de la Terre grâce à l’étude directe :
− des péridotites qui sont des roches autrefois profondes, mais maintenant visibles à la
surface à la suite de leur soulèvement (par le mécanisme d’obduction) et de l’érosion des
terrains qui les cachaient ;
− des basaltes et de ses enclaves de péridotites dont le magma est située dans le manteau à
différentes profondeurs.
Au-delà de 250 km la composition chimique et minéralogique est actuellement connue
indirectement par l’étude.
− des matériaux en comprimant par exemple les péridotites entre deux cellules de diamant
avec des pressions et des températures equivalentes à celles des différentes zones du
manteau.
− des vitesses de transmission des ondes sismiques dans différents matériaux en comparant
les résultats avec les vitesses obtenues lors d’un séisme.
− L’étude des météorites différenciées ainsi que la sismologie expérimentale ont permis de
donner une idée sur la composition chimique du noyau.
28
2.4.2. Résultats
La croûte
Les constituants principaux de la croûte sont la silice SiO2 (50 à 60 % en moyenne) et d’Alumine
(Al2O3) (15 à 16 % en moyenne). Pour cela on désigne la croûte sous le nom de SIAL. Parmi les
autres constituants qu’on a déterminé sous forme d’oxydes, lesquels sont en beaucoup plus faible
pourcentage; on peut citer principalement CaO, MgO, FeO. Ces trois derniers sont plus abondants
dans la croûte océanique et dans la partie inférieure de la croûte continentale que dans la croûte
continentale supérieure.
Parce que la proportion de silice y dépasse un certain pourcentage la croûte continentale
supérieure est dite "acide". Et elle constituée principalement de Quartz + Feldspaths + Pyroxènes.
Parce que la proportion de silice y est inférieure à un certain pourcentage de croûte continentale
inférieure et la croûte océanique dont dites "basiques". Quartz + Pyroxènes + Oxydes.
La partie superficielle de la croûte continentale supérieure (quelques milliers de mètres) est
constituée principalement de sédiments et de roches sédimentaires métamorphisées à la base de
cette partie mais l’essentiel est formé de roches magmatiques granitiques, d’ou parfois le nom de
croûte "granitique" et de roches métamorphiques.
Le manteau
Le manteau a moins de silice (40 % seulement de sa composition) que dans la croûte; il est donc
très "basique". Il contient une forte proportion de magnésium; d’où l’attribution du nom SIMA au
manteau. Sa partie supérieure est constituée de péridotites et sa partie inférieure a,
probablement, la même composition que le manteau supérieur mais les atomes sont assemblés
selon des structures plus denses (plus compactes) du fait de l’augmentation de la pression.
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Répartition des éléments chimiques et des minéraux à l’intérieur de la Terre.
Du point de vue minéralogie :
- Le sommet du manteau supérieur est constitué d’Olivine + Pyroxènes + Oxydes.
- La base du manteau supérieur est constitué de Spinelle (Olivine très dense) + Pyroxènes +
Oxydes.
Le manteau inférieur est constitué de Pérovskite (Olivine très très dense) + Oxydes.
Le noyau
Le noyau interne serait constitué d’élément sidérophiles : beaucoup de fer, nickel, cobalt, or,
platine, etc….
Le noyau externe ("liquide") serait constitué d’une forte proportion de fer associé à des éléments
légers tels que l’oxygène, le soufre; et un peu de silice.
30
Répartition de la chaleur à l’intérieur de la Terre.
31
Schéma expliquant le principe de latomographie sismique
En mettant en évidence de manière détaillée la variation de la vitesse des ondes à l’intérieur du
globe; sachant que les ondes sismiques ralentissent dans les zones chaudes et elles sont rapides
dans les zones froides, la tomographie sismique révèle que le manteau n’est pas homogène et
qu’il est, par endroit, anormalement chaud.
32
2.6.2. La convection
D’après Philpots (1990), deux modèles sont possibles de la circulation de la matière au niveau du
manteaux.
35
35
- Le noyau doit être riche en fer, seul élément autorisant des vitesses de transmission des ondes
aussi rapides que celles enregistrées par les sismologues.
Les informations apportées par les météorites, fragments de roches extraterrestres qui percutent
la surface du globe sont très anciens (plus de 4,5 milliards d’années) et représentent des
échantillons de matériaux qui, en s’agglomérant lors de la formation du système solaire, ont
constitué les planètes telluriques comme la terre. La plupart des météorites proviennent de
collisions qui ont fragmenté des objets volumineux, les astéroïdes, sorte de mini-planètes
telluriques dont les orbites se situent entre celle de Mars et celle de Jupiter. Les météorites
représentent donc un échantillonnage des différentes régions, superficielles ou profondes, de ces
astéroïdes (et des planètes telluriques en général).
On connaît deux types extrêmes de météorites : les météorites pierreuses (ou aérolites) et les
météorites ferreuses (ou sidérites).
Les premières, de loin les plus fréquentes, sont des roches silicatées provenant des zones
superficielles des astéroïdes fragmentés. Les secondes, constituées d’un alliage fer-nickel (de 4 à
20 % de Ni), sont considérées comme issues du noyau des astéroïdes.
Ces informations confirment donc celles obtenues par l’analyse des sismogrammes.
4. Une énergie interne importante
4.1. Des manifestations brutales et localisées de l’énergie interne
Séismes et éruptions volcaniques sont des manifestations particulièrement évidentes d’une
activité interne de la planète. Les quantités considérables de matériaux éjectés par les volcans, les
dégâts catastrophiques causés par les séismes majeurs représentent des dégagements d’énergie
impressionnants.
Cette libération est toutefois très locale et très épisodique : chaque année, on enregistre
seulement 2 à 3 séismes de magnitude 7 (représentant chacun un dégagement d’énergie
équivalent à 100 bombes nucléaires de type Hiroshima), mais plus de 100 séismes de magnitude
6 (10 fois moins puissants).
De façon comparable, les paroxysmes volcaniques mettent en jeu des énergie considérables : à
titre d’exemple, l’éruption récente du Mont Saint-Helens (18 mai 1980) a dégagé en 9 heures une
énergie équivalente à 27 000 bombes de type Hiroshima… ; et ce n’est nullement un record. Mais,
là encore, cette activité est rare : on connaît seulement un millier de volcans ayant eu une activité
historique.
Séismes et volcans se localisent dans des zones très étroites de la surface du globe qui
représentent donc des régions sensibles de la lithosphère.
4.2. Une dissipation progressive et générale : le flux géothermique
Un flux géothermique permanent : En toute région, la température des roches augmente plus ou
moins rapidement avec la profondeur : cette variation, ou gradient géothermique, a une valeur
moyenne de l’ordre de 20°C par Km dans l a croûte continentale (ce qui correspond à une
température de 700 °C à 35 Km de profondeur).
Cette variation est liée à un flux de chaleur permanent depuis l’intérieur du globe jusqu’à la
surface. Chaque seconde, la terre perd ainsi par toute sa surface une quantité d’énergie d’origine
13 2
interne de l’ordre de 4,2 10 W, soit 0,05 W.m en moyenne.
36
Un flux géothermique variable suivant les régions : Des variations importantes s’observent
suivant les régions : les zones de dorsales océaniques, les régions volcaniques se caractérisent en
36
particulier par des flux géothermiques remarquables qui peuvent être dix fois plus importants que
la moyenne. Ces anomalies sont en relation avec la présence, à des profondeurs peu importantes,
de magmas provenant de la fusion des roches.
4.3. L’origine de l’énergie interne
Une quantité considérable d’énergie a été stockée à l’intérieur de la planète Terre au moment de
sa formation. Comme les autres planètes, la Terre résulte en effet d’un processus complexe dit
d’accrétion, c’est-à-dire d’agglomération» d’innombrables objets célestes ; ceux-ci dispersés dans
le système solaire primitif, se sont attirés mutuellement par gravité et, après d’innombrables
collisions, ont finalement formé des planètes et astéroïdes existant actuellement. La chaleur
initiale résultant des collisions se dissipe depuis cette lointaine époque.
La Terre produit en outre de la chaleur par radioactivité. Les roches terrestres contiennent en
effet des éléments qui se désintègrent spontanément et libèrent ainsi de l’énergie. C’est le cas de
l’uranium, du thorium, de l’isotope 40 du potassium. La période de ces éléments est très longue :
il faut plusieurs milliards d’années pour que la moitié de ces produits radioactifs soit désintégrée.
Cela explique actuellement ce dégagement de chaleur soit encore très important malgré l’âge de
la Terre. On considère que la chaleur émise par radioactivité représente la moitié de l’énergie
interne dissipée par la planète.
Synthèse
Schéma de synthèse
37
L’étude de la propagation des ondes sismiques émises lors des tremblements de terre a permis
de comprendre la structure de la planète : celle-ci est formée de couches concentriques 37
séparées par des surfaces de discontinuité. Elle a montré que les matériaux du globe se
comportent généralement comme des solides même aux températures élevées régnant en
profondeur. Toutefois, le noyau externe, sur une épaisseur de plus de 2 000 Km, a des
propriétés sismiques typiques des liquides.
Des méthodes indirectes (calcul de la densité de la Terre, étude des météorites…) ont permis de
déterminer la composition chimique des couches profondes : le manteau est formé de matériaux
silicatés, le noyau est riche en alliage fer-nickel.
La planète Terre possède une énergie interne importante qu’elle dissipe en permanence à sa
surface soit de manière brutale et localisée (éruptions volcaniques et séismes), soit de façon
continue et calme sous forme d’un flux de chaleur ou flux géothermique. Dans ce dernier cas, la
dissipation de l’énergie se fait soit par conduction thermique (l’intérieur du globe étant plus
chaud que la surface), soit par une convection des matériaux du manteau
38
Chapitre 2.
LA THEORIE DE LA DERIVE DES CONTINENTS
La théorie de la dérive des continents est une théorie proposée au début du vingtième siècle par le
physicien-météorologue Alfred Wegener, pour tenter d'expliquer, entre autres, la similitude dans
le tracé des côtes de part et d'autre de l'Atlantique, une observation qui en avait intrigué d'autres
avant lui.
39
2. WEGENER ET LA DERIVE DES CONTINENTS
40
Wegener était un scientifique de son siècle, possédant une large gamme de connaissances en
géologie, géophysique, astronomie et météorologie.
Il a pu formuler une hypothèse sur le déplacement des continents. Wegener avait observé la
complémentarité des lignes côtières entre l'Amérique du Sud et l'Afrique; il y conçut l'idée
qu'autrefois l'Afrique et l'Amérique n'avaient été qu'un seul et même bloc qui se serait fragmenté
en deux parties lesquelles se seraient ensuite éloignées l'une de l'autre. C'est la théorie de la
dérive des continents.
Wegener avançait des "preuves" pour appuyer sa théorie. Il serait plus juste de dire qu'il apportait
des faits d'observation qui pouvaient être expliqués par une dérive des continents.
2. Ce qui amena Wegener à concevoir que dans un passé lointain toutes les masses continentales
étaient réunies en un seul mégacontinent, la Pangée. Aujourd'hui, grâce à notre connaissance
de la tectonique des plaques, on utilise une reconstitution plus juste de cette Pangée, celle de
Bullard et coll. (le puzzle des continents).
41
Figure 22 b. La Pangée de Wegener
La croûte terrestre
42
Le schema ci-dessous présente la reconstitution de la Pangée par Bullard et ses collègues :
- les zones en bleu clair représentent la surface des continents se
situant entre la ligne de rivage (profondeur 0) et la profondeur de 915
m;
- en noir, les régions où il y a recouvrement des masses
continentales ; - en blanc, les prismes sédimentaires importants.
La Pangée
43
Répartition des fossiles
44
Les zones glaciaires actuelles
Le rassemblement des masses continentales à la Wegener donne un sens à la répartition de
dépôts glaciaires datant d'il y a 250 Ma, ainsi qu'aux directions d'écoulement de la glace, relevées
sur plusieurs portions de continents. La répartition sur la Pangée montre que le pôle Sud était
recouvert d'une calotte glaciaire et que l'écoulement de la glace se faisait en périphérie de la
calotte, comme il se doit.
45
africain et angolais, et qu'il y a aussi une certaine continuité dans le grain tectonique des chaînes
plus récentes qui viennent se mouler sur les boucliers. L'image du puzzle est cohérente.
46
Rapprochement des continents selon Wegener
Le géophysicien Wegener soutenait que la croûte continentale était plus épaisse sous les chaînes
de montagnes que sous les plaines, et que cette situation répondait au principe de l'isostasie qui
veut qu'il y ait un équilibre entre les divers compartiments de l'écorce terrestre dû aux différences
de densités. Il en conçut l'idée que les continents "flottaient" sur un milieu mal défini et qu'ainsi ils
pouvaient dériver les uns par rapport aux autres.
Les contemporains de Wegener n'ont pas été convaincus de cette proposition révolutionnaire de
la dérive des continents; l'opposition fut vive. En fait, Wegener a démontré de façon assez
convaincante, qu'un jour, les continents actuels ne formaient qu'un seul mégacontinent, mais il ne
démontrait pas que ceux-ci avaient dérivé lentement depuis les derniers 250 Ma. À la limite, on
pourrait tout aussi bien invoquer certains scénarios des catastrophistes pour expliquer les
constatations de Wegener. Le problème majeur, c'est qu'il ne proposait aucun mécanisme pour
expliquer la dérive des continents. Il démontrait bien que la répartition actuelle de certains
fossiles, de traces d'anciennes glaciations ou de certaines structures géologiques soulevaient des
questions importantes auxquelles il fallait trouver des explications. Mais ces constatations ne sont
pas suffisantes pour démontrer que les continents ont dérivé. Notons, qu'à l'inverse, si les
continents ont dérivé, il est nécessaire qu'il y ait un assemblage entre les structures géologiques et
la répartition des fossiles.
Il faut signaler que l'hypothèse de Wegener était une hypothèse génératrice de sciences, parce
que les questions soulevées sont suffisamment sérieuses et fondées sur des faits réels pour qu'on
s'attaque à y répondre. Mais il aura fallu attendre plus de quarante ans pour que les idées de
Wegener refassent surface et qu'on se mette à la recherche du mécanisme de dérive des
continents qui lui manquait. Entre autres, il avait manqué à Wegener les données fondamentales
sur la structure interne de la Terre.
47
48
49
Chapitre 3.
LA TECTONIQUE DES PLAQUES : UNE THEORIE
PLANETAIRE
La mobilité des continents et de l’ensemble de la lithosphère sera confirmée par la mise en
évidence de l’enfoncement de la plaque lithosphérique du Pacifique dans l’asthénosphère.
L’ensemble de ces découvertes a finalement débouché sur la formulation de la théorie de la
tectonique des plaques, qui a révolutionné les Sciences de la Terre.
50
- les frontières transformantes, lorsque les plaques glissent latéralement les unes contre les
autres le long de failles; ce type de limites permet d'accommoder des différences de vitesses dans
le déplacement de plaques les unes par rapport aux autres, comme ici entre A et E, et entre B et D,
ou même des inversions du sens du déplacement, comme ici entre les plaques B et E.
51
Différentes étapes de la formation d’un océan
Un exemple de ce premier stade précurseur de la formation d'un océan est la vallée du Rio Grande
aux USA.
La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère; il y aura alors effondrement en
escalier, ce qui produit une vallée appelée un rift continental. Il y aura des volcans et des
épanchements de laves le long des fractures. Le Grand Rift africain en Afrique orientale en est un
bon exemple.
Avec la poursuite de l'étirement, le rift s'enfonce sous le niveau de la mer et les eaux marines
envahissent la vallée. Deux morceaux de lithosphère continentale se séparent et s'éloignent
progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme sous-marin forme un premier plancher océanique
basaltique (croûte océanique) de part et d'autre d'une dorsale embryonnaire; c'est le stade de mer
linéaire, comme par exemple la Mer Rouge.
L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement des fonds océaniques conduit à la formation
d'un océan de type Atlantique, avec sa dorsale bien individualisée, ses plaines abyssales et ses
plateaux continentaux correspondant à la marge de la croûte continentale. Les dorsales
océaniques constituent des zones importantes de dissipation de la chaleur interne de la Terre.
52
La vallée du Rio Grande et le Grand Rift africain
53
De bons exemples de cette situation se retrouvent dans le Pacifique-Ouest, avec les grandes fosses
des Mariannes, de Tonga, des Kouriles et des Aléoutiennes, chacune possédant leur arc insulaire
volcanique, ainsi que la fosse de Puerto Rico ayant donné naissance à l'arc des Antilles bordant la
mer des Caraïbes Atlantique.
- Un second type de collision est le résultat de la convergence entre une plaque océanique et une
plaque continentale. Dans ce type de collision, la plaque océanique plus dense s'enfonce sous la
plaque continentale.
54
Chaîne des Cascades, USA et Fosse du Pérou-Chili
- Un troisième type de collision implique la convergence de deux plaques continentales. L'espace
océanique se refermant au fur et à mesure du rapprochement de deux plaques continentales, le
matériel sédimentaire du plancher océanique, plus abondant près des continents, et celui du
prisme d'accrétion se concentrent de plus en plus; le prisme croît.
55
croûte océanique peuvent même être coincés dans des failles. C'est la soudure entre deux plaques
continentales pour n'en former qu'une seule.
Toutes les grandes chaînes de montagnes plissées ont été formées par ce mécanisme. Un bon
exemple récent de cette situation est la soudure de l'Inde au continent asiatique, il y a à peine
quelques millions d'années, avec la formation de l'Himalaya.
La chaîne de l’Himalaya
56
La fameuse faille de San Andreas en Californie est un bon exemple: elle assure le relais du
mouvement entre la limite divergente de la dorsale du Pacifique-Est, la limite convergente des
plaques Juan de Fuca-Amérique du Nord et la limite divergente de la dorsale de Juan de Fuca. Elle
affecte à la fois la lithosphère océanique et la lithosphère continentale. Elle constitue la limite
entre trois plaques: plaque de Juan de Fuca, plaque de l'Amérique du Nord et plaque du Pacifique.
Elle présente aussi l'inconvénient de traverser la ville de San Francisco. Au rythme actuel du
déplacement (~ 5,5 cm/an), la ville de Los Angeles sera au droit de San Francisco dans 10 Ma.
57
En résumé, la Terre est un système où toutes les pièces, tous les éléments, forment une grande
machine mue par la thermodynamique. Le moteur est constitué par l'action combinée de la
gravité terrestre et des grandes cellules de convection dans le manteau résultant du flux de
chaleur qui va du centre vers l'extérieur de la Terre, un flux de chaleur qui est relié à la
décomposition des éléments radioactifs contenus dans les minéraux constitutifs du manteau
(Figure 38). Ces cellules concentrent de la chaleur dans leur partie ascendante, ce qui cause une
fusion partielle du manteau tout à fait supérieur et une expansion des matériaux. C'est cette
expansion qui produit une dorsale médio-océanique linéaire*. L'écoulement de l'asthénosphère
sous la lithosphère rigide entraîne cette dernière; il en découle des tensions au niveau de la
dorsale, causant la divergence et le magmatisme associé. Ainsi, il y a formation continuelle de
nouvelle lithosphère océanique au niveau de la dorsale et élargissement progressif de l'océan.
59
Chapitre 4.
LE POUVOIR UNIFICATEUR DE LA THEORIE
Avant la formulation de la théorie de la tectonique des plaques, plusieurs grands phénomènes
géologiques défiaient toutes explications logiques et rigoureuses. Par exemple, on savait bien que
la lave des volcans provenait du manteau, mais on ne savait expliquer pourquoi il y avait
magmatisme et pourquoi les volcans se répartissaient de façon non aléatoire à la surface du
Globe. Il en était ainsi en ce qui concerne l'origine et la distribution des séismes. Même
interrogation aussi pour les chaînes de montagnes; on saisissait bien en observant la géométrie
des couches géologiques qu'il fallait des forces de compression latérales pour plisser et failler ces
couches et pour soulever une aussi grande quantité de matériel qui à l'origine s'était déposé dans
un bassin marin, mais on n'arrivait pas à identifier ce qui causait ces forces.
Avec la théorie de la tectonique des plaques tout devient clair. La tectonique des plaques est
devenue un modèle de la mécanique planétaire terrestre qui permet de comprendre d'une façon
unifiée les grands phénomènes géologiques. Mais tout modèle demande à être testé, et ce n'est
qu'après avoir réussi le test qu'il peut être considéré comme valide. Le pouvoir unificateur d'un
modèle qui se veut planétaire est le meilleur test qu'on puisse faire subir au modèle. Ce test, il se
fonde bien évidemment sur la validité des observations et la rigueur des interprétations, mais
aussi obligatoirement sur le pouvoir unificateur des phénomènes observés. Bien que l'on puisse
tester le modèle sur plusieurs phénomènes géologiques, petits et grands, nous nous limitons à
quatre grands phénomènes dans ce chapitre: les séismes, les volcans, la déformation des roches,
et la formation des chaînes de montagnes.
60
1.1.2. L’intensité d’un séisme
L'intensité indique, quant à elle, les effets d'un séisme à un endroit donné. Dans ce cas, c’est
l'échelle MSK (du nom des géologues Medvedev, Sponheuer et Kárnik) qui est utilisée. Afin de ne
pas la confondre avec la magnitude, l'intensité est indiquée en chiffre romain, avec une limite
supérieure de XII.
On utilise actuellement deux échelles (l'échelle MSK et l’'échelle EMS 98).
L'échelle MSK, du nom de trois sismologues Medvedev, Sponheuer, Karnik, est une échelle de
mesure de l'intensité d'un tremblement de terre. Elle a été très utilisée en Europe et en Inde à
partir de 1964, souvent sous la désignation MSK64. Sa définition a été revue en 1981 sous le sigle
MSK81, puis elle a fini par être intégrée en 1998 dans la définition de l'échelle macrosismique
européenne (EMS 98).
61
L'échelle EMS 98 (European Macroseismic Scale 1998) est utilisée par le Bureau Central
Sismologique Français (BCSF) depuis janvier 2000. C’est une échelle européenne qui remplace
l'ancienne échelle MSK.
62
"European Macroseismic Scale 1998", sous la direction de Grünthal (Cahiers du Centre
Européen de Géodynamique et de Séismologie Volume 19, Luxembourg 2001).
Remarque
A l'inverse de la magnitude qui se calcule, l'intensité d'un séisme ne peut donner lieu qu'à
une estimation.
La magnitude est une valeur associée uniquement au séisme. L'intensité est associée au
lieu d'observation.
Il n'existe pas de véritable relation entre magnitude et intensité. Ainsi deux séismes de
même magnitude peuvent donner en surface des intensités différentes. Inversement deux
séismes de même intensité en un lieu peuvent avoir des magnitudes différentes.
Sismogramme
Les vitesses de propagation des deux types d'ondes dans la croûte terrestre ont été établies et on
possède par conséquent des courbes étalonnées. Le schéma A montre que pour franchir une
distance de 2000 km, l'onde P mettra 4,5 minutes, alors que l'onde S mettra 7,5 minutes pour
parcourir la même distance; il y a un décalage de 3 minutes. Pour un séisme donné, il s'agit de
trouver à quelle distance correspond le décalage obtenu sur l'enregistrement sismographique; on
obtient alors la distance entre le séisme et le point d'enregistrement. Dans notre exemple, la
distance qui correspond à un décalage de 6 minutes est de 5000 km. Ceci ne nous donne
cependant pas le lieu du séisme à la surface du Globe. Pour connaître ce point, il nous faut au
moins trois enregistrements.
Dans l’exemple du schéma B, considérons les enregistrements d'un séisme en trois points: Halifax,
Vancouver et Miami. Les enregistrements indiquent que le séisme se situe dans un rayon de 560
km d'Halifax, un rayon de 3900 km de Vancouver et un rayon de 2500 km de Miami. On situe donc
le séisme au point d'intersection des trois cercles, soit à La Malbaie. En pratique, on utilise
évidemment plus que trois points.
66
Fonds océaniques du Pacifique
Prenons comme exemple la zone de convergence Kouriles-Japon dans le Nord-Ouest du Pacifique.
On y voit que les trois classes de séismes se répartissent selon des bandes parallèles aux fosses
océaniques: d'Est en Ouest, séismes superficiels, séismes intermédiaires et séismes profonds. Pour
comprendre cette répartition, faisons une coupe (A-B) à la hauteur des Kouriles (Schéma A).
Le schéma B montre que la plaque du Pacifique, à droite, vient s'enfoncer sous la plaque
eurasienne, à gauche, provoquant le volcanisme qui forme l'arc insulaire des Kouriles. Là où les
deux plaques lithosphériques rigides entrent en collision et se courbent, les fractures dans la
lithosphère produisent des séismes de faible profondeur.
L'enfoncement d'une plaque rigide dans l'asthénosphère plastique ne se fait pas sans ruptures et
fractures dans cette plaque, ce qui déclenche des séismes intermédiaires et des séismes profonds.
Puisque les séismes ne peuvent être initiés que dans du matériel rigide, cassant, on a ici une belle
démonstration qu'il y a bel et bien enfoncement de plaque lithosphérique rigide dans
l'asthénosphère, sinon il n'y aurait pas de séismes intermédiaires et profonds. C'est la raison pour
laquelle les séismes intermédiaires et profonds sont confinés aux frontières convergentes. La
répartition des foyers des trois classes de séismes dans cette plaque qui s'enfonce, explique la
répartition des épicentres en surface.
67
A. Zone de convergence Kouriles-Japon B. Coupe A-B de la zone de convergence Kouriles-
Japon
La photo A illustre l'historique des séismes au El Salvador. Elle montre la répartition des séismes en
fonction de leur profondeur.
La photo B présente l'historique des séismes dans le sud du Pérou. La région d'Arequipa, à
quelques 750 km au sud-est de Lima, la capitale a connu, le 23 juin 2001, un séisme qui se classe
parmi les plus grands (magnitude de 8,1 sur l'échelle de Richter). Sa localisation est indiquée par
l'étoile.
68
1.2.3. A la divergence de plaques
La lithosphère océanique dépasse rarement les 10-15 km, ce qui fait qu'il ne peut y avoir que des
séismes superficiels. Les mouvements qui se produisent sous la lithosphère (convection) se font
dans une asthénosphère plastique et par conséquent ne peuvent engendrer de ruptures. Même si
la grande majorité des séismes se situe aux frontières de plaques, il n'en demeure pas moins qu'on
connaît de l'activité sismique intraplaque, c'est à dire à l'intérieur même des plaques
lithosphériques.
Par exemple, les séismes associés aux volcans de points chauds sur les plaques océaniques sont
connus. Il y a aussi des séismes intraplaques continentaux, plus difficiles à expliquer : cas de la
séismicité de la région de Charlevoix, au Québec.
Foyers sismiques à la divergence des plaques et limites des plaques continentales convergente
de la côte nord de l’Algérie
69
L'Algérie a connu, le 21 mai 2003, un terrible séisme qui a fait plus de 2000 morts et des milliers de
blessés et de sans-abri.
Toute la côte nord de l'Algérie se situe dans une zone tectonique des plus propices aux
tremblements de terre. On se souviendra du grand séisme dévastateur d'Al Asnam en 1980 qui a
fait 3500 morts. La côte nord de l'Algérie est traversée par une limite de plaques lithosphériques
continentales convergentes: la plaque eurasienne, au nord, chevauche la plaque africaine au sud.
C'est dans cette faille de chevauchement que se déclenchent les séismes de la région.
70
comprimées ou au dégazage du magma. La remontée progressive des hypocentres (liée à la
remontée du magma) est un indice prouvant que le volcan est en phase de réveil et qu'une
éruption est imminente.
• évaluer le risque sismique et construire en conséquence selon des normes qu'il faut
faire appliquer ;
• informer et préparer les populations des zones à risques ainsi que les moyens de
secours et d'information à ces événements.
• à une très faible probabilité pour qu'un bâtiment sinistré mais non effondré soit rendu
irreparable ;
2. LES VOLCANS
Le volcanisme est l'ensemble des phénomènes associés aux volcans et à la présence de magma. La
volcanologie (ou vulcanologie) est la science de l'étude, de l'observation et de la prévention des
risques des volcans. Comme les séismes, les volcans ne se répartissent pas de façon aléatoire à la
surface de la planète. Plusieurs se situent aux frontières de plaques (volcanisme de dorsale et de
zone de subduction), mais aussi à l'intérieur des plaques (volcanisme intraplaque, comme par
exemple le volcanisme des points chauds). Leur localisation est intimement liée à la tectonique des
plaques.
74
divergentes. Certaines hypothèses récentes proposent, qu'en plus, il y aurait un point chaud sous
l'Islande, donc aussi du volcanisme de points chauds.
75
Relations entre trois plaques lithosphériques
76
Formation d'un chaînon des volcans de points chaud
Si une plaque lithosphérique se déplace au-dessus d'un point chaud qui fonctionne
sporadiquement, il se construit un chaînon de volcans. Les volcans les plus vieux se situent à
l'extrémité du chaînon qui est la plus éloignée du point chaud, alors que les plus jeunes se situent
à proximité du point chaud. On retrouve plusieurs de ces chaînons de volcans de point chaud sur
les plaques océaniques, comme par exemple, le chaînon qui va des îles Hawaii jusqu'aux fosses
Aléoutiennes-Kouriles (Chaînon Hawaï-Empereur) dans le Pacifique-Nord.
Ce chapelet de volcans est un bon exemple de la marque laissée sur le plancher océanique par le
déplacement d'une plaque au-dessus d'un point chaud.
Il a été établi que les volcans d'Hawaii, à l'extrémité sud du chaînon, sont tout à fait récents; ils
sont plus jeunes que 1 Ma. L'âge des volcans le long du chaînon est de plus en plus vieux à mesure
qu'on s'éloigne d'Hawaii.
Le plancher océanique au niveau de la fosse de subduction des Aléoutiennes date de 80 Ma. C'est
dire qu'il a fallu 80 Ma pour former le chaînon en entier. Ce dernier s'est formé par le déplacement
de la plaque du Pacifique au-dessus d'un point chaud situé sous les îles Hawaii.
Le tracé et les âges du chaînon Hawaii-Empereur nous renseignent sur deux choses :
(1)-La direction du déplacement s'est brusquement modifiée durant le déplacement de la plaque,
il y a 40 Ma; durant la période entre -80 et -40 Ma, la plaque s'est déplacée selon le sens et la
direction de la flèche rouge, donnant naissance au chaînon Empereur, alors que depuis 40 Ma, le
déplacement se fait selon le sens et la direction de la flèche bleue, avec comme résultat le chaînon
d'Hawaii;
(2)-Connaissant la distance du déplacement entre deux volcans d'âge connu, on peut calculer la
vitesse moyenne du déplacement de la plaque entre ces deux points. Ici par exemple, une vitesse
moyenne de 6,7 cm/année entre Hawaii et le point de changement de direction du déplacement
de la plaque (soit à Kimmei, une distance de 2700 km entre les deux points).
On ne sait pas vraiment depuis combien de temps fonctionne ce point chaud puisque, si des
volcans ont été formés il y a plus de 80 Ma, ils ont été engloutis en même temps que la plaque du
Pacifique dans la zone de subduction des Aléoutiennes-Kouriles et digérés avec elle dans
l'asthénosphère.
77
Figure 52. Le tracé du chaînon des îles Hawaii.
2.3.2. Le geyser
Un geyser est un type particulier de source d'eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant
de l'eau à haute température et de la vapeur.
L'activité des geysers, comme celle de toutes les sources chaudes, est liée à une infiltration d'eau
en profondeur. L'eau est chauffée par sa rencontre avec une roche, elle même chauffée par le
magma en fusion ou par l'action du gradient géothermique (la température et la pression
augmentent avec la profondeur), c'est pourquoi il est possible de trouver des sources d'eau
chaude et des geysers dans les régions non volcaniques. Cette eau, chauffée et mise sous pression,
rejaillit alors vers la surface par effet de convection.
79
Les geysers diffèrent des simples sources chaudes par la structure géologique souterraine. L'orifice
de surface est généralement étroit, relié à des conduits fins qui mènent à d'imposants réservoirs
d'eau souterrains.
L'intensité des forces en jeu explique la rareté du phénomène. Autour de nombreuses zones
volcaniques, on peut trouver des sources chaudes accompagnées de fumerolles (île Sainte-Lucie,
Java, Dallol, etc). Mais souvent, les roches sont trop friables, ce qui génère une érosion rapide et
condamne l'apparition d'un geyser qui doit disposer de conduits naturels étroits et résistants.
L'activité d'un geyser est assez fragile et capricieuse et certains se sont éteints parce qu'on y avait
simplement jeté des déchets. L'autre raison est l'exploitation de l'énergie géothermique. En effet,
certains geysers ne sont plus actifs suite à l'intervention humaine, notamment après la
construction de centrales géothermiques.
Il ne faut pas confondre un geyser avec d'autres phénomènes para-volcaniques :
une fumerolle ou fumerole est une fissure lâchant des panaches de fumées sulfureuses
et de la vapeur d'eau. Elle est un nuage de cendre et d’éléments minéraux volcanique ;
Une source chaude est un bassin thermal, allant de 30° à 100°, ou un lac géothermique
très chaud (comme le Prismatic Spring par exemple);
une mare de boue est un petit lac d'eau bouillonnante brassant des sédiments à sa
surface (boue, argile, matériaux volcaniques... etc.) ;
une mofette est un puits d'eau chaude avec des remontées de bulles de gaz parfois
toxiques.
80
Une source dont l'eau chaude est amenée à la surface (synonyme de source thermale).
La température de l'eau de source est en général 8,3°C ou plus au dessus de la
température ambiante ;
Une source dont la température est supérieure à la température ambiante du sol ;
Une source dont la température est supérieure à 50 °C
2.3.5. La mofette
Une mofette est un puits d'eau chaude avec des remontées de bulles de gaz parfois toxiques.
81
Troisième partie.
GEODYNAMIQUE EXTERNE
Encore appelée géodynamique de surface ou dynamique externe de la Terre, la géodynamique
externe est un ensemble des facteurs érosifs qui modèlent les reliefs. Elle concerne l'évolution
dynamique de la surface de la Planète. L'eau, la glace, le vent, sculptent les surfaces continentales.
Les paysages obtenus reflètent la nature, la composition et l'architecture des formations
géologiques.
La géodynamique externe désigne l'ensemble des forces mises en jeu et les mouvements qui
résultent de l'action de ces forces dans les enveloppes externes. Ces enveloppes, dites encore "
superficielles ", sont les plus légères de la Terre : il s'agit des océans et de l'atmosphère.
Composées de liquide ou de gaz, elles ont les propriétés d'un fluide, et présentent à ce titre une
dynamique intense avec des mouvements très rapides. On associe fréquemment aux enveloppes
externes l'ensemble des sédiments marins actuels qui tapissent les fonds océaniques et procèdent
du couplage dynamique entre l'hydrosphère (c'est-à-dire l'ensemble des eaux superficielles), la
lithosphère continentale, et la biosphère marine. Atmosphère, océans et sédiments constituent les
trois grands réservoirs de surface.
Les continents s'aplanissent et tendent vers un niveau de base, celui des océans. Si les processus
d'érosion dominent les continents, ce sont plutôt les processus de la sédimentation qui prévalent
dans les océans. Il existe un lien certain entre géodynamique interne et géodynamique externe : la
dynamique reliée à la tectonique des plaques vient souvent rajeunir les reliefs des continents; la
topographie des océans et son évolution sont aussi tributaires de la tectonique des plaques.
La dynamique externe représente également les manifestations physiques d'ordre
météorologiques, ou qui y sont liées. Ainsi on inclura l'érosion et les mouvements de terrain
comme résultante de l'action mécanique, voire chimique, de l'eau (sous toutes ses formes), du
vent, de la température... Toutes ces composantes, dépendantes de l'énergie solaire, peuvent
donner, lorsqu'elles sont combinées, des phénomènes de faible amplitude (une pluie, une brise)
sans effet majeur, ou des phénomènes de grande ampleur comme des crues ou des cyclones,
éléments de risques pour les sociétés humaines.
La planète Terre est capable de maintenir de l'eau liquide à sa surface, condition essentielle pour
l'apparition et le maintien de la Vie, c'est en grande partie parce qu'elle possède des systèmes
naturels de recyclage des éléments essentiels à cette Vie: carbone, azote, phosphore, soufre et
oxygène. Ultimement, ces systèmes de recyclage sont liés à la tectonique des plaques. Dans cette
perspective, l'analyse des interactions entre atmosphère, hydrosphère, lithosphère,
asthénosphère et biosphère permet de mieux comprendre les enjeux actuels en ce qui touche les
changements climatiques.
82
Chapitre 5.
LES PAYSAGE ET LEUR EVOLUTION
1. OBSERVATION DE QUELQUES PAYSAGES
Pour aborder l’étude des paysages, il est indispensable d’observer des paysages divers et
d’identifier les éléments importants de chacun de ces paysages. Il est nécessaire également de
répondre aux questions suivantes:
- Quels sont les facteurs qui influencent la formation de ces paysages?
- Quelles sont les incidences de la végétation sur les différents éléments constitutifs d’un
paysage?
- Quel autre élément très important joue un rôle dans le modelé du relief?
- Comment expliquer les affleurements de roches observables dans le paysage?
A partir de toutes les observations qui résultent de ce questionnement, on peut définir un
paysage, au sens géologique du terme.
83
observera alors que dans la partie en creux le granite présente un très grand nombre de fractures
ouvertes, et que le granite du dôme est massif.
3.1.2. L’érosion
L’érosion résulte d’un ensemble de processus qui dégradent le relief: écroulements, éboulement,
glissements de terrains, qui fragmentent la roche ; action des eaux courantes, décomposition
chimiques, vent, gel…
L’érosion peut, en creusant, accentuer les reliefs, ou créer des dénivellations ; mais dans son
ensemble, elle tend à niveler.
3.1.4. Le climat
Par ses composantes (précipitations, variation des températures), le climat provoque l’altération
de la roche, ce qui favorise l’implantation de la végétation qui, à son tour, peut freiner les
processus d’érosion et accélérer ceux de l’altération ; nous avons alors constitution d’un sol. Mais
ce sol n’est qu’un équilibre fragile qui peut être très facilement détruit.
3.2.2. Le relief
Il détermine souvent l’épaisseur des sols. Dans les régions à fortes pentes (montagnes), le sol est
peu épais, parfois inexistant ; seules certaines plantes adaptées pourront y prospérer. L’eau
d’infiltration dissout les sels minéraux et les entraîne vers les bas-fonds où ils s’accumulent.
3.2.3. Le climat
Les températures, les précipitations agissent directement sur les végétaux. Les plantes se
répartissent en fonction des climats en bandes de végétation.
84
3.2.4. L’action de l’homme
Par la culture et l’élevage, l’homme modifie la végétation naturelle. Il exploite les forêts,
déboise… Il plante en introduisant parfois des espèces non indigènes. Certaines régions de
plantations ont un aspect bien différent du milieu originel.
3.3. Quels sont les facteurs qui déterminent l’allure des cours d’eau ?
3.3.1. La nature des roches
Le lit des cours d’eau (fleuves, rivières, torrents, lacs, étang…) est en partie déterminé par la
cohérence des roches rencontrées. Dans le cours moyen d’une rivière les méandres sont
provoqués par la présence de roches très cohérentes, qui sont contournées. Les vallées
encaissées, les gorges se situent dans des régions à relief important dont les roches constitutives
peuvent être solubles dans l’eau. La localisation d’étangs, de lacs, de marécages est déterminée
par la présence de couches imperméables dans le sous-sol.
3.3.2. Le relief
L’importance de la pente détermine la vitesse de l’eau. Un courant d’eau rapide permet de
creuser, c’est le cas dans la partie amont des fleuves et des rivières. Les torrents peuvent charrier
des blocs et des galets qu’ils ont arrachés de leur lit.
Dans la partie aval située dans des zones de plaines, le courant est lent ; seules les petites
particules sont transportées.
3.3.3. Le climat
Il détermine la densité des cours d’eau dans une région et l’importance de leur débit. Dans les
régions arides s’observent des oueds vides d’eau pendant une grande partie de la saison sèche
mais au débit important pendant la saison des pluies.
85
4.2. Les paysages argileux
Ils se situent dans les plaines, les bas-fonds. Les argiles forment rarement des affleurements, leur
présence est révélée par des mares, des étangs, des marécages.
En période de sécheresse la présence d’argile se révèle par de nombreuses fentes de retrait.
86
5. TRANSFORMATION DES ROCHES CONSTITUANT LE PAYSAGE
Pendant notre courte existence sur la terre, nous avons l’impression que les roches qui
constituent le paysage de notre localité sont immuables. Cependant, des observations attentives
montrent qu’elles subissent sous l’influence des facteurs externes : eau, variation de
température, vent, êtres vivants, des transformations plus ou moins profondes dont les résultats
sont fonction de leur nature, de leur milieu à l’époque considérée.
En partant d’exemples caractéristiques, nous allons étudier le comportement de quelques roches.
Un des facteurs de l’érosion étant le climat, nous étudierons l’action de l’érosion en climat
tropical humide, en climat tropical sec, et en climat désertique
87
5.1.1.1. Les éboulements
Ce sont des blocs rocheux de petites dimensions qui se détachent des parois des massifs et
tombent uniquement sous l’action de leur propre poids (chute due à la gravité). En altitude, les
brusques variations de température peuvent être une des causes de ces éboulements.
88
C’est la teneur en eau dans les argiles qui est le facteur primordial.
Cette eau provoque une certaine fluidité de la roche argileuse qui perd sa cohésion et peut ainsi
favoriser le déplacement le long de la pente de toute la masse rocheuse qui la recouvre.
Les amas de matériaux fracturés résultant de ces trois phénomènes deviennent le siège d’une
nouvelle attaque : la décomposition chimique. Les fragments de roches se trouvent noyés dans
un matériau argileux très riche en eau. La fragmentation de la roche augmente considérablement
sa surface. L’altération va donc agir sur de grandes surfaces fréquemment au contact de l’eau.
89
5.1.3. Comment agit l’eau lors de la décomposition du granite ?
Au contact de l’eau, les minéraux se décomposent suivant une réaction chimique que l’on appelle
hydrolyse (de lyse : décomposition, et hydro : eau).
L’hydrolyse de micas provoque la libération des éléments chimiques qui les constituent. Le plus
caractéristique et l’un des plus importants pour l’évolution des sols est le fer. C’est sa libération
qui colore en rouge la roche en voie de décomposition. Cette décomposition des micas provoque
également une augmentation de volume qui entraîne la désagrégation de la roche.
L’hydrolyse des feldspaths libère essentiellement le calcium, le potassium, le sodium qui sont
entraînés par les eaux d’infiltration. La silice et l’alumine, moins solubles, se recombinent pour
donner des minéraux argileux blancs, la kaolinite.
Le quartz est le minéral le plus résistant à l’altération chimique, mais il est néanmoins légèrement
soluble dans l’eau. Il reste donc plus longtemps en place, et se présente sous forme de grains de
silice ou grains de sable.
La décomposition chimique du granite en climat tropical humide aboutit à la formation de
minéraux argileux de teinte claire : la kaolinite. Ce minéral provient de la recombinaison de la silice
résiduelle (silice qui n’a pas été entraînée par les eaux d’infiltration) et de l’alumine qui est
insoluble.
Il peut arriver que la silice soit à son tour entraînée. Il se forme alors au sein du profil des
hydroxydes d’alumine qui se combinent aux oxydes de fer pour donner les cuirasses ferrallitiques.
90
91
La décomposition chimique du granite a pour conséquence la rupture des liaisons
intergranulaires.
La roche perd sa cohérence et devient meuble. Elle entraîne également la libération d’éléments
chimiques, qui peuvent, par recombinaison, donner ce que l’on appelle des sels minéraux
indispensables à la nutrition des végétaux.
Tous les granites ne sont pas décomposés par l’eau. Il faut qu’ils soient recouverts par un sol plus
ou moins épais où pousse une végétation dense comme la forêt. Si un granite est à nu, soit que sa
couverture a été entraînée par l’érosion, soit parce que ce granite a est moins fracturé, il est
beaucoup plus résistant à l’hydrolyse. Il constitue à ce moment-là des reliefs en pain de sucre qui
offrent une très grande résistance à l’action chimique de l’eau. L’eau ruisselle en surface, très
rapidement à cause de la pente, et ne peut pénétrer dans la roche par manque de fissures ou de
diaclases. Si la couverture végétale vient à être détruite, le sol constitué par les produits
d’altération peut être emporté par l’érosion due aux pluies violentes. L’écoulement de l’eau en
surface n’est plus ralenti, et le ruissellement prédomine sur l’infiltration. Les blocs limités par des
diaclases qui ont subi un début d’altération, et ont, par conséquent, leurs angles arrondis
(altération en boules), vont peu à peu être dégradés. Ils peuvent alors reposer les uns sur les
autres pour constituer ce que l’on appelle un chaos de rochers caractéristique : on observe des
rochers en boules empilés les uns sur les autres. Ces chaos de rochers s’observent fréquemment
en zone de savane où la végétation est plus clairsemée et où l’érosion est plus violente.
Toutes les roches granitiques et les roches cristallines voisines (gneiss, migmatites, etc.) donnent
une altération identique à celle du granite en pays tropicaux chauds et humides.
En climat soudanien, plus sec, et en pays désertique, le phénomène de l’altération chimique est
moins prononcé car, si la température est du même ordre ou même parfois plus élevée, le facteur
limitant est ici le manque d’eau qui rend cette altération plus lente et l’évolution minéralogique
moins marquée.
En pays tempérés, où la température est plus basse et la pluviosité moins forte, les roches
granitiques subissent une altération chimique beaucoup plus ménagée. Cette décomposition
aboutit à la formation de l’arène granitique où la transformation des minéraux du granite est
moins importante.
92
5.1.4. Comment l’eau agit-elle en tant qu’agent de dissolution ?
Lors de la décomposition du granite, l’eau transporte, à l’état dissous, un certain nombre de
substances : sels minéraux. L’eau peut agir à une échelle beaucoup plus grande en dissolvant la
roche elle-même : c’est le cas pour les calcaires. Les régions calcaires sont érodées par
dissolution. Seules restent les impuretés qui constituent une partie infime de la roche. Le
calcaire est une roche sédimentaire. Il constitue souvent de grands massifs. C’est une roche
stratifiée (constituée d’une superposition de couches ou strates), les joints de stratification
étant par définition des zones de faiblesse de la roche. C’est également une roche intensément
fissurée.
Le calcaire fin et massif est imperméable au niveau de l’échantillon, mais il est perméable en
grand, au niveau de l’affleurement. L’eau pénètre et circule au niveau des fissures. Comme le
calcaire est soluble dans l’eau, surtout si celle-ci est chargée de dioxyde de carbone, les fissures
vont avoir tendance à s’élargir par dissolution.
Le trajet souterrain des eaux s’effectue par des puits, des galeries. La section des galeries est très
variable. Les salles à stalactites et stalagmites sont fréquentes, les cours d’eau qui y circulent
peuvent agir également par érosion mécanique. Dans d’autres cas,l’eau agit seulement par
dissolution, elle peut circuler à contre-pente sous pression ; il existe des siphons qui sont à
l’origine des sources intermittentes. L’eau qui tend à suivre les joints de stratification, les failles,
les fissures, présente un cours très compliqué parfois difficile suivre, mais dans son ensemble la
circulation de l’eau dans un massif calcaire tend à obéir au principe des vases communicants. On
observe de tels massifs calcaires avec des circulations d’eau souterraines dans le massif de
l’Ankarana à Madagascar, ou à Matouridi (République du Congo), il existe le calcaire de Rufisque
(Bargny , Sénégal), les falaises calcaires du Djado au Niger, le calcaire de Libreville, le calcaire de la
dépression de Lama au Bénin…
La surface de ces massifs fait aussi l’objet d’une érosion particulière, qui donne naissance aux
lapiez : ciselures de quelques centimètres à plus de 10 m de profondeur, et très étroites. Dans
certaines zones, on peut observer des dépressions circulaires plus humides possédant un fond de
sol riche, constitué par les argiles de décalcification : les dolines.
93
5.1.5. Comment l’eau agit-elle comme agent mécanique d’érosion et de transport ?
Les eaux de pluie se concentrent en filets d’eau, en petits ruisselets. Elles arrachent des particules
qui ont été au préalable séparées les unes des autres par l’érosion mécanique (écroulement,
éboulement, glissement de terrain) et qui ont subi l’altération chimique. Elles les transportent, les
déposent, les sédimentent loin du lieu de leur formation.
La mise en mouvement des particules commence dès la chute des gouttes d’eau sur le sol. Leur
transport est fonction de leur taille et de la vitesse du courant de l’eau. Plus le courant est rapide,
plus les particules transportées sont grosses et nombreuses. Suivant la taille des particules, le
mode de transport est différent.
- l’argile, qui est constituée de très fines particules microscopiques est transportée
en suspension dans l’eau ; ces particules peuvent aller jusqu’à la mer.
- les grains de sable se déplacent sur le fond du cours d’eau par simple roulement, ou
par bonds (saltation). Au cours de ces bonds, ils subissent des chocs, qui, se répétant à
l’infini, émoussent leurs arêtes. Dans leur transport, les grains de sable subissent une
érosion mécanique qui tend à les arrondir. Plus le transport est long, plus les grains de sable
seront émoussés.
- les galets ne sont transportés que dans les cours d’eau très rapides comme les
torrents. Ce sont, à l’origine, des blocs anguleux qui, pendant leur transport, sont roulés, se
heurtent les uns contre les autres et finissent par prendre leur forme caractéristique
arrondie.
Lorsque la vitesse de l’eau diminue, les particules les plus lourdes se déposent, tout d’abord les
galets, les graviers, les sables grossiers, enfin les sables fins. Un fleuve n’a pas toujours le même
débit. Pendant les basses eaux, son transport est faible tandis qu’en période de crue, il est
beaucoup plus important. Ce qu’il dépose en période d’étiage (basses eaux) il peut le reprendre
en période de crue.
En région tropicale humide les fleuves ont un débit important et une charge (quantité de
matériaux transportés) très importante. Ces matériaux sont véhiculés jusqu’à la mer.
En région désertique, le phénomène est très différent, les pluies sont rares et violents. Les cours
d’eau sont la plupart du temps à sec. Mais souvent un orage et ce sont tout de suite, dans les
heures qui suivent, des torrents de boue qui dévalent la moindre pente et se perdent quelques
kilomètres plus loin dans les sables. Rares sont les cours d’eau qui vont jusqu’à la mer. Quelques
rivières se déversent dans des dépressions qui, autrefois, étaient des lacs, mais qui, maintenant,
ne sont plus que des plaines asséchées (les chotts).
Les éléments dissous, les sels minéraux, sont véhiculés par les eaux jusqu’à la mer. L’eau est donc
un élément très important dans l’érosion ; son action est multiple :
- elle agit par décomposition chimique : hydrolyse des minéraux ;
- elle est un agent d’érosion mécanique, elle arrache les particules à la surface du sol et les
transporte. Pendant leur transport, ces particules, les grains de sable en particulier, s’usent par
collision ;
- elle agit comme agent de dissolution sur un grand nombre de corps, en particulier les calcaires.
Le vent joue aussi un rôle non négligeable dans la destruction de certaines roches et dans le
transport des produits de cette décomposition et dans le dépôt.
95
Chapitre 6.
LES RESSOURCES NATURELLES
Une partie des eaux des précipitations ruisselle à la surface des continents pour former les cours
d'eau, alors qu'une autre partie s'infiltre dans le sol pour donner ce qu'on appelle les eaux
souterraines.
Les eaux souterraines constituent une provision d'eau potable inestimable pour l'humanité. Dans
plusieurs pays, c'est pratiquement la seule source d'approvisionnement. Pour notre
approvisionnement en eau potable, individus et municipalités se tournent vers cette richesse que
constitue les nappes phréatiques. Celles-ci contiennent un volume énorme d'eau exploitable. En
milieu urbain ou industriel, les nappes phréatiques peuvent devenir rapidement fragiles à la
surexploitation ou à la contamination.
Géologues et ingénieurs géologues commencent à peine à faire l'inventaire de cette ressource et à
développer des outils pour une protection et une exploitation rationnelles.
Contrairement à la croyance souvent répandue que ces eaux sont stockées dans des sortes de
rivières ou de grands lacs souterrains, les eaux souterraines sont contenues dans les pores des
sédiments ou des roches.
96
ressource naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux problèmes, notamment en
perturbant le cycle hydrologique, tant au niveau quantitatif que qualitatif.
97
1.2.2. Les composantes du cycle de l’eau
Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et variés parmi lesquels nous citerons
les précipitations, l'évaporation, la transpiration (des végétaux), l'interception, le ruissellement,
l'infiltration, la percolation, l'emmagasinement et les écoulements souterrains. Ces divers
mécanismes sont rendus possibles par un élément moteur, le soleil, organe vital du cycle
hydrologique.
1.2.2.1. L'évaporation
Les enveloppes terrestres contiennent de l’eau, en quantités variables : beaucoup au sein de
l’hydrosphère, moins dans la lithosphère et en très faible quantité dans l’atmosphère. Le passage
de la phase liquide à la phase vapeur constitue l'évaporation physique.
L’eau de l’hydrosphère, chauffée par le rayonnement solaire, s’évapore. Cette eau rejoint alors
l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Cette évaporation dépend du vent, de l'ensoleillement,
de la température...
98
1.2.2.3. Les précipitations
Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
Terre, tant sous forme liquide (brume, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et
les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par
un changement de température ou de pression. La vapeur d'eau de l'atmosphère se transforme en
liquide lorsqu'elle atteint le point de rosée par refroidissement ou augmentation de pression. Pour
produire la condensation, il faut également la présence de certains noyaux microscopiques, autour
desquels se forment des gouttes d'eau condensées. La source de ces noyaux peut être océanique
(chlorides, en particulier NaCl produit par l'évaporation de la mer), continentale (poussière, fumée
et autres particules entraînées par des courants d'air ascendants) ou cosmiques (poussières
météoriques). Le déclenchement des précipitations est favorisé par la coalescence des gouttes
d'eau. L'accroissement de poids leur confère une force de gravité suffisante pour vaincre les
courants ascendants et la turbulence de l'air, et atteindre le sol. Enfin, le parcours des gouttes
d'eau ou des flocons de neige doit être assez court pour éviter l'évaporation totale de la masse.
99
1.2.2.6. L’infiltration et la percolation
L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et
l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de
pression. La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de la
nappe phréatique. Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui s'infiltre
par unité de temps (mm/h ou m3/s). La capacité d'infiltration ou l'infiltrabilité est la tranche d'eau
maximale qui peut s'infiltrer par unité de temps dans le sol et dans des conditions données.
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les eaux souterraines
et reconstituer les réserves aquifères. De plus, en absorbant une partie des eaux de précipitation,
l'infiltration peut réduire les débits de ruissellement.
100
Réservoir Réserves totales (%) Réserves d'eau douce
Salées 0,0062
Marais 0,0008 0,0327
Rivières 0,0002 0,0061
Eau biologique 0,0001 0,0032
Eau atmosphérique 0,0009 0,0368
Les eaux d’infiltration et de percolation rechargent les nappes souterraines. Plus le processus est
lent plus les eaux ont le temps d’interagir chimiquement avec le milieu. Plus le processus est
rapide plus les phénomènes d’érosion seront marqués. À travers l’infiltration et la percolation
dans le sol, l’eau alimente les nappes phréatiques (souterraines).On parle d'eau vadoses pour les
eaux issues du cycle décrit ci-dessus. Les débits des eaux peuvent s’exprimer en m³/s pour les
fleuves, en m³/h pour les rivières. La vitesse d’écoulement des nappes phréatiques est en
revanche de quelques dizaines de mètres par an.
Les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau douce après les eaux
contenues dans les glaciers. Elles devancent largement les eaux continentales de surface. Leur
apport est d'autant plus important que, dans certaines parties du Globe, les populations
s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme c'est
le cas dans la majorité des zones semi-arides et arides.
En Suisse, l'eau potable a pour origine principale l'eau souterraine (70 – 80 %) et secondaire l'eau
de surface (20 – 30 %). On doit cependant garder à l'esprit que plus de la moitié de l'eau
souterraine se trouve à plus de 800 mètres de profondeur et que son captage demeure en
conséquence difficile. En outre, son exploitation abusive entraîne souvent un abaissement
irréversible des nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par de l'eau salée
(problème rencontré en zone maritime telle qu'en Libye, Sénégal, Egypte, etc.).
Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont, à l'inverse des
eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles sont quantitativement infimes et sont
susceptibles d'être plus facilement polluées malgré l'effort fait depuis une dizaine d'années pour
101
en améliorer la qualité. Le Canada possède à lui seul 30 % des réserves mondiales d'eau douce et 6
% du ruissellement terrestre.
Quant aux eaux météoriques, elles peuvent paraître quantitativement très modestes, du moins
dans certaines régions. Néanmoins, elles constituent une étape essentielle du cycle de l'eau. Le
pourcentage d'eau disponible pour l'homme est certes très faible, mais suffisant grâce à la
circulation ou au recyclage de cette eau.
Temps de renouvellement de l'eau des principaux réservoirs
Dans chacun de ces grands réservoirs terrestres, l'eau se renouvelle au fil des ans. La vitesse de
renouvellement des eaux dans les réservoirs est mesurée par un flux : le temps de séjour moyen
ou temps de résidence est obtenu en divisant la taille du réservoir par le flux d'entrée (somme de
tous les flux entrants) ou de sortie (somme de tous les flux sortants).
Le cycle global de l'eau se subdivise en cycles océanique et continental. Des échanges d'environ
40000 km3/an équilibrent le bilan de ces deux cycles. A l'échelle du Globe, le bilan hydrique est
théoriquement nul. La contribution de l'océan au bilan évaporation-précipitation représente 86 %
de l'évaporation totale, mais seulement 78 % des précipitations. La différence de 8 % se retrouve,
sur les continents, par l'excès des précipitations sur l'évaporation. Cet excès est la cause de
l'écoulement fluvial continental. L'évaporation prédomine dans les régions océaniques tropicales,
tandis que les précipitations se produisent principalement dans les zones océaniques et
continentales équatoriales ainsi qu'au-dessus des chaînes de montagne situées aux basses
latitudes.
On comprend de cette façon que le cycle de l'eau soit étroitement influencé par le rapport des
superficies continents-océans ou, à superficies égales, par la répartition des aires continentales en
fonction de la latitude ou, à positions égales, par la distribution des altitudes. Cependant, cette
102
représentation du cycle de l'eau reste quand même approximative et les pourcentages attribués
aux divers mécanismes de transport de l'eau peuvent être quelque peu différents suivant les
auteurs. Les trois processus principaux, à savoir les précipitations, l'évaporation et le
ruissellement, décroissent de l'équateur vers les pôles.
Principaux éléments de la répartition des eaux à l'échelle du Globe
Continents Précipitations (mm) Evaporation (mm) Ruissellement (mm)
Sur un même parallèle, l'intensité de l'évaporation sur les continents est pratiquement uniforme.
En général, la quantité totale de précipitations en un point est inversement proportionnelle à sa
distance à l'océan. Pour une même position géographique, les quantités totales de précipitations
et de ruissellement sont directement proportionnelles à l'élévation moyenne du bassin versant
jusqu'à une certaine altitude (optimum pluviométrique). Parmi les composantes du cycle
hydrologique, l'évaporation est la moins sensible aux changements d'environnement
géographique, suivie des précipitations et du ruissellement.
A l'échelle continentale, les principaux éléments de la répartition des eaux sont donnés par le
tableau 9. Le pourcentage des précipitations qui ruisselle est plus important dans l'hémisphère
Nord (~40%) que dans l'hémisphère sud (Australie : ~35%, Afrique : ~20% et Amérique du sud :
~10%).
103
1.2.4. Perturbation du cycle de l'eau
1.2.4.1. Augmentation du ruissellement
La déforestation, les pratiques agricoles dominantes, l'urbanisation ont pour effet d'augmenter le
ruissellement car non seulement les racines ne retiennent plus les sols, qui n'absorbent donc pas
les précipitations, mais les sols eux-mêmes sont déstructurés (humus), qui eux aussi absorbent les
eaux de pluies). Cela peut avoir pour conséquence de rendre les inondations plus fréquentes.
104
La nappe phréatique correspond au volume d'eau de la zone phréatique, alors que le niveau
phréatique (en anglais: water table) correspond à la surface supérieure de la zone phréatique. Le
terme de nappe phréatique est aussi souvent employé comme synonyme de niveau phréatique. La
circulation dans la zone vadose se fait à la verticale. Mais dans la nappe phréatique, l'eau
souterraine circule un peu comme à la surface, c'est-à-dire latéralement comme l'indiquent les
flèches. Il peut arriver qu'il y ait localement dans du matériel aquifère, une zone de matériaux
aquicludes, comme une couche d'argile par exemple. Cette couche forme une barrière à l'eau et
permet l'accumulation d'une lentille d'eau dans la zone vadose.
On parle alors de nappe perchée. C'est par exemple ce genre de nappe qui peut donner naissance
à une source.
On parle d’eau relicte (ou eau fossile), l’eau stockée au sein des formations géologiques. Il peut
s’agir des eaux salées, d’anciens bassins sédimentaires ou de nappes d’eau douce tectoniquement
isolées.
On nomme eaux juvéniles, les eaux qui se forment en profondeur par les réactions internes dans
les foyers magmatiques. Ces eaux sont généralement thermales et minéralisées avant qu’elles
n’arrivent dans les roches sédimentaires.
On appelle eau fossile une eau présente dans une réserve naturelle, dite aquifère, depuis une
période de temps qui excède le temps de la vie humaine ; à ce titre, c'est une ressource non
renouvelable. La durée de régénération peut être de quelques siècles, mais elle est souvent de
l'ordre de la dizaine de millénaires. Dans ce cadre, l'eau fossile a alors été piégée dans des
conditions climatiques, physico-chimiques, ou géomorphologiques qui ne sont plus celles
actuelles, et son renouvellement ne peut s'inscrire dans le cycle de l'eau actuelle. La
consommation d'eau fossile est donc définitive, le stock ne pouvant se renouveler, à l'échelle de
temps humain.
105
2.2. L'approvisionnement en eau potable
Elle se fait par deux types de puits: le puits de surface et le puits artésien. On appelle puits de
surface un puits qui s'approvisionne directement dans la nappe phréatique. Le pompage dans un
puits de surface a pour effet de former autour du puits un cône de dépression. Un excès de
pompage abaissera le niveau phréatique et pourra contribuer à assécher d'autres puits
avoisinants. Le puits artésien est un puits qui s'approvisionne dans un aquifère confiné par un
aquiclude et mis sous pression à la faveur d'une zone de recharge. C’est un puits où l'eau jaillit
spontanément. On a un puits artésien lorsque la configuration particulière de la géologie d'un lieu
et sa topographie provoquent une telle mise en pression de l'aquifère que la ligne piézométrique «
sort » du sol.
La recharge en eau de l'aquifère se fait à partir de la surface du terrain, créant dans l'aquifère une
pression croissante avec la profondeur. On pourrait avoir facilement un puits artésien dans une
plaine qui borde une zone montagneuse, si la recharge se fait en montagne, mais il serait
impossible d'avoir un puits artésien jaillissant si la zone de recharge ne se trouvait que dans la
plaine.
Le niveau piézométrique est l'altitude ou la profondeur (par rapport à la surface du sol) de
l'interface entre la zone saturée et la zone non saturée dans une formation aquifère (synonyme :
surface piézométrique).
Au point où on a percé l'aquiclude, la pression dans l'aquifère fait en sorte que l'eau va jaillir si la
bouche du puits se situe sous la surface piézométrique. Si la bouche du puits se situait au-dessus
106
de la surface piézométrique, il n'y aurait pas de jaillissement; l'eau atteindrait dans le puits la
hauteur de la surface piézométrique. C'est une question d'équilibre entre la zone de recharge
ouverte à la pression atmosphérique et le puits aussi ouvert à la pression atmosphérique (le
principe des vases communicants). Ceci explique qu'il faut une zone de recharge qui soit au-dessus
de la bouche du puits. On distingue classiquement cinq types de nappes.
107
2.2.4. Les nappes artésiennes
Une nappe captive devient artésienne lorsque sa surface piézométrique est supérieur eau niveau
du sol au -dessus de certaines zones de la partie captive de la nappe.
2.2.5. Les nappes suspendues
Une nappe suspendue est retenue par une couche imperméable au-dessous du niveau du fond des
vallées.
Un autre type de contamination est fréquent dans les régions côtières. Il s'agit de la contamination
des puits par l'eau salée. En bord de mer, dans les régions de plaines surtout, les eaux salées, plus
denses que les eaux douces potables, s'infiltrent sous ces dernières jusqu'à une certaine distance à
l'intérieur du continent. L'eau douce "flotte" en quelque sorte sur l'eau salée (Photo A).
Le pompage de l'eau douce entraîne la création normale d'un cône de dépression à la surface de la
nappe phréatique; en réaction à ce cône de dépression, il se forme un cône inverse sous la lentille
pour rééquilibrer les masses de densités différentes (Photo B).
108
Un surpompage entraînera un abaissement du niveau phréatique et, en réaction, une remontée de
la surface des eaux marines phréatique. Un puits qui pendant un certain temps a pompé de l'eau
douce peut subitement se mettre à pomper de l'eau salée (Photo C).
Une montée du niveau marin s'accompagnera d'une montée de la nappe phréatique marine sous
la plaine littorale, entraînant le pompage d'eau salée dans les puits. C'est là une situation qui
risque de se produire avec la montée prévue du niveau des mers reliée au réchauffement
climatique en cours et qui peut s'avérer particulièrement désastreuse dans les zones deltaïques à
forte densité de population (PHOTO D).
110
2.5.1. La karstification
La roche est façonnée par dissolution, c'est ce qu'on appelle la karstification. Les réactions
chimiques responsables de la dissolution des carbonates sont les suivantes :
- Dissolution du dioxyde de carbone : CO2 + H2O <-> H2CO3
- Dissociation aqueuse de l'acide carbonique : H2CO3 + H2O -> H3O+ + HCO3- Attaque acide
des carbonates ("calcaires") : H3O+ + CaCO3 <-> Ca2+ + HCO3- + H2O
- Équation bilan : CO2 + H20 + CaCO3 <-> Ca2+ + 2 HCO3-
On observera que dans la teneur en hydrogénocarbonate, un atome de carbone provient de la
matrice calcaire et que l'autre provient du gaz carbonique (surtout d'origine biogénique car la
concentration de ce dernier dans le sol est beaucoup plus importante que dans l'atmosphère). Ces
deux sources sont d'ailleurs différentiables par leur teneur en isotopes du carbone (ségrégation du
carbone 13 par les êtres vivants).
La dissolution, et donc la formation du modelé karstique, est donc favorisée par :
- l'abondance de l'eau ;
- la teneur de l'eau en CO2 (qui augmente avec la pression) ;
- la faible température de l'eau (plus une eau est froide, plus elle est chargée en gaz donc en
CO2) ;
- les êtres vivants (qui rejettent du CO2 dans le sol par la respiration ce qui renforce
considérablement sa teneur) ;
- la nature de la roche (fracturations, composition des carbonates, etc.) ; - le temps de
contact eau-roche.
Une région froide, humide et calcaire a donc plus de chance de développer un relief de karst.
Cependant, on retrouve ce modelé sur l'ensemble du Globe, comme dans des régions chaudes et
humides.
111
2.5.3.1. Doline
Le mot possède une étymologie slave (dolina : vallée en slovène et en russe). Une doline est une
dépression de terrain dont le fond est en général plat et fertile. Les dolines sont dues à des
phénomènes de dissolution des calcaires, et mesurent de quelques mètres à plusieurs centaines
de mètres. Leur fond argileux est souvent constitué de terre rouge (= terra rosa ou argiles de
décalcification). La rétention locale d'eau qu'elles permettent les rend propices au développement
d'une riche végétation qui contraste avec le plateau calcaire autour de la doline. Lorsque plusieurs
dolines viennent à être contiguës, on parle d'ouvala.
2.5.3.2. Ouvala
Ouvala est un mot d'origine croate. Dans les régions de relief karstique, il désigne une vaste
dépression résultant de la coalescence de plusieurs dolines.
2.5.3.3. Ponor
Un ponor est un élément du relief karstique. C’est un trou au fond d'un polje par lequel les eaux
peuvent s'évacuer. Il n'y a généralement qu'un seul ponor par polje.
112
À l'origine du processus de formation, le réseau hydrographique coulait lentement sur des apports
argilo-calcaires étalés sur de vastes plaines. À la suite de mouvements tectoniques, le niveau de
base s'étant modifié (les plaines s'étant soulevées ou bien le niveau de base s'étant abaissé), les
cours d'eau se sont encaissés, leur vitesse s'étant accélérée sous l'effet d'une pente plus forte et
leur débit, ayant pu être accru, du fait de précipitations plus abondantes. Le processus d'érosion a
été parfois favorisé par la présence de cavités souterraines situées sur le parcours des rivières. Des
traces de ce long travail s'inscrivent dans le paysage sous la forme d'arches de pierre reliant les
deux versants du canyon (le célèbre Pont d'Arc des gorges de l'Ardèche). Lorsque le cours d'eau
atteint son profil d'équilibre, il cesse de creuser. La vallée qu'il a contribué à créer reste étroite en
raison de la résistance des roches des versants qui présentent des pentes inégales (les calcaires
forment des corniches, les marnes des marnes de replats.
2.5.3.5. Lapiaz
Le lapiaz (aussi appelé lapié ou lapiez ou Karren, mot d'origine jurassienne), est une formation
géologique de surface dans les roches calcaires et dolomitiques, créée par le ruissellement des
eaux de pluie qui dissolvent la roche ou par la cryoclastie. Ce type de sol, déchiqueté, aux aspérités
coupantes lorsqu'il s'agit de calcaire dur, est sillonné de nombreuses rigoles, fissures et crevasses
de taille variable, dont certaines peuvent atteindre plusieurs mètres. D'autres structures se
distinguent : les vasques et les arches. La roche est également souvent perforée, donnant à voir en
surface les mécanismes karstiques qui président ailleurs au creusement des grottes, avens et
autres cavités naturelles. Les sillons sont de deux types : les rigoles, suivant la ligne de la pente,
rectilignes ou sinueuses ; les crevasses qui sont un approfondissement des fissures et qui
découpent la roche en blocs.
Les lapiés peuvent être :
• mis à nu par les glaciers, subaériens, formés le plus souvent par des rigoles
parallèles et étroites avec arêtes aiguës ;
• couverts par de l'humus ou un sol récent, et formés de sillons et d'arêtes émoussés ;
découverts, issus des lapiés couverts mais sans couverture de sol.
2.5.3.6. Aven
Un aven est un gouffre caractéristique des régions karstiques, le plus souvent formé par
l'effondrement de la voûte d'une cavité karstique (ou grotte) dû à la dissolution des couches
calcaires.Un aven est une cavité dont l'accès s'ouvre dans le sol et qui présente sur tout ou partie
de son développement la forme d'un puits vertical ou sub-vertical, ce qui la rend difficilement
accessible sans matériel spécifique. Les dimensions de l'ouverture en surface de ces cavités
béantes sont très variables : de quelques décimètres jusqu'à deux cents mètres, de même la
profondeur peut être impressionnante. Les avens de grande profondeur et/ou ayant une
ouverture très large reçoivent parfois le nom d'abîme ou abyme.
2.5.3.7. Gouffre
Un gouffre désigne généralement, au sens propre, une cavité dont l'entrée s'ouvre dans le sol (par
opposition à une caverne ou une grotte, dont l'entrée s'ouvre dans une paroi).
113
2.5.3.8. Caverne et grotte
Le mot caverne est synonyme de grotte. Il provient du latin caverna, qui signifie "cavité,
ouverture. C’est une cavité naturelle dans des rochers, dans des montagnes, sous terre. On parle
de caverne profonde, ou de caverne obscure. Une grotte est une cavité souterraine plus ou moins
profonde, et comportant au moins une partie horizontale accessible, ce qui la distingue d'un aven,
d'un gouffre, d'un abîme... Une grotte se forme à travers les types de roches solubles,
principalement le calcaire. L'action de l'eau dissoute la roche pour creuser des galeries
souterraines. Une cavité naturelle qui n'est pas formée par la dissolution ne peut être appelée une
grotte, elle est simplement une caverne. De nombreuses grottes naturelles jugées "remarquables"
sont visitées partout dans le monde, générant souvent des activités touristiques significatives.
2.5.3.10. Perte
Une perte est une ouverture par laquelle un cours d'eau devient souterrain. Celui-ci réapparaîtra à
l'air libre par une résurgence.
115
2.6. L'hydrothermalisme
L'hydrothermalisme constitue un cas particulier chez les eaux souterraines. On sait que la
température du sous-sol augmente avec la profondeur. Les mineurs savent bien qu'il fait plus
chaud à mesure que l'on descend dans la mine. Cette augmentation de température est de l'ordre
de 30 °C par kilomètre (3 °C par 100 mètres) dans la plupart des terrains où il n'y a pas eu de
magmatisme récent: c'est ce que l'on appelle le gradient géothermique. Dans les terrains qui ont
connu récemment du magmatisme (volcanisme, par exemple), le gradient géothermique est
beaucoup plus élevé que 30 °C/km. Des eaux chaudes à très chaudes peuvent remonter à la
surface, donnant lieu à de l'hydrothermalisme.
2.6.1. Geyser
Un geyser est un type particulier de source d'eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant
de l'eau à haute température et de la vapeur (voir les phénomènes volcaniques).
116
1) par la notion de gisement hydro minéral (nappe phréatique profonde et protégée par la nature
des couches géologiques environnantes ; 2) par une stabilité de leur composition minérale ;
3) par leur pureté originelle : elles ne peuvent pas contenir de composés d'origine anthropique
(liées aux activités de l'homme) ;
4) elles ne subissent aucun traitement chimique de désinfection.
La minéralité (teneur plus ou moins forte en minéraux) à elle seule ne définit pas une eau
minérale. Des eaux minérales présentent des minéralisations bien plus faibles que certaines eaux
du robinet. Ce qui définirait une eau minérale, serait donc en fait son origine souterraine, sa
stabilité de composition, et l'absence de tout traitement de désinfection. Le plus souvent les eaux
minérales font également l'objet d'une exploitation thermale.
Les eaux hydrothermales sont acides et produisent énormément de dissolution. Elles créent des
réseaux de cavités dans le sous-sol qui est composé par endroits de rhyolite (roche volcanique) et
ailleurs de calcaires.
117
QUELQUES EPREUVES ECRITES DES
EXAMENS PASSES DE LA GEODYNAMIQUE
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2019
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION 1. (Cochez la bonne réponse sur les feuilles du sujet)
1). Quel est le mécanisme qui est responsable du mouvement des plaques :
119
QUESTION 2.
Après avoir nommé la figure ci-dessous, compléter la légende de 1 à 5 et définir ces différents termes.
Que représente le chiffre 3 et discutez.
120
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2018
QUESTION A.
A1). Après avoir nommé la figure ci-dessous, vous complétez la légende de celle-ci
représentée par les chiffres 1 à 5.
A2). Que représentent les chiffres 1, 2 et 3 ? Décrire-les en donnant des exemples ?
QUESTION B.
B1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ? B2.
Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque
océanique sous-jacente.
B3. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes sismiques qu’il engendre.
B4. Dire en quoi l’étude de la propagation des ondes sismiques permet d’ausculter
l’intérieur de la Terre ?
B5. Quels sont les facteurs pouvant faire varier la vitesse de propagation des ondes
sismiques dans un milieu donné ?
EXAMEN DE LA SESSION DE RATTRAPAGE 2018
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION A.
A1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ? A2.
Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque
121
océanique sous-jacente ?
A3. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes sismiques qu’il engendre.
A4. Dire en quoi l’étude de la propagation des ondes sismiques permet d’ausculter
l’intérieur de la Terre ?
A5. Quels sont les facteurs pouvant faire varier la vitesse de propagation des ondes
sismiques dans un milieu donné ?
QUESTION B.
Dans la nature, l’eau existe sous les états physiques suivants : liquide, vapeur ou solide.
B1. Attribuer aux chiffres les mots suivants : Evaporation, ruissellement, nuages,
condensation, infiltration, évapotranspiration, précipitations, retour à la mer.
122
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE 2018
Epreuves écrites de géodynamique (Durée 2 heures)
QUESTION A. Reproduire et compléter les questions ci-dessous en trouvant les mots manquants.
1). Comment appelle-ton la branche de la géologie qui étudie la succession des couches
sédimentaire ………………………………….. Quelle est celle qui étudie l’évolution des reliefs de la surface
terrestre ………………………………………Indiquez celle qui s’occupe de l’étude des
volcans………………………. Citez les branches qui s’occupent de la prospection et de l’exploitation des
eaux souterraines ………………………………………………………………………….. Enfin citez la branche qui
étudie les roches ……………………………........
2). Le …………………….est un appareil permettant d’enregistrer les ondes. Le………………….. est la
région de la surface de la terre où le séisme est ressenti le plus fortement. L’échelle de
…………………….. permet d’évaluer l’intensité d’un séisme d’après…………………………………… et
comporte …………. degrés. Le ………………….. d’un séisme est le lieu dans le plan de faille ou se produit
réellement le séisme, c’est le point de départ de la rupture des roches.
3). Que représente la discontinuité sismique majeure qu’on rencontre à 2900 km de profondeur
………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Pouvezvous nommez cette discontinuité ……………………………………………………..
4). Les volcans ……………………………….. ne sont pas liés aux frontières divergentes, ni aux
frontières convergentes de plaques (Choisissez une bonne réponse parmi les réponses suivantes)
: de l’Est africain – de l’Islande – des îles Hawaii – des dorsales océaniques –du Japon. Ces volcans
sont dus à quoi : ……………………………………………
QUESTION B
Le dessin ci-dessous représente une coupe partielle du globe terrestre qui peut être le siège de
phénomènes dynamiques, ayant des conséquences nombreuses.
123
EXAMEN DE LA SESSION RATTRAPAGE 2017
QUESTION 2. La figure ci-dessous représente une coupe partielle du globe terrestre qui peut être le
siège de phénomènes dynamiques, ayant des conséquences nombreuses.
1). Compléter la légende représentée par les chiffres 1 à 13.
2). Décrire les conséquences du mouvement des plaques au niveau de 6 et 7.
124
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION ORDINAIRE 2016-2017)
QUESTION B (8 pts).
B1. Où se situe la majorité des séismes à la surface de la terre ? Pourquoi ?
B2. Quels sont les trois types de limites entre les plaques tectoniques ? Donnez un exemple
de chaque type.
B3. Pourquoi la profondeur des océans augmente telle avec l’âge de la plaque océanique
sous-jacente.
B4. Donner les caractéristiques d’un séisme et des ondes qu’il engendre.
QUESTION C (8 pts).
Un modèle scientifique est une construction intellectuelle hypothétique et modifiable. Au
cours du temps, la communauté scientifique l’affine et le précise en le confrontant en
permanence au réel.
Montrer qu’Alfred WEGENER a élaboré un modèle argumenté mais qu’il n’a pas reçu un
accueil favorable de la communauté scientifique.
125
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION DE RETTRAPAGE)
EPREUVE DE GEODYNAMIQUE
QUESTION A :
1). Selon les propriétés chimiques, la Terre est divisée en trois couches majeures :
1.1). La couche externe superficielle de la Terre (0-80 km de profondeur) s’appelle :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Elle est divisée en deux parties de densités différentes. La couche la moins dense s’appelle
…………………………………………………………………………………Elle est composée d’une roche appelée
……………………………………………………………………………….La couche la plus dense s’appelle :
……………………………………………………………………………….Elle est composée d’une roche appelée :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
1.2). La couche moyenne de la Terre s’appelle : …………………………………….. Elle est composée d’une
roche appelée …………………………………………..…………………………………………….. et d’un minéral appelé :
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Elle comporte trois couches différentes selon leurs propriétés physiques : De 70 km à 120 km :
………………………………………………………..…………………………………………………………. De 120 km à 670 km :
………………………………………………………………………………………………………………….. De 670 km à 2900 km :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
1.3). La couche la plus interne de la Terre s’appelle : ……………………………………………………………………..
Elle est essentiellement composée de : ………………………………………………………………………………………
2). Les volcans …………………………………….. ne sont pas liés aux frontières divergentes, ni aux
frontières convergentes de plaques (Choisissez une bonne réponse parmi les réponses suivantes)
: de l’Est africain – de l’Islande – des îles Hawaii – des dorsales océaniques –du Japon. Ces volcans
sont dus à quoi : …………………………………………………………………………………………….
3). Que représente la discontinuité sismique majeure qu’on rencontre à 2900 km de profondeur :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
QUESTION B :
4). Quels sont les deux types de croûte terrestre ……………………………………………………………………………
5). Quels sont les minéraux les plus abondants dans la croûte terrestre ……………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
6). Qu'est-ce qui distingue la croûte continentale de la croûte océanique ……………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
126
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
11). Du point de vue des éléments du relief, quelle différence y a-t-il entre les marges passives et
les marges actives…………………………………………………………………………………………………………………………….
12). Comment Wegener a-t-il nommé le bloc unique formé de plusieurs continents à la fin du
Paléozoïque……………………………………………………………………………………………………………………………………..
13). Qu'est-ce qu'un rift océanique………………………………………………………………………………………………….
14). Nommez et décrivez les trois types de limites des plaques lithosphériques………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
15). Où retrouve-t-on la portion la plus jeune d'une croûte océanique ……………………………………………
et la portion la plus vieille………………………………………………………………………………………………………………..
16). Dans quelle mesure la théorie de Wegener était-elle incomplète…………………………………………….
…………………………………………………………………………………. Pourquoi est-elle tombée dans l'oubli jusque
dans les années 1960………………………………………………………………………………………………………………………
17). Décrivez les éléments structuraux suivants: rift océanique, rift continental, dorsale lente,
dorsale rapide, plateau continental, fosse océanique, volcan océanique, arc insulaire.
18). Comment explique-t-on la formation de l'Islande?
19). Quels étaient les deux principaux arguments développés par Wegener pour étayer sa théorie
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
127
EXAMEN DE GEOLOGIE (SESSION ORDINAIRE)
1). Glissement de terrain ; 2). Coulées boueuses ; 3). Eaux fossiles ; 4). Eaux minérales ;
5). Dorsale ; 6). Asthénosphère ; 7). Lithosphère ; 8). Plaque lithosphérique ;
9). Fossé d’effondrement ; 10). Nappe phréatique.
1). En vous basant sur les notions du cours, combien existe-t-il de plaques lithosphériques ?
2). Compléter la légende du schéma ci-dessous représentée par les chiffres 1 à 10.
128
EXAMEN DE LA SESSION ORDINAIRE
129