DIMENSIONNEMENT DES
CANALISATIONS DES
RESEAUX
D’ASSAINISSEMENT
Généralité :
Le dimensionnement du réseau d’assainissement en
gravitaire considère l’hypothèse de l’écoulement
permanant uniforme à surface libre.
La pente de la ligne d’énergie est assimilée à celle
du radier du collecteur, les pertes de charge
engendrées dans la conduite d’une longueur
donnée représentent exactement l’énergie
potentielle donnée par la différence des cotes entre
les extrémités amont et aval.
Connaissant en chaque point, les débits à évacuer et
la pente des ouvrages, le choix des sections sera
déduit de la formule d’écoulement adoptée.
Les dimensions des canalisations varient compte
tenu des diamètres courants de fabrication, ce qui
apporte de ce fait, une capacité supplémentaire
d’écoulement.
Base de calcul des collecteurs à écoulement à
surface libre
Dans la section à étudier, le débit à évacuer
s’exprime par la relation :
Q = V. Sm
Q : débit en m3/s
Sm : section mouillée en m2
V : Vitesse d’écoulement en m/s
La vitesse se calcule suivant une formule
d’écoulement uniforme résultant de celle de
CHEZY.
V : Vitesse d’écoulement en m/s
R : Rayon hydraulique avec R
S : section mouillée en m2
P : périmètre mouillé en m
I : Pente de l’ouvrage en m.p.m
C : Coefficient pour lequel on adopte celui donné
par la formule de BAZIN
Est un coefficient d’écoulement qui varie
suivant les matériaux utilisés et la nature des
eaux transportées.
CANALISATIONS D’EAUX USEES
Il se forme une pellicule grasse dans les ouvrages
qui améliore les conditions d’écoulement. Aussi,
le coefficient de Bazin peut être pris égal à 0,25
en tenant compte des inégalités dans le réseau et
d’éventuelles intrusions de sable ou de terre.
C peut donc être représente approximativement par
l’expression: C = 70.R1/6.
On obtient donc : V = 70. R2/3. I1/2,
et le débit capable de l’ouvrage QC :
QC = V. S = 70. R2/3. I1/2. S
QC en m3/s; V en m/s; et S en m2 .
CANALISATIONS D’EAUX PLUVIALES OU
UNITAIRES
Il convient de tenir compte que des dépôts sont
susceptibles de se former, ce qui conduit à admettre
un écoulement sur des parois semi-rugueuses.
Le coefficient de Bazin peut être pris à 0,46 ;
C peut donc être représenté approximativement par
l’expression: C = 60.R1/4.
On obtient donc : V = 60. R3/4. I1/2
et le débit capable de l’ouvrage Qc :
Qc = V. S = 60. R3/4. I1/2.S
Qc en m3/s; V en m/s; S en m2 .
FORMULE DE MANNING-STRICKLER
C = K. R1/6
V = K. R2/3I1/2
Qc = V. S = K. R2/3. I1/2.S
K = Coefficient de Manning - Strickler
S = Section mouillée de l’ouvrage au m2
P = Périmètre mouille de l’ouvrage en m
R = Rayon hydraulique de l’ouvrage S/P en m
I = Pente longitudinale de l’ouvrage en m/m
V = Vitesse de l’eau dans l’ouvrage en m/s
Qc = Débit capable de l’ouvrage en m3/s
Valeurs courantes de K utilisées pour les études :
- Ouvrages en fonte, béton, grés, PVC, PEHD,… :
K = 70 a 80
- Ouvrages métalliques en tôle ondulée : K = 40 a 45
- Fosses profonds engazonnes : K = 25 a 30
Il faut distinguer les coefficients annoncés par les
fabricants (coefficients allant jusqu’a 110 calculés en
laboratoire sur une canalisation neuve sans dépôt) et
les coefficients réels qui tiennent compte de la
fixation de matières en suspension dans le fond des
ouvrages (ce biofilm se substitue alors au coefficient
de Manning – Strickler du matériau de l’ouvrage).
CONDITIONS DE BON FONCTIONNEMENT
DES RESEAUX D’EAUX USEES
Les canalisations des eaux usées sont généralement
circulaires.
Les conditions de bon fonctionnement des
canalisations d’eaux usées sont :
diamètre minimum de 200 mm pour éviter les
risques d’obstruction
pente minimum : 0,002 m/m
Le relèvement des eaux par pompage ne pourra
dans certains cas être évité
couverture minimale de la canalisation : 80 cm
En dessous de cette valeur, la canalisation sera
protégée par une dalle de répartition en béton pour
éviter son écrasement sous les charges roulantes.
regard de visite tous les 80 m au maximum pour
permettre un hydro curage des réseaux ou une
visite par camera. Distance standard : 50m
regard à chaque changement de pente ou de
direction
vitesse maximum : 4 m/s afin d’éviter l’abrasion
des tuyaux.
Sinon, il est nécessaire d’adopter un tuyau en
matériau résistant tel que la fonte ou le
polyéthylène a haute densité.
CONDITIONS D’AUTOCURAGE :
1. A pleine ou a demi-section : V 0,70 m/s ou a
l’extrême rigueur 0,50 m/s (dans ce cas, le rapport
des vitesses est égal à 1 donc on vérifiera que la
vitesse pleine section est supérieure à 0,70 m/s).
2. Pour une hauteur d’eau égale au 2/10 du diamètre :
V 0,30 m/s (le rapport des vitesses étant égal à 0,6,
on vérifiera que 0,6 VPS 0,3 m/s)
3. La hauteur d’eau doit être égale aux 2/10 du
diamètre, assuré par le débit moyen actuel.
(Le rapport des débits étant égal à 0,12, on vérifiera
que Qmoyen 0,12 QPS)
En pratique, on pourra considérer que l’autocurage est
respecte si V 0,30 m/s pour le débit journalier
moyen actuel.
CANALISATIONS D’EAUX PLUVIALES OU
UNITAIRES
Les conditions de bon fonctionnement des canalisations
d’eaux pluviales sont :
diamètre minimum de 300 mm pour éviter les risques
d’obstruction.
pente minimum : 0,003 m/m
Le relèvement des eaux par pompage sera si possible
évité car les débits d’eaux pluviales peuvent être
importants.
couverture minimale de la canalisation : 80 cm
En dessous de cette valeur, la canalisation sera protégée
par une dalle de répartition pour éviter son
écrasement sous les charges roulantes.
regard de visite tous les 80 m au maximum pour
permettre un hydrocurage des réseaux ou une
visite par camera.
regard à chaque changement de pente ou de
direction.
vitesse maximum : 4 m/s afin d’éviter l’abrasion
des tuyaux.
Sinon, il est nécessaire d’adopter un tuyau en
matériau résistant tel que la fonte ou le
polyéthylène a haute densité.
Il est donc important de vérifier la vitesse de l’eau
dans les canalisations pour le débit de pointe à
évacuer.
CONDITIONS D’AUTOCURAGE :
1. Pour 1/10 du débit a pleine section : V ≥ 0,60 m/s
(Quand rQ = Q/QPS = 0,1 ; rV = V/VPS = 0,55 ; donc
on vérifiera que VPS ≥ 1 m/s)
2. Pour 1/100 du débit a pleine section :
V ≥ 0,30 m/s
Ces limites sont respectées avec des vitesses à
pleine section de 1 m/s dans les canalisations
circulaires et 0,90 m/s dans les ovoïdes.
LES ABAQUES
Elles représentent la relation de Chezy, complétée
par la formule de Bazin :
L’hypothèse est donc faite d’un écoulement
uniforme, avec :
𝜸 = 0,25 en eaux usées abaque (annexe XI)
𝜸 = 0,46 en eaux pluviales ou en unitaire abaque
(annexe VII)
UTILISATION DES ABAQUES
CHOIX DU DIAMETRE
choix par excès 𝜱1 : le débit à pleine section est supérieur
au débit de pointe à évacuer. Qps1 ˃ Qp
choix par défaut 𝜱2 : la pente nécessaire à l’écoulement à
surface libre I2 est supérieure à la pente disponible I. Il en
résulte un risque de mise en charge du réseau, ce qui doit
être évité (remontée des eaux chez les riverains).
Interprétation pratique
Le dimensionnement du réseau d’assainissement sous –
entend la détermination de :
Diamètre des collecteurs ;
La pente des collecteurs ;
La longueur des collecteurs.
Ainsi que la projection des ouvrages annexes tels que :
Les regards (de visite, de jonction, de changement de
direction, et de chute, etc…) ;
Les boites de branchement ;
Des bouches d’égout (avaloirs) ;
Les siphons à point bas ;
Les bassins de retenue des eaux pluviales ;
Les déversoirs d’orage.
Pour se faire, on doit passer par quelques étapes, à
savoir :
La projection du réseau en question ;
La détermination des cotes de projet des regards ;
La détermination des longueurs des tronçons ;
La détermination de la pente des tronçons ;
La détermination des paramètres hydrauliques de
chaque tronçon.
Vérification du fonctionnement du tronçon
(Va.c ≤ Vécoul. ≤ Vmax.).
Pour la détermination des paramètres hydrauliques,
on doit d’abord choisir le type de conduite
(circulaire ou ovoïde) ; ensuite fixer les débits et
pentes de chaque collecteur, et à partir des
abaques correspondantes, on détermine le débit à
pleine section Qps et la vitesse à pleine section
Vps, et après avoir calculé le rapport des débits
rQ = QT / QPS, on utilisant d’autres abaques pour
déterminer les paramètres des rapports des
vitesses rV, et les rapports des hauteurs rH ;
ensuite on calcule la hauteur de remplissage dans le
collecteur H , ainsi que la vitesse d’écoulement V
comme suit :
H = rH . D
V = rV . VPS.
Et on calcule la vitesse d’autocurage à partir du
1/10 QPS pour vérifier le fonctionnement du
tronçon (Va.c≤Vécoul.≤Vmax.) ; VMAX = 4 à 5 m/s
(selon la nature du matériau de la conduite)