Chapitre 1 Achitecture des systèmes automatisés
Chapitre 1.
Architecture des systèmes
automatisés
L3-ELT
Enseignant Mr TAIB Nabil
Email :
[email protected]Introduction
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Chapitre 1 Achitecture des systèmes automatisés
L’automatisme est la caractéristique principale de la troisième révolution industrielle qui a
débuté à la fin des années 60 du siècle dernier. Malgré que aujourd’hui on est passé à la quatrième
révolution industrielle, mais l’automatisation reste toujours une partie intégrante de celle-ci. A cet
effet, avoir des connaissances sur les automatismes industriels est sans doute impératif pour un
licencier en Electrotechnique.
L’automatisme industriel regroupe plusieurs branches de l’électrotechnique, tel que c’est
illustré par la figure 1.
Machines
Electriques
Electricité
Instrumentation
Industrielle
Automatisme Electronique de
Supervision
Industriel Puissance
Informatique Régulation
Industrielle Industrielle
Asservissement
Figure 1. Branches en Electrotechnique liées à l’Automatisme Industriel
1. Définition :
Un système technique automatique ou automatisé est un système assurant des opérations avec
peu ou sans intervention humaine (programmation et/ou réglage du système).
Les objectifs de ces systèmes automatisés sont de réaliser des tâches trop complexes ou
dangereuses pour l’Homme, voir irréalisables (inspection des canalisations d’une centrale nucléaire)
et des tâches pénibles et/ou répétitives (assemblage de pièces dans l’industrie, conditionnement de
produits) ; d’accroitre la précision des tâches, la productivité et la flexibilité …etc.
2. Architecture des Systèmes Automatisés de Production (SAP) :
Un système automatisé est constitué essentiellement de trois (03) parties : la partie opérative
notée PO, la partie commande notée PC et la partie dialogue ou relation notée PR comme illustré
sur la figure 2.
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La PO est le processus physique à automatiser, appelé également « partie puissance » ;
La PC est l’automatisme qui en fonction des informations venant de la PO et la PR élabore
les ordres destinés à cette même partie opérative ;
La PR permet à l’opérateur de donner des ordres à transmettre par la PC à la PO et de
recevoir des informations émanant de la PC.
Figure 2. Parties d’un système automatisé de production
L'opérateur reste en relation avec la partie opérative. Il peut, en cas de perturbations,
intervenir sur le fonctionnement à tout moment du cycle. La partie commande enregistre les
consignes données par l'opérateur au travers du pupitre, et donne les ordres à la partie opérative
qui lui rendra compte (comptes-rendus) des opérations réellement effectuées (figure 3).
Opérateur
Figure 3. Interaction entre les différentes parties d’un SAP
3. Les objectifs de l'automatisation
1- AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ DE L'ENTREPRISE
Réduire les coûts de production:
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• main d'œuvre.
• matière.
• énergie.
Améliorer la qualité de production:
• réduction des retouches ;
• meilleures performances du produit.
2- AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL DU PERSONNEL
Supprimer la pénibilité:
• physique : manipulation des charges.
• santé : produits dangereux.
Améliorer la sécurité:
• meilleure protection des machines.
• contrôle et protection en ambiance explosive.
3- AUGMENTER LA PRODUCTION
Améliorer la flexibilité du système de production:
• changement rapide de fabrication.
• augmentation des lots de pièces d'une même famille.
4. Architecture d’un Système Automatisé de Production (SAP)
C’est un système autonome de création de valeur ajoutée.
Matière d’œuvre
Matière d’œuvre +
Valeur ajoutée
Définitions :
Matière d’œuvre : C’est une matière, une énergie (électrique, mécanique, hydraulique,…) ou une
information (signal) qui traverse le système pour en sortir avec une valeur ajoutée.
Valeur ajoutée C’est la différence entre l’état final et l’état initial de la matière d’œuvre ayant traversé le système.
Exemple d’un système automatisé de production :
Bouteille bouchée
Bouteille + bouchon. Pièce percée
Pièce non percée
Pièce finie
Matière brute
Pièce au point B
Pièce au point A
4.1- Description détaillée des parties constituant un SAP
Il est bien connu, maintenant, que le SAP est constitué de trois parties (voir figure 4). Dans ce qui
suit, on donnera une description de chacune des parties de celui-ci.
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Figure 4. Architecture d’un SAP
4.1.1- La Partie Opérative (PO) qui opère sur la matière d’œuvre et le produit. Elle regroupe :
a) Les effecteurs : dispositifs terminaux qui agissent directement sur la matière d’œuvre pour lui
donner sa valeur ajoutée (outils de coupe, pompes, têtes de soudure, etc.). Des exemples sont
illustrés sur la figure 5 ;
Mèche
Lame de scie
Figure 5. Exemples d’Effecteurs
b) Les actionneurs : éléments chargés de convertir l’énergie afin de l’adapter au besoin de la
partie opérative ; cette énergie étant ensuite consommée par les effecteurs.
Les actionneurs les plus courants sont les moteurs électriques et les vérins pneumatiques ou
hydrauliques, électroaimant, résistance de chauffage, etc.). Quelques exemples d’actionneurs sont
donnés sur la figure 6.
Voyants Moteur électrique Vérin pneumatique Vanne électrique Afficheur 7 segments Résistance chauffante
Figure 6. Exemples d’Actionneurs
c) Le pré-actionneur : Un pré-actionneur est un élément dont le rôle est de distribuer l’énergie
utile aux actionneurs sur ordre de la partie commande. Pré actionneurs usuels : contacteurs ou relais
ou variateur de vitesse (pour les moteurs électriques), distributeurs (pour les vérins). La figure 7
regroupe un ensemble d’exemples de pré-actionneurs.
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Contacteurs pour moteur
Distributeur pneumatique pour verin
Figure 7. Exemples de Pré-actionneurs
d) Les capteurs Un capteur est un élément de la partie opérative qui va réagir à un phénomène
physique et envoyer le signal vers la partie commande. Le capteur fournit à la PC (Partie
Commande), des comptes rendus sur l’état du système. Il convertit les informations physiques de la
PO (Partie Opérative) en grandeurs électriques exploitables par la PC. Ci-après des exemples de
capteurs regroupés sur la figure 8.
Capteur de proximité à ultrasons Capteur d’humidité Détecteur de gaz Capteur de niveau de liquide Détecteur de choc
Bouton poussoir Bouton d’arrêt d’urgence Cellule photoélectrique Capteur à contact
Figure 8. Quelques exemples de capteurs utilisés dans les SAP
Il existe trois (03) types de capteurs selon leur sortie :
1) TOR (Tout Ou Rien) : Ce sont les capteurs les plus répandus en automatisation
courante: Capteur à contacts mécaniques, détecteurs de proximité, détecteur à distance
...etc.
Ils délivrent un signal binaire ‘0’ ou ‘1’ dit Tout ou Rien tel que illustré ci-dessous. On
parle aussi de détecteurs.
Information binaire (0ou 1, vrai/faux, noir/blanc, Tout Ou Rien (TOR)).
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2) Analogique : Les capteurs analogiques traduisent des valeurs de positions, de pressions,
de températures ... sous forme d'un signal (tension ou courant) évoluant continuellement
entre deux valeurs limites.
Information analogique
3) Numérique : Ils transmettent des valeurs numériques précisant des positions, des
pressions,..., pouvant être lus sur un ensemble de bits : 8, 10, 12, 16, 24 ou 32 bits.
Exemple de codeurs incrémentaux.
Information numérique
4.1.2- La Partie Relation (PR) qui comporte le pupitre de dialogue homme-machine équipé des
organes de commande permettant la mise en/hors énergie de l’installation, la sélection des modes de
marche, la commande manuelle des actionneurs, la mise en référence, le départ des cycles, l’arrêt
d’urgence… ainsi que des signalisations diverses telles que voyants lumineux, afficheurs, écrans
vidéo, Klaxons, sonneries, etc.
4.1.3- La Partie Commande (PC) regroupe les composants (relais électromagnétique, opérateur
logique, etc.) et les constituants (API, cartes à microprocesseur, micro-ordinateurs, etc.) destinés au
traitement des informations émises par les organes de commande de la PR et capteurs de la PO.
Les ordres résultants sont transmis aux pré-actionneurs de la PO et aux composants de signalisation
de la PR afin d’indiquer à l’opérateur l’état et la situation du système.
4.2- Logique programmée vs logique câblée
La partie commande d’un automatisme peut être réalisée soit par une logique câblée ou
programmée. Toutefois, les deux technologies présentent des différences.
Logique câblée : C'est l'ancienne technologie des automatismes, elle met en œuvre des contacts,
des relais, des bobines… Cette technologie est abandonnée au profit de technologies plus modernes
et plus souples. En effet, dans la technologie câblée, la loi de commande est figée dans le câblage.
Logique programmée : Elle fait appel à des outils d'informatique industrielle que l'on appelle les
automates programmables. Elle est de plus en plus systématiquement employée car grâce à l'aspect
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de programmation de la loi de commande, celle-ci est très facilement adaptable aux besoins et aux
évolutions du processus.
Les relais électromécaniques Logique câblée
Les relais statiques électroniques
Les relais pneumatiques
L’automate programmable Logique programmée
Les cartes électroniques à base d’un microcontrôleur
Logique Câblée Logique Programmée
Logique Câblée Logique Programmée
- Mécanisme simple et rapide à mettre en œuvre - Souplesse et adaptabilité de l de l’installation
- Obligatoire pour le traitement (Remplacement des fonctions combinatoires et
d’arrêt d’urgence et de sécurité séquentielles par un programme).
- Solution plus compacte (condensée)
- Solution rigide (dur à changer) et - Plus cher.
volumineuse - Compatibilité (problème d’adaptation) entre
familles d’automates.
Exercice d’application : Ci-dessous une installation pour commander 2 pompes (2 moteurs) de
remplissage d’un réservoir d’eau.
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De sorte que:
1. Quand la cuve est pleine (Sh=1 et Sb=1), aucune pompe ne fonctionne.
2. Quand la cuve est vide (Sh=0 et Sb=0), les 2 pompes fonctionnent
3. Quand le cuve est à moitié vide (ou pleine..) (Sh=0 et Sb=1), une seule pompe fonctionne.
Le choix se fait à l’aide d’un commutateur C si C=1 alors la pompe P1 fonctionne.
Questions
1. En partant de la table de vérité, dégagez les équations logiques des moteurs KM1 et KM2.
3. Donner le schéma de la Logique Câblée
3. Donner le schéma de la Logique Programmée
Solution
Entrées : Capteurs Sh, Sb, C
Sorties : Pompe P1 (contacteur moteur 1 KM1) et Pompe P2 (contacteur moteur 2 KM2).
Table de vérité suivant le cahier des charges
Sh Sb C KM1 KM2
0 0 0 1 1
0 0 1 1 1 ϕ : cas indéfini car le flotteur ne peut
0 1 0 0 1 pas toucher la position haute Sh sans
0 1 1 1 0 qu’il passe par la position basse.
1 0 0 ϕ ϕ
1 0 1 ϕ ϕ
1 1 0 0 0
1 1 1 0 0
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Tables de Karnaugh pour simplifier les sorties
KM1 KM2
Sh Sb 00 01 11 10 Sh Sb 00 01 11 10
C C
KM1= Sb +C.Sh KM2= Sb + C.Sh
0 1 0 0 ϕ 0 1 1 0 ϕ
1 1 1 0 ϕ 1 1 0 0 ϕ
2) Le schéma de la Logique Câblée
Circuit de puissance Circuit de commande
Logique Câblée
KM1= Sb + C.Sh KM1= Sb + C.Sh
3) Le schéma de la Logique Programmée
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Programme
Logique Programmée
Nous avons déjà : Automate Programmable Industriel (API)
Le langage à contact ou le langage
électrique :
Entrées de l’API
KM1 PROGRAMME
Sb
Sorties de l’API
C Sh
KM2
Sb
C Sh
Langage de programmation LADDER
Equivalence LADDER et Langage à contact
Sb KM1
C Sh
KM2
Sb
C Sh
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5. Schéma à contact
Une équation logique peut être modélisée par un câblage électrique.
Les variables d’entrées sont représentées par des contacts normalement ouvert (oui) ou
normalement fermés (non) et la variable de sortie par un relais ou une lampe.
Dans la liste suivante, les fonctions logiques sont représentées selon la norme européenne et la
norme américaine. Dans la deuxième colonne se trouve la table de vérité donnant l’état de la sortie
de la cellule logique en fonction de l’état de son ou ses entrées. La troisième colonne donne
l’équation logique de l’opérateur. Le schéma électrique équivalent est représenté dans la quatrième
colonne.
Opérateur logique "OUI"
Opérateur logique "NON"
Opérateur logique "ET"
Opérateur logique "OU"
Opérateur logique "OU EXCLUSIF"
Opérateur logique "NAND"
Opérateur logique "NOR"
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