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TDplanches TheorieMsure

Ce document contient des exercices sur la théorie de la mesure et l'analyse mathématique, abordant des concepts tels que les normes, les espaces métriques, les fonctions lipshitziennes, et les propriétés des suites convergentes. Les exercices incluent des démonstrations de propriétés des applications linéaires, des espaces de Banach, et des théorèmes de point fixe. Il traite également des ensembles mesurables et des propriétés des fonctions croissantes.

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Ce document contient des exercices sur la théorie de la mesure et l'analyse mathématique, abordant des concepts tels que les normes, les espaces métriques, les fonctions lipshitziennes, et les propriétés des suites convergentes. Les exercices incluent des démonstrations de propriétés des applications linéaires, des espaces de Banach, et des théorèmes de point fixe. Il traite également des ensembles mesurables et des propriétés des fonctions croissantes.

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1ère année Théorie de la mesure - Cursus Mathématiques ENSAI

TD1 : Rappels et compléments d’analyse

Exercice 1
Soient (E, k · kE ), (F, k · kF ) et (G, k · kG ) trois K-espaces vectoriels normés. Si A : E → F est une application linéaire
continue, on définit
kAxkF
kAkE→F := sup .
x∈E\{0} kxkE

1. Montrer que k · kE,F est une norme sur le K-espace vectoriel LK (E, F ) des applications linéaires continues de E dans
F . Cette norme est appelée norme subordonnée.
2. Montrer pour tout A ∈ LK (E, F )

kAxkF
kAkE→F = sup = sup kAxkF .
x∈E\{0}:kxkE ≤1 kxkE x∈E:kxkE =1

3. Soient A ∈ LK (E, F ) et B ∈ LK (F, G), montrer que kBAkE→G ≤ kBkF →G kAkE→F .

Exercice 2
Soit F l’ensemble des fonctions lipshitziennes de [0, 1] dans R. On définit l’application N pour tout f ∈ F par

|f (x) − f (y)|
f → N (f ) = |f (0)| + sup .
0≤x<y≤1 |x − y|

Montrer que N est une norme.

Exercice 3
Soit C 1 ([0, 1], R) l’ensemble des fonctions continument dérivables de [0, 1] dans R. Montrer que l’application N définie
pour f ∈ C 1 ([0, 1], R) par
f → N (f ) = |f (0)| + sup |f 0 (x)|.
x∈[0,1]

Qu’en est-il de Ñ définie par Ñ (f ) = supx∈[0,1] |f 0 (x)|. L’application Ñ définit-elle une norme sur C := {f ∈ C 1 ([0, 1], R) :
f (0) = f (1) = 0} ?

Exercice 4
Soit (E, k · k) un K-espace vectoriel normé. Pour (x, y) ∈ E × E, on définit d(x, y) = kx − yk. Montrer que (E, d) est un
espace métrique.

Exercice 5
Pour tout (x, y) ∈ R × R, on définit d(x, y) = | arctan x − arctan y |. Montrer que (R, d) est un espace métrique borné.

Exercice 6
Pour (x, y) ∈ R2 × R2 , on définit

kx − yk2 si 0, x et y sont alignés,
d(x, y) :=
kxk2 + kyk2 sinon.

Montrer que (R2 , d) est un espace métrique. Dessiner la boule unité fermée centrée en x lorsque kxk2 < 1, kxk2 = 1 et
kxk2 > 1. Pourquoi d ne peut-elle pas être issue d’une norme ?

Exercice 7
Soit E un ensemble. Pour tout (x, y) ∈ E × E, on définit

1 si x 6= y,
d(x, y) :=
0 sinon.

Montrer que (E, d) est un espace métrique.


On suppose désormais que E = {0, 1}, déterminer la boule ouvert B(0, 1), la boule fermée B(0, 1) et l’adhérence de la
boule ouverte B(0, 1). Commenter.
Exercice 8
Soit (E, d) un espace métrique et soient A, B deux parties non vides de E. Montrer que l’application E 3 x → d(x, A) ∈ R
est 1-Lipschitzienne. En déduire que {x ∈ E : d(x, A) = d(x, B)} est un fermé de E.

Exercice 9
Soit (X, d) un espace métrique.
1. Soit A ⊂ X un ouvert. Montrer que pour tout B ⊂ X, A ∩ B ⊂ A ∩ B.
2. Soient U, V ⊂ X deux ouverts tels que U ∩ V = ∅ alors Int U ∩ Int V = ∅.

Exercice 10
Soit (X, d) un espace métrique. Montrer que A ⊂ X est ouvert si et seulement il est réunion de boule ouverte.

Exercice 11 Caractérisation séquentielle de la continuité


Soient (X, d) et (X0 , d0 ) deux espaces métriques. Une fonction f : X → X0 est continue en a ∈ X si et seulement si pour
toute suite (xn )n≥0 convergente vers a, la suite (f (xn ))n≥0 converge vers f (a).

Exercice 12 Lemme de Cesàro


Soit (xn )n≥1 une suite de réels telle que limn→∞ xn = ` ∈ R.
1. On pose, pour tout n ≥ 1, yn = (x1 + · · · + xn )/n. Montrer que (yn )n≥1 converge vers `.
P
2. Si (cn )n≥1 est une suite de réels strictement positifs telle que n≥1 cn = ∞, montrer que la suite (zn )n≥1 , définie
pour n ≥ 1 par zn = c1 xc11+···+c
+···+cn
n xn
, converge vers `.

Exercice 13 Lemme de Stolz-Cesàro


Soient (an )n≥0 une suite de réels et (bn )n≥0 une suite de réels strictement positifs. On suppose que limn→∞ an /bn = ` ∈ R.
P P
1. Montrer que si les séries n an et n bn sont convergentes alors
P∞
ak
lim Pk=n ∞ = `.
k=n bk
n→∞
P
2. Montrer que si n bn est divergente alors Pn
ak
lim Pk=0 n = `.
k=0 bk
n→∞

Exercice 14 Lemme de Kronecker


P
Soient (an )n≥0 une suite de réels telle que n an < ∞ et (bn )n≥0 une suite strictement croissante non bornée de réels
positifs. Montrer que Pn
k=0 bk ak
lim = 0.
n→∞ bn

Exercice 15
Soit l’espace vectoriel C([0, 1], C) normé par k·k∞ . Trouver une suite de fonctions (fn )n≥0 de norme 1 tel que kfn −fm k∞ ≥
1 dès que m 6= n. Commenter. (On pourra considérer fn (·) = exp(2inπ·).)

Exercice 16
Montrer que (E, k · k) est un espace de Banach pour
1. E de dimension finie muni d’une norme quelconque ;
2. E = C([0, 1], R) muni de la norme uniforme k · k∞ ;
3. E = `p (N) muni de la norme k · kp , p ∈ [1, ∞] ;
4. E = LK (E, F ), où F est un espace de Banach, muni de la norme subordonnée k · kE→F .

Exercice 17
Soit `∞ (N) := x = (xn )n≥0 ∈ RN : supn≥0 |xn | < ∞ muni de la norme k · k∞ définie pour tout x ∈ `∞ par kxk =


supn≥0 |xn |. On rappelle que `∞ (N) est un espace de Banach.


On note C le sous-ensemble de `∞ (N) des suites convergentes. On note également c0 (N) le sous-ensemble de `∞ (N) des
suites qui convergent vers 0.
1. Montrer que C est un sous-espace vectoriel fermé de `∞ (N). En déduire que (C, k · k∞ ) est un espace de Banach.
2. Soit L l’application définie sur C qui à x ∈ C associe sa limite. Montrer que L est une forme linéaire continue sur
C. Calculer sa norme.
3. En déduire que c0 (N) est un sous-espace vectoriel fermé dans C. Est-il fermé dans `∞ (N) ?
4. On définit l’application T de C dans c0 (N) associant à la suite x = (xn )n≥0 ∈ C la suite y = (yn )n≥0 définie par
y0 = limn→∞ xn et yn = xn−1 − limk→∞ xk pour n ≥ 1.
(a) Montrer que T est linéaire continue et calculer kT k∞ .
(b) Montrer que T est bijective.
(c) Montrer que pour tout x ∈ C, kT xk∞ ≥ 12 kxk∞ .
(d) En déduire que C et c0 (N) sont isomorphes.
(e) Montrer que c0 (N) est de codimension finie dans C.

Exercice 18 Théorème de point fixe


1. Soient (E, d) un espace métrique complet et f : E → E une application. On suppose qu’une des itérées f n =
f ◦ f ◦ · · · ◦ f est contractante. Montrer que f admet un unique point fixe.
| {z }
n fois
2. Soit k ∈ C([0, 1] × [0, 1], R) avec kkk∞ = M . On définit K : C([0, 1]) → C([0, 1]) pour tout u ∈ C([0, 1]) et x ∈ [0, 1]
par Z x
(Ku)(x) = k(x, y)u(y) dy.
0

(a) Montrer que K est une application linéaire de C([0, 1]) dans lui-même.
(b) Montrer que pour tout n ≥ 1, l’application itérée K n satisfait

xn
|K n u(x)| ≤ M n kuk∞ , ∀u ∈ C([0, 1]), x ∈ [0, 1].
n!

(c) Montrer que pour toute fonction b ∈ C([0, 1]), il existe une unique solution u ∈ C([0, 1]) à l’équation intégrale
Z x
u(x) + k(x, y)u(y) dy = b(x).
0

(On pourra considérer l’application T u = b − Ku.)

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1ère année Théorie de la mesure - Cursus Mathématiques ENSAI

TD2 : Tribus, applications mesurables, mesures

Exercice 1
Soit E un ensemble, on note P(E) l’ensemble de ses parties. Soient A ∈ P(E) et (Bi )i∈I une famille d’éléments de P(E).
1. Montrer que ! !
[ [ \ \
A∩ Bi = (A ∩ Bi ), A∪ Bi = (A ∪ Bi ).
i∈I i∈I i∈I i∈I

2. Montrer que
!{ !{
[ \ \ [
Ai = A{i , Ai = A{i .
i∈I i∈I i∈I i∈I

3. Soient F un ensemble, f : E → F une application. Montrer que


! !
[ [ \ \
f Ai = f (Ai ), f Ai ⊂ f (Ai ).
i∈I i∈I i∈I i∈I

Montrer que l’inclusion est stricte en générale. Montrer que si f est injective, la deuxième inclusion est une égalité.
Montrer que f (A){ et f (A{ ) ne sont en général pas comparables.
4. Soient C ∈ P(F ) et (Ci )i∈I une famille d’éléments de P(F ). Montrer que
! !
[ [ \ \
−1 −1 −1
f Ci = f (Ci ), f Ci = f −1 (Ci ), f −1 (C { ) = f −1 (C){ .
i∈I i∈I i∈I i∈I

Exercice 2 Réunion et intersection dénombrables


1. Déterminer les ensembles suivants :
[   \  1 [ 1  ∞  
1 1 [ \ 1 1
0, 1 − , 0, , ,1 + , k− ,k + .

n ∗
n ∗
n n n+1 n
n∈N n∈N n∈N k∈N∗ n=1

2. Soit (fn )n≥1 et f des applications d’un ensemble E dans R. Interpréter l’ensemble suivant :
∞ [
∞ \  
\ 1
x ∈ E, |fi (x) − f (x)| ≤ .
n=1 k=1 i≥k
n

Exercice 3 Ensemble de convergence


Soient (X, X ) un espace mesurable et (fn )n≥0 une suite de fonctions mesurables de X dans C. Montrer que l’ensemble

A = {x ∈ X : (fn (x))n≥0 est convergente}

est un élément de X . (On pourra utiliser la complétude de C.)

Exercice 4 Points de discontinuité d’une fonction croissante


Soit f : R → R une fonction croissante.
1. Montrer que f admet des limites à gauche limy→x− f (y) et à droite limy→x+ f (y) en tout point x ∈ R.
2. Montrer que l’ensemble des points de discontinuité de f est dénombrable.
1

(On pourra considérer, pour n ≥ 1, les ensembles An = x ∈ [−n, n] : limy→x+ f (y) − limy→x− f (y) ≥ n .)

Exercice 5
Donner un exemple de suite décroissantes d’ensembles (An )n≥0 tel que pour tout n ≥ 0, An est de cardinal infini et
∩n≥0 An = ∅.

Exercice 6 Fonction indicatrice


Soient E un ensemble, A, B des parties de E et (Ai )i∈I une famille de partie de E.
1. Déterminer 1∅ , 1E et calculer 1−1
A (J) pour tout J ⊂ R.
2. Montrer que
(a) A ⊂ B si et et seulement si 1A ≤ 1B et A = B si et seulement si 1A = 1B ;
(b) 1A∩B = 1A 1B et 1A{ = 1 − 1A ;
(c) 1A∪B = 1A + 1B − 1A 1B ;
(d) 1A∆B = |1A − 1B |.
3. Montrer que 1∪i∈I Ai = supi∈I 1Ai et 1∩i∈I Ai = inf i∈I 1Ai .

Exercice 7 Exemple de tribus


Si A ⊂ R, on note −A l’ensemble {−a : a ∈ A}.
1. Montrer que A = {A ∈ P(R) : A = −A} est une tribu sur R.
2. Soit f : R → (R, P(R)) définie par f (x) = x2 , x ∈ R. Montrer que la tribu image réciproque est A.
3. Caractériser les fonctions mesurables de (R, A) dans (R, A) et les fonctions mesurables de (R, A) dans (R, P(R)).

Exercice 8 Tribu induite


Soit (X, X ) un espace mesurable et B ⊂ X. Montrer que la tribu induite XB = {B ∩ A : A ∈ X } est une tribu sur B
rendant l’injection canonique mesurable.

Exercice 9 Tribu produit engendrée


Soient (X, X ) et (Y, Y) deux espaces mesurables. On suppose que X (resp. Y) est engendrée par E (resp. F). On suppose
de plus que X ∈ E et Y ∈ F. Montrer que la tribu produit X ⊗ Y sur X × Y est engendrée par les ensembles qui s’écrivent
A × B avec A ∈ E et B ∈ F.

Exercice 10
Soient (X, X ) un espace mesurable et f, g des applications mesurables de X dans R+ muni de la tribu borélienne. On
souhaite montrer que les ensembles suivants sont des éléments de X :

A = {x ∈ X : f (x) < g(x)}, B = {x ∈ X : f (x) ≤ g(x)}, C = {x ∈ X : f (x) = g(x)}.


S
1. Montrer que A s’écrit encore A = q∈Q {x ∈ X : f (x) < q < g(x)}. En déduire que A ∈ X .
2. En déduire que B, C ∈ X .

Exercice 11 Algèbre des fonctions étagées


Montrer que l’ensemble des fonctions étagées d’un espace mesurable (X, X ) dans (C, B(C)) est une algèbre.

Exercice 12 Fonctions continues par morceaux


Montrer qu’une fonction f : [a, b] → R continue par morceaux est mesurable.

Exercice 13
Soit µ une mesure de probabilité sur un espace mesurable (X, X ). Montrer que Y = {A ∈ X : µ(A)(1 − µ(A)) = 0} est
une tribu sur X.

Exercice 14 Définition équivalente d’une mesure


Soit (X, X ) un espace mesurable. Montrer qu’une application µ : X → R+ est une mesure si et seulement si les trois
propriétés suivantes sont satisfaites :
1. µ(∅) = 0 ;
2. pour tout A, B ∈ X disjoints, µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) ;
3. pour toute suite croissante (An )n≥0 ∈ X N : µ(∪n≥0 An ) = limn→∞ µ(An ).

Exercice 15 Mesure de comptage


Soient X un ensemble et µ une application définie sur P(X) par

card A si A est fini,
µ(A) =
+∞ sinon.
Montrer que (X, P(X), µ) est un espace mesuré. La mesure µ est appelée mesure de comptage sur X.

Exercice 16 Combinaison linéaire de mesures


Soient (X, X ) un espace mesurable, (αk )k≥0 une suite de réels positifs et (µk )k≥0 une suite de mesures positives sur X .
P
1. Montrer que ν = k≥0 αk µk est une mesure positive sur X .
2. Si on suppose de plus que, pour tout k ≥ 0, µk est une mesure de probabilité, à quelle condition a-t-on que ν est une
probabilité ? Donner une interprétation géométrique de ce résultat (notamment dans le cas où la somme est finie).

Exercice 17 Supremum et infimum de mesures


Soient (X, X ) un espace mesurable et (µk )k≥0 une suite de mesures sur X . On suppose que, pour tout A ∈ X et k ∈ N,
µk (A) ≤ µk+1 (A).
1. Pour tout A ∈ X , on pose µ(A) = supk≥0 µk (A). Montrer que µ est une mesure sur X .
2. On considère l’espace mesurable (N, P(N)) et pour tout j ∈ N, A ⊂ N, on définit

card (A ∩ [j, ∞)) si A ∩ [j, ∞) est fini,
νj (A) =
+∞ sinon.

Montrer, pour tout j ∈ N, que νj est une mesure sur P(N) telle que, pour tout A ⊂ N, νj (A) ≥ νj+1 (A). On pose
ν(A) = inf j∈N νj (A) pour tout A ⊂ N. Calculer ν(N) et ν({k}) pour tout k ∈ N. En déduire que ν n’est pas une
mesure sur P(N).

Exercice 18 Mesure géométrique


i−1
P
Soit ρ ∈ (0, 1). Montrer que l’application µ : B(R) → R définie par µ(A) = i∈A∩N∗ ρ(1 − ρ) est une mesure de

probabilité sur B(R) appelée mesure géométrique de paramètre ρ. Soit n ∈ N , calculer µ({1, . . . , n}) et µ({n, n + 1, . . .}).
Quels sont les ensembles de mesures nulle ?

Exercice 19 Mesure de Lebesgue


Soit B une partie de R et a un réel. On note a + B l’ensemble a + B = {a + b : b ∈ B}. Soit µ une mesure sur B(R) telle
que µ([0, 1]) = 1 et, pour tout a ∈ R et B ∈ B(R), µ(a + B) = µ(B). On dit que µ est invariante par translation.
1. Soit α = µ({0}). Montrer que nα = µ({1/k : 1 ≤ k ≤ n}) ≤ 1. En déduire que pour tout x ∈ R, µ({x}) = 0.
2. Montrer, pour tout n ∈ N∗ , µ((0, 1/n]) = 1/n, puis que pour tout k1 ≤ k2 des entiers naturels,
 
k1 k2 k2 − k1
µ , = .
n n n

En déduire que pour tout rationnel q < r, µ((q, r]) = r − q, puis que pour tout réels a < b, µ((a, b)) = b − a.
3. Si I est un intervalle de R, que vaut µ(I) ? Que peut-on conclure de ces calculs ?

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TD3 : Intégrale

Exercice 1 Quelques calculs d’intégrales contre des mesures discrètes


x2 µ(dx) pour les mesures sur (R, P(R)) suivantes :
R R
Calculer x µ(dx) et
n   ∞
1 1 X n k X αk
µ1 = δ0 + δ1 , µ2 = p (1 − p)n−k δk , p ∈ (0, 1), µ3 = e−α δk .
2 2 k k!
k=0 k=0

Que dire si l’on considère ces mesures comme des mesures sur (N, P(N)) ?

Exercice 2 Entropie
Soient µ et ν deux mesures de probabilité sur (R, B(R)) On définit l’entropie relative de ν par rapport à µ par
 R
f log f dµ si ν est à densité f par rapport à µ,
H(ν|µ) =
+∞ sinon.

1. Soient µ et ν deux mesures de Poisson sur (N, P(N)) de paramètres respectifs 1 et α. Montrer que ν admet pour
densité par rapport à µ la fonction fα : N → R+ définie par :

∀k ∈ N, fα (k) = e1−α αk .

Calculer H(ν|µ). En déduire que H(µ|ν) est positif et ne s’annule que si α = 1.


2. Avec les notations de l’exercice 1, calculer H(µ1 |µ2 ), H(µ1 |µ3 ) et H(µ3 |µ1 ).

Exercice 3

R Pour tout entier n ≥ 0, on définit fn = min(f, n).


Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soit f : X → R+ une fonction mesurable.
Montrer que pour tout n ≥ 0, fn est mesurable et déterminer limn→∞ fn dµ.

Exercice 4 Mesure image


Soient (X, X , µ) un espace mesuré, (Y, Y) un espace mesurable et φ : X → Y une application mesurable. Pour tout B ∈ Y,
on pose ν(B) = µ(φ−1 (B)) = φ∗ µ(B).
1. Montrer que ν est une mesure.
2. Application : X = R+ , Y = N, µ est la mesure de Lebesgue et φ la fonction partie entière. Déterminer ν.
3. RSoit f : YR → R mesurable. Montrer que f est ν-intégrable si et seulement si f ◦ φ est µ-intégrable et dans ce cas
f dν = f ◦ φ dµ. (On adoptera un raisonnement en trois étapes : on montre l’égalité pour les fonctions étagées
positives, puis pour les fonctions mesurables positives puis pour les fonctions intégrables.)

Exercice 5 Convergence monotone décroissante


Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soit (fn )n≥0 une suite décroissante de fonctions mesurables positives.
R
1. On suppose que f0 dµ < ∞. Montrer que
Z Z
lim fn dµ = lim fn dµ.
n→∞ n→∞
R
2. Montrer que ce résultat n’est en général pas exact si on ne suppose pas f0 dµ < ∞.
3. Quel résultat retrouve-t-on si l’on choisit fn = 1An , (An )n≥0 ∈ X N décroissante ?

Exercice 6
Calculer les quantités suivantes :
∞ X
∞ ∞ X

X 1 X 1
et .
m=1 n=1
(n + 1)m m=1 n=1
(4n − 1)2m

Exercice 7 Intervertion de limite et d’intégrale


P∞
Soit µ la mesure définie par µ = k=1 p(1 − p)k−1 δk . On définit la suite de fonctions (fn )n≥1 , pour n ≥ 1, par
 x n
fn (x) = 1 + 1[0,n] (x).
n
1. Pour tout x ≥ 0, déterminer la limite de la suite (fn (x))n≥0 .
2. On note gn , n ≥ 0, la fonction définie sur [0, n) par gn (x) = log fn+1 (x) − log fn (x). Montrer que gn , n ≥ 0, est
positive. En déduire que {fn }n≥0 est une suite croissante.
R 
3. Montrer que la suite fn dµ n≥0 converge vers une limite à déterminer.

Exercice 8 Un critère d’intégrabilité en mesure infinie


Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soit f : X → R une application mesurable. Montrer que f est µ-intégrable si et seulement
X
2n µ({2n ≤ |f | < 2n+1 }) < ∞.
n∈Z

Soient α > 0 et fα : x → x−α 1x>1 . Pour quelles valeurs de α a-t-on que fα est intégrable par rapport à la mesure de
Lebesgue ?

Exercice 9 Critère d’intégrabilité en mesure finie


Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soit f : X → C une application mesurable.
P∞
1. Vérifier que n=1 1{|f |≥n} = [|f |], où [·] est la fonction partie entière.
P∞
2. Montrer que si f ∈ L1 (µ) alors n=1 µ({|f | ≥ n}) < ∞.
P∞
3. On suppose que µ est finie. Montrer que n=1 µ({|f | ≥ n}) < ∞ implique f ∈ L1 (µ). L’hypothèse µ finie est-elle
nécessaire ?

Exercice 10
Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soit f ∈ L1R (µ).
1. Montrer que, pour tout ε > 0, il existe Aε ∈ X tel que µ(Aε ) < ∞, f est bornée sur Aε et
Z
|f | dµ < ε.
X\Aε

(On pourra considérer les ensembles Bn = {2−n ≤ |f | ≤ 2n } et appliquer le théorème de convergence monotone aux
fonctions |f |1Bn .)
2. En déduire que Z
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀A ∈ X , µ(A) < η =⇒ |f | dµ ≤ ε.
A

Exercice 11 Théorème d’Egoroff


Soit (X, X , µ) un espace mesuré tel que µ(X) < ∞ et une suite (fn )n≥0 de fonctions mesurables réelles.
1. Montrer que l’ensemble de convergence de la suite (fn )n≥0 peut s’écrire
\ [ \  1

C= |fi − fj | ≤ .
k
k≥1 n≥1 i,j≥n

2. On suppose que la suite (fn )n≥0 converge µ-p.p. vers une fonction mesurable f au sens où µ(C { ) = 0. On définit
pour k, n ∈ N∗ , l’ensemble Akn = ∪np=1 ∩i≥p {|fi − f | ≤ 1/k}. Montrer que pour tout ε > 0 et pour tout k ∈ N∗ , il
existe nk,ε ∈ N∗ tel que µ((Ank,ε ){ ) < ε/2k .
3. En déduire le théorème d’Egoroff : pour tout ε > 0, il existe Aε ∈ X tel que µ(A{ε ) < ε et fn converge uniformément
vers f sur Aε .
4. L’hypothèse µ finie est-elle indispensable ?

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TD4 : Intégration et théorèmes limites

Exercice 1 Intégrabilité et comportement à l’infini


Construire une application f : R+ → R+ telle que
1. f est continue sur R+ ,
R
2. f dλ < ∞,
3. pour tout a ∈ R+ , supt≥a f (t) = ∞.

Exercice 2 Intégrabilité et convergence uniforme


Donner un exemple de suite (fn )n≥0 de fonctions mesurables positives sur (R, B(R)) convergeant uniformément vers 0 et
vérifiant l’une des propriétés suivantes :
1. pour tout n ∈ N, fn n’est pas intégrable,
R
2. pour tout n ∈ N, fn dλ = 1,
R
3. pour tout n ∈ N, fn est intégrable et limn→∞ fn dλ = ∞.

Exercice 3 Intervertion limite-somme


Dans chacun des cas suivants, déterminer la limite de la suite (un )n≥0 :
Pn2  n
n2
Pn n
P2n sin k k
P∞ n+k
(i) un = k=1 k2 +nk+1 ; (ii) un = k=1 kn2 +k2 ; (iii) un = k=1 k2 k+1 ; (iv) un = k=1 nk3/2 +k3 .

Exercice 4 Intervertion limite-intégrale


Dans chacun des exemples suivants, déterminer la limite de la suite (un )n≥0 définie par
R1 n R ∞ ne−x R1 x)n
(i) un = 0 1+x 2 sin(x/n) dx ; (ii) un = 0 nx+1 dx ; (iii) un = 0 (sin√
x
dx ;
R (sin t)n R sin(tn ) R dt
(iv) un = ]0,∞[ t(1+t) λ(dt) ; (v) un = ]0,∞[ tn (1+t) dt ; (vi) un = R π(1+|t|2+1/n ) ;
R1 t2
2
 Rn
(vii) un = 0 1 − e−t /n dt ; (viii) un = R nene +1
(ix) un = 0 n1 1 + nt e−t/n dt ;
R 
2t2 +4t2
dt ;
R∞ n
u u1/n
(x) un = ]0,∞[ sin (xi) un = 0 sin(nx )
R
u2 1+u1/n du ; nxn+1/2
dx.

Exercice 5
Soient (X, X , µ) un espace mesuré et (An )n≥0 une partition de X. Montrer que pour toute fonction mesurable positive
Z ∞ Z
X
f dµ = f dµ.
X n=0 An

Soit a ∈ R. Calculer les intégrales Z Z


1
ea[x] λ(dx) et λ(dx),
R+ R+ [x]!
où [·] désigne la partie entière.

Exercice 6 Autour du théorème de convergence dominée


n
On munit l’ensemble [0, 1] de la tribu boréliene et de la mesure de Lebesgue. Pour n ≥ 2, on pose fn = (log n)2 1[0,1/n] .
Montrer que
1. pour tout n ≥ 2, la fonction fn est intégrable,
R
2. que la suite (fn )n≥2 tend vers 0 presque partout et limn→∞ fn dλ = 0.
Déterminer la fonction supn≥2 fn . Les hypothèses du théorème de convergence dominée sont-elles vérifiées ? En modifiant
l’exemple précédent, montrer que l’on peut trouver une suite (fn )n≥0 de fonctions qui ne satisfont pas les conditions
d’application du théorème de convergence dominée mais vérifient les points 1 et 2 ci-dessus.

Exercice 7 Autour du théorème de Fatou, théorème de Young


Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soient (fn )n≥0 , (gn )n≥0 et (hn )n≥0 trois suites de fonctions réelles intégrables par rapport
à µ vérifiant
1. pour tout n ≥ 0 et tout x ∈ X, gn (x) ≤ fn (x) ≤ hn (x) ;
2. (fn )n≥0 (resp. (gn )n≥0 , (hn )n≥0 ) convergent simplement vers f , (resp. vers g et h) ;
R R R R
3. que h et g sont intégrables et limn→∞ hn dµ = h dµ et limn→∞ gn dµ = g dµ.
R R
Montrer que f est intégrable et limn→∞ fn dµ = f dµ.

Exercice 8
R
Soient (X, X , µ) un espace mesuré et f : X → C une fonction intégrable telle que A f dµ = 0 pour tout A ∈ X . Montrer
que f est nulle presque partout. (On pourra commencer par supposer f à valeurs réelles.)

Exercice 9
Pour tout entier n ≥ 0 et tout réel x, on pose fn (x) = e−nx − 2e−2nx .
P
1. Montrer que n≥0 fn (x) est une série convergente pour tout x > 0 et calculer sa somme f (x).
R P R
2. Comparer R+ f (x) dx et n≥1 R+ fn (x) dx. Commenter.

Exercice 10
On se place sur l’espace de Borel standard ([0, 1], B([0, 1]), λ).
1. Soit (fn )n≥0 la suite de fonctions définies sur R+ par
 2
 n x si 0 ≤ x ≤ 1/n,
fn (x) = −n2 (x − 2/n) si 1/n ≤ x ≤ 2/n
0 si x ≥ 2/n.

R R R R
Calculer lim inf fn dλ, lim inf fn dλ, lim sup fn dλ et lim sup fn dλ.
2. Même question avec la suite (gn )n≥1 telle que g2p = 1[0,1/(2p)] et g2p−1 = 1[1/(2p−1),1] , p ≥ 1.
3. Commenter.

Exercice 11 Critère d’intégrabilité


Soit c ∈ R∗+ .

1. Montrer que x → exp(−c x) est Lebesgue intégrable sur [0, ∞[.

2. Déterminer l’ensemble des réels α tels que x → xα exp(−c x) soit Lebesgue intégrable sur [0, ∞[. Même question
sur [1, ∞[.
3. Déterminer l’ensemle des couples (α, β) ∈ R2 tels que x → xα (log x)β est Lebesgue intégrable sur ]0, 1]. Même
question sur [1, ∞[.

Exercice 12
R∞ 2
Soit f la fonction définie sur R+ par f (t) = 0 sinx x e−tx dx.
1. Montrer que f est continue sur R+ et deux fois dérivable sur R∗+ .
00
2. Calculer f et les limites en ∞ de f et f 0 .
3. En déduire une expression de f . Que vaut f (0) ? Justifier.

Exercice 13
sin x
1. Montrer que la fonction f : x → ex −1 est Lebesgue intégrable sur [0, ∞[.
P∞
2. Montrer que pour tout x > 0, la quantité f (x) peut encore s’écrire sous la forme n=1 e−nx sin(x). Est-ce vrai pour
x = 0?
R∞ P∞
3. En déduire que 0 esin x
x −1 dx =
1
n=1 n2 +1 .

Exercice 14
1. Montrer que h : θ → log(1 − sin2 θ) est Lebesgue intégrable sur [0, π/2[.
R π/2
2. On considère la fonction F : t → 0 log(1 + t sin2 θ) dθ.
(a) Montrer que F est définie et continue sur [−1, ∞[.
(b) Montrer que F est C 1 sur ] − 1, ∞[ et que
Z π/2
sin2 θ
∀t ∈] − 1, ∞[ F 0 (t) = dθ.
0 1 + t sin2 θ
3. (a) Montrer que pour tout t ∈] − 1, ∞[, F 0 (t) = √ π √
2 1+t(1+ 1+t)
.

(b) En déduire que pour tout t ∈] − 1, ∞[, F (t) = π[log(1 + 1 + t) − log 2].

Exercice 15
R∞ sin x
Le but de cet exercice est de montrer que 0
dx = π/2.
x
R ∞ sin x
1. (a) Montrer que l’intégrale impropre I = 0 x dx est convergente.
(b) La fonction x → est-elle intégrable au sens de Lebesgue sur R∗+ ?
sin x
x
R∞
2. Pour t ≥ 0, on pose S(t) = 0 sinx x e−tx dx.
(a) Montrer que S est de classe C 1 sur ]0, ∞[. Calculer S 0 (t) pour tout t > 0.
(b) Déterminer la limite de S en ∞ puis S(t) pour tout t > 0.
3. Soit A > 0 et t > 0. Montrer que Z ∞
sin x −tx
e dx ≤ 2/A.
A x
4. Montrer que pour tout A > 0,
Z A Z A
sin x sin x
lim+ e−tx dx = dx.
t→0 0 x 0 x
5. Conclure.

Exercice 16 Transformée de Fourier


Soit f ∈ L1R (λ). La transformée de Fourier de f est définie sur R par
Z
fˆ(t) = f (x)eitx dx.
R

1. Pourquoi fˆ est-elle bien définie sur R ?


2. Montrer que si f est paire, alors fˆ est à valeurs réelles.
3. Montrer que fˆ est continue sur R.
4. On suppose de plus que x → xk f (x) est Lebesgue intégrable sur R pour k ∈ N. Montrer que fˆ est de classe C k sur
R.
5. Calculer la transformée de Fourier des donctions définies sur R par f1 (x) = e−x 1R+ (x) et f2 = e−|x| .

Exercice 17 Transformée de Fourier d’une probabilité


Soit µ une mesure de probabilité sur (R, B(R)).
1. Montrer que l’application φµ : t → R eitx µ(dx) est bien définie sur R.
R

2. Calculer φµ pour les probabilités suivantes


Pn P∞ k
δ0 +δ1 n
2−k δk ; e−α αk! δk , avec α > 0.

(a) µ1 = 2 ; (b) µ2 = k=0 k (c) µ3 = k=0

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1ère année Théorie de la mesure - Cursus Mathématiques ENSAI

TD5 : Mesure produit

Exercice 1
Soit f la fonction définie sur R+ × [0, 1] par f (x, y) = 2e−2xy − e−xy .
1. Montrer que f est B(R+ ) ⊗ B([0, 1])-mesurable.
R R  R R 
2. Calculer [0,1] R+ f (x, y) dx dy et R+ [0,1]
f (x, y) dy dx. Conclure.

Exercice 2
Soit f : R → R+ une fonction borélienne positive.
 
1. Montrer que l’ensemble Af = (x, y) ∈ R : 0 ≤ y ≤ f (x) est un borélien de R2 et calculer λ2 (Af ).
2

 
2. Même question pour le graphe de f défini par Gf = (x, f (x)) : x ∈ R .

3. En déduire que λ({x ∈ R : f (x) = y}) = 0, λ(dy)-p.p..

Exercice 3
R∞ log x
R 1 log x
1. Montrer que l’intégrale I = 0
dx est bien définie et vaut également I = −2 0 1−x
x2 −1 2 dx.

dxdy
R
2. Calculer, en justifiant, de deux façons différentes l’intégrale R2 (1+y)(1+x 2 y) et en déduire la valeur de I.
+

3. Déduire de la question précédante et d’un développement en série entière de 1/(1 − x2 ) les égalités
X 1 π2 X 1 π2
2
= et 2
= .
(2n + 1) 8 n 6
n≥0 n≥1

Exercice 4
Soit (X, X , µ) un espace mesuré. Soient f et g deux fonctions mesurables positives sur (X, X ).
1. Montrer que A = {(x, t) ∈ X × R+ : f (x) ≥ t} ∈ X ⊗ B(R+ ).
R R
2. Montrer que X f dµ = R+ µ({f ≥ t}) λ(dt).
3. En déduire que pour tout p ≥ 1, X g p dµ = R+ ptp−1 µ({g ≥ t}) λ(dt).
R R

4. Que dire de X φ ◦ f dµ si φ est croissante de classe C 1 sur R+ qui s’annule en 0.


R

5. En considérant l’application de X×R+ ×R+ dans R+ , notée F , qui à (x, s, t) associe 1[s,∞[ (f (x))1[t,∞[ (g(x)), montrer
que Z Z
f g dµ = µ({f ≥ s} ∩ {g ≥ t}) dsdt.
X R2+

Exercice 5
Soit f une fonction de R2 dans R. Soit I un intervalle de R. Dans Rchacun des cas suivants,
R R déterminer si f est Lebesgue
intégrable sur R2 et calculer, si elles existent, les intégrales itérées I I f (x, y) dxdy et I I f (x, y) dydx.
R


 −1 si x > 0 et 0 < y − x ≤ 1,

x2 − y 2 
2 si x > 0 et 1 < y − x ≤ 2,
f (x, y) = 2 , avec I = [0, 1] et f (x, y) = avec I = R.
(x + y 2 )2 
 −1 si x > 0 et 2 < y − x ≤ 3,
0 sinon,

Exercice 6
Soient f et g les fonctions définies sur R+ par
Z ∞ Z ∞  2
sin x −tx sin x
f (t) = e dx et g(t) = e−tx dx.
0 x 0 x
1. Montrer que f est continue sur R∗+ et g sur R+ .
sin x
R1
2. Calculer f (t) pour tout t > 0 en partant de l’égalité x = 0
cos(xy) dy.
sin x 2
 R 1 sin(2xy)
3. Calculer g(t) pour tout t > 0 en partant de l’égalité x = 0 x dy. En déduire g(0).

Exercice 7 Intégration par parties


1. Soient µ et ν deux mesures finies sur B(R). On désigne par F et G leurs fonctions de répartition respectives, c’est à
dire
∀x ∈ R F (x) = µ(] − ∞, x]) et G(x) = ν(] − ∞, x]).
Pour des réels fixés a et b, avec a < b, on définit A = {(x, y) ∈ R2 : a < y ≤ x ≤ b}. En calculant de deux façons
différentes µ ⊗ ν(A), montrer que
Z Z

F (t )ν(dt) + G(t)µ(dt) = F (b)G(b) − F (a)G(a).
]a,b] ]a,b]

2. Soient f et g deux fonctions mesurables positives et λ-intégrable sur R. On pose


Z x Z x
∀x ∈ R F (x) = f dλ et G(x) = g dλ.
−∞ −∞

Montrer que F et G sont les fonctions de répartitions de deux mesures finies sur B(R). En déduire que
Z Z
∀a, b ∈ R, a < b, F (x)g(x) dx + f (x)G(x) dx = F (b)G(b) − F (a)G(a).
[a,b] [a,b]

3. Que se passe-t-il dans la question précédante si l’on remplace la mesure de Lebesgue λ par la mesure de comptage
sur N ?

Exercice 8 Convolution
Soient f et g deux fonctions de L1Rd (λd ). On définit le produit de convolution de f avec g, noté f ∗ g, sur Rd par
Z
d
∀x ∈ R , f ∗ g(x) = f (x − t)g(t) dt.
Rd

1. Montrer que f ∗ g ∈ L1Rd et que f ∗ g = g ∗ f .


2. Calculer f ∗ g pour f = g = 1[0,1] (d=1). Commenter.
3. Montrer que si f est de classe C k à support compact, alors il en va de même pour f ∗ g.
4. Montrer que si f et g sont positives d’intégrale 1, il en va de même pour f ∗ g.
5. Montrer que f[∗ g = fb gb. (On pourra supposer d = 1.)

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TD6 : Changement de variables et convolution

Exercice 1 Normalisation de la gaussienne



Soit f : R2+ → R+ la fonction définie pour (x, y) ∈ R2+ par f (x, y) = y exp −y 2
(1 + x2 )/2 . Après avoir justifié que f est
Lebesgue intégrable sur R2+ , montrer en calculant de deux façons différentes R2 f (x, y) dxdy que
R
+


Z r
2 π
e−x /2
dx = .
0 2

Exercice 2
Calculer, en justifiant, les intégrales suivantes
Z Z
sin(y)e−(x+y) dxdy et xy 2 dxdy,
R2+ ∆

où ∆ est le domaine intérieur au triangle ABC avec A = (0, −1), B = (1, 3) et C = (0, 1).

Exercice 3 Fonction Gamma d’Euler


R∞
On pose, pour tout t ∈ R+ , Γ(t) = 0
xt−1 e−x dx.
1. Montrer que la fonction Γ est bien définie sur R∗+ et que, pour tout t ∈ R∗+ , Γ(t + 1) = tΓ(t). En déduire que
√ R∞ 2 √
Γ(n) = (n − 1)! pour tout n ∈ N∗ . Montrer que Γ(1/2) = 2 0 e−u /2 du = π. En déduire la valeur de Γ(n + 1/2)
pour tout n ∈ N.

2. Montrer, en considérant le changement de variables x = φ(u) = t + u t que
∞ t
√ √
Z 
u
Γ(t + 1) = tt te−t √ 1+ √ e−u t
du.
− t t

3. En déduire que, pour toute suite de réels (tn )n∈N tendant vers ∞,
tn

 Z
e Γ(tn + 1) 2
lim inf √ ≥ e−u /2
du = 2π.
n→∞ tn tn R

R0  t √
u
e−u t

4. Montrer que limt→∞ √
− t
1+ √
t
du = 2. On pourra pour cela poser u = −v et remarquer que pour
2
tout x ∈] − 1, 0], log(1 + x) ≤ x − x /2.
R∞ t √
5. Montrer que limt→∞ 0 1 + √ut e−u t du =

2 . On pourra étudier les variations de la fonction suivante :
x → log(1 + x) − x + x2 /(2(1 + x)).
t t
 √
6. Établir la formule de Stirling étendue : Γ(t + 1) ∼t→∞ e 2πt.

Exercice 4 Fonction Beta d’Euler


Soit ∆ = {(x, y) ∈ R2 : x + y = 0}. Soit φ la fonction de R2 \ ∆ dans R2 définie pour tout (x, y) ∈ R2 \ ∆ par
 
x
φ(x, y) = x + y, .
x+y

On fixe a, b deux réels strictement positifs.


1. Montrer que φ est un C 1 -difféomorphisme de R2 \ ∆ dans R∗ × R.
2. Déterminer graphiquement φ(] − ∞, −1]2 ), φ(]0, ∞[2 ) et φ(]0, 1]2 ).
3. Montrer que la fonction f : v → v a−1 (1 − v)b−1 1]0,1[ (v) est Lebesgue intégrable.
4. Soit ν la mesure sur (R, B(R)) de densité f . Montrer que
Z
e−(x+y) xa−1 y b−1 dxdy = ν(R)Γ(a + b).
]0,∞[2

En déduire ν(R).
Exercice 5 Fonction Beta d’Euler, suite
v a−1 (1 − v)b−1 dv pour a, b des réels. Soient p, q, r et s des réels strictement positifs.
R
On pose B(a, b) = ]0,1[
1. Calculer, en fonction de B, l’intégrale
Z
J= xp−1 y q−1 z r−1 (1 − x − y − z)s−1 dxdydz,
D

où D = {(x, y, z) ∈ R∗+ × R∗+ × R∗+ : x + y + z < 1}. On pourra utiliser le changement de variables
y+z z
X = x + y + z, Y = , Z= .
x+y+z x+y+z

2. Exprimer J en fonction de Γ. Qu’obtient-on lorsque p, q, r et r sont des entiers.

Exercice 6 Calcul d’intégrales multiples


 
x−y
1. Pour le domaine D = {(x, y) ∈ R2 : x > 0, y > 0, 1/2 < x + y < 1}, calculer
R
D
exp x+y dxdy.
2. Soit D = {(x, y) ∈ R2 : 1 < x2 + 2y 2 < 2, 0 < y < x}. Trouver un difféomorphisme T de D dans D0 = {(u, v) ∈ R2 :
R 2 2
1 < u < 2, 0 < v < 1}. Calculer D x x−y2 dxdy.
n 2 2
o
3. Calculer D q x2 y2 où D = (x, y) ∈ R2 : xa2 + yb2 ≤ 1 pour des réels non nuls a, b.
dxdy
R
1− a2 − b2

Exercice 7
Soient A une matrice réelle m × m symétrique définie positive et B une matrice de taille m × m. Montrer que
r r
πm πm
Z Z
1
exp −hAx, xi dx = et hBx, xi exp −hAx, xi dx = trace (BA−1 ),
R m det A Rm 2 det A

où h·, ·i est le produit scalaire usuel sur Rm .

Exercice 8
1. Montrer que l’application φ : (x, y) → (x + y, xy) de R2 dans lui-même est un C 1 -difféomorphisme de

U = {(x, y) ∈ R2 : 0 < x < y} dans V = {(u, v) ∈ R2 : u > 0, v > 0, u2 > 4v}.

2. Soit ∆ = {(x, y) ∈ R2 : 2 < x + y < 4, xy > 1, x < y}. Calculer l’intégrale, après avoir justifié son existence,
(x − y 2 ) cos(xy) dxdy.
2
R

Exercice 9 Volume d’une boule


On cherche à calculer le volume Vn de la boule euclidienne Bn de Rn , n ≥ 1, définie par

Bn = {(x1 , . . . , xn ) ∈ Rn : x21 + · · · + x2n ≤ 1}.

On note λn la mesure de Lebesgue dans Rn (donc Vn = λn (Bn )).


1. Calculer V1 et V2 .
2. Soit n ≥ 3, montrer que Z
Vn = Vn−2 (1 − x21 − x22 )(n−2)/2 dλ2 (x1 , x2 ).
B2

2π π n/2
3. En déduire que Vn = n Vn−2 et que Vn = Γ( n
.
2 +1)

4. Montrer que λn (rBn ) = rd Vn pour tout r ≥ 0.

Exercice 10 Effet régulariant de la convolution


Calculer le produit de convolution 1[0,1] ∗ 1[0,1] . Commenter.

Exercice 11 Approximation de l’identité


Soit φ ∈ L1 (Rd ) telle que φ dλd = 1. Pour tout n ≥ 1, on définit φn par φn (x) = nd φ(nx). Montrer que (φn )n≥1 est une
R

suite de l’approximation de l’identité.


Exercice 12 Transformée de Fourier, transformée inverse
Soit f ∈ L1 (Rd ). On rappelle que la transformée de Fourier de f est définie par
Z
fˆ(t) = f (x)eiht,xi dx, t ∈ Rd
Rd

où h·, ·i désigne le produit scalaire sur Rd . On considère pour tout n ≥ 1 la fonction an définie par
d
!
−d 1X
an (x) = (2π) exp − |xi | , x ∈ Rd .
n i=1

1. Calculer la fonction αn = ân et montrer que c’est une approximation de l’unité.


2. Soit f ∈ L1 (Rd ) telle que fˆ ∈ L1 (Rd ). Montrer que, pour tout x ∈ Rd ,
Z
αn ∗ f (x) = an (t)fˆ(t)e−iht,xi dt.
Rd

3. En déduire la formule d’inversion de Fourier


Z
ˆ
(2π)d f (x) = fˆ(t)e−iht,xi dt = fˆ(−x), λd − p.p. .
Rd

4. On pose f (x) = e−a|x| où x ∈ R et a > 0. Calculer fˆ et en déduire la transformée de Fourier de h(x) = 1
1+x2 .

Exercice 13 Densité des fonctions Cc∞ (Rd )


Une fonction f : Rd → R est dite à support compact si il existe K ⊂ Rd compact tel que f (x) = 0 dès que x ∈
/ K.
On définit φ : Rd → R pour tout x ∈ Rd par
( h i
1
exp − 1−kxk 2 si kxk < 1,
φ(x) =
0 sinon.

1. Montrer que φ ∈ Cc∞ (Rd ).


2. Donner une suite (φn )n≥1 d’approximation de l’identité d’éléments de Cc∞ (Rd ).
3. Justifier l’inclusion Cc∞ (Rd ) ⊂ L1 (Rd ).
k·k1
4. Montrer que Cc∞ (Rd ) = L1 (Rd ).
5. Que peut-on dire à propos de Cck (Rd ) l’espace des fonctions k fois continûment différentiables à support compact ?

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