Oraux blancs : Algèbre
Compilation des planches de 2024
Ceci est une proposition de correction des différentes planches données aux oraux blancs d’algèbre. Les
corrections sont fournies pas moi-même et ne sont donc qu’à titre indicatif.
Table des matières
1 Comptage de nombres premiers ⋆ ⋆ 2
2 Comatrices de matrices inversibles ⋆ 3
3 Matrices inversibles à coefficients entiers ⋆ ⋆ 4
4 Crochet de Lie et nilpotence ⋆ ⋆ 5
5 Transport de structure ⋆ 6
6 Groupe p-quasi-cyclique de Prüfer ⋆ ⋆ ⋆ 7
7 Application et groupe linéaire ⋆ ⋆ ⋆ 7
1
1 Comptage de nombres premiers ⋆ ⋆
Soit n ∈ N∗ .
1. L’ensemble des nombres premiers inférieurs ou égaux à 7 est {2, 3, 5, 7}, donc π(7) = |{2, 3, 5, 7}| = 4.
2. D’après
Z 1la formule du binôme de Newton,
In = xn (1 − x)n dx
0
Z 1 n
n
X n
= x (−x)k dx
0 k
k=0
n Z 1
X n
= (−1)k xn+k dx
k 0
k=0
n n+k+1 1
X n x
= (−1)k
k n+k+1 0
k=0
n
X n (−1)k
= .
k n+k+1
k=0
1
3. Une rapide étude de la fonction f : x 7−→ x(1 − x) sur [0, 1] nous donne que f est majorée par sur [0, 1].
4
Ainsi,
1
∀x ∈ [0, 1], x(1 − x) ⩽
4
1
=⇒ ∀x ∈ [0, 1], xn (1 − x)n ⩽ n (croissance de la fonction x 7−→ xn avec n ⩾ 1)
Z 1 4
1 1
=⇒ In ⩽ n
dx = n (croissance de l’intégrale avec 0 ⩽ 1).
0 4 4
4. (a) Pour tout k ∈ [0, n], n + k + 1 ∈ [n + 1, 2n + 1]. Ainsi, par définition du PPCM, pour tout k ∈ [0, n],
d2n+1
∈ N. Par conséquent, puisque pour tout k ∈ [0, n], nk et (−1)k sont des entiers relatifs,
n+k+1
n
X n d2n+1
In d2n+1 = (−1)k ∈ Z. Or puisque f est positive, ne s’annule qu’en un nombre fini
k n+k+1
k=0
de points, est continue, et que 0 < 1, par stricte positivité de l’intégrale In est strictement positive.
Donc In d2n+1 ∈ N∗ .
(b) D’après 4.(a) et 3,
1
In d2n+1 ⩾ 1 =⇒ In ⩾ =⇒ In ⩾ 4n .
d2n+1
5.
6. D’après 5,
2n−2 ⩽ dn ⩽ pπ(n)
=⇒ (n − 2)ln(2) ⩽ π(n)ln(p) (croissance de la fonction ln)
(n − 2)ln(2)
⇐⇒ π(n) ⩾ .
ln(n)
2
2 Comatrices de matrices inversibles ⋆
Soit n ∈ N∗ .
a b d −b
1. Supposons n = 2. Alors pour tout A = ∈ M2 (C), Com(A) =
⊺
.
c d −b a
Ainsi, A + Com(A) = (a + d)In , et puisque a + d ∈ C, P = M2 (C).
⊺
On suppose désormais que n ⩾ 3.
2. La formule d’inversion donne ACom(A)⊺ = Com(A)⊺ A = det(A)In et pour A ∈ GLn (C),
Com(A)⊺ = det(A)A−1 ⇐⇒ Com(A) = det(A)(A−1 )⊺ .
3. Soient (A, B) ∈ GLn (C). D’après la formule d’inversion,
Com(AB) = det(AB)((AB)−1 )⊺
= det(A)det(B)(B −1 A−1 )⊺
= det(A)(A−1 )⊺ det(B)(B −1 )⊺
= Com(A)Com(B).
4. Soit A ∈ GLn (C). Supposons que A ∈ P, il existe alors α ∈ C tel que A + Com(A)⊺ = αIn .
Soit A′ ∈ Mn (C) une matrice semblable à A, il existe alors P ∈ GLn (C) telle que
A′ = P −1 AP ⇐⇒ A = P A′ P −1 . Il vient donc,
αIn = A + Com(A)⊺
= P A′ P −1 + Com(P A′ P −1 )⊺
= P A′ P −1 + Com(P −1 )⊺ Com(A′ )⊺ Com(P )⊺ (d’après q.3)
= PA P′ −1
+ det(P −1
)P Com(A ) det(P )P
′ ⊺ −1
(d’après q.2)
= P (A + Com(A ) )P
′ ′ ⊺ −1
(car det(P −1
)det(P ) = det(P −1 P ) = det(In ) = 1)
⇐⇒ A′ + Com(A′ )⊺ = αIn .
Ainsi A′ ∈ P.
3
3 Matrices inversibles à coefficients entiers ⋆ ⋆
1. Montrons que G est un sous-groupe de GL4 (R).
• Par définition de G, G ⊂ GL4 (R).
• In est à coefficients entiers et d’inverse In , donc In ∈ G.
• Puisque V est stable par produit inverse, G l’est aussi.
Au total, G est un sous-groupe de GL4 (R).
2. Soit M ∈ V . Procédons par double implications. Supposons que M ∈ G, alors d’après la formule de
X Y4
Leibniz, det(M ) = ε(σ) Mσ(i),i . Or Z est stable par addition et produit, donc det(M ) ∈ Z. De
σ∈S4 i=0
plus, puisque M ∈ GL4 (R), det(M )(det(M ))−1 = 1, donc det(M ) ∈ U (Z) = {±1}.
Réciproquement supposons que det(M ) ∈ {±1}. Il vient alors que M −1 = ±Com(M )⊺ . Or Com(M )⊺ est
à coefficients entiers à l’instar de M . Montrons que
a b c d
d a b c
4
E= | (a, b, c, d) ∈ R
c d a b
b c d a
est un sous-espace vectoriel de M4 (R) stable par produit et contenant In . L’application M
c canoniquement
associée à M sur E est un endormophisme injectif, donc un isomorphisme puisque dim(M4 (R)) = 4 < +∞.
3. Calculons le déterminant de M .
a b c d
d a b c
det(M ) =
c d a b
b c d a
a+b+c+d a+b+c+d a+b+c+d a+b+c+d
d a b c
= L1 ← L1 + L2 + L3 + L4
c d a b
b c d a
1 0 0 0
d a−d b−d c−d
= (a + b + c + d) ∀i ∈ [2, 4], Ci ← Ci − C1
c d−c a−c b−c
b c−b d−b a−b
a + c − (b + d) 0 a + c − (b + d)
= (a + b + c + d) d−c a−c b−c L1 ← L1 + L3
c−b d−b a−b
a−c b−d
= (a + c + b + d)(a + c − (b + d)) C3 ← C3 − C1
d−b a−c
= ((a + c)2 − (b + d)2 )((a − c)2 + (b − d)2 ).
4. D’après la question précédente, det(M ) = ((a + c)2 − (b + d)2 )((a − c)2 + (b − d)2 ). Ainsi en résolvant le
système suivant, ( (
(a + c)2 − (b + d)2 = ±1 a = ±1
det(M ) = ±1 ⇐⇒ ⇐⇒
(a − c)2 + (b − d)2 = ±1 b=c=d=0
4
4 Crochet de Lie et nilpotence ⋆ ⋆
Soient F un C-espace vectoriel de dimension finie, φ ∈ L(F ) et λ ∈ C.
1. On dispose des équivalences suivantes :
λ valeur propre de φ ⇐⇒ ∃x ∈ F \{0F }, φ(x) − λx = 0F
⇐⇒ Ker(φ − λIdL(F ) ) ̸= {0}
⇐⇒ det(φ − λIdL(F ) ) = 0
⇐⇒ P (λ) = 0.
Soient f et g deux endomorphismes d’un C-espace vectoriel E de dimension n ⩾ 1 tels que
f ◦g−g◦f =f
2. Montrons par récurrence sur k ∈ N la propriété P(k) : « φ(f k ) = kf k ».
• Initialisation : Pour k = 0, f 0 = IdL(F ) , donc
φ(f 0 ) = φ(IdL(F ) ) = IdL(F ) ◦ g − g ◦ IdL(F ) = g − g = 0L(F ) = 0 × f 0 .
Ainsi P(0) est vraie.
• Hérédité : Soit k ∈ N. Supposons P(k) vraie.
φ(f k+1 ) = f k ◦ (f ◦ g) − g ◦ f k+1
= f k ◦ (f + g ◦ f ) − g ◦ f k+1
= f k+1 + (f k ◦ g − g ◦ f k ) ◦ f
= f k+1 + φ(f k ) ◦ f
= f k+1 + kf k+1 (H.R.)
= (k + 1)f k+1
Ainsi P(k + 1) est vraie et P est héréditaire.
• Conclusion : Puisque P(0) est vraie et P est héréditaire, par principe de récurrence, pour tout
k ∈ N, P(k) est vraie.
3. On suppose f n−1 ̸= 0. Puisque E est de dimension finie, φ ne peut admettre une infinité de valeurs
propres. Ainsi,
5
5 Transport de structure ⋆
Soit E = E1 ⊕ E2 un K-espace vectoriel.
1. Soit u ∈ Γ. Alors puisque E2 est un supplémentaire de E1 = Ker(u), par forme géométrique du théorème
du rang, u induit un isomorphisme
ũ : E2 −→ E2
x 7−→ u(x)
qui est en particulier un automorphisme de E2 .
2. Soit (u, v) ∈ Γ. Montrons que u ◦ v ∈ Γ.
• Par gonflement des noyaux, E1 = Ker(v) ⊂ Ker(u ◦ v). Réciproquement, soit x ∈ Ker(u ◦ v).
Il vient alors que v(x) ∈ Ker(u) ∩ Im(v) = E1 ∩ E2 = {0E }, donc v(x) = 0E . Par conséquent,
x ∈ Ker(v) = E1 .
• Par réduction des images, il vient Im(u ◦ v) ⊂ Im(u) = E2 . Réciproquement, Im(u ◦ v) = u(v(E)) =
u(E2 ) = E2 car ũ est un automorphisme d’après 1.
Au total, (Γ, ◦) est un magma.
3. Montrons que φ est un morphisme injectif de (Γ, ◦) dans (GL(E2 ), ◦).
• L’application φ est bien définie d’après 1.
• Soit (u, v) ∈ Γ2 . On a
φ(u ◦ v)(E2 ) = u] ◦ v(E2 ) = u ◦ ṽ(E2 ) = ũ ◦ ṽ(E2 ) = φ(u) ◦ φ(v)(E2 ),
sachant u(E2 ) = ũ(E2 ) et ṽ(E2 ) = E2 puisque ũ et ṽ sont des automorphismes de E2 .
Ainsi φ(u ◦ v) = φ(u) ◦ φ(v) et φ est un morphisme.
• Soit (u, v) ∈ Γ2 . Supposons que φ(u) = φ(v), alors u|E2 = v|E2 . Or u|E1 = v|E1 = 0L(E) puisque
E1 = Ker(u) = Ker(v). Donc u et v coïncident sur deux sous-espaces vectoriels supplémentaires, et
par rigidité u = v. Ainsi φ est injective.
Au total, φ est un morphisme injectif de (Γ, ◦) dans (GL(E2 ), ◦).
4. Montrons que φ est surjective. Soit v ∈ GL(E2 ) et par rigidité on peut considérer u ∈ L(E) tel que
u|E1 = 0 et u|E2 = v. Montrons alors que u ∈ Γ.
• Par définition de u, E1 ⊂ Ker(u). Réciproquement, soit x ∈ Ker(u) ⊂ E.
Il existe alors (x1 , x2 ) ∈ E1 × E2 tel que x = x1 + x2 . Il vient donc
u(x) = 0E ⇐⇒ u(x1 + x2 ) = 0E ⇐⇒ u(x2 ) = 0E ⇐⇒ x2 = 0E ,
puisque u|E2 = v est un automorphisme de E2 . Ainsi x = x1 ∈ E1 .
• Par définition de u, E2 ⊂ Im(u). Réciproquement, soit y ∈ Im(u). Il existe donc x ∈ E tel que
y = u(x). De plus, il existe (x1 , x2 ) ∈ E1 × E2 tel que x = x1 + x2 . Il vient donc,
y = u(x) = u(x1 + x2 ) = u(x2 ) = v(x2 ). Or v est un automorphisme de E2 , ainsi y ∈ E2 .
Ainsi, φ(u) = v. Au total, φ est surjective.
5. D’après les deux questions précédentes, φ est un morphisme bijectif de (Γ, ◦) sur (GL(E2 ), ◦). Ainsi, par
transport de structure, (Γ, ◦) est un groupe. En particulier, son neutre est IdE2 , i.e. la projection sur E2
parallèlement à E1 .
6
6 Groupe p-quasi-cyclique de Prüfer ⋆ ⋆ ⋆
Soit p ∈ P.
1. Montrons que Gp est un sous-groupe de C∗ .
• Par définition de Gp , Gp ⊂ C∗ .
• Puisque pour tout k ∈ N, 1k = 1, 1 ∈ Gp .
k k′
• Soit (z, z ′ ) ∈ G2p , il existe alors (k, k ′ ) ∈ N2 tel que z p = z ′p = 1. Il vient alors,
pk+k′ pk+k′ pk+k′ k′
1 k+k′ 1 k p 1
−1
z × z′ = z× ′ = zp × ′
= zp × pk = 1.
z z ′ pk ′
z
−1
Ainsi z × z ′ ∈ Gp et donc Gp est stable par produit inverse.
Au total, Gp est un sous-groupe de C∗ .
2. Soit H un sous-groupe propre de Gp . Remarquons que la suite (Upk )k∈N est croissante pour l’inclusion et
[
Gp = Upk . Par conséquent, la partie M = {k ∈ N | Upk ⊂ H} est non vide. M est également majorée
k∈N
puisque s’il exisait une infinité d’indices k ∈ N tels que Upk ⊂ H, alors par croissance de la suite (Upk )k∈N ,
[
Gp = Upk ⊂ H et donc Gp = H ce qui est exclu par définition de H. Ainsi M admet un maximum en
k∈N
tant que partie majorée de N et on note alors m = max M .
3. Supposons par l’absurde que Gp soit engendré par un système fini d’éléments. Il existe alors k ∈ N tel que
7 Application et groupe linéaire ⋆ ⋆ ⋆
Soit f : Mn (C) −→ C une application non constante vérifiant :
∀(A, B) ∈ Mn (C)2 , f (AB) = f (A)f (B).
Montrons alors que pour tout A ∈ Mn (C),
A ∈ GLn (C) ⇐⇒ f (A) ̸= 0.
Montrons tout d’abord que f (0n ) = 0. Pour tout M ∈ Mn (C),
f (0n ) = f (M × 0n ) = f (M )f (0n ) ⇐⇒ f (0n )(f (M ) − 1) = 0
par intégrité de C. Or la fonction f n’est pas constante, donc f (0n ) = 0. Soit A ∈
• Supposons par l’absurde qu’il existe B ∈ GLn (C) telle que f (B) = 0. Ainsi,
f (In ) = f (BB −1 ) = f (B)f (B −1 ) = 0. Il vient donc, pour tout M ∈ Mn (C),
f (M ) = f (M × In ) = f (M )f (In ) = 0. Or ceci est exclu puisque f n’est pas constante.
Donc M ∈ GLn (C) =⇒ f (M ) ̸= 0.
• Supposons que f (M )