République du Niger
Ministère des enseignements professionnels et Techniques
Direction Régionale des Enseignements professionnels et Techniques de Maradi
Inspection départementale des enseignements professionnels et techniques de Madarounfa
Collège d’enseignement technique de Madarounfa
Section : Agro-sylvo-pastoralisme (ASP)
Niveau 3ème
Introduction
Le sol est un capital précieux puisque l’homme en tire les moyens de sa subsistance. Donc il faut le
conserver, le préserver. Du sol nous en tirons tous les produits agricoles, fourragers, forestiers et l’eau.
La conservation des sols, c’est l’art d’utiliser les sols correctement en vue de satisfaire les besoins
immédiats mais aussi tout en préservant ces derniers pour les besoins futurs. C’est aussi une utilisation
durable en vue du maintien de la fertilité du sol et des ressources en eau. Pour que le sol conserve sa
capacité de produire, il faut nécessairement compenser les pertes en éléments nutritifs ; empêcher la
dégradation des propriétés physiques (structure); éviter le décapage des horizons supérieurs.
Quelques définitions
La désertification
La désertification est la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumide sèche
sous l’effet de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.
Dégradation du sol
C’est la réduction plus ou moins forte de la capacité du sol à contribuer aux besoins de la vie humaine
Erosion d’un sol
C’est la dégradation graduelle du bon état d’un sol
Plateau
Formes de relief présentant des vastes étendues planes ou faiblement accidenté situé en hauteur par
rapport aux régions environnantes.
Talus
Terrain à forte pente adjacent en un relief
Glacis
Vaste d’érosion formant un plan légèrement incliné au pied d’un relief (colline, plateau etc.)
Courbe de niveau
Ligne reliant tous les points situés à une même altitude c’est-à-dire l’ensemble des points ayant une
même altitude.
Agrégat du sol
Masse produite par réunion d’argile de sable et de l’humus
Texture d’un sol
Disposition des différents éléments constitutifs d’un sol.
1ere PARTIE DEGRADATION DU SOL
La dégradation des sols au sahel peut être subdivisée en deux grandes catégories de phénomène selon
qu’il y’a ou non déplacement des particules.
Erosion avec déplacement importantes des particules
Erosion in situ
A. EROSION AVEC DEPLACEMENT IMPORTANT DES PARTICULES
C’est l’ensemble des phénomènes par lesquels les particules du sol ainsi que les matériaux qui
connectés, sont arrachés à la surface du sol, transportés et déposés sélectivement ailleurs. On distingue
deux types d’érosion :
- L’érosion hydrique : si les particules de terre sont déplacées par la force de l’eau
- L’érosion éolienne : si les particules de terre sont déplacées par la force du vent.
I. EROSION YHDRIQUE
1.1 Définition
C’est la dégradation du sol provoqué par l’eau de pluie ou du ruissellement qui arrache et transporte les
particules du sol.
1.2 Facteurs causaux de l’érosion hydrique
Les pluies et leurs ruissellements constituent les facteurs causaux de l’érosion de l’hydrique. Une pluie
est caractérisée essentiellement par :
- La hauteur de la pluie (mm)
- L’intensité de la pluie (mm/h)
- Les dimensions des gouttes
- La vitesse de chute des gouttes
1.3 Facteurs conditionnant l’érosion hydrique
C’est l’ensemble des facteurs qui influencent (aggravent ou limitent) l’érosion provoquée par les pluies.
Ils sont :
Le type de sol
La couverture végétale
La longueur et l’inclinaison de la pente
Les pratiques de l’exploitation du milieu
1.4 Mécanismes de l’érosion hydrique
En érosion hydrique c’est l’impact des gouttes de pluies qui fait éclater les agrégats et déplacer les
particules du sol (effet splash) puis le ruissellement selon sa compétence arrache et transporte les
particules du sol
1.5Formes de l’érosion hydrique
1.5.1 Erosion de rejaillissement ou splash
C’est l’érosion qui résulte du choc des gouttes de pluie sur le sol. Elle provient de ce qu’on appelle
l’énergie cinétique des gouttes de pluie. Lorsqu’elle se produit, les différents agrégats s’éclatent et cela
entraîne le déplacement des particules du sol (sable, argile, limon, etc.)
1.5.2 Erosion en nappe ou érosion superficielle
Le ruissellement entraîne les particules les plus fines (diamètre = 0,1 mm). Cette érosion concerne
d’avantage la partie amont c’est à dire les parties hautes des terrains. Elle se manifeste par :
- Diminution de l’épaisseur de l’horizon de surface (décapage)
- Apparition des buttes de terre derrière les touffes d’herbe ;
- Apparition des éléments grossiers à la surface.
1.5. 3 Erosion en rigoles
L’érosion en rigole apparaît lorsqu’en faveur d’une pente les eaux de ruissellement se concentrent. Cette
concentration entraîne une augmentation de la vitesse et cela entraîne un creusement du sol en formant
des canaux ou rigoles. On peut dire qu’on a une érosion en rigole quand les canaux sont effaçables par
les outils aratoires.
1.5.4 Erosion en ravines (ravins)
Les ravins naissent lorsqu’on a une accentuation de la pente qui entraîne une augmentation de vitesse et
l’incision (l’entaille) devient plus forte. Cette forte incision entraîne la formation des ravins.
1.5.5 Erosion des Berges
Elle résulte de l’attaque des bordures des cours d’eau par les eaux de ruissellement (ou des cours d’eau).
Cela entraîne le recul des berges qui se traduit par la chute massive de terre (éboulement).
1.6 Conséquences de l’érosion hydrique
1.6.1 Conséquences directes
- Diminution de la fertilité du sol par perte des éléments nutritifs
- Perte des surfaces (superficies) cultivables
- Perte en eau disponible du sol qui est due à la formation de croûtes de battance et de la vitesse
d’écoulement.
1.6.2 Conséquences indirectes
- Colmatage des retenues, points d’eau (envasement) ;
- Détérioration du régime d’écoulement des cours d’eau ;
- Envasement des plaines inondables ;
- Dégâts sur les infrastructures (routes, ponts, villages, etc.)
II. EROSION EOLIENNE
2.1 Définition
L’érosion éolienne est due à l’action du vent sur la surface du sol et se traduit par un transport de
particules qui comportent, comme le cas de l’érosion hydrique, une phase d’abrasion en amont et une
phase d’accumulation à l’aval.
2.2 Facteurs conditionnant l’érosion éolienne
Nature et état de la végétation
La végétation constitue la meilleure protection contre le vent, raison pour laquelle l’érosion éolienne
Nature et état du sol
- Sols meubles, secs et finement émiettés ;
- Sols riches en sable, assez pauvres en argile et en matières organiques ;
Actions de l'homme et de son bétail
- Exploitation abusive de la végétation ;
- Surpâturage ;
- Feux de brousse.
2.4. Mécanisme de l’érosion éolienne
- La saltation ;
- La Reptation ;
- La Suspension ;
- Effet d'avalanche.
2.5 Effets de l’érosion éolienne
Sur le sol
- Appauvrissement de la fertilité °du sol ;
- Déstabilisation de la structure du sol ;
- Diminution de la capacité de rétention en eau.
Sur la végétation
- Racines déchaussées ;
- Déracinement des plants ;
- Ensevelissement des cultures, des arbres, arbustes, arbrisseaux et des herbacées ;
A. DEGRADATION IN SITU
I. Dégradation physique
1.1. Encroutement
Elle se produit suite à l’effondrement de la structure et le réarrangement des particules par l’eau. Elle se
manifeste par une masse boueuse (1 à 5 m d’épaisseur) à la surface des agrégats qui durcit en séchant.
Les conséquences sont :
réduction de l’infiltration
faible perméabilité
ruissellement accru
1.2 la prise en masse
Elle se produit suite au rapprochement des particules entres elles lors de l’humectation et la dissection
Réduction de la porosité et l’augmentation de la densité apparente. Le sol dévient compact.
Conséquences
difficulté de travailler le sol
perméabilité très limitée
obstacle à la levée des plantules
II. Dégradation chimique
2.1. acidification
Se produit suite à l’épuisement de la réserve d’éléments nutritifs et mobilisables par la plante. Les bases
échangeables du complexe sont alors remplacées par des éléments minéraux non utiles au
développement de la plante (H+ ou toxique) (al3+, Mn2+)
2.2. Salinisation
C’est l’accumulation excessive des sels très solubles dans la partie superficielle du sol. Elle se produit
suite à la précipitation des sels dissous dans la nappe phréatique et se manifeste par une efflorescence
saline blanchâtre.
Conséquences
Difficultés pour les plantes de s’alimenter en eau (pression osmotique très élevée)
Descente du PH jusqu’à des valeurs très basses de 2 à 4
2.3. Alcalisation
Elle survient lorsque le complexe absorbant fixe une quantité des quantités excessive du sodium. Elle
provoque le gonflement et dissipation des argiles en présence d’eau, colmatage de porosité du sol, PH
très élève.
III. Dégradation biologique
Elle concerne :
La diminution par minéralisation de la matière organique du sol des niveaux très bas
La dégradation physique et chimique s’en trouve accentué
La diminution de l’activité de la faune du sol qui est de plus consécutive à un travail trop intense
du sol
L’incorporation des résidus au sol ainsi que l’amélioration de la perméabilité du sol à l’eau
devient faible
2ème PARTIEMETHODES DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DU SOL
I. LES TECHNIQUES CULTURALES
1.1 Le travail du sol
Le travail du sol concerne le labour à plat, le billonnage. Il permet de :
- Ameublir en vue d’augmenter l’infiltration ;
- Aération du sol en vue d’augmenter la porosité ;
- Détruire les adventices ;
- Enfouir les engrais et la matière organique ;
- Diminuer l’évaporation.
1.1.1. Le labour à plat
Le labour permet de créer une série de sillons tout au long du champ. Ces derniers ralentissent le
ruissellement et entraînent l’infiltration de l’eau.
1.1.2. Le billonnage
Le billonnage en créant des ados va permettre de garder l’eau dans les sillons et de permettre son
infiltration. Il peut se faire avec de la houe ou d’un corps billonneur.
1.2 La fertilisation
La fertilisation consiste à ramener au champ des éléments qui ont été prélevés du sol. La fertilisation a
pour effet de favoriser la croissance des végétaux qui entrent le recouvrement du sol et le
développement des racines qui augmente la fixation du sol
1.3 Les systèmes de culture
1.3.1 Le paillage
Il consiste à recouvrir les interlignes des cultures par une couche de paille ou par de couche de résidus
végétaux morts. Cette couche est appelée paillis ou mulch. Le paillage a pour effets de freiner le
ruissellement et l’évaporation ;
1.3.2 La rotation des cultures ou succession des cultures
Pour maintenir la fertilité du sol, il faut ordonner les cultures selon une bonne succession qui dépend des
conditions naturelles des aspects socioéconomiques. Elle permet une couverture du sol dans le temps et
dans l’espace.
1.3.3 La jachère
C’est une terre en repos qui est hors culture mais inscrite dans une rotation des cultures.
La jachère permet de :
- Rétablir le taux des matières organiques qui augmentent la cohésion des agrégats ;
- Favoriser la remontée biologique qui développe la couverture du sol
1.3.4 La culture en bandes alternées
Elle consiste à placer les bandes de culture perpendiculairement à la pente. Cette disposition permet de
minimiser le ruissellement.
1.3.5 La culture sous parc arboré
C’est une pratique qui consiste en une culture sous les arbres (denses) qui fertilise le sol et qui n’entre
pas en compétition avec les cultures. L’espèce la plus utilisée est Faidherbiaalbida
1.4. Agriculturedurable
L’agriculture durable est la production efficace des produits agricoles de manière à protéger
l’environnement naturel ainsi que la santé des populations.
Pour pratiquer l’agriculture durable il faut donc réduire ou éviter l’utilisation des produits
chimiques qui nuisent à la santé de la population.
Dans la pratique d’une agriculture durable, un certainnombre de techniques peut être utilisées parmi
lesquelles : utilisation des engrais verts, des composts et des bios pesticides, des plantes rampantes.
1.4.1 Utilisation des engraisverts.
Les engrais verts sont des plants semées par un agriculteur dans le but d’améliorer et de protéger un sol
et non dans l’optique d’être récoltées. Ils sont enfouis pour qu’ils se décomposent et deviennent de la
fumure organique. Les engrais verts peuvent être classés en trois grandes catégories :
Les cultures intercalaires qui sont semées en même temps ou après la culture principale et
entre les rangs de celle-ci, les engrais verts en dérobée (ou culture de couverture) qui
pousseront soit avant soit après la cultureprincipale.
Les engrais verts de pleine saison (ou saison complète) qui vont remplacer la culture
principale pendant toute lasaison.
Les engrais verts semés avant la cultureprincipale.
1.4.2 Utilisation du compost et des biospesticides
Le compost est un produit issu du compostage. Le compostage consiste à faire décomposer un
ensemble de débris végétaux et animaux plus les déchets des animaux et ordures ménagères. La
décomposition peut se faire dans un trou ou sur le sol, enfermé avec du plastique.
Les bios pesticides sont généralement des organismes vivants ou produits issus de ces organismes
ayant la particularité de limiter ou de supprimer les ennemis de cultures. On distingue :
Des bios pesticides microbiens comme les virus, champignons etprotozoaires
Des bios pesticides végétaux comme l’extrait aqueux de tabac, de neem ou du piment.
Des bios pesticides animaux : ce sont des venins animaux ou parasites comme le venin
d’araignée ou duscorpion.
1.4.3 Protection du sol à travers l’utilisation des plantesrampantes
Il est possible de protéger le sol contre les facteurs climatiques comme l’érosion hydrique ou éolienne à
travers l’utilisation des plantes rampantes ou paillage (technique de restauration des terres qui consiste
à couvrir le sol en particulier les parties dégradés avec des tiges de mil ou du sorgho, des branches
d’arbre ou depaille).
II. OUVRAGES ANTI-EROSIFS
2.1 TASSA OUZAÏ
Description/Caractéristiques
Le zaï consiste à creuser des petites poches d’eau tout en disposant la terre excavée en arcade cercle à
l’aval du trou de manière à capter les eaux des pluies au bénéfice des plantes semées.
o nombre de trous à l’ha : 10 000;
o diamètre et profondeur du trou : 30 à 40 cm et 20 à 30 cm;
o écartement entre les ouvrages : 1 m;
o fumure organique : 500 g/trou soit 2T/ha.
Objectifs
o Permettre la mise en valeur des espaces dénudés ou abandonnés;
o Réduire l’érosion hydrique et favoriser l’infiltration sur les sols imperméables;
o Collecter les eaux et les mettre à la disposition desplantes.
Avantages Inconvénients/contraintes
-Augmentation de la surface cultivable ; - Risque de flétrissement et d’asphyxie des
jeunes plants en cas de sécheresse ou de forte
- Technique simple, et bien maîtrisée
précipitation
par les producteurs;
- Exigence d’une quantité importante de
- Faibles coûts del’investissement. fumier(disponibilité ettransport).
DEMI-LUNES
Définition
La demi-lune est un ouvrage composé d’un bassin en demi-cercle utilisée en général pour
l’aménagement de terrains de 0 à 3% de pente.
Description
o diamètre : 4m;
o profondeur : 0,15 à 0,30 m;
o intervalle : 4 m ; soit 12,5 DL/100 m;
o hauteur bourrelet : 0,30 à 0,40 m;
o largeur et hauteur ados : 0,4 m;
o densité 313 DL/ha;
Objectifs
- Récupérer des terres à des fins agro-sylvo-pastorales;
- Réduire le ruissellement des eaux pluviales et l’érosion des sols et favoriserl’infiltration.
Avantages Inconvénients
-Recharge de la nappe phréatique ; -Exige une importante maind’œuvre.
-Augmentation des surfaces cultivables, - Non maitrisable par les petits exploitants
2.3 LA BANQUETTE
Définition
La banquette est un ouvrage en terre, en pierres ou mixte, en forme de diguette antiérosive, réalisée
selon les courbes de niveau. Elle peut être continue ou discontinue, perméable ou imperméable.
Objectifs
- Capter l’eau de ruissellement et faciliter sa circulation et son infiltration sur toute la surface traitée;
- Augmenter la superficie agricole;
- Revégétaliser le glacis.
Description/Caractéristiques
- largeur : 15 m;
- écartement : 25 m entre 2 rangées de banquettes;
- longueur : 80 m.
Dimension de la diguette
- largeur : 2, 5m;
- longueur : 80 m;
- hauteur : 0,6m.
- Écartement entre 2 diguettes : 6 m.
Disposition : en quinconce dans le cas de banquettes discontinues.
Densité à l’hectare : 2,91 unités par hectare.
Avantages et inconvénient/contraintes
Avantages inconvénient/contraintes
- Augmentation de la superficie des terres - Coût de realisation elevé;
cultivables; - Nécessite la mobilisation desengins.
- Amélioration de la productivité;
- Lutte contre l’érosionhydrique.
2.4 LE MULCHING
Le paillage ou mulching est une technique de restauration de la fertilité des terres qui consiste à couvrir
le sol, en particulier les parties dégradées, avec des tiges de mil ou de sorgho, des branchages ou de la
paille.
Objectifs
- Protéger les terres de cultures contre l’érosion éolienne et / ou hydrique;
- Conserver l’humidité du sol et réduire l’évaporation des eaux;
- Augmenter les rendements descultures.
Description/Caractéristiques
L’optimum pour assurer un effet marqué du paillage se situe au niveau de 1,5 à 2 t/ha
(correspondant à 2 à 3 tiges/m² ou 150 à 200 g de tiges/m²);
Avantages et contraintes
Avantages Désavantages/contraintes
- Technique simple et maîtrisable par les - Risques de parasitose par les
producteurs; insectes nymphosant dans le sol;
Augmentation de rendements - Usage multiple du matériel végétal
2.5 MICRO BARRAGE PERMEABLE OU DIGUE FILTRANT OU SEUIL D’EPANDAGE
Définition
Le seuil d’épandage appelé aussi barrage d’épandage est un ouvrage hydraulique en travers du lit
mineur d’une vallée perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux.
Il permet de contrôler l’érosion hydrique et surtout d’assurer l’épandage de la crue sur toute la
largeur du bas-fond encorrigeant le chemin préférentiel de l’eau.
Description/Caractéristiques
Le seuil d’épandage possède, en son milieu, un déversoir qui permet d’évacuer les eaux
excédentaires. La taille du seuil varie en fonction de la vallée dans laquelle il est implanté.
Avantages/contraintes
Avantages Contraintes
- Lutte contre l’érosion hydrique; - Technologie difficilement repliable en
- Favorise l’épandage et l’infiltration deseaux. milieu paysan sans encadrement.
2.6 BANDE ENHERBEE
Les bandes enherbées sont constituées d’herbacées, installées parallèlement aux courbes de
niveau, dans les champs, seules ou en amont d’ouvrages antiérosifs.
Objectifs
freiner les eaux de ruissellement et favoriser leur infiltration;
fixer et stabiliser les sols;
produire de la biomasse pour diversesutilisations.
Description
- Densité : 200 ml par hectare (pente ≤2%)
- Largeur de la bande : 2 m (jusqu’à 3 m si possible);
- Ecartement : 10 à 50 m entre deux bandes en fonction de lapente.
Avantages Contraintes
- Amélioration de l’infiltration des eaux de - Disponibilité des semences ou souches
ruissellement; des espèces choisies.
- Fixation et stabilisation des sols;
- Production de la biomasse
2.7 LES CORDONS PIERREUX
Le Cordon de pierres est un ouvrage antiérosif constitué de pierres posées les unes sur les
autres sans aménagement particulier, construit en ligne suivant les courbes de niveau.
Objectifs
- Lutter contre la force érosive des eaux de ruissellement;
- Améliorer l’infiltration des eaux dans le but d’une exploitation agro-sylvo-pastorale;
- Maintenir et améliorer la fertilité des sols par la rétention des particules déplacées par le
vent.
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Description/caractéristiques
Sur pente faible (≤ 3%) Sur pente forte (> 3%)
- hauteur :0,2m - hauteur : 0,3 à0,4m
- largeur : 0,2m - largeur :0,5m
- espacement : 50m - espacement : 25 m selon lapente
- norme :200ml/ha - norme :400ml/ha
Avantages et inconvénients
avantages contraintes
- Technique très simple, peu coûteuse; - Technique pas adaptée dans la zone à
- Technique maîtrisable par lespopulations. faible empierrage.
2.8 Barrage de pierre sèche
Définition
Le barrage en pierres sèches appelé aussi micro-barrage est une mesure de lutte antiérosive
servant dans le traitement et la protection des berges des koris. Il est construit en travers des
ravinsperpendiculairement au sens d’écoulement des eaux.
Objectifs
- Casser la vitesse des eaux de ruissellement au niveau des petits systèmes;
- Recharger la nappe phréatique;
- Protéger les sols contrel’ensablement.
Description / Caractéristiques.
- longueur : 3 – 15 m;
- largeur : 1 – 4 m;
- hauteur : 0,5 – 1,5 m (selon les caractéristiques desravins).
Avantages/inconvénients
Avantages Inconvénients
- Technique simple et facilement Entretien plus courant que dans le cas
maîtrisable par les paysans; des barrages en gabions
- Technique peucoûteuse.
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2.9 Seuil en gabillon
Définition
Le barrage en gabions appelé aussi seuil est un ouvrage construit en travers du lit d’un kori
perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux. Il est construit en gabillon
Objectifs
-Ralentir la vitesse des eaux de koris pendant les crues afin de favoriser la recharge de la
nappe phréatique;
-Favoriser l’épandage et la sédimentation dans lesvallées.
Description / Caractéristiques
Le seuil est composé de :
- un déversoir;
- deux ailes d’encrage;
- semelles para fouilles;
- murs en ailes;
III. LE REBOISEMENT
3.1 BRISE-
VENT
Ce sont des plantations linéaires d’arbres ou d’arbustes implantées perpendiculairement au vent
dominant.
Description/Caractéristiques
− Plantation linéaire disposée en une ou plusieurs lignes en quinconce;
− Nombre de pieds à l’hectare : 610 à 832 arbres;
− Dimension des trous de plantation : 0,40 x
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0,40 m. Données sur la bande:
− Largeur : 8 m x 12m.
− Ecartement : variable selon les espèces ; en moyenne 50 à 100m.
− Ecartement entre les arbres : 4m x 4m en double ou plusieursrangées.
− Ecartement entre les lignes : 3 à 4 m en ligne simple ou en doublelignes.
Avantages et inconvénients
Avantages Inconvénients
- Protection efficace et durable contre le vent; - Protection des plants plantés contre la
- Augmentation de la disponibilité en bois; dent d’animaux;
- Technique maîtrisée en milieurural. - habitat pour les prédateurs des
cultures.
3.2 LA HAIE VIVE
Ce sont des alignements d’arbres, d’arbustes ou d’arbrisseaux d’une ou de plusieurs rangées, et
en général implantés autour d’un périmètre à protéger contre les animaux et autres agressions.
Objectifs
- Matérialiser les propriétés (champs, parcelles, couloirs de passage, etc.);
- Protéger les jardins, les vergers ou les champs de culture contre les animaux;
- Produire des sous-produits ligneux et non ligneux;
- Fixer les ouvrages antiérosifs et lutter contrel’érosion.
Caractéristiques
- Ecartement entre plants : 30 cm - 100 cm (en fonction desespèces).
- Disposition : 1 à 3 rangées de plants enquinconce.
- Distance entre bandes (brise-vent) : 100m.
Espèces :Bauhinia rufescens, Acacia Senegal, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Lawsonia inermis
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Avantages Inconvénients/contraintes
- Réduction conflits entre les - Nécessité d’une protection les 2 premières
agriculteurs et les éleveurs; années ;
- Production de fourrage vert en saison - Habitat pour les prédateurs descultures.
sèche;
3.3 PROTECTION DES BERGES
Définition
La protection des berges de kori est une technique qui consiste à revêtir les berges de kori par de
la végétation afin de réduire la vitesse de ruissellement des eaux et augmenter leur infiltration.
- Description
o Largeur : 12 – 15 m;
o 5 rangées en quinconce;
o Ecartement : 3m.
Espèces : Prosopis juliflora, Ziziphus mauritiana, Acacia seyal, Bauhinia rufescens,
Parkinsonia aculeatum.
On protège les berges par :
o L’installation des jetés et la plantation d’arbres et d’herbuste sur lesberges
o L’installation de digues de berges (chemin qui suit un coursd’eau).
Une jetée est un mur en maçonnerie ou en gabion (cylindre de branchage ou de grillage destiné
à être remplie pour servir de protection) encrée dans la berge
Digues de berge est une maçonnerie placé contre la berge. Son rôle est de protéger la berge
en absorbant l’énergie des écoulements.
Avantages et inconvénients
Avantages Inconvénients/contraintes
- Stabilisation des berges ; - Peu adaptée sur des sols trèssablonneux.
- Production du fourrage et du bois; - Le bois pourrait abriter des prédateurs de
- Accroissement de l’infiltration de l’eau cultures dans les parcelles et périmètres
dans le sol. avoisinants ;
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