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EL RIO - Javier Heraud

Le poème 'El Río' d'Antonio Machado évoque la vie comme un fleuve qui s'écoule, symbolisant à la fois la douceur et la fureur. Le poète se décrit comme un fleuve qui nourrit et inonde, représentant les émotions humaines et les expériences de vie. À la fin, il anticipe son union avec l'océan, perdant son identité tout en se dissolvant dans un vaste espace aquatique.

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EL RIO - Javier Heraud

Le poème 'El Río' d'Antonio Machado évoque la vie comme un fleuve qui s'écoule, symbolisant à la fois la douceur et la fureur. Le poète se décrit comme un fleuve qui nourrit et inonde, représentant les émotions humaines et les expériences de vie. À la fin, il anticipe son union avec l'océan, perdant son identité tout en se dissolvant dans un vaste espace aquatique.

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El Río

La vida baja como un ancho río.

Antonio Machado

Yo soy un río,
voy bajando por
las piedras anchas,
voy bajando por
las rocas duras,
por el sendero
dibujado por el
viento.
Hay árboles a mi
alrededor sombreados
por la lluvia.
Yo soy un río,
bajo cada vez más
furiosamente,
más violentamente
bajo
cada vez que un
puente me refleja
en sus arcos.

Yo soy un río
un río
un río
cristalino en la
mañana.
A veces soy
tierno y
bondadoso. Me
deslizo suavemente
por los valles fértiles,
doy de beber miles de veces
al ganado, a la gente dócil.
Los niños se me acercan de
día,
y
de noche trémulos amantes
apoyan sus ojos en los míos,
y hunden sus brazos
en la oscura claridad
de mis aguas fantasmales.

Yo soy el río.
Pero a veces soy
bravo
y
fuerte
pero a veces
no respeto ni a
la vida ni a la
muerte.
Bajo por las
atropelladas cascadas,
bajo con furia y con
rencor,
golpeo contra las
piedras más y más,
las hago una
a una pedazos
interminables.
Los animales
huyen,
huyen huyendo
cuando me desbordo
por los campos,
cuando siembro de
piedras pequeñas las
laderas,
cuando
inundo
las casas y los pastos,
cuando
inundo
las puertas y sus
corazones,
los cuerpos y
sus
corazones.
4

Y es aquí cuando
más me precipito
Cuando puedo llegar
a
los corazones,
cuando puedo
cogerlos por la
sangre,
cuando puedo
mirarlos desde
adentro.
Y mi furia se
torna apacible,
y me vuelvo
árbol,
y me estanco
como un árbol,
y me silencio
como una piedra,
y callo como una
rosa sin espinas.

Yo soy un río.
Yo soy el río
eterno de la
dicha. Ya siento
las brisas cercanas,
ya siento el viento
en mis mejillas,
y mi viaje a través
de montes, ríos,
lagos y praderas
se torna inacabable.

Yo soy el río que viaja en las riberas,


árbol o piedra seca
Yo soy el río que viaja en las orillas,
puerta o corazón abierto
Yo soy el río que viaja por los pastos,
flor o rosa cortada
Yo soy el río que viaja por las calles,
tierra o cielo mojado
Yo soy el río que viaja por los montes,
roca o sal quemada
Yo soy el río que viaja por las casas,
mesa o silla colgada
Yo soy el río que viaja dentro de los hombres,
árbol fruta
rosa piedra
mesa corazón
corazón y puerta
retornados.

Yo soy el río que canta


al mediodía y a los
hombres,
que canta ante sus
tumbas,
el que vuelve su rostro
ante los cauces sagrados.

Yo soy el río anochecido.


Ya bajo por las hondas
quebradas,
por los ignotos pueblos
olvidados,
por las ciudades
atestadas de público
en las vitrinas.
Yo soy el río
ya voy por las praderas,
hay árboles a mi alrededor
cubiertos de palomas,
los árboles cantan con
el río,
los árboles cantan
con mi corazón de pájaro,
los ríos cantan con mis
brazos.
9

Llegará la hora
en que tendré que
desembocar en los
océanos,
que mezclar mis
aguas limpias con sus
aguas turbias,
que tendré que
silenciar mi canto
luminoso,
que tendré que acallar
mis gritos furiosos al
alba de todos los días,
que clarear mis ojos
con el mar.
El día llegará,
y en los mares inmensos
no veré más mis campos
fértiles,
no veré mis árboles
verdes,
mi viento cercano,
mi cielo claro,
mi lago oscuro,
mi sol,
mis nubes,
ni veré nada,
nada,
únicamente el
cielo azul,
inmenso,
y
todo se disolverá en
una llanura de agua,
en donde un canto o un poema más
sólo serán ríos pequeños que bajan,
ríos caudalosos que bajan a juntarse
en mis nuevas aguas luminosas,
en mis nuevas
aguas
apagadas.
Le Fleuve

La vie s’écoule comme un large fleuve.

Antonio Machado

Je suis un fleuve,
je vais m’écoulant par
les larges pierres,
je vais m’écoulant par
les roches dures,
par le sentier
dessiné par le
vent.
À mes côtés il y a des
abres assombris
par la pluie.
Je suis un fleuve,
je m’écoule chaque fois plus
furieusement,
plus violemment
m’écoule
chaque fois qu’un
pont me reflète
sur ses arches.

Je suis un fleuve
un fleuve
un fleuve
cristallin le
matin.
Parfois je suis
doux et
tendre. Je
glisse doucement
par les vallées fertiles,
je donne à boire des milliers de fois
au bétail, aux gens aimables.
Les enfants m’approchent la
journée,
et
la nuit des amants tremblants
enfoncent leurs yeux dans les miens,
et noient leurs mains
dans la claire obscurité
de mes eaux fantasmatiques.

Je suis le fleuve.
Mais des fois je suis
brave
et
fort
mais des fois
je ne respecte ni
la vie ni la
mort.
Je m’écoule par les
cascades à la renverse,
je m’écoule avec furie et avec
rancoeur,
je frappe contre les
pierres encore et encore,
l’une après l’autre j’en
fais des morceaux
interminables.
Les animaux
s’enfuient,
s’enfuient en fuyant
quand je déborde
sur les champs,
quand j’ensemence de
petites pierres les
collines,
quand
j’inonde
les maisons et les jardins,
quand
j’inonde
les portes et leurs
coeurs,
les corps et
leurs
coeurs.
4

Et c’est là quand
plus je me brusque
Quand je peux arriver
jusqu’à
ces coeurs,
quand je peux
les prendre par le
sang,
quand je peux
les regarder depuis
l’intérieur.
Et ma furie se
fait paisible,
et je deviens
arbre,
et je m’immobilise
comme un arbre,
et je me fais silencieux
comme une pierre,
et je me tais comme une
rose sans épines.

Je suis un fleuve.
Je suis le fleuve
éternel de la
joie. Déjà je sens
les brises alentour,
déjà je sens le vent
sur mes joues,
et mon voyage à travers
monts, fleuves,
lacs et prairies
se fait interminable.

Je suis le fleuve qui voyage par les rivages,


arbre ou pierre sèche
Je suis le fleuve qui voyage par les berges,
porte ou coeur ouvert
Je suis le fleuve qui voyage par les pâturages,
fleur ou rose coupée
Je suis le fleuve qui voyage par les rues,
terre ou ciel mouillé
Je suis le fleuve qui voyage par les sommets,
roche ou sel brûlé
Je suis le fleuve qui voyage par les maisons,
table ou chaise accrochée
Je suis le fleuve qui voyage à l’intérieur des Hommes,
abre fruit
rose pierre
table coeur
coeur et porte
retournés.

Je suis le fleuve qui chante


au midi et aux
Hommes,
qui chante devant leurs
tombes,
celui qui tourne son visage
devant les voies sacrées.

Je suis le fleuve qui s’est fait nuit.


Déjà je coule par les ravins
profonds,
par les peuples inconnus
oubliés,
par les villes
envahies de passants
sur les vitrines.
Je suis le fleuve
déjà je vais par les prairies,
il y a des arbres autour de moi
couverts de colombes,
les arbres chantent avec
le fleuve,
les abres chantent
avec mon coeur d’oiseau,
les fleuves chantent avec mes
mains.
9

Arrivera l’heure
quand je devrai me
déverser dans les
océans,
mélanger mes
eaux propres avec ses
eaux troubles,
je devrai faire
taire mon chant
lumineux,
je devrai étouffer
mes cris furieux à
l’aube de tous les jours,
éclairer mes yeux
avec la mer.
Le jour arrivera,
et dans les mers immenses
je ne verrai plus mes champs
fertiles,
je ne verrai plus mes arbres
verts,
mon vent proche,
mon ciel clair,
mon lac obscur,
mon soleil,
mes nuages,
ni ne verrai plus rien,
plus rien,
seulement le
ciel bleu,
immense,
et
tout se dissoudra dans
une plaine d’eau,
où un chant ou un poème de plus
seulement seront de petits fleuves qui s’écoulent,
de grands fleuves déchaînés qui s’écoulent pour s’unir
en mes eaux à nouveau lumineuses
en mes eaux
à nouveau
éteintes.

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