PSUPPORT 01 :
Un jour, avant d’arriver à Fort-Flatters, vers le milieu de l’après-midi, Moulay, Ali et Yaminata se promenaient
dans leur camion parmi les arbustes qui poussaient misérablement dans ce désert. Ils étaient munis d’outils de
chasse.
Soudain, Ali remarqua des traces qu’il reconnut aussitôt. Deux gazelles passaient depuis peu! Ali chargeait sa
carabine italienne. Il riait par ses yeux. « Vivante, je la veux vivante », demanda Yaminata. Le camion roulait
lentement. Attentif, Ali s’installa, un pied posé sur l’aile rayée par le sable. Moulay ordonna : « Pose ce fusil !
Vivante ! Yaminata veut une gazelle vivante… ». Les deux gazelles dressèrent leur museau pointu ; elles
regardèrent l’ennemi en face. Elles détalèrent en évitant les dunes fermes qui auraient permis au camion de passer.
Elles coupèrent par une sorte de plateau rouge. Mais au bout de ce plateau, il y avait d’autres dunes, de vraies
dunes celles-là, énormes, hautes d’une cinquantaine de mètres. La poursuite commença. Le camion fonçait, toute
sa ferraille grinçant joyeusement. Nerveux, Moulay accélérait : son pied défonçait le plancher ; le volant lui battait
les poignets et la poitrine. Il scrutait l’horizon, impatient et plein d’espoir. Mais les gazelles, lancées purent
atteindre la vitesse de quatre-vingt kilomètres à l’heure.
Cependant, la distance diminuait, les gazelles se rapprochaient. La plus petite se détacha ; faible, épuisée, elle
s’avoua vaincue ; son cœur allait éclater. Elle s’assit sagement. Sa tête se pencha doucement. Elle regarda
longuement ses ennemis, et mourut en pleurant.
D’après Malek Haddad, «Je t’offrirai une gazelle ». (Ed. R. Julliard).
Un jour, avant d’arriver à Fort-Flatters, vers le milieu de l’après-midi, Moulay, Ali et Yaminata se promenaient
dans leur camion parmi les arbustes qui poussaient misérablement dans ce désert. Ils étaient munis d’outils de
chasse.
Soudain, Ali remarqua des traces qu’il reconnut aussitôt. Deux gazelles passaient depuis peu! Ali chargeait sa
carabine italienne. Il riait par ses yeux. « Vivante, je la veux vivante », demanda Yaminata. Le camion roulait
lentement. Attentif, Ali s’installa, un pied posé sur l’aile rayée par le sable. Moulay ordonna : « Pose ce fusil !
Vivante ! Yaminata veut une gazelle vivante… ». Les deux gazelles dressèrent leur museau pointu ; elles
regardèrent l’ennemi en face. Elles détalèrent en évitant les dunes fermes qui auraient permis au camion de passer.
Elles coupèrent par une sorte de plateau rouge. Mais au bout de ce plateau, il y avait d’autres dunes, de vraies
dunes celles-là, énormes, hautes d’une cinquantaine de mètres. La poursuite commença. Le camion fonçait, toute
sa ferraille grinçant joyeusement. Nerveux, Moulay accélérait : son pied défonçait le plancher ; le volant lui battait
les poignets et la poitrine. Il scrutait l’horizon, impatient et plein d’espoir. Mais les gazelles, lancées purent
atteindre la vitesse de quatre-vingt kilomètres à l’heure.
Cependant, la distance diminuait, les gazelles se rapprochaient. La plus petite se détacha ; faible, épuisée, elle
s’avoua vaincue ; son cœur allait éclater. Elle s’assit sagement. Sa tête se pencha doucement. Elle regarda
longuement ses ennemis, et mourut en pleurant.
D’après Malek Haddad, «Je t’offrirai une gazelle ». (Ed. R. Julliard)
SUPPORT 02 :
Ma mère était malade. Nous n’avons pas d’argent pour payer un médecin et elle refusait d’aller à l’hôpital.
L’absence de nourriture ajoutait à son mal qui empirait de plus en plus.
Un jour, alors qu’elle était couchée, tremblante de fièvre, elle dit dans son délire : « Ma bouche est amère,
j’aimerai tant manger une pomme. Oui, une belle pomme. Peut-être que ce goût amer s’en irait de ma bouche ! »
Chacun de nous se mit à chercher une solution, comment se procurer la pomme qui allait redonner la santé à notre
pauvre mère. L’argent se faisait rare à la maison depuis longtemps. Quoi hypothéquer pour avoir de l’argent ? Il n
y’a avait rien à vendre …
Rien qu’une pomme avait-elle demandé… Elle pourrait mourir sans la manger, me torturai-je l’esprit toute la nuit,
sans trouver de solution. Soudain, la vision du chemin qui chaque matin me menait à l’école vint à moi. Sur cet
axe se trouvait une belle demeure entourée d’un grand jardin d’où s’échappaient les plus exquises senteurs à
l’approche du printemps.
Le lendemain matin, impatient que le jour éclaire ma voie, je me rendis sur les lieux. Les branches d’un pommier
et d’un poirier pendaient par-dessus la clôture. Je n’en croyais pas mes yeux, là, devant moi, la pomme salvatrice !
Je ne sus comment faire mais je savais que j’allais accomplir un méfait. Je saisis une grosse pomme rouge et
fonçaistête baissée à la maison. Hafsa Zinai Goudil, « la fin d’un rêve », 1984
Ma mère était malade. Nous n’avons pas d’argent pour payer un médecin et elle refusait d’aller à l’hôpital.
L’absence de nourriture ajoutait à son mal qui empirait de plus en plus.
Un jour, alors qu’elle était couchée, tremblante de fièvre, elle dit dans son délire : « Ma bouche est amère,
j’aimerai tant manger une pomme. Oui, une belle pomme. Peut-être que ce goût amer s’en irait de ma bouche ! »
Chacun de nous se mit à chercher une solution, comment se procurer la pomme qui allait redonner la santé à notre
pauvre mère. L’argent se faisait rare à la maison depuis longtemps. Quoi hypothéquer pour avoir de l’argent ? Il n
y’a avait rien à vendre …
Rien qu’une pomme avait-elle demandé… Elle pourrait mourir sans la manger, me torturai-je l’esprit toute la nuit,
sans trouver de solution. Soudain, la vision du chemin qui chaque matin me menait à l’école vint à moi. Sur cet
axe se trouvait une belle demeure entourée d’un grand jardin d’où s’échappaient les plus exquises senteurs à
l’approche du printemps.
Le lendemain matin, impatient que le jour éclaire ma voie, je me rendis sur les lieux. Les branches d’un pommier
et d’un poirier pendaient par-dessus la clôture. Je n’en croyais pas mes yeux, là, devant moi, la pomme salvatrice !
Je ne sus comment faire mais je savais que j’allais accomplir un méfait. Je saisis une grosse pomme rouge et
fonçaistête baissée à la maison Hafsa Zinai Goudil, « la fin d’un rêve », 1984
Ma mère était malade. Nous n’avons pas d’argent pour payer un médecin et elle refusait d’aller à l’hôpital.
L’absence de nourriture ajoutait à son mal qui empirait de plus en plus.
Un jour, alors qu’elle était couchée, tremblante de fièvre, elle dit dans son délire : « Ma bouche est amère,
j’aimerai tant manger une pomme. Oui, une belle pomme. Peut-être que ce goût amer s’en irait de ma bouche ! »
Chacun de nous se mit à chercher une solution, comment se procurer la pomme qui allait redonner la santé à notre
pauvre mère. L’argent se faisait rare à la maison depuis longtemps. Quoi hypothéquer pour avoir de l’argent ? Il n
y’a avait rien à vendre …
Rien qu’une pomme avait-elle demandé… Elle pourrait mourir sans la manger, me torturai-je l’esprit toute la nuit,
sans trouver de solution. Soudain, la vision du chemin qui chaque matin me menait à l’école vint à moi. Sur cet
axe se trouvait une belle demeure entourée d’un grand jardin d’où s’échappaient les plus exquises senteurs à
l’approche du printemps.
Le lendemain matin, impatient que le jour éclaire ma voie, je me rendis sur les lieux. Les branches d’un pommier
et d’un poirier pendaient par-dessus la clôture. Je n’en croyais pas mes yeux, là, devant moi, la pomme salvatrice !
Je ne sus comment faire mais je savais que j’allais accomplir un méfait. Je saisis une grosse pomme rouge et
fonçaistête baissée à la maison. Hafsa Zinai Goudil, « la fin d’un rêve », 1984
SUPPORT 03 :
« Lorsque j’étais enfant, on m’envoyait chaque année passer les grandes vacances chez mon oncle. C’était un
nomade qui vivait dans les hauts plateaux du sud Algérien. Il possédait un immense troupeau de chameaux et de
moutons. Rien ne me paraissait aussi beau que le retour des troupeaux au crépuscule. Un grand bonheur me
réchauffait lorsque je voyais aussi mon oncle assis devant sa tente, les jambes croisées et souriant dans sa barbe
blanche à l’apparition des bergers.
Ma première grande peur arriva vers ma onzième année : un des chameaux qui d’habitude était très calme
et se laissait tranquillement guider « par le bout du nez » par un enfant, devint subitement enragé, fou furieux.
Et je ne sais pourquoi, il s’en prit à moi. Il me poursuivit en poussant de sourds grognements, une affreuse bave
rouge s’échappant de ses lèvres. Je me sauvais mais il me suivait partout. Je faisais de brusques écarts pour lui
échapper mais il courrait très vite. Soudain, un vieux chien, un pur lévrier couleur chamois, s’élança derrière le
chameau. Il lui mordit les pattes et le força à détourner contre lui sa colère. Alors, le chameau m’abandonna et
poursuivit le lévrier.
Affalé à terre, exténué, le souffle coupé, je regardais les deux animaux disparaître au loin : Je l’avais échappé
belle. Une heure après, je vis le chien revenir tranquillement s’étendre à l’ombre. Je l’avais échappé belle. Je me
levai et j’allai m’étendre près de lui. Pour le remercier de m’avoir sauvé la vie, je le caressais avec douceur. »
Abdelhamid BAITAR « je suis algérien » (éd.S.N.E.D)
« Lorsque j’étais enfant, on m’envoyait chaque année passer les grandes vacances chez mon oncle. C’était un
nomade qui vivait dans les hauts plateaux du sud Algérien. Il possédait un immense troupeau de chameaux et de
moutons. Rien ne me paraissait aussi beau que le retour des troupeaux au crépuscule. Un grand bonheur me
réchauffait lorsque je voyais aussi mon oncle assis devant sa tente, les jambes croisées et souriant dans sa barbe
blanche à l’apparition des bergers.
Ma première grande peur arriva vers ma onzième année : un des chameaux qui d’habitude était très calme
et se laissait tranquillement guider « par le bout du nez » par un enfant, devint subitement enragé, fou furieux.
Et je ne sais pourquoi, il s’en prit à moi. Il me poursuivit en poussant de sourds grognements, une affreuse bave
rouge s’échappant de ses lèvres. Je me sauvais mais il me suivait partout. Je faisais de brusques écarts pour lui
échapper mais il courrait très vite. Soudain, un vieux chien, un pur lévrier couleur chamois, s’élança derrière le
chameau. Il lui mordit les pattes et le força à détourner contre lui sa colère. Alors, le chameau m’abandonna et
poursuivit le lévrier.
Affalé à terre, exténué, le souffle coupé, je regardais les deux animaux disparaître au loin : Je l’avais échappé
belle. Une heure après, je vis le chien revenir tranquillement s’étendre à l’ombre. Je l’avais échappé belle. Je me
levai et j’allai m’étendre près de lui. Pour le remercier de m’avoir sauvé la vie, je le caressais avec douceur. »
Abdelhamid BAITAR « je suis algérien » (éd.S.N.E.D)
« Lorsque j’étais enfant, on m’envoyait chaque année passer les grandes vacances chez mon oncle. C’était un
nomade qui vivait dans les hauts plateaux du sud Algérien. Il possédait un immense troupeau de chameaux et de
moutons. Rien ne me paraissait aussi beau que le retour des troupeaux au crépuscule. Un grand bonheur me
réchauffait lorsque je voyais aussi mon oncle assis devant sa tente, les jambes croisées et souriant dans sa barbe
blanche à l’apparition des bergers.
Ma première grande peur arriva vers ma onzième année : un des chameaux qui d’habitude était très calme
et se laissait tranquillement guider « par le bout du nez » par un enfant, devint subitement enragé, fou furieux.
Et je ne sais pourquoi, il s’en prit à moi. Il me poursuivit en poussant de sourds grognements, une affreuse bave
rouge s’échappant de ses lèvres. Je me sauvais mais il me suivait partout. Je faisais de brusques écarts pour lui
échapper mais il courrait très vite. Soudain, un vieux chien, un pur lévrier couleur chamois, s’élança derrière le
chameau. Il lui mordit les pattes et le força à détourner contre lui sa colère. Alors, le chameau m’abandonna et
poursuivit le lévrier.
Affalé à terre, exténué, le souffle coupé, je regardais les deux animaux disparaître au loin : Je l’avais échappé
belle. Une heure après, je vis le chien revenir tranquillement s’étendre à l’ombre. Je l’avais échappé belle. Je me
levai et j’allai m’étendre près de lui. Pour le remercier de m’avoir sauvé la vie, je le caressais avec douceur. »
Abdelhamid BAITAR « je suis algérien » (éd.S.N.E.D)
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