PLAN DU COURS
INTRODUCTION
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DU CINEMA : LA PHOTOGRAPHIE
I.1. La naissance de la photographie
I.2. L’amélioration de l’invention
I.3.Les autres inventions
CHAPITRE II : LES INVENTEURS DU CINEMATOGRAPHE
II.1. Les prémices de l’invention du cinématographe
II.2. L’invention…
II.3. Les origines du cinéma comme divertissement
CHAPITRE III : UNE INVENTION QUI ENTRA DANS L’HISTOIRE
III.1. Ouverture des premières salles de projection
III.2. La captation du monde
CONCLUSION
Bibliographie
LEUTRAT Jean-Louis, Le cinéma en perspective : une histoire, Armand Colin, Paris, 2018.
DELMAS Laurent, Cinéma - La grande histoire du 7ème art, Larousse, Paris, 2020.
SADOUL Michel, Histoire du cinéma mondial : des origines à nos jours, Flammarion, Paris,
1999.
INTRODUCTION
Le cinématographe a une date de naissance, l’année 1895, au cours de laquelle est filmée, par
Louis Lumière, « L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat », ville où la famille de cet inventeur,
devenu illustre, avait une résidence d’été. Le procédé se divulgue, se perfectionne et se
modernise si bien que le XXe siècle voit un épanouissement rapide et spectaculaire du 7 e art,
d’abord muet et en noir et blanc, plus tard parlant, et en couleurs. Le corpus cinématographique
est immense, et les problématiques multiples. Elles interrogent l’ensemble des sociétés
modernes, dans toutes leurs composantes culturelles et sociales. Enseignée à l’École du Louvre
comme une spécialité à part entière, l’« Histoire du cinéma » renvoie aussi aux autres arts
visuels, dans une confrontation féconde. Depuis son invention à la fin du XIXe siècle, le cinéma
a tissé de nombreux liens avec l’histoire de l’art et a contribué à la formulation d’un regard
moderne. Les artistes des premières avant-gardes se sont très rapidement emparés du
cinématographe pour en explorer les propriétés et en détourner les fonctions, inaugurant par la
même un nouveau régime visuel. Il est désormais admis que le cinéma a accompagné le
développement des pratiques artistiques et profondément influencé la manière de penser avec
les images.
L’histoire du cinéma est indissociable des évolutions et des innovations techniques du XIXe
siècle. Intimement lié à la photographie animée et aux jeux de lumière, comment caractériser
les origines du cinéma ?
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DU CINEMA : LA PHOTOGRAPHIE
I.1. La naissance de la photographie
Le début du 19ème siècle marque la naissance de la photographie. Imaginez, avant cela, il était
impossible de “capturer” le réel pour le retranscrire fidèlement. Nous n’avions comme outils
que la peinture et le dessin. L’invention de la photographie ne s’est pas faite en un jour et n’est
pas l’œuvre d’une seule personne. Beaucoup de scientifiques ont travaillé sur les procédés
chimiques qui permettraient de “fixer” une image sur un support physique grâce au principe
de caméra obscura ou chambre noire en français. Mais c’est Joseph Nicéphore Niépce qui, le
premier, réussi l’exploit de la première photographie. En 1827, il prend en photo une partie de
sa propriété près de Chalon-sur-Saône. Temps de pose nécessaire ? Plusieurs jours (difficile
d’avancer un temps précis) ! Ce procédé n’est pas immédiatement
baptisé photographie mais héliographie (écriture par le Soleil). C’est à Joseph Nicéphore
Niépce qu’on attribue la paternité de la toute première photo permanente de l’Histoire.
A gauche, c’est l’original qui est exposé au Harry Ransom Center à l’université d’Austin au
Texas. On ne voit plus grand chose mais paraît-il qu’elle était d’une grande précision à l’époque.
A droite c’est une reproduction imprimée où l’on voit mieux les détails. Le cliché porte le nom
du “Point de vue du Gras” d’après le nom de la propriété de Joseph Nicéphore Niépce. A
l’époque, pas de pellicule. L’image se forme directement sur une plaque d’étain recouverte
de bitume de Judée.
I.2. L’amélioration de l’invention
De nombreuses améliorations vont ensuite avoir lieu, très rapidement, notamment grâce à
l’apport de Louis Daguerre. Après la mort de Joseph Nicéphore Niépce en 1933, il travaillera à
améliorer la fixation de l’image et à réduire le temps de pose. On arrive ainsi à prendre des
photos avec un temps de pose d’une dizaine de minutes en utilisant cette fois un support en
cuivre recouvert d’argent polie. La permanence de l’image est améliorée en la trempant dans
une solution saline.
Par la suite, les travaux d’un scientifique britannique, William Henry Fox Talbot, permettent la
mise au point du procédé négatif-positif. Cette technique révolutionnaire permet de dupliquer
une image à l’infini à partir de ce qu’on appelle le négatif. Le support n’est plus une plaque
rigide mais une feuille de papier enduite de chlorure d’argent. Ce procédé dit “de Talbo” servira
de base à ce qui deviendra la photographie argentique.
George Eastman et John Carbutt permettront de rendre la photographie plus accessible grâce à
l’invention et la mise sur le marché du premier film commercial au monde. C’est Eastman le
créateur de la société Kodak, qui existe encore aujourd’hui.
I.3.Les autres inventions
-La lanterne magique
La toute première expérience considérée comme étant aux origines du cinéma date du XVIIe
siècle, c’est la lanterne magique. Il s’agit de l’ancêtre des équipements de projection
d’aujourd’hui (son fonctionnement est très proche de celui du lecteur de diapositives). Cet
appareil permet de projeter des images peintes sur des plaques de verre via un objectif et grâce
à la lumière d’une bougie.
-Le thaumatrope et le chronophotographe
À l’origine du cinéma se trouvent des innovations en matière de lumière et d’effets d’optique.
Par exemple, la première expérience, aujourd’hui qualifiée de pré-cinéma, remonte aux années
1820 avec la création du Thaumatrope. Très proches de la photographie, les premiers essais
d’images animées remontent aux années 1880. Muybridge, photographe américain, signe les
photographies séquentielles d’un bison au galop. En les projetant en une séquence rapprochée,
il parvient à reproduire le mouvement de l’animal : c’est le chronophotographe.
Suivent de nombreux appareils mêlant l’image et l’animation par mouvement mécanique et jeu
de lumière. Parmi ces « jouets optiques », il est possible de citer :
– Le Zootrope en 1833.
– Le Folioscope (sorte de Flipbook) en 1868.
– Le Zoopraxiscope en 1879, célèbre pour son expérience fructueuse de reconstitution de la
course d’un jockey sur sa monture.
CHAPITRE II : LES INVENTEURS DU CINEMATOGRAPHE
II.1. Les prémices de l’invention du cinématographe
En 1894, Antoine Lumière se rendit à Paris pour l’exposition du Kinétoscope de Thomas Edison
et de William Dickson, un appareil permettant de visionner un film, souvent décrit comme le
premier projecteur cinématographique. Mais une seule personne à la fois pouvait regarder un
film avec le Kinétoscope, à travers une lentille. Antoine Lumière se demanda alors s’il serait
possible de concevoir un appareil capable de projeter un film sur un écran pour un public. De
retour de Paris, Antoine encouragea ses fils à commencer à travailler sur une nouvelle invention.
II.2. L’invention…
Un an plus tard, le cinématographe Lumière était né et son brevet déposé par les frères. Utilisant
un film perforé de 35 mm de largeur passant par l’obturateur à une vitesse de 16 images par
seconde, le cinématographe, qui fonctionne grâce à une manivelle, établit les spécifications
cinématographique modernes. Fonctionnant comme une machine à coudre, le cinématographe
charge le film par intermittence et plus lentement que le kinétoscope (46 images par seconde) :
la machine est ainsi moins bruyante et les images apparaissent avec plus de fluidité à l’écran.
En plus de permettre à un large public d’assister à la projection, contrairement au kinétoscope
individuel d’Edison, il est également plus léger que ce dernier, et portable. Si le poids du
kinétoscope l’empêchait de quitter un studio, l’invention des Lumière offrait aux opérateurs la
liberté et la spontanéité de filmer sur le vif hors de l’atelier.
II.3. Les origines du cinéma comme divertissement
Ce sont les frères Lumière (Louis et Auguste) qui révolutionnent le domaine et font faire un
bond en avant au cinéma encore balbutiant. En 1895, ils organisent la première séance de
cinéma publique payante de l’histoire.
Leur production originale « À la sortie de l’usine Lumière à Lyon » de 1895 est considérée par
les professionnels comme un film à part entière. En réalité, Louis et Auguste reprennent une
invention d’Edison qui lui a permis, en 1891 déjà, d’enregistrer le Salut de Dickson (son
assistant de recherche). C’est la première caméra argentique : le kinétographe. Or, avec cet
appareil, il n’est possible de visionner le film qu’en collant son œil à un trou percé au fond
d’une boîte. Les frères Lumière offrent au cinéma d’entrer dans une nouvelle aire en lui
permettant d’être projeté pour le grand public.
En 1895, Louis et Auguste Lumière ont donné naissance au grand écran grâce à leur ensemble
caméra et projecteur révolutionnaire, baptisé le Cinématographe.
Bien qu’Auguste et Louis Lumière aient inventé une caméra capable de tourner, développer et
projeter un film, leur création n'était à leurs yeux rien de plus qu’une curieuse innovation. Peu
après la première publique de leur film, Louis aurait déclaré : « Le cinéma est une invention
sans avenir. »
CHAPITRE III : UNE INVENTION QUI ENTRA DANS L’HISTOIRE
III.1. Ouverture des premières salles de projection
En 1896, les Lumière ouvrirent des salles de spectacle cinématographe à Londres, à Bruxelles et
à New York, diffusant la quarantaine de films qu’ils avaient tourné sur la vie quotidienne des
Français, comme un enfant regardant un bocal à poissons rouges, un nourrisson que l’on nourrit,
un forgeron à l’œuvre ou des soldats qui défilent. Les premiers bulletins d’actualité furent des
séquences de la Société française de photographie et la caserne des pompiers de Lyon devint le
sujet du premier documentaire mondial. Le public était captivé, fasciné de voir des moments de
vie se produire sur le grand écran.
Le lendemain de la première projection publique du film des frères Lumière en 1895, une
gazette locale proclama : « Nous avons déjà enregistré et fait des copies de paroles prononcées.
Nous pouvons désormais filmer et rejouer la vie. Nous serons capables de revoir des membres
de notre famille longtemps après qu’ils nous aient quittés. » Car en plus d’entrer dans l’histoire
avec leurs nouveaux procédés photographiques et leur caméra qui changea la culture, les
Lumière l’ont aussi préservée.
III.2. La captation du monde
Les frères Lumière formèrent des opérateurs à utiliser leur invention, qui voyageaient ensuite
dans le monde entier. Ils montraient les films Lumière à de nouveaux publics et réalisaient leurs
propres films ayant pour sujet des événements locaux prenant place dans les lieux qu’ils
visitaient. Gabriel Veyre partit pour l’Amérique centrale ; Félix Mesguich, un vétéran, mis les
voiles pour l’Afrique du Nord et Charles Moisson s’en alla en Russie, où il filma en 1896 la
splendeur et le faste du couronnement du dernier tsar, Nicolas II. Les frères Lumière réalisèrent
plus de 1 400 films entre 1895 et 1905, dont la plupart ont été conservés.
CONCLUSION
L'histoire du cinéma est une longue et passionnante aventure qui nous a transportés à travers
les époques et les cultures. De ses débuts modestes aux blockbusters d'aujourd'hui, le cinéma
a su se réinventer sans cesse, témoignant de la créativité et de l'ingéniosité de l'être humain.
En retraçant l'histoire du cinéma, nous avons découvert comment cet art a évolué en parallèle
avec la société, reflétant ses aspirations, ses angoisses et ses espoirs. Le cinéma est bien plus
qu'un simple divertissement, c'est un miroir tendu sur notre monde.
Ce cliché d’Auguste (à gauche) et de Louis Lumière aurait été pris à la fin des années 1890 et
colorisé par la suite. PHOTOGRAPHIE DE Akg, Album
Le Cinématographe, dont le brevet a été déposé par les frères Lumière en 1895.
PHOTOGRAPHIE DE SSPL/Getty Images
Cette prédiction fut la seule erreur des Lumière, car les deux frères créèrent une forme d’art et
de divertissement unique, qui influença la culture populaire de façon radicale. Leur
cinématographe présentait une innovation cruciale : en projetant des images en mouvement sur
un grand écran, ils créèrent une nouvelle expérience cinématographique partagée. Les premiers
« films » étaient nés.
DES PROJECTIONS QUI FONT SENSATION
Le 28 décembre 1895, dans le Grand Café à Paris, les Lumière organisèrent la première
projection publique d’un film au monde. La sortie des ouvriers de l’usine Lumière fut leur
premier film, qui, comme son titre l’indique, montrait tout simplement des ouvriers
quittant l’usine Lumière. Si cette première serait aujourd’hui considérée comme prosaïque, la
clarté et le réalisme de ce film de 50 secondes en noir et blanc avait, à l’époque, fait sensation.
Décrivant les scènes de rues qui apparaissaient sur l’écran face à lui, Georges Méliès, magicien
de renom et directeur du Théâtre Robert Houdin à Paris, raconte : « À ce spectacle, nous
restâmes tous bouche bée, frappés de stupeur, surpris au-delà de toute expression. À la fin de la
représentation, c’était du délire, et chacun se demandait comment on avait pu obtenir pareil
résultat. » Selon la légende, lorsque le public assista en 1896 à la projection du film des Lumière
intitulé L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat, des spectateurs s’enfuirent de terreur en
voyant approcher le train. De tels récits comportent cependant une part de vérité et la légende
fait écho à la réaction de Méliès : un film était un choc pour les sens, quelque chose de
révolutionnaire à regarder.
La première caméra
La photographie à peine inventée, elle ouvre la voie à une nouvelle possibilité : celle de pouvoir
capturer un mouvement. Le temps de pose de plus en plus court et l’invention d’un support
souple sont deux éléments qui permettent la création des premières “caméras”.
Thomas Edison est un pionnier dans ce domaine (c’est aussi un génie dans plusieurs autres !).
Avec son collaborateur William K. L. Dickson, ils mettent au point des appareils qui arrivent à
enregistrer des mouvements, mais pendant quelques secondes seulement : phénakistiscope,
zootrope, et autres praxinoscopes. Dickson va alors se servir de l’invention de John Carbutt, il
coupe le bandeau originel de 70mm de large en deux. Il obtient ainsi deux bandes de 35mm de
large auxquelles il ajoutera des perforations sur les côtés ce qui permettra le défilement des
pictogrammes. La pellicule est née et le 35mm deviendra en 1903 le standard international des
films de cinéma.
Vient ensuite le Kinétographe. Un appareil, lourd, encombrant et à alimentation électrique
(même pas besoin de manivelle !). C’est la première caméra de l’histoire, et c’est avec elle que
seront tournés les premiers films, quelques années avant les Vues Lumière. En 1891 sera
présenté au public Le Salut de Dickson d’une durée de 10 secondes. Considéré comme le
premier film de l’histoire, il n’était pas projeté sur un écran mais dans un autre appareil, le
Kinétoscope. Une sorte de grosse boite en bois. Il fallait placer ses yeux dans des œilletons pour
apercevoir le film qui défilait directement sous vos yeux. Si le public est enthousiaste, Edison
et Dickson travailleront encore à améliorer leur système.
La première projection
Louis et Auguste Lumière sont deux riches ingénieurs et industriels lyonnais. C’est leur père,
Antoine Lumière, qui demande à ses fils de s’intéresser de plus près aux images animées en
s’appuyant sur les nombreuses recherches déjà effectuées, notamment celles décrites dans les
paragraphes précédents. Par la suite, ils seront les auteurs d’un grand nombre d’inventions dans
le domaine de la photographie. Par exemple c’est Louis Lumière qui mettra au point une
plaque photographique instantanée, trouvaille à l’origine de leur fortune.
Mais la contribution qui laissera le plus de marque est le cinématographe lumière. Cette petite
merveille s’inspire énormément du kinétographe d’Edison et utilise le même format de pellicule
(35mm). L’appareil a pour particularité d’actionner la pellicule par des crans dentés, suivant le
même principe qu’une machine à coudre. Ses avantages par rapport au kinétographe sont
nombreux. On peut par exemple citer sa capacité à projeter sur grand écran en plus de filmer.
Sa taille modeste permet aussi une meilleure transportabilité du dispositif.
De cette invention va naitre une très importante quantité de “vues Lumière“. Dix de ces “vues”
marqueront l’histoire du cinéma en étant les premières à être projeté sur un grand écran en
présence d’un public. Nous sommes le 28 décembre 1895. Au Salon indien du Grand Café,
boulevard des Capucines à Paris, 33 personnes vont prendre place pour assister à la toute
première séance de cinéma publique et payante de l’histoire.
Cette date marque un tournant décisif, souvent retenue comme marquant la naissance du
cinéma. C’est aussi l’aboutissement de décennies de recherches qui auront impliquées des
dizaines de personnes de nationalités différentes dans la course à l’image animée. Une course
à l’innovation qui conduira à la naissance d’un nouvel art.
INTRODUCTION A LA CAMERA
La caméra est un des objets fondamentaux du cinéma. On ne peut pas concevoir de films sans
elle (hors films d’animation et films en motion-capture). Depuis le kinétographe d’Edison,
l’appareil et le support d’enregistrement de l’image ont beaucoup changé, mais le principe reste
le même.
Une caméra n’enregistre pas en continu comme nos yeux, elle se contente de prendre plusieurs
“photos” par seconde. On appelle ces photos des images ou photogrammes. Grâce au
phénomène de persistance rétinienne, on peut se contenter de 24 images/secondes pour recréer
une illusion de mouvement. On parle d’illusion car tout ce que vous voyez à l’écran, c’est une
suite de photographies prises dans un laps de temps très court. Cette fréquence image peut
varier. En télé, elle est de 25 i/s (Europe) ou 29,97i/s (Amérique du Nord). Au cinéma, certains
films comme Le Hobbit de Peter Jackson ont été tournés à 48 i/s, on parle alors d’un film en
HFR : High Frame Rate (Fréquence Image Elevée).
Pour enregistrer toutes ces images, nous nous servons d’un support physique que vous
connaissez sûrement : la pellicule. Il s’agit d’une longue bande souple recouverte par différentes
couches de composés sensibles à la lumière. En noir et blanc à l’origine, des procédés plus
complexes ont été mis au point pour obtenir une image couleur.
Aujourd’hui, la plupart des films sont tournés et projetés en numérique. Il ne s’agit ni plus ni
moins de fichiers vidéo comme vous avez l’habitude d’utiliser. A ceci près qu’ils sont bien plus
volumineux et de bien meilleure qualité.
Nous avons donc deux types de caméras : celles qui enregistrent sur un support argentique
(pellicule) et celles qui enregistrent sur un support numérique (Disque-Dur, SSD, cartes
mémoires…).
INTRODUCTION A LA PELLICULE
Une pellicule est un support physique qui défile devant une fenêtre d’impression dans la
caméra. C’est sur celle-ci que sont “enregistrées” les prises de vues. La pellicule ne défile pas
en continu, elle s’arrête 24 fois par seconde, le temps “d’enregistrer” chaque image. Sur la
caméra elle est stocké dans le magasin grâce à des bobines et peut défiler horizontalement ou
verticalement.
Pour faire simple, quand on tourne sur pellicule, la caméra est composé des éléments suivants
: objectif, obturateur, magasin, la fenêtre d’impression et bien sûr la bobine de pellicule.
L’objectif : c’est par là que rentre la lumière dans la caméra. L’image est créée à partir du flux
lumineux (flèche bleue) reçu.
L’obturateur est un élément très important : il empêche la lumière de passer quand la pellicule
défile et la laisse passer au moment d’impressionner (‘enregistrer”) l’image.
Le magasin, comme dit plus haut, est l’endroit à l’abri de la lumière où est stockée la pellicule.
Il se compose de deux bobines : la débitrice qui contient la pellicule vierge (celle du haut sur le
schéma) et la réceptrice qui contient la pellicule impressionnée (celle du bas).
Pour info nous avons aussi la fenêtre d’impression, c’est l’endroit où la lumière entre en
contact avec la pellicule.
Maintenant comment ça se passe ? Le principe est très simple. Etape 1. L’obturateur est fermé,
la lumière ne passe pas, la pellicule défile de quelques crans. Etape 2. La pellicule s’arrête de
défiler, l’obturateur s’ouvre, la lumière entre en contact avec la pellicule, l’image se forme,
l’obturateur se ferme. Et on repasse à l’étape 1 ! Ce mécanisme se répète 24 fois par seconde.
A l’époque il était manuel : l’opérateur tournait une manivelle pour le faire fonctionner,
maintenant c’est un moteur qui s’en charge.
LES FORMATS DE PELLICULE
Ce qu’on appelle un format de pellicule fait référence à la largeur de cette dernière. On abordera
les plus répandus : le 16mm, le 35mm et le 65/70mm. Mais en réalité́ il existe un grand nombre
de formats 8mm, 9,5mm, 17,5mm, 28mm, etc. Ces formats ont également des variantes comme
le super 8, le super 16, ou le super 35, nous y reviendrons. Dernier détail, il ne faut pas
confondre format de prise de vue et de projection, ici on se concentrera sur les formats de prise
de vue.
Le ratio d’image est le rapport largeur sur hauteur de l’image imprimée sur la pellicule. Par
exemple une image 16/9 sur une 35mm. Les ratios ”standards” en cinéma sont le 1.33 (4/3), le
1.37, le 1.66, le 1.85 et le 2.35 ou 2.40.
Il est aussi important à noter qu’un format film peut être « gonflé », c’est à dire qu’on agrandit
une image d’un support sur un autre support plus grand. Par exemple on peut gonfler une image
provenant d’une 16mm sur une pellicule 35mm.
LE FORMAT 35MM
Il s’agit du standard en prise de vue. Il existe depuis les débuts du cinéma avec Thomas Edison.
On différencie principalement deux types de support 35mm, le 35mm (sphérique) qui possède
un espace pour l’enregistrement sonore. Et le super 35 (S35), sans bande son, donc l’image peut
être impressionnée sur une plus grande surface. Oui parce que le son aussi peut être enregistré
sur la pellicule, voir l’illustration suivante :
Le cinéma est officiellement né à la fin du XIXème siècle, en 1895 pour être plus précis. A cette
époque, de nombreux chercheurs tentaient depuis longtemps de mettre les images en
mouvement pour recréer la vie s´appuyant sur les progrès en photographie (apparue dans les
années 1820) et en biologie humaine. Joseph Plateau avait en effet découvert en 1829 que la
rétine mémorise une image plus longtemps que ce qu'elle ne la voit. Le principe de la
"persistance rétinienne" permet de donner l´illusion du mouvement lorsque l´œil est soumis à
12 images par seconde. De nos jours, pour une meilleure qualité d´image, les films au cinéma
utilisent 25 images par seconde, 16 au temps du muet.
Ainsi se succédèrent entre autres, le Thaumatrope, le Zootrope, le Praxinoscope ... En 1891, le
Kinétoscope de l´Américain Thomas Edison permettait même de visualiser un film mais le
système imposait au spectateur de le regarder seul, debout, les yeux collés à une grosse boîte.