UC A4/5
Les entreprises et les enjeux de la transition écologique FICHE THÉMATIQUE /8
Enjeux environnementaux
et sociétaux vs performance
économique : un modèle à dépasser
En quelques mots…
La démarche de développement durable au sein des entreprises, également connue sous le nom de Res-
ponsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), trouve ses fondements dans un guide international de référence,
l’ISO 26000. Cette approche repose sur l’engagement à long terme, impliquant la réalisation de diagnostics
pour évaluer l’impact environnemental et social des activités de l’entreprise. L’objectif ultime est d’améliorer
progressivement les pratiques et de cultiver une culture de responsabilité en collaboration avec l’ensemble de
son écosystème, y compris les parties prenantes.
La mesure de ces efforts au moyen d’indicateurs et la présentation dans des rapports de développement du-
rable permettent à l’entreprise de démontrer une performance globale et de mettre en valeur ses précieuses
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
ressources immatérielles. Dans le contexte européen, des réglementations sont mises en place pour en-
courager l’adoption de pratiques environnementales et sociales, tout en établissant des références pour la
comparaison et le suivi des progrès. Cette approche vise à créer une unité d’action au niveau européen en
matière de durabilité.
Au-delà de ces pratiques établies, il est impératif de questionner et d’aller au-delà de ce modèle afin de ré-
pondre aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels de manière plus ambitieuse et efficace. Une rééva-
luation constante des approches est nécessaire pour s’adapter aux défis en constante évolution et favoriser
un impact positif sur notre planète et nos communautés.
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 1
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /6
Faits et chiffres
■ La RSE procure un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 % par rapport aux entreprises qui ne
l’introduisent pas
■ Une politique RSE bien pensée peut avoir un impact positif sur la performance économique d’une entre-
prise si elle est soutenue par la direction, communiquée efficacement, implique les salariés, réduit les coûts
et encourage l’innovation
■ 2010 : publication de l’ISO 26000 après 10 ans d’échanges et de discussion dans le groupe de travail
■ L’ISO 26000 reflète les meilleures pratiques internationales pour la pérennité des organisations
■ 2014 : NFRD : non Financial report directive pour les entreprises ayant un siège en Union européenne et
répondant aux critères d’éligibilité
■ 2019 : publication de la loi PACTE et apparition du statut Entreprises à Mission
■ 2024 : le CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) remplacera le NFRD avec des critères plus
restrictifs et des obligations plus réalistes et cadrées
Pourquoi cette thématique ?
Comprendre les enjeux environnementaux et sociétaux est essentiel à ce jour dans le développement des
entreprises. Ils permettent de préparer l’avenir, d’anticiper les demandes des différentes parties prenantes.
Ils sont aussi la base afin de la pérennité de l’entreprise pour celles qui arrivent à les transformer en leviers
de performance.
Identifier, définir des actions et déployer la RSE dans une entreprise ne se base pas uniquement sur ces en-
jeux. Il est conseillé de se former et de prendre connaissance des premières illustrations concrètes d’initia-
tives, de réussite d’entreprises et leur partage d’expérience. De nos jours, il est également impératif d’adopter
une vision holistique de l’entreprise, en intégrant les parties prenantes pour co-créer une vision responsable.
Toutes ces compétences permettront aux futurs professionnels de devenir acteurs de la transition des en-
treprises en donnant des bases pour communiquer et pour faire reconnaitre les efforts et suivre les progrès
de manière régulière. De plus, ils sensibiliseront les entreprises aux obligations et aux recommandations
fortes des organisations internationales en matière de divulgation et d’application des bonnes pratiques.
Ces notions fondamentales constituent le point de départ essentiel pour guider les entreprises vers de nou-
veaux modèles de gouvernance et de développement économique.
Les informations clés
■ Indicateurs de performance en entreprise : définitions et limites
Le fonctionnement actuel des entreprises se base principalement sur des indicateurs qui établissent de façon
régulière l’état de santé de l’entreprise sur 3 plans (les indicateurs de performance de l'entreprise) : son dyna-
misme (indicateurs comptables et financiers), sa compétition (indicateurs marketing et commerciaux) et son
attractivité (indicateurs de gestion des ressources humaines). Usuellement nommés KPI (« Key Performance
Indicators »), ce sont des données chiffrées qui évaluent l’efficacité d’une action par rapport à un objectif.
Pour repousser ses limites financières, l’entreprise optimise les opérations et développe ses bonnes pra-
tiques afin d’exprimer au maximum son potentiel opérationnel (ISO 9000, Lean Manufacturing, Six Sigma
pour les plus connues).
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
Ce mode de fonctionnement montre toutes ses limites lorsque les indicateurs sont mal dimensionnés avec
de lourdes conséquences pour les employés : KPI non atteignables comme dans le cas de la Crise de Wells
Fargo ou en contradiction avec la dimension sociale de l’entreprise (tarification à l’acte dans les hôpitaux).
■ Nouveaux indicateurs intégratifs d’enjeux sociétaux et écologiques
A ce jour, la population active est en attente de plus d’évolution de la part des entreprises, notamment en
intégrant les dimensions sociales et environnementales de cette dernière. L’objectif est de donner une di-
mension globale au fonctionnement de l’entreprise en mettant en valeur son potentiel immatériel présent
dans ses différentes sphères sans oublier les conditions de travail des salariés.
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 2
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
Les indicateurs représentent donc les différentes compétences de l’entreprise en accord avec les évolutions
de l’entreprise et de la société, comme expliqué ici :
■ les évolutions sociales : internes à l’entreprise comme les attentes des salariés (évolution du salaire,
égalité homme-femme, qualité de vie au travail - QVT), la prise en compte des besoins et attentes des futurs
salariés et garantir la pérennité de l’entreprise. Il faut également considérer les parties prenantes élargies
comme les utilisateurs des solutions ou produits fournis par l’entreprise (sondage, service client, informa-
tion et protection de l’utilisateur) ou encore soutenir les conditions sociales des personnes impliquées dans
la chaine de valeur du produit ou de la solution (devoir de vigilance) ;
■ les évolutions environnementales : achats responsables, moyens et procédés de production, artificiali-
sation des sols et affectation de la biodiversité ou encore sur le numérique responsable pour les enjeux les
plus fréquents.
Il s’avère indispensable d’intégrer cette vision globale des impacts de l’entreprise dans le rapport d’activité :
déterminer les indicateurs de façon SMART, les suivre et améliorer ses pratiques au travers d’un plan d’ac-
tion pluriannuel.
■ Les déterminants économiques de la RSE
Plusieurs études ont été menées sur les performances économiques créées par une démarche RSE et dispo-
nibles sur la plateforme de France Stratégie (une institution autonome placée auprès de la Première ministre
française) dont voici un résumé ici. Il est possible d’obtenir 13% de performance économique en plus (en
moyenne) pour les entreprises qui ont mis en place des pratiques de RSE. Les résultats varient selon les axes
développés dans les stratégies :
■ 20 % pour la partie sociale. Ceci s’explique principalement par l’échange et l’écoute des collaborateurs, le
travail sur l’engagement et donc une nette amélioration des performances opérationnelles
■ 8% pour la partie environnementale. En effet, la mise en place des principes de la RSE sur les différents
services de l’entreprise permet de réduire les coûts de l’entreprise sur les ressources (eau, énergie), sur les
consommables et les petits achats (mutualisation, location, produits réutilisables comme des gourdes) ou
encore sur le gaspillage.
Le gain obtenu permet des investissements liés à la politique RSE et rend l’entreprise compétitive et attrac-
tive par le développement d’activités durables. La politique de Responsabilité sociale des Entreprises (RSE)
offre aux entreprises des opportunités d’améliorer leur image, d’innover dans leurs activités, d’augmenter
leur chiffre d’affaires et d’accroître leur rentabilité.
Les déterminants économiques sont largement étudiés dans la sphère académique. Trois principaux fac-
teurs économiques ont été identifiés : la réduction des impacts négatifs sur la société, l’établissement d’une
position concurrentielle en tant qu’entreprise responsable en matière environnementale, et la réponse aux
besoins internes de l’entreprise, notamment ceux de ses salariés.
Il est observé que les facteurs de la diffusion de la RSE dépendent de l’environnement institutionnel, de la
structure des entreprises, de la personnalité de leurs dirigeants et du dynamisme des parties prenantes. Ces
facteurs se déclinent ainsi : institutionnel (localisation, actionnariat, l’ouverture vers l’international) ; orga-
nisationnel (taille, performance économique, gouvernance) et individuel (genre, âge, formation, niveau). Ces
études académiques sont nécessaires pour la progression des entreprises, mais sont parfois éloignées des
freins et des contraintes de ces dernières.
■ Enjeux et contraintes RSE
Mettre en place une démarche de RSE dans une entreprise, c’est appliquer les principes du développement
durable à chaque axe de l’entreprise (les 7 questions centrales de l’ISO 26 000).
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
L’enjeu majeur c’est faire de la RSE l’affaire de tous : co-écrire les valeurs et la vision globale de l’entreprise
en premier lieu avec les collaborateurs (tous niveaux confondus), co-construire une culture responsable
propre à l’entreprise pour que chacun se l’approprie et y participe de façon volontaire. C’est de mettre en
lumière les objectifs concrets et atteignables : plus inclusifs (recueillir tous les avis des collaborateurs sur
des logiques plus collectives que financières) et plus développant (montée en compétences, simplification
du travail, engagement des collaborateurs. Un exemple d’impulsion de co-construction dans le domaine de
la santé (cas des permanences d’accès aux soins de santé) et de la sociologie de l’organisation.
Cet exercice est à répliquer avec les autres parties prenantes utiles au développement de l’entreprise (sphère
d’influence) pour inscrire la démarche avec les forces et les attentes de chacun.
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 3
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
Une des grandes finalités de ce travail est la constitution d’une matrice de matérialité. Elle permet de confron-
ter les visions de la direction de l’entreprise avec les perceptions des parties prenantes qui la composent sur
la base des indicateurs. (Exemples de matrices : Air Liquide).
La co-construction d’une démarche RSE est très coûteuse par les étapes à suivre, l’implication des diffé-
rentes parties et le temps de cheminement. Le retour sur investissement n’est pas immédiat. Une démarche
RSE s’inscrit dans le temps pour faire les bilans, établir la nouvelle stratégie, accompagner le changement
et observer les premiers résultats (image ci-dessous). Elle nécessite également de faire évoluer le modèle
économique de l’entreprise pour suivre la stratégie et la vision qui a été mise en place.
Une contrainte majeure provient des différentes normes, obligations et restrictions sur les enjeux environ-
nementaux, sociaux et sociétaux. Les principes de transparence des activités des entreprises se retrouvent
dans les rapports de gestion. En 2014 est votée la directive européenne sur le reporting extrafinancier
(NFRD). Elle oblige les entreprises éligibles à publier des informations extrafinancières dans leur rapport
annuel. Cette directive a permis de promouvoir la culture d’entreprise responsable, de co-construire la com-
munication avec les parties prenantes, notamment les investisseurs, et d’utiliser le développement durable
dans les prises de décisions stratégiques.
La NFRD présente à ce jour certaines limites exprimées par la Commission Européenne. Une nouvelle di-
rective européenne sera en vigueur en 2024 : la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Les
principaux objectifs sont de renforcer les exigences de reporting extrafinancier, de créer des liens avec les
objectifs de développement durable de l’Union européenne. Les Etats membres de l’UE devront transposer
la CSRD dans leur droit national d’ici fin 2023 (Evolution des directives européennes).
La mise en application s’étalera jusqu’en 2028 pour intégrer progressivement les entreprises (taille décrois-
sante) et les champs d’application. Un détail est exposé par l’Autorité des Marchés financiers. (Voir infogra-
phie sur les points d’évolutions entre les directives européennes NFRD et CSRD)
Contraignante en apparence, la CSRD incite les entreprises à développer leur compétitivité et leur pérennité
en utilisant les principes du développement durable. Elle permet également d’anticiper les évolutions régle-
mentaires, sociétales et environnementales à venir.
Cependant, ces avancées peuvent susciter des préoccupations parmi certains secteurs, notamment les pro-
fessionnels de la comptabilité et les acteurs des marchés financiers, qui soulignent les défis potentiels et les
ajustements nécessaires pour s’adapter à cette nouvelle réglementation ;
■ La triple-comptabilité
Une proposition pour répondre au besoin urgent de préserver les ressources naturelles, de protéger la bio-
diversité et d’améliorer les résultats sociaux est l’utilisation de la triple comptabilité, c’est-à-dire intégrer
les capitaux naturels et humains dans la comptabilité de l’entreprise. Le principe de la comptabilité multi-
capital est un levier de transformation pour les entreprises de toute taille, car il permet d’évaluer et de gérer
l’ensemble de leurs ressources et de leurs impacts, allant au-delà de la simple dimension financière. Cette
approche favorise une meilleure compréhension des enjeux sociaux, environnementaux et économiques, ce
qui permet aux entreprises d’adopter des stratégies plus durables et de répondre aux attentes croissantes
des parties prenantes en matière de responsabilité sociétale. La formation des futurs professionnels de
comptabilité et de finance se révèle être un moteur puissant pour la transformation des entreprises, en
contribuant à développer des compétences essentielles dans ce domaine.
La principale limite de la triple comptabilité est la diversité des modèles. En l’absence de normalisation par
l’Autorité des Normes Comptables, il sera difficile de déployer cette méthode au niveau européen. Il faudra at-
tendre la mise en place de la CSRD pour constater si cette dernière amène réellement vers la triple comptabilité.
Sans attendre les mesures européennes, certains organismes de labellisation et des entreprises de toutes
tailles (exemple d’une PME) restent convaincus de l’importance de cette méthode et l’intègrent dans leurs
pratiques à la suite de leur démarche RSE.
Les méthodes de mesure des impacts environnementaux sont bien développées à ce jour et bien documen-
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
tées pour les chiffrer et les intégrer au bilan comptable. La mesure de l’impact social peut être guidée par des
instances spécialisées dans l’ESS (Économie sociale et solidaire). L’approche comptable se révèle complé-
mentaire des approches évaluatives, car elle offre un cadre normatif et généralisable à la mesure d’impact,
ce qui reste à développer pour les autres entreprises.
■ Normes européennes et internationales
Au niveau normatif, le développement durable repose sur des lois dites douces « soft laws », c’est-à-dire
qu’elles ne présentent pas de contraintes juridiques. Ainsi, la responsabilité sociétale repose sur la norme
internationale non certifiable ISO 26000 qui guide de façon universelle les organisations dans la mise en
place, le suivi et les bonnes pratiques associées.
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 4
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
Des instances internationales comme les Nations Unies et l’OCDE (Organisation de coopération et de déve-
loppement économique) ont mis à jour leurs principes directeurs à la suite de la publication de l’ISO 26000.
Par exemple, les principes directeurs de l’OCDE ont été révisés pour soutenir les entreprises multinationales
et leur donnent accès à des plateformes de médiation. Les entreprises peuvent se baser sur des référen-
tiels reconnus pour établir les indicateurs, valider leur démarche RSE et intégrer une communauté comme
le Pacte Mondial de l’ONU (Global Compact) qui s’articule autour de 10 principes. C’est aujourd’hui le plus
grand réseau mondial en matière de conduite responsable des entreprises. Le conseil d’administration est
composé de présidents et/ou directeurs de grands groupes.
Selon les pays d’Europe, il peut exister des normes d’auto-déclaration (Pays-Bas) ou des normes de sys-
tèmes de management de la RSE par exemple en Autriche, Danemark ou encore orientées vers les parties
prenantes. Des rapports de crédibilité sur les démarches RSE sont aussi possibles même si moins utiles à
ce jour avec l’uniformisation des pratiques avec la CSRD ou de différents référentiels.
Il existe d’autres normes autour du management environnemental, la conception des produits environne-
mentaux, du management de la santé et de la sécurité au travail et du management de la qualité. Il est
également possible pour les entreprises de basculer vers un Système de Management Intégré Responsable
(SMIR) dont il existe peu de sources et de retour d’expérience à ce jour.
■ Outils d’aides à la décision multifactorielle et éthique (traitement de dilemmes)
Il existe différents référentiels issus de la norme ISO 26000 et des principes de développement durable. Le
Pacte Mondial a été évoqué ci-dessus. D’autres référentiels sont également plébiscités pour supporter les
démarches RSE. Ces référentiels diffèrent dans les méthodes de diagnostic et de choix des actions. Il est
ainsi important d’identifier les objectifs à atteindre pour choisir le bon référentiel sur lequel reposera la dé-
marche RSE.
Par exemple, la Global Reporting Initiative (GRI) est un référentiel global permettant de concevoir des rap-
ports de durabilité selon des critères reconnus au niveau international. Il apporte également une présen-
tation transparente pour les parties prenantes des aspects pertinents de l’entreprise liés à la durabilité. La
structure édite des guides dans toutes les langues pour aider les entreprises dans les différents reportings.
Les outils accessibles par les entreprises sont généralement reliés à un label afin de reconnaitre les dé-
marches, mais aussi de s’inscrire dans une communauté de pratiques. Les labels les plus fréquents sont :
Label engagé RSE de l’AFNOR (France), Label LUCIE (France) et B-Corp (international). Des labels européens
sont en train d’émerger pour donner de la visibilité à l’international (Responsibility Europe). Ces labels se
basent sur la vérification des preuves pour préserver la crédibilité des labels et éviter de devenir une image
marketing uniquement (greenwashing). Certaines entreprises multinationales obtiennent ce label, ce qui
suscite des interrogations quant à la crédibilité de ces certifications.
Chaque label fonctionne de façon similaire :
■ Un diagnostic (souvent gratuit) sur leurs critères clés
■ Un découpage par niveaux comme indice de maturité et comparatif avec les autres entreprises (par
exemple les étoiles AFNOR)
■ Une labellisation à renouveler régulièrement et inciter à l’amélioration continue
Les démarches RSE reposent donc sur des outils pour diagnostiquer, établir des plans d’action et suivre les
progrès. L’approche humaine reste un levier fondamental de réussite et notamment au niveau des parties
prenantes. Il faut créer les conditions de leadership exemplaire dans de pratiques RSE, favoriser des espaces
« libres d’échanges » comme les espaces de discussion et accepter les propositions et initiatives de chacun
et autres initiatives innovantes. C’est aussi entretenir une culture d’entreprise responsable et éthique à tous
les niveaux et favoriser les échanges avec les parties prenantes : achats responsables, loyautés dans les
contrats, brevets, devoir de vigilance, anticorruption (liste non exhaustive).
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
Au niveau européen des pratiques éthiques sont expérimentées comme dans le secteur de la recherche et
de l’innovation.
■ Dépasser la RSE pour tendre vers une transition complète du modèle d’affaires et des pratiques
La RSE par sa vision globale et systémique de l’entreprise est une excellente première démarche pour :
■ Situer son capital économique, environnemental et social et prendre conscience des impacts de son activité
■ Connaitre ses parties prenantes et apprendre à interagir avec elles
■ Co-construire une nouvelle vision stratégique et la feuille de route à 3/5 ans
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 5
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
Avec ces 3 points, l’entreprise rentre dans une dynamique nouvelle : améliorer des pratiques, développer ses
compétences, progresser pour réduire ses impacts négatifs et innover pour renforcer ses impacts positifs
comme avec l’innovation sociale.
Une illustration des leviers et potentiels d’action est visible dans la vidéo du rapport intégré Icade (Immobilier).
Autre exemple, Nantes Métropole qui dédie un espace sur son site internet pour le partage de bonnes pra-
tiques entre les acteurs du territoire. Cette page fédère les acteurs, dynamise les actions et incite à de nou-
veaux projets et collaborations.
Les évolutions de l’entreprise liées à son développement durable sont positives, car elles répondent aux
obligations, rendent l’entreprise innovante et attractive. Cependant, elles ne correspondent plus aux emplois
ni au modèle économique de l’entreprise et soulèvent de nombreuses questions pour les différentes parties
prenantes concernées si ces dernières n’ont pas la bonne communication. En effet, les métiers et les activi-
tés des employés historiquement en place vont évoluer pour répondre aux nouveaux besoins et à la levée du
sens et de la responsabilité des collaborateurs. La gouvernance devra intégrer ce nouveau mode de fonc-
tionnement (éthique, management/leadership et l’innovation sociale) ainsi que les principes du développe-
ment durable, visant à équilibrer les impératifs économiques du progrès, les impératifs de justice sociale, et
la préoccupation pour l’environnement, dans l’intérêt des générations actuelles et futures.
Pour finir, le modèle d’affaires devra également évoluer. Il existe plusieurs modèles innovants d’entreprise
en lien avec la planète qui se basent sur la raison d’être de l’entreprise (la permaentreprise), la préservation
des limites planétaires (entreprise régénératrice) et le sens et l’utilité de l’entreprise (société à mission).
Ces modèles sont favorables aux adaptations en lien avec les enjeux environnementaux notamment pour
intégrer des modèles d’économie circulaire comme la mise en place de l’économie de fonctionnalité et de
coopération (EFC).
■ Réflexion sur le rôle de la technologie, de l’évolution des comportements, de la communication, de la
réglementation, du numérique, dans la transition, et limite de chaque dimension
La transition vers une économie plus durable repose sur une approche holistique intégrant les nouvelles
technologies, les évolutions des comportements, la communication, la réglementation et le numérique. Les
consommateurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, ce qui influence leurs choix
d’achat, tandis que les entreprises doivent innover grâce aux nouvelles technologies pour proposer des pro-
duits plus durables. La communication transparente est essentielle pour sensibiliser et éduquer les parties
prenantes, et les gouvernements jouent un rôle clé en établissant des réglementations et des incitations.
Cependant, chaque dimension a ses limites, et la réussite de cette transition dépendra de la capacité des
entreprises à équilibrer ces aspects de manière stratégique pour répondre aux défis de durabilité de notre
époque. De plus, il est crucial de réfléchir à la manière d’évoluer les modèles d’affaires, de créer des liens
entre les parties prenantes, d’anticiper les métiers de demain et de guider la transition des salariés vers ces
nouveaux métiers, tout en projetant des innovations utiles pour la transition écologique en équilibrant les
enjeux environnementaux et le bien-être de l’homme, tant dans sa vie professionnelle que personnelle.
Désormais, je suis capable de :
■ Comprendre la vision systémique de la responsabilité sociétale et son importance
■ Connaitre les instances internationales qui supportent le déploiement de la RSE dans les entreprises
■ Savoir identifier les axes sociaux et environnementaux clés pour la réussite des démarches RSE dans
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
l’entreprise
■ Comprendre les différences entre les référentiels et savoir les utiliser ma future expérience professionnelle
■ Comprendre les enjeux comptables et les valorisations du capital immatériel
■ Identifier les principes de développement durable appliqué aux entreprises
■ Avoir une compréhension critique du positionnement de la Commission Européenne et des instances en
général
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 6
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
Boite à outils
Vanhecke Provost, Élisabeth François Sibille, OSEZ Manager ISO 26000!: Pour Manager Humain, Editions
AFNOR, 2014.
Gouvernance et responsabilité sociétale des entreprises : nouvelle frontière de la finance durable ?
Guide pratique sur la mise en place et l’animation d’Espaces de Discussion sur le Travail (EDT)
La RSE, facteur d’engagement et de performance des collaborateurs
Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité - Évaluation et approche stratégique
RSE et performance globale : mesures et évaluations État des lieux des pratiques
Vidéo : ISO 26000 et labels RSE pour contribuer aux Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies
Vidéo : Le leadership éthique: Stéphanie Boulay at TEDxLaDefense
Je m’entraîne
1. Un label RSE :
a. est obtenu une fois pour toujours
b. se renouvelle au bout de 2 ou 3 ans
c. se renouvelle tous les 5 ans
d. ne peut plus se repasser s’il n’est pas obtenu d’emblée
2. Quel élément est essentiel pour une démarche réussie vers la durabilité ?
a. faire appliquer un plan d’action défini à l’avance
b. impliquer ses parties prenantes et créer un échange
c. être rigoureux et suivre les principes du développement durable
d. se certifier avec l’ISO 26000
3. Que signifient les cinq lettres de l’acronyme SMART lorsqu’il s’agit de définir des indicateurs ?
a. Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel
b. Spécialiste, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporisé
c. Spécifique, Moyenné, Acceptable, Réaliste, Testable
d. Spécifique, Moyenné, Atteignable, Réaliste, Temporel
4. Les enjeux sociétaux couvrent :
a. les enjeux sociaux et environnementaux et comment ils se reportent sur la société
b. seulement l’aspect social
c. seulement l’aspect environnemental
d. l’impact de l’activité de l’entreprise sur la société
5. Que risque une entreprise si un de ses KPI est mal dimensionné ?
a. une bonne rentabilité sur l’année suivante
b. une baisse de performance qui sera récupérée l’année suivante
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
c. une crise économique et sociale sans précédent
d. rien
6. Dans le contexte de la transition écologique, la gouvernance de l’entreprise :
a. devra être révisée pour intégrer des pratiques environnementales
b. intègrera les dimensions soulevées par les parties prenantes
c. ne sera plus qu’un comité éthique
d. devra être vigilante aux débordements sociaux
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 7
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles
UC A4/5 Enjeux environnementaux et sociétaux vs performance économique
FICHE THÉMATIQUE /8
7. La CSRD recueille-t-elle un consensus au sein des professions ?
a. oui et c’est la première fois
b. non, certains corps de métiers ont fait des demandes d’évolution
c. non, d’ailleurs les grandes entreprises ne veulent pas la mettre en place
d. non, seules les entreprises avec une démarche RSE souhaitent l’appliquer
8. Quelle affirmation est fausse concernant la triple comptabilité :
a. Elle permet de donner un prix à la nature, correspondant aux services et à la productivité fournis pour les
êtres humains
b. Elle permet de prendre en compte les impacts négatifs ou positifs que l’entreprise fait porter sur
l’environnement
c. Elle permet de faire émerger une manière de créer de nouvelles sources de revenus
d ; Elle permet d’évaluer les coûts des actions nécessaires à l’atteinte d’objectifs écologiques.
9. La performance de l’entreprise est mesurée par :
a. des outils d’évaluation
b. comparaison des rapports d’activité
c. des impératifs de délais et de qualité
d. des indicateurs clés de performance
10. Quelle est l’action qui présente la plus forte réduction de coûts pour une entreprise ?
a. éteindre les écrans et la lumière
b. isoler le bâtiment
c. acheter des gourdes
d. imprimer sur du papier recyclé
Réponses correctes : 1-b, 2-b, 3-a, 4-a, 5-c, 6-b, 7-b, 8-a, 9-d, 10-b.
Contenu susceptible de modification. Toute reproduction interdite.
w w w . f e d e . e d u c a t i o n ■ © F E D E 2 0 2 4 8
FEDEration for European Education
FÉDÉration Européenne des Ecoles