La dette publique : Les sources extérieures et arbitrage entre les sources
La dette publique est une partie intégrante des finances publiques. Elle est un phénomène
universel présent adopté par tous les pays afin d’atteindre, généralement, les objectifs fixés
par le processus de développement.
Présence d’un besoin /déficit budgétaire : S’assurer que la caisse de l’Etat ne peut pas
financer ce besoin (ressources propres) donc on fait appel à une autre source de
financement soit l’endettement externe ou interne.
Besoin de financement= Dépenses > Epargne
Capacité de financement= Dépenses < Epargne
L’emprunt : convention (annexes) + directives + rapport d’évaluation + avenants
La dette publique : La dette publique représente, dans le domaine des finances publiques,
l’ensemble des engagements financiers contractés par un Etat, les collectivités publiques
ainsi que les organismes qui lui sont rattachés à une date bien déterminée.
La dette publique extérieure : Il s’agit d’une dette contractée à l’extérieur des frontières
nationales. Elle représente l’ensemble des emprunts des agents public à l’égard des prêteurs
étrangers non-résidents
L’arbitrage entre les différentes sources d’endettement : il s’agit de minimiser les couts et les
risques en diversifiant les sources de financement.
Critère financier : couts, soutenabilité et échéance de la dette
Critère stratégique : diversifiant les sources de financement et conditionnalités
rattachées
Critères de risques : minimiser les différents risques.
Un mauvais arbitrage peut aggraver la soutenabilité de la dette, réduire les marges de
manœuvre budgétaires et nuire à la confiance des investisseurs. Une stratégie équilibrée est
essentielle pour maximiser les avantages économiques et maintenir la stabilité financière à
long terme.
• Effet boule de neige : L’Etat s’endette de plus en plus pour disposer de la liquidité
nécessaire afin de rembourser des endettements antérieurs arrivés à échéance.
Source Definition Avantages Inconvenientrs
d’endettement
Dette bilatérale Désigne un emprunt contracté par -Conditions préférentielles : Taux d'intérêt -Dépendance économique et politique : Le
un État auprès d’un autre État Ce bas, longues périodes de remboursement et pays emprunteur peut devenir dépendant du
type de dette résulte donc d’un parfois périodes de grâce. pays prêteur, ce qui peut limiter son
accord directement conclu entre -Flexibilité dans les négociations : en autonomie dans certaines décisions
deux gouvernements. fonction des relations diplomatiques, stratégiques.
Créanciers principaux : Allemagne, économiques et stratégiques entre les deux -conditionnalités politiques : Certains
France, Algérie, Arabie Saoudite pays. prêteurs imposent des conditions liées à des
-Soutien politique et diplomatique : réformes économiques, politiques ou
Renforcer les liens entre les nations, en stratégiques.
facilitant la coopération dans d'autres -Influence asymétrique : Les pays
domaines, comme la sécurité ou le emprunteurs moins puissants peuvent se
commerce retrouver désavantagés dans les négociations
Dette multilatérale Emprunt contracté par un État -Réputation et crédibilité accrue : -Conditionnalités strictes : Impact sur la
auprès d’une institution financière, Programmes de soutien en cas de crise : souveraineté nationale conditions imposées
impliquant plusieurs pays Fournissant des fonds pour stabiliser leurs par les institutions multis peuvent limiter
membres. (FMI), BM, (BAD), sont économies. l’autonomie.
généralement financées par des -Transparence et suivi des projets : -Exigences administratives complexes :
contributions des gouvernements mécanismes de suivi rigoureux pour Les processus de demande et de gestion des
de plusieurs nations. s'assurer que les fonds sont utilisés de prêts multilatéraux sont souvent longs
manière conforme aux objectifs initiaux.
Émissions Titres de créances ou l'émetteur -Accès à des capitaux importants : Vulnérabilité aux conditions de marché
obligataires s'engage à rembourser le principal -Diversification des sources de financement Risque de change
à l'échéance, ainsi qu'à verser des -Taux d'intérêt compétitifs : Les marchés Absence de soutien technique
intérêts périodiques (coupons) aux internationaux offrent parfois des taux plus
détenteurs des obligations. avantageux.
SGDMT
Le portefeuille de la dette publique s’il est trop volumineux ou mal organisé, il rend le pays
plus exposé aux crises économiques et financières, pouvant même en être une des
principales causes. Une gestion efficace de la dette est donc essentielle pour aider les pays à
mieux résister aux chocs économiques.
La gestion de la dette publique : consiste à établir un processus permettant de mobiliser les
financements dont l’État a besoin et de poursuivre ses objectifs de coût et de risque, ainsi
que tous les autres objectifs qu’il peut avoir assignés à la gestion de sa dette, comme le
développement et le maintien d’un marché des titres publics performant et liquide.
Une stratégie de gestion de la dette est un plan établi par le gouvernement pour gérer les
emprunts, qu'ils soient nationaux ou internationaux, sur le moyen terme. Ce plan vise à
définir la meilleure composition possible de la dette publique, en équilibrant les coûts et les
risques, tout en répondant aux objectifs financiers et économiques du pays : Satisfaire les
besoins de financement de l'État, moindre coût, moindre risque.
LA SGDMT favorise un cercle vertueux :
Stratégie de gestion de la dette efficace → Accès à des financements moins coûteux →
Investissements publics productifs → Croissance économique → Hausse des recettes fiscales
→ Remboursement facilité + meilleure crédibilité → Nouveaux financements à meilleures
conditions → Et le cycle recommence.
Un aspect essentiel de la stabilité financière et d'une politique budgétaire durable
réside dans l’aptitude du gouvernement à gérer efficacement sa dette publique.
Principaux piliers d’une bonne gestion de la dette publique :
- Cadre institutionnel et juridique solide : Définir clairement les rôles des parties
prenantes. Adopter des lois garantissant transparence et responsabilité.
- Objectifs clairs et réalistes : Fixer des objectifs alignés sur la situation économique du
pays. Assurer la viabilité de la dette à long terme.
- Renforcement des capacités : Former les institutions responsables de la dette.
- Composition optimale de la dette : Trouver le bon équilibre entre dette intérieure
dette extérieure.
- Gestion active du pf : Surveiller et ajuster la structure de la dette pour réduire les
coûts et les risque.
Avantages de l’adoption d’une stratégie de gestion de la dette ?
Une stratégie de gestion de la dette publique permet de concilier entre le financement des
besoins de l’État et la préservation de l’équilibre économique. Elle est essentielle pour
garantir la résilience économique et la prospérité à long terme.
1. Amélioration de la soutenabilité de la dette (dette/PIB) : équilibrant les niveaux
d'endettement avec les capacités de remboursement
2. Reduction des couts de financement : Optimiser les échéances, les taux d'intérêt et
les instruments financiers utilisés permet de minimiser les coûts à long terme.
3. Renforcement de la crédibilité économique : Une gestion rigoureuse de la dette
renforce la confiance des marchés financiers, des investisseurs et des partenaires
internationaux.
4. Préservation de la stabilité macroéconomique : Une stratégie claire réduit
l'incertitude et les fluctuations sur les marchés financiers, évite les effets négatifs
d'une dette excessive.
5. Contribution à la croissance économique : Une gestion efficace permet de canaliser
les ressources empruntées vers des investissements productifs.
6. Renforcement de la transparence et de la gouvernance : une meilleure
responsabilisation et réduit les risques de mauvaise gestion.
Le cas de l’Équateur : Une approche alternative face à la dette illégitime
L’Équateur, au début des années 2000, faisait face à une dette publique importante, souvent
contractée dans des conditions douteuses, parfois au détriment de l'intérêt général. Cette
dette représentait une entrave majeure au développement économique et social du pays.
En 2007, sous la présidence de Rafael Correa, l’Équateur a mis en place une Commission
d’audit intégral de la dette publique. C'était une initiative inédite en Amérique latine, visant
à analyser l'origine, la légalité et la légitimité de la dette externe.
Il a révélé que plusieurs dettes étaient entachées d’irrégularités juridiques et de
manquements à l’éthique.
Certaines dettes servaient davantage des intérêts privés (notamment ceux de
créanciers et d’élites locales) que le bien-être de la population.
Actions entreprises
Renégociation et répudiation : L'Équateur a renégocié le paiement de la dette
extérieure et a refusé de payer les dettes jugées illégitimes.
Rupture avec le FMI: Correa a remboursé la dette au FMI et a décidé de ne plus
recourir à cette institution.
Priorité à l'investissement social et les investissements publics (
Cette stratégie a renforcé la souveraineté économique du pays et donné l’exemple d’une
gestion alternative et souveraine de la dette.
Synthèse :
Le cas de l’Équateur est souvent cité comme exemple de lutte contre la dette
illégitime.
Il montre qu’un pays peut remettre en question le remboursement de dettes
contractées dans des conditions injustes.
Il a inspiré d'autres mouvements internationaux pour l’audit de la dette.
Le miracle japonais
Le Japon affiche une dette publique dépassant 250 % du PIB, soit l’un des ratios les plus
élevés du monde.
Et pourtant, pas de crise majeure de la dette : les taux d’intérêt sont restés bas et le pays
continue de se financer sans difficulté.
90 % de la dette japonaise est détenue par des résidents : Cela réduit la dépendance aux
marchés internationaux et limite les risques extérieurs.
Le Japon bénéficie de taux d’intérêt extrêmement faibles, souvent négatifs en termes réels
et des échéances à LT ce qui allège le coût du service de la dette.
Ce financement bon marché est largement facilité par la politique accommodante de la
Banque du Japon, qui rachète massivement des obligations d’État, instaurant une forme de
monétisation de la dette sans générer d'inflation.
Ce modèle fonctionne aussi parce que les Japonais épargnent beaucoup, offrant à l’État une
base solide de financement local. La dette Japonaise a servi des objectifs stratégiques,
soutenant l’économie lors des crises, finançant les infrastructures, les programmes sociaux
et les investissements productifs qui permettent de générer des rendements financiers
énormes qui servent à rembourser la dette, financer le budget de l’Etat, épargner et
réinvestir.
Un cercle vertueux s’enchaine : spiral positif.
Cas Tunisien : Tunisie- FMI
Endettement excessif : réduction des subventions, privatisation des Eses publiques et
flexibilisation du marché du travail.
Conséquences : dépendance, risque d’atteinte à la souveraineté, diminution de la marge de
manœuvre budgétaire et vulnérabilité aux chocs externes.
L’Etat tunisien doit adopter une stratégie de la gestion de la dette efficace qui permet à la
fois de garantir la solvabilité et la soutenabilité de la dette et lutter contre la corruption.
L’effet de levier
L'effet de levier permet d'utiliser l'argent emprunté pour financer des investissements dans
le but d'augmenter les rendements par rapport à un investissement uniquement financé
avec des fonds propres.
L’idée est que les investissements financés par la dette (des infrastructures, des services
publics, ou des programmes sociaux) génèrent une croissance économique qui, à son tour,
génère des recettes fiscales supplémentaires pour rembourser la dette : Effet multiplicateur
de la dette résultant de l’effet de levier contenu de la dette et du spiral+.
Les avantages de l’effet de levier : Financement des investissements publics, Soutien à la
croissance économique, Maintien des dépenses en période de crise, Amélioration de la
crédibilité internationale.
L’effet de levier rend le financement des investissements par l’endettement plus rentable
que par les fonds propres.
Les agences de Notations
Rôle principal : évaluer la solvabilité d’un Etat ou une entité fondée sur des indicateurs en
donnant des notes sur les risques de défaut des emprunteurs. : Moody’s- SandP-Fitch. Cette
notation donne une idée sur le niveau de risque auquel il est exposé l’emprunt.
Elles évaluent la capacité de remboursement.
Critiques :
Influence à travers la notation sur le cout d’investissement.
Le conseil d’administration des agences de notation est composé des bailleurs de fonds :
subjectivité, conflit d’intérêt et manque d’indépendance.
Méthodologie et critères de notation souvent inadaptés.
Nombre limité d’agence : concentration du marché et absence de diversité.
Incapacité d’anticiper les risques financiers.
Recommandations : renforcement de la transparence, diversification des sources de
notation, surveillance et supervision accrues.
Reduction des conflits d’intérêt, amélioration des méthodologies : scenarios et prévisions.
Balance des paiements et besoin de financement
La balance des paiements révèle les déséquilibres économiques d'un pays, tandis que le
besoin de financement découle directement de ces déséquilibres.
La balance des paiements est, par construction, toujours à l'équilibre.
Un document comptable qui récapitule le solde des échanges entre un pays et le reste du
monde.
Elle permet d’identifier les principaux partenaires commerciaux et de comprendre, dans le
cas d’un besoin de financement, comment il est financé par l’étranger.
Elle permet de suivre la situation monétaire du pays et d’évaluer la capacité d’adaptation du
pays aux chocs externes.
Il donne des indications sur la performance économique d’un pays L’état du système
productif La spécialisation du pays La compétitivité du pays.
Le solde de la balance commerciale = Exportations (biens)-Importations (biens)
La Si Exportations (biens)>Importations (biens) balance commerciale est excédentaire : Le
pays est compétitif et exporte beaucoup.
Si Exportations (biens)<importation : le pays est importateur et non compétitif.
Le solde de la balance courante traduit partiellement la capacité ou le besoin de
financement de l’économie. Pour donner une valeur approchée de cette capacité ou ce
besoin, le solde de la balance courante est augmenté du solde du compte de capital.
Ce solde présente le mérite de montrer qu’un pays peut dégager une capacité de
financement vis-à-vis du reste du monde lorsque le solde des transactions courantes
augmenté du solde du compte capital est positif.
- Si le solde de la balance courante est négatif (-) : la nation éprouve un besoin de
financement : une situation d’emprunteur net
- Si le solde de la balance courante est positif (+) : la nation éprouve une capacité de
financement : une situation de prêteur net
Comment financer ce besoin de financement ?
Un Déficit budgétaire est un déséquilibre entre les dépenses et l’épargne :
Augmentation des recettes fiscales, Réduction des dépenses publiques, recourt La dette
publique intérieure de l'Etat, La dette publique extérieure.
Conséquences du besoin de financement :
Endettement extérieur accru : Une dépendance aux financements extérieurs peut rendre le
pays vulnérable aux chocs externes
Risque de perte de souveraineté économique : L’économie devient tributaire des bailleurs
de fond La dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers limite la capacité du pays à prendre
des décisions économiques indépendantes.
Risques sur la balance des paiements : Si les entrées de capitaux (investissements ou
emprunts) ne suffisent pas, le pays pourrait connaître des tensions sur ses réserves de
change.
Les Quotas :
Quotas à l’exportation :
Ils limitent la quantité de biens qu’un pays peut exporter afin de protéger
l’approvisionnement local, réguler les prix ou préserver les ressources stratégiques.
Quotas à l’importation :
Ils restreignent l’entrée de produits étrangers sur le marché national pour protéger
l’industrie locale, équilibrer la balance commerciale ou répondre à des exigences
réglementaires.
Exemple de La Tunisie : Malgré un excèdent au niveau de la production du lait. la Tunisie a
importé des quantités de lait belge soutenues par des conventions avec des bailleurs de
fonds internationaux qui conditionnent leur aide à la garantie d’approvisionnement en
produits de base et à l’endettement.
Les instruments de la dette publiques intérieures
Pour combler ce besoin de financement : l’Etat lève des fonds auprès des marchés financiers
à travers différents instruments :
Bons de trésor assimilables (BTA) : maturité allant de 2 à 50 ans. Il s’agit de l’instrument de
financement à moyen et long terme de l’État pour financer des projets d’investissement ou
un déficit structurel : attractifs (coupon versé périodiquement) - très liquides-
interchangeables…
Les Bons de trésor à taux fixe sont d’une maturité inférieure ou égale à 12 mois (CT),
remboursement infine et intérêts reçus périodiquement.
BT zéro coupon : non attractifs : remboursement+ intérêts infine.
Objectifs de l’émission des titres sur le marché financier : transparence- standardisation des
titres- liquidité des titres.
Avantages du recourt à la dette intérieure :
-Diminution de la dépendance extérieure.
- Diminution du risque de change et limiter les couts liés à l’endettement extérieure.
Inconvénients du recourt à la dette intérieure :
-limitation des sources de financement pour les entreprises diminution de
l’investissement.
-limitation de l’accès aux emprunts de consommation diminution de la consommation
diminution de la production diminution de la croissance économique.
Gestion des risques liés à l’endettement publique
Risque d’atteinte à la souveraineté : désigne la perte partielle ou totale de la capacité d’un
État à prendre librement ses décisions économiques, budgétaires ou sociales et politiques…
en raison de sa forte dépendance à l’endettement, notamment externe Concessions
élevées.
Les créanciers imposent des réformes économiques, telles que des mesures d’austérité, des
hausses d'impôts et des privatisations ….
Les créanciers, en particulier les grandes puissances économiques, utilisent la dette pour
influencer la politique interne des pays endettés afin de servir leurs intérêts géopolitiques,
Un contrôle des ressources naturelles ou stratégiques, Des ajustements sociaux, Une
imposition des produits commerciaux (Kia- lait belge- produits turcs, Un transfert des enjeux
environnementaux et sanitaires vers les pays endettés.
Solutions pour lutter contre le risque de l’atteinte à la souveraineté :
1. Elaborer une stratégie sur l’endettement
2. Miser sur l’effet de levier
3. Diversifier les sources d’emprunt
4. Encourager l’emprunt sur les marchés nationaux ou régionaux
5. Sensibiliser les décideurs aux risques liés à l’endettement en particulier sur la
souveraineté
6. Bien négocier l’accord de prêt
7. Vérifier la présence d’agents qualifiés au sein des unités des projets fiancés par les
prêts
Risque d’insolvabilité : le pays n’arrive pas à honorer ses engagements à l’échéance : Risque
de liquidité Risque de défaut de paiement. Ce risque peut conduire à un Boom de crédit
par la suite à un effet de boule de neige.
Risque de non soutenabilité : Le pays n’arrive pas à gérer sa dette et à l’honorer à LT. Le
pays doit rembourser ses crédits, mais se prive de tout le reste pour y arriver :
investissement, rôle social…
Risque de change : lié à une dépréciation de la monnaie nationale par rapport à la monnaie
du crédit (devise) qui augmente le coût du remboursement, ce qui aggrave la charge de la
dette. Qui se répercute sur le budget : le ratio dette/PIB augmente.
La gestion des risques vise à assurer l’équilibre financier du pays par la diversification des
sources de financement afin de minimiser les risques et assurer la soutenabilité de la dette à
travers la mise en place d’une stratégie de la gestion de la dette.
Sur la base de l’analyse de plusieurs facteurs : institutionnels, financiers, économique, la GR
permet d’estimer le seuil optimal d’endettement, optimiser les avantages économiques de la
dette à travers la matrice de risque.
Les dons représentent une source de risques car elles sont généralement accompagnées par
des conditions et des obligations imposées par le donateur.
SIADE
Le SIADE (Système d’Information pour l’Administration de la Dette Extérieure) est une
plateforme numérique mise en place par la Direction Générale de la Dette Publique en
Tunisie.
Il vise à suivre, gérer et analyser les emprunts extérieurs contractés par l’État, en assurant
une traçabilité et une transparence dans la gestion de la dette publique.
Gestion de la dette publique extérieure dès la signature de la convention de la dette jusqu’au
remboursement final.
Les acteurs : La Direction Générale de la Gestion de la Dette Publique et de la Coopération
Financière au sein du Ministère des Finances, Banque centrale Centre informatique du
Ministère des Finances (CIMF) : assurer la collecte et la centralisation des données
Avantages :
Le SIADE est un outil stratégique de gestion de la dette extérieure, centralisant les données
des emprunts dans une base unique. Il facilite la traçabilité, la planification des
remboursements et la production de rapports fiables. Ce système renforce la transparence,
la crédibilité du pays et l’aide à la décision. Il contribue également à évaluer la soutenabilité
de la dette et à orienter les politiques d’endettement.
Inconvénients :
L’inconvénient majeur c’est qu’il n’est pas interconnecté aux autres systèmes à savoir ADEB
qui représente l’outil de gestion de toutes les dépenses publiques.
De plus, l’usage optimal du système dépend fortement du niveau de formation des
utilisateurs, or certains agents peuvent ne pas maîtriser entièrement ses fonctionnalités
techniques. À cela s’ajoute la nécessité de maintenir le système à jour en permanence, ce
qui demande des ressources humaines et technologiques importantes.
SYGADE : version SIADE plus développée (n’existe pas en Tunisie).
L’audit de l’endettement
« Un audit efficace est essentiel pour assurer la responsabilité et la transparence dans la
gestion des finances publiques. »
L'audit de la dette publique est une évaluation approfondie des emprunts contractés par un
État, visant à en analyser la légitimité, la viabilité financière, la transparence et l'impact
économique. Il permet d'identifier d'éventuelles irrégularités, d’évaluer la bonne gestion des
ressources empruntées et de formuler des recommandations pour une meilleure
gouvernance de la dette.
L’audit de la dette publique a émergé comme une réponse aux crises financières et aux
pratiques douteuses dans la gestion des finances publiques.
L’audit de la dette est important car :
. Un outil de transparence : Une compréhension claire de l’endettement à travers la vue
d’ensemble sur la dette, L’exposition des irrégularités, La publication d’informations
accessibles (publication des rapports d’audit ...
Exemple : L’audit de la dette réalisé en Équateur en 2008 a permis de dénoncer des
irrégularités dans plusieurs contrats de dette externe et de renégocier les termes,
économisant ainsi des ressources considérables pour le pays.
. Renforce la soutenabilité financière et améliore la gouvernance économique : L’évaluation
des risques et des vulnérabilités, La vérification et analyse des stratégies de gestion, La
promotion des emprunts responsables : En identifiant les détournements ou les
investissements non productifs, les audits incitent à des pratiques d’endettement alignées
sur les priorités nationales.
Exemple : Les audits menés par les institutions supérieures de contrôle (ISC) dans les pays
d’Afrique subsaharienne ont contribué à éviter des crises en signalant des niveaux
d’endettement non soutenables et en recommandant des mesures correctives.
. Renforçant la responsabilisation : Les audits obligent les gouvernements à justifier leurs
décisions en matière d’endettement ce qui : Favorisant la mise en place de cadres
réglementaires et encourage la participation citoyenne par la surveillance de l’utilisation des
ressources publiques et leur demander de rendre compte.
L’audit de la dette publique repose sur 3 axes principaux :
Audit de conformité :
L’audit de conformité vérifie si les activités financières et administratives respectent les lois,
règlements et politiques applicables.
Objectifs principaux :
· Assurer que les emprunts et remboursements sont effectués dans le respect des
dispositions légales et contractuelles.
· Identifier les cas de non-conformité pouvant conduire à des sanctions ou des pertes
financières.
· Renforcer la responsabilité des décideurs publics.
Audit financier :
L’audit financier a pour objectif de vérifier si les informations comptables et financières de
l’entité auditée sont présentées avec exactitude et conformité aux normes comptables en
vigueur.
Objectifs principaux :
. Assurer la fiabilité des états financiers relatifs à la dette publique.
· Identifier les erreurs ou irrégularités dans la comptabilisation des emprunts et des
paiements.
· Fournir une base solide pour les prises de décisions économiques et budgétaires.
Il permet de s’assurer que les informations concernant un emprunt externe
figurent correctement dans les rapports financiers de l’État et si les paiements
d’intérêts ont été correctement imputés.
Audit de performance :
Audit de performance permet d’évaluer si les activités et les ressources de l’entité sont
gérées de manière économique, efficiente et efficace pour atteindre les objectifs fixés.
Objectifs principaux :
. Analyser l’impact des emprunts publics sur le développement économique et social.
. Identifier les dysfonctionnements dans la gestion des projets financés par la dette.
· Proposer des améliorations pour optimiser les stratégies de gestion de la dette.
Méthodologie de l’audit de la dette publique :
La méthodologie de l’audit de la dette publique selon le guide 5250 de l’INTOSAI :
1- Planification de l'audit : il comporte une clarification du cadre conceptuel et des
objectifs spécifiques, incluant l'accord sur les modalités de travail avec l'entité
auditée., Compréhension de l'entité et de son environnement, évaluation des risques
et identification des problématiques, Élaboration du plan d’audit : plan structuré
intégrant les objectifs, les questions d’audit, et les critères pertinents.
2- Conduite de l’Audit : Lors de cette phase, les auditeurs appliquent des procédures
d’audit spécifiques pour collecter des preuves suffisantes et appropriées :
Vérifications approfondies sur les documents comptables, les registres de dette, et
les systèmes d’information, Observation, recalculs, enquêtes et analyses statistiques,
Validation par expertise : Consultation d’experts pour des questions complexes liées
aux produits dérivés ou modèles d’évaluation des risques.
3- Reporting et suivi : la communication des résultats à travers la préparation des
rapports garantis par une mise en œuvre d’un système d’évaluation indépendant
pour garantir la fiabilité des rapports et enfin un Suivi post-audit : Evaluation de la
mise en œuvre des recommandations et des correctifs adoptés.
Synthèse :
L’audit de la dette publique est un processus essentiel qui contribue à la transparence et à la
responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Il permet d'évaluer la légitimité des emprunts, d'assurer une utilisation efficace des
ressources et de prévenir les abus.
En favorisant la confiance entre les citoyens et les institutions, l'audit de la dette publique
joue un rôle clé dans la promotion d'une gouvernance saine et durable.
Ainsi, une stratégie rigoureuse et systématique de l'audit est cruciale pour garantir que la
dette publique soutienne réellement le développement économique et social des pays.