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Initiation À La Traduction-Partie I

Le document présente un cours sur l'initiation à la traduction, abordant les théories et pratiques de la traduction, ainsi que les défis rencontrés par les traducteurs. Il explore des concepts tels que la fidélité et la trahison dans la traduction, ainsi que les différentes méthodes et techniques utilisées pour traduire des textes de l'arabe vers le français. Le cours souligne l'importance de comprendre les contextes linguistiques et culturels pour une traduction efficace.

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Initiation À La Traduction-Partie I

Le document présente un cours sur l'initiation à la traduction, abordant les théories et pratiques de la traduction, ainsi que les défis rencontrés par les traducteurs. Il explore des concepts tels que la fidélité et la trahison dans la traduction, ainsi que les différentes méthodes et techniques utilisées pour traduire des textes de l'arabe vers le français. Le cours souligne l'importance de comprendre les contextes linguistiques et culturels pour une traduction efficace.

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Département des études Françaises

Semestre Premier (S 3) Module 6

" Initiation à la traduction "

Partie I

Professeur

Saadia Dahbi

Année universitaire : 2022-2023

1
Plan :

1ère partie : Pour une théorie de la traduction

1- La traduction : Essais de définition


2- Difficultés de la traduction
2-1 Synonymie, homonymie, paronymie, polysémie
2-2 Comprendre les contextes
3- La tâche du traducteur
4- Fidélité versus trahison

2ème partie : Pratique de la traduction

I- Méthodologie de la traduction
1- Les procédés techniques de la traduction
2- Analyser et commenter des traductions en les comparant aux textes
originaux
II- Traduire des textes de l’arabe vers le français

2
1ère partie : Problèmes théoriques de la traduction

1- Traduction : Essais de définition

En latin, le terme translatio apparaît initialement dans le sens de « changement »,


mais aussi de « transport », de passage d'argent d'une banque à une autre, de greffe
botanique, de métaphore. Ce n'est que chez Sénèque qu'on le trouve comme
version d'une langue à une autre. De la même façon, traducere signifie « conduire
au-delà ». Au Moyen Âge aussi, on parlait de translatio imperii en tant que
transport, passage de l'autorité impériale de Rome vers le monde germanique.

Traduire se répand au XVe siècle avec le sens qu'il a aujourd'hui de version d'une
langue à une autre.

• Dans son essai, Aspects linguistiques de la traduction(1959), Roman


Jakobson distingue trois types de traduction :
- La traduction interlinguale : elle se réalise quand on traduit un
texte d'une langue à l'autre, c'est-à-dire quand on a « une
interprétation de signes linguistiques au moyen de signes
linguistiques d'une autre langue » (et ce serait la traduction
proprement dite).
- La traduction intersémiotique quand on a « une interprétation
de signes linguistiques au moyen de signes non linguistiques
», c'est-à-dire quand on « traduit » un roman en film, ou une
fable en ballet.
- La traduction intralinguale ou reformulation, qui serait une «
interprétation des signes linguistiques au moyen d'autres
signes de la même langue ».
• Dans son œuvre Palimpsestes. La littérature au second degré, (1982),
Gérard Genette place la traduction sous l'enseigne du palimpseste : un
parchemin dont on a « gratté » la première inscription pour en inscrire une

3
autre, mais de manière que l'on puisse lire en transparence l'ancien sous le
nouveau.

• « L’opération par laquelle un texte écrit dans une langue se trouve


susceptible d’être lu dans une autre langue. » Dominique Aury

• « Dire [dans la langue d’arrivée] presque la même chose [dite dans la langue
source]. » Umberto Eco.

• « La traduction est un discours indirect masqué par un discours direct. »


Bosso

• En effet la formule métalinguistique implicite au début de chaque texte


traduit est « L’Auteur Untel a dit dans sa langue ce qui suit ». Mais cet avis
métalinguistique implique une déontologie du traducteur. » Eco

Traduire : passer d’une langue à une autre, transposer, transporter d'une langue à
une autre, donner l'équivalent d'un texte, d'une locution, d'un mot.

En traitant des rapports entre un original et sa traduction, les théoriciens utilisent


différentes expressions : texte source, texte de départ / texte d’arrivée, texte de
destination.

2- Difficultés de la traduction

2-1 Synonymie, homonymie, paronymie, polysémie

Pour identifier deux synonymes dans la comparaison entre une langue et une
autre, il faut d'abord avoir désambiguïsé, à l'instar du locuteur natif, les
homonymes à l'intérieur de la langue source : faire appel au contexte verbal où le
mot apparaît ou à la situation extérieure où il est prononcé, procéder à des «
sélections contextuelles » (cf. Eco 1975, § 2.11)

Exemple1 : Aussi

4
1- Il parle le français et aussi 1- ‫يتكلم الفرنسية والعربية أيضا‬
l’arabe.
2- L’égoïste n’aime que lui- 2- ‫ال يحب األناني إال نفسه ولذا ال يحبه‬
même ; aussi, personne ne ‫أحد‬
l’aime.
3- Il l’a critiqué aussi durement
que la dernière fois. 3- ‫انتقده بشدة كما فعل في المرة السابقة‬
4- Elle a été aussi gentille avec 4- ‫كانت لطيفة معه بمقدار ما تسمح به‬
lui que le permettait leur ‫عالقتهما‬
relation.
5- Aussi dur soit-il, il 5- ‫مهما كانت قساوته فلن يضاهي طباع‬
n’égalerait pas le caractère ‫أبيه‬
de son père.

Exemple 2 : Toujours

1- Il est toujours prêt. 1- ‫هودائمامستعد‬


2- Il rêve d’un monde toujours beau. 2- …
3- Son souvenir restera toujours 3- …
vivant. 4- …
4- Il s’en souvient toujours. 5- ‫لطالمااحترمها‬
5- Elle ne l’aimera pas pour toujours. 6- …
6- L’homme est carnivore depuis
toujours. 7- ‫كالعادة‬
7- Il l’a toujours respectée. 8- …
8- Toujours est-il 9- …
9- Comme toujours 10- …

5
10- Presque toujours

2-2- Comprendre les contextes

Le dictionnaire bilingue est à considérer comme un instrument pour traduire, et


non une traduction. Il permet d’établir les correspondances de terme à terme (et
peut-être de structure syntaxique à structure syntaxique) entre deux ou plusieurs
langues. Cependant la traduction ne concerne pas les rapports entre deux langues,
dans le sens de deux systèmes sémiotiques. La traduction, et c'est un principe
désormais évident en traductologie, ne se produit pas entre systèmes, mais bien
entre textes.

Dans une langue naturelle, la forme de l'expression sélectionne certains éléments


pertinents dans le continuum ou matière de toutes les phonations possibles et
comprend un système phonologique, un répertoire lexical et des règles
syntaxiques. En référence à la forme de l'expression, on peut engendrer différentes
substances de l'expression. (Bonjour).

Dans un texte verbal, la substance strictement linguistique est certes


fondamentale, mais elle n'est pas toujours la plus importante. Etant donné la
phrase : « passe-moi le sel », nous savons qu'elle peut exprimer de la rage, de la
politesse, du sadisme, de la timidité en fonction de la façon dont elle est
prononcée, et connoter l'énonciateur comme cultivé, illettré ou comique si l'accent
est dialectal.

Il suffit de considérer la façon dont une langue Alfa juge pertinents certains sons
qu'une langue Bêta ignore, ou les grandes différences entre lexique et syntaxe
dans des langues dissemblables.

Une langue associe diverses formes du contenu à diverses formes de l'expression.


Le continuum ou matière du contenu serait tout ce qui est pensable et classable,
mais les langues (et cultures) subdivisent parfois diversement ce continuum; c'est
6
pourquoi, par exemple, des civilisations différentes segmentent différemment le
continuum chromatique, au point qu'il semble impossible de traduire un terme de
couleur compréhensible dans la langue Alfa en un terme de couleur typique de la
langue Bêta. (le monde végétal, variété des dattes par exemple)

L’article défini : le/ la/ les (en langue française); the (en Anglais); ‫( ال‬en arabe)

ANGLAIS ITALIEN
nephew Nipote
niece
grandchild

ANGLAIS Contenu ITALIEN


nephew fils du frère ou de Nipote
la sœur
niece fille du frère ou de
la sœur
grandchild fils/fille du fils ou
de la fille
→ Comparaison avec la langue arabe.

Cas des pronoms personnels sujet

Anglais Français Arabe Contenu


you tu ‫ أنت‬2ème pers singulier
masculin
you tu ‫ أنت‬2ème pers.
Singulier féminin
you vous ‫ أنتم‬2ème pers singulier
masculin
(vouvoiement)

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you vous ‫ أنتن‬2ème pers singulier
féminin
(vouvoiement)
you vous ‫ أنتم‬2ème pers. Pluriel
(plusieurs
personnes)
masculin/masculin
et féminin
you vous ‫ أنتن‬2ème personne
pluriel féminin
you vous ‫ أنتما‬2ème pers. duel

Le traducteur traduit toujours des textes, c'est-à-dire des énoncés présentés dans
un contexte linguistique ou proférés dans des situations spécifiques.

Quand on traduit des textes, les termes linguistiques sont comparables, et les
éventuelles ambiguïtés peuvent être résolues à la lumière des contextes et en se
référant au monde dont ce texte donné parle.

Notons aussi l’emploi des préfixes en français, exemple :

Préfixe Sens Equivalent Exemple


a- privatif ‫ غير‬/‫ال‬ ‫غير‬/Anormal
‫طبيعي‬

anti- contre ‫ضد‬ Antibiotique//


‫مضاد حيوي‬

hémi- à moitié ‫نصف‬ …

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Le traducteur doit préserver au maximum l'effet produit par la substance de
l'expression du texte original : la substance de l'expression du texte de destination
essaie d'être équivalente aussi bien à la substance linguistique qu'aux substances
extralinguistiques du texte source afin de produire presque le même effet.

3- La tâche du traducteur
Traduire est un pari difficile, quelquefois impossible à tenir
Walter Benjamin parle de la « tâche du traducteur » sous le double sens que Freud
donne au mot « travail », quand il parle dans un essai de « travail de souvenir »
(sauvetage) et dans un autre essai de « travail de deuil » (consentement à la perte).
En traduction aussi, il s’agit de sauvetage et de consentement à la perte.
Deux partenaires sont en effet mis en relation par l'acte de traduire, l'étranger -
terme couvrant l'œuvre, l'auteur, sa langue - et le lecteur destinataire de l'ouvrage
traduit. Et, entre les deux, le traducteur qui transmet, fait passer le message entier
d'un idiome dans l'autre.
Traduire c'est servir deux maîtres : l'étranger dans son œuvre, le lecteur dans son
désir d'appropriation. Auteur étranger, lecteur habitant la même langue que le
traducteur. Ce paradoxe relève en effet d'une problématique sans pareille,
sanctionnée doublement par un vœu de fidélité et un soupçon de trahison.
Dans L'épreuve de l'étranger, (1995), Antoine Berman signale deux modalités de
la résistance : celle du texte à traduire et celle de la langue d'accueil de la
traduction. « Sur le plan psychique, dit-il, le traducteur est ambivalent. Il veut
forcer des deux côtés, forcer sa langue à se lester d'étrangeté, forcer l'autre langue
à se dé-porter dans sa langue maternelle. »
4- Fidélité versus trahison
L’ethnolinguistique - B. Lee Whorf, E. Sapir - s'est attachée à souligner le
caractère non superposable des différents découpages sur lesquels reposent les
multiples systèmes linguistiques : découpage phonétique et articulatoire à la base
des systèmes phonologiques (voyelles, consonnes, etc.), découpage conceptuel

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commandant les systèmes lexicaux (dictionnaires, encyclopédies, etc.),
découpage syntaxique à la base des diverses grammaires. Les exemples abondent
: le mot « bois» en français, regroupe le matériau ligneux et l'idée d'une petite
forêt ; mais dans une autre langue, ces deux significations vont se trouver
disjointes et regroupées dans deux systèmes sémantiques différents ; au plan
grammatical, il est aisé de voir que les systèmes de temps verbaux (présent, passé,
futur) diffèrent d'une langue à l'autre; il y a des langues où on ne marque pas la
position dans le temps, mais le caractère accompli ou inaccompli de l'action ; et il
y a des langues sans temps verbaux où la position dans le temps n'est marquée que
par des adverbes équivalant à « hier », « demain », etc.

Si on ajoute l'idée que chaque découpage linguistique impose une vision du


monde, en disant par exemple que les Grecs ont construit des ontologies parce
qu'ils ont un verbe « être » qui fonctionne à la fois comme copule et comme
assertion d'existence, alors c'est l'ensemble des rapports humains des locuteurs
d'une langue donnée qui s'avère non superposable à celui de ceux par lesquels le
locuteur d'une autre langue se comprend lui-même en comprenant son rapport au
monde.

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