UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
AMENAGEMENT DU TERRITOIRE,
DEVELOPPEMENT TERRITORIAL,
DEVELOPPEMENT LOCAL. QUELLE
CONVERGENCE AU SENEGAL?
Dr. Mohamadou Mountaga DIALLO
Enseignant-chercheur
Département géographie/UCAD
28/05/2022 1
PLAN DU COURS
INTRODUCTION DU COURS
I. DES CONCEPTS INTER RELIES
II. COHERENCE TERRITORIALE OU VIABILITE TERRITORIALE : DES
LOGIQUES DE DECOUPAGE CREANT DES INCOHERENCES
III. VERS UNE ARCHITECTURE TERRITORIALE RENOVEE ET SIMPLIFIEE
IV. UNE GOUVERNANCE RENOVEE AVEC DES MISSIONS CLAIRES
V. UNE AMELIORATION DES MECANISMES DE FINANCEMENT DU
DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
CONCLUSION
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INTRODUCTION DU COURS
A. Contexte du cours
L’AT a connu d’importantes mutations au cours de ces trente dernières
années à la faveur de la mondialisation de l’économie, de la
décentralisation, de l’intégration régionale et du développement durable.
L’une des conséquences de ces mutations est le passage de
l’aménagement du territoire à l’aménagement des territoires et la montée
des préoccupations en matière de développement territorial.
Au Sénégal, la relance de l’aménagement du territoire s’exprime depuis
2013 par la réforme de la décentralisation avec l’Acte 3 et l’adoption du Plan
Sénégal Emergent (PSE) comme référentiel de développement.
La relance de l’aménagement du territoire par la mise en œuvre de ces deux
grands axes des politiques territoriales suscite des enjeux et des défis.
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28/05/2022
INTRODUCTION DU COURS
B. Objectif du cours
Partager avec les étudiants la problématique de l’aménagement et du
développement territorial au Sénégal. Il vise à montrer à travers l’exemple des
principales politiques territoriales (Acte 3 de la décentralisation et PSE) les
enjeux et défis de l’aménagement et du développement territorial au Sénégal.
Ainsi, à la fin du cours :
L’étudiant comprend l’organisation administrative et territoriale du Sénégal.
L’étudiant a une bonne connaissance des enjeux d’aménagement et de
développement territorial au Sénégal.
L’étudiant maîtrise les défis des politiques territoriales notamment en termes
de gouvernance des territoires et de financement du développement
territorial.
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28/05/2022
INTRODUCTION DU COURS
C. Ressources du cours
Les ressources du cours sont constituées des documents de la bibliographie ci-
dessous :
• Alvergne C, 2002a, « Pour une renaissance des politiques d’aménagement du
territoire en afrique de l’ouest », Paris, Revue Territoires 2020, 13p
• Alvergne C et Igué J, 2011, « Les nouveaux territoires de la gouvernance », in
Revue les Territoires d’Afrique, UCAD, n°1-janvier 2011, pp. 5-20
• Alvergne C et Latouche D, 2003, « Les enjeux géographiques du développement en
Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour une relecture des articulations villes-
campagnes », Bénin, PDM, 18 p
• Casteigts M, 1999, L’aménagement de l’espace, Paris, L.G.D.J, 116 p
• Coll J-L et Guibbert J-J (dir.), 2005, L’aménagement au défi de la décentralisation
en Afrique de l’Ouest, Toulouse, PUM, 306p
• Diakhaté M.M, 2011, L’aménagement du territoire au Sénégal: Principes, pratiques
et devoirs pour le XXIe siècle l’Harmattan,
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INTRODUCTION DU COURS
• Diop A et Diallo M.M, 2016, Comprendre l’Acte 3 de la décentralisation
• Diop A (dir.), 2008, Développement local, gouvernance. Enjeux et perspectives,
Paris, Karthala, 230p
• Diop A, 2004, Villes et aménagement du territoire au Sénégal, Thèse d’Etat
géographie, UCAD, FLSH, département de géographie, 404p
• Hugon Ph et Alvergne C, 2003, « Pourquoi relancer l’aménagement du territoire en
Afrique de l’Ouest ? », in PDM, Le renouveau des politiques d’aménagement du
territoire, entre décentralisation et intégration régionale, Cotonou, PDM, pp.41-55
• Igué J, 2003 : « Aménagement du territoire et dynamique régionale en Afrique de
l’ouest », in PDM, Le renouveau des politiques d’aménagement du territoire, entre
décentralisation et intégration régionale, Cotonou, PDM, pp.200-211
• Lacour Cl, Delamarre A et Thoin M, 2003, 40 ans d’aménagement du territoire,
Paris, la documentation française-DATAR, 153p
• Lajugie J, Delfaud P et Lacour Cl, 1985, Espace régional et aménagement du
territoire, 2e édition, Paris, Dalloz, 987 p
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INTRODUCTION DU COURS
• Langumier J-F et Alvergne C, 2003, « La Reconstruction de l’aménagement du
territoire par le bas, décentralisation et aménagement du territoire », in PDM, Le
renouveau des politiques d’aménagement du territoire, entre décentralisation et
intégration régionale, Cotonou, PDM, pp.145-157
• Leloup F et al, 2005, « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de
coordination territoriale? », in Géographie, économie société, 2005/4 vol.7, pp. 321-
332
• Manesse J, 1998, L’aménagement du territoire, Paris, LGDJ, 181p
• Marie J et Idelman E, 2010, « La décentralisation en Afrique de l’Ouest : une
révolution dans les gouvernances locales ? », EchoGéo [En ligne], numéro
13 | 2010, mis en ligne le 20 septembre 2010
• Miossec J-M, 2011, « Le développement local, entre mondialisation et promotion
des territoires : de la gouvernance à l’articulation des pouvoirs et des territoires », in
Revue les Territoires d’Afrique, UCAD, n°2-juin 2011, pp. 8-27
• Miossec J-M, 2009, Terrains et échelons de la gouvernance : expériences en France
et au Maghreb, Paris, l’harmattan, 411p
• Monod J et De Castelbajac Ph, 2002, L’aménagement du territoire, Paris, PUF,
126p
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1- DES CONCEPTS INTER-RELIES
1.1. Définition des concepts de base
TERRITOIRE ESPACE SOCIALISE AVEC UNE DOUBLE DIMENSION (MATÉRIELLE ET
IMMATÉRIELLE).
AIRE DE DÉVELOPPEMENT, D’AMÉNAGEMENT ET DE GESTION, DE TAILLE VARIABLE, UN
ÉCHELON ET UN CADRE DE VIE, OÙ LA RESPONSABILISATION DES ACTEURS LOCAUX EST
SUSCEPTIBLE DE FOURNIR, EN ARTICULATION AVEC LES AUTRES PROTAGONISTES, UNE
RÉPONSE AUX BESOINS ET AUX ASPIRATIONS DE LEURS CONCITOYENS.
TERRITORIALISATION ELLE RENVOIE AU PROCESSUS DE CONSTRUCTION D’UN PROJET DE SOCIÉTÉ DE
TERRITOIRE. IL S’AGIT D’UNE RELOCALISATION DES POLITIQUES PUBLIQUES QUI
S’ÉLABORENT AU NIVEAU DES TERRITOIRES. AUJOURD’HUI, LE SUCCÈS DE LA NOTION DE
TERRITOIRE EST LIÉ À SA CONCEPTION ACCORDANT PLUS DE PLACE AUX ACTEURS, À
L’EXPÉRIMENTATION DE NOUVEAUX MODES DE GOUVERNANCE TERRITORIALE MULTI-
NIVEAUX.
TERRITORIALITÉ ENSEMBLE DES RELATIONS QU’UNE SOCIÉTÉ ENTRETIENT NON SEULEMENT AVEC ELLE-
MÊME, MAIS ENCORE AVEC L’EXTÉRIORITÉ ET L’ALTÉRITÉ, À L’AIDE DE MÉDIATEURS, POUR
SATISFAIRE SES BESOINS DANS LA PERSPECTIVE D’ACQUÉRIR LA PLUS GRANDE
AUTONOMIE POSSIBLE, COMPTE TENU DES RESSOURCES DU SYSTÈME. ELLE SE
CONSTRUIT DANS LE TEMPS LONG QUI SE CHARGE DE L’APPRENTISSAGE COGNITIF DU
PROCESSUS DE CRISTALLISATION GÉNÉRANT DES RELATIONS EXISTENTIELLES QUE LES
INDIVIDUS ET LES GROUPES ENTRETIENNENT DANS L’ESPACE.
TERRITORIALISATION DES POLITIQUES INSCRIRE LES POLITIQUES PUBLIQUES DE MANIÈRE COORDONNÉE ET COMPLÉMENTAIRE
PUBLIQUES AU SEIN DES TERRITOIRES ET ABOUTIR À UNE MEILLEURE APPROPRIATION DE CELLE-CI
PAR LES ACTEURS CONCERNÉS AU NIVEAU LOCAL.
TERRITORIALISATION DE L’ACTION TENDANCE À UNE DÉFINITION
8 PLUS LOCALISÉE DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DES
PUBLIQUE 28/05/2022 MOYENS DE PRISE EN CHARGE DE CES POLITIQUES.
1- DES CONCEPTS INTER-RELIES
1.1. Définition des concepts de base
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ENSEMBLE DE MESURES ET D’ACTIONS VOLONTARISTES VISANT, PAR UNE ORGANISATION
PROSPECTIVE DE L’ESPACE, À UTILISER UN TERRITOIRE DE MANIÈRE RATIONNELLE EN
FONCTION DE SES RESSOURCES ET POTENTIALITÉS, ET DANS LE BUT DE SATISFAIRE LES
BESOINS IMMÉDIATS ET FUTURS DE LA POPULATION.
ORGANISATION TERRITORIALE S’INSCRIT DANS UN MOUVEMENT DE COOPÉRATION ENTRE LES COLLECTIVITÉS,
D’INTERCOMMUNALITÉ QUI, À TOUTES LES ÉCHELLES, IMPLIQUE DES LOGIQUES
D’ORGANISATION NÉGOCIÉES, CONTRACTUALISÉES ET SOUS-TENDUES PAR DE
NOUVEAUX MODES DE GOUVERNANCE
PÔLE DE DÉVELOPPEMENT ORGANISÉ AUTOUR DES POTENTIALITÉS DU TERRITOIRE, LE PÔLE EST UN FOYER DE
CONCENTRATION ÉCONOMIQUE GÉNÉRATEUR D’ACTIVITÉS MOTRICES AVEC UNE FORTE
PUISSANCE D’ENTRAINEMENT D’OÙ SA CENTRALITÉ ET SON ATTRACTIVITÉ.
DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL UNE DÉMARCHE DE MOBILISATION DES ACTEURS LOCAUX POUR L’ÉLABORATION ET LA
MISE EN ŒUVRE D’UN PROJET COMMUN À UN TERRITOIRE DONNÉ EN VUE DE LE
CONSTRUIRE DURABLEMENT.
DÉVELOPPEMENT LOCAL APPROCHE VOLONTARISTE, AXÉE SUR UN TERRITOIRE RESTREINT, QUI CONÇOIT LE
DÉVELOPPEMENT COMME UNE DÉMARCHE PARTANT DU BAS, PRIVILÉGIANT LES
RESSOURCES ENDOGÈNES.
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28/05/2022
1- DES CONCEPTS INTER-RELIES
1.1. Définition des concepts de base
L’aménagement du territoire a pour objectif d’assurer et de garantir le
développement équilibré et harmonieux des territoires dans ses dimensions
économique, sociale, environnementale; L’Etat comme acteur central mène des
politiques de développement régional pour lutter contre les disparités
territoriales. Il dispose de plusieurs moyens d’intervention:
1. Politiques régionales de redistribution des activités : agir sur les localisations
L’Etat pour orienter les investissements vers les
régions défavorisées décident d’accorder des
subventions sous diverses formes. Ou freiner la
croissance des régions développées par des
contraintes ETAT
Subventions directes: 1) formation, 2) Allègements fiscaux (TVA, Taxes)
recherche, 3) achats d’équipement
Réduction coût capital : 1) garanties de
prêts 2) taux d’intérêt privilégiés
Entreprises
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2. Politiques de développement régional pour orienter les investissements
ETAT
L’Etat pour lutter contre les disparités décident d’investir
dans une région défavorisée en créant des équipements
et des infrastructures pour attirer les industries
Zone franche
industrielle
Le développement local qui s’est imposé dans les années 1970 s’est forgé
en réaction à la centralité de l’Etat. Il repose sur des actions mobilisant les
initiatives locales, les acteurs, au niveau des petites collectivités;
Il s’appuie sur les dynamismes locales pour assurer le développement. Un
processus de développement amorcé par le milieu qui puisse déboucher sur
une économie régionale prospère.
L’univers du développement
économique local
Acteurs territoriaux : Etat, Acteurs, sociaux
collectivités et satellites économiques : Entreprises
PROJETS DE
DEVELOPPEMENT LOCAL
=
Ensemble d’actions
coordonnées créatrices
d’activités, d’emplois de
richesses
Source: www.ecole-management-normandie.fr
Le développement territorial qui poursuit des objectifs de compétitivité et
d’attractivité des territoires s’inscrit dans un processus de mobilisation des
acteurs autour de la définition d’objectifs à atteindre, des moyens à mettre en
œuvre et des actions à entreprendre, sur la base d’enjeux, d’identités et de
valeurs partagés. Son objectif est de créer des territoires attractifs ( capacité à
attirer des activités nouvelles et facteurs de production) et
compétitifs (performants et capables d’affronter la concurrence du marché
valoriser les ressources).
Le développement local et le développement territorial, à des échelles
complémentaires poursuivent les mêmes objectifs que ceux de l’aménagement
du territoire; Innovation
Gouvernance Formation
- Compétences territoriales
- Intelligence territoriale
Gestion Stratégique
Identité territoriale Réseaux
Schéma de mise en relation entre les trois concepts
Jeu des acteurs : État/territoires
Développement
Territorial
Développement
local
Territorialisation Développement
Volonté des responsabilités local Meilleure
organisation/
politique
vision
Développement Territorialisation des
local politiques publiques
Compétitivité territoriale
1.3. Des concepts qui s’inscrivent dans un jeu d’échelles articulées et
complémentaires
Échelon Sous-Régional
Régulation et subsidiarité dans un
schéma de cohérence
Stabilité/appui du projet et
Échelon National légitimité
Échelon sup-régional
Impact et assise du projet
Échelon Réseau des acteurs / Appropriation
Local du projet
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1.4. L’Acte 3: une réforme qui s’inscrit dans une perspective
d’aménagement et de développement territorial
La réforme à une dimension indéniable en matière d’aménagement du
territoire;
L’acte 3 de la décentralisation propose de « construire » et d’organiser le
Sénégal à partir de ses « territoires »;
L’atteinte de l’objectif de l’aménagement du territoire passe par le
renforcement des responsabilités et des pouvoirs des territoires;
Les recompositions territoriales, les crises font forcément mettre au cœur du
processus les territoires;
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28/05/2022
1.4. L’Acte 3 : une réforme qui s’inscrit dans une perspective
d’aménagement et de développement territorial
La faiblesse des politiques et stratégies de développement appliquées a
conduit à la « refondation majeure de l’action territoriale »;
L’Acte III vise l’élaboration d’une nouvelle politique de décentralisation pour
l’émergence de territoires viables et compétitifs, porteurs d’un développement
durable;
La réforme aboutira à terme à une cohérence du territoire, une lisibilité des
échelles de gouvernance et une amélioration des mécanismes de financement
du développement;
La démarche est basée sur un dispositif de pilotage, de coordination et de
production; et est structurée autour d’un processus multi-acteurs, d’une
approche développement territorial et d’un suivi-évaluation de la réforme;
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2- COHERENCE OU VIABILITE TERRITORIALE: DES LOGIQUES
DE DECOUPAGE CREANT DES INCOHERENCES
2.1. Découpages administratifs à l’époque coloniale
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2.2. Découpages administratifs post-indépendance
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2.3. Découpages sectoriels
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2.4. 2002-2012, une prolifération des découpages politiques
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28/05/2022
2.5. Des territoires disparates sans viabilité
Le territoire se définit par rapport :
1) à sa taille = masse critique
2) à sa forme
Tableau: Situation territoriale en 2012
Superficie du Sénégal (km²) 196 176
Population du Sénégal 12 855 153
Densité moyenne 65,5
PIB (2009) en milliards CFA 6 023
Part Dakar dans le PIB (55 %) en milliards CFA 3312
Nombre de régions 14
Taille moyenne des régions (km²) 14013
Taille de la région la plus petite (Dakar km²) 547
Taille de la région la plus grande (Tambacounda km²) ; 77 fois plus grande que
42564
Dakar, 8 fois plus grande que Diourbel et 7 fois plus grande que Kaolack
Nombre de Départements 45
Taille moyenne des Départements (km²) 4359
Taille du Département la plus petite (Guédiawaye km²) 12
Taille du Département la plus grande (Goudiry km²) 15736
Nombre de Communautés Rurales 385
Taille moyenne des Communautés Rurales (km²) 530
Taille de la Communauté Rurale la plus petite Darou Nahim (Diourbel km²) 35
Taille de la Communauté Rurale la plus grande Oudalaye (Matam km²). 9794
2.5. Disparités dans l’occupation spatiale
Un développement déséquilibré avec un processus de marginalisation des
territoires périphériques;
Des inégalités qui alimentent les crises territoriales: risque dans tous les pays ;
Une mosaïque territoriale dans l'impasse pour assurer une qualité minimum
d'accès aux services et équipements;
Des zonages et découpages qui imposent de redéfinir une vision
d'aménagement du territoire pour le Sénégal au sein de la Sous-région;
Une meilleure cohérence territoriale afin d'aboutir à la territorialisation des PP.
2.6. Des inégalités qui menacent l’équité et la cohésion
territoriale et sociale
Graphique : Les inégalités interrégionales (plan des facteurs 1 et 2)
2.7. Des territoires face aux défis du développement territorial
malgré des potentialités énormes
3- VERS UNE ARCHITECHTURE TERRITORIALE SIMPLIFIEE ET
RENOVEE
3.1. Simplifier l’architechture territoriale
Passer d’une mosaïque d’entités territoriales (régions, communes, communes
d’arrondissement, communautés rurales) à deux échelons (communes et départements).
ETAT
Départements
BASE : COMMUNES
ÉTAT Positionnement global
Recentrage des missions
Échelon Sous-Régional
Secteurs stratégiques
Contrats de projets avec les collectivités
DEPARTEMENTS Collectivité locale, personne morale de droit
public
Espace historique vécu avec fort sentiment
d’appartenance
Promouvoir le développement économique
éducatif social sanitaire culturel et scientifique
Réalisation des plans de développement
Cohérence du niveau local, encouragement de
l’intercommunalité; contractualisation
Articulation urbain-rural
Péréquation - solidarité
Assistance ARD
COMMUNES Collectivité locale qui regroupe les habitants du
périmètre d’une même localité composé de quartiers
ou de villages
Organisée autour d’une ville forte partageant le
territoire avec les villages
Amélioration de la qualité des services sociaux de
base
Viabilité des territoires avec une masse critique pour
les investissements
Projets territoriaux (ex. : agriculture, élevage, …)
Contractualisation
La redistribution des compétences a abouti au panorama des
compétences ci-dessus. Il clarifie pour chaque niveau de gouvernance,
notamment sur le plan économique, les missions qui leurs sont assignées.
Constance de l’échelle départementale dans l’évolution des découpages: donc pertinence
La commune : échelon de gestion de proximité et de développement à la
base.
-La commune, répond à l’impératif d’une gestion de proximité des problèmes des
populations et d’une participation des acteurs locaux.
-À l’impulsion et à la mise en œuvre des stratégies de développement territorial.
-La communalisation intégrale, en permettant de remplacer les communautés
rurales par des communes, va leur ouvrir de nouvelles opportunités d’accéder
aux financements des partenaires au développement.
-Elle devra donner une grande opportunité pour l’aménagement de l’espace
rural. Les limites entre les communes seront à préciser pour éviter les conflits
fonciers potentiels.
En outre, la promotion de pôles urbains doit s’inscrire dans une stratégie globale
et locale de la politique d’aménagement du territoire.
-La fonction d’une ville n’a de pertinence que par rapport à un système urbain,
régional, national, voire sous-régional. Elle sera une occasion de développer les
grandes agglomérations, en les positionnant comme centres principaux
pourvoyeurs de services de proximité (éducation, santé, administration, etc.).
Construire des ensembles viables
Les départements en se regroupant peuvent former des pôles territoires;
Il s’agit d’un échelon de gouvernance territoriale présentant une cohésion
sociale, géographique et permettant la réalisation de projet de territoire de
grande envergure.
Cet échelon issus du regroupement des départements, en fonction des
enjeux économiques, sera ainsi en nombre limité pour favoriser l’objectif de
cohérence territoriale et pour régler le problème de l’émiettement territorial. Ces
pôles seront déterminées aussi dans la perspective de se rapprocher des
zones éco-géographiques.
En matière d’aménagement du territoire et de politique de développement
régional, cet échelon est fondamental pour favoriser une cohérence et une
synergie des interventions. Cet échelon sera articulé autour de villes et de
communes dynamiques capables d’animer leur hinterland et de propulser une
croissance et un dynamisme économique porteur de richesses.
La territorialisation des politiques publiques, avec l’adoption de l’Acte III,
se profile comme un souffle nouveau avec un renforcement des pouvoirs
locaux pour un développement vertueux des territoires.
Au total, la nouvelle architecture territoriale est ainsi structurée.
Échelons de la gouvernance au Sénégal en 2012 Échelons proposés
Échelons Échelons
National État National État
Régional 14 Régions Pôles-territoires À définir
Départemental 45 Départements Département 45
Arrondissement 123 Arrondissements Communes 557
Commune 126 Communes dont 5 villes
Commune 46 Communes
d’arrondissement d’arrondissement
Communauté Rurale 385 Communautés Rurales
Les logiques de recomposition territoriale permettront d’apporter plus de
cohérence en redécoupant les grands territoires peu pertinents ou d’agréger les
territoires insignifiants ne présentant aucune viabilité économique. C’est tout
l’intérêt et le sens qu’il faut donner aux cadres régionaux de partage dont les
travaux seront des moments forts d’échanges pour aboutir à une cohérence
territoriale optimale, à travers une recomposition des départements et des
communes.
3.2. Mesures d’accompagnement des options de cohérence territoriale
La promotion de la cohérence territoriale devra favoriser la promotion et
l’organisation d’une armature urbaine affirmant les vocations et les niveaux
d’équipement des villes. Elle devra également conduire une politique active en
faveur des centres ruraux.
La promotion d’un développement spatial multipolaire
Il s’agit de promouvoir un développement spatial multipolaire constitué de
zones urbaines fonctionnelles qui permettraient d’interconnecter les villes,
petites, moyennes et grandes pour en faire des nœuds importants de
structuration spatiale, capables d’offrir une gamme de services aux activités
économiques des territoires et faciliter l’accès aux marchés. Seule, une
véritable complémentarité entre espaces urbain et rural pourra garantir l’unité
sociale et favoriser le développement local.
Les propositions visant à faire émerger une organisation multipolaire:
•Métropole internationale (01) ;
• Métropoles d’équilibre (10) ;
• Métropoles régionales (07)
• Villes secondaires
• Centres relais
La structuration de territoires autour d’une alliance ville-campagne
rénovée
La construction des nouveaux territoires doit être organisée et soutenue par des
investissements agricoles et industriels productifs et par la mise à disposition
d’offres de services variés et de qualité en matière de communication, de
transport et d’accès aux services fondamentaux. L’alliance entre villes
moyennes et leurs hinterlands peut concourir à l’émergence d’un maillage et
d’un développement polycentré de l’espace communautaire. En particulier, les
villes transfrontalières, dans cette optique, constituent une opportunité en termes
d’intégration spatiale et institutionnelle de l’espace régional.
La promotion de territoires compétitifs pour positionner le Sénégal
dans le sous ensemble Afrique de l'Ouest.
La problématique de l’organisation de l’espace national ne peut ignorer l’échelon
communautaire, l’UEMOA. Dans ce sillage, il est nécessaire de soutenir la
promotion d’une stratégie nationale de renforcement des pôles de
développement dotés de fonctions d’excellence et capables de faire émerger
des territoires attractifs à vocation sous-régionale. A cet effet, des efforts
particuliers doivent être portés au développement des villes frontalières qui
permettront de dynamiser les espaces frontaliers, d’attirer des investissements
4- UNE GOUVERNANCE RENOVEE AVEC DES MISSIONS CLAIRES
4.1. Des échelles de gouvernance simplifiés
La politique de décentralisation articule un ensemble de stratégies nationales
de développement territorial autour des différentes échelles de gouvernance.
Une meilleure disposition de ces échelles permettra d’assurer une mise en
œuvre optimale des politiques et des niveaux de services requis.
Stratégie Nationale de Développement Territorial
4 niveaux
d'organisation
Comment ? Avec quels moyens ?
National
Pôle Régional
Départemental
Communal
Cohérence territoriale Échelles Mécanismes
de gouvernance de financement
Organisation Qui fait quoi ?
Un aspect « hétérogène » et « incohérent » de l’armature territoriale du
pays, des échelles de gouvernance diversifiées et une multitude d’acteurs
ont suscité le nouveau schéma territorial ci-dessous dans le cadre de
l’Acte 3 :
ETAT NATIONAL ECHELLE NATIONALE
Prospective et objectifs
territoriaux convergent
s
État Pôle région Pôle Région
et partagés:
État Département
départemental
Document cadre
niveaux de services
hiérarchie urbaine
Communes ...
Les relations État - collectivités
Les cadres de coopération entre collectivités
4.2. Permettre une bonne territorialisation des politiques
ÉTAT
Rôle renforcé dans le cadre de la décentralisation Schéma
Moteur dans l'articulation mise en œuvre des politiques d’aménagement
stratégique
Pôle Régional Collectivité assise sur un espace
éco-géographique permettant de jouer un rôle dans
le développement du Sénégal
et de ses territoires
Regroupement de départements Territorialisation des
Contractualisation
politiques publiques
Départements
Schéma de cohérence
territoriale
Contractualisation
Schémas sectoriels
Communes
Contractualisation
La territorialisation renvoie au lieu de production des politiques publiques, à
une gestion plus localisée des problèmes publics et des moyens de prise en
charge de ces problèmes.
Objectifs :
1) Contribuer à l’atteinte des objectifs de l’aménagement du territoire;
2) Promouvoir le développement local avec une plus grande responsabilisation
des acteurs;
3) Promouvoir la compétitivité et l’attractivité des territoires au niveau national
5- UNE AMELIORATION DES MECANISMES DE
FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
5.1. Sources de financement des collectivités territoriales
Le coût de la décentralisation, en termes de mise en œuvre de ses politiques
de développement territorial, est pris en charge par les collectivités locales
grâce à différentes sources de financement, internes ou externes.
Sur le plan interne, les mécanismes de financement sont essentiellement:
la fiscalité directe ;
la fiscalité indirecte ;
l’exploitation du domaine;
les services et redevances.
Sur le plan externe, les mécanismes de financement sont essentiellement:
les transferts de l’Etat (FDD, FECL et BCI décentralisé);
l’appui des partenaires techniques financiers ;
la coopération décentralisée et l’emprunt
5.2. Enjeux et défis majeurs des finances locales
Malgré l’autonomie financière et la libre administration des CL, l’analyse
des mécanismes actuels de financement fait ressortir un ensemble
d’enjeux et de défis :
les bases réduites des finances locales avec la faible densité du tissu
économique ;
la mobilisation peu performante des ressources ;
le nombre limité des impôts et taxes des communes;
le faible taux de recouvrement ;
la centralisation de la chaîne fiscale;
la modestie des moyens humains et matériels des services fiscaux;
la non maîtrise par les CL des taxes liées à l’eau et à l’électricité;
les difficultés de recouvrement de la taxe rurale ;
l’importance des distances rurales, entre les villages et les centres de
perception; etc.
Ces défis ne pourront être relevés qu’en améliorant les mécanismes de
5.3. Propositions d’amélioration des mécanismes de financement
mettre à la disposition des CT des ressources matérielles et humaines
conséquentes ;
relever le degré de fiabilité de l’assiette et la qualité des émissions;
créer des centres fiscaux dans les nouvelles régions et des bureaux fiscaux
dans les départements;
rembourser le manque à gagner dérivant des décisions de l’Etat
(exonérations et exemptions d’impôts et de taxes);
améliorer la collaboration entre les concessionnaires des services publics
de l’eau et de l’électricité et les CT;
augmenter les ressources du FDD de manière substantielle ;
définir des critères pertinents pour asseoir la répartition des ressources du
FDD;
réduire les délais de mise en place des ressources du FDD, etc.
Dans l’immédiat, la réforme sur les finances locales consistera à mettre
en œuvre un mécanisme de financement qui prendra en compte les
départements et les nouvelles communes qui sont créées.
CONCLUSION
L’Acte 3 se positionne actuellement comme un nouveau souffle pour la
décentralisation au Sénégal et pour la concrétisation du développement
territorial.
Dans le but d’aboutir à des territoires viables, il s’agira d’œuvrer pour :
une cohérence territoriale grâce à une correction des distorsions
spatiales en vue de la promotion de territoires viables;
une meilleure lisibilité des échelles de gouvernance avec une
collaboration inter-acteurs ainsi qu’une clarification de leurs missions
respectives;
des mesures financières à travers de nouveaux modes de financement
pour une parfaite autonomie financière des CL, basés sur un système
intégré de financement du développement territorial.
Ainsi, l’Acte 3 de la décentralisation cadre parfaitement avec le PSE dont il est
complémentaire.
La mise en œuvre de la première phase de l’Acte 3 a révélé l’existence de
plusieurs insuffisances qu’il faudra prendre en charge dans le cadre de la
seconde phase.