Énergie XR309 TP N° : 1
GEII - semestre 3
MOTEUR ASYNCHRONE
A CAGE
INTRODUCTION
L'objectif de ce TP est l'étude du comportement d'un moteur asynchrone à cage lorsqu'il est ali-
menté tout d'abord à fréquence fixe (sur le réseau EDF 50Hz), puis dans une deuxième partie
lorsqu'il est alimenté à fréquence variable par un onduleur de tension.
Ce moteur, robuste et économique est très répandu dans tous les secteurs de l'industrie. Son utili-
sation à fréquence d'alimentation variable tend de plus en plus à se généraliser (grâce en particu-
lier à la baisse du coût de l'électronique de puissance et de commande), bien que son fonctionne-
ment à fréquence fixe corresponde encore à de nombreuses applications.
Un support de cours est intégré dans ce TP ( parties A & D), il est impératif de l’avoir lu et
d’avoir fait les deux PREPARATION (parties B & E) avant la séance de TP.
Plusieurs vidéos sont également disponibles sur le bureau virtuel. Vous devez les visionner
pour préparer ce TP, elles vous permettront de vous familiariser avec le matériel et vous ai-
deront à de mieux comprendre certains points de la préparation.
A / MOTEUR ASYNCHRONE ALIMENTE A FRÉQUENCE FIXE - PRINCIPE
I - RAPPELS THEORIQUES
1) Principe de fonctionnement
Le moteur dont vous allez faire l'étude comporte 3 phases statoriques alimentées sur le réseau
EDF triphasé 50Hz. Selon le nombre de paires de pôles par phase, la vitesse du champ tournant
ainsi créé peut être soit 3000 tr/mn, soit 1500, soit 1000,..., en fait tous les sous multiples de 3000.
Le rotor (ici de type "cage d'écureuil") sera, d'après la loi de Lentz, le siège d'une force électro-
motrice génératrice de courants induits (courants rotoriques), dès lors qu'il sera soumis à une va-
riation de flux, c'est-à-dire, à chaque fois qu'il ne tournera pas exactement à la même vitesse que
le champ tournant. Ces courants induits, en présence d'un champ magnétique tournant, sont à
l'origine du couple électromagnétique qui produit la rotation du moteur dans le sens du champ.
2) Notion de glissement
Pour caractériser la différence de vitesse relative entre le champ tournant et le rotor, on introduit
s −
la notion de glissement noté g = . est la vitesse de rotation du rotor et s celle du
s
champ tournant (appelée aussi vitesse de synchronisme). Si on raisonne en tours par minutes,
2..𝑁
comme =
Ns−N
alors g peut s’écrire sous la forme g = .
60 Ns
La détermination du glissement sera indirecte car on mesurera seulement N à l'aide d'un cap-
teur optique, NS étant déterminée à partir du nombre de paires de pôles du moteur.
3) Caractéristique mécanique
CM La relation générale pour calculer la
puissance mécanique s’exprime par
Couple P = C. donc la puissance utile fournie
électromagnétique Point de
fonctionnement par ce moteur à sa charge mécanique
s’exprime par Pu = CU. en appelant CU
le couple utile.
Couple
CD
résistant
On rappelle que CU = C – Cfrottements méca-
niques où C représente le couple électro-
M s magnétique
Figure N°: 2
M étant proche de S , en fonctionnement normal le moteur tourne à une vitesse très
proche de S.
4) Bilan des puissances
PUISSANCES
PaT = Puissance (électrique)
absorbée
Pu = Puissance utile (méca-
nique)
Petr = Puissance électromagné-
tique
Pm = puissance mécanique
PERTES
pFS = pertes FER
STATORIQUES = pertes dans
le fer
pJS = pertes JOULES STATORIQUES = pertes dans les enroulements statoriques
protor = pertes dans le rotor
pméca = pertes par frottements mécaniques (roulements)
5) Démarrage du moteur
Lors du démarrage, le moteur absorbe des courants qui peuvent atteindre huit fois le courant normal
de fonctionnement. Cela entraîne une grosse surcharge du réseau et peut provoquer souvent le déclen-
chement des protections.
Pour le TP et afin de limiter ces courants, on a placé entre le réseau et le moteur un "démarreur stato-
rique", constitué d'un ensemble de résistances (deux résistances en série dans chaque phase) que des
contacteurs temporisés court-circuitent automatiquement à mesure que le moteur accélère.
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B / PRERARATION 1
I – DESCRIPTION DU MATERIEL
Le banc moteur est composé d’une machine asynchrone (MAS) couplée à une génératrice
balance (G). La vitesse N de l’ensemble est mesurée grâce à un capteur.
La génératrice balance B est une machine à courant continu à excitation séparée équipée
d’un bras oscillant (représenté en pointillé) sur lequel on peut positionner un poids à une dis-
tance (d) réglable. Le couple mécanique appliqué par la génératrice au moteur est défini par la
formule C = F.d lorsque le bras est positionné à l’horizontal.
En réglant le courant inducteur (Iex) de la génératrice à l’aide d’un hacheur, on agit sur le
courant i qu’elle débite dans une résistance fixe qui lui fait office de charge, ce qui agit sur le
couple demandé au moteur asynchrone : CU = k.Φ.i .
La mesure de vitesse N sera réalisée à l'aide d'un capteur optique qui délivre des impulsions
La fréquence des impulsions est mesurée à l’aide d’un fréquencemètre (Hz), elle correspond au
nombre de tours par minute ( 1000 Hz correspondent à 1000 tr/min).
Les mesures de la puissance électrique totale PaT, du courant I, des tensions simples et
composées du réseau et du cos du moteur sera réalisée à l'aide d'un wattmètre triphasé
(Wm).
(VOIR LES VIDEOS SUR LE BUREAU VIRTUEL)
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II – QUESTIONS
1) A partir de la description du matériel faite au paragraphe précédent, proposer une méthode
permettant de déterminer le rendement du moteur à partir des mesures qu’il est possible
d’effectuer.
2) Prédéterminations
La plaque signalétique du moteur indique, au point de fonctionnement nominal :
N = 1465 tr/mn ; cosΦ = 0,84 ; PU = 3KW ; I = 6,3A ; lorsque V = 230V par phase.
a) Indiquer quelle est la vitesse de synchronisme du champ tournant statorique et en
déduire le nombre de paires de pôles par phase.
b) Montrer que ce moteur doit être connecté en étoile lorsqu'on l'alimente sur un réseau
230-400V.
c) Calculer le couple utile nominal, noté CUn que produira ce moteur, puis son rende-
ment et son glissement nominaux.
3) D’après le paragraphe « caractéristique mécanique », donner la condition sur la vitesse pour
que le couple C soit nul. Dans cette condition, donner l’expression des pertes mécaniques.
Réponses , calculs :
Ns = p= Cun = = g=
condition sur la vitesse pour que le couple C soit nul :
expression des pertes mécaniques lorsque C = 0 :
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C / MANIPULATION 1
III - MANIPULATION
1) Pour différentes valeurs du couple utile CU (en déplaçant le poids de 10 cm entre chaque me-
sure), relever les grandeurs Cu, N, I, PaT et cosΦ . Compléter ces remesures en faisant
un essai à vide (courant d’excitation nul dans la génératrice) puis calculer g et
d (m) A vide 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
CU
Pu
PaT
cosΦ
2) Tracer ces courbes I = f(CU) ; N= f(CU) ; PaT = f(CU) ; cosΦ = f(CU) ; g = f(CU) et = f(CU)
en groupant sur un même graphe (I et N ; cosΦ, g et ). Préciser sur ces courbes les points
correspondant au fonctionnement à vide et en charge nominale. Comparer les valeurs no-
minales à celles indiquées sur la plaque signalétique et conclure.
Plaque signalétique Mesures
Cun
I
N 1465
cosΦ 0,84
g
3) D’après le bilan des puissances (voir page suivante), en considérant :
- qu’à vide g.Petr puisse être négligé
- que pFS = pméca
En déduire les valeurs de pFS et de pméca
pFS = pméca =
5
4) Compléter le bilan des puissances en y inscrivant les valeurs numériques des différentes
puissances et pertes pour le point de fonctionnement. On précise que la résistance d’un enrou-
lement statorique vaut 1,38. On supposera que pFS = pméca sera déterminé par déduction.
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D / ÉTUDE D'UN DISPOSITIF D'ALIMENTATION A FRÉQUENCE VARIABLE
Une excellente méthode pour faire évoluer la vitesse de rotation d'un moteur asynchrone con-
siste à l'alimenter à fréquence variable à l'aide d'un onduleur de tension.
En effet, le champ magnétique statorique tournant à une fréquence sous multiple de la fré-
quence d'alimentation (fonction du nombre de paires de pôles), il suffit d'alimenter ce moteur à
l'aide d'une source de tension à fréquence variable pour que sa vitesse de rotation évolue de la
même façon.
I - QUELQUES MOTS SUR LES ONDULEURS DE TENSION
1) Principe
Un onduleur est un convertisseur continu → alternatif utilisant des interrupteurs de puissance K
(transistors, thyristors etc...) pour appliquer une tension "alternative" aux bornes d'un récepteur.
Il suffit de faire évoluer la fréquence de l'horloge qui pilote les interrupteurs pour faire varier la
fréquence de v.
La tension produite n'est évidemment pas sinusoïdale. Outre le fondamental de fréquence
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f = celle-ci comporte une quantité élevée d'harmoniques qui créent des pertes fer impor-
T
tantes dans le moteur ( échauffement excessif).
Dans ce TP le dispositif qu'on utilise permet, nous allons le voir, de réduire considérablement
ces harmoniques, donc d'améliorer le comportement thermique du moteur.
2) Mise en oeuvre
Le moteur utilisé étant triphasé, il faut utiliser un onduleur triphasé dont le schéma de principe
figure ci-dessous. Il possède autant de branches que le moteur possède de phases. Les inter-
rupteurs "bidirectionnels" sont constitués par la mise en antiparallèle d'un transistor et d'une
diode.
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v
+U
0 /2 3 / 2 2
-U
Figure n°:6
On peut montrer, en décomposant en série de FOURIER la tension v produite, qu'en choisis-
sant correctement les angles de découpage (1, 2, 3, 4, 5 ) on peut annuler les harmo-
niques les plus gênants.
Sur l'exemple ci-dessus les cinq premiers harmoniques (de rang 3, 5, 7, 9 et 11) ont été neutra-
lisés. Cette technique s'appelle neutralisation d'harmoniques par modulation de largeur d'im-
pulsion (MLI ou encore PWM en anglais). Les harmoniques de tension résiduels (à partir du
rang 13) ne créent que peu de problèmes car, d'une part leur amplitude est faible, et d'autre
part leur fréquence étant élevée, les harmoniques de courant qu'ils engendrent sont très atté-
nués par les inductances naturelles du moteur.
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3) Comportement du moteur
Si on appelle ωS la pulsation de l'alimentation (ωS = 2π.fS) et la vitesse angulaire du moteur
on peut montrer que le couple qu'il produit dans la zone utile a la forme ci-dessous. (Ce mo-
teur ayant 3 paires de pôles par phase, sa vitesse de synchronisme S sera égale à 𝜔3𝑠 donc
évoluera de la même façon que ωS).
Pour chaque valeur de ωS (ωS1 ωS2 ωS3 ) on obtient une nouvelle courbe, le point de fonc-
tionnement se situera à l'intersection de cette courbe et de la caractéristique de la charge.
CM
Point de
fonctionnement
Couple
électromagnétique
Couple
résistant
s4 s3 s2 s1
Figure n°: 7
On constate que sera voisine de s car on travaille dans la zone où la caractéristique est
quasi verticale. Le couple maximal CM étant de la forme :
𝑉𝑒𝑓𝑓 2 𝑉𝑒𝑓𝑓 2 𝑽𝒆𝒇𝒇
𝐶𝑀 = 𝑘. ( ) = 𝑘′. ( ) , il est impératif d'adapter Veff afin que reste constant quand on
𝜔𝑠 𝑓𝑠 𝒇𝒔
fait évoluer fS, de façon à bénéficier du maximum de couple sur toute la plage de vi-
tesse. On remarquera , en se souvenant de la relation de Boucherot (ici Veff = 2,22.N.fS.ΦM),
qu'en maintenant ce rapport Veff/fS constant, le flux demeurera constant dans le moteur.
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E / PRERARATION 2
I- DESCRIPTION DU MATERIEL (regarder les vidéos sur le bureau virtuel)
Le banc moteur est composé d’une machine asynchrone (MAS) couplée à une génératrice ba-
lance (G). La vitesse N de l’ensemble est mesurée grâce à un capteur.
La vitesse du moteur est contrôlée par un onduleur de tension dont la fréquence est réglable à
l’aide d’un potentiomètre
La génératrice utilisée sur ce banc est à aimant permanent, par conséquent CU = k.Φ.i où i re-
présente le courant qu’elle débite dans un rhéostat qui lui fait office de charge, ce qui agit sur le
couple demandé au moteur asynchrone .
La mesure de vitesse N sera réalisée à l'aide d'un capteur optique dont on mesure la fréquence
des impulsions à l’aide d’un fréquencemètre (Hz). La fréquence mesurée correspond au nombre
de tours par minute.
Une sonde de courant et une sonde de tension permettent de visualiser ces grandeurs sur un
oscilloscope.
Un analyseur d’harmoniques (H) permet de relever les harmoniques de courant et de tension à la
sortie de l’onduleur.
Un voltmètre (V) mesure la valeur efficace vraie (TRMS) de la tension à la sortie de l’onduleur
Un ampèremètre (A) mesure le courant produit par la génératrice. Ce courant est proportionnel
au couple résistant que produit la génératrice sur l’arbre du moteur asynchrone.
IL N’Y A AUCUNE QUESTION POUR CETTE PARTIE
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F / MANIPULATION 2
La maquette permet la visualisation des tensions composées v et du courant i circulant dans
une phase, sous réserve d'utiliser une sonde prévue à cet effet.
1) Visualisation
1) Examiner à l'oscilloscope pour différentes fréquences du champ tournant (par exemple 30, 60
et 100Hz), l'allure de la tension et du courant. Indiquer comment évolue le nombre d'angles
de découpage en fonction de cette fréquence et justifier le. Représenter rapidement le cas où
cette fréquence est de l'ordre de 100 Hz.
2) A l'aide de l'analyseur d'harmoniques FLUKE 41, visualiser et représenter la répartition
spectrale des harmoniques de tension et de courant lorsque la fréquence du champ tournant
est fixée à 62 Hz.
* Expliquer pourquoi les harmoniques de rang multiples de trois sont tous nuls on rappelle
que la tension v observée est une tension composée, que chaque tension simple est décalée
de 120° par rapport à sa voisine et que 3 x 120° = 360°)
* Quel est le premier harmonique de rang élevé qui subsiste ? Pourquoi ?
* Mesurer l'amplitude de l'harmonique 25, de tension, puis de courant.
* Comparer ces deux valeurs (exprimées en pourcentage du fondamental) et expliquer pour-
quoi le pourcentage de i est nettement plus faible que celui de v.
* Mesurer le taux de distorsion de la tension v puis celle du courant i, et commenter ces
résultats.
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2) Caractéristique tension fréquence
a) Tracer sur toute la gamme de fréquence la caractéristique tension efficace délivrée
par le variateur, en fonction de la fréquence du champ tournant.
b) Déduire du tracé précédent l'allure de la courbe de couple maxi (CM) de ce mo-
teur en fonction de la fréquence du champ tournant (on ne demande pas de valeur numé-
rique mais uniquement son allure). Que remarquez-vous ? Que peut-on en conclure sur
l’utilisation du moteur à vitesse élevée ?
𝑽𝒆𝒇𝒇 𝟐
On rappelle que 𝑪𝑴 = 𝒌. ( ) .
𝝎𝒔
3) Caractéristique mécanique en charge
Le moteur asynchrone est couplé mécaniquement à une génératrice à courant continu
fonctionnant à flux constant et délivrant un courant i à une résistance de charge. A partir de la
relation C = k i on peut admettre que le couple résistant imposé par la MCC est proportionnel
au courant i qu'elle délivre à sa résistance.
a) Sachant que la constante de couple k vaut 0,25 N.m/A, tracer sur le même dessin,
pour deux valeurs de la fréquence d'alimentation (40 Hz et 100Hz), les deux courbes Cu =
f(N) de la machine asynchrone. On rappelle que le glissement est faible donc que la vitesse
de rotation N ne variera que de quelques %.
Afin de ne pas surcharger les machines on ne dépassera pas I = 2 Ampères en sortie
de la MCC. On précisera pour chacune de ces deux courbes la vitesse de synchro-
nisme NS.
b) Analyse : Que déduisez-vous de ces tracés ? Vous semble-t-il indispensable, pour les
applications courantes, d'équiper ce dispositif d'une boucle de régulation de vitesse desti-
née à compenser le léger glissement ? Quantifiez votre réponse.
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