Direction
interministérielle
du numérique
Fiche 02
Evolution TECH.GOUV 2020
1. Enjeux et objectifs
Au COSINUM du 11 avril 2019, la DINUM a engagé, avec l’aide de l’ensemble des ministères, le
programme TECH.GOUV d’accélération de la transformation numérique de l’Etat. Bâti sur trois
piliers étroitement imbriqués – la donnée, l’innovation et les systèmes d’information – il vise à
rattraper le retard accumulé ces dernières années, à donner corps à la transformation
publique, et à la rendre perceptible des usagers et des agents publics. Depuis le lancement en
2019, des premiers résultats concrets ont été obtenus.
Le contexte de crise actuel met en lumière le numérique, son importance et son potentiel. Il
montre aussi à quel point le programme TECH.GOUV porte des enjeux majeurs pour la sphère
publique.
Il est déjà possible d’en tirer de premiers enseignements.
2. Une mobilisation constante
Les avancées notables depuis le dernier CINUM (novembre 2019) sont :
. IDNUM : une montée continue en usage de France Connect (>15M d’utilisateurs), et son
extension à de nouveaux secteurs d’activités privés ;
. DATA : la mise en place du guichet Dites-le-nous une fois (DLNUF), les travaux sur la mise à
disposition et l’utilisation de nouvelles données rythmées par le CITP (RFR, QF, statuts
demandeur d’emploi, étudiant…), le lancement du projet d’évolution de la Plateforme
d’Echanges de Confiance ;
. INFRA : la finalisation de l’étude dite « résilience RIE » pour assurer la continuité des moyens
de communication en situations de crises, l’ouverture en production des offres de service
Cloud 1 interministérielles, le pas de géant, notamment lié à la crise, sur les offres
collaboratives (Tchap, Webconf, Osmose, Plano, Resana, etc.) ;
. TALENTS : la sélection de nouveaux défis EIG, la mise en place d’accompagnement
numérique à haut niveau (mentorat, immersion), les travaux engagés sur le partage de
compétences numériques entre administrations ;
. BETA : une troisième promotion de produits sur le fond de Financement et l’Accélération
de startup d’Etat et de Territoires, la création d’un guichet GovTech, un appui remarqué
durant la crise pour le développement rapide de services numériques (jeveuxaider.gouv.fr,
solidarite-numerique.fr, etc.) ;
. PILOT : la création, montée en puissance et mobilisation de l’offre de conseil en cadrage et
pilotage des projets numériques ;
. TRANSFO : la publication trimestrielle de l’observatoire de la qualité de services
numériques (TOP250) mobilise fortement les administrations sur ses enjeux, la première
analyse du Baromètre Numérique de l’Agent (cf. fiche dédiée) et les premières interventions
en conseil en transformation, en partenariat avec la DITP.
3. Plan d’action 2020-2021
Le programme TECH.GOUV mobilise les énergies sur les projets contribuant le plus à la
transformation numérique de l’Etat. Il est actualisé au moins une fois par an en tenant compte
de l’avancée des projets lancés et des orientations politiques qui nécessiteraient de mobiliser
de nouveaux projets.
Le bilan des 12 premiers mois, mais également les enseignements de la crise sanitaire,
confortent les enjeux de TECH.GOUV et nous conduisent à préconiser les orientations
suivantes :
. Donner corps aux projets de la mission LABEL, dont le démarrage était prévu au T1 2020
compte tenu des moyens mobilisés en 2019. Les demandes, très nombreuses durant la crise,
de disposer de recommandations sur les solutions numériques pouvant répondre de
manière optimale aux besoins, auraient grandement bénéficié de ce catalogue. La
prochaine crise devra en disposer sur étagère.
. Renforcer la mission TALENTS, pour doter l’Etat d’une stratégie RH du numérique efficace
et lui permettant de réinternaliser une partie des fonctions stratégiques du numérique
(dont les choix d’architectures et une partie du développement applicatif) et animer le
dispositif « Partagez vos talents numériques », pour favoriser l’allocation dynamique des
expertises en fonction des priorités du gouvernement.
. Accompagner le ministère de la transition écologique et solidaire dans le cadrage et le
déploiement de la stratégie GreenTech, en tenant compte :
o de l’implication de nombreux acteurs avec des feuilles de routes existantes à
coordonner ;
o du travail engagé par le Conseil national du numérique à la demande de la ministre
MTES et du secrétaire d’Etat au numérique (rapport remis début mai 2020), dans la
perspective d’une feuille de route interministérielle sur le numérique responsable.
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. Poursuivre TOUS les projets lancés en 2019, aucun n’ayant montré de signe d’essoufflement
ou de désalignement par rapport aux priorités arrêtées en 2019.
Par ailleurs, les repositionnements suivants ont été réalisés ces dernières semaines :
. le projet FA1, LabInno, devient LabGovTech marquant la création d’un guichet ouvert aux
acteurs de la GovTech pour favoriser une meilleure connaissance mutuelle (offre-besoin) et
la réutilisation de solutions éditées par la société civile (entreprises, associations) pour
répondre aux besoins des administrations ;
. la mission FABRIQUE devient la mission BETA (par référence à beta.gouv) pour marquer la
montée en puissance de la culture de la recherche agile de solutions numériques à un
problème, y compris en élargissant le champ d’intervention des startups d’Etat aux logiciels
édités par les entreprises privées (Lab GovTech) ;
. le projet TR5, Inclusion numérique, va se focaliser sur l’amélioration de l’accès omnicanal
aux services (FranceServices, support téléphonique…), sous le pilotage de la DITP.
Devraient sortir du programme dans le courant de l’année :
. le projet Entrepreneurs d’Intérêt général (TA1), qui est un dispositif rodé avec sa 4 ème
promotion et qui peut maintenant passer en gestion au long cours ;
. le projet Consolidation de la dépense numérique (PI1), qui a mis en place la remontée
nécessaire d’éléments et va maintenant travailler de manière récurrente sur ces données ;
. le projet ETNA (IN5), pour marquer la fin d’une première phase de création et
d’expérimentation d’une offre de services collaboratifs interministérielle, et l’entrée dans
une nouvelle phase, plus large et consolidée, d’intégration dans une position de travail
numérique cohérente pour les agents dont le besoin est mis en évidence par la crise actuelle
(voir « Transformation numérique de l’environnement de travail »)
Le devenir du projet Brigade d’Intervention Numérique (projet FA5) doit être questionné : ce
projet avait initialement vocation à constituer une équipe de développement interministérielle
prête à prendre en charge ou appuyer des projets critiques pouvant faire l’objet d’un
développement rapide, tout en assurant la maîtrise et l’intégration avec les SI existants. Faute
d’ETP, elle n’a pas été constituée en 2019 ni provisionnée en 2020. Si cette équipe avait existé,
elle aurait pu être mobilisée durant la crise pour prendre en charge davantage de produits
numériques transverses, à forts enjeux, en complément des capacités des DNUM ministérielles.
Nous proposons de repositionner ce dispositif sous forme d’une équipe noyau, localisée à la
DINUM, en mesure d’animer un réseau de brigades ministérielles agiles, et de s’appuyer sur le
dispositif « Partagez vos talents numériques » mis en place par la mission TALENTS pour
constituer ces « équipes flash » capables de mettre en œuvre les projets critiques en très peu
de temps. La mettre sur pied nécessiterait la mobilisation de 5 à 6 ETP de coachs et de
développeurs applicatifs de haut niveau, au sein de la DINUM.
Enfin deux projets sont proposés pour rejoindre le programme TECH.GOUV :
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. La « Transformation numérique de l’environnement de travail » de l’agent public, au sein
de la mission INFRA
La crise a démontré la criticité des questions relatives à la disponibilité des moyens
bureautiques, leur ouverture et leur gestion. Le projet devra donc amener à une réflexion large
sur la position de travail numérique des agents, des terminaux jusqu’aux outils collaboratifs,
couvrant notamment le besoin de mobilité et ouvrant sans tabou des questions comme l’accès
large aux applications, l’usage des moyens personnels (AVEC pour « apportez votre
équipement de communication » ou BYOD en anglais). Il devra déboucher sur des propositions
d’évolution potentiellement majeures et avec des effets induits sur l’ensemble du SI de l’Etat.
. Une offre de service « Pilotage par la donnée » au sein de la mission DATA
Ce projet a vocation à aider les administrations à s’outiller, sur le plan technique, juridique et
managérial, pour piloter les politiques publiques par la donnée. Il doit développer la culture de
l’analyse des données (data sciences) en amont de la définition des politiques publiques, et
celle de la mesure d’impact des politiques mises en place (data visualisation, prospective), afin
de favoriser la prise de décision éclairée. Les technologies de l’intelligence artificielle
(traitement par langage naturel, big data) y contribueront directement. Dit autrement, il s’agit
de constituer, au sein de l’Etat et en lien avec des partenaires technologiques de confiance, un
service de « Palantir à la française ».
A titre d’illustration, certaines administrations ont réussi à prendre ce virage de la donnée,
comme par exemple le Ministère de la Santé avec le Health Data Hub, ou la DGFIP pour le
contrôle fiscal. D’autres peinent à le faire. Enfin les problèmes de collecte et consolidation
d’informations et les besoins de tableaux de bord durant la crise (COVID, impact des mesures
anti-crise sur les TPE/PME) ont démontré la nécessité de disposer d’une capacité opérationnelle
d’expertise et d’appui à la mise en place de ces outils d’aide à la décision.
4. Moyens à mobiliser
Si les recrutements de la DINUM ont bien avancé et permettent de mobiliser les forces prévues
sur les différents sujets, il reste parfois difficile de tirer entièrement profit de l’implication
prévue des ministères, sauf quand ils portent pleinement un projet.
Les trois projets non financés à ce jour (FA5 – brigade d’intervention numérique, et les deux
projets proposés) ne pourront être lancés qu’avec une implication directe des ministères.
ETP pouvant être
mobilisés par la
Projet ETP nécessaires ETP ministères
DINUM sur ses
effectifs 2020
Poste de travail du futur 4 2 2
Pilotage par la donnée
6 2 4
Brigade d’intervention 6 2 4
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La dernière décision en COSINUM demandant à chaque ministère de définir sa contribution,
notamment en ETP, pour 2020 n’a pas eu d’effet significatif. Il est renouvelé un appel à une
contribution en force de travail plus efficace avec des temps partiels significatifs >50% ou des
temps complets, pour rendre ces projets possibles.
A défaut une demande de moyens localisés à la DINUM sera effectuée.
Proposition soumise à l’avis du COSINUM
Les SG des ministères doivent définir sur quelles missions/quels projets ils souhaitent
contribuer en particulier en ETP et communiquer cet engagement auprès du DINUM d’ici le 1 er
juin 2020.
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