Chap 1 Com
Chap 1 Com
L’évaluation et l’identification des risques de crédit sont essentielles pour les banques, qui
doivent appliquer des méthodes de gestion des risques adéquates pour leur quantification et
leur gestion, assurant ainsi une allocation optimale des fonds propres. Bien que les crédits
puissent être des moteurs de création de valeur et de croissance économique, ils peuvent
également, dans certains cas, détruire la richesse et contribuer à l’inflation et à l’instabilité
financière et économique.
Parmi les principales causes de difficultés au niveau des systèmes bancaires et des crises
économiques et financières dans les économies développées, citons La détérioration de la
qualité du portefeuille de crédits des banques (Dash & Kabra, 2010 ; Nkusu, 2011). En effet,
les prêts non performants ont été largement utilisés comme mesure de la qualité des actifs par
les établissements de crédit et sont souvent été associées à la présence d’un risque de faillite et
aux crises financières, tant dans les pays développés et en voie de développement. Prenant
l’exemple de la crise financière de 2007 qui représente la preuve de l’amplitude et de la
gravité du danger présenté par les prêts non performants.
Ces prêts sont considérés comme un indicateur de l’insolvabilité et leur présence augmente la
possibilité d’avoir une entreprise en difficulté et non rentable. En fait, de nombreux analystes
bancaires ont fait allusion aux NPL comme « Pollution financière » en raison de leurs
conséquences économiques défavorables (Barseghyan, 2010 ; Zeng, 2011). Par conséquent, la
minimisation des NPL est nécessaire pour restaurer la performance du système bancaire et
favoriser la stabilité financière globale.
Au cours de ce chapitre, nous allons présenter le cadre conceptuel dans lequel s’inscrit ce
sujet de mémoire. Pour ce faire, nous avons scindé ce chapitre en quatre sections, dont la
première va être consacrée à donner un aperçu sur le risque de crédit bancaire. La deuxième et
la troisième sections sont consacrées à la présentation de principales théories et revues de
littérature concernant les prêts non performants et la rentabilité bancaire respectivement. Puis,
la quatrième section est dédiée à l’étude de l’impact des prêts non performants sur la
rentabilité bancaire.
Section 1 : Aperçu sur le Risque de crédit bancaire
1.1. Les typologies des risques bancaires
Du fait de leur rôle d'intermédiation financière et de la diversité de leurs services, les
établissements bancaires sont exposés à une multitude de risques. Selon une définition
courante, « Le risque correspond à l'occurrence d'un fait imprévisible, ou à tout le moins
certain, susceptible d'affecter les membres, le patrimoine, l'activité de l'entreprise et de
modifier son patrimoine et ses résultats ».
D’après cette définition, le risque dans le milieu bancaire peut être caractérisé par deux
éléments essentiels :
Le caractère aléatoire et imprévisible (qui est à l'origine du risque) : Le risque est lié à
l'aléatoire et à l'imprévisibilité d'un événement menaçant.
Le risque de liquidité est un défi majeur auquel les banques sont confrontées en permanence.
Il découle de la défaillance temporelle entre les dépôts à court terme reçus des clients et les
prêts à moyen et long terme accordés par la banque. Ce décalage temporel peut créer une
situation où la banque se retrouve dans l'incapacité de faire face à ses obligations de paiement
à court terme, faute de liquidités suffisantes.
1.1.2 Le risque de marché : un péril lié aux variations des marchés financiers
Le risque de marché est un péril permanent pour les banques, qui découle des fluctuations
des conditions des marchés financiers. Ce risque survient dès lors que la banque détient une
position (courte ou longue) sur un instrument financier donné. Ainsi, le risque de marché
est étroitement lié à l'évolution des prix des instruments financiers, tels que les taux
d'intérêt, les taux de change, les cours des actions et des obligations, ou encore les cours des
matières premières.
Les principales sources de risque de marché pour les banques sont les suivantes :
Le risque de taux d’intérêt : Ce risque découle des variations des taux d'intérêt, qui peuvent
affecter la valeur des actifs et des passifs de la banque. Par exemple, une hausse des taux
d'intérêt peut entraîner une baisse de la valeur des obligations détenues par la banque, tandis
qu'une baisse des taux d'intérêt peut réduire la marge d'intérêt de la banque.
Le risque de change : Ce risque est lié aux fluctuations des taux de change, qui peuvent
affecter la valeur des actifs et des passifs libellés en devises étrangères. Par exemple, une
appréciation de la devise nationale peut entraîner une perte sur les actifs libellés en devises
étrangères, tandis qu'une dépréciation de la devise nationale peut entraîner un gain.
Le risque sur actions : Ce risque découle des variations des cours des actions détenues par la
banque. Une baisse des cours des actions peut entraîner une perte importante pour la banque,
tandis qu'une hausse des cours des actions peut générer des profits.
Le risque sur matières premières : Ce risque est lié aux fluctuations des cours des matières
premières, telles que le pétrole, les métaux précieux ou les produits agricoles. Une baisse des
cours des matières premières peut entraîner une perte sur les stocks de matières premières
détenues par la banque, tandis qu'une hausse des cours des matières premières peut générer
des profits.
Pour gérer le risque de marché, les banques mettent en place différentes stratégies,
parmi lesquelles :
Le risque opérationnel, tel que défini dans le cadre de l'accord Bâle II, représente le risque de
pertes résultant de défaillances ou d'insuffisances dans les processus internes, les
systèmes ou les événements externes. Cette définition englobe un large éventail de risques,
parmi lesquels :
Les fraudes internes et externes : Elles peuvent inclure des détournements de fonds, des
falsifications de documents ou des vols commis par des employés ou des tiers.
Les erreurs humaines : Elles peuvent résulter de négligences, de méprises ou d'erreurs de
jugement dans l'exécution des tâches quotidiennes.
Les défaillances des systèmes d’information : Elles peuvent comprendre des pannes
informatiques, des cyberattaques ou des pertes de données.
Les problèmes liés à la gestion du personnel : Ils peuvent inclure des problèmes de
recrutement, de formation ou de motivation des employés, ainsi que des conflits sociaux.
Les litiges commerciaux : Ils peuvent découler de contrats mal rédigés, de litiges avec des
clients ou des fournisseurs, ou de contentieux juridiques.
Les dommages aux actifs corporels : Ils peuvent être causés par des catastrophes naturelles,
des incendies, des vandalismes ou des défaillances d'infrastructures.
Il est important de noter que le risque opérationnel, tel que défini dans le cadre de Bâle
II, exclut certains types de risques, tels que :
Pour gérer le risque opérationnel, les banques mettent en place différentes stratégies,
notamment :
Le risque de crédit représente une menace redoutée pour les institutions financières. Il se
définit comme la possibilité qu'un emprunteur, qu'il s'agisse d'un individu, d'une entreprise ou
d'une entité publique, ne puisse honorer ses obligations financières envers l'institution. Cela
peut inclure des retards de paiement, un défaut de paiement total ou partiel d'un prêt, ou
encore une restructuration de la dette.
Le risque de crédit, selon divers auteurs, revêt plusieurs facettes mais converge généralement
vers une notion commune : la possibilité de perte financière due au défaut de remboursement
d'un emprunteur. Faye (1993), Demazy (2000), Verboomen et De Bel (2011), et d'autres,
proposent des définitions qui éclairent cette notion sous différents angles.
Dans sa forme la plus traditionnelle, le risque de crédit est décrit comme la probabilité qu'un
emprunteur ne puisse pas honorer ses engagements en remboursant sa dette, engendrant ainsi
une perte pour le prêteur. Cette conception met l'accent sur le défaut de paiement du principal
et/ou des intérêts de la dette. C'est une perspective qui s'inscrit dans le cadre classique de
l'activité bancaire, où le risque de crédit est intrinsèquement lié à l'octroi de prêts et à la
solvabilité des emprunteurs.
Dans le cadre de la gestion bancaire, il est crucial pour les institutions financières de mettre en
place des dispositifs de contrôle du risque de crédit afin de gérer efficacement les risques liés
à la défaillance des emprunteurs. Avant d'accorder un financement, il est primordial d'évaluer
précisément ce risque en prenant en compte divers facteurs tels que la nature des activités de
l'emprunteur, sa situation financière, la solidité financière des principaux actionnaires ou
associés, sa capacité de remboursement, ainsi que les garanties éventuellement fournies.
En somme, le risque de crédit peut être défini comme la possibilité de perte financière
résultant du défaut de paiement d'un emprunteur, englobant à la fois le défaut sur le principal
et/ou les intérêts de la dette, ainsi que la dégradation de la qualité du portefeuille de crédit due
à une détérioration de la solvabilité de la contrepartie. Cette définition englobe les différentes
dimensions du risque de crédit et souligne l'importance d'une gestion efficace de ce risque
dans le cadre des activités bancaires.
Les différents types du risque de risque se distinguent selon leur source et leur type du risque
encouru. Il s’agit alors de :
Le risque de défaut se réfère à la possibilité qu'une contrepartie ne puisse pas remplir ses
obligations financières, notamment en ce qui concerne le paiement des intérêts ou du principal
de la dette contractée. Cela se traduit par une situation où le débiteur est incapable de
rembourser à temps ses engagements envers sa banque. En conséquence, les institutions
financières s'exposent à un risque financier, car elles risquent de subir une perte si elles ne
peuvent pas récupérer la totalité des fonds dus en vertu d'un accord contractuel.
Le risque de contrepartie est la possibilité que la partie emprunteuse ne soit pas en mesure de
rembourser ses dettes en principal et en intérêts, ce qui expose la banque à un risque
d'insolvabilité. Ce risque englobe les engagements de hors bilan, les titres détenus et les
crédits accordés.
Le risque de contrepartie représente la principale forme de risque de crédit, elle revêt trois
formes. Il s’agit alors de :
L'évaluation du risque de crédit par les institutions financières prend en compte divers
facteurs, qui peuvent être classés en trois grandes catégories :
Le risque de crédit peut être plus élevé pour les emprunteurs opérant dans des secteurs
économiques cycliques ou sensibles aux fluctuations des prix des matières premières.
D’autre cote Les perspectives de croissance et la rentabilité du secteur d'activité de
l'emprunteur sont également prises en compte. Un secteur en déclin peut augmenter le risque
de défaut de l'emprunteur
Toute décision d’octroi des crédits provoque un risque de contrepartie repartie en deux
niveaux un aspect externe et interne. L’aspect externe est scindé en trois niveaux : le risque
individuel et général ainsi que le risque sectoriel. En ce qui concerne l’aspect interne de
risque, il dépend de la politique de crédit adoptée par la banque et les procédures de traitement
des demandes d’octroi de crédit.
Le risque externe est lié à des facteurs extérieurs à la banque et à l'emprunteur. Il peut être
subdivisé en trois niveaux :
• La politique de crédit : Cette politique est fixée par la direction générale de la banque en
collaboration avec le comité des engagements. Ils doivent fixer ensemble les objectifs à
poursuivre qui doivent être cohérents avec le plan stratégique, et les taux d’intérêt à
facturer pour chaque type de crédit.
• L’étude de la demande : Le banquier doit procéder à l’identification de la qualité de la
clientèle et la nature du crédit. Ensuite, les informations collectées sont répertoriées dans
un dossier uniformisé qui sera acheminé vers le traitement, en cas d’accord, le montant,
les conditions et les garanties sont définies avec précision.
• Le suivi du dossier de crédit : Des problèmes peuvent apparaitre en matière de suivi du
risque au cas où le banquier est le premier informé de la dégradation de la relation et qu’il
n’informe pas à temps la hiérarchie de peur qu’il soit reproché une mauvaise étude ou à
cause de relations personnelles qu’il entretient avec le client. C’est le contrôle interne qui
veille à éviter ces situations.
Les crises financières des dernières décennies ont mis en lumière la nécessité d'une
réglementation prudentielle renforcée pour le risque de crédit, afin de préserver la stabilité du
système bancaire. Cette partie se propose d'analyser l'évolution de cette réglementation au
niveau international, en s'appuyant sur les accords Bâle élaborés par le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire. Créé en 1974, ce comité a pour mission de promouvoir la stabilité
financière en renforçant les pratiques prudentielles des banques.
Cependant, malgré son impact positif, Bâle I présentait des limites importantes.
Premièrement, il ne prenait en compte que le risque de crédit, négligeant d'autres risques
bancaires cruciaux tels que le risque de marché et le risque opérationnel. Cette lacune a été
partiellement comblée par l'amendement de 1996, qui a introduit un cadre pour le calcul du
risque de marché.
Deuxièmement, la méthodologie de pondération des risques de Bâle I était jugée trop
simpliste et statique. Les pondérations des crédits étaient forfaitaires et ne reflétaient pas
adéquatement le profil de risque réel des emprunteurs. Cette approche uniforme ne tenait pas
compte de la diversité des activités bancaires et des différences de profil de risque entre les
banques.
En résumé, Bâle I a constitué une étape importante vers une réglementation prudentielle plus
robuste, mais il a également mis en évidence la nécessité d'une approche plus sophistiquée et
plus granulaire de la gestion du risque.
L'accord de Bâle II, conclu en 2004, a marqué une évolution majeure en matière de
réglementation prudentielle bancaire. Face aux limites de Bâle I, qui se concentrait
essentiellement sur le risque de crédit avec une approche simpliste, Bâle II a introduit un
cadre plus sophistiqué et plus granulaire pour la gestion du risque. Son objectif principal était
de promouvoir une meilleure gestion des risques par les banques, une transparence accrue et
une surveillance plus efficace par les autorités prudentielles.
Le ratio Cooke ne prenait en compte qu’une partie du risque auquel s’expose une
banque. Ainsi, les accords de Bâle II définissent un nouveau ratio de solvabilité
bancaire, dit ratio « Mac Donough » fondé sur le même principe que le ratio Cooke
tout en intégrant le risque opérationnel dans la formulation de son calcul. Il se définit
de la façon suivante :
Le pilier 2 renforce le rôle des autorités prudentielles dans l'évaluation de l'adéquation des
fonds propres des banques. Les autorités doivent s'assurer que les exigences minimales de
fonds propres du pilier 1 sont suffisantes pour couvrir les risques de chaque banque, en tenant
compte de ses pratiques internes de gestion du risque et de sa gouvernance d'entreprise.
Pilier 3 : Transparence et discipline de marché :
Le pilier 3 vise à accroître la transparence des informations sur le profil de risque des banques
et leurs pratiques de gestion du risque. Cette transparence permet aux investisseurs et aux
déposants de mieux évaluer la solidité financière des banques et de prendre des décisions
éclairées.
Après la crise financière de 2007/2008 les fonds propres des institutions financières
étaient insuffisants pour se prémunir contre les risques qu’ils n’ont pas pu les
apprécier correctement. Par conséquent, et d’une manière systémique c’était très
difficile pour le système bancaire d’absorber ses pertes sur les activités de
négociation et de crédit. En plus, dans les cas du blocage du monétaire, les
établissements qui ont négligé la gestion de leur risque de liquidité, étaient dans une
situation de tension financière, ce qui obligeant les banques centrales à intervenir.
1.6.4. Bâle III : Renforcer la solidité et la liquidité des banques après la crise
En réponse aux insuffisances de Bâle II révélées par la crise financière de 2008, le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire a adopté l'accord Bâle III en 2010. Son objectif principal est de
renforcer la solidité et la liquidité des banques afin de réduire la probabilité d'une nouvelle
crise financière et de protéger la stabilité du système financier mondial.
En tant que risque majeur pour les établissements de crédit, le risque de crédit exige une
attention particulière et une évaluation rigoureuse. Pour ce faire, ces établissements mettent en
place des procédures dédiées à sa quantification. L'évaluation du risque de crédit s'articule
autour de deux piliers fondamentaux, l’analyse de la solvabilité et l’étude de sa situation
présente et future de client. Elle implique un savoir-faire adapté à la qualité de la contrepartie.
Pour ce faire les établissements de crédit s'appuient sur un éventail de méthodes,
traditionnelles et innovantes.
L'analyse financière constitue l'outil central pour évaluer la solvabilité d'une contrepartie et,
par conséquent, son aptitude à honorer ses engagements financiers. Avant d'octroyer un
crédit, les établissements de crédit procèdent à un examen approfondi de la situation
financière de l'emprunteur, en s'appuyant sur le diagnostic financier de l'entreprise
L'analyse du profil d’activité : Cette étape vise à identifier l'ensemble des activités
exercées par la contrepartie, les produits et services qu'elle offre, ainsi que les
marchés sur lesquels elle opère. Cette compréhension approfondie de l'environnement
économique de l'entreprise est essentielle pour l'évaluation du risque.
L'analyse de l'équilibre financier et des risques : Cette analyse se décompose en
deux volets :
-
L'analyse de l'équilibre financier : Elle consiste à examiner la structure
financière de l'entreprise, sa capacité à générer des liquidités et sa solidité
financière. Cela implique l'étude de ratios financiers tels que le ratio de dette sur
fonds propres, le ratio de liquidité générale et le ratio de marge opérationnelle.
-
L'analyse des risques : Cette analyse vise à identifier et à évaluer les différents
risques auxquels l'entreprise est confrontée, tels que le risque d'exploitation, le
risque financier et le risque de marché. L'objectif est de déterminer la capacité de
l'entreprise à absorber ces risques et à maintenir sa viabilité financière.
L'analyse de la rentabilité : Cette dernière étape de l'analyse financière permet
d'évaluer la capacité de l'entreprise à générer des profits et à rémunérer ses
actionnaires. Elle s'appuie sur l'étude des résultats comptables, notamment le chiffre
d'affaires, le résultat net et la marge bénéficiaire
Pour pallier ces limites, les établissements de crédit peuvent compléter l'analyse financière par
d'autres méthodes, telles que le scoring credit ou l'analyse des flux de trésorerie. Ces
méthodes permettent d'affiner l'évaluation du risque de crédit et de prendre des décisions plus
éclairées en matière d'octroi de crédit.
La notation de crédit, ou rating, représente un outil précieux pour les établissements de crédit
afin d'apprécier le niveau de risque associé à une contrepartie. Elle reflète la capacité d'un
emprunteur à honorer ses engagements financiers, à court ou à long terme. Cette évaluation
synthétisée en une note permet d'orienter la décision d'octroi de crédit en fournissant une
indication claire sur la solvabilité de l'emprunteur.
La notation externe : Elle est réalisée par des agences de notation spécialisées et
indépendantes, telles que Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings. Ces
agences évaluent le risque de crédit présenté par un large éventail d'entités, qu'il
s'agisse d'États, de collectivités locales, d'établissements de crédit ou d'entreprises.
Elles attribuent des notes qui reflètent la qualité des émissions de titres financiers et la
solidité financière des emprunteurs.
La notation interne : Cette approche consiste en l'évaluation du risque de crédit par
l'établissement de crédit lui-même. L'institution financière exploite les informations
financières et comptables dont elle dispose sur la contrepartie, issues de la relation
commerciale établie. Cette notation interne permet une analyse plus personnalisée et
adaptée aux spécificités de l'emprunteur et de la relation client-banque.
B. Formule du RAROC :
C. Applications du RAROC
Le RAROC trouve son application dans plusieurs domaines clés pour les banques :
La méthode VAR permet d'estimer la perte maximale potentielle sur un portefeuille de crédit
sur un horizon et un niveau de confiance donnés. Elle s'appuie sur des simulations statistiques
pour quantifier la probabilité de survenance d'événements défavorables, tels que la défaillance
d'un emprunteur.
B. Avantages de la VAR pour le risque de crédit :
De nombreux établissements de crédit ont développé des systèmes VAR sophistiqués qui
permettent de gérer de manière intégrée les risques de crédit et de marché, voire l'ensemble
des risques auxquels ils sont exposés. Ces systèmes offrent une vision globale et consolidée
du risque, permettant une meilleure prise de décision et une optimisation de l'allocation du
capital.
Les banques appliquent un modèle interne de risque de contrepartie dont l’objectif est
d’évaluer les probabilités de pertes provoquées par la détention d’encours de crédit.
Les premiers modèles développés par les établissements de crédit ont servi à évaluer
les risques de marché. À partir de 1995, ces modèles ont été transposés au risque de
contrepartie selon le nouveau ratio de solvabilité pour déterminer le niveau des fonds
propres couvrant ce risque, mais aussi pour assurer une allocation optimale des fonds
propres en fonction des lignes de crédit.
Par ailleurs, la méthode de base (IRB de base) des notations internes est une méthode
baloise qui repose sur un modèle interne. Elle prend en compte trois paramètres (la
probabilité de défaut (PD), l’exposition en cas de défaut (EAD), la perte en cas de
défaut (LGD)) pour l’évaluation de risque de défaillance de l’emprunteur. Dans ce
modèle, les banques ne déterminent que la probabilité de défaut par ses notations
internes, tous les autres paramètres sont imposés par le régulateur à savoir la maturité,
les effets de diversification.
Avant toute décision d’octroi des crédits, les étapes d’identification et da mesure de
risque de crédit sont indispensables pour assurer une évaluation de la capacité des
emprunteurs à honorer leurs engagements. Pour se faire, les banques ont développé
des modèles internes d’évaluation de risque de contrepartie, qui leur permettent de
sélectionner ses clientèles et d’éviter que la défaillance de l’une d’entre elles affecte
négativement ses performances. Ces modèles offrent ainsi aux banques l’opportunité
d’assurer une allocation optimale des fonds propres aux différents risques.
Le risque de crédit, inhérent à toute activité de crédit, constitue une menace majeure pour les
établissements de crédit. Pour se prémunir contre les pertes potentielles liées à la défaillance
de leurs emprunteurs, les banques mettent en place différentes techniques de couverture.
1.8.1. L'assurance-crédit
L'assurance-crédit offre à la banque une protection contre les impayés de ses clients, que la
situation résulte de facteurs externes ou d'un comportement intentionnel de l'emprunteur. En
cas de défaillance, l'assureur prend en charge tout ou partie de la créance, limitant ainsi la
perte financière pour la banque.
1.8.2. L'affacturage :
Les CDS, ou swaps de défaut de crédit, sont des instruments financiers dérivés qui permettent
aux banques de se prémunir contre le risque de défaillance d'émetteurs d'obligations. En
achetant un CDS, la banque se protège contre la perte potentielle que lui occasionnerait la
faillite d'un émetteur dont elle détient des titres obligataires.
1.8.4. La titrisation
Dans la littérature économique, il n’existe pas une définition unique et formalisée des prêts
non performants. Cette notion paraît insuffisamment définie en tant que phénomène financier
spécifique. Toutefois, plusieurs références montrent une diversité de significations attribuées
à cette notion.
En effet, les différentes institutions financières et autorités réglementaires adoptent des
définitions parfois divergentes des NPL. L'Autorité bancaire européenne (ABE) considère
qu'un prêt non performant est celui pour lequel il existe une probabilité que l'établissement ne
puisse recouvrer tout ou partie des sommes dues, en raison des difficultés financières de
l'emprunteur. Le Comité de Bâle reprend quant à lui, en grande partie, cette définition.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) fixe le seuil à 90 jours de retard de
paiement en principal et intérêts pour qu'un prêt soit classé comme non performant. La
Banque centrale européenne (BCE) adopte une approche plus nuancée, en considérant comme
non performantes toutes les expositions au risque de crédit présentant des impayés de plus de
90 jours ou dont le recouvrement est compromis, même avec recours aux garanties.
Au niveau international, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a élaboré un système
de notation des prêts qui propose une définition plus précise des NPL pour chaque catégorie
de crédit, en se basant sur le délai de retard de paiement. Le tableau présenté ci- après montre
la classification des prêts par les banques américaines et l’IIF (Institute of International
Finance).
Tableau 1 : Classification des prêts non performants selon l’US et l’IIF system
L'activité bancaire repose sur trois piliers fondamentaux : la transformation d'actifs, la gestion
du risque de crédit et la production d'informations. Or, l'asymétrie informationnelle, inhérente
à toute relation contractuelle, s'avère particulièrement problématique dans le secteur bancaire,
où la qualité de l'information est cruciale pour une gestion efficace du crédit.
Comme le souligne Godlewski (2014), les banques jouent un rôle central dans la collecte, la
production et la transmission d'informations. Elles détiennent des données précieuses sur la
solvabilité des emprunteurs et le risque de défaut des émetteurs. Dans un contexte
d'imperfection de l'information, les banques doivent impérativement contrôler et produire des
informations fiables pour épurer et surveiller les emprunteurs et leurs projets.
L'asymétrie informationnelle se traduit par une disparité des connaissances entre l'emprunteur
et le prêteur. Les emprunteurs, mieux informés sur la rentabilité de leurs projets, ont tendance
à dissimuler certaines informations pour obtenir un financement plus favorable. Cette
situation complexifie l'évaluation du risque par la banque, qui doit composer avec un manque
de transparence.
Jensen et Meckling (1976) ont développé la théorie d'agence pour expliquer les problèmes liés
à l'asymétrie informationnelle dans la relation prêteur-emprunteur. Cette théorie met en
lumière deux phénomènes majeurs : la sélection adverse et l'aléa moral.
La sélection adverse :
La sélection adverse est due à un manque d’informations qui se déclare au moment de la
signature du contrat. La banque n’est pas toujours capable de découvrir l’intention de
l’emprunteur et d’évaluer sa qualité en vue de discriminer entre ceux qui sont solvables et
ceux qui n’en sont pas. Face à ce dilemme, la banque fait recours à la fixation des taux
d’intérêts élevés pour se prémunir contre ce risque. En effet, les études empiriques menées par
Jaffee et Russel (1976) portant sur le rationnement du crédit, ont démontré que l’évaluation
des taux d’intérêts du crédit fait ressortir deux catégories d’emprunteurs : des emprunteurs
sincères et de bonne foi qui ont l’intention d’honorer leurs engagements en principal et en
intérêt et d’autres emprunteurs trompeurs et malhonnêtes qui prévoient d’échapper à leurs
engagements. Ces derniers, acceptent de s’endetter à des taux d’intérêts très élevés pour
cacher leur défaillance. Insouciant d’honorer leurs engagements, un tel comportement induit
la banque en erreur en excluant les emprunteurs solvables du marché de crédit et en retenant
ceux qui sont insolvables.
Pour Stiglitz et Weiss (1981), la banque dite passive n’étant pas en mesure de connaitre
parfaitement le risque des emprunteurs potentiels, elle fixe un taux d’intérêt unique pour tous
les candidats et retient inconsciemment les mauvais emprunteurs qui sont n’ont pas la volonté
ou la capacité de rembourser leurs crédits. En contrepartie, les études de Bester (1985) et
Chan et Thakor (1987) stipulent que les banques actives proposent des taux d’intérêts
différenciés en fonction de la qualité de l’emprunteur.
L’aléa moral :
L’aléa moral se manifeste, contrairement à la sélection adverse, après la conclusion du
contrat. Après avoir obtenu le prêt sollicité, l’emprunteur peut se comporter d’une manière
contradictoire aux clauses du contrat. Le recouvrement de la créance par la banque est
tributaire de la rentabilité du projet. Selon Stiglitz (1990), plusieurs nouveaux risques peuvent
être courus par l’emprunteur qui sont de nature à diminuer le rendement du projet et parfois le
mettant en péril. Pour Innes (1990), l’emprunteur peut ne pas fournir aucun effort pour faire
prospérer son projet. D’une façon globale, l’aléa moral peut être perçu comme un manque de
respect des clauses du contrat par l’emprunteur.
L’aléa moral peut prendre deux formes :
L’aléa moral ex ante : cet aléa est constaté avant l’échéance lorsque l’emprunteur
place les fonds prêtés dans des projets ayant un niveau de risque plus élever que celui
prévu à la date de conclusion du contrat. La probabilité de défaut de l’emprunteur
augmente, ainsi, à cause du risque additionnel encouru.
L’aléa moral ex post : cet aléa est observé à l’échéance lorsque l’emprunteur se
trouve incapable de faire face à ses engagements.
L’envie de maximiser son profit pousse la banque à une prise excessive du risque. Selon
Jensen et Meckling (1976), le phénomène de l’aléa moral concourt à l’accroissement du
portefeuille de crédit d’une banque, mais également, à l’accumulation des prêts non
performants.
2.2. Les sources potentielles des prêts non performants
La succession de crises financières, l'incapacité à les anticiper et leur nature imprévisible ont
poussé les régulateurs à accroître la responsabilité des banques en matière d'exposition aux
risques financiers. L'objectif principal est d'éviter une faillite bancaire systémique provoquée
par une dégradation en chaîne de la qualité des actifs bancaires.
De nombreuses études empiriques ont démontré le lien étroit entre l'apparition d'une crise
financière et l'accumulation de créances classées. Hou et Dickinson (2007) ont conclu que les
prêts non performants constituent l'une des principales causes de l'insolvabilité des institutions
financières. Pour Lanine et Vennet (2006), ces prêts représentent un indicateur avancé
significatif de l'insolvabilité et l'un des principaux facteurs responsables des récessions
économiques.
Les prêts non performants engendrent une stagnation économique. Chaque prêt non
performant dans le secteur financier est le reflet d'une entreprise en difficulté. L'éradication
des prêts non performants est donc une condition sine qua non pour améliorer la situation
économique. En l'absence de mesures correctives, ces prêts persisteront, drainant des
ressources vers des secteurs sinistrés et non rentables, ce qui entravera la croissance et nuira à
l'efficacité économique.
Afin d’éviter les problèmes causés par la persistance des niveaux excessifs des prêts non
performants, les régulateurs se trouvent dans l’obligation d’agir pour préserver la résilience du
système bancaire. La conception d’un plan d’action pour réduire le niveau des prêts non
performants exige, en amont, la connaissance de leurs sources possibles.
2.2.1. Facteurs liés à l’environnement macroéconomique
La qualité des crédits est fortement influencée par l'environnement macroéconomique, qui
évolue de manière cyclique. En phase d'expansion économique, la production des entreprises
augmente, entraînant une hausse des revenus des ménages et des entreprises. Cette
amélioration de la capacité de remboursement se traduit par un faible niveau de prêts non
performants.
En revanche, en phase de récession, les entreprises subissent une baisse de productivité, ce qui
affecte négativement le comportement des agents économiques. Ces derniers, confrontés à des
contraintes budgétaires, peinent à honorer leurs dettes, ce qui se traduit par une augmentation
des prêts non performants. Ce phénomène peut être aggravé par un assouplissement excessif
de la politique de crédit durant la phase d'expansion.
L'inflation peut influencer la capacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes. D'un côté,
une inflation élevée peut inciter les banques à réduire le nombre de crédits accordés ou à les
associer à un taux de chômage plus faible, ce qui peut limiter les prêts non performants.
D'un autre côté, une inflation élevée peut entraîner une baisse des salaires réels en cas de
rigidité des salaires nominaux, réduisant ainsi la capacité de remboursement des ménages et
augmentant le risque de prêts non performants.
Les variations des taux d'intérêt impactent particulièrement les prêts à taux variables. Une
augmentation des taux d'intérêt se traduit par une hausse des charges d'intérêts à payer, ce qui
peut accroître le risque de défaillance des emprunteurs et augmenter le niveau de prêts non
performants.
Le chômage est un facteur majeur de risque pour la qualité des crédits. La perte d'emploi et la
diminution des revenus des ménages fragilisent leur capacité à honorer leurs engagements de
remboursement, augmentant ainsi le risque de prêts non performants.
La dépréciation du taux de change peut favoriser la compétitivité des entreprises
exportatrices, tout en affectant négativement les entreprises importatrices. Si la banque utilise
des ressources sur le marché de change pour financer ses clients, l'évolution du taux de
change impactera son coût de financement et, par conséquent, le niveau de prêts non
performants.
2.2.2. Facteurs spécifiques aux banques :
La politique de crédit d'une banque joue un rôle crucial dans la détermination du niveau
futur des prêts non performants. En quête d'une expansion rapide de leurs activités de crédit,
les banques peuvent s'exposer à des risques excessifs. Cette croissance rapide peut être
motivée par des stratégies de maximisation des profits, incitant les banques à réduire les taux
d'intérêt pour attirer des clients ou à accorder des prêts à des emprunteurs de moindre qualité.
Ces pratiques peuvent conduire à une augmentation des prêts non performants.
La taille d'une banque peut avoir un impact sur son taux de prêts non performants. Les
grandes banques sont généralement mieux équipées pour gérer les risques grâce à des
stratégies de gestion des risques plus sophistiquées et à des portefeuilles de crédits plus
diversifiés, ce qui permet de réduire l'impact d'une défaillance individuelle.
La participation de l'État au capital des banques peut contribuer à un niveau élevé de prêts
non performants. Contrairement aux banques privées axées sur la performance, les banques
publiques peuvent avoir des objectifs socio-économiques fixés par l'État. Cela peut les
conduire à financer des projets dans des secteurs en difficulté, augmentant ainsi le risque de
prêts non performants.
Les banques affichant une rentabilité des fonds propres élevée semblent moins exposées au
risque de prêts non performants. Moins incitées à accroître leurs revenus par des prises de
risque excessives, ces banques adoptent généralement des pratiques de crédit plus prudentes.
En revanche, les banques peu rentables, sous pression pour générer des revenus, peuvent être
amenées à accorder des prêts à des emprunteurs plus risqués, augmentant ainsi leur exposition
aux NPL.
Durant les phases d'expansion économique, caractérisées par une croissance soutenue, les
ménages et les entreprises bénéficient d'une augmentation de leurs revenus et de leurs
recettes. Cette situation favorable leur permet d'honorer plus facilement leurs dettes,
contribuant ainsi à un niveau relativement bas de créances douteuses.
En revanche, les périodes de récession se traduisent par une baisse de l'activité économique,
affectant négativement les revenus des ménages et des entreprises. Cette contraction
économique fragilise la capacité de remboursement des emprunteurs, entraînant une hausse
des NPL.
Plusieurs recherches ont exploré le lien entre les NPL et divers indicateurs
macroéconomiques, tels que
-
Taux de croissance du PIB
-
Taux de chômage
-
Taux d'intérêt
-
Taux de change
-
Taux d'inflation
-
Dette souveraine
2.3.2. Les variables microéconomiques
Contrairement aux variables macroéconomiques qui sont imposées aux banques, ces variables
microéconomiques entrent dans le champ d’intervention de la banque et sur lesquelles elle
peut agir. Selon la littérature, ces déterminants ont été utilisés comme des variables explicatifs
des prêts non performants (le ratio de solvabilité, la rentabilité, la taille, les dépenses
d’exploitation, les provisions).
2.4. Etude empirique sur les déterminants des prêts non performants
2.4.1. Revue de la littérature liée aux déterminants macroéconomiques
En ce qui suit, nous allons énumérer les principaux travaux empiriques reliant les NPL à un
ensemble de variables macroéconomiques.
Selon Lawrence (1995), le taux de chômage joue un rôle crucial dans l'augmentation des
NPL. En effet, lorsque le chômage augmente, la capacité de remboursement des emprunteurs
diminue, ce qui accroît le risque de défaillance et, par conséquent, le niveau de créances
classées. Des recherches menées par Louzis, Vouldis et Metaxas (2010) et Castro (2013)
viennent confirmer cette hypothèse. Ces études démontrent que l'augmentation du chômage a
un effet négatif significatif sur le niveau de NPL des banques.
L’étude de Salas et Saurina (2002) et Jimenez et al. (2006) mis en évidence le comportement
cyclique des prêts non performants (NPL). Cette cyclicité est étroitement liée à l'évolution du
cycle économique. Durant les phases d'expansion économique, caractérisées par une
croissance soutenue, les agents économiques bénéficient d'une augmentation de leurs revenus
et de leurs recettes. Cette situation favorable leur permet de faire face plus aisément à leurs
engagements financiers, contribuant ainsi à une baisse du niveau de NPL. En revanche, les
périodes de récession se traduisent par une contraction de l'activité économique et une baisse
des revenus des ménages et des entreprises. Cette situation fragilise la capacité de
remboursement des emprunteurs, entraînant une hausse des NPL. L'étude de Marcucci et
Quagliariello (2008), utilisant un modèle statistique VAR sur des données bancaires italiennes
de 1990 à 2004, confirme cette tendance cyclique. Les résultats démontrent une corrélation
négative entre la croissance économique et le niveau de NPL, indiquant une diminution des
NPL en phase d'expansion et une augmentation en phase de récession.
En 2005, afin de souligner les principaux déterminants macroéconomiques des NPL dans un
grand nombre de pays d'Afrique subsaharienne pendant la crise économique et financière,
Fofacka utilisé le PIB par habitant, le taux d’inflation, le taux d'intérêt ainsi que la variation
du taux de change dans 16 pays africains entre 1993 et 2002. Par conséquent il a constaté que,
le niveau des créances douteuses augmente en période de ralentissement économique et
qu’une crise bancaire est réalisé cause de l’atténuation de la performance des entreprises
exportatrices suite à l’appréciation des taux de change réel. Aussi, il a été observé que
l’accumulation des défauts de prêts suite à l’augmentation des taux d’intérêt réel a provoqué
la crise financière. Cependant, l’hypothèse selon laquelle la flambée des prix aurait touché la
qualité des actifs bancaires n’était pas puissante puisque la crise des années 90 n'a pas été
inflationniste.
Jimenez et Saurina (2006) ont réalisé une étude sur le secteur bancaire espagnol au cours de la
période 1984-2003. Selon cette étude, le taux d’intérêt réel élevé, la croissance du PIB et la
flexibilité des conditions de crédit constituent les principaux facteurs qui déterminent le
niveau des prêts non performants. Les auteurs ont démontré l’existence d’une relation positive
entre les taux d’intérêt et les prêts non performants et une relation négative la croissance du
PIB et le taux des prêts non performants. Bofondi et Ropele (2011) ont abordé la relation
entre les prêts à taux variables et le taux des prêts non performants. Selon ces auteurs,
l’augmentation des taux d’intérêt engendre un accroissement de la dette, ce qui affecte
positivement le taux des prêts non performants.
En 2010, Greenidge et Grosvenor ont examiné l’effet de l’inflation sur les NPL et ont trouvé
qu’il s’agit d’un effet significatif et positif. En effet, un niveau élevé des NPL est constaté
après la dégradation du pouvoir d’achat des ménages suite à l’augmentation de taux
d’inflation.
En 2011, Adebola et al. Indiquent que les prêts non performants et l’indice de production sont
positivement reliés en effectuant une étude sur les banques islamiques en Malaisie pendant
2007 et 2009. Les mêmes résultats sont retirés par Bofondi et Ropele (2011) chez les banques
conventionnelles en Italie durant la période 1990-2010.
En 2011, Bofondi et Ropele ont montré que dans le cadre des prêts à taux variable le montant
des créances douteuses est affecté par le taux d’intérêt. En effet, une augmentation de la dette
et par conséquent une augmentation des prêts non performants est constatée suite par la
hausse des paiements de taux d'intérêt, ce qui prouve que l'effet du taux d'intérêt devrait être
positif. Pourtant, Nkusu (2011) indique que l'inflation a un effet nuancé sur la capacité de
service de la dette des emprunteurs qui peut être positif ou négatif.
En 2013, Klein a mis la lumière sur la relation entre le taux d’inflation et la qualité des crédits
en insistant sur l’ambigüité de l’effet de l’inflation. En effet, une augmentation des niveaux
des prix induit un revenu réel des ménages moins élevé dans le cas de la rigidité de leurs
salaires. Par conséquent, la plupart des ménages ainsi que les firmes ne seront plus capables
de rembourser leurs dettes, ce qui affecte positivement les NPL et gêne la stabilité des
banques. Cependant, une baisse au niveau de taux d’inflation peut engendrer une baisse de
revenu nominal, ce qui provoque une diminution de la liquidité et la solvabilité. Enfin, en cas
de la volatilité de l’inflation, une difficulté au niveau de l’évaluation du risque de crédit est
constatée.
En 2013 et sous le même contexte, Castro a pris en considération la recherche faite sur 5 pays
(la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie) durant la période (1997-2011) pour
examiner la relation entre l’environnement macroéconomique et le risque de crédit. Par
conséquent, il a trouvé qu’il s’agit d’une relation positive entre ce risque et le taux de
chômage, le taux d’intérêt ainsi que le taux de change réel. Pourtant une relation négative est
indiquée entre ce risque et la croissance du PIB, les indices boursiers et les prix des
logements.
En 2015, une étude faite par Flip sur les déterminants de NPL en Roumanie de 2001 jusqu'à
2012 a mené aux résultats suivants : les NPL diminuent avec l’augmentation du taux d’intérêt,
du taux de chômage et augmentent avec l’augmentation du taux de croissance du PIB, le total
des prêts bancaires et le taux d’inflation.
Enfin en 2016, Vouldis et al. Ont utilisé des données sur le secteur bancaire grec durant la
période 2001-2015 afin d’étudier la relation entre les NPL et les facteurs macroéconomiques.
Ils ont constaté qu’un choc dans le cycle de PIB affecte négativement les NPL. Ce qui peut
être expliqué par le fait qu’une dégradation des conditions macroéconomiques provoque une
baisse au niveau des NPL. Alors qu’un choc au niveau de la dette publique affecte
positivement les NPL. En effet, l’augmentation de la dette est accompagnée par une récession
économique et un climat d’incertitude, ce qui oblige les banques à réduire les crédits accordés
et améliorer ainsi leurs qualités.
2.4.2. Revue de la littérature liée aux déterminants microéconomiques
Le niveau de créances non performantes (NPL) est influencé par la structure de la propriété
des banques. On distingue généralement trois types de propriété : privée, publique et
étrangère. Des études ont montré que les banques publiques ont généralement un niveau de
NPL plus élevé que les banques privées. Micco et al (2004) ont notamment constaté que les
créances douteuses étaient plus importantes dans les banques publiques que dans les banques
privées. À l'inverse, les banques étrangères ont tendance à afficher un niveau de NPL plus
faible que les banques domestiques. Boubakri et al (2005) ont ainsi démontré que les prêts
non performants étaient moins élevés dans les banques étrangères que dans les banques
nationales. Plusieurs recherches suggèrent que la propriété étrangère a un effet positif sur la
performance bancaire, conduisant ainsi à une meilleure gestion du risque et, par conséquent, à
un niveau de NPL plus bas.
En 2006, Hu et al ont montré que la taille d'une banque a un effet négatif sur ses créances non
performantes (NPL). Autrement dit, plus une banque est grande, plus son niveau de NPL est
bas. Ce qui peut être expliqué par le fait que Les grandes banques ont généralement de
meilleures stratégies de gestion des risques que les petites banques, et que les grandes banques
ont plus de ressources et d'expérience qu'elles peuvent utiliser pour évaluer la qualité du crédit
de leurs emprunteurs. En revanche, les petites banques peuvent avoir des difficultés à gérer
leurs risques de manière efficace. Il est important de noter que la relation entre la taille de la
banque et les NPL n'est pas toujours simple. D'autres facteurs, tels que l'environnement
économique et la réglementation bancaire, peuvent également jouer un rôle.
En 2008, Marco et Fernandez ont montré que l’efficience managériale peut conduire à des
niveaux élevés des prêts non performants dans le futur. En effet, en optant seulement à
l’amélioration de l’efficience à court terme et en adoptant la politique de réduction des coûts
de contrôle et de suivi des dossiers de crédits, les dirigeants augmentent le risque
d’insolvabilité de leurs banques. En plus, une relation positive entre les prêts non performants
et l’efficience managériale peut être dégagée lorsque le dirigent suit un comportement risqué
qui aboutit à un rendement élevé mais à une dégradation de la qualité de crédit dans le cas de
faillite. Dans le même cadre, Berger et DeYoung (1997) ont examiné la relation de causalité
entre la qualité des prêts et la rentabilité bancaire et ont indiqué qu’une faible rentabilité
s’explique par une mauvaise gestion qui induit à son tour de faibles compétences en matière
de crédit, d’évaluation et de suivi des collatéraux gagés auprès des emprunteurs.
En 2009, Boudriga, Boulila et Jellouli ont mené une étude sur les déterminants des créances
non performantes (NPL) et l'impact de l'environnement de supervision bancaire. Ils ont
analysé un échantillon de 59 pays sur une période de deux ans (2005-2006). L'une des
conclusions majeures de leur étude est que la rentabilité des actifs (ROA) des banques a un
impact négatif sur les NPL. Autrement dit, plus une banque est rentable, plus son niveau de
NPL est bas.
En 2012, Kolapo, Ayendi et Oke ont mené une étude sur la relation entre la performance des
banques, mesurée par leur profitabilité, et la gestion du risque de crédit. Ils ont utilisé un
échantillon de banques nigérianes sur une période de 10 ans (2002-2011) et ont constaté qu'il
existe une relation négative entre la rentabilité bancaire et les créances non performantes
(NPL). Cette relation peut s'expliquer par plusieurs facteurs :
Les banques rentables ont généralement des pratiques de gestion du risque plus
solides.
Les banques rentables ont également plus de ressources financières pour absorber les
pertes.
La rentabilité bancaire, mesurée par le rendement des actifs (ROA) ou le rendement
des capitaux propres (ROE), peut refléter le comportement de prise de risque des
dirigeants.
En 2013, Ahmed et Bashir ont mené une étude sur les déterminants microéconomiques des
créances non performantes (NPL) dans un échantillon de 30 banques pakistanaises. Ils ont
examiné l'impact de trois variables clés sur les NPL : le ratio de solvabilité, le rendement des
actifs (ROA) et la croissance du crédit. Leurs résultats ont montré que le ratio de solvabilité
n'a pas d'effet significatif sur les NPL. Cela suggère que la capacité d'une banque à absorber
des pertes n'est pas nécessairement un facteur déterminant de son niveau de NPL. En
revanche, Ahmed et Bashir ont trouvé une relation positive entre le ROA et les NPL.
Autrement dit, plus une banque est rentable, plus son niveau de NPL est élevé. Enfin, Ahmed
et Bashir ont constaté une relation positive entre la croissance du crédit et les NPL. Cela
signifie que plus une banque augmente rapidement son volume de prêts, plus son niveau de
NPL est élevé. Cette relation peut s'expliquer par le fait que les banques peuvent être plus
enclines à assouplir leurs normes de crédit lors des périodes d'expansion économique, ce qui
peut conduire à une augmentation des prêts risqués.
En 2013, Messai et Jouini ont mené une étude sur les déterminants des créances non
performantes (NPL), en tenant compte de facteurs à la fois microéconomiques et
macroéconomiques. Parmi les facteurs microéconomiques, ils ont constaté que le rendement
des actifs (ROA) et les provisions pour pertes ont un impact négatif sur les NPL. Autrement
dit, plus une banque est rentable et plus elle constitue des provisions pour pertes, plus son
niveau de NPL est bas. Il est important de noter que l'étude de Messai et Jouini ne s'est
concentrée que sur deux facteurs microéconomiques spécifiques. D'autres facteurs
microéconomiques, tels que la taille de la banque, la structure de son portefeuille de prêts et la
qualité de sa gestion, peuvent également avoir un impact sur les NPL.
En 2015, Ghosh a mené une étude sur l'impact des déterminants microéconomiques sur les
créances non performantes (NPL) des banques des 50 États américains sur une période de 30
ans (1984-2013). Ses résultats ont montré que plusieurs facteurs microéconomiques
influencent le niveau de NPL des banques :
Taux de croissance des crédits : Une relation positive a été trouvée entre le taux de
croissance des crédits et les NPL. Cela signifie que plus une banque augmente
rapidement son volume de prêts, plus son niveau de NPL est élevé.
Provisions pour pertes : Une relation positive a également été trouvée entre les
provisions pour pertes et les NPL. Cela peut sembler contre-intuitif, mais il s'explique
par le fait que les banques constituent des provisions pour anticiper les pertes
potentielles sur leurs prêts. En d'autres termes, des niveaux élevés de provisions pour
pertes peuvent indiquer que les banques ont un portefeuille de prêts plus risqué, ce qui
peut conduire à une augmentation des NPL.
Rentabilité bancaire (ROA et ROE) : Une relation négative a été trouvée entre la
rentabilité bancaire (mesurée par le ROA et le ROE) et les NPL. Cela signifie que les
banques les plus rentables ont généralement un niveau de NPL plus bas.
Capitalisation bancaire : Une relation positive a été trouvée entre la capitalisation
bancaire et les NPL. Cela signifie que les banques mieux capitalisées ont généralement
un niveau de NPL plus élevé.
Inefficacité opérationnelle : Une relation positive a été trouvée entre l'inefficacité
opérationnelle et les NPL. Cela signifie que les banques les plus inefficaces ont
généralement un niveau de NPL plus élevé.
Taille de la banque : Une relation positive a été trouvée entre la taille de la banque et
les NPL. Cela signifie que les grandes banques ont généralement un niveau de NPL
plus élevé que les petites banques.
Diversification : Aucune relation significative n'a été trouvée entre la diversification et
les NPL. Cela suggère que la diversification n'a pas d'effet significatif sur le niveau de
NPL des banques.
En 2016, Zhang D. et al. Ont mené une étude sur l'impact du taux de croissance des crédits
sur les créances non performantes (NPL) des banques. Ils ont constaté que le taux de
croissance des crédits est l'un des principaux déterminants du niveau de NPL des banques.
Autrement dit, plus une banque augmente rapidement son volume de prêts, plus son niveau de
NPL est élevé.
En 2016, Chavan et Gambacorta ont mené une étude sur l'impact cyclique des déterminants
sur les créances non performantes (NPL) des banques indiennes sur une période de 15 ans
(2000-2014). Ils ont constaté que l'impact de certains facteurs sur les NPL varie en fonction
de la phase du cycle économique. Pendant les phases d'expansion économique la croissance
des crédits bancaires a un impact positif sur les NPL, En revanche, pendant les phases de
récession La valeur des garanties a un impact négatif sur les NPL.
B. Rentabilité économique :
La rentabilité économique mesure la capacité d'une banque à générer des profits à partir de
l'ensemble des capitaux qu'elle emploie, qu'ils soient propres ou empruntés. Elle est calculée
en divisant le résultat d'exploitation par les capitaux investis. Un ratio de rentabilité
économique élevé indique que la banque utilise efficacement l'ensemble de ses ressources
pour générer des profits.
Résultat d ' exploitation
Rentabilité économique=
Les capitaux investis
Avantages de la rentabilité économique :
Prend en compte le niveau d'endettement de la banque.
Permet d'évaluer la capacité de la banque à gérer ses risques.
Offre une vision plus complète de la performance financière de la banque.
Limites de la rentabilité économique :
Ne permet pas de comparer directement les banques d'un même secteur d'activité, car
la structure de financement peut varier.
Peut être influencée par des facteurs externes, tels que les conditions économiques.
En conclusion, la rentabilité financière et la rentabilité économique sont deux indicateurs clés
de la performance financière d'une banque. Les analystes et les investisseurs utilisent ces
ratios pour évaluer la capacité d'une banque à générer des profits, à gérer ses risques et à créer
de la valeur pour ses actionnaires.
3.1.2. Mesure de la rentabilité
Evaluer la performance financière d'une banque est crucial pour analyser sa santé financière et
sa capacité à générer des profits. Il existe trois approches principales pour mesurer la
rentabilité bancaire :
A. Analyse des soldes intermédiaires de gestion (SIG)
Cette approche consiste à examiner les différents soldes intermédiaires de gestion du compte
de résultat de la banque. Cela permet d'identifier les éléments qui contribuent à la formation
du résultat final, tels que Le produit net bancaire (PNB), Le produit global d'exploitation
(PGE), Le résultat brut d'exploitation (RBE), Le résultat d'exploitation (RE) et Le résultat net
B. Analyse des coûts, rendements et marges
Cette approche se concentre sur l'analyse des coûts, des rendements et des marges générés par
les différentes activités de la banque. Cela permet d'évaluer l'efficacité opérationnelle de la
banque et d'identifier les sources de profitabilité.
Coûts : Il s'agit de l'ensemble des charges engagées par la banque pour mener à bien son
activité.
Rendements : Il s'agit des revenus générés par les différentes activités de la banque, tels que
les intérêts sur les crédits, les commissions et les produits des valeurs mobilières.
Marges : Elles représentent la différence entre les rendements et les coûts pour chaque
activité ou pour l'ensemble de la banque.
C. Analyse des ratios de rentabilité
Cette approche utilise des indicateurs financiers, tels que le ratio de rentabilité des capitaux
propres (ROE) et le ratio de rentabilité des actifs (ROA), pour mesurer la capacité de la
banque à générer des profits à partir de ses capitaux propres et de ses actifs totaux.
3.1.3. Les principaux résultats de l’activité bancaire
Les banques utilisent une variété d'indicateurs clés de performance (Key Performance
Indicators KPI) pour mesurer leur performance financière et leur capacité à générer des
profits. Parmi les KPI les plus importants figurent :
A. Produit Net Bancaire (PNB)
Le PNB représente la différence entre les revenus d'intérêts générés par les crédits et les
valeurs mobilières, les commissions bancaires et les autres produits d'exploitation, et les
charges d'intérêts payées sur les dépôts et les emprunts, ainsi que les autres charges
d'exploitation. Un PNB élevé indique que la banque est efficace dans la génération de revenus
à partir de ses activités principales.
Formule du PNB :
PNB=Produits d ' exploitation−Charges d ' exploitation
Il est important de noter que les indicateurs de performance ne sont qu'une mesure partielle de
la performance d'une banque. Ils doivent être utilisés en conjonction avec d'autres indicateurs,
tels que la qualité des actifs, la gestion du risque et la solidité financière, pour obtenir une
évaluation complète de la santé d'une banque. Les indicateurs de performance clés tels que le
PNB, le ROA, le ROE et la MNI fournissent des informations précieuses sur la capacité d'une
banque à générer des profits et à créer de la valeur pour ses actionnaires. Les analystes et les
investisseurs utilisent ces indicateurs pour évaluer la performance financière d'une banque et
prendre des décisions d'investissement éclairées.
3.2. Théorie sur les déterminants de la rentabilité des banques
Les déterminants de la rentabilité bancaire peuvent être répartis en deux catégories internes et
externes. Dans ce contexte, et afin d’expliquer la variabilité de certains agrégats de
performance bancaire, la littérature a proposé un champ de variables explicatives de nature
interne et externe.
3.2.1. Les déterminants internes
Les déterminants internes de la rentabilité bancaire font référence aux facteurs qui influencent
la performance financière d'une banque en raison de ses propres décisions et actions
stratégiques. Ces facteurs peuvent être identifiés en analysant les documents comptables de la
banque, tels que le compte de résultat, le bilan et l’hors-bilan. La littérature sur le sujet a mis
en évidence plusieurs déterminants internes clés de la rentabilité bancaire, notamment :
-
Taille de la banque (Benston et al, 1982)
-
Economies d'échelle (Short, 1979)
-
Régulation (Jordan, 1972)
-
Crédits accordés
-
Charges d'exploitation bancaire
-
Capitaux propres
-
Provisions
Outre ces déterminants traditionnels, des études plus récentes (Spong et al, 2001) ont mis en
évidence l'importance de facteurs liés à l'organisation interne et à la gouvernance des banques,
tels que :
-
La structure de propriété
-
La culture d'entreprise
-
La qualité du management
En conclusion, les déterminants internes de la rentabilité bancaire sont multiples et
complexes. Ils incluent des facteurs liés à la taille, à l'organisation, à la stratégie et à la
gouvernance de la banque.
3.2.2. Les déterminants externes
Les déterminants externes de la rentabilité bancaire font référence aux facteurs extérieurs à la
banque qui peuvent influencer sa performance financière selon Rouabah (2006). Ces facteurs
sont généralement classés en deux catégories principales :
Déterminants macro-financiers qui reflètent les caractéristiques du marché dans lequel la
banque opère. Ils incluent des variables telles que, la nature des capitaux propres, le degré de
concurrence et la concentration bancaire
Alors que le deuxième déterminant ces les déterminants macroéconomiques qui reflètent l'état
général de l'économie dans laquelle la banque opère. Parmi les variables externes qui sont
préposés dans la littérature, citons : les taux d’intérêt comme indicateur de faiblesse de
capital, la participation de l’Etat et la part de marché (Short 1979) ; La concurrence, La
concentration, l’inflation et la demande de monnaie (Bourke 1998) ; Le taux de croissance du
PIB réel (Kablan 2009) et d’autres variables comme le taux de chômage et la cyclicité de
l’activité économique.
S’agissant maintenant de la modélisation de la rentabilité bancaire, le modèle économique qui
détermine cette rentabilité peut s’écrire comme suit :
ROA¿ f ( X 1 , X 2)
ROE¿ f ( X 1 , X 2)
Avec :
•
ROA : Le ratio de rentabilité des capitaux propres
•
ROE : Le ratio de rentabilité des actifs
•
X1 : l’ensemble des variables internes
•
X2 : l’ensemble des variables externes