Cours de Mathématiques /MMAT221
IS2M
February 25, 2020
1 Intégrale de Riemann et primitives à connaı̂tre
Objectifs de cette séance
• Calculer les sommes et les intégales de Darboux pour certaines fonctions
• Mémoriser la définition de l’integrale de Riemann.
• Utiliser la définition pour déterminer l’intégrabilité de certaines fonctions.
• Mémoriser certaines primitives.
1.1 Intégrale de Riemann
Définition 1.1 Soient a, b ∈ IR tels que a < b. On appelle subdivision de l’intervalle [a, b] une
famille finie σ = {x0 , x1 , x2 ..., xn } telle que : x0 = a < x1 < x2 < ... < xn = b.
On notera Pa,b l’ensemble des subdivisions de l’intervalle [a, b].
Exemple 1.2 • σ1 = {0, 31 , 1}, σ2 = {0, 0.2, 0.4, 0.6, 0.8, 1} sont des subdivisions de [0, 1].
• Pour tout n ∈ {2, 3, 4, ..}, σn = {a + b−a
n k : k ∈ {0, 1, ..n}} est une subdivision, uniforme, de
[a, b].
Définition 1.3 Soient f une fonction bornée sur l’intervalle [a, b] et σ = {x0 , x1 , x2 ..., xn } une
subdivision de [a, b]. On définit la Somme
• inférieure de Darboux
k=n−1
X
s(σ, f ) = (xk+1 − xk ) inf f (t).
t∈[xk ,xk+1 ]
k=0
• supérieure de Darboux,
k=n−1
X
S(σ, f ) = (xk+1 − xk ) sup f (t).
k=0 t∈[xk ,xk+1 ]
Exemple 1.4 On considère la fonction réelle définie sur l’intervalle [0, 1] par f (x) = 4. Cal-
culer les deux sommes de Darboux s(σ, f ) et S(σ, f ) pour σ ∈ P0,1 .
Solution
Si σ = {x0 , x1 , x2 ..., xn } ∈ P0,1 , alors
k=n−1
X k=n−1
X
s(σ, f ) = (xk+1 − xk ) inf f (t) = (xk+1 − xk )4 = 4(xn − x0 ) = 4.
t∈[xk ,xk+1 ]
k=0 k=0
1
De même,
k=n−1
X
S(σ, f ) = (xk+1 − xk ) sup f (t) = 4(xn − x0 ) = 4(1 − 0) = 4.
k=0 t∈[xk ,xk+1 ]
Nous admettrons la proposition suivante
Proposition 1.5 Soient a, b ∈ IR avec a < b. Il existe une infinité de
• rationnels dans ]a, b[.
• irrationnels dans ]a, b[.
Exemple 1.6 Déterminer les deux sommes de Darboux de la fonction caractéristique des ra-
tionnels sur [0, 1] définie par
(
1, si x ∈ IQ ∩ [0, 1]
f (x) =
0, si x ∈ [0, 1] \ IQ
Solution
Soit σ = {x0 , x1 , x2 ..., xn } une subdivision de [0, 1]. A l’aide de la Proposition (1.5), on voit
clairement que
inf f (t) = 0, sup f (t) = 1.
t∈[xk ,xk+1 ] t∈[xk ,xk+1 ]
Par suite
k=n−1
X
s(σ, f ) = (xk+1 − xk ) inf f (t) = 0,
t∈[xk ,xk+1 ]
k=0
k=n−1
X k=n−1
X
S(σ, f ) = (xk+1 − xk ) sup f (t) = (xk+1 − xk )1 = (xn − x0 ) = 1.
k=0 t∈[xk ,xk+1 ] k=0
Définition 1.7 Soit f une fonction bornée sur l’intervalle [a, b]. On définit l’intégrale
• inférieure de Darboux
s = sup{s(σ, f ) : σ ∈ Pa,b }
• supérieure de Darboux
S = inf{S(σ, f ) : σ ∈ Pa,b }
Définition 1.8 Soit f une fonction bornée sur l’intervalle [a, b]. On dit que la fonction f est
intégrable au sens de Riemann si
s = S = I.
Rb
Dans ce cas, le nombre I se note a f (x)dx et s’appelle l’intégrale de f sur [a, b].
Exemple 1.9 On considère la fonction réelle définie sur l’intervalle [0, 1] par f (x) = 4. Mon-
trer que f est intégrable au sens de Riemann sur [0, 1].
Solution
La fonction f est intégrable sur [0, 1] car
s = sup{s(σ, f ) : σ ∈ P0,1 } = 4 = inf{S(σ, f ) : σ ∈ P0,1 } = S.
2
Exemple 1.10 On considère la fonction caractéristique des rationnels sur [0, 1] définie par
(
1, si x ∈ IQ ∩ [0, 1]
f (x) =
0, si x ∈ [0, 1] \ IQ
Montrer que f n’est pas intégrable au sens de Riemann sur [0, 1].
Solution
La fonction f n’est pas intégrable au sens de Riemann sur [0, 1] car
s = sup{s(σ, f ) : σ ∈ P0,1 } = 0 6= 1 = inf{S(σ, f ) : σ ∈ P0,1 } = S.
Remarque 1.11 Il existe des fonctions bornées non-intégrables.
Nous admettons les résultats suivants
Théorème 1.12 • Toute fonction continue sur [a, b] est intégrable.
• Toute fonction monotone sur [a, b] est intégrable.
• Soit f une fonction intégrable sur [a, b]. Quels que soient les nombres xk,n ∈ [a + nk (b − a), a +
k+1
n (b − a)], on a
b − a n−1
Z b X k
f (t)dt = lim f (a + (b − a)).
a n→∞ n n
k=0
R1
Exemple 1.13 Montrer que la fonction f (x) = x est intégrable sur [0, 1] et calculer 0 f (x)dx.
Solution
Comme f est continue alors elle est intégrable et on a
b − a n−1 1 n−1
Z 1 X k X k
f (x)dx = lim f (a + (b − a)) = lim f( )
0 n→∞ n n n→∞ n n
k=0 k=0
Par suite
1 n−1
Z 1 X 1 n 1
f (x)dx = lim 2
k = lim 2 (n − 1) = .
0 n→∞ n n→∞ n 2 2
k=0
Rappel
• Soit I un intervalle et f : I → IR une fonction. Une primitive de f est une fonction F : I → IR
telle que F 0 (x) = f (x) pour tout x ∈ I.
• Si F est une primitive de f , alors les autres primitives de f sont les fonctions x → F (x) + c,
où c ∈ IR.
• Il en résulte que si F est une primitive de f et si a ∈ I, alors la fonction x → F (x) − F (a) est
l’unique primitive de f qui s’annule en a.
Théorème 1.14 Soit I un intervalle ouvert et soit f : I → IR une fonction continue.
◦ Pour tout a ∈ I, la fonction F : I → IR définie par F (x) = ax f (t)dt est une primitive de f.
R
◦ Pour toute primitive G de f et pour tous a, b ∈ I, on a ab f (t)dt = G(b) − G(a).
R
Rx
Notation Si f est une fonction continue, il est commode de noter x → f (t)dt une primitive
de f.
Remarque 1.15 Dans une égalité F (x) = x f (t)dt, Rla variable Rt peut être remplacée
R
par
n’importe quelle autre, sauf x ; on a ainsi par exemple : x f (t)dt = x f (u)du = x f (v)dv. On
R
dit que, dans ces expressions, les variables t, u, v sont muettes.
3
1.2 Primitives à connaı̂tre
Toutes les égalités ci- dessous se retrouvent en dérivant. Ces formules ne sont valables que dans
un intervalle où la fonction sous le signe intégrale est définie. Par exemple, si a ∈ IR alors
l’égalité x t+a
R dt
= ln |x + a| + c est valable pour tout x ∈] − a, ∞[ et pour tout x ∈] − ∞, −a[
Z x
dt
• = ln |x + a| + c
t+a
Z x
1
• (t + a)α dt = (x + a)α+1 + c si α 6= −1
α+1
Z x
1
• eat = eax + c, a 6= 0
a
Z x
1
• cos(at) = sin(ax) + c
a
Z x
1
• sin(at) = − cos(ax) + c
a
Z x Z x
1 1
• sinh(at) = cosh(ax) + c • cosh(at) = sinh(ax) + c
a a
Z x
dt
• = tan x + c
cos2 (t)
Z x
dt 1
• 2 =− + c = − cot x + c
sin (t) tan x
Z x
dt
• = arctan x + c
1 + t2
Z x
dt
• √ = arcsin x + c
1 − t2
Z x
dt p
• √ = ln |x + x2 + 1| + c
1 + t2
Z x
dt p
• √ = ln |x + x2 − 1| + c
t2 − 1
Voici les règles qu’il faut penser à utiliser quand on veut calculer une primitive.
Proposition 1.16 Si F est une primitive de f ,G est une primitive de g, λ ∈ IR, et si u est une
fonction dérivable, alors on a
• R x (f (t) + g(t))Rdt = x f (t)dt + x g(t)dt
R R R
• x λf (t)dt = λ x f (t)dt.
• x f (u(t)) u0 (t)dt = u(x) f (t)dt.
R R
Exemple 1.17 Sur ]0, ∞[, la fonction t → f (t) = tα a pour primitive
α+1
x
α+1 ,
si α 6= −1
F (x) =
ln x, si α = −1
4
On a ainsi
(u(x))α+1
Z x
α+1 , si α 6= −1
(u(t))α u0 (t)dt =
ln |u(x)|, si α = −1
(u(t))−n u0 (t)dt, où
R x cos t Rx
Exemple 1.18 Soit n ∈ N ∗ . L’intégrale (sin t)n dt est de la forme
u(t) = sin t. On a donc
(sin x)−n+1
Z x
cos t
−n+1 , si n 6= 1
dt =
(sin t)n
ln | sin x|, si n = 1
1.3 Techniques d’intégrations
Objectifs de cette séance
• Utiliser les techniques d’intégrations pour évaluer certaines intégrales
• Maı̂triser l’intégration des fonctions rationnelles.
1.3.1 Intégration par parties
Théorème 1.19 Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a, b] à dérivées continues sur [a, b].
Alors Z b Z b
u0 (t)v(t)dt = [u(t)v(t)]ba − u(t)v 0 (t)dt
a a
R π
2
Exemple 1.20 Calculer 0 x cos xdx.
Solution En posant u0 (x) = cos x et v(x) = x on voit clairement que u(x) = sin x et v 0 (x) = 1.
Une intégration par parties montre que
π π
u0 (x)v(x)dx
R 2
R 2
0 x cos xdx = 0 π π
u(x)v 0 (x)dx
R
= [uv]02 − 0
2
π R π
= [x sin x]02 − 2
0 sin xdx
π
π 2
= 2 + [cos x]0
π
= 2 − 1.
1.3.2 Changement de variable
Théorème 1.21 Soient α et β deux réels, ϕ étant une fonction continment dérivable stricte-
ment monotone sur [α, β] et f une fonction continue sur [a, b] avec ϕ(α) = a et ϕ(β) = b. On
a: Z Z b β
f (x)dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt.
a α
R1√
Exemple 1.22 Calculer 0 1 − x2 dx à l’aide du changement de variable x = sin t.
5
Solution
Il est clair que la fonction [0, π2 ] → [0, 1], t → sin t est continment dérivable strictement
√
2
monotone et la fonction x → 1 − x est continue sur [0, 1]. Par suite
R1√ π p
1 − x2 dx = 1 − sin2 t cos tdt
R 2
0 0
π
cos2 tdt
R 2
= 0
π
R 2 1
= 0 2 (1 + cos(2t)) dt
π
R 2 1
= 0 2 (1 + cos(2t)) dt
h iπ
t
= 2 + 14 sin(2t) 2
π
= 4.
Pratique du changement de variable
Pour faire le changement de variable t → ϕ(t) dans l’intégrale ab f (x)dx,
R
• On pose x = ϕ(t)
• on change les bornes : a devient ϕ−1 (a) et b devient ϕ−1 (b)
• on remplace f (x) par son expression f (ϕ(t))
• On calcule dx = ϕ0 (t)dt
Par un bon changement de variable, le calcul de l’intégrale peut devenir facile.
Ru dx
Exemple 1.23 Calculer l’intégrale 0 x2 +m2 où m 6= 0.
Solution
• On pose x = ϕ(t) = mt
• on change les bornes : a = 0 devient ϕ−1 (0) = m
1
.0 = 0 et b = u devient ϕ−1 (u) = u
m
• on remplace f (x) = x2 +m2 par son expression f (mt) = m12 t21+1
1
• On calcule dx = ϕ0 (t)dt = mdt. Par suite
Z u u u
dx mdt 1 dt 1 u
Z Z
m m
= = = arctan
0 x2 + m2 0 m2 (t2 + 1) m 0 (t2 + 1) m m
—————
1.3.3 Intégration des fraction rationnelles
P (x)
Rappel Toute fonction rationnelle f (x) = Q(x) est continue sur les intervalles où elle est définie,
donc elle y possède des primitives. Pour calculer une primitive de f , on décompose f (x) en la
somme de sa partie entière et d’éléments simples fractionnaires (voir MM114). La partie entière
étant un polynme, elle s’intègre facilement. Deux types d’éléments simples fractionnaires peuvent
apparaı̂tre :
a
• (x−α) n
ax+b
• (x2 +px+q)n
où le polynme x2 + px + q n’a pas de racine réelle (p2 − 4q < 0).
6
Proposition 1.24
1 1
Z x 1−n (x−α)n−1 ,
si n 6= 1
dt
=
(t − α)n
ln |x − α|, si n = 1
Rx ax+b
1.3.4 Calcul (x2 +px+q)n
dx où (p2 − 4q < 0).
Il est clair que
at + b a 2t + p pa 1
2 n
= 2 n
+ b− ,
(t + pt + q) 2 (t + pt + q) 2 (t2 + pt + q)n
1 2 −n+1 , si n 6= 1
Z x
2t + p −n+1 (t + pt + q)
=
(t + pt + q)n
2
ln t2 + pt + q ,
si n = 1
Rx 2t+p 1
Pour déterminer (t2 +pt+q)n
il suffit de déterminer une primitive de (t2 +pt+q)n
.
q
p2
En écrivant la forme canonique de t2 + pt + q, et en posant m = q− 4 , on voit clairement que
Z x Z x Z x+ p
dt dt 2 du p
= p 2 n = n := In,m (x + ),
(t + pt + q)n
2 (t + 2 ) + m2 (u2 2
+m ) 2
Rx du
où l’on a posé In,m (x) = (u2 +m2 )n
.
Rx du
1.3.5 Calcul I1,m (x) = u2 +m2
. où (m > 0).
Z x
du 1 x
I1,m (x) = 2 2
= arctan +c
u +m m m
Rx du
1.3.6 Calcul I2,m (x) = (u2 +m2 )2
. où (m > 0).
On écrit
Z x 2
u + m2 − u2 u2
Z x
m2 I2,m (x) = du = I1,m (x) − du = I1,m (x) − J(x),
(u2 + m2 )2 (u2 + m2 )2
Rx u2
où J(x) = (u2 +m2 )2
du. Pour calculer J(x), on intègre par parties en posant
2u 1
S0 = 2 , T = 2u
(u2 2
+m )
On a alors
1 1
S=− ,T0 =
u2 +m 2 2
et
u2
Z x
J(x) = du =
(u2 + m2 )2
7
x 0 Rx
S(u)T 0 (u)du
R
J(x) = S (u)T (u)du = S(x)T (x) −
x 1 Rx du
= − 2(x2 +m 2) + 2 u2 +m2
du
x 1
= 2(x2 +m2 ) + 2 I1,m (x).
Par suite
x 1
m2 I2,m (x) = I1,m (x) − 2(x2 +m 2 ) − 2 I1,m (x)
= 12 I1,m (x) − 2(x2 +m
x
2)
1 x x
= 2m arctan m − 2(x2 +m 2 ) + c1
Finalement,
1 x 1 x
I2,m (x) = 3
arctan − + c2 .
2m m m 2 (x + m2 )
2 2
Rx du
1.3.7 Calcul In,m (x) = (u2 +m2 )n
. où (m > 0) et n ≥ 3.
Il est clair
m2 In,m (x) = In−1,m (x) − H(x), (1)
Rx u2
où H(x) = (u2 +m2 )n
du. Une intégration par parties montre que
1 x 1
H(x) = + In−1,m (x) (2)
2(1 − n) (x2 + m2 )n−1 2(n − 1)
Les égalités (1) et (2) permettent de calculer In,m (x) de proche en proche.
Ra t+1
Exemple 1.25 Calculer 1 t2 −2t+5 dt, pour tout a ∈ IR.
Solution
On a t2 − 2t + 5 = (t − 1)2 + 4 > 0 pour tout t, donc la fonction rationnelle sous le signe intégrale
a des primitives sur IR. Puisque t + 1 = 21 (2t − 2) + 2, il vient
Z a Z a Z a
t+1 1 2t − 2 dt
dt = dt + 2
1 t2 − 2t + 5 2 1 t2 − 2t + 5 1 (t − 1)2 + 22
En faisant le changement de variable τ = t − 1 dans la dernière intégrale, on obtient
Ra t+1 1 R a 2t−2 R a−1 dτ
1 t2 −2t+5 dt = 2 1 t2 −2t+5 dt + 2 0 τh2 +22 ia−1
1
2
a 1 τ
= 2 ln t − 2t + 5 1 + 2 2 arctan 2 0
1 2 a−1
= 2 ln a − 2a + 5 − ln 2 + arctan 2 .
R x t2 +2
Exemple 1.26 Calculer 0 t3 +1 dt, pour tout x > −1.
Solution
t2 +2 t2 +2
La décomposition en éléments simples de F (x) = t3 +1
= (t+1)(t2 −t+1)
est
1 1
+ .
t + 1 t2 − t + 1
8
Par suite
Z x 2 Z x Z x Z x
t +2 dt dt dt
dt = + = ln(x + 1) + .
0 t3 −1 0 t+1 0
2
t −t+1 0 t2 −t+1
D’autre part,
Z x Z x Z x− 1
dt dt 2 dτ
= 2 = √ 2
t2 − t + 1
0 0 t− 1
+ 3 − 21 τ2 + 3
2 4 2
Rx h ix− 1
dt √2 √2 τ
2
0 t2 −t+1 = arctan
3
3 − 21
= √2 arctan √2 x − √1 + √2 arctan √1
3 3 3 3 3
= √2 arctan √23 x − √1 + √2 . π
3 3 3 6
= √2 arctan √23 x − √1 + π
√
3 3 3 3
D’après ce qui précède, on obtient pour tout x > −1
R x t2 +2 R x dt
0 t3 −1 dt = ln(x + 1) + 0 t2 −t+1
= ln(x + 1) + √2 arctan √2 x − √1 + π
√ .
3 3 3 3 3
Exercice
1
1. Décomposer sur IR la fraction suivante F (x) = x3 (x2 +1)
.
Re dx
2. Calculer l’intégrale 1 x3 (x2 +1) .
1.4 Intégrales impropres
Objectifs de cette séance
• Mémoriser la définition de l’integrale généralisée.
• Calculer des intégrales impropres.
• Justifier la nature de certaines integrales
Introduction On va introduire la notion de l’intégrale impropre ( ou géneralisée). Cette
intégrale généralise celle de Riemann
Définition 1.27 On dit que ab f (x)dx est une intégrale impropre ( ou géneralisée) si l’intervalle
R
d’intégration n’est pas borné ou la fonction à intégrer n’est pas bornée.
R1 1
Exemple 1.28 0
√ dx.
x
R ∞ −x
0 e dx.
Définition 1.29 On dit qu’une fonction f est localement intégrable sur un intervalle I si elle
est intégrable au sens de Riemann sur tout intervalle compact K ⊂ I.
Exemple 1.30 Si f est continue sur l’intervalle I alors elle est localement intégrable sur I.
Dans un premier temps, on considère un intervalle semi ouvert [a, b[ où a ∈ IR et b ∈ IR {∞}
S
9
Définition 1.31 Soit f une fonction localement intégrable sur [a, b[. Si la limite
Z t
lim f (x)dx
t→b,t<b a
Rb
existe et est finie, on dit que l’intégrale impropre a f (x)dx est convergente, et on note
Z b Z t
f (x)dx = lim f (x)dx.
a t→b,t<b a
Dans le cas contraire, on dit que l’intégrale diverge.
Exemple 1.32 Montrer que l’intégrale impropre
R1
√ 1 dx est convergente.
R0∞ 1−x
−x
0 e dx est convergente.
R∞ 1
1 x dx est divergente.
Solution
La fonction x → √1 est localement intégrable sur [0, 1[ et,
1−x
Z t
1 h √ it √
∀t ∈ [0, 1[, √ dx = −2 1 − x = 2(1 − 1 − t)
0 1−x 0
R1
En faisant tendre t vers 1− , on trouve que √ 1 dx = 2
1−x0
t
∀t > 0, 0t e−x dx = [−e−x ]0 = 1 − e−t ; limt→∞ 0t e−x dx =
R R
1.
Z t Z t
dx dx
∀t > 1, = ln t; lim =∞
0 x t→∞ 0 x
Définition 1.33 Soit f une fonction localement intégrable sur ]a, b] où b ∈ IR et a ∈ IR {∞}.
S
Si la limite Z b
lim f (x)dx
t→a,t>a t
Rb
existe et est finie, on dit que l’intégrale impropre a f (x)dx est convergente, et on note
Z b Z b
f (x)dx = lim f (x)dx
a t→a,t>a t
Définition 1.34 Soit f Rune fonction localement intégrable sur ]a, b[ et soit c ∈]a, b[. On dit
que l’intégrale impropre ab f (x)dx est convergente si les deux intégrales impropres ac f (x)dx et
R
Rb
c f (x)dx sont convergentes, et on note alors
Z b Z c Z b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c
Proposition
R1 1
1.35 Soit α ∈ IR.
R0∞xα1
dx est convergente si et seulement si α < 1.
1 xα dx est convergente si et seulement si α > 1.
10
Preuves
Si α 6= 1 et t ∈]0, 1[, alors t1 xdxα = 1−α
1 1
R
(1 − tα−1 ) admet une limite finie lorsque t tend vers 0 ssi
α < 1.
Si α = 1 alors limt→0+ t1 dx
R R1 1
x = limt→0+ (− ln t) = ∞, donc 0 xα dx est convergente si et seule-
ment si α < 1.
Si α 6= 1 et t > 1, alors 1t xdxα = 1−α1 1
R
( tα−1 − 1) admet une limite finie lorsque t tend vers ∞ ssi
α > 1. R∞ 1
Si α = 1 alors limt→∞ 1t dx
R
x = limt→∞ (ln t) = ∞, donc 1 xα dx est convergente
Exercice
Les
R1
integrales ci-dessous sont-elle convergentes? Si elles le sont, donner leur valeur
R0∞
ln xdx
1
dx
R−∞
∞ 1
1+x2
1 x dx
11