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Transformé de Fourier (Prof Bilel)

Le document présente la transformée de Fourier, une méthode mathématique pour transformer une fonction en une autre fonction dans le domaine fréquentiel. Il définit la transformée de Fourier, discute des conditions d'existence pour différentes classes de fonctions, et fournit des exemples de transformées de Fourier pour des fonctions spécifiques comme l'impulsion rectangulaire et la fonction gaussienne. Le document aborde également les propriétés de la transformation de Fourier, notamment la linéarité.

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Transformé de Fourier (Prof Bilel)

Le document présente la transformée de Fourier, une méthode mathématique pour transformer une fonction en une autre fonction dans le domaine fréquentiel. Il définit la transformée de Fourier, discute des conditions d'existence pour différentes classes de fonctions, et fournit des exemples de transformées de Fourier pour des fonctions spécifiques comme l'impulsion rectangulaire et la fonction gaussienne. Le document aborde également les propriétés de la transformation de Fourier, notamment la linéarité.

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Université Polytech Intl|Tunis

Kacem Ben Ammou Bilel

03 Avril 2020

Kacem Ben Ammou Bilel () Transformée de Fourier. 03 Avril 2020 1 / 18


La transformée de Fourier

1.La transformée de Fourier

Kacem Ben Ammou Bilel () Transformée de Fourier. 03 Avril 2020 3 / 18


Définition de la transformée de Fourier

Étant donnée une fonction f : R → C, la fonction fˆ(ω) (pour ω ∈ R) est


définie par Z +∞
ˆ
f (ω) = f (t)e −iωt dt
−∞

à la condition que l’intégrale du membre de droite existe en tant


qu’intégrale impropre de Riemann.
Définition
L’application qui associe la nouvelle fonction fˆ à f est appelée la
transformation de Fourier alors que la fonction fˆ est la transformée de
Fourier de f .

4 / 60
Avertissement

La définition précédente de la transformation de Fourier n’est pas toujours


celle choisie.

Par exemple,
Z +∞certains auteurs définissent la transformée de Fourier de f par
f˜(ω) = f (t)e −2iπωt dt.
−∞

La définition retenue peut entraîner des modifications dans certaines


propriétés (tout simplement parce que, par exemple, fˆ(ω) = f˜( 2π
ω
)).

Il faut donc toujours vérifier la définition employée avant d’appliquer une


formule.

5 / 60
Un premier contre-exemple
Rappelons que la fonction U échelon unité de Heaviside est la fonction
valant 1 sur [0, +∞[ et 0 partout ailleurs.

La transformée de Fourier de U n’existe pas parce que


Z +∞ Z +∞ Z R
U(t)e −iωt dt = e −iωt = lim e −iωt dt.
−∞ 0 R→+∞ 0

Puisque (e −iωt )0 = −iωe −iωt , il s’ensuit que


Z +∞  
−iωt 1  −iωt t=R i −iωR
U(t)e dt = lim e t=0
= lim e −1 .
−∞ −iω R→+∞ ω R→+∞

Cependant la limite lim e −iωR n’existe pas (sauf pour ω = 0) car ni


R→+∞
lim sin Rω ni lim cos Rω n’existent.
R→+∞ R→+∞

7 / 60
Fonctions absolument intégrables (1/2)

Introduisons maintenant une classe de fonctions pour laquelle la


transformée de Fourier existe à coup sûr.
Définition
Une fonction f : R → C est dite absolument intégrable (sur R) si
Z +∞
|f (t)|dt
−∞

existe en tant qu’intégrale impropre de Riemann.

8 / 60
Fonctions absolument intégrables (2/2)

Z +∞
ˆ
Nous avons, pour f absolument intégrable, |f (ω)| = | f (t)e −iωt dt| ≤
Z +∞ Z +∞ Z +∞ −∞
−iωt −iωt
|f (t)e |dt = |f (t)| |e | dt ≤ |f (t)|dt < +∞.
−∞ −∞ | {z } −∞
=1

De sorte que fˆ existe quand f est absolument intégrable.

Remarque
La transformée de Fourier peut exister pour des fonctions non absolument
intégrables (et pour certaines dont nous aurons besoin). Cela explique la
formulation choisie pour la définition de fˆ.

9 / 60
Quelques transformées de Fourier standard

2. Quelques transformées de Fourier standard

Kacem Ben Ammou Bilel () Transformée de Fourier. 03 Avril 2020 6 / 18


L’impulsion rectangulaire (1/2)
Soit a > 0. La fonction impulsion rectangulaire ρa de hauteur 1 et de durée
a est définie par (
1 pour |t| ≤ 2a ,
ρa (t) =
0 sinon.
Observons que ρa est sans aucun doute absolument intégrable.

Calculons sa transformée de Fourier. Pour ω 6= 0, on a


Z +∞ Z a/2  −iωt t=a/2
−iωt −iωt −e
ρ̂a (ω) = ρa (t)e dt = e dt = =
−∞ −a/2 iω t=−a/2
iaω iaω
e 2 − e− 2 sin(a ω2 )
2 ix −ix
= (rappelons que sin(x) = e −e 2i ).
iω ω
Z +∞ Z a/2
Alors que pour ω = 0, on a ρ̂a (0) = ρa (t)dt = dt = a.
−∞ −a/2

11 / 60
L’impulsion rectangulaire (2/2)

sin x 2 sin(a ω2 )
Puisque lim = 1, on en déduit que lim ρ̂a (ω) = lim = a.
x→0 x ω→0 ω→0 ω
Bien que ρa ne soit que continue par morceaux sur R (discontinuités en
± 2a ), on voit donc que ρ̂a est continue sur R tout entier.

Par ailleurs, ρ̂a est à valeurs réelles, et lim ρ̂a (ω) = 0.


ω→±∞

sin x
On remarque finalement que n’est pas absolument intégrable
R +∞ sinxt
(l’intégrale de Dirichlet 0 t dt = π/2 n’est pas absolument
convergente et n’existe que comme une valeur principale de Cauchy) de
sorte que la transformée de Fourier d’une fonction absolument intégrable
peut être non absolument intégrable.

12 / 60
La fonction triangle (1/4)

Soit a > 0. La fonction triangle qa de hauteur 1 et de durée 2a est définie


par 
|t|
1− pour |t| ≤ a,

qa (t) = a
 0 sinon.

Son graphe est donc constitué des demi-droites ] − ∞; −a] et [a; +∞[ ainsi
que des segments [(−a; 0)(0; 1)] et [(0; 1)(a; 0)].

13 / 60
La fonction triangle (2/4)
Calculons sa transformée de Fourier.
Cette fonction est absolument intégrable. Et nous avons
Z +∞ Z +∞ Z 0
−iωt −iωt
q̂a (ω) = qa (t)e dt = qa (t)e dt + qa (t)e −iωt dt
−∞ 0 −∞

et puisque qa (t) = qa (−t), enZ substituant t ↔ −t dans


Z +∞la seconde
+∞
intégrale on obtient q̂a (ω) = qa (t)e −iωt dt + qa (t)e iωt dt =
Z +∞ 0 Z 0
+∞
−iωt iωt
qa (t)(e + e )dt = 2 qa (t) cos ωt dt.
0 0

Par définition de qa il s’ensuit que


Z a
t
q̂a (ω) = 2 1− cos ωt dt.
0 a

14 / 60
La fonction triangle (3/4)
Pour ω = 0, nous avons cos ωt = 1 et ainsi
 a
1
q̂a (0) = 2 t − t 2 = a.
2a 0

Pour ω 6= 0, une intégration par parties donne


2 a t 2h t ia 2 Z a
Z
0
q̂a (ω) = 1− (sin ωt) dt = (1 − ) sin ωt + sin ωt dt
ω 0 a ω a 0 aω 0

t 1
car (1 − )0 = − . Le premier terme de cette somme vaut zéro et donc
a a
Z a
2 2 2
q̂a (ω) = sin ωt dt = − 2 [cos ωt]a0 = (1 − cos aω).
aω 0 aω aω 2
Finalement 1 − cos aω = 2 sin2 (a ω2 ), et ainsi

4 sin2 (a ω2 )
q̂a (ω) = .
aω 2
15 / 60
La fonction triangle (4/4)

Comme pour la fonction d’impulsion rectangulaire, limω→0 q̂a (ω) = a ce


qui signifie que q̂a est continue sur R.

De plus q̂a est à valeurs réelles et limω→±∞ q̂a (ω) = 0.

16 / 60
La fonction e −a|t| (1/2)
Soit a > 0. Considérons la fonction f (t) = e −a|t| . Calculons sa transformée
de Fourier.
d
Puisque pour x, y ∈ R donnés, on a e (x+iy )t = (x + iy )e (x+iy )t , il en
dt Z
Z +∞ 0
ˆ
résulte que f (ω) = −at −iωt
e e dt + e at e −iωt dt =
0 −∞
" #t→+∞ " #t=0
e −(a+iω)t e (a−iω)t
− + .
a + iω a − iω
t=0 t→−∞

Maintenant, limR→+∞ e −(a+iω)R = limR→+∞ e −aR e −iωR = 0 puisque


|e −iωR | = 1 et limR→+∞ e −aR = 0 pour a > 0. De façon similaire,
limR→−∞ e (a−iω)R = 0.

1 1 2a
Ainsi fˆ(ω) = + = 2 .
a + iω a − iω a + ω2
Donc fˆ est une fonction continue à valeurs réelles avec limω→±∞ fˆ(ω) = 0.
17 / 60
La fonction e −a|t| (2/2)

La fonction suivante ` est étroitement liée à l’exemple précédent :


`(t) = e −at U(t), pour a ∈ C avec <(a) > 0.

On montre alors, en s’inspirant du traitement de la fonction f , que

ˆ 1 a − iω
`(ω) = = 2 .
a + iω a + ω2
Cette fonction est à valeurs complexes. Pour a > 0,
a ω
ˆ
<(`(ω)) = 2 2
= 12 fˆ(ω). Notons enfin que 2 n’est pas
a +ω a + ω2
intégrable au sens de l’intégrale impropre de Riemann.

18 / 60
La fonction gaussienne (1/3)
2
Considérons, pour a > 0, la fonction gaussienne ga (t) = e −at .

Afin
Z +∞d’esquisser le calcul de sa transformée de Fourier nous admettons que
2 √
e −t dt = π. En particulier, il s’avère que ga est absolument
−∞
intégrable.

Comme ga (t) = ga (−t), il s’ensuit que


Z +∞ Z +∞
−at 2 −iωt 2
ĝa (ω) = e e dt = 2 e −at cos ωt dt.
−∞ 0

(Nous verrons plus loin un traitement plus détaillé des fonctions paires.)

Nous allons maintenant dériver ĝa (en admettant qu’il soit possible de
dériver sous le signe somme). On obtient
Z +∞
0 2
ĝa (ω) = −2 te −at sin ωt dt.
0

19 / 60
La fonction gaussienneZ (2/3)
1 +∞ d −at 2
En intégrant par parties on arrive à ĝa0 (ω) = (e ) sin ωt dt =
Z +∞ a 0 dt
1 −at 2
h it→+∞ ω 2
e sin ωt − e −at cos ωt dt.
a t=0 a 0
Le premier terme de cette différence est égal à 0, alors que le second terme
ωĝa (ω)
est égal à − .
2a
Nous obtenons ainsi une équation différentielle satisfaite par ĝa , à savoir
ω
ĝa0 (ω) = − ĝa (ω).
2a
ĝa0 (ω) ω
En divisant par ĝa (ω) les deux membres de l’égalité il vient =− ,
ĝa (ω) 2a
d ω
soit encore ln |ĝa (ω)| = − .
dω 2a
d ω2 ω ω2
Par ailleurs, (− ) = − , et donc ln |ĝa (ω)| = − + C , pour une
d ω 4a 2a 4a
constante arbitraire C .
20 / 60
La fonction gaussienne (3/3)

ω2
Par suite |ĝa (ω)| = e C e − 4a .

En posant ω =Z0, il vient


+∞ Z +∞
−(t a)2 √
r
1 √ π
C −at 2
e = ĝa (0) = e dt = √ e a dt = .
−∞ a −∞ a

Au final nous avons r


π − ω2
ĝa (ω) = e 4a .
a

Remarque
Une fois encore ĝa est une fonction continue à valeurs réelles et
limω→±∞ ĝa (ω) = 0.

21 / 60
Propriétés de la transformation de Fourier

3. Propriétés de la transformation de Fourier

Kacem Ben Ammou Bilel () Transformée de Fourier. 03 Avril 2020 10 / 18


Linéarité

Proposition
Soient f et g deux fonctions admettant une transformée de Fourier. Alors,
quels que soient les nombres complexes α, β, αfˆ(ω) + β ĝ (ω) est la
transformée de Fourier de αf (t) + βg (t).

Preuve
Provient directement de la linéarité de l’intégrale.

24 / 60
Conjugaison

Proposition
Soit f une fonction admettant une transformée de Fourier. Alors
f¯ : t 7→ f (t) admet également une transformée de Fourier et

f (ω) = fˆ(−ω).

Preuve
Z +∞ Z +∞
On a b̄
f (ω) = f (t)e −iωt
dt = f (t)e iωt dt = fˆ(−ω).
−∞ −∞

Remarque
En particulier si f est à valeurs réelles, alors la proposition (si elle
s’applique à f ) donne fˆ(−ω) = fˆ(ω) soit encore fˆ(−ω) = fˆ(ω).

25 / 60
Décalage dans le domaine temporel

Proposition
Soit f une fonction admettant une transformée de Fourier. Soit τ ∈ R et
posons g : t 7→ f (t − τ ). Alors g admet également une transformée de
Fourier et
ĝ (ω) = e −iωτ fˆ(ω).

26 / 60
Preuve

En effectuant le changement de variables s = t − τ il vient


Z +∞ Z +∞
ĝ (ω) = f (t − τ )e −iωt
dt = f (s)e −iω(s+τ ) ds = e −iωτ fˆ(ω).
−∞ −∞

Remarque
Le facteur e −iωτ est appelé facteur de phase.

27 / 60
Décalage dans le domaine fréquentiel

Proposition
Soit une fonction f admettant une transformée de Fourier. Considérons,
pour α ∈ R, fα : t 7→ e iαt f (t). Alors fα admet une transformée de Fourier
et
fˆα (ω) = fˆ(ω − α).

28 / 60
Preuve

On a
Z +∞ Z +∞
fˆ(ω − α) = f (t)e −i(ω−α)t dt = e iαt f (t)e −iωt dt = fˆα (ω).
−∞ −∞

29 / 60
Application : Théorème de modulation

Proposition
Soit f une fonction admettant une transformée de Fourier, et posons
h(t) = f (t) cos(αt), α ∈ R. Alors

fˆ(ω − α) + fˆ(ω + α)
ĥ(ω) = .
2

30 / 60
Preuve

1
Puisque cos(αt) = (e iαt + e −iαt ), il vient (en utilisant la propriété de
2
décalage dans le domaine fréquentiel, et en gardant les mêmes notations)

1 1
ĥ(ω) = (fˆα (ω) + fˆ−α (ω)) = (fˆ(ω − α) + fˆ(ω + α)).
2 2

31 / 60
Dilatation (dans le domaine temporel)

Proposition
Soit f une fonction admettant une transformée de Fourier. Pour µ ∈ R,
µ 6= 0, posons g (t) = f (µt). Alors g admet également une transformée de
Fourier et
1 ˆ ω
ĝ (ω) = f ( ).
|µ| µ

Un cas spécial de dilatation est obtenu en remplaçant t par −t, ce que l’on
appelle le renversement du temps, et qui donne ĝ (ω) = fˆ(−ω).

32 / 60
Preuve

Supposons µ > 0 (la preuve pour µ < 0 est laissée au lecteur). En posant
s = µt il vient
Z +∞
1 +∞ 1 ω
Z
−iω µs
ĝ (ω) = f (µt)e −iωt
dt = f (s)e ds = fˆ( ).
−∞ µ −∞ µ µ

33 / 60
Exemple

Considérons la fonction impulsion rectangulaire ρa dont la transformée de


1
Fourier est donnée par ρ̂a (ω) = (2 sin(a ω2 )).
ω
Pour µ > 0, en posant g (t) = ρa (µt), on a
ω ω
1 2 sin(a 2µ ) 2 sin(a 2µ )
ĝ (ω) = ω = .
µ µ ω

Il s’ensuit que la transformée de Fourier de g est égale à la transformée de


Fourier de ρa/µ .

34 / 60
Fonctions paires et impaires

Proposition
Soit f une fonction paire (i.e., f (−t) =Zf (t)) admettant une
+∞
transformée de Fourier. Alors fˆ(ω) = 2 f (t) cos ωt dt.
0

Soit f une fonction impaire (i.e., f (−t) = Z−f (t)) admettant une
+∞
transformée de Fourier. Alors fˆ(ω) = −2i f (t) sin ωt dt.
0

35 / 60
Preuve

Supposons Z +∞f paire. On a Z 0 Z +∞


ˆ
f (ω) = f (t)e −itω
dt = f (t)e −itω
dt + f (t)e −itω dt =
Z 0 −∞ Z +∞ −∞ Z 0 0
−itω −itω
f (−t)e dt + f (t)e dt = − f (s)e isω ds +
Z−∞+∞ Z 0+∞ Z +∞+∞
−itω
f (t)e dt = isω
f (s)e ds + f (t)e −itω dt =
Z0 +∞ 0 Z +∞ 0
itω −itω
f (t)(e + e )dt = 2 f (t) cos ωt dt.
0 0

Le cas d’une fonction impaire se traite d’une façon similaire (on utilise alors
1
la formule sin x = (e ix − e −ix )).
2i

36 / 60
Dérivation dans le domaine temporel

Proposition
Soit f une fonction de classe C 1 admettant une transformée de Fourier.
Supposons de plus que lim f (t) = 0. Alors la dérivée f 0 de f admet une
t→±∞
transformée de Fourier et

fb0 (ω) = iω fˆ(ω).

37 / 60
Preuve
Puisque f 0 est continue, par une intégration par parties on obtient
Z B t=B
f 0 (t)e −iωt dt = f (t)e −iωt t=A

lim lim
A→−∞ A A→−∞
B→+∞ B→+∞
Z B
+ lim iω f (t)e −iωt dt
A→−∞ A
B→+∞
= lim f (B)e −iωB
B→+∞
− lim f (A)e −iωA
A→−∞
+iω fˆ(ω).

Comme lim f (t) = 0, il s’ensuit que lim f (B)e −iωB = 0 et


t→±∞ B→+∞
−iωA
lim f (A)e = 0.
A→−∞

Ainsi fb0 (ω) existe et est donné par fb0 (ω) = iω fˆ(ω).
38 / 60
Corollaire

Soit f une fonction de classe C n et admettant une transformée de Fourier.


Supposons que lim f (k) (t) = 0 pour 0 ≤ k ≤ n − 1.
t→±∞

Alors
(n) (ω) = (iω)n fˆ(ω).
fd

Exemple
2
Considérons la fonction gaussienne ga (t) = e −at (a > 0) qui est de classe
C 1.

Sa dérivée est ga0 (t) = −2at ga (t). Par ailleurs limt→±∞ ga (t) = 0.
r
π − ω2
Il en résulte que l’on a gba0 (ω) = iω e 4a .
a

39 / 60
Dérivation dans le domaine fréquentiel

Proposition (admise)
Soit f une fonction absolument intégrable. Si g : t 7→ tf (t) est absolument
intégrable, alors la transformée de Fourier fˆ de f est dérivable et

fˆ0 (ω) = −ig


b (ω).

Cette règle peut être appliquée en répétition.

Corollaire (admis)
Supposons que f (t), tf (t), · · · , t n f (t) sont toutes absolument intégrables,
alors la transformée de Fourier fˆ de f est n fois dérivable et

f (n) (ω) = (−i)n gbn (ω)


b

où gn (t) = t n f (t).

40 / 60
Exemple

La fonction g (t) = tρa (t) satisfait les conditions de la proposition


précédente, et donc

2 sin(a ω2 ) a cos(a ω2 ) 2 sin(a ω2 )


 
1 d
gb(ω) = − ρb0a (ω) = i =i −i .
i dω ω ω ω2

41 / 60
Intégration

Proposition
Soit f une fonction continue et absolument intégrable. Supposons que
Z R
lim f (t)dt = 0. Alors, pour ω 6= 0,
R→±∞ −∞

fˆ(ω)
F̂ (ω) =

Z t
où on a posé F (t) = f (s)ds.
−∞

42 / 60
Preuve

Puisque f est continue, il s’ensuit que F est de classe C 1 .

Par ailleurs, F 0 (t) = f (t).

De plus, par hypothèse, lim F (t) = 0.


t→±∞

La proposition concernant la dérivation dans le domaine temporel peut


donc s’appliquer et donne fˆ(ω) = Fb0 (ω) = iω F̂ (ω). Le résultat est donc
obtenu en divisant par iω pour ω 6= 0.

43 / 60
Produit de convolution

Proposition (admis)
Soient f et g deux fonctions continues par morceaux, absolument
intégrables et bornées.
Z +∞
Alors f ∗ g : t 7→ f (t − s)g (s)ds est également absolument
−∞
intégrable et
∗ g )(ω) = fˆ(ω)ĝ (ω).
(f\

44 / 60
Formule d’inversion

4. Formule d’inversion

Kacem Ben Ammou Bilel () Transformée de Fourier. 03 Avril 2020 15 / 18


Rappel : Fonctions C 1 par morceaux

Définition
Une fonction f : [a, b] → R est dite C 1 par morceaux sur [a, b] si sa dérivée
est continue par morceaux sur [a, b].

Plus précisément, il existe une subdivision a = x0 < x1 < · · · < xn = b de


l’intervalle [a, b] telle que pour tout 1 ≤ i ≤ n, f est dérivable sur [xi−1 , xi ]
et sa dérivée y est continue.

La fonction f est dite C 1 par morceaux sur R si elle est C 1 par morceaux
sur tout intervalle [a, b] de R.

46 / 60
Valeur principale de Cauchy
Z R
Il arrive parfois que lim f (t)dt existe sans que l’intégrale impropre
R→+∞ −R
Z +∞
f (t)dt ne converge (bien entendu si l’intégrale impropre converge,
−∞
alors sa valeur est égale à la limite précédente).
Z +∞
On parle alors de valeur principale de Cauchy de l’intégrale f (t)dt.
−∞

Exemple
Z +∞
L’intégrale impropre t dt n’existe pas, mais sa valeur principale de
−∞
Z R
Cauchy est 0 puisque t dt = 0 quel que soit R > 0.
−R

47 / 60
Formule d’inversion
Théorème (admis) : Formule d’inversion
Soit f une fonction absolument
Z +∞ intégrable et C 1 par morceaux sur R. Alors
l’intégrale de Fourier fˆ(ω)e iωt d ω converge pour chaque t ∈ R
−∞
comme valeur principale de Cauchy, et
Z +∞
1 1
fˆ(ω)e iωt d ω = (f (t + ) + f (t − ))
2π −∞ 2

où f (t + ) = lim f (t + h) et f (t − ) = lim f (t + h).


h→0 h→0
h>0 h<0

En particulier, si f est continue en t, alors


Z +∞
1 ˆˆ 1
f (−t) = fˆ(ω)e iωt d ω = f (t).
2π 2π −∞

48 / 60
Remarque
ˆ 1 ˆ
La notation fˆ de l’égalité ˆ
2π f (−t) = f (t) de la formule d’inversion est
ambiguë.

Si le premier signe “ ˆ” au-dessus de f correspond bien à la transformée de


Z +∞
Fourier fˆ de f , le second désigne une intégrale g (ω)e iωt d ω, pour
−∞
g (ω) = fˆ(ω), convergeant seulement comme valeur principale de Cauchy.
Ce n’est donc formellement pas la transformée de Fourier de g .
Z +∞
Toutefois il arrive souvent que intégrale g (ω)e iωt d ω, pour
−∞
g (ω) = fˆ(ω), soit convergente au sens des intégrales impropres de
Riemann (par exemple, quand fˆ est absolument intégrable).

Dans le cas où l’intégrale de Fourier converge comme une intégrale


ˆ
impropre, alors la formule fˆ désigne bien la transformée de Fourier de fˆ.
49 / 60
Exemple
Soit f (t) = e −t U(t).
Cette fonction satisfait les hypothèses du théorème précédent.
1
Par ailleurs on peut montrer que fˆ(ω) = .
1 + iω
+∞
dω 1 1
Z
Pour t = 0, il s’ensuit que = π car (f (t + ) + f (t − )) =
−∞ 1 + iω 2 2
pour t = 0.

Remarque
Cette intégrale doit bien être considérée comme une valeur principale de
Cauchy car elle ne converge pas en tant qu’intégrale impropre de Riemann.
1 −ω
En effet la partie imaginaire de est et
Z B 1 + iω 1 + ω2
ω 1
2
d ω = (ln(1 + B 2 ) − ln(1 + A2 )), ce qui signifie que la limite
A 1+ω 2
en A → −∞ (ou B → +∞) n’existe pas.
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Exemple

2a
Prenons f (t) = e −a|t| . Alors on sait que fˆ(ω) = .
a2 + ω2

De plus f satisfait les hypothèses de la formule d’inversion et est continue.

Pour tout t ∈ R on a donc


+∞
1 2a
Z
−a|t|
e = e iωt d ω.
2π −∞ a2 + ω2

Et comme f est une fonction paire, on peut même écrire

2 +∞ a
Z
−a|t|
e = cos ωt d ω.
π 0 a + ω2
2

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Conséquence de la formule d’inversion

Proposition
Soient f (t) et g (t) deux fonctions absolument intégrables et C 1 par
morceaux sur R.

Si fˆ(ω) = ĝ (ω) pour tout ω ∈ R, alors f (t) = g (t) en tout point t où f et


g sont continues.

Preuve
Soit t un point où f et g sont toutes deux continues. Puisque
fˆ(ω) = ĝ (ω), il s’ensuit par la formule d’inversion que
Z +∞ Z +∞
1 ˆ iωt 1
f (t) = f (ω)e d ω = ĝ (ω)e iωt d ω = g (t).
2π −∞ 2π −∞

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Remarque

La proposition précédente est souvent appliquée (implicitement) quand on


s’intéresse au problème fréquemment rencontré qui consiste, étant donné
F (ω), à trouver une fonction f (t) dont la transformée de Fourier est
précisément F (ω).

Exemple
On cherche une fonction dont la transformée de Fourier est
1 1
F (ω) = 2
. Cette fonction est le produit de la fonction
(1 + iω) (1 + iω)
avec elle-même. Or la fonction g (t) = e −t U(t) a pour transformée de
1
Fourier . Par la propriété du produit de convolution il en résulte
(1 + iω)
que F est la transformée de Fourier de g ∗ g , qui, après calcul, se trouve
être f (t) = te −t U(t).

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Fonctions de carré sommable

Définition
Une fonction f : R → C est dite de carré sommable sur R si
Z +∞
|f (t)|2 dt
−∞

existe en tant qu’intégrale impropre de Riemann.

Remarque
Une fonction absolument sommable n’est pas nécessairement de carré
1
sommable. Par exemple f (t) = ρ2 (t) p est absolument intégrable, mais
|t|
1
n’est pas de carré sommable car n’est pas intégrable sur l’intervalle
|t|
[−1, 1].

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Convolution dans le domaine fréquentiel

Proposition (admise)
Soient f et g deux fonctions C 1 par morceaux, absolument intégrables et
de carré sommable sur R. Alors
1 ˆ
(f ∗ ĝ )

est la transformée de Fourier de t 7→ f (t)g (t).

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Égalité de Parseval

Proposition
Soient f et g deux fonctions C 1 par morceaux, absolument intégrables et
de carré sommable sur R. Alors nous avons l’égalité de Parseval
Z +∞ Z +∞
1
f (t)g (t)dt = fˆ(ω)ĝ (ω)d ω.
−∞ 2π −∞

En particulier (en prenant f = g ), nous obtenons l’identité de Plancherel


Z +∞ Z +∞
1
2
|f (t)| dt = |fˆ(ω)|2 d ω.
−∞ 2π −∞

(Il résulte notamment de l’identité de Plancherel que fˆ est aussi de carré


sommable.)

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Preuve

D’après la propriété de convolution dans le domaine fréquentiel, on a


Z +∞ Z +∞
1
f (t)g (t)e −iωt
dt = fˆ(τ )ĝ (ω − τ )d τ
−∞ 2π −∞

et en particulier en ω = 0 on obtient
Z +∞ Z +∞
1
f (t)g (t)dt = fˆ(τ )ĝ (−τ )d τ.
−∞ 2π −∞

Si on remplace g par ḡ et qu’on utilise le fait que la transformée de Fourier


de ḡ est ĝ (−ω), alors on obtient l’égalité de Parseval.

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