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Travail Pratique Commerce International Et Accords de Partenariat Copy 2

Le document analyse l'impact du conflit russo-ukrainien sur le commerce international, mettant en évidence les perturbations des chaînes d'approvisionnement et les hausses de prix des matières premières. Malgré des prévisions pessimistes, le commerce mondial a montré une résilience inattendue, avec des pays adaptant leurs sources d'approvisionnement. Les répercussions du conflit sont particulièrement significatives pour l'Europe et l'Afrique, où les importations agricoles en provenance de ces deux nations jouent un rôle crucial.

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République Démocratique du Congo

Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire

Université Loyola Faculté des sciences


du Congo Agronomiques et vétérinaires

B.P.3724 KINSHASA-GOMBE
« Unlocking the potential of Agriculture in Africa »
Master 2 : Agri business et management

TRAVAIL PRATIQUE DE COMMERCE INTERNATIONAL ET ACCORD DE


PARTENARIATS

Impact des conflits sur le commerce international : Cas du


conflit Russo-Ukrainien


BALEZI CIRIMULUME David
KARUME MIENSE Odon-Charles
WEBINA SWEBOLO Jean-Robert

Dirigé par : Professeur KABONGO TCHISSENS Romain

Année académique : 2024-2025


Table des matières
0. INTRODUCTION...............................................................................................................................1
I. CADRE THEORIQUE........................................................................................................................2
I.1 Historique du conflit russo-ukrainien..................................................................................................2
I.2. Quels sont les faits ?..........................................................................................................................3
II. IMPACT DU CONFLIT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL.....................................................7
II.1. Impact sur le marché Européen........................................................................................................7
II.2. Impact sur le marché Africain..........................................................................................................7
1. Perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales...................................................8
2. Hausses des prix des matières premières.............................................................................8
3. Réorientations commerciales...............................................................................................9
4. Sanctions économiques et effets secondaires.......................................................................9
5. Impact sur les investissements étrangers..............................................................................9
6. Modification des routes commerciales.................................................................................9
7. Répercussions sur les pays en développement...................................................................10
8. Rôle de la Chine.................................................................................................................10
III. REACTIONS DU BRICS ET DES GRANDES NATIONS SUR L’IMPACT DU CONFLIT...........11
IV. CONCLUSION.................................................................................................................................13
Bibliographie..........................................................................................................................................14
1

0. INTRODUCTION

La guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, a engendré des conséquences économiques


profondes et étendues, impactant le commerce mondial d'une manière significative. Selon
l'Organisation mondiale du commerce (OMC), bien que le conflit ait perturbé les échanges
internationaux, les résultats se sont révélés moins désastreux que prévu, grâce à l'adaptabilité des
économies touchées, qui ont su trouver des sources d'approvisionnement alternatives. Une note
publiée par l'OMC en février 2023 met en lumière la résilience du commerce international, qui a
aidé de nombreux pays à atténuer les effets néfastes de ce conflit.

Initialement, les prévisions de croissance du commerce mondial pour 2022 avaient été
optimistes, avec une estimation d'augmentation de 4,7 %. Cependant, le déclenchement de la
guerre a conduit à des révisions à la baisse, les estimations allant de 2,4 % à 3,0 %, et des
scénarios pessimistes évoquant même une hausse de seulement 0,5 %. Pourtant, les prévisions
ont été réajustées à la hausse en octobre 2022, atteignant 3,5 %, témoignant d'une croissance
réelle dépassant les attentes.

Dans ce contexte, les exportations ukrainiennes ont subi une chute de 30 %, tandis que la Russie
a connu une augmentation de 15,6 % de ses exportations, en grande partie due à la hausse des
prix des ressources. Ce phénomène a soulevé des inquiétudes quant à d'éventuelles pénuries de
produits essentiels, mais celles-ci ont été largement évitées. Les pays dépendants des
importations ukrainiennes ont su diversifier leurs sources d'approvisionnement, illustrant ainsi la
flexibilité du système commercial mondial.

Au-delà de ces dynamiques économiques, le conflit a également des implications géopolitiques


plus larges, notamment pour le continent africain, où les importations agricoles en provenance de
Russie et d'Ukraine jouent un rôle crucial. Cette analyse se penchera sur les répercussions de la
guerre en Ukraine sur le commerce international, en détaillant les impacts sur les pays européens
et africains, tout en considérant le contexte historique du conflit et ses conséquences sur l'ordre
économique mondial.
2

I. CADRE THEORIQUE
I.1 Historique du conflit russo-ukrainien

Après l'effondrement de l'URSS et l'établissement de l'OMC, la mondialisation économique a été


perçue comme le modèle le plus efficace pour stimuler le PIB, considéré comme l'indicateur
fondamental de la capacité productive d'un pays (Coulomb, Fontanel, 2006). S'inspirant de la
thèse de Montesquieu sur le "doux commerce" pacifique, ce système d'interdépendance
économique semblait être un puissant vecteur de paix internationale, de développement
démocratique et de croissance économique. Cependant, ces visions simplistes du monde des
affaires et de l'avènement des valeurs démocratiques ont été rapidement remises en question au
début du XXIe siècle avec l'émergence du terrorisme international, l'intensification des rivalités
entre États, le retour des sanctions économiques, l'augmentation des inégalités sociales et la
résistance des régimes autoritaires à l'ordre international dominé par les États-Unis (Fontanel,
2023).

Le XXIe siècle pour l'humanité s'est assombri, marqué par le risque croissant de conflits
militaires ou économiques, y compris des menaces d'utilisation d'armes nucléaires selon
différentes échelles d'intensité, les cyberattaques visant à perturber les stratégies et le
fonctionnement des instances militaires et civiles, ainsi que les crises sociales provoquées par des
inégalités croissantes et l'insuffisance des mesures contre une crise climatique potentiellement
catastrophique.

Depuis son intégration au Partenariat oriental en 2008, l'Ukraine est devenue un voisin de l'UE,
mais son éventuelle adhésion future demeure incertaine. Certains États membres, comme la
Pologne et les pays baltes, considèrent le Partenariat oriental comme un tremplin vers une
adhésion possible, tandis que d'autres, tels que la France et l'Allemagne, adoptent une approche
plus réservée, préoccupés par leurs relations avec la Russie.

En 2014, la guerre de Crimée a été déclenchée par l'aspiration de l'Ukraine à rejoindre l'OTAN,
ainsi que par une volonté de Moscou de réaffirmer son influence sur des territoires de l'ex-URSS,
comme l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie en Géorgie et la Tchétchénie. Les sanctions internationales
imposées à la Russie suite à cette annexion ont touché une grande puissance militaire dotée de
l'arme nucléaire, qui justifie sa position par des revendications nationalistes sur des territoires de
l'ex-URSS et par la montée d'une "civilisation" russe en opposition à l'Occident. Dans ce
contexte, les lois semblent servir principalement les intérêts de l'autocratie. Néanmoins, la
véritable renommée d'un leader se forge souvent à travers des "opérations spéciales", qu'elles
soient militaires ou diplomatiques.

Les Protocole et Accords de Minsk, qui visaient à établir un cessez-le-feu, à décentraliser les
pouvoirs pour accorder une autonomie temporaire, et à organiser des élections anticipées dans les
républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, n'ont pas réussi à trouver un réel
aboutissement. Ces accords prévoyaient également la création d'une zone de sécurité entre
l'Ukraine et la Russie, la surveillance par l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en
3

Europe (OSCE), ainsi que le retrait des forces armées, qu'elles soient publiques ou privées, de
ces régions, tout en proposant un programme de relance économique.

Cependant, les discussions ont constamment échoué, chaque partie rejetant les suggestions, sous
l'égide d'une Allemagne et d'une France qui, finalement, ont joué un rôle peu actif, semblant plus
encline à laisser le temps agir qu'à permettre à l'Ukraine de récupérer légalement ses territoires
en conflit. De plus, il est à noter que Moscou et les séparatistes n'avaient pas la volonté réelle de
mettre en œuvre les Accords de Minsk, entraînant un non-respect du cessez-le-feu et provoquant
de nombreuses pertes humaines et un ressentiment croissant. La pandémie de Covid-19 a achevé
de fragiliser ce système de la mondialisation sauvage (Fontanel, 2021).

Fondés sur le profit, les acteurs économiques s'installent et développent leurs activités en
fonction de ce critère dominant. Or, le profit des entreprises et la spéculation financière ont des
horizons temporels qui s'accordent mal avec les contraintes à long terme de la sécurité globale
d'une nation (Institute for Economics & Peace, 2023). La concurrence internationale conduit les
États à réduire les impôts au détriment des dépenses publiques nécessaires au bon
fonctionnement de la collectivité, des infrastructures, des systèmes hospitaliers et éducatifs
nationaux et de tous les systèmes permanents de sécurité à long terme. Dans ces conditions, il
faut espérer que la chaîne de production internationale soit suffisamment solide pour pouvoir
lutter contre les raretés inhérentes à l'apparition aléatoire d'une crise sociopolitique ou de
pandémies.

Le 24 février 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté sous l'impulsion de Vladimir Poutine. Les
motivations du président russe sont multiples et complexes. D'une part, l'Ukraine souhaite
intégrer l'OTAN, ce qui est mal vu par la Russie. D'autre part, Poutine évoque une nécessité de «
dénazification » de l'Ukraine, un terme flou dont le sens reste obscur dans le contexte actuel. En
outre, il y a un intérêt stratégique à récupérer la région du Donbass, qui a des liens historiques
avec la Russie.

I.2. Quels sont les faits ?

 Les faits sur la production

La production de blé et de maïs en Russie et en Ukraine a connu une augmentation notable ces
dernières années.
En 2020, la Russie a atteint un niveau de production de blé équivalent à celui de l'ancienne
URSS à la fin des années 1980. Cette hausse est principalement attribuée à des rendements
améliorés, surtout en Russie, tandis que les rendements en Ukraine montrent davantage de
fluctuations. (Figure 1)
4
5

Figure 1 : production et rendement du blé


En Russie, en Ukraine et dans l’ancien URSS

Source de données : FAOSTAT

Figure 2: Production et rendement de maïs


en Russie, en Ukraine et dans l’ancien URSS

Source de données : FAOSTAT

Comme nous l’observons sur la figure 2, l’augmentation de la production de maïs a connu une
augmentation encore plus impressionnante, probablement stimulée par l'expansion de l'élevage et
des exportations. Actuellement, la Russie atteint un niveau de production de maïs similaire à
celui de l'ancienne URSS dans les années 1980, tandis que l'Ukraine produit plus du double de
cette quantité.
Dans ce cas, l’augmentation provient autant de rendements plus élevés que de surfaces cultivées
plus étendues.
6

 Les faits sur les échanges

Comme l'illustre la Figure 3, l'augmentation de la production de céréales en Russie et en Ukraine


a été accompagnée d'une montée significative des exportations, positionnant ces deux nations
comme des acteurs clés dans le commerce agricole mondial. En l'an 2000, leurs exportations
étaient presque inexistantes, mais en 2020, elles représentaient 28 % des exportations mondiales
de blé et 18 % de celles de maïs.

En comparaison avec les exportations mondiales de céréales, ces deux pays constituaient environ
20 %. Toutefois, lorsque l'on considère ces chiffres par rapport à la production mondiale de
céréales, ils ne représentent qu'un peu plus de 3%, étant donné que seulement 16 % de la
production céréalière est échangée sur le marché international (26 % pour le blé, 17 % pour le
maïs, et beaucoup moins pour le riz).

Ces données offrent un cadre contextuel pour comprendre les exportations céréalières de
l'Ukraine et de la Russie.

Figure 3 : Le poids de la Russie et de l’Ukraine dans les exportations de blé et de maïs (millions
de tonnes)

Source de données : FAOSTAT

Deux autres denrées alimentaires pour lesquelles la Russie et l'Ukraine sont particulièrement
influentes sur le marché mondial sont l'huile de tournesol et la moutarde. Comme l'indique la
Figure 4, les exportations de ces produits ont également connu une forte tendance à la hausse,
en particulier pour l'huile de tournesol, où en 2020, les deux pays représentaient 65 % des
exportations mondiales et 50 % de la production de graines. Bien que l'importance soit moindre
pour la moutarde, elle reste significative, avec 29 % des exportations en 2020 et une part de
production variant entre 20 et 30 % en 2019 et 2020.

Figure 4 : Le poids des exportations russes et ukrainiennes d’huile de tournesol et de moutarde


(milliers de tonnes)
7

Source de données : FAOSTAT

Les engrais, en particulier les engrais azotés produits à partir de l'énergie générée par le gaz,
sont un autre domaine dans lequel la Russie et l'Ukraine exercent une influence significative.
Entre 2015 et 2020, leurs exportations représentaient environ 16 % du commerce international,
comme l'illustre la Figure 5.

Figure 5 : Exportations mondiales d’engrais (2001-2020)

Source : Glauben et al., 202 2.

Dès que la guerre a commencé en Ukraine, les prix des engrais ont connu une forte hausse.
L’indice de prix des engrais a bondi de 43 % entre le 25 février et le 25 mars 2022. Cet
accroissement est au moins en partie expliqué par l’annonce par la Russie de restrictions aux
exportations, bien que la tendance à l’augmentation ait été présente depuis 2020.
8

II. IMPACT DU CONFLIT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL

Déclenchée à la fin de l’année 2022, la guerre en Ukraine a eu des répercussions économiques


majeures, notamment sur le commerce mondial. Selon l’OMC, bien que le commerce
international (CI) ait été affecté, ses résultats ont été meilleurs que prévu. De nombreuses
économies touchées par le conflit ont trouvé des sources d'approvisionnement alternatives.

Une note du secrétariat de l’OMC, publiée en février 2023, souligne que le CI a fait preuve de
résilience, aidant les pays à s’adapter aux conséquences économiques de la guerre. Initialement,
en octobre 2021, l’OMC prévoyait une augmentation de 4,7 % du commerce des marchandises
pour 2022. Cependant, avec le début du conflit, ces prévisions ont été révisées à la baisse, allant
de 2,4 % à 3,0 %, avec des scénarios pessimistes évoquant même une hausse de seulement 0,5
%. En octobre 2022, les prévisions ont été ajustées à la hausse à 3,5 %, grâce à une croissance
réelle du commerce qui a dépassé les attentes.

II.1. Impact sur le marché Européen

Selon l’UE, la politique agricole commune (PAC) a permis d'assurer que la disponibilité des
denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des engrais ne soit pas une préoccupation
majeure. L'Union européenne est en grande partie autosuffisante, et son marché unique est conçu
pour absorber les chocs, garantissant ainsi la sécurité alimentaire pour ses citoyens tout en
fournissant un soutien financier aux agriculteurs européens.

Cependant, la réduction des importations de maïs, de blé, d'huile, ainsi que des tourteaux de
colza et de tournesol en provenance d'Ukraine a des répercussions significatives, notamment sur
les coûts des aliments pour animaux et sur le secteur agroalimentaire de l'UE. Face à la hausse
des prix sur le marché et à l'inflation exacerbée par le conflit en Ukraine, la principale
préoccupation au sein de l'UE reste l'accessibilité financière des produits.

Les exportations de l'Ukraine ont chuté de 30 % entre 2021 et 2022. Néanmoins, des pays
voisins comme la Pologne et la Hongrie ont accru leurs importations ukrainiennes, notamment de
produits agricoles. En revanche, les exportations russes ont augmenté de 15,6 % durant la même
période, principalement en raison de la hausse des prix des combustibles, des engrais et des
céréales. Les exportations russes vers la Chine et l’Inde ont fortement augmenté, tandis que
celles destinées au Royaume-Uni et aux États-Unis ont diminué, en particulier pour des produits
industriels complexes.

II.2. Impact sur le marché Africain

Au début du conflit, des préoccupations existaient concernant d'éventuelles pénuries de produits


essentiels comme le blé, le maïs et les engrais. Ces pénuries ont été largement évitées, et après
une chute initiale, les volumes du commerce mondial sont restés proches des niveaux d'avant-
guerre, en particulier pour le blé. Bien que les prix des marchandises les plus touchées aient
augmenté, contribuant à l'inflation mondiale, cela a été moins prononcé que redouté.
9

Les pays dépendants des importations ukrainiennes ont réussi à diversifier leurs sources
d'approvisionnement. Par exemple, les importations égyptiennes de blé ukrainien ont chuté de 81
% en volume durant les huit premiers mois de la guerre, mais ont été compensées par des
importations provenant d'autres pays, notamment de l'Union européenne

En ce qui concerne le continent africain, les importations de produits agricoles en provenance de


Russie ont atteint 4 milliards de dollars en 2020, tandis que celles en provenance d’Ukraine se
sont élevées à 3 milliards de dollars. Le blé représentait 69 % de ces importations, suivi par le
maïs (21 %), l'huile de tournesol (6 %), l'orge (3 %) et le soja (4 %).

Les principaux pays importateurs incluent l'Égypte, qui représente presque la moitié de ces
achats, suivie du Soudan, du Nigeria, du Maroc, de la Tunisie, de l'Algérie, de la Libye, du
Kenya, de l'Afrique du Sud et de l'Éthiopie.

Le conflit russo-ukrainien a eu, entres autres, un impact profond et multiforme sur le commerce
international, affectant divers secteurs économiques, chaînes d'approvisionnement, et la
dynamique des relations commerciales entre les pays. Voici un aperçu des principaux effets :

1. Perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales

Le conflit a perturbé des chaînes d'approvisionnement cruciales, notamment en ce qui concerne :

 Les matières premières : La Russie et l'Ukraine sont des producteurs majeurs de matières
premières comme le gaz naturel, le pétrole, le charbon, les métaux, et les céréales.
o Énergie : La Russie est l'un des plus grands exportateurs mondiaux de gaz naturel
et de pétrole. Les sanctions occidentales ont limité les exportations russes,
entraînant une hausse des prix de l'énergie et une instabilité sur les marchés
mondiaux de l'énergie. (Agence Internationale de l'Énergie, 2022).
o Céréales et produits agricoles : L'Ukraine, surnommée le "grenier de l'Europe",
est un grand exportateur de blé, de maïs, d'orge, et d'huile de tournesol. Le conflit
a réduit la capacité de l'Ukraine à exporter ces produits, entraînant des pénuries
alimentaires dans certaines régions et des hausses de prix mondiaux,
particulièrement dans les pays en développement. (Food and Agriculture
Organization, 2022).

2. Hausses des prix des matières premières

L'une des conséquences majeures du conflit a été la flambée des prix des matières premières :

 Pétrole et gaz : Les sanctions imposées à la Russie ont réduit l'offre de pétrole et de gaz
sur le marché, entraînant une hausse des prix mondiaux de l'énergie. (OPEC, 2022).
 Aliments : La guerre a exacerbé les pénuries alimentaires, particulièrement en Afrique du
Nord, au Moyen-Orient et en Asie, où une partie importante des importations provient de
la région de la mer Noire (Ukraine et Russie). (World Bank, 2022).
10

3. Réorientations commerciales

De nombreux pays ont été contraints de réorienter leurs partenariats commerciaux en raison du
conflit :

 Diversification des sources d'approvisionnement : Les pays européens, par exemple, ont
cherché à réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie en diversifiant leurs
sources de gaz naturel et de pétrole (avec un accent sur les importations en provenance
des États-Unis, du Qatar, et d'autres producteurs). (European Commission, 2022).
 Nouvelle géopolitique des matières premières : Certains pays ont renforcé leurs
partenariats avec des producteurs alternatifs de matières premières. Par exemple, l'Inde et
la Chine ont augmenté leurs achats de pétrole russe à des prix réduits, tandis que les
États-Unis ont cherché à soutenir les producteurs alternatifs d'hydrocarbures. (Reuters,
2022).

4. Sanctions économiques et effets secondaires

Les sanctions imposées par les États-Unis, l'UE, le Royaume-Uni et d'autres pays ont eu des
répercussions à la fois sur la Russie et sur les acteurs économiques mondiaux :

 Congélation des réserves russes : Les sanctions ont entraîné la gelée des réserves de
change russes à l'étranger, affectant sa capacité à commercer et à honorer ses dettes
internationales. (International Monetary Fund, 2022).
 Interdiction d'exportations : Les sanctions ont entraîné des restrictions sur les
exportations de technologies et de produits de haute technologie vers la Russie,
notamment dans les secteurs de l'informatique, de l'aérospatiale, et des semi-conducteurs.
Cela a freiné le développement technologique en Russie. (US Department of Commerce,
2022).
 Effet domino sur les marchés financiers : Le commerce mondial a également été perturbé
par des perturbations sur les marchés financiers, notamment en raison de la volatilité des
devises et de la confiance des investisseurs. (The Economist, 2022).

5. Impact sur les investissements étrangers

 Retrait des entreprises occidentales : De nombreuses entreprises occidentales ont retiré


leurs investissements de Russie, cessant leurs opérations dans le pays en raison des
sanctions et de la guerre. Cela a réduit les flux d'investissements directs étrangers (IDE)
en Russie. (UNCTAD, 2022).
 Réévaluation des risques : L'incertitude géopolitique a incité de nombreuses entreprises à
réévaluer les risques d'investissement dans les régions proches du conflit, conduisant à
une certaine frilosité dans les investissements dans l'Est européen et en Russie. (World
Economic Forum, 2022).

6. Modification des routes commerciales


11

Le conflit a également modifié les routes commerciales, notamment à cause des restrictions
maritimes et aériennes :

 Navigation en mer Noire : L'Ukraine et la Russie étant des acteurs clés dans les
exportations de céréales, le blocage des ports ukrainiens au début de la guerre a
interrompu une grande partie du commerce maritime, nécessitant des déviations ou
l'utilisation de routes alternatives. (International Maritime Organization, 2022).
 Sanctions sur le transport aérien : Les sanctions ont restreint les vols commerciaux vers et
depuis la Russie, perturbant les chaînes d'approvisionnement aérien et modifiant les
routes aériennes internationales. (International Air Transport, 2022).

7. Répercussions sur les pays en développement

Le conflit a également eu un impact plus marqué sur les pays en développement,


particulièrement ceux dépendants des importations alimentaires et énergétiques :

 Inflation mondiale : Les hausses de prix des matières premières ont entraîné une inflation
mondiale, avec des conséquences graves sur les populations vulnérables, notamment dans
les pays d'Afrique et du Moyen-Orient. (World Bank, 2022).
 Pénuries alimentaires : En raison de la guerre, les exportations de céréales et d'autres
produits agricoles ont diminué, exacerbant les pénuries alimentaires et alimentant
l'insécurité alimentaire dans certaines régions. (FAO, 2022).

8. Rôle de la Chine

La Chine, en tant que grande puissance économique mondiale, a joué un rôle clé dans la
réorientation des flux commerciaux. Pékin a renforcé ses relations commerciales avec la Russie,
en achetant des matières premières à prix réduit et en soutenant la Russie sur la scène
internationale, tout en poursuivant sa propre politique de neutralité vis-à-vis des sanctions
occidentales. (China Daily, 2022).
12

III. REACTIONS DU BRICS DE L’OMC ET DES GRANDES NATIONS SUR


L’IMPACT DU CONFLIT

Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les répercussions économiques se sont fait
sentir à travers le monde, bouleversant le commerce international, les chaînes
d’approvisionnement et les relations géopolitiques. Ce contexte de crise a suscité des réactions
variées, aussi bien de la part des grandes puissances économiques que des blocs régionaux
comme les BRICS. Entre sanctions, repositionnements stratégiques et efforts pour atténuer les
impacts, chaque acteur a tenté de protéger ses intérêts tout en naviguant dans une situation
marquée par l’incertitude et les tensions.

Réactions des BRICS :

 Chine : La Chine a maintenu une position neutre, appelant à une résolution pacifique du
conflit. Elle a renforcé ses échanges commerciaux avec la Russie, notamment en
augmentant l'utilisation du yuan dans les transactions bilatérales, ce qui a contribué à
l'internationalisation de sa monnaie (Le Monde, 22 octobre 2024).
 Inde : L'Inde a adopté une position prudente, évitant de condamner explicitement la
Russie tout en appelant au dialogue. Elle a continué ses relations commerciales avec la
Russie, notamment dans le secteur énergétique, tout en diversifiant ses partenariats pour
atténuer les impacts économiques du conflit.
 Brésil : Le Brésil a exprimé son souhait de rester neutre, appelant à une résolution
pacifique. Il a cherché à minimiser les perturbations commerciales en maintenant des
relations avec les deux parties, tout en explorant des opportunités pour renforcer sa
sécurité alimentaire et énergétique.
 Afrique du Sud : L'Afrique du Sud a appelé au dialogue et à la négociation pour résoudre
le conflit. Elle a exprimé des préoccupations quant aux impacts économiques, notamment
sur les prix des denrées alimentaires et de l'énergie, et a cherché à renforcer ses relations
commerciales avec d'autres partenaires pour atténuer ces effets.

Réactions de l’OMC :

L'OMC a adopté une position claire concernant la guerre en Ukraine, soulignant l'importance du
droit international et des principes du commerce international. Dans plusieurs déclarations,
l'OMC a condamné les actions militaires et a exprimé son soutien à l'intégrité territoriale de
l'Ukraine. L'organisation a également mis en avant la nécessité de maintenir un commerce libre
et équitable pour atténuer les impacts de la guerre sur les économies du monde entier.

En réponse à l'agression de la Russie, plusieurs membres de l'OMC, notamment l'Union


européenne, le Canada, et les États-Unis, ont décidé de suspendre les privilèges commerciaux
accordés à la Russie. Cette suspension a été réalisée dans le cadre de l'article 21 de l'Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), qui permet aux membres de prendre des
mesures pour préserver la paix et la sécurité internationales. La décision a eu pour conséquence
de restreindre les exportations russes et d'augmenter les coûts des importations, provoquant ainsi
une contraction significative de l'économie russe.
13

L'OMC a également exprimé son inquiétude quant aux conséquences de la guerre sur les pays en
développement, en particulier ceux qui dépendent des importations de céréales et d'énergie.
L'organisation a mis en place des initiatives pour soutenir ces pays, notamment par le biais de
programmes d'assistance technique et de facilitation commerciale. L'accent a été mis sur la
nécessité d'assurer la sécurité alimentaire et de stabiliser les marchés, qui ont été gravement
perturbés par la guerre.

Réactions de grandes nations par continent :

 Amérique du Nord :
o États-Unis : Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques sévères contre
la Russie, visant à isoler Moscou sur la scène internationale. Ces mesures ont eu
des répercussions sur le commerce mondial, perturbant les chaînes
d'approvisionnement et augmentant les prix de l'énergie.
o Canada : Le Canada a suivi une approche similaire à celle des États-Unis,
imposant des sanctions et exprimant son soutien à l'Ukraine. Les impacts sur le
commerce ont été ressentis, notamment dans les secteurs de l'énergie et de
l'agriculture.
 Europe :
o Allemagne : L'Allemagne, dépendante du gaz russe, a été fortement impactée.
Elle a soutenu les sanctions européennes contre la Russie tout en cherchant des
alternatives énergétiques pour réduire sa dépendance (Le Monde, 27 août 2024).
o France : La France a condamné l'invasion et soutenu les sanctions européennes.
Elle a également cherché à renforcer sa sécurité énergétique et alimentaire face
aux perturbations causées par le conflit.
 Asie :
o Japon : Le Japon a imposé des sanctions contre la Russie, exprimant son soutien à
l'Ukraine. Ces mesures ont eu des répercussions sur les relations commerciales,
notamment dans les secteurs de l'énergie et des technologies.
o Corée du Sud : La Corée du Sud a également imposé des sanctions et exprimé des
préoccupations quant aux impacts économiques, cherchant à diversifier ses
partenariats commerciaux pour atténuer les effets négatifs.
 Afrique :
o Nigéria : Le Nigéria a exprimé des préoccupations quant à la hausse des prix des
denrées alimentaires et de l'énergie, cherchant à renforcer sa production nationale
pour atténuer les impacts.
o Égypte : L'Égypte, fortement dépendante des importations de blé, a été affectée
par les perturbations des exportations ukrainiennes et russes, ce qui a conduit à
des efforts pour diversifier ses sources d'approvisionnement.

 Amérique du Sud :
14

o Argentine : L'Argentine a exprimé des préoccupations quant aux impacts


économiques du conflit, notamment sur les prix des denrées alimentaires et de
l'énergie, tout en cherchant à renforcer ses relations commerciales avec d'autres
partenaires.
o Chili : Le Chili a également ressenti les effets du conflit sur les marchés
internationaux, en particulier en ce qui concerne les exportations de cuivre, et a
cherché à diversifier ses marchés pour atténuer les impacts.

En résumé, le conflit russo-ukrainien a entraîné des réactions variées de la part des BRICS et des
grandes nations à travers le monde, chacune cherchant à protéger ses intérêts économiques tout
en naviguant dans un paysage géopolitique complexe.
15

IV. CONCLUSION

La situation du conflit russo-ukrainien continue d’évoluer, avec des impacts significatifs sur les
plans géopolitique, économique et humanitaire. Ce conflit a profondément perturbé le commerce
international, notamment dans les secteurs de l'énergie, des matières premières et des denrées
alimentaires, mettant en lumière la fragilité des interdépendances économiques mondiales.

Pourtant, cette crise a également servi de catalyseur pour des changements stratégiques majeurs.
De nombreux pays ont renforcé leurs efforts pour diversifier leurs sources d’approvisionnement,
investir dans des énergies alternatives, et développer des systèmes agricoles plus résilients.
Parallèlement, des initiatives diplomatiques, bien que limitées, tentent de ramener les parties en
conflit à la table des négociations.

Dans une perspective évolutive, il est essentiel de s’engager dans une coopération internationale
renforcée pour limiter les conséquences à long terme de ce conflit. Cela implique d’accélérer la
transition énergétique, d’encourager des systèmes commerciaux plus inclusifs et durables, et de
soutenir les nations les plus touchées par les perturbations économiques. Si la communauté
internationale parvient à tirer des enseignements de cette crise, elle pourrait non seulement
atténuer ses impacts, mais aussi bâtir des structures plus résilientes pour prévenir de futurs chocs
géopolitiques similaires.
16

Bibliographie

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