Cours Mesure Et Intégration
Cours Mesure Et Intégration
Polycopié de cours
Mesure et Intégration
Cours et exercices d’applications
Réalisé par :
MENAD Abdallah
Introduction 1
1 Tribus et mesures 3
1.1 Rappels sur la théorie des ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Dénombrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Limites d’ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Fonctions caractéristiques d’ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Algèbres et tribus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 Tribu engendrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Tribu image directe, tribu image réciproque . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 La tribu borélienne ou tribu de Borel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Mesures positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Propriétés des mesures, mesures extérieures, mesures complètes . . . 16
1.4.2 Esemble négligeable et mesure complètes . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.3 Mesures extérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5 Mesure de Lebesgue sur la tribu des boréliens . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.5.1 Mesure de Lebesgue sur R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.5.2 Mesure de Lebesgue sur Rm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.6 Exercices corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
2
3 Fonctions Intégrables 60
3.1 Intégrale d’une fonction étagée positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.2 Intégrale d’une fonction mesurable positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.2.1 Théorème de la convergence monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.2.2 Lemme de Fatou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.3 Mesures et probabilités de densité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.3.1 Mesure de densité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.4 L’espace L1 des fonctions intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.4.1 L’éspace L1 (Cas complexe) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.4.2 Théorème de la convergence dominée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.4.3 Applications du Théorème de la convergence dominée . . . . . . . . . 71
3.5 comparaison entre l’intégrale de Lebesgue et l’intégrale de Riemann . . . . . 72
3.5.1 Intégrabilité au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.6 Les espaces Lp (1 6 p 6 +1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.6.1 Les espaces Lp (1 6 p < +1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.6.2 Inégalité de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.6.3 Inégalité de Holder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.6.4 Inégalité de Minkowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.7 L’espace L1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.8 Exercices corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Bibliographie 112
République Algérienne Démocratique et Populaire
Polycopié
Mesure et Intégration
Cours et exercices d’applications
Réalisé par :
Mr MENAD Abdallah
Introduction
Ce cours à destination des étudiants de troisième année licence Mathématiques LMD
comporte la matière de Mesure et Intégration. Il contient l’essentiel du cours avec des
exemples et des exercices d’applications sont proposés avec des solutions en …n de chaque
chapitre pour permettre à l’étudiants de tester ses connaissances et de se préparer aux tests
et aux examens …naux.
Ce polycopié est inspiré du cours qui a été fait par Mr Medeghri Ahmed et Bouziani
Fatima durant les années 2012-2015 au sein du département de mathématiques à l’université
Abdelhamid Ibn Badis Mostaganem.
D’après ma petite expérience, lors de l’enseignement de cette matière durant quelques
années, j’ai décidé de préparer ce polycopié qui contient toutes les notions fondamentales
liées à cette matière.
Notons que le contenu de ce polycopié est exactement le même proposé dans l’o¤re de
formation o¢ ciel suivant le cannevas donné par le ministère appliqué actuellement dans tous
les départements des Universitée Algériennes.
Nous supposons que le lecteur a une bonne connaissances de la topologie usuelle de R,
les premiers principes de la théorie des ensembles et le concept d’intégration au sens de
Riemann.
Comme ce polycopié est un cours, nous avons pris le parti de démontrer presque tous les
résultats d’une façon complète, c’est-à-dire sans renvoyer au cours de la preuve à un résultat
bien connu ou en admettant un résultat auxiliaire di¢ cile. Nous avons d’ailleurs inclus un
nombre considérable d’exercices résolus tels qu’ils ont été testés dans le cadre de travaux
dirigés, ou ont fait l’objet de devoirs de re‡exion ou de contôle des connaissances. Il va de
soi que le lecteur aura intérêt a essayer de résoudre le problème sans lire la solution au
préalable. Les chapitres de ce polycopié se terminent par des exercices corrigés puisés dans
les fonds des séries de T.D de l’équipe pédagogique du département de Mathématiques de
l’Université Abdelhamid Ibn Badis Mostaganem.
L’originalité de ce polycopié réside dans son contenu, inspiré sans vergogne de la litérature
existante.
Venons-en à une description plus précise de ce que l’on trouvera dans ce polycopié.
Dans le premier chapitre, nous donnerons rapidement les propriétés utiles concernant
les opérations sur les ensembles, la dénombrabilité, les limites d’ensembles et les fonctions
caractéristiques d’ensembles. Nous présentons, par la suite la notion de tribu particulièrement
la tribu borélienne. Nous o¤rirons une étude détaillée concernant la mesure positive, la
mesure extérieure et en particulier la mesure de Lebesgue sur la tribu des boréliens.
Le second chapitre contient les propriétés générales des fonctions mesurables notament
les applications numériques mesurables qui seront désignées par L0 , nous étudierons la
convergence presque partout et la convergence en mesure.
Au troisième chapitre, nous aborderons et traiterons la notion d’intégration par rap-
port à une mesure positive. En premier lieu, nous ferons l’étude pour les fonctions numériques
mesurables et nous donnerons le Théorème de convergence monotone (ou de Beppo-Levi) et
ses conséquences. Nous étudierons ensuite l’intégrale d’une fonction numérique mesurable et
nous …nirons par une comparisation de l’intégrale de Lebesgue avec l’intégrale de Riemann.
En…n, nous donnerons un aperçu général sur la construction de l’espace L1 et le théorème
de convergence dominée dans cet espace.
2
En…n vu les erreurs répétées souvent dans les copies des examens de cette matière, j’ai
constaté que la majorité des étudiants ne donnent pas l’importance au cours et ils font des
exercices en se basant directement sur les corrigés. Je conseille alors les étudiants de lire
d’abord le cours attentivement, de faire tous les exemples cités après chaque résultat donné
et en…n de passer à résoudre les exercices proposés sans retourner au corrigé. Les solutions
des exercices sont utiles uniquement pour tester le niveau des é¤orts fournis par l’étudiant.
Finalement, j’espère que ce document pourra aider les étudiants qui veulent maîtriser
cette partie mathématiques.
Comme toute entreprise humaine n’est infaillible, nous tenons à la …n de cette petite
introduction, à solliciter la haute bienveillance de nos lecteurs de nous faire parvenir toutes
leurs remarques via notre adresse E-mail : [email protected]
Chapitre 1
Tribus et mesures
Ac = fx 2 E : x 2
= Ag ;
le complémentaire de A dans E:
A B = fx 2 E : x 2 A et x 2
= Bg
c
= A \ B = A (A \ B)
A B = B A = (A B) [ (B A) = (A [ B) (A \ B) :
1.1.1 Dénombrabilité
Il est essentiel, pour tou ce qui concerne la théorie de la mesure de savoir distinguer ce
qui est dénombrable de ce qui ne l’est pas.
Dé…nition 1.1 L’ensemble X est dit dénombrable s’il existe une bijection entre X et N.
En d’autre termes, on peut écrire
c’est-à-dire tout ensemble dénombrable pouvant être indexé par N (ou si on peut énumérer
tous ses éléments).
3
4
\ [ \ +1
+1 [
limAn = lim sup An := Ak = Ak :
n
n>1 k>n n=1 k=n
[ \ [ +1
+1 \
limAn = lim inf An := Ak = Ak :
n
n>1 k>n n=1 k=n
donc \ \ [
Ak Ak = limAn ;
k>n n>1 k>n
d’où [ \
Ak limAn :
n>1 k>n
Dans les deux cas on dira que la suite (An )n est convergente.
5
Pour les suites réelles, rappelons que si (an )n est une suite dans R, on dé…nit
1, si x 2 A
A (x) =
0, si x 2
= A:
Cette fonction ne prend donc que deux valeurs 1 ou 0 selon qu’elle est évaluée sur A ou non.
La fonction caractéristique véri…e les propriétés suivantes
[
+1 X
+1
An = An
n=1 n=1
2. Ac = E A 2 A
3. A \ B 2 A
4. A [ B 2 A
C’est une semi-algèbre (notée ) si les conditions 1) et 3) sont véri…ées et que le com-
plémentaire d’un élément de est réunion …nie d’éléments de :
Remarque 1.3 L’algèbre A engendrée par une semi-algèbre est constituée des réunions …-
nies de parties de
1. E 2 T
2. T est stable par le passage au complémentaire
8A 2 T; Ac 2 T:
Remarque 1.4 ? 2 T; ? = E c
En général, la tribu est stable par n’importe quelle suite dénombrable d’opérations sur les
ensembles.
A B = A \ B c 2 T et A B = (A B) [ (B A) 2 T:
Preuve. La condition nécessaire est évidente. Pour montrer qu’elle est su¢ sante, il su¢ t
de montrer que T est stable par réunion dénombrable, soit donc (An )n>1 une suite de T et
posons 8
< B1 = A1
nS1 c
: Bn = An \ Ai ; n > 2;
i=1
d’où
Bm \ Bn = ;; 8n 6= m;
d’autre part, il est clair que
S
+1 S
+1
Bn An :
n=1 n=1
S
+1
Pour l’inclusion inverse, si x 2 An , il existe n > 1 tel que x 2 An : On pose r la plus
n=1
petite n > 1 qui véri…e x 2 An i.e
r = min fn 2 N; x 2 An g ;
alors
x 2 Ar ; x 2
= Ar 1 ; x 2
= Ar 2 ; ::: et x 2
= A1 ;
ce qui donne x 2 Br ; alors
S
+1
x2 Bn :
n=1
S
+1
An 2 T:
n=1
8
\
A 2 Ti =) A 2 Ti ; 8i 2 I
i2I
=) Ac 2 Ti ; 8i 2 I (car Ti Tribu)
\
=) Ac 2 Ti :
i2I
Soit \
fAn gn2N Ti ;
i2I
alors
\ \
(An )n2N Ti =) 8n 2 N; An 2 Ti
i2I i2I
=) 8n 2 N; 8i 2 I; An 2 Ti
[
=) 8i 2 I; An 2 Ti
n2N
[ \
=) An 2 Ti :
n2N i2I
\
Donc Ti est une Tribu sur E:
i2I
Remarque 1.6 La réunion d’une famille de tribus n’est pas forcément une tribu.
n’appartient pas à T1 :
9
(A) = f?; E; A; Ac g :
T0 = B F :f 1
(B) 2 T ;
donc
Bc 2 T 0:
10
Maintenant soit
(Bn )n2N T 0 =) 8n 2 N; Bn 2 T 0
=) 8n 2 N; Bn F et f 1 (Bn ) 2 T;
donc [ [ [
1 1
Bn F et f ( Bn ) = f (Bn ) 2 T;
n2N n2N n2N
d’où le résultat.
2. On a
1
f (T 0 ) = f 1
(B) : B 2 T 0 ;
est une Tribu sur E
a)
1
E=f (F ) et F 2 T 0 =) E 2 f 1
(T 0 ):
b) Soit
A 2 f 1 (T 0 ) =) A = f 1 (B); B 2 T 0
c
=) Ac = f 1 (B) = f 1 (B c );
et on a
Bc 2 T 0
donc
Ac 2 f 1
(T 0 ):
1
c) Soit (An )n2N f (T 0 ), alors
(An )n2N f 1 (T 0 ) =) 8n 2 N; An 2 f 1 (T 0 )
=) 8n 2 N; 9Bn 2 T 0 : An = f 1 (Bn );
d’autre part, on a
[ [ [ [
1 1
An = f (Bn ) = f ( Bn ); avec Bn 2 T 0 ;
n2N n2N n2N n2N
donc [
1
An 2 f (T 0 ):
n2N
11
Dé…nition 1.7 (Tribu borélienne) Soit (E; ) un espace topologique. On appelle tribu boré-
lienne ou tribu de Borel, la tribu engendrée par l’ensemble des ouverts de . Cette tribu sera
notée B(E). Les éléments de B(E) sont appelés boréliens de E.
Exemple 1.4 Si E = R, B(R) = (C), où C est l’une quelconque des familles d’intervalles,
f]a; b[ ; a; b 2 R; a < bg , f] 1; a[ ; a 2 R; g
f]a; +1[ ; a 2 Rg :
Remarque 1.8 B(E) est aussi la tribu engendrée par l’ensemble des fermés de E: Les fer-
més sont les complémentaires des ouverts.
C T = (C) T:
Proposition 1.6 La tribu borélienne B(E) est aussi engendrée par les fermés de l’espace
topologique E:
Preuve. Soit F la famille de tous les fermés de E. Comme les tribus sont stables par passage
au complémentaire et que les fermés sont les complémentaires des ouverts on a
F B(E);
et alors
(F) B(E):
Inversement, soit 2 un ouvert de E, alors
c
2F (F);
donc 2 (F): Ce qui montre que (F) et puisque B(E) = ( ) on a B(E) (F):
Lemme 1.1 Tout ouvert non vide de R est réunion dénombrable d’intervalles ]a; b[ :
Preuve. Soit un ouvert non vide de R. Posons la partie A Q2 dé…nie par
Si x 2 , il existe "x > 0 tel que ]x "x ; x + "x [ : Par la densité de Q dans R on peut
prendre px ; qx 2 Q véri…ant
x "x 6 px 6 x et x 6 qx 6 x + "x ;
12
il résulte que
x 2 ]px ; qx [ ]x "x ; x + "x [ ;
d’où px ; qx 2 A, donc [
x 2 ]px ; qx [ ]p; q[ ;
(p;q)2A
c’est-à-dire [
]p; q[ :
(p;q)2A
Inversement, si [
x2 ]p; q[ ;
(p;q)2A
Theorème 1.2 (La tribu B (R)) La tribu B (R) est engendrée par les intervalles ]a; +1[
pour a 2 R:
Preuve. Soient S = f]a; +1[ ; a 2 Rg la famille de toutes les intervalles ]a; +1[ et l’en-
sembles des ouverts de R: Il est clair que S alors (S) B (R) car par dé…nition on
a ( ) = B (R) : Maintenant, montrons que (S), soit 2 alors d’après le lemme
[
+1
précédent, est une réunion dénombrable d’intervalles de la forme ]a; b[ d’où = ]an ; bn [ :
n=1
Pour tout a; b 2 R avec a < b on a
\
+1
1
]a; b[ = ] 1; b[ \ ]a; +1[ et [b; +1[ = b ; +1 :
n=1
n
et
]a; +1[ 2 S (S) ;
ce qui donne ]a; b[ 2 (S) : Alors
[
+1
= ]an ; bn [ 2 (S) :
n=1
La mesure m est dite …nie si m (E) < +1: La mesure m est une probabilité sur E si
m(E) = 1:
14
Dé…nition 1.11 Soient E un ensemble et T une tribu sur E. On appelle probabilité une
mesure P sur T telle que P (E) = 1: On dit que (E; T; P ) est un espace probabilité et les
éléments de T sont appelés les évènements.
Exemple 1.5 1. Masse de Dirac : Soient E un ensemble, T est une tribu sur E et
a 2 E. On dé…nit sur T l’application a pour A 2 T par
0, si a 2
=A
a (A) =
1, si a 2 A;
véri…ons que a est une mesure sur E. On a
(a) a (?) = 0, a 2
= ?:
(b) Soient (An )n2N T telle que An \ Am = ? pour n 6= m:
S P
Montrons que a ( An ) = a (An ).
n2N n2N
On ditingue deux cas
S S
1) Si a 2 An , on a a( An ) = 1: De plus
n2N n2N
S
a2 An =) 9!n0 2 N : a 2 An0 ; (An )n2N sont disjointes,
n2N
donc
a (An ) = 0; 8n 6= n0 ;
d’où S P
a( An ) =1= a (An0 ) = a (An ) :
n2N n2N
S S
2) Si a 2
= An , on a a( An ) = 0: De plus
n2N n2N
S
a2
= An =) 8n 2 N : a 2
= An ; a (An ) = 0; 8n 2 N;
n2N
donc S P
a( An ) = a (An ) = 0:
n2N n2N
Dé…nition 1.12 (Espace mesuré) On appelle espace mesuré tout triplet (E; T; m) où (E; T )
est un espace mesurable et m une mesure sur (E; T ).
Dé…nition 1.13 "mesure …nie" Soit (E; T; m) un espace mesuré.On dit que m est …nie
si S
9 (An )n2N T telle que E = An et 8n 2 N; m (An ) < +1:
n2N
15
Proposition 1.9 Soit (E; T; ) un espace mesuré. La mesure possède les propriétés sui-
vantes
1. La monotonie : Si A; B 2 T avec A B alors (A) 6 (B) :
2. Si A; B 2 T avec A B et (A) < 1 alors (B A) = (B) (A) :
3. La sous-additivité : Pour toute suite (An )n>1 dans T on a
! +1
[
+1 X
An 6 (An ) :
n=1 n=1
Preuve.
1. Si A; B 2 T avec A B alors B = A[(B A), puisque A\(B A) = ;, par l’additivité
de la mesure on a
(B) = (A) + (B A) > (A) :
2. Si de plus (A) < 1 alors (B A) = (B) (A) :
3. Apartir de la suite (An )n>1 , on construit la suite (Bn )n>1 dé…nie par
8
>
> B = A1
< 1 !c
n[1
>
: Bn = An \
> Ai ; n > 2;
i=1
[
+1 [
+1
on a Bn An pour n > 1, les Bn sont disjoints deux à deux dans T et An = Bn .
n=1 n=1
La monotonie de la mesure donne (Bn ) 6 (An ) pour tout n > 1: D’autre part,
d’après la additivité de la mesure on a
! !
[
+1 [
+1 X
1 X
1
An = Bn = (Bn ) 6 (An ) :
n=1 n=1 n=1 n=1
Dé…nition 1.14 On dit qu’une mesure positive est …nie si elle est à valeurs …nies c–à-d
Dé…nition 1.15 Soit une mesure sur (E; T ). On dit qu’elle est …nie s’il existe une
[
+1
suite de parties mesurables (En )n>1 telle que E = En et (En ) < 1 pour tout n > 1:
n=1
2. La continuité décroissante : Si (An )n>1 est une suite décroissante de parties me-
surables avec
(A1 ) < 1;
alors, on a !
\
+1
An = lim (An ) :
n !1
n=1
Preuve.
1. Posons (
B1 = A1
Bn = An An 1 ; n > 2;
[
n
les ensembles Bn sont mesurables et An = Bk pour tout n > 1, ce qui implique que
k=1
[
+1 [
+1
Bn = An : De plus, les Bn , n > 1 sont deux à deux disjoints, donc
n=1 n=1
! !
[
+1 [
+1 X
1 X
1
An = Bn = (Bn ) = lim (Bk )
n !1
n=1 n=1 n=1 n=1
!
[
n
= lim Bk = lim (An ) :
n !1 n !1
k=1
2. Pour tout n > 1 posons Bn = A1 An = A1 \ Acn : Comme la suite (An )n>1 est
décroissante, la suite (Bn )n>1 est croissante, en utilisant 1) on obtient
!
[
+1
Bn = lim (Bn ) = (A1 ) lim (An ) ;
n !1 n !1
n=1
d’autre part on a !
[
+1 [
+1 \
+1
Bn = A1 \ Acn = A1 An ;
n=1 n=1 n=1
17
il résulte que ! !
[
+1 \
+1
An = (A1 ) An :
n=1 n=1
En …n, on peut simpli…er par (A1 ) puisque cette dernière quantité est …nie,
!
\
+1
An = lim (An ) :
n !1
n=1
Remarque 1.10 La condition (A1 ) < 1 dans 2) du théorème précédent est nécessaire
comme le montre l’exemple suivant
Exemple 1.7 Considérons l’espace mesuré (N; P (N) ; card) et la suite des parties mesu-
rables (An )n>1 telle que
An = fn; n + 1; n + 2; :::g ;
montrons que la condition (A1 ) < 1 est nécessaire pour la continuité décroissante de la
mesure
et
(A1 ) = card (f1; 2; 3; :::g) = +1:
\
+1
Si x 2 An alors x > n, pour tout n > 1: D’où N est borné, ce qui est une contradiction.
n=1
Donc
\
+1
An = ;:
n=1
D’autre part
!
\
+1
0= An 6= lim (An ) = lim card (fn; n + 1; n + 2; :::g) = +1:
n !1 n !1
n=1
[
+1
Remarque 1.11 Si (An )n>1 une suite des parties négligeables dans (E; T; ) alors An
n=1
est négligeable.
En e¤et : pour tout n > 1 il existe Bn 2 T tel que An Bn et (Bn ) = 0:
Or ! +1
[
+1 [
+1 [
+1 X
An Bn et Bn 6 (Bn ) = 0;
n=1 n=1 n=1 n=1
[
+1
donc An est négligeable.
n=1
Dé…nition 1.17 Un espace mesuré (E; T; ) est dit complet si toute partie négligeable est
mesurable (et donc de mesure nulle). Dans ce cas on dit que la mesure est complète.
Remarque 1.12 Il est clair que toute mesure positive sur (X; P (X)) est une mesure ex-
térieure sur X, mais la réceproque n’est pas vraie en générale, comme le montre l’exemple
suivant
Exemple 1.8 Soit X un ensemble non vide. L’application : P (X) ! f0; 1g dé…nie par
(;) = 0
(A) = 1, si A 6= ;;
est une mesure extérieure sur X:De plus si card (X) > 1, l’application n’est pas une
mesure positive sur (X; P (X)).
Preuve. Soit A; B 2 P (X) avec A B
i) Si A = ;, alors (A) = 0 6 (B)
ii) Si A 6= ; alors B 6= ; et donc (A) = 1 = (B)
Soit maintenant (An )n une suite de parties de X:Si tous les An sont vides on a
!
[
+1 X
+1
An = (;) = 0 = (An ) :
n=1 n=1
19
[
+1
Pour le contraire, s’il existe j 2 N tel que Aj 6= ; on a An 6= ; et alors
n=1
!
[
+1 X
+1
An =1= (Aj ) 6 (An ) ;
n=1 n=1
(A) > (A \ E) + (A \ E c ) ;
(A \ E) E et (A \ E c ) \ A;
on a
(A \ E) 6 (E) = 0 et (A \ E c ) 6 (A) ;
ce qui implique que
(A \ E) + (A \ E c ) = (A \ E c ) 6 (A) :
Theorème 1.4 Soit est une mesure extérieure sur un ensemble non vide X. Alors M ( )
est une tribu sur X et la restriction de à M ( ) est une mesure.
Preuve. ;; X 2 M ( ), par l’exemple précédent. De façon immédiate, à partir de l’équation
(A) = (A \ E) + (A \ E c ) ;
mais
(A \ E1 ) [ (A \ E1c \ E2 ) = A \ [E1 [ (E2 E1 )] = A \ (E1 [ E2 ) ;
et aussi
A \ E1c \ E2c = A \ (E1 [ E2 )c ;
on obtient donc
(A) > [A \ (E1 [ E2 )] + (A \ (E1 [ E2 )c ) ;
21
d’où
E1 [ E2 2 M ( ) :
Pour terminer la preuve de que M ( ) est une tribu, montrons la stabilité par rapport à
la réunion dénombrable. On considère une famille (En )n d’éléments de M ( ) deux à deux
disjoints (si (An )n>1 est une famille d’éléments de M ( ), on peut toujour écrire Un An =
[
n
Un En , avec les éléments En deux à deux disjoints. Posons Fn = En pour tout n > 1et on
k=1
montre par récurrence sur n que pour toute partie A X on a
X
n
(A \ Fn ) = (A \ Ek ) ; (1.3)
k=1
la propriété est vraie pour n = 1 et si l’on suppose qu’elle est vraie pour un rang n, et puisque
Fn 2 M ( ) est une réunion …nie des éléments dans M ( ), on teste sa mesurabilité par
A \ Fn+1
(A \ Fn+1 ) = (A \ Fn+1 \ Fn ) + (A \ Fn+1 \ Fnc ) ; (1.4)
d’autre part le fait que
(A \ Fn+1 ) = (A \ Fn ) + (A \ En+1 )
X
n
= (A \ Ek ) + (A \ En+1 )
k=1
X
n+1
= (A \ Ek ) :
k=1
[
+1
Maintenant si on pose F = Ek on a A \ Fn A \ F pour tout n > 1: Donc d’après la
k=1
monotonie de la mesure extérieure et (1.3) on a
X
n
(A \ F ) > (A \ Fn ) = (A \ Ek ) ;
k=1
X
+1
(A \ F ) > (A \ Ek ) ;
k=1
On a F c
Fnc pour tout n > 1 et
(A) = (A \ Fn ) + (A \ Fnc )
X
n
= (A \ Ek ) + (A \ Fnc )
k=1
Xn
> (A \ Ek ) + (A \ F c ) ;
k=1
X
+1
(D) 6 (fxn g) = 0;
n=1
Proposition 1.12 La mesure de Lebesgue est invariante par translation et invariante par
symétrie. Cest-à-dire pour tout a 2 R, on a
( + A) = (A) et ( A) = (A) ;
+ A = f + a; a 2 Ag et A = f a; a 2 Ag :
l’in…mum est pris sur tous les recouvrements dénombrables de A par des pavés ouverts.
!
\ [
2. E Ai = (E Ai )
i2I i2I
!
[
Solution 1.1 1. Soit x 2 E Ai ; alors
i2I
!
[ [
x 2 E Ai () x 2 E, x 2
= Ai
i2I i2I
() x 2 E, x 2
= Ai 8i 2 I
() x 2 (E Ai ) ; 8i 2 I
\
() x 2 (E Ai ) ;
i2I
d’où !
[ \
E Ai = (E Ai )
i2I i2I
Exercise 1.2 Soient E un ensemble non vide et (Ai )i2I une famille des parties de E: Mon-
trer que
!
[ [
1. f 1 Ai = f 1 (Ai ) :
i2I i2I
!
\ \
1 1
2. f Ai = f (Ai ) :
i2I i2I
!
[
1
Solution 1.2 1. Soit x 2 f Ai , alors
i2I
!
[ [
1
x 2 f Ai () f (x) = Ai
i2I i2I
() 9k 2 I, f (x) 2 Ak
() x 2 f 1 (Ak ); k 2 I
[
() x 2 f 1 (Ai ) ;
i2I
d’où !
[ [
1 1
f Ai = f (Ai ) :
i2I i2I
25
Exercise 1.3 Soit (Ai )i2I une famille des parties non vide d’un ensemble E: Montrer que
!
[ [
1. f Ai = f (Ai )
i2I i2I
!
\ \
2. f Ai f (Ai ), et dans ce cas l’égalité est vraie si et seulement si l’application
i2I i2I
f est injective.
Solution 1.3 1. Soit
!
[ [
y 2 f Ai () 9x 2 Ai : y = f (x)
i2I i2I
() 9k 2 I; x 2 Ak
() y 2 f (Ak )
[
() y 2 f (Ai )
i2I
!
[ [
=) f Ai = f (Ai ) :
i2I i2I
2. Soit
!
\ \
y 2 f Ai () 9x 2 Ai : y = f (x)
i2I i2I
() x 2 Ai 8i 2 I
=) y 2 f (Ai ); 8i 2 I
\
() y 2 f (Ai )
i2I
!
\ \
=) f Ai f (Ai ) :
i2I i2I
Soit maintenant
\
y = f (x) 2 f (Ai ) () y 2 f (Ai ) ; 8i 2 I
i2I
=) 9xi 2 Ai : y = f (xi );
donc
\
x1 = x2 = ::: = xn = x 2 Ai =) x 2 Ai
i2I
!
\
=) y = f (x) 2 f Ai :
i2I
26
FB = fA \ B; A 2 Fg ;
Ainsi, 2N 2 F i.e il existe n0 2 N tel que 2N 2 Fn0 : Or les seuls éléments de cardinal
in…ni de Fn0 sont de la forme NnA, où A est une partie de f0; 1; :::;n0 g : On obtient
donc une contradiction.
4. Oui c’est vrai. En e¤et, soit
d’où le résultat.
Exercise 1.5 1. Est ce que l’ensemble des ouverts de R est une tribu ?
2. Si on note la mesure de Lebesgue, rappeler pourquoi (fxg) = 0 pour tout x 2 R;
alors !
[ X X
(R) = fxg = (fxg) = 0 = 0:
x2R x2R x2R
Où est le problème ?
3. Si F et G sont deux tribus, est ce que F [ G est toujour une tribu ?
4. Si (an )n>1 et (bn )n>1 sont deux suites de nombres réels, a-t-on toujours
= f1; 2; 3g ;
on prend
F = f;; f1g ; f2; 3g ; g ;
et
G = f;; f2g ; f1; 3g ; g?
En e¤et, on a alors
f1g [ f2g 2
= F [ G:
3. On a
(fxg) = lim ([x 1=n; x + 1=n]) = 0:
n !1
Exercise 1.6 (Lemme de Borel-Cantelli) (E; A; ) est un espace mesuré ( est une mesure
positive) et que (An )n>1 est une suite ’éléments de A. On rappelle que l’on note
[ \ \ [
lim inf An = Ak et lim sup An = Ak :
n !1 n !1
n>1 k>n n>1 k>n
1. Montrer que
lim inf An 6 lim inf (An ) ;
n !1 n !1
!
[
et que si An < 1; alors
n>1
X
2. (Lemme de Borel-Cantelli.) On suppose que (An ) < 1: Montrer que
n>1
lim sup An = 0:
n !1
3. (Une application du lemme de Borel-Cantelli.) Soit > 0: Montrer que pour preque
tout x 2 [0; 1] (pour la mesure de Lebesgue), il n’existe qu’un nombre …ni de rationnels
p=q avec p et q premiers entre eux tels que
p 1
x < 2+ ;
q q
i.e. presque tout x est "mal approchable par des rationnels à l’ordre 2 + ".
Solution 1.6 1. On remarque que, pour tout n > 0 et pour tout k > n,
!
\
An 6 (Ak ) :
p>n
Ainsi, !
\
Ak 6 inf (Ak ) : (1.6)
k>n
k>n
!
\
Or la suite Ak est croissante. Le résultat s’obtient donc en passant à la limite
k>n n>0
quand n ! 1 dans (1.6). De même, on a
!
[
Ak > sup (Ak ) : (1.7)
k>n
k>n
! !
[ [
Or la suite Ak est décroissante et An < +1: Le résultat s’obtient
k>n n>0 n>0
donc en passant à la limite quand n ! 1 dans (1.7). On peut aussi utuliser [
le résultat
précédent et raisonner en passant au complémentaire. En e¤et, posons F = An ; on
n>0
a alors
F n lim sup An = lim inf (F nAn ) ;
n !1 n !1
donc
F n lim sup An 6 lim inf (F nAn ) ;
n !1 n !1
c’est-à-dire
(F ) lim sup An 6 (F ) lim sup (An ) ;
n !1 n !1
Exercise 1.7 Soient E un ensemble et T une partie de P(E) stable par union dénombrable,
stable par passage au complémentaire avec ; 2 T:
1. Montrer que T est une tribu sur E
2. L’ensemble des parties …nies de E est-il une tribu ?
(An ) T;
on a !c
\ S
An = Acn 2 T ,
n2N n2N
b) Si E est in…ni, l’ensemble des parties …nies de E n’est pas une tribu, car il n’est pas stable
par passage au complémentaire (le complémentaire d’une partie …nie est in…nie...).
S = ffxg ; x 2 Eg :
Déterminer la tribu engendrée par S (distinguer les cas E dénombrable et non dénombrable).
B = fAc ; A 2 Ag :
D’après la stabilité de T (S) par union dénombrable, la tribu T (S) doit contenir A: Par
stabilité de T (S) par passage au complémentaire, T (S) doit aussi contenir B. On va
montrer maintenant que A [ B est une tribu (on en déduit que T (S) = A [ B). On a
;2A A [ B;
A 2 A =)Ac 2 B;
et
A 2 B =)Ac 2 A:
En…n, si (An )n2N A [ B, on distingue deux cas :
1) 1er cas si
An 2 A; 8n 2 N;
on a alors S
An 2 A A [ B:
n2N
2) 2eme cas : si il existe n 2 N telque An 2 B on a alors Acn 2 A, donc Acn est au plus
dénombrable et !c
[ \
Ap = Acp Acn ,
p2N p2N
et [
Ap 2 B A [ B.
p2N
T (S) = A [ B:
Exercise 1.9 Soit A un ensemble mesurable (mesure de Lebesgue) tel que A [0; 1], et soit
8 ; 06 6 ; 9B A; (B) =
=) f est continue.
2. On a
f (0) = 0 ; f (1) = (A \ [0; 1]) = (A) =
f est continue et d’après le théorème des valeurs intermédiaires il existe c 2 [0; 1] tel
que f (c) = avec 2 [0; ] ce qui signi…e l’existence d’un ensemble de la forme
B = A \ [0; c] qui est inclue dans l’ensemble A et aussi
Solution 1.9 On a
A [ B = (A B) [ B et (A B) \ B = ?;
33
m (A [ B) = m (A B) + m(B)
=) m (A [ B) + m (A \ B) = m (A B) + m(B) + m (A \ B)
=) m (A [ B) + m (A \ B) = m (A) + m(B);
car
m (A B) + m (A \ B) = m ((A B) [ (A \ B))
= m (A) :
Exercise 1.11 Soit (E; T; m) un espace mesuré où m est une mesure véri…ant m(E) = 1.
Montrer que l’ensemble
F = fA 2 T ; m(A) = 0 g m(A) = 1g ;
1. On a E 2 T et m(E) = 1, donc E 2 F
2. Soit A 2 F =)A 2 T : m(A) = 0 g m(A) = 1; d’autre part, on a Ac 2 T , (car T
stable par complémentaire) et
3. Soit
donc on a [
An 2 T (car T stable par [ dénombrable),
n2N
ii) Si
9n0 2 N; m(An0 ) = 1;
alors
!
[
1 = m(An0 ) 6 m An 6 m(E) = 1
n2N
!
[
=) m An = 1;
n2N
donc [
An 2 F:
n2N
T = fA [ N : A 2 T , N 2 Nm g ;
Cc = (A [ N )c
= Ac \ N c
= Ac \ (B c [ (N c B c ))
= (Ac \ B c ) [ (Ac \ (N c B c ))
= (Ac \ B c ) [ (Ac \ N c \ B) ;
avec
(Ac \ B c ) 2 T et (Ac \ N c \ B) 2 Nm ;
car
Ac \ N c \ B B;
on en déduit que
Cc 2 T :
35
Soit
Cn T =) 8n 2 N; Cn 2 T
=) 8n 2 N; 9An 2 T; 9Nn 2 Nm : Cn = An [ Nn ;
d’autre part, on a
Nn 2 Nm =) 9Bn 2 T : Nn Bn et m(Bn ) = 0;
alors ! !
[ [ [ [
Cn = (An [ Nn ) = An [ Nn ;
n2N n2N n2N n2N
avec ! ! !
[ [ [
An 2 T et Nn Bn ;
n2N n2N n2N
et !
[ X
m Bn 6 m(Bn ) = 0;
n2N n2N
donc [
Cn 2 T :
n2N
Montrons que T [ Nm T
i) Si A 2 T , alors
A = A [ ? et ? 2 Nm ;
donc
A 2 T ; d’où T T:
ii) Si N Nm ; alors
N = ? [ N et ? 2 T =) N T;
donc
Nm T;
…nalement, on obtient
T [ Nm T:
Exercise 1.13 Soit E un ensemble non dénombrable. Pour toute partie A de E, on pose
2. Soit
(An )n2N P(E) : An \ Am = ? 8n 6= m;
on distingue deux cas :
[
i) Si 8n 2 N; An est au plus dénombrable, alors An est au plus dénombrable, donc
n2N
!
[ X
+1
m An = m (An ) = 0:
n2N n=0
[
ii) Si 9p 2 N : Ap est in…ni non dénombrable, alors An est in…ni non dénombrable,
n2N
et on a :
!
[ X
m An = +1 = m (An )
n2N n2N
X
= m (An ) + m (Ap ) :
n6=p
Exercise 1.14 (Lemme de Borel-Cantelli) : Soit (E; T; m) un espace mesuré et (An )n2N T
X
telle que m(An ) < 1:
n2N
Solution 1.12 On a
X
+1
m(An ) < 1 donc m (Ak ) ! 0;
n !1
k=n
d’autre part on a !
[ X
+1
m Ap 6 m (Ap ) ;
n>n p=n
donc !
[
m Ap ! 0;
n !1
p>n
!
[
la suite Ap est décroissante. Car si on pose
p>n n2N
[
Bn = Ap , Bn = An [ An+1 [ An+2 [ ::::
n>n
Bn+1 = An+1 [ An+2 [ An+3 [ ::::
=) Bn+1 Bn ; 8n 2 N;
37
d’autre part, on a
! !
\ \ [
m Bn = m Ap = lim m(Bn )
n !1
n2N n2N p>n
[
= lim m( Ap ) = 0;
n !1
n>n
d’où
m limAn = 0:
n
Exercise 1.15 Soit (E; T; m) un espace mesuré …ni et (An )n2N T telle que m(An ) =
m(E), 8n 2 N:Montrer que !
\
m An = m(E):
n2N
d’où ! !c !
\ \
m An = m(E) m An = m(E):
n2N n2N
Exercise 1.16 Soit (E; T; m) un espace mesuré …ni et (An )n2N T: On suppose que
0 1
[
9n0 2 N : m @ Ap A < 1:
p>n0
Montrer que
m limAn 6 limm (An ) 6 limm(An ) 6 m limAn :
n n n n
Solution 1.14 On a !
[ \
m limAn =m Ap :
n
n2N p>n
!
\
La suite Ap est décroissante et par monotonie croissante, on a
p>n n2N
! !
[ \ \
m Ap = limm Ap :
n
n2N p>n p>n
38
De plus !
\
m Ap 6 m (Aq ) ; 8q > n;
p>n
car \
Aq Aq ; 8q > n
p>n
donc
!
\
m Ap 6 inf m (Aq )
q>n
p>n
!
\
=) limm Ap 6 limm (An );
n n
p>n n
et comme
inf m (Ap ) 6 supm (Ap ) ;
p>n p>n
alors
limm (An ) 6 limm (An ) ;
n n
on a aussi !
\ [
m limAn = m Ap ;
n
n2N p>n
!
[
et puisque Ap est décroissante et
p>n n2N
!
[
9n0 2 N : m Ap < +1;
p>n
de plus !
[ [
m Ap > m (Aq ) ; 8q > n car Aq Ap 8q > n;
p>n p>n
donc !
[
m Ap > sup m (Aq ) ;
q>n
p>n
par conséquent : !
[
limm Ap > limm (An ) ;
n n
p>n
39
d’où
m limAn > limm (An ) :
n n
Chapitre 2
40
41
Proposition 2.2 Si E et F sont deux espaces toplogiques munis de leurs tribus boréliennes
et f : E ! F une application continue, alors f est mesurable.
Remarque 2.2 Une application peut être mesurable par rapport à une tribu et ne pas être
pour d’autres tribus.
Preuve. Soit la tribu
l’appliction identique
id : (R; B(R)) ! (R; B(R)) ;
est évidement mesurable. Cependant
n’est pas mesurable d’après (2) dans l’exemple précédent car B(R) * D (R) comme [a; b] 2
B(R) mais [a; b] 2
= D (R) :
Corollary 2.1 Soient E et F deux espaces topologiques munis de leurs tribus boréliennes.
Si f : (E; B(E)) ! (F; B(F )) est continue, alors elle est mesurable.
On note L0 (E) l’ensemble des fonctions f : (E; T ) ! (R; B(R)) numerique mesurables.
Proposition 2.4 Soient (E; T ) un espace mesurable et, (F; ) un espace topologique, f1 ; f2 2
L0 (E) deux applications numériques mesurables et : R2 ! (F; ) une application conti-
nue. Alors l’application h : (E; T ) ! (F; ) dé…nie par
est mesurable. Autrement dit, une combinaison continue de deux applications mesurables est
mesurables.
Preuve. On peut écrire h = F avec F : (E; T ) ! (R2 ; B(R2 )) est dé…nie par
F (x) = (f1 (x); f2 (x)) : Puisque est mesurable (car continue), il su¢ t de montrer que
F est mesurable. Si I et J deux intervalles de R on a
1
F (I J) = f1 1 (I) \ f2 1 (J) 2 T:
Par la proposition 2.3 et comme B(R2 ) est engendrée par les rectangles de la forme I J
l’application F est mesurable.
1, si x 2 A
f (x) =
1, si x 2 Ac ;
Proposition 2.6 Soit (fn )n2N est une suite d’applications mesurables de (E; T ) dans R; B(R) .
Alors les applications supfn ; inf fn , lim supfn ; lim inf fn : E ! R sont aussi mesurables. De
n n n !+1 n !+1
plus si la suite (fn )n2N converge simplement vers f , alors f est mesurable.
Plus généralement, l’ensemble
est mesurable.
Preuve. Soit g = supfn : Pour tout a 2 R; si x 2 g 1
(]a; +1[) alors il existe m > 1tel que
n
[
+1
fm (x) > a, donc x 2 fn 1 (]a; +1[) :
n=1
[
+1
Inversement, si x 2 fn 1 (]a; +1[) il est clair que g(x) = supfn (x) > a; d’où
n
n=1
[
+1
1
g (]a; +1[) = fn 1 (]a; +1[) 2 T:
n=1
et
lim inf fn = sup inf fk ;
n !+1 n>1 k>n
On est donc ramené aux résultats précédents. De plus si (fn )n converge simplement vers f
alors
f = lim fn = lim supfn = lim inf fn ;
n !+1 n !+1 n !+1
et on remarque que
1
x 2 E; lim fn (x) existe =F ( );
n !+1
où
= (x; x) : x 2 R ;
2 1
l’ensemble est fermé alors il appartient à B(R ) et donc F ( ) 2 T puisque F est
mesurable.
Proposition 2.7 Soit (E; T ) un espace mesurable. Toute application numérique mesurable
positive f : E ! [0; +1] est limite simple d’une suite croissante de fonctions (fn )n (me-
surable) étagées.
On donne la preuve de cette proposition sous forme d’un exercice corrigé (voir exercice
2.2.)
44
1 , si x 2 A
1A (x) = A (x) =
0 , sinon.
f (E) = f 1; 2 ; :::; ng ;
on a alors
P
n
f (x) = i 1Ai (x) ;
i=1
Remarque 2.6 f est combinaison linéaire …nie de fonctions caractéristiques, donc f est
mesurable si et seulement si 8i = 1; n, Ai est mesurable.
Exemple 2.5
f R ! R
1 , si x 2 Q
x 7! f (x) =
2 , sinon
f est étagée car f (R) = f1; 2g et on a
f : 1Q + 2 1R Q
8x 2 R : f (x) = 1Q (x) + 2 1R Q (x):
où n; m 2 N: Puisque les familles (Ai )16i6n et (Bj )16j6m forment des partitions de E on
peut écrire
Xn Xm Xm X n
f= ai Ai \Bj et g = bj Ai \Bj ;
i=1 j=1 j=1 i=1
alors on a
X
n X
m X
m X
n
f +g = (ai + bj ) Ai \Bj et f g = (ai bj ) Ai \Bj
i=1 j=1 j=1 i=1
et aussi
X
n X
m X
n X
m
sup (f; g) = sup (ai ; bj ) Ai \Bj et inf (f; g) = (ai ; bj ) Ai \Bj :
i=1 j=1 i=1 j=1
f = f+ f , jf j = f + + f
jf j + f jf j f
f+ = , f = ;
2 2
f est mesurable si et seulement si f + et f le sont.
(f = a) : = fx 2 E : f (x) = ag
(f = g) : = fx 2 E : f (x) = g(x)g
(f 6= g) : = fx 2 E : f (x) 6= g(x)g
(f > g) : = fx 2 E : f (x) > g(x)g ;
(f = a) = f 1 (fag) 2 T
(f = g) = (f g) 1 (fag) 2 T
(f 6= g) = (f = g)c 2 T
(f > g) = (f g) 1 (]0; +1[) 2 T:
est négligeable.
fx 2 E : f (x) 6= g(x)g
Exemple 2.6 Si les fonctions f; g : E ! R sont égaux presque partout, alors il existe
A 2 T tel que
(f 6= g) A et m (A) = 0;
donc
f (x) = g(x); 8x 2 Ac et m (A) = 0;
on peut remarquer que si f et g sont mesurables, alors (f 6= g) 2 T et donc f = g presque
partout si et seulement si m (f 6= g) = 0:
47
Exemple 2.8 Soit E = [0; 1], T la tribu borélienne sur [0; 1] muni de la mesure de Lebesgue
et (fn )n2N la suite de fonctions dé…nie par fn (x) = ( x)n : Pour tout x 2 [0; 1] on a
lim fn (x) = 0 et
n !+1
donc fn ! f p.p.
Dé…nition 2.8 Soit (E; T; m) un espace mesuré et (fn )n2N une suite de fonctions mesurables
de E dans R; f : E ! R mesurable. On dit que fn converge en mesure vers f si :
i.e :
8" > 0; 9n0 2 N; 8n > n0 m (fx 2 E : jfn (x) f (x)j > "g) < ";
ou bien
lim m (fx 2 E : jfn (x) f (x)j > "g) = 0:
n !+1
1 si n 6 x 6 n + 1
fn (x) =
0 si x < n ou x > n + 1;
il existe n0 = [x]+1 tel que pour tout n > n0 on a fn (x) = 0. Alors (fn )n converge simplement
vers 0 sur E, cequi donne fn ! f p.p. D’autre part si on pose " = 1 on a
Proposition 2.12 Dans un espace mesuré …ni m(E) < 1, la convergence presque partout
entraîne la convercgence en mesure.
Proposition 2.13 Supposons que la suite de fonctions (fn )n converge en mesure vers f .
Alors il existe une sous-suite (fnk )k de (fn )n converge vers f presque partout.
Proposition 2.14 Soit (E; T; m) un espace mesuré, et fn : E ! R ou [0; +1] une suite
de fonctions mesurables et f; g : E ! R ou [0; +1]deux fonctions mesurables. Si fn ! f
en mesure et fn ! g en mesure, alors f = g presque partout. C’est-à-dire la limite est
unique presque partout.
49
donc
jf fn j 6 \ jfn gj 6 fjf gj 6 g ;
2 2
d’où
fjf gj > g jf fn j > [ jfn gj > ;
2 2
donc
m (fjf gj > g) 6 m jf fn j > +m jfn gj > :
2 2
En passant à la limite quand n ! +1, on obtient que
m (fjf gj > g) = 0;
et on a
donc
X
+1
1
m (fx 2 E : f (x) 6= g(x)g) 6 m jf gj > = 0;
n=1
n
d’où
f = g p.p.
Exemple 2.10 1. Toute application f : (X; P(X)) ! (Y; P(Y )) est mesurable.
0
2. Si T et T sont deux tribus sur E alors l’identité sur E
Solution 2.1 1. On a
et
B = (x; y) 2 R2 : x > 0 et 2x < y < 3x ;
on pose maintenant
1
g(x; y) = pour tout (x; y) 2 R2 :
(1 + jxj)2
La fonction g : (R2 ; B (R2 )) ! (R; B (R)) est mesurable car elle est continue. On
remarque maintenant que f = g A g B : Pour tout n 2 N les ensembles An et Bn
sont des ouverts de R2 ils appartiennent donc à B (R2 ) :
2. On en déduit que A; B 2 B (R2 ) et alors les fonctions A et B sont mesurables. En …n
la fonction f est mesurable comme somme de produit de fonctions mesurables.(rappelons
que la tribu de Borel B R sur R est engendrée par les intervalles ]a; +1[ ; a 2 R).
52
Exercise 2.2 Pour tout n > 1; on dé…nit la fonction étagée 'n : [0; +1] ! [0; +1[ par
2 n E (2n t) si 0 6 t < n
'n (t) =
n si t > n;
f (x) 2 n
6 fn (x) 6 f (x) :
Conclure.
2. Il est clair que les applications 'n sont étagées pour tout n > 1, alors les fn sont aussi
étagées car
fn (E) = 'n (f (E)) = 'n ([0; +1]) ;
est …nie. D’autre part par la croissance de la suite ('n )n on peut écrire
3. Pour n su¢ sament grand choisissons n > f (x), dans ce cas nous avons
1
fn (x) = E (2n f (x)) ;
2n
par les propriétés de la partie entière
2n f (x) 1 6 E (2n f (x)) 6 2n f (x);
donc
1
6 fn (x) 6 f (x);
f (x)
2n
…nalement par le passage à la limite quand n ! +1 nous concluons que fn !f
simplement.
Exercise 2.3 Soit X = [0; 1[ muni de la tribu borélienne et de la mesure de Lebesgue :
Soit la suite (fn )n de fonctions dé…nie par fn = [ 1 ; 2 [ : Montrer que fn ! 0 en mesure,
n n
mais que (fn )n ne converge pas vers 0 presque partout.
Solution 2.3 Pour tout > 0 on a
1 2
fx 2 X : jfn (x) 0j > g ; ;
n n
donc
1 2 1
(fx 2 X : jfn (x) 0j > g) 6 ; = ! 0;
n n n
il s’ensuit que fn ! 0 en mesure.
D’autre part
lim supfn = 1 6= lim inf fn = 0;
n !+1 n !+1
Solution 2.6 Disons que f et g sont étagées et prenant les valeurs ai ; i = 1; :::; n et bj ;
j = 1; :::; p sur les ensembles Ai et Bj . Remarquons (Ai )i et (Bj )j forment des partitions de
E. On a d’une part :
Z Z X
n p
X
fd + gd = ai (Ai ) + bj (BJ )
E E i=1 j=1
p
! p
!
X
n X X X
n
= ai (Ai \ Bj ) + bj (Bj \ Ai )
i=1 j=1 j=1 i=1
p
XX
n
= (ai + bj ) (Ai \ Bj ) :
i=1 j=1
D’autre part :
p
X
n X
f (x) + g(x) = ai 1 (Ai ) + bj 1 (Bj )
i=1 j=1
p
! p
!
X
n X X X
n
= ai 1 (Ai \ Bj ) + bj 1 (Bj \ Ai )
i=1 j=1 j=1 i=1
p
XX
n
= (ai + bj ) 1 (Ai \ Bj ) ;
i=1 j=1
55
de sorte que
Z X p
n X Z Z
(f + g) d = (ai + bj ) (Ai \ Bj ) = fd + gd :
E i=1 j=1 E E
Pour passer à f; g mesurables positives quelconques, il su¢ t de considérer (un ) et (vn ) des
suites croissantes de fonctions positives étagées telles que (un ) ! f (x) et (vn ) ! g(x) (en
croissant donc) pour tout x 2 E: Pour tout n on a alors
Z Z Z
(un + vn ) d = un d + vn d :
Exercise 2.7 Soit fn une suite de fonctions mesurables positives sur (E; ; ) : On dé…nit
la fonction F pour tout x 2 E par
X
1
F (x) = fn (x):
n=0
de plus la suite de fonctions (Fp )p est une suite croissante (car les fn sont positives) de
fonctions mesurables positives telles que Fp (x) ! F (x) pour tout x 2 E. Le theorème de
convergence monotone donne alors que F est mesurable (elle est aussi positive) et que :
Z Z 1 Z
X
F d = lim Fp d = fn d :
p !1 E n=0
Exercise 2.8 On travaille sur (N; P (N)) muni de la mesure de dénombrement : pour tout
A N; (A) est le cardinal de A si A est …ni, (A) = +1 dans le cas contraire.
56
1. Soit f : N ! [0; +1] une fonction positive sur N. On peut également voir f comme
une suite de nombres réels positifs un = f (n): En remarquant que f s’écrit f =
X1
R
f (n)1fng ; expliquer la valeurs de N f d :
n=0
2. Soit (un;p )n;p2N une suite double de réels positifs. Montrer que
! !
X1 X1 X1 X1
un;p = un;p :
n=0 p=0 p=0 n=0
3. Calculer !
X1 X1
1
:
p=2 n=2
np
Solution 2.8 1. Par intégration terme à terme d’une série de fonctions positives on ob-
tient : Z 1 Z
X X
1 X
1
fd = f (n)1fng (x)d (x) = f (n) (fng) = f (n):
N n=0 N n=0 n=0
par
X téléscopage. On ne sait pas grand chose sur les valeurs des sommes de Riemann
1=np pour p entier > 2; mais on peut calculer la somme de ces sommes !
Exercise 2.9 Soit (E; ; ) un espace mesuré, (fn )n une suite de fonctions intégrables qui
converge presque partout vers une fonction intégrable f:
R
1. On suppose que lim E jfn f j d = 0: Montrer que
n !1
Z Z Z Z
lim fn d = f d et lim jfn j d = jf j d :
n !1 E E n !1 E E
57
R R
2. Réciproquement, on suppose que lim jfn j d = jf j d . Montrer que
n !1 E E
Z
lim jfn f j d = 0;
n !1 E
et
Z Z Z Z Z
jfn j d jf j d = jfn j jf j d 6 jjfn j jf jj d 6 jfn fj d ;
E E E E E
autrement dit :
Z Z Z Z
2 jf j d 6 lim inf jf j+jfn j jf fn j d = 2 jf j d lim sup jfn fj d :
E n !+1 E E n !+1 E
Par conséquent Z
lim sup jfn f j d = 0:
n !+1 E
4. Il va falloir choisir des fonctions qui change de signe, sinon les résultats précédents
assurent que de telles fonctions n’existent pas. Considérons fn = n1 1[0;n] 1[ n;0] :
Les fn sont intégrables, convergent vers 0 (qui est intégrable). On a aussi :
Z Z
fn d = 0 ! 0 = 0d ;
R R
et poutant Z
jfn 0j d = 2:
R
f = g p.p () f = g:
1 si 0 2 A
8A 2 B (R) : 0 (A) =
0 sinon,
montrer que
f = g p.p () f (0) = g(0)
1. Montrons que f = g p.p () f = g
i) (= Si f = g i.e :f (x) = g(x) 8x 2 R, et on a f = g p.p car f = g sur ?c et
(?) = 0
ii) =) Si f = g p.p, alors 9A 2 B (R) : (A) = 0 et f = g sur Ac , on a alors
ff (x) 6= g(x)g A
1
ff (x) = g(x)g = (f g) (R ) ;
est un ouvert car f g est continue de R dans R; donc
de plus
(ff (x) 6= g(x)g) 6 (A) = 0;
donc
ff (x) 6= g(x)g = ?;
car un ouvert non vide est toujour de mesure de Lebesgue strictement positive,
d’où
f = g partout.
2. Montrons que
f = g p.p () f (0) = g(0)
59
donc
= A i.e : 0 2 Ac d’où f (0) = g(0):
02
Chapitre 3
Fonctions Intégrables
Dans ce chapitre (E; T; m) désigne un espace mesuré. Dans la suite on étudie l’intégrale
de Lebesgue sur E par rapport à la mesure m:
On note E+ : Ensemble des fonctions étagées mesurable et positives de (E; T ) dans
R+ muni de la tribu borélienne.
Exemple 3.1 1. Si f est une fonction constante, alors sa décomposition canonique s’écrit
R Pn
f = a E , avec a > 0: la formule E f dm = ai m(Ai ) nous donne alors
i=1
Z
adm = a m(E):
E
f =a A +0 Ac ;
d’où Z
a A = a m(A) + 0 m(Ac ) = a m(A):
On note Z Z
f dm = f (x)dm
E x2E
60
61
alors
P
n P
p
ai m(Ai ) = bj m(BJ ):
i=1 j=1
R
2. Si A 2 T , E
1A dm = m(A):
Proposition 3.1 Soient f et g deux fonctions étagées mesurables, et positives. Alors
Z Z Z
(f + g) dm = f dm + gdm:
E E E
R R
1. 8 2 R+ : E ( f ) dm = f dm:
R R E
2. Si f > g alors E f dm > E gdm:
Preuve.
1. Posons
P
n P
p
f= ai 1Ai et g = bj 1Bj :
i=1 j=1
On a
P
n+p
f +g = k 1Ck ;
k=1
avec
ak , 1 6 k 6 n Ak , 1 6 k 6 n
= et Ck =
k
b kn , n + 1 6 k 6 n + p Bkn , n + 1 6 k 6 n + p:
Donc
Z
P
n+p P
n P
n+p
(f + g) dm = k m(Ck ) = k m(Ck ) + k m(Ck )
E k=1 k=1 k=n+1
P
n P
n+p
= ak m(Ak ) + bk n m(Bk n )
k=1 k=n+1
Pn Pp
= ak m(Ak ) + bk m(Bk )
k=1 k=1
Z Z
= f dm + gdm:
E E
2. On a
P
n P
n
f= ai 1Ai = ( ai )1Ai :
i=1 i=1
Donc
Z
P
n
( f )dm = ( ai )m(Ai )
E i=1
Z
P
n
= ai m(Ai ) = f dm:
i=1 E
62
comme
1
An = (fn s) ([0; +1]) ;
et la fonction x 7 ! fn (x) s(x) est mesurable, alors An 2 T pour tout n 2 N: D’autre
part, la suite (An )n est croissante car si x 2 An , alors s(x) 6 fn (x) 6 fn+1 (x) par
[
+1
croissance de (fn )n ; donc x 2 An+1 et aussi on a E = An : Grâce à la dé…nition de An
n=1
on peut écrire une inégalité entre des fonctions mesurables positives
6 fn An 6 fn :
s An
R R
On en déduit par croissance de l’intégrale et A f dm = A f A dm
Z Z Z
( s) dm 6 fn dm 6 fn dm: (3.1)
An An
X
m X
m
De plus, si s = bi Bi , alors s An = bi (Bi \An ) on a donc
i=1 i=1
Z X
m
sdm = bi m (Bi \ An ) : (3.2)
An i=1
dans (3.2), on peut passer à la limite quand n tend vers +1, en appliquant la continuité
croissante de mesure m
Z Xm Xm Z
lim sdm = bi lim m (Bi \ An ) = bi m (Bi ) = sdm:
n!+1 An n!+1
i=1 i=1
Faisant tendre n vers l’in…ni dans 3.1 on obtient aussi, pour tout 2 ]0; 1[ et tout s 2 E+
avec s 6 f on a Z
sdm 6 L:
Preuve. On applique le théorème de la convergence monotone à la suite (gn )n2N dé…nie par
P
n
gn = fp :
p=0
64
On a gn 2 M+ et
P
+1
gn ! f = fp , n ! +1;
p=0
de plus
gn+1 > gn 8n 2 N, donc f 2 M+ ;
et Z Z
lim gn dm = f dm;
n!+1 E E
i.e :
Z Z
P
n P
+1
lim fp dm = fp dm
n!+1 E p=0 E p=0
Z Z
P
+1 P
+1
=) fp dm = fp dm:
p=0 E E p=0
2. Z Z
( f ) dm = f dm:
E E
3. Si f > g alors Z Z
f dm > gdm:
E E
4. Si m(E) = 0, alors Z
f dm = 0:
E
Preuve.
1. Comme f; g 2 M+ ; 9( n )n2N ; ('n )n2N M+ et croissante telles que
On a
f + g = lim ( n + 'n );
n!+1
2. On a
f= lim n = lim ( n) ;
n!+1 n!+1
donc Z Z Z Z
( f ) dm = lim n dm = lim n dm = f dm:
E n!+1 E n!+1 E E
car Z
(f g) dm > 0:
E
R
Conséquence : Si f; g 2 M+ telles que f > g et E
gdm < +1; alors
Z Z Z
(f g) dm = f dm gdm:
E E E
P
n
4. Pour toute fonction étagée positive ' = ai 1Ai on a
i=1
Z
P
n
'dm = ai m(Ai ) = 0 car Ai E et m(E) = 0;
E i=1
d’ou Z Z
f dm = sup gdm; g 2 E+ : g 6 f = 0:
E E
si m(A) = 0, alors Z
f dm = 0:
A
1. On a :
Z Z Z
f dm = f 1A[B dm = (f 1A + f 1B ) dm, (car 1A[B = 1A + 1B )
A[B
ZE Z E
Z Z
= f 1A dm + f 1B dm = f dm + f dm:
E E A B
2. Soit A 2 T tel que m(A) = 0 et f 1Ac = g1Ac (i.e : f (x) = g(x) sur A), on a
Z Z
f 1Ac et g1Ac 2 M+ et f 1Ac dm = g1Ac dm:
E E
De plus Z Z Z Z
f dm = f dm + f dm = f 1Ac dm;
E A Ac E
Z Z Z Z
gdm = gdm + gdm = g1Ac dm
E Ac
ZA Z E
= f 1Ac dm = f dm:
E E
Preuve. On a
limfn = lim inf fp ;
n n p>n
on pose gn = inf fp alors (gn )n2N M+ , et (gn )n2N ! limfn , n ! 1; d’après le théorème
p>n n
de la convergence monotone
Z Z
limfn 2 M+ et lim gn dm = lim gn dm;
n n!1 E E n!1
i.e : Z Z
lim inf fp = limfn dm:
n!1 E p>n E n
= lim fn dm:
n E
Dé…nition 3.5 Soit P une probabilité sur B(R) P est une probabilité de densité (par rapport
à Lebesgue) si
Z Z Z
9f 2 M+ telle que f d = 1 et P (A) = f 1A d = f d , 8A 2 B(R);
A
Rappel : Une loi de probabilité est par dé…nition une probabilité sur B(R):
1
Loi uniforme U (a; b) : Soit a; b 2 R , a < b : 1[a;b]
a b
Z
1
P (A) = 1[a;b] 1A d ; 8A 2 T:
a b
Loi exponentielle "( ): Soit > 0 , la loi exponentielle est dé…nie par la densité f dé…nie
par :
0 , si x < 0
f (x) =
e x , si x > 0:
Loi de Gauss N ( ; 2 ): Soit ( ; ) 2 R R+ : La loi de Gauss de paramètre ( ; ) est
dé…nie par la densité f !
1 (x )2
f (x) = p exp :
2 2 2
68
1
Exemple 3.3 1. n = 1[0;n] , n 2 N est intégrable car
2n
Z
1 1
nd = ([0; n]) = , 8n 2 N :
R 2n 2
2. = 1[0;+1[ est non intégrable car
Z Z
d = 1[0;+1[ d = ([0;+1[ ) = +1:
R R
69
on pose alors Z Z Z
f dm = Re(f )dm + i Im(f )dm:
E E E
Preuve.
1. Soient f; g 2 L1 et ; 2 R: On a
Z Z Z
j f + gj dm 6 j j jf j dm + j j jgj dm < +1;
E E E
donc ( f + g) 2 L1 :
2. On commence par la linéarité : Soient f; g 2 L1 et 2 R: Montrons
R R
i) E ( f ) dm = E
f dm:
R R R
ii) E (f + g) dm = E f dm + E gdm:
i) On a :
f + si >0 f si >0
( f )+ = , ( f) =
f si <0 f + si < 0;
donc
Z Z Z
+
( f ) dm = ( f ) dm ( f ) dm
E E E
R R
R E
f +
dm E R
f dm si >0
= +
E
( f ) dm ( f ) dm si <0
R + R E
ER
f dm ER
f dm si >0
= +
f dm f dm si <0
R E E
RE f dm si >0
=
E
f dm si < 0:
70
ii) On a
(f + g)+ (f + g) = f + f + g+ g
+
=) (f + g) + f + g = (f + g) + f + + g +
Z Z Z Z Z Z
+
=) (f + g) dm+ f dm+ g dm = (f + g) dm+ f dm+ g + dm
+
ZE ZE E
Z E
Z ZE ZE
=) (f + g)+ dm (f + g) dm = f + dm f dm+ g + dm g dm
E E E E E E
Z Z Z
=) (f + g) dm = f dm + gdm:
E E E
=) f + f 6 g+ g
=) f + + g 6 f + g +
Z Z
=) f + g dm 6
+
f + g + dm
ZE Z E Z
Z
=) +
f dm + g dm 6 f dm + g + dm
ZE ZE EZ EZ
=) f + dm f dm 6 + g + dm g dm
E E E E
Z Z
=) f dm 6 gdm:
E E
4. Soit f 2 L1 ; on a
Z Z Z
+
f dm = f dm f dm
E E E
Z Z
6 +
f dm + f dm
ZE ZE
= f + dm jf j dm:
E E
R R
Conséquence : Si f; g 2 L1 telles que f = g p.p alors E f dm = E gdm
Preuve. On a
Z Z Z
f dm gdm = (f g) dm
E E E
Z
6 jf gj dm = 0;
E
car Z
jf gj = 0 p.p (Si f 2 M+ , f = 0 p.p =) f dm = 0;
E
d’où Z Z
f dm = gdm:
E E
71
8n 2 N; jfn j 6 g p.p,
alors Z Z
1
f 2 L et lim fn dm = f dm:
n !1 E E
Proposition 3.7 Soit (E; T; m) un espace mesuré, A 2 T telle que m(A) < 1: Si (fn )n2N
est une suite de fonctions intégrables bornées convergeant vers f , alors
Z Z Z
lim fn dm = f dm et lim jfn f j dm = 0:
n !1 A A n !1 E
X
n
8n 2 N; fp 6 g;
p=0
alors Z !
X
+1 +1 Z
X
fn dm = fn dm:
E n=0 n=0 E
Theorème 3.3 (Dérivabilité sous l’intégrale) : Si t 7 ! f (x; t) est dérivable p.p et que
sur cet ensemble @t @
(f (x; t)) 6 g(x) où g 2 L1 : Alors F est dérivable sur R et F 0 (t) =
R @
E
(f (x; t)) dm(x):
@t
72
Z Z Zb Zd
fd = fd = f (x)dx = lim f (x)dx:
[a;b] ]a;b[
a
d !b c
c !a
Z Zb
fd = f (x)dx:
]a;b[
a
Zb
Remarque 3.5 Si l’intégrale de Riemann généralisée f (x)dx n’est pas absolument conver-
R a
gente, alors ]a;b[
jf j d = +1 donc f n’est pas Lebesgue intégrable.
sin x
Exemple 3.6 La fonction x 7 ! n’est pas Lebesgue intégrable sur R+ car
x
ZA
sin x
lim dx = +1:
A !1 x
0
= Lp si
Donc f 2 Z
jf jp dm = +1:
E
74
Proposition 3.13 Soit (E; T; m) un espace mesuré et 1 6 p < +1, alors Lp est un R-
espace vectoriel.
Preuve.
i) Soient 2 R et f 2 Lp : On a f 2 M et
Z Z
p p
j f j dm = j j jf jp dm < +1;
E E
p
donc f 2 L
ii) Soient f; g 2 Lp ; on a f + g 2 M et
donc
Z Z Z
jf + gj dmp
6 p
2 p
jf j dm + 2 p
jgjp dm < +1
E E E
=) (f + g) 2 Lp :
ap b q
ab 6 + :
p q
donc f g 2 L1 :
ii) Montrons l’inégalité de Holder
R R
a) Si E jf jp dm = 0 ou E jgjq dm = 0 (i.e : f = 0 p.p ou g = 0 p.p)
Z
f g = 0 p.p et jf gj dm = 0:
E
75
R R
b) Si E
jf jp dm 6= 0 et E
jgjq dm 6= 0: On pose
f g
fe = R 1=p
et ge = R 1=q
;
E
jf jp dm E
jgjq dm
on a
1 ep 1 q
fege 6f + je gj
p q
jf gj 1 jf jp 1 jgjq
=) R 1=p R
6 R + R ;
p
jf j dm jgjq dm
1=q p E jf jp dm q E jgjq dm
E E
en passant à l’intégrale , on obtient :
R R p R q
jf gj dm 1 E jf j dm 1 E jgj dm
R
E
1=p R
6 R + R
p
jf j dm jgjq dm
1=q p E jf jp dm q E jgjq dm
E E
1 1
+ =1 6
p q
Z Z 1=p Z 1=q
=) jf gj dm 6 p
jf j dm jgjq dm :
E E E
E E E E
Z 1=p Z 1=p Z 1=p
=) jf + gj dm p
6 jf j dm p
+ jgjp dm
E E E
1 1
car = 1
q p
76
iii) 8f; g 2 Lp :
kf + gkp 6 kf kp + kgkp (Inégalité de Minkowski).
Si F 2 Lp et f 2 F . On pose F = f
Z 1=p
kF kp = kf kp = jf jp dm :
E
Remarque 3.6 Toutes les inégalités précédentes restent vraies pour les Lp :
3.7 L’espace L1
Dé…nition 3.10 Soit (E; T; m) un espace mesuré et f : E ! R mesurable. On dit que f
est essentiellement bornée et on note f 2 L1 (E; T; m) = L1 s’il existe c 2 R+ telle que
jf j 6 c p.p.
Proposition 3.16 Soit (E; T; m) un espace mesuré. Alors L1 est un R espace vectoriel.
Preuve.
i) Soient 2 R et f 2 L1 alors 9c 2 R+ telle que jf j 6 c p.p, on a f 2 M et j f j 6
j j jf j 6 j j c p.p d’ou f 2 L1 :
77
ii) Soient f; g 2 L1 :
f 2 L1 =) 9c 2 R+ telle que jf j 6 c p.p, donc 9A 2 T : m(A) = 0 et jf j 6 c sur AC .
g 2 L1 =) 9k 2 R+ telle que jgj 6 k p.p, donc 9B 2 T : m(B) = 0 et jgj 6 k sur B C :
On a (f + g) 2 M et 9D = A [ B 2 T : m(D) = 0 et
jf + gj 6 jf j + jgj 6 c + k + DC ;
d’où
jf + gj 6 c + k p.p et (f + g) 2 L1 :
telle que Cn ! kf k1 quand n ! [1, donc pour tout n 2 N; 9An 2 T telle que m(An ) = 0
et jf j 6 cn sur An ; on pose A =
C
An , alors on a m(A) = 0 et jf j 6 cn 8n 2 N sur AC :
n2N
Comme Cn ! kf k1 quand n ! 1: On déduit que
Proposition 3.18 Soit (E; T; m) un espace mesuré. Alors l’application f 7 ! kf kp est une
semi-norme sur L1 :
Preuve. On a
i) kf k1 , 8 f 2 L1
ii)
kf k1 = 0 () inf fc 2 R+ : jf j 6 c p.pg = 0
() jf j 6 kf k1 = 0p:p
() f = 0 p:p
iii) Si 2 R et f 2 L1 , alors f 2 L1 et
k f k = inf fc 2 R+ : j f j 6 c p.pg
= inf fc 2 R+ : j j jf j 6 c p.pg
= j j kf k1 :
iv) Si f; g 2 L1 ; on a
Si F 2 L1 et f 2 F . On pose F = f
kF k1 = kf k1 = inf fc 2 R+ : jf j 6 c p.pg :
d’où
f 2 Lp et kf kp 6 m(E)1=p kf k1 :
– Supposons que q < +1 et soit 1 6 p 6 q; f 2 Lq ; alors
Z Z
q q=p
jf j dm < +1 =) (jf jp ) dm < +1
E E
p q=p
=) jf j 2 L :
On applique l’inégalité de Holder aux fonctions jf jp et 1 avec les exposants conjugués
1
q p
= et = = 1 ; on obtient
p 1 q
Z Z p=q Z 1
p
q
jf j dm 6
p p q=p
(jf j ) dm 1dm
E E E
p
1
= kf kpq m(E) q < +1;
donc 1 1
f 2 Lp et kf kp 6 m(E)( p q ) kf k :
q
2. Si la condition m(E) < +1 n’est pas véri…ée, les espaces Lp sont en général icompa-
rables.
[
+1
[0; n[= R+ ;
n=1
d’autre part, on a
donc
lim [0;n[ (x) = [
+1 (x) = R+ (x) = 1; pour tout x 2 R+ ;
n !+1
[0;n[
n=1
d’où
1
lim fn (x) = , pour tout x 2 R+ :
n !+1 E(x)!
2. La suite (fn (x))n>1 est croissante pour tout x 2 R+ : Les fonctions positives x 7! fn (x)
sont décroissantes alors mesurables. D’après le théorème de la convergence monotone
on a Z Z Z
1
d (x) = lim fn (x)d (x) = lim fn (x)d (x);
E(x)! n !+1 n !+1
80
d’autre part
Z Z Z
1 1
fn (x)d (x) = d (x) = d (x)
E(x)! E(x)!
[0;n[ [
n 1
[k;k+1[
k=0
n 1 Z
X X n 1 Z
1 1
= d (x) = ([k; k + 1[)
k=0
E(x)! k=0
k!
[k;k+1[ [k;k+1[
X
n 1
1
= ;
k=0
k!
d’où
Z X
n 1 X1
1 1 1
d (x) = lim = = e:
E(x)! n !+1
k=0
k! k=0
k!
1. Calculer Z Z n
log(1 x) 1 n
dm et lim 1 e 2n+x dm:
x n !1 n
[0;1] [0;1]
8x 2 E; 9M; f (x) 6 M
Z Z
"
f dm 6 M:m(A) =) m(A) < =) f dm < ";
A M A
ii) Le cas où f n’est pas bornée : On dé…nit dans ce cas la suite (An ) de la forme
An = fx; f (x) 6 ng
fn fn+1 et lim fn = f 1E = f
n !1
81
X
1
xn
log(1 x) = ; 8x 2 [0; 1]
n=1
n
X
1
xn
Z Z n Z X1
log(1 x) n=1 xn 1
dm = dm = dm
x x n=1
n
[0;1] [0;1] [0;1]
Z n
n
1
ii) On calcule lim 1 e 2n + x dm;On a
n !1 n
[0;1]
0 1
1
n n log@1 A
1 n 1 1
1 =e et log 1 6
n n n
donc n
1
1 6e 1
n
n 2n + x n+x n+x
= =1 61
2n + x 2n + x 2n + x 2n + x
n n
n
1
=) e 2n + x 6 e1 =) 1 e 2n + x 6 e 1 :e1 , m ([0; 1]) = 1 < 1
n
82
Exercise 3.3 Soit (E; T; m) un espace mesuré, où m est une mesure positive et f : E ! C
une fonction mesurable.
1. Monter que si f 2 L1 (E; T; m), alors
limn m (fjf j > ng) = 0;
n
La réciproque est fausse . La fonction continue positive sur [0; e 1 ] donnée par g(x) =
x ln (x 1 ) a pour dérivée ln (x 1 ) 1 et est donc croissante sur [0; e 1 ] de g(0) = 0 à
g(e 1 ) = e 1 : On a
eZ 1 eZ 1 Z
+1
dx dx du
= = = lim ln (ln A) = +1
g(x) x ln (x 1 ) u ln (u) A !1
0 0 e
2. Pour f 2 L1 , on a
!
X 1 Z Z X
jf j2 dm = n 2
jf j2 1fjf j n g dm:
n>1
n2 n 1
jf j6n
Avec
X X X
F (x) = n 2
jf (x)j2 1fjf j6n g (x) = n 2
jf (x)j2 = jf (x)j2 n 2
jf (x)j2 jf (x)j
= jf (x)j 6 2 jf (x)j ;
jf (x)j 1 jf (x)j 1
il vient
0 6 F (x) 6 4 jf (x)j ;
ce qui donne le résultat
1
La réciproque est fausse car avec f (x) = 1[1;+1[ (x) (qui n’est pas dans L1 ), on a
x
néanmoins Z
X 1 2
X 1 Z 1 2
jf j dm = dx = :
n>1
n2 n>1
n2 x>1 x2 6
jf j6n
Exercise 3.4 1. Etudier la limite éventuelle de la suite (wn )n2N ; donnée par
Z
sin ( x)
wn = n+2
dx:
R+ 1 + x
1
f (x) = sin( x) si x 2 [0; 1[ , f (1) = sin( ) et f (x) = 0 si x > 1:
2
Le théorème de convergenge dominée implique alors que
Z
2
lim wn = sin( x)dx = :
n !1 [0;1[
(a+bn)x
2. Pour tout x 2 ]0; +1[ et tout n 2 N, on pose fn (x) = xe : On a clairement
xe ax X
8x 2 ]0; +1[ ; bx
= fn (x):
1 e n2N
Comme il s’agit de fonctions positives, mesurable car continues sur ]0; +1[ ; l’inter-
vention série /intégrale positive implique que
Z XZ
xe ax
dx = fn (x)dx:
]0;+1[ 1 e bx n>0 ]0;+1[
3. Montrer que Z
f dm < 1 =) f < 1 p.p.
E
On pose
A = fx : f (x) > g ;
alors
f >:1A = :m(A)
Z
1
=) m(A) 6 f dm:
E
2. Montrons que Z
f dm = 0 () f = 0 p.p.
E
(= : Si f = 0 p.p, alors Z Z
f dm = 0dm = 0
E E
=): On suppose Z
f dm = 0;
E
soit
1
An = x : f (x) > ; 8n > 1;
n
d’après 1) on a Z
m(An ) 6 n f dm = 0;
E
donc
m(An ) = 0 8n > 1;
de plus
!
[ 1
m (fx 2 E : f (x) > 0g) = m x : f (x) >
n2N
n
X
6 m(An ) = 0:
n2N
3. Montrons que Z
f dm < 1 =) f < 1 p.p.
E
On pose
Bn = fx : f (x) > ng ; 8n > 1;
86
B1 = fx : f (x) = 1g ;
on a donc
!
\
m (B1 ) = m Bn = lim m (Bn )
n !1
n>1
Z
1
6 lim f dm = 0;
n !1 n E
On a
1
Ak = f ([k; +1[) 2 T car f est mesurable,
d’autre part, on a
8x 2Ak ; f (x) > k
Z Z
=) f dm > kdm = km(Ak )
Ak Ak
Z
=) f dm > km(Ak ):
Ak
car
1
8n 2 N ; 1 + > 1 et m A1+ 1 = 0;
n n
d’où le résultat.
Exercise 3.7 Soit (fn )n2N une suite de fonctions mesurables positives convergeante vers une
une fonction f: Montrer que
Z Z
9C > 0 : 8n 2 N; fn dm 6 C =) f dm 6 C:
E E
x n
ax
fn (x) = 1 + e 1[0;n] (x); x 2 R; n 2 N ;
n
88
jfn (x)j 6 ex e ax
1[0;n] (x) 6 e(1 a)x
1R+ (x) = f (x);
d’autre part, on a
Z
+1 Z
+1
1
si a > 1
f (x)dx = e(1 a)x
dx = a 1
+1 si a 6 1
0 0
Donc
lim In (a) = +1; a 6 1:
n !1
(On peut aussi montrer que (fn )n2N est croissante et on applique le théorème de la
convergence monotone ainsi on obtient le résultat directement.
2. On détermine les limites des intégrales :
i) On détermine
Z
+1
lim e x
(sin x)n sin (nx) dx;
n !1
0
on pose
8n 2 N; fn (x) = e x
(sin x)n sin (nx) ; x 2 R+ ;
(fn )n est une suite de fonctions continues, donc mesurables, d’autre part ona
n o
8x 2 R+ + n ; jsin xj < 1;
2
et on a
jsin xjn ! 0;
n !1
de plus
8x 2 R+ ; jfn (x)j < jsin xjn ;
89
donc n o
8x 2 R+ +n ; fn ! 0
2 n !1
et n o
+n :n2N = 0;
2
car cet ensemble est négligeable, donc (fn )n converge vers 0 p.p et
Z
+1
8x 2 R ; 8n 2 N : jfn (x)j 6 e
+ x
et e x dx = 1 < +1;
0
lim e x
(sin x)n sin (nx) dx = 0:
n !1
0
ii) On détermine
Zn
x n
lim 1 cos xdx;
n !1 n
0
on pose
x n
fn (x) = 1 cos x:1[0;n] (x); x 2 R; n 2 N ;
n
(fn )n2N est une suite de fonctions mesurables et :
jfn (x)j 6 e x
jcos xj 1[0;n] (x) 6 e x 1[0;n] (x) = f (x);
avec f 2 L1 (R), de plus
x
lim fn (x) = e cos x1[0;n] (x);
n !1
iii) On détermine
Z1
ne x
lim dx;
n !1 nx + 1
0
8n 2 N; 8x 2 [0; 1], on pose
1
ne x x 1
fn (x) = =e x+ ;
nx + 1 n
le lemme de Fattou donne
Z1 1 Z1 Z1 Z1
1
lim e x
x+ dx = lim fn (x)dx > limfn (x)dx = e x x 1 dx = +1:
n n n n
0 0 0 0
90
iv) On détermine
Z1
n sin nx
lim dx;
n !1 1 + x2
0
n sin nx
fn (x) = ;
1 + x2
(fn )n2N est une suite de fonctions continues donc mesurables et on a
n sin nx x
jfn (x)j = 6 ,
1 + x2 1 + x2
x
et x 7 ! est intégrable sur [0; 1], de plus
1 + x2
n x
x sin x
lim fn (x) = lim x n = ; 8x 2 ]0; 1] ;
n !1 n !1 1 + x2 1 + x2
le théorème de la convergence dominée donne
Z1 Z1
lim fn (x)dx = lim fn (x)dx
n !1 n !1
0 0
Z1 1
x 1 1
= 2
dx = ln 1 + x2 = ln 2:
1+x 2 0 2
0
Alors
8n 2 N; on a : jfn (x)j 6 jf j 2 L1 ;
et
8x 2 R, on a lim fn (x) = 0;
n !1
d’où le résultat.
91
Z
+1
Calculer f (x)dx:
1
Z
+1
(fn )n est une suite de fonctions continues donc mesurables et positives, donc d’après le
corollaire de la convergence monotone on a :
Z X
+1 1 1 Z
X
+1 1 Z
X
+1
nx
fn (x)dx = fn (x)dx = ne dx
1 n=1 n=1 1 n=1 1
X
1
1 1
n
= e = 1
1= :
n=1
1 e e 1
d’où le résultat.
ii) On déduit la valeur de F (t) : on a
t t
F 0 (t) + F (t) = 0 =) F 0 (t) = F (t)
2 2
F 0 (t) t2 t
=) = +C =) ln jF (t)j =
F (t) 4 2
p
t2
=) F (t) = Ke 4 ; de plus F (0) = = K:
2
Donc p
t2
F (t) = e 4 :
2
93
Z
+1 2
e tx
F (t) = dx:
1 + x2
0
Solution 3.11 1. Montrons que F est continue sur R+ : 8t > 0; 8x > 0; on pose
2
e tx
f (x; t) = ;
1 + x2
on a t 7 ! f (x; t) est continue sur R+ et
1
jf (x; t)j 6 ; 8t > 0
1 + x2
et
Z
+1
dx
= [arc tan x]+1
0 = < +1;
1 + x2 2
0
Z1 2 Z
+1 2
x2 e ax x2 e ax
dx < +1 et dx < +1;
1 + x2 1 + x2
0 0
car
x2 ax2
lim e = 0:
n !+1 1 + x2
94
Donc F esr dérivable sur ]a; +1[ et comme a est quelconque F est dérivable sur R+
et on a :
Z 2 tx2
+1
0 xe
F (t) = dx:
1 + x2
0
0
On calcule lim+ F (t) : On a 8(tn )n suite réels positifs qui converge vers 0; et d’après
t !0
le lemme de Fattou
Z
+1 2 Z
+1 2
x2 e tn x x2 e tn x
0
lim ( F (t)) = lim dx > lim dx
n n 1 + x2 n 1+x
2
0 0
Z
+1
x2
= dx = +1;
1 + x2
0
Exercise 3.13 Soient (E; T; m), un espace mesuré et f; g deux fonctions appartenant res-
pectivement à Lp et Lq où p; q 2 R+ :
1 1 1
Montrer que si + = , on a
p q r
f g 2 Lr et kf gkr 6 kf kp kgkq :
r r p q
Solution 3.12 On a + = 1 donc et sont conjugués, d’autre part f et g sont
p q r r
mesurables donc jf:gjr l’est aussi, d’après l’inégalité de Hölder
Z Z
r
jf:gj dm = jf jr : jgjr dm
E
Z r=p Z r=q
6 (jf j )r p=r
dm : r q=r
(jgj ) dm
E E
Z r=p Z r=q
p q
= (jf j ) dm : (jf j ) dm < +1;
E E
car
jf jr 2 Lp=r et jgjr 2 Lq=r ;
d’où
f:g 2 Lr et kf gkr 6 kf kp kgkq :
Exercise 3.14 Soient (E; T; m), un espace mesuré et f; g deux fonctions appartenant res-
pectivement à Lp et Lq où p; q; r 2 R+ ; tels que
1 1 1
+ + = 1; f 2 Lp ; g 2 Lq ; h 2 Lr :
p q r
Montrer que
f gh 2 L1 et kf ghk1 6 kf kp kgkq khkr :
95
f g 2 Ls et kf gks 6 kf kp kgkq ;
de plus
1 1
+ = 1;
s r
donc d’après l’inégalité de Hölder on obtient
d’où le résultat.
Calculer
Zt
1
lim f (s)g(s)ds:
t !1 t
0
Solution 3.14 On a
0t 11=p 0 t 11=q
Zt Zt Z Z
fg 6 jf gj 6 @ jf jp A @ jgjq A
0 0 0 0
6 kf kp kgkq ;
donc
Zt
1
lim f (s)g(s)ds = 0:
t !1 t
0
Chapitre 4
Dé…nition 4.1 (Tribu produit) Soient (E1 ; T1 ), (E2 ; T2 ) deux espaces mesurables et E =
E1 E2 et on note T = T1 T2 la tribu sur E engendrée par
Proposition 4.1 La tribu T1 T2 est la plus petite tribu sur E1 E2 qui rende mesurable
les deux projections canoniques
et aussi 2 1 (B) = X B 2 T1 T2 :
Soit A une trbu sur E1 E2 qui rende
Proposition 4.2 Soient (E; T ) ; (E1 ; T1 ) and (E2 ; T2 ) trois espaces mesurables et soit l’ap-
plication
f = (f1 ; f2 ) : (E; T ) ! (E1 E2 ; T1 T2 ) :
Alors f est mesurable si et seulement si f1 : (E; T ) ! (E1 ; T1 ) et f2 : (E; T ) ! (E2 ; T2 )
sont mesurables.
96
97
f1 = 1 f et f2 = 2 f;
Ex = fy 2 Y : (x; y) 2 Eg :
; si x 2
=A
Ex =
B si x 2 A:
Une propriété importante de la tribu produit T1 T2 est d’assurer la mesurabilité des sections
et les applications partielles. Plus présément on a
Preuve.
1. Posons
A = fE X Y : Ex 2 N pour tout x 2 Xg :
Comme (X Y )x = Y 2 N pour tout x 2 X, on a X Y 2 A: Si E 2 A, alors pour
tout x 2 X on a (E c )x = (Ex )c 2 N et par conséquent E c 2 A: En…n, soit (En )n>1
une suite d’éléments de A, pour tout x 2 X on a
!
[
+1 [
+1
En = (En )x 2 N ;
n=1 x n=1
98
[
+1
et par conséquent En 2 A. On a ainsi montré que A est une tribu sur X Y . En
n=1
outre, si A 2 M et B 2 N , alors pour tout x 2 X
; si x 2
=A
(A B)x =
B si x 2 A;
(A B) = (A) (B) ;
pour tout E 2 M N.
et Z Z Z
(E) = (Ey ) d = E (x; y) d (x) d (y):
Y Y X
Remarque 4.1 1. L’hypothèse …nitude est nécessaire. En e¤et, soit (X; M), (Y; N ) =
(R; B(R), = est la mesure de Lebesgue et la mesure de comptage ( est non
…nie). Soit
E = (x; y) 2 R2 : x = y 2 M N = B(R2 ):
Pour tout x 2 X et y 2 Y on a (Ex ) = 1 et (Ey ) = 0, or
Z Z
1= (Ex ) d 6= (Ey ) d = 0:
R R
2. La mesure produit est …ni sur (X; M N ). En e¤et, comme les espaces
(X; M; ), (Y; N ; ) sont …nis, il existe (En )n M et (Gn )n N tels que
[
+1 [
+1
X= En et Y = Gn avec (En ) < 1 et (Gn ) < 1 pour tout n 2 N :
n=1 n=1
[
+1
X Y = Fn;m et (Fn;m ) = (En ) (Gm ) < 1; pour tout n; m > 1:
n;m>1
8 ]a; b[ ; ]c; d[ 2 B(R) : 2 (]a; b[ ]c; d[) = (]a; b[) (]c; d[)
= (b a) (d c):
100
Corollary 4.2 Soient (E1 ; T1 ; m1 ), (E2 ; T2 ; m2 ) deux espaces mesurés …nis et (E; T; m)
l’espace produit et f : E ! R une fonction mesurable. Alors f est m intégrable si et
seulement si Z Z
jf (x1 ; x2 )j dm2 (x2 ) dm1 (x1 );
E1 E2
ou Z Z
jf (x1 ; x2 )j dm1 (x1 ) dm2 (x2 );
E2 E1
101
Remarque 4.2 le théorème de Fubini est souvent utilisé sous la forme suivante :
Corollary 4.3 Soient (E1 ; T1 ; m1 ), (E2 ; T2 ; m2 ) deux espaces mesurés …nis et (E; T; m)
l’espace produit.Soit f : E ! R une fonction mesurable telle que
Z Z
jf (x1 ; x2 )j dm2 (x2 ) dm1 (x1 ) < +1;
E1 E2
ou Z Z
jf (x1 ; x2 )j dm1 (x1 ) dm2 (x2 ) < +1;
E2 E1
alors
Z Z Z Z
jf (x1 ; x2 )j dm2 (x2 ) dm1 (x1 ) = jf (x1 ; x2 )j dm1 (x1 ) dm2 (x2 ):
E1 E2 E2 E1
Exemple 4.3 "Les coordonnées polaires" Soit f (x; y) une fonction mesurable positive (resp,
intégrable) dans le disque de R2 dé…ni par :
x2 + y 2 < R 2 ;
alors la fonction
(r; ) 7 ! f (r cos ; r sin ) r,
est une fonction mesurable positive (intégrable) sur le rectangle ]0; R[ ]0; 2 [ et on a
Z Z2 ZR
f (x; y)dxdy = f (r cos ; r sin ) rdrd ;
D
0 0
En coordonnées polaires
Z Z=2 +1
Z Z
+1
(x2 +y 2 ) r2 r2
e dxdy = e rdrd = re dr
R2+ 2
0 0 0
" #+1
r2
e
= = ;
2 2 4
0
d’où
Z
+1 p
x2
e dx = ;
2
0
avec
cos r sin
r = Jac =
sin r cos
Représenter cette intégrale comme une intégrale double et la calculer explicitement en fonction
de a et b (justi…er soigneusement sa réponse).
1 at bt
Solution 4.1 La fonction t 2 ]0; +1[ ! t e e est continue positive, donc
mesurable positive et l’intégrale
Z at bt
e e
I= dt
]0;+1[ t
On pose f : (t; u) 2 ]0; +1[ ]0; +1[ 7 ! e tu : C’est une fonction continue donc B (]0; +1[ [a; b])-
mesurable. Le théorème de Fubini positif s’applique et on a
Z Z Z Z
tu
I = e du dt = e tu dt du
]0;+1[ [a;b] [a;b] ]0;+1[
Z
du
= = log a log b:
[a;b] u
Zb Z1
dx y x dy, 0 < a < b
a 0
et déduire la valeur de
Z1
yb ya
dy:
ln y
0
Solution 4.2 Pour tout x 2 [a; b], y 2 [0; 1[, on pose f (x; y) = y x : On a f est mesurable
(continue) et positive et :
Zb Z1 Zb 1 Zb
x y x+1 dx b+1
dx y dy = dx = = ln :
x+1 0 x+1 a+1
a 0 a a
104
Zb Z1 Z1 Zb Z1 Zb
x x
dx y dy = dy y dx = dy ex ln y dx
a 0 0 a 0 a
Z1 b Z1
ex ln y yb ya
= dy = dy;
ln y a ln y
0 0
d’où
Z1
yb ya
dy:
ln y
0
Exercise 4.3 Soit (E; d) un espace métrique séparable. On note B (E) la tribu Borélienne.
Pour tout x 2 E et tout réel r > 0, on note
la boule ouverte de centre x et de rayon r. Une mesure positive : B (E) ! [0; +1] est
dite uniformément répartie si elle satisfait la condition suivante :
B (E E) = B (E) B (E) :
On a donc
Ox1 = fx 2 E : (x; y) 2 Og = U \ B (x; r) :
Le théorème d’existence de la mesure produit (ou Fubini positif appliqué à la fonction 1O )
permet d’a¢ rmer d’une part que Ox1 2 B (E) (mais c’est évident ici) et que x 7 ! (Ox1 ) est
B (E)-mesurable, ce qui est bien le résultat désiré.
105
(indication : on peut montrer que ces intégrales valent (V ), pour un certain sous-
ensemble V de E E, dé¢ rent de celui du l’exo précédent).
= U , Vx1 = ; et si y 2
Si x 2 = U , Vy2 = ;. Le théorème de Fubini implique alors que
Z Z
1
(V ) = Vx (dx) = (U \ B (x; r)) (dx) :
E U
De même Z Z
(V ) = Vy2 (dy) = (U \ B (y; r)) (dy) :
E U
Finalement Z Z
(U \ B (x; r)) (dx) = (U \ B (y; r)) (dy) :
U U
M1 = B 2 B (R) : A B 2 B R2 :
Montrer que M1 est une tribu sur R contenant les ouverts de R. En déduire que
M1 = B (R).
3. Soient B est un ouvert de R et
M2 = A 2 B (R) : A B 2 B R2 :
Solution 4.5 1. Soit O est un ouvert de R2 . Pour (x1 ; x2 ) 2 O, il existe r > 0 tel que
]x1 r; x1 + r[ ]x2 r; x2 + r[ O:
On a donc
(x1 ; x2 ) 2 ]y1 ; z1 [ ]y2 ; z2 [ O.
On note alors
I = (y1 ; z1 ; y2 ; z2 ) 2 Q4 : ]y1 ; z1 [ ]y2 ; z2 [ O :
Pour tout (x1 ; x2 ) 2 O, il existe donc (y1 ; z1 ; y2 ; z2 ) telque (x1 ; x2 ) 2 ]y1 ; z1 [ ]y2 ; z2 [.
On en déduit que [
O= ]y1 ; z1 [ ]y2 ; z2 [ :
(y1 ;z1 ;y2 ;z2 )2I
On a donc montré que M1 est une tribu. Soit un ouvert de R, donc 2 B (R).
Comme A est un ouvert de R2 on a A 2 B (R2 ). Ce qui donne 2 M1 . M1
est une tribu contenant les ouverts de R, donc B (R) M1 . En …n, M1 = B (R).
3. On utilise la même méthode que pour la question précédente pour montrer que M2 est
une tribu sur R contenant les ouverts de R et par conséquent on a M2 = B (R).
4. Les deux questions précédentes a¢ rme que si A; B 2 B (R) alors A B 2 B (R2 ). On
a donc B (R) B (R) B (R2 ) : On en déduit
B (R) B (R) = (B (R) B (R)) B R2 ;
et donc (avec la question 1) on a …nalement
B (R) B (R) = B R2 :
Exercise 4.6 (Exemple de mesure produit)
Soient et deux mesures …nies, non nulles sur (R; B (R)) tel que ( ) = 0 où
= f(x; x) : x 2 Rg R2 :
Montrer qu’il existe a; ; 2 R tels que
= a et = a;
Solution 4.6 On remarque d’abord que c est un ouvert de R2 donc c 2 B (R2 ) : De plus
on a ( c )y = ( y )c = fxgc , alors par les hypothèses et Théorème (4.1) on a
Z
( )=c
(fxgc ) d = 0;
R
on déduit donc que (fxgc ) = 0; pour presque par tout x 2 R. Comme (R) 6= 0, il existe
c
donc a 2 R tel que (fag ) = 0. Ceci donne que = a avec = (fag). Comme 6= 0
on a > 0: D’autre fois, grâce au théorème (4.1) on a
Z
c
( )= (fxgc ) d = 0;
R
comme = a , on a donc
( c
)= (fagc ) = 0;
on déduit donc = a avec = (fag). En …n, comme 6= 0 on a > 0:
x2 y 2
Exercise 4.7 Soit f (x; y) = ; calculer
(x2 + y 2 )2
Z1 Z1 Z1 Z1 Z1 Z1
dx f (x; y)dy; dy f (x; y)dx; jf (x; y)j dxdy:
0 0 0 0 0 0
Solution 4.7 On a
d x y 2 x2
=
dx x2 + y 2 (x2 + y 2 )2
d y x2 y 2
= ;
dy x + y2
2
(x2 + y 2 )2
donc
Z1 Z1 Z1 1 Z1
x2 y 2 y dx
dx dy = dx 2 = = [arctan x]10
(x2 + y 2 )2 x + y2 0 1 + x2
0 0 0 0
Z1 Z1 Z1 1 Z1
x2 y 2 x dy
dy dx = dy = = [arctan y]10
(x2 + y 2 )2 x + y2
2
0 1 + y2
0 0 0 0
2y 3
Z1 Z1 Z1 Z 2 2 Z1 2 2
y x x y
jf (x; y)j dxdy = dy 4 dx + dx5
(x + y 2 )2
2 (x + y 2 )2
2
0 0 0 0 y
Z1 !
y 1
x x
= dy +
x + y2
2
0 (x + y 2 )2
2
y
0
Z1
y 1 y
= dy + 2
2y 2 1+y 2 2y
0
Z1
1 1
= dy = +1:
y 1 + y2
0
108
Remarque 4.3 Le théorème de Fubni ne s’applique pas car la fonction f n’est pas intégrable
sur [0; 1] [0; 1] :
3. Calculer
Z
+1
4. En déduire que
Za Z
+1
sin x 2 1
lim p dx = p dy:
a !+1 x 1 + y4
0 0
Z
+1 p
u2
(indication : e du = :)
2
0
Z Za
+1 Z Za
+1 Z "
+1
xy 2
#a
xy 2 e
jf (x; y)j dxdy = e dxdy = dy
y2
0 0 0 0 0 0
Z
+1
ay 2
1 e
= dy < +1;
y2
0
en e¤et :
i) au voisinage de 0 :
ay 2 Za
1 e
a et ady = a2 ;
y2
0
ii) au voisinage de +1 :
ay 2 Z
+1
1 e 1 dy
et < +1:
y2 y2 y2
1
109
2. On a
Za h ia Za
xy 2 xy 2 xy 2
I(a; y) = e sin xdx = e cos x y2e cos xdx
0
0 0
Za
ay 2 xy 2
= 1 e cos a y2 e cos xdx
20 3
h ia Za
ay 2 xy 2 xy 2
= 1 e cos a y2 4 e sin x y2 e sin xdx5 ;
0
0
donc
ay 2 ay 2
I(a; y) = 1 e cos a y2e sin a y 4 I(a; y)
ay 2 ay 2
1 e cos a y 2 e sin a
=) I(a; y) = :
1 + y4
Z
+1
4. En déduire que
Za Z
+1
sin x 2 1
lim p dx = p dy:
a !+1 x 1 + y4
0 0
xy 2 +
La fonction e sin x est continue sur [0; a] R ; donc mesurable et :
Z Za
+1 Z Za
+1
xy 2
sin x dxdy 6
2
e e xy dxdy;
0 0 0 0
d’près le théorème de Fubini :
Z Za
+1 Za +1
Z
xy 2 xy 2
e sin x dxdy = e sin xdydx
0 0 0 0
Za Z
+1
xy 2
= sin x e dydx;
0 0
110
et on a
Z
+1 Z
+1 Z
+1
p 2 e u
e xy 2
dy = e ( xy )
dy = p du;
x
0 0 0
donc
Z Za
+1 p Za
xy 2 sin x
e sin xdxdy = p dx;
2 x
0 0 0
d’où
Za Z
+1 Z
+1
sin x 2 2 dy
lim p dx = p lim I(a; y)dy = p :
a !+1 x a !+1 1 + y4
0 0 0
1
(indication : sin2 y = (1 cos 2y)).
2
Solution 4.9 1. f est continue sur [0; 1] [0; +1[ donc mesurable, de plus
Z Z1
+1 Z Z1
+1
y
jf (x; y)j dxdy = e sin (2xy) dxdy
0 0 0 0
Z Z1
+1 Z
+1
y +1
6 y
e dxdy = e y dy = e 0
= 1;
0 0 0
d’où le résultat.
Z
+1
sin2 y y
2. On déduit la valeur de e dy : On a
y
0
Z Z1
+1 Z
+1
y 1
y e cos (2xy)
e sin (2xy) dxdy = dy
2y 0
0 0 0
Z
+1 Z
+1
1 cos 2y y sin2 y y
= e dy = e dy:
2y y
0 0
111
Z Z1
+1 Z
Z1 +1
y y
e sin (2xy) dxdy = e sin (2xy) dydx;
0 0 0 0
on a
Z
+1
1 Z
+1
y e y e y
e sin (2xy) dy = cos (2xy) cos (2xy) dy
2x 0 2x
0 0
Z
+1
1 1 y
= e cos (2xy) dy
2x 2x
0
+1 Z
+1
1 1 e y e y
= sin (2xy) + sin (2xy) dy
2x 2x 2x 0 2x
0
Z
+1
1 1 y
= e sin (2xy) dy:
2x 4x2
0
Donc
Z
+1 1
y 2x 2x
e sin (2xy) dy = = ;
1 1 + 4x2
0 1+
4x2
et
Z1 +1
Z Z1
y 2x
e sin (2xy) dydx =
1 + 4x2
0 0 0
1
1 ln 5
= ln 1 + 4x2 = ;
4 0 4
d’où
Z
+1
sin2 y y ln 5
e dy = :
y 4
0
Bibliographie
112
113
[20] J. Yeh : Real analysis (theory of measure and integration), 2nd édition, World scienti…c
publishing, London, 2006.
[21] Xavier MARY : Mesure et intégration (notes de cours).