Gestion des collectivités locales en
Guinée
Introduction
La décentralisation est un mode d’organisation de l’administration publique qui confère une
autonomie juridique, financière et administrative aux collectivités locales. En Guinée, elle
est consacrée par la Constitution et précisée par le Code des collectivités locales. Dans ce
cadre, la gestion des opérations d’aménagement et d’urbanisme peut être entreprise par
une collectivité locale (commune), ou à travers un EPCI (Établissement Public de
Coopération Intercommunale), en partenariat avec l’État.
Développement
1. Cadre juridique et institutionnel
Selon le Code des collectivités locales (notamment les articles 3 à 8) :
- La commune est la collectivité de base, dotée de la personnalité morale et de l'autonomie
financière.
- Elle a la compétence pour élaborer et exécuter ses plans de développement (PDC), y
compris les projets d'aménagement et d'urbanisme.
2. La gestion des opérations d’urbanisme
Une opération d'aménagement (ex. : lotissement, urbanisation d’un quartier, etc.) peut être :
- Initiée par la commune (selon ses compétences légales et son plan local d’urbanisme).
- Réalisée dans un cadre intercommunal via un EPCI, pour mutualiser les ressources et
coordonner les actions.
Dans les deux cas :
- L’État conserve un rôle de contrôle et de régulation (à travers les services déconcentrés
comme les Délégations Spéciales ou les Directions préfectorales).
- L’EPCI agit comme opérateur technique ou financier, avec l’accord des communes
membres.
3. Rôle de l’État et de l’EPCI
- L’État valide certains documents comme les schémas directeurs.
- L’EPCI peut porter des projets de grande envergure (ZAC, infrastructure régionale, etc.),
sous réserve de l'accord des communes concernées.
Questions de consolidation
1. Pourquoi dit-on que c’est la Loi qui détermine le statut des collectivités
locales ?
Parce que :
- Le statut des collectivités locales est fixé par la Constitution (Titre XI) et le Code des
collectivités locales (Loi L/2017/040/AN).
- C’est la Loi qui définit leur autonomie, leur organisation, leurs compétences et les limites
de leur pouvoir.
- Elles n’ont pas la compétence de se définir elles-mêmes, car ce sont des entités de droit
public.
2. Les collectivités locales comme personnes juridiques morales : types
Le Code reconnaît :
- La commune urbaine
- La commune rurale
- La région (en projet dans certaines réformes)
Toutes sont des personnes morales de droit public, pouvant ester en justice, conclure des
contrats, posséder un patrimoine.
3. Principe de la libre administration des collectivités locales
Ce principe signifie que :
- Les collectivités gèrent librement leurs affaires dans les domaines transférés par l’État.
- Elles disposent de ressources propres (budgets, taxes locales).
- Elles élaborent leurs plans, recrutent leur personnel, passent des marchés publics.
Mais cela se fait sous contrôle de légalité exercé par l’État, pour éviter les abus.
4. Hiérarchie des documents d’urbanisme décentralisé
En Guinée, les documents d’urbanisme sont hiérarchisés comme suit :
1. Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT)
2. Schéma directeur régional / préfectoral
3. Plan local d’urbanisme (PLU) ou Plan d’aménagement communal
4. Documents opérationnels (plans de lotissement, plans d’exécution)
Chaque document doit respecter le niveau supérieur pour garantir la cohérence du
développement territorial.
Conclusion
La gestion d’une opération d’aménagement dans le cadre guinéen s’inscrit dans la logique
de la décentralisation fonctionnelle, où la commune ou un groupement intercommunal
(EPCI) initie et gère le projet, sous l’encadrement de l’État. Ce dispositif permet une
meilleure appropriation des projets par les populations locales tout en assurant la
régularité juridique.