TD14 1
TD14 1
*****
ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
ANNEE 2014 N° 01
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 25 Janvier 2014 à 10h devant la
Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar pour
obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE
(DIPLÔME D’ETAT)
Par
Souahibou SOUROKOU SABI
Né le 12 Mars1988 à Kérou, Atacora (BENIN)
Jury
Président : Monsieur Bernard Marcel DIOP
Professeur à la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie de Dakar
COMITE DE DIRECTION
LE DIRECTEUR GENERAL
Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
Coordonnateur des Stages et de la Formation Post -Universitaire
Professeur Germain Jérôme SAWADOGO
i
I. PERSONNEL ENSEIGNANT
ii
A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUESET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Papa El Hassane DIOP, Professeur
SERVICES
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
M. Jean Narcisse KOUAKOU Moniteur
M.Mahamadou CHAIBOU Moniteur
2. CHIRURGIE –REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Maître - Assistant
Mr Abdoulaye DIEYE Docteur Vétérinaire Vacataire
Mlle Rosine MANISHIMWE Monitrice
4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Maître – Assistant
M.Kader ISSOUFOU Moniteur
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur
Philippe KONE Maître - Assistant
Mr Passoret VOUNBA Docteur vétérinaire vacataire
Melle Fausta DUTUZE Monitrice
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
D. SCOLARITE
Mr Théophraste LAFIA Vacataire
Mlle Aminata DIAGNE Assistante de Direction
v
II. PERSONNEL VACATAIRES (PREVUS)
1. BIOPHYSIQUE
Bouca NDONG Assistant Faculté de Médecine et de Pharmacie UCAD
2. BOTANIQUE
Dr Kandioura NOBA Maître de Conférences (Cours)
Dr César BASSENE Assistant (TP) Faculté des Sciences et Techniques UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME Maître-assistant Institut de Science de la Terre (I.S.T.)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur ENSA-THIES
Alpha SOW Docteur vétérinaire vacataire PASTAGRI
El Hadji Mamadou DIOUF Docteur vétérinaire vacataire SEDIMA
5. H I D A O A:
Malang SEYDI ProfesseurE.I.S.M.V – DAKAR
6. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Amadou DIOUF Professeur Faculté de Médecine et de Pharmacie UCAD
vi
III. PERSONNEL VACATAIRES CPEV
1. MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant Faculté des Sciences et Techniques UCAD
2. PHYSIQUE
Amadou DIAO Assistant Faculté des Sciences et Techniques UCAD
Travaux Pratiques
Oumar NIASS Assistant Faculté des Sciences et Techniques UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Aboubacary SENE Maître – Assistant Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Mame Diatou GAYE SEYE Maître de Conférences Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
Travaux Pratiques de chimie
Assiongbon TECKO AGBO Assistant EISMV – Dakar
Travaux Dirigés de CHIMIE
Momar NDIAYE Maître – Assistant Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
5. BIOLOGIE VEGETALE
Dr Aboubacry KANE Maître - Assistant (Cours)
Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire (TP) Faculté des Sciences et
TechniquesUCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de Conférences Agrégé EISMV – Dakar
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Malick FALL Maître de Conférences Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur EISMV – DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur Faculté des Sciences et Techniques UCAD
vii
10. BIOLOGIE ANIMALE (Travaux Pratiques)
Serge Niangoran BAKOU Maître de Conférences Agrégé EISMV – Dakar
Oubri Bassa GBATI Maître – Assistant EISMV – Dakar
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant EISMV – Dakar
11. GEOLOGIE :
FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences Faculté des Sciences et
Techniques UCAD
viii
DEDICACES
Ce travail est dédié,
A Allah, le Tout Puissant et Miséricordieux.
A mes chers et regrettés : mon frère, mon oncle maternel et mon grand-père paternel,
Je donnerai tout pour que vous soyez là en ces moments qui me sont très chers. Le chemin est
dur sans vous, mais nous nous accrochons. Vous resterez toujours dans nos cœurs. Reposez
en paix.
A ma petite famille,
Vous êtes la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie, qu’Allah vous garde et qu’il
vous bénisse, Amine !
ix
REMERCIEMENTS
x
A mes aînés docteurs de l’EISMV :
Benoit, Dieudonné, Bernard Agré, Adjé François, Théodore, Niokhor Dione, Adama Faye,
Byll, Karamath, Kenneth, Wassiou, Constance, Elise, Maï, Chimelle, Jean de Capistan, Anna,
Khady, Pathon, Charles, Bassène, Salami, Sambo, Damien, Victor et Fidèle pour vos conseils
A mes compatriotes :
o Etudiants vétérinaires : Martial, Malik, Daouda, Chabi, Raoul, Geoffroy, Saliou,
Sahidi, Augustin, Mathieu, Yasmine, Curiasse, Sodjinin votre fraternité et votre
solidarité m’ont profondément marqué;
o De Dakar : Ousséni, Dr Sékossounon, Théo, Karim, Yaousa,
xi
A l’AEVD et ses amicales sœurs de l’EISMV :
o AEVBD et ses sympathisants
o AEVD et l’équipe de 2011-2012 (Kombaté,Tafsir,Ismael, Abdourahmane,
Patherne, Laway, Stéphanie, Jean Népo, Malik) vous avez été des compagnons de
lutte pour la cause de l’étudiant vétérinaire, vous m’avez permis de me forger
davantage en m’inspirant sur vos personnalités et vos conduites,
o A la communauté togolaise de l’EISMV et une mention spéciale à la communauté
malienne de l’EISMV,
Aux autorités :
Son Excellence Mr Mamadou SECK, Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal, Son
Excellence l’Ambassadeur du Rwanda, Pr Cissé B., Ministre de l’Enseignement Supérieur de
la République de Côte d’Ivoire, et à Mr Johan Roel, merci infiniment pour votre simplicité,
votre sagesse et votre soutien.
xii
A NOS MAITRES ET JUGES
xiii
"Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie et
l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les
opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être
considérées comme propres à leurs autres et qu’elles n’entendent leur donner aucune
approbation ni improbation"
xiv
LISTE DES ABREVIATIONS
xv
LISTE DES FIGURES
xvi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Évolution des effectifs du cheptel national (en milllions de têtes) de 2000 à 2011 9
Tableau II: Codification des élevages industiels de volailles ............................................... 13
Tableau III: Evolution et mise en place des poussins de chair entre 2000 et 2010................ 16
Tableau IV: Estimation de la production de viande de volaille industrielle en 2010............. 16
Tableau V : Prix moyens annuels au kilogramme de différentes viandes de 2001 à 2010..... 16
Tableau VI: Performances zootechniques de croissance des poulets de chair ...................... 21
Tableau VII: Répartition des trois principales viroses en fonction des saisons..................... 25
Tableau VIII: Consommation d’eau et d’aliment en fonction de l’âge chez le poulet de
chair ..................................................................................................................................... 30
Tableau IX: Apports recommandés (% de la ration) à différents stades de vie en protéines,
acides aminés et en minéraux en fonction du niveau énergétique de la ration
(kcal d’EM/kg) chez le poulet de chair ................................................................................. 32
Tableau X: Apports recommandés en minéraux et en vitamines dans l’alimentation
du poulet de chair ................................................................................................................. 34
Tableau XI: Propriétés médicinales de l’extrait aqueux d’Hibiscus sabdariffa .................... 45
Tableau XII: Composition chimique (% de matière sèche) des graines d’Hibiscus
sabdariffa rapportée par certains auteurs ............................................................................. 47
Tableau XIII: Composition en acides aminés (mg/100g) des graines d’H. sabdariffa.......... 48
Tableau XIV: Composition en minéraux (mg/100 g) des graines d’Hibiscus sabdariffa ..... 48
Tableau XV: Teneur des facteurs antinutritionnels (mg/100g de MS) dans les graines de
bissap (Hibiscus sabdariffa) ................................................................................................. 50
Tableau XVI: Composition en ingrédients et valeurs bromatologiques calculées des
différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair. ......................... 56
Tableau XVII: Programme de prophylaxie appliqué aux poulets pendant l’essai................. 59
Tableau XVIII: Répartition des différents sous-lots de poussins dans le bâtiment ............... 60
Tableau XIX: Plan de transition alimentaire appliqué pendant l’essai ................................. 61
Tableau XX: Mortalité des poullets pendant la période d’essai............................................ 68
Tableau XXI: Les signes cliniques de la maladie de Newcastle et de la maladie de
Gumboro. ............................................................................................................................. 69
Tableau XXII: Effet de l’incorporation de la farine de graines de la variété verte d’Hibiscus
sabdariffa dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ) des poulets de chair
au Sénégal ............................................................................................................................ 71
xvii
Tableau XXIII: Effet de l’incorporation de la farine de graines de la variété verte d’Hibiscus
sabdariffa dans la ration sur la consommation alimentaire des poulets de chair au Sénégal... 71
Tableau XXIV: Effet de l’incorporation de la farine des graines de la variété verte
d’Hibiscus sabdariffa dans la ration sur l’indice de consommation des poulets de chair au
Sénégal. ............................................................................................................................... 72
Tableau XXV: Effets de l’incorporation de la farine des graines de la variété verte
d’Hibiscus sabdariffa dans la ration sur les caractéristiques de la carcasse et des
organes des poulets de chair au Sénégal. .............................................................................. 73
Tableau XXVI: Prix des matières premières et des rations alimentaires expérimentales
en F cfa/ Kg ......................................................................................................................... 74
Tableau XXVII: Effets de l’incorporation de la farine de graines de la variété verte
d’Hibiscus sabdariffa dans la ration sur les marges bénéficiaires en élevage de poulets de
chair au Sénégal ................................................................................................................... 75
xviii
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE ............................................................................................................. 3
1.1. PRESENTATION DU SENEGAL ................................................................................. 3
1.1.1. Données géographiques et climatiques ......................................................................... 3
1.1.2. Données hydrographiques ............................................................................................ 4
1.1.3. Données administratives ............................................................................................... 5
1.1.4. Données démographiques.............................................................................................. 6
1.1.5. Données sociales et économiques ............................................................................... 7
1.1.6. Données sur l’élevage et ses performances économiques .............................................. 7
1.2. CARACTERISTIQUES DES ELEVAGES AVICOLES AU SENEGAL ET EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE ....................................................................................... 9
1.2.1. Système avicole traditionnel ....................................................................................... 10
1.2.1.1. Importance de l’aviculture traditionnelle .............................................................. 10
1.2.1.2. Caractéristiques et production de la volaille.......................................................... 11
1.2.2. Système avicole moderne ........................................................................................... 12
1.2.2.1. Importance socioéconomique de l’aviculture semi-industrielle au Sénégal .......... 14
1.2.2.2. Production avicole semi-industrielle .................................................................... 17
1.2.2.3. Caractéristiques de l’aviculture semi-industrielle ................................................. 17
1.2.2.4. Performances zootechniques des poulets de chair ................................................. 19
1.2.2.4.1. Poids vif et vitesse de croissance ......................................................................... 19
1.2.2.4.2. Consommation et efficacité alimentaire ................................................................ 22
1.2.2.4.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes ....................................................... 22
1.3. CONTRAINTES MAJEURES DE L’AVICULTURE MODERNE AU SENEGAL ET
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ..................................................................................... 23
1.3.1. Contraintes zootechnico-économiques ..................................................................... 23
1.3.2. Contraintes pathologiques ......................................................................................... 24
1.3.3. Contraintes alimentaires ........................................................................................... 26
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES NON
CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE: CAS DES GRAINES D’HIBISCUS
SABDARIFFA (LINN). ....................................................................................................... 27
xix
2.1. ALIMENTATION DE LA VOLAILLE ................................................................. 27
2.1.1. Rappels anatomo-physiologiques de la digestion chez la volaille ................................ 27
2.1.2. Besoins nutritionnels et recommandations alimentaires du poulet de chair ................. 29
2.1..3. Besoins en eau du poulet de chair ............................................................................. 29
2.1.3.1. Besoins en énergie ............................................................................................... 30
2.1.3.2. Besoins en protéines et en acides aminés essentiels .............................................. 32
2.1.3.3. Besoins en minéraux et en vitamines ................................................................... 33
2.2. UTILISATION DES GRAINES D’HIBISCUS SABDARIFFA EN
ALIMENTATION AVICOLE........................................................................................ 34
2.2.1. Contexte d’utilisation des ressources alimentaires non conventionnelles (RANC) ....... 34
2.2.2. Caractéristiques botaniques et agronomiques du Bissap (Hibiscus sabdariffa)......... 36
2.2.3. Caractéristiques botaniques ....................................................................................... 36
2.2.4. Caractéristiques agronomiques .............................................................................. 39
2.3. Production du bissap au Sénégal et en Afrique subsaharienne ................................. 40
2.3.1. Utilisation ou importance d’Hibiscus sabdariffa...................................................... 42
2.3.2. Graines d’H sabdariffa : valeur nutritive et principales utilisations......................... 45
2.3.2.1. Composition nutritive ............................................................................................ 45
2.3.2.2. Facteurs antinutritionnels des graines d’H. sabdariffa et principales méthodes de
détoxification............................................................................................................ 49
2.3.2.3. Utilisation des graines de bissap en alimentation avicole : quelques résultats
zootechnico-économiques ......................................................................................... 51
2.3.3. Autres ressources non conventionnelles utilisables en aviculture ............................ 52
2.3.3.1. Feuilles de légumineuses ....................................................................................... 52
2.3.3.2. Graines de légumineuses utilisées en alimentation animale ..................................... 52
2.3.3.3. Invertébrés et insectes utilisés en alimentation animale .......................................... 53
DEUXIEME PARTIE:ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES ...................................................................... 55
1.1. INGREDIENTS ET FORMULATION DES RATIONS EXPERIMENTALES ............ 55
1.1.1. Matières premières ou ingrédients utilisées ................................................................. 55
1.1.2. Formulation et préparation des rations expérimentales ............................................... 55
1.2. CHEPTEL EXPERIMENTAL ................................................................................... 57
1.2.1. Période et lieu de l’étude ............................................................................................ 57
xx
1.2.2. Conduite d’élevage ..................................................................................................... 58
1.2.2.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage ................................................... 58
1.2.2.2. Réception des poussins......................................................................................... 58
1.2.2.3. Transfert et mise en lots des poussins ................................................................... 60
1.2.2.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement ....................................................... 61
1.3. COLLECTE DES DONNEES ................................................................................... 62
1.3.1. Consommation alimentaire et paramètres d’ambiance................................................. 62
1.3.2. Poids vif à âge type..................................................................................................... 62
1.3.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes ............................................................. 63
1.4. CALCUL DES VARIABLES ZOOTECHNIQUES....................................................... 64
1.4.1. Poids vifs ................................................................................................................... 64
1.4.2. Consommation Alimentaire Individuelle (CAI)......................................................... 64
1.4.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ) ................................................................................. 65
1.4.4. Indice de Consommation (IC) ................................................................................... 65
1.4.5. Rendement Carcasse (RC) ........................................................................................ 65
1.4.6. Rendement Organe (RO) .......................................................................................... 65
1.4.7. Taux de Mortalité (TM) ............................................................................................ 65
1.5. EVALUATION ECONOMIQUE................................................................................ 66
1.6. TRAITEMENT ET ANALYSE STATISTIQUES DES DONNEES ......................... 66
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................ 67
2. RESULTATS ................................................................................................................. 67
2.1. Paramètres d’ambiance ............................................................................................. 67
2.1.1. Résultats de l’analyse bromatologique des rations expérimentales ............................... 67
2.1.2. Effet sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets de chair ......................................... 68
2.1.3. Effet sur le Poids vif.................................................................................................... 69
2.1.3.1. Effets sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) ........................................................... 70
2.1.3.2. Effet sur la Consommation Alimentaire individuelle............................................... 71
2.1.3.3. Effet sur l’Indice de Consommation (IC) alimentaire............................................ 72
2.1.3.4. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes .................................... 72
2.1.4. Effet de l’incorporation des graines de la variété verte d’Hibiscus dans la ration sur les
résultats économiques chez les poulets de chair .................................................................... 73
2.2. DISCUSSION ............................................................................................................... 76
2.2.1. Paramètre d’ambiance ............................................................................................... 76
xxi
2.2.2 Effets de l’incorporation de la farine des graines de bissap sur les performances de
croissance ................................................................................................................. 76
2.2.2.1 Poids vifs ............................................................................................................ 76
2.2.2.2 Gain Moyen Quotidien (GMQ) ........................................................................... 77
2.2.2.3 Consommation alimentaire ................................................................................. 77
2.2.2.4 Indice de consommation ..................................................................................... 78
2.2.2.5 Effets de l’incorporation de la farine des graines de la variété verte d’Hibiscus
sabdariffa sur le rendement et les caractéristiques de la carcasse ............................. 79
2.2.2.6 Résultats économiques ......................................................................................... 80
2.3 RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 81
CONCLUSION .................................................................................................................... 82
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................. 85
ANNEXES......................................................................................................................... 108
xxii
INTRODUCTION
L’élevage constitue de nos jours une importante source de revenus pour une grande partie des
populations dans les pays au Sud du Sahara. Associée à l’agriculture, il contribue de manière
significative à la lutte contre la pauvreté dans les pays en voie de développement (AUTISIER
1994; MOUSTIER et DAVID 2001; GERSTL 2001) où il détient plus de 30% du PIB
(Produit Intérieur Brut) agricole (BRUINSMA, 2003). Le dédoublement de la production de
viande des deux dernières décennies est imputable à une augmentation de la production
avicole estimée à plus de 7%. (RUTTAN, 2002).
Pour le Sénégal qui est l’un des principaux pays producteurs de poulets en Afrique (ITAVI,
2003), la filière avicole, notamment l’aviculture moderne, est un secteur économique
dynamique, dont le taux de croissance est l’un des meilleurs du secteur primaire au niveau
national (TRAORE, 2006). L’Afrique qui détient 11,5% de la population mondiale et formant
avec l’inde les deux régions du monde les plus pauvres (MORRISON C. ET AL, 2000), n’est
responsable que de 4% de la production mondiale de volailles avec une offre avicole qui
repose à plus de 80% sur l’aviculture traditionnelle qui se développe moins rapidement que
dans d’autres parties du globe (+4%/ an depuis 1991). (ITAVI, 2003).
Ainsi, pour pouvoir contribuer véritablement à la lutte contre la pauvreté et à la réduction des
problèmes de déficits en protéines d’origine animales, il urge de promouvoir l’élevage par
une production avicole moderne et compétitive au plan mondial. Cependant, cette dernière est
confrontée à diverses contraintes parmi lesquelles figure l’alimentation. Cette dernière basée
sur des matières premières qui sont pour la plupart importées (maïs, soja, tourteaux, etc.),
peut représenter jusqu’à 70% du coût de production.
La problématique de l’approvisionnement en intrants alimentaires est de nos jours d’autant
plus cruciale qu’on assiste sur le marché international au renchérissement du coût des
matières ordinaires, en particulier du maïs (principale source d’énergie et plus important en
volume dans l’alimentation), mais aussi d’autres matières premières protéiques (soja,
arachide, farine de poisson) qui du fait de la concurrence homme-animal, de leur
détournement vers les biocarburants, pose des problèmes de disponibilité (DOUMBIA,
2002). Ainsi, l'équilibre protéique de l'aliment coûte cher alors qu’il est l'un des principaux
déterminants du résultat technico-économique en production avicole.
Dans ces conditions, la recherche et la valorisation de ressources alimentaires alternatives et
disponibles localement dans l’alimentation des poulets devraient permettre d’améliorer leur
productivité tout en maintenant les coûts des intrants et de production en dessous du niveau
de l’inflation dans ce système de production avicole (SONIAYA ET GUEYE, 1998). Parmi
1
ces ressources alternatives, figurent en bonne place les graines de la variété verte d’Hibiscus
sabdariffa.
En effet, ces graines sont disponibles et facile d’accès sur le marché local au Sénégal et
peuvent constituer de part leurs qualités nutritives (source d’énergie et de protéines (26 à 39
%), d’acides aminés essentiels, de minéraux et vitamines pauvre en facteurs toxiques), un
complément idéal dans l'alimentation des poulets comme des ruminants, avec l’obtention de
résultats zootechniques variables selon leur niveau d’incorporation (ATAKOUN,2012 ;
KWARI et al., 2012 ; KWARI et al., 2011 ; AYSSIWEDE et al., 2011 ; DIARRA et al.,
2011 ; SULIMAN et al., 2009 ; FAGBENRO et al., 2004 ; KWARI et al., 2001 ; EL-
ADAWY et al., 1997 ; MUKHTAR et al., 2007 ; DAMANG et GULUWA, 2009 ;
YAGOUB et al., 2004)
Au Sénégal, où il existe plusieurs variétés d’Hibiscus, aucune étude n’a été consacrée à
l’imapct de l’inclusion des graines de la variété verte de cette plante dans la ration sur les
performances zootechniques des poulets de chair, d’où l’intérêt du présent travail.
L’objectif général de cette étude s’inscrit donc dans la recherche de voies alternatives de
réduction des charges de production des poulets de chair au Sénégal par la valorisation de la
farine des graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa dans leur ration. De façon
spécifique, il vise à déterminer les effets de l’incorporation de ces graines dans le régime sur
les performances de croissance, les caractéristiques de la carcasse et des organes et les
marges économiques des poulets de chair au Sénégal.
Cette étude comporte deux grandes parties :
une partie bibliographique traitant des généralités sur l’aviculture au Sénégal et en
Afrique d’une part, et de l’utilisation des ressources alimentaires non
conventionnelles en alimentation des poulets de chair, avec un accent particulier sur le
cas des graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa d’autre part.
la seconde partie expérimentale traite du matériel et de la méthodologie d’étude
utilisés, des résultats obtenus et de leur discussion.
2
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES NON
CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE : CAS DES
GRAINES D’HIBISCUS SABDARIFFA (LINN).
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL
ET EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
1.1. PRESENTATION DU SENEGAL
1.1.1. Données géographiques et climatiques
Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain (Figure N°1), entre le 12°5 et
16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude Ouest. Il couvre une superficie de 196 712
Km2 et compte en 2012 une population estimée à 13 207 873 habitants, soit une densité de 67
habitants au km2. Il est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la
Guinée et la Guinée Bissau et à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur une façade de 700 km.
Coincé entre sept (7) régions du Sénégal, la République de la Gambie qui occupe tout le
cours inférieur du fleuve du même nom, constitue une enclave de plus de 300 km à l’intérieur
du territoire sénégalais. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km au large de la côte
sénégalaise.
Sur le plan climatique, le Sénégal appartient à l’Afrique subsaharienne. Le climat est de type
soudano-sahélien caractérisé par l’alternance d’une saison sèche allant de novembre à mai et
d’une saison des pluies allant de juin à octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un
gradian décroissant du Sud au Nord du pays. Elle passe de 1200 mm au Sud à 300 mm au
Nord, avec des variations d’une année à l’autre. Trois principales zones de pluviométrie
correspondant à trois zones climatiques sont ainsi déterminées : une zone forestière au sud,
une savane au centre et une zone semi-désertique au Nord. L’hivernage de 2011 s’est
distingué de ceux des trois dernières années par un retard d’installation des pluies, leur
mauvaise répartition spatio-temporelle et leur arrêt précoce. Au total, la pluviométrie a été
globalement insuffisante avec un cumul moyen par station de 597 millimètres contre 829
millimètres en 2010, soit une baisse de 28,0%. (ANDS 2011)
3
Figure 1 : Le Sénégal et ses pays limitrophes (www.google.fr)
4
1.1.3. Données administratives
Selon la loi 2008 – 14 du 18 mars 2008 modifiant la loi 72 – 02 du 1er février 1972 portant
organisation de l’Administration Territoriale et Locale, le Sénégal a subi un nouveau
découpage administratif. Il compte désormais 14 régions (Figure N°2) dont 11 anciennes
(Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint-louis, Tambacounda, Thiès
et Ziguinchor) et 03 nouvelles régions (Kédougou, Kaffrine et Sédhiou).
Les Départements au nombre de 45, sont subdivisés en Arrondissements, Communes,
Communautés rurales et Villages. Le village ou le quartier correspond à une cellule
administrative de base.
Les grandes communes (Dakar, Rufisque, Pikine, Guédiawaye et Thiès) sont subdivisées en
communes d’arrondissement. Il y a 46 communes d’arrondissement au total. La région de
Dakar à elle seule, c'est-à-dire ses quatre communes, en compte 43.
Il y a deux modes de gestion du territoire qui se côtoient : un mode déconcentré et un mode
décentralisé.
Dans le mode déconcentré, la région est placée sous l’autorité du Gouverneur, le département
sous celle du Préfet et l’Arrondissement sous celle du Sous-Préfet.
Dans le mode décentralisé, la région en tant que collectivité locale est gérée par un Conseil
Régional, la Commune par un Conseil Communal et la Communauté rurale par un Conseil
Rural.
Chaque niveau est dirigé par une autorité qui est nommée ou élue.
Parmi les autorités nommées, nous avons :
Un gouverneur et un président de conseil régional pour chaque région ;
Un préfet pour chaque Département ;
Un sous-préfet par Arrondissement ;
Un président par communauté rurale ;
Et un chef de village ou de quartier au niveau plus périphérique.
Celles qui détiennent les mandats par une élection démocratique sont :
Un maire par Commune
La capitale du Sénégal, Dakar, est en même temps la capitale de la région du même nom. Il
s’agit d’une presqu'île de 550 km2 à l’extrême Ouest du pays.
5
Figure 2 : Nouveau découpage administratif du Sénégal (www.google.fr)
6
1.1.5. Données sociales et économiques
La société sénégalaise constitue un tissu ethnique, culturel et religieux complexe formé de
plus d’une vingtaine d’ethnies ayant chacune une langue et des traits culturels spécifiques.
Les ethnies majoritaires sont les wolofs (43,7%), les peulhs (23,2%) et les sérères (18%). On
y retrouve aussi les diolas, les malinkés, les soninkés et les manjaques respectivement par
ordre d’effectif décroissant.
La population musulmane est majoritaire (94% des Sénégalais) suivie d’une minorité
chrétienne (BACDI, 2011).
Au plan économique, en 2011, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 6 767 milliards
FCFA, soit un PIB par tête de 526 390 FCFA. Pour la même année, le taux de croissance
économique s’est établi à 2,1% après 4,3% en 2010, 2,4% en 2009, 3,7% en 2008 et 4,9% en
2007. Globalement en 2011, la gestion budgétaire est caractérisée par une hausse du déficit
budgétaire global qui s’est établi à 440,3 milliards FCFA (6,5% du PIB) contre 333,6
milliards FCFA (5,2% du PIB) en 2010. Cette détérioration est imputable à l’accroissement
soutenu de dépenses totales et de prêts nets (14,1%), sous l’effet de la forte hausse des
dépenses courantes. Cependant, elle a été contenue par la progression du recouvrement des
recettes budgétaires totales (9,1%), en liaison avec celle des impôts indirects.
Les principaux produits exportés par le Sénégal en 2011 sont les produits pétroliers, l’acide
phosphorique, les produits halieutiques, l’or et le ciment. Le Produit Intérieur Brut (PIB) s’est
accru de 5,2%, au quatrième trimestre 2012 par rapport à la période correspondante de
l’année précédente.
Les prix à la consommation se sont inscrits en hausse, tandis que ceux à la production
industrielle ont fléchi. Les importations ont augmenté pendant que les exportations ont baissé,
induisant une détérioration de la balance commerciale. Les termes de l’échange se sont
améliorés à la suite d’une augmentation des prix à l’exportation et d’un repli des prix à
l’importation. (ANSD, 2012)
7
L’effectif du cheptel sénégalais a été estimé à 15 354 685 têtes en 2011 contre 14 971 039
têtes l’année précédente, soit une augmentation de 2,2%. Cette évolution des effectifs du
cheptel national (Tableau I) dominée par les ovins (37,4%), les caprins (31,9%) et les bovins
(21,9%), est en liaison avec celles des effectifs des caprins (2,8%), porcins (2,8%), ovins
(2,6%) et des bovins (1,0%).
Les effectifs de la filière avicole se sont établis à 43,6 millions de têtes en 2011 contre 39,3
millions en 2010, soit une hausse de 10,0%. Cette évolution est imputable à la progression de
14,0% de la volaille industrielle qui est passée de 16,3 millions de têtes en 2010 à 19,9
millions en 2011.
Le nombre d’unités d’œufs est passé de 572,9 millions en 2010 à 605,5 millions en 2011, soit
une progression de 5,4%. Cette évolution est consécutive à la reprise notée dans l’élevage de
la volaille industrielle.
La production de viande est évaluée à 193 311 tonnes en 2011 contre 176 844 tonnes en
2010, soit un accroissement de 9,3%. Cet accroissement est imputable à la hausse de la
production d’ovins et de caprins et surtout de la volaille dont la production de viande est
passée de 45 451 tonnes en 2010 à 55 869 tonnes en 2011, soit une augmentation de 20,0%,
résultant de celle des effectifs.
La production de lait a également connu un accroissement de 1,6%, passant de 227 904 mille
litres à 231 597 mille litres entre 2010 et 2011, en liaison avec la progression des productions
de lait d’ovins (2,6%), de caprins (2,8%) et de bovins (1,0%). Le lait produit en 2011 est
essentiellement composée du lait de bovins (62,0%), de caprins (23,0%) et d’ovins (15,0%).
La production extensive représente plus de 84% de la production totale de lait.
La production de la filière « peaux brutes » est passée de 5 190 tonnes en 2010 à 5374 tonnes
en 2011, soit une progression de 3,5%, résultant de l’accroissement de la production des
peaux brutes de caprins (5,3%) et de bovins (3,0%). La plus importante de la production de la
filière « peaux brutes » est destinée à l’exportation. Quant à la production du miel, elle a été
quasiment stable en 2011, atteignant 78 447 litres contre 77 921 litres en 2010. Elle provient
essentiellement des massifs forestiers des régions de haute et basse Casamance et du Sénégal
Oriental.
La valeur ajoutée de l’élevage aux prix courants est évaluée à 287 milliards FCFA en 2011
contre 264 milliards de FCFA en 2010, soit une augmentation de 7,9%. Son poids dans la
valeur ajoutée totale du secteur primaire a connu une hausse : 28,0% en 2011 contre 23,8%
en 2010. L’élevage a représenté 4,3% du PIB en 2011 contre 4,2% en 2010. En outre, sa
contribution à la croissance du PIB est en baisse, passant de 0,4% en 2010 à 0,2% en 2011.
8
Au titre des importations 43 de moutons, elles se sont établies, en 2011, à 402 617 moutons
contre 281 343 moutons en 2010, soit une augmentation de 121 274 têtes (30,0%). Les
moutons importés proviennent du Mali (78,0%) et de la Mauritanie (22,0%).
industrielle
Camelins
Familiale
Caprins
Volaille
Volaille
Porcins
Années
Equins
Bovins
Ovins
Asins
2011 3346 5716 4887 518 438 5 319 23660 19926
2010 3313 5571 4755 528 452 5 365 22971 16299
2009 3 261 5 383 4 598 344 518 5 4,7 22302 12 538
2008 3 210 5 251 4 477 327 524 5 5 21889 13633
2007 3 163 5 109 4 353 319 518 5 4,6 22141 12787
2006 3137 4996 4263 318 518 415 4,1 22078 7533
2005 3091 4863 4144 309 514 413 4,1 21527 6135
2004 3039 4739 4025 300 504 412 4 20960 5285
2003 3018 4614 3969 303 500 400 4 20549 5100
2002 2997 4540 3900 291 496 400 4 20207 5174
2001 3061 4678 3995 280 492 407 4 19543 6115
2000 2986 4542 3879 269 471 399 4 18900 5595
9
progrès génétique permet d’améliorer sans cesse les performances zootechniques et les
qualités des productions. (LARBIER et LECLERCQ, 1992).
Ces améliorations des performances ont changé l’aviculture dans sa typologie. Il est difficile
d’appliquer directement au Sénégal la typologie des élevages avicoles selon la nomenclature
de la FAO. Ainsi, on distingue globalement en fonction des races de poules et du mode
d’exploitation des sujets deux types d’aviculture dans ce pays: l’aviculture traditionnelle ou
villageoise et l’aviculture moderne ou semi industrielle (TRAORE, 2006; UNAFA, 2006).
11
al., 1992), et de 1, 70 kg pour les mâles et 1,15 kg pour les femelles dans les zones de Dahra
et de Kolda (MISSOHOU et al., 1998). Les rendements d’abattage obtenus à l’âge de 25
semaines sont cependant élevés : 79% pour les coqs et 67% pour les poules (BULDGEN et
al., 1992). Notons que l’âge à la première ponte des volailles locales est tardif. En effet, en
milieu rural la ponte du premier œuf se produit à la 25ème semaine d’âge et chaque
reproductrice pond 40-50 œufs par an (BULDGEN et al., 1992). Cependant, selon
BULDGEN et al., (1992) et GUEYE (1998), les bonnes qualités maternelles des volailles
locales ainsi que leur forte capacité de résistance à de difficiles conditions d’élevage
(pénuries périodiques d’aliments, abri et des maladies, etc.) sont reconnues.
12
Tableau II: Codification des élevages industiels de volailles. Source (FAO ,2008)
Secteurs d’avicultures
Secteurs Industriel Commercial Villageoises ou de
(définition /FAO) intégré basse – cour
Niveau de biosécurité
Élevé Faible
Caractéristiques Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Secteur 4
secteurs
Niveau de biosécurité Élevé Moyen à élevé Faible Minimal
13
En tenant compte de cette définition, plusieurs auteurs s’accordent sur le fait qu’il existe peu
d’élevage de ce type au Sénégal. L’élevage moderne pratiqué dans la région de Dakar reste
du type semi-industriel (GUEYE, 1999). Il est plus proche du secteur 2 qui est un système
commercial d’aviculture avec un niveau modéré à élevé de biosécurité et des oiseaux/produits
habituellement vendus d’une manière commerciale : exemple des fermes avec des volailles
en permanence élevées en confinement empêchant rigoureusement tout contact avec d’autres
volailles ou faune sauvage (FAO, 2008).
Au Sénégal, le cheptel avicole industriel a véritablement pris son envol en 2006 à la suite de
la prise de mesures d’embargo sur les importations de produits et matériels avicoles par l’État
pour se protéger contre l’épizootie de la grippe aviaire (Influenza aviare ou H5N1). Les
activités de cet élevage sont essentiellement concentrées dans la zone agro-écologique des
Niayes où se localisent les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis (TRAORE, 2006).
L’élevage industriel des espèces aviaires importées au Sénégal se concentre dans la zone des
Niayes qui offre un climat favorable à ce type d’élevage (régions de Dakar, Thiès et Saint-
Louis), et la région de Dakar abritant plus de 80% des activités, celle de Thiès environ 15% et
de Saint-Louis 3%.
La zone des Niayes présente, durant certaines périodes de l’année, des conditions climatiques
favorables presque identiques à celles de l’Europe et de l’Amérique du Sud d’où proviennent
ces souches utilisées dans le cheptel avicole national (DIREL, 2011).
14
2010, soit un accroissement de 9,3%. Cet accroissement est imputable à la hausse de la
production d’ovins et de caprins et surtout de la volaille dont la production de viande est
passée de 45 451 tonnes en 2010 à 55 869 tonnes en 2011, correspondant à une augmentation
de 20,0%. Après la viande de bœuf et le poisson, la volaille est la troisième source de
protéine des populations sénégalaises. La forte demande en bétail et en volaille s’observe
pendant les évènements religieux, notamment la Tabaski, le “Magal” au niveau national
(ANSD, 2011). L’aviculture sénégalaise occupe un nombre important d’acteurs qui sont
complémentaires et interdépendants au niveau de la filière (TRAORE, 2006). Le chiffre
d’affaire généré par l’aviculture moderne de façon générale et le nombre d’emplois directs ou
indirects créés, démontrent l’importance de cette activité.
Le Tableau III présente les effectifs de poussins de chair mis en élevage au Sénégal. Ces
effectifs de poussins mis en élevage dans le secteur moderne sont en augmentation constante
depuis 2001, avec des effectifs passant de 4 790 455 en 2001 à 15 478 649 volailles en 2010.
Ces effectifs sans cesse croissants de volailles mises en élevage montrent l’essor de
l’aviculture moderne au cours de ces dernières années. Ceci est d’autant plus positif que la
part des importations de poussins a connu une forte diminution de 2001 à 2006 où
l’importation des poussins a été même suspendue.
La production locale de viande de volaille industrielle a été de 24 469 735 tonnes en 2010
(Tableau IV), représentant à la vente au détail, un chiffre d'affaire de 36,704 milliards de
FCFA. La production de viande de volaille a connu une hausse en valeur absolue de 5 688
tonnes, soit 30,24% en valeur relative par rapport à l'année précédente (2009), ce qui
confirme cette légère augmentation des mises en place de poussins de chair et ponte (DIREL,
2011). Le Tableau V récapitule les prix moyens annuels des viandes de poulet de chair, du
poulet du pays, du mouton et du bœuf. D’après l’ANSD (2011), le poulet de chair est la
viande la moins chère depuis 2001 et donc la viande la plus accessible financièrement. En
effet, le poulet de chair a coûté 1581 FCFA et 1611 FCFA respectivement en 2009 et 2010.
Par contre les prix moyens au kg en 2010 du poulet du pays, du bœuf et du mouton étaient
respectivement de 2150, de 2117 et de 2432 FCFA (Tableau V) et étaient tous supérieurs à
celui du poulet de chair en cette même année. Il est à noter que ces prix ont légèrement
augmenté par rapport à l’année 2009, à cause de l’augmentation du prix des matières
premières. Selon l’ANSD (2013), on observe de brutales variations saisonnières des prix du
poulet correspondant aux périodes de fêtes.
15
Tableau III: Evolution et mise en place des poussins de chair entre 2000 et 2010 (DIREL, 2011)
ANNEE 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
C Production 4 635 135 3 784 489 3 443 435 3 918 643 5 244 113 7 056 632 11 149 240 11 386 108 11 566 470 15 478 649
H locale (têtes)
A Importations(t) 155 320 20 106 60 000 76 236 75 180 0 0 0 0 0
I TOTAL 4 790 455 3 804 595 3 503 435 3 994 879 5 319 293 7 056 632 11 149 240 11 386 108 11 566 470 15 478 649
R
Tableau IV: Estimation de la production de viande de volaille industrielle en 2010 (DIREL, 2011)
Effectif initial Taux de mortalité Effectif final Poids mort Production nationale
(têtes) (en %) (têtes) (en kg) (en tonnes)
Poulets 15 420 155 (Chair) 5% 14 649 147 1,5 21 973 721
(Poulette) 7%
Poules réformées 1 848 899 (Ponte) 3% 1 664 009 1,5 2 496 014
TOTAL 17 269 054 16 313 156 24 469 735
Tableau V : Prix moyens annuels au kilogramme de différentes viandes de 2001 à 2010 (en FCFA) (ANSD, 2011)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Déc.2012 Jan. 2013
Poulet de chair 1 486,5 1 474 1 423 1 416 1 422 1 686 1 589 1 598 1 581 1 611 1665 1672 1673
Poulet du pays 1 658,6 1 746 1 815 1 785 1 847 1 871 1 986 2 139 2 209 2 150 2295 2265
Bœuf avec os 1 716,20 1 729 1 897 1 735 1 787 1 796 1 870 2 022 2 280 2 117 2221 2332 2367
Mouton 1 811,70 1 922 1 950 1 998 2 052 2 073 2 200 2 334 2 351 2 432
16
1.2.2.2. Production avicole semi-industrielle
Les effectifs de la filière avicole se sont établis à 43,6 millions de têtes en 2011 contre 39,3
millions un an auparavant, soit une hausse de 10,0%. Cette évolution est imputable à la
progression de 14,0% de la volaille industrielle qui est passée de 16,3 millions de têtes en
2010 à 19,9 millions en 2011 (DIREL, 2011).
En effet, depuis l’instauration des mesures de restriction sur les importations de viande en
2006, la volaille industrielle a connu une croissance plus rapide par rapport à la volaille
traditionnelle. Le poids de cette dernière dans la filière avicole est passé de 74,6% en 2006 à
61,3% en 2010. Les effectifs de la volaille traditionnelle sont passés de 22,1 millions de têtes
à 23,2 millions, entre 2006 et 2010 (Figure 3), soit une hausse annuelle moyenne de 1,3%
alors que ceux de la volaille industrielle ont enregistré un accroissement annuel moyen de
17,0%. Il convient de noter que l’année 2010 est marquée par une reprise de dynamisme au
niveau de la volaille industrielle, sous l’effet de la reprise économique en 2010. Ce
relèvement fait suite à la baisse des effectifs de volaille industrielle de 1,2% enregistrée en
2009.
17
présente, durant certaines périodes de l’année, des conditions climatiques favorables à
l’élevage des souches exploitées.
L'aviculture moderne se caractérise par le fait que la vie de l'oiseau est réglée dans les
moindres détails par l'aviculteur. Celui-ci utilise des races améliorées qui reçoivent un
aliment complet en quantité bien définie, bénéficient d'une protection sanitaire et médicale et
sont logées dans des conditions régulièrement contrôlées. En fonction des objectifs,
l’aviculture moderne connaît quatre types d’organisation :
la production de poulets de chair,
la production « ponte », qui représente des élevages ne produisant que des œufs de
consommation,
la production mixte, représentant l’association des deux productions précédentes.
L’élevage de reproducteurs (souches parentales).
Les lignées génétiques de poulets de chair et de pondeuses sont tout à fait distinctes.
L’élevage mixte induit une difficulté sanitaire supplémentaire, du fait de la différence du
mode d’élevage (élevage uniquement pendant la croissance de l’animal dans un cas, ou
élevage prolongé pendant l’âge adulte dans l’autre).
Figure 3 : Evolution des effectifs (en milliers de têtes) de volailles de 2005 à 2011
(DIREL, 2011)
18
1.2.2.4. Performances zootechniques des poulets de chair
Les peformances zootechniques (poids vifs à âge type, vitesse de croissance, consommation
alimentaire, indice de conversion, etc.) enregistrées chez des poulets de chair par de
nombreux auteurs sont rapportés dans le tableau VI.
20
Tableau VI: Performances zootechniques de croissance des poulets de chair
21
1.2.2.4.2. Consommation et efficacité alimentaire
La consommation alimentaire constitue un élément clé dans la réussite de tout élevage. En
aviculture, l'aliment influence par sa quantité sur les performances de croissance du poulet
de chair. L'efficacité alimentaire est l'aptitude de la volaille à transformer les aliments en
production (croit, œufs).
La consommation alimentaire obtenue par divers auteurs chez les poulets de chair de 3 à
6 semaines d’âge varie de 82,51 à 158,4 g/jr (Tableau VI). Sur les 42 premiers jours d’âge,
la consommation alimentaire est de 59,42g/jr au Soudan (MUKHTAR, 2007). Pour
MISSOHOU et al., (1996), la consommation alimentaire est de 42,1 g/j en croissance et
de 116,1g/j en finition chez les cobb 500.
La consommation alimentaire présente de variations saisonnières et devient plus élevée
pendant la saison sèche et froide. Beaucoup d'auteurs ont rapporté un effet significatif du
génotype sur la consommation alimentaire (OKWUOSA et al., 1990, GARCIA et al.,
1992), sur l'efficacité alimentaire (STEWART et al., 1980; LECLERCQ, 1989;
GIORDANI et al., 1993). Selon MARKS (1980), des différences de consommation
alimentaire sont décelables à l'âge d'un jour et détermineraient la croissance de chaque
souche. Il existe donc selon lui une relation directe entre l'appétit et le poids corporel.
Pendant les 1ères semaines d'élevage, les poulets de chair ont une croissance rapide et un
indice de consommation faible. Cet indice de consommation chez les poulets de chair de 0
à 42 jours est de 1,8 au Soudan (MUKHTAR, 2007). Divers chercheurs en Afrique
subsaharienne ont rapporté un indice qui varie entre 2,01 et 2,72 de 3 à 6 semaines d’âge
avec une moyenne de 2,36 (Tableau VI). Ces résultats sont corroborés par ceux obtenus
par ATAKOUN (2012), SAGNA (2010) et ANDELA (2008) au Sénégal.
En effet, l'indice de consommation (IC) est compris entre 1 et 2 avant 3 semaines d'âge et
peut dépasser 3 en fin de croissance (IEMVT, 1991). Cette détérioration de l'indice de
consommation est due, entre autres, à l'augmentation de la part relative du gras dans le
croît (LECLERCQ et LARBIER, 1989) et explique les abattages précoces (6-8 semaines
d'âge) dans les élevages de poulets de chair.
22
ont obtenu respectivement des rendements de 86,03%, 84,5% et 88,7%. Ces résultats sont
similaires à ceux (87% et 87,57%) obtenus par ANDELA (2008) et KONE (2010) alors
que MISSOHOU et al., (1996) ont obtenu un rendement carcasse nettement inférieur de
l’ordre de 78,4%. Egalement pour ces derniers auteurs, le gésier, le foie, le cœur et la
quantité de gras ont pesé respectivement 62,9 g ; 49,9 g ; 12,1 g et 53,2g représentant des
proportions respectives de 4,0%, 2,72%, 0,8% et 3,1% du poids vif Ces résultats sont
contraires à ceux obtenus par MUKHTAR, (2007) au Soudan où le le foie, le gras
abdominal et le pancréas représentaient respectivement 2,22%, 1,21% et 0,16 % du poids
vif.
En effet, GARCIA (1992) n'a pas observé d'effet souche ni sur le rendement d'abattage ni
sur la composition corporelle alors que GIORDANI et al., (1993) ont montré des
différences significatives de poids de gras abdominal entre trois (3) génotypes de poulets
de chair. A partir de races pures, différents auteurs ont pu obtenir par sélection divergente
des lignées maigres et grasses qui différent par leur composition corporelle. Les lignées
maigres ont plus de muscle et moins de gras que les lignées grasses (RICARD et al.,
1982 ; LECLERCQ, 1989) parce qu'elles orientent préférentiellement l'énergie
métabolisable des aliments vers la synthèse des protéines.
23
constatée dans les fermes et qui ont des conséquences néfastes en élevage intensif
(BIAOU, 1995). En effet, la mauvaise conception des bâtiments ne favorise pas la maîtrise
des facteurs de risque liés à l’environnement tels que la température, l’hygrométrie, les
vents, le gaz.
Du point de vue économique, les producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour obtenir
des financements nécessaires à l’achat des équipements avicoles (HABAMENSHI, 1994).
La mauvaise organisation du marché et les problèmes de commercialisation sont liés à
l’absence chez l’éleveur d’une politique de vente du type « vendre avant de produire ».
Ainsi, l’éloignement entre lieu de production et lieu de consommation, l’inexistence d’une
chaîne du froid et de moyens de conservation au niveau des éleveurs, le non respect de
contrats de livraison sont autant de points faibles qui fragilisent la filière. En conséquence,
beaucoup d’aviculteurs sénégalais se limitent à des opérations ponctuelles liées à des
festivités d’origine religieuse, coutumière ou familiale (SENEGAL/MA/DIREL, 1995).
24
Figure 4 : Nombre de morts par maladie d’avril 1998 à septembre 2000.
(RESESAV, 2000)
Tableau VII: Répartition des trois principales viroses en fonction des saisons
(ARBELOT et al. 1997).
Newcastle Gumboro Bronchite infectieuse
Lots suspects SP95 SS96 SP95 SS96 SP 95 SS96
% chair 0 9 56 34 57 39
% ponte 2 13 90 83 65 71
% population 1.5 11 69 46 63 54
Le constat est que la prévalence de la maladie de Gumboro est très importante autant en
saison sèche (46%) qu’en saison des pluies (69%) et on comprend l’importance de cette
maladie dans la zone des Niayes. Cela est confirmé par l’étude des causes de mortalité
réalisée par le RESESAV de 1998 à 2000 (Figure N°4). La coexistence des volailles de
brousse avec des élevages industriels et le non respect, pour des raisons économiques, de
l’élevage en bande unique constituent des handicaps majeurs pour la maîtrise des
pathologies.
25
1.3.3. Contraintes alimentaires
Ce sont les plus grandes contraintes du point de vu de l’importante place qu’occupe
l’alimentation dans tout élevage. Les volailles améliorées sont de grandes consommatrices
de céréales, lesquelles constituent également la base de l’alimentation humaine. Cela se
traduit par une sérieuse concurrence homme-volaille pour les céréales vivrières. En effet,
l’alimentation représente plus de la moitié des coûts de production en aviculture moderne
et cette alimentation n’est pas maîtrisée et reste tributaire de la production du maïs qui en
est sa principale composante, mais aussi du prix et de la qualité des intrants (son de blé,
tourteaux, prémix, etc). La jeune industrie sénégalaise de l’alimentation animale est
confrontée en permanence à des problèmes d’approvisionnement en céréales. Une
proportion importante des matières premières entrant dans la fabrication des aliments des
volailles (maïs, tourteau de soja, acides aminés synthétiques, par exemple), est donc
importée, ce qui constitue une entrave au développement de l’aviculture moderne du fait
de l’augmentation sans cesse du prix des matières premières (ETIENNE, 2002). Les
contraintes les plus soulevées portent essentiellement sur le coût de plus en plus élevé des
ressources alimentaires, notamment celles protéiques, les difficultés d’approvisionnement
en matières premières du fait de leur faible disponibilité, la rupture prolongée des stocks
d’intrants (aliments volailles, produits vétérinaires) et l’étroitesse du marché, etc. et ne
favorisent pas une production avicole optimale.
En résumé, il faut dire que l’aviculture sénégalaise est en plein essor, lequel progrès est
surtout dû à la fermeture des frontières aux importations de viande de volailles congelées
(DIREL, 2010). Par ailleurs, elle joue un important rôle socioéconomique et nutritionnel.
Toutefois, elle est encore confrontée à certaines difficultés dont les plus saillantes sont
d’ordre technico-économique, pathologique et alimentaire. Ainsi, l’amélioration de
l’alimentation des poulets de chair par l’usage des ressources alimentaires locales non
conventionnelles comme les graines d’Hibiscus sabdariffa pourrait être un meilleur
moyen d’améliorer la rentabilité de l’aviculture moderne à travers la réduction du coût de
production. Mais du fait des facteurs antinutritionnels que possèdent certaines ressources
alimentaires non conventionnelles, il est nécessaire de faire un point sur l’impact de
l’incorporation de ces graines dans la ration alimentaire chez les poulets de chair.
26
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES
RESSOURCES NON CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE:
CAS DES GRAINES D’HIBISCUS SABDARIFFA (LINN).
2.1. ALIMENTATION DE LA VOLAILLE
2.1.1. Rappels anatomo-physiologiques de la digestion chez la volaille
Les aliments, après préhension par le bec, sont transférés dans le proventricule, avec un
éventuel stockage préalable dans le jabot (KLASING 1998). Ce stockage est régulé par
l’état de remplissage du gésier : si le gésier est plein, le chyme est stocké dans le jabot où
se trouvent certaines bactéries amylolytiques, tels que des lactobacilles, qui initient la
dégradation de l’amidon (CHAMP et al., 1981, 1985). Le proventricule est le lieu de la
sécrétion de pepsine et d'HCl (MORAN, 1985). Le proventricule débouche sur le gésier où
s’effectuent le broyage et le malaxage du chyme. Cet organe est entièrement musculaire (à
part une couche cornée interne revêtue épithélium simple constitué principalement
d'entérocytes, de cellules à mucus et de cellules endocrines. Cet épithélium repose sur un
tissu connectif, la lamina propria, qui elle-même repose sur une couche de muqueuse
musculaire). Le poids du gésier reflète donc la puissance de broyage de l'organe, ainsi que
son activité (MORAN, 1982; Mc LELLAND, 1990; DENBOW, 2000).
Le gésier est séparé du proventricule et du duodénum respectivement par l'isthme et le
pylore (Figure N°5). Ces deux zones sont impliquées dans la régulation des processus de
digestion. La région pylorique est courte (YAMAMOTO et al., 1995), mais essentielle car,
elle permet de réguler le passage du chyme du gésier vers le duodénum, et joue un rôle de
filtre en ne laissant passer que des particules de très faible taille (FERRANDO et al.,
1987), sans être un sphincter (TURK, 1982), c’est-à-dire que le pylore chez le poulet,
autorise les reflux du duodénum vers le gésier. L’intestin grêle, qui débute
anatomiquement au pylore, est divisé en trois parties: le duodénum (du pylore jusqu’à la
portion distale de l’anse duodénale), le jéjunum (de la portion distale de l’anse duodénale
jusqu’au diverticule de Meckel), et l’iléon (du diverticule de Meckel à la jonction iléo-
caecale) (Figure N°6). L’appareil digestif des volailles est relativement court et apparaît
très adapté pour transformer les aliments concentrés en éléments nutritifs. Il possède une
grande efficacité digestive et d’absorption, ce qui lui permet de bien valoriser la ration qui
séjourne à peine 10 heures dans le tube digestif (LARBIER et LECLERCQ, 1992).
27
L’originalité de la partie terminale encore appelée cloaque est l’aboutissement à la fois du
rectum et des voies uro-génitales. Cette particularité anatomique rend difficile la
détermination de l’énergie digestible chez les oiseaux, conduisant ainsi dans la pratique à
la mesure de l’énergie métabolisable (VILLATE, 2001).
28
Figure 6: Proventricule et gésier, vue externe (d’après DENBOW, 2000) et en
coupe longitudinale (d’après (MORAN, 1982).
29
permanence. Par ailleurs, la consommation d’eau augmente avec l’âge, le type de
production et la température ambiante du poulailler (BASTIANELLI et RUDEAUX,
2003). Selon LARBIER et LECLERC (1992) une alimentation riche en protéines conduit à
une légère surconsommation d’eau qui s’expliquerait par les mécanismes de digestion
protéique et d’excrétion rénale d’acide urique. En effet, les oiseaux ont la particularité
physiologique de résorber l’eau des urines lorsqu’ils n’en disposent pas en abondance dans
leur abreuvement. Cette eau remonte le long du colon, provoquant la précipitation de
l’acide urique sous forme d’urates.
31
Tableau IX: Apports recommandés (% de la ration) à différents stades de vie
en protéines, acides aminés et en minéraux en fonction du niveau énergétique
de la ration (kcal d’EM/kg) chez le poulet de chair (INRA ,1984)
Concentration Démarrage Croissance Finition
énergétique 2900 3000 3100 2900 3000 3100 2900 3000 3100
Protéines brutes 21,5 22,2 23,0 19,6 20,4 21,0 18,2 18,9 19,5
Lysine 1,12 1,16 1,20 0,98 1,02 1,05 0,84 0,87 0,90
Méthionine 0,47 0,48 0,50 0,43 0,44 0,46 0,38 0,39 0,40
Acides aminés soufrés 0,84 0,87 0,90 0,75 0,77 0,80 0,69 0,71 0,73
Tryptophane 0,20 0,21 0,22 0,19 0,20 0,21 0,16 0,16 0,17
Thréonine 0,77 0,80 0,83 0,68 0,70 0,72 0,58 0,60 0,62
Calcium 1,00 1,03 1,06 0,90 0,93 0,97 0,80 0,83 0,87
Phosphore total 0,67 0,68 0,69 0,66 0,67 0,68 0,60 0,61 0,62
Sodium 0,16 0,16 0,17 0,16 0,16 0,17 0,16 0,16 0,17
Chlore 0,14 0,14 0,15 0,14 0,14 0,15 0,14 0,14 0,15
32
LACHAPELLE, 1995). La quantité quotidienne de méthionine et de lysine ingérée
influence directement les performances de croissance de l’animal dans la mesure où ces
acides aminés servent principalement au dépôt de protéines corporelles. Ainsi, ajuster leur
concentration dans l’aliment en fonction du potentiel de croissance des animaux et de leur
capacité d’ingestion permet d’optimiser non seulement la croissance mais également
l’efficacité alimentaire.
33
Tableau X: Apports recommandés en minéraux et en vitamines dans
l’alimentation du poulet de chair (ITAVI, 2003).
Minéraux et Vitamines 0 à 4 semaines 5 à 8 semaines
Calcium (%) 0,95-1,05 0,85-0,95
Phosphore disponible (%) 0,43 0,37
Phosphore total (%) 0,78 0,67
Sodium (%) 0,15 0,18
Fer (mg/kg) 80 80
Cuivre (mg/kg) 10 10
Zinc (mg/kg) 80 80
Vit. A (UI/kg) 12 000 10 000
Vit. D3 (UI/kg) 2 000 1 500
Vit. E (Ppm) 30 20
Vit. K3 (Ppm) 2,5 2
Thiamine (B1) (Ppm) 2 2
Riboflavine (B2) (Ppm) 6 4
Ac. Pantothénique (Ppm) 15 10
Pyridoxine (B6) (Ppm) 3 2,5
Vit. B12 (Ppm) 0,02 0,01
Vit. PP (Ppm) 30 20
Acide folique (Ppm) 1 20
Biotine (Ppm) 0,1 0,05
Choline (Ppm) 600 500
34
Elles concernent notamment les graines (Micuna spp., Lablab purpureus, Canavalia
ensiformi, Citrullus vulgaris, Hibiscus sabdariffa,…) et les feuilles de plantes ( Moringa
oleifera, Leucaena leucocephala, Cassia tora, Gliricidia sepium, Azolla pinnata, Manihot
esculenta, Cajanus cajan, Centrosoma pubescens,…), les espèces invertébrés
(Reticuliterme lucifigus rossi, Lumbricus terrestris, Phormia terrae novae) et d’autres
produits animaux (GUPTA et al., 1970 ; D’MELLO, 1992, DAHOUDA et al., 2009 ;
OLUGBEMI et al., 2010 ; PRESTON, 1987 ; CHRYSOSTOME, 1997, FARINA, et al.,
1991 ; HARDOUIN et THYS, 1997 ).
Elles sont très peu connues de la plupart des éleveurs, généralement très peu ou pas
exploitées aussi bien en alimentation humaine qu’animale et se caractérisent donc
normalement par l’absence de concurrence homme-animal. L’intérêt suscité par les RANC
s’est particulièrement accru dans de nombreux pays en développement ces dernières
années du fait de la crise céréalière, de l’augmentation sans cesse du prix des matières
premières ordinaires (maïs, tourteaux de soja, farine de poisson, acides aminés de
synthèse, etc) (AYSSIWÈDÉ et al., 2011).
Face à cette situation de hausse du coût des matières premières ordinaires couplées à leur
demande sans cesse croissante et le renchérissement prévisible de leur prix sur le marché
international dans un contexte de leur détournement vers la production de biocarburant, il
est clair que la recherche et la valorisation en alimentation avicole d’autres ressources
alimentaires locales alternatives ou non conventionnelles, disponibles et moins chères,
telles que Hibiscus sabdariffa, pourraient être un meilleur moyen d’améliorer
l’alimentation et la productivité des poulets de chair en Afrique.
A cet effet, diverses études sur Hibiscus sabdariffa ont rapporté que ses graines sont des
ressources non seulement énergétiques et riches en protéines (26 à 39 %), acides aminés
essentiels (lysine, méthionine, etc.), minéraux et en vitamines, mais aussi relativement
pauvres en facteurs toxiques (AYSSIWEDE et al., 2011 ; FAGBENRO et al., 2004 ;
KWARI et al., 2001 ; EL-ADAWY et al., 1997 ; MUKHTAR et al., 2007 ; DAMANG et
GULUWA, 2009 ; YAGOUB et al., 2004).
Elles ont été bien utilisées en alimentation des ruminants et des monogastriques par divers
auteurs (SULIMAN et al., 2009 ; KWARI et al., 2001) mais aussi chez les poissons
(FAGBENRO et al., 2004) et ce, avec l’obtention de résultats variables selon leur niveau
d’incorporation
35
2.2.2. Caractéristiques botaniques et agronomiques du Bissap (Hibiscus
sabdariffa)
Le Bissap (Hibiscus sabdariffa L.) communément appelé oseille de Guinée en Afrique de
l’Ouest ou thé rose d’Abyssine serait originaire d’Amérique Centrale. C’est une plante
annuelle à part sous arbrisseau atteignant 1 à 1,5 m de hauteur. La tige est verte ou
rougeâtre suivant les variétés à feuilles glabrescentes ovales ou trilobées. Les fleurs
axillaires sont caractérisées par un calice à cinq sépales de 3 à 4 cm de long. Le fruit mur
capsulaire est entouré par le calice persistant devenu charnu.
36
a b
c d
Figure 8: Plante d’Hibiscus sabdariffa: (a) jeune, (b) portant de fleur, (c) de fruits
immaturs et (d) de fruits murs (LANGENHOVEN P., ASNAP)
37
des grains de pollen les étamines développées ne sont pas encore déhiscentes et que c’est à
ce stade que les étamines doivent être enlevées si l’on désire éviter l’autofécondation.
Hibiscus sabdariffa est présent aujourd’hui dans toutes les régions tropicales. En Afrique
tropicale, le bissap est commun en particulier dans les zones de savane d’Afrique
occidentale et centrale.
Deux types principaux d’Hibiscus sabdariffa sont distingués, qui avaient à l’origine été
décrits comme des variétés botaniques : la var. sabdariffa à port arbustif à forte
ramification et à calice glabrescent, accrescent et devenant charnu chez le fruit ; et la var.
altissima Wester, à port plus haut, non ramifié et à calice souvent poilu hispide, à peine
accrescent et non charnu chez le fruit. C’est ce dernier que l’on cultive pour sa fibre et qui
n’est pas commun en Afrique.
Hibiscus sabdariffa est une plante herbacée annuelle atteignant 1à 1,5 m de haut ;
la tige est glabre à légèrement pubescente, parfois garnie de quelques aiguillons,
verte ou rougeâtre.
Les feuilles sont alternes, simples avec des stipules étroitement lancéolées à
linéaires, atteignant 1,5 cm de long. Le bord est denté, glabre ou légèrement
pubescent, parfois garni de quelques aiguillons sur la nervure médiane. Les
nervures sont palmées et sont pourvues d’un nectaire bien visible à la base de la
nervure médiane.
Les fleurs sont solitaires à l’aisselle des feuilles et sont bisexuées et régulières. Le
pédicelle atteignant 2 cm de long est articulé. Le calice est campanulé, pouvant
atteindre 5,5 cm de long, et devient charnu chez le fruit. Les lobes sont presque
glabres à poilus, et sont pourvus d’un nectaire à l’extérieur. Les pétales sont libres,
obovales, atteignant 5 cm × 3,5 cm, jaune pâle ou rose pâle, et souvent rouge-violet
foncé au centre. Les étamines nombreuses, sont réunies en une colonne atteignant 2
cm de long.
Le fruit est une capsule ovoïde atteignant 2,5 cm de long, presque glabre à
pubescente et enfermée dans le calice contenant de nombreuses graines. Les
graines sont réniformes et brun foncé (McCLINTOCK et al., 2004).
Les graines sont réniformes grisâtres, parfois avec quelques poils. L’enracinement
s’organise autour d’un pivot long d’une quinzaine de centimètres dont les racines
adventices peuvent atteindre 1 à 1,5 m de long (STEVELS, 1990)
38
2.2.4. Caractéristiques agronomiques
Au Sénégal, les régions de Kaolack, Djourbel, Thiès, Louga et Saint-Louis correspondent
aux zones (Figure N°9) où la culture d’H. Sabdariffa est une activité ancienne,
généralement menée en mode de production extensif. Le bissap est cultivé au Sénégal en
période d’hivernage (saison des pluies) sur un cycle de 120 à 165 jours. Des cultures sous
irrigation sont également possibles.
39
Généralement, les producteurs, du fait d’un manque de moyens, n’ont pas recours à
l’utilisation d’engrais chimiques. Ils utilisent le plus souvent des déjections animales
(vache, cheval, mouton) pour apporter de la matière organique. Pendant la culture, les
paysans appliquent rarement ou pas du tout des traitements phytosanitaires sur leur culture
de bissap pour trois principales raisons :
le bissap est une plante robuste qui résiste bien aux insectes et autres parasites ;
la culture du bissap est encore pratiquée de manière extensive avec des variétés
multiples et en mélange ;
après semis et apparition de la plante, un sarco-binage et un labourage de la
terre sont effectués. En fonction de la pluviométrie, le paysan peut être amené à
désherber le champ.
Le bissap pousse bien dans les régions recevant 800-1600 mm de pluie par an et a besoin
d’au moins 100-150 mm par mois pendant sa croissance végétative, ou 300-400 mm
répartis sur une période de 3-4 mois. Les périodes sèches au cours des derniers mois de
croissance favorisent une bonne production de calices, tandis qu’une précipitation ou une
humidité trop abondante sont susceptibles de faire baisser la qualité des calices. Les
plantes de bissap à pigmentation anthocyanique sont capables de supporter les rudes
environnements sahéliens mieux que les plantes à coloration jaune-verte. Mais les
traitements à appliquer en cas d’attaque parasitaire sont mal connus (McCLINTOCK et al.,
2004).
40
En Afrique, les moyennes de rendements sont bien inférieures et nettement plus variables
en raison des contraintes environnementales et du mode extensif de production. Le Soudan
a fait état de rendements moyens de calices secs de 93 kg/ha. Au Sénégal, la production
maximale de calices (poids sec) est de 500kg/ha. L’Inde a déclaré une moyenne de
rendements de 1,9 t/ha entre 1997-2001.
41
A B C
Figure 11 : A : plantes B : calic C : graines séchées
Utilisation alimentaire
L’espèce H. sabdariffa est utilisée dans l’alimentation humaine et dans l’industrie
agroalimentaire. La plante est exploitée pour ses calices, feuilles et graines. Les calices, du
fait de leur concentration élevée en acides, pectines, vitamine C et surtout en anthocyanes,
constituent la partie de la plante la plus utilisée. Le calice accrescent, devenant charnu,
42
cueilli encore vert (15 jours après la floraison) sert à fabriquer de bonnes gelées et de
bonnes confitures. On en fait aussi des boissons rafraîchissantes dont la saveur rappelle
celle de la groseille, et un sirop qui est antiscorbutique, d'un goût agréable de grenadine
acidulée, et que l'on emploie comme assaisonnement.
Les calices frais sont recherchés pour assaisonner le riz. Ils interviennent dans la
production de boissons désaltérantes et tonifiantes sans alcool (MORTON, 1997). Cette
boisson largement répandue en Afrique et en Asie est connue sous plusieurs appellations.
Au Sénégal où elle est très appréciée, elle est nommée « bissap » et sa consommation est
maximale pendant le mois de ramadan. Au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, la
boisson est appelée « da bilenni ». En Égypte, elle est plus connue sous la dénomination de
« boisson des pharaons » au Soudan l’appelation « thé de karkadé » au Nigéria, la boisson
appelée « zobo » est tout autant appréciée par toutes les couches sociales de la population
(CISSE et al., 2009).
La production de confiture, gelée et dessert à partir des calices est aussi largement
répandue. Les confitures d’H. sabdariffa sont appréciées aux États-Unis, en Australie, au
Sénégal, dans les Caraïbes et en Asie (McCLINTOCK et al., 2004). Les calices sont
utilisés également pour fabriquer une boisson fermentée alcoolisée qui s’apparenterait à du
vin (MOUNIGAN et BADRIE, 2007).
Les graines d’H. sabdariffa riches en protéines, sont elles aussi utilisées au Bénin, pour la
fabrication de condiments traditionnels par cuisson puis fermentation. Différents produits
appelés « iru », « afitin », « sonru » ou « yanyanku » sont obtenus en fonction de la durée
de fermentation. Des produits similaires sont trouvés dans d’autres régions comme le «
dawadawa » au Nigéria et au Ghana (ODUNFA, 1981), le « dadawa basso » et le «
dadawa kalwa » au Nigéria (DASHAK et al., 2001), le « soumbala» au Burkina Faso
(DIAWARA et al.,1998), le « nététu » au Sénégal (N’DIR et al., 1994), le « natto » au
Japon et le « kinema » au Népal (BEAUMONT, 2002 ; WANG et FUNG, 1996. ).
Utilisation médicinale
L’Hibiscus sabdariffa aurait de nombreuses propriétés thérapeutiques. Elle est utilisée
dans la plupart des médecines traditionnelles aussi bien dans les pays du Sud que dans les
pays du Nord. Néanmoins, seul un nombre limité de ces propriétés médicinales a fait
l’objet d’études cliniques menées pour la majeure partie sur des animaux (Tableau XII).
Cependant deux études cliniques, l’une en Iran et l’autre au Mexique (HIRUNPANICH et
43
al., 2006), réalisées respectivement sur 54 et 75 patients, ont mis en évidence que la
consommation journalière d’extraits d’H. sabdariffa diminuerait de manière significative
la tension artérielle chez les sujets hypertendus. Plusieurs de ces propriétés médicinales ont
été attribuées aux concentrations élevées en acides organiques, notamment en acide
malique, ascorbique et acide citrique (KOHEN et al., 1992). D’autres activités biologiques
seraient liées aux composés anthocyaniques qui sont dotés d’activités antioxydantes
importantes (SARNI-MANCHAD et CHEYNIE, 2006).
La variété rouge est utilisée pour donner le Karkadé (nom Ethiopien): une poudre extraite
des calices séchés. C’est une drogue qui est recommandée comme léger laxatif et
désaltérant. Les calices et les capsules peuvent être séchés et utilisés ensuite en décoction,
comme boisson. La racine est amère ; mais elle serait apéritive, tonique, stomachique,
émolliente et résolutive. La pulpe préparée avec les racines écrasées est utilisée comme
pansement humide pour faire mûrir les abcès. Elle sert aussi à frictionner la poitrine des
malades souffrant de bronchite avec douleurs intercostales. Les racines et les feuilles sont
utilisées dans les maux de gorge. Cependant, en dépit de l'utilisation populaire de cette
plante dans le domaine de la pharmacologie (Tableau XII), peu ou pas d'informations ont
été fournies jusqu’à présent sur sa toxicité et des travaux complémentaires dans ce
domaine seraient donc nécessaires.
44
Tableau XI: Propriétés médicinales de l’extrait aqueux d’Hibiscus sabdariffa.
Sources Propriétés médicinales
Hirunpanich et al., Effet protecteur contre l’oxydation dans des
(2006) hépatocytes de souris
Diminution du taux de cholestérol et effet
Suboh et al. (2004)
antioxydant chez le rat
Réduction de l’hépatotoxicité induit par le
Ali et al. (2003)
paracétamol chez les souris
Anti-leucémique in vitro, anti-oxydant in vivo, et
Lin et al., (2003)
antalgique
Liu et al., (2000) Effet protecteur contre la fibrose du foie chez le rat
46
Tableau XII: Composition chimique (% de matière sèche) des graines d’Hibiscus sabdariffa rapportée par certains auteurs.
EM
Type de données MS (%) PB (%) MG (%) CB (%) Cendres (%) NDF (%) Ca (%) P (%)
(Kcal/Kg)
Ayssiwede et al., (2011) 89,9 27,3 18,9 10,7 5,3 43,5 3843,7 0,12 0,81
47
Tableau XIII: Composition en acides aminés (mg/100g) des graines d’H. sabdariffa
Source Ala Arg Asp Cys Gln Gly His Ile Leu Lys Met Phe Pro Ser Thr Trp Tyr Val
Amin et al.,
4,69 10,58 10,91 2,64 21,3 4,27 2,97 3,24 7,32 5,37 1,13 5,09 4,14 4,4 4,86 0,37 3,46 3,26
(2008)
El-Adawy
et al., 4,37 10,58 10,64 2,65 22,47 4,69 2,35 3,25 6,8 5,51 1,25 5,18 3,72 4,48 3,8 0,51 3,46 3,57
(1994)
48
Avec une teneur moyenne de 20%, la graine d’H. sabdariffa présente une richesse en huile
proche de celle d'autres graines comme celles de la tomate ou des fruits du baobab (DIOP et
al., 2005).L'huile brute des graines de bissap est un liquide de couleur jaune verdâtre à
température ambiante qui se compose à plus de 70% d’acides gras insaturés (EL-ADAWY et
al., 1994 ; GLEW et al., 1997 ; ABU-TARBOUSH et al., 1997). L’acide linoléique (C18:2)
est le plus abondant (39 %), suivi de l'acide oléique (C18:1) à une concentration de 31 %.
L’acide palmitique (C16:0) est l'acide gras saturé le plus abondant (21%), suivi de l'acide
stéarique (C18:0) à une teneur de 6 %.
L’analyse de la composition en minéraux des graines provenant de trois cultivars d’H.
sabdariffa (Tableau XV) révèle que le potassium, le sodium, le magnésium et le calcium sont
les constituants majoritaires, alors que manganèse, fer et zinc sont présents en faible quantité
(BLOOMFIELD, 1976). Les cultivars rouge-foncés ont les teneurs les plus élevées en
potassium et sodium
49
1992). Les tanins condensés et les composés phénoliques réduisent la consommation
alimentaire, la biodisponibilité des protéines, des hydrates de carbone et des minéraux en
provoquant une diminution des activités des enzymes protéolytiques et parfois une érosion de
la muqueuse digestive (LIENER, 1994.)
En outre, la présence des glucosides tels que delphinidin-3-monoglucosides et delphinidine
(MORTON, 1987 ; OJOKOH et al., 2002) et les glucosides cyanogéniques (ALETOR, 1993)
a été également notée dans les graines de bissap. Récemment, MUKHTAR (2007) a signalé
que ces graines contiennent des traces de gossypol, un composé phénolique qui cause des
effets physiologiques indésirables chez la volaille.
Quant à la détoxification ou la réduction de ces facteurs antinutritionnels des graines,
différentes méthodes existent dont les plus fréquemment utilisées et rapportées dans la
littérature sont : le traitement à la chaleur humide (eau bouillante), la fermentation, la
germination, le traitement à la chaleur sèche (séchage, toastage).
Tableau XV: Teneur des facteurs antinutritionnels (mg/100g de MS) dans les
graines de bissap (Hibiscus sabdariffa)
Facteurs antinutritionnels Phénols Tanins Acide Cyanide
Sources totaux phytique (mg/kg)
JIRAPA et al., (2001), YAGOUB et ABDALLA (2007) ont rapporté que les méthodes
comme le trempage, la cuisson ou la germination améliorent de manière significative les
propriétés alimentaires et fonctionnelles des graines. Cependant, peu d’études ont abordé les
effets de ces traitements sur la réduction des facteurs antinutritionnels et l’amélioration de la
valeur nutritionnelle.
YAGOUB et al., (2004) ont rapporté que les teneurs en phénols totaux et acide phytique ont
été sensiblement diminués par la cuisson et la fermentation. Cependant, YAGOUB et al.,
(2008) ont confirmé que seule la cuisson a diminué significativement le taux de phénols
50
totaux des graines de bissap et que le trempage et la germination n’ont aucun effet. La
réduction significative de ces composés phénoliques par la cuisson serait liée au lessivage des
composés dans l'eau pendant le trempage et à la thermodégradation qui modifient la réactivité
chimique et la formation de complexes insolubles (SAIKA et al., 1999 ; ALONSO et al.,
2000 ; YAGOUB et al., 2004). contrairement à ces auteurs, ABU EL GASIM et al.(2008) ont
noté une réduction significative de composés phénoliques non seulement lors de la cuisson
mais aussi lors du trempage et de la germination des graines de bissap en comparaison à
celles non traitées. Il en est de même pour KWARI et al. (2011) qui ont observé une
réduction significative des teneurs des composés phénoliques totaux et de tannins condensés
des graines par le trempage, la cuisson, la germination ou la fermentation alors que celle en
acide phytique est restée inchangée à la suite de ces traitements (YAGOUB et al., 2008).
51
l’hématologie, la biochimie du sérum et le poids des organes (gésier, foyer et foie) des
coquelets n'ont pas été affectés en incorporant la graine non traitée dans leur aliment.
Contrairement à ces précédents auteurs, MUKHTAR (2007) en incorporant les graines d’H.
sabdariffa à différents taux (0,0 ; 7,5 ; 15,0 et 22,5%) dans l’aliment des poulets de chair, a
observé une diminution de la consommation alimentaire, du gain de poids et de l’indice de
consommation pour des teneurs dépassant 7,5%. Il a obtenu pour des taux d’inclusion de 0,0 ;
7,5 ; 15,0 ; 22,5% des consommations alimentaires respectives de 2495,75 g ; 2167,52 g ;
ND ; et 2362 g avec pour ces mêmes taux des indices de consommation respectifs de 1,8 ;
1,97 ; 2,7 et 2,6. Par ailleurs, Gobley (1956) cité par DIARRA (2011) a rapporté que cette
baisse de consommation serait liée au goût très acide et à l’odeur repulsive de la graine de
bissap. Le goût et odeur et non la toxicité seraient les raisons de faibles performances
MUKHTAR, (2007) et KWARI et al., (2011).
52
AMAEFULE et NWAGBARA (2004) ont trouvé dans leur étude que l’incorporation des
graines de Cajanus cajan à 10% dans la ration des poulettes, améliore la digestibilité des
protéines et des autres éléments nutritifs surtout lorsqu’elles sont bouillies ou torréfiées. Des
résultats similaires ont été obtenus par ONU et OKONGWU (2006) en incorporant jusqu’à
26% ces graines dans le régime des poulets de chair en finition.
Les graines de Mucuna pruriens constituent également une importante source de protéines.
Mais elles contiennent comme celles d’autres légumineuses de facteurs toxiques, notamment
la L-dopamine, l’antitrypsine et le tanin (DAHOUDA et al., 2009 ; EMIOLA et al., 2007).
Toutefois, la farine des graines toastées, trempées et bouillies de mucuna peut être incorporée
jusqu’à 20-25% dans la ration des poulets de chair sans effets adverses sur leurs
performances zootechniques (EMENALOM et al., 2005). Des résultats similaires ont été
obtenus par EMIOLA et al., (2007) aussi bien avec les graines bouillies ou toastées de
Mucuna pruriens que de Phaseolus vulgaris chez les poulets de chair.
Le voandzou (Vigna subterranea) est une autre légumineuse qui pourrait être davantage
utilisée dans l’alimentation de la volaille en Afrique. FRU NJI et al., (2003) ont montré que
le voandzou cru ou autoclavé ne modifiait pas la consommation alimentaire des poulets mais
diminuait les performances proportionnellement au niveau d’incorporation dans la ration, en
particulier les graines crues. Des résultats similaires ont été obtenus par AMAEFULE et
OSUAGWU (2005) avec des poussins
Par ailleurs, la farine des graines toastées d’Afzelia africana incorporée à 12% dans le régime
des poulets en remplacement partiel au tourteau d’arachide, a donné des résultats satisfaisants
et a permis de réaliser plus de profit par rapport au témoin (AYANWALE et al., 2007).
L’incorporation de 5% de farine de graines d’Artocarpus altilis dans le régime des poulets de
chair en substitution au tourteau de soja, a entraîné une baisse de la consommation
alimentaire et une détérioration de l’indice de consommation, mais n’a aucun effet négatif sur
le poids vif et le gain moyen quotidien des sujets en finition (NWOKORO et OBASUYI,
2006a; NWOKORO et OBASUYI, 2006).
54
DEUXIEME PARTIE:
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
MATERIEL ET METHODES
RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
1.1. INGREDIENTS ET FORMULATION DES RATIONS
EXPERIMENTALES
1.1.1 Matières premières ou ingrédients utilisées
Les matières premières utilisées lors de notre expérimentation sont :
Les graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa (Bissap) qui ont été achetées
à Gossas dans la région de Fatick. Elles ont subi un vannage pour enlever les éléments
impropres comme les débris, de petites pierres, des morceaux de métal ou de tissu voire
même d’os qui s’y retrouvaient. Ensuite, nous avons procédé au broyage des graines au
moulin après un léger séchage au soleil.
Les matières premières comme le maïs, son de blé, le tourteau d’arachide, la
farine de poisson, etc. ont été acquises auprès de AVISEN, une structure de fabrique
d’aliments à Dakar.
55
Tableau XVI: Composition en ingrédients et valeurs bromatologiques calculées des
différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair.
Ration Rations à base de graines
Matières premières témoin d’Hibiscus sabdariffa (variété
HSV0 HSV4 verte)
HSV8 HSV12
Maïs jaune (%) 55 54 52,5 51
Son de blé (%) 10 9,45 9,35 9
Tourteau d’arachide (%) 28,25 26,2 24 21,38
Farine de graines de bissap 0 4 8 12
(%)
Farine de poisson (%) 3,6 3,5 3,4 3,4
Lysine (%) 0,25 0,2 0,1 0,05
Méthionine (%) 0,05 0 0 0
Craie alimentaire (%) 1 1,1 1,1 1,2
Phosphate bicalcique (%) 1 1 1 1
Macrovétamix (CMV) (%) 0,25 0,25 0,25 0,25
Liptol (%) 0,15 0,15 0,15 0,15
Fintox (%) 0,15 0,15 0,15 0,15
Valeurs nutritives calculées
Matière sèche (%) 90,88 90,853 90,848 90,859
Protéine brute (%) 21,868 21,903 21,897 21,901
Matière grasse (%) 6,327 6,57 7,097 7,625
Cellulose brute (%) 4,454 4,674 4,932 5,157
Cendres (%) 6,443 6,539 6,544 6,666
Lysine (%) 1,079 1,085 1,04 1,047
Méthionine (%) 0,508 0,488 0,515 0,543
E. M (kcal/kg)) 3255,203 3260,561 3279,275 3296,691
Rapport EM/Protéine 14,88 14,89 14,97 15,05
(kcal/kg)
Calcium (%) 0,941 0,974 0,97 1,006
Phosphore (%) 0,662 0,675 0,69 0,706
Sodium (%) 0,036 0,035 0,034 0,034
Potassium (%) 0,578 0,587 0,598 0,606
56
1.2. CHEPTEL EXPERIMENTAL
1.2.1. Période et lieu de l’étude
L’essai s’est déroulé de février à mars 2013. Il a été mené à Sangalkam plus précisement à
Keur Ndiaye Lo (Département de Rufisque, Région de Dakar) dans une ferme privée située à
proximité de celle de l’École Inter-États des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de
Dakar. Nous avons démarré les poussins dans un bâtiment de la ferme de l’EISMV. Dans la
ferme privée nous avons mené l’essai dans un bâtiment à double pente, ouvert sur toutes ses
longueurs avec un muret de 40cm. Le bâtiment est orienté nord-sud et n’est pas muni d’un
lanterneau. Le toit est fait de tôles (alliage métallique de zinc et d’aluminium). Mais, ce
bâtiment dans lequel s’est déroulé l’essai, n’est pas isolé des autres bâtiments en utilisation
pour l’aviculture dont les oiseaux ne sont pas de la même spéculation ni du même stade de
croissance (Figure N°12). La ferme est située dans une zone à couverture végétale
relativement dense; ce qui permet de bénéficier d’un microclimat favorable à l’aviculture.
Ceci explique d’ailleurs l’abondance de fermes avicoles aux environs.
57
1.2.2. Conduite d’élevage
1.2.2.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage
Deux semaines avant l’arrivée des poussins, les deux bâtiments ont été vidés, nettoyés à l’eau
savonneuse et désinfectés à l’eau de javel à raison de 250 ml/10 L d’eau et du crésyl
concentré pour un dosage de 10cl pour 10L d’eau. Puis nous avons badigeonné de la chaux
vive sur les locaux (murs et sols). Tout le matériel d’élevage a également été lavé et
désinfecté à l’eau de javel.
A cinq jours de l’arrivée des poussins, une deuxième désinfection des bâtiments par un
virucide et fongicide (VIRUNET) a été faite par pulvérisation et deux jours plus tard des
cadres grillagés ont été placés dans la poussinière avant une désinfection à la chaux vive. La
veille de la réception des poussins, l’aire d’élevage, la poussinière délimitée par les cadres
grillagés a été recouverte d’une couche épaisse (environ 3 cm) de litière constituée de
copeaux de bois. Le thermo hygromètre a été installé, le radiant suspendu à environ 1 m du
sol, a permis de chauffer l’aire de vie à une température de 33°C. Un pédiluve a été installé à
l’entrée du bâtiment. Trois jours avant le transfert des oiseaux dans le poulailler, ce dernier a
également fait l’objet d’une désinfection à la chaux vive après la mise en place des cadres
grillagés pour délimiter les aires de vie des différents sous-lots. La veille du transfert (14ème
jour), une couche de litière et un pédiluve à l’entrée du bâtiment ont été mis en place. Le
matériel de contrôle (balance, thermo hygromètre), la fiche de collecte de données ont été
installés de même que l’éclairage et le chauffage artificiel (lampe à incandescence) furent mis
en place.
58
Figure 13: Préparation de la poussinière, réception et installation des poussins acquis
59
1.2.2.3. Transfert et mise en lots des poussins
Le soir du quatorzième jour d’élevage, les poussins ont tous été transférés dans le poulailler
d’expérimentation. Le moyen de transport a été une charrette bien délimitée par de carton
désinfecté et tirée par un cheval accompagnée de trois personnes. Après des pesées
individuelles, les 276 poussins ont été répartis de façon aléatoire en 4 lots de 69 sujets chacun
et correspondant aux 4 traitements alimentaires HSV0 , HSV4 , HSV8 et HSV12 contenant
respectivement pour 0, 4, 8 et 12% des graines de bissap variété verte. Chaque lot a été
subdivisé en 3 sous-lots de 23 sujets chacun, de poids moyens sensiblement identiques.
Chaque sous-lot a été délimité par les cadres grillagés (figure N°14) de façon à avoir une
densité de 10 sujets par mètre carré en fin d’élevage. Par ailleurs, les différents sous-lots des
traitements ont été répartis dans tout le bâtiment de façon alternative pour éviter l’effet bloc
et mur. Chaque sous-lot est identifié à l’aide d’un marqueur. Par exemple, le sous-lot HSV12 1
est le sous-lot N01 du lot HSV12 et contient des poulets qui seront nourris uniquement par de
l’aliment contenant 12% de farines de graines de bissap.
Sous- HS0 HS4 HS8 HS12 HS0 HS4 HS8 HS12 HS0 HS4 HS8 HS12
lots 1 1 1 1 2 2 2 2 3 3 3 3
60
1.2.2.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement
Au début de l’expérimentation les poussins sont nourris par de l’aliment démarrage produit et
commercialisé par AVISEN, sous forme de miette pendant les 2 premières semaines et ont
reçu comme eau de boisson, l’eau de robinet de la S.D.E.
Du 15è au 42è jour, ils ont été nourris aux aliments expérimentaux précédemment formulés et
fabriqués à la ferme de l’EISMV. Chaque lot de poulets a été soumis à un seul type de ration
alimentaire durant toute la période d’essai. Pendant toute la période d’élevage, l’eau et
l’aliment ont été distribués ad libitum. Mais l’eau de boisson cette fois ci, provient du forage
de la ferme d’expérimentation et qui assure la distribution d’eau dans les autres poulaillers de
spécialités et de différents stades de croissance. Cette même eau est également utilisée pour le
jardin de fruits et de légumineuses situé à proximité.
Pendant les 4 premiers jours (15, 16, 17 et 18è jour) d’expérimentation, une transition
alimentaire (Tableau XIX) a été faite pour amener les oiseaux à s’habituer progressivement à
leur nouvelle et future ration. La ration est distribuée aux oiseaux 3 fois par jour. L’eau de
boisson leur a été donnée à volonté et renouvelée chaque jour. Cette eau d’abreuvement a
constitué le biais par lequel les médicaments et les vaccins ont été administrés aux oiseaux.
Par ailleurs, l’éclairage dans les bâtiments a été permanent durant tout l’essai. Il a été assuré
d’une part, par la lumière naturelle (éclairage diurne) et d’autre part, par la lumière artificielle
(éclairage nocturne à l’aide d’une ampoule blanc néon) allumée à partir de 18h30min.
61
1.3. COLLECTE DES DONNEES
62
Figure 16 : Pesée individuelle des poulets pendant l’essai
63
Figure 17: Pesée de la carcasse de poulet après éviscération
64
1.4.3 Gain Moyen Quotidien (GMQ)
Les mesures hebdomadaires des poids répertoriés, ont permis de calculer le gain moyen
quotidien en faisant le rapport du gain pondéral pendant une période sur la durée
correspondante.
Gain de poids pendant une période (en g)
GMQ (g/jjour) =
Durée de la période (en jour)
65
1.5 EVALUATION ECONOMIQUE
L’évaluation économique n’a tenu compte que de la charge des aliments (démarrage et
expérimentaux) car les autres valeurs liées au coût de production étaient les mêmes pour les
différents lots. Elle a été réalisée sur la base d’une part, des frais et prix d’acquisition sur le
marché local des matières premières et sous-produits utilisés dans la formulation des aliments
expérimentaux et d’autre part, du prix de vente (1 700 FCFA/kg de poids carcasse) des
poulets abattus. Les charges ou coûts alimentaires, le prix de vente de la carcasse, les marges
brutes alimentaires (MBA) et les marges nettes de surplus (MNS) réalisés par sujet ou par kg
de poids carcasse ont été déterminés et enregistrés par traitement alimentaire de la même
façon selon les formules ci-dessous.
Charge Alimentaire/poulet (FCFA) = Charge alimentaire démarrage + IC * Prix du kg
d’aliment * Gain de poids vif (kg) réalisé pendant l’essai
Charge Alimentaire/kg poids carcasse (FCFA) = [(Charge Alim/poulet) ÷ Poids carcasse (kg)
du poulet]
Prix de vente/carcasse de poulet (FCFA) = Poids carcasse (kg) du poulet * Prix de vente/kg
poids carcasse
MBA/carcasse de poulet (FCFA) = (Prix de vente/carcasse de poulet) - (Charge
Alimentaire/poulet)
MBA/kg poids carcasse (FCFA) = (Prix de vente/kg poids carcasse) - (Charge Alimentaire/kg
poids carcasse)
MNS/kg poids carcasse (FCFA) = (MBA/kg poids carcasse/lot) - (MBA/kg poids carcasse du
lot témoin)
66
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
2. RESULTATS
La température ambiante relevée au sein du bâtiment d’élevage a varié entre 22,76 et 35,1°C.
Les températures les plus élevées ont été enregistrées en milieu de journée alors que celles les
plus faibles ont été enregistrées dans la soirée (Figure N°18).
Les valeurs nutritives obtenues après analyse des différents aliments expérimentaux sont
répertoriées dans le Tableau IV. Ces valeurs révèlent que les rations expérimentales sont iso-
protéiques et iso-énergétiques. Les teneurs en potassium ont significativement diminué dans
les rations à base de graines de bissap vert alors que la teneur en cendres a augmenté de façon
significative pour le traitement HSV4 en comparaison à la ration témoin. Le rapport de
l’énergie métabolisable et des protéines brutes (EM/PB) n’a présenté aucune différence
significative pour tous les quatre (4) traitements alimentaires HSV0 (15,30), HSV4 (14,61),
HSV8 (15,41) et HSV12 (16,07) qui sont restés quasi-similaires.
67
Effets de l’incorporation des graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa dans la
ration sur les performances de croissance et les caractéristiques de la carcasse et des
organes des poulets de chair
L’incorporation de graines de bissap vert n’a eu aucun effet néfaste sur la santé et la
mortalité des oiseaux. Au total, 29 mortalités (soit 10,5%) ont été enregistrées au cours des 4
semaines d’expérimentation. Les plus grands nombres de mortalités sont survenus à 5
semaines d’âge pour les sujets des traitements HSV4 (6 morts), et HSV8 (7 morts) et à 6
semaines d’âge pour ceux de HSV0 et HSV12 (Tableau XX). Sur toute la durée de l’essai, les
taux de mortalité ont été de 5,79% ; 13,04% ; 14,49% et 8,69% respectivement pour les
traitements HSV0, HSV4, HSV8 et HSV12. Ces mortalités enregistrées pendant l’essai sont
surtout dues à des maladies aviaires notamment la Newcastle et la bursite infectieuse qui
sévissent dans la zone et à la ferme où elles ont beaucoup de ravage dans certains poulaillers.
En effet, les signes pathologiques et lesions observés à l’autopsie, sont ceux des tableaux
cliniques de ces deux maladies (Tableau XXI, Figure N°19).
68
Tableau XXI: Les signes cliniques de la maladie de Newcastle et de la maladie de
Gumboro.
Pathologies Newcastle (Paramyxovirus aviaire Gumboro
type 1 : APMV1) (Birnavirus)
Plumage ébouriffé, œdème oculaire Diarrhée abondante et blanchâtre,
Signes sous-cutané, diarrhée verdâtre à litière et cloaque humides,
cliniques hémorragique, jetages, dyspnée, prostration, frilosité
toux, convulsions, ataxie, prostration, (tremblement du corps).
paralysie, mort.
Lésions à Trachéite hémorragique, hémorragies Cloaque souillé par de fientes
l’autopsie intestinales, nécrose splénique, diarrhéiques, hypertrophie de la
bourse de Fabricius.
L’évolution du poids vif des poulets par traitement alimentaire au cours du temps est illustrée
par la Figure N°20. Du démarrage jusqu’à 3ème semaines d’âge (première semaine d’essai),
aucune différence significative n’a été notée entre les poids vifs des poussins des différents
traitements alimentaires HSV0 (759,83g), HSV4 (710,27g), HSV8 (828,69g) et HSV12
(727,65g). Cependant, dès la 4ème semaine d’âge jusqu’à la fin de l’expérimentation à 6
semaines d’âge, il a été noté une diminution significative du poids vif des sujets des
69
traitements HS44, HSV8 et HSV12 comparés au traitement témoin, HSV0. L’incorporation de
la farine de graines de la variété verte d’H. sabdariffa a diminué le poids vif des sujets de
15,31% ; 18,35% et de 16,10% respectivement pour les sujets des traitements HSV4 (1176,05
g), HSV8 (1135,81 g) et HSV12 (1167,06 g) par rapport au témoin HSV0 (1391,13 g).
Cependant, les poids vifs obtenus pour les sujets des traitements HSV4 et HSV12 n’ont pas été
significativement différents (p>0,05) durant tout l’essai, contrairement aux sujets nourris à
l’aliment contenant 8% de graines d’Hibiscus (HSV8).
Figure 20: Évolution du poids vif des poulets de chair nourris aux rations
contenant respectivement 0 % (HSV0), 4 % (HSV4), 8 % (HSV8) et 12% (HSV12)
de farine de graines de la variété verte d’ Hibiscus sabdariffa L. en fonction de
l’âge (semaine).
70
Tableau XXII: Effet de l’incorporation de la farine de graines de la variété verte
d’Hibiscus sabdariffa dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ) des
poulets de chair au Sénégal
Paramètre Age Traitements alimentaires Valeur
zootechnique (semaines) HSV 0% HSV 4% HSV 8% HSV 12% de p
3 et 4 42,68±9,48a 37,52±8,34b 36,96±9,73b 37,14±8,44b 0,001
GMQ 5 et 6 29,18±7,82a 18,79±13,29b 16,5±8,65b 18,52±5,15b 0,000
(g/j) 3à6 35,92±7,16a 28,15±8,99b 26,74±6,73b 27,83±5,79b 0,000
a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement
différentes au seuil de 5%
71
2.1.3.3. Effet sur l’Indice de Consommation (IC) alimentaire
Le Tableau XXIV présente les résultats de l’effet des différents traitements alimentaires sur
l’indice de consommation alimentaire des poulets de chair. Les indices de consommation
alimentaire obtenus par traitement pendant toute l’expérimentation sont de 2,75; 2,70 ; 3,55;
et 3,32 respectivement pour les sujets nourris aux rations HSV0 ; HSV4 ; HSV8 et HSV12. On
note de façon générale une légère détérioration de l’indice de consommation avec l’inclusion
des graines de bissap dans la ration. Ainsi, l’indice de consommation des sujets nourris avec
la ration témoin est inférieur de 1,68 à 6,6 % par rapport aux rations contenant de la farine
des graines de la variété verte de bissap. Cependant, les analyses statistiques n’ont montré
aucune différence significative entre les indices de consommation des sujets nourris aux
rations à base de graines par rapport aux sujets témoin au seuil de 5% sur toute
l’expérimentation.
72
par rapport aux traitements HSV4 et HSV8 même si cette incorporation n’a eu aucun effet
néfaste significatif sur le ratio (poids organes/poids vifs) des sujets par rapport au traitement
témoin. Par ailleurs, l’incorporation de la farine de graines des la variété verte d’H. sabdariffa
dans la ration alimentaire n’a présenté aucun effet significatif sur la coloration jaune de la
peau ainsi que celle du gras abdominal.
a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement
différentes au seuil de 5%
2.1.4. Effet de l’incorporation des graines de la variété verte d’Hibiscus dans la ration sur
les résultats économiques chez les poulets de chair
Les prix de production par kg de rations expérimentales calculés sur la base des prix
d’acquisition des diverses matières premières sur le marché, sont présentés dans le Tableau
XXVI. Il ressort de ce dernier que le prix du kg des aliments contenant la farine des graines
de la variété verte H. sabdariffa était moins élevé, de 8, 12 et de 15 F CFA respectivement
pour les traitements HSV4, HSV8 et HSV12 que celui du témoin (HSV0) qui est de 200 FCFA.
Les charges alimentaires, les prix de vente des poulets et les différentes marges brutes et
nettes enregistrés pour les divers traitements alimentaires sont consignés dans le Tableau
73
XXVII. De ce dernier, il ressort que la charge alimentaire pour produire 1 kg de poids
carcasse de poulet chair est significativement plus élevée avec les rations contenant la farine
de graines de la variété verte H. sabdariffa par rapport à la ration témoin.
Vendu au prix de 1 700 FCFA le kg de poids carcasse, les traitements alimentaires à base de
garines de bissap (HSV4, HSV8 et HSV12) ont dégagé chacun des marges brutes alimentaires
par kg de poids carcasse quasi-similaires, mais significativement plus faibles que celles du
traitement témoin (HSV0). Ainsi, ces rations à base des graines de la variété verte d’H.
sabdariffa ont dégagé toutes des marges nettes supplémentaires négatives (pertes)
significatives de -93,66 ; -95,88 et -61,72 FCFA respectivement pour les traitements HSV4,
HSV8 et HSV12 comparées au témoin.
a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement
différentes au seuil de 5%
74
Tableau XXVII: Effets de l’incorporation de la farine de graines de la variété
verte d’Hibiscus sabdariffa dans la ration sur les marges bénéficiaires en élevage
de poulets de chair au Sénégal
Paramètres Traitements alimentaires Valeur
HSV0 HSV4 HSV8 HSV12 de p
Prix du Kg d’aliment (FCFA) 200 192 188 185
Indice de Consommation (3-6 Sem.) 2,75±0,59 2,70±0,54 3,55±0,11 3,32±0,72 0,251
Charge alimentaire/poulet (FCFA) 829,53a 770,56b 761,85c 756,38c 0,000
Charge alimentaire/kg PC (FCFA) 707,30b 803,10a 805,32a 771,16a 0,001
Prix de vente/poulet (FCFA) 2035,85a 1720,57b 1649,35b 1694,52b 0,000
Marge brute alimentaire/poulet 1206,33a 950,03ab 887,51b 938,16b 0,000
(FCFA)
Marge brute alimentaire/kg PC 992,70a 896,90b 894,68b 928,08b 0,001
(FCFA)
Marge nette supplémentaire/Kg PC 0,00a -93,66b -95,88b -61,72b 0,000
par rapport au témoin (F CFA)
a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement
différentes au seuil de 5%
75
2.2. DISCUSSION
76
d’incorporation de graines de bissap similaires à Atakoun (2012), pourraient s’expliquer en
partie par l’apparition à partir de la 4ème semaine d’âge de la maladie de Newcastle dans notre
poulailler d’essai entrainant la mort de 29 poulets et causant un stress général.
Par contre, nos poids vifs sont meilleurs à ceux obtenus par DIAW et al., (2010) chez les
poulets de chair cobb 500. Certains auteurs tels que TOMAS et al., (2005), DAMANG et
GULUWA (2009) ont contrairement à nos résultats, rapporté une amélioration des poids vifs
pour des taux d’incorporation de graines de bissap inférieurs à 30% dans la ration des poulets
de chair. Ces résultats sont corroborés par ceux obtenus par KWARI et al., (2011) en
substituant le soja par les graines de bissap chauffées. De pareils résultats pourraient
s’expliquer par un profil en acides aminés différent d’une part, mais aussi et surtout par le
traitement des graines (bouillies ou chauffées) qui diminuerait le taux de facteurs
antinutritionnels (tanins).
78
poulets ont converti l’aliment en viande suivant leur niveau de consommation alimentaire.
Par ailleurs, nous avons remarqué malgré la similarité des indices de consommation selon les
tests statistiques, qu’il y a une légère augmentation de l’indice de consommation chez les
sujets nourris à base de graines de bissap vert par rapport au lot témoin. Ceci est confirmé par
ATAKOUN (2012) qui explique cette légère augmentation par l’action des facteurs
antinutritionnels tels que les tanins. Contrairement à nos résultats, MUKHTAR (2007) a
rapporté une détérioration significative de l’indice de consommation avec le niveau
d’incorporation des graines chez les poulets de chair nourris à base de graines de bissap en
comparaison au témoin. Les mêmes résultats ont été rapportés par Kelly et Potter (1971) cité
par ATAKOUN (2012). Ces derniers ont expliqué cette augmentation par le goût acide et la
mauvaise odeur des graines de bissap qui occasionnent une détérioration de l’appétit pour
cette ration.
79
2.2.2.6. Résultats économiques
Nous avons constaté à la fin de notre essai, que les prix des rations à base de graines de
bissap sont inférieurs à celui de la ration témoin. La réduction du prix du kg d’aliment avec
l’inclusion des graines de bissap pourrait être due au bon profil en acides aminés essentiels
(lysine et méthionine) de ces graines dont l’augmentation réduit fortement l’incorporation de
ces acides aminés limitants dans la ration. Nos résultats sont en accord avec ceux de KWARI
et al., (2011), qui en incorporant les graines crues ou traitées de bissap ont enregistré une
diminution du coût de l’aliment chez les poules pondeuses.
Le prix de vente et les marges brutes alimentaires significativement plus élevés obtenus avec
le traitement témoin (HSV0) que ceux des traitements à base de farine de graines de bissap
(HSV4, HSV8 et HSV12) peuvent être expliquée par le fait que les sujets de ces traitements
avaient les poids vifs et carcasse significativement plus faible que ceux du traitement témoin.
Par rapport au témoin, les traitements à bases de graines d’Hibiscus ont engendré des marges
nettes supplémentaires negatives (pertes) significatives de - 94 FCFA, - 96 FCFA et - 62
FCFA, respectivement, pour HSV4, HSV8 et HSV12. En se basant sur ces résultats
économiques, on peut dire qu’il n’apparait pas opportun d’utiliser les graines de la variété
verte de bissap en alimentation des poulets de chair. Mais cela ne saurait qu’une affirmation
hative, car ces pertes importantes peuvent être surtout justifiées par l’apparition de la maladie
de Newcastle durant la période d’expérimentation et qui a d’ailleurs engendré d’énorme
stress et causé plus de mortalités dans les sujets nourris aux rations à base de graines de
bissap que chez les oiseaux temoins.
80
2.3. RECOMMANDATIONS
A la fin de notre essai, nous recommandons aux bailleurs de fonds, aux États et aux
provendiers de financer la réalisation de ces types d’études aussi bien sur le bissap que sur
d’autres sources de protéines non conventionnelles. Cela permettra de réduire la grande
dépendance aux matières premières conventionnelles qui, dans le contexte actuel de crise
alimentaire, ne sont pas toujours disponibles, et font largement partie des denrées de
l’alimentation humaine.
Ensuite, nos recommandations vont à l’endroit des nutritionnistes, en les invitant à déterminer
les teneurs en tanins des graines de bissap du Sénégal, puis identifier les meilleures
techniques de détoxification des graines de bissap et à rechercher des produits qui peuvent
être incorporés et des techniques de traitement des graines en vue d’améliorer les qualités des
rations de volaille à base de ces graines de bissap.
Par ailleurs, vu l’incident de la maladie de Newcastle survenu en cours d’essai les mesures
prises, nous recommandons, pour une meilleure appréciation de l’effet des graines de la
variété verte de bissap sur les performances zootechniques du poulet de chair, que cette
expérimentation soit reprise dans une zone à faible risque de maladies aviaires. Aussi, faut-il
traiter les graines par la chaleur sèche ou humide pour réduire le taux de tanins et changer la
présentation en poudre de la ration en forme granulée pour maximiser sur la consommation et
réduire les pertes. Enfin entreprendre des études d’essais sur digestibilité afin de vérifier les
effets des facteurs antinutritionnels dans le but de mieux cerner l’impact de ces facteurs
antinutritionnels sur les performances zootechniques des poulets de chair.
81
CONCLUSION
L’Afrique subsaharienne est l’une des régions du monde où la pauvreté est la plus étendue et
où elle s’aggrave. Selon RAVALLION (1998) la notion de pauvreté absolue se définit en
fonction des besoins nutritionnels. Le seuil de pauvreté est défini comme la consommation
minimale qui permet à la fois de maintenir un état de santé correct et d’exécuter les tâches
professionnelles (MORRISSON C. et al, 2000). L’Afrique occidentale connait une forte
urbanisation et une grande explosion démographique avec comme conséquence, l’incapacité
des productions animales régionales, malgré leur évolution, à satisfaire les grands besoins
sans cesse croissants des populations en protéines animales (FAO, 2009).
Pour harmoniser l’équilibre entre les besoins et l’offre en matière de protéines d’origine
animale, il devient impératif en Afrique, d’intensifier la production animale particulièrement
celles des espèces à cycle court parmi lesquelles la volaille occupe une place de choix. C’est
ainsi que l’aviculture moderne a vu le jour dans les systèmes d’élevage avicoles. Au Sénégal,
le système moderne joue un rôle socioéconomique et nutritionnel très important et détient
l’un des meilleurs taux de croissance du secteur primaire (TRAORE, 2006). Le
développement de l’aviculture moderne est principalement menacé par des contraintes
technico-économiques et pathologiques mais aussi la mauvaise maîtrise des
approvisionnements en intrants alimentaires de plus en plus chers et indisponibles. C’est
pourquoi BOUTONNET et al. (2000) ont affirmé qu’un effort de recherche en nutrition
nécessite d’être fait pour promouvoir la définition de modèles alimentaires valorisant
beaucoup plus les ressources alimentaires ou plantes localement disponibles et bon marché.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit la valorisation en alimentation animale des
ressources alimentaires non conventionnelles telles que les graines d’Hibiscus sabdariffa
localement disponibles. En effet, Hibiscus sabdariffa est une plante tropicale dont la farine
de ses graines est riche en protéines (26 à 39 % de PB/ kg MS), en matière grasse (6,1 à 20,2
% de MG/ kg MS), en cellulose brute (5,1 à 22,3 de CB/ kg MS), en vitamines et en
minéraux (Samy, 1980 ; El-Adawy et Khalil, 1994 ; Hainida et al., 2008 ). Cette farine
présente une bonne balance en acides aminés (lysine, glycine, acide glutamique, et acide
aspartique) comparable à celle de la protéine de référence de la FAO (Fao/Who, 1991). Son
incorporation à des taux de 7,5 à 30 % dans l’alimentation de la volaille a amélioré dans une
certaine mesure les paramètres zootechniques de croissance et de reproduction (TOMAS et
al., 1997 ; KWARI, 2011 ; MUKHTAR, 2007 ). Elle s’est révélée être un moyen de réduire
les coûts de production et d'amélioration de la marge bénéficiaire en production avicole
(KWARI, 2011). TOMAS et al., (1997) en incorporant jusqu’à 30 % la farine de ces graines
82
dans la ration alimentaire des poulets de chair du Mexique, n’ont révélé aucun effet néfaste
sur les performances zootechniques et les caractéristiques de carcasse des poulets de chair.
L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de l’incorporation des graines de la variété
verte d’Hibiscus sabdariffa dans la ration alimentaire sur les performances de croissance, les
caractéristiques de la carcasse et le résultat économique chez des jeunes poulets de chair au
Sénégal. Pour atteindre cet objectif, 276 poussins de deux (2) semaines d’âge ont été répartis
selon un dispositif complètement randomisé en 4 lots de 23 sujets chacun correspondant à
quatre (4) types de rations expérimentales HS0, HS4, HS8 et HS12 contenant respectivement 0,
4, 8 et 12% de farine de graines de la variété verte de Hibiscus sabdariffa. Chaque lot a été
subdivisé en trois sous-lots de 23 individus. Durant l’essai (3ème à la 6ème semaine), l’aliment
a été distribué 2 fois par jour et l’eau du réseau de la SDE a été donnée à volonté. Au cours de
cette période, la température au sein du bâtiment a été relevée 3 fois par jour (matin, midi et
soir) à l’aide d’un thermo-hygromètre électronique. De même, les mortalités et les paramètres
zootechniques de croissance ont été enregistrés par le biais de la pesée journalière de la
quantité d’aliments distribuée et refusée et de la pesée hebdomadaire des oiseaux. Une
autopsie macroscopique sur le terrain est réalisée quelques heures après la mort d’un sujet.
De la 3ième à la 6ième semaine d’âge, l’inclusion de la farine des graines de la variété verte de
H. sabdariffa a diminué de façon significative les poids vifs des poulets de chair du
traitement HSV4 (1176,05 g) HSV8 (1135,81 g) et HSV12 (1167,06 g) par rapport à ceux des
traitements HSV0 (1391,23 g). Elle a également entrainé une diminution significative du
GMQ des poulets nourris à l’aliment HSV4 (28,15 g/j), HSV8 (26,74 g/j) et HSV12 (27,83 g/j)
par rapport à ceux des traitements témoins HSV0 (35,92 g/j). De même, l’incorporation des
graines a entrainé une diminution significative de la consommation alimentaire chez les sujets
du traitement HSV4 (87,90 g/j), HSV8 (88,11 g/j) et HSV12 (88,48 g/j) par rapport à celles du
traitement témoin HSV0 (94,91 g/j) durant les 4 semaines d’essai. Pendant toute
l’expérimentation, il n’y a pas eu de différence significative des indices de consommation
enregistrés chez les poulets nourris à base de graine de bissap par rapport aux témoins.
Par ailleurs, pour des teneurs d’inclusion de 12% des graines de la variété verte de H.
sabdariffa, aucun effet négatif significatif n’a été enregistré sur les caractéristiques de la
carcasse et des organes (rendement carcasse, poids du foie, du cœur, des poumons rate et
gésier).
Sur le plan économique, l’incorporation de la farine des graines de la variété verte de H.
sabdariffa dans la ration des poulets de chair du Sénégal a montré que les marges nettes
83
supplémentaires par kg de poids carcasse sont négatives et significatives de -93,66 ; -95,88 ; -
61,72 FCFA, respectivement, pour HSV4, HSV8 et HSV12 par rapport au témoin.
Au terme de notre étude, il ressort que l’incorporation de la farine des graines de la variété
verte de H. sabdariffa dans la ration de type croissance-finition des poulets de chair, n’a
aucun effet néfaste sur l’indice de consommation et les caractéristiques de carcasse et des
organes. Ainsi, dans un contexte où l’aviculture semi-moderne est confrontée à des difficultés
d’approvisionnement en intrants notamment des ressources alimentaires conventionnelles,
l’utilisation des graines de bissap vert à des teneurs allant jusqu’à 12% pourrait être
conseillée et ceci sans engendrer de perte significative. Toutefois, nous suggérons qu’une
autre étude soit réalisée non seulement en période froide mais aussi avec les graines crues
et/ou traitées d’une part et d’autre part de changer la présentation poudre (farine) par des
granulées et changer de souche de poulet de chair (autre que Cobb 500). Aussi, nous invitons
les nutritionnistes à déterminer les teneurs en tanins des graines de bissap, et à mettre en
place des techniques visant à réduire les teneurs en facteurs antinutritionnels ou des méthodes
visant à réduire les effets néfastes (antinutritionnels) et à améliorer les qualités
organoleptiques des rations à base de graines de bissap chez la volaille.
84
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.ANNEXES
ANNEXE 1 : FICHE DE COLLECTE DE DONNEES
TRAITEMENT ALIMENTAIRE :
Date du début traitement :
Numéro du sous lot :
Température
Humidité
Température
Humidité
Température
Humidité
OBSERVATIONS
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
ANNEXE 3 : FICHE DE PESEE DE J0 JUSQU’A LA 2ème SEMAINE
Total
Poids moyens
Sous-lot N0 PV 3S PV 4S PV 5S PV 6S
PERFORMANCES ZOOTECHNICO-ECONOMIQUES DES POULETS DE
CHAIR NOURRIS AUX RATIONS A BASE DE FARINE DE GRAINES DE LA
VARIETE VERTE D’HIBISCUS SABDARIFFA Linn. (Bissap) AU SENEGAL
RESUME
L’incorporation de la farine des graines de de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa Linn (Bissap) dans la ration
alimentaire a des effets de sur les performances de croissance, les caractéristiques de la carcasse et le résultat
économique chez des jeunes poulets de chair au Sénégal. Cette étude est menée sur 276 poussins de deux (2)
semaines d’âge ont été répartis selon un dispositif complètement randomisé en 4 lots de 69 sujets chacun
correspondant à quatre (4) types de rations expérimentales HSV0, HSV4, HSV8 et HSV12 contenant
respectivement 0, 4, 8 et 12% de la farine des graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa Linn. Chaque lot a
été subdivisé en trois sous-lots de 23 individus.
Il ressort des résultats que de la 3ème à la 6ème semaine d’âge, que l’inclusion de la farine des graines de la variété
verte d’Hibiscus sabdariffa a diminué de façon significative les poids vifs des poulets de chair du traitement
HSV4 (11176,05 g) HSV8 (1135,81 g) et HSV12 (1167,06 g) par rapport à ceux des traitements témoins HSV0
(1391,23 g). Elle a également entrainé une diminution significative du GMQ des poulets nourris à l’aliment
HSV4 (28,15 g/j), HSV8 (26,74 g/j) et HSV12 (27,83 g/j) par rapport à ceux des traitements témoins HSV0 (35,92
g/j). De même, l’incorporation des graines a entrainé une diminution significative de la consommation
alimentaire chez les sujets du traitement HSV4 (87,90 g/j), HSV8 (88,11 g/j) et HSV12 (88,48 g/j) par rapport à
celles du traitement témoin HSV0 (94,91 g/j) durant les 4 semaines d’essai. Pendant toute l’expérimentation, il
n’y a pas eu de différence significative des indices de consommation enregistrés chez les poulets nourris aux
rations contenant de la farine des graines de Bissap vert par rapport aux témoins. Par ailleurs, pour des teneurs
d’inclusion de 12% de farine des graines d’Hibiscus sabdariffa, aucun effet négatif significatif n’a été enregistré
sur les caractéristiques de la carcasse et des organes (rendement carcasse, poids du foie, du cœur, des poumons
rate et gésier).
Sur le plan économique, l’incorporation de la farine des graines de la variété verte d’Hibiscus sabdariffa dans la
ration des poulets de chair du Sénégal a montré que le prix du kg des aliments contenant la farine des graines de
la variété verte d’Hibiscus sabdariffa était moins élevé, de 8, de 12 et de 15 F CFA respectivement pour les
traitements HSV4, HSV8 et HSV12 que celui du témoin (HSV0) et que les marges nettes supplémentaires par kg
de poids carcasse sont négatives et significatives de -93,66 ; -95,88 ; -61,72 FCFA, respectivement, pour HSV4,
HSV8 et HSV12 par rapport au témoin.
Ainsi, dans un contexte où l’aviculture semi-moderne est confrontée à des difficultés d’approvisionnement en
intrants notamment des ressources alimentaires conventionnelles, l’utilisation des graines de la variété verte
d’Hibiscus sabdariffa vert à des teneurs allant jusqu’à 12% pourrait être conseillée.
Email: [email protected] /
Tél : 00 (229) 66 21 90 95